Sujet: Soudés, nous régnons. Divisés, nous périssons. Je veux y croire encore. [Livre II - Terminé] Mer 1 Oct - 22:22
Après cette entrevue, je me revoyais très bien ensuite. Le trouble que j'avais eu, repensant à Morgane aussi qui avait été libérée de l'emprise de sa créatrice. Krystel nous avait annoncé également le retour d'Augustus et je ne savais quoi en penser si ce n'était que Krystel, la Reine était en danger. Ma sœur et moi également, mais je m'inquiétais bien plus pour sa vie, pour leurs vies, que pour la mienne. Je repensais aussi à tout un tas d'autres choses qu'elle avait pu nous dire, à moi autant qu'à Morgane. Le fait qu'elle nous avait avoué à tout deux combien elle était fière de nous, cela m'avait réchauffé le cœur, cela m'avait soulagé également mais je ne saurais dire pourquoi. J'avais tout un mélange de sentiments qui me bouleversaient, mais j'essayais de rester la tête sur les épaules, mes pensées dans le présent, le réel. Notre mère nous avait dit de ne pas se retrouver toutes deux dans un même endroit, soit, elle nous avait expliquées pour Morgane et moi, mais elle n'avait pas dit que je ne pouvais guère parcourir les couloirs du manoir et être au même endroit que la Reine en personne. Au début, l'idée ne m'avait pas effleuré l'esprit, mais elle mûrissait au fur et à mesure dans ma tête. Je pensais aller voir Nicolas dans un premier temps, puis Constance pour aller faire sa rencontre et me faire ma propre opinion, combien même ma Mère nous avait assurées de leur loyauté. Torben et Erin je n'en doutais pas, mais je ne pouvais pas m'appuyer entièrement sur eux non plus. Je n'arrivais pas à me dire qu'il y avait quelqu'un d'autre que Morgane à qui je pouvais confier ma confiance même. Et cette personne, je ne pouvais pas la voir comme je le souhaitais.
Je ne réfléchissais pas vraiment à ce que j'entreprenais sur l'instant. Je n'avais pas vraiment réfléchi lorsque j'étais rentrée dans la voiture avec ma garde multiple pour me défendre. Après tout, je me disais en les voyant là, qu'un seul d'entre eux pouvait être un traitre... et si j'étais assez parano, tous pouvait l'être en ces temps. Je pouvais être aussi une cible parfaite. Mon impulsivité, mon immaturité d'un côté, mon jeune âge... tout ça était contre moi finalement, mais je ne devais pas faiblir. Je repensais constamment aux mots de Krystel sur ce toit, qui me donnait en quelque sorte la force nécessaire pour garder la tête sur les épaules. Je n'avais pas réfléchi quant à mon choix, il s'était fait de lui-même. Si je tournais le dos à la seule famille que je n'avais jamais eu, pourquoi mériterais-je de vivre ? Mes yeux s'égarèrent au travers de la fenêtre avant d'apercevoir le manoir. Bientôt, j'arrivais sur le palier à une vitesse folle, avant de pénétrer dans les lieux. Cela faisait un petit moment déjà que je n'étais pas venu dans le manoir. Je redécouvrais un peu les lieux, mais mes pas trouvèrent très vite où se diriger et je canalisais également mes pensées. J'avais des souvenirs ici même. Lorsque je compris que Krystel n'était pas présente, je pensais alors à Torben, et ce fut lorsque l'idée me traversa l'esprit que son odeur parvint jusqu'à mes narines. Je fis un mince sourire, avant qu'il ne disparaisse et que je n'efface chaque trait positif de mon visage. Aussitôt, je fus devant lui, lui barrant la route.
« Torben... excuse-moi pour cette brusque apparition, mais il faut que l'on parle. »
C'était bref, concis et j'allais à l'essentiel. Mon ton était mesuré et on pouvait percevoir dans mon regard un brin d'inquiétude. Je ne pensais pas à Torben, à ce qu'il avait dû endurer, la mort de Cora principalement. Je n'avais pas pu penser à lui un seul instant, et ne me l'étais-je pas interdit ? Cela faisait longtemps que nous ne nous étions pas reparlés, depuis que je l'avais sèchement repoussé, alors qu'il m'avait appris pour ses fiançailles et futur mariage par la même occasion. Tout ça était loin finalement, même si cela n'était pas aussi ancien. Le temps filait vite, trop même parfois même si j'étais loin d'avoir atteint le centenaire. J'attendais patiemment, vêtue de mon jean et un haut souple noir. C'était peut-être la première fois qu'il me voyait dans cette tenue, disons plutôt dans un pantalon, aussi sobre que possible, sans fioriture. Mes pensées étaient bien loin de ma présentation physique, même si j'avais toujours l'air soigné et élégante, loin de moi l'idée de me laisser aller, mais je pouvais paraître différente.
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Sujet: Re: Soudés, nous régnons. Divisés, nous périssons. Je veux y croire encore. [Livre II - Terminé] Dim 5 Oct - 18:53
D'une manière ou d'une autre, tout se terminera très rapidement maintenant. J'en suis persuadé, et j'ai perçu les premiers signes. La guerre va reprendre, je le sens au plus profond de mes tripes. Il va bientôt pleuvoir du sang et des larmes par hectolitres, et les plaintes des damnés iront un peu plus hanter ce Dieu qui nous ignore. Je m'entraîne. Un esprit sain dans un corps sain. Un outil, une arme à ma disposition. Et je suis totalement surclassé. Augustus, je m'en doute, ne viendra pas seul. On ne bâtit pas un Empire sans charisme et sans volonté. Ce vampire va recruter, je n'en doute pas. Il profitera de son pouvoir et de sa réputation, et nous lancera ses sbires. Je dois m'entraîner à les tuer, quand bien même je conserve le sentiment que je fais ça depuis toujours. Cela fait tant d'années maintenant que je trucide du nocturne à tour de bras... Mais pourtant, j'ai une conscience aiguë de ma propre mortalité. Un centimètre de trop ou de moins, tout comme un battement de cœur trop tard, et je finis en morceaux. Je ne dois pas laisser cela arriver ; il en va de la survie de Krystel. Je ne peux pas me permettre de l'affaiblir si on s'en prend à moi. Elle s'est entraînée à verrouiller notre lien, j'essaie d'en faire de même. Pour l'aider à survivre, si cela fonctionne. Mon corps est en sueur, alors que j'enchaîne coups et parades, que je tire sur chaque muscle de mon corps. Esquive, taille, blocage, attaque. Je me démène comme un beau diable. Je dois être prêt. Mes hommes aussi. J'ai terminé notre approvisionnement en armes et munitions. Mes fournisseurs ont bien senti que quelque chose clochait... Et je pense que le gouvernement britannique a eu vent de notre réarmement complet à petite échelle, mais qu'il a d'autres chats à fouetter pour le moment. Je m'arrêtais un moment, dévorant en quelques bouchées un simple sandwich. Krystel avait toujours pensé que c'était du gaspillage que d'utiliser ses cuisiniers pour la malbouffe moderne, mais je m'en fichais pour aujourd'hui. Me rhabillant une fois l'entraînement fini, je pris une bonne douche, et me changeais en sortant de ma chambre. J'allais me diriger au poste de commandement du manoir quand je sentis une odeur... Et que le bruissement d'un courant d'air amena Jana devant moi.
Je ne sursautais pas. Je ne manifestais pas la moindre surprise, même si la voir ici et maintenant m'étonnait. Il était tard ; je ne pensais pas qu'elle viendrait s'exposer jusqu'ici. Et surtout pas pour me voir. Elle s'excusait, même. Et elle voulait parler. Je la jaugeais du regard. Belle et séduisante. Apprêtée avec peu de soin, contrairement à l'habitude, ce qui ne l'empêcherait pas de manifester son talent à embobiner de son physique parfait tous les êtres qui pouvaient lui servir, formée en cela par la meilleure qui soit dans le domaine. Pourtant, elle avait un ton bien sérieux. Professionnel. Je lui répondais sur le même ton. Venait elle me voir par rapport à ce que ma Reine avait essayé de m'imposer ?
| Princesse... Je suis tout ouïe...? |
Pas de fioritures ; Jana avait été précise la dernière fois, et très claire dans ses propos. Elle ne voulait pas de la moindre proximité entre nous, et j'avais encaissé, accepté. J'avais intégré le fait qu'elle ne serait plus jamais celle que j'aimais, qui était morte en même temps que ses souvenirs.
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Torben Badenov
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Sujet: Re: Soudés, nous régnons. Divisés, nous périssons. Je veux y croire encore. [Livre II - Terminé] Dim 5 Oct - 21:03
Me voilà devant cet homme qui m'en avait appris davantage sur ma vie d'avant, mais aussi m'avait laissé un espèce de tourbillon de ressentiments que j'avais eu du mal à contrôler. Je ne me sentais pas infaillible, loin de là, mais tout ce qui se passait autour de nous m'aidait à faire la part des choses. Pour l'heure, c'était Krystel qui m'inquiétait, et je ne voyais que son servant en face de moi, celui qui devait être à ses côtés, celui qui avait le droit de rester à ses côtés. J'espérais me tromper, qu'elle n'avait pas aussi écarté Torben. Non pas que je voulais qu'il soit entrainé dans la mort, mais je me faisais mal à l'idée qu'elle puisse ne pas demander de l'aide, vouloir faire tout toute seule. J'étais égoïste, je le savais, c'était ce profond sentiment qui me faisait venir ici, à l'improviste. Ce n'était pas que je n'étais pas satisfaite de ce qu'elle avait pu nous dire sur ce toit. J'en avais appris bien plus en quelques minutes que j'en avais appris depuis de longues années. Je me sentais affreusement inutile, et je ne me voyais pas ne rien faire pour essayer de faire quelque chose. Elle était ma famille, une mère que je n'avais jamais eue, ou du moins, je ne me rappelais pas en avoir eue une. J'avais toujours pensé que l'amnésie m'aidait à rester sur le droit chemin de ma seconde vie, mais je m'étais vite remise en question à la suite de la rencontre avec Torben. Quoiqu'il en soit, Morgane et Krystel restaient ma seule famille, et je ne concevais pas de laisser partir ma mère sans avoir tout fait, tout tenter. Si je pouvais remplacer sa vie par la mienne...
Mon arrivée brusque aurait pu faire sursauter n'importe quel humain, mais Torben était bien loin de n'être qu'un humain. Il ne parut pas surpris non plus de me voir, moi, alors que cela faisait un petit moment déjà. Je ne lui avais pas fait part de mes condoléances, pas que je l'évitais, mais je n'étais pas la bonne personne pour son deuil, tout simplement. Et le voilà face à moi, j'observe ses traits et je le sens différent, changé et surtout très fatigué. Le temps pèserait-il autant sur lui ?
« Tu as l'air... » Je réprimais un geste d'affection et reprenais un ton neutre. « ... fatigué. » Aussitôt, je reprenais sur autre chose alors que mon intervention me paraissait stupide. « Pourquoi n'es-tu pas aux côtés de la Reine ? » Précipitations, précipitations... Je me reculais, inspirais, fis quelques pas vers la droite avant de reprendre. « J'avais espéré pouvoir parler de nouveau avec elle, sais-tu où je pourrais la trouver ? Il faut absolument que... » Je lui fais de nouveau face, me rapproche de lui rapidement. « Ne penses-tu pas que tout cela est précipité ? Il doit y avoir un autre moyen, une autre solution. » Je me stoppe quelques secondes, avant de reprendre plus calmement. « Dis-moi que tu as essayé de l'en dissuader, ou au moins de chercher une autre porte de sortie. J'imagine que tu as déjà parlé avec elle de tout cela, la même chose en est ressortie ? »
Je ne savais pas de quoi ils avaient parlé, mais c'était certain qu'il était au courant. En tant que servant de la Reine, il savait aussi comment elle se portait, ses pensées, ses émotions... tout j'imaginais, même si leur lien m'était réellement inconnu, une zone d'ombre pour moi. Après m'être aperçue de sa présence, j'avais agi impulsivement, peut-être aurais-je dû repartir, ne pas aller le voir. Je n'avais pas réfléchi, j'avouais entièrement, mais était-ce mal de se préoccuper tant de sa Reine, de sa mère ? Je l'avais ressenti comme des adieux sur le toit, et même si sur le coup j'avais encaissé sans broncher, lui certifiant que tout irait bien, que nous prenions les choses en main Morgane et moi, je m'étais réveillée bien trop tard. Angoissée par sa possible perte. Je savais que je devais être forte, mais je ne pouvais pas non plus rejoindre quand je voulais Morgane. Je me retrouvais seule, entourée de ces gardes qui pouvaient très bien être soudoyés. Je devenais moi aussi paranoïaque, et je n'avais jamais envié la place qu'avait ma Mère, justement parce qu'il fallait avoir des yeux partout. J'aimais avoir un tant soit peu de liberté, désormais, j'essayais de lui faire honneur. Je ne savais pas si Torben comprenait mon état actuel. J'étais partagée entre l'idée de laisser partir Krystel et l'idée de tout envisager pour trouver une autre solution.
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Sujet: Re: Soudés, nous régnons. Divisés, nous périssons. Je veux y croire encore. [Livre II - Terminé] Lun 6 Oct - 22:35
Je ne sais pas comment me comporter vis à vis de Jana. Une part de mon être, de mon esprit, n'oubliera jamais qui elle fut pour moi. D'un autre côté, je ne suis pas un crétin sentimental. Les limites ont été posées ; je ne les transgresserais plus. Mais j'étais quelque peu mal à l'aise en sa présence. Parce qu'elle ressemblait décidément de plus en plus à Krystel, et je la voyais maintenant comme sa fille, au même titre que Morgane. D'un autre côté... Elle était fort jeune. Elle n'était pas Krystel, elle n'avait ni son pouvoir ni sa connaissance du monde. Elle n'était pas celle à qui je consacrais ma vie. Jana était importante malgré tout. Elle était l'une des pièces maîtresses du drame qui allait bientôt se jouer au cœur de nos vies. Si elle manquait à sa place, tout serait perdu. L'oeuvre balayée en même temps que les personnes. Tout serait perdu... et quand on la voyait ce soir, on pouvait douter de sa motivation, de son choix. Elle était négligée, comparée à l'habitude. Elle se laissait aller à d'autres préoccupations. Première erreur. Le pouvoir est avant tout l'apparence du pouvoir. Krystel l'avait très bien compris. Elle n'apparaissait jamais négligée, et je savais combien sa défaillance bien involontaire l'avait atteinte lorsque son créateur s'était éveillé, et l'avait défiée, mise en danger de mort. Jana me regarde, parfaitement immobile. Hésitante quant à dire l'air que j'arborais. Fatigué ? J'avais vraiment l'air fatigué ? J'avais l'impression qu'elle avait voulu me dire autre chose. Je fronçais les sourcils à ses paroles.
| Serait ce un reproche, princesse ? Je suis auprès de la Reine quand elle me veut à ses côtés. |
Ce qui n'était pas le cas. Elle se préparait déjà à sa mort, et moi à la mienne. Le fossé se creusait alors qu'il aurait dû nous procurer courage et force. Mais nous avions tous deux conscience de la force de ce canal ; il nous serait utile en temps voulu. Elle me demanda d'abord de trouver sa mère adoptive, avant de me demander mon avis sur la décision de sa Reine. Je comprenais ses inquiétudes pour partager les mêmes. Pourtant, la lente marche de notre destin était en passe de s'accélérer, et qui étais je pour aller à l'encontre des desseins de ma divinité ? Je pensais pourtant désobéir à son dernier ordre s'il le fallait.
| Tout a été dit. Le bain de sang ne peut plus être évité. Nous devons tous nous en tenir à notre partition. Vous, altesse, aux côtés de votre sœur, prête à prendre les rênes du royaume si le pire doit arriver. Et moi, jouer mon rôle de servant humain. Donner force et puissance à la Reine Rouge, lui permettre de l'emporter. Ou mourir avec elle. Il n'y a pas d'autres alternatives. |
Je pose un regard sur celle qui fut jadis ma femme. Je la vouvoie, désormais. Elle n'est plus ma femme, elle n'est plus ma maîtresse. Elle est l'héritière de Krystel. Princesse d'un Royaume Nocturne.
| Vous n'avez pas le droit de vous laisser aller. Vous avez des responsabilités. Vous êtes sa fille. Si vous êtes encore là, c'est que cela vous importe. Vous devez donc faire ce qui est nécessaire, vous comprenez ce que cela implique? |
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Torben Badenov
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Sujet: Re: Soudés, nous régnons. Divisés, nous périssons. Je veux y croire encore. [Livre II - Terminé] Ven 10 Oct - 20:23
Sa réponse me heurte violemment, je ne saurais dire pourquoi. Peut-être parce que j'ai accumulé trop de rancœurs et que mon état actuel ne me permet pas de bien me maîtriser. En tout cas, je serre les poings, j'essaie de m'efforcer de rester un tant soit peu calme. Je n'étais de toute façon pas capable de l'agresser, mais je pouvais réagir impulsivement. Je le savais, et il le savait sans doute. Ou pas. Je ne savais plus trop comment était notre relation, tout serait plus facile finalement si je ne le croisais définitivement plus. Mais voilà qu'il était en face de moi et qu'il me voyait dans un état plutôt irascible, presque instable mais surtout inquiète. Le mot était faible finalement, mais après avoir pris du recul, avoir surtout accusé le coup, je voulais de nouveau voir Krystel pour pouvoir lui parler. Peut-être l'en empêcher, ou au moins l'empêcher d'y aller seule. Qui lui disait que nous étions véritablement en sécurité ma sœur et moi ? Je n'étais qu'une jeune vampire, et Augustus était bien plus vieux. J'observe Torben alors que mon regard semble s'adoucir quelque peu, combien même j'avais toujours en moi ce bouillonnement. Je devais ne pas lui répondre d'un ton trop froid ni avoir une mine exaspérée, mais j'avais bien du mal à effacer tout cela sur mon visage.
« Oui, ça l'est. » Autant être franche, quand est-ce que cette qualité me faisait défaut ? Peut-être présentement. « Je pense que la situation actuelle ne te permet pas de penser ainsi. »
J'évitais de trop agir trop précipitamment, mais finalement, je m'étais arrêtée avant même de lui dire qu'il n'était rien de plus qu'un serviteur finalement. Tout cela m'énervait car il ne m'apportait pas de réponse, et la suite ne me le confirma que davantage encore. Cependant, je l'écoutais parler après avoir fait quelques pas comme pour essayer de contenir tout ce que j'avais en moi. Me canaliser, il le fallait. J'inspirais le plus lentement possible pour ne pas que cela se voit extérieurement, et puis, je fus surprise par un mot. Altesse ? Depuis quand m'appelait-il ainsi ? J'avais l'impression que la Reine était déjà morte à ses yeux, du moins, ça me faisait assurément cet effet précis. Pareillement, j'avais réalisé qu'il me vouvoyait, cela m'aidait fort bien finalement. Et puis mes traits s'assombrissent, mon regard se durcit pour éviter qu'il ne dégage de la tristesse.
« Ne me parle pas de ce que je dois faire, de mes responsabilités, nous avons déjà eu une conversation ensemble. » Je fis une pause, mon regard balaya la pièce du côté droit avant qu'il ne se pose de nouveau sur Torben. « Je vois... je perdrais bien plus finalement, je ne te savais pas si... » Je me stoppais avant que les mots ne sortent sans que je ne réfléchisse vraiment. Je n'aimais pas son discours tout simplement, et au final, il ne m'avait pas divulgué l'emplacement de la Reine. Je n'avais pas de lien, Morgane n'en avait plus désormais avec sa Mère. Seul restait Torben, ce pourquoi je m'étais dirigée vers lui sans trop me poser de questions. Ce n'était pas tant un plaisir de le revoir finalement. Je me retourne après ses autres paroles, m'éloigne de lui alors que je marche jusqu'à une des grandes fenêtres du Manoir.
« Je déteste ça. » Je fis une pause. « Je déteste quand tu sembles me reprocher de ne pas savoir toutes les implications. Cela me fait penser que tu doutes de moi... mais en attendant... » Je me retourne, mon regard est presque assassin. « Ce n'est pas à toi que je veux parler, mais à ma Mère. Tu comptes me dire où elle est ou non ? » Puis je me fis soudainement sarcastique. « Oh et puis tant qu'à faire, je vais te vouvoyer, histoire de finir de mettre en place cette belle barrière entre nous. » Je ne voulais pas lui parler sur ce ton, mais plus le temps jouait contre nous, contre moi, et plus je me disais que je n'allais pas supporter de perdre Krystel. Je lui avais pourtant dit que je resterais droite, presque infaillible. Devant le monde entier, je pouvais l'être, mais pas ce soir. Je voulais seulement pouvoir la voir une dernière fois, était-ce égoïste ? Absolument. Mais je ne voulais pas me retrouver seule, comme lors de ma renaissance, de ma transformation où je n'avais été rien de plus qu'une femme amnésique et impuissante.
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Sujet: Re: Soudés, nous régnons. Divisés, nous périssons. Je veux y croire encore. [Livre II - Terminé] Dim 12 Oct - 15:58
Le temps où je conseillais et aidais Jana est révolu. Le temps où j'essayais de lui plaire, de lui réveiller des sentiments et des désirs tout droit venus du passé est tout autant terminé. Je ne suis plus un être impétueux, courageux et désespéré. J'ai fait la paix avec cette ancienne partie de moi. Je l'ai enterrée sous une montagne de pragmatisme brute, je l'ai vidé de toute substance. Et j'ai surtout retenu la leçon. Jana est morte, depuis près de dix ans. Neuf ans jour pour jour. La date de ma propre fin, de ce lent déclin pour amener à ce terrible renouveau. Mon attitude semble lui déplaire, je le remarque directement. Cela ne lui plait pas, qu'il s'agisse de la distance ou de mon manque d'honnêteté dans mes réponses concernant Krystel. Jana ne cache pas vraiment la rancoeur que je lui inspire avec mon attitude lorsqu'elle me répond. Et elle assume le reproche. Et me fait part de ce que lui inspire mon attitude. Je reste professionnel.
| La seule personne à pouvoir me faire un reproche ou me dire ce qui est permis est absente. |
Autre manière de dire que Jana n'a pas le moindre pouvoir ni la plus petite autorité sur moi. Je suis un serviteur et pas un leader de quoi que ce soit. Mais cela implique pourtant que je sois hors hiérarchie. Je ne reçois d'ordre que de la Reine. Je ne suis subordonné qu'à elle. Je vois que tout ce début de conversation n'a finalement pour conséquence que de braquer Jana, qui se durcit. Paradoxalement, cela la rend d'apparence plus autoritaire. Je ne cille pas quand elle intègre le fait que si sa mère meurt, je partirais avec. On l'oublie, parfois, mais Krystel et moi partageons un lien. A la vie à la mort. Pas d'autre alternative. Je ne rebondis pas là dessus. Et elle continue, hésitante avant de reprendre parfaitement contenance. Je la toise, alors qu'elle commence à s'impatienter concernant sa mère.
| Non. |
Je répondais fermement à sa question, avant d'embrayer.
| Chacun de nous se doit de tenir sa place dans l'acte qui va se jouer. Votre place est auprès de votre sœur. Pourquoi pensez vous que nous en sommes arrivés là ? Parce que la fidélité des uns comme des autres est désormais sujette à caution. Nous ne pouvons pas nous permettre la plus petite erreur. Vous avez été directe, la dernière fois que nous nous sommes vus. Vous avez voulu marquer la distance. Nous ne sommes plus proches, Jana. Et ne le serons plus jamais. Ce que nous partagions autrefois est mort en même temps que nous. Vous avez de nouveaux alliés à soigner. Vous avez des affaires à préparer. Votre vie à vous aussi est en danger. |
Je me détourne d'elle, pour plonger mon regard dans la nuit qui règne au dehors, par delà les fenêtres de cet endroit.
| Votre mère a demandé à Danvers et moi même de devenir vos servants humains, à vous et Morgane. Ce qui signifie qu'elle compte couper le lien qu'elle partage avec moi, pour que je survive à sa mort éventuelle. C'est la seule explication possible. |
Je me tourne vers Jana à nouveau.
| Cela n'arrivera pas. Je mourrais avec elle, ou nous nous tirerons de ce guêpier. Mais peut être devriez vous rencontrer Erin, pour savoir qui de vous ou de votre sœur devrait l'utiliser si jamais les choses devaient mal tourner. |
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Torben Badenov
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Sujet: Re: Soudés, nous régnons. Divisés, nous périssons. Je veux y croire encore. [Livre II - Terminé] Dim 12 Oct - 17:51
Il devait sentir que j'étais loin de paraître aussi calme que ce que j'extériorisais. A la base, je n'étais pas venu pour lui, non pas qu'il ne m'intéressait pas, mais surtout parce que je savais que je ne tirerais absolument rien d'une rencontre si ce n'est de m'irriter davantage. Là, je n'avais pas pu faire autrement, il était le servant de la Reine, lui seul pouvait savoir où elle était et tout savoir de la situation actuelle. Cependant, je ne pensais pas qu'il serait autant... changé. Disons-le ainsi, il n'y avait véritablement plus rien entre nous, et même si cela me permettait de garder la tête froide, cela me dérangeait quelque peu aussi. Je m'efforçais donc de ne pas le montrer, même si cela m'était extrêmement difficile. J'étais sur le point de perdre Krystel, alors qu'elle m'avait enfin avoué tout ce que j'avais attendu. Nous étions loin de savoir s'exprimer entre nous. Avec Morgane, c'était ben plus facile, je ne cherchais pas à être parfaite, envers Krystel en revanche, c'était tout autre chose. Je me souvenais des mots dits sur ce toit, et je m'étais dit qu'il avait fallu que ma Mère soit sur sa dernière ligne droite pour s'ouvrir réellement à moi, à nous. Mais pour moi, je ne lui avais pas tout dit, tout avait été trop rapide, je n'avais pas pu lui en dire davantage, ce que j'avais en moi. À défaut d'avoir réellement un cœur, je possédais cependant mes émotions propres.
« Je tâcherais de m'en souvenir. » ajoutais-je, cinglante, entre mes dents alors que je me demandais si le son était parvenu à ses oreilles, aussi peu fort soit-il.
J'avais eu tort de le retrouver, de forcer une rencontre. Je n'avais pas réfléchi sur l'instant, mais j'aurais mieux fait de continuer mon chemin. J'avais assez de rancunes pour que la conversation n'aboutisse à rien du tout et que j'accumule toujours cette énergie négative autour de moi en sa présence. J'étais agacée, voilà tout. Il ne répondrait pas à ma question et mes sourcils se fronçaient alors que mon regard devint de nouveau presque meurtrier. Je lui faisais de nouveau face, ooh qu'il était heureux d'être son servant... Je n'appréciais jamais qu'on m'arrête de la sorte et que l'on m'offusque. Avant que je n'aie pu lui répondre, il continua sur sa lancée et je préférais le laisser faire son petit discours. Il parlait de nous, et ça restait très clair, cela ne pouvait pas être autrement.
« Ne me dis pas où est ma place, je te le redis, je sais parfaitement ce que je dois faire. Si une dernière entrevue avec ma Mère te dérange, je me débrouillerai autrement. Je t'ai pris par hasard parce que tu étais sur mon chemin. Mais je vois que tu as bien retenu la dernière fois, c'est bien... très bien... mais sache que je parlais de perdre un bon soldat, un servant, un homme de confiance. Même si je ne me tournerais pas vers toi me concernant. »
Je ravalais tout ce qui était sur le point de sortir pour m'éviter d'exploser en une fraction de seconde. N'avais-je pas fait déjà un travail sur moi-même, de contrôle ? Il fallait que je le fasse d'autant plus ce soir, devant Torben.
« Pour l'instant, c'est la vie de la Reine qui m'importe, quoi que tu en dises. Si tu t'es déjà fait à l'idée parce que tu ne seras plus parmi nous, sache qu'il y a des gens qui resteront derrière. Morgane est tout autant chamboulée que moi. Et que crois-tu ? Je fais déjà le nécessaire, je ne me tourne pas les pouces. »
Je m'arrête un instant, puis c'est à lui de continuer. Je ne suis pas surprise de ce qu'il m'avoue, puisque dans ma tête c'est très clair, jamais je n'aurais voulu d'eux en servant, ni lui, ni Erin que je ne connaissais que trop peu. Je ne dis mot à sa suggestion quant à son lien avec la Reine susceptible d'être coupée avant qu'elle ne meurt. Il s'était donc fait à l'idée, dans sa tête, il allait mourir avec elle. Je me demandais si j'étais la seule à m'en faire pour sa vie finalement... Ou la seule à ne pas accepté sa décision et sa mort surtout. Il se retourne vers moi alors que je reste pour le moins silencieuse. Le fait qu'il me dise que ça n'arrivera pas ne m'étonnait guère.
« Pour une fois, je suis d'accord avec toi, cela n'aurait pu arriver pour aucun de vous deux. Erin, je ne la connais absolument pas, et je préfère me faire mes propres alliés, je travaille là-dessus justement. Ne me l'as-tu pas conseillé plus tôt ? » Je m'avance vers lui, à moins d'un mètre alors que je transperce son regard. « Tu ne m'es donc d'aucunes aides, et je me demande comment tu peux l'aider étant planter ici. Tu as prévu quoi pour ta mort, un suicide ? Essaie seulement de ne pas te rater... tu seras content également de retrouver Cora. » Je deviens méprisable, mais je le hais tout bonnement.
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Sujet: Re: Soudés, nous régnons. Divisés, nous périssons. Je veux y croire encore. [Livre II - Terminé] Lun 13 Oct - 18:09
Les choses allaient encore déraper. Cela semblait en fait inéluctable, avec des gens comme Jana et moi. Nous étions devenus totalement incompatibles, et incapables de faire quoi que ce soit qui puisse nous faire avancer. Pourtant, notre Reine nous avait mis devant un choix d'apparence impossible. Surmonter nos différences pour travailler ensemble. Ce qui philosophiquement parlant ne me demanderait ni effort particulier ni sacrifice que je ne saurais consentir. Mais mettre tout ceci en pratique était une paire de manche bien plus difficile à relever. Pas parce que je manquais de professionnalisme, j'étais certain que le problème ne venait pas objectivement de moi, mais de la vampire que j'avais sous les yeux. Elle était princesse et elle se comportait comme elle. Capable de vous rejeter quand le besoin de vos compétences devient superflu, mais tout aussi capable de vous rappeler quand les circonstances font que le besoin de vous redevient nécessaire. Jana agissait avec la passion et la fougue de la jeune vampire qu'elle était. Elle n'avait pas encore l'habitude d'intrigues au long cours, de plans complexes. Peu d'habileté à la concession, au compromis. Jana n'a pas compris que si je n'étais pas vampire, je n'étais pas humain pour autant ; je n'avais rien d'un de ses jouets ou de ses serviteurs.
La jeune vampire prenait et jetait, mais elle ne partageait pas.
Il fallait que cela change. Krystel comptait sur moi à ce sujet, et je ne pouvais pas lui faire défaut. Je laisse la colère de Jana s'exprimer alors qu'elle intègre la nouvelle frontière entre nous. Et elle a l'air de plus en plus en colère, ce qui ne m'effraie pas, mais me frustre. Ne peut elle pas se maîtriser, pour une fois ? J'expirais calmement.
| Une dernière entrevue avec votre mère ne me dérange pas ; je n'ai de toute façon aucune préférence ou avis à formuler. Mais la Reine a été très claire, et ne veut pas être dérangée. Par personne, même pas par mois. Je suis son servant humain, pas pour autant le maître de ses humeurs ou l'architecte de ses plans. J'exécute sa volonté, c'est tout. |
Que les choses soient bien claires, et que je ne suis pas inutilement perçu comme un intrigant ; Jana devait savoir ce que je faisais et pourquoi je le faisais. C'était impératif pour la suite, si suite il devait y avoir. C'est dans ce genre de moment que les ténèbres ont quelque chose de réconfortant. Je soutenais le regard de braises de Jana. Comprenait elle ce que ça impliquait pour moi, de sentir la mort qu'attendait Krystel à chaque seconde de chaque minute, dans chaque pore de ma peau ? Non. Elle n'en avait aucune idée. Elle est trop jeune. Ce qu'elle me dit éveille en moi une vague d'inquiétude. Jana, se faire ses propres alliés ? Je me demandais ce que cela aurait pour conséquences. Mais qui étais je pour dicter sa conduite à une princesse de la maison royale ?
Le servant de la Reine.
La gifle fuse. Sèche, brutale. Ce n'est pas l'évocation de Cora qui entraîne cette réaction. C'est l'impétuosité et la sensibilité de Jana, qui engendre la faiblesse, et son impétuosité légendaire.
| [color=white]Vous comptez vous conduire comme une gamine trop gâtée encore longtemps ? Vous êtes forte, bien plus que Morgane. Elle a la légitimité, et de la sagesse. Vous n'avez ni l'une, ni l'autre. Mais vous avez la force. Il faut l'orienter. Il faut la tourner vers l'avenir. Vers ce que vous avez, ce qui est à vous, et ce qu'on va vouloir vous prendre. On ne gagne rien à faire un caprice auprès de moi, on ne gagne rien à essayer de me pousser à bout. Vous croyez vraiment que la mort de Mc Lensfield m'empêche de faire mon travail ? La jalousie vous empêche de faire le vôtre, et c'est impardonnable si cela ne cesse pas. La Reine m'a donné ses ordres. Je dois vous assister autant que possible.[/i]
Je l'agrippe par la tignasse, lui tirant la tête en arrière. Krystel veut que j'éduque et que j'encadre ses filles. Parfait.
| [b]Vous ne POUVEZ pas vous laisser aller à la colère aveugle ; vos ennemis l'utiliseront pour mieux vous détruire. Vous ne POUVEZ pas vous laisser aller à la plus petite sensiblerie. Vous croyez qu'il va se passer quoi, quand la Reine Rouge aura accompli sa destinée, quelle qu'elle soit ? Vous allez vous reposer sur qui, pour gouverner ? Sur des gens comme Guillemaud, votre si désintéressé « fiancé » ? Sur Bellanger, sur De Valombre ? Au moindre signe de faiblesse, ils vous baiseront, et vous n'en jouirez pas. Le Premier Ministre Hood a été forcé par votre mère de faire des concessions, qu'elle a dû arracher de haute lutte. Impatientez vous, donnez lui le moindre prétexte pour douter de votre capacité à vous contrôler et à contrôler les vôtres, et vous finirez en pièces. |
Test. Montres moi ce que tu sais faire, princesse. Ou pousses moi dans la tombe qu'Augustus nous a creusés.
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Torben Badenov
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Sujet: Re: Soudés, nous régnons. Divisés, nous périssons. Je veux y croire encore. [Livre II - Terminé] Lun 13 Oct - 23:14
Ce n'était pas tant le voir en face de moi qui me rendais autant instable, mais plutôt le fait qu'il arrivait toujours à trouver les mots qui me piquait au vif. Pourquoi lui ? Pourquoi est-ce que devant toute autre personne, j'arrivais à me contrôler et devant lui j'avais extrêmement du mal ? Je l'avais pourtant laissé partir, j'avais été très clair avec lui, mais peut-être n'étions-nous pas faits pour rester côte à côte. Je ne l'avais jamais envisagé en tout cas, car il restait le servant de la Reine des vampires, le seul fruit interdit, si je puis dire. Je l'avais senti passé lorsque j'avais bu de son sang, les réprimandes de ma Mère m'étaient bien parues en pleine face, tout comme le fait que j'avais profondément aimé boire son sang. Non, c'était un fait, il me poussait bien plus vers le bas que le haut, j'en venais toujours à la même conclusion. Néanmoins, je me durcis, je m'irrite, et même si la colère n'est que très faible, je la laisse s'emparer de mes cordes vocales. J'avais sans arrêt l'impression que Torben me sous-estimait, ne me voyait pas comme une femme intelligente. Bien sûr, j'étais loin d'être comparable à la Reine, ou bien à Morgane. J'étais encore jeune et inexpérimentée, mais il me fallait du soutien, chose que je ne pouvais pas trouver chez Torben. Là-dessus, j'étais certaine de ne pas me tromper, peut-être un peu trop même.
J'avais finalement ma réponse. Il savait très certainement où elle était sauf qu'elle lui avait bien stipulé qu'elle ne souhaitait pas être dérangée. Je faillis lâcher un rire sardonique, mais j'affichais quand même un sourire moqueur sur mes lèvres. Je ne trouve rien à redire, car il n'y avait plus rien à dire de plus que je ne lui avais déjà dit. Et je n'allais pas lui dire ce qui était clair dans sa tête. Qu'il puisse mourir avec la Reine... que ça lui chante, qu'il ne me le sorte pas aussi facilement, un point c'est tout. Pour lui, je ne comprenais rien, ce qui n'était pas totalement faux, mais je ne le supportais pas. À mes dernières paroles, le silence s'installe quelque peu, avant que je ne constate bien tard la main qui part, fulgurante, et me laisse une sensation étrange sur ma joue. Pourtant, je n'ai pas de surprise dans les yeux, ni dans mon attitude qui reste figée sur place. Je n'entreprends rien, j'accuse le coup et, petit à petit, la haine s'engouffre en moi. Non, il n'y a décidément plus rien à faire entre nous. Cela ne fait que me confirmer ce que j'ai pu amorcer avec lui. Il me complimente, sauf que tout coule sur moi, je n'imprègne rien de ce qu'il peut me dire. Je ne prends pas ces compliments pour de réels compliments, surtout qu'il me fait part un peu de mes quatre vérités. Il pensait quoi ? Que je n'étais pas assez intelligente pour savoir quelles étaient mes faiblesses ? Je me les répétais sans cesse, chaque jour si ce n'était pas chaque seconde.
Puis je sens sa poigne me tirer les cheveux et je n'entendis pas ses derniers mots. Je pris sa main, usant de mon extrême vitesse pour lui faire une clé de bras et lui tordre le poignet sévèrement. Un millimètre de plus et je lui brisais les os, avant que, dans le même temps, mon bras prenne de l'élan pour que ma main se dirige vers son cou. Sous l'élan, je n'ai pas besoin de faucher ses jambes, il tombe en arrière et je le plaque sur le sol, ma main empoignant son cou. Cela me rappelle fort bien la situation avec Shane, alors que j'avais tellement eu envie de lui briser sa petite trachée avant de la lui arracher. Je ressentais l'envie de lui faire exactement la même chose. Mon visage s'approche du sien pour le fusiller du regard.
« Ose encore me frapper, ou me prendre comme une vulgaire catin et je serais bien plus agressive. » Je me rapproche encore, laissant seulement quelques millimètres entre nos deux visages. « Cela te parait-il assez clair ? Ou me penses-tu encore incapable ? Ne me dénigre pas de la sorte ! » Brusquement, ma main qui tenait son cou heurta le sol à côté de la tête de Torben. J'avais rassemblé toute ma colère dans mon poing et avais brisé le sol en prime. Une fraction de seconde après, je suis debout, mon poing toujours serré et ne m'intéressais pas au sang qui coulait. Mon sang.
« Mais j'ai compris depuis bien longtemps déjà, nous ne sommes pas compatibles. N'essaie pas de me juger, car tu seras toujours en deçà de la vérité. Tu te permets de juger trop rapidement les autres, De Valombre par exemple, que je connais très bien et vers qui je pourrais me tourner. Mais tu doutes aussi de ma capacité à avoir un temps d'avance sur mes potentiels alliés. Je n'ai pas besoin d'un tel soutien, alors si tu comptes renouveler cela avec moi, tu perds ton temps. » Je fis une légère pause, faisant référence à son attaque physique et verbale. « Je n'ai pas besoin d'un homme comme toi à mes côtés, et ne fais pas encore référence à Julien ou à tout autre personne. Pour l'heure, je ne fais confiance qu'à ma Mère et à ma sœur... ma seule famille que je n'ai jamais eue. Souviens-toi, je suis amnésique, et ce n'est pas en neuf ans d'existence que je peux acquérir assez d'expérience pour tout voir. Je n’ai pas demandé non plus à être directement posté en haut de la hiérarchie. Je n’ai jamais envié le poste de Reine des vampires. Je n'ai pas besoin de sermons, seulement d'un soutien, quelqu'un qui puisse simplement croire en moi et m’aiguiller. Est-ce trop demandé ? Certainement. Et contrairement à ce que tu penses, je sais parfaitement où sont mes faiblesses, pourquoi crois-tu que nous ne nous sommes pas rencontrés jusque-là ? » terminais-je alors que mon regard ne vacillait pas, fixant toujours Torben, soutenant son regard. « Tu ne m’as jamais vu autrement que la vision rétrécie que tu as de moi. M’as-tu vu agir précautionneusement ? M’as-tu vu châtier par mes propres mains Julien ? Moi-même qui aie approuvé sa sentence par la même occasion. Je me remets en question, j’essaie de toujours apprendre de mes erreurs. » Je m’arrête soudainement, soupirant. « Ne réponds pas, je n’ai pas besoin de ton avis, j’ai déjà celui de ma Mère et c’est celui que je prends en compte. Je n’ai pas besoin de tout justifier, si tu ne comprends pas la moitié de mes actes. »
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Sujet: Re: Soudés, nous régnons. Divisés, nous périssons. Je veux y croire encore. [Livre II - Terminé] Mar 14 Oct - 11:03
Je vais finir par croire que je suis bon tuteur. Beaucoup de mes hommes voient en moi une figure paternelle, ou bien celle du grand frère... Et voilà que je me mets à devenir la nounou de deux princesses de sang royal... Enfin, l'une des deux en a. L'autre n'est jamais affiliée à la Lignée que par son lien d'adoption avec la Reine Rouge. Mais cela ne change rien. Ma place étrange dans la hiérarchie vampirique implique que j'ai des responsabilités peu évidentes à identifier mais bien réelles. Jana va s'énerver. Je la connais, comme si je l'avais faite moi même. Elle pense que je ne la comprends pas, mais je la comprendrais toujours bien plus qu'elle même ne me percerait à jour. Parce qu'elle n'a plus grand chose d'humain, alors que je n'ai jamais été plus proche de la nature des vampires qu'en ce jour. Je suis dans la tête, dans l'âme de sa propre mère, qui est une nocturne rouge depuis bien plus longtemps qu'elle même. L'aurait elle oublié ? Jana peut avoir la mémoire courte.
C'est d'autant plus dommage que sa vie est jeune, et qu'elle n'a pas tant de souvenirs que ça.
A moi de faire en sorte qu'elle intègre les leçons. Je la malmène physiquement à dessein. Pense t'elle que je serais vraiment capable de m'en prendre à elle sous le simple coup d'une impulsion ? Je suis certain que l'idée lui traverse l'esprit, mais sa nature de vampire fait qu'elle ne peut laisser ce genre d'affront impuni. Je subis donc son courroux, brutal et prévisible. Je vois la lueur assassine passer dans ses yeux, la même qui habite parfois les recoins les plus sombres et mouvementés de l'âme de ma compagne. Elle ressemble bien plus à Krystel qu'elle ne se l'imagine, mais avec plus de jeunesse, d'impétuosité et d'imperfection. Elle n'avait par contre plus assez de temps pour lui laisser le temps d'évoluer sereinement. Maintenant, il fallait aller plus loin, vitesse grand V. C'est pourquoi je lui rentre dedans. Ma main qui la saisis, elle s'en empare et me fait une clé de bras extrêmement douloureuse. Son autre main m'empoigne le cou et je tombe par terre, serrant les dents alors que je suis à moitié assommé et clairement endolori par le choc que je viens de subir. Je sens le choc d'un coup à côté de mon visage, qui m'assomme encore un peu plus. Les paroles pleines de colère de Jana viennent à mes oreilles. Je la laisse finir, sans bouger sur le sol.
| Excellent. | lâchais je, à moitié étouffé par sa poigne.
Je la regardais et j'y voyais une Jana plus avertie qu'autrefois, plus déterminée aussi. Mais pas encore totalement prête pour autant.
| Ne fais pas l'erreur de faire confiance à ce que tu CROIS connaître, à ce que tu crois savoir. Ce n'est pas suffisant. |
Mon front rencontre son visage d'un coup féroce, tandis que je dégage ma main, usant dans le même temps de mes genoux pour inverser la position, et lui maintenir les mains sur le sol.
| Tu as besoin de sermons comme de soutiens. Tu crois vraimentque je perdrais mon temps avec toi si je ne croyais pas que tu en étais capable ? Mais tu dois comprendre à quel point ce sera dur. Tu vas sauter dans un bassin remplis de requins, si jamais tu dois un jour partager ce trône avec ta sœur. |
Je la lâche et me redresse, lui tends ma main.
| Je ne dois pas être une faiblesse, en aucun cas. Un outil tout au plus. Un pion, que tu utiliseras comme les autres. Comme tu utiliserais Erin si je dois disparaître. Pour te dire que tu te trompes. Gouverner, c'est se justifier, c'est communiquer en permanence sur le moindre de tes choix. Tu es née de l'ère de la communication, des médias. Utilises les pour parvenir à tes fins. Ta sœur est déjà compétente dans ce domaine. Discrédites tes ennemis et légitime ta politique, avant de laisser ceux qui te barrent la route se faire détruire par l'opinion publique. Mais avant ça, tu dois te débarrasser de tes faiblesses et de tes démons, dont tu dois t'exorciser, t'affranchir. |
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Torben Badenov
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Sujet: Re: Soudés, nous régnons. Divisés, nous périssons. Je veux y croire encore. [Livre II - Terminé] Mar 14 Oct - 21:31
Serais-je capable de le violenter ? Je ne savais pas trop, dans tous les cas, cela ne m'avait pas empêché de mettre à mal son poignet, étant à la limite même de lui briser les os, avant de le plaquer au sol. Ma prise sur son cou ne s'était pas détendue, je voulais qu'il comprenne lui aussi, et que jamais plus il ne me considère comme une vulgaire vampire. Que jamais plus il s'empare de mes cheveux de la sorte. Jamais. J'espérais également que mon poing, qui avait laissé une marque au sol, lui ai éclairci les idées, qu'elles puissent être limpides désormais. Mes yeux le fusillaient du regard... ça aurait pu être ta tête. Je le pensais sincèrement, et sur le moment, je n'avais pas pensé un seul instant à me réfréner, à contrôler ma force. Non. Il m'avait dit n'être plus totalement humain ? Alors il savait encaisser. Qu'il encaisse donc ma clef, mon attaque rapide et ce blocage au sol. Je l'avais senti réceptionner le choc, sa respiration se couper. Il ne bouge pas, je l'ai sans doute un peu sonné et peut-être surpris dans mon geste. S'attendait-il à ce que je l'attaque de la sorte ? Je n'en savais rien, mais je pouvais dire au moins que cela avait marché. Il réussit à articuler un mot, et même si j'avais lâché mon emprise, il devait toujours ressentir la force de ma main sur sa trachée. Je ne tiens pas compte de ce qu'il me dit, retirant mon poing dans le sol brisé.
Il continue à me sermonner, à me prendre de haut. Je déteste de plus en plus cela, et j'ai l'impression que de nouveau, je peux lui attraper le cou et le déchiqueter. Je vois très bien la scène dans ma tête, et c'est durant cette fraction de seconde où je suis absente que je sens un coup porté sur ma tête. Très vite, il inverse la position et je me retrouve dos contre le sol, les mains maintenues par les siennes. Mon regard se plonge dans le sien, je lui laisse croire qu'il peut se sentir puissant. Il l'était dans un sens, mais je pouvais aussi aisément inverser la situation une nouvelle fois. Mes yeux passent de ses lèvres à ses yeux, me concentrant sur ce qu'il me disait. J'avouais que je ne pensais pas qu'il réagirait ainsi. Et pourtant, je ne veux pas croire en ce qu'il me dit. Croyait-il vraiment en moi ? Tout ce qu'il faisait n'était que le fruit de sa seule personne ou n'exécutait-il que les ordres imposés de ma Mère ? Je ne réfléchissais plus, il lâcha prise de lui-même alors qu'il me tend une main. Je l'observe quelque seconde, avant de me relever presque aussitôt, sans avoir pris la main qu'il me tendait. Je remets en place mon tee-shirt et mon manteau d'un geste sec, prouvant que je n'étais pas encore tout à fait calme. Non, j'étais irritée.
« Je sais à quel point cela va être dur, tu crois quoi ? Que je pense que tout va être facile ? Ce serait me mentir à moi-même, et j'essaie d'éviter ce genre de sentiment. » Je l'observe de nouveau, essaie d'analyser aussi son visage, ses traits. « Tu fais quoi depuis tout à l'heure, alors ? » Je voulais peut-être qu'i me dise plus directement les choses, qu'il me dise au moins qu'il ne doutait pas de moi, car pour l'heure, je voyais seulement qu'il avait une image plutôt négative me concernant. Je n'étais pas une Raybrandt pure, c'était cela qui jouait ? Je commençais à me poser un tas de questions, à devenir paranoïaque aussi peut-être. Mais je pensais aussi à Morgane, et je ne pourrais pas la lâcher dans cette épreuve et ce futur. Nous resterions soudées, un point c'est tout. Je le toise de nouveau alors qu'il me parle de lui. J'ai peut-être un peu parlé vite, trop même pour qu'une information que je ne souhaitais pas communiquer sorte. Mais tant pis, cela venait avec. Il me parle d'Erin, elle que je ne connais que trop peu. Nous n'avions pas eu une bonne rencontre la dernière fois que je l'avais vu. C'était d'ailleurs concernant Torben, lorsqu'il avait disparu, et depuis, je n'avais pas pris le loisir de la revoir. Je soupire de nouveau, lentement alors que je gesticule mes doigts qui avaient heurté le sol. Je sens mon propre sang.
« Erin n'est pas un problème en soit, même si je ne la connais pas personnellement. » Je me coupe, je prends une mauvaise direction. J'essaie de prendre un autre chemin. « J'ai tout appris de Krystel, mais gouverner ? Je n'ai pas autant de recul, je le conçois, pas autant que Morgane tout du moins. Je n'ai pas cette prestance que peut avoir ma Mère ou bien même Morgane. Comme je te le disais, je sais où sont mes lacunes, mes points faibles comme mes points forts. Même si j'appréhende ce futur, je ne lâcherai pas ma famille, je soutiendrais Morgane quoi qu'il advienne. » Je fis une courte pause, faisant quelques pas avant de reprendre, comme si j'avais besoin de réfléchir. « Mais tu te trompes, certaines faiblesses ne peuvent être affranchies. »
Dernière édition par Jana P. Raybrandt le Ven 24 Oct - 12:56, édité 1 fois
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Sujet: Re: Soudés, nous régnons. Divisés, nous périssons. Je veux y croire encore. [Livre II - Terminé] Mar 14 Oct - 22:13
Je suis un combattant, j'ai des réflexes. Je ne suis même plus vraiment humain. Il y a trop de Krystel, trop de vampire, en moi. Je ne vis presque plus le jour, et quasiment que la nuit. J'ai parfois le goût du sang et celui du stupre, j'ai des pulsions violentes et de luxure, des élans passionnels où je perds le contrôle d'émotions jadis enfouies. Krystel m'a fait cadeau de réflexes accrus, d'une force et d'une endurance à toute épreuve. Il en faut encore plus qu'avant pour me fatiguer, et pour me tuer également. Je ne suis pas increvable pour autant. J'ai déjà atteint mes limites plusieurs fois depuis que Krystel a fait de moi ce que je suis aujourd'hui. J'avais pris une balle il y a quelques mois, avec Erin. La blessure en elle même ne m'avait que ralentie, mais j'avais bien compris qu'il ne suffisait parfois pas de beaucoup plus qu'avant pour me mettre hors jeu. Une rafale plutôt qu'une balle perdue, et je crèverais comme n'importe qui. Cora avait arrangé le coup, en manipulant les preuves recueillies par la PES. Elle avait évité que le regard des flics ne s'attarde trop sur moi... Et ensuite, plus récemment, quand la même Cora avait été tuée par la PES, qui l'avait fait suivre. J'avais été mis à mal, par celle dont je devais partagé la vie. Elle m'avait déchiqueté le bras et j'avais souffert aussi. Mais je m'étais vengé, et en pleine course, avais fichu une balle bien placée dans ce connard de Mc Borough. Tout ça pour dire que j'étais plus et moins qu'un homme, et que je ne pouvais pas me laisser griser par des capacités nouvelles qui pouvaient signer ma perte.
Jana se relève sans prendre la main que je lui tends. Féroce et indépendante, elle néglige l'aide même la plus basique par fierté. C'est son choix, un choix dangereux, symptomatique de lacunes bien plus profondes. Bon. Elle dit avoir conscience de l'ampleur de la tâche, qui l'attend elle et sa sœur. Pour le reste elle m'avait mal compris.
| Je vous sermonne, justement. J'enseigne, aussi. Je n'ai plus grand chose à vous apprendre, mais j'ai quand même l'avantage d'avoir vécu... Plus de quatre fois plus longtemps que vous après tout. |
Ironie... Jana avait neuf ans vampiriques, et avec son amnésie, plus rien de sa période humaine. Moi j'étais toujours là. Mais plus du tout le même. Plus fort sans doute. Mais aussi plus... Bizarre. Sans aucun doute. Un espèce de monstre à figure humaine, une fabrication temporaire et malgré tout aboutie, usinée dans un seul but. Jana soupire. Sa blessure s'est déjà refermée.
| C'est une erreur. Il n'y a pas plus loyale qu'Erin. Elle ne réclame rien sinon un but. Donnez lui en un, incarnez ce qu'est votre mère, et vous aurez un fantôme pour vous protéger. Pour le reste, vous pouvez faire plus que soutenir votre sœur. Vous êtes vous, Jana. Votre mère ne vous a pas choisie au hasard. Vous avez les mêmes qualités qu'elle. Le charisme, le pouvoir de séduction, la force aussi. |
Elle marche, elle s'éloigne. Et elle me fait ce qui ressemblerait chez elle à une déclaration d'amour. Je reste coi. Et je réagis, je suis ce que je suis après tout.
| Vous avez raison. Certaines choses demeurent. Cela ne veut pas dire qu'elles sont bonnes. |
Je me rapproche d'elle. Plonge mon regard dans le sien.
| Lisez dans mes yeux, et dites moi ce que vous voyez. C'est l'idée, votre faiblesse. Pas la personne. Je suis votre point d'ancrage, la seule chose qui vous relie à votre nature humaine, à laquelle vous n'êtes pas encore prête à faire votre deuil. Les idées peuvent détruire, princesse. Les gens aussi ont ce pouvoir. On ne bâtit pas l'avenir avec les fantômes du passé. |
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Torben Badenov
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Sujet: Re: Soudés, nous régnons. Divisés, nous périssons. Je veux y croire encore. [Livre II - Terminé] Jeu 16 Oct - 16:08
Je peux très bien recommencer une attaque, même s'il ne lève pas le petit doigt. Rien que le fait de l'avoir plaqué au sol et d'avoir explosé ce dernier à proximité de sa tête m'avait un tant soit peu apaisée. Je ne pouvais pas dire que j'étais totalement sereine, je ne le pouvais pas avec tout ce qui me trottait dans la tête et me tourmentait. D'autant plus que notre rencontre n'était pas des plus cordiale et ne se passait pas calmement. Je m'en serais douté, mais voilà, je l'avais entendu et senti, et je m'étais permis de m'interposer, seulement pour avoir une information concernant ma Mère. Information que je n'aurais pas. D'autant plus que notre rencontre n'était pas des plus cordiale et ne se passait pas calmement. Celle qui m'avait donné une nouvelle vie, meilleure que celle que j'avais, allait bientôt mourir. Je ne le concevais pas finalement, et il ne m'avait pas fallu très longtemps pour le deviner. Seulement le temps de rentrer chez moi après avoir pris la nouvelle de front. Torben prend une nouvelle fois la parole, je fronce légèrement les sourcils alors que je venais de refuser l'aide qui me proposait, la main qu'il me tendait. Fierté, fierté, ou était-ce peut-être autre chose. J'entends ses mots et le fait qu'il fasse référence à mon amnésie me déplaisait quelque peu finalement. Le fait qu'il suppose aussi qu'il était une sorte d'instructeur... j'aurais mieux préféré que Morgane prenne le relais si ma Mère souhaitait que j'aie quelqu'un pour m'apprendre certaine chose. Il était vrai que j'étais encore jeune, encore beaucoup à apprendre, mais Torben... non.
« Un petit rappel de mon jeune âge dans tous les sens du terme ? Inutile Torben, je le sais parfaitement bien, mieux que personne d'ailleurs. Je me suis toujours dit que mon amnésie était une chance... » Je m'arrêtais avant de dévoiler autre chose, réfléchissant quelque peu avant de continuer. « ... mais je sais parfaitement le manque d'expérience que j'ai et, de ce fait, la grande faiblesse qui m'habite. » En effet, avoir neuf ans d'existence vampirique, ça ne pesait pas très lourd contre la majorité des vampires. Ce n'était pas pour autant que je me pense faible, mais j'avais cette faille, et je ne devais pas l'ignorer. Je ne savais comment Torben le prendrait, mais je ne voulais pas être de ceux qui se croient infaillible, pour pouvoir rester la tête sur les épaules.
Je soupire, mes doigts se replis dans mes paumes alors que toutes traces de blessures a disparues. Je lui parle d'Erin, de, disons, mes doutes la concernant même si c'était plus par rapport au fait que je ne la connaissais absolument pas. Il me confirme que je me trompe à son sujet, m'informe à son sujet même si je devais me faire ma propre opinion. Il me fait ce qui s'apparente à des compliments, mais je suis loin de les recevoir comme il le faudrait. Cela ne m'embellit pas le cœur. Je deviens franche avec lui, plus directe alors que je lui fais par de ma détermination. Je vois seulement un avenir flou, alors que cela ne devrait pas être le cas.
« Sauf que je devrais le voir par moi-même, me faire ma propre idée d'elle. Je suis confortée par le fait que Krystel ait cité son nom sur les rares personnes de confiance dans notre entourage. Et je ferais ce qui est nécessaire avec ma sœur, nous verrons bientôt comment mettre les choses en place. » Je ne pouvais pas être plus précise, nous devions communiquer pour pouvoir mettre en place les choses. Pour l'heure, tout était assez confus et comme je le lui avais dit, gouverner n'était pas encore dans mes gènes. A propos de cela, je n'avais été que plus sincère. Je fais quelques pas, preuve encore une fois que je ne suis pas totalement sereine, je reste évasive dans mes propos, mais Torben doit en comprendre bien plus finalement. Il est loin d'être idiot, mais ce que je lui ai dit reste pourtant une vérité. Il confirme, et mon regard plonge dans le sien alors que je réfléchis à ce qu'il vient de dire. En effet, certaines ne sont pas bonnes, mais avant que je ne me mette à parler, il s'approche de moi. Je ne le quitte pas du regard alors qu'il pousse plus loin. Que veut-il que je lui dise ? Que cherche-t-il ? Je dois aussi prendre du recul, pourtant, je ne bouge pas, je reste immobile devant lui. Après quelques instants seulement, je m'incite à briser le silence.
« Je me demande... que veux-tu que je voie ? » Je fais une courte pause pour me permettre de ne pas sortir n'importe quoi. Trier les informations que je veux sortir et détourner les sujets que je veux éviter. « Mais tu te trompes, je ne peux pas faire le deuil, car je n'ai pas connaissance de ma première vie. Comment donc faire le deuil de quelque chose qui nous appartient plus et dont je n'ai aucune connaissance ni souvenir ? Je n'ai pas besoin de cela. » Un demi-mensonge. « Sur cela nous sommes d'accord, ne pas regarder le passé, construire un nouvel avenir. » Je me vois prendre possession de ses lèvres, et je refoule au plus profond de moi cette pulsion et cette image. Cela ne m'aidera absolument pas.
Dernière édition par Jana P. Raybrandt le Ven 24 Oct - 12:57, édité 1 fois
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Sujet: Re: Soudés, nous régnons. Divisés, nous périssons. Je veux y croire encore. [Livre II - Terminé] Jeu 16 Oct - 19:07
J'essaie de faire comprendre ma fonction, mon utilité et ce que javais en tête à Jana. Cela n'avait absolument rien de facile, vous pouvez me croire. Elle semblait tout simplement incapable de comprendre que je n'étais pas un simple serviteur, un individu lambda avec ses désirs, son avenir. Jana, comme je le disais, était un vampire bien trop jeune pour le saisir. Elle était probablement le nocturne rouge que je connaissais qui était le plus porté sur la vie, sur l'avenir, sur la jouissance du présent. La jeune vampire ne semblait tout simplement pas capable de comprendre que l'on puisse être totalement dépassé par la vie et les perspectives d'avenir, que les plaisirs terrestres et l'accomplissement personnel pouvaient être totalement surfaits. Bref. Il fallait qu'elle avance, qu'elle s'endurcisse. Elle pouvait continuer de se penser prête et aguerrie par ces quelques années passées auprès de sa Mère, mais elle ne savait rien. Cela ne voulait pas dire qu'elle n'avait aucune chance, cela ne voulait pas dire non plus qu'elle était incapable d'apprendre ou d'évoluer. Quand j'avais dit que Jana avait des qualités, je le pensais. Je ne miserais pas sur elle et sur Morgane le cas échéant. Après tout, j'étais loyal et fidèle envers Krystel car je pensais qu'elle était capable de faire et de dominer le futur de ce monde. Jana et Morgane pouvaient aussi y arriver, mais pas seules. Pourtant, l'aide que je pourrais leur accorder ne serait fatalement que de courte durée. J'allais bientôt mourir en même temps que ma Reine... Ou vaincre avec elle. Et continuer de la conseiller elle, dans son auguste discernement.
| C'est une faiblesse, oui. Mais pleine d'opportunités. Vous n'êtes pas perturbée par des siècles d'habitude. En règle générale, les vieux vampires finissent tous par vivre de la même façon. Regardez ceux qui siègent au Conseil Sanglant et vous aurez une idée de ce dont je vous parle. |
Le sexe, le sang et la trahison. Voilà ce qui les guidait tous. Pour le moment, Jana en avait fait un plaisir de chaque, et restait inconnue de la traîtrise. Cela ne voulait pas dire que ça ne lui était jamais arrivé... je me rappelais mon ancienne vie, quand je la faisais douter de sa loyauté envers Krystel, lorsque j'appartenais encore à l'autre camp. Je lui offris un mince sourire à sa réponse à propos d'Erin.
| Voilà une décision pleine de bon sens. Tout remettre en question signifie aussi faire tes propres choix. Si cela ne doit pas fonctionner avec Erin, ainsi soit il. Te forger ton propre entourage est primordial. Mais je pense qu'il faudra pour cela passer par un nettoyage par le vide. Le cancer de la corruption marque trop les dirigeants vampires dans leur ensemble. La majorité d'entre eux a bâti toute cette fortune sur l'illégalité. |
Pour le reste, je connaissais le caractère de Krystel et par extension, celui de Jana. Mon ex-femme comme moi même étions après tout ses créatures... La vampire me fixe du regard, comme aucune créature vivante ni parviendrait. Fixe, parfaitement immobile, sans ciller ni bouger d'un iota. Je ne connais pas grand monde capable d'une telle intensité de regard. Je sais ce que je dois faire. C'est mon devoir. Krystel compte sur moi. Je ne peux pas me permettre la moindre erreur. Ni en permettre chez Jana.
| Mais ce n'est pas avec de mauvais souvenirs que l'on bâtit l'avenir. Qu'est ce que vous attendez de moi ? Que je sois votre amant... que sitôt votre mère disparue ou incapable de régner, je devienne vôtre ? Vous me voulez, là, tout de suite. Je le vois dans vos yeux. Vous avez faim de moi. Vous voulez mon sang, vous voulez mon corps. Pourquoi? |
Qu'elle nie, juste pour voir... Test, encore et toujours.
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Torben Badenov
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Sujet: Re: Soudés, nous régnons. Divisés, nous périssons. Je veux y croire encore. [Livre II - Terminé] Ven 17 Oct - 12:32
Voilà désormais qu'il essaie de me conforter, me rassurer peut-être aussi un peu sur mon jeune âge. J'en avais déjà parlé à Krystel d'ailleurs, et elle m'avait fait part un peu de la même chose, que je trouve une force dans cette faiblesse, que je la surpasse. J'avouais ne pas avoir pensé comme me le décrivais Torben. Ne pas avoir des années derrière moi, ne pas être lasse de plusieurs décennies ou centaines d'années, c'était peut-être un réel atout... si on laissait de côté l'expérience même. Je vois les visages des personnes qui siègent au conseil sanglant au moment même où Torben m'en parle. Je n'étais pas sûr que ce qu'il me disait s'applique à tous, mais je voyais ce dont il voulait parler. Finalement, j'avais un autre point de vue grâce à lui, mais je ne me reposerais pas sur cela. Il ne fallait pas que j'oublie cette faille, même si cela ne me pesait pas quand le monde me regardait, quand je faisais face à toutes personnes. Seules deux personnes avaient conscience de cette fixation que j'avais, Morgane et Krystel. Désormais, il y avait Torben, mais il n'y aurait pas plus de monde à qui je me confierais. Loin de moi l'idée d'avoir Torben comme confident, je ne me le permettais pas, tout simplement. Et pourtant, petit à petit, les informations sortaient, indirectement ou directement, mais quoiqu'il en soit, il réussissait à comprendre chaque mot et traduisait très bien l'autre sens que je pouvais donner à mes phrases, les sous-entendus également.
« Pour certains, tu as raison, mais pour d'autres tu as tort. Je ne pense pas que l'âge compte, on peut être déjà las dès notre plus jeune âge et avoir une vie monotone et cartographier au lieu près. » Je fais une courte pause alors que mon regard abandonne le visage de Torben pour se transporter dans l'obscurité. « Mais cela me donne une autre perspective... » avouais-je finalement, même si j'avais l'impression que cela me coûtait un peu de sortir ces mots.
Je me faisais ma propre analyse de ma vie. N'était-elle pas déjà monotone ? N'avais-je déjà pas un quotidien lassant ? Oui et non. Il est vrai que j'avais quelques habitudes, les pulsions déjà. Comme tout vampire, le sang et le sexe. Je ne pouvais nier que je me faisais plaisir comme bon me semblait, mais lorsqu'il fallait mettre de côté ces pulsions, je n'hésitais pas un instant à le faire. J'étais pour le moins intransigeante et plutôt sanguinaire, mais qui au sein de la race vampire ne l'était pas ? J'avais plaisir à tuer, j'avais eu plaisir à tuer Yaâqov, j'aurais eu plaisir à tuer Shane. Je ne pouvais dire autant des tortures faites sur Julien, mais tout ça était déjà derrière moi. J'avais fait ce qu'on m'avait ordonné de faire, point. La conversation dériva sur Erin, alors que je lui avais fait part que j'étais obligée de me faire ma propre opinion. Il acquiesçait, et cela fit naître en moins un léger soulagement.
« Je verrais en temps voulu, pour le moment, je veux croire encore à un autre futur. Celui dont je ne serais pas obligée de tout remettre en question, même pour Erin que tu me décris comme presque infaillible. Mais ne t'en fait pas pour le nettoyage, tout sera remis à neuf, rasé... sinon, pourquoi me méfierais-je autant ? Je prendrais n'importe qui pour lui accorder ma confiance. » Courte pause alors que mon regard retrouve le sien. « Heureusement, cela n'est pas dans mes gènes, dans mon tempérament. Et avec tout ce qui arrive, je me dois d'être un peu paranoïaque. » C'était en quelque sorte un euphémisme, car j'étais plus ''qu'un peu'' en vérité.
Il s'approche de moi, je réfrène l'envie de reculer pour me permettre de mieux évaluer les choses. Je me rends compte que sa proximité m'atteint plus qu'elle ne devrait finalement. Je reste pourtant coi, me maîtrisant avec brio. Je suis même fière de ce fort contrôle, mais tout s'effondre alors qu'il parle de nouveau. J'étais restée assez calme en lui répondant plus tôt, lui avouant une demi-vérité, ou un demi-mensonge. Quoiqu'il en soit, je ne devais pas faillir et c'est pourquoi je refoulais de nouveau cette belle image qui m'avait atteinte. Il lit dans mes yeux, et mon regard se durcit pour ne pas qu'il en lise davantage. Mais c'est trop tard. J'essaie de rester la plus impassible possible face à ce qu'il me demande. Rester immobile, alors que je n'avais qu'une envie, m'échapper de cette proximité.
« Je n'attends rien de toi, si ce n'est ce que je t'ai déjà demandé plus tôt, mais que tu ne peux m'offrir. » Phrase à double sens, qui cachait aussi ce que je pensais. Plus difficile de continuer sur ce qu'il m'avait dit ensuite. « Pourquoi veux-tu savoir ? Si tu vois en moi la faim, ce n'est rien, si ce n'est que je ne me suis pas abreuvée depuis un moment. » Je détourne le sujet quant à le vouloir lui, son corps. Je lui retourne la question pour éviter d'aller là où je ne veux pas. Mais cette image m'obsède une nouvelle fois. « Et je n'ai pas droit sur ton sang... » Je m'arrête, avant de lui dire que sa personne ne m'appartenait pas non plus. Pour le reste, c'était entièrement la vérité, et je ne voulais pas décevoir ma Mère alors qu'elle devait se préoccuper et se concentrer sur autre chose. Elle avait été plutôt claire, le message était passé. Je ne lui prendrais plus une goutte de sang, même si ma vie était en péril. Pourquoi me retenais-je autant alors que, bientôt, je n'allais définitivement plus le revoir ? L'attraction me poussait inconsciemment à me rapprocher de lui.
Dernière édition par Jana P. Raybrandt le Ven 24 Oct - 13:00, édité 1 fois
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Sujet: Re: Soudés, nous régnons. Divisés, nous périssons. Je veux y croire encore. [Livre II - Terminé] Ven 17 Oct - 14:23
Jana ne changera jamais. J'avais une théorie, depuis quelques temps, sur ce que provoquait le vampirisme chez les gens. Il exacerbait leurs traits de caractère originels. Je savais, pour partager la vie et l'âme de Krystel, qu'elle avait toujours été chargée du sale travail par Augustus. Qu'il s'agisse de coucher avec des nobles ou des partenaires, de les séduire et de les garder sous son emprise, ou d'exécuter dans le sang les foyers de rebéllion. Je suspectais qu'elle soit déjà portée sur le cynisme avant sa transformation. J'avais appris qu'elles avaient été ses relations de son vivant, et je suspectais même que ses deux enfants ne soient pas issus du même père. Fondamentalement parlant, cela importait peu. Jana, de son côté, avait toujours été une séductrice, elle aussi. Quand nous étions jeunes, très jeunes même, elle n'avait de cesse de faire sa belle auprès des grçons, en général les plus forts et les plus intelligents du quartier. Elle restait elle aussi maîtresse de ses relations, et c'était elle qui en fixait les limites. Son histoire voulait qu'elle avait toujours eu besoin de protection. D'autres lui en avaient procuré avant moi. Puis, ce fut mon tour. Moi, le jeune conscrit revenu de tchétchénie. Elle s'était assagie un temps. Mais elle avait toujours été le même genre de personnes. Une femme déterminée, qui savait ce qu'elle voulait, et qui savait tout autant comment l'obtenir. Peut être était ce toujours le cas aujourd'hui. En tous cas, sa transformation et son amnésie ne lui avaient pas ôté ses armes naturelles. J'ignorais ce qu'elle disait sur l'âge. L'Histoire fourmillait d'exemples de jeunes comme de vieux, qui s'étaient illustrés dans le sang et dans la gloire. Mais pas toujours. Autant chercher à tracer son propre chemin.
Jana avait raison de croire en un autre futur. Il pouvait arriver mille et une chose, dans la dernière ligne droite du règne de la Reine Rouge. Même si le propre caractère et l'humeur de la Reine conditionnaient mon état d'esprit. J'avais du mal à envisager une fin de notre histoire pleine de vie et de bonheur, du soulagement d'être simplement victorieux. Il y avait trop en jeu, trop d'ennemis. Tels Napoléon à Waterloo ou César avant d'entrer au sénat, nous étions conscients d'y avoir beaucoup trop d'ennemis. Même la prochaine bataille, si elle devait tourner à la victoire, n'entraînerait probablement que l'inéluctabilité d'une défaite totale.
| La paranoïa est une vertu tant qu'elle ne tourne à l'obsession. |
Et je savais de quoi je parlais. De ma propre histoire, de toutes ces années de sang et de larmes. De cette folie, de ma vocation. Ce pourquoi j'étais fait. Ma tâche, mon ultime fonction. Krystel m'avait choisi pour cela, et pour d'autres choses. Jana est parfois comme un livre ouvert. Je sais ce qu'elle veut. Elle a beau vouloir se mentir à elle même autant qu'elle le désire, je la connais bien plus qu'elle ne se connaît elle même. Elle est celle que j'ai toujours connue, et celle que je ne connaîtrais jamais. Je sais des choses, sur elle. Je sais comment la manipuler si je le voudrais. Ce que je fais, pour partie. Elle reste évasive. Je la plaque contre le mur de pierres froides, à proximité dela fenêtre embuée par la chaleur régnant à l'intérieur et le froid du dehors. Je tire d'un coup sec sur son jean, alors que mon autre main se plaque sur son cou, le serrant avec poigne. Son bouton saute, sa braguette s'ouvre. Je n'ai que faire de la brusquerie qui doit l'endolorir. J'infiltre ma main sous le vêtement, sous l'ultime rempart de tissu qui la protège, et je m'y rends, conquérant. J'entrouvre la bouche en l'approchant de la sienne, lui soufflant ces mots.
| C'est ça, que vous voulez. C'est ça que vous avez toujours voulu. Vous voulez prendre la relève de votre mère, mais vous n'avez même pas le cran de prendre ce que vous voulez, de vous battre pour vous même. |
Ma main se presse avec dureté contre son entrejambe.
| Vous n'avez pas retenu la leçon la plus essentielle que votre mère vous ai jamais apprise. Vous vous rappelez, alors que je combattais au nom de Dieu, que vous n'étiez qu'une jeune vampire ? Que nous nous retrouvions, amoureux éperdus, et que votre mère l'a découvert ? Elle m'a pris, sous vos yeux. Sans me demander mon avis, sans que vous ayez le plus petit courage de vous battre pour ce que vous désiriez. Vous avez conscience que sans vous battre, vous allez vous faire démolir ? C'est VOUS, qui serez bientôt aux commandes. D'une manière ou d'une autre. Ni votre titre, ni votre lignée ne vous protégeront. Ni moi, ni votre mère, nous ne serons plus là pour mener les combats à votre place. |
Je la toise, la lâche, me retire de la proximité de son corps.
| Permettez moi de vous dire, Princesse, qu'il vous faut vous AGIR. Sinon, votre sœur et vous même finirez seules, sans protection, ruinées par des centaines de vampires qui viendront vous baiser pour quelques pièces, ultime crachat au visage d'une monarchie qui ne saurait alors plus les tenir. |
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Torben Badenov
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Sujet: Re: Soudés, nous régnons. Divisés, nous périssons. Je veux y croire encore. [Livre II - Terminé] Ven 17 Oct - 15:40
Oui, je voulais croire encore à la possibilité que ma Mère gagne et que tout redevienne comme avant. Enfin, au moins que la Reine puisse encore vivre et régner longtemps. Je ne pouvais pas envisager tout de suite de prendre la relève avec Morgane, car elle était encore présente, et j'espérais qu'elle le resterait. Je croyais en un espoir, peut-être minime, mais je ne changerais pas. Pas tant que j'aurais une preuve de sa mort, pas tant que tout s'écroulerait autour de moi. Pourtant, je savais que j'allais résister. J'aurais encore Morgane, et rien ni personne ne pourrait me l'arracher. Je ferais tout pour qu'elle reste en vie, c'était déjà claire dans ma tête et cela resterait gravé encore plus profond en moi quand notre Mère ne sera plus parmi nous. De nous d'eux, c'était Morgane qui devait vivre. Je n'étais rien de plus qu'une fille inconnue, Raybrandt par adoption. Cela ne m'empêchait pas de me donner corps et âme, du moins j'essayais d'apprendre de mes erreurs et de toujours trouver la bonne voie. Ce qui, ces derniers temps, me faisaient défaut apparemment, hormis le fait que j'avais choisi mon camp depuis le début. Cela avait soulagé Krystel, je l'avais vu dans ses yeux, et je n'avais que mieux accueilli ses compliments à mon égard. Cela m'avait réchauffé le cœur et c'était aussi cela qui me peinait énormément. Le manque de communication entre nous nous faisait cruellement défaut. Je me souvenais lorsqu'elle était passée dans mon bureau, où je lui avais tout dit, avais été plus franche que jamais. Au final, tout m'était revenue en pleine figure, et j'ai eu la lâcheté de croire qu'elle ne m'aimait pas, qu'elle ne me faisait pas confiance. Tout ça était derrière moi à présent, un renouveau qui s'offrait à moi, mais pas celui dans lequel j'étais.
Je hochais la tête positivement et très légèrement en entendant ses mots. J'étais consciente de cela, j'espérais ne pas tomber dans l'obsession, mais il était vrai que ça allait être difficile une fois au pouvoir. Krystel ne faisait confiance qu'en de rare personne, et quand je me questionnais sur cela, je me trouvais bizarrement une ressemblance. Je n'avais pas tant de personnes de confiance autour de moi. Elles ne se comptaient même plus sur les doigts de la main, mais je devais m'en trouver d'autre, pas pour être entourée d'une dizaine de personnes, mais juste assez pour ce qu'il faut. La tournure que prend cette discussion ne me plait guère, je reste imprécise, ne réponds pas à toutes ses questions alors que j'aurais pu même lui mentir. Mais je me détourne, je fuis ce que je ne veux pas qu'il entende. Et puis soudain, je sens la froideur du mur contre mon dos. Le choc ne me surprend pas, je cache simplement la surprise de son acte. Je sens ce coup sec sur mon jean, en même temps que sa main s'insinue et que l'autre me prend le cou. Pourquoi ne me défendais-je pas ? Peut-être parce qu'un désir certain se dégage de mon corps et que je le réfrène par tous les moyens. Mon regard s'attarde sur ses lèvres alors qu'il les approche des miennes. Il se joue de moi... J'entends ses mots, je les prends de pleins fouets, alors que je sens mes muscles se tendre sous sa prise qui se raffermit. Il m'oblige à repenser à ce souvenir somme tout douloureux alors que je l'avais écarté de ma mémoire. Je ne perçois la scène que trop bien, je sens la colère me monter peu à peu avant qu'il ne lâche prise. J'entends à peine ce qu'il me dit par la suite, ses mots ne sont qu'éphémères, ne me parviennent que très lointain dans mes oreilles. Et là, de nouveau, je me laisse emporter. Peut-être parce que je ne peux pas rester sans rien faire. Mon coup se fait rapide, une main en pleine poitrine pour le propulser dans les airs et qu'il retombe sur le mur d'en face. Aussitôt, je suis sur lui, je le redresse et le plaque au mur. Je suis mêlée de sentiments opposés, la colère en fait partie, mais bien d'autres. Je déteste quand il fait ça.
« Qu'est-ce que tu veux que je te dise Torben ? » Ma prise se referme sur son cou, tandis que mon autre main lui prend son poignet et le plaque au mur. « Tu veux la vérité ? Très bien. Tu m'en veux parce que je n'ai rien pu faire, car je ne suis pas intervenue ? Et penses-tu que je le gérais comment ? Que cela me faisait plaisir de te voir arracher à moi de la sorte ? Oui c'était bon, pas seulement parce que tu n'étais qu'un coup parmi tant d'autre. J'ai cru pendant longtemps que cette attraction était due à mon ancienne vie, mais c'était faux. J'éprouve de forts sentiments à ton égard qui ne me permet pas de réfléchir correctement. Cela me rend faible, vulnérable et je déteste éprouver ce genre de sentiment. Je t'aurais voulu rien que pour moi, je t'ai fait comprendre que je ne voulais plus de toi pour me permettre de couper ce lien qui me changeait. Le fait que tu sois devenu Servant n'a fait que précipiter les choses positivement pour moi. » Je fais une courte pause. « Ne me dis pas ce que je voudrais et ce que je ressens, je le sais parfaitement. Je dois me faire à l'idée de ta mort en même temps que le mot gouverner s'agite comme une épée de Damoclès au-dessus de ma tête. » Mes lèvres se posent brusquement sur les siennes, baiser brutal et furtif, avant que je ne fixe de nouveau ses yeux, sans lâcher aucune de mes prises. « Et maintenant, en quoi cela m'aide-t-il ? En rien, absolument rien. » terminais-je alors que je ne prends pas conscience que je viens de posséder ses lèvres ou même de ce que je viens de lui dire. Tout est parti, anarchiquement. Je n'ai pas tout dit, mais l'essentiel est là. Je me sens parcouru d'émotions diverses, qui me chamboulent complètement. Mais je soutiens son regard et ne vacille pas.
Dernière édition par Jana P. Raybrandt le Ven 24 Oct - 12:28, édité 1 fois
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Sujet: Re: Soudés, nous régnons. Divisés, nous périssons. Je veux y croire encore. [Livre II - Terminé] Ven 17 Oct - 16:19
Certains profiteraient de leurs derniers instants en faisant tout ce qu'ils avaient jamais voulu faire. Passer du temps avec leurs proches, faire letour du monde, profiter de toutes les petites choses qui valaient le coup dans la vie, tous ces petits plaisirs qu'on ne connaîtrait plus une fois qu'on serait mort. Je savais que tout le monde ferait ce genre de choses. Ce n'était pas mon cas. Devant la possibilité d'une mort certaine, je n'avais plus de proches à aller voir. Mes parents étaient las, et vieux. Convaincus que leur fils était un criminel mort depuis longtemps. Mes sœurs... L'une avait été la plus sage des deux. Lyra avait fait sa vie avec un homme, au pays. Elle avait des enfants. Je les avais aperçus, ensemble, quand je m'étais rendu en Russie il y a quelques mois avec Krystel. J'avais pris une soirée. Je ne savais pas vraiment pourquoi ; il n'avait jamais été dans mes intentions de lui parler, de l'approcher. De chambouler à nouveau sa vie. Non, je voulais peut être juste m'assurer que mes affaires étaient en ordre. Mes parents resteraient les mêmes jusqu'au bout... Et ma sœur était à l'abris du besoin, visiblement heureuse. Je lui avais souhaité silencieusement le plus de bonheur possible en ce monde, avant de partir. Je savais aussi qu'Hannah avait refait sa vie. Mais loin de la Russie. Après m'avoir suivi à la trace, la benjamine de la famille avait fait sa vie avec un soldat, d'après ce que j'en savais. Et ensemble, ils m'avaient fait un neveu. Ma femme était morte ; ce que j'avais sous les yeux n'était qu'une créature qui lui ressemblait. Je n'avais pas de proches à aller, voir, pas de famille en laquelle je pourrais passer le temps qu'il restait. Pas de passions, rien d'autre que mon travail. Et cela passait par les leçons que je donnais à celle qui avait la même apparence que celle que j'avais tant aimée autrefois.
Un coup me coupe la respiration et fait naître une grande et profonde douleur dans ma poitrine. Puis, c'est mon dos et l'arrière de mon crâne. Je vois des étoiles, de petites fleurs de sang qui me rendent malade en dansant dans mon champ de vision. Une poigne d'acier me saisit par le col et me hisse sur mes pieds, plaqué au mur. Je sais qu'il s'agit de Jana, mais mes pensées comme mes sens sont dans la plus grande confusion. Je pars d'un petit rire, alors que lentement les images redeviennent plus nettes.
| Que je vous en veuille ? Vous ne comprenez pas. Ce que j'étais alors est mort, depuis. Comme ce que vous étiez avant votre transformation, et je n'ai aucune rancoeur. Ni contre vous, ni contre Krystel. Je servirais la Reine Rouge jusqu'à mon dernier souffle. |
Je continue de rire, alors que le sang teint mes dents en rouge, et que mes yeux rougissent. Je ravale mon sang alors que je la sens venir m'embrasser ; je n'ouvre pas la bouche pour ne pas lui procurer le bien de sa mère.
| Voilà... Nous y sommes enfin. Cela n'aiderait en rien. |
Je la repousse, coup de genou dans le bas ventre, nouveau coup de tête en plein visage.
| Alors faites ce qu'il faut, dans un sens ou dans l'autre, mais prenez une décision ! Un abcès, ça se crève! D'une manière ou d'une autre, vous devez faire la paix avec ce que vous ressentez. Ce soir. |
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Torben Badenov
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Sujet: Re: Soudés, nous régnons. Divisés, nous périssons. Je veux y croire encore. [Livre II - Terminé] Ven 17 Oct - 18:17
J'ai peut-être un peu forcé. J'ai peut-être été un peu trop brutale, mais sous le coup de l'impulsion, je n'avais pas pu faire autrement. Et c'était une sorte de vengeance également à ce qu'il avait pu oser me faire il y a à peine quelques minutes. Il ne m'avait pas ménagé non plus, alors pourquoi le ferais-je à mon tour ? Je ne supportais pas son comportement, parce qu'il me faisait réfléchir sur mes retranchements, des choses que j'avais enterrées, mais qu'il creusait pour découvrir. Je le haïssais pour ça notamment, ne pouvait-il pas être comme chacun ? Mais il était un homme particulier, sinon pourquoi aurais-je été aussi attaché à lui ? Personne ne l'égalait et jamais je ne pourrais le lui dire ouvertement. J'en avais déjà trop dit alors que mon cerveau analysait enfin tout ce que j'avais pu faire et lui dire. Son rire perce presque mes tympans alors que je l'entends si distinctement. J'ai envie de le frapper, et cette envie est réfrénée. Malgré tout, ma prise se referme sur son poignet à défaut de pouvoir lui serrer davantage le cou. J'étais loin de vouloir le tuer. Mais il me confirmait que tout ça ne servait à rien. Je ne savais même pas si cela me soulageait. Ça me pesait presque plus finalement que si je ne lui avais rien dit. Mais peut-être que dans sa tête tout était clair également. J'étais à la limite d'être blessée, comme ce que j'avais pu ressentir envers Krystel lors de notre rencontrer dans mon bureau, mais c'était un autre sentiment pour Torben.
Par colère, par frustration et sûrement tout un tas d'autres sentiments, mes lèvres agrippèrent celle de Torben, sans qu'il ne me renvoie mon baiser. Ce n'était pas ce que j'attendais de lui, et même si le goût de son sang emplit ma bouche doucement et m'enivre complètement, je reste circonspect. J'aurais aimé, s'il n'y avait pas cette amertume qui restait infiniment plus présente que le reste. Il acquiesce en me confirmant que ce que je pouvais éprouver ne m'aiderait guère. Au moins, nous sommes clairs sur un point, même si cela me meurtrit quelque peu. Je me demande si c'est à cause de tout ce qu'il se passe que je me sens si... à fleur de peau, ou si c'est le fait de ne pas l'avoir vu depuis un moment et qu'il était supposé disparaitre avec ma Mère. Deux possibles deuils à faire, qui me feraient souffrir autant l'un que l'autre. En y réfléchissant bien, j'avais donc bien fait de le repousser, de l'inciter à ne plus rien attendre de moi. J'avais fait une erreur en lui parlant, tout simplement. Je devais me ressaisir, et rapidement. Au moment même où j'allais le lâcher, un coup me plia quelque peu sur moi-même avant de sentir un coup sur mon front qui me fit lâcher prise en même temps que sa poussée. Je ne fais rien pour aller à l'encontre, j'aurais pu esquiver, riposter, mais je ne le désire plus. J'entends ses mots, mon regard se durcit alors que je reste à un mètre de lui.
« Que veux-tu que je fasse de plus ? Quelle décision pourrait me permettre d'avoir la paix ? Aucune. Ne me demande pas, non, ne m'ordonne rien. L'abcès est crevé, j'ai eu ma réponse finalement. » Courte pause. « Fais ton devoir, meurs donc avec Elle. » soufflais-je alors que d'un geste, je m'essuie la bouche pour enlever ce goût qui m'habite et m'enivre tant. Il devient âcre, et mon geste ne l'adoucit guère. Je m'en veux à moi-même d'avoir agi si impulsivement, mais dans un sens, n'avais-je pas ma réponse ?
Dernière édition par Jana P. Raybrandt le Ven 24 Oct - 12:27, édité 1 fois
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Sujet: Re: Soudés, nous régnons. Divisés, nous périssons. Je veux y croire encore. [Livre II - Terminé] Ven 17 Oct - 19:14
Je repousse assez violemment la princesse. Je sais que Jana pourrait répliquer et me mettre en miettes ; je n'ai aucune arme sur moi. Ni blanche, ni flingue. Je n'ai rien du tout. Et même si elle n'est jamais qu'un vampire nouveau-né, elle reste mortelle au corps à corps. Tout mon entraînement et mon expérience ne pourraient probablement me faire gagner que du temps, pas plus de quelques dizaines de secondes. En dehors d'un miracle, rien ne pourrait me protéger ce soir du courroux de la séduisante vampire qui me malmène, mais que j'ai cherché le premier. A dessein. Je ne compte pas prolonger la provocation physique. Je sais que je ne suis que sommairement protégé par mon lien avec Krystel ; il y a des chances pour que Jana s'énerve tout à fait et s'en prenne physiquement à moi. Cela ne me provoquait pas vraiment de frayeur ; la douleur, la souffrance, je savais gérer et j'étais convaincu que la vampire ne me tuerait pas, même si je la poussais à bout. Elle venait après tout de m'avouer qu'elle m'aimait, quand bien même elle avait pris cent cinquante chemins détournés pour le faire. Et je savais qu'en plus, elle aimait sa mère. J'éviterais cependantt d'en arriver à pareille situation du simple fait que je ne voulais pas m'affaiblir ni affaiblir ma partenaire maintenant, alors que nous pouvions être attaqués à tous moments. D'ailleurs, j'aurais dû être plus prudent et prendre une arme. Augustus n'aurait aucun mal à éliminer une large portion de la garnison avant que je ne me saisisse d'un simple flingue...
Jana me demande ce qu'elle aurait pu dire ou faire de plus, pour faire un choix. Elle n'a toujours pas compris que laisser les choses en plan causait bien plus de problèmes à long terme que ça n'en résolvait à court terme. Je devais le lui montrer, ou pire, lui imposer. Je ne ferais jamais cela qu'en extrême urgence, si tout le reste devait échouer. Et elle abandonne, elle se réfugie dans des faux semblants. Elle s'apprête à fuir. Comme d'habitude. Mon regard se durcit, avant que je ne me détende en un sourire qui avait quelque chose de bestial, de carnassier.
| C'est là mon voeur le plus cher, Princesse. |
Je me rapproche d'elle, la force à reculer.
| Mais vous n'êtes qu'une lâche. Incapable de jeter l'éponge tout à fait, ou de prendre ce que vous désirez. C'est de la faiblesse. L'indécision mène à la mort, bien plus sûrement que n'importe lequel des deux choix que vous aviez. |
Je l'attire contre moi, l'embrasse à pleine bouche, tire d'un coup sec son jean pour dévoiler ses jambes. Je fais ce que je dois faire, et mes mains passent avec brutalité sur les fesses de Jana, s'infiltrant dans ses dessous.
| Vous devez AGIR. Et arrêter de vous enfuir, une bonne fois pour toutes. Choisir. Décider. C'est ça, ce qui vous attend. |
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Torben Badenov
Seule la Mort met Fin au Devoir
Messages : 18708 Membre du mois : 108 Je crédite ! : Avatar (c) Seerlena || Signature (c) Kanala Localisation : Aux côtés de Krystel Raybrandt Caractère : à Edimbourg Vos Liens :
Sujet: Re: Soudés, nous régnons. Divisés, nous périssons. Je veux y croire encore. [Livre II - Terminé] Lun 20 Oct - 11:41
Je suis sur le point de m'en aller, de le laisser sur son chemin où la mort l'attend, tout comme ma Mère. Je ne concevais pas qu'il puisse être aussi sûr de lui, mais là encore, j'étais parasité par ce que je pouvais bien éprouver. J'avais fait des choix, je les assumais entièrement. J'avais fait le choix de le repousser alors qu'il était venu m'annoncer ses fiançailles avec Cora. J'avais fait aussi le choix de ne pas le croiser depuis tout ce temps. Et, sans que je ne m'y attende vraiment, me voilà de nouveau face à lui, parce que les circonstances ont fait qu'il pouvait m'apporter son aide. Si j'avais réfléchi l'espace d'une seconde, au lieu de m'interposer immédiatement, j'aurais peut-être pris la peine de juste prendre le chemin de la sortie. Et me voilà à le violenter, parce qu'il ne cesse de me pousser dans mes retranchements alors que je pensais que tout était clair dans ma tête. Je me surprends encore à vouloir tout de lui, qu'il m'appartienne, mais je me cantonnais toujours à ma décision. Seulement, le sentiment que je pensais avoir refoulé entièrement pour l'oublier se réveille peu à peu, m'englobant dans une tornade d'émotion qui mêle haine, frustration, colère et passion. Après avoir goûté ses lèvres où son sang m'électrisait totalement, j'avais déjà fait une conclusion dans ma tête ; un chemin bien raccourci, mais c'était celui que je prenais aussitôt. Je n'étais plus qu'à un mètre de lui, je ne sentais plus rien de ce qu'il avait pu entreprendre pour me repousser. Aucune douleur, aucun picotement. Seul restait ce goût amer dans ma bouche et l'exaltation laissait place à l'abandon.
Je lâche mes dernières paroles, mes derniers morts sortent comme du venin. Qu'il meurt donc, j'avais déjà fait son deuil une fois, je recommencerais voilà tout. Que pouvais-je lui dire de plus que ce que je lui avais déjà avoué ? Je n'avais pas été directe dans mes propos, mais il avait deviné que je tenais à lui, mes sentiments à mon égard. Si je n'avais pour seule réponse que ses gestes et ses mots, j'avais déjà ma conclusion. Ses mots me torturent, mais je ne cille pas. Il se rapproche de moi, mes doigts s'enroulent quelque peu et je contrôle mes muscles qui se tendent légèrement alors qu'il me traite de lâche. D'un côté, il n'avait pas tort, mais il n'avait pas tout à fait raison non plus. J'étais en train de prendre une nouvelle décision, la même que j'avais déjà prise le concernant, cela ne lui suffisait-il pas ? Pour le reste, je savais être intransigeante et avoir une certaine assurance pour trancher sur telle ou telle décision. Je n'étais pas parfaite, loin de là, mais je savais que Morgane serait présente, à défaut de pouvoir avoir notre Mère à nos côtés. Je reste coi, muette, puis il m'attire à moi et prend mes lèvres. Je n'ai pas le temps de lui rendre ce baiser, parce qu'une part de moi est surprise, mais surtout parce que j'étais bien trop en colère pour simplement vouloir lui rendre. À quoi jouait-il sérieusement ? Je sens mon jean glisser sur mes jambes et j'aurais pu sentir le froid glacial m'envahir et englober ma peau si j'avais encore été humaine. Je sens sa poigne sur mes fesses, et aussitôt, j'enserre son poignet violemment pour l'arrêter dans son mouvement alors que son toucher m'électrise. Je me rends compte que le seuil pour lui briser les os est très infime, alors je desserre légèrement ma prise. J'essaie d'avoir un air détaché.
« Tu te trompes, je prends ce que je veux, mais je ne suis pas stupide pour autant. » Faux départ. Je m'irrite alors presque aussitôt et je le plaque de nouveau sur le mur. Impulsion soudaine, j'ai essayé cependant de ne pas lui briser les côtes sur le coup. Dans l'élan, j'ai retiré mes chaussures et mon pantalon qui me ralentissaient. Je lui prends ses deux poignets et les plaque au mur de chaque côté de sa tête en même temps que je maintiens son bassin en m'aidant du mien. Je m'approche doucement de son visage et mon regard plonge dans le sien. « Tu fais trop de raccourcis. Tu penses peut-être que je suis tout le temps indécise ? Mais ne m'as-tu pas compris ? Ce n'est pas parce qu'avec toi je me comporte de la sorte que tu dois en conclure que je suis constamment comme ça. » Mes yeux glissent sur son visage, puis sur son cou doucement, je réfrène l'envie de pénétrer sa peau de mes crocs. Je revois Krystel en colère, et ce n'est que par cette image que je peux autant me maîtriser. « Je n'ai pas de choix. » Je me contredis et cela m'énerve d'autant plus, même s'il y a une part de vérité. Il me rend folle, dans un sens, et je ne l'accepte toujours pas. « Tu étais d'accord avec moi tout à l'heure, ça ne changera rien. Qu'est-ce qui a changé ? Qu'attends-tu donc ? Je t'ai déjà offert des réponses alors que j'aurais très bien pu me contenir. » Mensonge, j'aurais très bien pu le prendre de force, mais là n'était pas mon désir. Mon visage se rapproche encore du sien et mes yeux reviennent analyser ses traits que j'aime particulièrement. « Tu vas bientôt mourir... et tu ne verras pas comme ton opinion est fausse. Je choisirais, je déciderais aux côtés de Morgane. » J'effleure ses lèvres, l'envie est intense, mais le souvenir plus tôt de ses lèvres d'une telle indifférence me déchirent, combien même il a pu m'embrasser il y a quelques secondes.
Dernière édition par Jana P. Raybrandt le Ven 24 Oct - 12:26, édité 2 fois
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Sujet: Re: Soudés, nous régnons. Divisés, nous périssons. Je veux y croire encore. [Livre II - Terminé] Ven 24 Oct - 11:01
Jana a évolué dans le bon sens, j'en suis maintenant certain. Elle est plus forte, plus franche aussi. Elle n'est pas encore prête pour autant. Je sens qu'il y a encore du chemin à parcourir avant qu'elle ne soit capable de pouvoir diriger un domaine si vaste qu'il couvre le monde entier une fois la nuit tombée. C'est d'ailleurs le principal défit qui l'attend. Surpasser sa nature de vampire pour pouvoir aller au delà. Krystel avait bien entamé ce processus. Elle et Augustus ont construit ce monde de la nuit, ce royaume de l'obscurité. Ils n'ont pas eu le temps d'aller plus loin, d'en faire un empire fort et unifié, intégrant les autres espèces pour se lancer, qui sait, à la conquête d'autres mondes ou en tous cas, de régner sur chaque aspect de celui ci. Jana a de la détermination, de la force. Elle a une propension naturelle à ce que je nommerais brutalité. Elle est capable d'aller très loin, mais en se dominant. Elle et Morgane sont bien plus complémentaires qu'elle ne l'imagine. L'une aura bien du mal à régner sans l'autre, et plus encore dans un premier temps. Jana bloque mon geste envers elle. Elle me dit qu'elle prend ce qu'elle veut, mais qu'elle n'est pas stupide pour autant. Je souris. La nuance est importante, il est vrai. Je suis ravi qu'elle l'ai compris.
La revoilà, brutale et dominatrice. Elle me plaque sur le mur, et en bougeant saute hors de ses chaussures et de son pantalon. Elle est désormais à moitié nue. Toujours aussi séduisante et désirable, cette femme est la tentation incarnée. Son lien avec Krystel n'est jamais plus évident que lorsqu'elle utilise son corps et sa voix pour en imposer aux gens. La vampire a appris à user des armes qu'elle pouvait trouver à sa disposition... Et elle a bien raison de le faire. Jana presse son corps contre le mien pour me maîtriser. Inutile de se demander si elle se rend compte que la position, et la proximité de son bassin avec le mien éveillent mon désir ; elle ne le fait pas au hasard, j'en suis convaincu. Je soutiens son regard.
| C'est quand même trop, même si c'est un traitement qui m'est réservé à moi seul. Quant à vous contenir... Vous avez échoué. Et nous le savons tous les deux. |
En faisant ce qu'elle venait de faire, elle avait fait un choix qu'elle ne pouvait plus nier. Jana me désirait et elle avait été trop loin pour nier qu'elle venait de choisir d'aller jusqu'au bout. Je frôle ses lèvres et la fixe du regard, dégageant doucement mes mains pour effleurer son bassin, puis sa chute de reins que j'attire contre moi.
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Torben Badenov
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Sujet: Re: Soudés, nous régnons. Divisés, nous périssons. Je veux y croire encore. [Livre II - Terminé] Ven 24 Oct - 12:11
J'ai avancé de trois pas et je regrette presque aussitôt. J'ai toujours eu des phrases détournées, lui avouant indirectement les choses. Il a changé, c'est certain, depuis la dernière fois que nous nous étions vus. Je n'avais pas désiré le revoir pour me permettre de ne pas une nouvelle fois basculer dans cette instabilité profonde en sa présence. J'étais toujours tiraillé en le voyant, un réel combat intérieur. Présentement, j'étais déjà en train de me battre pour tout autre chose, cette nouvelle accablante et cet avenir qui nous était imposé à ma sœur et moi. Pour autant, ma décision restait un choix immuable. Qui aurais-je été si je tournais le dos à celle qui m'avait offerte une vie d'excellence ? À celle qui était devenue ma sœur, je ne la considérais pas autrement, combien même nous n'avions aucun lien de sang. Je restais convaincue et sûre de moi. Si Torben me voyait autant instable, je regrettais de l'avoir croisé ce soir, de m'être interposé. Mais parler une dernière fois à ma Mère me paraissait plus primordiale que de fuir une nouvelle fois cet homme. Je me rendais compte que rien n'avait changé, peut-être étais-je un peu plus assurée, me maîtrisais un peu plus, mais ce n'était toujours pas assez. Je sentais toujours au fond de moi ce fort sentiment, je voulais qu'il aille bien, même mieux que bien, mais en me révélant qu'il allait mourir avec Elle ne m'avait pas vraiment aidé. Je ne voulais pas le violenter, mais mon impulsivité était toujours présente, défaut qui ne me quitterait peut-être jamais. Il est certain que son toucher ne me laisse guère indifférente, mais par ses mots et ce premier baiser à la volée m'en avait appris davantage. J'avais mes réponses, et pourtant, Torben continuait sur la même voie. Que cherchait-il ? Que voulait-il ?
Me revoilà brutale, presque possessive et dominatrice alors que je m'empare de ses poignets et plaque mon bassin contre le sien. Mouvement inconscient de cette décharge électrique qui parcourt toute mon échine et me déconcentre. Il va me falloir trancher dans la minute, car je n'aime guère la tournure que cela prend, que je prends. Il va me falloir trancher dans la minute, car je n'aime guère la tournure que cela prend, que je prends. Je tourne en rond, alors que j'aurais mieux fait de lui dire que tout était fini. Ne le reverrais-je plus ? Il soutient mon regard alors que je l'écoute sans être vraiment présente. Ses mots me reviennent comme de l'argent en pleine poitrine, pourtant, il a raison. J'ai totalement échoué. Je ravale tout, alors que mon regard se fait plus dur. Je ne trouve rien à lui répondre, parce qu'il n'y a rien à redire. Je desserre mon empire sur ses poignets et il s'en libère sans difficulté aucune. Ses lèvres effleurent les miennes et j'ai bien du mal à me contrôler. Je ferme les yeux, essaie de gérer cette pulsion pour revenir plus détaché que jamais, et c'est là que je sens ses mains descendre jusqu'à mon bassin et l'attirer bien plus contre lui. Mes paupières s'ouvrent aussitôt alors que j'entends perceptiblement ses mots raisonner dans ma tête plusieurs fois. Un moment d'égarement et tout se précipite.
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Sujet: Re: Soudés, nous régnons. Divisés, nous périssons. Je veux y croire encore. [Livre II - Terminé] Lun 27 Oct - 22:21
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