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Sept années ont passé, qu'est-il advenu de nous ? [Livre II - Terminé]
MessageSujet: Sept années ont passé, qu'est-il advenu de nous ? [Livre II - Terminé]   Sept années ont passé, qu'est-il advenu de nous ? [Livre II - Terminé] EmptyLun 8 Avr - 23:11

La maison sentait le renfermé, mais c'était la sienne. Les jumeaux avaient filé il ne savait où dès qu'ils étaient entrés, sans doute au grenier, tandis que Stella et lui étaient restés sur le pas de la porte. Sa maison. Celle où elle avait grandi, son seul héritage de ses grands-parents et de son père. Le seul qu'il aurait voulu, de toute manière. Johan attira la brunette à lui, embrassant son front. « Bienvenue chez moi. » Chez moi, pas chez nous. Il n'avait pas choisi ses mots, ils s'imposaient d'eux-mêmes. Pas de réponse. Les valises furent débarquées de la voiture rapidement, transportées dans les chambres sans heurt. Le vent de ce matin de juin faisait voler les rideaux par les fenêtres ouvertes de la maison et il prit un temps pour s'arrêter dans sa chambre d'adolescent, aux murs recouverts de posters de voitures. Juste une seconde, avant de redescendre. Ils venaient d'arriver, de passer aux douanes, d'arriver de l'aéroport. Il n'y avait rien à manger dans la maison, l'électricité n'était plus branchée, ni l'eau, tout était poussiéreux, mais ils avaient quelque chose à faire avant de penser à ça. « NIAHM, KEAN, ON Y VA ! Oùùùù ?, répondit une voix fluette descendant du grenier. Rencontrer vos frères et sœurs ! J'ai déjà ma sœur, j'ai pas besoin d'en avoir d'autres ! On est vraiment obligééé ? Descendez ! » Ils faisaient exprès, c'était certain.

Une seconde plus tard, ils déboulèrent l'escalier à la course et sortirent comme des boulets de canon s'installer dans la voiture, rejoignant Stella qui avait déjà été prendre place sur le siège du passager. Un écouteur chacun, la même musique, Niahm qui se coucha pour que Kean caresse ses longues mèches brunes pendant le trajet. Ils en avaient pour une bonne heure, donc s'ils planifiaient d'être tranquilles et silencieux, au lieu de jouer bruyamment pendant toute l'heure (comme ils faisaient habituellement), c'était tant mieux. Un coup d’œil dans son rétroviseur alors qu'il s'assit juste après avoir verrouillée la porte de la maison, un sourire et il déposa sa main sur la cuisse de la brunette à ses côtés, qui ne lui adressa qu'un sourire distant. Elle ne dit rien du voyage, laissant juste le vent faire voler ses cheveux. Johan ne parla pas non plus. Pas avant qu'ils s'enfoncent dans le bois et qu'il gare la voiture. « Terminus, tout le monde descend ! On n'est pas arrivé du tout, on est milieu de la forêt, s'offusqua Niahm, relevant sa tête des genoux de son frère. On va marcher. Et pas de mais ! » Il avait prévu le coup en voyant les deux enfants ouvrir la bouche, dans un geste identique, avant de la refermer d'un coup. Oui, marcher. Johan savait qu'on pouvait aller jusqu'à la maison de Wolfheaven en voiture, enfin, avant, mais il préférait y aller à pied. Au milieu de la forêt. De SA forêt. De plus, les autres allaient les sentir arriver. Stella n'avait encore rien dit, restant dans cet étrange mutisme qu'elle conservait depuis leur arrivée en Écosse, mais pour une fois, il ne s'en inquiétait pas. Il avait juste hâte de revenir. De voir les autres... ceux qui étaient encore là. Encore vivants. Mary ne lui avait pas dit qui avait survécu et qui avait péri dans les affrontements, mais sans doute que plusieurs de ses frères de meute, de ses anciens frères, avaient trouvé la mort. Et lui était encore vivant. Parce qu'il était parti. Le lycanthrope déglutit et marcha plus vite, ses enfants et sa compagne suivant derrière lui – avec grand bruit pour les jumeaux et discrétion pour la femme.

La maison lui apparut au loin. Plus grande, entièrement rénovée. Un bassin d'odeurs nouvelles, également, plus agressive. Johan sentit ses deux enfants se raidir, alarmés par tant d'odeurs, et se rapprocher de lui. Ils n'étaient pas de nature timide, mais ils n'avaient pas côtoyé autant de loups depuis bien longtemps. « Ça va aller. » Des loups à l'extérieur se redressèrent pour les regarder avancer. Lui, sa compagne à l'odeur encore plus différente, ses deux gamins qui puaient le loup. Il cherchait une figure familière – même Mary, il aurait été contente de la voir. Mais c'est une toute autre chose qui le frappa. Une odeur qu'il connaissait. Qui n'avait pas changé. Une odeur si puissante, si vraie, qui faisait remonter tant de souvenirs d'un seul coup que ses yeux devinrent humides, qu'il sentit les larmes monter sans pouvoir les retenir. Johan se retourna d'un côté, de l'autre, à la recherche de la personne, et quand il capta son regard, pendant une seconde, il n'y crût pas.

« Isadora ? »


Dernière édition par Johan O'More le Mer 24 Avr - 3:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Sept années ont passé, qu'est-il advenu de nous ? [Livre II - Terminé]   Sept années ont passé, qu'est-il advenu de nous ? [Livre II - Terminé] EmptyMar 9 Avr - 0:18



Savannah était malade. Cela faisait déjà cinq jours, et je commençais à sérieusement m’inquiéter. Le médecin avait dit que cela passerait bientôt, mais je n’étais pas convaincue. Ma fille était fiévreuse, la grippe d’après ce qu’il m’avait dis, et passais le plus clair de son temps à dormir. Je restais avec elle, sans la quitter des yeux, à son grand désespoir. Je n’étais pas sortie de l’appartement, laissant Hayden tout gérer avec brio. C’était un véritable amour, toujours à nos petits soins. Il s’occupait de tout, de la nourriture, des courses, du ménage et même de prévenir nos travail respectifs de nos absences. Oui nos, car lui aussi tenait à rester avec Savannah. C’était la première fois depuis son arrivée qu’elle était autant malade, et cela n’était pas non plus sans l’inquiéter lui. Nous qui ne tombions jamais malades… La nuit, on se relayait, de telle manière à ce qu’il y ait toujours quelqu’un pour éponger le front brulant de mon enfant, et pour la forcer à s’hydrater et à manger. Cinq long jours à rester enfermer – pour ma part – dans un appartement, en plein centre-ville, loin de la forêt et de ses odeurs si agréables et réconfortantes. Cinq Jours… Je commençais à devenir folle, complètement sur les nerfs. J’avais l’impression d’étouffer, oui littéralement et ça, mon ami l’avait bien compris. Il me traina de force en dehors de notre lieu de vie, après avoir demandé à notre voisine de veiller sur Savannah. J’avais fait de la résistance au début, et puis finalement, j’avais cédé. Comme toujours avec lui.

Nous avions tout de suite pris le chemin de Wolfheaven et nous y étions arrivés rapidement. Aussitôt là-bas, nous nous étions enfoncés dans la forêt, ôtés nos vêtements pour nous transformer en deux grands loups. Un regard, et nous nous étions élancées à travers les branches et les végétaux. Nous trouvâmes notre proie, et après avoir joué avec elle, nous nous repûmes de sa chair tendre et gouteuse. Sous ma forme lupine, je ne pensais à rien. Mon esprit s’évadait totalement. Enfin, pas totalement, vu que j’étais avec Hayden, et que je tenais compte de sa présence. On joua une bonne heure, avant de reprendre le chemin de la maison des loups. On se débarbouilla une première fois, avant qu’il ne profite de ma nudité pour passer un moment « d’intimité » avec moi. C’était sur, avec Savannah malade, nous n’avions pas eu cette occasion-là. Je repartais à la douche juste après, toute dégoulinante autant de sa sueur que de la mienne, chose dont il n’était pas peu fier. Comme d’habitude ais-je envie de dire. Je le laissais aller me chercher des fringues propres, le temps de sécher mes cheveux. Je levais les yeux au ciel en voyant qu’il n’avait pas pu s’empêcher de me prendre le plus court short que je laissais dans cet endroit. Au moins m’apporta-t-il un tee-shirt décent… et outrageusement moulant. Je levais les yeux, avant d’enfiler le tout. Non je ne lui en voulais pas. Après tout comment le pourrais-je, alors qu’il faisait ça pour « m’exhiber », ce qui était en soit un compliment. Parce que s’il ne me trouva pas belle et au contraire des plus disgracieuses, il ne le ferait pas. Il passa, avant que nous quittons la pièce, ma main sur les quelques cicatrices que m’avaient laissés les années sanglantes sur les bras et les jambes. Les balles en argent… Ça laisse des traces. Discrètes, mais présentes quand même. Je l’embrassais doucement avant de l’entrainer à ma suite. Que le jeu commence…

Si nous étions doux l’un avec l’autre en privé, nous étions complètement dépravés, exhibitionnistes et violents dès lors qu’un loup se trouvait dans les parages. C’était un jeu auquel nous étions habitués et auquel nous jouions avec plaisir à présent. On s’amusait bien à tous les berner, d’autant plus son père, le nouvel ulfric. Oh bien sur, c’était un peu dérangeant vis-à-vis de nos frères, mais nous n’avions pas le choix. Enfin lui n’avait pas le choix et j’avais pris la décision de jouer moi aussi le jeu. Nous étions deux dans cette galère après tout, et je lui devais bien ça. Nous étions en train de parler lorsque des éclats de voix nous interpellèrent. Quelques membres de notre meute se précipitaient dehors. Au début, nous continuâmes de parler, avant de nous décider à aller voir ce qu’il se passait. A peine étais-je sortie que je le sentis. Non. Que je les sentis. Je me stoppais tout de suite, et Hayden manqua de me bousculer violemment. Il me regarda puis capta à son tour ce qui expliquait mon arrêt. Il regarda l’homme nous loin, puis moi, tremblante, le poing serré. Je ne disais pas mot, mais en moi tout se chamboulait. Je n’en revenais pas. J’étais en colère. J’étais contente. J’étais haineuse. J’en voulais à la terre entière. Je remerciais le ciel. Je maudissais Mary. Le loup se plaça devant moi, dès lors qu’Il prononça mon prénom. Il ne savait pas ce qu’il se passait, mais mon état lui suffisait à être sur la défensive. Je finis par faire quelque chose. Je posais une main sur le bras d’Hayden et lui souffla que cela allait, que je le retrouverai plus tard. Il me fit un signe négatif de la tête sans quitter le loup et la métamorphe des yeux. J’insistais une deuxième fois, me heurta à une nouvelle fois une réponse négative. Au moins cela me permettait de me reprendre. Me battre avec lui, c’était plus simple, plus facile à gérer. Je le contournais et lorsque je passais devant lui, il m’attrapa le bras et le serra fort. Je lui jetais un regard noir, et me dégageais de son emprise. Il referma un peu plus sa prise et je lui demandais alors de quoi pouvait donc avoir peur le fils de l’ulfric. Ma remarque fit mouche, et il me laissa, non sans me lançer un regard qui voulait tout dire. Étonnamment, je m’approchais jusqu’à Lui de manière calme et normal. J’étais en colère. Il m’avait abandonné, il était parti sans se préoccuper de moi. Sans doute s’était-il arrangé avec Mary pour qu’elle me fasse croire qu’il était mort. Ce n’était qu’un lâche, qu’un pauvre idiot qui mettait mon cœur complètement en morceau. Ou étaient passées toutes ses belles promesses hein quand les choses devinrent plus compliquées ? Le pire, je crois, c’est qu’il osait se présenter ici, avec sa pouffiasse de métamorphe à la solde de Mary. Je reconnaissais son visage pour l’avoir déjà vu avec ma Lupa. Elle puait le loup, et lui la métamorphe. Aucun doute sur la relation qu’ils pouvaient entretenir. J’entendis Hayden se rapprocher un peu. Il avait très bien compris ce qui allait se passer et c’était pour ça qu’il avait essayé de me retenir… Tout comme il avait su qu’il ne le pourrait pas. Physiquement, oui, il le pouvait. Cependant il avait dû me blesser pour cela, et c’est quelque chose qu’il ne fera pas.

Autour de nous, mes frères et sœurs s’étaient dispersées, comprenant que cela ne les regardait pas et que j’avais des comptes à rendre. Hayden décida d’en faire de même d’ailleurs. Il déclara que son père et sa compagne la Lupa n’étaient pas là, que je l’avais épuisé si bien qu’il me laissait m’occuper de cette affaire. Puis, il tourna les talons, sachant que je le maudissais pour me laisser toute seule. Oh bien sûr, je savais qu’il resterait non loin, au cas où les choses déraperaient…. Ce qui allait arriver c’était sur. Mes poings étaient toujours serrés et ma colère ne se calmait pas. Ainsi leur dis-je d’un ton acide :Pourquoi une trainée et un lâche menteur hypocrite tel que vous faites ici ? J’avais essayé de rester « calme », mais ce n’était pas possible. J’étais en colère. Je vins le frapper. Une fois. Deux fois. Trois fois , tout en lui criant dessus alors que des larmes montaient dans mes yeux Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu m’as abandonné ! Tu es parti ! Tu m'as fait croire à ta mort ! Tu nous as tous fait croire à ta mort ! J’ai dû t’enterrer. J’ai dû L’enterrer. J’ai dû Les enterrer ! J’ai enduré le calvaire ! Je me suis même laissée mourir à petit feu ! Et tout ça pour quoi? Ou plutôt pour qui? Tu n’es qu’un menteur, qu’un lâche qu’un traitre ! Pendant que tu me laissais m’occuper de tout, tu ne pensais qu’à sauter cette trainée ! Comment peux-tu… Comment oses-tu te présenter ici après tout ce que tu m’as fait subir ? Après tout ce que j’ai fais pour toi !

Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: Sept années ont passé, qu'est-il advenu de nous ? [Livre II - Terminé]   Sept années ont passé, qu'est-il advenu de nous ? [Livre II - Terminé] EmptyMar 9 Avr - 11:49

En fait, s'il était dans un rêve, c'était sûrement dans un cauchemar. C'était certain. Ça ne pouvait être que ça. Le surnaturel, ça allait, il avait assez de preuves pour y croire, mais les fantômes, il n'avait jamais encore donné. Et la personne qu'il voyait, celle dont il sentait l'odeur, était un fantôme. Isadora était morte. Mary le lui avait dit. Il devait confondre. Une part de lui tentait de se convaincre de ce fait, mais plus il s'avançait, plus c'était impossible. Elle ne pouvait pas être morte puisqu'il la voyait là. Elle ne pouvait pas être morte puisqu'il pouvait la sentir, même si elle puait le loup – l'Autre Mâle, en fait. C'est sans doute ça qui sortit Johan de sa transe. L'odeur de dominant, de cet autre mâle dont elle s'était écartée pour s'avancer vers lui. Non seulement elle était bel et bien vivante, et non pas tuée dans un affrontement sanglant avec des vampires comme lui avait assuré sa Lupa presque sept ans plus tôt, mais elle se tapait un autre homme. Tout comme lui fréquentait une autre femme.

Ce n'était pas la même chose. Non, lui, il l'avait crûe morte, il l'avait pleuré, il... C'est comme en apnée qu'il continua son avancée vers elle, Stella silencieuse derrière lui, les deux enfants se tenant la main. Et finalement, ils arrivèrent l'un devant l'autre. Et tout éclata. C'était elle. Juste elle. Elle dans toute sa rage, toute sa peine, et les coups qu'elle lui donnait semblaient ne même pas lui faire mal. Sa propre voix s'éleva, indignée, répondant aux accusations de la lycanthrope :« Mary m'a dit que tu étais morte ! Jamais je ne serais parti si j'avais que tu étais vivante ! Ils ont tué ma famille et ils t'avaient tué toi, il me restait seulement eux ! Je suis parti pour les protéger, parce qu'on m'a dit de partir ! Tu crois quoi, que je t'ai pas pleuré ? L'alliance qu'il portait autour du cou, sur une chaîne cachée par son t-shirt, le brûlait. Tu crois vraiment que je t'aurais menti toutes ces années ? À toi ? ON ALLAIT SE MARIER ! » Il pleurait tout à fait, maintenant. Ses larmes, il avait été incapable de les retenir et elles coulaient sur ses joues alors qu'il tentait de maîtriser Isadora, parlant avec autant de rage qu'elle. Il s'était fait avoir. Tout ceci n'était qu'une vaste supercherie. Il pensait être revenu dans son pays, dans un pays blessé, mais le sien, et il était seulement revenu dans un mensonge. Une mascarade mise sur pieds par... par Mary ? Non. Non, elle ne pouvait pas avoir fait ça. Ou plutôt, oui, mais Johan ne voulait pas le croire. Il avait toujours été trop indulgent, trop gentil, et penser que sa Lupa aurait pu lui mentir, leur mentir, autant d'années, délibérément... Même les allusions à Stella, il ne les releva pas – il pensait seulement à Isadora, sans penser que sa compagne actuelle pouvait être dans le coup d'une quelconque façon (naïf personnage). Ses mains enserrèrent les poignets de la louve furieuse. Sa peau brûlait. Elle était vivante et lui aussi.

« Maman ? » Le mot. Il avait été prononcé en même temps par deux bouches différentes, mais par une même âme. Par Niahm et ses longues boucles brunes, Kean et ses mèches sombres qui tombaient devant ses yeux. Ils lui ressemblaient avec tant de force et en cet instant, tous deux plantés derrière lui. Ils se tenaient la main avec force et observaient avec crainte et fascination cette femme qu'ils avaient déjà vue en photo. Une femme différente, avec des vêtements plus moulants, un corps plus abîmé, mais dont ils avaient déjà pu voir le visage et dont l'odeur n'avait pas changé. Et si leur énergie brute était un instant contrôlée, c'était seulement pour attendre le moment où quelque chose serait confirmé. Déclenché. Johan tourna la tête pour les regarder, puis revenir à Isadora.

Il n'aurait jamais pu lui mentir tant d'années.
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MessageSujet: Re: Sept années ont passé, qu'est-il advenu de nous ? [Livre II - Terminé]   Sept années ont passé, qu'est-il advenu de nous ? [Livre II - Terminé] EmptyMar 9 Avr - 20:23



Pourquoi ? Pourquoi fallait-il que cela arrive à moi ? J’avais enfin trouvé un équilibre dans ma vie, et du bonheur. Et comme j’en avais fait si souvent l’expérience, tout bascula. Pourquoi aujourd’hui alors que j’étais fatiguée et à fleur de peau ? Dieu que j’étais en colère aussi. Oh oui, même haineuse envers cet homme que je n’avais pas cessé une seule fois d’aimer. Sa disparition m’était d’ailleurs toujours douloureuse, même si j’avais appris à faire avec. Tout ça… Tout ce que j’avais dû endurer… Tout ce par quoi j’étais passée… En fait ce n’était finalement pour rien. J’avais vécu tout cela pour rien. Car il était vivant, et bel et bien en face de moi. Je ne pouvais pas rester calme, non, ce n’était pas possible de rester calme. Il m’avait abandonné. Il s’était conduit lâchement. Au moins aurait-il pu me dire qu’il partait d’Ecosse ! Je serais partie avec lui, avec eux trois, pour ne jamais avoir à être séparés d’eux. J’en avais rien à foutre de mes frères de meute. Tout ce que je désirais c’était être avec lui. Mais il en avait décidé autrement et m’avait laissé me débrouiller, tout gérer, tous les enterrer : son père, lui et nos enfants. J’avais affronté le pire pendant que lui s’était cassé avec une métamorphe…. Et dire que c’était cette pouffiasse qui était tout ce temps là avec MES enfants, avec MON fiancé, ce lâche qui n’avait pas eu le courage de me parler.

Je le frappais. C’était plus fort que moi, il fallait que cela sorte. Mes yeux se noyaient de larmes que je refoulais. Non, je ne voulais pas lui donner ce plaisir là. Ses mots… Ils ricochèrent sur moi et ne me rendirent que plus énervée. Mary hein ? Et il l’avait cru sur parole ? Il n’avait pas pensé à me chercher avant de prendre ces paroles pour argent comptant ? Moi je l’avais fait. J’avais écumé tous les lieux dans lesquels il aurait pu se trouver. J’avais cherché partout, avant de me dire qu’il était vraiemnt mort. Lui non. Car il m’aurait trouvé sinon. Il avait bu des paroles qui l’avaient arrangé et n’avait pas cherché plus loin. Oui, il m’avait abandonné. Il n’était qu’un sale lâche égoïste. Ma rage contre lui m’empêchait de me réjouir de le retrouver. La présence d’une autre ne faisait qu’accentuer ce trait. Il avait beau pleurer, je n’arrivais pas à l’écouter pour autant. Je m’étais complètement renfermée, pour me protéger plus qu’autre chose. Il n’était qu’un menteur. Comment pourrais-je le croire hein ? Comment ? Et surtout pourquoi le ferais-je ? De toute façon, il n’avait plus besoin de moi, il m’avait finalement remplacé pour une sale garce brune et métamorphe de surcroit. Lorsqu’il me dit qu’on allait se marier, mon esprit comprit de travers, et je pris cela comme le fait qu’il comptait se marier avec cette garce.

Je voulu reculer, et m’éloigner le plus vite possible de lui, mais les mains vinrent serrer mes poignets. Je lui lançais un regard haineux et m’apprêtait à lui dire me lâcher s’il ne voulait pas avoir des problèmes. Ses mots ne sortirent même pas de ma bouche, coupés dans mon élan par deux jeunes voix qui attirèrent tout de suite mon attention. Ce… Pas possible… Je repoussais violemment l’homme pour qu’il me lâche. Il fit quelques pas en arrière et se retrouva à côté de sa nouvelle fiancée. Je me détournais d’eux, de ce portrait écœurant pour me mettre à genoux, à leur hauteur. Je pleurais… Pas de rage, mais de joie. Je n’osais pas m’approcher d’eux, eux qui avaient tant changés, et dans lesquels je retrouvais beaucoup de Savannah. Je leur tendis une main, et leur dis Niam… Kean… Pardonnez moi… Pardonnez moi de ne jamais avoir été là pour vous… Mes deux amours. Si vous saviez comme je suis contente de vous voir en pleine forme, et déjà si grands… J’essayais de me calmer, pour ne pas paraitre plus folle que je ne semblais l’être. Je détestais encore plus Johan… Il m’avait enlevé mes enfants, et je n’avais même pas pu les voir grandir, ne serait-ce de loin. J’avais d’ailleurs peur de leur réaction, peur de ce que l’on aurait pu raconter sur moi, et quel portrait on leur avait dressé de cette mère qui n’avait jamais été là pour eux.




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MessageSujet: Re: Sept années ont passé, qu'est-il advenu de nous ? [Livre II - Terminé]   Sept années ont passé, qu'est-il advenu de nous ? [Livre II - Terminé] EmptyMar 9 Avr - 23:55

Une ruade et elle le repoussa brusquement – ses yeux regardaient les jumeaux. Et les siens à lui ne voyaient qu'elle. Il se recula jusqu'à être aux côtés de sa compagne, qui n'avait toujours rien dit. Il aurait dû se douter de quelque chose. Stella était avocate et pas du genre à se laisser traiter de traînée par une inconnue, ou par une personne connue d'ailleurs. Elle aurait réagi, en temps normal. Là, rien, mais il était trop bouleversé pour se rendre compte que quelque chose clochait. Johan voyait seulement Isadora s'agenouiller devant les petits et si son instinct de protection le forçait à s'avancer pour les protéger, il ne le fit pas. Elle n'était pas dangereuse. Pas avec eux.
Qu'elle le déteste si elle voulait. Ça lui faisait mal, mais... non, il ne s'y habituerait pas, mais il pouvait comprendre. Mais surtout, surtout, qu'elle ne les déteste pas eux. Ils étaient innocents, dans cette histoire. Que des enfants arrachés à leur mère et à leurs racines avant même de pouvoir les connaître. Qu'elle ne les déteste pas. C'était tout ce qu'il voulait.
Pendant un instant, le temps qu'elle parle, tout sembla s'arrêter. Par réflexe, Johan attrapa la main de Stella, qui la serra en retour. Isadora était agenouillée devant Niahm et Kean, qui la dévoraient des yeux sans rien dire pour l'instant. Une main leur fut tendue et il ne fallut pas une seconde de plus pour que les deux gamins sautent au coup de leur mère, explosant dans des rires et des larmes déchaînées, désordonnées. Deux boules d'énergie brute, d'émotions qui ne savaient pas encore se contrôler, exacerbées par toutes ces odeurs qui les entouraient et les frappaient, les agressaient.

Ses yeux le piquèrent encore. Une famille. Ils n'en seraient jamais une. Jamais ensembles. Le blond lâcha la main de Stella pour essuyer ses yeux.

Le babillage joyeux de Niahm et Kean envahit l'air, l'emplissant de rires et de phrases qui se complétaient sans y penser, alors qu'ils étouffaient leur mère, la seule, dans leur étreinte désespérée et affectueuse : « Papa nous avait dit que tu étais morte! Comme une héroïne, hein, en te battant avec tes crocs et tout Une main qui s'égare sur la joue d'Isadora. Et il a beaucoup pleuré Mais pas nous, on est grand et on était fier Un torse qui se bombe inutilement, fièrement. Même que quand on aura fini de grandir, il paraît qu'on sera plus grand que Papa et toi Et là on te connaissait pas, mais c'était pas grave, parce qu'on a vu des photos de toi et on trouvait que Niahm te ressemblait beaucoup Et Kean aussi Deux sourires trop grands, trop larges, qui leur mangeaient le visage. Même si on n'a pas tes yeux Et tu vas nous apprendre à chasser ? Maintenant qu'on va pouvoir se transformer pour de vrai et tout. Et tu vas nous présenter ton amoureux ? » Ils n'étaient pas bêtes. Ils savaient que leur père avait une amoureuse et ils avaient deviné que leur mère aussi. Ils étaient des loups et même sans tout savoir de la vie, ils savaient certaines choses. Ils avaient vu l'homme, ils le sentaient, et dans leurs esprits enfantins, ils voyaient cela avec joie. Johan se rassura un instant. Ça aurait pu être pire, ils auraient pu exiger qu'Isadora et lui reviennent ensembles fissa et que l'Autre et Stella aillent se faire voir. Quoiqu'au final, il ne savait pas ce qui était le mieux. Il retenait encore son souffle. Il n'avait rien à dire, à cet instant.

Il y avait les enfants et Isadora et c'était bien assez.


Dernière édition par Johan O'More le Mer 10 Avr - 13:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Sept années ont passé, qu'est-il advenu de nous ? [Livre II - Terminé]   Sept années ont passé, qu'est-il advenu de nous ? [Livre II - Terminé] EmptyMer 10 Avr - 0:44



Mes larmes se séchèrent finalement pour laisser place à des grands éclats de rire. Oh, ma gorge se serra une ou deux fois, et je devais me retenir de laisser une remarque ou deux, cinglantes, haineuse et insultante. Si je ne le faisais pas, c’était parce que là j’étais avec les enfants, deux boules d’énergies que avaient laissé un grand vide dans mon cœur depuis que l’on m’avait annoncé que… Je ne préférais même plus y penser d’ailleurs. Tout ce qui comptait, c’était qu’ils étaient là, dans mes bras, et que je pouvais respirer leur odeur, les toucher, et les laisser en faire de même. Ils me faisaient beaucoup penser à Savannah. Leur manière de parler, de se comporter, d’être aussi dynamique. Pas de doute, elle allait les adorer tout de suite. Le contraire aurait été étonnant en même temps. Surtout qu’elle avait perdu ses jeunes demi-frères il n’y a pas si longtemps que cela, et que je savais qu’elle s’entendait très bien avec eux, même s’ils étaient complètement à son opposé. Rien que le fait de savoir qu’elle était de la même famille qu’eux lui suffirait.

Si leurs questions me firent jusque-là sourire, la toute dernière me déconcerta un peu. Amoureux ? Pourquoi Kean me demandait cela ? Je dû réfléchir quelques instants avant de comprendre qu’il faisait sans doute référence à Hayden, avec qui j’étais un peu plus tôt. Et qui d’ailleurs n’était pas loin. Un petit coup d’œil vers la maison, et je le vis derrière une fenêtre, en train de nous regarder. Toujours à veiller sur moi… Comme je veillais toujours sur lui. Ils nous arrivaient d’être violents l’un avec l’autre, mais jamais nous ne pensions à mal. Lui comme moi en étions conscients.

Je fus sortie de mes pensées par Niahm qui me fit retourner la tête vers eux. Je les serrais tous les deux dans mes bras, et leur dis, doucement Je vous amènerais chasser, c’est promis. Mais nous irons avec les autres membres de la meute. Wolfheaven n’est plus ce qu’il était avant et il n’est pas question qu’il vous arrive la moindre chose, même si je ne doute aucunement de vos capacités et de vos forces. un sourire tendre, pour leur faire comprendre que je ne les sous-estimais pas, et que je pensais avant tout à leur sécurité. Je vous présenterai toutes les personnes que vous voulez, mais il me sera impossible de vous présenter mon amoureux, parce que je n’en ai pas. J’en ai eu un il fut un temps, mais il est parti… Hayden, le loup que vous avez vu tout à l’heure est juste… Comment vous dire cela… Nous nous aimons beaucoup oui, mais… De la même manière que vous pouvez vous aimer tous les deux. Je réfléchissais bien à chaque mot que je leur disais. Je ne voulais pas leur mentir, tout comme je ne voulais pas nuire à leur innocence. Ils étaient encore trop jeunes pour comprendre tout ce qui pouvait se jouer dans une relation adulte. Il est vraiment très gentil, et il sera très content de vous rencontrer… Cependant, il y a une autre personne que je tiens absolument à vous présenter. Pas aujourd’hui, parce qu’elle est malade, mais très bientôt. Je ne sais pas si on vous l’a dit, mais vous avez une grande sœur. Elle n’est pas comme vous par contre, ni comme moi, et il faut faire attention à notre force avec elle, parce qu’elle est humaine. Savannah. Son prénom c’est Savannah, et vous deux, vous lui ressemblez beaucoup Un nouveau tendre, puis je leur fis signe d’attendre quelques instants. Je fouillais dans mes poche à la recherche de mon téléphone, et fronça les sourcils lorsque je ne le trouvais pas. Hayden m’interpella, et d’un geste sûr, il me l’envoya de l’étage. Je me relevais rapidement et bougeais sur le côté pour le réceptionner. Son tir était parfait. Comme d’habitude, il me fit un clin d’œil, avant de refermer la fenêtre –comme pour préserver un peu notre intimité, même s’il pouvait très bien entendre ce qui se déroulait à travers le carreau –. Je débloquais l’appareil, puis montra la photo que j’avais en fond d’écran, sur laquelle, Savannah Hayden et moi nous trouvions, souriant au possible. Mais avant tout autre chose, je dois parler avec Johan… Vous voulez bien attendre dans la maison ? Je suis sure que vous trouverez quelqu’un pour vous trouver de bonnes choses à manger, et pour vous raconter tout ce que vous voulez savoir. Hayden vous expliquera comment on chasse si vous lui demandez par exemple. Il a l’habitude d’entrainer les jeunes louveteaux. Ensuite, je reviendrais vous voir, c’est promis. D’accord ? J’aurais voulu passer plus de temps avec eux, mais je devais avant régler certaines choses avec Johan, les concernant en partie d’ailleurs. Je poussais légèrement mes enfants vers la maison, pour leur montrer qu’ils ne craignaient absolument rien et qu’ils pouvaient y aller.

J’attendis que le loup « auquel j’appartenais » les fasse entrer dans la bâtisse avant de me détourner d’eux. Je jetais un regard mauvais à l’autre poufiasse, la regardant de haut en bas. Franchement, je ne voyais pas ce que l’on pouvait lui trouver. Elle a un regarde des plus imbéciles et elle n’était franchement pas la femme la plus belle que j’avais été amenée à rencontrer. Je ne pris pas la peine de lui parler pour la congédier, me tournant vers Johan, à qui je dis d’un ton de nouveau plein d’amertume et de colère Tu peux envoyer ta greluche jouer ailleurs ? Tu n’auras qu’à tout lui raconter ensuite sous l’oreiller si tu y tiens tant. J’étais mauvaise oui très mauvaise. Parce que j’avais bien compris aussi que si Kean m’avait parlé d’amoureux, c’était sans doute parce qu’elle leur avait été présentée comme telle. J’en étais d’autant plus en colère et… Jalouse oui, c’était le terme. Je lui en voulais d’avoir pu me remplacer si vite, d’y être arrivé d’ailleurs. Moi je n’y étais pas arrivée. Même tout ce que je pouvais partager avec Hayden ne pouvait pas me faire l’aimer. Mon cœur était pris, par un lâche égoïste et menteur.


Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: Sept années ont passé, qu'est-il advenu de nous ? [Livre II - Terminé]   Sept années ont passé, qu'est-il advenu de nous ? [Livre II - Terminé] EmptySam 13 Avr - 9:57

Les petits échangèrent un regard quand Isadora leur parler de son ami-loup, mais n'opposèrent rien. Pas tout de suite, sans doute. Ils étouffèrent à peine un cri de ravissement quand leur mère attrapa le téléphone portable lancé de loin, « Trop forte » ne put quand même s'empêcher de souffler un Kean impressionné, et leur visage se fit doublement heureux, si c'était possible, quand la louve leur parla de Savannah. Johan baissa la tête. Il leur avait dit que leur mère avait déjà eu une fille, avant eux, mais il n'avait pas pu répondre à toutes leurs questions. Pas assez à leur goût. C'est attentivement qu'ils écoutèrent la femme, retenant le moindre de ses mots, il le savait, ils partageaient le même esprit en quelque sorte, et s'ils hésitèrent à l'idée d'aller rencontrer le loup dans la maison... ce ne fut que quelques secondes. Pour faire semblant, presque. Ils coururent jusqu'à la maison, y entrèrent avec vivacité pour ensuite en claquer la porte. Comme un ouragan qui partait, tout sembla soudainement plus calme. Et ce silence naturel devenait angoissant. Le lycanthrope fixa al porte de la maison. Isadora ne les aurait pas envoyé vers le danger. Il le savait. Une pique colérique de la louve à laquelle il en répondit pas. Stella le dépassa sans rien dire, bousculant son bras. Pas besoin de rien demander. Johan savait parfaitement ce qu'elle allait faire. Retourner à la voiture, plier soigneusement ses vêtements, se transformer, courir. Quand ils reviendraient, elle serait assise sur le capot, aussi parfaitement coiffée et habillée que maintenant, comme si rien ne s'était passé. Avec juste encore cette colère et cette tristesse au fond des yeux qui étaient là depuis quelques jours. Le lycanthrope ne se retourna pas pour la regarder partir vers les bois. Il voyait seulement Isadora.

Seuls, ensembles.

Il aurait parfaitement pu commencer à railler. À parler, en grinçant des dents, de ce mensonge qu'elle venait de servir à leurs enfants. Elle est Hayden, puisqu'il s'appelait ainsi, cet Autre, veiller l'un sur l'autre comme un frère et une sœur? La blague. Les petits étaient trop jeunes pour comprendre vraiment tous les tenants d'une relation entre adultes, mais à lui, on ne la lui faisait pas. Tout comme Isadora avait forcément deviné que Stella était sa compagne, et non pas sa catin comme elle aimait le sous-entendre, il savait bien qu'entre elle et l'Autre, il n'y avait pas que de la protection. Elle sentait trop le mâle. Trop le loup. Même l'odeur de la douche fraîchement prise, du corps tout juste lavé, des cheveux encore mouillés, ne pouvait cacher cette odeur. À y penser, Johan serrait les poings, sentait ses ongles rongés s'enfoncer dans sa paume. Lui, jaloux? Non. Voyons. C'est pas son genre. Non? Enfin. Oui, il était jaloux. C'était juste absurde. C'était les pires retrouvailles du monde. Il avait rêvé de ce moment, sans jamais pensé qu'il arriverait, et maintenant qu'il était là, c'était bien pourri.
Mais il ne fit rien de cela. Il fit comme trop souvent : il ravala ses pensées, sa colère, et parla... d'eux. En se retenant de sourire et en étant incapable de réussir. « Ce sont deux vraies pies. Ils ne savent pas se retenir, dès que la glace est cassée, ils posent toutes les questions du monde et ils sont incapables de tenir en place plus que deux minutes. C'est difficile, parfois, de se rappeler que ce ne sont encore que des enfants dans des corps de pré-adolescents, mais ils savent comment faire pour que je m'en souvienne. Et qu'est-ce qu'ils aiment râler ! Juste pour faire le contraire de ce que je demande. Kean ne voulait pas venir, sous prétexte qu'il a déjà une sœur, mais il sera le premier à te supplier pour rencontrer Savannah. Tu vas encore plus les aimer. » Il s'emportait. Il s'arrêta, mit ses mains dans les poches de son jeans. « Je t'écoute. » Il ne pouvait rien faire d'autre.
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MessageSujet: Re: Sept années ont passé, qu'est-il advenu de nous ? [Livre II - Terminé]   Sept années ont passé, qu'est-il advenu de nous ? [Livre II - Terminé] EmptySam 13 Avr - 21:55



Je veux leur garde. Je ne passais pas par quatre chemins. Je n’en avais même pas parlé à Hayden, mais je savais que même s’il trouverait ma décision un peu hâtive, il accepterait que nous déménagions pour prendre un appartement plus grand, voir une maison. N’avait-il pas, après tout, proposé tout de suite que Savannah vienne vivre avec nous ? Avec son statut de fils de l’ulfric, nous n’aurions aucun mal à obtenir l’accord de la meute. Et quant à la justice, j’étais prête à m’en saisir. J’avais un boulot stable, responsable d’une adolescence on ne peut plus stable et épanouie. Mon compagnon était un célèbre rudbyman montant. L’argent ne serait pas un problème tout comme la place pour les accueillir. Et puis, au-delà de ça, j’étais leur mère et je pouvais très bien dire jouer la carte que Johan me les ai enlevé, en faisant croire à tous qu’il était mort. Là encore, cet argument pèserait dans la balance. Il s’agissait de mes enfants, dont j’avais été privé pendant sept ans par un homme lâche et égoïste. Il n’était pas question que je renonce une deuxième fois à eux. Tu pourras les voir à Wolfheaven et quelques fois. Je veux cependant leur garde totale. Encore une fois, je lui disais clairement le fond de ma pensée. J’étais en colère contre lui. Non, je dirais même haineuse. Je lui reprochais tout ce que j’avais subit et j’étais prête pour cela – même si je finirais par me regretter – à le déchoir de ses droits parentaux. Je faisais là une demande complètement déraisonnée. Cependant dans l’état d’esprit dans lequel je me trouvais actuellement, je trouvais cela complètement raisonnable.

J’ajoutais avant qu’il ne dise quelque chose Et ne penses pas à te faire la malle une nouvelle fois en me les enlevant. Hayden est le futur ulfric et nous te retrouverons, peu importe où tu essayeras de te cacher. Il le fera pour moi et son père ne se séparera pas d’ailleurs de deux loups tels qu’eux. Et paf, encore un autre truc dans la tronche, qui était tout autant une vérité. J’avais la « chance » d’avoir pour protecteur Hayden et il fera tout pour me rendre heureuse. Oh, il ne sera pas content et me le fera savoir oui. Cependant, il finira par céder. Parce qu’il s’agit de mes enfants et qu’il sait combien mon rôle de mère me tient à cœur. Johan avait quelque part, tout perdu à m’avoir abandonné comme il l’avait fait et m’avoir mise ainsi autant en colère. Tant que je serais dans un état pareil avec lui, je ne serais ni calme, ni réfléchie, ni raisonnable. Je voulais reprendre ce qu’il m’avait pris, même si je savais que la douleur resterait quand même présente. On ne pouvait pas remplacer sept ans à avoir passé à les pleurer. Je lâchais dans un dernier souffle colérique Le pire dans tout ça, c’est que je t’ai réellement pleuré, toi qui m’a enlevé mes enfants. Sais-tu seulement ce que cela fait d’enterrer son futur beau-père, son fiancé et ses deux enfants ? Tu n’as même pas idée par quoi j’ai pu passer. Non, toi qui vivait dans ton petit cocon heureux, avec une p#te dans ton lit tous les soirs pour réchauffer tes draps. Et dire que si de mon côté il n'y aura jamais plus qu'une amitié sincère avec Hayden, c'est parce que je m'accrochais à ton souvenir, et à l'amour que ressentait pour toi, et que je ressens toujours...Tu me dégoutes profondément.



Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: Sept années ont passé, qu'est-il advenu de nous ? [Livre II - Terminé]   Sept années ont passé, qu'est-il advenu de nous ? [Livre II - Terminé] EmptyMer 24 Avr - 5:52

Un immense poids dans son ventre. Johan ouvrit grand les yeux, entrouvrit la bouche, prenant une expression pas très fine. La garde complète? Non mais elle déconnait complètement. Mille pensées tournaient dans son esprit, dont la première était qu'elle avait complètement disjoncté. Une garde partagée, parfait, il pouvait comprendre, mais complète? Il réussit à refermer la bouche, ne voulant pas exploser – exploser pour lui dire qu'elle rêvait et qu'il pleuvrait des moutons avant que les petits lui soient entièrement confiés. Elle ne pouvait pas. Même avec tous les appuis possibles, son copain compagnon peu importe footballeur futur Ulfric. Il avait un travail stable, Stella aussi, bon sang elle était avocate, il avait une maison, les petits avaient toujours été bien traités, tous ses papiers étaient en règle, ils avaient toujours été sous sa garde et il n'avait pas été effacé des registres de son pays, bon sang de merde! Il leva la main et massa ses tempes de ses doigts. La tempête était déclarée, tout ce qu'elle disait le blessait, le frappait, et il ne savait pas quoi répondre. Elle ne l'écouterait pas. Avant, elle ne l'écoutait jamais, non plus. De nouvelles larmes se pointèrent aux commissures de ses yeux, qu'il essuya rapidement pour ne pas qu'elles coulent sur ses joues. « Je n'ai jamais cessé de t'aimer. »

Il réussit à soutenir son regard un peu plus. Son regard d'orage, de tempête et de hargne. « Tu n'as pas changé, Isadora. Tu n'écoutes pas quand on te parle et tu n'en fais toujours qu'à ta tête. C'est rassurant. Il en rirait bien. Il ne le fit pas. Pourtant, il était sincère. Comme toujours. On en parlera quand tu seras prête à... à respirer. » Pour l'instant, rien de bon sauf de la frustration ne sortirait de cette conversation. Tant que cet imbroglio serait aussi mélangé, jamais ils pourraient parler et se comprendre. Il marcha jusqu'à la maison, tournant le dos à sa... non, elle n'était plus sa compagne. Son ex. Ce mot ne collait pas du tout à l'idée qu'il se faisait de sa relation avec Isadora, qui avait été arrêtée de force. Il tourna donc le dos à la louve, c'était plus simple de la qualifier ainsi, sans se soucier qu'elle l'attaque. Qu'elle le fasse, tiens, qu'elle s'en prenne à lui, ça lui permettrait peut-être de dépenser de l'énergie. Il n'avait pas côtoyé de loup depuis tellement longtemps, il n'avait pas frayé avec une meute depuis tant d'années. La meute de Suède avait accepté sa présence, avait permis qu'il vienne parfois chasser à leurs côtés, mais il y avait toujours été un étranger. Ce n'était pas sa meute, son pays, ses frères, ses sœurs. Combien d'entre eux étaient morts?

Un signe de tête pour l'homme – l'homme qui sentait Isadora, l'homme dont il avait pu sentir l'odeur sur elle, cet homme dont la vue fit monter en lui une affreuse bouffée de jalousie. Quelque chose de mordant, de douloureux. Rien de plus comme salutation. Il n'avait pas la force de lui tendre la main, de se présenter avec le sourire comme il aurait fait avec n'importe quel autre de ses frères. C'était plus fort que lui. Et Johan sentait que l'autre comprenait. Ses yeux pâles se portèrent sur Niahm et Kean, qui continuaient de babiller avec force gestes et exclamations à l'endroit de l'homme. Un sourire, pour faire comme si de rien était. « Alors, mes canailles, on veut toujours seulement rester avec son frère et sa sœur? Noon! » Il rit doucement. « Hayden a dit qu'il allait nous montrer à chasser Avec Maman, aussi, et d'autres loups trop cool Tu viendras avec nous, dis? Un petit hochement de tête. Oui, bien sûr, je raterais ça pour rien au monde. Là, par contre, va falloir retourner à la maison. On a des tas de trucs à faire. » Un concert de râlements suivit son annonce, mais les petits savaient qu'il n'y avait pas que ça. Il y avait eu Stella disparue dans la forêt, la chicane à l'extérieur. Johan sortit de sa poche un papier et un crayon, qu'il traînait continuellement. Il tendit le papier au loup, Hayden, lui parlant d'une voix neutre. « Vaut mieux pas que je m'attarde, on vient à peine de revenir. Vous ferez savoir à Mary que je suis passé. Mon numéro si quelqu'un désire me joindre. Ma maison est à Edimbourg, Isadora sait c'est laquelle, c'est celle de mon père... » Il déglutit, alors qu'Hayden prenait le papier sans rien ajouter.

Il avait envie de parler à Isadora. Mais en cet instant, rien de bon ne pourrait sortir de ses lèvres. Il la dégoûtait. Il était parti sans chercher à savoir si Mary disait vrai. Il s'était fait avoir comme un bleu.
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MessageSujet: Re: Sept années ont passé, qu'est-il advenu de nous ? [Livre II - Terminé]   Sept années ont passé, qu'est-il advenu de nous ? [Livre II - Terminé] EmptyVen 3 Mai - 21:11



Je lui collais ma main sur la joue, et cela produisit un claquement bien significatif de ce geste. Pour qui se prenait-il de dire ça ? Il n’était vraiment qu’un homme hypocrite et manipulateur. Il ne valait pas mieux que Mary. Il me faisait vomir, et je n’avais qu’une seule envie : qu’il reparte d’où il venait avec sa Garce Stupide et Moche et qu’il me laisse en paix avec MES enfants. J’ajoutais, à la suite de mon geste Si c’était le cas tu ne serais jamais parti. C’était un fait, et je le mettais au défi de savoir répondre à cela. Moi j’étais restée. Moi je l’avais cherché. Parce que moi je l’avais aimé et je l’aimais toujours. Lui n’avait rien fait de tel. Et même si ce qu’il disait était vrai, même si Mary lui avait menti, s’il m’avait vraiment aimé, il m’aurait cherché. Il ne l’avait pourtant pas fait, et je n’avais pas besoin d’en savoir plus, ni de m’attarder plus sur le sujet. Même Hayden n’aurait pas pris de telles paroles pour argent comptant, alors qu’il n’était finalement « qu’un » ami. Les actes parlent d’eux même : l’Un était parti en m’enlevant mes enfants ; l’autre m’avait aidé, soutenu, et changé son quotidien pour moi et pour ma fille. A votre avis qui avait vraiment ma confiance ? Il n’y a franchement pas photo. Ces fausses larmes ne me touchaient pas, ni la tristesse qu’il feignait avoir. Je ne croyais plus en lui. Ni ses mots, ni ses émotions. Il n’était qu’un menteur, et je n’y voyais qu’une ruse pour me faire encore souffrir ou me manipuler. Manque de pot pour lui, j’avais appris du comportement de Mary à mon égard et toutes les crasses qu’elle m’avait fait. Je ricanais lorsqu’il me dit que je n’avais pas changé Ah oui c’est vrai. J’oubliais que t’es celui avec qui j’ai partagé ma vie ces dernières années, et donc que tu es celui qui est le plus à même de savoir qui je suis. Je lâchais un second rire avant de planter mes yeux dans les siennes et lui dire Tu ne sais absolument pas de quoi je suis capable, ni celle que tu m’as forcé à devenir. Et tu ne souhaites absolument pas le savoir… Demandes donc à nos chers frères…. C’est sur qu’il ne serait pas déçu. Si j’avais pu gagner une place à part entière dans la meute, c’était parce que je m’étais faite beaucoup plus féroces et plus… outrageuse. Je faisais tout pour paraitre une garce impulsive qui sort d’abord les crocs avant de parler, et à qui il ne faut pas se frotter. Rajouté à cela le côté exhibitionniste, « je m’affiche avec Hayden sous toutes les coutures », et le fait que j’étais considérée comme la future Lupa… Autant ils savaient que j’étais fidèle à la meute, autant ils me redoutaient pour ce tout. La gentille, serviable, bien que têtue Isadora, était loin derrière moi.

Enfin en apparence. Car au fond, j’étais toujours la même, quoi que beaucoup plus meurtrie et pessimiste. Mais ça, il n’y avait que Hayden, Sarah et Savannah pour me voir sous cet angle là. J’étais un peu moins crue avec certains métamorphes, que quelque part, j’avais pris en pitié au vu du marché qu’ils ont dû passer avec Mary. S’éloignant finalement, et retournant vers la maison, je restais quelques secondes plantée là, avant de le rattraper. J’arrivais au moment où il parlait avec Hayden, mes deux enfants à côté de lui. D’ailleurs, ils vinrent tout de suite me rejoindre, et « se coller » à moi, ce qui apaisait mon cœur, et ma colère. Je m’agenouillais une nouvelle fois pour être parfaitement à leur hauteur. Ils me demandèrent si c’était vrai ce qu’Hayden leur avait dit et j’inclinais positivement la tête tout en leur souriant. Ils me demandèrent de venir avec eux, voir leur maison puis ensuite voir la mienne et Savannah, ce qui me troubla légèrement. Plus tard d’accord ? Je dois d’abord régler des choses de grands, et ensuite, on aura tout notre temps pour cela. Je vous le promets. Venez là. Je les pris dans mes bras, et les serrais tout contre moi. Je n’avais pas envie de les laisser partir mais je n’avais pas vraiment le choix… Pour l’instant en tout cas. Je viendrais bientôt vous chercher. Allez, filer à la voiture. . Dès qu’ils ne furent plus en mesure de m’entendre je me tournais vers Johan et lui dit en guise de salut Tu auras bientôt des nouvelles de mon avocate. S’il leur arrive la moindre chose… Si tu tentes la moindre chose, que tu sois ou non encore de cette meute, je te tuerais de mes propres…. Je ne finis pas ma phrase, décrochant mon téléphone. Ma voisine. Savannah… Oh mon dieu, il lui était arrivé quelque chose pendant mon absence. En tout cas, ce fut ma première pensée. Je plantais Johan, et Hayden, sachant que le premier, lâche comme il était s’en irait, et que le second me rejoindrait s’inquiétant aussi pour l’adolescente. Je restais une bonne quinzaine de minutes au téléphone, nous pas avec finalement notre « nounou » improvisée, mais avec ma fille dont la fièvre était retombée. Je n’eus pas le cœur à lui raconter ce qui était arrivé, préférant la laisser se rétablir totalement avant de l’évoquer. Je racrochais en lui promettant de rentrer sur le champ, ce que nous fîmes avec Hayden. Nous ne parlâmes pendant le trajet que de l’adolescente. Sans doute avait-il compris que je ne voulais pas parler de ce qui venait de se passer. Ou du moins que j’en avais pas encore la force.



Dernière édition par Isadora Jayden Doyle le Sam 11 Mai - 19:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Sept années ont passé, qu'est-il advenu de nous ? [Livre II - Terminé]   Sept années ont passé, qu'est-il advenu de nous ? [Livre II - Terminé] EmptySam 4 Mai - 7:32

Jamais Johan n'avait pu voir Isadora à l'oeuvre, dans son rôle de mère, mais à voir son affection déjà débordante pour les jumeaux, quelque chose semblait encore se briser en lui. Les gifles faisaient mal, les coups aussi, les mots encore plus, mais la louve n'avait même pas besoin de cela pour le blesser. Imaginer les petits grandir loin de lui, hors de son foyer, était affreux. Impossible. Une garde partagée, oui, pas une garde complète. Elle était parfaite avec eux. Ils l'aimaient déjà, tellement, de toute la force de leur cœur. Deux boules d'amour et d'attention, de folie et d'énergie. Les yeux couraient d'elle à lui, de lui à elle. Comme s'ils voulaient se séparer en deux, histoire de satisfaire tout le monde. Ils ne le pouvaient pas. Comme ils ne pouvaient pas se quitter l'un l'autre.
Il quitta sans attendre qu'elle termine une quelconque phrase que ce soit. De toute façon, son attention était entièrement revenue à sa fille – s'il en croyait les quelques mots qu'il captait du téléphone. Comme s'il allait leur faire du mal, ou laisser quiconque les atteindre. Qu'elle ne s'inquiète pas pour cela. Il avait beau être... tout ce qu'elle pouvait bien imaginer, pour Niahm et Kean, il s'efforçait d'être le père parfait. Imparfait, mais parfait. La louve disparut et autant lui que l'autre homme regardèrent l'endroit où elle se tenait précédemment, comme s'ils pouvaient encore la voir. Deux idiots. Johan salua Hayden d'un simple signe de la tête, renvoyé dans le même silence et la même retenue, et alla rejoindre ses deux enfants dehors.

Le chemin jusqu'à la voiture fut rapide. Sans mot pour lui, bruyamment pour les enfants, qui s'extasiaient sans fin sur leur rencontre avec leur mère. Sur ses longs cheveux, et comme Niahm lui ressemblait, et la chasse, et leur demi-soeur, et Hayden, et tant de choses qui étaient fabuleuses dans leurs yeux et leur esprit. Ils étaent adorables. Et pourtant, ils ne se rendaient pas compte de tout. Comme prévu, Stella était assise sur le capot de la voiture, les attendant en silence. Dan un calme apparent qu'il savait n'être que de surface. Elle était de ces femmes qui avaient des fêlures et savaient bien les cacher... trop bien, même.

Il s'assit au volant de sa voiture et resta quelques secondes à regarder la forêt. La main de Stella se posa sur la sienne. Un petit murmure, avant qu'il ne démarre la voiture et qu'ils repartent à la maison :

« Je ne veux pas en parler. »

Pas maintenant.
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MessageSujet: Re: Sept années ont passé, qu'est-il advenu de nous ? [Livre II - Terminé]   Sept années ont passé, qu'est-il advenu de nous ? [Livre II - Terminé] EmptySam 4 Mai - 7:34

SUJET TERMINÉ
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MessageSujet: Re: Sept années ont passé, qu'est-il advenu de nous ? [Livre II - Terminé]   Sept années ont passé, qu'est-il advenu de nous ? [Livre II - Terminé] Empty

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