Le résultat du référendum a été proclamé vers dix huit heures en cette douce soirée du premier mai 2010. Sitôt après l'annonce de la très large victoire du « oui » et de la Ligue pour les Droits des Vampires, la mairesse d'Edimbourg a fait une allocation télévisée pour annoncer qu'une grande fête pour les droits de l'Homme et des Vampires se tiendra sur la place même de l'hôtel de ville. Bien entendu, pareille célébration est susceptible d'attirer toute une foule d'extrêmistes politiques et religieux, aussi le service de sécurité est il imposant; quadrillage du centre ville par des patrouilles de policiers véhiculés ou à pieds, fouille des sacs aux différentes entrées de la grand place... Sans compter une réserve mobile de l'armée, composée d'une centaine d'hommes, prêts à agir en quelques minutes au moindre problème. Pourtant, le tour de force est réalisé; le déploiement de force, impressionnant de par son envergure et sa rapidité de mise en oeuvre, passe relativement inaperçu et les festivités sont sur le point de la commencer. En un temps record, une estrade fut installée juste devant l'hôtel de ville, tandis que les boutiques, bars et autres commerces sont restés ouverts. De plus, une buvette et un stand de restauration ont été installés sous un chapiteau, juste à côté. Une musique claire et joyeuse s'élève de la mairie, par le biais de hauts parleurs installés sur les façades du bâtiment, illuminé de nuit. Sans nul doute, la place va bientôt être noire de monde, alors que le soleil vient de se coucher...




Ordre de passage et indications de jeu:
Dans ce premier ordre de passage, tout le monde va pouvoir poster une fois, deux maximum. Chaque participant devra cependant poster au moins une fois dans l'ordre de passage, sauf en cas d'absence prévenue dans la rubrique appropriée. Cet ordre de passage dure une semaine. Au niveau du jeu à proprement parler, vous arrivez avant que tout ne commence réellement; aucun discours officiel n'a été fait, mais les buvettes et stands de nourriture sont déjà ouverts. Près de l'estrade installée devant la mairie, de la musique s'élève.


Pour toute question, contactez Krystel ou Torben par mp :p
Bon jeu!

Une fois encore, j'avais repoussé les limites. Je n'avais même pas attendu les résultats du vote. J'avais simplement bu, encore et encore. Isadora avait décommandé. Tant mieux, d'un côté. Je ne lui avais pas répondu. Je sentais qu'aujourd'hui, je devrais être à Edimbourg. Silviano et Swesson auront besoin de leurs soldats, des croisés du Seigneur, en cas de problème. Je m'étais armé en conséquence. Pistolet mitrailleur dans le rembourrage du siège passager, pistolet automatique dans ma veste, fusil d'assaut dans le double fond du coffre, explosifs sous la banquette arrière. J'étais prêt à tout faire exploser. Mon plan initial, qui avait été de me rendre à la Pomme du Diable de Glasgow, avait été avorté. Hannah m'était hors d'atteinte. J'avais appris dans la journée qu'un déploiement conséquent de policiers avait fait mouvement vers le bar. Raybrandt avait pris mes intentions au pied de la lettre. A coup sûr, elle avait fait évacuer les lieux, mis en lieu sûr ma soeur et son potentat, et ameuté les policiers au motif d'un attentat imminent. J'aurais tenté le diable, j'y serais tout de même allée. L'arme à la main, j'aurais tué des policiers, fait exploser l'endroit, et fait un dernier bras d'honneur à Raybrandt avant de succomber sous les coups des forces de répression de ce pays. Mais un événement étrange, aux proportions incalculables, avait eu lieu la veille au soir, cette nuit même.


Jana. Seigneur Dieu, j'avais retrouvé ma femme. L'être que j'avais tant aimé, et que j'aimerais jusque dans la tombe. Je l'avais revue. Elle m'était apparue. Pas comme dans les histoires, non. Elle n'était pas auréolée d'un halo lumineux. Elle ne m'a pas sourit. Elle ne m'a même pas pas reconnu. Mon coeur se serre à ce souvenir cruel. J'allume l'autoradio, je mets un disque. Je brise la monotonie du voyage. Beethoven s'élève, doucement, avec de plus en plus de force, avec que les loch, les highlands et les forêts sont traversés. Je continue ma route. Je porte ma flasque à mes lèvres. Je m'en répands sur le menton. Mon estomac est horriblement douloureux. J'aurais dû manger avant de partir. Mais pas le temps, le devoir m'appelait et le manque de sommeil impliquait que je n'aurais pas la patience de trouver un endroit où m'arrêter, sans m'ôter tout espoir de repartir ensuite. L'alcool m'agressa l'estomac, mais me réchauffa les boyaux. Je me sentais fièvreux, comme toujours ces derniers temps. Je toussais beaucoup, et mon foie me faisait mal. Je n'osais plus m'appuyer dessus, et courir me fatiguait énormément. Je n'étais plus que l'ombre de moi même. Et ma déesse avait eu le malheur de poser son regard sur moi. Elle m'avait redonné de la force, tout en m'assénant une leçon supplémentaire sur le destin. Ma femme était devenue vampire. Elle n'avait pas été tuée, ce fameux soir de décembre 2008. Elle était toujours vivante, ou ce qui s'en approchait le plus en tous cas. Nous nous étions battus. Je devais la tuer, elle, l'ennemie de mon Dieu et de l'humanité toute entière. Je n'y suis pas arrivé. Je me sens dévasté, vide à l'intérieur. Les vampires m'ont tout pris. Ma femme une première fois, ma soeur ensuite, et maintenant, ils retournaient celles que j'aimais plus que tout en ce monde contre moi. J'étais anéantit.


Mais l'amour, dans sa forme la plus terrible sans doute, avait réinvestit mon corps. Pour la première fois, mon coeur battait. Douloureusement, certes, mais chaque battement de cet organe induisait une nouvelle tendance. Je souffrais. Je souffrais le martyr, dans mon corps comme dans mon âme. Pourtant, souffrir, c'est vivre. Et je vivais à nouveau. Les caresses de Jana, cette étreinte folle, dénuée de tout sens, m'avait insufflé un regain de vitalité. Je me surpris à fermer les yeux en conduisant sur l'autoroute, l'espace d'un instant, me remémorant la froideur de sa peau, la douceur de ses lèvres, la passion de notre étreinte, brutale et passionnée, tendre aussi, selon le moment. Je l'aimais. Seigneur, qu'est ce que je l'aimais. Plus rien n'existait. Je ne vivais plus que pour elle. Je devais libérer ma soeur. Et je devrais protéger Jana, désormais. Contre moi si nécéssaire. Savoir qu'elle était en vie était cruel; je savais que nous étions toujours faits l'un pour l'autre, et mon corps n'appelait que le sien. Mais je ne pourrais plus jamais vivre avec elle, condamné à mourir alors qu'elle vivrait une éternité sans moi. Elle connaitrait d'autres hommes, d'autres relations, d'autres existences, même. J'étais enfermé dans la mienne, enfermé dans mon rôle de spectateur. Alors, je devais finir en apothéose, et m'assurer que Jana et Hannah auraient tout ce qu'il faut pour bien vivre.


Il me fallut de longues heures pour arriver. En cours de route, un flash info me prévint qu'il était prévu des festivités suite à la victoire électorale des vampires et de leurs couillons de suppôts humains. Je me garais dans la banlieue de la ville. Je rejoignais Saint Edward à pied, laissant dans mon véhicule tout mon équipement. Les instructions étaient claires. Protéger les humains, comme durant le bal. Mais uné change de regard suffit entre Radanti et moi pour qu'il comprenne que je comptais aller plus loin. Il ne m'empêcha pas. Et je sortais armé. Je me mêlais à la foule. Je ne buvais pas. J'avais toujours de l'alcool dans le sang, mais je savais qu'en ingurgiter plus encore me mènerait à ma perte; je devais garder l'esprit un minimum clair et alerte. Je me surpris à trembler alors que la nuit tombait. Je n'avais pas froid. Je tremblais quand même. Je levais ma main droite devant mes yeux. Saurais je restée fort, et accomplir mon devoir et ma destinée, même avec ce corps qui me faisait défaut? La question ne se posait pas. J'irais jusqu'au bout. Je me dirigeais vers l'estrade, m'arrêtant à la buvette.


Je me perdais dans mes souvenirs. Jana, encore et toujours. Je savais qu'il ne fallait pas, mais je m'interrogeais toujours sur nos prochaines retrouvailles. J'aurais tellement voulu passer cette soirée avec elle, loin de tout ceci, ensemble, au clair de lune...


Le monde se rappelait à moi alors que je voyais des meutes de policier investir discrètement les pourtours de la place. Tirer et tuer serait facile. S'en sortir le sera moins.

Édimbourg était une fourmilière depuis des jours. Ce damné référendum avait mis une effervescence terrible partout où je posais les yeux : les vitrines des magasins, les devantures des restaurants, les fenêtres des bureaux, les pare-brises des voitures. Comme si j'avais besoin qu'on me rappelle sans cesse que le monde marchait sur la tête parce qu'on pensait accorder des droits à ces abominations suceuses de sang. J'en frémissais. J'abhorrais maintenant cette engeance maudite. Une seule envie : celle de tous les exterminer. En finir pour de bon, les détruire, libérer le monde de leur présence méphitique – ou plus vraisemblablement, périr en essayant. Me libérer moi-même de leur influence, de leur souvenir, parce que penser à eux, simplement les évoquer d'une idée, équivalait à ranimer en moi la flamme de l'amour dévastateur que je nourrissais toujours pour Torben, en dépit de mes efforts forcenés pour l'étouffer. J'avais tenté de me convaincre que ce n'était qu'un feu de paille, une passade, une amourette d'adolescente – autant convaincre le poisson qu'il est oiseau ou le feu qu'il est glace. J'avais magistralement échoué, et il fallait que quelqu'un paie pour cette obsession qui me détruisait. J'avais décidé que ce serait l'engeance vampirique, et que le résultat du scrutin déciderait du nombre de pertes collatérales. Radicale ? Certes oui.

J'étais rentrée l'avant-veille de Glasgow. Torben ne m'avais pas recontactée suite à l'avortement de son plan concernant Hannah et je n'avais pas prolongé mon séjour auprès de Johan. J'étais cependant certaine de le voir ce soir pourtant – il n'avait jamais caché sa curiosité pour ces abominations à crocs et l'intérêt le ferait sans doute effectuer le trajet depuis Glasgow. Une part de moi rageait de ces retrouvailles qui me liaient à un humain potentiellement ennemi. L'autre moitié, celle qui dominait, était heureuse d'avoir retrouvé un ami doublé d'un amant aussi intuitif. Le regard inquisiteur de Silviano à mon retour à l'hôtel m'avait fait frémir des pieds à la tête. Il m'avait simplement prise par les épaules, s'était penché pour scruter mes yeux, avant de produire un unique hochement de tête qui pouvait passer pour une approbation ou une bénédiction. Du diable si j'y comprenais quelque chose... En tout cas, pour la première fois depuis que tout avait dérapé dans les bras de Torben, j'avais passé une nuit sans l'envie de me droguer. Ces quelques heures passées avec Johan m'avaient fait un bien fou et j'avais pu me recentrer sur ma mission. Le scrutin. Le résultat du vote. Et ma sombre détermination.

Le matin même, Silviano avait compris rien qu'en me regardant que je ne resterais pas les bras croisés. Et de fait, peu après 18h00 et l'annonce de la victoire de l'ennemi, quand la maire annonça la fête, je me levai et quittai la salle où nous nous trouvions, en direction du centre ville. Je parvins sur la place sans difficulté – me mêlai à la foule pendant que le jour déclinait puis tombait totalement. Autour de moi, on riait, on se congratulait, on hurlait sa joie et la gloire d'assister à ce jour décisif pour l'histoire de notre pays. J'avais envie de secouer ces imbéciles et de leur mettre un peu de plomb dans la cervelle : ne voyaient-ils donc pas qu'ils avaient été manipulés par ces sangsues sans vergogne ? J'étais presque dégoûtée par la naïveté de l'humanité. A quoi bon se battre pour elle... Bon certes, j'étais un soldat HCV, et c'était ce que nous étions, des combattants de la vérité. Mais bon, tout de même... Ce n'était guère motivant. Le cordon des forces de sécurité se resserrait alentour. Ils pouvaient fouiller mon sac s'ils le voulaient – je n'avais que mon arme habituelle, la dague d'argent qui ne quittait jamais son logement entre mes seins, cousue dans mes dessous, ainsi que sa jumelle de taille plus conséquente fixée contre mes reins. Le premier mort-vivant à croiser mon chemin paierait pour tous les autres, et les suivants également. Jusqu'à ce qu'on m'arrête ou que tous soient étendus à mes pieds. Je n'avais plus le temps d'être prudente : je voulais que cette folie s'arrête. Lucide dans ma folie, folle dans ma lucidité. Moi-même, donc, jusqu'au bout des ongles. Du coin de l'œil, je ne pouvais m'empêcher de scruter les visages de la foule, à la recherche de celui de Johan – le violent coup au cœur que je ressentis me signala que, contre attente, j'avais à la place trouvé Torben qui avançait plus loin, l'air tout aussi ravi que moi. Souffrance exacerbée – je me maudis de ma propre faiblesse. Femme stupide. Je me retins d'aller vers lui – ce n'était pas le moment pour un autre revers cinglant. Il ne m'avait apparemment pas vue, je pus donc à la place m'éclipser lâchement loin de son champ de vision, le cœur lourd et l'âme en déroute, focalisée sur ma mission toutefois malgré les élancements douloureux de ce sentiment que je voulais extirper de moi à n'importe quel prix. Je tournai les talons, explorant la foule dans l'autre sens, les sens aux aguets. Je ne percevais aucun danger immédiat - pour l'instant.

Odeurs parfumées, vapeurs délicieuses, bulles brillantes. La scène pouvait posséder une sorte de coté sensuelle. La main qui se promenait le long de la jambe après une épilation minutieuse. Peau d’une douceur extrême. Le corps sportif et attirant qui sortit de la baignoire et s’enroula dans une serviette. Oui, ce spectacle pouvait émouvoir plus d’un mâle. Maryana se sécha les cheveux et continua ainsi avec minutie sur chaque partie de son anatomie abusant de son pouvoir, faisant disparaître les molécules mêlant hydrogène et oxygène. Elle se sécha les cheveux et enfila les vêtements qu’elle avait choisi. Robe scandaleusement indécente, décolleté vertigineux, taille moulée au-delà du raisonnable. Elle accorda son rouge à lèvre à la couleur de son vêtement. Rouge sang. Non pas qu’elle soit particulièrement heureuse de la victoire des sangsues. Loin de là. Mais ainsi, même tachée, aucune différence ne se noterait.
Plus tôt dans la soirée, son patron avait aperçu la victoire inconditionnelle du « Oui » au référendum qui avait tenu les habitants de l’Ecosse en haleine. Du moins lorsque tout ceci importait. Parce que lorsque l’on connaissait la justice comme elle la connaissait, tout ceci était bien inutile. Lois stupides qui ne sont pas respectées ou qui ne devraient pas l’être. Est-ce que de telles immondices ont réellement le droit d’exister ? Non bien entendu que non. Rédemption factice, mensonges qu’avalent les imbéciles. Mais elle, elle n’était pas comme ça. Elle voyait clair. Société corrompue, qui n’était d’aucune aide. Heureusement elle était là. Elle, serait là ce soir.

La semi-démone mit depuis la salle de bain de l’eau à bouillir. Elle n’avait désormais plus besoin de concentration comme se pouvait encore être le cas il y a quelques mois. Elle commençait à maîtriser son don. A pouvoir en user sans en avoir réellement conscience. Il devenait de plus en plus une partie d’elle-même. Le meilleur dans tout ceci était qu’il lui servait à faire justice. A ramener de l’ordre. A corriger ce qui devait l’être. Sensation de pouvoir. Elle releva ses cheveux d’un geste et leur donna un aspect sophistiqué. Provocante, oui elle l’était, mais elle en avait grand besoin. Elle quitta la salle de bain, emportant avec elle divers instruments qui lui serait utile. Arrivant dans la pièce principale de son pauvre studio, elle emplit un thermos d’eau bouillante. Elle avait découvert avec le temps qu’il s’agissait de la forme qu’elle préférait. Atomes bien plus malléables. Elle pourrait s’en servir à tout moment afin de se redonner la force et l’énergie qui l’emplissait dés qu’elle faisait usage de son don. Elle quitta la pièce, emportant son appareil photo. Celui-là même qu’elle avait reçu plus de dix ans auparavant. Enfin, elle gagna son véhicule et prit la route.

Ce soir, il se passerait quelque chose, elle en était certaine. Au plus profond d’elle-même. Son âme de justicière était en émoi constant. Elle aurait l’occasion de donner à son pays natif un peu plus de liberté, un peu plus de rigueur. Plus d’équilibre. Dans l’habitacle, aucune musique ne retentissait. Silence digne de celui que l’on trouve dans un cimetière qui aurait glacé le sang de n’importe qui. Mais elle avait besoin de se concentrer. Sur sa mission. Du moins la toute première. Presque tous les éléments étaient en place et ils étaient surtout nécessaires, si, comme elle le pensait elle ferait avancer les choses ce soir. Apparence attirante, plus que cela même. Armes discrètes. Elle se dirigea aisément vers la place où avait lieu la petite soirée en l’honneur de la « victoire ». Se garer fut une autre paire de manche. Au moins, à l’abri des regards, elle put se préparer aisément. Elle ouvrit son sac et vérifia les ustensiles qui lui seraient nécessaires. Pince, maquillage, thermos et enfin un dernier plus important que n’importe quel autre. Un after-shave. Ne tenant pas compte des indications elle s’en enduit une partie légèrement supérieure à celle conseillée. Elle quitta son carrosse et rejoignit tranquillement la place où diverses personnes commençaient d’ores et déjà à s’agglutiner.

Fouille du sac, rien de suspect. Bien entendu. Puisqu’ils n’avaient pas saisis que tout était déjà à l’intérieur. Qu’elle n’aurait besoin de rien d’autre. Forces de l’ordre maniable à souhait. Exécutants sans intérêts qui ne comprenaient pas ce qu’il se dessinait là-dessous. Bien entendu, elle s’occuperait de tout. Comme elle le faisait depuis trois années maintenant. Musique qui s’échappait de haut-parleurs. L’humeur générale était à la fête. Pauvres ignorants. Pauvres humains dociles et influençables. Beauté froide, sensuelle. Qui pouvait effrayer, qui effrayait en temps normal. Mais aujourd’hui, ce soir, elle devait prendre un vampire dans ses filets. Elle devait l’amener à l’écart et se procurer à nouveau une arme. Reprendre ce qu’elle avait arrêté, se remettre à son activité nocturne. Pour cela, elle avait mis toutes les chances de son coté. Rien ni personne ne l’arrêterait. La fameuse tueuse en série reprenait du service.

Cette victoire le faisait sourire. « Oui ». C'était tout ce qu'il y avait à retenir de ce référendum, un « Oui » triomphant pour les vampires, un « Oui » qui faisait à tous ceux qui n'acceptaient pas ces êtres, un « Oui » qui allait changer la face de leur existence. Tant de choses dans un si petit mot, dans trois lettres. Dans son salon, à l'écoute d ela radio, il avait tout entendu et un petit sourire de... de quoi ? De satsifaction ? Avait étiré se slèvres. L'annonce de la fête avait piqué sa curiosité et bien qu'il avait plusieurs autres occupations outre qu'aller faire la fête, il se prépara en conséquence d'y assister. Il ne faisait à peu près jamais la fête, était un modèle de sagesse et de gentillesse, il pouvait bien se permettre de prendre un petit moment pour s'amuser, non ? Probablement que des gens qu'il connaissait allaient s'y rendre, en plus, il ne serait pas totalement en terrain inconnu.
Pour ceci, beaux habits, sans toutefois jouer dans le trop de sophitication. Comme s'il allait travailler, en fait. Les pantalons sombres et droits, une chemise grise, une veste noire, une cravate de la même couleur -rien pour être très évident dans une foule. Toutefois, il ne coiffa pas sa tignasse blonde, n'ajoutant à sa tenue que son porte-feuille, bien au fond de la poche de son pantalon, et c'est sans plus attendre qu'il enfourcha son vélo pour se rendre à Edimburg.

Le chemin fut long jusqu'à la ville, mais lorsqu'il réusit à stationner la bicyclette e tà la verrouiller à l'aide de chaîne et cadenas, il ne fut pas déçu de l'endroit où allait se tenir la petite fête. Juste devant l'hôtel de ville, en plus. Charmant.

Le lycanthrope se fraya un chemin jusqu'aux gardes, qui fouillèrent ses poches sans rien trouver de dangereux -évidemment, il n'avait rien de dangereux sur lui, il était le danger en fait- pour finalement le laisser entrer avec un sourire bon enfant. En voilà qui devaient être ravis de cette acceptation ! Lui l'était pour une petite raison, actuellement, une raison qui faisait monter un rouge d'excitation enfantine à ses joues : il allait enfin vori des vampires. Des vrais. Toute sa vie, il avait été fasciné par cette espèc,e il avait tant lu sur eux, et depuis leur révélation, sa curiosité n'avait fait que croître. Ce serait une expérience extrêmement enrichissante, que cette soirée, surtout pour un être de sa race.
Dans la foule, il repéra le visage d'Andréa, éclaiant d'un sourire le sien.

« Andréa ! »

Il se dirigea vers elle, s'excusant en bousculant les gens, jusqu'à atteindre sa hauteur et la serrer dans ses bras, la soulevant un peu de terre au passage, avant de la reposer sagement sur le sol. Depuis la soirée qu'elle était venue chez lui, totalement démolie, il ne l'avait pas revue, mais il avait eu l'impression de faire la bonne chose. Quand elle allait être prête à le revoir, elle le ferait.

« C'est excitant, non ? »

Un petit commentaire du lycanthrope, bêtement amusé, avant qu'il ne remarque la tristesse dans le visage de son amie. Bon, ce n'était pas le moment pour parler de cela... mais il gardait tout cela en tête.

Où était-elle ? Mais bon sang où était-elle ? J’aurais du m’en douter de toute façon… Venant d’elle, j’aurais du le savoir. Je venais de perdre une soirée chez moi tranquille à cause d’Elle. Vraiment irrécupérable. Bon sang, n’avais-je fait pour mériter d’être sous les ordres d’une telle femme ? Vivement qu’elle choisisse quelqu’un de plus responsable. Me faire venir à une soirée dont je n’avais que faire, c’était limite comme attitude de Lupa. Soit disant j’avais été tirée au sort pour veiller sur sa sécurité… Et comme par hasard, elle n’était pas là. Son odeur était absente donc j’en avais la certitude. Bor#el ! Je venais de dépenser de l’entre pour rien, et venait de gâcher ma soirée. En plus, si je rentrais maintenant et qu’Elle finissait par arriver, je serais en tord. Je n’avais pas d’autre choix que de rester jusqu’au bout, à pester dans un coin, sans avoir le droit à un verre d’alcool. Car oui, je la connaissais. Si je buvais et qu’elle se pointait, elle risquerait de me dire que j’ai faillit à mon rôle de garde du corps et le pousserait en dehors de la meute. Elle me surveillait, je le savais. J’avais senti son odeur sur le pallier de mon appartement. Elle était venue m’espionner, mais manque de peau pour elle, je n’avais pas été présent ce jour là. J’avais d’ailleurs investie dans des désodorisants qui sentaient une horrible odeur de patchouli, mais qui couvrait totalement la mienne. Si un jour elle venait chez moi, elle ne saurait pas si je suis présente ou pas, et ne pourrait pas me nuire. Comment ça je suis parano ? Oui et alors ! Quand on a pour chef Lycanthrope Mary et qu’elle vous déteste au plus haut point parce que son ancien Ulfric me préférait à elle, ya de quoi devenir parano. Tout prétexte pour me pourrir la vie était bon à prendre. Elle avait même été jusqu’à m’engager comme femme de ménage, et appeler mon travail en disant que j’avais volé des bijoux chez elle et tout saccagé. Vous ne pouvez pas vous imaginer la vie dure qu’elle me mène. Tout pourrait prendre fin oui, si je le voulais. Pour cela, il faudrait que je quitte la meute, et ça il était hors de question. Premièrement, je ne lui ferais pas ce plaisir. Deuxièmement j’ai une promesse à tenir, une promesse que j’ai faite à Nathanaël : plus jamais je ne quitterais les miens. Ma place était auprès de loups-garous. Ils étaient mon monde, mon nouvel univers et j’avais besoin de me ressourcer auprès d’eux. Alors même si j’étais moins intégrée et proche des loups-garous de la meute, je restais l’une des leurs et j’avais besoin de les sentir, d’effleurer la chaleur de leur peau… Les loups ne sont pas fait pour vivre seul, ils sont fait pour vivre en groupe. Enfin bref. Tout cela pour dire que j’arrivais sur la grand place de la ville et qu’elle n’était pas là. Je la cherchais une vingtaine de minute avant de comprendre qu’elle s’était jouée de moi. Maudissant contre elle, je me terrais dans un coin loin des personnes présentes, identifiants humains et vampires par les battements ou non de leur cœur. Je n’étais pas à l’aise en société avec autant de monde. Je fuyais la foule, et ça, elle le savait très bien. Sans doute est-ce pour ça qu’elle m’avait fait venir ici ? Elle savait que je saurais mal à l’aise et que je passerais une très mauvaise soirée… Ce qui était le cas d’ailleurs. Je repérais quelques odeurs familières mais n’en tenue pas compte. J’étais trop en colère pour ça

Qui aurait cru que je m’investirai dans la politique d’un pays étranger ? Déjà que j’éprouvais les plus grandes difficultés à m’intéresser à celle de mon pays… Je n’en revenais toujours pas d’avoir été au bureau de vote aujourd’hui pour donner mon avis sur la question du droit vampirique. Les débats s’étaient fait entendre, entre les mémés qui criaient que c’était scandaleux et inadmissible et les ados’ qui voulaient juste que ça finisse vite pour aller mater un film, bref, j’avais eu l’occasion de voir tout un large panel de la populace britannique. J’avais poireauté pendant deux heures dans la file, coincée entre une vieille qui ne comprenait pas ce qu’elle venait faire ici et une autre qui lui disait qu’il fallait voter pour car les vampires étaient tellement sexy. Celle-là devait avoir un sérieux problème de libido… Brrr, l’idée m’avait frissonné à ce moment-là et elle continue d’avoir le même effet bien que plusieurs heures se sont écoulées depuis. Bref, tout ceci pour dire que j’étais maintenant confortablement installée dans mon fauteuil zappant à la télévision pour me changer les idées. Je me demandais bien ce qui allait ressortir de ce vote et la surprise ne fut pas grande lorsqu’en début de soirée, la speakerine nous annonça la victoire quasi écrasante du « pour ». Les vampires avaient désormais les mêmes droits que les autres concitoyens. Je n’étais pas mécontente de ce choix, après tout, pour moi, ils avaient le droit d’être considérés comme égaux au reste de l’humanité. Certes, certains étaient assez inquiétants, le souvenir d’un certain vampire me vint directement à l’esprit. Mais bon, les humains « normaux » ont aussi leurs lots de cinglés alors…

Un faible soupir s’échappa de mes lèvres alors que divers représentants du groupe opposant distribuaient calomnies et autres piques virulentes à la télévision. Ce vote n’allait pas rester ainsi sans faire d’émules, cela pouvait se pressentir à des kilomètres à la ronde. J’espérais juste que cela ne créerait pas d’autres incidents comme l’autre fois, dans ce manoir. Les attentats, très peu pour moi. Les gens avaient trop peur d’accepter la différence alors ils préféraient la bannir. Quelle sombre idée stupide. Pour moi, il valait mieux essayer de comprendre, d’étudier les mœurs de chacun et puis après on pouvait décider si oui ou non on voulait continuer de parler avec ces personnes. Finalement, la lutte anti-vampires n’était qu’une pâle copie des luttes raciales ou religieuses qui s’élevaient un peu partout dans le monde. L’être humain n’était pas foutu de retenir de ses erreurs, il recommençait le même schéma sans cesse. J’étais peut-être utopiste moi, avec mes idéaux, mais je croyais qu’apprendre à connaître les humains, leurs histoires, leurs manières de pensées, bref, tout ce qui faisaient ce qu’ils étaient, nous permettrait un jour d’évoluer. Mon père ne cessait de me répéter que je devais apprendre de mes erreurs afin de ne plus jamais les refaire ou du moins d’en retenir une leçon suffisamment importante que pour éviter de les refaire exactement de la même manière. Apparemment, l’être humain n’était pas capable d’appliquer ce sage précepte. Toute perdue dans mes idées, je faillis louper cette information cruciale : une soirée était organisée pour célébrer la nouvelle du vote pour les droits vampiriques.

C’était l’occasion rêvée pour rencontrer des vampires, en apprendre davantage sur leur espèce. Il était peut-être tard, je n’habitais peut-être pas à Edimbourg et il me faudrait prendre le bus, bref, j’allais perdre pas mal de temps dans les transports en commun… Mais cela en valait la peine je pensais. J’allais aller sur place, interroger quelques vampires (en priant pour ne pas me faire rembarrer comme ils en avaient la si mauvaise habitude) et peut-être pouvoir agrémenter mes notes à leurs sujets. Férue d’histoire et curieuse de nature, cela faisait longtemps que je me renseignai à leur sujet. J’espérais en apprendre davantage, recueillir suffisamment d’informations que pour publier quelque chose à leur sujet. Ou du moins en faire part à un scientifique qui le ferait à ma place (faute d’avoir une notoriété dans le milieu). Les gens avaient peur des vampires car ils ne les connaissaient pas. Si je parvenais à comprendre leurs mœurs, comprendre leur système hiérarchique ou encore comment les mortels devenaient humains…. Tant de questions qui, avec des réponses, pourraient calmer les esprits. Oui, mes belles utopies revenaient au triple galop. Je savais que je ne faisais que me leurrer mais bon, les rêves ont du bon. Décidée, je m’apprêtais, prenais de quoi écrire et me rendit à l’arrêt de bus direction Edimbourg, lieu de la petite fête. Le voyage fut long, surtout que je n’étais apparemment pas la seule à vouloir aller à cette petite fête « improvisée ». Après plus d’une heure, je finis par arriver à destination. L’arrêt n’était pas si loin que cela de l’endroit où je devais me rendre et ce n’était pas plus mal car je ne connaissais pas bien cette ville alors autant éviter de s’y perdre.

Je finis par arriver et fut directement bluffée par l’installation. De nombreux stands, fournissant boissons et nourritures, se trouvaient ça et là. Il y avait déjà du monde mais apparemment aucun discours ou apparition publique n’avait été fait. L’attention n’était pas le maître mot de ce lieu alors je supposais que les gens attendaient, quoi, je ne serai encore le dire mais j’allais attendre avec eux. Je me dirigeai vers un stand, histoire de prendre un verre. Je n’avais de toute façon rien à faire pour l’instant. Le sérieux désavantage des vampires, c’est qu’ils n’ont pas un quelconque signe distinctif à proprement parlé. Du coup, difficile de savoir vers qui se tourner pour exécuter mon plan « interview ». Et puis, la fête venait à peine de commencer, je doute que l’on apprécie mon enthousiasme de si bonne heure. Je crois que j’allais attendre un peu, voir l’ambiance, voir surtout comment les choses allaient se passer. Ensuite j’aviserai. Une douce musique s’élevait et j’avais bien envie de danser dessus mais bien que l’on dise que le ridicule ne tue pas, je ne voulais pas me faire remarquer, surtout pas comme cela. Quoiqu’il n’y a aucune bonne manière de se faire remarquer, enfin, si, mais… Raaaah et voilà que je recommençais avec mes idées loufoques. Des fois, je me fatigue vous n’avez pas idée… Je me mis à observer les alentours, espérant vainement reconnaître un visage familier parmi la foule. Autant dire que j’aurai bien de la chance si c’était le cas. Après tout, la plupart de mes connaissances séjournaient à Glasgow alors… J’étais partie sur le coup de l’émotion, convaincue que c’était l’occasion rêvée pour mes plans interviews mais finalement, une fois arrivée, je me demandais si je n’avais pas fait une grave erreur… Après tout, avais-je ma place dans ce lieu ?

Le vote au référendum avait eu lieu. L’humanité avait décidé d’accorder des droits aux vampires, un véritable signe d’allégeance. Pure folie ou sage décision ? Difficile d’en juger. A l’heure actuelle j’en savais peu quant aux intensions du grand roi à l’égard des humains, j’avais cependant une petite idée. Perfide et sournois le vampire dans sa nature n’a qu’envie d’assaillir et d’exercer sa domination. Difficile de croire en un pur acte de bonne volonté.
Quoi qu’il en soit, les hommes s’étaient mis d’accord pour accorder une certaine citoyenneté à notre race. Et cela ne pouvait être qu’à notre avantage. L’adoption de nombreux droits nous sera fort favorable sous tous les points de vus, avec une incération dans la société et un contrôle plus dense sur les hommes. Certains vampires doivent surement encore jubiler de la victoire.

Le résultat du référendum a peine proclamé, une petite fête était donnée. Krystel Raybrandt plus détestable que jamais avait annoncé les réjouissances en direct, elles auraient lieu le soir même à Edimbourg sur la place de l’hôtel de ville. J’ouïs dire à la pomme du diable que nombreux vampires s’y rendraient, Krystel serait fidèle au poste, pavanant en représentante telle la reine qu’elle rêvait d’être.
La soirée était l’occasion parfaite pour moi de rencontrer vampires et autres personnages emblématiques à l’origine du débat vampire. J’espérai même secrètement rencontrer des membres de l’Eglise HCV, histoire de rire. Certain vampire avait beau les craindre, face à un de ces membres seul, il ne fera pas le poids. J’avais dans l’optique d’en coincer un, manière de discuter, de partager nos points de vus. Pourtant ces humains là sont barbares, un pas de la part des vampires et ils sortent la carabine. Qu’elle mascarade.
Mes motivations quant à la soirée restaient cependant floues. Je comptais m’y rendre certes, mais j’aviserai de ma conduite une fois là-bas. J’optais néanmoins pour un comportement relativement pacifique mais surtout discret. A peine arrivée il serait suicidaire de ma part de me faire remarquer, et j’ai beaucoup plus de jugeote que cela.

Les distractions ayant lieu à Edimbourg, je devais de me hâter d’enfiler une tenu approprié. Je suis adepte de la tendance et ce soir là n’échapperai pas à la règle. Discrétion ne doit pas rimer avec pantalon. J’ouvrai ma garde robe, parfaitement rangée après des années à trouver l’ordre parfait. Jetant un œil du côté des belles toilettes j’avais la tâche hasardeuse de choisir la bonne couleur. Je jugeais le noir trop classique et optais pour une courte robe bustier turquoise. J’enfilais bottines noires et blaser court, ornais mon cou d’un large collier d’argent, et disposer élégamment mes cheveux blonds tout en longueur que j’avais pris soin de lisser. Un coup d’œil dans le miroir m’indiqua que j’étais fin prête à sortir.

Je sautais dans ma voiture, un petit cabriolet des années 60 que j’avais pris soin de retaper. Ce petit bolide pouvait paraitre un rien trop voyant, pourtant ce n’était pas le but rechercher. La voiture m’avait tapé dans l’œil il y a une cinquantaine d’année, et l’utilisant que très peu je n’avais pas trouvé l’utilité de la changer. Je roulais ainsi en direction d’Edinbourg, une ville que je ne connaissais pas du tout, ayant pourtant beaucoup voyagé. Les divertissements ne furent pas bien compliqué à trouver puisqu’ils se tenaient au centre même de la ville. Garant mon engin je me fondis dans la masse d’invités.
Une atmosphère euphorique se faisait ressentir. Les quelques vampires déjà présents observaient la scène passivement alors que la populace riait, ravie de la soirée qui se déroulait. Vampire et Humain ainsi réunis semblait plutôt cocasse, même hallucinant. La présence d’importants nocturnes rouges alimentait les rumeurs, et un verre à la main chaque homme attendait le début de la soirée.

J’apperçus William Raybrandt, fils de Krystel Raybrandt certes, mais vampire non dénué de charme. Je l’avais rencontré il y a à peine quelques jours à la pomme du diable, le bar dont il était propriétaire et où j’avais l’habitude de m’y rendre. Je lui fit un signe de la tête, une façon discrète de dire bonsoir.

Je n’avais pas envie d’y aller. Oui mais tu le devais, oui je sais bien, donc c’est sans réellement grande envie que j’avais revêtue une longue robe noire et rouge, moulante à souhait, et montrant pour le moins mes formes, comme le voulait ma mère. Avais-je décidé de lui faire plaisir ? Peut être bien, allait savoir, c’est ce que je laissais penser en tout cas ce qui était important. La demeure et ce qu’il se passait à la demeure était une chose, hors, tout le monde pensait que j’avais beaucoup d’estime pour ma mère (j’en avais mais pas pour toutes les mêmes raisons) parce qu’elle m’avait sauvé de la peste noire. Ah la peste noire, j’étais loin d’être malade, vous n’imaginez même pas. Oui, j’aimais ma mère, mais pas parce qu’elle m’avait sauvée, juste parce qu’elle était ma mère, et il était normal que j’aime ma mère.
Le referendum avait donné une réponse positive, une réponse positive pour notre statue, une chose de bien direz-vous ? Oui j’en étais certaine, ça allait nous aider à vivre mieux en compagnie des humains. Première fois que j’étais fière d’être ce que j’étais. Premier mai deux mil dix notre statut était gentiment en train d’évoluer, et pour la première fois, les humains n’avaient pas envie de nous bruler, ou de nous envoyer de l’eau bénite, ou je ne sais pas encore quelles autres choses avaient pu déclencher les foules. L’annonce de la grande fête, par la mairesse d’Edimbourg avait donc juré que ce serait un grand rassemblement où était donc ma place, je l’avais décidé, ou plutôt on me l’avait suggéré. C’était une belle soirée, en espérant qu’elle ne se finisse pas mal, j’essayais d’avoir confiance, si on avait voté en faveur de cette loi, alors ça voulait dire qu’ils étaient prêts à nous accepter comme nous étions, avec nos défauts, mais également nos qualités, et beaucoup de qualités je pense. Créatures de la nuit certes, mais avide de sang, et finalement dangereux.

Arrivée donc enfin, en même temps, ma propre mère avait annoncé qu’elle était heureuse de prendre part à ces festivités, place de l’hôtel de ville, je ne dirai pas noire de monde, mais disons, déjà un peu remplie de personne, et de tout pleins de personnes, dans l’assemblée, je remarquais même mon frère qui était là bas, toujours élégant, toujours prêt à se faire remarquer certainement. Lui jetant un regard, pour être sure qu’il me voie peut être percevoir ma présence aussi, et oui, j’étais venue, en tant que porte parole, et image médiatique (bien médiatisée avec ma mère ces derniers temps) des vampires, je ne pouvais pas faire autrement. Avançant dans l’allée, je rejoignis une des nôtres qui étaient comment dire presque que comme moi, disons que d’après ce que j’avais entendu, elle était l’une avec qui je devrais le plus m’entendre. Belle, elle se nommait, beaucoup plus âgée que moi, elle aurait bien du avoir ma place en tant qu’image médiatique, peut être aussi blonde, et même apparence que moi. Mais comme j’étais de lignée noble, cette place me revenait plus qu’à quiconque ? Je ne sais pas vraiment, m’avançant vers elle, je lui adressais un sourire, avant de m’adresser directement à elle :

« Belle soirée en perspective, ne penses-tu pas ? » dis je de façon cordiale, n’étant pas sur la défensive, et si j’étais venue ici ce n’était pas non plus pour jouer mon associable toute la soirée, alors autant essayer de faire copain-copine avec les autres, comme ils disent ces chers humains, ces chers amis…

Ma présence avait été requise à cette soirée pour célébrer cette grande nouvelle. Je ne voulais guère y aller, connaissant parfaitement les conséquences désastreuses que cette fête nocturne aurait sur moi. J’imaginais beaucoup de choses, mais ce qui m’attendais été bien pire encore !

C’était en compagnie de William Raybrandt, le fils de Krystel que je devais y assister. Il serait mon chaperon pour la soirée. Je marchais au côté de William, tout mon être tremblait mais cela ne se voyait pas à l’extérieur. J’avais un air naturel, et je ne lâchais pas le bras de William. J’avais avant tout peur de Krystel … William avait été le frère que je n’avais jamais eu, ou bien que j’avais eu et que j’avais oublié. Ma robe noire provocante était assortie au costume noir de nuit de William. Je fis comme si je ne voyais pas les yeux baladeurs de William, il faut dire que j’avais une robe au dos échancré et avec un décolleté profond.

▬ Je te suis William. Mais si Krystel va intervenir, il faudrait que nous soyons présents.

William avait du recevoir des ordres, je le savais. Il devait me protéger, mais ce n’était pas le seul qui avait cette idée en tête malheureusement. J’espérais que Torben ne soit pas ici, sinon ça compliquerait les choses, déjà qu’en ce moment la situation n’était pas simple. J’avais fais un tour repérant les lieux, mais je n’avais remarqué qu’une petite blonde qui fit un signe de tête discret à William. Non loin de là, Morgane était là. J’eus un sourire discret en la voyant, je l’aimais bien cette petite Morgane. Les Raybrandt m’avait accueillie, ils représentaient ma nouvelle famille vampire comme jusqu’à présent, je n’avais aucun souvenirs de ma vie d’avant. Ma vie en tant qu’humaine.

Un petit rire m’échappa. Deux personnes normales ? Si on peut dire… J’étais soulagée d’être au côté de William, je l’appréciais. Il me tenait compagnie, et faisait la conversation au moins. En réalité, je n’avais pas fais le rapprochement que sa servante humaine Hannah n’était autre que la sœur de Torben. Je verrai surement d’un autre œil William. Ma vie se brisait en morceaux, alors que j’essayais tant bien que mal de sauver quelque chose. Et encore, je n’avais pas encore affronté Krystel. Morgane non plus, ne voulait pas venir à cette soirée, je le savais !

▬ Oui. Si on peut dire que nous sommes des personnes normales…

Je restais au côté de William, guettant avant tout Torben mais c’était sur Maryanna que je tombai. J’ignorai tout d’elle, mais je savais à présent que nous nous ne connaissions pas. Elle avait été sauvée par l’odeur de Torben qu’elle avait sur elle, je me souvenais très bien de son visage. Je ne faisais pas erreur, c’était bien elle. Heureusement, que je ne lui avais pas fais de mal ce soir-là sinon elle représenterait elle aussi un danger potentiel. Cependant, elle devait avoir beaucoup de questions … Je détournai mon regard en espérant qu’elle ne me remarque pas !

La lune montrait déjà le bout de son nez, installée et confortable, ses rayons perçaient les fenêtres de sa demeure. Laura se dirigea une énième fois vers sa penderie débordante de robes somptueuses, d’une élégance folle et si sensuelles qu‘elle se serait damnée rien que de pouvoir y toucher . Toutes ses créations se voulaient à la fois provocantes et artistiques. Quand madame nostalgie lui rendait visite, elle n’en revenait pas de voir comment elle avait changée…
Voilà maintenant près d’une décennie, qu’elle n’imaginait plus revivre la souffrance causée par la pauvreté et la maladie de son passé. A vrai dire, les souvenirs s’estompaient avec le temps. Elle se rappelait jusqu’à la moindre ride sur le visage de sa mère mais se souvenait de moins en moins des sentiments éprouvés pendant ces tristes années. Des bribes de souvenirs par ci par là, une vision ou juste cette sensation de déjà vu, vous savez?
A présent, la vie, malgré son état de morte vivante, la ravissait. Plus de compte à rendre, plus de contraintes sans compter les divers plaisirs de la chair qui lui rapportaient gros. Elle pris donc le temps d’essayer à plusieurs reprises ses vêtements avant d’enfiler une robe d‘un noir intense. Décolleté plongeant, dos nu, accompagnés d’une légère traine de satin rouge vif, cette habit lui allait comme un gant. Elle se maquilla ensuite, se coiffa, hésita sur le port du sac à main pour enfin l’abandonner sur un fauteuil avant de prendre la route.

Sur le chemin, les rares hommes qui avaient le bonheur de croiser cette créature de rêve détournaient maladroitement leur soit disant chaste regard. Elle s’en amusait toujours, lançant quelques clins d’œil ou esquissant un sourire coquin. Elle aimait être idolâtrée bien qu’elle n’ai encore jamais couchée pour rien…
En vérité, ce jeu de séduction n’était que le résultat d’une carapace qu’elle construisait miette par miette afin de ne jamais laisser filtrer la moindre information la concernant. Même si la ravissante jeune femme était libérée et très ouverte sexuellement elle n’hésitait pas à jouer le jeu allant jusqu’à mentir parfois; elle endossait bien des rôles depuis son arrivée à Edimbourg…
Dorénavant, elle savait pertinemment que pour se sentir en sécurité mieux valait rester discrète et se tenir sur ses gardes tout en assumant totalement son image de femme fatale. Changer une réputation est très complexe, le moindre soupçon à son égard et elle imaginait déjà le début de sa perte. Elle qui ne respectait pas toujours les règles instaurées par ses anciens, elle qui jouissait de sa liberté d’action, elle qui entretenait ses manigances et supercheries avec toutes les races foulant la Terre; oui, il fallait faire profil bas.

Elle apercevait la foule émanant de la place de l’hôtel de ville et eu un instant de recul à la vue de tous les militaires bordant les grillages de sureté. Tel des chiens prêt à vous sauter sur le poil avant que vous n’ayez eu le temps de dire « ouf ».
Bien qu’un peu effrayée par la présence d’humains armés jusqu’aux dent, elle fonça tête baissée, se disant qu’il fallait la jouer fine. Une frêle jeune fille timide et sensible aux battements de cils exagérés...
Elle passa sans problème les gardes et leurs hordes et avait enfin le loisir de faire partie de ce rassemblement, prête à partir en chasse. Dans cet attroupement, elle ne devrait pas avoir de problèmes à trouver un homme, quel qu’il soit; au moins pour ne pas avoir fait le déplacement pour rien. Toujours appâtée par les gains de ses mecs d’un soir, Laura se cambra délicatement, histoire que ses atouts soit en valeur.
Elle prit place près du bar, empoigna un verre de vin rouge, et commença à dénicher l’occasion de s’incruster dans une conversation intéressante. A ce moment précis, elle eut l’étonnement de constater que de nombreuses autres personnes en faisaient de même. Certains semblaient plutôt louches, ils chassaient tout comme elle, restait à savoir quelles étaient leurs proies…Une conquête tout comme elle? Où seulement une vengeance devant se résultat prometteur pour sa famille?

La joie causée par la nouvelle de ce fameux « oui » semblait minuscule à côté de cette boule qui remontait progressivement de son estomac à sa gorge. Cette même sensation qu’elle éprouva quelques minutes plus tôt face aux mignons du gouvernement.
Une tonne de questions vinrent envahir son esprit. Et si cette fête n’était qu’un simple canular pour vampire? Et si jamais ses congénères apprenaient ses quelques manquements au règlement? Et si aucune âme ne venaient s’intéresser à sa personne, ce soir? Se laissant bercer par cette soudaine paranoïa, elle arrivait même à s’embrouiller aux milieu de ses doutes. Son cerveaux en ébullition passait d’un sujet à l’autre en une fraction de seconde. Elle trouva comme solution d’avaler d’une traite son verre, un deuxième puis en commanda un autre, laissant celui-ci tout près de sa main décorée de bagues offertes par ses ex-victimes de l‘amour.
Une fois ressaisie et détendue, elle se leva, dandina doucement son corps au rythme de la musique attendant la suite des évènements.

Quel bonheur de retrouver l’Ecosse. Cette région m’avait comme qui dirait manqué énormément. Cela faisait deux semaines que j’étais partie en mission pour mon roi. Le japon. Quel pays si… Etrange ? On pouvait certes, en temps que vampire, se balader comme bon nous semblait, et ou nous le voulions, mais l’ambiance là bas était… Bizarre. Il suffit de voir les jeunes personnes humaines qui peuplent cette ridicule île. Ils passent leur vie sur des sortes de machines bizarres à effectuer des pas de danse très… Et puis, la couleur de leurs cheveux, leur manière de s’habiller… Le pire c’est que cette extravagance ne touche pas seulement les êtres inférieurs, mais également les nocturnes rouges. Les choses là bas commençaient à dégénérer et c’était d’ailleurs pour cela que mon Roi m’avait confié la mission de m’y rendre et de remettre les choses sur les rails. En commençant par le maitre vampire de la région. Ce dernier avait oublié quel était son allégeance, et je dus lui rappeler à grands renforts de tortures. Il avait osé défier mon autorité, lui petit microbe de moitié mon âge, et il en avait payé le prix fort. Je lui ai laissé la vie, et il a bien compris qu’il ne devait plus faire le moindre faux pas. J’avais également instauré de nouvelles lois, concernant l’attitude des vampires, afin de redresser un peu le niveau du Japon. Puis, il m’avait fallut y séjourner encore une semaine, pour être sur que mes directives étaient suivies à la lettre. J’avais laissé un de mes fidèles hommes de mains là bas, le chargeant de me faire un rapport tous les jours sur l’état de la situation. Si cette dernière déclinait de nouveau, je me verrais obligé – et heureuse – de défaire le maitre vampire japonais et de placer quelqu’un d’autre en temps que figure de l’autorité. Non pas que j’en ai le pouvoir en temps que maitre vampire. Mais en temps que conseillère et main noire de mon Roi absolu, je pouvais prendre de telle décision. Malheureusement, je ne pouvais pas le faire sur le sol écossais, sinon je me serais débarrassée de Nikos depuis bien longtemps… Mais bon, il n’est qu’un détail qui finira par disparaitre, cela ne fait pas de doute. Je suis la favorite du Roi après tout, et sa plus fidèle créature. Personne ne peut m’égaler…

Pas même cette Belle, qui parlait avec ma fille. Morgane… Pourrait-elle un jour faire quelque chose de bien ? Quand à William, il allait falloir qu’il comprenne qu’en temps que shérif vampire, il ne doit pas s’abaisser aux vampires lambdas. J’étais arrivée de façon très discrète à la petite soirée organisée. J’avais vu l’échange de « salut » entre mon ennemi et mon fils, et bien entendu la conversation de mon héritière avec l’Autre à exterminer. Cela n’était pas du tout pour me plaire, bien au contraire, et il allait falloir que je remédie très vite à cette situation. Je n’avais pas eu le temps de rentrer chez moi pour ma toilette, si bien que je n’avais pas pu vêtir la robe que j’avais préparé pour l’occasion. Je me contentais d’un tailleur féminin, très sérieux, tout en mettant mes charmes en avant. Une jupe courte sur des coulants opaque. Une chemise blanche à manche courte, surmonté d’une veste noire sobre à deux boutons. Mes cheveux tombaient ondulés sur mes épaules, et un maquillage plutôt foncé sur mes yeux, et un rouge vif sur les lèvres. Il n’en fallait pas plus de toute façon. Je m’étais avancée vers Belle que je bousculais, renversant sur elle, le verre de True Blood que j’avais dans les mains


† Excusez moi très chère, que je suis sottes. Envoyez moi la note du teinturier, et je vous rembourserais. Morgane, suis moi je te prie. †


Sans accorder le moindre regard à ma fille, ni n’attendant pas la réaction de Belle, je glissais à travers la foule jusqu’à rejoindre mon fils en compagnie de Jana. Regard noir pour mon héritier, salut simple de la tête pour ma nouvelle pupille. Dans un murmure audible seulement pour mes trois « enfants », je leur dis sur un ton des plus secs


† Si l’un de vous s’aventure de nouveau à parler avec Mlle Renard, je me verrais obligée de sévir gravement. J’espère avoir été claire. Je n’accepterais aucune trahison sous mon toit. Cette femme cherche à déshonorer notre nom. Bien, sur ce, Morgane, William, laissez nous je vous prie. Il me faut parler à Jana seule à seule. Ah et Morgane, j’attends de toi que tu prononces quelques mots ce soir pour notre victoire. William, tu assureras sa protection.†

chasseurs de vampires sont présents, et préparés. Armés qui plus est, bien que cela soit dangereux au vu de la présence policière et de la fréquence des contrôles. Les vampires bien sûr, sont venus en masse. Et déjà, les tensions apparaissent. Belle Angeline Renard, la dissidente renommée, est déjà sous la menace du grand maître Krystel Raybrandt, qui rappelle à l’ordre sa lignée quant à la bonne attitude à avoir avec ce qu’elle considère comme le rebut de l’espèce vampire. A côté de cela, sont venus en très grand nombre les humains. Parmi eux, on compte quantité de curieux, des gens qui sont avant tout venus pour la fête et qui ne se sentent pas forcément très concerné par la victoire électorale du jour. Quoiqu’il en soit, la foule afflue sur la grand place d’Edimbourg, et le discours de celle qui s’affiche comme la dirigeante des vampires devrait bientôt commencer. Mais outre ces deux espèces, d’autres représentants de factions différentes sont aussi présents. Les loups garous, les métamorphes et les semis démons sont sur place. Est-ce la curiosité de ce qu’il va se passer qui les amène ? Ou la peur que les vampires ne disposent désormais de trop de pouvoir ? Mais alors que tout ce beau monde se rassemble pour un face à face qui s’annonce particulièrement houleux, le regard de puissances obscures est tout droit tourné vers la tribune…


Ordre de Passage :
Ce tour de passage ci sera légèrement plus particulier que le précédent. Cette fois ci, chacun ne pourra répondre qu’une seule fois (peu importe l’ordre, cependant) et le délai maximum est fixé à une semaine, sans rallonge cette fois ci. Par contre, Krystel cloturera l’ordre de passage par son discours, qui interviendra dans le rp à 20h30. Au début de l’ordre de passage, nous sommes donc quelques minutes avant l’entrée en scène du grand maître vampire. Attention également, la police se fait plus présente sur la place même ; plusieurs groupes d’une dizaine de policiers gardent un œil sur la foule. Et pour finir, ceux qui étaient inscrits à la mission mais qui n’ont pas eu le temps de poster sur le premier ordre de passage vont tout de même pouvoir s’insérer dans le rp ; ils n’auront qu’à dire qu’ils arrivent en retard, ou considérer qu’ils sont présents depuis le début. Seulement, c’est le dernier ordre de passage pour les retardataires, après la mission devra avancer pour entrer dansle vif du sujet… et devenir explosive (si si, j’ai des plans tordus en tête). Je précise cependant que ceux qui étaient absents durant les premiers ordres de passage pourront tout de même poster dans la mission, ils ne seront pas pénalisés, donc n'hésitez pas!



Bon jeu, et si vous avez des questions, contactez vos admins par mp :p

Je restais aux aguets autant que possible. Il me semblait clair que la situation allait dégénérer, et une petite voix me soufflait que cela serait probablement ma faute. J'avais le pressentiment d'être épié, sans pour autant penser qu'il s'agissait d'autre chose que de ma paranoïa habituelle. Bien entendu, je n'étais plus ce qu'il y avait de parfaitement équilibré, mais quand même. Je sentais que quelque chose ou quelqu'un essayait de me lancer un appel à la prudence. Appel que je décidais de suivre, au moins provisoirement. Je promenais mon regard sur la foule. La perspective de me me retrouver nez à nez avec une bande d'une dizaine de policiers tout en protections et en armes ne m'enchantait pas le moins du monde, d'autant qu'ils avaient des chiens. Je m'éloignais donc de leur chemin, d'un pas aussi discret que possible. Il ne fallait pas que je puisse leur mettre la puce à l'oreille sur ce qui pouvait sembler suspect à l'observateur. Je résistais même à l'envie de sortir ma flasque de la poche intérieure de la veste. J'avais déjà trop bu sur le chemin, et je sentais une soif d'un tout autre genre se déclarer au plus profond de mon être, enflammant par la même occasion mon estomac. Bien sûr, je savais ce quoi il s'agissait. Jana. Son sang me rappelait à elle. J'avais soif de son sang d'immortelle tandis que le manque me procurait de drôles d'envies à son égard. Par drôles, j'entends bizarres. Glauques aussi, sans doute, vu la perversion qui occupait mes pensées. Aurais je dû refuser qu'elle me soigne? Je n'en savais rien, il était trop tard maintenant, je devrais vivre avec cette nouvelle dépendance. Je savais néanmoins que ce serait sans doute cette chose qui me rendrait accro qui me tuerait, avec l'alcool, et non le reste. Mes ennemis semblaient d'un coup bien pathétiques, alors que j'étais rongé par tout ce que j'ingurgitais.


Je me demandais maintenant si les vertus curatives du sang de vampire pouvaient aller jusqu'à me guérir de toutes ces choses dont souffrait maintenant mon corps. Je me surpris à espérer une deuxième chance que je ne méritais pas. Je me surpris même à espérer être en rémission complète des nombreuses choses qui entravaient la bonne marche de mon corps tout entier. Je savais bien que cette guérison, aussi hypothétique qu'elle me paraissait, n'était pas quelque chose que j'avais mérité. Ce devait sans doute être un coup du destin, qui voudrait me tourmenter un peu plus longtemps que je n'avais voulu à l'origine. Je n'en savais rien. Je m'en fichais. La mort se profilait de toutes façons; je sentais bien que j'avais déjà atteint le crépuscule de mon existence. Tant de choses pouvaient et voulaient me tuer, à tout moment. L'animal aurait il ma peau? Rien de moins sûr. Me sentir mieux depuis hier était quelque chose que je n'aurais pu espérer. Je ne pourrais pas libérer Hannah, pas ce soir en tous cas, mais je pouvais tout de même me sentir suffisamment bien pour protéger les humains qui seraient éventuellement menacés. Je ne savais pas encore où ma folie allait me guider, mais j'en eu soudain une idée très claire alors que j'apercevais une tignasse brune que je connaissais.


Isadora Doyle. Ma très charmante voisine. Qui avait repoussé notre entrevue d'hier. Sans doute n'était ce pas un mal. C'était quelqu'un de fabuleux, bien qu'énigmatique. Et quand je la voyais, mon instinct criait danger et méfiance. Je savais qu'elle aussi, comme tant d'autres, n'était pas quelqu'un en qui je pourrais avoir confiance. Pourtant, je m'étais sentit horriblement proche d'elle. Nous avions tous deux perdu quelque chose de particulièrement cher à notre vie. Elle, son enfant. Moi, ma femme. Isadora était une femme pour qui je nourrissais beaucoup d'estime. Une femme aussi, dont la vue de son corps avait réveillé des choses, chez moi. Mais elle avait annulé notre entrevue de la veille. Alors, j'avais pu tomber complètement par hasard sur ma femme. Jana. Où était mon aimée en cet instant précis, de victoire pour son espèce? Je n'en avais absolument aucune idée. Je devais penser à autre chose. Je m'approchais donc de la jeune femme que j'avais connu. Je ne l'aurais jamais imaginée suppôt des vampires. Comme quoi, je ne connaissais vraiment plus personne en ce monde, hormis moi même. Il était sans doute trop tard pour remédier à cela. Le Crabe y veillerait, ou si ce n'était pas ça ce serait autre chose. Peu m'importait. Arrivé juste derrière Isadora, je la saluais.


| Bonsoir, voisine. Je ne vous aurais pas imaginée faire tant de route au pied levé pour participer à une petite sauterie des vampires. Comment allez vous? |

Krystel venait d’arriver, elle avait fait une entrée discrète mais fracassante en renversant son verre sur Belle. Elle allait reprendre sa lignée en main, qui s’était comment dire… laisser aller pendant son absence. Moi, y compris. Le maitre vampire vint nous rejoindre, William et moi. Nous étions un peu plus loin, elle jeta un regard noir à William et me fis un petit signe de la tête. Quelle humeur amicale, cela faisait plaisir à voir en ce jour de fête. Mon regard était dans le vague, nous commencions la soirée en nous faisant tous remettre à notre place par Krystel. Je l’écoutais, sans l’écoutais. Le « je n’accepterais aucune trahison sous mon toit » retint mon attention. Je perdais mon chaperon qui devrait assurer la protection de Belle plutôt que la mienne.

Quand Krystel dit qu’elle voulait me voir seule à seule, un moment de panique m’envahit. Je détournai mon attention sur autre chose, mon regard croisa durant un court instant celui d’une jeune femme blonde qui avait l’air bien contrarié, et très occupé à scruter les invités. J’ignorais encore qui elle était mais je le saurai bien assez tôt. Nos chemins auraient déjà pu se croiser, nous avions des connaissances communes. La jeune femme paraissait vouloir éviter quelque chose, je retraçai rapidement son chemin… Torben. Que venait-il faire ici ? Faire un massacre de vampires ? Il n’avait juste aucune chance. Ca sentait les problèmes à plein nez. Il était en train de parler à une jeune femme brune. Voir Torben, ce soir, était la pire chose qui pouvait m’arriver. Cette jeune femme venait de le fuir, mais je crois que je ferai exactement pareil durant toute la soirée. Non pas que je ne voulais déjà plus le revoir, mais j’avais promis de tout faire pour survivre. Cependant, le voir ici allait à l’encontre de cette promesse. Je me remis dans la conversation, Krystel venait de finir de nous donner ses ordres et interdictions. J’avais entendus ses indications d’une seule oreille mais c’était suffisant.

▬ Ton séjour au Japon s'est bien passé ?

Je lâchai le bras de William qui devait nous laisser seule Krystel et moi. Je lui souris. Je récupérerai mon chaperon un peu plus tard dans la soirée, car j’imaginais mal Krystel jouait la nounou avec moi. Alors que ce soir plus que tout autre soir, j’avais besoin de surveillance.

▬ On se revoit plus tard William d’accord ?

Je lui fis un clin d’œil amical. Et je fis un sourire d’encouragement à Morgane, en signe de bonne chance pour son discours. Même si à ce moment-là c’était peut-être moi qui avait besoin de chance. Je regrettai déjà d’être venue à cette soirée. J’allais me faire passer un savon par Krystel, peut-être pire que si j’étais allée parler à Belle. Je ferai mon petit air innocent de sainte-nitouche comme si de rien n’était. Krystel ne serait pas dupe je le savais d’avance de tout façon. Je n’étais pas rassurée non, pas du tout même. J’avais agis impulsivement et irrésonnablement avec Torben. Je mettais laisser aller à des pulsions et des envies que j’avais oublié depuis que j’étais une vampire. C’était de ma faute je le savais, j’aurai du tuer Torben quand le moment se présenter or plutôt que de l’avoir tué j’avais contribué à la soigner.

Je n’avais pas pu résister à la tentation… mais on dit bien que le meilleur moyen de résister à une tentation c’est d’y céder.

William répondit à mon signe de tête de la même façon, ponctué d’un petit sourire. Je n’avais que faire de la solitude mais il est vrai qu’au bout d’un millier d’année on accepte certes l’isolation mais l’on prend également habitude à la compagnie. En fait l’existence d’un vampire est en tout point paradoxal notamment par le seul fait que nous puissions nous tenir debout. Et j’avais l’impression que la mienne l’était encore plus. Je désirai le sang humain d’une force affligeante, et pourtant je n’y touchais presque pas. On pourrait croire que des années de pratique auraient suffit à m’immuniser contre cette envie, mais le contraire était plutôt exact. M’être abreuvée de sang humain, en tout genre, pendant des centaines d’années n’a fait qu’amplifier ma dépendance. Et voilà à peine quelques mois que je tente tant bien que mal de m’abstenir de croquer un humain.
Désirée me manquait, j’aurais voulu qu’elle soit présente à mes côtés mais son absence m’arrangeait plutôt finalement. Elle était encore trop jeune et surtout très impulsive, il m’aurait fallu la surveiller cela m’empêchant d’accomplir mon travail de repérage.

Alors que songeais à mes histoires de sang et à ma belle et tendre, une jeune femme vint à ma rencontre. Je reconnu aisément Morgane Raybrandt, somptueuse dans une longue robe rouge. Elle m’aborda et complimenta la soirée d’une manière très laconique et sympathique. J’eus à peine le temps de lui répondre, ponctuant ma phrase d’un sourire que Krystel Raybrandt fit son apparition. Morgane et moi avions de nombreux points communs, notamment un certain attachement envers les humains et le même régime alimentaire. Et ce fait déplaisait fort beaucoup à Krystel de toute évidence.

Vêtu d’un élégant tailleur je ne pouvais que reconnaitre la classe qui caractérisait Krystel. Pourtant son attitude primitive qui suivit ébranla quelque peu mon raisonnement. Tel un chat qui sort ses griffes pour se défendre, elle renversa le verre de TruBlood que je tenais en main sur ma robe turquoise d’un bousculement et simula une excuse bourrée d’hypocrisie. Sans doute dans le but de conserver une certaine réputation.
J’éclatais d’un léger rire moqueur, j’étais incontestablement fière de ce geste. Si Krystel s’en prenait si directement à moi, elle ne pouvait que voir à personne un certain danger.
Elle entraina par la même occasion Morgane avec elle. Un peu plus loin elle était réunit avec sa petite famille ainsi qu’une belle femme vampire aux cheveux noir comme de l’encre. Il s’agissait sans doutes un des sbires de Krystel …
Je me retrouvai seule. Mon regard plongeait au-delà d’eux, l’ignorance est le plus grand des mépris. Je voulais éviter une réaction stupide, avec le temps j’avais appris à contrôler mes impulsions bien que cela soit extrêmement difficile pour un vampire. A vrai dire je n’avais rarement rencontré vampire aussi placide que moi. Cette passivité ne signifiait pourtant pas que j’acceptais l’humiliation.
J’obtenais généralement tout ce que je voulais, ce n’était qu’une question de temps. Et du temps j’en avais à revendre. Ma patiente saurait me permettre de faire redescendre cette garce de son piédestal. Mais chaque chose en son temps.

J’ouvris mon sac et sortit un mouchoir de celui-ci, je le frottais énergiquement contre mon bustier de manière à sécher la tâche et on ne vit bientôt qu’une auréole foncée.

Je souhaitais m’approcher de quelques humains, mais une approche directe risquerait peut-être de les effrayer. Je me contentais de balayer l’endroit du regard et constatait que les forces de polices commençaient à entourer la place pour encadrer la soirée. Je doutais qu’en cas de débordement ils soient d’une quelconque utilité. Enfin si la municipalité se sentait rassurée. J’avançais de quelques pas me préparant au discours, je jetais au passage un dernier regard sur Krystel et lui fit un petit signe de la main en souriant. J'aimais faire dans l'ironie, et dans ce cas j'étais pressée de montrer que son coup de théâtre ne m'avait fait ni chaud ni froid.

*Ta jouissance ne sera que passagère Krystel.*

Jana… Se pouvait-il que je t’ai laissé trop tôt toute seul, à l’influence d’autres personnes ? humm, oui, tout me porte à le croire. J’avais sans doute commis une erreur en ne t’emmenant pas dans mes bagages. Non, je n’avais pas commis d’erreur. Ta place n’était pas avec moi lors de mes missions. J’avais chargé William de s’occuper d’elle, mais j’avais sans doute surestimé mon fils. Il avait lui aussi beaucoup à apprendre encore, et j’en avais la preuve sous les yeux. Déjà, ma pupille me cachait quelque chose. C’était gros comme une baleine. De plus, elle avait oublié les bonnes manières que je lui avais inculquées. Que mes enfants s’y dérobent un peu, je pouvais le permettre. Mais Jana n’avait pas encore gagné ce droit. Il était intolérable qu’à son âge, elle puisse ne serait-ce penser qu’elle a le droit de me tutoyer. Pas même William ni Morgane avaient osé me faire un tel affront. Il ne faisait aucun doute que si nous n’avions pas été entouré d’autant de publique, la jeune vampire aurait versé du sang. Je ne pouvais décemment pas la violenter en cet instant.


† N’oublie pas quelle est ta place mon enfant et surveille ton langage je te prie. Soit honorée que je ne te punisse pas. Tu n’aurais pas une nouvelle fois cette chance sache le. Tout se mérite, ne l’oublie pas.†


Mes prunelles s’étaient ancrées dans les siennes. Je soudais la moindre émotion. Elle ne pouvait rien me cacher. Et j’espérais sincèrement qu’elle n’essayerait pas de me duper. Si elle le faisait, elle me décevrait énormément. Elle si prometteuse et en si bonne voie. J’aurais du laisser son éducation à quelqu’un d’autre pendant mon absence… A Evey par exemple. Mon fils devra d’ailleurs subir mon courroux pour ne pas avoir suivi à la lettre ce que je lui avais demandé. Cela n’était pourtant pas compliqué d’avoir le contrôle sur une jeune vampire pendant deux semaines et l’instruire en mon absence.


† Je ne puis parler des affaires politiques que m’incombent. Montre toi digne de confiance et il se peut qu’un jour tu m’assistes…†


Je comptais faire d’elle une de mes hommes de mains, le plus parfait d’entre eux. Elle était promise à de grandes choses, et avait de la chance que je l’ais prise sous mon aile. Personne d’autre ne pouvait compter sur mon soutient. Si elle était toujours aussi prometteuse, je lui garantirais une place au sommet. Si elle me décevait, elle en subirait les conséquences. Plus ses erreurs seraient importantes, plus la punition serait terrible. C’était ainsi que cela fonctionnait sous mon toit, et elle le savait très bien. J’avais été très claire


† Avant que l’on aborde ce qui s’est passé pendant mon absence, j’ai des choses à te dire. J’ai prit la décision de faire de toi la compagne de William. Il a besoin d’une vampire digne de ce nom pour asseoir sa position et tu as besoin d’un compagnon qui sera d’instruire… Bien qu’il ne semble pas encore apte à cette fonction. Je ne parles pas d’amour ou d’une autre bêtise de ce genre, mais d’un arrangement entre deux êtres supérieurs. Tu resteras cependant sous ma tutelle et mon enseignement, jusqu’à ce que tu sois prête à voler de toi même. Mise à part envers son créateur et ses aînés, la fidélité n’est pas une valeur chez les nocturnes. Je t’initierais bientôt au plaisir que la chair de vampire peut offrir. Peu importe le nombre de personne avec qui nous nous amusons. Tant que cela reste dans le cadre d’une chambre à couchée bien entendu… †


J’avais dis cela sur un ton assez léger, comme si je lui annonçais de demain, elle devrait manger un yaourt par jour. Elle avait le choix de refuser bien entendu, mais elle courait de gros risque à le faire. Surtout que j’avais été claire. C’était un arrangement favorable pour William comme pour elle. Je n’en avais que faire qu’elle lui soit fidèle, vu que lui ne lui serait pas fidèle de toute façon. Si elle savait restée digne en publique, je n’avais que faire de savoir avec qui elle occupait son lit. J’allais lui demander des précisions sur ce qui s’étaient passées, mais je n’eu pas le temps. En quelques secondes je passais d’un regard neutre et insistant à un regard chaleureux, et me retournait vers Mme Fisher, Maire de Glasgow. Je fis signe à Jana de rejoindre William et Morgane, avant d’accueillir à bras ouvert l’humaine, et me faire passer pour la plus gentille et la plus attentionnée des Reines vampires. Elle m’engagea dans une conversation et je me montrais enjouée… En apparence. Je n’avais qu’une seule envie en réalité : lui arracher la gorge et me nourrir d’elle. Mais je n’en ferais rien. Elle était un atout dans notre poche. Je la suivais même quand elle m'annonça qu'elle devait me présenter à des personnes très importantes. J'avais des choses à régler au sein de ma lignée, cependant, j'était obligée de les mettre de côté. Ce n'était que partie remise...

J’avais une envie de meurtre, oui, vous lisez bien une envie de meurtre. J’avais envie de sortir un couteau de boucher et de tailler en pièce quelqu’un. Mais attention, pas n’importe qui ! Nul autre que celle qui est sensée être ma Lupa. J’ai beaucoup d’admiration pour l’homme que fut Nathanël, mais il a franchement merdé si vous voulez mon avis quand à son choix de reine. Mary n’avait rien d’une reine. Elle était stupide, capricieuse et des plus enfantine. Elle donnait l’impression d’une enfant trop gâté de huit ans, pas plus. Et encore, j’insulte ma fille en lui donnant un tel âge. Franchement, vous ne trouvez pas ça puéril de me faire venir à une soirée qui ne m’intéressait pas du tout, soit disant pour protéger une hypothétique personne qui ne se pointe même pas ? Elle n’était pas là, et n’était pas venue plus tôt ici. Une bouffée d’air me suffisait de savoir que le seul loup-garou présent, en dehors de moi, était le cabot nouvellement arrivé en Ecosse. Fort sympathique au passage, mais je n’étais pas là pour aller lui parler. Je devais passer ma soirée à rester dans un coin, comme un piquet, à attendre une personne qui ne viendrait pas. Car bien sur, si je partais et qu’elle finissait par arriver, ce serait de ma faute. Si je buvais une coupe ou pire, discutais avec un cabot, elle me pousserait un peu plus vers la porte de sortie. Hors, je ne lui ferais pas ce bonheur.

Mes yeux jetaient des éclairs à chaque personne qui commençaient à s’aventurer de mon côté. Si mon regard avait pu tuer, il aurait déjà assassiné tous les vampires présents. J’étais mal à l’aise en leur présence, et cela depuis que j’avais été mordue. Ce sont des prédateurs, tout comme je suis aussi une prédatrice. Je n’avais déjà pas fort confiance dans mon espèce, alors dans une autre, autre qu’humaine… Non, je n’y arrivais vraiment pas. Au moins avais-je la chance de détecter les sangsues des humains par leur manque de battement de cœur, et leur odeur à la fois enivrante et agréable. Encore une raison de se méfier. Tout en eux donnait envie d’aller les voir. Hors de question que je me laisse prendre au jeu. Ainsi, mon regard me servait de rempart. Je devais avoir l’air d’une furie, d’une cocotte minute sur le point d’exploser. Personne ne vint m’importuner, me laissant ruminer mes pensées les plus noires. Emportée loin de mon odorat par une légère brise contraire qui venait de se lever, je ne sentis pas l’odeur de Torben arriver jusqu’à moi. Je ne regardais pas dans sa direction si bien que la proximité soudaine avec quelqu’un me fit sursauter. J’étais sous pression, et sur le point de sortir les griffes pour dévorer tout le monde tout cru. Ma colère était telle que je devais combattre encore plus fortement la louve qui se mouvait en moi. Elle voulait sortir, prendre le dessus, nous apaiser. Je sursautais donc avant de le retourner vers mon voisin. Je cachais tant bien que mal ma colère, essayant de l’apaiser. C’était peine perdue, mais au moins, elle n’allait pas s’aggraver. Quand il me parla, je laissais échapper un petit rictus ironique, avant de lui dire

Me voilà démasquée… Voyez-vous, je voue un culte aux suceurs de sang… Enfin je veux dire aux vampires. Ils sont si gentils, si innocents… Je pense bientôt soumettre une loi qui obligerait les parents à donner comme doudou pour la nuit un vampire à leur enfant…

Humour noir, et de très mauvaise gout… Bon calmes toi Isa, Torben n’y est pour rien du tout. Ce n’était pas comme si il avait une incidence sur Mary… J’étais fort loin de me douter que j’avais en face de moi nul autre qu’un des amants humains de ma lupa. Mon opinion sur l’homme changerait fortement si je l’apprenais, et je mettrais le plus de distance possible entre lui et moi, cela ne faisait pas de toute. Je n’avais pas besoin d’une nouvelle crise de jalousie venant d’une louve complètement stupide. Je soufflais un bon coup pour le calmer, et dis sur un ton un peu plus sympathique

Veuillez excusez mon humeur. Je ne suis guère de bonne compagnie j’en ai bien peur. Cependant, permettez-moi de vous présenter une nouvelle fois mes excuses pour hier soir. J’ai un patron qui ne comprends pas que ces employés puissent avoir une vie privée… Et vu que ce soir j’étais de garde pour… représenter mon entreprise, je ne pouvais pas décaler. D’ailleurs, une de mes collègues devait être là, mais elle semble avoir des choses plus importantes à faire il semblerait, tout mon humeur massacrante… J’espère tout de même que vous accepterez toujours que l’on aye boire un verre un de ses quatre.

C’est bien Isa tu t’es rattrapée… mais bon sang, fait attention à ne pas trop en dire ! Torben est aussi un prédateur, et à laisser échapper des pensées, ce n’est pas du tout, mais pas du tout prudent…

Les minutes défilaient, les oiseaux se couchaient, la musique enveloppait les âmes, les êtres présents pour se rassemblement envahissaient maintenant les lieux et Laura se sentait visiteur parmi tout ce beau monde. Son corps, à peine avait-il atteint la taille adulte lui rappelait que seule la distinction était son remède. Elle ne percevait plus le visage de ces voisins même quand elle se tenait sur la pointe des pieds. Elle se déplaça donc sur le côté, glissant sa main sur le comptoir et empoigna de sa main libre un autre verre sur le passage. Elle continuait sa recherche dans la foule, observait les réactions parfois anodines tandis que d’autres semblaient plus compromettantes. Certains se contentaient de profiter des joies de l’ambiance; certaines esquissaient un sourire où un signe de main de loin, laissant douter à une complicité intéressée…
Pendant que la curiosité trahissait son regard, elle aperçut une femme qui semblait intriguée par sa présence. Cet échange ne dura, certes, qu’un court instant mais ce geste la marqua. Elle n’avait jamais croisée un regard si avenant, un de ceux qui vous arrête le temps. Elle ne pensait plus à rien jusqu’à ce que deux abrutis habillés en pingouins s’interposent entre elles. Bien qu’ayant l’habitude de se faire remarquer, Willoughby devait s’exécuter ou du moins se donner légèrement en spectacle pour apparaitre telle une déesse. Oui, son égo prenait une place considérable dans son existence. Elle se demanda pourquoi cette inconnue eu cette interrogation à son sujet; alors qu’elle se faisait particulièrement discrète pour une fois. Il ne manquait plus que ça, sa paranoïa légendaire refaisait surface. Elle engloutit son verre et cette fois pris une décision radicale.

Puisque sa technique d’intégration dans ce nouveau mouvement mondial échouait, il fallait tout simplement pratiquer son art, le contraire. Faire valoir son don. Sa présence tout simplement. Revenir sur le devant de la scène plus forte que jamais. L’alcool était certainement responsable de ses pensées mais il était trop tard.
Totalement propulsée par ses envies elle plongea dans cet étrange rassemblement. Les policiers se faisaient plus nombreux et resserraient l’étau. La sensation de piège s’accentuait et elle en prenait sa part. Quitte à ce que cette fête soit la dernière aux vues des tensions qui y régnaient, autant en procurer quelques plaisirs. Elle passait de groupe en groupe, écoutait les conversations, mais aucunes d’elles ne l’intéressaient réellement.
Son intelligence à contrario de ses intentions n’avait rien d’une alliée. Allumant une cigarette et aspirée dans un délire d’inconscience; elle chopa un mec errant seul, l’entraina dans un coin libéré de masse corporelle et se déhancha aux rythme de la basse avec son partenaire. Elle avait attrapée le visage de cet homme mal rasé tout en lui conseillant de l’accompagner dans une danse endiablée de sensualité et ils s’éclataient, sous hypnoose, entrainés tous les deux par la lumière du son. Peu importait le regard des autres, ils étaient tellement nombreux que leur petit spectacle passerait surement inaperçu.

Une seule chanson, elle se lassa déjà. Ne se préoccupant plus de ce type banal elle rejoignit une fois de plus le bar. Sa boisson coulait le long de sa trachée et la transpiration s’estompait après ce bref mais agréable moment libertin.
Posée tranquillement sur un tabouret, elle épiait de nouveau les passants mais cette fois ci elle se sentait sûre d’elle et excitée par cette agitation.
Malheureusement, son intuition savait que cette sensation allait être passagère. Il fallait un peu de sérieux pour se sentir ironiquement vivante. Miracle ou pur hasard, la chance lui souriait. Elle eu le bonheur de recroiser la jeune femme si énigmatique. En fin de compte, y’avait il un moyen de rendre cette sauterie intéressante? Que pouvait elle tirer de cette éventuelle rencontre? Nous verrons bien, elle n’avait que ça à se mettre sous la dent de toute façon.
Elle essaya aussi bien que mal de capter son interlocutrice mais n’en était pas réellement sûre. La petite diva blonde leva son verre en sa direction à tout hasard. Elle pressentait chez elle un lien; une liaison étrange. Après tout, que lui réservait le destin? Mais bon, cela ne pouvait être que le simple fait de leur appartenance à la famille des vampires…

A mesure que les minutes défilaient, le nombre de personnes présentes augmentait. La police patrouillait de plus en plus et ce n’était pas pour me rassurer. Oui, je sais, ça peut paraître contradictoire puisque leur présence ‘est’ justement sensée nous rassurer… Mais bon… Je voyais la chose autrement. S’ils étaient là, et surtout en grand nombre, c’est qu’ils prévoyaient que les choses puissent tourner mal. Et pour être honnête, je n’avais pas envie d’être mêlée à une émeute ou je ne savais quoi d’autre dans le genre. Vous me direz « Bah fallait pas venir dans ce cas » et vous aurez parfaitement raison. Mais bon… Quand même, c’est un peu triste de partir du principe qu’une soirée avec des vampires va forcément tourner au carnage, non ? Sentant le stress augmenter, je finis par siroter mon verre de jus d’orange pour enchaîner avec un autre juste après. J’avais tendance à boire plus facilement quand je paniquais et hélas, c’est bien connu, ça n’arrange jamais la situation mais bon… Dans le présent cas, ce ne serait pas à cause du taux d’alcoolémie, c’était déjà ça de pris. J’aviserai bien plus tard pour les petits coins. Sirotant donc dans mon coin, j’observai la scène avec intérêt, essayant de repérer de ça de là quelques visages familiers. J’avais l’impression d’être spectatrice de la scène qui se déroulait et surtout qui se déroulerait sous mes yeux. Pourtant, je finirai bien par devenir actrice (peut-être bien malgré moi, tout dépendrait de ce qui arriverait… On ne sait jamais). C’est alors que je reconnu une tignasse brunâtre plutôt bien connue. Torben. Tiens ? Que faisait-il là ? Je ne m’attendais pas spécialement à voir l’imprimeur venir à ce genre de soirées. En même temps, je ne le connaissais pas assez que pour me vanter de connaître tous ses secrets. Je pensais aller lui parler, histoire de briser la monotonie, quand je le vis s’approcher d’une femme dont le visage m’était également familier. Madame Doyle. Femme de ménage travaillant dans mon immeuble, j’avais déjà eu l’occasion de la croiser. D’ailleurs, notre première rencontre n’avait pas été une promenade de santé, la honte cuisante que j’avais ressentie alors se rappela à moi en cet instant même.

Une jolie teinte rosée prit possession de mes joues et je fis immédiatement demi-tour. Inutile de me couvrir de ridicule devant eux, surtout qu’ils avaient l’air en grande conversation. D’ailleurs, c’était intéressant à noter. Oui, j’étais curieuse et épiais sans vergognes, vous pouvez le penser, je n’irai pas le nier. Mais en même temps, j’étais toute seule ici alors je n’avais que cela à faire. Les minutes continuaient de passer et j’observai, sirotant toutes les sortes de jus qu’il y avait à ma portée et pour finir, ce qui devait arriver arriva, j’avais tout testé. Bah, je pouvais bien tenter les boissons alcoolisés, pourquoi pas ? Je finis donc par revenir au stand, observant les divers vins proposés et alors que j’allais me servir un bon vin rouge, la personne derrière le stand me demanda si j’étais une vampire. Hein ? Pardon ? Mais pourquoi donc me posait-il cette question ? A son sourire, je compris immédiatement qu’il allait se payer ma tête, et de fait, il le fit en m’indiquant qu’il s’agissait de True Blood. Ah. La bonne blague. Il n’y avait qu’à moi que ce genre de choses arrivait. Le rouge revint immédiatement colorer mes joues et je démentais ces dires par un geste de la tête des plus appuyés. Je n’ai rien contre les vampires, ce n’est pas ça, mais je ne suis pas à l’aise quand on me prend pour l’un d’entre eux. Je sais que j’ai la peau pale et que j’ai l’air bizarre (et non, je n’entre pas dans les clichés, quoique) mais tout de même, ça me laisse… perplexe ce genre de réflexions. Et voilà, je recommençai encore avec mes idées étranges. Soupirant à nouveau, je finis par reporter mon regard sur la foule et tombait alors sur une petite blonde que je connaissais bien. Morgane Raybrandt, porte-paroles des vampires. Bon, bah, j’avais déjà au moins « un vampire de repéré » si je puis dire. En plus, elle était plutôt encline à me répondre donc… La soirée pourrait devenir intéressante. Je dis bien pourrait car vu les personnes qui l’entourent… Et surtout vu son nom… J’en viens à repenser à cette femme que l’on appelle Krystel… Brrr… J’espère ne jamais la rencontrer car je doute qu’elle me porte réellement dans son cœur… Je ne sais pas pourquoi mais je me sentis soudain étrangement mal. Comme si je sentais que cette soirée allait me retourner dans tous les sens du terme. Oui, j’allais rentrer chambouler. Je ne sais pas à cause de quoi mais je pouvais le sentir. Quelque chose allait se passer… Reste à savoir quoi…

Tous. Tous étaient réunis, agglutinés dans le centre de la capitale écossaise. Face à la mairie. Masse grouillante d’humains et autres créatures. Autres créatures car les vampires n’étaient pas les seuls à être présent. Non elle était là elle. Etre hybride doté d’un don spécial, étrange, peut-être unique. Elle n’avait jamais cherché ses origines. Son père. Et ça ne l’intéressait pas, ne l’intriguait aucunement. Rien ne l’importait si ce n’est ce qu’elle était, ce qu’elle faisait de son « don ». Il y en avait peut-être d’autres. Comme elle. Par leur rareté. Alors oui. Humains et autres créatures s’amassaient face à l’hôtel de ville.

De son regard aiguisé de photographe elle sonda la foule. Chaque visage les décryptait et devinait leur essence. Une majorité de pauvres êtres naïfs. Qui gobaient absolument tout ce qui se passait. N’importe quelle parole qui assurait soi-disant leur sécurité. Pauvre d’eux. Vaches qui se fient simplement à la voix de leur éleveur. Simples produits bons à être consommés un jour ou l’autre. Pour le soit disant bien-être des autres. Stupidité des êtres vivants. Justes doués à suivre les ordres. Les silencieux. Qui ressentaient la peur. Mais la peur de quoi ? Perdre quoi ? Leur liberté de vivre ? Parce qu’ils oseraient faire ce qui devait être, parce qu’ils s’opposeraient à ces stupides lois simplement bonnes à maintenir les faibles dans leur état de soumission ? Mais quand comprendraient-ils qu’ils se privaient de leur indépendance en se taisant.
Elle les haïssait. Tous. Tous ces êtres qui restaient les bras ballants, qui n’agissaient aucunement. Qui gobaient tout comme l’évangile ou qui n’osaient pas. Elle. Elle avait compris qu’il fallait désormais qu’elle suive sa propre loi si elle voulait être libre, si elle voulait libérer le monde, les autres. A quoi bon quand il ne le reconnaissait pas ? Voilà pourquoi elle agissait seule. Parce qu’elle saisissait toute la subtilité de son art, de ses actions.

Elle incarnait désormais la justice. La réelle. Celle qui frappe et qui remet les choses en ordre. Qui agit au lieu de prétendre. Qui ne joue pas sur les mots. Un à un elle les avait traqué. Ces pourritures ambulantes qui avaient causé la mort d’une enfant âgée d’à peine trois ans. Certains fuyaient toujours, lui avaient glissé entre les doigts. Entre les crocs pour être exacte. Mais ce soir signait son retour triomphal. Elle reprenait du service et s’apprêtait à régler son dû. Sa main se faufila dans son sac à main et ses doigts s’enroulèrent autour du thermos qu’elle avait emporté. Puissance qui se faufilait dans les moindres recoins de son corps, qui parcourait ses veines comme un feu violent. Qui lui procurait la force nécessaire pour agir et faire son devoir. Celui de sauver. De sauver l’âme de cet enfant. Son enfant qui ne trouverait jamais la paix tant que ses assassins courraient toujours. Tant que leur liquide vital alimenterait leurs corps et non la Terre tel qu’il se le devait. Et les sauver eux, la population. Qu’ils découvrent la liberté. Qu’ils voient la réalité de leurs propres, fassent fi de la propagande qui les soumettait. Oui elle les libérerait petit à petit. Ils comprendraient.

Les doigts toujours enroulés autour de sa source de pouvoir, elle continua son observation. Œil perçant qui lisait les visages de chacun. Qui analysait tout un chacun. Il existait une dernière catégorie et c’est celle-là qu’elle traquait. Ceux qui sèment désolation. Furoncles qui continuent de vivre et de semer la désolation. Mais elle, était là et remettrait les choses à sa place. Elle n’était pas un simple pion. Elle agissait comme bon lui semblait. Agissait. Là était le mot. Impitoyable lorsqu’il s’agissait d’honneur et de vengeance. Lame justicière qui frapperait.
Maryana se mêla à la foule observant, détaillant absolument tout. Elle pouvait voir des altercations de gens ivres. Des personnes sans pitié qui harcelaient d’autres. Elle lisait le désespoir dans l’attitude de certains. Voulant échapper à leurs bourreaux. Elle avait énormément de travail. De sa démarche fluide elle continuait son avancée. Remarquant certains visages se tourner vers elle comme attirer par son physique. Beauté froide, sensuelle qui mettait en émois hommes et femmes. Elle resongea au parfum dont elle s’était aspergée avant de rejoindre le public écossais. Des effets ? Regagner une arme serait probablement aisé. Ne lui restait plus qu’à trouver le donneur. Celui qui allait contre son gré œuvrer avec elle. Puis elle le repéra. Leurs regards se croisèrent. Elle avança vers lui. Buveur de sang bien trop confiant en lui. Avec efforts un sourire s’étira sur les lèvres de la semi-démone. Tout était en place, elle allait de nouveau trouver son instrument. L’arme qui la faisait vivre, qui lui procurait force et détermination. La seconde, juste après son élément favori. Ses doigts se déroulèrent et quittèrent le thermos. La chaleur était désormais en elle et son propre sang battait violemment dans son cœur, ses tempes. Puissante. Elle était presque de retour. Charmeuse elle alla se placer à coté de son futur outil. Bientôt tout recommencerait. Bientôt le travail qu’elle pratiquait avec tant d’hardiesse reprendrait.

Je m’étais rapprochée de Belle espérant avoir une discussion avec elle, c’était sans compter sur l’intervention de ma mère justement pour tout faire et m’empêcher d’apprendre à connaitre les autres vampires. Génial, en l’espace de dix secondes elle avait réussi à renverser du Tru Blood sur le chemisier de Belle, et à m’embarquer, je levais les yeux rapidement, me demandant encore la question de ce type de comportement. Je ne pensais pas avoir fait quelque chose de mal, pour une fois je m’approchais d’un vampire et non pas d’humain, admiré quand même mon amélioration dans la façon de me comporter. Enfin loupé, elle nous prit, Jana, William et moi-même, et pour une fois je n’étais pas la seule à me prendre des remarques, au contraire, mon frère se fit également remarquer que Belle n’était pas fréquentable. Ne me demandez les critères de fréquentable ou non, je n’en ai aucune idée, enfin, actuellement Belle n’avait en aucun cas les attentions de ma mère. Et à en juger par le regard que celle-ci venait de lui lancer, je pense que Belle ne supportait pas non plus génial, quand j’essaye de lier avec des gens de mon espèce, je tombe jamais sur les bonnes personnes, vraiment, il y en a qui ont pas de chances. Déshonorer notre nom ? A ce point ! Bon d’accord, je ne comprenais pas tout à ce qu’il se passait parfois entre les vampires, même si j’en étais une moi-même, je laissais un peu couler. Disons juste que je n’avais pas toujours toutes les idées claires. C’était un peu trop compliqué. Enfin bref, j’approuvais d’un signe de tête, ainsi que sa seconde requête avec un simple « Très bien mère. » Que voulez – vous que je dise de plus en même temps ? Je n’avais pas vraiment l’occasion de refuser, donc j’approuvais et je ferai ce discours, c’était un peu mon boulot, à défaut d’être comme mon frère une de ces sbires qui travaillent à la Pomme du Diable, donc j’étais chargée de communication et de faire le lien avec les vampires et les humains. Bon au moins, je ne risquais pas beaucoup d’erreurs dans ce genre de travail. Notre mère nous laissa donc seuls, je me retrouvais en compagnie uniquement de mon frère, une fois abandonnée, celui-ci me fit part de ses doutes, et aussitôt je répondis :

« J’en ai aucune idée, mais pour une fois que j’ai essayé de me rapprocher d’autres gens que des humains, il faut croire que j’ai un sérieux souci avec mes liens sociaux. Bref, si tu veux mon avis, nous devrions simplement suivre les indications de mère, et ne pas chercher au-delà. »

Je crois que pour la première fois que j’étais un vampire, j’avais pour une fois, dis clairement que je ne cherchais pas la rébellion, même si l’envie de parler à Belle me démanger un peu. Je resterai sur mes gardes, le volcan Krystel n’est pas bon une fois déclenchée, je vous assure, ça ne vaut vraiment pas le détour, et puis Pompéi à côté c’est du pipi de chat. Ah bah tiens, je l’attendais aussi celle là, une mention du Tru Blood, la bonne blague.

« Elle fait bien ce qu’elle veut, le Tru Blood n’est pas mauvais, enfin personnellement il me dérange pas, de toutes manières, ce sang synthétique est là NORMALEMENT pour nous aider à nous intégrer au milieu des humains je te rappelle. »

J’avais parlé d’un ton très calme. Sans aucun énervement, juste le fait que j’insistais sur NORMALEMENT pour bien lui faire comprendre le passage de ma pensée. Cette discussion n’était entendue que par mon frère, je ne tenais pas forcément que toute l’assemblée entende nos discussions pleines de bêtises avec William. Laissant mon frère, dans ses pensées, je tournais la tête pour essayer de voir s’il y avait d’autres personnes plus fréquentables d’après les idées de ma mère. Enfin, fréquentable à beaucoup trop de conditions pour trouver quelqu’un de parfait. Aussi mon regard tomba sur Brooke, une jeune journaliste, j’avais pu sympathiser en quelques sortes avec elle. En tant que porte parole, je lui avais accordée quelques minutes pour lui parler. Dans la suite, je pris l’initiative d’aller sur la scène, et c’était partie pour un discours de cinq minutes maximum.

« Au nom de tous les vampires ici présents et absents également, nous tenions à vous exprimer notre gratitude, et nos immenses remerciements pour avoir aujourd’hui approuver les vampires en vos seins. Cette victoire du oui, et à la fois un soulagement pour les vampires, mais aussi une perspective d’avenir des relations entres les vampires et les humains. Et cette perspective est la première de l’Histoire, et la plus mémorable. Mais, je ne vais pas m’éterniser longtemps, et je vais rapidement laisser la parole à Krystel Raybrandt, reine de nous autres, vampires. »

Applaudissant ainsi ma mère qui devait rejoindre l’assemblée, je descendais pour me remettre aux côtés de mon frère. Finalement mise à part les accoutrements, ces genres d’assemblée n’avaient pas vraiment changé, c’était toujours ennuyant, et d’une attention sans pareille.