Les choses ont été difficiles pour la métamorphe depuis le meurtre de Camille. Elle a souffert d’un acharnement médiatique, et en a bavé. Certains métamorphes ne lui font plus confiance. Elle ne leur en veut pas. Pas vraiment. Elle comprend leur choc, leur incompréhension. Certains, comme Enola, ne lui pardonneront pas. La renarde le lit dans leurs yeux. Dans ceux de la jeune panthère, elle lit un mépris, mais aussi une douleur. Celle d’avoir perdu un homme qu’elle admirait, et peut-être même qu’elle aimait. Roxane aimerait l’aider à vivre cette souffrance, mais elle sait qu’elle ne peut que la laisser exprimer sa colère.

Pourtant Roxane est innocente. Hayden et Mary la croient. Ils savent qu’elle n’a rien fait, qu’elle n’est pour rien dans ce meurtre. D’ailleurs Roxane se trouvait à Wolfheaven ce soir-là. Elle a croisé les deux chefs de meute en allant se faire un thé dans la cuisine pour aller se coucher. Bien sûr elle aurait pu sortir par la fenêtre. Elle n’a pas de vrai alibi, elle était seule dans sa chambre. Ethan, un des métamorphes de la meute avec qui elle commence à passer un peu plus de temps, était allé passer la soirée avec des amis à lui. Un match de foot, ou quelque chose comme ça. Elle ne pouvait pas le prouver, mais elle était innocente. Ceux qui comptaient vraiment pour elle la croyaient. L’Ulfric, la Lupa, Alexis, Ethan, Charlie...

La soirée de ce soir serait celle de sa nomination en tant que Jolfr. Les quelques membres de la meute qui doutaient d’elle et de son intégrité seraient déçus, c’est certain. Mais l’affichage de la confiance que plaçaient l’ulfric et la lupa en elle devrait en convaincre certains. Elle était la mieux placée pour ce rôle et ils s’y feraient sûrement, avec le temps. Ils comprendraient que la mort de Camille a été orchestré par quelqu’un qui voulait les discréditer, elle et l’ancienne exécutrice. Elle n’en a pas parlé avec elle. Elle ne sait pas ce qu’elle pense. Mais elle, la pense innocente. Qu’Isadora ait voulu la mêler à une histoire de ce genre n’a aucun sens. Et elle n’aurait certainement pas laissé de traces si elle avait vraiment commis ce meurtre. Isadora est quelqu’un de professionnel et d’efficace, elle n’aurait pas commis une erreur aussi grossière. La métamorphe soupire en regardant son reflet une dernière fois avant de descendre rejoindre les autres pour la chasse commune.

Le retour se fait bruyant, et joyeux. Elle, n’a pas oublié le coup d’épaule qu’elle a reçu pendant la chasse. Elle devra surveiller ses arrières, même ici. La meute est une famille, et comme dans toutes les familles, il y a des tensions. Son rôle est à présent de faire en sorte que ça ne se termine pas en divorce. Elle est ravie de retrouver Savannah, qu’elle a rencontré auparavant. Elle apprécie la gamine, et Alexis semblait l’apprécier aussi. Les voir rire toutes les deux donne le sourire à Roxane, qui doit quant à elle recevoir les félicitations de chacun. Elle observe du coin de l’oeil une bataille de boule de neige qui commence à prendre de l’ampleur. Elle aimerait y prendre part, mais elle doit se montrer digne de son nouveau poste.

La métamorphe cherche Mary pour lui raconter sa soirée, mais son amie reste introuvable. Elle échange quelques mots avec l'Ulfric, s'étonnant de l'absence de la Lupa, mais Hayden semble silencieux, dans ses pensées. Les boules de neige fusent entre loups, métamorphes, et humaine. Mais sans aucune animosité. L’ambiance est bon enfant. Roxane reste un peu en retrait, observant la dynamique du groupe. Elle se décide enfin à rejoindre les autres et se met à la recherche de Savannah. Elle aurait bien aimé lui dire à quel point ça la réjouissait de la voir ici. Et qu’elle était contente que sa mère ait finalement décidé qu’il était temps d’arrêter de la couver en l’éloignant de la meute.

Impossible de la trouver. Roxane se dirige vers Alexis un peu plus loin, pour lui demander si elle sait où son amie se trouve. Elles avaient l’air complices toutes les deux tout à l’heure. Elle saura sûrement.

Le mois de décembre touche à sa fin. La neige tombe à grande allure, et j'ai l'impression d'avoir perdu du temps. De n'avoir rien fait du mois, ou presque. Quoi, j'ai encaissé l'arrivée des métamorphes et je suis devenue exécutrice de la meute. C'est tout... Vous me direz, c'est déjà bien. Un bon début. Mais une étrange impression me colle au corps ; comme si je gaspillais mon temps au lieu de l'utiliser judicieusement, alors que je sais que les choses peuvent changer d'une seconde à l'autre. J'ai eu une petite discussion avec Mary depuis le combat avec Sarah. Rien de spécial n'a été dit, c'était juste une mise au point et puis je n'ai plus vraiment eu de nouvelles d'elle. Voilà. Le mois de décembre est passé comme de la fumée, j'ai à peine prêté attention à noël. Une soirée, avec Irving. Que pouvais-je demander de mieux au fond ? Je savais ce que mes nouvelles fonctions pouvaient impliquer, et donc la rareté de ces instants. Le jour de l'an, ce n'est pas pareil. Grande réunion à Wolfheaven, avec la meute... et les changeurs, que je n'arrive toujours pas à intégrer dans le premier groupe. Je n'en montre rien. J'ai appris à me déguiser sous mes airs angéliques. J'ai mis une tenue pratique pour affronter les territoires sauvages des miens, ainsi qu'un change. Et à Wolfheaven encore, je restais près d'Irv. J'avais envie de lui... Tout comme j'avais envie de sang. Une chasse. Une bonne chasse bien sanglante comme je les aime. Comme j'en ai besoin. Tous le monde est heureux, joyeux. Les sourires illuminent les visages aux même titre que les étoiles au dessus de nos tête... La nuit est belle. Nous mangeons le gibier rapporté après avoir reprit forme humaine et remit nos habits. Je me laissais emporter par le bonheur communicatif des autres. J'en avais besoin. Comme j'avais besoin de manger parce que, louve que j'étais, j'avais faim en permanence. Des toast, en mon nom et en celui de la Jolfr. Sarah s'était remise de ses blessures et j'avais le sourire. Le festin était délicieux, et bien vite les plus jeunes des nôtres se mirent aux batailles de boule de neige. Puis les plus agés s'y joignirent. Je n'y prit par part, préférant rester à l'écart pour regarder ce beau petit monde. Irving se détacha de moi. Cette joie communicative m'emplissait, mais elle me dépassait. Impression étrange... Je me laissais vivre pour ce soir et bénissais tellement l'absence de Mary que je m'en rendais à peine compte.

Les flocons de neiges tombent et se perdent dans mes cheveux. J'observe le monde tout autour de moi. Je n'avais pas froid, ou plutôt je n'y prêtais pas d'importance. Mon regard se perdait dans les étoiles, mon esprit vagabondait dans mes pensées, évitant soigneusement les plus sombres et douloureuse. Je dois me sentir heureuse ce soir, car c'est l'une des rares fois où je le peux. J'observe du mouvement dans la foule : on dirait que les plus jeunes sont écartés ainsi que la fille humaine d'Isa, invitée spécialemrnt pour l'occasion. Intriguée je me détache de mon amant. Quelque chose dont je ne suis pas au courant ?

J’étais anxieuse, à l’idée de cette soirée. Pas parce que je ne voulais pas la passer en compagnie de Roxane, Charlie et les autres loups, mais surtout parce que toute la meute devait être là. Et que je vivrais mal qu’ils m’ignorent à nouveau. Comme lorsque l’on avait réellement rejoint la meute. Que Charlie m’avait amenée à leur rassemblement. Que je m’étais liée à elle, et à eux par extension. Je savais que ça plomberait mon moral, malgré le fait que je veuille passer une bonne soirée. Malgré les bonnes nouvelles. Deux mois, presque, et je n’avais pas revu Constance. J’avais réussi à me transformer en louve. J’avais revu Darren. Darren, qui m’avait demandé de le couvrir pour la soirée. Ca ne m’avait pas plu, je ne savais pas ce qu’il prévoyait, et il n’avait pas voulu me le dire. Je pouvais difficilement l’interroger, alors que moi-même je lui cachais beaucoup de choses. Mais je m’inquiétais. Autant qu’il s’inquiétait, surement… Mais j’avais autre chose à faire. Chasser, avec la meute. Jamais je ne l’avais fait. Jamais personne ne m’avait vue en louve, d’ailleurs. Mais comme je l’avais dit à Ashleigh, je souhaitais les respecter, ne pas déranger leur unité et leur harmonie. Alors ils le verraient, ce soir. Une source d’anxiété, aussi. Et si j’étais plus menue, plus lente, moins forte, qu’eux ? Qu’ils le voyaient, qu’ils ne m’acceptaient pas ? Et si je n’arrivais pas à devenir louve ? Si ça n’avait été qu’un heureux hasard. Je grimaçais, mais sortais. Pour me joindre à la meute. A laquelle j’appartiens. Même si j’ai du mal à m’en convaincre. Même si tout le monde n’est pas d’accord. J’avais rapidement été me rhabiller, et rejoindre la meute.

Ma surprise, et ma joie, de voir Savannah ici avait été grande. C’était un bon moyen de relâcher la pression. De me détendre un peu. Ca faisait longtemps que je ne l’avais pas vue. Et je n’oubliais pas les paroles de son frère… Elle m’inquiétait aussi, comme Darren. Alors je la prenais dans mes bras, maladroitement, avant de m’éloigner. Et de la pousser à joindre la bataille de boules de neige, quand elle éclate. J’ai peut-être l’air aussi enfantine que je le suis, mais je m’en fiche. Les choses sérieuses reviendront me troubler bien assez tôt. Un instant, j’oublie mes parents. Constance. Darren. Je m’amuse, juste. Jusqu’à ce que je constate que Savannah s’est volatilisée. Où est-elle ? S’est-il passé quelque chose ? Je la cherche des yeux, perturbée, et me dirige vers sa mère que j’ai repérée, pour lui demander. Avant que Roxie ne vienne me demander où elle se trouvait. L’inquiétude voila mes yeux. Je grimaçais, et secouais la tête en dénégation, pour indiquer que je ne savais pas où elle était. Je remarquais ainsi l’absence de la Lupa. Des plus petits enfants. Et personne ne s’alarmait ? J’avais un peu peur, mais essayais de le masquer.

Malgré que je sois nu, état dans lequel je me sens le plus naturel, le plus moi même... Et malgré le fait que j'avais le corps tout entier encore parcouru des endorphines nées de mon étreinte passionnelle avec Isa, je ne peux pas m'empêcher de penser. Est ce que je m'apprête à faire est juste, est ce qu'il n'y a pas de meilleure solution. Et sacré nom de dieu, où est Mary ? Je ne l'ai pas vue de la journée. Nous devions discuter de la logistique, des derniers préparatifs... Isa revient vers moi, m'embrasse. Ravie que Savannah soit présente ce soir. J'ai pensé à l'intérêt de la petite, de sa mère, mais aussi de celle des petits. Il faudrait quelqu'un pour rester avec eux, après. J'allais sous la douche. J'en pris une brûlante, profitant de la chaleur de la brume qui se dégageait de l'eau en touchant ma peau. Je finis par me purifier entièrement, m'en donnant du moins l'impression. En sortant, je m'habille d'un costume dont je sais qu'il ne m'habillera pas très longtemps. L'heure arrive... Et toujours aucune trace de Mary. Je reste à distance de mes loups, pour me démarquer, mais aussi pour rester seul avec mes pensées. Je les mène de l'avant, et pas de leur sein. Je chasse, coure et dévaste de mes crocs. Nous nous retrouvons tous alors que la nuit est tombée. J'ai un verre de whisky à la main, des torches et des feux ont été allumés un peu partout autour du jardin. Sur nos visages se reflète la lumière des flammes. Ma Lupa n'est toujours pas là. Je lève mon verre.


| Je lève mon verre à deux nominations. Ma Lupa et moi même avons pris la décision de nommer la Bolverk femelle de cette Meute, et la Jolfr. Nous accordons notre confiance pour le premier poste à Ashleigh. Et pour le second, à Roxane. Tous deux se voient ainsi récompensées de leurs mérites de ces derniers mois, où elles se sont illustrées dans la protection de la Meute et dans l'Alliance. Félicitations, mesdemoiselles. Frères et Soeurs, reconnaissez les comme nos secondes, comme vos aînées et vos protectrices. |


Je me dirige vers elle et leur donne l'embrassade sur chaque joue, avant de les embrasser tout à fait, chacune à leur tour. Rituel accompli ; n'espérez pas que j'aille plus loin. Si j'ai sermonné Johan et Isadora, ce n'est pas pour m'adonner à des rites dépassés, dont en plus Roxane ne devait pas savoir grand chose. Je reprenais ma place et mon verre. Que j'enfile d'une traite. Je vois Isadora près de son ancien compagnon, et je fronce les sourcils. Je reprends pourtant d'une voix forte.


| Nous ne sommes pas seulement ici pour fêter la réorganisation de notre Meute, nous sommes là aussi pour en cimenter les bases et les relations. Nous sommes une famille. Je suis votre père à toutes et à tous. Mary, qui nous rejoindra dès que possible, votre mère. Bolverk et Jolfr nos seconds. Mais comme dans toute famille, il existe toujours des problèmes. Venant de l'extérieur... Comme de l'intérieur. |


Je les dévisage, tous autant qu'ils sont.


| Nous avons l'un de nos représentants qui s'est rendu coupable de parjure de ses serments envers la Meute, envers chacun d'entre nous. Cette personne s'est rendue coupable de haute trahison, d'alliance avec les vampires, de vente de leur sang immonde, de trafics illégaux en tous genres, et de meurtre. J'ai été un Ulfric bon avec vous. Complaisant, même. Certains ont essayé d'en profiter. Certains ont cru que je n'étais pas mon père. |


Mon regard se durcit, comme ma voix, aussi inflexible que l'acier froid du bourreau.


| Mais c'est fini. Amenez la traîtresse ici pour son jugement, à genoux devant moi, devant tous ceux qu'elle a trahi. Bolverks et Jolfr, saisissez vous de Charlie Mc Allister. Qu'elle nous explique donc les « motivations » qui l'ont poussée à tourner le dos aux siens, avant que notre Meute ne la juge pour ses crimes. |

❝ Smells like divide spirit under the moon" ❞
31 décembre 2017

Je n’avais pas bien dormi ces derniers jours. Disons que même si je sentais le sentiment du devoir accompli, je ne me sentais pas à l’aise. moi qui refusait de me mêler de ce genre de problème, je me retrouvais au premier rang. J’avais trahie la confiance de mon amie, qui avait elle trahie la confiance de la meute.

Fêter le nouvel an avec la meute. J’avais longuement hésité. Et j’étais déjà en retard. Je me suis décidée il y a quelques minutes. Je n’étais pas à l’aise quand il y avait trop monde, et vu les circonstances, mon mal à l’aise ne serait que grandissant. Je décidais de m’habiller chaudement, enfilant un jean brut, un pull en laine blanche par dessus mon tee-shirt, et une paire de rangers, je pris une caban en laine marine lui aussi, et je vissais un bonnet sur ma tête. Je pris la voiture, direction Wolfheaven, j’étais déjà bien en retard. Peut être avais-je déjà loupé les conséquences des actes de Charlie. Ne lui devais-je pas d’être présente ? Après tout, j’étais celle qui l’avait mise dans cette position. J’étais en retard, je garais la voiture, restant un peu à l’intérieur avant d’affronter le froid de l’hiver. Je n’avais pas eu le temps, ni même la possibilité de m’expliquer après de Charlie, ou de Mike, Hayden, m’ayant formellement dit de ne parler à personne de ma dénonciation. Je sortais de la voiture, commençant à marcher en direction de la cette fameuse fête. Je les voyais tous de dos, et les seules choses que j’entendais c’était «  Saisissez vous de Charlie. » J’accourais, poussant ceux qui se trouvait sur mon chemin.

 Poussez vous, putain!

C’était moi qui avait fait. Je la regardais, je ne la quitterais pas des yeux, car si trahison envers elle il y avait. Je ne fuirais pas son regard, et elle pourrait me cracher au visage que ça ne changerait rien. J’aurais fait la même chose, si c’était à refaire. Hayden.. L’ulfric, car c’était la seul chose qu’il était à cet instant, insistait pour connaître les motifs de ce parjure et de cette trahison.

On pouvait me prendre pour une traitre, ça ne changerait rien à ma vie, voilà bien longtemps que j’avais arrêté de me soucier de l’avis des autres. Je restais devant, à regarder cette scène dont j’étais l’instigatrice. Je ne demanderais pas pardon auprès de Charlie, parce que je ne regrettais pas ma décision. Je ne pouvais pas la regretter, je n’en avais pas le droit. Je devais assumer, parce que c’était ainsi que je voyais les choses, sinon, c’était un manque de respect face à mes convictions et face à Charlie. Je ne pouvais pas me balader, éviter, je devais lui faire face, c’est tout ce que je pouvais faire et promettre. Elle était stupide. Ne pouvait-elle pas dire n’importe quoi ? Mentir, je ne sais pas moi… défendre sa cause, au lieu de ça, elle balance avec fierté que c’était comme ça qu’on faisait chez les MacAlisters. Toi et ton doigt d’honneur, vous pouvez aller vous faire foutre, je faisais un pas en avant, énervée contre celle qui fut mienne, il y a longtemps. Les MacAllisters ? ta famille ? tu n’as aucune honte. N’est ce pas ? Pas la moindre.

Les félicitations d’Hayden vont droit au coeur de Roxane, même si elle aurait aimé que Mary soit là à ses côtés pour ce moment officiel et important. Une pointe d’inquiétude commence à venir perturber la fierté d’être là où est aujourd’hui. Elle qui s’est toujours sentie rejetée, par les autres enfants, puis par la meute, et même par les membres de sa propre espèce qui l’ont d’abord considérée comme une traîtresse à cause de sa relation avec la Lupa et la meute. Elle qui n’a jamais vraiment trouvé sa place. Dans l’orphelinat où on l’a placée, dans la société. Maintenant elle a une famille, et sa place dans cette famille est centrale. On lui fait confiance, et on lui donne des responsabilités. Ce jour est presque parfait. Il manque juste Mary.

La suite du discours de l’Ulfric sort Roxane de la rêverie qu’elle s’était autorisée, et renforce son inquiétude. Le ton qu’il emploie, les mots qu’il prononce. Le tout vient petit à petit tendre l’ambiance vers une inquiétude commune à tous les membres de la meute. La métamorphe anticipe déjà la mauvaise nouvelle qu’il va annoncer. Il est arrivé quelque chose à Mary. Une boule d’inquiétude vient se former doucement au fur et à mesure de l’égrenage des mots d’Hayden. Et alors que la suite de son discours n’a aucun sens et devrait faire taire cette inquiétude vis-à-vis de Mary, elle la renforce. Mary, une traître ? Pactiser avec les vampires ? La renarde se sent trahie dans sa chair par ses pensées. Pas Mary. Pas sa Mary. Mary n’aurait jamais fait ça. Son âme refuse d’entendre et pourtant son cerveau vient insinuer qu’elle ne connaît peut-être pas aussi bien son amie qu’elle le pense. D’ailleurs elle n’est pas là ce soir. Pour quelle autre raison serait-elle absente ?

Et soudain le nom tombe. La boule d’angoisse dans le coeur de la nouvelle Jolfr implose, et le soulagement la prend, quelques secondes. Quelques très courtes secondes. Car le nom n’est pas celui d’un membre quelconque de la meute. Le nom, c’est celui de Charlie. Celle qui veille sur Alexis, la jeune métamorphe que Roxane a pris sous son aile. Charlie. Une louve qu’elle a admiré pour sa technique pendant les Années Sanglantes, jusqu’à lui demander de lui enseigner les arts martiaux. Roxane est déçue par ce qu’elle entend. Elle aimerait ne pas y croire, fermer les yeux sur ce qu’a pu faire la louve. Mais c’est un ordre d’Hayden. Un Ulfric à qui elle a juré fidélité. Et plus que tout un Ulfric en qui elle a confiance. Elle lance un regard à Alexis, pour vérifier que l’annonce ne lui fera pas faire une bêtise. Pour l’avertir. Si tu fais un pas pour la protéger, tu seras une traître toi aussi. La meute a ses lois, ses règles. Ne t’y opposes pas. S’il te plaît.

La rousse fait quelques pas en direction de Charlie, espérant que la jeune louve ne fera pas elle aussi un mauvais choix. Si elle fuit, Roxane saura la traquer, la retrouver et la ramener. Mais la punition n’en sera que plus dure. Heureusement Charlie semble faire le bon choix. Elle se dirige vers l’Ulfric, les yeux fixés sur lui. Roxane choisit alors de ne pas l’escorter. Charlie a sa fierté, et un sens de l’honneur. Elle ne fuira pas, maintenant qu’elle a pris la décision de faire front. Roxane se place sur le côté de l’Ulfric. Afin de pouvoir intervenir si Charlie s’en prend à lui. C’est son devoir de protéger les Alphas, même si ce qu’elle sait de Charlie l’incite à croire que le danger est faible.

HRP:

Droite, les bras croisés, sûre digne de mon nouveau rang le plus possible, mon regard fouille, scrute. Je me suis détachée de toute sensualité avec Irving quelques instants plus tôt. Détachée aussi de la bonne humeur qui emplit les coeurs de mes frères en ce soir de nouvel an. J'observe... C'était une belle soirée, une fin d'année digne de ce nom. J'avais profité, j'avais relâché la pression. Mais maintenant, c'était terminé. Je le sentais, et mes congénères les plus expérimentés également. La fête est finie. Quelque chose se prépare, et si les plus jeunes sont égloignés ça ne doit rien être de bon. Rien que l'absence de Mary, ce n'est pas normal. On aurait pu croire que dans sa si grande estime de sa personne elle voulait nous réserver une entrée remarquée, mais elle n'aurait pas raté la chasse. Logique. Soit il lui était arrivé quelque chose, soit elle se réservait pour une annonce grave qui nécessite l'absence des plus jeunes. Alexis n'est pas mise de côté, elle. Roxane semble toute aussi étonnée. Je lui ai dit bonsoir par simple politesse, et Jolfr ou pas je ne ressens aucune envie de lui taper la discute. Isa est au courant, elle. Je n'aime pas ça... Le doute s'insinue en moi. Toutes sortes de doutes et de remises en question d'un peu tout et tout le monde. Je jette un regard à Mike, alors qu'il me rejoint. Lui aussi à l'écart. Je sais qu'il m'apprécie, qu'il est un homme blessé par la perte de ses proches, mais il est surtout mon égal. Nous allons devoir composer ensemble, désormais. Je hoche la tête à ses paroles. Déjà un peu rassurant de savoir que nous sommes dans le même cas. Les deux exécuteurs tenus dans l'ignorance.


"Oui, et ça ne me plait guère. Je suppose que l'on sera bientôt fixés"

Et en effet, nous le fûmes. Les mots d'Hayden tombèrent tels des flèches enflammés à travers la foule. Une traitresse, pactiser avec l'ennemi... Un instant, j'eus peur. Se pouvait il qu'ils sachent ? Avais-je commis une erreur qui les avaient amenés à la vérité ? Je rentrais mes mains dans mes poches pour ne pas que l'on puisse voir mes poings se refermer, seuls signes de mon angoisse. Qui se termina vite. Ce n'était pas moi, le trafic de sang. Le nom finit par tomber, et mes mains réapparurent comme si de rien n'était. Charlie. Je savais bien que cette petite imbécile finirait par nous mettre tous en danger. Je tournais mon regard vers Mike, lui assurant mon soutien par ce simple geste. Il avait déjà beaucoup perdu. J'esquissais deux pas en avant, me détachant de mes pairs, mais la louve se dirigea d'elle même vers l'Ulfric. S'agenouilla. Elle ne se défendait même pas, elle nous insultait ouvertement. Contenant tous les mots qui menaçaient de percer la barrière de mes lèvres, je me tournais vers Hayden, attendant ses ordres. Je n'étais pas Mike. Je n'avais rien à dire.

il faut agir ; le temps n'est plus à la demie mesure, ni aux secondes chances. Je pensais chaque mot de ce que j'avais dit. Je vois Isadora se rapprocher de Mike. J'imagine qu'elle le conseille, qu'elle le soutient. Ma femme est ainsi faite. Même en n'étant plus Bolverk de la Meute, elle continue de placer les autres, ses amis et ses frères, avant elle même. Cela la tuera un jour, comme cela me tuera également. Charlie prend les devants, se lève et marche dans ma direction. Je la dévisage avec une froide colère. Ne ressent-elle donc aucune honte, aucune compassion pour les gens qui l'ont appréciée et soutenue ? Elle devrait s'écraser, se terre, faire preuve d'une volonté de contrition. Mais non. Elle se tient fière, comme si elle était totalement satisfaite de ce qu'elle avait fait. Cela ne fit qu'amplifier ma rancoeur envers elle. Ainsi donc, elle avait choisi son camp. J'avais pensé qu'il y avait possibilité qu'un jour elle place sa famille avant sa propre vie. Mais ce n'était pas le cas. Charlie n'était pas une louve digne de ce nom. Egoïste et individualiste. Elle nous mettait tous en danger pour le profit, pour sa propre vanité. Ma colère se fit plus grande ; tout le monde devait sentir mon loup avec force maintenant. Je ne comptais ni retourner ma veste, ni faire quoique ce soit contre ce que j'avais prévu avec Mary. Je m'approchais d'elle, furieux. Mike réagit avec moi, et je sens sa colère, sa haine même. Je la partage. J'inspire et expire profondément, mais à un rythme soutenu. Mon loup est de plus en plus proche. Il appelle au meurtre. Elle réplique.


| Tu n'as même pas la décence d'assumer tes actes. Ta famille ? Mais c'est nous, ta famille. Du moins nous l'étions, avant que tu nous mettes tous en danger. Tu n'as aucune excuse. Tu as placé tes intérêts au dessus de ceux de la Meute. Tu en affronteras les conséquences. Maintenant, tu te tais en attendant ton tour de parler, ou je jure que je te tuerai moi même. |


Oui, en cet instant, il y avait plus de Jonathan Valentyne en moi que jamais auparavant. Je n'avais jamais supporté la trahison. J'avais tué mon propre père pour la même raison, après tout. Je pouvais très bien recommencer, avec une louve qui ne m'était plus rien, qui nous avait recraché au visage nos efforts et la deuxième chance que je lui avais personnellement donnée. Je me retourne vers la Meute, l'air féroce et sauvage d'un loup particulièrement remonté.


| J'ai appris selon nos informateurs qu'un des nôtres, une louve, était en relation avec les vampires. Ce n'est pas un témoignage unique. Et ces présomptions n'en sont plus ; la conclusion est accablante. Charlie Mc Allister nous a tous tourné le dos. Elle a trahi chacun d'entre nous. Les vampires travaillent à notre extermination ; le génocide a commencé il y a longtemps. Et cette louve trafique avec eux. Elle vend leur sang. Elle vend de la drogue. Elle avoue elle même enfreindre les ordres que j'ai déjà donné, imposant à tout le monde de cesser toute affaire illégale. Comment croyez vous que les humains réagiront quand ils sauront ce que certains d'entre nous font dans leur dos ? A leurs yeux, nous ne sommes que des animaux ! Et vous leur donnez les munitions pour mieux nous abattre ! |


Je reprends, m'efforçant de maîtriser la voix.


| Meurtre, trafic illégal et trahison. Je dois penser à sauver ce qui peut l'être. Ceux qui peuvent l'être aussi. J'ai déjà pris contact avec Hood pour que la justice saisisse biens et activités illégales. La paix doit être sauvegardée. La Meute doit faire le grand nettoyage dans ses rangs. Je demande le châtiment de l'exil. Charlie sera exclue de la Meute. Elle sera seule, et sans protection, libre d'aller avec ses amis à crocs autant qu'elle le souhaitera. Elle devra aussi expier ses crimes à la face de nos croyances et traditions, et affronter la prochaine pleine lune enchaînée, incapable de se transformer. Nul ne peut contester l'autorité de l'Ulfric ou de la Lupa, et cette louve a agit sans ordres une fois de trop. Elle en paiera les conséquences. Louve, je te laisse une minute pour te défendre. Puis, chacun de mes frères et sœurs de meute prononcera son vote en faveur ou non de la sanction proposée. |

❝ Smells like divide spirit under the moon" ❞
31 décembre 2017

La fierté de Charlie face à ses actes me mettaient en rage contre elle. Elle ne semblait pas ce rendre compte de l’ampleur du mal qu’elle avait fait, qu’elle aurait pu faire. Je n’avais été qu’un facteur dans cette histoire, tôt ou tard, les actes de Charlies aurait été du domaine publique, tout se sait un jour ou l’autre, ce n’est qu’une question de temps, les conséquences sont simplement différentes.. Si la louve en moi semblait vouloir gratter en surface et sortir, je ne pouvais pas la laisser. Elle parlait de famille, sa famille ? Mais nous étions sa famille, du moins, c’est ce que j’avais pensé.

Les mots d’Hayden résonnaient dans ma tête. Alors même qu’elle avait fait preuve d’arrogance. Je ne savais plus quoi penser, j’étais en colère, et triste, triste à l’idée qu’elle puisse nous quitter. Parce que c’était ce que venait d’annoncer Hayden, Charlie était exilée, loin des siens, sans protection. Si l’expression avoir une tête de chien battu venait de quelque part, c’était bien de l’expression qui s’afficha sur mon visage. Parce que je n’aurais jamais pensé que tout ceci en arriverait là… ou du moins, je m’en étais convaincue. Mais les lois de la meute était dure et difficile, mais aussi juste. Elle nous avait tous en danger et elle le payait. Elle passerait la pleine lune, attaché comme un animal, incapable de se transformer, une torture, certainement la pire. La meute allait devoir voter, et en mon âme et conscience, je sais parfaitement où réside mon vote, mais ça ne veut pas dire que cela me brise le coeur. J’étais révoltée, révoltée qu’elle ne puisse pas être capable de s’excuser, mais au final, aurais-je changé quelque chose auprès de la meute ? Je n’en étais pas sur, Hayden semblait bien décidé à faire de Charlie un exemple. Etait-ce juste ? Etait-ce normal ? Ça n’avait pas vraiment l’importance. Je restais là, à accepter, parce que c’était mon fardeau, celui de devoir la laisser face à sa condamnation, parce que c’était ce que je considérais de mieux pour elle. Mais l’exil … Était-ce réellement, ce qui était souhaitable ? Nous étions en des temps si incertains, nous séparez d’une louve, aussi incontrôlable soit elle, était-ce réellement ce que nous souhaitions? Pouvais-je parler au nom de la meute, ou n’était ce que la dégoulinade de mon sentimentalisme lié à mon lien avec Charlie ?

L’exil… En quoi est-ce différent d’une condamnation à mort ? 

J’avais pensé tout fort n’est ce pas ? Je m’avançais, il fallait bien que je m’assume. Après tout… Charlie est était là devant l’ulfric, parce que j’étais l’informateur. Je n’avais pas honte. Je baissais le visage, prouvant que je ne cherchais en aucun cas à remettre l’autorité d’Hayden en cause. Je voulais … simplement éviter.. l’exil, de Charlie.

 Elle nous as trahie, je ne remets pas en cause ton autorité, mais, nous sommes… une meute, une famille.. Qu’elle se purge devant la pleine Lune, mais quelle type de famille, de Meute serions nous si nous jetons une des notre dehors, face aux démons qui rodent dans l’ombre ?

Je ne parle qu'en mon nom.

Je gardais les yeux baissés.

Je palissais perceptiblement, en entendant les propos de monsieur l’Ulfric. Qui pouvait avoir fait ça ? S’être compromis ainsi ? J’avais compris, maintenant, la proie que nous étions, pour les vampires, si elle était un mystère pour moi avant. Et compris, aussi, la haine séculaire – ou peut-être pas si longue, je n’en savais rien – entre vampires et loups. C’était une des nombreuses choses que j’avais comprise. Je ne pus retenir un sursaut, quand le couperet tomba. Charlie. C’était elle. Comment pouvait-elle avoir fait ça ? Comment pouvait-elle avoir traité avec les vampires, alors que… Alors même que Constance me menaçait, et que je restais enfermée à Wolfheaven pour ça ? Je palis davantage, quand je réalisais. Je savais qui elle avait tué. Je savais pourquoi. Je n’avais pas réellement voulu y croire, quand j’avais rejoint la meute, mais maintenant je savais. Et si je n’approuvais pas, pas alors que je lui avais dit de ne rien faire, peut-être était-ce malgré tout justifié. Mais était-ce mon devoir de le signaler ? Je n’en savais rien.

En avais-je envie ? Je n’en savais rien non plus, mais beaucoup moins déjà, en l’entendant dire que ça se passait comme ça, dans la famille McAllister. Tourner le dos à la famille qu’était la meute. Me tourner le dos, à moi, alors qu’elle m’avait dit que je faisais partie de la famille qu’elle avait choisie. Agir comme si je n’étais rien, et n’avais jamais rien été, pour elle. M’abandonner, comme tout le monde. Je vois le regard de Roxane, mais il m’importe peu. Je n’ai pas envie d’aller aider Charlie. Je n’ai pas envie de l’affronter. Je ne veux pas savoir ce qu’elle pense, réellement. Je ne veux pas la forcer à se confronter à moi, alors qu’elle ne le veut pas. Je recule d’un pas, puis deux, puis trois, espérant me fondre dans la foule, et non pas me faire remarquer par le vide laissé à mes côtés, où Roxane se trouvait auparavant. Je me tais, et j’observe, pour l’instant.

Je frémissais encore, légèrement, en entendant les paroles de notre chef à tous. L’exil. Le méritait-elle pour autant ? J’avais bien entendu ce qu’elle disait. Parlait-elle de Constance ? Je n’en savais rien. Peut-être. Pouvais-je réellement taire ce que je savais ? Non. Que je veuille ou non prendre la parole, que je me sente trahie et abandonnée, je devais parler. Partager ce dont j’étais au courant. Je m’avançais, après avoir entendu la louve parler, que je ne connaissais pas. J’attendais patiemment qu’elle ait fini, pour parler à mon tour.

« Elle m’a trahie autant que vous, et je ne sais pas ce qu’elle mérite, mais je sais une chose. Le meurtre qu’elle a commis est celui d’une humaine, du nom d’Alois, qui avait trahi le secret des métamorphes à McBorough, en m’agressant et m’insultant, disant à haute voix dans la rue que je me transformais en tigre. Elle était droguée, il l’a vérifié, et a conclu que j’étais une louve comme monsieur O’More, Charlie et moi le disions. Mais Charlie l’a tuée pour protéger le secret des Métamorphes. Je viens de comprendre qu’elle était sa cible. Et quant aux Vampires… Peut-être cherchait-elle à piéger la vampire qui l’a prise pour cible pour trouver les métamorphes, pour mettre la main sur nous, pour en apprendre plus sur nous. Je ne sais pas ce que Charlie mérite, mais peut-être devriez-vous tous savoir cela. »

Je retournais dans la foule, déterminée à tourner le dos à Charlie, à ne pas affronter son regard. Ni celui de Roxane. Ni aucun regard. Je fixais le sol.

La soirée était plus qu'une simple réunion de nouvel an. La joie n'était plus au rendez-vous, nous n'étions plus là pour nous amuser. Il y avait un traitre... Un traitre mis au grand jour. Une autre de l'ombre. Peut être encore d'autres. Voir les miens à genoux devant l'Ulfric, accusés de tous les crimes ne me faisait rien. Du moment que je n'étais pas en péril, je n'ai aucun sentiment. Je les chasse tous, car éprouver des sentiments, c'est être faible. Charlie a trahi. Je la juge, je la fixe et je pense en ce moment comme quelqu'un qui n'a rien à se reprocher. Je me donne bonne conscience quelque part, en faisant cela, bien que je n'éprouve aucun remords face à mes actes passés. Passés, et présents... D'accord, je rentrais dans les rangs comme on me l'avait demandé, mais il y a certaines choses que l'on ne défait pas en quelques jours, tel mon accord avec McBorough. Il en allait de ma sécurité aux yeux de la loi humaine, de plus je pouvais y trouver un avantage sur le long terme. Je n'avais aucune envie d'arrêter ce que je faisais, et de toute manière c'était dix fois moins salissant que cette imbécile de Charlie. Trahir avec les nocturnes, il n'y a pas pire pour un Loup. Moi, on ne retrouverait jamais aucune trace de ce que j'avais fait, jamais. J'étais safe. Elle avait déjà un pied dans sa tombe, et je l'y précipiterai avec plaisir si Hayden m'en donnait l'ordre. Je sentais Mike en ébullition à mes côtés, alors que la jeune femme nous annonce que sa famille, c'est les McAlister, et pleins de conneries dans le genre. J'étais pas vraiment une pourriture en fait, bien que ça ne me dérangeait pas d'en être une. Tout ce que je voulais, c'était le pouvoir sur les miens. Simple, non ? Pas compliqué. Pas grand chose. Juste le pouvoir. Le problème est que je suis prête à tout pour cela. Mais je ne suis pas suicidaire. Elle, si. L'exil, elle le mérite.

Je cache un sourire quand Hayden évoque son père. Je le préfère en effet comme cela qu'en grand défenseur de la paix avec nos bons amis les métamorphes. Je réfléchis, analyse tout ce qui se dit alors que la scène se déroule sous mes yeux. Charlie s'enfonce dans ses propres imbécilités, Cian vient prendre sa défense alors que je perçois un mouvement dans la foule. C'est Alexis qui prend la parole à sa suite... Décidément, cette petite est une mine d'informations. Comme quoi, les plus inoffensifs peuvent être les plus précieux. Je savais déjà qu'elle avait été séquestrée par une vampire, mais elle dévoilait ici encore d'autres choses. Intéressant. Quelqu'un a balancé les métamorphes avant moi, mais ils avaient rattrapé le tir. Bon à savoir, j'ai un alibi si les choses tournent mal. Un nouveau pas en avant, droite et calme. Voix tout aussi calme et assurée.

"Charlie nous a parfaitement exposé les raisons de ses actes, me semble t-il. Elle nous a trahi, elle nous a mis en danger et nous a déshonoré. Cian, je pense que l'exil est déjà une peine généreuse pour l'accusation portée. De plus elle n'est pas seulement coupable aux yeux de la meute, mais aussi face aux lois humaines. Que je sache, le trafic de V n'est légal nul part."

Je recule, et me repositionne aux côtés de Mike.

J'avais été conviée au Wolfheaven comme tous mes autres frères et sœurs. Depuis la réunion des louves, je dois dire que je limitais mes apparitions sur le domaine des loups. Ma fierté étant encore bien trop atteinte par ma défaite face à Ashleigh. Malgré le fait que ma conscience d'humaine me soufflait que sa victoire était tout à fait légitime, ma louve, elle, n'avait guère apprécié perdre. J'étais arrivée juste au moment où on nous annonçait une chasse, parfait cela m'évitait de trop parler avec les loups. Je trouvais un endroit tranquille pour effectuer ma transformation, je retirais mes vêtements, laissant apparaître de fines cicatrices, signes de ma défaite. Je laissais ma louve envahir mon esprit d'humaine, mes sens s'aiguisaient au fur et à mesure que la douleur de la transformation m'envahissait. Je rejoignais le reste de la meute et la chasse pu commencer. Je laissais libre cours à la rage que je contenais encore en moi et ramenais une biche pour le festin de ce soir.

La chasse prit fin, je retrouvais forme humaine et mes vêtements. Je rejoignais la meute pour partager le festin, une bonne odeur de viande grillée s'instillait dans le domaine. J'observais les personnes présentes, et c'est avec satisfactin que je vis la tignasse de Savannah, un sourire s'installa sur mes lèvres. J'étais contente pour elle, car enfin elle avait un petit aperçu du monde de ses parents. Je restais en retrait du reste de la meute, je n'avais guère envie de me mélanger à eux. Je préférer observer ce qu'il se passait et le fait que le groupe se trouva bien vite sans enfants ne m'échappait pas, tout comme l'absence notoire de Mary …

Hayden lève son verre, son discours commence. Il annonce la nomination de la bolverk, a nouveau mon cœur se serre. Ma louve se rappel à moi. Je tourne la tête vers ma sœur, je refoulais tant bien que mal ma frustration, mais également mon sentiment d'injustice, il y avait quelque chose qui clochait avec l'exécutrice mais je ne savais quoi. Puis mon regard se posais sur Roxane, il n'était pas étonnant qu'elle soit nommée Jolfr. Mais ce n'était rien en comparaison de ce qui suivait. Hayden annonçant la traîtrise de l'un d'entre nous, Charlie … Instinctivement je regardais Mike qui l'avait pris sous son aile, sa protégé.

Charlie faisait preuve d'arrogance, comme si ses actes n'était que normalité. Ma louve ne ressentais plus de la frustration mais de la colère, face à la jeune louve qui n'en avait fait qu'à sa tête. Mike, Ashleigh et Roxane avaient escorté Charlie devant Hayden, des paroles avaient été prononcées, mais c'est surtout l'annonce de Hayden que je retint. Nous devions faire un choix en faveur ou non de la proposition de sanction pour la louve. J'écoutais avec attention les paroles de chacun. Les plus jeunes jugent la sanction trop forte, mais pas Ashleigh et encore moins Isa qui laisse parler sa colère. Je m'avance, car mon tour de parole est venu.

Isa a raison Charlie fait preuve d'humilité, laisse ce masque d'arrogance de côté pour nous montrer ton vrai visgae. Ce que tu as fait nous a tous mis en danger, nous sommes ta famille et tous tes actes doivent être réfléchis pour assurer le bien de la meute. Dealer leur sang et pactiser avec eux, n'ont été que des actes de pur égoïsme et ce, en dépit de toutes tes intentions qui auraient pu être louable. Tu as agis au mépris des règles des loups que tu connais parfaitement. L'exil est une sanction bien douce par rapport à ton crime.