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Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé]
MessageSujet: Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé]   Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé] EmptyVen 25 Juil - 21:49

    Les yeux fermée, je sentais sur ma peau l'eau brûlante, la vapeur aussi qui me frôlait le visage. Je réfléchissais aux derniers événements, à cette réunion de tous les vampires dans cet amphithéâtre, le carnage qui en est ressorti également. Je repensais aussi à Keiran que je venais de quitter plus tôt alors que je lui avais sauver la vie. Il était dans un piteuse état et j'espérais qu'il s'en remette alors que je l'avais amener à l'hôpital. Je ne pouvais pas me permettre de lui donner trop de sang, sinon il replongerait. J'étais tout aussi soucieuse de lui que bien d'autre chose. En y réfléchissant bien, à chaque fois que je revoyais mon combat, j'avais la très nette impression qu'il y avait quelque chose qui clochait. Lorsque cet homme nous avait rejoint, alors que j'avais pile en face de lui et qu'il attaquait... pendant une fraction de seconde, j'ai cru qu'il visait la Reine, ma Mère. Pendant seulement une fraction de seconde. Et je me refaisais perpétuellement la scène dans la tête, revoyant ce passage comme si j'y étais. Non, cela ne faisait aucun doute, il fallait absolument que j'ai une conversation avec lui. Je le connaissais peu au final, enfin je savais quel lien il avait avec William, mais je devais m'assurer qu'il était bien loyal envers la Reine. Un simple soupçon, même minime, et je fonçais pour vérifier. Je ne devais pas laisser passer ça. Est-ce que j'avais été la seule à le voir d'ailleurs ? J'ouvrais les yeux. Pour l'heure, je devais savoir et il n'était plus temps de se tourner les pouces. Trop d'événements m'empêchaient de me tourner les pouces, sinon je serais à veiller auprès de Keiran. Je ne pouvais pas, ce pourquoi j'avais placé des gardes à sa chambre, juste au cas où. Je ne me sentais pas si à l'aise que cela, sentant que le temps changeait. Quelque chose se tramait.

    Je me levais, n'attendant pas que l'eau ruisselle complètement sur ma peau nue et m'essuyais rapidement avant d'enfiler une robe de couleur prune qui était plutôt simple, hormis le voile qui l'ornait et qui donnait un brin d'originalité à la robe. J'enfilais mes escarpins de même couleur si ce n'est plus sombre et me dirigeais vers l'entrée. Je pris une carte et y écrivis quelques mots seulement. Il ne fallait pas beaucoup pour écrire une invitation qui n'était pas refusable. Je la glissais dans une enveloppe avant de la confier à l'un de mes gardes et qu'il aille trouver ce fameux Monsieur Anderson. Qu'il fasse aussi vite qu'il le peut pour qu'il puisse me retrouver à la Pomme du Diable. JE n'allais pas l'inviter dans mes quartiers, ce n'était pas une visite de courtoisie. Et s'il était assez intelligent, j'imaginais qu'il pourrait être un brin suspicieux quant à cette invitation. J'avais aussi prévenu le garde que s'il refusait mon invitation, il devait l'emmener de force. J'espérais fort bien que ça n'arriverait pas. Je partis donc avec le reste de mes gardes pour aller à la Pomme du Diable. Je me fis escorter en voiture même si c'était proche de mon appartement. Je saluais quelques vampires et mon regard ne se baladait pas dans la pièce principale. Je n'étais pas là pour m'amuser ou satisfaire mes pulsions sexuelles ou nourricière. Non, l'heure était de comprendre, et j'espérais ne pas devoir attendre trop longtemps. Je me dirigeais vers l'escalier qui donnait au premier étage où l'on pouvait voir encore la grande pièce ; comme une mezzanine en quelque sorte. Je me dirigeais vers la porte de mon bureau avant de m'installer à l'intérieur, sur le canapé, jambes croisées alors qu'une se balançait, d'impatience. Bientôt mes oreilles se concentreraient sur le son du tapotement de la porte. Qu'il ne me fasse pas attendre trop longtemps... J'étais presque avide de savoir ce qu'il allait me dire. Peut-être me trompais-je après tout, mais je n'avais pas le droit d'être incertaine.
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MessageSujet: Re: Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé]   Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé] EmptyJeu 7 Aoû - 16:41

Ma visite à Julien à Edimbourg m'avait vidé et je restais dans mon lit alors qu'il était déjà 19 h. Je prenais mon boulot à 22 h, dans un entrepôt près du port. Un coup d'oeil à mon portable, des fois que mon patron humain ait décidé de changer mon planning (çà lui arrivait souvent !), mais non, je n'y couperai pas, ce serait là-bas. Bof... je m'en fichais en fait. Ma chambre d'hôtel était proprette, mais j'entendais les occupants des autres chambres comme si je m'y trouvais. Là aussi, encore une ou deux semaines, et j'aurai les clefs de mon nouveau chez moi, un sous-sol assez sécurisé, propre et sec, qui me convenait. J'avais eu beaucoup de mal à le trouver. Parce que j'étais un vampire. Si c'était pas de la discrimination, çà... et si j'allais me plaindre ? Je souris, virais mes draps et me levais d'un bond. La guerre me manquait. La paix ne me réussissait pas. Nu, j'allais direct à la douche et ses bruits de conduite, pour en ressortir, ruisselant, chaussé de tong, pour éviter de marcher sur la moquette douteuse, bien que très propre. Avec les goûts de luxe de Guillemaud, j'avais perdu l'habitude de la moquette. Beurk ! Je passais une serviette autour des reins et allais pêcher un true dans ma réserve. Du 0-, que je passais quelques secondes au micro ondes que je planquais dès que je sortais. C'était pas vraiment autorisé à l'hôtel, mais, si les femmes de ménage s'en étaient aperçues et l'avaient rapporté, aucune remarque de l'hôtelier.

Deux coups secs frappés à ma porte. J'arrêtais mon geste conduisant ma bouteille au gosier, guettais tous les indices, mais ce devaient être des vampires : pas de battements de coeur.

* Merde ! Qu'est-ce-que c'est ? *

J'allais ouvrir la porte et découvris des gros bras.

* Chouette... *

L'un d'eux me tendit une petite enveloppe, je me tournais en lui lançant :

- Entrez...

Pas envie que les clients voient des vampires partout... Pas envie d'avoir d'ennuis. C'était le seul hôtel qui avait bien voulu me loger, après tout. Ayant posé mon True sur la table de nuit, j'ouvris l'enveloppe et lus les quelques mots griffonnés et sans appel. Mon regard remonta vers mes "invités", incrédule :

- Maintenant ?

- Oui.

Bon, sans appel...

- Faut que j'm'habille...

J'avais quoi... un peu plus de deux heures pour aller à mon boulot... et l'invitation d'une princesse... pas moyen d'y couper.

* Si elle croit que je vais reprendre mon poste à La Pomme, c'est non. *

Je repris ma bouteille, en bus deux longues gorgées tièdes après avoir posé le mot sur la table de chevet, me dirigeant vers mon placard pour en tirer un costume, une chemise blanche et un slip, avant de m'enfermer dans la salle de bains. J'avais rien offert aux videurs, parce que j'avais pas le fric pour, et qu'ils semblaient déjà bien nourris... Un instant, j'eus peur que Jana ne me dise avoir fait une erreur dans la somme versée la dernière fois, mais non. Je nouais ma cravate, vérifiais que tout était droit et en ordre. Le petit écusson de la boîte humaine dans laquelle je bossais sur la poche gauche, au niveau du sein, proclamait que j'allais bosser. Mais bien obligé, parce que dès que je sortirais de l'entretien, je prendrais le bus jusqu'à mon lieu de travail.

On est descendu par les escaliers -j'avais pas envie qu'on me voit avec ces gorilles !-, et sommes sortis aussi discrètement que possible, une chance que le gérant regardait la télé à ce moment là ! et aucun clients, avant de monter dans une grosse berline. La Pomme n'était pas très loin, et durant tout le trajet, je tâchais de me souvenir des bonnes manières à avoir devant une princesse. Finalement, on est arrivé et je suis monté au premier, frappant trois petits coups discrets et attendant une réponse pour entrer.

Le lieu n'était plus du tout le même qu'au temps de William, mais je tachais de ne pas laisser errer mon regard pour ne pas faire campagnard qui débarque. Jana était là, dans le canapé. A distance, plus de deux mètres, je m'inclinais correctement et :

- Bonsoir, princesse Jana.

J'étais bien rasé, les cheveux courts, les chaussures cirées. On voyait que le costume était livré par la société qui m'employait, mais je le portais bien, histoire de rattraper le bon marché.

- Vous m'avez fait demandé ?

Tu parles ! escorté, oui. Quasiment enlevé, disons le. Bref, c'était sans appel.
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MessageSujet: Re: Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé]   Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé] EmptyMer 13 Aoû - 20:02

    Patiente, le regard perdu, je partais dans mes souvenirs alors que je me remémorais chaque détail du combat, surtout cette scène où mon regard passa furtivement sur l’attaque de Leslie. Un regard en coin, passager et très vague mais pourtant j’ai toujours cet angle qui m’indique clairement qu’il aurait pu blesser la Reine. Etait-ce réellement le cas ? Je ne devais plus me poser de multitudes de questions et rester dans l’ignorance, supputé continuellement alors que je pouvais me permettre de le convier ici-même, dans mon bureau de la Pomme du Diable. Cela faisait longtemps que nous ne nous avions pas vu, ou du moins pas en tête à tête. Mais cela me permettrait également de le juger, de l’observer et de l’analyser surtout alors que j’allais certainement le tester sous bien des manières. Je verrais comment je me comporte avec lui, je n’avais pas encore réfléchi. Tout ce ferait au feeling, j’en étais certaine. J’arrêtais de fouetter l’air avec mon pied alors que cela faisait quelques minutes que j’attendais, perdue dans mes pensées. Je me levais pour me diriger vers une arrière sale où il y avait une réserve de sang, du True Blood pour éviter tout illégalité dans ma demeure. J’aurais préférée du sang frais mais je n’avais personne pour cela, et je n’allais pas céder à mes pulsions. Ce soir, j’étais on ne peut plus sérieuse. Je me servais un verre, le bu entièrement gorgée après gorgée avant de revenir sur le canapé. Et là, mes oreilles me chatouillèrent alors qu’un son très audible me parvint. J’entendais des pas, puis des petits coups portés sur la porte. J’indiquais qu’il pouvait rentrer, alors que je restais pour l’instant assise.

    Sa révérence me fit presque sourire, il avait l’air tellement humble et courtois. Je repensais à d’autres vampires qui n’avaient pas cette politesse à mon égard, dont l’un était mort de mes propres mains d’ailleurs. Il avait osé lever la main sur moi qui plus est, alors il en a payé de sa vie. Je me levais gracieusement mais avec une certaine rapidité, avant d’avancer vers lui et de plonger mon regard dans le sien.

    « Bonsoir Leslie, j’espère que je ne vous embête pas dans vos planifications ? »

    Je démarrais doucement, mais je n’allais pas le laisser une seule seconde sans vouloir de lui quelque chose. Je ne serais là que pour le juger, l’analyser dans ses réponses et voir par la suite ce que j’en tirerais. L’entretien avait commencé, pour le pire ou le meilleur, j’en serais au fil de la conversation. Je me tournais un quart de tour, contournant la table basse pour me diriger vers un meuble avant de me retourner.

    « Avant toute chose, je ne veux pas être une hôte discourtoise, voulez-vous quelque chose à boire ? »

    Je ne connaissais pas le groupe sanguin qu’il préférait et puis je ne voulais pas être méchante ou froide tout de suite. Entamons lentement mais sûrement la discussion. Ma main se leva pour frapper quelques coups sur le mur, un son bien distinct pour qu’une certaine personne entende. Puis je marchais de nouveau vers Leslie, toujours avec cette élégance avant de capter son regard.

    « Comment allez-vous Leslie ? »

    Une question qui peut être à double tranchant. Une question qui peut me révéler déjà bien plus qu’il peut croire. J’attendais de lui une réponse franche, savoir un peu comment il se positionnait psychologiquement surtout. C’était ce qui m’importait, car physiquement, il avait l’air d’aller on ne peut mieux, je n’étais pas aveugle.
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MessageSujet: Re: Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé]   Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé] EmptyMer 13 Aoû - 20:21

Je n'étais pas doué pour les manières de cour. Cependant, même maladroite, ma courbette parut convenir à la princesse. Je ne savais pas bien parler non plus à tous ces nobles bien plus vieux et pointilleux que moi et je devais leur apparaître pour le moins... rustique. Quand Jana se leva trop rapidement, je faillis esquisser un mouvement de recule mais ne le fit pas : c'eut été impoli, enfin, je crois. J'imaginais les grands de notre monde plus pondéré, plus soucieux du paraître. Elle s'approcha de moi, donc, et je gardais les yeux rivés au sol, deux mètres devant moi, comme je le devais, je crois, en présence d'une personne de sang royal.

- Non princesse... Je... je ne travaille que dans quelques heures, et me tiens donc à votre disposition.

Je savais pourtant que la courtoisie dont Jana faisait preuve n'était qu'une façade, une manière de parler, de se tenir, et qu'elle n'avait rien à fiche de mon planning du soir. Une sorte de début de conversation, donc... Que me voulait-elle au fond ? savoir où se trouvait Julien ? connaître mon domicile ? Guilllemaud était assigné à résidence, maison laissée gracieusement à l'ancien général alors que tout le reste lui avait été confisqué par la couronne, donc, elle savait. Mon domicile ? un hôtel tout juste propre... où on était venu me chercher, donc, elle savait aussi. En gros, il était 20 h 30 et j'avais une heure devant moi... avec un peu de chance les gros bras m'emmènerait sur mon lieu de travail... Je la vis s'éloigner, avant qu'elle ne me propose à boire, et là, je songeais que çà sentait vraiment mauvais. On voulait me faire payer ma loyauté à Julien, peut-être même celle au prince.

- Non, je vous remercie, princesse. J'ai bu avant de partir.

J'ignorais en fait si cela se faisait de boire en présence d'une princesse, ou de refuser de le faire. J'essayais vraiment de bien faire, mais sans la connaissance nécessaire pour m'appliquer. Alors, elle revint vers moi après avoir tapé contre le mur, je ne comprenais pas, mais mes pupilles rivées au sol empêchaient toute lecture de mon ressenti. Janna fut toute proche et me demanda comment j'allais...

- Je vais bien, princesse, merci de prendre soin de moi.

Ouhhhhllllà ! est-ce-que c'était correct comme réponse, je veux dire, poli au sens où l'entende les grands de ce monde ? Je n'allais tout de même pas lui parler des blessures reçues lors de la soirée de la reine, ni de mes problèmes à trouver un appart' et un boulot chez des humains racistes et discriminant. Maintenant que Julien ne pouvait plus rien pour moi, je devais me démener pour ne pas crever. Je ne crois pas que cela s'avoue devant une princesse. Tout ce temps, je me souvenais d'avoir une conduite transpirant le respect et la vénération, comme cela se devait en présence d'une proche de la reine. Mais je n'étais qu'un soldat, valeureux, peut-être, héro des Années Sanglantes, et tout, mais là, en temps de paix, je ressemblais plus à un poisson hors de l'eau.
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MessageSujet: Re: Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé]   Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé] EmptyMar 26 Aoû - 11:50

    J'essayais de capter son attention, que son regard capte le mien, perçant et intense. Ses yeux ne quittaient pas le sol ; en soi, cela ne me dérangeait pas, cela prouvait qu'il avait du respect envers la famille royale, envers moi-même. Mais je doutais de sa loyauté de toute manière, depuis que j'avais eu un doute quant à cette bataille, quant à son geste. Je ne pouvais pas laisser passer ça, pas en ces temps incertains ou quelque chose devait se tramer. Je ne savais pas encore quoi, je m'étais juste renseigné sur l'état de ma mère qui s'était amélioré d'après mes ressources, mais je n'avais rien fait de plus. Si elle devait me parler de quelque chose, elle viendrait vers moi tout simplement. Mes lèvres étirèrent un sourire qui s'effaça presque aussitôt en entendant ses mots. Il avait l'air d'être tellement maladroit, tellement timide alors que cela ne lui ressemblait pas. Non pas que je le connaisse personnellement non plus, mais je savais un peu quel caractère il avait. Pour le moment, il ne faisait aucun écart, je ne discernais aucun geste, aucune mimique sur son visage qui m'indiquait qu'il mentait ou qu'il ne me respectait pas.

    « Très bien, je ne vous retiendrais pas longtemps de toute façon, vous n'arriverez pas en retard à votre travail. »

    Je savais que Leslie pourrait avoir des informations concernant Julien, mais je l'avais mis aux oubliettes. Enfin, disons plutôt que je gardais mes distances, car je ne pouvais oublier la dernière nuit que l'on avait passée ensemble. Trop fraiche, trop présente encore dans ma mémoire. Parfois, je me disais que mon amnésie pourrait m'être utile quelque fois, si je pouvais simplement avoir le loisir de choisir quel souvenir enterrer. Je me surpris à souffler légèrement, il ne fallait pas que je m'égare. Je m'éloignais, avant de lui proposer à boire et que mes doigts ne frappent le mur. Leslie ne devait pas comprendre, mais bientôt, nous aurions du sang à disposition. S'il avait refusé de boire, je ne m'en priverais pas. Je revins vers lui, lui posant une question toute simple alors qu'elle pouvait me révéler beaucoup. Toujours ce regard perçant sur lui, je fus à peine étonnée de ses derniers mots.

    « Prendre soin de vous ? » Ma main se lève vers son visage et mes doigts effleurent son menton pour lui faire relever la tête et qu'il croise mon regard. « Et cela vous convient-il ? »

    En vérité, je m'en fichais pas mal de sa personne, j'avais bien plus de préoccupations beaucoup plus importantes que lui. Si je n'avais pas eu de doute à son égard, il ne serait pas dans mon bureau en cet instant précis. Je m'interromps alors qu'on frappe à la porte, je l'autorise à entrer et le serviteur pose sur la table basse deux verres et deux grandes bouteilles où l'on pouvait apercevoir le liquide rouge sombre à travers. Une bouteille de mon rhésus favori et une autre banale. Je fis volte-face et me dirigeais vers le canapé pour me mettre à une extrémité. « Venez donc vous asseoir à mes côtés et si vous le désirez, il y a une bouteille pour vous. » lui indiquais-je alors que ma main montrait la bouteille en question. Le serviteur me servit à boire, reposant le verre sur la table avant de disparaître de la pièce, invisible à mes yeux. Je pris le verre à pied entre mes doigts, pliais une jambe sur l'autre avant de m'adosser sur le dossier moelleux du canapé. Me tournant vers Leslie alors que je trempais mes lèvres dans le breuvage. « Comment voyez-vous les choses Leslie ? L'avenir, le vôtre et les derniers évènements. » J'y venais petit à petit, mais certainement que ma franchise allait revenir au galop, lui demandant directement si sa loyauté était inébranlable.
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MessageSujet: Re: Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé]   Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé] EmptyMar 26 Aoû - 15:29

Tandis que la princesse m'assurait que je serai à l'heure ce soir, je fus soulagé : ce n'était rien de grave, on ne me retiendrait pas.

- Merci, princesse...

Cependant, je m'interrogeais sur ma présence ici, entre deux gorilles. Je n'avais rien fait de mal, et Julien avait eu la bonne idée de me virer deux semaines avant son arrestation. Son procès étant terminé, je n'avais rien à voir avec cela. Quoi, alors ? Jana pensait me faire de nouveau bosser à la Pomme ? moi, qu'en pensais-je ? là, comme çà... non. Vivre trop près des grands de mon nouveau monde ne me convenait pas trop. Je préférais presque bosser pour un humain pathétique à force de croire que je ferai de lui un vampire. C'était la raison de mon embauche, et je le faisais languir de mon mieux, le temps de trouver un autre boulot. Spencer avait hélas disparu juste après l'attentat, laissant ma perspective de devenir charpentier dans les rêves irréalisables. Réduit à louer à une louve. Je fermais brièvement les yeux. C'était çà, le fond de la déchéance ?...

* Peut-être... *

A moins que la princesse ne m'en montre une nouvelle ? Bon, je ne vais pas être jeté en prison, je serai à l'heure ce soir... je me raccrochais à l'idée comme un naufragé à sa bouée. Mais alors, pourquoi étais-je là ? Je sentais le poids du regard de la fille de la reine peser une tonne sur moi, mais affronter son regard... non, çà ne se faisait pas. Guillemaud me l'avait bien dit : la politesse, le respect, la manière de parler aux grands, à respecter absolument ! difficile à faire quand on était aussi ignare que moi dans le domaine. Mes muscles se nouaient les uns après les autres, ce qui n'allait pas dans le sens de la détente... La princesse s'éloigna, j'entendis un code frappé contre le mur, et m'attendais à tout moment à voir débarquer la garde royale pour me trainer dans des cachots dont je ne sortirais jamais. Pourtant, je parvins à rester calme. Elle revint vers moi et je m'obstinais à regarder à deux pas devant mes chaussures, sans être certain que ce soit la bonne attitude. Je sentis ses doigts sur mon menton, et fus bien obligé de relever la tête et affronter son regard. Puisqu'elle le voulait, je devais pouvoir, non ? Je réprimais un frisson au contact de sa personne royale et soutins de mon mieux ses yeux posés sur moi. Fuir aurait été inconvenant, non ?

* Dieu que c'est difficile !!! *

Je me sentais vraiment mal, mais comprendrait-elle que ce n'était dû qu'à mon ignorance de la conduite à tenir devant quelqu'un de son rang ? impossible de le savoir. Je répondis donc d'une voix mal assurée, que j'aurai voulu plus virile, plus sure, mieux, quoi !

- Oui, je vous remercie, princesse.

Oh ! si seulement elle voulait bien me permettre de rebaisser la tête... je me sentirais tellement mieux. En sortant d'ici, je boirai une bouteille entière de whisky pour me remettre ! La perspective m'aida un peu. Un serveur entra et l'odeur du True blood me parvint, mais je ne bronchais pas, obéissant à Jana, la suivant vers les canapés, la laissant prendre place avant d'oser faire de même.

- Merci, princesse... balbutiais-je en marchant derrière elle comme un automate, lorsqu'elle m'invita à la suivre.

Deux grandes carafes de True, à portée de main... Qu'avait dit Guillemaud à propos de la conduite à tenir ? toujours obéir à un membre de la famille royale, sans poser de question. Même là ? oui... probablement. Et si ce n'était pas ma préférence ? eh bien, je devrais le boire quand même, en remerciant et tout... Le manque de sang frais expliquait mon difficile rétablissement, et je sentais mes forces diminuer au fil des semaines, et tarder à revenir après mes blessures gagnées lors de l'attentat. Elle avait peut-être remarqué ma présence là-bas ?!!!! l'idée me heurta de plein fouet !

* Oui... bien sûr... c'est à cause de cela ! *

La princesse m'avait vu combattre et allait me proposer quelque chose, un poste, peut-être garde du corps ou un truc du genre ! c'était trop beau pour être vrai ! je sortirai enfin de la crasse dans laquelle je ne tarderai pas à me noyer ! mais d'un autre côté... travailler au palais... je ne m'y voyais pas...

* J'apprendrais ! *

Mais ce serait aussi un moyen de me tenir de plus près, plus moyen, après çà, de rencontrer Julien quand je le voudrais... on m'aurait à l'oeil... Pourquoi on se méfierait de moi ? après tout, j'avais contribué à sauver la reine, non ? enfin... disons que j'avais voulu la tuer... mais que le destin l'avait protégée...

* Cette garce a banni son propre fils ! le prince William ! *

Après toutes ces années, plus de huit, je n'avais rien oublié. Jana, si ? oui... apparemment. Il fallait avouer qu'elle avait hérité de tous les biens de William, çà aidait. Je demeurais sagement assis face au verre et à la bouteille qui m'étaient visiblement destinés, sans oser un geste, attendant que Jana donne le top départ. Et même alors, je devrais prendre mon temps, bien me tenir, ne pas avoir l'air d'un abruti assoiffé, tellement en manque qu'il boirait même un vieillard. Pendant ce temps, le serveur disparut, Jana se mettait à l'aise et s'apprêtait à siroter son verre, me demandant comment j'envisageais l'avenir ???!!! moi ??!!! que pouvait lui faire mon avis ?!!! Que devais-je répondre ? que je vivotais aux crochets d'un humain que je ne comptais pas étreindre ?!!! Je ne répondis que lorsque je fus certain d'avoir une voix et un ton convenable, celui de la conversation sérieuse qui semblait s'engager.

- Je....

Voilà que je balbutiais ! rohhh ! je me serai frappé ! je repris, plus sûr de moi, relevant les yeux pour regarder Jana dans les yeux.

- J'occupe actuellement un poste d'agent de sécurité dans une boîte humaine. Mon intégration se passe bien... et j'espère obtenir un logement bientôt... Peut-être arriverais-je à prendre du grade, malgré le fait que je sois un vampire.

Euh... j'avais l'air ridicule, certainement ! J'ajoutais, un peu précipitamment, mais tant pis :

- En fait, je suis inquiet... vous savez... à propos des pommes de sang que nous allons bientôt avoir le droit d'avoir, enfin... si c'est toujours le cas, malgré ce qui s'est passé... je... n'ai pas les moyens de la payer... ni même de la loger... et... mais je ne dois pas être le seul dans ce cas... vous... vous voyez... je... enfin... l'idée de demander une allocation pour y parvenir... je... c'est... très... embarrassant...

Voilà ! j'avais réussi à le dire ! et je savais parler au nom de pas mal d'autres vampires. La princesse comprendrait-elle ? ou voulait-elle autre chose de moi ? me souvenant des conseils de Julien, je me servis un verre de True, lentement, comme un "homme du monde" tout à fait rompu à un exercice que je ne maîtrisais absolument pas, reposais la bouteille sans bruit, et bus à petites gorgées... c'était dégueulasse, pas mon préféré, en tout cas. Surtout, ne pas se précipiter, ne rien montrer de ma déconvenue !!! à croire que son réseau d'informateur ne lui avait pas dit pour mes goûts... à moins que ce ne fut une "mauvaise manière" tout à fait voulue...
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MessageSujet: Re: Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé]   Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé] EmptyVen 29 Aoû - 17:03

    Il reste courtois, essaie de faire du mieux qu'il peut mais il ne peut pas cacher cette espèce de gêne qui l'entoure. Je ne savais d'ailleurs pas à quoi c'était dû, au respect qu'il avait envers moi ou était-ce autre chose ? De la honte ? Si je commençais à percevoir de la honte en lui en ma présence, je me poserais des questions. Pour l'heure, je n'étais pas satisfaite de son comportement, j'avais l'impression qu'il me cachait des choses. Peut-être était-ce dû à de la maladresse, mais je n'allais pas le laisser partir tant que je n'aurais pas un avis définitif et surtout bien tranché vis-à-vis de ce personnage. Je ne pensais même pas à son dernier statut, le bras droit de Julien, tout ça était du passé et je ne pouvais me permettre d'aller à la rencontre de Julien. Je devais me faire ma propre idée, ma propre opinion sur lui et savoir surtout s'il me mentirait à un moment donné, au fur et à mesure de la conversation. Pour le moment, il ne me divulguait pas grand-chose, il ne faisait que répondre brièvement, par quelque mot sans plus. Avait-il peur de m'en dire trop, de faire une gaffe ou n'était-ce rien de plus qu'une attitude maladroite de m'adresser la parole ? La suite m'en dira davantage.

    Pour le moment, ses réponses ne me satisfaisaient pas. Ce pourquoi je décidais d'aller m'asseoir dans le canapé, qu'il fasse de même alors que je l'y invitais et qu'il se décontracte un peu. Je n'allais pas le manger, loin de là. Au pire, sa vie pourrait en dépendre, et au mieux, il repartirait sans une égratignure. En tout cas, je n'appréciais pas ce genre d'homme qui donnait l'air d'avoir très peu d'estime de lui et qui avait l'air de douter. Je me demandais finalement si sans aucun titre, Julien le serait également. Je n'espérais pas, mais passons, ces pensées n'étaient pas convenables en l'instant. Même si un flash de notre dernière nuit passa devant mes yeux et j'eus un fin sourire avant de reprendre conscience de la pièce et de ne plus fixé mon verre sans le voir. Je lui avais posé déjà mes questions et j'attendais patiemment qu'il y réponde. Cela pouvait être étrange, mais je ne faisais rien au hasard, j'avançais doucement mais sûrement. J'espérais qu'il se mette un peu plus à l'aise, sinon je l'y forcerais. Il ne pouvait guère me dire non, n'est-ce pas ?
    Leslie commença à parler, un seul mot sortit de sa bouche et mon regard se posa sur lui, dans ses yeux alors que j'attendais toujours qu'il sorte quelque chose. Je l'analysais alors qu'il semblait réfléchir. À quoi pensait-il ? Je me le demandais, mais il avait l'air assez peu sûr de lui, quelque chose le chagrinait peut-être ? Même si j'aurais pu le couper, je n'en fis rien et attendais simplement qu'il continue, ce qu'il fit d'ailleurs. Je l'écoutais tranquillement, alors que je glissais le verre entre mes doigts, le faisant tourner lentement. J'attendis qu'il finisse avant de comprendre ce qui le tracassait.

    « J’imagine que cela n’a rien à voir avec votre ancien poste, la proximité d’humains autour de vous presque constamment ne vous dérange pas ? » Je fis une pause, simplement pour l’observer davantage. « Je vous souhaite de prendre du grade, mais si votre intégration se passe bien il n’y a pas de raison. J’espère que si vous avez un jour les oreilles qui sifflent à notre égard vous nous ferez parvenir l’information, quelle qu’elle soit. » Car oui, il pouvait être aussi un bon informateur s’il entendait des choses. Je ne savais pas si les humains avec qui il travaillait avaient la moindre dangerosité, mais c’était aussi une manière de le tester, encore une fois. Je me redressais pour poser mon verre sur la table et me tournais vers Leslie et entamer sur le sujet qui l’inquiétait.

    « On ne vous demande pas de lui donner monts et merveilles. Tout ce qu’on demande, ce que la loi implique, c’est que votre pomme de sang soit bien traitée. Vous travaillez, vous avez un salaire et pouvez donc vous occuper correctement d’un humain. Et comme il est décrit, la pomme de sang pourra elle-même travailler, dès lors il ne suffira plus qu’à donner une contribution si jamais il n’atteint pas le salaire minimum. » Je fis une pause. « Je pense que c’est largement faisable vous voyez. De plus, vous avez encore le temps, d’ici là vous aurez trouvé un appartement. Et cela permet également d’étancher notre soif, n’avez-vous pas envie de goûter librement du sang sur un humain ? Je connais déjà la réponse, car elle est la même pour tous ; si vous dites le contraire vous vous mentez simplement à vous-même. » Je fis de nouveau une pause, repensant à l’allocation. « L’allocation ne vous sert que si vous en avez réellement besoin, les humains ne se gênent pas pour demander de l’aide financière à la moindre occasion, pourquoi cela vous embarrasse-t-il donc autant ? Qu’est-ce qui vous dérange au fond ? » Il était vrai que je n’avais pas de problème financier, cependant, je pouvais comprendre aussi les vampires dans le même cas que Leslie. La loi allait être mise en place en janvier, nous étions fin décembre, il avait encore le temps. Et puis avec ce système d’aide, d’allocation, tous vampires pourraient avoir une pomme de sang. Je ne comprenais donc pas qu’est-ce qui le chagrinait autant.
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MessageSujet: Re: Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé]   Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé] EmptyLun 1 Sep - 5:23

Je tus le fait que mon nouveau patron m'avait embauché avec l'espoir que je l'étreigne, et aussi que les autres me regardaient de travers, sans doute affolés par mes capacités surhumaines, qui faisaient forcément de l'ombre à leurs propres compétences. La plupart ne prenaient leur métier que comme un pis aller, deux ou trois étaient des marteaux complets, amoureux des armes et du pouvoir conféré par leur uniforme marqué "sécurité". Ils transpiraient la supériorité que cela semblait leur donner quand ils se pavanaient dans les galeries marchandes ou commentaient des trucs à des employés d'usine.

- Non... non... pas du tout. Je sais me tenir.

Encore heureux que je ne me mette pas à bouffer chaque humain rencontré ! en plus, çà pouvait être tellement facile, surtout quand j'étais seul dans les entrepôts, et qu'il ne restait qu'un ou deux employés pour faire tourner les machines. J'avais souvent une bouteille de True avec moi, et en cas de soif, j'en buvais un peu en me disant que le sang avait ce goût là, histoire de me dégoûter au maximum.

- C'est un travail de base...

Comment expliquer çà à une princesse... aller à l'essentiel, voilà ce qu'il fallait :

- Je fais des rondes, ou je surveille des postes, ou parfois, je marche de long en large dans des magasins, à la recherche du moindre voleur, fraudeur... Avant, j'encadrais... maintenant, j'exécute.

C'était un sacré changement, mais çà m'allait. Je gagnais honnêtement ma vie, et qui sait ? peut-être qu'un jour, je pourrais retourner dans la police ! au train où allaient les choses... maintenant qu'il n'y avait plus de sanguinistes ! enfin... officiellement.

* Peut-être que Jana les traque toujours... elle va me demander quelque chose dans le genre ? *

... ou penser que j'en étais un ?!!! après tout, Julien avait été démis de toutes ses fonctions ! et moi, après l'attentat, j'étais parti soigné mes blessures loin de cette cohue, je m'étais barré pour rejoindre Edimbourg. Autant dire que si on m'avait cherché à Glasgow... ben j'y étais pas. Donc, la question demeurait : que me voulait la princesse ? Elle tournait autour du pot, pour le moment, et moi, je tentais au mieux de respecter le protocole (quasiment inconnu de moi) à respecter en face d'une personne de sang royal. J'avais conscience de ma gaucherie, de mes hésitations, que tout cela pouvait jouer en ma défaveur, mais sans moyen de faire autrement.

- Il n'y a que peu de possibilité d'évolution dans ce métier. La boîte pour laquelle je travaille est petite...

Cette manie que les grands avaient de vouloir vous faire prendre du grade ! et par la suite se faire un plaisir de vous faire culbuter ! des miroirs aux alouettes qui ne menaient nul part. Je le savais. Pourtant, je devinais aussi que je devais être utile à quelque chose :

- Bien sûr.répondis-je, visiblement décidé.

Qu'en cas d'information, j'en tiendrais informé le pouvoir ! pour qui elle me prenait ? enfin, après l'avoir dit à Julien, quoi... vint ensuite le sujet de la pomme... et là, visiblement, la princesse n'avait aucune idée du salaire d'un agent de sécurité... elle devait penser que je gagnais bien ma vie, alors que, comme mes collègues, j'étais rémunéré à coup de lance-pierre. Lui dire la vérité ? c'était dégradant, alors, je me tus, comme un lâche. Et là, bien sûr, la question piège !

- ... Et cela permet également d’étancher notre soif, n’avez-vous pas envie de goûter librement du sang sur un humain ?

Je m'empressais de répondre, comme je pensais devoir le faire :

- Si, bien sûr ! si la loi l'autorise !

Il était manifeste que ce serait un plaisir, alors qu'en fait, je pensais sans cesse aux mots de Guillemaud : faire tout ce que le pouvoir voulait, dans la limite du légal. Ne pas gêner un membre de la famille royale, ou le mettre dans l'embarras. ohhhh ! que ce n'était pas mon truc !!! Jana parlait comme si tout allait de soi, mais moi, je n'y voyais que des difficultés ! introduire un humain dans ma vie était la dernière chose dont j'avais besoin ! c'est vrai, sans blague ! on pouvait aller voir les p*tes sans se marier ! alors pourquoi fallait-il s'acoquiner avec un humain si on pouvait en payer un "à la tasse" ?... mais impossible de dire çà à une princesse... non ! impensable ! sauf que... sauf que... la princesse finit par poser la question ! ce qui me gênait ?.... euh... je pouvais vraiment le dire ? sans gaffer ?... exprimer le fond de ma pensée ?... que dirait Julien, là ? il saurait trouver les mots ! pas moi...

- Je... vous voyez... je suis célibataire... je ne me vois pas marié... euh... c'est... embarrassant de vous avouer cela ainsi...

J'étais visiblement et réellement embarrassé, et le mot était faible.

- Je préférerai... quelque chose de moins... attachant, vous voyez.

Je ne pouvais pas parler de p*te en sa présence, quand même !!! Mais j'étais un soldat, elle pouvait comprendre... enfin, deviner... j'espérais ! Rohhh ! il fallait que je le dise !!!

- Des... pardonnez-moi, princesse, mais je peux parler librement ?... voilà... s'il s'agissait pour moi d'aller dans... euh.... une maison close, vous voyez... ce serait plus facile.

OUF ! je l'avais dit ! mais quelle serait sa réaction ? elle allait éclater de rire ? me regarder d'un air courroucé et me fiche dehors ? ou me dire de respecter la loi telle qu'établie par la reine ?
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MessageSujet: Re: Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé]   Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé] EmptyMar 2 Sep - 19:00

    J'eus un fin sourire qui en disait long sur mes pensées alors qu'il me disait qu'il savait se tenir. C'était très étrange, d'un côté, je le croyais, mais de l'autre, je percevais autre chose. Moi-même, je ressentais le besoin parfois intense de mordre dans une peau fraiche et tendre, boire ce liquide si savoureux et chaud et le sentir couler le long de ma gorge pour parfumer toute ma bouche d'une somptueuse odeur. Tiendrait-il deux secondes si du sang frais serait amené ici même ? Si un humain saignait abondamment ? Je me posais la question, essayais de voir à travers ses yeux s'il y avait une quelconque réponse. Et puis je détachais mon regard du sien, après l'avoir fixé un bon moment. Je l'écoutais poursuivre alors qu'il me parlait de son travail, au moins serais-je au courant de ce qu'il faisait. Là-dessus, il ne pouvait pas me mentir, n'est-ce pas ? Mon regard se faufile sur ses cuisses, remontant tranquillement, le tout pour essayer de le déstabiliser alors que mes yeux arpentaient son torse, son cou, m'arrêtant sur ses lèvres un instant avant de revenir sur ses yeux. Je faisais comme à un homme que j'allais bientôt dévêtir et ramener dans mon lit, simplement, je ne faisais tout ça qu'avec mes yeux. Je m'amusais, en somme.

    « Et ça vous change de votre ancien poste n’est-ce pas ? N’avez-vous pas de… » je m’arrêtais un instant pour trouver le bon mot avant de continuer. « … frustration par rapport à cela ? N’éprouvez-vous pas un sentiment d’injustice à votre égard ? »

    Il pouvait ressentir ce genre de chose. Je n'avais pas oublié que William était son maître, et qu'il était enfermé depuis un bout de temps déjà même si cela ne faisait que quelques années. Il avait eu Julien, et désormais, il n'était plus rien non plus. Leslie pouvait donc éprouver tout un tas d'émotions nocives, qui pouvait aussi justifier son acte envers la Reine, si tu moins j'étais sur la bonne voie. Je prenais appui sur mes mains une fois que je m'étais débarrassée de mon verre pour mieux me placer, et de ce fait, me rapprocher un peu de Leslie. Je pliais de nouveau ma jambe alors que je en'aurais nul mal à toucher sa jambe avec mon escarpin. Je lui fis un fin sourire.

    « Ce n’est pas parce qu’elle est petite qu’elle n’offre pas d’avantage. Et puis, vous pourrez toujours chercher ailleurs quand vous aurez un peu plus d’expérience non ? »

    Il devait trouver que je ne comprenais pas grand-chose au labeur des gens au travail. Mais disons que je pouvais comprendre. Je pourrais mieux comprendre si je n'étais pas amnésique, comme bien d'autres choses d'ailleurs en repensant à quelqu'un en particulier. Je le chassais de mes pensées pour me reconcentrer sur l'instant présent. Bientôt, Leslie devrait répondre explicitement à une de mes questions. Et je n'attendrais pas de réponses brèves. Il me confirma qu'il ferait passer les informations s'il y en avait, et je n'eus que pour réponse un sourire de satisfaction sur les lèvres. Puis la conversation tourna au sujet des pommes de sang, et j'avouais ne pas tout comprendre, ne pas comprendre surtout pourquoi il avait l'air mal à l'aise. J'essayais de le rassurer, de lui faire voir les choses autrement. La réponse qu'il me fit était prévisible, pour tout être vampirique d'ailleurs. Qui n'aimait pas le sang frais ? Qui allait dire non à une pomme de sang alors que l'on pourrait se servir quand on voulait ? Restait de prendre soin d'elle et de ne pas l'assécher complètement, mais à part cela, c'était une idée vraiment superbe. Je me penche un peu vers lui, ma main se lève pour effleurer de mes doigts sa joue alors que mon visage se rapproche du sien et que mes lèvres s'approchent des siennes. Mon regard reste fixé sur ses yeux.

    « Si la loi l’autorise, pourquoi donc s’en priver ? »

    Je m'approche encore un peu jusqu'à être à quelques millimètres de ses lèvres, avant de me redresser et de me laisser tomber sur le dossier du canapé. Mon bras sur le dessus alors que ma main maintenait ma tête, je l'observais toujours. Mon pied se balançait désormais alors que je l'écoutais continuer. Au moins essayait-il de m'éclaircir, mais plus ça allait et moins je comprenais. Je le laissais tout de même finir, comprenant par la suite ce qu'il voulait dire. J'attendais un instant, avant de me laisser emporter par un rire léger qui résonna dans toute la pièce.

    « Mais on ne vous demande pas de vous marier avec elle, loin de là. Et si vous avez besoin d’évacuer vos désirs dans une maison close, faites donc ! Pourquoi cela vous met-il mal à l’aise ? » Je me rapprochais de nouveau de lui, saisissais sa mâchoire pour l’obliger à me regarder. « Il faudrait que vous assumiez plus votre côté viril, ça vous irait mieux. » Puis je m’installais sur le bord du canapé, prenais l’autre bouteille et le verre de l’autre main tandis que je laissais le liquide couler. Je reposais la bouteille et me tournais vers Leslie en lui tendant le verre rempli de ce liquide rouge. « Tenez, vous en aurez sûrement besoin pour ce qui va suivre… » Je laissais un instant le silence emplir la pièce, avant de continuer. « Dites-moi à quel niveau mettez-vous votre loyauté envers notre Reine ? » Commençons par le début, et voyons par la suite ce qu’il adviendrait.
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MessageSujet: Re: Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé]   Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé] EmptyDim 7 Sep - 13:42

J'avais remarqué le petit sourire de la princesse... elle doutait que je puisse me retenir. Elle n'avait pas tort... tant que les humains étaient en bonne santé, tout allait bien... s'ils étaient blessés, çà se corsait pour moi. Et puis, avoir une pomme... je ne savais pas boire à la veine sans tuer, mais inutile de le préciser.... hum hum... chacun ses secrets... mais ce qui n'était pas important pendant la guerre prenait des proportions tragiques en temps de paix. Un instant, j'ai cru que Jana pouvait lire dans mes pensées, cette fixité dans l'oeil. Je fus content que ce soit fini... mais pas longtemps : son regard erra sur mon corps comme pour deviner ce qui se trouvait sous les vêtements... la princesse m'avait déjà fait le coup et je ne me sentais pas prêt pour recommencer. D'autres auraient sauté sur l'occasion, histoire de grimper dans l'échelle sociale, mais ce n'était pas mon cas. Sûr de ce que je pouvais faire dans mon travail, je l'étais beaucoup moins dans ma vie privée. En fait, la dernière fois que j'avais fait l'amour, c'était dans la rue, à la hussarde, avec Constance. Il y a plus d'un an. Mais Jana abordait le sujet de ma psychologie et là, je devais vraiment faire attention à ce que je répondrais :

- Je ne peux pas dire que ce changement brutal me soit favorable. La paie, l'intérêt, tout est beaucoup moins élevé, commençais-je.

Devais-je aborder mon "soucis" avec Julien ?... je toussotais, comme si je cherchais par où commencer, ce qui était le cas, quelque part...

- En fait... Julien Guillemaud m'a jeté par la fenêtre... de chez lui.

Bref, j'étais tombé du sommet de la tour de la Red Security.

- Je... je l'ai déçu dans le cadre de mon travail... et il m'a fichu à la porte...

Je fixais un instant la carafe de True, devant moi, avant de reprendre :

- Du coup, j'ai dû me trouver un logement et un travail par mes propres moyens.

Là encore, aucune mention de la difficulté, pour un vampire, à s'insérer dans la société humaine. Ce n'était pas le sujet de la discussion, et la princesse n'en aurait cure.

- Quand à l'injustice... bof... c'est la vie. Disons que je n'ai pas su répondre aux attentes de mon supérieur, voilà...

Et voilà que je me présentais comme un nullard, tellement nul qu'il était obligé de quémander un boulot aux mortels ! un inadapté, quoi ! Julien demandait trop, à mon avis. Il me connaissait, pourtant, et savais que je n'irai pas sur certains chemins qu'il empruntait si aisément. Ce n'était pas mon tempérament. Et ce temps de paix ne me convenait pas. Aux yeux de Jana, je devais faire vétéran incapable de se réinsérer... presque sans abri, puisque je logeais à l'hôtel. La princesse bougea, se rapprocha de moi, et j'eus chaud... oh là là ! surtout, ne pas lui déplaire. J'étais vraiment mal à l'aise avec ces histoires de royauté et de castes... le sentait-elle ? Son sourire ne me tranquillisait pas, au contraire, c'était comme si elle me montrait les dents en disant : gare si tu ne réponds pas comme je veux... Et après ? elle se rapproche encore plus, son corps effleure le mien. Je recule dans le canapé, très mal à l'aise, pire que çà, même, en toussotant un peu. Je n'osais pas me lever d'un bond pour esquiver les avances de Jana. Garder son calme, répondre au mieux :

- Euh... oui... je.... je suivrais la loi, bien sûr...

Tout à coup, je me suis demandé ce qui empêcherait Jana de me coller la pomme de son choix dans les pattes, qui lui rapporterait mes moindres faits et gestes... la cata, quoi... parce que je ne lui laissais pas une nuit à survivre à ma présence... je n'étais pas méchant, non... juste... comme un ivrogne qui ne peut s'arrêter au milieu de la bouteille... et bien, je la finissais de même. Pour regretter aussitôt après. Ouf, Jana venait de s'écarter et je me sentis mieux tout de suite. Elle jouait le chaud et le froid avec moi, sans que je pusse deviner où elle voulait en venir... je n'avais que des pistes à me proposer, rien de bien sérieux. Mais quand elle me prit la mâchoire pour me fixer, j'eus peur, un bref instant, mais quand même. La princesse était tellement plus vieille que moi... je n'étais qu'un jouet entre ses mains... Mon côté viril, si elle savait... si elle m'avait vu combattre pendant les A.S.... elle savait à quoi je ressemblais. Autant dire qu'ici, ce serait tout à fait .... déplacé.

Docilement, je pris le verre tendu et y trempais les lèvres... bus, parce qu'autrement, la nouvelle propriétaire de la pomme du diable aurait deviné l'offense. Et là, je faillis tout recracher, mais réussis à éloigner dignement le verres de mes lèvres, à le poser sans incident sur la table basse, tandis que je débarrassais mes lèvres de toute trace d'hémoglobine d'une langue discrète.... en regardant la princesse avec des yeux ronds.

- Euh... pardon ?... vous... enfin... je... est-ce une proposition de travail ?

Savait-elle, pour l'attentat raté ? non... impossible...

- Pendant l'attentat... vous avez peut-être aperçu mes combats...

Après tout, j'avais peut-être sauvé la vie de Krystel en voulant la tuer, et on voulait me récompenser à juste titre ? ou alors, un doute s'était installé et on voulait me contrôler, m'intégrer à la garde du manoir pour m'avoir à l'oeil... Je n'allais pas tarder à le savoir.




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MessageSujet: Re: Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé]   Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé] EmptyDim 14 Sep - 11:58

    Je poussais plus loin la conversation. Mon regard ne cillait point, l'observant attentivement. Je le voyais mal à l'aise depuis le début, et je ne saurais dire encore si c'était par ma présence, ma proximité aussi peut-être, ou était-ce juste le fruit du mensonge. Je l'écoutais attentivement, ne perdant pas le fil de ces mots, à aucun moment. Il répondait comme il le pouvait à mes questions que j'essayais de formuler avec la plus grande neutralité possible. Je voulais savoir s'il se maîtrisait bien par rapport aux humains, mais cela pourrait me révéler bien d'autre chose. Je ne voulais pas avoir à faire à un autre vampire comme du genre de Spencer. Il n'y avait pas mieux comme exemple pour décrire un vampire instable, sans aucune maîtrise. Je me souvenais encore de notre entrevue, sanglante et sexuelle, mais au final, il avait tout perdu. Il n'avait pas vu au-delà, il n'avait pas vu mon petit jeu, mon test. Je n'irais pas aussi loin avec Leslie, car j'avais l'impression que je n'en aurais pas besoin. Pour l'heure, dans ces mots, je percevais la vérité. Au moins m'avouait-il qu'il avait eu un gros changement. Il était vrai que passé du tout au rien, ou presque, pouvait être fort déstabilisant. Je l'entendis tousser, comme si quelque chose le dérangeait, puis il parla de Julien, et son nom même me rappelait le moment douloureux qu'il avait passé avec moi. Je restais pourtant impassible, il ne devait pas voir quel lien nous unissait vraiment par le passé. À présent, je ne pouvais pas me permettre le moindre écart avec Julien. Je ne savais pas si Leslie avait encore des contacts avec lui, mais je ne voulais guère que Leslie lui fasse par de quoi que ce soit qui puisse m'être dérangeant. Je ne lui répondis pas aussitôt, cherchant les bons mots pour lui répondre.

    « Je pense que vous pouvez le voir comme un cadeau. Au vu de son jugement, de ce qu'il a fait, vous êtes bien mieux sans sa présence, soyez-en certain. » Je repense à sa punition, à celle qui je lui ai fait subir de mes propres mains, et rien ne se perçoit sur mes traits ou mon regard. « Et puis, vous êtes assez mature et intelligent pour vous débrouiller seul. »

    Il fallait qu'il prenne le compliment comme il venait. Encore une fois, je ne faisais que parler pour qu'il m'en dise davantage en retour. J'espérais aussi que c'était la première et dernière fois qu'il mentionnerait Julien. Je ne l'avais pas revu depuis sa sentence et c'était peut-être bien mieux comme cela, car notre prochaine rencontre n'aura rien à voir avec la dernière si... intense. J'avais l'impression que Leslie se sous-estimait, mais je ne pouvais pas l'affirmer. Combien de gens s'arrangeait de ce trait-là pour n'être pas soupçonner. Pour sûr, je n'en avais pas fini avec lui, bien au contraire, cela ne faisait qu'être de plus en plus intéressant. Lorsque je me rapprochais de lui, je sentais une certaine nervosité, ou peut-être était-ce tout simplement un malaise d'avoir une femme aussi proche. Peut-être que côté sexe, il n'arrivait pas non plus à se maîtriser. Je laissais cette pensée de côté, alors que je constatais qu'il reculait dans le canapé. Il ne pourrait pas le faire indéfiniment, il arriverait bloqué à un moment donné. Pour l'instant, je restais à ma place, le laissant un peu souffler par le peu de distances qu'il avait réussi à mettre entre lui et moi. Quant à sa réponse, elle ne me satisfaisait pas totalement, mais je décidais de passer outre. Il aurait une pomme de sang quoiqu'il arrive, et je ne comprenais pas pourquoi il s'en faisait tant. Du sang, du vrai, à porter de main. Bien entendu, il fallait suivre les lois imposées, mais c'était tellement facile. Il y avait en plus beaucoup d'humain qui était encore en admiration devant nous, pourquoi diable ne pas en profiter pleinement ? À sa place, je n'hésiterais pas, même si j'avais déjà un lien particulier avec ma propre pomme de sang.

    Je le taquinais de nouveau lorsque je lui pris le menton, je le poussais toujours à le rendre mal à l'aise. C'était amusant, il fallait bien l'avouer, mais comme ça, je pouvais bien plus percevoir ce qu'il pourrait éventuellement cacher. Il resta cependant muet alors que je remettais en question sa virilité. Beaucoup d'autres hommes auraient répondu presque aussitôt pour se justifier. Je trouvais cela intéressant. Était-ce parce qu'il ne savait pas comment me répondre ou était-il vraiment si pitoyable ? Pour essayer de détendre l'atmosphère, et aussi l'obliger à prendre un verre – les carafes n'étaient pas là pour la décoration – je lui servis moi-même un verre. Habituellement, je laissais les invités se servir, mais apparemment, celui que j'avais devant moi ne savait vraiment pas s'y prendre. Bien que je puisse comprendre qu'il s'était abstenu pour ne pas me déplaire ou me froisser. Puis, j'insérais ma question tant attendue, il était venu pour ça au final. Je retins un rire nerveux alors qu'il avait complètement détourné ma question. Je me contrôlais pour rester le plus calme possible, repris mon verre pour en boire une gorgée avant de replonger mon regard dans celui de Leslie. Il se fit un peu plus dur et plus sérieux.

    « Ce n'est pas une proposition de travail. » Je ne savais guère comment il avait fait pour en arriver à se poser cette question d'ailleurs. Je tournais mon verre entre mes doigts même si mon regard ne le quittait plus. « Je vous ai vu combattre en effet, alors que la Reine et moi-même étions en train de nous occuper d'un infidèle. » Je fis une pause, posant le verre de nouveau sur la table basse en verre. Je restais silencieuse, inspirais profondément alors que je me rapprochais de lui. Il ne pouvait plus reculer, et je voulais mettre de la proximité pour qu'il ne soit pas à l'aise, pour qu'il puisse répondre enfin à ma question. Mon regard plonge dans le sien, foudroyant. « Je vous repose la question, à combien se mesure votre loyauté ? »
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MessageSujet: Re: Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé]   Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé] EmptyJeu 18 Sep - 22:28


- Ce n'est pas une proposition de travail.

Au-moins, c'était clair. Déjà, j'échappais à l'emploi de garde au manoir, ouf. Mais comment devais-je le prendre ? Je pris le verre que m'avait servi Jana et bus en attendant la suite. Après tout, elle avait dit que j'en aurai besoin, non ? pourquoi ne pas en profiter... Je conservais les yeux baissés, parce que c'était un membre de la famille royale. Déjà que nous étions assis très près l'un de l'autre sur le même canapé. C'était la princesse qui s'était ainsi approchée, pas moi. Que devais-je faire, là ? descendre et m'asseoir à ses pieds ou rester sur le sofa ? Le True ne m'apporta aucun réconfort... pouvait-il en être autrement ? Jana tournait son verre entre ses doigts et je sentais son regard inquisiteur sur moi. Rien de bon n'allait sortir de tout çà, je le pressentais.

* Nous y voilà... *

Ainsi, elle avait remarqué mon action. Coup de maître, tuant propre et net l'agresseur venant dans le dos de la reine. L'importun ! je l'avais maudit sur le coup. Mais maintenant... que devais-je penser ? Rien. Attendre, et laisser venir. Après tout, j'avais amené la conversation sur ce point très précis, non ? Jana posa son verre sur la table basse, je fis de même, le mien encore à moitié plein. Surtout ne pas se jeter sur la nourriture : j'étais en bonne société, non ? Savoir se tenir en public... Mais elle s'approcha encore et je déglutis sans pouvoir quitter son regard, qui cette fois n'avait rien de langoureux, sans compter le tranchant d'une question à nouveau répétée :

- Je vous repose la question, à combien se mesure votre loyauté ?

Jana avait de la suite dans les idées, mais je ne savais que répondre... Mon désarrois dut se lire dans mes yeux, et je balbutiais bêtement, avec ce corps trop proche du mien, dont les courbes m'échauffaient les sens tandis que tous les voyants au rouge dans ma tête me disaient de me tirer de là. Je bondis sur mes pieds, heurtais la table basse, rattrapais de justesse ce qui s'y trouvait pour éviter un malheur, et une fois de l'autre côté, tentais de recouvrer un semblant d'aplomb... mon malaise sautait aux yeux désormais. Après m'être raclé la gorge, comme si un énorme matou s'y trouvait :

- Je... euh... comment mesurer la loyauté ? il n'y a pas de mesure ! on est loyal, ou on ne l'est pas. C'est tout.

Je retrouvais un peu d'assurance, et ma voix changea aussi, plus calme, plus profonde.

- Je ne comprends pas votre question, Ma Dame. Me soupçonnez-vous de quelque traîtrise ?

Après tout ce que j'avais fait ? je m'étais battu comme un diable cette nuit là ! personne ne savait pour mes pensées les plus profondes, et on n'avait pu que voir l'éclat de mes combats, comme mes blessures en avaient témoigné pour moi. Mesurer la loyauté ?... comme si on pouvait être "un peu" loyal... ou "beaucoup" loyal... ces nobles étaient vraiment des tarés. Jana se jouait de moi, mais quel jeu jouait-elle ?
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MessageSujet: Re: Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé]   Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé] EmptyVen 26 Sep - 11:37

    Mon regard était posé, mes paroles se faisaient tranchantes, sans aucun retour en arrière possible. Je ne laissais pas d'échappatoire à Leslie, je ne lui laissai pas le loisir de pouvoir se défiler comme il l'avait fait précédemment. Mon ton était clair et il devait aussi le sentir, car mon regard s'était posé sur sa gorge alors que je l'observais déglutir avec difficulté. Le mettais-je à ce point mal à l'aise ? Je supposais de plus en plus qu'il avait quelque chose à cacher. Une si grande gêne ne pouvait pas uniquement venir de ma proximité et de mes courbes généreuses. Ou alors, il n'était pas du tout en état de contrôle et il était donc dangereux pour la société. Cachait-il alors des cadavres dans son placard ? Beaucoup de questions me traversaient l'esprit, de supposition également et je n'aimais point cela. J'aimais être fixée sur chaque personne que je connaissais, je voulais tout savoir d'eux, dans les moindres détails. J'étais persévérante et allais droit au but, un poil entêté également, sinon pourquoi questionnerais-je une deuxième fois mon interlocuteur si ce n'est que quoiqu'il arrive, j'aurais ma réponse. Il posa son verre en même temps que le mien et j'observais qu'il était encore rempli. Le sang, ma proximité, ma question dûment posée... tout ça était fait pour qu'il se sente le moins à l'aise possible. C'était comme ça que l'on obtenait ce que l'on voulait. J'aurais fait autrement s'il s'était avéré beaucoup moins déstabilisé, mais pour l'heure, tout fonctionnait.

    Je restais immobile, mon regard figé dans le sien alors que j'attendais une réponse de sa part. Je le sentais très nerveux, puis d'un coup, il bondit pour se retrouver debout. Je n'étais pas surprise, je l'avais poussé à cela, je me contentais de me tourner pour que je sois de nouveau face à lui, décroisais ma jambe et joignais mes mains sur mes cuisses. J'étais posée, très calme, mon regard ne me trahissait pas pour l'heure, mais à l'intérieur, je bouillonnais. Bientôt, mon impulsivité reprendrait le dessus s'il continuait sur cette voie. Je l'observais bousculer la table d'abord, pour rattraper les verres avant qu'ils ne tombent et salissent le sol avant d'enfin qu'il se retrouve de l'autre côté, la table basse nous séparant. S'il n'avait pas voulu me répondre, ses gestes me convenaient parfaitement bien, allant dans le sens de ma supposition. Je l'écoutais parler, avant de moi-même me redresser sur mes jambes et faire quelques centimètres vers la droite lentement, le long de la table basse en verre.

    « Vous n'avez pas tort, cependant, il existera toujours un degré de loyauté. Chacun le mesure à sa façon, pour quelques-uns, il est inconcevable de trahir et la mort ne leur fera pas peur ; en revanche, pour d'autres, leur loyauté sera friable... » Je m'arrête alors que je n'ai pas encore contourné la table basse et mon regard se pose sur lui. « ... et je ne l'accepterais pas. » Ce n'était pas pardonnable en effet et il pouvait bien lire dans mes yeux que j'étais entièrement sincère. Je le sentis un peu plus calme, mais bientôt, je serais beaucoup moins agréable...
    À ses paroles, je laissais un petit temps avant de le plaquer sur le mur au fond en usant de ma vitesse vampirique, ma main gauche pressant son cou alors que mes quatre gardes ouvrirent la porte pour s'assurer de la situation. Ils restèrent sur le pas de la porte, sans aucun ordre de ma part, ils ne feront rien. C'était moi qui gérais la situation. Je desserrais légèrement mon emprise, avant de m'avancer vers lui, mon visage se rapprochait du sien. Mon regard devint sanguinaire et meurtrier, et je passais au tutoiement sous la colère et l'impatience.

    « Tous tes actes et gestes me prouvent ton manque d'honnêteté. C'est pourtant très clair, je le vois que tu as compris... » Je fis une pause, m'approchant de quelques millimètres encore pour plonger mon regard dans le sien et y déceler quoi que ce soit. Ma prise sur son cou était tout à coup plus ferme, comme si je me retenais de lui briser la nuque. « As-tu voulu tuer notre Reine ? Et, ne t'avise pas de détourner la question ou de simplement me mentir, tu le regretterais. Sois convaincant, car pour l'heure, tu es vraiment dans une très mauvaise position... »
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MessageSujet: Re: Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé]   Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé] EmptyDim 28 Sep - 15:59

Honnêtement ? je m'attendais à une épreuve. Genre... aller tuer quelqu'un ou le livrer, pour prouver ma "fameuse" loyauté. Mais pas du tout à la suite. Ainsi, elle s'était douté de quelque chose lors de l'attentat anti-vampire quelques jours auparavant ?... je m'en doutais. D'où ma convocation cette nuit. J'avais habilement réussi à masquer ma volonté première, mais mon échec aurait dû m'apporter félicitations et honneurs. Rien de tout cela. J'avais "sauvé" la reine, bien malgré moi, et étais parti comme çà, sans rien. Jusqu'à cette convocation. Jana avait cessé de m'aguicher, de se moquer de moi, pour prendre le ton propre aux puissants de tous bords, humains, vampires ou autres. Ce ton cassant, lorsqu'il cessait d'être condescendant, comme si les subalternes ne pouvaient être que des enfants... ou des animaux.

Debout. Face à face, avec seulement une table basse pour nous séparer. Jouer aux effarouchés pouvait m'apporter plus de soucis que d'innocence quand à ce qui s'était passé cette nuit-là, mais ma réaction était piquée d'honneur, et pouvait passer comme telle, surtout à cause de ma maladresse. Ou me désigner comme traitre se sentant découvert : tout était à double tranchant, tout avait deux faces... ou plus. Lentement, comme un chat jouant avec sa proie, la princesse avait contourné la table et je ne bougeais pas, me contentant de soutenir son regard avec un air choqué.

La loyauté "friable"... c'était bien la première fois que j'entendais une telle chose ! Visiblement étonné, je la laissais poursuivre, afin qu'elle m'éclaire sur ce qui la conduisait à me recevoir et ce qu'elle voulait vraiment tirer de ma convocation dans son bureau. Ses doigts se serraient tout à fait sur ma gorge, à présent, montrant qu'elle avait pu croire à un attentat contre elle aussi ! A croire que le pouvoir, finalement, n'était pas aussi stable qu'il paraissait l'être... Jana trahissait les faiblesses de la famille royale, une lignée qui se sentait sur le déclin ? et comptait, un par un, ses soutiens ?

* Au point de s'apercevoir de mon existence ?.... non... *

Je ne me défendais pas, bien entendu, mais demeurais à la merci de l'épouse du général... séparée, rabibochée, frileuse et esseulée vampire... allez ! je n'allais tout de même pas m'attendrir sur ses fiascos amoureux, tout de même !

* Elle ne m'en veut que de par l'attachement que chacun me connaît à Julien. Mais hésite, car toute princesse qu'elle est, elle sait aussi que j'ai été jeté du sommet de l'immeuble de la Red, et que Guillemaud était furieux contre moi, tout prêt de me tuer... et que désormais, je vivotais dans les bas fonds humains, cherchant pitance contre des heures de simple agent de sécurité d'une compagnie presque douteuse... *

Mes comptes bloqués, mon appartement retiré, le général n'avait pas lésiné sur les sanctions à mon encontre... Qu'avait-elle vraiment vu, cette nuit-là, alors que j'avais -sans le vouloir !-, sauvé la reine, avant de partir sans un remerciement ?... Mes faits et gestes parlaient contre moi ? ah bon ? mais je n'avais rien fait de répréhensible ! et l'allusion à une traitrise... n'était que la réaction normale d'un subalterne qui se sent injustement accusé. Pourquoi y voyait-elle un aveu ?

* Parce qu'elle en cherche un. *

Il fallait un coupable au fiasco, à la déroute de cette nuit-là, où notre pire ennemi humain avait dû accepter de se produire pour une mascarade dont je ne voyais toujours pas le bien fondé. Je ne bougeais toujours pas, alors que les doigts de la princesse s'enfonçaient dans ma chair : après tout, elle ne risquait pas de m'étrangler ! j'en aurai presque ri, sauf que je jouais ma peau... moi qui n'avait jamais cru en mon immortalité... voilà que je la regardais s'éloigner avec une pointe de regret... Et voilà ! on y était ! l'objet, enfin révélé, de la convocation de ce soir, avec escorte de gros bras pour être bien sûr...

- J'ai cru la reine en difficulté, saisi ce pied de micro, avant de me jeter sur son agresseur, qui arrivait dans son dos.

Je repris ma respiration (comme si j'en avais besoin !!!), après cette phrase dite précipitamment.

- Je n'ai pas réfléchi. En tout cas, j'ai tué son agresseur.

Que voulait-elle de plus ? Jana ?... des preuves contre Julien ? pensait-elle qu'il était derrière tout çà ? Jusqu'où allait leur folie de se croire persécuté ?

- Et je n'ai rien demandé, c'était mon devoir. Un point, c'est tout.

Ma voix était écrasée par la main enserrée sur mes cordes vocales, au point de menacer de les rompre, mais les accents de sincérité y étaient. Je ne lâchais pas les yeux de Jana et me demandais quand elle me soulèverait du sol... Elle avait l'air furieuse... je voulais connaître la suite.

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MessageSujet: Re: Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé]   Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé] EmptyVen 3 Oct - 12:17


    Finalement, l'observant depuis quelques minutes déjà, jamais je ne mettrais ma vie entre ses mains, jamais je ne me sentirais à l'aise avec lui et je ne pourrais jamais lui donner ma confiance. Il avait l'air tellement paumé, tellement étonné par tout ce que je pouvais bien lui dire. Lorsque je lui d'un air franc que la loyauté pouvait s'effacer en un rien de temps, il parut surpris, et pourtant, c'était bien là la dure réalité. Était-il aussi naïf que cela, ou n'était-ce que le jeu d'un personnage ? J'espérais qu'il ne jouait pas avec moi, sinon il allait être servi, et pas comme il l'entendrait. Ça lui ferait mal, affreusement mal. Mes doigts autour de son cou, présentement, n'étaient rien comparés à ce que je pouvais lui faire endurer. Il ne fit aucun geste de défense, il se soumettait entièrement et j'en étais ravie. J'avais encore le mauvais souvenir de Yaâqov, lorsqu'il avait osé ne serait-ce que porter sa main à mon poignet pour me faire lâcher prise alors que ces yeux me défiaient. Dès lors, il avait mis en jeu sa vie, et il avait perdu... J'espérais que Leslie ne soit pas aussi idiot, et pour l'heure, il se laissait faire à ma plus grande joie. Mais ce qui me plaisait beaucoup moins, c'était qu'il ne répondait toujours pas à mes questions. C'était pourtant simple, pourquoi cela lui paraissait si compliqué sauf s'il cachait la moindre chose ?

    Mes gardes étaient devant la porte qu'ils avaient refermée. C'était une conversation privée, personne ne devait avoir le loisir d'apercevoir mon bureau ou bien même la position dans laquelle était Leslie, même si je n'avais qu'une envie, lui faire quelque torture physique pour qu'il réponde enfin simplement à mes questions. J'étais directe, franche, je ne bougeais pas, toujours aussi proche de lui alors que mon regard le fixait, attendant une réponse. J'écoutais sa réponse, attendais quelques instants, le silence emplit la salle avant que je ne lâche son cou et m'éloigne de quelques centimètres seulement, ne lui laissant aucune échappatoire. En même temps, en avait-il un ? Les gardes étaient à la seule porte de sortie, enfin à la connaissance de Leslie, il y avait bien une autre issue, mais j'étais la seule à en avoir accès et la connaissance.

    « Alors explique-moi pourquoi, du fait de ma position et de mon angle de vue, j'ai eu l'impression que tu visais la Reine ? » Je ne changeais pas, je le tutoyais toujours, je ne voulais plus le respecter tant que mes idées ne seront pas claires. Je me devais d'être sûre de son cas. « Ne me dis pas être paranoïaque, que j'ai imaginé ce que j'ai vu, je ne suis pas simplement Princesse, je suis aussi Chef des Chevaliers, je ne suis pas novice en la matière. » Je fis une pause, avant de faire quelques pas avant de me repositionner devant lui. « Accorde-moi au moins la vérité, assumes tes actes. Plonge ton regard dans le mien, cesse donc de te comporter comme un chien devant un maître même si c'est là ta place. Regarde-moi, ose me confronter, tu n'es pas un homme naïf et timide, tu étais le bras droit de Julien, il a bien dû t'apprendre bon nombre de choses, les as-tu oublié ? Ou peut-être n'était-il pas un instructeur efficace. Quoiqu'il en soit, je veux te l'entendre dire de nouveau, et réponds clairement à ma question posée. » Je voulais qu'il me redise tout et que je perçoive son regard et son attitude. Je voulais qu'il me dise être entièrement loyal, que rien ne laisserait présager le contraire. Rien ni personne. Il fallait qu'il soit convaincant, sinon je ne le lâcherais point. Car pour l'heure, j'avais devant moi simplement un vampire indigne de l'être, tellement il pouvait être insignifiant.
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MessageSujet: Re: Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé]   Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé] EmptyVen 3 Oct - 19:13

hrpg :
moi qui n'avait jamais cru en mon immortalité... voilà que je la regardais s'éloigner avec une pointe de regret... a écrit:
. je parle bien de mon immortalité... pas de toi... d'ailleurs, à la fin de mon post, j'avais aussi précisé :
Ma voix était écrasée par la main enserrée sur mes cordes vocales, au point de menacer de les rompre a écrit:
voilà, voilà...


Qu'avait vu la princesse, au juste ? elle parlait de l'angle d'où elle se trouvait...

- D'où je me trouvais, j'ai perçu le mouvement du Sanguiniste et... j'ai attaqué.

Je baissais enfin les yeux, avant de les relever et les remettre dans les pupilles de Jana :

- ... Mais c'est vrai... c'était un geste téméraire. Peut-être même imprudent. S'il n'avait pas attaqué...

Silence.

- J'aurai pu retenir mon geste, j'en suis certain.

J'avais été un héros des Années Sanglantes... cependant, Jana semblait totalement l'ignorer.

* Mauvais pour moi... *

Mais un vampire pouvait aussi se tromper, fut-il au sommet de la chaine de commandement, non ? En attendant, elle repartait déjà sur... la loyauté. C'était une obsession chez elle... La princesse rappelait d'ailleurs ses titres, comme si cela l'exonérait de toute erreur. Tout les dirigeants, chefs et autres dépositaires du moindre petit pouvoir n'avaient d'ailleurs jamais rien à faire avec l'erreur. Non... leurs subalternes se trouvaient toujours en cause. Sauf qu'en l'occurence, Jana avait raison et que j'avais intentionnellement bondi pour tuer la reine. Mes pupilles toujours dans les siennes, elle me demandait pourtant de la regarder, et me traitait de chien... que voulait-elle ? que je l'embrasse ? la gifle ? lui file un bon coup de pied dans le tibia ??? Mon problème, avec tous ces nobles, demeurait que j'ignorais totalement comment agir en leur présence. Leurs manières, leurs comportements, leur pouvoir, tout me rebutait et je faisais tout mon possible pour les éviter. Mais voilà que la princesse me tenait au collet et refusait de me lâcher.

* Enfin... *

Je fus bien content quand elle me lâcha et s'écarta. Pourtant, j'étais bien conscient que cela ne signifiait pas "fin" de mon interrogatoire.

* La vérité ??? je n'étais pas prêt à poser ma tête sur le billot !!! *

J'eus l'air étonné et répétais encore ce que je venais de dire, juste avant, au risque de ressembler à un parfait benêt... à la fin, j'ajoutais pourtant :

- Vous savez, je suis un soldat... Tout çà...

Je regardais la pièce en la parcourant d'un geste évasif, mais désignant en fait le pouvoir, la noblesse... Sans doute, avec toute sa finesse, comprendrait-elle...

- Je... ne me sens pas à ma place. Et je ne peux que vous dire ce qui s'est passé. Bien sûr, la reine ne me doit pas la vie, non...

Quand même un peu !!! mais pas un sourire, pas un geste envers moi... et je n'en voulais pas ! ce que je voulais, c'était le retour du prince ! Et Krystel ne voulait pas en entendre parler... d'où cette tentative d'assassinat plus qu'osée, devant autant de témoins. Je me doutais bien qu'au-moins un aurait vu mon geste, deviné mes véritables intentions. Jana... Si elle semblait émettre des doutes, je comprenais fort bien ce qu'elle pensait. Et elle avait raison. Sans preuve, pourtant, elle ne pouvait rien contre moi. Ou tout, si elle se servait de son rang contre moi. Car sa parole contre la mienne... je ne pèserais pas lourd.

- J'ai suivi le Général à la guerre. Il m'a tout appris, les embuscades, les attaques, les interrogatoires, tout.

Mon regard plongeait visiblement dans le passé, comme si les regrets balayaient tout...

- Sorti de la guerre, vous savez... je ne suis pas fait pour la paix.

C'était la pure vérité, et d'ailleurs me regarder était voir un enfant perdu, un vétéran qui s'adaptait mal à la nouvelle situation, dont les gestes et les mots patauds n'avaient de signification qu'au coeur de la bataille, pas ici.
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MessageSujet: Re: Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé]   Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé] EmptyDim 5 Oct - 15:06

    Je n'avais pas de preuve autre que mon point de vue de la position où je me trouvais. IL avait tué le sanguiniste en effet, mais il ne fallait pas qu'il gonfle son égo, nous l'avions déjà bien amoché, ce n'était pas comme s'il pouvait se défendre correctement avec les oiseaux et les plaies que je lui avais infligées. Croyait-il qu'il méritait qu'on le décore ou qu'on lui offre quelque chose en retour ? S'imaginait-il pouvoir avoir quelque chose en retour ? Cela ne changeait rien de toute façon, je restais suspicieuse, et lorsque je l'étais, je ne m'arrêtais pas tant que je n'avais pas trouvé le fin mot de l'histoire. Je voulais la vérité, je la recherchais toujours, quoiqu'il arrive. Je l'observais toujours intensément alors que ses yeux affrontaient les miens. Oui, il avait été téméraire, alors que la Reine en personne avait écarté quelqu'un déjà de son chemin lorsque ce dit vampire avait voulu l'aider. J'avais été l'exception et j'en avais profité pour bien torturer ce petit bâtard de sanguiniste. Je haussais très légèrement un sourcil à ses propos.

    « Tu penses peut-être que la Reine ne sait pas se défendre ? Tu penses peut-être aussi que je n'aurais pas pu en finir avec lui ? J'aurais bien voulu le torturer davantage encore et le tuer moi-même, ou ma Mère l'aurait fait si elle le désirait. » Je fis une pause. « Si tu penses devoir avoir un trophée ou que sais-je pour ta soit disant bravoure, je t'arrête tout de suite. Il était déjà bien mal en point avant que tu ne l'achèves et il était donc devenu inoffensif. »

    Je ne le rabaissais pas, ou si peut-être un peu. Mais je voulais qu'il comprenne que son acte n'était en rien glorieux. Il l'aurait été si seulement la Reine ne l'avait pas vu et si le traitre était en pleine possession de ses capacités physiques. Je ne voulais pas le monter contre moi, de toute façon, je ne lui faisais pas plus confiance maintenant, même s'il avait essayé de m'expliquer les choses. Il ne paraissait pas sincère, ses actes me disaient de me méfier tout simplement. J'avais eu raison de douter, et mes doutes ne s'en iront pas si rapidement. C'est pourquoi je lui demandais une dernière fois de m'expliquer, une dernière fois pour qu'il ait une dernière chance d'être sincère. Je l'avais lâché pour lui faire comprendre que mon agressivité avait un tant soit peu baissée. Je le confrontais toujours, parlant de son mentor, Julien, des choses qui lui avaient sans doute appris. Je n'aurais pas aimé avoir un bras droit comme Leslie, tout simplement parce qu'il ne m'inspirait ni confiance, ni assurance. Il me dit être un soldat, je l'observe alors qu'il essaie de m'expliquer sa position. Il ne connait pas la luxure, c'est certain, mais ce n'est pas là le problème. Je réfrène l'envie de lui confirmer que la Reine ne lui doit absolument rien, me contentant de l'écouter jusqu'au bout.

    « Et il s'est donc arrêté là ? Il ne t'a appris rien d'autre ? Si tel est le cas, il aurait dû, le monde vampirique ne s'arrête pas à la guerre, aux combats et aux tactiques quelles qu'elles soient. Il aurait dû t'apprendre l'opposé. » Je m'approche de lui, mon visage du sien doucement alors que mes yeux passent de ses lèvres à ses yeux. Ma bouche est proche de la sienne, j'aime user de mon charme, c'est ancré en moi. « Et qui a dit que nous étions en paix... ? » murmurais-je, son presque inaudible, alors que je me décale une nouvelle fois. Je m'éloigne et regagne le canapé où je m'assois. Mon bras se tend pour venir saisir le verre à pied avant de le boire intégralement. Je m'installe confortablement, étale mes deux bras qui reposent sur les coussins et croise les jambes. « Tu vois Leslie, j'ai l'impression que tu viens de naître... que tu n'es qu'un tout jeune vampire qui ne sait pas comment se comporter, comment vivre et où aller. Est-ce que je me trompe ? » Je fis une nouvelle pause. « Tu es peut-être un excellent combattant, mais cela ne vaut rien sans le reste. » Je lui laissais imaginer ce que j'entendais par 'reste'. Je lui fis signe d'approcher pour qu'il s'assoie de nouveau. De toute façon, l'entretien était presque fini, et il repartirait avec une surveillance en prime, ce dont il ne se douterait point.
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MessageSujet: Re: Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé]   Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé] EmptyDim 5 Oct - 18:17

* Toujours en guerre ???!!! *

Oui, en quelque sorte... depuis que les semi-démons s'étaient révélés... mais c'étaient d'étranges adversaires que voilà, et qui ne faisaient pas seulement la guerre aux seuls vampires, mais à toutes les espèces ! Pour autant, Jana ne parlait pas d'alliance avec les autres pour faire face à cet adversaire qui aurait notre peau à tous. Donc, non, pour le moment, nous n'étions pas en guerre. Pas comme durant les Années Sanglantes.

- Non ! bien sûr que non... je n'ai fait que mon devoir, et je n'attends rien... dis-je en baissant la tête, humblement. D'ailleurs, je suis parti sans rien dire... Et... je... m'excuse si j'ai mal agit... Bien sûr, la reine n'aurait eu aucun mal à se débarrasser du Sanguiniste... Juste... euh... l'action... j'ai... agit sans réfléchir. Je... je.. ne me voyais pas ne pas agir... pardon...

Bof, s'il elle le voyait comme çà... Evidemment que je n'attendais aucune médaille de vampires persuadés de se trouver bien au-dessus de tous les autres ! Mais cette convocation était un danger pour moi, et je me doutais que tout faux pas me vaudrait un fort raccourcissement de mon éternité. Une République était hors de question au monde des Ténèbres, mais je l'appelais de tous mes voeux, en grand secret. J'avais vraiment du mal avec la royauté. En attendant, on me reprochait la mort de ce traitre et le fait de ne pas avoir pu en tirer aucune information. C'était une faute... je la reconnaissais, et ne voyais plus que les chaussures de la princesse. Elle continuait ses diatribes contre moi : je prenais tout de face, en me courbant sous le vent. Pas l'intention de mourir si vite, sans rien faire. Une sorte de rancoeur grandissait en moi... si j'avais réellement agit pour sauver la reine, voilà comment j'aurai été traité !!! j'y voyais beaucoup plus clair à présent, dans ce nouveau monde où je vivais désormais. Jana parlait de loyauté, mais en avait-elle envers ses subordonnés ? aucune ! des exigences, du mépris, rien d'autre. Si la princesse avait vu les choses différemment, peut-être qu'elle m'aurait vraiment retourné vers le pouvoir actuel. Mais au-lieu de cela, C'était comme si la famille Raybrandt faisait tout pour s'attirer mes ressentiments.

- Non, Ma Dame...

J'étais un ignorant, c'était un fait. Un gros balourd lâché dans un monde trop raffiné pour lui, où les rapports de force se traduisaient en rivalités de cour où je n'avais aucun rôle à jouer. Voilà la seule conscience que j'avais de ce nouveau monde où je vivais. Humain, je vivais dans une république, où chacun avait la même valeur que l'autre. Mais ici, rien n'allait ainsi. J'avais du mal avec l'Etiquette et mon malaise se traduisait souvent par des erreurs grossières que Julien tentait de corriger, fermement, me rappelant toujours de bien servir l'autorité. Ainsi étaient les seules limites que je connaissais : je me voyais mal expliquer cela à quelqu'un qui semblait me détester, de toute manière. Je vis sa main saisir le verre et suivis du regard pour voir la princesse vider d'un trait son True, respectueusement.

- Oui... Ma Dame...

Je reconnaissais tout. Sans me défendre. Le faire voulait dire qu'elle me sauterait dessus. Le reste... j'ignorais tout de ce qu'elle voulait dire. Alors, je ne relevais pas. Le silence me mit mal à l'aise et je finis par dire :

- Vous savez sans doute mieux ce qui est bon pour moi que je ne le saurai jamais... Vous pouvez disposer de moi selon votre volonté, Ma Dame...

J'espérais avoir parlé poliment, en respectant bien l'Etiquette et tout cela... J'attendais en regardant le verre vide, pour ne pas planter mon regard dans le sien, chose qu'elle aurait pu mal prendre...
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MessageSujet: Re: Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé]   Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé] EmptyMar 7 Oct - 20:26

    IL réagissait toujours un peu précipitamment à mes propos. Comme s'il avait peur de me décevoir, de ne pas avoir les bons mots. Depuis le début, sa gestuelle lui avait fait défaut, et il continuait ainsi avec ses paroles, son attitude. Je me demandais s'il avait grandi dans sa tête, car pour moi, ce n'était pas un homme. En tout cas, pas un homme que j'appréciais observer et à qui je pouvais éventuellement donner ma confiance. Ceci dit, il n'y en avait pas beaucoup en temps normal. Je repensais à Julien, mais finalement, je m'étais apparemment encore trompée. Puis Nicolas me vient en tête, et j'espérais qu'il ne finisse pas par me décevoir ou décevoir la Reine ou Morgane. Je l'appréciais vraiment pour le coup, et il était vrai que je me tournerais vers lui un peu plus facilement. Et puis, il avait été nommé Général, preuve que pour une fois, je ne m'étais pas tout à fait planté royalement. J'écartais ses pensées qui me parasitaient pour revenir à la situation présente... Leslie.

    « Bien, je voulais au moins que les choses soient claires. Et à l'avenir, essaie de te servir de ton intelligence avant d'agir impulsivement. Je sais que tu es loin d'être stupide, Leslie, contrairement à ce que tu peux penser par rapport à l'image que j'ai de toi. Je suis obligée d'agir ainsi, voilà tout. »

    Je n'étais pas en train de m'excuser, je voulais juste qu'il puisse au moins comprendre pourquoi je le persécutais un peu ce soir. J'aurais préféré un tout autre loisir, pour être franche. J'aurais préféré que ce soit une entrevue particulièrement affectueuse et intime, mais ce n'était pas un temps pour le plaisir. Peut-être plus tard, et encore, j'avais les pensées bien ailleurs. Le temps n'était pas au plaisir mais à la réflexion. J'en revenais à son apprentissage, et à Julien de nouveau. Non pas que je voulais absolument parler de lui, mais je m'étonnais de voir là tout ce qu'il ressortait... pas grand-chose en somme. Je devais bien avouer que beaucoup de vampires ne savaient pas comment se comporter envers la royauté, mais je n'avais encore jamais eu ce genre de comportement en ma présence. Je faillis lâcher un rire alors que je l'entendais me dire ma Dame. J'avais l'impression d'être dans un château, dans une cour d'époque où les hommes répondaient ainsi. Et Leslie n'était pas aussi vieux, mais cela me plaisait tout de même, cela me changeait de certains qui m'appelaient toujours Princesse, même si je ne pouvais dire que je me lassais. Je m'égarais de nouveau, et vidais le verre d'une traite, parce que j'en avais envie, et parce que ça me ferait du bien. J'aurais préféré avoir du sang frais, mais passons... je laissais ma pulsion d'un côté, s'évader tranquillement à force de volonté.

    J'arquais un sourcil en l'entendant, avant que mes lèvres s'étirent très légèrement.

    « Tu n'as pas tout à fait raison... je ne saurais ce qui est bien pour toi seulement si je te connaissais un peu plus. Hors, ce n'est pas le cas, en revanche... » Je me lève, m'avance gracieusement vers lui pour m'arrêter à moins d'un mètre et que mon regard transperce le sien. « Je peux faire de toi ce que je veux oui. » ajoutai-je alors que différents voiles passaient dans mes yeux... d'abord sanguinaire, puis le plaisir sexuel, avant que je ne redevienne impassible. Oui, je pouvais disposer de lui, de son corps physique ou psychique à mon aise. Je souris en retenant un rire, avant de me décaler un peu sur le côté.

    « Bien, je ne souhaite pas te mettre en retard, à moins que tu n'aies envie de me parler d'autre chose, auquel cas, je suis à ton entière disposition. » terminais-je alors qu'un sourire légèrement espiègle passa sur mon visage avant qu'il ne redevienne normal. Je recommençais à m'amuser, tout simplement, même si je ne lui disais pas qu'en vérité, je demanderais à une personne de le surveiller. « Sinon, tu es libre de t'en aller. » Ma main lui indiquait la sortie où il y avait toujours mes gardes qui étaient restés devant. Ils raccompagneraient Leslie s'il désirait partir tout de suite.
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MessageSujet: Re: Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé]   Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé] EmptyMer 8 Oct - 4:24

Mon comportement demeurait celui d'un subalterne. Si j'avais bien compris une chose depuis le début de ma courte immortalité, c'était bien celle-là : face à un vieux vampire, mieux valait faire profil bas. En fait, plus que vieux, il fallait considérer son appartenance à la classe dirigeante. Et ici, avec Jana, cette attitude faisait merveille. Exit toute pensée d'assassinat de la reine : je ne réagissais que comme le jeune vampire que j'étais : obéissant, ignorant de la plupart des codes de conduite en présence d'un membre de la famille royal (j'avais été quasiment "élevé" par un William qui ne me les avait jamais appris, sauf le strict nécessaire, et encore, ce n'était visiblement pas assez). En fait, ce qui créait toute cette défiance se résumait à la condamnation de mon prince : je n'avais toujours pas avalé la pilule. Alors que j'aurai pu le prendre pour une juste punition, d'autant que les dernières semaines avec lui s'étaient révélées pénibles pour moi. Mais, le temps passant, sans doute oubliais-je volontier les remarques et rebuffades dont j'avais fait l'objet. J'avais déplu. Et je continuais à déplaire. Parfois, je pensais à Vita, le Russe mendiant qui m'avait tant appris sur les vampires, à sa manière.

Sauf qu'ici et maintenant, je jouais ma peau. Et qu'il n'était pas temps de songer à vivre comme ceci ou comme cela. Et que la princesse semblait réellement m'avoir dans le collimateur. Aussi, quand enfin elle me lâcha, je crus tout d'abord à un piège. Ou alors, mon attitude de parfaite soumission avait marché ? Ou elle n'y croyait toujours pas mais me laissait filer pour mieux m'attraper la prochaine fois. En tout cas, rester au plus près de la réalité, de la vérité, marchait très bien et me valait de m'en sortir !!! Pour autant, je ne marquais aucun signe de soulagement et moins encore de victoire. Mieux ! je m'en tirais avec un conseil qu'il me serait sans doute bon à suivre :

- (...) Et à l'avenir, essaie de te servir de ton intelligence avant d'agir impulsivement. Je sais que tu es loin d'être stupide, Leslie, contrairement à ce que tu peux penser par rapport à l'image que j'ai de toi. Je suis obligée d'agir ainsi, voilà tout.

Le conseil de réfléchir avant d'agir, qu'agitait bien souvent Julien, et surtout, l'affirmation, par Jana, de la non-existence de ma stupidité... soit elle m'avait percé à jour mais ne pouvait (ne voulait ?) rien faire contre moi en ce moment, soit qu'elle le pensa vraiment, je n'aurai su le dire... et surtout, me faire entendre et sentir le poids du pouvoir qui pesait sur elle et l'obligeait à agir ainsi. Je ne pus que m'incliner, profondément, devant la princesse, pour la remercier de sa magnanimité à mon égard. Lui affirmer que je ne la décevrai plus désormais aurait été trop hardi... je me connaissais trop bien pour cela et savais que tôt ou tard, je remettrai les pieds dans le plat. Pendant ce temps, Jana vida son verre, comme pour exprimer son contentement d'en avoir fini avec la partie officielle de notre entretien.

* C'est vraiment fini ?... * me demandais-je en silence.

Pourtant, je demeurais prudemment à ma place, me redressant lentement après ma courbette d'un autre âge. J'avais même failli me mettre à genoux, conscient d'avoir frôlé la catastrophe, mais pensais que c'était quand même d'un autre âge. Peut-être si l'entretien avait- eu lieu au manoir... mais nous étions à La Pomme du Diable. La gêne qui me tenaillait toujours en présence d'un membre de la famille royale ne me lâchait pas. Demander ici et maintenant à la princesse de m'éclairer sur les usages à respecter en sa présence m'effleura, bien sûr, mais je n'osais aucune question, pourtant, trop content d'obtenir l'autorisation de partir. J'avais voulu tuer la reine. Et je savais que je recommencerai. Jana aussi, devait se dire que si tentative il y avait eu, je n'en resterais pas là. Elle me surveillerait de près et je le savais. D'ailleurs, l'instant suivant, Jana joua de nouveau de son pouvoir sur moi : je m'inclinais de nouveau, moins profondément que la première fois, et dis seulement, d'une voix claire et tout à fait audible et respectueuse :

- Oui, Ma Dame.

En attendant, ce soir, elle devait me laisser partir. Je savais que son pouvoir lui permettait de me jeter dans un cachot, ou pire, selon sa volonté, mais Jana n'en usait pas... pas aujourd'hui. Espoir que ma maladresse dénoncerait un complot ? qui pouvait savoir ? Oui, elle pouvait faire de moi ce qu'elle voulait, n'ayant qu'à ordonner pour être obéie. Je pouvais deviner toutes les envies qui pouvaient la traverser en les devinant dans son regard, que je ne soutins pas, bien entendu. Elle laissa la porte ouverte à une ou des questions, tout en affirmant ne pas "vouloir me mettre en retard"... auquel je ne crus pas un instant. La tentation fut forte de lui demander... comment faire pour lui plaire, mais c'eut été trop... lèche-botte, et donc offrir matière à soupçon. Je me tus, ne m'autorisant qu'un :

- Je vous remercie, Ma Dame, de m'avoir reçu...

* Tu parles ! convoqué !!! accusé !!! soupçonné !!! *

J'avais eu chaud, très chaud. Mais je m'en sortais bien.

- ... puis-je oser vous demander comment se porte la reine, votre mère ?...

M'inquiéter de sa bonne santé était un minimum, après la soirée éprouvante que nous avions tous vécu. Et que dire de l'état des relations avec les humains, qui avaient eu un bref regain mais devaient être complètement mortes à présent. Un petit vampire comme moi ne savait rien de ces choses, mais elles lui tombaient dessus en priorité. Il n'était qu'à voir le comportement de mon patron humain qui ne payait pas mes heures supplémentaires, enfin, pas plus que celles dues à ses autres employés. Il ne me craignait pas et savourait le pouvoir dont il se sentait investi en me donnant des ordres "va ici, va là...", en attendant que je veuille bien l'étreindre (mais çà, il pouvait s'asseoir dessus, je le tenais en lui parlant de période nécessaire de réflexion et d'accoutumance à l'idée de devenir immortel, bla bla bla).
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MessageSujet: Re: Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé]   Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé] EmptySam 11 Oct - 20:57

    Oui, j'en avais fini avec lui pour ce soir. L'entretien m'avait permis de m'avancer un peu plus sur ma supposition. Il était clair qu'il n'était pas digne de confiance, je n'aimais guère son attitude, qui était déplacée de par ses mouvements brusques, comme tout à l'heure lorsqu'il s'était relevé brutalement, ou le fait qu'il se soumette bien trop face à moi. Ce n'était pas pour me déplaire, mais baisser constamment les yeux, être aussi insignifiant alors que je savais qu'il pouvait être autre, qu'il était réellement un homme après avoir dépassé l'encadrement de porte. Je ne le pensais pas si idiot, je lui avais même avoué à haute voix. Mais tout ce que je retirais de cette entrevue, était que j'allais le mettre sous surveillance, combien même, j'utiliserais un de mes gardes pour le surveiller. J'en avais bien assez et j'aviserais par la suite. Mais je ne pouvais le laisser tranquillement vaquer à ses occupations, pas après ce soir. Il penserait peut-être que je l'avais écarté de mes soupçons, alors que c'était bien le contraire finalement. Comment Julien pouvait lui faire confiance finalement ? Comment avait-il pu... car Leslie n'était plus rien présentement, qu'un vampire comme un autre, loyal envers la royauté, même si je doutais de ses convictions. Je repensais brièvement à William, avant de l'écarter de ma mémoire presque aussitôt.

    Mon sourire s'accentua quelque peu alors qu'il se faisait presque mielleux, du moins, c'est comme ça que je le voyais alors qu'il s'inclinait légèrement en prononçant quelques mots. Oui, il n'était rien, je pouvais faire ce que je voulais de sa personne, de son corps. Lui ou un autre, c'était la même chose, s'il s'agissait de traitrise chacun subirait mon courroux, et je n'avais pas écarté Leslie de ma ligne de mire. En était-il conscient ? Je l'imaginais assez intelligent pour partir d'ici et se dire qu'il n'était pas tiré d'affaire. Je restais silencieuse alors que mon regard l'observait toujours, ma main lui indiquant la porte d'entrée gracieusement rejoignit mon autre main. Je fis un petit hochement de tête quant à son remerciement pour l'invitation, même si c'était plus une convocation non-négociable. Puis, il me posa une question, et mes lèvres s'étirèrent légèrement.

    « Elle se porte à merveille. »

    Je mentais parfaitement bien, il ne pouvait en aucun cas voir le mensonge sur mes traits, je le faisais sans aucune faille. Elle allait très bien, je ne l'avais pas revu du tout depuis l'évènement, mais je ne tarderais pas à la voir bientôt. Et puis, j'étais certaine qu'elle allait mieux, Leslie n'avait pas besoin de savoir autre chose, la Reine se portait toujours très bien, voilà tout.

    « Merci d'avoir un peu de bienveillance à son égard, je suis certaine qu'elle apprécierait. » Terminais-je avec un fin sourire alors qu'un des gardes me fit un léger signe. Je hochais légèrement la tête avant de reporter mon regard sur Leslie. « Je suis attendue autre part. » Je me rapprochais de la porte d'entrée et me positionnais à côté de la porte, alors que les gardes se mettaient en face de moi, traçant un chemin vers la sortie pour mon hôte. « Ce fut un plaisir. » Mot à double sens, j'étais certaine qu'il comprendrait.
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Il vaut mieux être soucieux de chaque geste [Livre II - Terminé]
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