La lune, amie fidèle du vampire. Cette nuit là, l‘astre de nuit l‘accompagnait pendant qu‘elle se laissait guidée par ses rayons lumineux. A peine sortie d‘une entrevue plus que satisfaisante avec un jeune mâle à peine âgé de dix-huit ans à qui elle retira quelques litres de ce délicieux O+. Elle n‘avait plus toute sa tête. Laura était totalement chamboulée, trop enivrée par le parfum sexuel et appétissant de l‘adolescent rencontré plus tôt dans la soirée.

Il prenait place aux bord d‘un comptoir d‘une célèbre boite de nuit de Glasgow, il était là, timide, à l‘air triste et au visage angélique. Un jeune garçon blond aux bouclettes dorées descendant sur sa nuque blanche et si douce. La prostitué n’eu aucun mal à conquérir le cœur de cet énergumène en pleine croissance et découverte du monde de la sévère luxure. Elle s’approcha, s’installa sur un tabouret et se pencha légèrement pour que son regard n’ai plus le choix que profiter pleinement de son décolleté accueillant. Une main caressant ses cheveux, le pied droit qui frottait sa cuisse délicatement et il tomba sous le charme de cette dangereuse mais époustouflante beauté. Les pectoraux gonflés, des abdominaux généreux et d’une simplicité certaine, il représentait exactement le genre de conquête qu’elle avait le devoir de séduire, elle n’avait d’autres choix, ses instincts prenaient le contrôle de son corps, de son esprit, tous ses sens en éveil afin de répondre à ses profonds besoins. Elle passait tout son temps à coucher à droite et à gauche avec une clientèle plus ou moins âgée mais aucun de ses clients n’avaient réellement ce pouvoir de séduction qui se dégageait de cet inconnu attrayant.

Elle lui offrit un verre, engagea la discussion et ne fût pas réellement étonnée de ne pas utiliser son don d’hypnotisme qui lui servait pourtant si souvent. Elle apprit que celui-ci sortait d‘une relation assez complexe avec une jeune lycéenne banale et sans intérêt pour notre chère Willoughby. Après seulement une heure de paroles ennuyeuses, il l‘invita à finir la soirée en sa compagnie dans un lieu plus intimiste. Ils se baladèrent un moment, usant tous deux des charmes dont-ils avaient eu cadeaux dès la naissance, ils rigolèrent aux éclats; un vrai petit paradis pour une vulgaire humain trop plein de testostérones.
Ils finirent par se poser dans l‘herbe fraiche bordant Necropolis, elle posa en douceur son regard dans le marron de ses yeux. Quelques secondes s‘interposèrent et Laura posa enfin ses lèvres sur les siennes. Il ne fallu pas longtemps avant que son amant la bascule en arrière, entrechoquant leurs corps dans une débâcle pour le moins déroutante. Elle avait crue avoir à faire à un petit nouveau sur le marché du plaisir mais se rendit compte une nouvelle fois que la première intuition, il ne fallait pas s’y fier. Ce jeune garçon, cet enfant, ce bébé à ses yeux lui faisait l’amour comme jamais elle ne l’avait ressentit de la part d’un humain auparavant. Qu’est-ce qu’il était doué!
Elle cria de nombreuses fois, griffa son dos, lui mordit les lèvres, enfonça sa langue au plus profond de sa bouche et telle la menthe religieuse, elle prit le dessus pour profiter pleinement de cette occasion plus que surprenante.

Ses pupilles fixèrent les siennes, immédiatement, elle réussit à le convaincre de se livrer entièrement à ses désirs. Elle s’allongea fougueusement sur son corps saillant de muscles et plongea ses crocs au milieu de sa carotide. Elle l’avait sentie, elle en était persuadée, son sang était égal à son nectar, son régal, son idéal. La nocturne rouge se délecta longuement sur ce met délicat.
Ayant profiter de sa rencontre au maximum, elle le laissa s’endormir paisiblement dans l’herbe fraiche qui accueillait déjà la rosée du matin. Le brouillard se levait mais il lui restait de nombreuses heures à tuer. L’aventure de la prostitué l’avait fait oublier les récents évènements. Les rues devenaient dangereuses la nuit tombée, les militaires, gendarmes, policiers ou tout autre toutous des lois, de la justice et des nombreux dirigeants du monde, veillaient aux grains. La récente soirée les avait alertés contre le surnaturel. Guidés par la colère et la peur de perdre ce monde si précieux qu’ils avaient créés de leurs propre mains devenait un jouet incontrôlable voir même incompréhensible.
Bref, elle marchait ressassant la récente réjouissance. Ce moment là, restera gravé pour longtemps, hors de question de s’en priver, elle le reverrai, s’en était sûr!

Le parc laissait place à plusieurs pierres tombales, des cryptes décoraient les lieux et l’inspiration l’aspira toute entière. Son côté artiste refaisait surface, elle imaginait ce mystérieux homme gisant de plaisir, enchainé sur les mausolées. Elle le dessinerait à l’aide de son liquide de vie et lécherait son œuvre lentement et langoureusement jusqu’à la jouissance absolue.
Poursuivant ses nombreux fantasmes, elle se laissa aller à une glissade contre la pierre froide d’un certain Ludwig décédé en 1954, elle frottait ses mains contre sa robe, la froissant de-ci, de-là, ses jambes se croisèrent, elle dandinait son corps sur l’habitat du mort mais sa distraction prit un terme quand elle aperçue une jeune femme qui lui semblait familière pencher sa tête au dessus de son visage remplit d‘expressions.

(c) allthingsJLH


Un sou pour vos pensées

Je ne verrais plus jamais la lumière du jour, je ne ressentirais plus jamais la chaleur du soleil sur ma peau, je finirais par succomber à la douleur qui m'assassine sans cesse, et je fermerais mes yeux pour la dernière fois dans cette obscurité macabre. La mort viendra à moi où plutôt je la prierais de m'accepter en son antre, car je ne peux plus supporter la vie, si vivre se résume à être un animal en cage. Je veux simplement que tout s'arrête, sentir la fin me libérer puisque c'est le prix à payer pour s'évader.

La nuit venait de tomber alors que je partais à la chasse aux humains. Je devais me nourrir, et je voulais prendre l’air aussi. L’ambiance au manoir était oppressante. Le mariage, les mariages, Belle et tout ce qui s’en suivait. Déjà rien que l’histoire du mariage ne me réjouissait pas vraiment. Je restais silencieuse la plupart du temps. Théoriquement, j’étais déjà mariée à Torben. Je me voyais mal déballer cela à Krystel, mon mentor. Surtout après ce qu’il avait fait à Edimbourg. J’avais décidé de faire un tour à Necropolis, ce parc avec un cimetière. L’ambiance dehors n’était pas mieux depuis ce qu’il s’était lors des élections. De nouvelles entités démoniaques avaient fait leurs apparitions. Je regrettais déjà de ne pas avoir tué Maryanna quand j’en avais eu l’occasion. Je préférais néanmoins être dehors. J’espérais secrètement tomber sur Torben pour pouvoir mettre les points sur les i. Ce serait électrique ! J’arrivais en un court instant au centre de Necropolis. J’aimais bien ce lieu, il faisait très « vampire ». Un cimetière, la nuit. Une nuit claire avec une lune en croissant de lune. Les humains venaient ici pour apercevoir des vampires. J’attendais d’apercevoir un humain errant, qui n’avait pas peur de se balader la nuit surtout après les récents événements. Les forces de l’ordre sillonnaient les environs. Nous, enfants de la nuit n’étions plus tranquille pour se nourrir tranquillement. Eux, pauvre petits humains courageux risquaient leur vie en s’aventurant à Necropolis. Je ne sais pas, si moi, en tant qu’humaine j’aurai osé !

J’aperçus une ombre dans la nuit, je n’étais pas seule. Je restais sur mes grades même si les odeurs qui traversaient mes narines me semblaient familières. La silhouette prit place sur l’une des tombes. Je doutais qu’un simple humain ose faire une chose pareille… Je me déplaçais vite, et gracieusement. J’arrivais silencieusement derrière la pierre, je me penchais au dessus du visage de l’inconnu. « Laura ? Bonsoir. Que faisiez-vous, assise sur cette tombe ? » Je fis le tour de la pierre, et vins m’asseoir de l’autre côté de la pierre. Nous « écrasions » les restes d’un certain Ludwig, vu la date son corps ne devait être plus que poussière... J’allongeais et croisais les jambes. Mauvais jour pour trouver des humains ici. Ils se faisaient de plus en plus rare la nuit, la peur devait les tétanisait. Ils restaient enfermer et cloitrer chez eux. « Je n’ai trouvé aucuns humains à me mettre sous la dent. » dis-je amuser. C’était, à ma connaissance, la première fois que je m’asseyais sur une tombe froide. J’aimais beaucoup la nuit, j’avais appris à l’aimer. Nous autres créatures de la nuit, nous étions obligés après tout. Laura était un bon petit soldat comme moi … Je lui avais sauvé la mise et j’avais de l’affection pour cette vampire.


HJ : Excuse-moi pour le gros retard. Je suis en pleine baisse de régime rp… J'ai fais ce que je pouvais mais je me limite dans le nombre de mot. Je te dis l'envie n'est pas trop là xD Ca va revenir ^^ Mais j’ai trouvé ton rp excellent ! J’ai adoré <3

La douce folie de la luxure restait très présente. L‘illusion de ses désirs devenait réalité, elle sentait le fabuleux pouvoir de l’imagination. Cette alternative au monde de la souffrance en était à son apogée, un orgasme légèrement exagéré remontait doucement le long de sa colonne vertébrale. Prête à sortir ce don du ciel dans un souffle à faire peur, Laura fût coupée net en plein élan. Jana se présenta à sa vue, l’air interrogateur. Cette visite surprise eu pour effet une frustration certaine mais sa présence la réjouissait plus qu’elle ne la dérangeait. La nocturne rouge au charme ravageur la questionna naturellement sur sa présence et son occupation. Willoughby détourna son regard, gène en place, avant de fixer son interlocutrice et assumer pleinement ses agissements. Si elle voulait s’en faire une alliée, comme le lui avait demandé son roi, il fallait se montrer très confiante et ne laisser aucune marque d’un quelconque secret. Elle lui avoua donc son fantasme sur le ton de l’humour, précisant que cette attitude paraissait d’une normalité sans pareil quand on était vampire, qui de plus se livrait à la prostitution de luxe. Une vérité de plus dévoilée auprès de sa voisine. Une marque d’affection accompagnée de la pointe d’un début de relation de confiance entre les deux femmes.

Décoiffée et sans aucun repère, notre artistique et décalée blonde vivait la situation le plus simplement possible. La présence de cette enfant de la belle Krystel l’a subjuguait et paradoxalement l’apaisait comme le son d’une musique de ces compact disques zen. La fraicheur de la nuit, les rayons lumineux et les gouttelettes sous ses mains la ravivaient.
Depuis cette fameuse nuit où elle trouva presque la mort, notre époustouflante beauté avait vécue ses dernières semaines comme une schizophrénique danse des émotions. La phase de la terrifiante peur passée, la mortelle solitude prit le dessus puis l’ultime paranoïa pour enfin se laisser guidée par la blase attitude.

Ce soir ne démordait pas à la règle du présent et sa franchise en disait long. Quand la brunette lui confia que sa chasse fût un échec, Laura se surprit à une moquerie intérieure. Comment une telle créature pouvait être aussi étourdie pour en oublier de séduire? Pourquoi attendait t’elle qu’on se présente à elle? Peut être était ce là le signe qu’on lui donnait plus de valeur qu’elle ne le croyait?
Une pointe de jalousie dans ses pensées mais la raison en était peut être la cause… Après tout elle ne la connaissait pas même si son attirance amicale envers Pfeiffer n’avait nul point émit le doute. Tout le beau monde et même certains humains vouaient un culte à sa future amie espérée. Laura se dit que c’était peut être là le moyen d’établir la complicité entre elles.

Je viens de laisser un de mes restes sur le côté, vers l’ouest il me semble; il doit encore s’y trouver… Surement épuisé des ébats qu’il m’a fait subir… Bref, si tu veux… Enfin je te le prête en signe d’affection et surtout pour te rendre la pareil mais je pense qu’il sera prochainement l’un de mes humains favoris. Lui confia-t-elle, sourire en coin.
Je suppose que je te dois beaucoup plus qu’une vulgaire gorgée mais c’est un début.

En effet, grâce à son geste de noblesse passé à son égard, c’était la moindre des choses. Elle lui avait sauvée la vie alors que l’espoir sombrait dans le néant à ce moment là. Elle lui montra le chemin d’un geste gracieux de la main et observa si la silhouette se précipitait vers la direction indiquée ou si celle-ci trouverait plus d’importance à Willoughby qu’à une pause déjeuner habituelle.

A mon arrivée, Laura parut gêner. Je devais la déranger dans ses pensées. Une tombe, la nuit, une tombe froide, un endroit cliché où j’aurai pu trouver n’importe quel vampire. Une tombe cela convenait si bien au vampire. Un cimetière, quel endroit paisible, si calme pour réfléchir. A priori, elle n’aurait pas du être dérangée. Elle détournait son regard de moi, pour plonger ses prunelles dans les miennes. Je fus surprise de la situation, Laura faisait preuve d’une grande franchise envers moi. Avait-elle confiance en moi ? Je l’avais sauvée, car après-tout nous n’étions pas si différentes l’une de l’autre. Quoi que Laura était un autre « genre » de vampire, mais bon nous étions deux marionnettes, et de bons soldats. Une différence frappante quand même, elle était blonde et moi brune. J’avais de la sympathie pour elle, sinon je l’aurai jamais sauvé mais si je ne l’avais pas fais, qui l’aurait fais ?

Elle m’offrait les restes de son repas, cela me fit sourire. « Tu ne me dois rien, Laura. Je ne demande rien en retour. Si j’ai besoin, un jour, je ferai appel à toi et puis voilà. Mais ça devrait aller. Néanmoins, j’irai jeter un coup d’œil à ton humain favoris, et je ferais attention à ne pas trop l’abimer. » Les humains, des jouets pour les vampires. Si faibles, et fragiles comparés aux vampires. Comment lutter ? Les vampires étaient plus forts. Je ne bougeais pas de ma tombe voisine, j’avais trouvé plus d’importance de rester auprès de Laura que d’aller profiter du travail mâchait que m’offrait Laura. J’irai voir le diner que m’offrait la blonde plus tard. Je n’avais pas eu le temps de faire connaissance avec Laura, qui était-elle ? Je voulais savoir. Les vampires n’étaient jamais tout blanc… Elle me paraissait peut-être trop gentille pour une vampire ? Je l’avais sauvée, il fallait dire aussi. C’était louche tout ça.

« Tu t’es remise de ton entrevue avec les enfers ? » Je ne l’avais pas revu depuis, elle avait l’air d’aller. Même si, les choses avaient changé nous étions en danger. Nous n’étions plus les seuls prédateurs ici. Pour le moment, je n’avais que faire de ces entités démoniaques. J’avais des problèmes personnels plus importants à régler et à gérer. La vie de Laura devait plus difficile, je n’avais jamais eu aucuns problèmes en rien vu que j’étais sous la protection de Krystel. Heureusement d’ailleurs, je doute que j’aurai tenue ne serait-ce qu’une heure sans elle dans ce monde cruel et sans pitié. Laura m’expliqua qu’elle était une prostituée de luxe, avec le don de séduction des vampires cela ne m’étonna pas. La vie d’un vampire n’était après-tout fait que de débauche et de luxure. Quasiment… L’éternité aurait paru bien longue sans ça, il fallait se trouver des passe-temps attrayants.

Necropolis, un endroit tout simplement charmant pour les vampires. Je m’y sentais bien, assise sur une tombe. J’avais envie de m’éclater de rire, rien qu’en me voyant ici. J’étais bien, si j’avais été humaine j’aurai surement eu froid mais là le froid ne me touchait même pas. La pierre sur laquelle j’étais assise devait être glacée. Je mis mes bras autour de mes genoux que j’avais mis contre ma poitrine. Être en compagnie de Laura, c’était le moment de calme avant la tempête. Je ne savais pas vraiment quoi lui dire, on se connaissait tellement peu …

Décidemment, la nuit ne se déroulait absolument pas comme elle l‘avait prévue. D‘abord cette rencontre que la catin n‘oubliera jamais puis la visite inopportune de la brunette à l‘air sympathique. Comble pour un vampire? Surement pour quelques uns mais Laura comprenait cette aisance de gentillesse que Jana faisait preuve ce soir; elle-même en usait à son bon vouloir ce qui avait pour effet de déstabiliser ses congénères. Toutes ces années, elle n’en tenait pas rigueur, elle préférait s’en amuser et quelques fois en faire une force face à ses précieux repas, les humains.
Surprise tout de même de s’apercevoir que d’autres nocturnes rouges partageaient sa vision des choses, elle voulu creuser la chose pour en savoir d’avantage. Était ce là le piège d’une éventuelle ennemie? Une sorte de toile tissée pour en faire son jouet, sa marionnette? Elle débarquait tout de même d’une lignée impressionnante, admirée de tous, au pouvoir prometteur… Les Raybrandt contrôlaient le Pays ou alors comptaient bien s’en charger. Bon, il fallait dire que Willoughby ne s’interessait pas réellement au monde extérieur, elle savait juste que son roi contrôlait ses faits et gestes comme tous les autres de son domaine et que cette grande famille avait un certain point d’appuie que peu aurait put toucher.
Pfeiffer faisait face, naturelle, gentille à l’air humble, c’était la protégée de ceux-ci mais elle ne s’en vantait pas le moins du monde. Preuve d’une tranquillité d’esprit, elle lui avait tout de même évitée la mort en l’éloignant du monstre de foire qui décida de s’affirmer récemment.
Une interrogation à l’égard de son interlocutrice vint à lui remplir ses pensées. En effet, ayant eu pour confrontation le beau William, la veille au soir, elle ne s’imaginait pas continuer aussi ardemment sa mission pour ce cher Augustus. Comme si sa destinée la guidait sur la piste de la réussite ou du total échec. Quitte ou double. Cela résumait sa vie, jamais entre deux; d’où son éternelle remise en question, son éternel stress ou encore son éternelle paranoïa. La pression se faisait présente à chaque seconde mais Laura décida de vivre le moment présent, advienne que pourra…

« Tu t’es remise de ton entrevue avec les enfers ? »
La voilà qui s’inquiétait de son sort, encore une gentille attention à son égard. Mais que pouvait elle lui trouver? D’ordinaire, personne n’aimait la prostituée. Elle s‘était habituée à se faire juger, épier et même souiller par les paroles des gens qu‘elle avait eu le malheur de croiser. Au fil du temps, sa carapace s‘était forgée grâce à la méchanceté de la vie aussi bien humaine que vampire. Elle se débrouillait seule et laissait croire en une femme fatale au charme empoisonneur. Le fond de son être, sa véritable nature, seule deux personnes y avaient goutées. Sa défunte mère et sa camarade Désirée à qui elle confiait toutes ses péripéties.
Peut être était ce là le moyen d‘exploiter le chemin de la confiance une fois de plus en compagnie de Jana? Sans oublier qu’il était nécessaire à son objectif…
Elle lui expliqua donc son aventure simplement et le plus franchement du monde.

J’avoue avoir été quelques peu défaite par cette rencontre, j’ai passée quelques soirées, seule, sans humains, sans compagnie, dans le noir, ressassant les évènements qui résonnaient sans cesse.
Puis je me suis prise en mains, je me suis dit qu’il fallait avancer, se bouger et résultat; me voilà ce soir, dehors, avec une nuit de folie.

Laura regrettait déjà ses paroles, elle se confia directement mais elles ne se connaissaient pas et le doute entrainé par la paranoïa très présente en son caractère la rabaissait.

Tu dois me trouver stupide! Je crois que j’étais plus surprise de voir que de telles horreurs puissent exister.
Je pensais que nous étions justement très bien placés en tant que créatures de la nuit!

Elle esquissa un léger sourire comme si son interlocutrice lisait entre les lignes. La gène et le début d’une relation stable s’entremêlait, elle se tût observant les réactions de sa voisine. Ou pouvaient elles se trouver des points communs? Comment lancer une discussion intéressante? Il fallait faire preuve de sagesse et d’intelligence pour que le mot sociable prenne tout son sens et malheureusement pour les deux beautés, ce n’était pas le point fort de la catin…

Je n’avais rien contre Laura, rien à lui reproché et cela me suffisait. Elle avait proposé son aide, et je la « remerciais » en étant gentille avec elle. Cela ne faisait pas partie de la nature d’un vampire d’être gentils. Nous étions des prédateurs, nous pouvions être sans pitié avec les autres qui nous entouraient. Mais si, même entre nous on se faisait la guerre les vampires n’avancerait pas … Du moment que Laura ne me faisait rien qui puisse me nuire, je ne ferais rien non plus. Je n’avais reçu aucuns ordres la concernant. Pourquoi la détesterais-je ? Du moment que Torben ne faisait pas partie de ses humains favoris, ça irait aussi. A priori, Laura ne fait pas partie de l’ennemies jurées de Krystel comme l’est Belle. Une rencontre nocturne insignifiante. Mon comportement envers Laura était aussi une façon pour moi de me prouver que j’étais capable d’être autre chose qu’une simple buveuse de sang obéissant aveuglement aux ordres de sa maitresse. J’écoutais attentivement Laura, mais je ne sus pas quoi répondre. Un instant se passa, le temps pour moi de peser mes mots et voir ce que j’allais bien pouvoir lui répondre. « On a tous été marqués par cette soirée, il va falloir du temps pour tout remettre en ordre même si ce sera impossible totalement… »

Laura n’était pas stupide, mais personne ne pourra jamais savoir ce qu’elle a ressenti. Je me suis approchée du mal, mais je ne m’y suis pas attardée. C’était, d’après moi, normal. Le monde ne s’en était pas encore remis ! Aujourd’hui, nous devions rester sur nos gardes. Nous étions en dangers, tels des humains sans défense face à un vampire assoiffé. Les rôles étaient inversés, et cela faisait bizarre de ne plus se sentir autant en sécurité. Cette soirée avait causé beaucoup de dégâts, et ce n’était que le début de la fin. « Mais non, tu n’es pas stupide, voyons ! On a tous été secoués, moi la première. Vois-tu, je le pensais aussi. Visiblement, il y a plus forts et plus dangereux que nous comme prédateurs. ». A mes yeux, et d’après ce que j’avais pu voir ou entendre – à part notre côté séductrice et à la rigueur manipulatrice je n’avais rien en commun avec Laura. Elle était indépendante, alors que j’avais toujours été sous la protection de quelqu’un. Elle devait être plus vieille que moi aussi … et devait mieux se maitriser. Nos manières devaient être différentes.

J’avais lancé la discussion qui n’aboutit qu’à moitié, ressasser le passé n’était pas bon je le savais plus que bien. On découvrait de drôles de choses et on avait de mauvaises surprises. Tout aurait été tellement plus simple de ne pas se souvenir de mon passé, oh évidemment c’était encore le flou total dans ma mémoire, je me parvenais à me souvenir de quelques brides de la femme que j’étais mais c’était déjà beaucoup trop. Si j’étais tourmentée ne pas me souvenir de mon passé, là je l’étais encore plus car je me souvenais de choses qu’il valait mieux que j’oublis. Le destin nous jouait des tours. Il valait mieux passer au sombre avenir qui nous attendait. En me mariant à William, j’allais tenir une place encore plus importante dans la société vampirique. Et selon moi, il était bon de se faire des connaissances. Si je devais manipuler quelqu’un, je ne commencerais pas par un vampire mais plutôt par un humain ça n’en serait qu’encore plus délicieux.

A chaque phrase que Jana prononçait Laura paraissait surprise. Pour une fois que Jana agissait selon sa propre initiative – enfin, cette fois-ci sans faire trop de dégâts – cela paraissait plus que bizarre. D’ailleurs, était-il judicieux de sympathiser avec Laura ? Qu’en dirait Krystel ? Et puis William ? Car William allait avoir une plus grande importance dorénavant. De toute manière, c’était trop tard ! J’étais tombée sur Laura par le plus grand des hasards autant en profiter. Je pensais que cette rencontre ne pouvait mettre que bénéfique, sait-on jamais ce que je pourrais apprendre par Laura.

Le temps s‘accélérait, comme si l‘essentiel de sa vie se concentrait en quelques journées. Elle rencontra d‘abord son roi; chance qu‘elle dévalorisait quelque peu, puis vint le tour de William qui lui lança l‘invitation au mariage de la belle et puissante Krystel. Maintenant, elle rencontrait Jana, fille chérie de ce clan aux milles vices. Du moins, c‘est-ce qu‘elle pensait. Pour percer dans le monde des nocturnes rouges il en fallait du vice à revendre. Fils et filles de Satan, ils avaient le devoir, l’obligation, l’instinct des pires êtres foulant la Terre. Enfin jusqu’à l’arrivée de cette créature qui faillit mettre un terme à l’existence de Laura. La vie prenait, en effet, un drôle de tournant.
Son invitée surprise buvait ses paroles avec une simplicité étonnante. Elle semblait douce, attentive et gentille. Les vertus d’un humain quelconque en mal d‘amour. Était ce possible en tant que vampire de n‘éprouver que compassion et tristesse? C‘était la première fois que la catin rencontrait pareille personne. Une femme magnifique au grand cœur et à l‘apparence frêle et fragile. Elle avait dû elle aussi traverser de sombres et difficiles moments…
Un point fort qu‘elle tenait là. Willoughby connaissait la solitude, la souffrance et la malchance et il lui semblait reconnaitre en elle son double en brune. Une beauté époustouflante, sincère qui avait l‘air de lui faire confiance…

Epreuve de passage pour notre blonde libérale, sa chance elle la tenait entre ses mains et il fallait en faire bon usage pour satisfaire les envies d‘Augustus King.
Elle profita alors gaiement de cette rencontre même s‘il n‘était jamais facile d‘entretenir une conversation digne de ce nom avec une inconnue. Elle semblait ouverte d’esprit et laissait paraitre qu’elle se livrerait sans mal. Laura aurait put profiter de cette naïveté mais elle préféra rester vaguement calculatrice malgré tout.
Il fallait lui montrer de la reconnaissance, bien qu’elle le pensait réellement, elle préférait appuyer un peu plus sur le bouton de la flatterie.

Tu te montres gentille avec moi, c’est étonnant. C’est vrai que nous avons tous été très choqués par cette apparition sortie de nulle part mais puis-je te poser une question?

Elle fixa son regard semblable à la lumière des étoiles et l’interrogea; guettant la moindre marque de défaillance dans ses yeux.

Pourquoi m’avoir éloignée de ce danger? Nous ne nous connaissions pas et n’importe quel vampire aurait préféré fuir devant ce danger mystérieux…

Laura voulait savoir si cet acte de générosité venait réellement d’elle-même ou si ce mouvement de bonnes intentions avait été lancé par la hiérarchie de celle-ci. En effet, c’était Raybrandt qui l’avait sortie de cette affaire dramatique et non Jana. Se voulait t’elle seulement compatissante ou était ce un geste poussé par sa supérieure? Elle l’ignorait et comptait bien le savoir afin de voir à qui elle avait vraiment à faire.
La suite de la soirée en dépendrait. Soit elle pourrait partager en toute liberté avec la jeune vampire soit elle devrait une fois de plus utiliser la ruse pour parvenir à ses fins. Mensonges ou vérité? Manipulation ou sincérité? Confiance ou insolence? Toutes ces question ne dépendaient plus que de sa réponse.
Si pour une fois, elle pouvait trouvée une alliée en cette personne, elle n’en serait que ravie. Un duo de choc qui pourrait voir son avantage dans ce monde cruel.
D’une part, elle ne craindrait plus ce William arrogant, prétentieux et assez énigmatique et d’autre part elle répondrait aux attentes qui faisaient pression sur ses étroites épaules… Du moins, en apparence.
Oui, l’avenir se profilait à toute vitesse et sa place s’affirmait peu à peu aux côtés de ces gens importants dans notre belle Ecosse. Un sourire mécanique s’affichait sur son visage sans qu’elle en ai le moindre contrôle…

J’ignorais tout concernant cette Laura. Elle m’était totalement étrangère et pourtant je lui avais sauvé la vie. Contre ce mal qui nous avait attaqués, nous vampires devions nous serrer les coudes. J’étais certaine que Krystel aurait besoin de partisans même si, celle-ci n’avait aucun mal à se faire respecter. Laura paraissait fidèle et j’avais remarqué l’admiration que Laura portait à Krystel. Moi aussi à de nombreuses reprises, j’étais restée subjuguer devant la puissance et la force de mon mentor. J’avais une vie où tout (ou presque) me souriait. Malgré cela, je n’éprouvais pas le sentiment d’être pleinement heureuse et satisfaite. William devait faire baver bien des filles et pourtant, cela me faisait ni chaud ni froid de devoir l’épouser. Pour moi, il était un frère d’adoption. En avais-je déjà eu seulement ? Je ne me rappelais plus. Peut-être j’étais fille unique dans ma vie d’humaine ? « Oui bien sur.»Je répondis cela à Laura qui voulait me poser une question. « Parce que je n’abandonne pas un soldat sur le champ de bataille. Tu m’as proposée ton aide, je t’ai proposée la mienne. Si je ne t’avais pas sauvée, Krystel s’en serait surement chargée. »

Avais-je bien répondu ? J’avais pris cette initiative seule, sans faire attention aux mises en grade de Morgane. Torben ayant tiré une balle, et essayer de tuer mon mentor. Il avait signé son arrêt de mort. Dans ce cas, je n’avais plus rien à perdre de mon côté. Alors, dans un sens j’y gagnais en sauvant Laura. Pourquoi gâcher une vie quand on peut sauver celle-ci ? J’ignorais qu’elle avait été mon avis sur les vampires autrefois, même si quelque chose me disait que j’étais contre cela. Aujourd’hui, j’étais une créature de la nuit et je devais défendre « les miens », montrer l’exemple en tant que pupille de Krystel même si je n’en étais pas un. Trop d’erreurs de débutante, trop impulsive, pas assez de contrôles… en tout cas, l’intention était là. De qui je tenais ce caractère de battante ? C’était bien le genre de Torben de ne pas abandonner un soldat au combat, lui noble défenseur de l’Eglise contre Vampires. Laura était énigmatique, et méfiante. J’étais sereine, et j’essayais de maîtriser mon appel du sang. Je devais apprendre encore et encore à dominer cette soif, pour la contrôler.

Je me demandais comment faisait les vampires pour vivre indépendamment des autres. Je n’aurai pas tenue un instant sans la protection de la future reine des vampires. Au moins, j’avais une maison et une famille. Cela ne m’avait pas paru évidemment au début mais après si. Alors comment faisaient les autres ? Ils étaient certes, au service du roi mais devait se débrouiller seul. Alors que moi, j’avais toujours quelqu’un à mes côtés pour me surveiller, et me dire ce que je devais faire. J’étais un automate, je suivais ce que l’on me disait et puis voilà. Alors comment Laura faisait ? J’ignorais la totalité de sa vie, mais elle devait être un « vampire solitaire ». Etre seule ne m’avait apportée que des ennuies, j’avais peu de souvenirs et surtout je refusais de me souvenir mais de ce que je me souvenais cela n’était pas beau à voir. Laura devait être forte pour se débrouiller seule, dés que je faisais quelque chose seule je le faisais mal fait…

Quoi que j’avais quand même réussis à sauver Laura. Une fierté pour moi, au lieu d’ôter une vie j’avais sauvé une vampire plus âgée que moi. Vampire, prédateur redoutable qui ne craint rien et en haut de la chaine alimentaire certes, mais ce n’était pas parce que nous étions vampires que nous ne pouvions pas avoir d’autres « amis » ou plutôt « alliés » de notre espèce. Une espèce qui s’entretue n’arrivera jamais à rien, j’en étais certaine. Mon regard se plongea dans les pupilles de la belle Laura, pour voir si oui ou non j’avais bien répondu à son interrogation.

Jana se tenait devant elle, le regard concentré et triste à la fois. Elle le remarquait depuis quelques minutes déjà, ses pupilles étaient semblable à un écran de télévision qui faisait défiler le manège des émotions de cette dernière. En général, le vampire est certes sensible, enfin pour une partie, mais le sait pertinemment et joue de cela. Une sorte d‘aiguille dans une botte de foin. Déniché le vrai du faux, la joie de l‘horreur, enfin, pour résumé, les plaisirs de la nuit…
Elle lui répondit avec un ton plus que sincère et ses yeux trahissaient ses pensés.
Jana faisait preuve de beaucoup de gentillesse à son égard, une des rares nocturnes rouges prenant soin de son avenir, de son devenir. Si par mégarde elle la rencontrait à côté de cette jeune et frêle suceuse de sang, la mort ne l‘emporterait pas. Laura rassurée par de tel propos, elle lui sourit pleinement, montrant toute sa reconnaissance envers son acte de bravoure généreux et passé.

Merci Jana, il est vrai que Krystel n‘a pas mit longtemps avant de venir à mon secours et je te serait réellement reconnaissante si tu pouvais l‘en remercier.

La catin avait déjà émit le souhait auprès de William, celui-ci intrépide et hautain ne lui délivrerai surement pas le message, elle le pensait trop imbus de lui-même pour penser à qui que ce soit d’autre. Elle l’imaginait volontiers trahir les gens qui l’entourait pour enfin parvenir à ses occupations et au seul pouvoir de ses agissements. Bref, mieux valait confier cette tâche de remerciement à Pfeiffer, quitte à se répéter auprès de la grande et digne Raybrandt.

Willoughby prenait un malin plaisir à ressentir ce qu’émanait la personne qu’elle rencontrait par le touché. Sens absolu à son insu, elle avait toujours saisie les intentions, les désillusions et autres conséquences de discussions passagères par le simple biais du touché. La vue comptait également à son égard, plus que les autres sens, mais le pouvoir de sentir l’énergie, aussi bien bonne que mauvaise, traverser sa paume de main et la parcourir d’un frisson dans tout son corps ne l'avait encore jamais menti.
C’est pour cela, que la blondinette précipita sa main sur celle de son interlocutrice, laissant place au néant, fermant quelques secondes ses paupières pour ne laisser place qu’à l’empathie du moment. Il lui semblait bien avoir détecter une détresse au sein de sa personne, un malaise survenu dont elle ne savait où. L’heure était à l’enquête et quoi de mieux pour répondre aux attentes d’Augustus King.
Laura était là, assise, analysant la belle jeune femme devant elle, sans aucune méchanceté pour cela, bien au contraire. La carte de la gentillesse, de l’amitié marchait à merveille, son stratagème ne laissait aucune marques sur ses raisons et cela la réjouissait. Seule ombre au tableau, et elle en était parfaitement consciente, c’est que la belle prostitué risquait de s’y brûler les ailes. Elle n’arrivait pas toujours à contrôler ses ressentis et elle pouvait se perdre aux milieu de ce jeu de la sincérité. Jana se présentait à elle en toute innocence et ça la touchait. Pourquoi risquerait elle de se mettre une alliée à dos dans un prochain avenir?
L’heure n’était pas à la remise en question et elle continua sa quête de savoir.

Tu vas peut être me trouver indélicate et trop curieuse mais il me semble détecter un malaise chez toi, Jana. Tu me semble triste et légèrement… comment dire…chavirée. Peut être me trompes-je mais tes pensés semble distraites et ton cœur voué aux doutes. Est-ce que je peux te rendre la pareil pour t’aider un peu?

Laura posa sa main sur la mienne, j’évitais au maximum tous contacts avec les autres. Pourquoi ? Aucune idée. Cette sensation permanente de froid peut-être, ou l’éducation de vampire qui endurcit votre caractère. Les vampires ne sont pas du genre affectueux alors je laissais un court moment la main de Laura sur la mienne. Puis je me retirais, Laura m’impressionnait alors qu’il n’y avait pas vraiment de raison. C’était moi qui l’avais sauvée d’une mort certaine, c’était elle qui aurait du être impressionnée. Elle avait l’air tellement sûre d’elle, et moi mine de rien j’enchaînais les actes sans réflexion aucune ce qui me faisait défaut.

« Si j’ai l’occasion je remercierais de ta part Krystel, mais si tu la vois remercie la toi. »

Je n’étais pas sûre d’avoir l’occasion de transmettre les remerciements de Laura à Krystel. Tout se bousculait, je voulais voir Torben pour m’expliquer, mais j’étais comme enchaînée dur de faire quoi que ce soit en dehors des ordres donnés. Laura était beaucoup trop gentille, cela cachait quelque chose. Moi-même, je m’intéressais à elle pour savoir qui elle était vraiment. Je l’avais sauvée car elle était une vampire et sans vraiment la connaitre. Elle avait paru sincère en voulant m’aider mais bon, on ne sait jamais il pouvait y avoir anguille sous roche. La belle Laura était du genre dissimulatrices, de toute manière toutes les femmes avaient leurs secrets plus ou moins grave. Que cachait-elle alors, au fond d’elle ? Devais-je la considérer comme une amie ou une ennemie ? Une amie pour le moment, encore fallait-il savoir si nous avions des points communs j’en voyais peu. Points communs iraient avec bonne entente, j’avais peu de relations vampiriques à pars William et Morgane, les enfants de Krystel. Toujours accompagnée, mais des relations « durables » je n’en avais peu. Je n’allais pas jusqu’à me comparer à une vampire solitaire car j’étais toujours très entourée et n’était pas du tout du genre seule.

Je levais les yeux vers Laura surprise, oui elle m’avait bien cernée. Mon regard semblait si malheureux qu’il était extrêmement facile de lire en moi comme dans un livre ouvert ? Tout cela allait mal finir c’était certain, je le savais. Humain et vampire ne faisait pas bon ménage. La question ne paraissait pas indiscrète quand on ne savait pas ce qu’il se tramait, quoi qu’il valait mieux rester en dehors de tout cela ! Mais quand on savait ce qu’il se passait là tout devenait indiscret car c’était un subtil mélange de mensonge, de charnel, et de secrets. Je vivais dans un cercle sans fin, qui tournait tournait tournait encore sans arrêter, il fallait suivre la marche à suivre. Les vampires avec les vampires, et les humains comme servant ou pomme de sang rien d’autres. On ne mélange pas les torchons et les serviettes, et moi j’avais tendance à tout mélanger. Incompatible avec l’éducation rigoureuse des Raybrandt.

« Tu as raison, Laura. Malheureusement, je crains que tu ne puisses rien faire pour m’aider. Personne ne peut rien faire, même moi je ne peux rien faire. Les choses sont mal faites, voilà tout. »

Je ne voulais pas en parler, ma situation était secrète même si mon visage se trahissait. Il fallait que je me reprenne que je sois forte et que je ne laisse rien paraitre. Ce n’était pas comme ça que Laura pourrait m’aider, je ne pouvais rien faire et elle encore moins. Qu’elle s’occupe d’elle, avant moi ! Les créatures démoniaques étaient de sortie et il fallait être plus vigilant et plus sur nos gardes. Le danger pouvait se trouver à tous les coins de rue, les nocturnes rouges devaient donc être vigilants. Moi à part fuir loin, très loin – et encore je n’étais pas sûre que cela suffise – je n’avais pas de solution. Je devais me plier aux exigences de mes supérieurs et voilà, rien de plus rien de moins… Même si, je craignais fort que le mal soit déjà fais. Je me rappelais qu’elle avait laissé un humain un peu plus loin, m’avait-elle dit agonisant. Mon repas de ce soir surement, car mine de rien je commençais à avoir une faim de loup.

Une fois de plus, notre chère catin dérangeait. Elle ne faisait et n’avait d’ailleurs jamais fait parti du troupeau de moutons vivant en ce monde morose. Le simple fait d’oser se montrer tactile gênait. Les gens, quels qu’ils soient, de l’humble paysan au richissime roi réagissaient pratiquement tous de la sorte. Sentir un inconnu, montrer ses ressentis par le touché ne plaisait pas et Laura ne comprenait pas pourquoi. Elle se faisait juger en permanence, sur un acte soit disant déplacé, une remarque trop provocatrice ou encore une attitude déroutante. L’originalité dérogeait aux lois du savoir vivre. Willoughby, pourtant maitresse dans ce domaine, laissait avec le temps, sa nature reprendre le dessus. Une beauté affirmée, confiante et certes unique en son genre se découvrait toute nouvelle. Tout ce qu’elle avait prit soin à enfoncer au plus profond de ses entrailles ressortait, incontrôlable mais plaisant. S’en était certains, elle le savait, quitte à rester dans la solitude, cet attitude restait le chemin à prendre dorénavant.
Bref, Jana ne mit pas longtemps avant de lui faire savoir que ses intentions ne serait que superficielles en cette soirée. En effet, elle refusa l’aide de la blonde pour combler son mal être et préféra rester évasive bien que son regard excusait sa réaction. Plus fort qu’elle ne l’aurait souhaité mais elle éprouvait toujours une certaine compassion envers la brune à la vie tortionnaire.

Malgré cette brève rencontre, elle était au moins parvenue à tisser un début de lien entre les deux nocturnes rouge aux charmes ravageurs. Un pas enclenché sur ce qu’Augustus King lui confia quelques semaines plus tôt. Depuis sa rencontre avec William, elle désespérait de ne pouvoir assumer ses obligations. En plus de l’honte qu’elle éprouverait face à l’échec, elle craignait surtout la mort, la vrai, l’irréversible, décidée et orchestrée par ses supérieurs.
Ce soir se résumait au soulagement face à cette réussite car la belle eu du mal à parvenir à ses fins. Sa mission, son but n’était guère rempli mais au moins elle amorça la situation et avait l’espoir de répondre aux attentes de son roi qu’elle voulait rendre heureux et fier. Connaitre de la reconnaissance, ce serait un première. Quoi de mieux pour exister que d’obéir et respecter la hiérarchie? Du moment que cela changeait la routine et apportait la gloire d’une suffisance…
Laura enfila sa veste qui trainait à côté d’elle depuis sa petite séance de fantasme sur la tombe froide et tendit la main à Jana encore sur le sol.

Jana, ce fût un plaisir de te rencontrer en de bonne circonstances cette fois ci mais il est temps pour moi de mettre les voiles. Peut être repasserai-je prendre des nouvelles de mon jeune extase, enfin, si tu ne souhaites toujours pas en prendre ta part…
Quoi qu‘il en soit; si le cœur t’en dit, je t’invite volontiers à me rendre visite prochainement. N’oublie pas, si je peux, un jour ou l’autre te rendre la pareil pour le sauvetage plein de générosité, n’hésites pas!

Elle examina une dernière fois son interlocutrice, sourire affiché accompagné d’un clin d’œil sincère. Laura remit ses vêtement et commença à s’en retourner à ses occupations.