†Priez pour nous †
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

Partagez
Deamons [Livre 1 - Terminé]
MessageSujet: Deamons [Livre 1 - Terminé]   Deamons [Livre 1 - Terminé] EmptyMer 30 Nov - 14:53

    Il était temps de consolider les acquis. Plus que temps, même. Surtout que ces mêmes réussites restaient fort limitées du fait de mon arrivée récente sur ce monde. Mais il n'y avait pas que ça. Ce monde était vaste. Il l'avait toujours été. La multitude des humains, répandus partout sur cette terre, avait complexifié l'équation. La posture des créatures surnaturelles également. Les vampires s'étaient si étroitement liés aux humains qu'il était devenu difficile de dissocier ces deux espèces. C'était comme s'ils étaient désormais liés, que leur destin était identique, pour le meilleur comme pour le pire. Mon petit doigt maléfique me soufflait que ce serait surtout pour le pire. Chacun des deux groupes n'aura jamais de cesse que de vouloir dominer et asservir l'autre. Les humains, pour confier le sale boulot aux vampires. Les vampires, pour asservir les humains et se les réserver pour des orgies de sang et de sexe. Lubriques. Pathétiques. Faibles. La seule chose qui comptait vraiment, c'était le nombre d'âmes que je pourrais faire passer de l'autre côté. Combien je pourrais rapporter en termes de puissance à mes maîtres, et faire basculer ce monde dans le chaos pour le seul plaisir de mes yeux. Voir ce monde se consumer serait une revanche tellement grande et agréable alors que l'on m'en avait banni de si nombreuses fois. Les puissances surnaturelles de ce monde m'avaient tantôt aidé, tantôt renvoyé de là où je venais. J'avais une revanche à prendre sur les habitants de ce monde, et je comptais bien ne pas en rester là.


    Pourtant, tout n'allait pas aussi bien que je l'aurais espéré. J'avais pu noter que les autres espèces que les vampires, qui parasitaient l'humanité, étaient à la fois plus nombreuses et plus fragiles que jamais. Plus nombreuses, car elles avaient su faire preuve d'une très importante discrétion quant à leur survie au cours des millénaires, malgré les grandes purges vampiriques. Plus fragiles, car leur accroissement naturel n'était rien comparé à celui des suceurs de sang. Il y avait moyen de forger une alliance avec les changeurs de forme, qu'ils soient métamorphes ou mieux encore, loups garous. Une alliance contre les vampires, sous la forme d'une remise aux conditions et au partage naturel des territoires. Alliance qui se transformerait bien sûr en une domination et une subornation complète de ces créatures, sous mon contrôle. Mais avant d'utiliser cet outil précieux, redoutable mais inconséquent, je devais encore faire le ménage dans mes propres forces, clarifier les sources de mon pouvoir au sein de ceux qui me ressemblaient le plus. Via le téléphone professionnel de Nathanael, j'avais pu donner rendez vous à ma fille tant physique que symbolique. Ici, devant l'hotel St Edward. Ou plutôt, ce qu'il en restait celui ci avait été détruit quelques semaines plus tôt. Je voulais faire passer un message à ma fille. Celle s'était un peu trop laissée aller. Elle semblait accepter sa nature démoniaque et profiter pleinement de ses pouvoirs destructeurs et meurtriers. Mais tourner la page de son passé d'humaine lui semblait a priori insupportable. Je devais y remédier, pour libérer Maryana des entraves de son passé. Elle deviendrait alors véritablement la plus puissante demie démone en ce monde. Ce n'était pas encore tout à fait le cas. Finalement, je la sentis arriver bien avant de l'apercevoir. Son pouvoir était comme un halo que je pouvais ressentir ; j'imaginais qu'elle aussi sentait ma présence.


    Je la vis finalement. Une crinière de cheveux entourant un visage aux grands yeux et aux traits délicats. Des formes pulpeuses, un regard détaché cependant, vide, qui venait fâner cette beauté sensuelle. Je la saluais quand elle arrivait.



    | Bonjour, Maryana. Comment vas tu, aujourd'hui ? Es tu remise de tes émotions de l'autre soir ? Il faut qu'on en parle ensemble, il faut que je te connaisse mieux. |
Anders Ward

Journal Intime
Spécialisation:
Points de vie :
Coups du Destin: 0
Anders Ward "Caïm"
Je n'ai pas encore de Rang, mais ça arrive !
Messages : 87
Membre du mois : 105
Je crédite ! : (c)holy fool(c) Créateur de votre signature
Localisation : Dans les Limbes
Caractère : persifleur - menteur - manipulateur
Humeur : Excellente
Je n'ai pas encore de Rang, mais ça arrive !
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Deamons [Livre 1 - Terminé]   Deamons [Livre 1 - Terminé] EmptyDim 4 Déc - 20:14

Comme elle le faisait dés que quelque chose la contrariait ou la bouleversait, Maryana essayait de se ressourcer près d’un cours d’eau. Elle gardait tout sous contrôle, se contentait de laisser glisser son donc avec les courants. Comme si les mouvements naturels du fleuve viendraient à l’apaiser. Elle ferma les yeux, tenta de faire taire ses pensées. De simplement laisser le pouvoir l’envahir, la force tranquillisante des fluides nettoyer tout ce qui lui encombrait l’esprit. En vain. Elle ne pouvait s’empêcher de se représenter les évènements de tantôt. De cette nuit étrange où elle avait perdu le contrôle. Où elle avait ressenti tout ce qu’elle avait bloqué durant trois années. Où elle avait senti le pouvoir en elle comme elle ne l’avait jamais senti. Pas même cette nuit-là à Edimbourg. Alors qu’elle n’avait jamais douté, qu’elle avait toujours avancé sans craintes, avec force et méticulosité, voilà qu’elle était dorénavant rongée par l’anxiété et qu’elle ne savait plus quoi faire. Elle n’arrivait pas même à ordonner ses propres pensés. Téléphone à carte prépayé dans la main elle n’arrivait plus à le lâcher depuis que son paternel l’avait contactée dans la journée. Lui fixant un rendez-vous. Il lui avait laissé de l’espace. Probablement pour qu’elle se repère à nouveau, qu’elle fasse le point. Mais elle n’en était pas capable. N’arrivait plus à savoir ce qu’elle voulait ou désirait.

Sa vie d’antan n’était pas si mauvaise. Ces moments où elle avançait étape par étape, où elle était seule et ne dépendait que d’elle-même. Subissait directement ses erreurs sans avoir à craindre l’après. Mais il y avait aussi cette soif. Cette puissance nouvelle qu’elle commençait à acquérir. Qui l’incitait à le devenir d’avantage, à se laisser aller et se laisser guider par ses instincts. Et elle n’était pas dupe. Tout ceci elle l’obtenait grâce à son père. Si elle était désormais aussi à l’aise avec ses capacités, il y était pour beaucoup. Et elle savait pertinemment qu’elle pouvait encore gagner en assurance et en puissance en restant à ses cotés. Malgré les désavantages que cette situation pouvait lui causer. Désormais fugitive, il était insensé qu’elle reste d’avantage en Ecosse, dans l’Union Européenne. Mais il y avait tant de choses qui la retenaient. Non, une seule et unique chose. Sa « famille ». Ce parent qui venait de la retrouver. Sa fille. Toujours enterrée à Fort Williams. Elle se leva et laissa ses pas la guider vers le lieu de leur rendez-vous. Toujours ce dilemme en tête lorsqu’elle aperçu son père au loin.

Elle jeta un coup d’œil au St Edward. Etablissement brûlé, en pièce. Lieu sinistre qui pourtant ne lui arracha pas un frisson. Amorphe qu’elle était. Elle sentait une sorte de vide autour d’elle. Comprit que c’était son don qui était à la recherche d’un quelconque liquide à titiller. Il était désormais actif à tout moment et ne pas avoir de quoi se rassasier commença à créer une sorte de mal-être chez la jeune femme. Elle n’avait pas la capacité de sentir son propre sang. Et celui de son père lui était comme interdit. Réellement ou s’imposait-elle cette barrière, elle n’en avait aucune idée. Mais il n’y avait rien pour la calmer aux alentours. Son anxiété refit surface de plus belle alors qu’elle l’approchait silencieusement. Qu’il la salua. Sa bouche était pâteuse, elle avait du mal à ouvrir les lèvres. Intimidée, peut-être. Elle n’avait plus cette vague de pouvoir qui l’avait envahi et l’avait amené à répondre à la chef de la meute l’autre soir. Surtout ici. Dans cet endroit désert et sans aucune source à disposition. Près de cet hôtel délabré qui commençait finalement à la perturber. Elle prit son courage à deux mains. Répondit aux questions anodines qui lui étaient posées.


- Bonjour… père. En toute honnêteté je ne sais pas où sont mes émotions. Je tenais à m’excuser, c’est le moins que je puisse faire. J’ose espérer ne pas avoir tout gâché. Je tenterai de vous satisfaire au mieux cette fois-ci, mais je crains de ne pas être d’une grande aide. Que puis-je vous dire ?

Son esprit fonctionnait avec une lenteur désespérante. Elle était engourdie, comme lorsqu’il fait un froid glacial et que l’on ne bouge plus. Qu’on attend que quelque chose vienne vous secouer et vous faire reprendre de la vigueur. Amorphe. Et soumise.
Anonymous
Invité
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Deamons [Livre 1 - Terminé]   Deamons [Livre 1 - Terminé] EmptyMer 7 Déc - 16:02

    Je sentais l'âme de ma fille plutôt tourmentée. Il me semblait assez étrange de le constater, mais j'avais l'impression que sa confrontation avec les loups garous était pour quelque chose dans le trouble intense que je ressentais en elle. Je savais bien entendu que je devais prendre garde à ce que je devais faire ou dire avec elle, mais je ne désespérais pas. Bientôt, Maryana sera libre de faire ce qu'elle voulait. Et ce qu'elle voulait, c'était faire le mal. Provoquer le chaos, le répandre partout. Elle aimait tuer elle ne pouvait pas le nier. Il aurait vraiment été inutile de le nier. Je ne pouvais pas dire que j'étais particulièrement serein cependant. Je savais que sa nature plutôt faible d'humaine ne la mettait pas à l'abri des émotions que cette sous espèce pouvait ressentir. L'avantage quand on est un démon est que l'on peut jauger l'âme de chacun. Je pouvais sentir les caractéristiques uniques de tout ce qui était dans leur cœur. Enfin, au sens philosophique. Pour ressentir vraiment ce que les humains avaient dans le cœur, il me suffisait de le leur arracher. Pas que ça me dérangeait particulièrement, loin de là, mais il y avait un moment pour tout. Il me semblait précieux d'annoncer que je n'étais pas un bourreau... J'étais bien plus que ça. J'étais un démon, une entité. Tuer quelqu'un, si c'est jouissif et accroît ma puissance, est beaucoup moins utile que se faire vénérer et massacrer des millions et des millions d'humains. L'accroissement numérique de ce cheptel était tel que je pouvais décupler ma puissance, acquérir de nouveaux dons des dieux sombres. Je souriais à cette idée, mais je faisais en sorte de transformer ce sourire en quelque chose de rassurant pour ma fille. Savait elle seulement comment j'avais séduit sa mère ? Bientôt, elle ne trouverait plus rien à y redire. Bientôt, elle serait mienne. Et elle aussi verrait ses pouvoirs s'accroître.


    La jeune semie démone me dit qu'elle ne savait pas trop où se trouvait vis à vis de ses émotions. Ele s'excusait, mais elle n'avait pas encore appris que s'excuser n'était pas une option, et que cela ne suffirait pas, que cela ne suffirait jamais. Elle ne voulait rien gâcher. Le vouloir ne suffisait pas, même si la volonté était un moteur important chez les démons. Elle voulait me satisfaire. Je souris d'un air que je voulais compatissant, cette fois ci. Je la pris doucement dans mes bras. Ou plutôt, dans les bras de Nathanaël. Mon réceptacle.



    | Ne sois pas plongée dans le doute, ma fille. Ne t'en fais pas. Le chemin sera long avant que tu te débarrasses de tout ce qui te lie à cette Terre. Tu dois être forte, mais c'est à moi de te montrer le chemin. Je pense que nous avons été pris par surprise, à Wolfheaven. Cela ne devra pas se reproduire. Mais je ne veux pas t'entendre dire ce genre de choses. Je ne suis pas ton patron... |


    je déposais un baiser sur son front


    | Je suis ton père. Et en tant que tel, je veux ce qu'il y a de mieux pour toi. Je ne veux pas te voir te détruire toi même avec le passé. Je n'ai pas fait tout ce chemin pour ne servir à rien, comprends tu? |


    Je regardais le bâtiment encore démoli derrière nous. Les travaux pour le rendre de nouveau opérationnel ne manqueront pas de commencer pour de bon.


    | Tu es une semie démone, Maryana. Par mon sang. Tu dois te détacher des humains. Ils ne sont pas faits pour être aimés, pour s'attacher à eux. Tu comprends ce que je veux dire? |
Anders Ward

Journal Intime
Spécialisation:
Points de vie :
Coups du Destin: 0
Anders Ward "Caïm"
Je n'ai pas encore de Rang, mais ça arrive !
Messages : 87
Membre du mois : 105
Je crédite ! : (c)holy fool(c) Créateur de votre signature
Localisation : Dans les Limbes
Caractère : persifleur - menteur - manipulateur
Humeur : Excellente
Je n'ai pas encore de Rang, mais ça arrive !
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Deamons [Livre 1 - Terminé]   Deamons [Livre 1 - Terminé] EmptyDim 11 Déc - 18:10

La phrase être comme une coquille vide prenait désormais tout son sens. Personne n’aurait mieux pu la personnifier que Maryana en cet instant précis. Elle était complètement déroutée. Mentalement, ne sachant savoir quels sont ses désirs, ses attentes, si tant est qu’elle en possédait encore. Physiquement, dans un lieu qu’elle ne connaissait pas réellement, devant un décor sordide qui respirait la peur, la douleur et la violence. Physiologiquement, incapable de se retenir à ce qui la maintenait passablement en vie d’ordinaire. A son contrôle des liquides. Et pourtant… Pourtant elle sentait comme une odeur familière. Dans cet endroit où la mort suintait sur tous les murs elle éprouvait comme une sensation de bienêtre. Enfouie sous ses ressentiments. On pourrait utiliser les mots bipolaires, schizophrènes que cela n’aurait rien à voir. Ce qui se passait dans l’esprit de Maryana était bien plus profond que cela. Une sorte d’évolution logique qu’involontairement elle ne laissait pas opérer. Volontairement ? Même ceci elle n’était pas en mesure de la savoir. Ca la dépassait, la fatiguait, la rendait vulnérable.

Des bras l’enlacèrent. Ceux de son père. La pression se relâcha, elle s’autorisa à trembler au creux de cette étreinte. Depuis quand ne l’avait on pas touché ? Depuis quand n’avait elle eu un contact direct avec une autre personne ? Elle n’aurait su le dire. Et une fois de plus elle trouva la scène étrange. Inadaptée et confortable à la fois. Elle se laissa bercer par les paroles rassurantes de son paternel. Comme une enfant. Lui parler comme elle l’aurait fait avec sa propre fille si elle était encore là, à ses cotés.
Elle fut un instant soulagé qu’il ne lui tienne pas rigueur de ses erreurs de tantôt. Qu’au contraire il repose le tout sur ses épaules. Lui dise qu’il était de son ressort de lui montrer le chemin à suivre. Les actions à faire. Oui elle était perdue et elle avait besoin d’un guide. De quelqu’un pour la mener. Aussi simple que cela puisse paraître, elle se rendait seulement compte qu’elle pouvait confier ce rôle à son père. Qu’elle n’avait peut être pas besoin de fuir l’Ecosse, son pays, mais rester et l’écouter. Se fier à lui. S’abandonner volontairement pour embrasser la personne qu’elle se devait d’être. Et tout lui reviendrait. Sa confiance, sa force. Son insensibilité. C’était probablement la chose qui lui manquait le plus parmi tous. La capacité de taire la femme éplorée qui était en elle.

Elle leva le regard vers lui, lorsqu’il prononça une évidence qui avait toujours été ancrée en elle. Ce qu’elle était. Les mots qui la qualifiaient. Semi démone. Une appellation qui faisait comprendre bien des choses. Sa passion pour l’hémoglobine dégoulinante. Son attrait inexorable pour la mort. Toutes ces soirées à se plaindre à Fort William. Sur la tombe de son enfant. A se demander si elle était sensée et si tout avait un sens. Elle avait dorénavant la réponse et cette dernière était oui. Oui elle était programmée pour en arriver là. Pour trouver qui elle était réellement. Ce qu’elle devait faire.
Elle recula de quelques pas, reprit de la distance avec cette étreinte qui l’avait rassuré. Incapable de montrer autre chose que du respect à son père. Bien sûr, en elle il y avait cet… amour qui brûlait. Parce qu’il l’avait retrouvée, disait vouloir l’épauler. Et même si elle lui accordait toute sa confiance, elle ne parvenait pas à établir de contacts physiques avec lui. D’une quelconque manière. Comme si elle ne s’en sentait pas digne. Qu’elle devait mériter les espoirs qu’il mettait en elle. La compassion qu’il lui montrait. Elle était certaine qu’il ne pouvait en aller de la sorte, que ce n’était pas la relation père/fille telle qu’on l’imaginait dans le monde des humains. Qu’il ne pouvait l’accepter aussi facilement. Par simple amour paternel. Et elle se montrerait attentive pour y parvenir. Pour laisser tout ce qui la tourmentait derrière elle. Marcher fièrement à ses cotés.


- Je veux apprendre. Je veux devenir forte. J’ai eu à de nombreuses occasions pu m’apercevoir que les humains ne méritent rien de ce qui leur est offert. Qu’ils ne savent rien apprécier. Je veux être différente d’eux. Je ne désire rien sinon me détacher de l’humanité qui m’entrave. Apprenez-moi.

Anonymous
Invité
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Deamons [Livre 1 - Terminé]   Deamons [Livre 1 - Terminé] EmptyMar 20 Déc - 17:08

    Maryana se laissa aller à l'étreinte que je lui imposais d'une façon tout ce qu'il y a de plus paternaliste. De toute évidence, j'étais passé depuis longtemps maître dans l'art de tromper le monde qui pouvait m'entourer, et j'étais également un fin observateur. Les us et coutumes des humains n'avaient plus le moindre secret pour moi. Et la clé de la connaissance, en tous cas à leur sujet, était que leur société était en perpétuelle transformation sous la combinaison d'une quantité ahurissante de facteurs différents. Je ne voulais ni ne pouvais imaginer que leur pathétique agglomération d'individualités avait une chance de fonctionner sur le très long terme. En tant qu'entités, nous vivions dans une dimension infernale si les humains pouvaient l'observer, ils ne pourraient la comprendre. C'était tout l'inverse dans notre situation, car nous avions été façonnés par le ressenti profond que pouvaient éprouver à l'égard de telle ou telle chose. Si cette émotion changeait avec le temps, alors je changeais avec elle. Je n'étais plus le démon qui était apparu pour la première fois il y a des milliers d'années. Je changeais, j'étais devenu un prédateur plus vicieux, plus manipulateur, fin connaisseur de la psychée humaine, mon gibier favori. De toute évidence, l'humanité n'avait fait que créer son plus terrifiant ennemi en se mettant à ressentir des émotions aussi violentes que toutes les pulsions qui habitaient sans arrêt leur être tout entier. Faibles, corrompus, portant en eux mêmes les propres germes de leur damnation. Fruit pourri qui ne tarderait plus à tomber de l'arbre.


    La semie humaine que j'avai engendré voici plus de deux décennies se laissait aller à l'aspect rassurant qu'avait ce type de contacts entre humains. Qu'il serait incongru de serrer quelqu'un dans mes bras sous mon aspect naturel, si on pouvait parler de nature dans mon cas bien précis. J'étais un dieu vivant au travers d'une pantomime, d'une marionnette de chair que je manipulais totalement, ayant depuis longtemps écrasé l'esprit de l'humain qui avait autrefois habité ce corps. Son âme était mienne, et je me plaisais à la souiller plus encore qu'elle ne l'avait été au cours de cette existence quelque peu pitoyable qu'il avait conduit. De fait, le plus grand accomplissement de mon hôte était de s'être trouvé sur ma route le jour de ma réincarnation dans cet univers de conscience. Comme l'un de mes plus grands accomplissements avait été d'engendrer la semie démone ici présente, que j'avais doté de pouvoirs réellement importants. J'aimais l'abandon qui la caractérisait quand elle était contre mon enveloppe charnelle. Le pouvoir absolu, c'était ça, le fait de se retrouver dans la position d'une figure déifiée et sanctifiée qui permettait d'asseoir une domination morale sur n'importe quel aspect de l'existence d'un individu dans cet univers. Je sentais que mon emprise sur elle n'avait de cesse de se renforcer ; j'étais de plus en plus convaincu d'avoir fait ce qui avait été nécessaire pour me l'aliéner, ce qui m'arrangeait bien on pouvait le dire.


    Elle se défit de mon emprise, s'éloignant quelque peu. Je la regardais, calmement, sans impatience ni animosité. J'étais patient. Toutes les entités l'étaient, car nous n'avions aucun intérêt à nous montrer pressés. Je pouvais sentir les bouleversements qui secouaient son âme corrompue, comme si elle était en pleine phase de confusion, d'hésitation. Mais je sentais que la partie serait bientôt gagnée. Ce fut le cas, et elle me dit qu'elle voulait apprendre, qu'elle voulait devenir plus forte. Elle me vouvoyait toujours, mais je ne lui en tenais pas rigueur. Ma nature, qu'elle pouvait sentir, impliquait bel et bien qu'elle soit distante, comme d'une méfiance naturelle et sous jacente. Maryana n'avait pas encore pu côtoyer ma nature profonde, c'était un fait. Je souris de plus belle quand ma fille terminait sa phrase. Elle allait bientôt être prête. Elle allait convenir. Il le fallait. Maryana erait celle qui m'offrirait ce monde sur un plateau.



    | Tu as déjà beaucoup appris toute seule. Tu dois savoir que tu n'es pas comme eux. Ce que je vais dire sera peut être un peu cru, un peu vite dit. Les humains ont un terme pour nous désigner. Pour me désigner moi. Je suis un démon. Et toi, en tant que ma fille biologique, tu partages ma nature avec ton humanité. Tu dois te défaire de cette dernière. Et nous devons trouver les autres comme toi, et les rassembler... |
Anders Ward

Journal Intime
Spécialisation:
Points de vie :
Coups du Destin: 0
Anders Ward "Caïm"
Je n'ai pas encore de Rang, mais ça arrive !
Messages : 87
Membre du mois : 105
Je crédite ! : (c)holy fool(c) Créateur de votre signature
Localisation : Dans les Limbes
Caractère : persifleur - menteur - manipulateur
Humeur : Excellente
Je n'ai pas encore de Rang, mais ça arrive !
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Deamons [Livre 1 - Terminé]   Deamons [Livre 1 - Terminé] EmptyJeu 22 Déc - 18:34

Un démon. Une semi démone. Qu’est ce que ces mots pouvaient ils bien signifier désormais. Il y a de cela quelques années, elle aurait ressenti une évidente honte d’être qualifiée de telle. Maryana aurait à nouveau senti le regard dégouté de sa mère sur elle. Elle aurait à nouveau vu ses pupilles haineuses la fusiller avant qu’elle ne lui demande de faire ses bagages. Elle se serait probablement flinguée pour être devenue le monstre qu’elle ne voulait pas découvrir. Mais désormais toute sa balance du bien et du mal était chamboulée. Démon. Qu’est ce donc ? Un mot justement. Un simple mot qui pouvait avoir des dizaines de significations. Alors oui, il y avait toujours cette image de deux cornes rouges, des enfers, de flamme, de douleur. Mais tout ceci n’était que stéréotype et préjugé. Un symbole crée par les faibles humains, se rassurer. Se dire qu’ils pourraient aisément en reconnaître un s’ils le croisaient dans la rue. Mais quand Maryana regardait son père, elle voyait qu’il n’en était rien de tel. Il n’était pas le monstre que décrivaient les fanatiques, les superstitieux. Pas à ses yeux du moins. Non, elle le voyait d’avantage comme un justicier. Un être voulant détruire les humains qui pourrissaient la Terre. Et elle ne pouvait que l’approuver dans sa démarche.
Certes, il possédait cette prestance, ce charisme qui vous ordonnait de garder une certaine distance. Mais elle, voyait d’avantage cela comme une lumière pouvant la guider hors du gouffre dans lequel elle s’enfonçait de jour en jour. N’ayons pas peur des mots, la jeune femme commençait à lui vouer une admiration qui s’avérait être sans faille. Elle venait à l’instant de prendre sa décision et de s’accrocher à lui. De lui remettre son avenir dans les mains. De devenir totalement dépendant de celui qui l’avait conçue. Un choix lourd, certes, mais pris en connaissance de cause.

Son hésitation avait pris fin dés lors qu’il l’avait serré entre ses bras. D’une certaine manière, elle avait compris qu’elle était à sa place. Que pour s’épanouir elle devait suivre la voie que lui montrait son paternel. Tout s’était remis en place. Les rares fois où elle avait presque atteint un stade de plénitude, elle avait enfermé sa partie humaine et laissé place à son coté… démoniaque. Elle n’avait que trop souffert, que trop enduré et elle en avait assez. Il fallait que cela cesse et qu’elle arrête de refreiner ce qu’elle était. Oui, elle risquait d’y passer du temps, mais elle possédait désormais la ferme volonté d’y arriver. Et cela changeait absolument tout.
Tout ceci pouvait paraître bien égoïste. Se reposer sur son père, vouloir faire taire sa partie humaine pour faire disparaître au même moment ce qui la rongeait, ce qui putréfiait ses entrailles depuis des années. Accéder au pouvoir. Mais il n’en était rien. Parce qu’elle ne perdait pas de vue un autre objectif. Assainir l’environnement. Envoyer dans les bas-fonds tous ceux qui souillaient le sol par le simple d’y marcher. Et bien qu’elle n’en ait jamais discuté avec lui, elle était persuadé que son père était dans la même optique. Voilà pourquoi elle n’avait désormais plus peur de s’abandonner à sa seconde nature. Parce qu’elle était certaine qu’il la cadrerait et lui montrerait la voie à suivre. Celle qu’ils avaient choisie. Implicitement.

Elle se déplaça songeant aux paroles qu’il venait de prononcer et s’approcha près de l’hôtel qui semblait l’attirer. Elle posa sa main sur l’un des murs calciné, ferma les yeux et inspira profondément. Tentant de s’imprégner du lieu et de son passé. De ressentir la mort sur elle, en elle. De la même façon que lorsqu’elle sentait les derniers tressautements de ses victimes au creux de ses bras. Voilà un moment qu’elle n’avait plus fait couler de sang humain et il fallait avouer que cela lui manquait. Qu’elle en éprouvait un besoin urgent. Peut-être parce que son don réclamait un quelconque liquide avec lequel s’occuper. Ou alors elle le désirait. Elle. Réellement. Et jusqu’à présent elle n’avait fait que taire cette envie. La volonté était un pouvoir vraiment surprenant. L’excitation commença à naître dans ses veines à l’idée de ce que le futur lui réservait. A la vue des dizaines de corps qu’elle laisserait derrière elle. Elle porta les doigts à ses lèvres, espérant ainsi goûter le sang qui avait pu couler. Elle repensa à ce que son père venait de dire et la panique commença à la gagner. Elle se retourna, le regarda.

- Comment les retrouver ? J’ignorais même qu’il existait d’autres personnes comme moi. Et comment les rallier ? J’ignore si j’en serais capable. Vous avez pu vous rendre compte que la communication n’est pas mon fort. Je crains de ne pas être à la hauteur pour ce type de tâches. Autant être honnête, je pense que si j’ai accepté de vous suivre aussi facilement c’est parce que je suis votre fille. Que je le ressens en moi. Que notre lien fait que je vous accorde toute ma confiance. Je ne suis pas certaine qu’il en soit de même pour mes semblables. Mais peut-être y avez-vous déjà songé et en ce cas je vous écoute attentivement.

Elle détourna le regard. Soumise, mais réfléchissant également à ce qu’elle ressentait. Encore. Son humanité était là et s’accrochait à elle. Et elle se rendit alors compte qu’il n’était pas que question de scepticisme mais également de jalousie. Elle craignait que son père ne s’éloigne d’elle au profit d’autres semblables plus doués, moins faibles qu’elle ne l’était.

Anonymous
Invité
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Deamons [Livre 1 - Terminé]   Deamons [Livre 1 - Terminé] EmptyJeu 29 Déc - 19:11

    C'était l'un des moments de vérité que devrait « subir » ma fille spirituelle si elle voulait accepter pleinement sa nature. Je ne doutais pas un seul instant qu'elle soit particulièrement forte, mais je savais aussi que je devais la ménager, en tous cas le temps de jauger correctement sa force de caractère. Ce dont j'étais certain, c'était que je disposais là d'une des semi-démones les plus puissantes jamais engendrées sur Terre. J'avais ressenti d'autres présences en Ecosse, tels des phares pour me guider, quand Maryana avait laissé ses pouvoirs déferler à Edimbourg lors des évènements de la fin du printemps dernier. Mais aucune de ces lumières n'avait été aussi forte ni aussi vive que celle de mon engeance. Je ne savais toujours pas pourquoi c'était elle et pas une autre, mais ce qui était sûr c'était que je n'allais pas laisser passer cette chance, la première depuis fort longtemps, de pouvoir me constituer une véritable cabale d'acolytes. Je savais que j'avais dû en engendrer d'autres, de par le monde mais je ne les sentais pas, comme si leur pouvoir était éclipsé par celui de Maryana. Je la regardais attentivement, curieux de sa réaction, curieux de savoir comment elle prendrait la révélation désormais totale de sa nature. Il n'y avait pas de place pour de faux semblants dans la quête du pouvoir. Je voulais prendre la pleine mesure de sa réaction, je voulais prévenir tout coup fourré et toute mauvaise surprise. Je me sentais prêt à l'utiliser et à lui apporter autant que je recevrais, mais je devais savoir avant cela si ne se produirait pas le choc psychologique de ce genre de révélation. Par le passé, j'avais pu voir que mes « enfants » n'étaient pas tous dotés de la même force psychique qu'un véritable démon. Je les avais laissé de côté, voire les avais tués moi même lorsqu'ils s'étaient avérés bien trop dangereux pour que je daigne leur laisser la vie sauve. Parce qu'en cela résidait l'un des plus grands dangers de la recherche de ses « héritiers ». Il ne fallait pas se laisser piéger, les considérer froidement comme des pions, jusqu'à ce qu'il ne fassent leurs preuves.


    Maryana semblait me considérait avec le froid détachement caractéristique de notre espèce. Je me rendais compte alors, qu'elle cherchait tout simplement à m'analyser. Elle souhaitait ni plus ni moins prendre l'exacte mesure de la chose, se rendre compte de tout ce qui avait pu se passer pour en arriver là. Je soutenais son regard, je m'efforçais d'avoir l'air un minimum avenant, ce qui ne me demanda pas le moindre effort finalement. Notre étreinte semblait avoir raison de la conscience de ma fille, qui s'empressa d'accepter implicitement sa nature ; nul cri, nul déni. Elle acceptait ce qu'elle était, et un sourire carnassier aurait pu orner mon visage si je ne l'avais pas retenu à temps. Je la laissais ensuite s'approcher des ruines du St Edward's Hotel, ce pathétique lieu de résidence de l'Eglise Humains Contre Vampires. Le vent qui se leva m'apporta un autre présage ; je sentais déjà que le Vatican n'allait pas manquer de me renvoyer de nouveau ses traqueurs zélotes, dans le but de me renvoyer dans ma dimension infernale. Impossible pour moi de m'y résigner ; cette incarnation ci serait la bonne, je le sentais partout autour de moi. Bientôt, je plongerais cet univers dans les ténèbres, et je me gargariserais des milliards d'âmes qu'il renfermait. Bientôt, mais pas encore. Maryana n'était qu'un des nombreux outils que je souhaitais utiliser durant mon ascension . D'autres allaient nous rejoindre. Ce serait notre première tâche. Retrouver ceux qui sont nés du soufre. Ma fille se retourna finalement dans ma direction.


    Elle me demanda comment nous nous y prendrions, et elle eut la double révélation de savoir qu'elle n'était pas seule. Maryana me détailla le lien qui nous reliait, et aussi son incapacité relationnelle. Je souris, compatissant, et vint poser ma main sur son épaule.



    | Tu n'es pas forte dans les relations avec les autres parce que tu n'es pas comme eux. Tu es un prédateur. As tu déjà vu un loup s'acoquiner avec un agneau ? Non, il le traque, le dévore, se sustente de sa carcasse. Je t'apprendrais à faire pareil, le moment venu. A te nourrir de l'âme des êtres vivants, à te gorger de leur pouvoir, et tes pouvoirs seront décuplés. Tu baigneras dans un océan de sang, et tu seras plus grisée que tu ne l'as jamais été. Et tu seras parmi les tiens. Tu es comme eux, ils sont comme toi. Nés d'entrailles humaines et de la volonté d'une puissance supérieure, d'une puissance du chaos. Tu les reconnaîtras, tu sentiras leur pouvoir. J'en sens quelques uns, non loin d'ici. Nous allons les trouver et les rallier à nous avant qu'ils ne perdent le contrôle de leur puissance. Et tu dois aussi savoir que je ne suis pas seul. Aussi sûrement que tu serais capable de liquider des dizaines d'humains alentours sans effort, tu peux être certaine que d'autres démons véritables tels que moi arpentent le monde en ce moment même. Ils provoquent des guerres, des épidémies, ils se reproduisent. Le monde est comme un fruit mûr, et chacun le veut pour lui seul. Si tu m'aides, et si les autres nous aident, alors nous le partagerons. Mais tu dois être prudente ; beaucoup ont des pouvoirs extrêmement développés et n'aiment pas trop la compétition... Comment te sens tu, toi mon enfant, maintenant que je t'ai ouvert les yeux sur ce monde? |
Anders Ward

Journal Intime
Spécialisation:
Points de vie :
Coups du Destin: 0
Anders Ward "Caïm"
Je n'ai pas encore de Rang, mais ça arrive !
Messages : 87
Membre du mois : 105
Je crédite ! : (c)holy fool(c) Créateur de votre signature
Localisation : Dans les Limbes
Caractère : persifleur - menteur - manipulateur
Humeur : Excellente
Je n'ai pas encore de Rang, mais ça arrive !
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Deamons [Livre 1 - Terminé]   Deamons [Livre 1 - Terminé] EmptyVen 24 Fév - 11:24

Il était éreintant de passer sans cesse d’un état à un autre. De sentir le pouvoir l’habiter et la quitter de façon aussi soudaine que surprenante. Ainsi coup sur coup Maryana possédait une confiance en elle démesurée, un foie certaine en ses actes, son avenir, sa puissance. Elle se sentait capable de vider des océans de leurs eaux, d’inonder un immeuble par la moindre petite pensée. De vider de leur sang une foule entière, de s’en réjouir et s’en repaître. Puis, dans les secondes suivantes redevenir cette femme qui agit discrètement, honteusement, qui se cacherait pour éviter une confrontation avec la réalité. Alors oui, elle venait de choisir. Confiante, sûre d’elle. Mais voilà qu’elle craignait à nouveau. De tout et de rien à la fois. Son énergie allait et venait imitant l’allure des dents d’une scie. Et là, en cet instant précis, elle était comme vidée. Etait ce encore et toujours ce lieu si particulier ? Ou alors simplement l’idée de devoir s’imposer à d’autres semblables ?

Dire que la semi démone était feignante aurait été un immense mensonge. Jamais elle n’avait rechigné devant un obstacle ou un travail à accomplir. Au contraire elle s’y appliquait avec une méticulosité inhumaine. Lorsqu’elle s’attelait à une tâche, elle avait le besoin qu’elle soit effectuée à la perfection. C’est avec cette application qu’elle avait exécuté chacun des humains de sa liste. C’est avec cette détermination et cette volonté ci qu’elle avait fait un massacre à Edimbourg. C’était probablement pour cette raison qu’elle se sentait amèrement coupable d’avoir failli devant la meute de loups/humains. Et encore pourquoi elle ressentait cette retenue dans l’idée de devoir rechercher les autres.
Les paroles aux premiers abords réconfortantes de son géniteur ne parvinrent pas à la calmer parfaitement. Quand bien même elles étaient pleines de sens et parfaitement logique. Ce n’était pas tant de les rencontrer qui la gênait, mais plutôt de s’imposer comme l’une des dominantes. Il lui paraissait évident que dans l’idée que son père se faisait, elle se tiendrait à ses cotés et non au milieu de la foule. Mais comment ? Comment être certaine de ne pas se tromper une nouvelle fois, de réussir à les rallier et de les soumettre avec subtilité ? Avec sa froide minutie, Maryana était loin de pouvoir tirer les ficelles avec douceur. Le fait de découvrir qu’ils ne seraient pas les seuls à se constituer un entourage ne faisait que rendre les choses plus stressantes.

Fermant les yeux un quelques secondes à peine, la semi démone tenta de rassembler ses idées, de savoir ce qu’elle pouvait dire ou non. Il était hors de question qu’elle avoue à quel point elle était dubitative quand à ses capacités. Lui revint en mémoire, d’autres indications données. La possibilité de gagner en puissance, de se nourrir des pauvres âmes de ces êtres immondes arpentant la planète. Pour elle, il s’agissait là de sa solution, du moyen d’aider au mieux son paternel et de servir au maximum leur dessein. Car une fois qu’elle serait gorgée de pouvoir, rien ne pourrait les arrêter et il serait certain qu’ils parviendraient à détruire la populace grouillante. Toucher leur sang de leurs doigts. Ses phalanges se resserrèrent, imaginant d’ores et déjà ce à quoi pourrait ressembler le résultat. Ce « bain de sang » comme il l’avait nommé.

- Je ne vais pas tenter vainement de vous cacher que cela fait énormément de découvertes en un coup et qu’il me faudra quelques jours pour m’habituer au véritable aspect de ce monde. Que le travail qui nous attend me sera fastidieux et que j’ai encore quelques doutes concernant mes propres capacités. Mais il faut également que vous sachiez que je vous suivrai et vous soutiendrai dans toute la mesure de mes moyens.

Maryana se stoppa quelques instants, ne sachant comment amener la suite de sa pensée sans que cela n’apparaisse comme un caprice d’une enfant à son père. Ce qu’elle était pourtant. Une jeune enfant qui commençait à peine à comprendre la réelle portée de ses gestes. Ce qu’il était. L’homme qui lui avait donné la possibilité d’effectuer ces mêmes gestes. Ce que c’était. Une volonté d’avancer plus vite. Un cri réclamant des jouets qui lui étaient encore interdits. Mais ils en avaient besoin et avec sa capacité d’assimilation, en son esprit, cela restait envisageable. La semi démone essayait de se convaincre qu’il s’agissait là d’un choix purement rationnel et qu’elle n’était pas simplement animée par sa nature profonde, par sa soif de vengeance et son désir de voir couler du sang.

- J’ose espérer que vous ne me trouverez pas trop hâtive, mais je souhaiterais découvrir comment se « nourrir des âmes ». Vous avez éveillé mon intérêt et je reste persuadée que cela nous avantagerait énormément face à vos semblables.

Sans en avoir réellement conscience, Maryana fit un pas en avant vers son père. Admirative elle l’était encore, subjuguée par son aura également. Elle était attirée comme un métal par un aimant. Par une force qui lui était bien supérieure. Sans oser pour autant se rapprocher d’avantage, elle baissa la tête. Presque implorante.

- Je ne le demande pas en tant que fille, mais en tant que collaboratrice.

Anonymous
Invité
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Deamons [Livre 1 - Terminé]   Deamons [Livre 1 - Terminé] EmptyMer 29 Fév - 19:16

    Il était temps désormais, d'en savoir plus sur ce qu'il s'était passé dans la tête de ma fille. Etre un démon avait ses avantages, je n'en disconvenais pas. Seulement, il me semblait clair que mon aptitude à sentir les changements dans la psyché des personnes qui m'entouraient n'était pas suffisante dans le cas présent. Je lui avais tout révélé, je lui avais tout dit. Enfin, à gros traits bien sûr puisque je n'avais pas pris le temps de développer correctement l'immensité de l'histoire que j'avais à aborder avec elle, mais il me semblait clair que je pouvais tout à fait me montrer plus explicite plus tard, une fois que j'en saurais plus sur son ressenti. J'étais parvenu à l'amener au bord du basculement. Lui restait encore à accepter pleinement et totalement son univers, celui que je venais directement de lui imposer, dans son esprit. Sans autre opportunité que celle que j'avais à lui donner. Elle était mienne, plus que personne avant elle ne l'avait été. La manipulation de son esprit et des lambeaux de son âme moitié humaine, s'était finalement avérée facile. L'existence parmi cette société qui n'était pas la sienne avait consumé littéralement celle que j'avais engendré. De fait, elle avait déjà commencé à renoncer au peu d'humanité qui lui restait bien avant que je n'arrive de nouveau sur ce monde pour le fouler de mes pas. Je devais faire en sorte que les choses fonctionnent comme elles étaient supposées le faire, désormais. Je voulais limiter un maximum tout risque d'erreur, d'approximation. Je ne laissais Maryana s'impliquer qu'en cas de certitude absolue ou presque absolue. Je ne voulais en aucun cas risquer de la perdre, pis encore, de la perdre au détriment d'un autre démon dont les ambitions seraient plus manifestes encore que les miennes. Je prenais donc garde. Je ne me départissais pas pour autant de mon attitude des plus sereines ; il me semblait clair, logique même, que je faisais ce qu'il fallait pour que les choses fonctionnent comme elles le devraient. Les évènements allaient pouvoir suivre leur cours, dressant l'inéluctable fin de l'humanité. Je sentis en Maryana une subtile altération, une acceptation muette. Alors, je sus que la partie était gagnée, et je ne pus réprimer un sourire franc, mais malsain. J'étais parvenu à mes fins, et ce n'était jamais pour me déplaire.


    Bien sûr, elle temporisais, mais je ressentais son ambition, sa soif d'apprendre, d'être parfaite. Elle était à moi, parce que l'idée même de causer des tords aux humains ne l'effrayait plus. Elle était passée au dessus de ça. Brave rejeton de mes ébats forcés avec sa mère... Quelques jours ? J'étais disposé à les lui accorder. Qu'étaient quelques jours, devant l'immensité du temps, de l'univers, des multiples dimensions que nous serions peut être amenés à visiter ensemble ? Le futur, le présent, le passé, tout cela n'avait aucune importance pour une entité, pour un rejeton de la dimension infernale de cet univers. Elle continuait de me vouvoyer, et je tiquais. Finis la politesse feinte, finis les perspectives de ce genre. Il fallait désormais se placer sous le signe de l'animalité humaine, le rejet de toute règle, y compris de celles de langage. Plus tard, nous en viendrons à converser tous deux dans toutes les langues, alternant à toute vitesse et à chaque mot le dialecte utilisé. Plus tard même, nous partagerons plus qu'un lien de parenté supposé. Je devais l'affranchir de tous les obstacles de son ancienne vie ; mœurs, morale, politesse, étiquette, position sociale, habitus et compagnie... Elle allait devoir recommencer de zéro. Ne plus avoir aucune limite. Ce genre de chose, j'étais en mesure de lui apprendre. Je partais d'un petit rire.



    | Tu parles à un rejeton du Chaos, tout comme toi. Tu apprendras que nous ne sommes rien, et que les humains sont moins encore, comme toute autre espèce vivante, changeuse de forme ou mort vivante. Nous sommes tellement plus qu'eux... Oublies tout ce que tu sais du monde social qui t'as vu naître. Laisses toi aller à tes plus profondes pulsions, et à ce désir insatiable de démolir ce monde en usant de ta puissance. Plus rien ne te retient dans cet univers ci, et bientôt tu t'affranchiras totalement des chaînes qui te brimaient jusqu'à maintenant. |


    Je partais de plus belle dans mon hilarité alors qu'elle me demanda de lui apprendre comment se nourrir des âmes. Elle le savait déjà. C'était dans son patrimoine génétique. Plus encore, ça marquait son être tout entier. Se repaître des autres. Et elle commençait à apprendre, quand elle précisa qu'elle ne demandait pas en tant que fille mais que collaboratrice, bien que le terme ne soit encore trop connoté humain. Cela viendrait, j'en étais persuadé. Elle ferait les choses correctement. Avec Maryana, il y avait la possibilité unique d'aller plus loin dans mes plans, plus loin que jamais auparavant. Je me devais de saisir cette chance unique.


    | Tu es une gourmande, dis moi. Déjà vouloir te faire éclater la panse ? Cela viendra bien assez tôt. La théorie est compliquée. L'âme humaine, c'est ce qui les rend comme ce qu'ils sont. La mémoire, surtout, mais aussi leur esprit dans sa globalité. Rien d'aussi étrange à tes yeux que de dévorer un cerveau, n'est ce pas ? Tu n'en auras pas besoin. En utilisant ton pouvoir, en tuant ces gens, tu parviendras à capter leur étincelle lorsque tu leur retireras. Et cette étincelle s'ajoutera à ta flamme propre. Plus tu en dévoreras, et plus tu seras forte. Je ne saurais dire moi même, combien j'en ai avalé au fil des âges. Certaines plus exquises que d'autres. Une infime quantité, écoeurantes, pleines de bonté, de gentillesse, totalement dénuées de vices. Comme les simples d'esprits, le plus souvent. |
Anders Ward

Journal Intime
Spécialisation:
Points de vie :
Coups du Destin: 0
Anders Ward "Caïm"
Je n'ai pas encore de Rang, mais ça arrive !
Messages : 87
Membre du mois : 105
Je crédite ! : (c)holy fool(c) Créateur de votre signature
Localisation : Dans les Limbes
Caractère : persifleur - menteur - manipulateur
Humeur : Excellente
Je n'ai pas encore de Rang, mais ça arrive !
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Deamons [Livre 1 - Terminé]   Deamons [Livre 1 - Terminé] EmptyMar 13 Mar - 23:44

Dans sa poitrine, son cœur battait à une vitesse inimaginable. Fait qui mettait la semi démone sur les nerfs. Parce que d’une cela montrait à quel point elle était encore attachée à son coté humain, de deux parce que cela la rendait encore plus anxieuse. Pourtant elle ne pouvait s’empêcher d’être dans cet état d’attente. A son sens, elle venait de faire une demande un peu trop osée. Elle n’avait pas encore prouvé qu’elle était en droit d’obtenir le savoir qu’elle espérait. Bien au contraire. Elle n’aurait pu s’y prendre mieux pour défier la confiance que Nathanaël plaçait elle. Nathanaël…. Il s’agissait là de son nom d’emprunt. Elle le savait pertinemment et pourtant elle lui avait désormais collé cette étiquette sur le front. Elle avait besoin de ce repère, de cette identité pour s’adresser à lui. Et pourtant cela était obsolète.
A quoi bon vouloir situer quelqu’un qui n’était pas ? Maryana avait conscience qu’elle s’accrochait toutes griffes dehors au monde qu’elle pensait connaître. La peur de plonger dans l’inconnu probablement. La peur de mal arriver, la peur de souffrir. La peur tout simplement.
Elle avait comme l’impression de se trouver au bord d’un gouffre. Une voix lui indiquait qu’elle ne risquait rien, absolument rien. Que quelque chose la réceptionnerait en bas. Une fois le saut effectué. Elle avait beau accorder toute sa confiance en cette personne, sans vision réelle de ce que serait l’arrivée, elle était tétanisée. Ses mains s’accrochaient désespérément au bord. Un réflexe qui venait du fond de ses tripes, un réflexe qu’elle ne contrôlait pas.

Mais au fond… qu’avait-elle à craindre ? A perdre ? Plus d’une fois elle avait été au bout du rouleau, plus d’une fois elle avait songé à tout arrêter. Elle avait même essayé à quelques reprises. Pourquoi n’était-elle pas allée au bout ? A cause de sa fille. Qu’elle fût vivante ou morte. Morte, enterrée. Il fallait qu’elle se fasse une raison. Plus rien ne la rattachait à cette Terre, à son humanité. Nathanaël lui-même avait tenté de lui faire comprendre. Elle devait cesser de jouer à la femme faible, rendue chétive à cause de son passé. Ce n’était pas ce qu’elle était. Une telle personne aurait-elle commise une série de meurtres parfaits ? Aurait-elle tentée de tromper un agent ? Aurait-elle quitté son lieu de vie sans emmener un objet personnelle ? Si ce n’était le strict nécessaire et cette arme qu’elle portait à tout instant sur elle. Non à moins qu’elle eût crains chacun de ses actes. Qu’elle eût cherché à les cacher. Mais ce n’était pas son cas. Elle, avait embrassé ces instants. Elle les aurait même revendiqué un orgueil inhumain. Voilà qui elle était réellement. Alors que son père riait, un frisson la parcourut. Frisson partagé entre la peur et l’excitation. Elle en avait eu conscience avant de le rejoindre, cette soirée était un point central dans sa vie. Une intersection compliquée mais nécessaire.
Devant elle se dressaient deux routes. Réellement proches mais pourtant très différentes. Quelle que soit la voie qu’elle finirait par choisir, elle se tâcherait de sang, de cris, de cadavres et de viscères. L’une était simplement plus familière que l’autre. Parce qu’elle était régulière, procurait toujours les même choses. Parce qu’elle en avait peut-être fait le tour. Alors que la seconde était obscure, ponctuée d’imprévus. Nouvelle en somme. Et lorsque Maryana entendit son père évoquer tout ce que cela impliquait, une seconde partie d’elle se manifesta. Lui implorant d’accepter et de foncer.
La semi démone s’imagina, les mains sanguinolentes rire aux éclats devant son œuvre. Devant ce qu’elle imaginait être un retour aux sources. Purifier la planète grâce à ses actions. Punir le moindre élément qui venait ternir l’univers utopique qu’elle avait crée. L’obéissance de la foule, son respect. Leur soumission. Sa victoire. Une récompense. Une revanche sur la vie.
Elle revint à la réalité. Sa main était secouée de spasmes. Comme si elle exigeait quelque chose de particulier. De la chair tendre à percer. Le contact du sang dégoulinant et teintant l’avant bras entier. La chaleur du corps qui s’affaiblissaient, la fraîcheur de la nuit. Bien sûr tout cela lui paraissait dorénavant évident. Elle ‘n’avait qu’un moyen pour se décider. Vivre son véritable premier meurtre. Sa véritable première victime. Pas l’un de ces meurtres raisonnables, prémédités. Ni ces « homicides » commis sous le coup d’une émotion forte. Non. Celui que l’on faisait pour soi. Par envie. Qui servirait à calmer les pulsions naturelles. Qui soulagerait. Oui, ainsi elle saurait quelle route elle devait suivre. Celle qui lui apporterait le plus bien être. Son regard se posa sur son paternel. Pris d’une hilarité. Etait ce également quelque chose que l’on finissait par acquérir ? Cet enjouement au souvenir des faits passés ? Elle le découvrirait. Peut-être. Lorsque sa voix s’éleva, toute nature humaine l’avait quittée.

- Aussi alléchant que puisse paraître ce programme j’aimerais toutefois faire quelque chose d’autre avant de me lancer dans la folle aventure. Probablement quelque chose qui jouera le meilleur des arguments. Qui finira par me décider. Je veux vider un homme de sang. Le regarder crever. Avec cette nouvelle vision, je saurais. Serons-nous deux dans la partie ?

Sa main se tendit devant elle, machinalement. Quoi qu’il décide il faudrait qu’elle vive cette expérience. Parce qu’enfin elle pourrait élire sa voie. La bifurcation qui pouvait la conduire vers un avenir rougi par l’hémoglobine.

Anonymous
Invité
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Deamons [Livre 1 - Terminé]   Deamons [Livre 1 - Terminé] EmptyLun 19 Mar - 14:05

    Oui, quelque chose avait changé dans la vie, dans la psyché de Maryana. Je sentais l'influence de son âme faiblir, comme si elle avait moins d'emprise sur son corps tout entier. N'y voyez pas pour autant la moindre réflexion spirituelle. L'âme réside dans la mémoire, dans la perception de l'existence et du monde qui nous entoure. Dieu ne l'avait pas créée ; du moins je n'en avais jamais eu vent. Si la divinité existait, oui, c'était un fait que je ne pouvais nier. Des instances supérieures qui jetaient leurs sbires pour le fragile équilibre de ce monde ; certaines puissances désireuses de tirer leur profit et leur gloire d'un monde en paix, d'autres comme celles que je servais qui ne voulaient rien d'autre que se nourrir du chaos ambiant... Le chaos pouvait revêtir tellement d'aspects différents que j'en étais vraiment à me dire que chaque souffle que je poussais (sans en avoir pour autant le moindre besoin), était un véritable hymne à la gloire de mes puissants seigneurs. Je savais qu'en détruisant des existences, je deviendrais leur égal à plus ou moins brève échéance. Prendre aux humains leurs existences mais mieux encore leurs espoirs et leurs aspirations, c'était vraiment quelque chose de grisant. Un phénomène hors du commun, que les rares témoins pourraient dépeindre comme profondément orgiaque et malsain. Cela dit, ces rares témoins composaient souvent le cortège funèbre de ces véritables festins de pensées humaines, que j'aimais parfois ingurgiter par dizaines, par centaines, et même par milliers. L'espèce humaine était tellement amusante... S'en était même parfois pitoyable. Il y avait tellement d'opportunités que l'histoire pouvait nous procurer que nous n'avions que l'embarras du choix quand nous décidions de prendre corps dans la réalité, et d'altérer le cours de l'histoire à notre bénéfice. Je me souvenais encore avec une certaine nostalgie tout ce qu'il y a de plus cynique, quand j'évoquais les temps anciens où l'homme se massacrait dans l'indifférence la plus totale et dans l'ignorance de toute civilisation. Les récentes guerres, des massacres à échelle gigantesque, avaient aussi été le vivier de mes plus belles trouvailles en matière d'exploitation de l'humanité à des fins tout ce qu'il y a plus barbares. Mais qui disait barbare pour un démon, disait aussi « banquer », « succulent », « miam ».


    J'étais donc curieux de voir ce que ce changement de perception allait impliquer dans le comportement de ma fille spirituelle. J'avais depuis un moment maintenant discerné son potentiel, mais il me semblait important de le voir à l'oeuvre. Et contrairement à la boucherie aveugle d'Edimbourg, je tenais vraiment à la voir devenir plus rigoureuse dans la façon d'utiliser son pouvoir. Un véritable démon du chaos répand la désolation sur son passage, certes, mais cela ne suffit pas. Faites n'importe quoi de vos pouvoirs et ceux ci réclameront un jour ou l'autre leur tribut, sans compter que massacrer aveuglément finissait forcément par éveiller l'attention des humains. Et peu importait votre puissance, mais si vous étiez capable de massacrer un milliard d'hommes en les combattant individuellement, ce même milliard en mettant ses ressources en commun, risquait fort de vous renvoyer dans la dimension infernale d'où vous veniez. Il fallait avoir du doigté, en quelque sorte. Et se montrer encore plus sadique, plus mauvais, plus malsain et plus imprévisible, que le bourreau de bas étage lâché parfois sur le monde par les divinités du chaos. Je ne me concevais pas comme ces trouble fête, incapables de faire quoi que ce soit d'autre que tuer, violer et torturer. Non, il fallait faire attention. Concevoir des plans, corrompre les humains, les manipuler, les retourner les uns contre les autres, et profiter du carnage... Voilà qui me plaisait. Et ma fille retint mon attention quand elle parla de la perspective d'un meurtre. Je lui souris.



    | Allons y. Mais pas ici. Ici, il y a des caméras. Il va falloir trouver une ruelle... |


    Six ou sept longues minutes à trouver l'endroit idéal. Une courte venelle, mal éclairée... Pas de caméras. Et un homme besognant une femme, tous deux grognant comme des bêtes. Je souris. Cela fera l'affaire. D'un regard, je brisais les genoux des humains, les empêchant de bouger. Leurs corps tombèrent dans un grand cri, juste avant que je ne leur colle les lèvres. Un pouvoir total sur la matière... vous voyez le topo. Ils ne pouvaient ni s'enfuir ni crier.


    | Cela fera t'il l'affaire, ou tu préfères les entendre crier? |
Anders Ward

Journal Intime
Spécialisation:
Points de vie :
Coups du Destin: 0
Anders Ward "Caïm"
Je n'ai pas encore de Rang, mais ça arrive !
Messages : 87
Membre du mois : 105
Je crédite ! : (c)holy fool(c) Créateur de votre signature
Localisation : Dans les Limbes
Caractère : persifleur - menteur - manipulateur
Humeur : Excellente
Je n'ai pas encore de Rang, mais ça arrive !
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Deamons [Livre 1 - Terminé]   Deamons [Livre 1 - Terminé] EmptyLun 26 Mar - 23:06

Enfin elle sentait le pouvoir l’envahir. Un sourire malsain naquit sur ses lèvres alors qu’elle attendait la réponse de son interlocuteur. Tout son corps la priait de se hâter, de se dépêcher de combler le désir qui l’assaillait. Pour la première fois, alors qu’elle songeait à torturer ou tuer, elle ne chercha pas à deviner où se trouvait son arme. Ces deux crocs montés en poing américain afin qu’elle ne maquille ses actes. Non, elle voulait ressentir, vivre cet instant unique. Tout objet serait superflu. Elle assouvirait son besoin sans instrument. Simplement grâce à sa volonté. Grâce à elle et elle seule. Son corps et son esprit vibreraient en crescendo alors qu’elle observerait sa victime perdre petit à petit la vie. Insecte insignifiant qu’elle serait probablement.
Qui, pourquoi, cela passait désormais au second plan. Le monde pullulait d’assez de parasites pour qu’elle n’ait pas à se poser d’avantage la question. Qui qu’il soit il mériterait entièrement ce qu’elle lui réservait. C’était une certitude. En plus de cela, il lui serait utile. Peut-être un peu trop d’honneur pour la pourriture qu’il était certainement. Sa jambe se mit, à tapoter discrètement le sol. Preuve implacable de son impatience et de son incapacité à contenir ce qui commençait à bouillir en elle. Sa soif de sang, sa soif de souffrances, sa soif de terreur. Ce n’était absolument pas orthodoxe que de sentir ce genre de pulsions. Cela aurait même dû la dégouter. Mais il n’en était rien. Loin de là. Savoir que sa misérable condition d’humaine pourrait la priver de ce genre de désirs profonds et violents ne lui donnait qu’envie de s’en débarrasser. Et là, elle ne faisait que fantasmer ses actes futurs. Ses doigts se recroquevillèrent et son bras regagna sa place initiale serré contre sa poitrine. La simple vue du sourire de Nathanaël suffit à comprendre qu’il serait de la partie. Tant mieux. L’idée que l’on puisse observer son acte ne fit que la rendre plus alléchante, plus excitante. Elle lui rendit son rictus lorsqu’il confirma ses pensées. Sans ajouter un mot, elle se laissa guider jusqu’à un autre endroit. Pénétrant plus profondément dans les ruelles d’Edimbourg.

Tout en avançant, elle se mit à appréhender les choses différemment. Elle ressentit plus qu’elle ne vit ce qui l’entourait. Sa puissance démoniaque. Quoi d’autres ? Sous ses pieds, elle avait la sensation de sentir les égouts vibrer. Aux alentours elle sentait l’eau compressée contenue dans les bouches d’incendies. Dans le ciel, elle devina le liquide condensé qui réclamait à sortir. C’était extraordinaire de se sentir aussi puissante, aussi supérieure. Elle n’avait qu’à claquer des doigts et tout exploserait. Des milliers de gouttes d’eau balayant la ville entière. Si le silence n’était pas de rigueur, elle aurait bien lâché un rire sinistre. Correspondant tout à fait aux allures de la soirée. Correspondant tout à fait à ce qu’elle était. Correspond encore parfaitement à la scène qui se déroulait devant leurs yeux. Admirative, elle observa son mentor briser les membres inférieurs des deux êtres répugnants qu’il avait élus pour cible. Leur imposer le silence. Elle s’avança d’un pas, réfléchissant à la meilleure manière de les humilier et de les faire régurgiter leurs boyaux. Rapidement pour qu’ils restent discrets mais assez lent pour qu’elle en savoure les moindres minutes. Elle se tourna vers son accompagnateur et futur spectateur et parla à voix modérément basse.

- J’ai pris l’habitude de travailler en silence et c’est encore plus amusant de les regarder s’exprimer avec leurs regards affolés et implorant.

Déjà dans sa tête elle envisageait milles et unes tortures à leurs infligés. Elle s’approcha de la femme. Saisi ses cheveux par la main et la traina devant celui qui l’a forniquait quelques secondes plus tôt. Sa joue presque collée à la sienne, elle sentait le souffle saccadé qui s’échappait de ses narines. Elle se mit à ricaner devant la peur des deux humains. Qu’il était drôle de les voir se trémousser pour s’échapper. De lire la douleur dans leurs regards. Pauvres bêtes. Il aurait été clément de les achever sur le moment même. Il aurait été…. Sans quitter l’homme des yeux, elle expira afin de lâcher le contrôle sur son don. Lentement, elle fit couler du sang des cloisons nasales de la femme. Puis des oreilles. Des yeux. Du vagin. Il ferma les yeux. Elle s’arrêta. Ne se reprenant que lorsqu’il les ouvrit à nouveau. Peu de temps. Elle lâcha sa prise et s’approcha de lui. Susurrant dans son oreille. Au même instinct elle laissa sa main à nouveau libre se promener sur son corps.

- Je sais que tu aimes ca. La regarder souffrir. Oh oui, ca t’excite. A moins que ce ne soit moi ? Qu’est ce que je peux donner dans une partie de jambe en l’air… Tu mourrais d’envie de le savoir. Baiser devant le corps sanguinolent de l’autre. Ne secoue pas la tête, je sais que c’est vrai. Regarde-la. Nue, offerte. Il pourrait s’en passer des choses salaces. Mais tu connais parfaitement ca non, bête sauvage que tu es.

Sa main descendit et s’arrêta devant l’entrejambe de sa victime. Elle n’y toucha cependant pas. Une fois de plus son don se manifesta, réduisant l’homme à une virilité moindre. Elle essuya ses doigts sur son visage, lui promit que ce n’était rien comparé à ce qui l’attendait. C’est alors qu’elle se retourna et regarda celui qui l’avait amenée ici. Oui, s’il voulait participer pourquoi pas. Son choix s’était rapidement fait, elle savait désormais quelle route suivre.

- Si je fais quoi que ce soit de mal, n’hésites pas à me reprendre, ou mieux, à me montrer.
Anonymous
Invité
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Deamons [Livre 1 - Terminé]   Deamons [Livre 1 - Terminé] EmptyVen 30 Mar - 14:26

    Le basculement était sans cesse plus profond, plus sévère, plus irrémédiable. Je savais que rien n'était jamais bouleversé à cent pour cent, mais je savais aussi que plus on s'enfonçait dans les ténèbres et plus il devenait compliqué d'en sortir un jour. Je devais mettre les probabilités de mon côté, même si je savais, en tant qu'agent du chaos, que les probabilités pouvaient ne rien vouloir dire et se montrer totalement dénuée de sens. Les probabilités pouvaient frapper tous les individus d'un groupe, des « malchanceux », ou aucun, les « chanceux ». Je savais que devant la roue du destin, il n'y avait aucune forme de protection. Pas de chance, pas d'armure du destin ou quoi que ce soit dans le genre. J'avais pu rencontrer des individus missionnés par des divinités multiples, par le passé, mais l'influence spirituelle n'avait jamais été aussi faible, aussi corrompue, sur ce monde. Et je parlais par expérience. Avait elle déjà été pure ? Jamais à cent pour cent. Qui croyait en quoi ? Ceux qui avaient peur surtout, ou ceux qui attendaient quelque chose, ceux encore, qui étaient en quête de justification sur ce qui pouvait leur tomber dessus au cours de leur existence, ou encore sur leurs propres actions. Et la direction des cultes avait presque systématiquement été récupérée pour des motifs politiques, voire même marchands. L'humanité était si faible qu'elle ne se donnait absolument pas les moyens de se défendre, que ce soit physiquement, ou spirituellement. Ils étaient faibles... Pourtant, l'histoire avait démontré que la dimension spirituelle de l'être humain le protégeait contre les individus tels que moi. Objets religieux, sacralisés, foi profonde et vertueuse, il s'agissait là des meilleurs moyens de nous nuire, tout simplement. J'avais été renvoyé à chaque fois dans ma dimension infernale par le biais de ce genre d'attaques psychiques, qui occasionnaient toujours de façon systématique de profondes souffrances dans mon « âme » cruelle et pervertie. Les humains n'avaient pas envie de se défendre, l'immense majorité d'entre eux se laisserait corrompre tout ce qu'il y a de plus volontiers... Je n'avais absolument aucun doute là dessus, ce qui impliquait qu'à la fin des fins, le monde tout entier échoirait à nous autres, démons. Perspective engageante que je m'efforçais d'atteindre par tous les moyens depuis déjà beaucoup de siècles.


    Les humains... Des créatures si faibles, incapables de se servir de leurs ressources... Ils restaient pour beaucoup d'entre eux profondément incapables de se défendre face à l'agression de quelqu'un d'aussi puissant que moi, alors tenir tête à deux rejetons de l'enfer, avec Maryana à mes côtés ? Improbable, sinon même incompréhensible. Je me faisais fort de rejeter en bloc tout ce qui se passerait de bien malvenu ; cela n'arriverait pas. Je sentais le sadisme croître dans le cœur noir et corrompu de ma fille ; elle était prête à avancer, prête à faire en sorte de progresser dans l'existence qui était sensée être la sienne. Je pensais aussi qu'il était l'heure, comme si nous venions tout juste de nous rendre à notre rendez vous avec le destin. Aujourd'hui, Maryana ferait quelque chose de foncièrement maléfique, car sans aucun dessein. La violence gratuite, purement et simplement. Impossible de s'y tromper, il s'agissait là des plus mauvaises actions qui soient en ce monde, et aussi les plus malsaines. J'étais capable de sentir la source de puissance de ces deux humains, briser leur âme serait quelque chose de profondément agréable. Elle avait saisi, alors qu'elle me parlait de son ressenti quant au spectacle qui lui était donné. Mon sourire se fit volontairement mauvais, malsain.



    | Moi, je préfère qu'ils pleurent, qu'ils crient, qu'ils se débattent, mais ce n'est ni l'heure ni l'endroit pour mes petits amusements. C'est l'heure et l'endroit pour les tiens, ma fille. |


    Elle laissa libre cours à son inspiration malsaine et perverse. Elle était un démon, elle acceptait sa nature. Bientôt, les mortels de la région apprendraient à nous craindre. Elle vida de son sang l'une de nos victimes, l'abandonnant ensuite à son sort alors que son liquide carmin s'était écoulé de partout. Elle avait pris un malin plaisir à son exsanguination forcée, mais sans donner pour autant dans les fioritures. Elle se mit aussi à torturer l'autre, et à s'en prendre à lui psychiquement parlant. Le détruire mentalement. Je me tournais vers l'humaine, décidé à ce qu'elle se concentre sur un sujet unique. D'un regard, la jeune femme ne pouvant ni s'enfuir ni implorer ma pitié, mourut. Son cou brisé laissa une ecchymose violacée, alors que j'avais pu manipuler son corps comme des cartes entre les mains d'un prestigidateur.


    | Un jouet à la fois, ou tous d'un coup. Notre situation ne nous permet pas de lambiner. Pas pour le moment, en tous cas. Et surtout pas ici, pas en pleine rue. Repais toi de son âme, quand elle quittera son corps. Rien de particulier, ta nature démoniaque attirera son âme à toi. Saches que tuer n'est pas toujours nécessaire... Faire perdre la mémoire ou toucher à l'esprit suffit, parfois. |
Anders Ward

Journal Intime
Spécialisation:
Points de vie :
Coups du Destin: 0
Anders Ward "Caïm"
Je n'ai pas encore de Rang, mais ça arrive !
Messages : 87
Membre du mois : 105
Je crédite ! : (c)holy fool(c) Créateur de votre signature
Localisation : Dans les Limbes
Caractère : persifleur - menteur - manipulateur
Humeur : Excellente
Je n'ai pas encore de Rang, mais ça arrive !
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Deamons [Livre 1 - Terminé]   Deamons [Livre 1 - Terminé] Empty

Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
 
Deamons [Livre 1 - Terminé]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» L'histoire du livre perché. [Livre III - Terminé]
» Hey, tu les as vu ? [Livre II - Terminé]
» All I see is all 〆 [Livre II - Terminé]
» We're in this together now [Livre III - Terminé]
» It never gets better anyway [Livre 1 - Terminé]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
†Priez pour nous † :: 
Bienvenue à Edimbourg
 :: Oldtown :: St Edward's Hotel
-
Sauter vers: