« Tout à fait, enchanté de faire votre connaissance Monsieur Ivanov. Allons-y. »

J’haussai un sourcil en me redressant souplement. Allons-y… Mon sac de sport battait à mon côté, et je devais faire tâche avec mes vêtements de sport, quand bien même ils fussent propres. Dans tous les cas, je n’étais pas « adapté à la vie en collectivité », comme l’avait décrété le psychologue rencontré dans le cadre d’une évaluation de l’HCV. Nous approchâmes du poste de surveillance. Mes consignes étaient d’obéir au doigt et à l’œil à Anton, ce qui n’était pas pour deux sous étonnant. Après tout, j’étais novice dans l’HCV et visiblement, je n’allais pas avoir à éliminer qui que ce soit. Dommage. Anton était passé sans difficulté au contrôle, laissant aux gardiens un couteau effilé. C’était amusant de voir qu’il devenait normal de se promener avec une arme blanche dans la rue. Mais comment allaient ils réagir lorsque j’allais devoir sortir mon artillerie ? Après tout… je ne sortais pas sans au moins un poignard avec une lame de quinze centimètres, en argent, de long et un 9mm chargé de balles d’argent lui aussi. J’allais en fait être fiché directement comme membre de l’HCV… Je devais être immobile, en grande réflexion, depuis plusieurs minutes parce qu’Anton me demanda :

« Un problème Alexei ? »

Je quittai le vigile des yeux pour fixer Anton qui m’attendait de l’autre côté. L’HCV m’avait demandé de participer à cette réception. Je ne savais pas vraiment pourquoi, mais c’était presque sûr qu’il s’agissait d’un test. Après le fiasco du Subway, je m’attendais à une reprise en main de mes employeurs et puisqu’elle semblait être venue, il me fallait m’y plier. Après tout, que pouvais-je faire d’autre ? Personne d’autre que l’HCV ne me payait suffisamment bien en me donnant l’opportunité de faire ce que je faisais de mieux. Les compétitions, ça ne m’intéressait guère puisque les autres étaient forcément moins bons que moi… Non ce n’était pas de l’orgueil, juste de la certitude et un peu de réalisme.

« Non, aucun. Je me demandais si tout cela était réellement nécessaire. Vous pensez que je doive réellement enlever mes plaques ? »

Je parlais des plaques militaires que j’avais autour du cou, et qui allaient sûrement faire réagir les gorilles. L’un des vigiles parut sceptique et je sortis la chaîne métallique et les plaques pour lui montrer rapidement de quoi je voulais parler. Un duel de regards commença, perdu d’avance par les deux gorilles. Mais si c’était un test de l’HCV, je risquais d’échouer. Je finis par détourner le regard au bout de quelques minutes. Mes yeux gris inexpressifs se fixèrent dans ceux d’Anton tandis que je rangeais ostensiblement dans mon sac de sport, mon holster rapidement détaché, mon 9mm et mon couteau, rangé dans un fourreau. Si on pouvait prendre mon attitude comme un défi, mon visage inexpressif enlevait toute velléité à mes gestes. Je payai rapidement, récupérai mes plaques de l’autre côté du détecteur de métaux et reçus un tatouage sur la main que je ne regardai même pas.
Nous marchâmes jusqu’au lieu de la réception, où déjà foule de personnes buvait, parlait,… se sociabilisait. Je repérai discrètement les points d’extraction envisageables, intégrai la distance qui me séparait des vigiles, et cherchai dans la foule les personnes capables de me mettre au sol en combat rapproché. Juste avant que nous nous heurtions à la foule, je demandai d’une voix blanche :

« Qu’est ce qu’on doit faire très exactement ? Ils ne m’ont pas donné d’instruction et il y a visiblement trop de monde pour une exécution discrète comme ils les aiment. Je ne vois pas la logique qui les a poussés à me faire venir ici, d’autant plus que le rapport du psychologue était clair… »

Je croisais les mains sur ma poitrine, étonné de voir que le poids de mon 9mm me manquait déjà. J’avais une sensation de manque qui ne me laissait pas de marbre. Etait-ce cela que le vrai agacement ? J’étais incapable de mettre un nom sur ce que je ressentais, mais il était indéniable que je ressentais bel et bien quelque chose. Heureusement que mes plaques pendaient toujours autour de mon cou, prouvant que j’étais toujours cette arme implacable que l’on avait créé en Russie et qui travaillait maintenant pour l’HCV. Je regardai la foule.

« Briefez moi sur ce que je vais devoir faire semblant d’être. Sur ce que les humains ressentent dans des moments comme ça. Nous restons combien de temps ? »

Je voulais savoir combien de temps j’allais devoir me concentrer pour endormir mes réflexes. Ca ne me gênait pas de briser la nuque de chaque personne représentant une menace, mais ce n’était pas dans les us et coutumes des sociétés actuelles, et mon coup d’éclat, puisque c’était ainsi que l’avait appelé mon psychologue pendant la visite qui avait suivi l’épisode du Subway, ne devait pas se reproduire. Sinon, je risquais de perdre ce que j’avais. Bien sûr, mon compte en banque représentait pour moi une liberté que je n’avais pas étant enfant, mais je me savais capable de le renflouer rapidement. Mais perdre mes employeurs actuels ne m’intéressaient pas pour le moment et ce ne serait pas vraiment la stratégie à prendre.

Son odeur était vraiment bizarre. En fait plus j'y pensais et plus elle me faisait penser à celle de... Paige ! Oui c'était ça ! Je savais bien que ce  n'était pas la première fois que je sentais cette étrange mélange. Ils n'était pas humain, et tous deux appartenaient à la même espèce. Je comprenais pourtant Mary cherchait à les trouver. Ils étaient spéciaux et il était de notre devoir en tant que loup de la meute de savoir en quel sens. S'ils étaient aussi dangereux que les cabots ou les vampires, nous devrons les éliminer. Si au contraire ils n'étaient pas canibales alors nous pourrions trouver en eux des alliés. Cela valait le coup de creuser un peu plus. Je pris le bras du jeune homme et l’entraînait un peu plus loin pour pouvoir discuter avec lui tranquillement. Je voulais en savoir plus sur lui. Ma lupa semblait le connaître. Pour ma part il était un parfait inconnu. En même temps je n'étais pas du tout branchée presse people, TV ect. Je préférais de loin courir dans la nature que m'occuper de la vie des autres. J'avais déjà bien assez à faire avec la mienne. Je demandais le nom à mon bel inconnu, parce qu'il fallait l'avouer qu'il était plutôt beau garçon, bien qu'il n'était pas vraiment mon style. Je préférais de loin Johan, mais ça c'est une autres histoire. Bref, lorsqu'il me répondait, je ne pu m'empêcher d'être étonnée et de lui dire

♪ Camille ? Ce n'est pas un nom écossais ou anglais. Ne verriez-vous pas... Français ? D'ailleurs Camille n'est-ce pas un prénom féminin ? Non sans vouloir vous offenser ! ♪

Il n'avait pas vraiment d'accent, c'était dur de dire qu'il était un étranger. Cependant son prénom ne trompait pas. J'avais eu une correspondante plus jeune habitant à Paris qui portait le même pseudonyme. Du coup, je m'étais toujours imaginée que ce prénom était celui d'une jeune femme. Je pouvais bien entendu me tromper vu que l'homme en face de moi le portait et il avait tout un homme. S'il m'avouait être en fait une femme j'aurais beaucoup de mal à le croire, c'est sur. Non et puis son odeur semblait beaucoup plus masculine que celle de Paige. Je lui fis un sourire charmant lorsqu'il me demanda le programme de la journée. En temps normal les « invités » d'une réception sont au courant de ce dernier et c'est d'ailleurs pour cela qu'ils viennent.

♪ Vous ne savez pas ? Et bien gardons encore un peu le mystère... Ce n'en sera qu'un de plus parmi tant d'autres. D'ailleurs si vous voulez mon avis... ♪

Je n'eus pas le temps de lui donner mon avis, Makayla arrivant vers nous et s'adressant au jeune homme. Quelque part j'étais assez déçue qu'elle se joigne à nous. J'aurais tellement voulu en savoir plus sur lui, mais ma curiosité allait devoir attendre. Je restais à côté de Camille, toujours à son bras, et les écoutais tous les deux discuter. Je ne pu m'empêcher de rire lorsqu'il me demanda si moi aussi j'avais été mitraillée par le passé par la jeune femme. C'était un euphémisme ce qu'il venait de me demander ! En l'ayant eu pour voisine et baby sitter, je ne comptais plus le nombre de clichés qu'elle avait pu prendre de Savannah et de moi et qu'elle nous avait développé. Mes plus belles photos, c'était grâce à elle que je les avais eu. Bon elle avait toujours été embêtante du fait qu'elle ne voulait jamais que je la rémunère pour ces derniers, préférant que je gatte avec ma petiote.

♪ Oh si vous saviez... ♪

Je n'en dis pas plus, ne voulant pas m'étaler plus sur ma vie. Je n'étais pas là pour ça et surtout j'étais du genre assez pudique sur les choses qui me concernaient. Les clamer haut et fort devant une foule d'inconnue très peu pour moi. J'avais déjà du mal à parler avec les gens qui étaient proches de moi alors... Je changeais de sujet rapidement du coup

♪ En effet, entre autre, il y aurait du catch, mais pas que... Cela va vite arriver ne vous en faites pas... D'ailleurs. Vous permettez ? ♪

Je regardais au poignée de Camille l'heure qu'il était. Mary était en retard sur son programme. Je la cherchais du regard et je la vis en train de se diriger à grands pas vers le bar où se trouvait Caïm, en compagnie de... Irving ? Oh non, ça allait mal tourner cette histoire...

♪ Il est temps je pense de lancer les festivités ! ♪

Je leur fis un sourire, et m'éloignais rapidement vers la scène un peu plus loin. Je passais derrière les rideaux et expliquais rapidement la situation aux loups qui attendaient l'arrivé de notre Lupa. D'ailleurs Alexander les avais rejoins et attendait de faire son entrée. Je décidais de prendre en main les choses, au grand étonnement de tous et de moi même d'ailleurs. Ce n'était pas mon genre, mais franchement, avions-nous le choix ? Je récupérais le micro puis en compagnie de « notre mascotte loup » j'entrais sur la scène

♪ Mesdames et messieurs, permettez moi de vous remercier de votre présence aujourd'hui. Au nom de l'association des orphelins de Glasgow, je tiens à vous adresser nos sincères remerciements pour votre générosité. Vous contribuez tous à rendre leur quotidien meilleur et d'ailleurs nous allons encore avoir besoin de votre participation. Mais laissez moi d'abord vous présenter la mascotte de ce domaine. Il s'agit d'un Canis lupus arctos noir. Comme vous pouvez vous en douter, il s'agit d'un animal sauvage que l’association de protection des loup d’Écosse gérée par Mlle Wellesley à domestiqué avec beaucoup de patience et de temps. Aujourd'hui, contre la somme que vous voulez, vous aurez la possibilité d'être pris en photo avec ce dernier. Cependant nous vous demanderons de ne pas vous comporter avec lui comme avec un vulgaire canin. Il vous faudra faire attention, ne pas le brusquer et éviter de le caresser. Si vous respecter cela, il se montera très docile. Notre photographe se tient à votre disposition donc, à côté de cette scène. Également, nous aimerions savoir si parmi vous il y aurait des femmes et des hommes volontaires, prêts à participer à la suite des événements. Je parle bien entendu de catch ici ! Le grand gagnant remportera un dîner pour deux au « Old Scottish », célèbre restaurant gourmet de Glasgow ! Tous les autres participants gagneront quand à eux une entrée au Kelvingrove Art Gallery and Museum. Nous cherchons deux-trois hommes et femmes pour compléter nos effectifs. Allez Messieurs, c'est le moment de nous montrer que votre force. Mesdames, c'est également l'occasion de prouver à la gente masculine que nous ne sommes pas en reste comparé à eux et que nous aussi, nous savons nous défendre ! ♪

Je devais avouer que savoir qu'il était venu n'était pas pour le plaire ni pour me rassurer. Je m'en étais bien entendue doutée, d'où la présence de Aurora, l'autre démone. Je savais qu'avec elle comme alliée, nous faisons peser la balance de notre côté. J'espérais vraiment qu'il ne ferait rien d'insensé aujourd'hui, car aujourd'hui beaucoup d'humains étaient rassemblés et sous ma responsabilité. La meute avait toujours protéger leur espèce, toujours et je ne comptais pas faillir à ma tache, pas après tous les efforts que j'avais mis en œuvre. J'étais en train d'élaborer un plan d'action avec la femme maléfique qui cachait bien son jeu lorsque je le vis : Irving. Je sus tout de suite qu'il allait faire une connerie. Pourquoi ne pouvait-il pas comprendre qu'il y avait des choses qui le dépassaient et qu'il devait bien se conduire pour une fois ? Plus égoïste que lui en Loup, je ne connaissais pas. Il en voulait à la terre entière, et à toutes les formes d'autorité. J'avais beau lui parler, le punir, il n'y avait rien à faire. Je commençais à me demander si je ne devais pas le renvoyer de notre meute et de lui faire comprendre qu'il allait trop loin. Si j'avais supporté jusque là son comportement, je ne pouvais plus vraiment me le permettre. Il nous mettait tous en danger, tous ses frères qu'il se devait pourtant de protéger. Au moins Isadora connaissait sa place elle... Je n'eu pas le temps d'écouter la réponse de mon invitée d'honneur. Je la laissais faire ce qu'elle jugeait le mieux pour aller calmer celui qui agissait comme un louveteau et qui agressait l'être le plus dangereux qui était présent. Je lui pris le bras et fis peser tout mon pouvoir sur lui

۴ Il suffit. Tu règleras tes comptes plus tard. Veuillez nous excuser Monsieur Gordon. Mon jeune frère n'a toujours pas digérer l'offense que vous lui avez fait la dernière fois que nous nous sommes vu. Se jouer de notre cousine puis de la laisser tomber lorsqu'elle avait besoin de vous ne fut pas la plus honorable de vos actions. Maintenant si vous voulez bien nous excuser ۴

Je forçais le loup à me suivre. Ma poigne était ferme et forte et il ne pouvait pas s'en échapper. Je le traînais jusqu'aux bois, de telle manière à ce que les arbres nous servent de couverts. J'entendais la voix d'Isadora s'élevait sans y faire attention. J'étais trop en colère contre Irving pour cela. Une fois loin des regards je lui assénais une violente baffe, à le faire tomber par terre et saigner de la lèvre. J'en avais assez de son comportement d'enfant gâté immature. Voilà ce qui arrivait lorsqu'on laissait une femme humaine s'occuper d'un loup. Elle l'avait rendu faible et désobéissant

۴ Quand arrêteras-tu d'être aussi égoïste ? Cela ne te suffit plus de mettre ta vie en danger tu veux en plus nuire à tes frères et à tous les humains présents que nous avons juré de protéger ? Je veux la tête de Caïm tout comme toi, mais nous devons jouer la carte de la prudence. Son heure n'est pas encore venue ! ۴

Je le rejoignais et lui tendais une main pour l'aider à se relever

۴ Ecoute, je sais très bien que tu ne m'aimes pas et que tu adorerais que je ne sois plus ta Lupa. Mais pour l'instant tu vas devoir mettre cela de côté, tout comme ta haine envers cet être maléfique. Il est plus dangereux que tu ne le penses et tu ne pourras pas venir à bout de lui. Si je te promets de te laisser en finir avec lui, lorsque le moment sera venu pour nous de nous lever contre lui, est-ce toi tu me promets de bien te comporter et de penser aux tiens avant toi ? ۴

J'étais vraiment désolé pour le jeune barman, mais je ne voyais vraiment pas où j'aurais pu le voir. Je ne me souvenais pas de lui, alors c'était l'inverse pour lui. Il en fut apparemment vexé alors que je ne fermais pas la porte à des souvenirs que nous pourrions avoir vécus tout les deux même si nous ne les avions pas vécus de la même façon, mais vu sa réponse dédaigneuse, je doutais qu'il avait envie de me parler maintenant. C'est vrai, j'aurais pu faire semblant de me rappeler de lui, mais je n'aime pas "mentir" de cette façon, autant lui dire tout de suite que je ne me souvenais pas de lui. Je n'aurais pas pensé qu'il le prenne aussi mal, mais ce jeune homme semblait être assez réactif, il semblait avoir un sale caractère pour ainsi dire. Mais bon, je ne m'attardais pas plus sur lui, rejoignant donc Isadora & Camille. La première était une amie que j'avais perdue de vue depuis trop longtemps, le dernier était un ami que je considérais vraiment comme tel depuis finalement peu de temps. Isadora tenait le français par le bras, c'était assez "drôle". Ils parlaient simplement et j'étais venus les interrompre sans vraiment de gêne puisque je connaissais les deux. Pourtant, bien que souriante, je ne me sentais pas tellement la bienvenue entre les deux. Avais-je loupé un épisode ? C'était fort possible, mais en tout cas, je n'avais conscience de rien. J'étais loin de me douter de ce qui était en train de se passer ici, mais je le saurais sans doute bien vite ! Camille me répondit alors qu'il connaissait Aurora depuis très peu de temps. Étrange rencontre, elle avait du l’apercevoir dans la foule, et le voyant beau gosse, elle avait du essayé de le séduire, c'était bien son genre en tout cas. Il faut dire qu'elle avait un physique tellement avantageux la belle Aurora. Il me demanda alors si je connais tout ce beau monde. Je dois dire que non à vrai dire.

" Et bien, en fait, toi, Isadora et Aurora êtes les seuls que je connaisse à premier vue. Irving m'a dit que nous étions à l'école ensemble sur Glasgow, mais ça ne me dit rien. Mais cela aurait été marrant que tu la connaisse depuis longtemps, ça nous aurait fait une connaissance en commun pour une fois. "

Il demanda ensuite à Isadora si elle n'avait pas été mitraillée par mon appareil photo. Il avait vu juste, en même temps, il connaissait bien cet aspect de ma personne puisque c'était cela qui avait fait que nous nous étions rencontré. Il faut dire que la petite Savannah aimait grandement ça. Et puis, j'ai pris tellement de belles photos d'Isadora, Savannah et parfois moi dessus, c'était un temps qui remonte déjà à une belle année, que le temps passe vite. Et Isadora de répondre : " Oh si vous saviez ..." Je n'ai pas pu m’empêcher de sourire à cette réplique. Il faut dire que j'en avais vraiment pris beaucoup des photos d'elles deux avant qu'elles ne s'en aillent sans laisser de nouvelles. Isadora confirma ensuite qu'il y aurait du catch mais pas que cela. D'ailleurs, elle nous faussa compagnie pour monter sur la petite scène et lancer véritablement la journée. Je restais donc à côté de Camille. Isadora dit alors que nous pourrions être pris en photo avec un loup, mais qu'il y avait aussi du catch et qu'il manquait un peu de monde. Elle lançait un avis à la foule présente, mais je doutais qu'il y aurait beaucoup de volontaire pour ça. Soudain, j'eus une idée qui ne plairait sans doute pas à mon voisin de droite.

" Tu entends ça ! Il manque du monde pour le catch. On se porte volontaire, ça pourrait être marrant, on ne s'ennuiera pas comme ça. Allez viens, on va s'inscrire ! Ce serait top si on gagnait le dîner dans ce restaurant, au pire on aura une entrée au musée ! "

Je débordais peut être trop d'enthousiasme, là, non ? Sûrement, mais vu que je n'attendais rien de cette journée qui s'annonçait non palpitante, au moins là, ce serait marrant. Alors autant le faire avec quelqu'un que je connais, ce serait encore plus sympathique, non ?

Intérieurement, j'exultais. Quelle proie ferait il pour le Chaos ! Quel vecteur de dispersion d'intentions démoniaques ce loup garou pouvait devenir ! Je me sentais sous l'instant pris d'une passion et d'une curiosité sans borne à l'égard de cette espèce en général et de cet individu en particulier. Il me semblait clair et logique que je ne devais finalement pas baisser les bras et tuer tout le monde ; les lycanthropes étaient des créatures fascinantes ! Même en s'intégrant du mieux possible dans la société humaine, ils semblaient rester fondamentalement différentes des autres humains et du reste des changeurs de forme. Ils devaient donc s'avérer particulièrement enclins à la violence, à l'exubérance et à tous les vices cachés dans la société humaine. Je décelais un vrai potentiel chez les représentants de cette espèce quelque peu atypique, je trouvais cela véritablement grisant. La vie sur Terre ne finissait pas de me surprendre par la diversité de ses aspects et par la complexité de sa façon de se mettre en avant dans des situations aussi incongrues. Les loups garous étaient une espèce hautement intéressante, pour un collectionneur tel que moi. La femme que j'accompagnais pour l'instant s'avérait profondément choquée par les propos de la bête à poils qui s'éloignait pour servir une autre cliente qui semblait par ailleurs passablement éméchée. Le tour de force du loup avait été de dire ça comme si de rien n'était, ses paroles avaient de fait paru faire l'effet d'une véritable bombe, et j'avais failli moi même rebondir par dessus et éclater de rire, mais je m'étais parfaitement contenu ; je ne devais pas laisser transparaître la moindre once de ma véritable nature. Je souris de façon très légère et quelque peu énigmatique à ses premières paroles, quand elle me dit que les apparences sont souvent trompeuses.


| Je ne peux que vous soutenir à ce niveau là, vous avez clairement raison et vous ne savez peut être pas à quel point c'est le cas. |


Parce que je ne crains rien ni personne, je pouvais faire et dire ce que je voulais, n'est ce pas ? J'aimais jouer avec les mortels, c'était l'un de mes passes temps favoris, et je pensais bien que c'était à ce genre d'activités que l'on reconnaissait pleinement un Dieu. La jeune femme continuait de déblatérer à propos de la nature de l'âme humaine, elle semblait même un peu en colère de tout ce qui venait d'être dit. A sa place, je le serais peut être tout autant, qui sait ? La colère était un moyen comme un autre de répandre le Chaos, et de l'infiltrer tout autour de soi. J'aimais cette idée. Ensuite, la jeune femme se mit à me poser des questions, sur mon intérêt sur les loups en particulier. Je me rendais donc bien compte que je n'étais évidemment pas passé inaperçu, mais quelle différence cela pouvait il faire ? Je partais d'un petit rire amusé et charmeur.


| Oh oui, je suis intéressé par les loups. Mais au delà de l'aspect naturaliste de cet intérêt, vu que j'aime les bêtes, je suis entrepreneur en immobilier de profession. Je pensais donc à des moyens de mise en valeur du site et de la richesse zoologique qu'il renferme... Protéger l'espèce et encadrer l'endroit, ce serait peut être pas si mal, n'est ce pas? |


Je vis alors approcher un autre individu, un petit loup, un de ceux qui avait l'odeur la plus forte. En futur dominant, ou en tous cas quelqu'un d'assez assuré. Je le détaillais du regard, dévoilant un léger sourire alors qu'il m'appelait par mon prénom. Je me tournais vers Sasha.


| Comme vous le voyez, on me confond souvent avec un de ces magnats de l'immobilier sans âme et sans cœur. |


je soupirais bruyamment pour montrer à quel point ce genre de considération m'embêtait. Je vis alors la Lupa arriver, enfin, la sentis venir plus que ne la vis de prime abord ; son pouvoir, sa puissance, étaient impressionnant, et délicieux Elle inventa en pure mythomane une histoire qui nous sauverait la face à tous les deux, tout en continuant de me cingler de son mépris. Amusant, vraiment, je commençais à me sentir chez moi dans cet endroit ! Tant de passions, de colère et de haine... La belle emporta son petit protégé, probablement pour le sermonner plus loin. Je me tournais à nouveau vers Sasha.


| En fait, j'ai fait une proposition à la dite cousine mais n'aie jamais eu de réponses, c'est aussi pour ça que je suis venu ce soir, mais l'ambiance m'apparaît toujours aussi électrique, si vous voulez mon avis. |


Alors, la soirée commença véritablement. On annonça, enfin plutôt, une louve annonça, que l'on pouvait prendre des photos avec le magnifique specimen de son espèce qui se trouvait à son côté, bien qu'elle omis bien entendu de révéler concrètement la double nature de son compagnon. Un instant, l'image de deux loups garous tuant et forniquant ensemble sous des formes différentes me traversa l'esprit. Quel perversion, quelle offrande pour le chaos ! Moi aussi, je voulais jouer. Je fis donc quelque pas en avant et levais la main.


| Moi, je suis volontaire! |

A mon annonce, beaucoup de personnes hésitèrent. Allez t-elles se laissaient tenter ? Allaient-elles au contraire ne pas bouger et préférer laisser la belle récompense à d'autres ? Je leur lançais des regards d'encouragement et vu contente de voir un homme venir jusqu'à moi. Je le remerciais pour sa participation et attendit. Une femme on ne peut plus... Robustes nous allons dire se porta également volontaire ainsi qu'une autre qui devait être une amis vue comment elles étaient l'une avec l'autre. Elles me regardèrent de haut, comme si j'étais une brindille chétive et je ne pu m'empêcher de sourire un peu plus. Si elles savaient que je pouvais les battre sans aucun problème, peu importe que je sois un poids plume et elles des poids lourds. Et dire que nous avions l'interdiction de montrer l'ampleur de notre force aujourd'hui. Dommage, mais les apparences sont d'une grande importance et notre anonymat devait resté dans l'état actuel. Je me raidis lorsque le démon se proposa. Je lui fis signe de nous rejoindre comme à tous les autres, lui indiquant la place la plus loin de moi et celle que j'avais dans mon champ de vision surtout. Je n'avais pas confiance en lui et lui tourner le dos serait une erreur. Ne voyant personne d'autre, je repris la parole

♪ Allez mesdames et messieurs ! N'oubliez pas la récompense à la clef. Hmm, Mlle Brown , je suis sûre que vous voulez vous joindre à nous, venez ! Vous n'avez rien à craindre. Monsieur Fontayn, venez donc nous montrez ce que vous avez dans le ventre ! Nous avons des vêtements de rechange ne vous en faites pas, vos tenus ne seront pas abimées. Monsieur O'More, Monsieur McFenson je vous attends également pour nous représenter face à ses hommes ! Monsieur O’Dowell vous remplacera tous les deux sans mal ♪

J'avais fais appel à deux loups. Ce n'était pas dans le programme, pas du tout. Il aurait fallut consulter Mary mais elle n'était toujours pas en vu. Avec la présence du démon, je ne pouvais pas mettre un humain en face de ce dernier. De plus je ne pouvais pas le gérer toute seule, je n'étais pas assez forte. Avec Johan et James, nous rééquiliberions la balance et s'il était aussi intelligent qu'il le prétendait, il ne tenterait pas de se confronter à nous. Il perdrait sa couverture et ils abattraient les cartes de son jeu trop tôt. Les humains le pourchasseront jusqu'à avoir sa tête s'il montrait sa nature et ils auront d'ailleurs raison. Avec le soutient de deux membres de ma meute, il ne pourrait pas faire de coup en douce et je comptais la dessus. J'avais choisi James parce qu'il était le plus fort d'entre nous après Mary, et Johan parce qu'il connaissait très bien ma manière de combattre et que je connaissais la sienne. Je saurais couvrir ses points faibles et lui en faire de même avec moi. Et puis, disons le franchement : c'était celui en qui j'avais le plus confiance.

La jeune humaine vint dire que mon point de vue était intéressant ; elle ne savait sans doute pas encore à quel point. Je la sentais curieuse, mais je la sentais aussi un peu naïve, je savais que je pouvais la manoeuvrer comme je manoeuvrais tous les autres. Je n'avais encore jamais connu d'humain suffisamment costaud dans sa tête pour me résister. Je lui souris, alors qu'elle me prêtait une expertise immobilière et environnementale. Bien entendu, je connaissais des choses via ce que connaissait mon humain qui me servait d'enveloppe corporelle. Mais je devrais plutôt avouer que j'étais bien plus doué dans le fait de détruire les choses que de les construire, à un niveau plus personnel... Après tout, le chaos ne passait il pas par des transformations et des destructions ? Tout chambouler, toujours, sans s'arrêter. Il ne fallait pas se leurrer, je n'étais réellement bon qu'à ça, ce qui me permis tout de même de continuer sur ma lancée.


| Oui, disons que j'avais envie d'accaparer mon temps à quelque chose de beaucoup plus utile que de construire des barres d'immeubles à Glasgow. C'est pas tous les jours qu'on peut proposer un projet durable, vous ne pensez pas? |


Oh, le vilain flagorneur. Mais je me retrouvais bientôt accaparé par les paroles de la louve. Je ne masquais pas mon sourire de satisfaction quand je me rendis compte que la louve qui avait initié le catch m'avait fait signe ; j'allais donc rejoindre l'endroit qu'elle m'avait indiqué, déjà parce que c'était la meilleure chose à faire, mais aussi parce que cela me permettrait d'obtenir un point de vue sur une plus large partie de la foule, en la regardant de l'extérieur sans en faire plus partie. Il me semblait clair que je pouvais continuer à me méfier, les loups garous semblaient vraiment récalcitrants et mal disposés à me porter assistance sous quelque manière que ce soit. Je me rendais compte d'ailleurs que le défi lancé ne restait pas lettre morte ; la meute semblait réagir en conséquence de mes actes, et la jeune louve aligna deux loups costauds face à moi. Comment m'en sortir sans user de mes pouvoirs ? Je ne le pouvais pas. Ou alors, par de petites actions discrètes. Comme tous les démons, je n'étais pas un combattant né pour le corps à corps, le champ d'expertise de toute entité se limitait le plus souvent à la duplicité, au mensonge, à la manipulation. Il me semblait plus qu'utile de remettre en question mon ascendant sur tous ces gens. Il fallait qu'ils se méfient moins de moi, qu'ils me laissent une ouverture. De toute manière, je ne ressentirais la douleur qu'au travers de mon enveloppe charnelle, alors qu'est ce que je craignais ? Qui plus est, me mettre ainsi au devant de la scène me permettait d'éviter d'être attaqué frontalement ; la meute, qu'elle le veuille ou non, devait composer avec moi elle n'avait pas le choix. Et elle ne pouvait pas me nuire de façon trop évidente pour la simple et bonne raison que nous avions désormais un énorme public pour regarder nos moindres faits et gestes. Il me semblait important de me mettre en avant donc, à la fois pour que l'on puisse m'identifier, mais aussi pour que je puisse sauvegarder encore un peu mieux ma présence sur ce monde, et mon emprise à venir sur celui ci. Je me tournais vers l'humaine qui m'avait tenu compagnie, lui offrant un sourire séducteur.


| Vous êtes trop gentille ; vous feriez mieux de parier sur les costauds. |


Je me tournais vers la louve, jovial.


| Alors, quand est ce qu'on commence? |

Il manquait donc des volontaires pour le catch ? Je n'aimais pas vraiment ça, mais comme je sentais que j'allais m'ennuyer, autant participer, non ? Je veux dire par là que je n'étais pas ce genre de fille froussarde qui a peur de montrer un bout de fesses ou de seins en public. Evidemment, je n'avais pas envie de me montrer nue, quand même mais une tenue ultra moulante ne me dérangerait pas. Après, je ne sais pas ce que les organisateurs de la journée avaient prévus franchement, mais s'il manquait des volontaires, c'est qu'il devait y avoir des tenues de combat de disponible. Bref, Camille était juste là, à côté de moi, je ne pouvais pas ne pas lui demander de venir avec moi. Comme je le pensais, il déclina l'invitation, me disant qu'il serait là pour m'encourager si j'en avais besoin. J'aurais bien insister pour qu'il vienne, mais je le sentais vraiment dans un autre monde pratiquement, comme si son corps était là, et son esprit ailleurs, allez savoir pourquoi. Bref, j'hésitais un peu à me mettre en piste pour le catch, mais je ne serais pas la première volontaire, un homme non loin de moi leva la main en disant qu'il était volontaire donc. Bon si j'ai à faire à lui, je n'ai aucune chance mais ce n'est pas grave, au moins je pourrais m'amuser un petit peu dans ce qui semblait être au départ une journée bien morose. Il y avait déjà 4 participants sur le podium, et Isadora prononça mon nom pour m'inciter à venir. Bon, d'accord, je viendrais, mais par contre, j'en étais moins sûre concernant Camille.

" D'accord, je viens, soyons fous, on ne pourra que s'amuser mademoiselle Doyle ! "

Et donc je montais sur le podium à la vue de tous, avec un petit sourire sur les lèvres. J'avais commencé la boxe, il y a quelques semaines, ainsi que le tir à l'arc. Pour ce dernier, je ne l'avais pas avec moi, donc cela ne me servirait probablement pas mais on ne sait jamais après tout. La boxe me servirait sans doute plus, quoique, je n'avais pas de gants, et je n'en aurais probablement pas. Le catch s'était surtout de la comédie, non ? De toute façon, je m'en fichais un peu de la récompense que nous pourrions avoir, ce n'était pas ma priorité. L'un des hommes sur le podium demanda à Isadora quand est ce que nous pourrions commencer. Il semblait déjà presser de nous éclabousser de son talent même s'il ne semblait pas être le plus muscler. Mais après tout, cela ne veut rien dire, non ? Il ne faut pas forcément être le plus musclé pour l'emporter, il faut aussi avoir un peu d'esprit de compétition, savoir calculer les coups et tout ce qui va avec. Je verrais bien ce qu'il adviendra, je n'avais pas peur de me faire mal, enfin pas trop quand même et encore moins de me salir, tant que je retrouvais mes vêtements par la suite.

L'achalandage au bar devint moins grand, plusieurs invités ayant déjà leur verre entre leurs mains. Tant mieux. Il avait ainsi le temps pour observer les convives, ainsi que ses camarades lycanthropes. Distrait, il sursauta quand Irving arriva et posa brutalement son plateau sur le comptoir, mais ne put intervenir à temps en le voyant dévisager Caïm et Sasha. Heureusement, James fut plus rapide et évita un désastre total, mais c'était déjà bien assez. Par un hasard probablement très calculé, Isadora annonça le début des festivités de la journée. Louée soit-elle. Mary arriva au même moment et entraîna le jeune homme à sa suite, bricolant une excuse pour le moins bidon avant de quitter. Un tourbillon d'événements précédant l'entrée d'Alexander sous sa forme lupine, chose qui fit naître un petit sourire narquois sur le visage de Johan. Il n'aurait pas aimé être à sa place, ça non, et le voir là, comme ça, lui faisait presque du bien.

Son sourire fondit quand Caïm se proposa pour le catch. Mauvaise idée. Très mauvaise idée, même. Tous les loups de la meute semblèrent penser la même chose, à voir l'expression un peu contrite sur les traits de plusieurs, et ce fut une nouvelle fois Isadora qui réussit à détendre cette atmosphère subitement tendue en appelant d'autres personnes. Il ne s'attendait pas du tout à entendre son nom, et quand le « O'More » tiqua son oreille, il se figea si instantanément qu'il en échappa presque le verre qu'il était en train de verser sur ses chaussures.

Lui, faire du catch ? Non. Non non non. Il fit un immense non de la tête à Isadora, mais en sentant les regards se poser sur lui, il savait déjà qu'il n'allait pas avoir le choix. Un petit gémissement de protestation passa ses lèvres et même la petite tape de Tolin sur son épaule pour lui donner du courage, il en aurait bien besoin pour quelque chose d'aussi... enfin, ça, que du catch. Un sourire pour son camarade cabot, qui prit sa place ainsi que celle de James derrière le bar, et il se dirigea vers Isadora, aux côtés de James, qui avait également été désigné pour l'exercice. Contre Caïm. Un petit frisson, désagréable, courut sur sa nuque, brièvement, tandis qu'il affichait un sourire faussement enjoué sur son visage. Caïm, du catch, des loups. Bien qu'il se savait fort, qu'il avait amplement la force pour battre n'importe lequel de ces humains, il n'en restait pas moins peu assuré. Il était libraire, la lutte au corps à corps n'entrait pas exactement dans sa description de tâches. Et puis, la violence... Pourquoi lui ? Johan interrogea silencieusement sa compagne du regard et croisa ses bras sur son torse en attendant que les équipes soient annoncées, les vêtements de bataille donnés peut-être – pas torse nu, pitié, pas torse nu – et que le tout commence enfin.
Plus vite ça allait commencer, plus vite ça allait se terminer.

Irving ne comprendrait donc jamais ? Il fallait vraiment que je me préoccupe de son cas plus sérieusement, mais je manquais de temps, surtout avec l'arrivé de Caim et Lilith, et des deux louveteaux de sang dans notre meute. J'allais sûrement charger James de s'en occuper et peut-être le pousser à défier tous les loups de la meute et prendre la place vacante d'Ulfric. Cela devenait de plus en plus impératif bien que je voulais tout de même attendre la dernière minute avant de le faire, de peur qu'il ne soit pas encore prêt. Il me fallait le mettre en condition de force avec les autres loups et voir leurs réactions à tous. S'il arrivait à faire passer ce qu'il voulait, il deviendra Ulfric. S'il n'y arrive pas et bien, cela voudra dire qu'il me faudra me tourner vers un autre loup jusqu'à trouver le bon candidate. Il n'était pas question qu'un inconnu prenne cette place, je ne l'autoriserais jamais, quitte à mourir pour cela. La mort n'était pas quelque chose qui me faisait peur, et j'étais préparée à cette dernière. Ce qui me dérangerait dans ce fait, ce serait de laisser les miens à la merci de tous et que notre meute ne soit plus pour eux le refuge qu'en avait fait Nathanaël.

♪ Pardon ? Parce que tu crois qu'en le provoquant ouvertement tu protèges les tiens ? C'est le contraire. Tu nous affiches, tu le menaces et cela devant des innocents. Ignores-tu jusqu'aux fondements de la meute ? Ton père ne t'a pourtant élevé ainsi. Lui était un bon loup et comprenait l'importance de la ligne hiérarchique. Continue à agir comme tu le fais et tu finiras par être exclu de la meute et pourchassé par ta sœur. Est-ce cela que tu veux ? Veux-tu nous affaiblir un peu plus ? ♪

Ma colère gronda un peu plus lorsqu'il refusa ma main et qu'il sous entendit que j'étais une menteuse. Une nouvelle fois, ma main claqua violemment sur son visage. Je ne pouvais pas laisser passer son comportement, quitte à lui redonner une leçon tout de suite maintenant, et mettre de côté l'évènement en cours que devront reprendre les autres loups. Je savais que j'aurais très vite le dessus sur lui, comme toujours et qu'il finira très mal s'il continuait dans cette lancée. Je comptais bien le faire taire d'une manière où d'une autre. Je pris sa gorge entre une de mes mains et le souleva quelques centimètres au dessus du sol sans qu'il ne puisse rien y faire. Jeune loup impétueux qu'il était, trop jeune pour pouvoir me contrer ne serait-ce qu'un peu.

♪ Remets-tu en cause ma parole loup ? La parole de ta Lupa, de ta chef surpême. En souvenir de ton père et de sa loyauté envers Nathanaël, je vais passer outre cela mais la prochaine fois, ce sera ta tête à toi que j'apporterais victorieuse à Wolfheaven. Je t'ordonne de te calmer immédiatement faute de quoi, ta participation à cet événement sera close. Tu vas rejoindre James et Johan et tu t'occuperas de tenir le bar avec eux. Je t'interdis de te battre. Est-ce bien clair ? ♪

Je le lachais, et son corps tomba au sol. Je savais très bien qu'il n'aurait pas mal, si ce n'est à la gorge les premières minutes, le temps de reprendre son souffle.

Avoir à mes côtés James et Johan avait quelque chose de très réconfortant. Je suis contente aussi de voir l'invité de Mary, cette démone se portait également volontaire à la suite de ce Nathanael qui était un de mes plus gros problème. J'avais peur pour mes... Enfin les enfants de Johan et ce qui pourrait leur faire surtout si ses propos à leur sujet était vrai, ce que tout me laissait à penser. Et si c'était vraiment par son action qu'ils avaient le jour ? Et s'il pouvait, du coup, leur ôter la vie ? J'y pensais souvent, me rassurant en me disant qu'ils étaient sous la protection de la meute et que cela les préserverait d'un certain danger. La meute prend soin des siens, toujours soin des siens. Tant que des loups veillaient sur eux, je n'avais pas de souci à me faire. De toute façon Johan ne laisserait personne toucher à un cheveu d'eux, ça aussi c'était une certitude. Je chassais ses pensées de ta tête, souriant à la photographe qui m'avait rejoint. Nous étions en tout et pour tout dix : Margaret et Andy, - les deux poids lourds femmes -, Makayla, le démon et sa rivale, Andrew et Nelson, Johan, James, et moi à défaut que Mary soit là. Je leur fis tous signe de me suivre, et je descendais de la scène. Je les conduisis sur un peu chemin quelques secondes avant que ce dernier ne débouche sur deux cabanons : un réservé aux femmes et un autre réservé aux hommes.

♪ Mesdames, vous trouverez plusieurs cabines et tenues différentes dans cet cabanon. Je vous laisse vous changer et ensuite me rejoindre ici. Messieurs, il en va de même pour vous. Ensuite nous déterminerons qui combattra contre qui. Johan, James, je peux vous parler quelques instants s'il vous plait ? ♪

Je leur indiquais les lieux, les laissant se faire ce que je leur avais dis. Dans l'abris ils trouveraient vraiment toutes sortes de vêtements : des shorts, des cyclistes, des brassières pour les femmes, des tenus complète de vrai catcheur, des masques, etc. Le tissu était le même bien que la couleur pouvait différencier, et donc le but était de coller au corps et de ne pas être gênant pour les combattants. Lorsque tous furent rentré dans les lieux respectifs, je me tournais vers les loups et leur dis

♪ Désolée, c'était pas prévu au programme et sans Mary j'ai du improviser. James tu es le plus fort d'entre nous et si cela dégénère nous aurons besoin de toi. Johan, tu apprends à combattre avec lui, tu seras l'épauler. Je vais combattre face à Lui. Je ne puis permettre qu'il arrive quelque chose à des humains, et ma perte ne sera pas aussi importante que la voir s'il décide d'étaler sa force. De plus il osera moins s'en prendre publiquement à une femme, faute de quoi sa couverture tombera et quelque part ce sera la meilleure chose qu'il puisse nous arriver car il sera pourchassé par les humains. Je préférais vous prévenir pour que vous ne soyez pas étonnés. ♪

Je ne leur laissais pas le temps de me répondre et filer dans le cabanon des femmes. Je ne voulais pas qu'un d'eux essaye de me dissuader ou veuille changer mes plans. Pour notre bien à tous, c'était la meilleure des choses à faire. Je rejoignais Makayla et lui fit un sourire encourageant. Je pris une brassière et un mini short noir et les enfila rapidement. J'étais quelque part heureuse de me débarrasser de cette robe et de pouvoir attacher mes cheveux en tresse, ôtant tout ce qui les ornait. Toute cette fioritures ne me ressemblait vraiment pas. Je ne touchais cependant pas à mon maquillage n'ayant aucune excuse pour le faire malheureusement. Je sortais de la cabine, fit le tour des tenues que les femmes avaient enfilés, toutes très différentes avant de ressortir. Je fermais à clef le lieu pour leur assurer qu'aucune de leur affaire ne serait volé et une fois les hommes sortis, j'en fis de même.

♪ Bien nous allons donc déterminer. Makayla, tu affronteras Aurora. Margaret et Andy, Andrew et Johan, James et Nelson, et je serais l'impaire, donc, contre vous Nathanaël. Avant que nous commencions avez-vous des questions ? ♪