The curse will come from the underground [Livre II - Terminé]
Sujet: The curse will come from the underground [Livre II - Terminé] Sam 14 Sep - 11:54
The curse will come from the underground
Il fallait que je me lève, vraiment. Je me forçai à ouvrir les yeux péniblement, réveillant autant mon esprit fracassé que mes multiples douleurs. Je devais vraiment le vouloir pour émerger de mon sommeil de plomb. Les effets des drogues qu’on m’avait administrées, avaient beau avoir déserté mes veines, j’allais mettre un moment à accuser leur présence dans mon organisme durant sept jours. Sept jours, bon sang. En dehors de ce presque coma artificiel qu’on m’avait imposé, il y avait aussi les transfusions sanguines que j’avais dû subir et puis les blessures en elles-mêmes. J’étais physiquement mal en point – il fallait être réaliste, je devais sûrement faire peur à voir. Un bon mois serait nécessaire pour que je retrouve un semblant de forme. Je ne pouvais me plaindre vraiment de mon état, je savais que j’avais frôlé de peu la mort. J’aurai pu pourrir dans mon sang si ce toubib lycanthrope ne m’avait pas soigné en urgence. Si je m’en sortais qu’avec quelques cicatrices, je pourrais m’estimer chanceux. Chaque respiration faisait tirailler les plaies qui jalonnaient ma cage thoracique, là où le tigre avait enfoncé ses griffes mais cette souffrance-là était plus supportable que celle qui me guetterait au moment où j’allais devoir me redresser. Plus j’allais l’appréhender, pire ça allait être alors je décidais de lentement me relever pour m’asseoir dans ce lit. Je m’appuyais essentiellement sur mon bras gauche mais ça n’empêchait pas à mon épaule droite qui avait été déchiquetée par les crocs de l’animal, de m’élancer atrocement. Je serrai la mâchoire alors que je parvins à atteindre la position souhaitée. Je déglutis difficilement une fois à ce stade. Je me sentais déjà éreinté, jamais reposé malgré cette semaine à me noyer dans mon inconscience. Je n’avais jamais subi de transfusion par le passé, était-ce une des conséquences ? J’avais du mal de réfléchir correctement, ma migraine de la veille revenait m’ennuyer. J’étais encore sacrément confus et relativement nauséeux.
Mais il fallait que je passe au-dessus de ça. Pas question que je pourrisse ici. On m’avait fait comprendre plus tôt, ce matin que Mary ne tenait pas à ce que je parte si vite. J’allais donc devoir prouver à toute cette bande de loups et surtout à la Lupa que j’allais mieux. Pour ça, il fallait que je me lève et que j’arrive à marcher. Ce qui n’était pas encore gagné. Je ne comptais pas rester captif de Wolfheaven. J’avais tant de choses à mettre en place, à organiser pour sauver la communauté, l’alliance et puis…. Puis, il y avait quelqu’un qui m’attendait depuis huit jours. A chaque fois que mes pensées s’aventuraient du côté de Rebecca, mon anxiété me coupait le souffle. Un milliard de questions supplémentaires s’abattirent sur ma carrure et je me sentais plier sous ce poids. Il fallait que je me force à bouger. Je glissai très prudemment sur le côté, laissant mes jambes sortirent des draps, mes pieds toucher le sol. Bon. Je respirai plusieurs goulées d’oxygène et attendis que ma nausée amplifiée par chaque mouvement s’apaise un peu avant de poser mon bras gauche sur le premier truc à ma portée. Fébrile ou pas, j’allais me mettre debout et marcher. Je respirai une dernière fois profondément avant de me hisser sur mes guiboles. Tous mes membres engourdis par l’absence de conscience durant sept jours, l’absence d’effort physique aussi, me paraissaient lourds alors que j’esquissais mon premier pas. Un vertige. Je m’agrippai à ma surface d’appui de la main gauche avec plus de force. Je refusai de m’avouer vaincu si rapidement et repris la marche en continuant à basculer d’un point d’appui à un autre pour atteindre la fenêtre la plus proche. Je mis un temps inimaginable pour y arriver alors qu’il n’y avait pas trois mètres à parcourir et défis mon état de mort vivant. C’était une victoire en soi. Je m’adossais au mur, une fois mon but atteint. J’étais tremblant, presque fiévreux. Ma tension devait frôler l’absurdité au vu du tournis qui ne me lâchait plus. J’ouvrai la vitre avant de me laisser glisser contre la paroi sur laquelle je m’étais accolé. La brise vint à ma rencontre et je la savourai assis au sol.
Je n’allais plus pouvoir voler pendant un moment. Cette simple constatation suffisait à me faire baisser les bras pour le moment. Il n’y avait rien de plus horrible qu’un oiseau en cage, bloqué dans un coin de mon être. Mais je savais que c’était un mal nécessaire à ma guérison. Je jetai un regard aux affaires posées sur une table proche du lit. Mon portable était déchargé et j’ignorais où se trouver mon paquet de cigarettes. J’aurais bien eu besoin de nicotine là. Tant pis. Pas sûr que les loups apprécient que je fume dans leurs locaux de toute façon. Je me passai une main sur le visage afin de retrouver un peu contenance. J’étais épuisé. Je ne me rappelai plus avoir été aussi physiquement brisé - peut-être après une bataille durant les Années Sanglantes. L’ironie, c’était que là je n’avais même pas pu livrer le combat. J’avais été directement mis à terre. Il n’y avait rien de plus honteux pour un leader. Je n’avais su protéger personne. Kate, Enola,… Je fermai les yeux et appréciai le vent. Cela me réconfortait – autant l’humain que l’animal.
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Sujet: Re: The curse will come from the underground [Livre II - Terminé] Dim 15 Sep - 15:11
Le 15 août dernier, Hayden s’en souviendra. Ce qui devait être une réunion pour parler s’était transformée en tentative de meurtre. Hayden avait hâte de savoir ce qu’il en était car non seulement on s’en était pris à sa Lupa mais aussi à son meilleur ami, Camille. Il était le chef des métamorphes et Hayden le respectait énormément, peut être autant qu’il respectait la Lupa qu’il n’appréciait pourtant pas vraiment. L’alliance semblait être la meilleure décision que leurs espèces ait prise et quelqu’un cherchait à la mettre à mal. Un traître parmi les loups. Hayden avait automatiquement apporté sa protection à sa Lupa, se jurant par la même qu’il vengerait les deux clans s’il trouvait le coupable. Pacifique mais bestial lorsqu'il ’e fallait, le loup ne se laissait pas faire. Ses principes de base comprenaient le respect de la hiérarchie, de ses frères et de ses cousins. Il les respecterait quoi qu’il en coûte.
Les huit derniers jours avaient donc été chargés entre Wolfheaven, la fac et les entrevues avec Mary. Hayden prenait des nouvelles de Camille qui avait été plongé dans le coma pour être soigné. Il comprenait parfaitement la manœuvre mais il était d’avis que son ami ne serait pas si compréhensif à son réveil. Ce dont il avait fait part à Mary avant que celle-ci ne l’assigne à la garde personnelle de Camille. Il fut réellement honoré par la confiance que lui faisait Mary et il lui assura lui être fidèle jusqu’à la mort. Ce sur quoi, il avait été autorisé à rendre visite à Camille. Cependant, on lui apprit qu’il devrait rester alité ici encore quelques jours.
« Excuses moi Mary, mais je crois vraiment qu’on devrait le laisser rentrer chez lui. Si tu le souhaites je veillerai personnellement à ce qu’il soit calme les jours qui viennent. Mais il a beaucoup de responsabilités et surement des personnes qui attendent de ses nouvelles. »
Il vit à quel point la Lupa était sceptique et elle restait sur sa position, Camille ne sortirait pas avant trois jours supplémentaires. Il n'en n'avait pas la force.
Pour toute réponse, Hayden avait baissé la tête et pris congé de la pièce pour se rendre dans la chambre de son ami. Il allait le retrouver et lui annoncer la bonne nouvelle. Enfin peut-être pas tout de suite. Peut-être qu’ils allaient un peu parler avant et établir des règles très strictes à appliquer après sa sortie dans quelques jours. Il tourna alors la poignée, doucement et fit basculer la porte de sa position fermée à celle ouverte. Silencieusement, à pas de loups, il pénétra les lieux avant de refermer derrière lui. Il s’approcha alors lentement de Camille et écouta attentivement sa respiration. Celle de quelqu’un de réveiller…
« Alors la Belle au bois dormant a fini sa sieste ? » demande-t-il amusé et un grand sourire sur les lèvres.
Hayden prit la chaise qui était à côté du petit bureau au fond de la pièce. La fenêtre était ouverte et laissait le vent caressé leurs peaux de ses courants plus doux les uns que les autres. Il laissa le temps à son ami de réaliser où il était et qui il était avant de reprendre la parole. Il avait l’air tellement fatigué. Il comprenait que Mary ait voulu le garder plus longtemps ici. Mais Hayden avait une idée pour le remettre sur pieds. Du moins il espérait que cela fonctionnerait. Pour le moment, il prit la carafe d’eau et en servit un verre à son ami.
« Tiens… tu veux de l’aide ? »
Ses pansements sur son torse comportaient encore quelques tâches de sang et son épaule était toujours bandée. Hayden se doutait que tout ça devait faire souffrir Camille, c'est pourquoi il proposait son aide, se demandant, si finalement, il n'allait pas le laisser ici...
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Sujet: Re: The curse will come from the underground [Livre II - Terminé] Jeu 19 Sep - 22:08
The curse will come from the underground
La brise me chatouillait les joues m’offrant de belles promesses de vol que j’allais devoir avorter dans les jours voir semaines à venir. Cette convalescence allait m’achever, en plus de tout le reste - la mutinerie, l’alliance en branle, les menaces de Krystel Raybrandt. Je fis le vide dans mon esprit comme je pus, les paupières closes, travaillant sur ma respiration durant quelques instants. Des pas m’alertèrent l’arrivée de quelqu’un. Le doc’ ? Sûrement. Il n’y avait eu que lui hier. A part Mary et lui, je n’avais vu personne ici de toute façon. Je ne bougeai pas le temps qu’il se manifeste. Il allait peut-être me râler dessus pour m’être levé et avoir atteint ce point mais j’en avais rien à foutre. En fait, je doutais que lui en ait également quelque chose à faire. Je commençais à devenir sincèrement maussade et ça ne faisait pas vingt-quatre heures que j’avais ouvert les yeux. Il fallait que je m’échappe d’ici dès que possible. Je ne pris pas la peine d’ouvrir mes prunelles quand l’individu que je croyais toujours être le toubib entra dans la pièce. De toute manière même si ce n’était pas lui et qu’on cherchait à me nuire, je n’aurai rien pu faire dans mon état. Fataliste ? Presque suicidaire ? Réaliste. J’étais techniquement surveillé mais si Mary semblait toujours ne voir la trahison que du côté des métamorphes, elle oubliait que des traîtres avaient aussi infiltré ses rangs. Avec amertume, j’attendis que le médecin fasse l’une ou l’autre réflexion mais ce n’était pas sa voix qui me tira de ma rêverie. Hayden ? J’ouvris mon champ visuel brusquement pour le jauger. Enfin un visage amical ici, l’un des seuls. Je me redressai un peu alors qu’il allait chercher une chaise. Je lui répondis en grimaçant. « Plutôt longue la sieste quand même… » Sept jours, bon sang.
La présence du lycan me réconforta sommairement au milieu de mon chaos interne et j’acceptai d’une main légèrement peu assurée le verre. « Ça ira, merci. » Ma situation était déjà assez humiliante comme ça. Je réceptionnai le récipient de ma paume gauche bien entendu. Mon bras droit restait sagement figé. Dès que je remuai un chouia, j’avais des élancements horribles dans l’épaule donc. Je bus une longue gorgée du liquide et plantai ensuite mes yeux dans ceux de mon ami. Je rassemblai péniblement mes mots dans ma tête avant de m’exprimer très doucement. « Ça fait plaisir de croiser quelqu’un qui n’essaie pas de me clouer à mon lit. » Entre le docteur et la Lupa, j’avais été servi. Vu que j’avais l’opportunité de discuter avec quelqu’un de confiance, j’en profitai pour grappiller son opinion voir ses informations sur la situation. A moins qu’on lui ait demandé de garder le silence, ami ou pas, il ne pouvait pas outre passé le jugement de ses chefs. Vive la meute et ses codes. Néanmoins, ça valait le coup d’essayer. J’articulai d’une voix toujours basse et enraillée. « Tu as eu des nouvelles d’autres changeurs ? Kate ? » Elle avait disparu de mon champ de vision et il la connaissait bien. Je craignais tous les scénarios possibles pour elle alors peut-être qu'à tout hasard... J’ajoutai très calmement en guise d’explication, en désignant la table de chevet où mes affaires reposaient. « Je n’ai pas encore réussi à joindre qui que ce soit. Mon portable est déchargé. » Je pris quelques profondes inspirations avant de lui demander dans la foulée. « Il paraît que vous avez réussi à capturer l’un des traîtres ? » Je bu une autre gorgée. « T’as des informations là-dessus ? » J’étais tellement stressé d’être mis dans l’ignorance et traité comme un débile par tout le monde - Mary en premier, que je devais m'arrêter là avant de le harceler malgré ma fatigue. Après une semaine à être inconscient, j’avais dû rater des moments importants et peut-être que j’aurais pu mieux sauver que ça la situation. Là, tout avait été décidé dans mon dos. Je soupçonnai même la Lupa d’avoir fait en sorte que je sois assez K.O. pour ne pas participer aux décisions. D’ailleurs, je savais qu’ils ne communiqueraient rien de leur enquête. J’allai devoir mener la mienne de mon côté. Jolie la collaboration. Bon, ils m’avaient soigné. Je leur devais un minimum de reconnaissance, j’aurais pu y laisser ma vie après tout sans eux. Je soupirai lourdement avant de finir d’une traite mon breuvage.
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Sujet: Re: The curse will come from the underground [Livre II - Terminé] Dim 29 Sep - 19:24
Hayden se doutait que le temps devait sembler long pour Camille depuis ces derniers jours, cependant c’était nécessaire pour qu’il se remette de son attaque. Il était vraiment amoché, et pendant qu’Hayden avait contribué à la protection de la Lupa de la Meute, il avait perdu son meilleur ami de vue et ça l’avait angoissé. Entre famille et amitié, le choix est parfois bien difficile, c’est pourquoi il avait accepté sans hésité à faire partie de la garde de Camille. Ce serait donc avec cette nouvelle des plus importantes qu’il viendrait essayer de mettre un peu de baume au cœur de son métamorphe préféré. Avec joie, il constata que la belle au bois dormant était réveillée alors qu’il pénétré le pas de la porte. Il prit alors de quoi s’assoir près de la fenêtre et donc de Camille avant d’ajouter quoi que ce soit et surtout de répondre à son ami.
« C’était nécessaire Camille. Te connaissant tu serais parti directement après la bataille à moitié mort certes, mais en pleine action pour la revanche. Tu es à Wolf comme chez toi. »
Hayden lui tendit alors le verre d’eau après le lui avoir proposé ainsi que de l’aide pour boire. Il voyait à quel point son ami était abaissé de par sa blessure et venait de constater l’erreur qu’il avait faite en proposant son aide. La fierté n’existait pas que chez les lycans après tout c’était logique.
« A quoi bon sinon retarder ‘inévitable. Tu es assez grand à mon sens pour savoir ce qui est bon pour toi ou non. T’endormir a été nécessaire pour accélérer la guérison et même avec ça cela n’a pas été assez, mais après, les cartes sont entre tes mains. Cependant, ne te crois pas si sortit d’affaires que ça. »
Il lui adressa l’un de ses sourires rassurant. Il sous entendait juste la nouvelle qu’il allait lui apprendre, mais Camille enchaîna sur toute une série de questions qui l’épuisait plus qu’autre chose. Hayden n’était pas fourbe. D’une main calme qu’il posa sur l’épaule de son ami il le calma alors comme il put.
« Shh doucement Camille, on va parler, mais pas si vite. Te mets pas dans de tels états. Oui j’ai eu des nouvelles de Kate. De ce que je sais, elle va bien. «
Il se leva alors à nouveau et partit prendre son téléphone portable dans la poche de son manteau qu’il avait laissé à l’entrée de la pièce sur le porte-manteau avant de revenir prendre place devant son ami ; il comprenait ses inquiétudes mais il ne pouvait pas la laisser se surmenait, les choses devaient donc être mises au point dès à présent, avant que Camille ne lui fasse une surchauffe de la machine centrale.
« Ecoute. Suite à l’attaque, Mary m’a demandé de faire partie de ta garde rapprochée. Je suis donc chargé de prendre soin de toi mon petit, tu vas donc devoir me supporter bien plus souvent que d’habitude. Dans ces conditions il est hors de question que tu bouges sans me prévenir, sinon je vais être obligé de faire de la garde rapprochée et ce ne sera agréable ni pour toi ni pour moi. Alors je te demanderai d’être raisonnable ; Est-ce que c’est possible ? »
Son regard se fit sans appel. Camille n’avait pas le choix. S’il disait non, Hayden ne lui donnerait pas ce qu’il voulait, et si plus tard il n’agissait pas tel que le deal qu’ils avaient passé le mentionnait, Hayden sévirait et s’en trouverait à prendre des mesures plus draconiennes. Une alliance était en jeu de même que de nombreuses vies.
« Je te laisse appeler qui tu veux avec mon téléphone à la seule condition que tu me promettes de ne pas te surmener et que je reste dans la pièce. Pas folle la guêpe. Pour le reste de tes questions on verra ça plus tard. »
Une nouvelle fois, Camille n’avait pas le choix. Ils étaient amis et c’était pour ça qu’Hayden était ferme et sans appel. Maintenant son ami pouvait refusé, mais ce serait quelqu’un d’autre qui aurait sa vie entre les mains et c’était pas sûr qu’il soit aussi gentil qu’Hayden.
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Sujet: Re: The curse will come from the underground [Livre II - Terminé] Ven 11 Oct - 0:12
The curse will come from the underground
Nécessaire ? Je n’aime pas ce terme. C’est celui qu’on emploie pour justifier les actes les plus insensés, parfois même inexcusables. C’est le mot qu’on choisit pour se cacher en somme, pour ne pas assumer les conséquences. Tout est relatif de toute manière. Ils m’ont drogué sept jours et le réveil a été difficile. Trop difficile. Mon corps est ankylosé, il accuse une semaine d’absence psychique. Mon esprit est d’ailleurs fragmenté, je peine à rassembler mes souvenirs et à retenir ma concentration. Nécessaire ? Je ne crois pas. C’est une solution de facilité pour eux peut-être. Je ne suis pas suicidaire et je sais très bien au fond de moi qui a ordonné ça. Elle le voit sans doute comme un gage de bonne volonté, certes mais j’y vois surtout un manque de confiance flagrant. Je ne suis plus le gamin qu’elle a rencontré au début des Années Sanglantes. Elle aurait pu… Ils auraient pu juste me rabibocher sans forcément abuser. Mon organisme est complétement déréglé par ce presque-coma forcé. Je suis éreinté, ailleurs, fébrile. Ma convalescence va être rallongée à cause de leurs méthodes. J’ose me plaindre ? Intérieurement, oui. Je n’oserais pourtant pas l’exprimer à voix haute. Ils m’ont sauvé la vie et je ne veux qu’ils prennent mon désaccord pour de l’ingratitude. Vu qu’apparemment, c’est ce que nous sommes d’après Isadora. Je suis à Wolf comme chez moi ? Non. Un endroit où on vire les miens à cause d’une trahison qui n’est en aucun cas orchestrée par les nôtres… Je ferme les yeux à nouveau pour me calmer. J’ai tellement de rage en moi, elle est dirigée contre la situation, parfois les loups, parfois les métamorphes mais surtout contre moi. Je hausse ma seule épaule valide en guise de réponse. Il n’y a rien à ajouter. Hayden est attaché à sa meute, son jugement est faussé parce qu’il y vit en son sein. Je n’ai pas la force d’ouvrir un débat.
Son discours protecteur lui ressemble bien et me donne envie de sourire mais c’est peine perdue. Mes joues sont trop crispées pour parvenir à esquisser un rictus même léger. « T’es de mèche avec le toubib, c’est ça ? Je ne vais pas me mettre à courir en direction de la forêt comme un taré si c’est que vous croyez tous. » Il faut croire que mon état a été très alarmant aux vues des réactions de mon ami. Je ne réalise pas vraiment ce qu’il m’est arrivé entre mon moment d’absence et ce réveil incongru. Après, Hayden est du genre à se montrer excessif parfois donc. Sa main se plaçant – heureusement pour moi, sur la bonne épaule a le don de me rendre aussi mal à l’aise que confus. Je ne veux pas l’inquiéter outre mesure. Je ne me rends pas compte de ma façon de m’exprimer, si je me montre trop insistant ou pas. Mais bordel, ça fait sept jours que personne n’a de mes nouvelles et je ne sais pas comment ils vont. Kate… Enola… Elecktra… Alan… Rebecca… Mon dieu, Rebecca. Dès que j’y pense, la boule dans ma gorge s’amplifie. Le loup trouve le moyen de m’apaiser néanmoins en m’expliquant que mon amie s’en est tirée – et donc par extension mon ou ma filleul(e) également. Je fixe mon regard dans le sien l’espace d’une seconde avant de me détendre sommairement en soupirant de soulagement.
A la suite, ce n’est plus un de mes meilleurs amis qui s’exprime mais bien le membre de la meute ce qui me fit froncer légèrement les sourcils. Wolfheaven est oppressant et ce qu’il dit appuie ce sentiment dérangeant. Je me sens comme un oiseau en cage ici. Et chaque heure est un nouveau barreau. C’est à peine supportable pour moi de me sentir aussi captif. Je pose une paume doucement sur mes côtes l’un des endroits où mes plaies tiraillent un peu trop et j’ajoute d’une voix extrêmement rauque. « Raisonnable, je le suis toujours, oui. Je ne suis pas quelqu’un d’imprudent enfin Hayden ! Pourquoi vous vous mettez tous en tête que je vais jouer l’ado et faire le mur ? » En colère ? Pas vraiment. Juste agacé et relativement sur les nerfs d’être pris pour un gosse. Il me propose très vite son portable mais avant que je puisse ouvrir la bouche, il m’annonce qu’il reste dans la pièce. Ma mine s’assombrit nettement quand je comprends qu’il ne me laisse pas le choix. Autant dire que pour quelqu’un d’aussi indépendant que moi, se faire chaperonner de manière aussi ridicule est juste invivable. Avec beaucoup de sang froid, je réussis à articuler « Merci, j'apprécie ton aide. » En attendant qu’il me tende le portable, je tente de me relever pour aller chercher le mien afin de prendre ma carte. Inutile de préciser que ma mémoire étant défaillante, j’aurai besoin de mon répertoire numérique. Avant de me mettre à bouger, je réplique d’une intonation plus ferme. « Laisse-moi faire ok ? Il faut que je me réhabitue à marcher et à bouger. Et s’il te plaît, fais-moi confiance un peu. T’es le dernier ici qui peut douter de moi, tu me connais ! Je ne vais pas faire de conneries et je ne joue pas avec ma santé. » Je me relève doucement en me soutenant contre le mur proche. Cette fois-ci, je refuse d’osciller d’un point d’appui à un autre, tout ça est déjà trop humiliant comme ça. Je mets plusieurs minutes pour parvenir à atteindre mon lit mais j’y arrive. Instinctivement, j’ai enroulé mon bras gauche autour de ma cage thoracique abimée. Ma démarche est gauche, vacillante, elle tue toute mon énergie mobilisée mais j’arrive à mon but.
J’essuie la sueur de mon front d’un revers de main en m’asseyant sur mon matelas avant de m’emparer de mon téléphone sur la table de chevet puis de l’ouvrir d’une seule main. Un peu hésitant au début, je finis par ajouter très posément. « Ça te dérangerait vraiment de… sortir pendant que je passe mes coups de fil ? » Je me vois mal parler à Rebecca devant lui. C’est déjà tellement compliqué et émotionnellement… dur pour avoir sa présence dans la pièce en plus à gérer. Je suis du genre pudique et réservé. Etaler mes sentiments me fait flipper et je déteste ça. Toute cette histoire me fiche assez de coups dans mon estime et dans ma fierté alors… « Je te promets de pas sortir d’ici, ni même de remuer. De toute manière, tu l’as bien vu. Je suis incapable de courir. Comment veux-tu que je te file sous le nez ? » Je continue ma plaidoirie parce que je trouve ça incroyablement débile qu’il reste là alors que je dois rassurer ma copine… J’ignore comment d’ailleurs. Un problème à la fois, Fontayn. « Ce ne sera pas long de toute façon. » Je remonte mes yeux jusqu’aux siens pour qu’il y lise ma sincérité. Il sait que je promets rarement et vais toujours au bout de mes engagements. Je ne mens jamais. S’il reste, ce sera clairement pour des motifs irrationnels contre lesquels, je ne peux lutter.
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Sujet: Re: The curse will come from the underground [Livre II - Terminé] Mer 23 Oct - 13:01
Hayden observait Camille et comprenait très bien que ce dernier ne se sentait pas comme chez lui. Il se demandait même s’il ne prenait pas leurs agissements comme un désir de contrôle voir un contrôle pour vérifier des accusations. D’un côté, Hayden n’aurait su démentir tout simplement parce que les loups, la Meute, aiment contrôler les choses et savoir que les problèmes ne viennent pas de leur côté. Seulement, cette fois-ci, il en est tout autre. Cette fois ci, il sait que la Meute est impliquée et bien plus qu’elle ne veut bien le montrer aux autres. C’est tellement facile de faire passer le peuple métas pour le grand méchant de l’histoire, eux qui sont plus faibles et qui nécessitent plus de protection. Hayden était persuadé que si on leur laisser plus de marge de manœuvre, Camille pourrait devenir un dirigeant courageux et vaillant, non pas qu’il ne l’était pas, mais pas assez pour être pleinement respecté des loups.
« Camille…. Ce n’est pas ce que nous croyions, mais tu sembles ne pas comprendre que tu as failli mourir et que tes blessures étaient graves. Tu ne sembles pas comprendre qu’on veut prendre soin de toi parce que tu es un chef qui vient de se faire trahir. Camille réveille-toi un peu plutôt que de rester dans ta coquille à faire le caliméro de service. TOUS les loups ne sont pas tes ennemis avec un plan démoniaque dans la tête. »
Secouer Camille n’a jamais fonctionné mais c’est plus fort qu’Hayden. Quand il le voit agir ainsi à essayer de se protéger, il a envie de le prendre par les épaules et de le secouer comme un prunier et lui montrer que lui par exemple était son ami rien de plus rien de moins et qu’il fallait qu’il commence à voir la réalité en face. Arrêté de diaboliser son prochain, et les loups serait déjà un bon premier pas.
« Camille on ne te prend pas comme un enfant mais comme quelqu’un qui se sent mal ici. Mais si tu voyais les choses comme elles sont et pas comme tu les perçois. Si on te garde ici c’est qu’on sait que quelqu’un veut ta peau dehors et tant qu’on n’aura pas trouvé qui c’est tu seras sous surveillance. C’est pour ton bien. Il en va de même pour Mary tu sais. »
Mais Hayden le comprend et il compatit. Il lui propose son téléphone portable puisque Camille veut joindre un proche et c’est normal. Mais il souhaite rester dans la pièce. A priori ce geste est ridicule parce que le loup connaît le corbeau. Il sait qu’il ne fera rien d’insensé. Seulement il s’inquiétait. Il savait que le caractère de Camille pouvait le desservir plus qu’autre chose. Il avait tendance à se replier sur lui-même et à diaboliser tout ce qui l’entourait, au point de maudire même les gens qu’il aime le plus s’il le faut.
Le loup veut juste aider celui qu’il considère comme son meilleur ami, au point de trop le materné. Il veut le soutenir quand il tombe, apaiser ses souffrance lorsqu’il a mal et surveiller qu’il ne s’étouffe pas dans son oreiller. C’est trop. Il le sait et pourtant. Camille est obligé de lui demander presque pitié pour qu’il fasse quelque chose que lui-même trouve évident.
« Okay Camille, je sors, c’est normal tu as besoin de ton intimité, mais dès que tu veux que je revienne tu hurles ou tu trouves un moyen de me prévenir. Je ne peux pas te dire de me biper. Mais s’il te plaît par tous les Dieux, laisse toi aider par les autres et par moi ! T’as failli mourir et il est ABSOLUMENT hors de question que ça recommence. D’accord ? »
Une pause et il sort de la pièce. Il s’adosse à la porte et attend le signal de Camille, afin de pouvoir le rejoindre à nouveau et lui expliquer la suite des événements. Le métamorphe est trop tendu ce n’est pas bon ni pour sa santé ni pour sa sécurité. Il va falloir y remédier.
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Sujet: Re: The curse will come from the underground [Livre II - Terminé] Ven 1 Nov - 20:49
The curse will come from the underground
Plus Hayden parle, plus je suis agacé. Il ne voit décidemment que son point de vue. Il me reproche de faire ça mais lui fait exactement pareil avec moi. J’attendais de lui un peu plus de considération. Il fait comme tous les membres de son espèce, il interprète et déforme mes propos. Caliméro ? Je ne sais pas si il réalise dans quel état je suis là, c’est à peine si je parviens à formuler trois phrases cohérentes d’affilé dans mon esprit. Je ne dois peut-être pas m’apitoyer mais qu’il me laisse le temps de réellement émerger avant de se montrer aussi insensible avec moi. Je n’ai pas besoin qu’on me fasse la morale. Et à quel moment ai-je supposé que les loups étaient des ennemis ? C’est quoi leur paranoïa générale à ce propos ? Je ferme les paupières et inspire pour me calmer. J’ai les émotions en vrac, mes sens complétement chamboulés et une fatigue nerveuse impressionnante. Je ressens le besoin oppressant d’être seul, d’être tranquille pour faire le point, réfléchir, retrouver des raisonnements qui tiennent la route. Je ne sais pas ce qu’il se passe dans le crâne de mon ami, pourquoi il me fait encore plus ressentir comme un étranger ici mais je n’ai pas la force de le deviner alors j’articule très posément. « A quel moment ai-je parlé d’ennemis ? Je suis très reconnaissant envers TA meute de m’avoir soigné et sauver la vie. Je ne suis pas ingrat à ce point. Tu n’as pas compris où je voulais en venir. Je sais pourquoi vous faites ça, ce n’est pas ça qui me met mal à l’aise. C’est le fait qu’on me juge assez con pour sortir d’ici de mon plein gré. De plus, tu m’excuseras mais je n’aime juste pas qu’on prenne des décisions pour moi. Je suis un adulte, Hayden, un adulte LIBRE. Je n’ai pas besoin de recevoir d’ordres, c’est tout ce que je veux t’expliquer. Je suis responsable et majeur, merci. » J’abandonne très vite cette lutte-là et lui adresse un petit signe de la tête en guise de remerciement quand il me tend son portable.
Je crois encore qu’il va rester planter là à me regarder alors que je contacte mon meilleur ami et ma copine mais heureusement pour mes nerfs, il obtempère face à ma requête et je relâche un peu la tension qui noue mes muscles quand il quitte la pièce. Je ne lis pas ma pile astronomique de messages et d’appels manqués. Je compose directement les numéros désirés. Les deux discussions sont émotionnellement éprouvantes. La panique que je cueille dans les voix de chacun amplifie ma propre incompétence et ma culpabilité. Si avec Alan, faire face à mon incapacité à sauver Kate me pèse, c’est le secret et l’attente morbide que Rebecca subit qui me brisent définitivement. Elle a été morte d’inquiétude. Qu’est-ce qu’elle a fait quand elle ne m’a pas vu revenir ? Qu’est-ce qu’elle a pensé ? Je n’ose pas me mettre à sa place. Les tremblements de ses intonations ont suffi pour que j’en aie un aperçu. Elle me manque et je ne suis vraiment pas rassuré à l’idée de la laisser mariner encore toute seule dans son coin quelques jours. En raccrochant au second de coup de fil, je suis officiellement épuisé et troublé par tous ces événements ainsi que mon réveil. Je retire pesamment ma carte du téléphone pour la replacer dans le mien avant de m’asseoir un peu plus confortablement dans mon lit. Je prends quelques secondes pour juste respirer et retrouver un peu de mon calme avant d’interpeller mon garde à l’extérieur en élevant un peu ma voix enraillée. J’attends qu’il me rejoigne et lui rend son portable. « Merci. Et désolé si je t’ai semblé rude. Je suis complétement déphasé par tout ce qu’il s’est passé… Ça me tue de devoir rester ici et de ne pas pouvoir agir contre tout ça. » Je soupire lourdement en déviant mon regard vers la vitre toujours ouverte. « J’ignore ce qu’il va advenir de… » L’alliance, des métamorphes. Je me force à nouveau à fermer les yeux pour essayer de m’apaiser avant de revenir planter mes yeux dans ceux du loup. « Parlons d’autre chose. Raconte-moi plutôt ce qu’il t’est arrivé ces derniers jours, ce que j’ai loupé cette semaine. » Je tente d’esquisser un sourire qui ressemble davantage à une grimace difforme qu’à autre chose. Je ne peux pas faire mieux pour le moment, j’espère qu’il sera compréhensif.
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Sujet: Re: The curse will come from the underground [Livre II - Terminé] Dim 17 Nov - 9:04
La fierté des loups les aveugle parfois trop et clairement, à cet instant précis, Hayden semblait aveuglé par l’unique but de la présence de Camille en ces lieux : sa protection ; finalement le reste n’était qu’accessoire et il voulait que son ami le comprenne. Pourquoi ? Bonne question. Son instinct de loup peut être ? Quoi qu’il en soit, Camille lui, s’agaçait et la tension montait dans la pièce. Ce qui n’était pas spécialement bon. Hayden ne se rendait pas compte à quel point il était lui-même tendu par la situation car pour lui il était inconcevable devoir son ami dans cet état à cause des siens. Et pourtant, tout tendait à ce que la configuration des choses donne cette impitoyable concordance.
« Camille, je sais bien tout ça… Pour être honnête, je ne le sais que trop, mais je ne suis même pas sûr que tu sois en sécurité à Wolf. Et que tu le veuilles ou non je ne te lâcherai pas d’une grappe parce que tu es mon ami que je tiens à ta survie et que je sais que certains loups n’aiment tout simplement pas les métas. Et t’as beau être un adulte libre tu ne me diras pas, non tu ne me convaincras pas que tu es en mesure de te battre contre un loup dans ton état… »
Honnête ? Peut-être trop, mais il voulait que Camille comprenne qu’il ne faisait pas ça de gaité de cœur. Tout simplement parce que ça ne lui plaisait pas de jouer les nounous pour un ami, en revanche, à l’heure actuelle c’était nécessaire s’il voulait pouvoir avoir encore l’occasion de parler avec lui dans quelques semaines et voir plus longtemps encore après.
Puis finalement il coupe court à la discussion en abdiquant face à la requête du métamorphe. Il lui donne son téléphone et va attendre derrière la porte. Le garde se demande ce qu’il passe et Hayden se contente de lui adresser un signe de tête qui signifiait que tout allait bien. Pendant, qu’il faisait le pied de grue, sans même essayer de chercher à entendre la conversation de son ami, Hayden essayé de mettre un plan au point pour en apprendre davantage. Aller voir Hayden Valentine semblait une bonne option. Il était bien placé et aurait surement plus d’information que la plupart des loups qui traînaient ici.
Lorsqu’il eut le signal il refit surface dans la chambre. Le visage de Camille semblait plus détendu mais aussi plus las. Son estomac se tordit sous l’émotion car il n’aimait pas le voir comme ça, mais il savait aussi que le métamorphe avait tendance à garder tout pour lui et se replier sur lui-même lorsque ça n’allait pas. C’était quelque part d’un frustrant.
« On va sauver l’alliance, Camille… je te le promets… on fera tout pour » dit-il alors avec un ton ferme et décidé. « On va retrouver ces putains de traîtres dans n’importe quel camp soient-ils, on va leur faire payer et on va ressouder notre alliance pour le bien commun. Mais pour ça, faut que tu te rétablisses et ça implique de rester au calme et de te laisser soigner. »
Puis Camille lui demande de changer de sujet. La vérité c’est qu’il n’a pas fait grand-chose cette semaine, si ce n’est essayer de trouver des réponses. Mais pour lui, il va trouver autre chose.
« J’ai mis une magnifique plante dans mon lit qui me colle un peu trop à présent. Je crois qu’elle n’a pas compris les termes du contrat. C’est frustrant. Je suis toujours honnête et prudent mais je me suis fait avoir comme un bleu ! Tu peux te moquer ! » il finit avec un large sourire, à la fois moqueur et rassurant.
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Sujet: Re: The curse will come from the underground [Livre II - Terminé] Mar 19 Nov - 23:51
The curse will come from the underground
Mais qui a parlé de se battre avec un loup ? J’ai envie de lui rire au nez mais mon bon sens me retient à temps et je me contente de simplement soupirer pour évacuer ma nervosité. Il faut que je laisse tomber, on ne se comprend pas et à vrai dire, je n’ai pas envie de faire des efforts dans l’immédiat pour remédier à ce problème. J’ai juste besoin de rassurer les seules personnes qui me sont chères. Heureusement, il obtempère à ma requête et à son retour, je suis bien plus calme quoique légèrement abattu. Mes mots le laissent légèrement transparaître et mon attitude finalement fait le reste car il tente de me remonter le moral. Je lui souris faiblement en retour bien que la fin de sa petite tirade me donne envie de me jeter par la fenêtre immédiatement. J’ai déjà assez d’Alan pour jouer le rôle du paternel moraliste pour qu’il s’ajoute à cette liste. Je suis usé et je décide de ne pas relever. Il dit ça pour mon bien, parce qu’il tient à moi. « Une chose à la fois, en effet. » Je ne partage pas spécialement son optimisme sur le futur de cette alliance mais j’espère silencieusement qu’il dit vrai. Pour le bien de mes nerfs, il saisit ma diversion et atterrit sur un sujet pour le moins léger - enfin, à mon sens du moins. Mon rictus s’élargit un peu plus malgré moi. Nous étions tous les deux de vrais connards, à attirer dans notre lit des nanas aussi peu scrupuleuses que nous. Si je me limitais avant d’ordinaire à ce type d’aventures les soirs de pleine lune, il m’était néanmoins arrivé quelques autres écarts en d’autres temps que je ne pouvais pas justifier avec ma nature. Mais c’est du passé depuis que Rebecca est… là. Je n’en ai parlé à personne encore et ne compte pas le mentionner pour l’instant. Je ne suis clairement pas en état de confier ça à Hayden, encore moins quand des oreilles lupines traînaient dans le coin.
Je fis courir mes doigts machinalement sur mon portable toujours éteint en levant les yeux au ciel face à sa déclaration pour rigoler et détendre l’atmosphère. « Bravo, bravo ! » avant de hocher de la tête d’un air entendu. « Bah, ça devait bien arriver un jour. Tu t’es fait à voir dans quel sens ? Elle s’est attachée ? Ou l’inverse ? » Voilà pourquoi j’ai toujours essayé d’emmener mes conquêtes chez elles – histoire de jouer le connard jusqu’au bout. Et même dans l’autre cas, je ne leur donne jamais mon numéro de portable. Enfin… donnais, donnais jamais. Qu’est-ce qu’il penserait du fait que je suis en couple ? Moi qui me vantais comme lui de ne pas rechercher de relation stable ? Je ne veux pas le savoir. « Si tu ne veux pas continuer, t’as intérêt à très vite lui expliquer. Plus tu vas attendre, pire ça va être. » Voilà que je joue le Don Juan des bas étages et le conseiller d'infortune, mal avisé. Je n’ai pas l’esprit très clair alors je ne réfléchis plus vraiment avant de parler. Pourvu qu’il ne prenne pas pour argent comptant tout ce qu’il sort de ma bouche. Il risque de se planter en beauté sinon avec le confus que je suis. « En même temps, tu peux pas te douter de ce qu’elle pense et recherche. Ça fait parti du jeu. » Je songe à Becky malgré moi et à notre première nuit. Cette histoire est tellement délirante. Je ravale un léger sourire et embraie. « J’espère que c’est pas une louve, sinon, t’es un peu fichu. » Impossible de la semer dans son cas. Je pense alors à Sarah et notre dérapage. J’ai vraiment l’air de faire des conneries quand je vais mal. Ça, non plus, je ne lui ai pas dit. Il sait qu’à la base, je ne touche pas à la meute pour des raisons évidentes d’entente et de rôle à jouer. « Au moins, un de nous deux s’est amusé durant cette semaine. » Je ne dis pas ça pour l’embêter, juste pour… rire à vrai dire. Mais mon amertume est peut-être encore trop présente.
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Sujet: Re: The curse will come from the underground [Livre II - Terminé] Dim 1 Déc - 17:45
Hayden en a assez de voir le pessimisme de son ami. Pour lui cet état d’esprit n’aidera personne, absolument personne à avancer et bien au contraire. Ça aide surtout à s’enfermer dans le passé, celui qui nous a conduits à la dégringolade, à manquer de confiance. Mais Camille est assez grand, il sait mieux que quiconque comment s’autogérer et Hayden ne peut que se contenter de donner un peu de son optimisme, de lui montrer que tout n’est pas perdu. Tout peut changer. Puis il finit par ne plus vouloir relever quoi que ce soit du pessimisme de son ami et changea de sujet comme il le souhaitait. C’était un moyen détourner de fuir, fuir ses responsabilités et la réalité. Du moins, c’était ainsi que le percevait Hayden. Et peut-être n’était-il pas si loin de la réalité. Il commençait à plutôt bien connaître Camille et reconnaissait à présent ce genre de comportement.
« Non non pas dans ce sens-là, elle me COLLE. C’est une de mes étudiantes. OHHH erreur ! Mais j’ai fait le con ce soir-là, j’en avais un peu trop dans le sang si tu vois ce que je veux dire, parce qu’habituellement c’est un point sérieux de mon règlement : pas d’étudiante. »
C’était un point indéniable, il l’avait même vérifié. Autant dire qu’il n’avait pas besoin de la moindre leçon néanmoins Camille le ferait surement, tout comme il était en train de lui faire comprendre qu’avec son comportement tout cela était inévitable. Hayden haussa les épaules finalement.
« C’est pas une louve mais j’aurais peut-être préféré. Enfin bon je vais peut-être te laisser te reposer, non ? »
Il se leva alors, servit un nouveau verre d’eau à son ami puis se dirigea vers la porte. Il n’aimait pas partir sur cette note, mais il avait des choses à faire et, visiblement, Camille avait besoin de se calmer autant que de réfléchir.
« Je viendrai le jour de ta sortie, c’est-à-dire incessamment sous peu. Puis je te promets une soirée binouzes et jolies filles dans un bar de notre chère Edimbourg ! »
Il avait l’impression que tous les deux auraient besoin de décompresser et d’ici peu de temps, surtout avec tout ce qui était en train de se passer. Hayden n’était pas du genre à sous-estimer les événements mais il ne voulait pas non plus ne vivre que pour les problèmes, c’est pourquoi, même en temps de guerre il n’hésitait pas à aller boire un coup et se faire plaisir en assouvissant ses désirs charnels. Son loup s’exprimait peut être d’autant plus dans sa bestialité et sa soif de sexe lorsque les temps allaient mal. Comme un système d’autodéfense.
« Aller, repose toi, réfléchis à tout ça et bientôt tu seras sur pieds et dehors à t’occuper des tiens. »
Cette dernière phrase sonnait comme une promesse d’espoir. Quelque part, Hayden savait que ça ne plairait pas vraiment à son ami. Quelque part, il savait aussi que c’était un moyen comme un autre de donner un peu de positivisme quand tout va mal. Il prit alors la porte et laissa Camille seul avec lui-même.
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Sujet: Re: The curse will come from the underground [Livre II - Terminé]
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The curse will come from the underground [Livre II - Terminé]