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Est-ce que vous aimez les Vampires ? [Livre 1 - Terminé]
MessageSujet: Est-ce que vous aimez les Vampires ? [Livre 1 - Terminé]   Est-ce que vous aimez les Vampires ? [Livre 1 - Terminé] EmptyDim 13 Mai - 5:10

17 h 00 – L’heure où tous les travailleurs rentraient chez eux. Le centre-ville de Glasgow se vidait alors que les quartiers du West End et de l’East End se remplissaient à vue d’œil. Certes, pourquoi se presser de rentrer chez vous ? Pourquoi alors que vous étiez une jeune fille de 16 ans un peu trop active pour aller se vautrer déjà dans un canapé ? Oui, notre chère Ji Chang se retrouvait devant ce gigantesque Subway actuellement. Sa meilleure amie, Mary Spencer, l’accompagnait comme l’habitude des jeunes demoiselles l’entendait. Elles ne pouvaient tout simplement pas se séparer ses deux là. Ayant pris le métro dès la sortie des cours, elles furent encore habillées de leur uniforme scolaire. Oh ! Mais si Ji était rentrée, sa mère l’aurait forcé à faire ses devoirs. Non mais, cela ne l’intéressait nullement. Elle transportait donc son sac partout dès lors. Ah, mais quelle impatiente celle-là. Pourtant, sa belle demeure n’était pas si lointaine de l’école à pied.

- On prend comme d’habitude ?

- Oui !

Répondit Mary dans un sourire. À chacune de ses venues près du comptoir, Ji tâchait toujours de repérer les apéritifs pour Vampires si vous me permettez l’expression. Il était trop tôt pour en voir l’un de ces gens malheureusement. Sa mère l’appellerait si notre petite rebelle tardait à rentrer à la maison. Oui mais, on était vendredi. Ce n’était pas juste. Elle espérait que le 31 octobre, à l’Halloween, elle la laisserait errer plus longtemps dans les rues. Ce sera le parfait moment pour tenter de voir un Vampire. Un regard ailleurs, elle était un peu rêveuse subitement, Ji revint vers l’avant suivant un coup de coude de Mary. Son air ne semblait pas agréable alors. C’était elle qui devait payer non ? Mary le fit la fois précédente. Un peu déstabilisée, elle sortie quelques livres de son porte-monnaie et nos deux amies allèrent s’asseoir à une table pour quatre au centre, mais donnant sur les fenêtres extérieures. Elles défirent les emballages. Ji enleva l’élastique retenant sa longue chevelure de jais si douce au touché pour le mettre à son poignet droit.

- Tu crois qu’on verra un Vampire cette fois ?

- Je ne sais pas. Il est encore un peu tôt Ji. C’est vrai, le soleil se couche de plus en plus tôt, mais bon …

Haussant les épaules un peu agacée par le peu d'entrain de son amie, Ji sourie tout de même et s’exclama en rigolant à son amie. Cette dernière avait soupiré. Sa meilleure amie voulait absolument voir un Vampire. Lui parler, lui poser des questions sur sa vie, comment il vivrait la nuit et non le jour. Apparemment, le premier mai, elle ne fut pas assez proche à son goût : 15 mètres de la reine fut trop loin encore. Un soupir munie d’un sourire et du petit hochement négatif de tête caractéristique de Mary, on savait qu’elle se fichait un peu de l’obsession de son amie. Ils lui faisaient un peu peur en fait. Oui, Mary était une jeune fille ayant facilement calme. Elle suivait Ji partout. Certes, elle ne pouvait rien y faire : cette dernière était si têtue, si déterminée et joyeuse. Naïve aussi sûrement. Entre deux bouchées de sandwich, Ji arrêta donc de manger pour écouter son amie.

- Tu vas le voir ton Vampire. La prochaine fois qu’il y a un événement mondain, on pourrait y aller.

- Ouais, mais mes parents ne voudront certainement pas … Je pourrais peut-être voir le beau Prince ! Ah, il est si beau !

Wow ! Le ton de Ji changea du tout au tout entre sa première et sa deuxième phrase. La première fut plutôt morne tandis que la deuxième équivalait en de l’excitation qui fit tomber sa boisson et celle-ci commençait à se déverser au sol … Une personne passa au même moment. Dans un réflexe, Ji remonta le tout alors que Mary épongea le trop sur la table. Notre coupable posa un regard sur cette personne et joua nerveusement avec ses lèvres visiblement désolée pour son geste brusque.
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MessageSujet: Re: Est-ce que vous aimez les Vampires ? [Livre 1 - Terminé]   Est-ce que vous aimez les Vampires ? [Livre 1 - Terminé] EmptySam 19 Mai - 18:22

    « Monsieur Ivanov, c’est à vous. »

    La voix suraiguë de la secrétaire me sortit de mon magazine. Je fis rapidement le tour de la salle d’attente, et m’aperçus qu’il n’y avait personne d’autre que moi. Comme il y a près d’une heure. Soit les patients étaient rares, soit ils n’étaient pas ponctuels. Dans tous les cas, j’étais seul, et le seul à m’appeler Ivanov (sur ce point-là, il n’y avait pas réellement de doute possible). Je me levais lentement, comme à l’accoutumée. Le magazine d’automobile que je lisais dans la main fila droit vers la table, avec la précision d’une montre à gousset et attiré sur les magazines féminins. Tant pis. J’acquiesçai en direction de la secrétaire :

    « Oui ? C’est par où ? »
    « Ici Monsieur. Monsieur Banner vous attend. »

    L’Eglise HCV me savait extrêmement peu fiable, du fait de l’absence d’émotion dans mes faits et gestes. Pendant tous les entraînements que j’avais subi, qui étaient d’ailleurs plus des évaluations de mon niveau que des entraînements vu que je sortais des soldats d’élite de l’armée russe, cette absence leur avait semblé idéale, mais maintenant que j’étais en service actif, ils devaient se demander, et à juste titre, où allait aller ma loyauté. Et si j’étais réellement un soldat fiable. Je ne leur avais pas caché que je n’étais là que parce qu’ils me payaient et non par conviction. Ils devaient avoir compris, finalement, que j’étais une arme à double tranchant et m’avaient conseillé d’aller voir ce psychologue qui était dans leurs rangs. Il allait pouvoir, d’après eux, m’aider à faire éclore ce qui n’était chez moi que traces. Je poussai la porte pour me retrouver devant un vieil homme au sourire jovial. Je ne le lui rendis pas, étant incapable intellectuellement de sourire pour rien. Rien que le fait de « sourire » était pour moi dur à assimiler. Il me tendit une main cordiale que je saisis comme tout homme civilisé, et il m’invita à m’asseoir.

    « Alexei Ivanov, c’est cela ? J’ai reçu une lettre de recommandation de l’Eglise, qui me demandait de vous aider à surmonter votre handicap émotionnel… »
    « Oui. »
    « Et donc… c’est votre dossier médical ? Vous avez les… »

    La séance dura plus longtemps que prévu et lorsque je sortis, nous étions déjà en fin d’après-midi. Visiblement, j’avais déçu ce Banner par mon manque de réaction, mais il n’avait pas dû comprendre que je n’avais pas envie de changer. C’était sûrement dur d’imaginer mon mode de pensée qui était purement logique et analyste. Dans un sens, son incompréhension était prévisible vu que moi-même j’avais du mal à comprendre réellement la portée des sentiments humains. Finalement, au bout de deux heures de consultation offertes par l’HCV, Banner en était venu à la conclusion qu’il fallait que j’accentue toutes les émotions qu’il m’arrivait parfois de ressentir dans des moments extrêmement forts, comme les touches d’agacement que j’avais parfois. Je trouvais ce point de vue stupide, mais je n’y pouvais rien… et puis c’était un médecin, et il avait logiquement tout le savoir de sa caste de scientifiques. Je lui serrai la main avec un sourire factice, pour lui faire plaisir. Je trouvais ça ridicule, mais il y avait certains moments où il fallait passer outre ce sentiment… Ce sentiment ? Étrange… Non, ce n’était pas un sentiment. C’était un fait, réel et analysable… Sourire pour rien était une chose ridicule de nature. Je saluai la secrétaire d’un geste, me demandant ce que j’allais bien pouvoir faire jusqu’à la tombée de la nuit. Piotr aboya dans la salle d’attente et je le détachai machinalement. Il fallait que je le promène, alors autant le faire maintenant. Et il fallait aussi que je passe à la pharmacie chercher des somnifères. Finalement, j’avais des choses à faire. Je descendis en courant les escaliers et sans m’arrêter de courir, partis dans les rues de Glasgow. Quand je courrais, il me semblait entrevoir ce qu’était la satisfaction, ou le plaisir. Et quand je courrais avec Piotr dans les jambes, il me semblait que je m’en approchais encore davantage. Mais c’était tout. J’arrivai rapidement devant un Subway bondé et je m’y arrêtai. Le soleil tapait, même si l’air s’était rafraîchi, et je n’avais rien pris à boire en partant de mon appartement, acquis il y a peu. Piotr dans mes talons, sa laisse vaguement mise dans ma poche pour faire comme s’il était bien sous mon contrôle (de toute manière, je l’avais dressé depuis sa naissance et il m’obéissait au doigt et à l’œil, au sens propre des termes.

    Je regardai déjà vers le comptoir, cherchant la moins chère des boissons, et me demandant brièvement s’ils vendaient de la vodka, lorsqu’un renversa sa boisson juste devant moi, me surprenant par la même occasion. Lorsque je baissai la tête vers la pauvre jeune fille qui avait fait ça, mon couteau était dans la main, pointé vers sa gorge, et Piotr grognait. Je mis quelques secondes pour me convaincre que je ne risquais rien et mon long couteau retourna dans la poche de mon pantalon de treillis. Mon regard passa sur les deux jeunes filles, sans s’arrêter ni exprimer autre chose que de l’indifférence. Mais je savais qu’il fallait que je dise quelque chose, afin de lever ce qui pouvait être un malentendu.

    « Faites attention. Qu’est-ce que vous faites dehors à votre âge ? »

    Bon, d’accord, la question était extrêmement mal formulée, puisqu’elles étaient à l’intérieur, et que c’était moi qui venais d’en menacer une avec un couteau effilé fait pour tuer des vampires, et d’autres mortels lorsque l’HCV me les indiquer. Pour le moment, ce couteau n’avait pas réellement servi pour sa tâche première, mais ça devait le démanger. Mon 9mm était serré contre ma poitrine, attaché par un holster et masqué par mon ample veste de sport. Je n’aimais pas sortir sans lui.
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MessageSujet: Re: Est-ce que vous aimez les Vampires ? [Livre 1 - Terminé]   Est-ce que vous aimez les Vampires ? [Livre 1 - Terminé] EmptySam 19 Mai - 20:09

Son cœur s’arrêta pendant quelques secondes. Aussi surprenant et saugrenue que cela puisse paraître, l’homme lui mit un couteau sous la gorge. Il ne fallait pas bouger. Puis, elle ressentait déjà la lame froide en sa gorge. Elle ressentait sa gorge se serrer et une sensation étrange. Oui, comme si elle venait d’être blessé. Grands ouverts, ses yeux noirs en amande n’observaient déjà plus cet homme. C’était un crime en Écosse de renverser accidentellement son verre sur une autre personne ? Peut-être que oui au final. Subitement, en ce véritable moment, Ji s’ennuyait affreusement du Canada. Oui, elle s’ennuyait de sa province aussi et de sa belle grande ville où il faisait bon vivre. Ses doigts agrippaient le bord de la table alors que ses yeux captèrent le chien. Ji tâchait de ne rien faire pour éviter de brusquer l’homme ou le chien … Qui semblait être le plus méchant ? Probablement le chien non ? Elle resta cloîtrer sur ce dernier donc.

- M … Monsieur … Euh …

Ça c’était Mary qui avait arrêté, depuis un moment déjà, son geste de tout ramasser la boisson tombée en la table. Le liquide continuait à se vautrer en le plancher extrêmement propre de l’établissement. Mary avait fichtrement peur alors que des larmes commençaient à glisser le long de ses joues. Elle tâchait de ne point émettre un quelconque spasme que ce soit. C’était trop lui demander. Oui, de voir sa meilleure amie un couteau sous la gorge. C’était trop. Ji tâcha de regarder en la direction de cette dernière, mais ne réussi qu’à alimenter le trait rouge en sa gorge. Ceci fut très douloureux. Elle ferma les yeux et voulut toucher cette partie avec la main droite … Son bras arrêta à mis hauteur. Puis, aussi subitement que la pluie pouvait se clore en Écosse, la sensibilité métallique, ce point l’empêchant de respirer convenablement – à moins que ce soit la nervosité provenant de la peur – s’enleva. Les yeux de la jeune fille se levèrent vers l’homme qui avait parlé Oui, mais le ton dans cette voix empêcha Ji de répondre de suite.

Une autre personne le fit à sa place. Oui, ce fut l’un des employés travaillant ici. Effectivement, pleines de gens aperçurent la lame en le cou de cette pauvre enfant. Certains ne perdirent absolument aucune seconde pour aller chercher de l’aide. L’Écosse souffrait énormément en ce moment : sa population commençait à savoir comment se défendre. L’homme plutôt mince et petit par rapport à Alexei, recula ce dernier de par un bras droit puissant ou plutôt sur le coup de la colère. Non mais ! Qui s’amusait à sortir des couteaux dans le restaurant où il travaillait. Les gens devenaient de plus en plus paranoïaques lorsqu’on songeait aux Vampires.

- Monsieur ! Veuillez quitter cet établissement immédiatement ou je serai dans mes droits et dans les droits de ses jeunes filles d’appeler la police !

Dit-il sur un ton qui n’amenait aucune plaisanterie. Oui, car si l’homme ne faisait pas ce qu’il disait, la police viendrait de ce pas. Il n’y avait aucune échappatoire. Seulement, Ji portait finalement une main, sa main droite, à son cou. Elle se sentait mal à l’aise et ce n’était pas seulement par la vision de tous ces gens et cet homme étrange. Surprise de ressentir un liquide, elle abaissa sa main pour voir apparaître du rouge en la paume. Mary ouvrit tous grands les yeux effarée de la manière dont tournaient les événements en cette fin d’après-midi semblant pourtant normale au départ.

- Je saigne … Quelqu’un voudrait m’ …

Certes, relevant le regard, Ji se tut. En effet, l’homme était toujours là. Elle avait frissonné de ses paroles peu jouissives précédentes. Dehors ? Ce n’était pas un crime de se promener non ? Non ? Elle savait parfaitement qu’il ne fallait pas le faire à la tombée de la nuit, mais en ce moment, il était … 17h :15 selon une horloge au loin sur un mur. Elle posa son regard rapidement sur toutes les personnes réunis tout autour commençant à penser : pourquoi ne suis-je pas aller faire mes devoirs ?

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MessageSujet: Re: Est-ce que vous aimez les Vampires ? [Livre 1 - Terminé]   Est-ce que vous aimez les Vampires ? [Livre 1 - Terminé] EmptyMer 23 Mai - 9:01

    - Monsieur ! Veuillez quitter cet établissement immédiatement ou je serai dans mes droits et dans les droits de ses jeunes filles d’appeler la police !

    Je me retournai lentement, le couteau dans ma poche de treillis. Mes yeux gris se fixèrent sur l’employé qui perdit toutes couleurs, comme d’habitude. En même temps, les yeux gris n’étaient pas courants, et leur inexpressivité avait tout pour mettre les gens mal à l’aise… J’étais d’un calme olympien. Je n’avais rien à dire pour ma défense, rien à dire d’autre que c’était elle la première qui m’avait menacé en faisant un mouvement brusque, et que c’était elle, en s’appuyant sur la lame qui s’était faite saigner. Moi, je n’avais fait que me défendre… Il valait mieux que je me taise toutefois, mon accent slave risquant de me porter préjudice… Puis je posais mon regard sur le bras droit de l’employé. Mes muscles s’étaient crispés instinctivement, et je savais exactement comment faire pour mettre cet imbécile hors de nuire ; imbécile car il m’avait mal jugé visiblement. D’une voix atone, mais avec cet accent glacial de l’ordre militaire, je lui dis, ne le quittant pas une seule seconde des yeux :

    « Monsieur, ôtez ce bras tout de suite, ou je serai dans mes droits de vous neutraliser, par légitime défense. »

    L’autre allait rétorquer quelque chose d’une voix blême, il fallait reconnaître qu’il avait du cran mais je n’allais pas le louer pour ça, le trouvant ridicule de se mettre ainsi en danger lorsqu’il n’y en avait plus, mais la jeune fille qui s’était blessée sur ma lame commença à parler à nouveau :

    Je saigne … Quelqu’un voudrait m’ …

    Mon regard se posa sur elle et je la détaillai attentivement. Elle était frêle, normal pour une gamine, et un mince filet de sang coulait de son cou. Tiens, on avait l’impression qu’un vampire l’avait mordu… Les gens n’allaient pas tarder à s’en apercevoir et ça allait me gêner dans mes mouvements. J’étais agacé de ce qu’il se passait. J’hésitai à appliquer le conseil de mon psychologue. Laisser cours à mon agacement ? C’était stupide, parce que si je me laissais aller, là maintenant tout de suite, je risquais de terminer en prison pour meurtres volontaires de plusieurs personnes. Je sortis un mouchoir de ma poche, et lui donna. L’employé commençait à s’impatienter. Je fis quelques pas en arrière et pris mon chien par le collier, lui donnant par une très légère tape l’ordre de se lever et de se placer derrière moi, faisant en même temps reculer plusieurs personnes. Finalement, j’aurai mieux fait de rester chez moi… j’aurai eu moins de problèmes. Je reculai lentement vers la sortie, sans gestes brusques, ces mêmes gestes qui pourraient faire réagir les gens vivement.

    « C’est bon ! Je sors, je sors ! Mais occupez vous d’elle plutôt ! »

    C’était amusant comme de simples paroles pouvaient paraître vides de sens. Moi, je sentais l’agacement qui les habitait, mais c’était un sentiment tellement faible que la majeure partie des personnes de ce magasin devait me penser sans cœur, ou plutôt indifférent à ce qu’il venait de se passer. Si ça se trouve, certains allaient même me prendre pour un vampire marchant en plein jour ! Il y en avait bien des crétins qui allaient penser ça… J’atteignis la porte après une lutte acharnée contre mes réflexes pour égorger tous les gêneurs, et tout en ouvrant les portes automatiques par ma simple présence, je me tournai vers la jeune fille, fixant une dernière fois mon regard gris dans ses yeux. Piotr grogna, passant pour le plus méchant entre nous deux. Enfin, il l’était vraiment, mais ce n’était pas pour autant le plus dangereux.
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MessageSujet: Re: Est-ce que vous aimez les Vampires ? [Livre 1 - Terminé]   Est-ce que vous aimez les Vampires ? [Livre 1 - Terminé] EmptyVen 25 Mai - 3:56

Mary avait mises si subitement les mains contre sa bouche lâchant un petit cri que Ji ne put pas faire autrement que de se tourner dans la direction où tout se produisait. Oui, on vous rappellera que cet homme l’avait menacé d’un couteau. Il recommença. Enfin, il menaça l’homme venu à son aide lui serrant fortement le bras. Trop sur le qui-vive pour réagir autrement, Ji attrapa le mouchoir et taponna où son sang perlait un peu. Heureusement, elle n’était pas hémophile. Oh ! Si sa mère avait été là voir son père. Cet se serait retrouvé au sol avec un œil blessé pour sûr. Quoique la jeune fille n’osait pas imaginer qu’il pourrait se retrouver avec bien pire. Ce fut la pensée de ses parents qui lui donna les larmes aux yeux. Elle baissa lamentablement la tête ressentant tout aussi pathétiquement les spasmes par le touché de sa gorge. Elle n’avait guère bougé ne le désirant point. Cet homme faisait vraiment peur. Il avait annoncé par légitime défense ? Mais c’est … C’était lui qui attaqua en premier lieu. Elle … Elle n’avait que renversé sa boisson. Il n’y avait pas de quoi en faire tout un drame voir à tuer des gens. Cet homme était totalement fou.

Levant le regard la peur ralentissant ses mouvements, le mouchoir était toujours plaqué contre sa gorge. Ji pensait être courageuse à l’inverse de Mary. Certes, elle sursauta tout comme cette dernière aux mots brusques de l’homme. Fronçant les sourcils, Ji se frotta les yeux avec le revers de la main droite. Les gens semblaient s’être statufiés. Seule Mary fit les yeux ronds à sa meilleure amie tirant la langue. Oui, elle signifiait son dégoût de la personne en question. Justement, il se mit à observer la jeune femme. Ji fronça les sourcils. Elle referma la bouche restée bêtement ouverte pour finalement se lever … Ses jambes semblaient rocailleuses tellement la nervosité, l’adrénaline même, s’empara de ses membres précédemment. Un homme, celui tâchant de faire taire le fou, voulut l’attirer près de lui. Toutefois, Ji continua à avancer courir même vers la porte. Maintenant, elle désirait des explications et surtout des excuses de la part de cet imbécile. Oui, imbécile … Elle avait son portable sur sa personne. La jeune fille appellerait alors la police si besoin est.

- Pourq … Pourquoi … !

Réussit-elle à exprimer sans trop de mal. Oui, Ji voulut ajouter quelque chose, mais le reste de ses paroles resta coincé en sa gorge. Elle aperçut le gros chien semblant grogner. La jeune fille passa par réflexe ses longs cheveux lisses derrière ses oreilles pour relever la tête non réellement moins nerveuses malheureusement. Toutefois, l’incompréhension et la colère régnait en sa elle.

- Je m’excuse. Je m’excu … d’avoir renversé mon verre sur vous. C’était un accident et cela n’arrivera plus. Je ne vous ai même pas vu. Je suis vraiment désolée …

Dit-il précipitamment alors que, soudainement, Mary accourut ses boucles brunes bougeant de façon toute mignonne sur les côtés de sa tête. Ji prit alors une inspiration étant la bienvenue. Que son amie soit près d’elle, derrière sa personne la fit ressentir être aimée et sécurisée dans cette situation. La plupart des clients debout se furent assis à nouveau, mais tous gardèrent un œil sur la scène incapable de discuter ni de manger.

- Mais je veux des excuses. Vous me menacez avec un couteau. Vous croyez que c’est intelligent. J’ai mon portable ici et dès que j’appuie sur cette touche, la police va être prévenue. Donc, excusez-vous s’il vous plaît.

Son corps tremblait. Sa voix tremblait. Ses poumons lui faisaient mal. De plus, quelques larmes réapparurent ne lui permettant plus de voir clairement l’homme sur ses devants. Elle cligna plusieurs fois des yeux tâchant de tout faire partir. Néanmoins, son corps ne pouvait pas bougé. Statufié sur place, il semblait de marbre. En son fort intérieur, Ji savait avoir raison. C’était qui cet assassin ?

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MessageSujet: Re: Est-ce que vous aimez les Vampires ? [Livre 1 - Terminé]   Est-ce que vous aimez les Vampires ? [Livre 1 - Terminé] EmptyJeu 7 Juin - 15:02

    - Je m’excuse. Je m’excu … d’avoir renversé mon verre sur vous. C’était un accident et cela n’arrivera plus. Je ne vous ai même pas vu. Je suis vraiment désolée …

    Des excuses… à quoi servaient les excuses ? Pour moi, l’incident était fini, passé et clos. Ca ne servait à rien de le ressasser. Je ne comprenais pas l’apparente nervosité et l’énervement des personnes du Subway. Ma réaction était tout à fait adaptée à la situation… peut être un peu excessive en Angleterre mais… je savais depuis longtemps que je n’étais pas vraiment apte à vivre en collectivité. Mon indifférence quant à la vie des gens, mes réflexes hors du commun et incontrôlés… je ne comprenais pas que l’on m’oblige à me mêler au reste de la population humaine. Ca me dépassait totalement et je n’y étais pas habitué. J’aurai pu me languir des plaines glaciales de Sibérie, mais même le droit de vouloir quelque chose ne m’était pas accordé. Après tout… Pour la première fois à mon souvenir, je me demandais si j’avais voulu être la personne que j’étais. Je fronçai les sourcils, me demandant s’il y avait une réelle raison à cette interrogation. L’étudier davantage me parut une bonne idée, mais la jeune fille avait repris, (ou alors elle ne s’était pas arrêtée, auquel cas je n’avais rien écouté… ) :

    - Mais je veux des excuses. Vous me menacez avec un couteau. Vous croyez que c’est intelligent. J’ai mon portable ici et dès que j’appuie sur cette touche, la police va être prévenue. Donc, excusez-vous s’il vous plaît.

    Des excuses ? de ma part ? Elle pouvait en avoir autant qu’elle le souhaitait, je n’en avais que faire. Après tout, ce n’était que des mots utiles pour apaiser la colère des gens. Et j’avais la chance de n’avoir aucune considération pour mon « honneur » ou d’autres sornettes comme ça. Je ne comprenais pas vraiment les personnes qui refusaient de sauver leur vie si ça impliquait qu’ils s’humilient. Ils étaient ridicules, et finalement ils n’y gagnaient rien. Qu’était-ce que l’honneur sinon une excuse pour ne pas être lâche ? Et même, qu’est ce que ça faisait de mal d’être lâche ? j’avais abandonné de nombreux hommes à la mort pendant certains raids non officiels, pour la simple raison que j’avais reçu l’ordre de partir. On m’avait traité d’homme sans honneur, de lâche, de couard, et j’étais toujours en vie pourtant. Bien portant, en bonne santé… les autres, les « hommes d’honneur », leur cadavre se décomposait dans la terre…

    « Si c’est ce que vous voulez, je m’excuse. Mais appelez la police… qu’est ce que cela peut me faire ? Vous croyez m’impressionner fillette ? Vous croyez être courageuse à demander des excuses ? Ce n’est ni plus ni moins une façon ridicule de mettre en colère la personne qui vous a « agressée ». Vous pensez quoi ? Qu’une voix un peu forte, l’attention des gens… vous pensez que ça va vous attirer la gloire ? Vous êtes pathétique. Regardez les… ils ont déjà détourné le regard. »

    C’était vrai. Les gens du Subway avaient détourné le regard, même si quelques uns regardaient « discrètement » en leur direction pour vérifier que je n’allais pas égorger la fillette. C’était ridicule, elle ne me menaçait plus directement. Téléphoner à la police… quelle drôle d’idée. Je savais que je risquais la prison, au mieux, et le renvoi immédiat en Russie au pire puisque j’attendais encore ma naturalisation britannique pour participer aux compétitions de biathlon. Je songeai un instant que je devais paraître fou pour la jeune fille et pour tout le reste du magasin. En même temps, pour moi c’étaient eux qui avaient de gros soucis de sécurité. Ils paraissaient si… confiants. Moi, même ma voix indifférente suintait de méfiance et de dangerosité. Pourtant, les trois quart du Subway m’avaient oublié. Se faire petit, ne pas marquer les visages… c’était si simple, et pourtant, peu de gens le comprenaient. Ils se montraient, ostensiblement, pour que tout le monde les remarque, et après ils s’étonnaient d’être la cible de tous les regards lorsqu’il y avait un problème. Moi, je savais que c’était mieux d’être invisible. Vous entrez dans une pièce, les regards se braquent sur vous. Et se détournent une fraction de seconde pendant laquelle vous êtes invisibles. Plus qu’invisible. Immatériel. Vous pouvez faire ce que vous voulez, les gens vous ignorent. Et après cette fraction de seconde, les regards reviennent se poser sur vous… pour ne plus vous lâcher. Généralement, à ce moment là, j’étais déjà parti. Je reportai mon regard gris sur la jeune fille et penchai la tête sur le côté.

    « Si tu veux un conseil. La prochaine fois que tu dois faire un mouvement brusque, vérifie que je ne suis pas à côté. »

    Il valait mieux pour elle qu’elle suive mon conseil, parce qu’un jour, il était fort probable que je ne me contrôle pas et que je l’égorge sans qu’elle comprenne ce qui lui était arrivé. L’HCV n’avait peut être pas tort… il fallait que je fasse quelque chose pour pouvoir me mêler plus facilement à la foule.
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MessageSujet: Re: Est-ce que vous aimez les Vampires ? [Livre 1 - Terminé]   Est-ce que vous aimez les Vampires ? [Livre 1 - Terminé] EmptyMar 12 Juin - 4:45

Pourtant, il n’avait pas un air d’être totalement cinglé cet homme. Bien au contraire, il se trouvait même plutôt mignon. Oui, grand et plutôt musclé. Certes, il en restait assez beau. Toutefois, vous comprendrez que c’est totalement fini concernant notre chère Ji Chang cette beauté qui pourrait lui faire apprécier l’homme sur ses devants. On était bien loin de son beau Prince. Son index droit ne lâchait absolument pas le bouton « Envoyer » de son téléphone cellulaire. Ce dernier se retrouver au niveau de ses hanches. Notre adolescente diminua, sans réellement le penser consciemment, la hauteur. Oui, comme si l’homme sur ses devants lui faisait plus peur qu’elle voulait se l’avouer au départ. Dès qu’il lâcha ses premières paroles à nouveau Ji eut un léger sursaut et sa nervosité remonta d’un cran. Heureusement, Mary se trouvait à ses côtés. Sa meilleure amie avait tôt fait d’entourer les épaules de la jeune fille déterminant sa volonté de rester là peu importe ce que l’homme déciderait de produire. Le regard de la jeune Mary faisait fâcher. Elle s’horripilait totalement de cette attitude belliqueuse. Non mais ! Pourquoi il ne s’excusait pas ? C’était la moindre des choses … Surtout que Ji le fit précédemment.

- Mais c’est nor …

Ji se mordit les lèvres baissant le regard. Elle le posa ensuite tout autour de sa personne. Elle observait les autres comme cet homme le lui avait demandé auparavant. Donc, elle désirait se vanter devant tout le monde. Mais non ! Il avait tout faux ! Ji serra un peu plus son téléphone entre les doigts de sa main droite. Elle ne savait pas réellement si pleurer ou se fâcher allait se produire. Néanmoins, notre adolescente voulu paraître forte. Elle déglutit tout en gardant le regard bien en direction du sol. Ji ressentait ces affreux picotements au niveau de ses yeux. Elle ne voulait pas rejeté des larmes pourtant. Cet homme avait tord … Il s’amusait avec elle. Il aimait probablement cela : la harceler. Elle avança alors un peu tâchant d’ouvrir la bouche, mais non. Rien n’en sortit et puis l’homme lança son ultime menace.

Elle serra ardemment ses mâchoires. C’était quoi son foutue problème ? Il refusait de s’excuser alors qu’elle le fit et … Et semblait totalement s’amuser de la situation. Ji s’avança brusquement alors que Mary tenta de la retenir laissant finalement son amie lui glisser littéralement d’entre les bras. Notre adolescente n’observa aucunement l’homme, mais leva sa jambe droite vers l’arrière pour donner un énorme coup de pied de toute la fureur de ses larmes sur le tibia droit. Là, ses yeux s’embrouillaient à nouveau. Elle ne voyait plus rien alors que la colère meurtrissait aussi ses sourcils. Elle tâchait de ne pas éclater en sanglots. Certes, tout était si difficile. Bravement, Ji releva la tête observant l’homme sur ses devants.

- Pourquoi vous êtes si méchant ? Je ne vous ai pas attaqué. J’ai juste … Juste renversé ma boisson et je ne savais même pas que vous seriez là en plus ! … Je ne cherche pas à me vanter devant tout le monde. Je voulais juste m’excuser pour cela !

Ji avait maintenant éclaté en sanglots. Ses yeux étaient remplis de larmes impossibles à arrêter malheureusement pour elle. D’une main droite rageuse, elle les essuya. Ensuite, la jeune fille observa ailleurs ayant quelques spasmes dut à sa peine, à sa colère envers cet homme totalement idiot. Il était idiot ! Oh oui ! C’était un idiot fini ! songea-t-elle alors que son cœur allait mieux seulement à penser à ces mots.

- Je suis … Ji … Je suis Ji Chang. Je suis désolée … Mais … Mais je n’ai pas fait exprès.

Termina-t-elle plus piteusement alors que Mary revint tout près. Ji refusa que son amie l’étreigne un peu plus. L’homme qui l’avait aidé précédemment revint aussi plus près du trio. Une autre main rageuse et quelques autres larmes passèrent par-dessus bord. Elles ne voulaient pas s’arrêter toutefois.

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MessageSujet: Re: Est-ce que vous aimez les Vampires ? [Livre 1 - Terminé]   Est-ce que vous aimez les Vampires ? [Livre 1 - Terminé] EmptyLun 2 Juil - 22:21

    Je regardai la jeune fille, conscient qu’elle allait ajouter quelque chose. J’étais pire que patient en l’occurrence, et j’avais beau avoir autre chose à faire, j’avais croisé les bras sur ma poitrine pour attendre. Croiser les bras… c’était un moyen d’anti-réaction. Ca me permettait de rajouter une ou deux secondes à mon temps de réaction, ce qui allait aussi me permettre de ne pas l’égorger s’il lui prenait la mauvaise idée de me menacer. Comme à l’instant, où elle me frappa le tibia de toutes ses forces. Ma légère crispation se répercuta sur tout mon corps, mais je retins mon bras. Elle était définitivement stupide. Provoquer quelqu’un qui lui avait clairement signalé qu’il était dangereux, c’était particulièrement stupide. C’était le seul mot qui me venait à l’esprit. D’ailleurs, elle confirma mon impression en reprenant d’une voix pathétiquement larmoyante.

    - Pourquoi vous êtes si méchant ? Je ne vous ai pas attaqué. J’ai juste … Juste renversé ma boisson et je ne savais même pas que vous seriez là en plus ! … Je ne cherche pas à me vanter devant tout le monde. Je voulais juste m’excuser pour cela !

    Et voilà qu’elle chialait à nouveau. Je soupirai d’agacement, et repositionnai mes pieds de manière à être plus stable. Et aussi, pour me détendre les muscles des jambes. C’était un réflexe vieux comme le monde, pour rester toujours attentif et prêt à partir en courant. Je la regardai s’essuyer le visage. C’étaient des larmes ? Elle pleurait ? Je savais que les autres humains ressentiraient des émotions en voyant une jeune fille en train de pleurer mais j’en étais incapable. Mes yeux gris survolèrent le reste de l’établissement. Ils avaient à présent tous détournés les yeux, sauf le serveur qui m’avait brutalement demandé de sortir. La jeune fille avait ravalé des sanglots pour continuer à baragouiner. Pleurer… j’en avais vu, des pleurs. J’en avais vu, j’en avais provoqué, et ça ne m’avait jamais rien fait. Même elle, la petite qui pleurait devant moi, ça ne me faisait rien.

    Ce fut soudain comme un coup de poing dans l’estomac. Je fis un pas en arrière et je tentais de reprendre mon souffle. C’était… la douleur était la même que celle provoquée par une balle dans la poitrine, voire décuplée. Non. Ce n’était pas comparable. C’était…

        « Arrête Sergueï, tu me fais mal ! »
        « Non, tu dois regarder. Regarde, Alex’! Si tu ne regardes pas, tu ne regarderas jamais les choses en face ! Assume !»

        Mon frère me tirait par le bras, pour me forcer à avancer. Mais je n’en avais pas envie. Je ne voulais pas voir ce qu’était devenu Oтродье, mon petit chat noir. J’étais en pleurs, j’avais mal au poignet. Sergueï était impitoyable, et me traînait dans les rues de Iaboutsk. Oтродье était un petit chat que j’avais recueilli il y a quelques mois contre l’avis de mes frères et de ma sœur. Une bouche de plus à nourrir, c’était stupide, surtout que nous avions déjà du mal à manger à notre faim, mais je tenais au petit chat malingre que j’avais sauvé du froid. En même temps, un chat, c’était rare au fin fond de notre Russie. Et il était pour moi d’autant plus précieux qu’il nous avait ramené déjà ramené une souris. Sergueï était bien plus âgé que moi et me jeta dans la pièce qui constituait notre maison sans aucune difficulté. Il était musclé, et moi je n’étais déjà pas gros. Le cadavre de mon chat était au milieu de la pièce. Oтродье était en sang et déjà mort. Visiblement, c’était récent, mais je m’en fichais. Des larmes coulaient le long de mes joues. Mon frère me tira par les cheveux pour me remettre debout et, du haut de ses quinze ans fraichement fêtés, me regarda droit dans les yeux. Nous avions les mêmes yeux gris clairs, d’après notre mère. Peut être avions nous le même père ? Je n’en savais rien. Je savais que c’était celui de ma famille qui me ressemblait le plus, au point qu’on aurait pu nous prendre pour des jumeaux si nous avions eu le même âge. J’étais inconsolable, mais il refusa de me prendre dans ses bras. Ma sœur et mes deux autres frères restaient loin de nous. Sergueï était trop autoritaire et trop violent pour qu’ils aillent à l’encontre de ses ordres, même implicites.

        « Alex, tu dois apprendre. Il ne faut jamais aimer, jamais s’attacher à quoique ce soit. Sinon tu as mal. Et avoir mal, c’est mal. Mais pire, on peut te faire mal. Alex, tu as compris ? »

        J’acquiesçai et regardai une nouvelle fois le cadavre d’Oтродье. Je ne devais pas m’attacher, sinon, ça risquait d’être comme pour le petit chat. Je risquais d’avoir mal, et c’était mal d’avoir mal. Je regardai à nouveau Sergueï dans ses grands yeux gris.

        « J’ai compris. Mais... je n’avais pas fait exprès ! »


    Je fis de nouveau un pas en arrière. Je ne me souvenais plus de ça. Je… j’avais cinq ans à l’époque, c’était trois ans avant la mort de ma mère, trois ans avant que mon frère ne nous abandonne dans cet orphelinat, trois ans avant tout cela… Je n’étais plus conscient d’avoir un jour ressenti quoique ce soit. Je… une larme coula le long de ma joue. Une unique larme puis l’effet se dissipa. J’étais troublé, mais même ce sentiment s’évapora rapidement comme brise au soleil. Je clignai plusieurs fois des yeux, sentant quelque chose sur ma joue. Ma main cueillit une goutte d’eau, que je séchai prestement sur ma veste. Ce que j’avais ressenti s’était déjà dissipé, mais pas le souvenir. Aussi, lorsque l’humaine se présenta, j’étais toujours ailleurs, et je répondis avec un certain naturel, mais aussi et surtout automatisme.

    « Alexei Ivanov. Vous n’avez pas fait exprès, certes, mais désormais, faites exprès d’éviter ça. Et lorsque je vous disais d’éviter de faire des gestes brusques, c’était un simple conseil, pas une provocation, ou une menace. »

    Je fis une pause, toujours hanté par la voix grave de mon frère. Je regardais la jeune fille dans les yeux. Je n’étais pas bien grand, aussi ne la dépassais-je que de quelques centimètres. Pourtant, lorsque mes yeux gris se fixèrent dans les siens, j’eus l’impression d’être un géant. Ma voix n’était pas chaleureuse, ni menaçante lorsque je repris. En réalité, c’était la même que celle de mon frère, plus de quinze ans plus tôt :

    « Ji Chang, écoute-moi maintenant. Lorsque la personne qui te menace est plus forte que toi, ça ne sert à rien de vouloir être courageuse. Parce que tout ce que tu récolteras, ce seront des blessures. Maintenant, va retrouver ton amie, elle a peur que je te tue. Et je te le redis, évite de faire des gestes brusques en ma présence. La prochaine fois, si je ne me contrôle pas, je risque de te tuer. »

    Le ton de ma voix n’était pas sérieux, mais beaucoup plus que cela, je le savais. Mais en même temps, c’était normal. Piotr qui s’était assis sur un ordre discret se redressa sur ses pattes, comprenant que j’allais partir.
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MessageSujet: Re: Est-ce que vous aimez les Vampires ? [Livre 1 - Terminé]   Est-ce que vous aimez les Vampires ? [Livre 1 - Terminé] EmptyLun 16 Juil - 3:57

Il semblait avoir eu une certaine réaction. Oui, il sembla avoir eu mal. Malgré tout, Ji Chang ne vit pas beaucoup faute de ses larmes. Ses yeux en furent remplis. Elle se trouva bien stupide de pleurer comme cela au-devant de cet idiot de premier ordre. Il fallait être courageux, il fallait que notre jeune fille élimine ces larmes et fait face à celui-là. Elle avait peur toutefois. Ce fut cette peur l’empêchant d’agir et d’éviter de réagir si pathétiquement. Peur d’avoir mal, car oui Ji savait parfaitement qu’elle pourrait l’être avec celui-là. Son cœur semblait battre très fort tellement qu’un Vampire pourrait l’entendre à des kilomètres. Elle avala sa salive avec difficultés. Effectivement, cette envie de pleurer se faisait sentir toujours. Essuyant machinalement ses yeux, Ji se fit violence pour ne pas sourire et paraître intimidante tout en levant la tête … Oui, mais elle ne l’était nullement au fond de sa personne.

Elle ressentit alors comme un choc électrique. Quelque chose lui fit prendre en compte que cet homme sembla aussi ressentir une émotion. Oui, il était triste. Ji pourrait jurer avoir vu une larme glisser le long de la joue. Aussitôt, elle détourna le regard prête à retourner à sa place. Non, il ne fut pas question de rester planté là. Quoiqu’il rétorqua par son nom et … Et il s’excusait. Certes, Ji se sentit plus ou moins bien. Elle tanguait entre la culpabilité d’avoir rendu triste monsieur Ivanov et ces phrases sonnant faux dans ses oreilles. Il l’avait réellement menacé et cela physiquement puis, ces paroles précédentes …. C’était si …

- Je sais … Je suis désolée … Je …

Ji se tourna alors vers Mary comme Ivanov le proposa. Celle-ci l’observait avec une trouille bien visible. Elle se demandait certainement, tout comme notre petite asiatique, pourquoi cet homme était si sûr d’avoir raison. Cette dernière passa nerveusement une mèche derrière son oreille. Oui, elle faisait toujours cela en temps de stress. Ji l’a connaissait que trop bien.

- Désolée monsieur Ivanov et … Enfin merci. J’espère que je ne vous ai pas fait trop mal. Je … Je crois que l’on devrait mettre tout cela derrière nous non ? Je m’excuse pour vous avoir frappé et vous vous êtes excusé. Donc, en gros, on est quitte. On oublie tout.

Tâcha-t-elle de paraître souriante. Oui, Ji fit apparaître un large sourire laissant apparaître ses dents. Son cœur battait encore à tout rompre. Mary approcha finalement de son amie et agrippa ses épaules comme pour espérer qu’elle ne disparaisse pas. Oui, pour éviter que Ji se fasse frapper ou pire dise quelque chose alimentant une blessure grave. La jeune fille aux cheveux bouclés chuchota alors quelques mots au creux de l’oreille de Ji.

- Viens Ji. Ne le regarde même plus.

Hochant frénétiquement de la tête, Ji posa ses yeux sur Adrian Ivanov. Cet homme paraissait dur, froid, colérique et totalement cinglé en plus. Néanmoins, notre adolescente se culpabilisait. Peut-être fut-il elle étant allée trop loin. Ceci se définissait par ses lèvres mordues un peu. Il faudrait faire quelque chose pour réellement se faire pardonner. Ji ressentait une tristesse … Une tristesse d’avoir gâché la soirée de cet homme tout comme de la sienne.

- Hum … Si vous le désirez, vous pouvez manger avec nous. Je vous paierais le sandwich et … Enfin, je crois que ce serait bien non.

Termina-t-elle avec un peu plus de détermination dans sa voix que précédemment. Une Mary soupirant et alimentant la peur fut largement surprise. Non ! Ji refusait d’avoir fait du mal à quelqu’un. Peut-être était-elle naïve et Mary le savait parfaitement. Mais cela la rendait triste tout cela. Tout ce qu’elle désirait plutôt fut de manger au Subway discutant et riant joyeusement. Elle ne voulut nullement se battre avec une autre personne.

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MessageSujet: Re: Est-ce que vous aimez les Vampires ? [Livre 1 - Terminé]   Est-ce que vous aimez les Vampires ? [Livre 1 - Terminé] EmptyMer 25 Juil - 15:30

    Je sais … Je suis désolée … Je …

    Mais quand allait-elle arrêter de perdre son temps et sa salive en excuses ? Je n’avais rien demandé, et elle me faisait perdre mon temps. Certes, j’en avais plus que nécessaire puisque je n’avais pas d’impératif, mais quand même… est ce qu’elle se rendait compte que si j’avais été quelqu’un de… normal, ou plutôt d’humain, elle m’aurait énervé depuis longtemps ? Pour être franc, je commençai à ressentir un certain agacement et même si ça m’intriguait, il fallait qu’elle comprenne que ce n’était pas bon pour elle. D’autant plus qu’elle recommençait à s’excuser…

    - Désolée monsieur Ivanov et … Enfin merci. J’espère que je ne vous ai pas fait trop mal. Je … Je crois que l’on devrait mettre tout cela derrière nous non ? Je m’excuse pour vous avoir frappé et vous vous êtes excusé. Donc, en gros, on est quitte. On oublie tout.

    J’avais plus ou moins l’impression qu’elle me prenait pour un enfant de cinq ans et qu’elle omettait une nouvelle fois le fait que j’étais dans la capacité de lui ôter la vie en un clin d’œil si l’envie me prenait. Ce n’était pas dans les habitudes anglaises, ni écossaises (histoire d’être exact) que de tuer les gens qui s’excusaient trop, mais pour être franc, elle était une source d’ennui et, pire, elle attirait l’attention sur nous. Même si je savais me fondre dans tous les décors, dans les salles les plus bondés et dans les rues les plus désertes, il ne fallait pas pousser. Et l’insécurité était trop ancrée en moi pour que je ne cherche pas naturellement l’invisibilité. Cette… Chang, menaçait mon invisibilité durablement. Elle commença à parler avec sa voisine, une de ses connaissances visiblement qui, elle, avait deux sous de jugeote et me craignait. Elle avait pris une décision puisqu’elle hocha la tête. J’attendis qu’elle termine sa phrase, on m’avait dit que c’était de la politesse, et moi, bien dressé, j’obéissais à ce que l’on m’ordonnait, et dès qu’elle eut fini, je grommelai :

    « Je pense plutôt qu’il serait bien que l’on cesse de s’indisposer l’un l’autre et que l’on retourne à nos occupations. Adieu miss Chang. Je doute être le bienvenu dans cet établissement et Piotr et moi avons besoin de solitude. »

    Sur ces quelques mots, je fis volte face et rayai Chang de ma mémoire en partant sans un regard en arrière. Il ne servait à rien d’être hypocrite en lui demandant je ne savais quoi. Après tout nous nous étions heurtés à une méconnaissance des habitudes de l’autre, nous nous étions expliqués. Maintenant nous pouvions nous ignorer. Bien sûr, je gardais une main sur mon couteau, si elle essayait de m’attaquer (bien que je ne risquais pas grand-chose si ça se produisait), et Piotr, aussi paranoïaque que moi, était sur ses gardes lui aussi. Dès que le Subway fut à plusieurs mètres derrière nous, j’enlevai la laisse de Piotr et d’un claquement de langue, je l’autorisai à partir devant moi. Puis, avec des foulées souples et puissantes, je me mis à courir derrière mon chien.

    Spoiler:
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MessageSujet: Re: Est-ce que vous aimez les Vampires ? [Livre 1 - Terminé]   Est-ce que vous aimez les Vampires ? [Livre 1 - Terminé] EmptyLun 13 Aoû - 3:47

Cet homme était le plus étrange que Ji Change rencontra dans toute sa vie. Il ne discutait pas souvent avec les gens et cela se voyait rapidement. Toutefois, il semblait avoir une graine d’émotion et de sensibilité humaine. Effectivement, notre jeune fille aperçut une larme précédemment. Oui, juste avant qu’il lui conseilla de ne pas être courageuse et donc d’éviter les risques, les blessures … La mort. Ji Chang n’avait peur de rien. C’était une dure à cuire un peu trop téméraire malheureusement. Toutefois, dans certaines conditions et dites par un homme des plus étranges. Oui, elle pourrait prendre les conseils donnés. Généralement, elle n’en avait que faire des règles, des conseils des adultes. Enfin, elle voulait vivre sa vie ! Elle voulait s’épanouir.

S’épanouir ! Bien, Ji le désira aussi pour Alexeï Ivanov. Elle avait toujours été gentille malgré que cela ne plaise nullement à Mary tout près. Gentille, avenante, chaleureuse. Pourquoi pas mettre tout cela derrière soi et repartir à zéro ? Parfait non ? Et bien non. À sa grande surprise, monsieur Ivanov refusa cette proposition.

- S’indisposer … ? Mais …

Commença-t-elle baissant la tête un peu déçue par la tournure des événements. Aussitôt, Ji trouva le gros chien, s’appelant apparemment Piotr, tout près de l’homme. Sans réellement le désirer, elle recula de quelques mini pas. Néanmoins, son incrédulité face à Alexeï Ivanov resta cloîtrer en son esprit. Quel homme étrange songea-t-elle. Ji avait même un peu pitié. On avait l’impression de voir là un pauvre homme seul au monde avec pour seul compagnon ce chien faisant fuir tous.

Mary dut la secouer un peu pour ramener Ji vers leur table. Alors que les serveurs et les clients respiraient mieux, notre adolescente ne pouvait s’enlever de l’esprit cet homme. Elle mangea, pendant quelques minutes, son sandwich silencieusement. Elle repensa à la manière dont il la blessa sans vergogne, mais aussi à cette larme si étrange comme si elle n’avait pas sa place concernant un fou furieux. Cet homme semblait souffrir.

- Tu penses encore à ce type ?

- Oui. C’est triste, j’ai vu une larme sur son visage. Je ne sais pas, mais c’est triste.

Haussant machinalement les épaules, Mary prit un peu de sa boisson sans réellement porter attention à tout cela. Ji ferma fortement les lèvres ensemble et faillit lui envoyer son coca cola à la figure. Non mais ! Il lui prenait quoi d’être totalement insensible ? Oui ! Cet homme faillit l’envoyer à l’hôpital voir la tuer. Certes, il devait bien y avoir une raison pour tout cela. Malheureusement, rien ne venait à notre jeune fille. Elle ne le reverrait probablement jamais. Enfin, à quelque part, elle l’espérait rudement.
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