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Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé]
MessageSujet: Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé]   Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé] EmptyMar 29 Avr - 13:10

Du calme désormais, je n’en avais que l’apparence. Mon esprit, sans cesse, remuait dans un coin, me rappelant que ma situation était précaire. Je n’appréciais guère cet état de fait mais j’avais tout intérêt à m’en accommoder. Je pouvais m’entêter, croire que je maîtrisais la situation, ce temps là était révolu. La question se posait d’ailleurs, avais-je jamais maîtrisé la situation ? La réponse était claire. Non. L’accepter était encore autre chose et je n’y étais pas.
Ma solitude, quant à elle, je ne pouvais désormais plus m’y accrocher. Là encore, m’isoler aurait été la pire chose à faire. Je ne me montrais ni sociable, ni bavard mais il m’arrivait désormais de sortir très fréquemment de nuit, me noyer dans la masse. Je pouvais passer inaperçu mais la raison majeure pour laquelle je m’infligeais ça, c’était le bon sens. J’avais vécu en marge des humains trop longtemps, malgré le fait qu’il était mes voisins. Je rêvais toujours de leur tordre le cou, d’en faire mon repas quotidien, des les entendre hurler mais ce n’était plus une option. Au moindre écart, j’étais un homme mort.

Pour toutes ces raisons, et bien d’autres, j’avais pris l’habitude d’aller faire un tour à Damned Angel. Tape à l’œil, trop bruyant, très loin du calme que je recherchais depuis toujours. Je restais taciturne, fort peu aimable et pourtant, certains humains m’approchaient, parfois de trop près. Je pouvais bien montrer les crocs, il était hors de question que je fasse quoi que ce soit.
Force était de constaté que ce genre d’endroit me réussissait à peu près autant que mon ermitage. Cela dit, ça n’en restait pas moins bon pour mon cas. J’observais, j’apprenais, reproduire serait une toute autre affaire.
Dans le fond, ce cher général devait être soulagé d’entendre parler de ma bonne conduite qui n’en avait somme toute que l’apparence. Un dérapage avec une semi-démon ne devait pas entrer dans la catégorie « chose permise ». Quand bien même, cette femelle damnée avait aussi gravement remis en question ce que j’étais capable d’endurer sans broncher. Un constat qui me rendait grincheux, amer. Par mes instincts, j’étais facile à contrôler.

Ma bouteille de Tru Blood AB+ posée devant moi, avec une boîte de cigarette sur-remplie, j’observais en tentant d’isoler le bruit qu’ils osaient appeler musique. À mes oreilles, tout ça sonnait dissonant, strident, désagréable. Je ne saisissais toujours pas l’amour des humains pour les basses saturées.
Aussi, quand un homme pris place à ma table mais à une distance respectable, je ne réagis pas. Trop concentré sur mon isolement auditif et pas assez sur le reste... Depuis mon entretien avec la Reine, j’étais négligeant sur ma sécurité dans les lieux publics, persuadé que j’étais que lorsqu’elle l’aurait décidé, c’était chez moi qu’elle viendrait me cueillir et pas dans un trou tel que celui-ci, noir de monde.
Cigarette en bouche, Tru Blood en main, j’avais l’air d’un homme blasé. Je l’étais, c’est vrai mais j’étais malgré tout, très loin d’être résigné. Je vivais et c’était là, tout ce qui comptait pour l’instant. Il serait toujours temps de me préoccuper de ma sanction quand elle me tomberait dessus à bras raccourcis.
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MessageSujet: Re: Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé]   Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé] EmptyMar 29 Avr - 15:41

J'avais une garde à prendre à 1 h. Comme il n'était que 23 h, il me restait, grosso-modo, une heure trente à tuer. De plus en plus nerveux, je regardais autour de moi comme si la reine elle-même allait me tomber dessus. Après tout, Julien serait jugé après-demain, et j'avais été son bras droit tant de temps... Le fait qu'il m'ait viré, officieusement, quelques jours avant sa mis aux arrêts pouvait me sauver, mais je n'en était pas totalement persuadé. La neige, sous mes pas, crissait et je laissais mes empruntes bien visible dans ce quartier peu fréquenté à cette heure tardive. Il faisait froid, et non que j'en eu besoin, mais je m'étais vêtu chaudement, comme si j'étais humain. Pantalon et pull à col roulé noirs, rangers et blouson de cuir de même couleur, la seule chose qui ressortait de tout cela était la blancheur inquiétante de mon teint. Impeccablement rasé, les cheveux coupés courts, je m'étais fondu aux employés humains de mon nouvel employeur. Bref, j'avais l'air d'un agent de sécurité lambda, et c'était ce que je cherchais.

Un peu plus loin, sur une artère plus fréquentée, je croisais un groupe d'humains bruyant et excité, que je choisis d'éviter en changeant de chemin, traversant la rue, et faisant mine de faire les vitrines. J'en étais rendu là, moi, un vampire, un prince de la nuit !

* Tu parles ! *

Ces derniers jours avaient été chaotiques. La rencontre avec un Torben qui m'avait appris qui avait trahi le prince -mon boss !-, son meilleur ami -mon nouveau boss !-, après une tentative de meurtre sur ma personne par une bande d'humains rompus à l'art de la chasse au vampire qui avait bien failli me coûter la vie. Et puis l'aveu de Julien, oui, c'était bien lui qui avait donné William aux souverains. J'avais voulu le tuer, il m'avait épargné, et dégradé, avec une mission à réussir : connaître les sentiments éprouvés à l'égard de la reine par les vampires en général. J'avisais un bar d'où s'échappait bien trop de bruit et me dit que c'était encore là que je passerai le plus inaperçu... J'y entrais, suffoqué brutalement par l'ambiance, les odeurs qui se mêlaient, la musique qui lavaient le cerveau. Toutes mes pensées furent soufflées comme les bougies d'un gâteau d'anniversaire :

- Le pied !.... murmurais-je. Exactement ce que je cherchais.

Je me frayais un chemin vers le bar à travers une foule dense et moite, trop chaude à mon goût, avec toutes ces veines qui battaient autour de moi, j'allais péter un câble ! pourtant, je parvins à mon but, me fis une petite place entre deux consommateurs pour commander un True, O négatif, qui arriva en un clin d'oeil. Je réglais et m'enquis d'un lieu où le siroter en paix. Rien alentour... Tout le monde avait l'air si joyeux ici : qui aurait pu se douter du drame que vivait Julien. D'ailleurs, qui s'en souciais ici ? personne. Sauf moi. Je me demandais encore s'il m'avait "virer" en sentant le vent tourner, pour me protéger, ou si c'était une simple coïncidence. D'ailleurs, la même question me hantait concernant William Raybrandt, le prince déchu. Avec le recul, il me semblait que Julien avait vraiment voulu faire de moi un vampire de haut vol, mais en fait, tantôt je le parais de toutes les vertus, tantôt de tous les vices, sans parvenir à une image réelle du personnage.

Finalement, j'avisais un type solitaire à une table, avec des sièges libres autour. Poliment, je demandais :

- Je peux ?

Mais, ne recevant pas de réponse d'un vampire visiblement plongé dans ses pensées, je m'assis. Il me verrait en se réveillant, non ? Je n'avais pas forcé la voix pour me faire entendre, normalement, les gens comme nous entendent très bien, sauf à être plongé dans nos pensées ou nos souvenirs. La mission confiée par Guillemaud tenait-elle toujours ou non ? là... je ne me sentais pas de la remplir et me contentais de me laisser tomber sur mon siège, avant de goûter à mon True. En fait, j'en descendis la moitié avant de pouvoir reposer la bouteille. Autour de nous, tout s'agitait. On était comme dans une bulle où tout allait au ralentit. Curieuse et bienfaisante sensation. Je voulais tout oublier.

Même mon nouveau logement.
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MessageSujet: Re: Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé]   Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé] EmptySam 10 Mai - 22:34

L’inattention... un facteur qui me tuerait peut-être avant que ma punition ne s’abatte sur moi. Peut-être. La Reine avait été claire : elle me materait. Du moins, c’était ce que j’avais compris de notre entrevue. Je n’avais rien contre l’idée mais ce qu’elle était capable de faire endurer devait être bien différent de ce dont avait été capable Romain.
Pleinement concentré sur le goulot de la bouteille de sang synthétique, je n’avais pas fait attention à mon voisin, pas plus que je ne l’avais entendu demander la permission de s’asseoir. Demande qui m’aurait somme toute parue déplacée puisque nous étions dans un lieu public.
Évidement, s’il s’était assis vraiment tout à côté, la chose aurait été différente. L’endroit ne manquait tout de même pas de place.

Je tournais finalement la tête après un certain temps, regardant dans les yeux mon voisin sanguin. Jeune, à n’en pas douter, trop habitué à cette chose écœurante -si tant est que nous pouvions l’être- qu’était le Tru Blood. Du moins, c’était mon impression et ce qu’elle valait ces derniers temps valait peau de chagrin.
Je me souvins vaguement de sa silhouette, en tout cas un rappel de quelque chose de connu ou croisé. Peut-être avait-il été l’un de ceux qui m’avait suivi, peut-être pas... « Vous m’avez posé une question ? » Inattentif... mais pas forcément fermé ou agressif. J’étais même plus neutre, monocorde. Mon ton frôlait dangereusement les taux les plus hauts du blasement le plus complet.

Que n’aurais-je pas donné finalement pour ne plus rien ressentir de réellement important. Ma non-vie avait son importance, j’étais passionné, obsessionnel, et c’était peut-être ça qui me perdrait définitivement un jour. Pire... je haïssais. Je haïssais plus que jamais. Les humains, les semi-démons et même les loups ou leur équivalent pour lesquels je n’avais aucun nom. Presque libre de vivre leur vie, leurs instincts. Les miens avaient été pleinement libres, autorisés, encouragés et puis interdits. J’étais amer, jaloux, terriblement envieux. Comment ne pas l’être ?
Un amas de sentiments qui ne me rendaient pas service du tout... sous mes airs calmes et blasés, je fulminais. Je voulais éteindre toutes ces petites choses qui me poussaient vers des fautes probables, je voulais, vulgairement, qu’on me foute la paix. Cependant, ça ne serait plus jamais possible.

« Nous nous sommes déjà croisés. Je me trompe ? » Je n’avais pas la mémoire des noms, pas plus que celle des visages. Pas vraiment. Pourtant, il me disait quelque chose. Je n’étais pas du genre à faire la conversation mais pas non plus du genre à négliger une impression de déjà vu. Ça pouvait être important, crucial. Peut-être était-il même un Sanguiniste qui avait échappé à Guillemaud ou à la Reine. Peut-être venait-il pour ma peau... Peut-être mon cerveau se racontait-il des histoires pour me donner les excuses que je cherchais pour passer mes nerfs...
Malheureusement, il était hors de question que je cède à ce genre d’excuses ridicules qui n’en étaient pas. Quand bien même elles étaient légitimes, en ce moment, j’en voulais à la terre entière, sauf à moi et encore... Je n’étais même pas sûr de m’encadrer dernièrement.


[HRP : Désolé du temps de réponse... mais j'reviens à la charge, ça y est !]
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MessageSujet: Re: Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé]   Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé] EmptySam 10 Mai - 22:56

« Vous m’avez posé une question ? »

Je regardais le vampire, interloqué. Visiblement, il n'avait pas suivit... perdu dans ses pensées ou dans son True, peu importait, mais c'était un futur définitivement mort s'il continuait ainsi. Je souris avant de répondre :

- Non... pas vraiment... je demandais juste si je pouvais m'asseoir à votre table.


* Et sans réponse de ta part, je me suis assis, parce que franchement, partager mon True avec des humains, non, merci ! *

Soit on tombait sur des racistes, des trouillards, ou des partisans, des membres de la PES ou des cinglés gothiques prêts à tout pour se faire mousser à nos yeux. Aucune de ces conversations ne me tentaient. Lui, au-moins, ne me fatiguerait pas avec des opinions bien arrêtées, vu qu'il avait surtout l'air d'en avoir... aucune. S'il avait été humain, avec de l'alcool devant lui, j'aurai opté pour un possible coma éthylique dans peu de temps. A moins que ce ne soit une dépression nerveuse. Cela n'existait pas chez les vampires, non ? la dépression ? Je ne savais pas, en fait.

« Nous nous sommes déjà croisés. Je me trompe ? »

- Peut-être... peut-être pas...

* Non. *

A la limite, je l'avais croisé, mais aucun souvenir d'une conversation avec lui. Enfin... je crois.

- Je ne crois pas, non... mais salut quand même... mon nom est Anderson.

* 8 décembre *

Le procès de Julien était dans deux jours et je ne savais que faire : fuir ? tenter de le délivrer ? ne rien faire ? attendre une occasion ? Que devais-je faire ? Qu'est-ce-que Guillemaud attendait de moi ?

* Il m'a "viré" très officiellement il y a deux semaines... sans doute pour me mettre à l'abri. *

J'avais l'impression de jouer dans "un jour sans fin" tant l'impression de déjà vu s'incrustait en moi. William aussi m'avait mis à l'abri, juste avant que la tempête ne s'abatte sur lui.
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MessageSujet: Re: Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé]   Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé] EmptyMer 14 Mai - 0:26

J’étais ailleurs, et c’était très inhabituel. Je n’aimais pas cet espèce d’état d’incertitude. Quelque part entre la conscience et la perte de soi. Je n’avais pas ressenti ça depuis... Je ne savais même pas si j’avais ressenti ça un jour. Je haïssais l’incertitude en réalité. Je savais ce qui m’attendait mais je ne savais ni quand, ni comment j’allais réagir. Ne pas se connaître, ne pas pouvoir anticiper, c’était peut-être bien ça le pire.
De toute évidence, il n’avait pas reposé sa question ni attendu un geste puisqu’il était là. « Inutile de répondre à retardement dans ce cas. » Ce qui était vrai après tout. Cela dit, il n’avait certainement pas choisi cette place par hasard. Nous étions peu de vampires. Etrangement, ce genre de lieu, malgré le fait qu’ils nous étaient destinés, attirait bien plus d’humains que des nôtres.

Peut-être, peut-être pas. Voilà qui était une réponse précise. Ça ne m’aiderait pas à le resituer si c’était le cas. Et à sa façon de parler, il ne devait pas être bien vieux. Nous avions tous des restes de nos époques, des habitudes, des expressions, parfois même un accent. Je décidais de lui répondre malgré tout. Ce serait toujours plus distrayant que le goulot de ma bouteille de sang synthétique. « Et bien dans ce cas... Le mien est Spencer. » Je ne pouvais pas me douter qu’il venait de me donner son nom de famille. Appeler les gens par ce dernier avait tendance à sonner comme un reproche. Je le faisais moi-même quand j’avais quelque chose à reprocher à quelqu’un ou quand je haïssais quelqu’un, comme Guillemaud. Cette façon de faire était, pour moi, une véritable insulte, un manque de respect.

« Qu’est-ce qui vous fait traîner dans les parages alors qu’il y a bien d’autres... personnes sans doute plus loquaces et disposées ? » Je n’avais aucune arrière pensée, aucune envie réelle d’en savoir plus sur lui mais c’était une distraction bienvenue. Je n’étais pas de ceux qui discutait facilement, pas plus que j’étais bavard. J’étais intéressé mais en l’occurrence, quoi que l’on ait à m’offrir en ce moment, ça ne valait pas le coup. De quoi serait donc fait demain ? Voilà ce qui m’intéressait. Si quelqu’un était capable de me fournir une réponse, ça m’intriguerait forcément.
Cependant, personne ne pouvait m’en fournir. Certainement pas lui. Bon sang, je détestais attendre. Ma patience dans ce genre de circonstances ne valait décidément rien. Et si j’avais... révéré Romain, j’en étais aujourd’hui bien loin. Mon créateur m’avait mis dans le pétrin. Il n’avait cherché à m’enseigner correctement ce que je devais savoir, comment me contrôler, comment agir. Au lieu de ça, il avait bridé mais entretenu mes penchants, penchants qui faisaient de moi un problème à gérer.

Je m’exhortais au calme, je n’avais droit à aucun dérapage, d’aucune sorte. Au premier pas de travers, à la première incartade, j’étais mort, définitivement. J’avais beau ne pas vouloir donné de satisfaction aux humains... de là où j’étais, j’avais un sérieux problème.
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MessageSujet: Re: Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé]   Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé] EmptyMer 14 Mai - 9:00

* Spencer... *

Je n'étais pas bien avancé... mais le vampire avait l'air accablé.

* Allons bon... *

C'était un bel homme, bien bâti, mais son attitude désignait quelqu'un de brisé... ou tout au moins devait-il être assailli de doutes.

« Qu’est-ce qui vous fait traîner dans les parages alors qu’il y a bien d’autres... personnes sans doute plus loquaces et disposées ? »

Je tentais un petit sourire bien peu convaincant en répondant :

- Bah... le froid... me mettre à l'abri et passer le temps avant d'aller bosser...

C'était vrai. Enfin, presque. Je ne parvenais pas à rester dans ma chambre d'hôtel, persuadé qu'on allait venir m'arrêter. Je devenais parano ? Alors, plutôt que faire les cent pas dans une pièce trop petite, j'étais allé dehors. Et sur le chemin, j'avais trouvé ce troquet.

- L'envie d'être au calme... la dernière fois que je suis allé au parc, je me suis fait attaqué, alors...

* Merde ! tu peux pas te taire !!! * Je m'en voulais d'avoir lâché ça inconsidérément. Après tout, j'ignorais totalement à qui je parlais.

C'était quinze jours auparavant, et désormais, je regardais autour de moi comme un fugitif : à cause des chasseurs humains. Et des chevaliers de la reine. D'ailleurs, mon regard furetait toujours autour de moi, à la recherche d'un possible agresseur, ou d'un chasseur de prime trop zélé. Ou de Torben. J'avais une trouille bleue de retomber sur lui, et en même temps, je le souhaitais, pour en savoir plus.

- Mais surtout, c'est sur le chemin de mon boulot...

Je regardais l'heure affichée par une pendule au-dessus du comptoir : il me restait près de deux heures à tuer avant d'y aller. Il y avait une majorité d'hommes ici, peu de femmes, et les discussions s'enflammaient parfois, mais au-moins, il y avait peu de chance qu'on me cherche ici, et le type assis en face de moi n'avait pas l'air d'un chevalier. Au contraire, il semblait fuir quelque chose, lui aussi... Avait-il enfreint la loi ?
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MessageSujet: Re: Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé]   Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé] EmptyLun 19 Mai - 20:13

Discuter... une banalité affligeante de la vie en communauté mais je n’avais pas réellement la possibilité d’y couper. Je ne pourrai m’améliorer qu’en observant cette vie grouillante. Quoi qu’il en soit, quand mon voisin me répondit qu’il était là pour s’abriter du froid, j’eus un sourire. L’excuse du temps passé était nettement plus valable. « Allons bon, un vampire qui s’abrite du froid. J’aurais tout entendu. Vous êtes mort mon cher, vus ne risquez plus rien de ce côté. » Je n’étais pas incommodé par le froid. La chaleur, c’était une autre histoire.
Bon, j’avais tenté de ne pas être moqueur. Ne pas être incommoder par le froid ne nous empêchait pas d’être ennuyé par la pluie ou le vent ou autres aléas météorologiques. « Mais passer le temps avant de travailler, je peux comprendre ça. » Même si j’étais indépendant.

Se faire attaquer... Ah ça. J’étais devenu un as en la matière. « Attaqué ? Et par qui donc ? » Je ne savais pas qui il était mais en général, on ne se faisait pas attaquer sans raison. J’étais coutumier du fait d’une certaine manière. Pas de quoi se venter et certainement pas devant un parfait étranger avec qui je ne faisais que partager un bout de table.
S’il ne voulait par répondre, il en avait tout le loisir, je lui offrais même la possibilité de ne pas le faire en rebondissant sur sa dernière phrase. « Et où travaillez-vous ? Pour avoir envie à ce point de vous... distraire avant d’y aller ? Je n’ai pas ce problème, je suis mon propre patron. » Personnellement, mon travail me satisfaisait pleinement, j’étais mon propre patron et je faisais ce que j’aimais bien que... comme me l’avait fait comprendre Constance, cette occupation ne suffirait jamais à m’occuper l’esprit suffisamment.
Elle était parvenue à me faire regretter d’avoir exécuté mes enfants... chose rare puisque je ne supportais pas devoir faire leur apprentissage. Que leur aurais-je appris ? Je ne me contrôlais moi-même que difficilement. C’aurait été un comble.

Dire que j’ignorais que j’étais en train de parler à l’ancien chien de garde de Guillemaud. À tous les coups, le savoir m’aurait poussé à vouloir en apprendre plus sur lui. Je ne pouvais pas lui nuire mais je pouvais toujours en apprendre à son sujet... Diable, que le simple fait d’y penser aurait pu me faire plaisir.
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MessageSujet: Re: Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé]   Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé] EmptyLun 19 Mai - 21:07

Depuis la fin des Années Sanglantes, il devenait dangereux d'être un vampire. On pouvait être arrêté pour un oui ou un non, seulement parce qu'on s'était nourri... c'était comme si on annonçait à tous les humains : "à partir de maintenant, vous êtes tous végétariens ! chouette !".

* Tu parles... *

J'observais les autres clients du coin de l'oeil, comme pour dépister qui pourrait alerter sur ma présence ici, ou même faire le boulot lui-même, mais personne ne semblait s'intéresser à moi. Ce Spencer... je ne le connaissais pas, donc, je devais tenir ma langue. Confusément, j'espérais ne pas sentir le loup... ce qui me fit sourire, au final, et aussi, que ce vampire-là ne lisait pas dans les pensées. En tout cas, il s'essaya à une petite blague, à laquelle je fis honneur en riant brièvement avant de répondre :

- Oui... c'est vrai. Vous allez me prendre pour un de ces fous qui se voudraient encore humain et se donnent des airs...

Ne sachant trop à qui j'avais affaire, je préférais la jouer "normale" pour un vampire.

- Mais ce n'était qu'une explication foireuse à ma présence ici...

Je pris ma bouteille et y but deux longues gorgées au goulot. Je trouvais mon vis à vis mal à l'aise tout en me demandant si c'était une impression ou la réalité, ou le reflet de ce que je ressentais. Traqué.

* Et lui ?... *

« Mais passer le temps avant de travailler, je peux comprendre ça. »

Je me contentais de sourire et de faire un geste du goulot qui pouvait signifier : "à la tienne" ou quelque chose comme çà. Peut-être Spencer n'avait-il pas besoin de bosser pour assurer sa non-vie. Un rentier en quelque sorte, mais au moins, il pouvait comprendre. Mon regard glissa sur ses mains, par habitude policière.

* Un manuel... *

« Attaqué ? Et par qui donc ? »

Mon regard se planta dans le sien, un instant, interloqué par la question, qui pourtant, à la réflexion, était plus que logique...

- Je sais pas... des humains. Super bien entrainés, briffés sur les armes à utiliser, et leur maniement. D'abord, ils immobilisent grâce à un filet aux mailles d'argent, puis ils frappent encore et encore.

Bon, de toute façon, j'avais été trop loin, autant ne pas mentir.

- Heureusement, j'ai été secouru par l'un des nôtres... mais c'était moins une...

* Inutile de préciser que c'était Torben ! *

Je devais avoir l'air d'un c*n (un vampire agent de sécurité qui manque se faire tuer par de simples humains !), là, à raconter ça dans un bar farcit d'humains vociférant et buvant plus que de raison.

Je me fis l'impression d'un raté de première... Les hommes avaient gagné la guerre, officiellement, et nous tenaient la dragée haute, quoi que pouvait en dire la reine elle-même. Krystel avait du s'écraser face à eux. Elle devait en faire une jaunisse... si seulement elle pouvait remonter son fils des Mariannes... J'espérais encore et toujours. Je remarquais la discrétion de Spencer et l'appréciais à sa juste valeur. Mais s'il me voyait parler avec franchise et sans mensonges, peut-être se livrerait-il un peu ? parce que là, quand même, il avait l'air fermé... c'était mal parti pour lui tirer les vers du nez et savoir s'il était pour ou contre la reine... bref...

- Dans une boite de sécurité... Je suis agent. Je bosse pour un humain...

Ce n'était pas reluisant, surtout que l'autre était à son compte... Il devait certainement habiter une belle maison, alors que moi, je logeais dans un sous-sol loué à une louve... Je baissais la tête, honteux, peut-être... J'allais passer l'éternité comme çà, en allant d'un petit boulot à un autre ?

- Et vous, qu'est-ce-qui vous faites dans la vie ?

Franchement, il devait être plus à l'aise que moi, que faisait-il donc ici ? Sa présence dans ce bar attisait ma curiosité, bien que je n'en laisse rien paraître.
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MessageSujet: Re: Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé]   Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé] EmptyLun 26 Mai - 22:40

Sans savoir ce qu’il se passait dans la tête de mon voisin de chaise... j’étais loin de me douter qu’à se niveau, nous avions une pensée approchante. Le savoir n’aurait de toute façon pas changé grand chose. J’étais loin de pouvoir m’exprimer sur ce genre de choses ou du moins... j’évitais ce genre de conversation tout à fait volontairement. Il ne manquait plus que je sois épinglé pour mes idées par dessus le marché.
Qu’il tente une petite blague sur sa condition me fit nettement douté de la façon dont il encaissait son cas. Il devait être jeune. Personnellement, j’avais adoré ça dès le début mais dernièrement, les choses avaient été sensiblement différentes. Je ressentais une jalousie et une envie manifeste envers les humains. C’était très dérangeant quoi que compréhensible vu ma situation, ce qui ne m’empêcher pas d’être en colère contre moi-même en prime du reste. « Chacun sa façon de voir. Tentez d’être plus convaincants la prochaine fois. Je ne juge pas mais d’autres ne pourraient pas forcément comprendre. Vous devez encore être jeune. » Pas un reproche mais bel et bien un jugement. Il y a peu, je l’aurais probablement catalogué comme « jeune fou » ignorant de sa chance. Tout était devenu bien plus compliqué que la nature même de ce que j’étais depuis un moment maintenant.

Apprendre qu’il avait été attaqué m’étonnait sans vraiment m’étonner. Il devait sans doute encore y avoir un paquet d’humains qui préféraient nous voir morts pour de bon plutôt que de nous intégrer à la société. En sursis ou pas, je ne demeurais pas moins convaincu que je me serais mieux porté si nous étions restés dans l’ombre.
« Il restera toujours des humains pour nous haïr, c’est un fait et il en restera toujours parmi nous qui ne les verront que comme un repas. Ainsi sont les choses. Mais vous êtes là, c’est que vous vous en êtes bien sorti au final. » Pas surprenant que l’un des nôtres l’ai aidé... mais il avait eu de la chance.

Ainsi donc il était agent de sécurité. Courant bien que surprenant. Notre force était un atout mais pour un humain ? Il m’arrivait d’oublier que nous n’avions pas tous des comptes en banque fournis. « Étonnant. Vous n’avez pas essayé de travailler pour l’un des nôtres ? Les horaires ne seraient-ils pas plus accommodant ? » Mais là encore, j’étais mon propre patron, les horaires, j’en faisais ce que j’en voulais.
« Je suis ébéniste et menuisier. Depuis toujours. L’artisanat de qualité attire les humains comme les nôtres. Les années d’expérience se paient argent comptant même s’il a été difficile de relancer mon commerce après tout ça. » Je ne mentionnais pas concrètement les années sanglantes, il ne valait mieux pas. Les lieux mixtes restaient un nid à problèmes qu’il valait mieux éviter de s’attirer, surtout quand on en avait une liste longue comme le bras. « Que faisiez-vous avant ? » Je sous-entendais parfaitement que je lui demandais ce qu’il faisait quand il était humain. La question n’avait rien de déplacée, il était jeune, j’en étais à présent convaincu.
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MessageSujet: Re: Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé]   Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé] EmptyMar 27 Mai - 13:50

Je ne trahissais pas de secret en révélant ma jeunesse, alors, j'acquiesçais d'un simple signe de tête, un petit sourire :

- Cà se voit tant que çà ?...

Quant à m'être bien sorti du guet-apens, je n'en étais pas aussi sûr maintenant. La meilleure preuve étant que je n'allais plus au bois tout seul la nuit. En tout cas, l'autre vampire avait raison sur un point : il y avait des extrémistes des deux côtés, je ne pus qu'hausser les épaules pour toute réponse à son affirmation.

- Si... bien sûr que si... deux fois, même. Chaque fois, ça se termine en eau de boudin.

Je plongeais la tête comme si je voulais voir le fond de ma bouteille de True par le goulot tout en me demandant ce que je pouvais dire ou ne pas dire. La vérité, demeuré le plus proche possible de la vérité pour mieux mentir le moment venu. Lui était artisan, et comme je l'avais deviné, n'avait pas de problème de fin de mois ou de logement... j'aurai dû lui demander s'il avait pas un studio à me louer pas trop cher, mais me tus.

- La première fois, ce fut pour le Prince William Raybrandt, chuchotais-je, l'amertume et le regret clairement discernable, mais vous savez comment ça s'est fini pour lui, n'est-ce-pas ?...

C'était plus une affirmation qu'une question, d'ailleurs. En plus, il pouvait noter que j'avais utiliser le nom du Prince, et son titre, et pas le Sans-Nom dont on devait l'affubler désormais.

- J'étais videur dans sa boite, vous savez... "La Pomme du Diable"...

Là, je replongeais visiblement dans le passé.

- Une petite vie sans histoire, quoi...

Il pouvait penser que c'était certainement la raison expliquant qu'on ne m'ait pas tué lors de la chute de William. Après, j'arrangeais un peu la sauce :

- Je me retrouvais sans rien... mais le Shérif Guillemaud m'a pris sous son aile... Après, vous connaissez l'histoire, les Années Sanglantes, il est devenu Général et moi, son bras droit...

du coin de l'oeil, je guettais ses réactions. Je devais poursuivre :

- On s'est séparé, il y a près de trois semaines... il n'a pas apprécié mon comportement, alors, il m'a jeté par la fenêtre du dernier étage de la Reds...

Je souris, attristé...

- Enfin, le point positif, c'est que maintenant qu'il va passer en jugement, je ne devrais pas être inquiété...


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MessageSujet: Re: Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé]   Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé] EmptyMar 27 Mai - 19:19

Je souris à sa réflexion. Oui, je souris franchement, sans arrière pensée. Très étonnant à vrai dire. Mais il y avait de quoi. « Un autre plus jeune que moi n’aurait peut-être rien vu, un plus vieux non plus d’ailleurs. Allez savoir. Disons qu’il est rare qu’un vampire s’inquiète du temps. Dans le pire des cas, seules la pluie me dérange et uniquement pour des raisons purement matérielles. On met juste un certain temps à se débarrasser de certaines habitudes humaines. Celle-là en fait partie je suppose. Je ne sais plus. » Je n’étais pas si vieux mais je m’étais rapidement acclimaté à ma nature quand ça m’était arrivé, ça m’avait toujours paru plus... naturel. Je voyais les choses différemment, pour tout, depuis peu. Je n’en avais pas le choix mais ça me laissait du grain à moudre.

« Travailler pour les nôtres n’est pas aisé non plus, c’est un fait. » Je l’écoutais me parler de l’ancien prince. Ainsi donc, il avait travaillé pour lui. Je comprenais aisément le pourquoi de la fin de son emploi mais la seconde ? De nouveau, je compris et je ne montrais rien. Je ne le pouvais pas. J’exécrais le vampire susnommé. Guillemaud était l’une des rares personnes qu’il m’arrivait de mépriser ouvertement sauf en ce moment. Notre accord ne tenait plus de mon initiative et ses probables punitions me laissaient indifférent avec ce qui m’attendait.
Cela dit, je comprenais mieux pourquoi j’avais eu l’impression de le connaître... je l’avais peut-être croisé, ou il m’avait peut-être suivi... ou alors ma mémoire me faisait défaut, comme toujours que je ne pouvais associer un nom à un visage ou encore un événement. « Vraiment ? » En jugement... Décidément, cette nuit était pleine de surprise, appréciable qui plus est. « Je ne me considérerai pas comme tranquille à votre place. Nous restons des sujets de la Reine et sommes soumis à ses lois ainsi que celles des humains. Si vous n’avez rien à vous reprocher, dans ce cas, en effet, vous êtes tranquille. Si vous avez suivi des ordres contraires, faites tout de même attention. »

Je n’en revenais pas de ce que j’allais faire. « Votre travail, vous convient-il ? » Je pouvais tout gérer moi-même, là n’était pas le souci mais je pouvais tout aussi bien engager quelqu’un pour me filer un coup de main. Je le tiendrai juste loin de ma vie privée, ça valait mieux pour tout le monde mais je repensais à ce que m’avait dit Constance. Le fait qu’il ait travaillé avec Guillemaud avait un intérêt et si je pouvais faire en rager ce dernier, pourquoi pas ?
La question venait de presque nulle part mais, la stabilité de l’emploi lui plairait sans doute. Je n’étais pas un haut placé, j’étais l’un des nôtres, des raisons qui pourraient bien l’aider à accepter ma proposition en devenir.
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MessageSujet: Re: Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé]   Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé] EmptyMar 27 Mai - 20:49

J'étais plutôt satisfait de la tournure de la conversation. Finalement, ce type peu amène à l'abord, se révélait plutôt sympathique... il semblait franc du collier. Je déduisis de ses dires qu'il n'était ni jeune ni vieux...

* Quoi alors ?... disons à la louche la petite centaine passée ?... *

je ne me voyais pas le lui demander ouvertement. Il semblait moins méfiant et se confier davantage. Peu à peu se dessinait devant moi un homme simple, avec probablement des valeurs, comme je l'étais avant, quand j'étais flic, et même jusqu'à récemment. Etais-je en train de me faire contaminer par Guillemaud ? Je bus un coup, deux ou trois gorgées, en jouant ensuite avec ma bouteille que je tenais juste sous le goulot, pour la balancer lentement à quelques millimètres de la table, pensif, avant de relever la tête :

- Ah... parce que ça mouille vos matériaux, c'est çà ?

demandais-je le plus paisiblement du monde. C'était logique. Et puis, se balader avec des vêtements trempés, même vampire, n'avait rien d'agréable, non plus que de travailler avec un ciré qui entravait le moindre mouvement. Le fait qu'il éprouve des doutes sur ses certitudes me plut : il était au-moins aussi humain que moi ! Je le regardais, l'oeil candide et interrogateur, ne croyant pas encore à ma bonne fortune.

* Des vampires comme ça existent encore ?!!! *

Des qui travaillaient simplement, comme tout le monde, et qui vivaient leur vie sans vouloir absolument le pouvoir... A vivre trop près de la noblesse vampire, je me vidais de ma vie pour abreuver mon esprit de discours tendant à acquérir toujours plus de puissance. J'avais été bras droit de Julien, quand même ! à mon âge... J'avais été un héro des A.S. (et maintenant, comme les vétérans humains, je subissais des troubles divers du sommeil et du comportement). Je lâchais :

- Non, pas facile... mais bon... un patron est toujours un patron, humain ou vampire. En fait, y a pas de différence, si on regarde bien...

Mon regard était retourné à la salle, pour surveiller les nouveaux venus, et m'assurer que les chevaliers de la Reine ne se pointaient pas. Et puis, si tel était le cas, que pourrais-je bien faire ? Lorsqu'il s'étonna du jugement de Julien, je conservais la même attitude, comme si cela ne m'interpellait pas. Ce "vraiment" semblait peser lourd. On aurait dit que la nouvelle lui faisait plaisir.

- Oui...

La suite me plut moins, mais en même temps était frappée au coin du bon sens. Je ne me considérais pas comme tranquille : il n'y avait qu'à observer mon regard en perpétuel errance sur les visages qui m'entouraient pour savoir que j'y cherchais quelque indice sur mon futur proche.

(...) Nous restons des sujets de la Reine et sommes soumis à ses lois ainsi que celles des humains.(...)

Devais-je considérer cela comme la preuve de son attachement à Krystel Raybrandt ? je balbutiais un "oui, bien sûr" quasi inaudible. Derrière moi, un groupe d'humains se mit à hurler des encouragements, probablement à cause de la radio qui braillait un match de foot... Je ne sursautais pas.

- Je n'ai rien à me reprocher : j'ai obéi aux ordres, et ils ont toujours été en faveur de la Reine et du pouvoir en place.

Finalement, je posais ma bouteille sur la table :

- Mais je peux toujours être cité comme témoin, et ça me met mal à l'aise. Je ne suis pas fait pour les sphères de pouvoir...

Je me mordis légèrement la lèvre inférieure, comme un tic, comme un gamin qui s'apprête à demander un truc important :

- Dites... que pensez-vous que ça veut dire ? que la Reine est en danger ? si elle arrête ses proches, comme çà... on devra se battre pour elle. Une nouvelle guerre ?

On pouvait sentir mon inquiétude, pour vague qu'elle soit, elle n'en demeurait pas moins lisible.

- Mon boulot ? oh... ça va... (je ris, renversant la tête avant de regarder de nouveau Spencer) : Mon boss humain veut que je le transforme, alors, il me traite plutôt bien. C'est la première fois qu'il engage un vampire... et moi, j'avais besoin d'un boulot... j'ai des références, puisque j'ai bossé pour la Red's Security. Et humain, j'étais commissaire de police à Edimbourg... alors...
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MessageSujet: Re: Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé]   Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé] EmptyMer 28 Mai - 14:41

Moi en train de faire la conversation... on aurait tout vu finalement. Ou presque. Cette petite conversation me rappelait à quel point je pouvais sembler parfaitement poser alors que je ne l’étais que très peu. Amusant. J’avais oublié la sensation que procurait ce petit jeu de société.

Je souris à sa remarque. « Je travaille essentiellement en intérieur sauf cas exceptionnels, mon atelier est aménagé de sorte à ce que le bois soit conservé suivant l’utilisation que j’en ferai. Non, je parle de cette sensation désagréable de se promener avec un amas de tissu humide ou trempé sur le dos. Ça peut rapidement gêner. » Je n’étais pas pour le confort maximum, j’avais mis très longtemps à m’établir dans une maison meublée dans sa totalité... mais s’il y avait bien une chose qui me dérangeait dans le mauvais temps, c’était bel et bien ça.
Je le regardais, vidant ma bouteille, j’allumais enfin la cigarette que j’avais à la main depuis tout à l’heure. « En vérité, je ne suis pas d’accord. Un humain ne peut comprendre nos besoins et n’en tiendra pas compte. Ou alors, le phénomène est rare. » Je n’arrivais pas à comprendre les vampires qui travaillaient pour les humains mais après tout...

« La chasse aux sorcières recommence. » Je restais vague. Évidement, ça me plaisait de savoir Guillemaud jugé, ça me plaisait également de ne plus rien lui devoir. Il n’avait plus prise sur moi et ça m’allait très bien. Il s’était coulé seul à force de vouloir en faire toujours plus. Voilà pourquoi je haïssais les jeux de pouvoirs, on y perdait des plumes. Toujours. Ou la vie.
Je souris, trop jeune... « Suivre les ordres n’épargnent malheureusement pas toujours et ne suffit pas non plus. Il faut agir en adéquation avec soi-même, ne pas le regretter, faire face aux conséquences. Un ordre suivit peut parfois en cacher un autre. Le pouvoir appel le pouvoir. Personne ne veut le perdre, personne ne veut lâcher sa part du gâteau. Notre race a un énorme défaut. L’orgueil. Et nous y sommes tous soumis, croyez-moi. » Même moi qui m’en pensais à l’abri, je n’y avais pas échappé ou alors dans une moindre mesure. « Si vous n’êtes pas fait pour ça, tenez-vous en éloigné. Je peux vous assurer que vous vous en porterez nettement mieux. Vous vivrez aussi sans doute beaucoup plus longtemps. » Je parlais en connaissance de cause, je ne me ferai plus avoir à ce genre de jeu dangereux. Je laissais ces jeux politiques aux autres, je n’avais pas besoin de ça. J’avais besoin de m’occuper mais certainement pas de ce genre de choses.

« Qui dit pouvoir dit forcément danger. En tant qu’ancien agent de sécurité, vous devriez le savoir. Il n’y a pas de raison qu’une nouvelle guerre éclate mais nous n’en sommes pas non plus à l’abri. Les années sanglantes sont encore trop vives, dans tous les esprits, les nôtres y compris. Les plus vieux des nôtres ont vu d’autres guerres. La mort est une sorte de business chez nous, vampires. Nous pouvons respecter la paix, certains n’en préfèrent pas moins se battre. » Je tirais sur ma cigarette en parlant, m’interrompant de temps en temps. « Je vous ai dit tout à l’heure que ma condition m’avait plu immédiatement. Je suis devenu vampire durant une guerre, voilà pourquoi j’ai accepté aussi rapidement celui que j’étais devenu. Être vampire m’était utile. Voilà pourquoi il y aura forcément toujours du danger autour du pouvoir ou simplement autour de nous. Nous faisons peur. Le mythe n’en est plus un depuis un certain temps, nous sommes réels. Il faudra vous faire à l’idée que notre existence ne plaise pas à tout le monde. Qu’il y a des vampires qui regrettent l’anonymat, d’autres qui aiment vivre une vie standard. La Reine ne pourra jamais contenter tout le monde, le danger réside dans ce simple fait. Ce n’est pas une raison pour vous inquiéter. Laissez-vous vivre un peu, vos nerfs s’en porteront mieux. » Et c’est moi qui disais une chose pareille... alors que j’attendais un châtiment qui tomberait Dieu seul savait quand.

J’eus un léger rictus, volontaire. « Ignore-t-il que la chose nous est interdite ? » Quelle stupidité de la part de cet humain... « Je ne vous ai pas demandé si votre travail était dans la lignée de ce que vous aviez fait mais bel et bien s’il vous convient, s’il vous plait, si vous ne traînez pas des pieds pour vous y rendre chaque nuit qui passe. Notre vie est longue. On se lasse rapidement de ce qui ne nous plait pas. Je vous le redemande, y allez-vous volontiers ou bien vous faut-il dévier de votre route comme aujourd’hui ? » J’avais besoin d’une réponse claire à ma question pour poser la suivante, éventuellement.
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MessageSujet: Re: Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé]   Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé] EmptyMer 28 Mai - 21:15

J'écoutais attentivement tout ce que disait Spencer. Cela semblait frappé au coin du bon sens. Il avait l'air posé, sûr de lui, mais capable d'accepter des éléments extérieurs. Moi, je n'avais pas aimé devenir vampire. Non seulement je n'avais rien demandé, mais en plus, ma Sire l'avait fait par vengeance contre moi. Le rejet des miens, amis, parents, collègues, la mise au ban de la société, toute cette honte, cette culpabilité qui avait alourdi mes premiers pas dans la nuit, je m'en souvenait, je la sentais encore. L'alliance du pouvoir et du danger, oui... je le savais, ayant été commissaire avant de sombrer dans le sang. Au final, mes plus belles années avaient été celles de videur, en y repensant bien. Quant à privilégier un patron vampire à un patron humain au seul motif qu'il comprenait mieux nos besoins... il était marrant, mais encore fallait-il en trouver un ! moi, je venais de me faire lourder de chez un Général !

* Va trouver un boulot après çà... *

Lui était un indépendant, pas de boss au-dessus de lui, seulement son carnet de commandes pour dicter sa conduite. Comment pouvait-il comprendre qu'il fallait souvent s'abaisser à un boulot alimentaire pour survivre ? Aucune chance qu'il comprenne un jour d'ailleurs. Et puis, c'était pareil à propos des ordres : quand on était un subordonné, on obéissait, voilà tout. Non qu'on se décharge de toute conscience, non ! mais... voilà, on recevait un ordre et on l'exécutait, parfois avec un goût amer dans la bouche, mais dans mon cas, jamais avec des regrets. Et puis, il y avait l'orgueil... oui... étais-je orgueilleux, moi ? Je réfléchis brièvement et ne trouvais rien allant dans ce sens. En fait, ça faisait même longtemps que j'avais abandonné tout amour-propre pour moi, alors l'orgueil... Je me contentais de hausser les épaules à ce moment là.

- Si vous n’êtes pas fait pour ça, tenez-vous en éloigné. Je peux vous assurer que vous vous en porterez nettement mieux.

J'acquieçais simplement à cela, pas de commentaire. Il avait clairement raison et je le savais. D'un côté, je pouvais attendre plus de ma non-vie, d'un autre, j'enviais la tranquille routine de monsieur tout le monde. Difficile de concilier les deux en tout cas. Enfin, il aborda le thème sensible :

(...) Qu’il y a des vampires qui regrettent l’anonymat, d’autres qui aiment vivre une vie standard. La Reine ne pourra jamais contenter tout le monde, le danger réside dans ce simple fait. Ce n’est pas une raison pour vous inquiéter. (...)

- Ne pas m'inquiéter... vous en avez de bonnes... murmurais-je.

Je raclais le fond de ma bouteille sur la table, comme pour me donner un peu d'assurance, ne sachant trop que penser de ce geste.

- A vous entendre, certains vampires pourraient en vouloir à la Reine de leur mise en lumière ? et s'ils l'attaquent un jour ? que devrons-nous faire ? à part nous battre pour elle ? Quant à me laisser vivre... je ne crois pas pouvoir y arriver...

Ben non. Je faisais des cauchemars tout le temps, et les réminiscences des A.S. commençaient à impacter sérieusement ma vie quotidienne, que ce soit par des crises de violences ou de boulimie (de sang). Bien sûr, je ne m'en étais ouvert à personne, et ne le ferai certainement pas devant un inconnu comme Spencer. Un silence un peu plus long que les autres s'installa entre nous et la serveuse nous apporta deux autres bouteilles de True en voyant les nôtres presque vides. Le gars aborda le sujet moins épineux (en apparence), du boulot. Après un bref moment de réflexion, je répondis, laconique :

- Bah... un boulot alimentaire est un boulot alimentaire. Agent de sécurité est dans mes cordes, je ne me casse pas trop le bol, ça me permet de respirer un peu...

* Après tout ce que j'ai vécu ! j'en avais bien besoin, de ce repos... *

J'espérai même un certain train-train.

- Donc, pour répondre clairement à votre question : non. Je m'emm*rde royal dans mon boulot. Il n'a rien de passionnant et en plus, il paie mal.

Je regardais l'homme assis en face de moi après avoir bu la moitié de ma nouvelle True avant d'ajouter en fixant bien ses pupilles :

- Pourquoi vous me demandez çà ?

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MessageSujet: Re: Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé]   Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé] EmptyMer 28 Mai - 22:12

Cette petite discussion devenait finalement très divertissante. Plus que je n’aurai cru cela possible. Comme quoi... on se fait toujours prendre au jeu de la sociabilisassions, que l’on apprécie la chose ou pas.

J’imaginais assez facilement qu’il devait me prendre pour un vieux con et ça m’amusait au fond. Comparé à de nombreux membres de notre espèce, j’étais assez jeune. Du moins, face à ceux que j’avais croisés, pour la plupart. Il devait être encore plus écrasé par cette vérité. Une chose pas toujours facile à vivre quand on apprenait à faire avec. Un apprentissage que je n’avais pas eu à faire... Le flot de mes pensées me perturbait. Depuis quand pensais-je à ce que d’autres pouvaient bien éprouver. Agaçant...
Pourtant, quand il utilisa le cynisme pour me répondre, je souris. Bien. Il mordait un peu tout de même ! « Passer son temps à se ronger les sangs dans l’attente que quelque chose cloche, ça ne mène à rien. Vous pouvez me croire sur parole. » Je ne rentrerai évidement pas dans les détails. Bon sang... Guillemaud n’avait-il même pas tenté de montrer le bon côté de notre vie à ce garçon ? Je ne jubilais peut-être pas face à ma condition mais quand même. J’aimais ce que j’étais à quelques rares exceptions près.
« Mais oui, évidement que certains des nôtres lui en veulent... À elle et à son Conseil. Nous sommes des soldats, les siens. C’est notre rôle si elle nous le demande. » Personnellement, c’était comme ça, que ça me plaise ou non. Oui, je préférai largement tuer, torturer, blesser... le sang était une attraction bien plus grande que la paix. Mais je n’avais pas le choix. C’était ça ou la mort ultime. Lui n’avait pas à le savoir. « En attendant, craindre une nouvelle attaque ou une guerre n’est pas la meilleure chose à faire. »

Je me saisis de la nouvelle bouteille de Tru blood et l’ouvrais, écrasant ma cigarette pour en rallumer une derrière. Habitude infiniment inutile de ma vie humaine. Je l’écoutais parler de son travail en avalant une gorgée de sang synthétique. Je rêvais de vrai sang... Reposant ma bouteille, je souris. « Je vois. » Là, j’avais une réponse claire et précise. « Êtes-vous capable d’apprendre sur le tas ? De rester concentrer ? » Je laissais un blanc. « Si vous en êtes capable... je ne vous garantis pas le travail le plus mouvementé et le plus trépidant mais je paie bien et je me tiens le plus loin possible des intrigues. Il m’arrive de disparaître à l’occasion sans prévenir mais en dehors de ça. Vous serez... comment dit-on ? Pénard ? » Guillemaud en avalerait de travers son acte de décès si mon à côté acceptait et si l’ancien général susnommé l’apprenait.
De mon côté, paradoxalement, j’étais en train de suivre un des conseils de Constance, bien malgré moi. Qu’avais-je donc dans le crâne alors qu’effectivement, je risquais de disparaître à tout moment de la circulation de façon totalement involontaire...


Dernière édition par Spencer Yates le Jeu 29 Mai - 17:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé]   Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé] EmptyMer 28 Mai - 23:07

Ben oui... pourquoi ce type qui ne me connaissait pas me demandait si mon travail me bottait ou pas ? qu'avait-il derrière la tête ?

* Probablement rien... *

je pensais cela uniquement parce qu'il avait dit se tenir loin des querelles de pouvoir. Par conséquent, il agissait sans arrière pensée, non ? c'était ce que je me disais. Curieusement, le fait d'avoir avoué que mon boulot me faisait ch*er m'avait fait du bien, un bien fou. Je me sentais comme soulagé. Un petit groupe de quatre hommes sortirent, laissant entrer une vague de froid dans ce lieu surchauffé. Par instinct, je jetais un coup d'oeil vers la porte, pour m'assurer que des chevaliers de la reine ne venaient pas me chercher. Mais non, rien de ce côté là. Je bus encore au goulot de ma bouteille, sans que le liquide ne touche vraiment mes lèvres, par jeu. Le liquide un peu épais dansait à l'intérieur de la bouteille doucement bercée. Puis, je la renversais et bus deux longues gorgées. J'avais aussi déduit de ses dires qu'il était tout acquit à la reine. Donc... mission accompli, j'ajouterai Spencer à la bonne colonne de la liste que je commençais à dresser. Tant mieux, parce que je commençais à l'apprécier ce gars.

Ensuite, il me demanda si je pouvais apprendre sur le tas, je balbutiais un :

- Oui... sans trop savoir à quoi cela correspondait vraiment.

- Rester concentré aussi...

Je répétais cela comme un perroquet et me fis l'impression d'un gros nul. En fait, j'étais trop surpris pour penser à me donner contenance. Ce type allait vraiment me proposer un boulot ? et il payait bien ? et j'apprendrais un métier ? Beaucoup trop de bonnes choses pour que ce soit vrai... mais après tout, le fait d'avoir trouvé un studio loué à une louve avait peut-être décanté les choses... maintenant, tout irait bien ?.... ce qui m'attirait surtout, c'était le "loin des intrigues"... Un vampire pouvait-il vraiment vivre loin d'elles ? j'en doutais fortement mais n'exprimais rien à ce propos.

- Et vous me proposez quoi au juste ?

Histoire de savoir à quoi je devais m'attendre, si je pouvais combler cette attente, et où je mettais les pieds. Changer de boulot, oublier ce gros lourd et sa société de surveillance et son envie de devenir vampire... c'était un rêve et je craignais qu'on se moque de moi. Je me savais terriblement crédule et confiant parfois.

- Je devrais faire quoi ?
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MessageSujet: Re: Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé]   Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé] EmptyJeu 29 Mai - 17:56

Le pauvre garçon ne soupçonnait pas qu’il avait un traître pur jus à côté de lui, qui attendait sa punition sans savoir quand elle lui tomberait dessus. Guillemaud avait soit bâclé son travail, soit le gamin avait une mémoire plus exécrable que la mienne. Dernière option, pour une fois, ce cher Général déchu avait fermé son bec, comme il était censé le faire lors de notre accord.
Il n’empêchait... le savoir en attente d’un jugement était m’offrait une sacrée bonne dose de bonne humeur. Lui comme moi, finalement, on avait des choses en commun. Adieu accord et j’en passe cher Général, nous nous reverrons et vous n’aurez plus rien contre moi.

Même si je suivais malgré moi un conseil que j’avais reçu il y avait de ça un certain temps et que le fait de faire enrager Guillemaud me plaisait particulièrement. La demande était sérieuse. Je ne manquais étrangement pas de travail et il devenait difficile de tout gérer seul.
Je posais donc mes questions, questions auxquelles il répondait, sans doute sans trop savoir ce qui l’attendait à la fin de cet interrogatoire professionnel. « Ce que je vous propose, c’est du travail. Je n’en manque pas et il devient difficile de gérer la totalité de mes affaires. Je suis indépendant, je gère absolument tout. » Je tirais sur ma cigarette en le regardant. « Dans un premier temps, de la paperasse. Factures, planning, gestion du stock, passer des commandes, prendre des commandes, ... Il ne sera pas exclu de répondre au téléphone ou aux e-mails non plus. Vous avez travaillez dans la sécurité et je pourrais bien compter sur vous pour vous débarrassez d’éventuels humains en quête d’ennuis. Il n’est pas rare d’en voir débarquer parce qu’ils ont appris qu’un vampire travaillait sur les lieux. J’ai même été victime d’une tentative de vol courant septembre. »
Je passais sous silence l’incident avec mon étrange client... Je le recherchais toujours très activement. Son sang m’avait laissé un goût de trop peu et ce, malgré toutes les menaces qui me pesaient sur la tête.

« Vous n’aurez évidement pas à faire la totalité de ces tâches toutes les nuits. C’est évident et je vous apprendrai à gérer tout ça si ça vous intéresse. » J’étais même prêt à lui enseigner mon artisanat s’il en montrait le désir. C’était dire. En dehors de ça, il serait bien payé et il n’aurait pas de soucis avec son rythme de vie tout ça parce que son patron ne pouvait comprendre ce dont nous avions besoin... et ce dont nous n’avions pas besoin. Un humain en mal de sensation forte voulant être transformé par exemple.
« Vous n’êtes pas obligé de me répondre immédiatement. Vous avez tout le temps que vous désirez pour y réfléchir. À savoir que je travaille tous les jours malgré que mon jour de fermeture soit le lundi mais que c’est un choix personnel et non professionnel. Vous ne serez pas soumis à ce régime et je ferme quand ça me chante ce qui veut dire que vous aurez plus de congés que ceux prévus légalement. »
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MessageSujet: Re: Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé]   Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé] EmptyJeu 29 Mai - 19:39

Je l'écoutais me décrire le boulot : celui d'une secrétaire, disons, une secrétaire de direction. Je n'étais guère emballé, il fallait bien l'admettre, et la moue sur mon visage en disait bien assez long : je préférais le métier d'agent de sécurité. Moins d'emm*rdes et surtout, pas de paperasse : j'en avais assez rempli quand j'étais commissaire de police, et la perspective d'y replonger ne m'attirait nullement. Gamin, j'avais toujours travaillé comme un fou à l'école, me donnant à 200 % dans mes études, ce qui m'avait conduit à être le plus jeune commissaire d'Ecosse -quand même !-, mais après ma chute chez les vampires, la découverte que ces études n'étaient pas nécessaires dans la réussite professionnelle avait fortement relativisé leur importance. D'où ce rejet d'un travail de bureau. Guillemaud avait fait de moi son bras droit, certes, mais le boulot était varié. Je songeais tout à coup que si Spencer avait plus de cent ans, il devait connaître Julien... En tout cas, le Général ne m'avait jamais parlé de lui :

* quelqu'un d'insignifiant ? ou de mauvaises relations qui le mettaient en pétard ? *

Difficile à savoir avec le patron de la Reds, on n'était jamais à l'abri de surprises plus ou moins de bon goût. Je ne commentais toujours pas la liste des tâches que mon vis à vis m'offrait, buvant à petites gorgées alors qu'il précisait que toutes les nuits ne seraient pas aussi chargées...

* Merci, c'est sympa... *

Franchement, je me serai bien plutôt réorienté professionnellement, et l'idée de travailler le bois me semblait un bon moyen d'apaiser les tensions qui me minaient. Alors que gérer une entreprise... oh ! bien sûr, je le pouvais ! mais... là, maintenant... non. Mon True finit, j'en posais la bouteille près de la précédente et en tapotait le goulot d'un doigt songeur. Refuser comme çà, en bloc... oui, c'était possible... Après tout, peu m'importait de savoir ce que pouvait penser un inconnu de moi. L'idée d'avoir des congés plus que ne le prévoyait la législation était aussi attirant... Mon regard furetait sur le visage des consommateurs, toujours à la recherche d'indices : chevaliers de la reine à ma recherche ou pas ? Je n'étais pas tranquille. Tant que cette affaire ne serait pas terminée, je ne le serai pas. Finalement, je fixais mes pupilles dans celles de Spencer :

- Et la paie ? pour commencer ?

J'étais un bosseur dans l'âme, on ne pouvait me refuser ce qualificatif. En fait, le fric importait peu, vu tout ce que mon petit trafic avec Charlie allait me rapporter. Mais accepter un boulot sans en discuter le prix et les conditions, çà ne se faisait pas et Spencer serait en droit de douter de mes intentions. Et puis, la perspective de quitter mon agence de sécurité me troublait sans que je pus l'expliquer, mais celle de vivre avec un autre vampire, loin du pouvoir... pouvait se révéler aussi payante que de loger chez un loup. L'avantage de bosser pour un humain était que jamais il ne se douterait de rien. Pas pareil avec un patron comme Spencer, qui pourrait sentir l'odeur de la louve et découvrir mon petit arrangement. C'était dangereux. J'allais comme cela d'une considération positive à une négative... Autre chose : l'air de rien, je pourrai récupérer pas mal d'info sur ce type, et le moment venu, s'il se conduisait mal, communiquer le contenu de mon enquête à qui de droit. Il y avait pourtant une chose qui pouvait me retenir de le faire, c'était la révélation faite par Torben, dans ce parc, quand il m'avait sauvé la vie.

* Julien a trahi William. *

Ce fut comme un seau d'eau sur mon excitation naissante. Je tenais toujours au Prince comme à la prunelle de mes yeux et l'idée de servir son meilleur ami-traitre ne lassait pas de me perturber. Spencer pouvait me voir, plongé dans mes réflexions, mais sans pouvoir deviner que je ne pensais qu'à moitié à sa proposition. Après tout, bosser pour lui pouvait m'ouvrir de nouvelles possibilités, non ?

* Ah ! si seulement le Prince William était encore là... *




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MessageSujet: Re: Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé]   Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé] EmptyVen 30 Mai - 17:28

Quoi qu’il pense, quoi qu’il sache, il m’écoutait. Cela dit, je n’étais pas dupe, pas plus que j’étais un homme à faire confiance sans me méfier. Il avait travaillait avec Guillemaud, une variable dans l’équation que je n’étais pas près d’oublier. Si le gamin se mettait à fouiller dans mes affaires, si par le plus grand des hasards, il acceptait ma proposition de travail, je le mettrais dehors. Je n’avais plus rien à cacher chez moi mais il n’en restait pas moins hors de question que ça arrive. Un semi-démon avait déjà remué assez la fange. Je n’avais pas besoin d’en avoir encore un peu plus. Tout le monde connaissait le dicton.
Tout ça ne semblait pas le tenter et... je ne pouvais que comprendre. Je détestais cette partie de mon travail quoi que nécessaire. Il me fallait tenter une autre approche. Mon travail était ce qu’il était, je n’avais pas un millier de solution à lui proposer. Si ça ne marchait pas, ma foi, je connaissais au moins son nom, une partie du moins.

Sa question confirma mes soupçons, je bus une gorgée de ma bouteille, ne la finissant pas immédiatement. « La paie ? Tout dépend de ce que vous voulez faire. Cette question me fait dire l’argent vous attire plus que le travail proposé alors avant d’y répondre... Si je vous dis qu’il y a un autre emploi. Mais que celui-là consiste en un autre type d’apprentissage. Plus long, plus minutieux. Je n’ai rien enseigné depuis de nombreuses années et j’ai toujours refusé les apprentis. Pas assez concentrés, toujours à se divertir au lieu de bosser. Travailler le bois vous tente-t-il ? Ce n’est pas facile et il faut de la patience. Infiniment de patience. Je n’ai que la paperasse ou ça à vous proposer. À vous de choisir. » Que ce soit l’un ou l’autre, je payais bien, plus que les barèmes humains en vigueur. « Quant au salaire, dans les deux cas... dites-vous que vous pourrez payer votre loyer, votre Tru Blood, vos assurances et qu’il vous restera largement de quoi vous divertir et vous faire plaisir ensuite. » Si on ne peut pas profiter de sa non-vie... à quoi bon. Même moi je n’étais pas aussi grincheux. J’avais même trop profité à bien y regarder.
« Mais attention. Je ne suis pas tendre. Le travail, c’est le travail. Je ne tolère pas qu’on se paie ma tête. » Derrière cette remarque, il y avait une menace sous-jacente, quoi que menace soit un terme un peu fort. Engager un ancien flic pouvait être un problème, engager un ancien partisan et qui avait ensuite travaillé avec Guillemaud... Dangereux. Il pouvait aussi et surtout prendre ça comme un avertissement face à une éventuelle tendance à tirer au flanc. Dans les deux cas... ça m’allait, ça ne m’empêcherait pas de le surveiller s’il acceptait ma proposition de travail. J’allais sûrement m’arracher les cheveux si c’était le cas et démolir quelques meubles en travail mais ça valait peut-être bien le coup malgré tout.
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MessageSujet: Re: Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé]   Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé] EmptyVen 30 Mai - 18:27

Il avait une deuxième proposition, et cela me fit penser qu'il me voulait dans son équipe. Il était même prêt à faire de moi son apprenti, alors qu'il n'en prenait plus. Je déglutis. Ma vie allait changer. Spencer me disait qu'il me paierait assez pour le loyer, le True et le reste, plus mes petites activités... oui... Je n'hésitais plus :

- Je suis sérieux. J'ignore si je saurai travailler le bois, mais je veux apprendre. Et je suis dur à la tâche.

Cette fois, je le regardais dans les yeux avec un regard clair. J'allais sortir de ma galère ! un chance pour moi. Sortir de ces histoires de puissants à la recherche de plus de pouvoir, toujours. Un pincement au coeur... pour Julien. S'il me demandait un truc, je le ferai. Mais je ne voulais plus de cette vie. Je voulais un métier, et vivre paisiblement. Quand je serai mieux installé, je m'arrêterai avec Charlie et je suivrai le droit chemin. Voilà ce que je pensais à cet instant. Ce type, là, me tendait une perche, et je voulais la saisir, je voulais croire dans ma chance. Un petit doute, quand même, parce que j'avais l'art de me mettre dans la m*rde. D'un autre côté, cette offre ne me serait faite qu'une fois. Une seule fois. J'apprendrais plus tard quel genre de relation avaient entretenu Spencer et Julien, ce n'était pas le plus important maintenant. Après tout, il m'embauchait en sachant que je bossais pour Guillemaud : ce n'était pas un frein à sa proposition. Donc, ça ne devait pas être si grave. Et surtout, il n'avait pas l'air tordu.

* C'est un piège ! mieux vaut rester à bosser pour des humains ! *

Me disait une petite voix, tandis que l'autre assurait :

* C'est un vampire comme toi, il saura ce qui est bon pour toi. Tu apprendras beaucoup. *

La serveuse slaloma jusqu'à nous et apporta deux autres bouteilles. Je savais que si je buvais trop, je ne serai pas en état de travailler, pourtant, je ne refusais pas quand elle les déboucha devant nous. Ce soir, c'était fête. Avant-hier, le logement, cette nuit, un nouveau travail. Plus tard, quand je saurai bien faire, je travaillerai à mon compte, ou pour des humains. Ce que je voulais, c'était m'éloigner des vampires, à tout prix. Un type se leva sur ma droite, tituba et s'effondra, complètement bourré. Etait-il un présage ? je tomberai si je m'égarais ? du bout des ongles de la main droite, je me grattais trois ou quatre fois le sourcil du même côté, le coude sur la table, en regardant ma nouvelle bouteille. Il y avait quatre cadavres, et deux munitions, comme aurait dit le camarade ruskoff. Je souris en pensant à lui.

- Je commence quand ? la période d'essai est de combien de temps ?

J'avais hâte, maintenant, même si cette nuit, je la passerai à garder un entrepôt avec un collègue. La perspective qui se dessinait me plaisait. Je voulais précipiter les choses, par peur que Spencer revienne sur sa décision.

* Le grand saut... *



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MessageSujet: Re: Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé]   Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé] EmptyLun 2 Juin - 19:18

L’avais-je ferré ? Peut-être. J’en avais l’impression en tout cas. Son regard avait changé.

Il ne savait pas s’il y arriverait... J’en serai le seul juge. Il avait beau s’avérer intéressant pour faire enrager Guillemaud, je ne garderai pas un manchot sous contrat. Il devrait faire ses preuves, comme n’importe qui. Mon intérêt n’aurait presque rien à voir là-dedans. Je ne savais d’ailleurs même pas tout à fait de quoi mon avenir était fait. Il nous faudrait voir, surtout moi.
Il était mis au courant, du moins en ce qui concernerait le fait que je risquais de disparaître sans prévenir en tout instant. Cependant, il n’aurait pas accès à mon lieu de vie. Je ne faisais confiance à personne, pas plus à lui qu’à d’autre. Si je commençais à glisser vers ce genre de travers, je m’attirerais irrémédiablement plus d’ennuis.
Dans la même veine, je respectais Constance mais je n’étais vraiment pas sûr de lui faire confiance. Je ne la connaissais que peu. Pourtant, un soir, j’avais malgré tout remis mon sort entre ses mains. Ce serait peut-être à nouveau le cas. Je n’en savais rien.

Je n’en avais pas fini avec ma seconde bouteille de Tru Blood quand la suivante arriva. Je fronçais les sourcils volontairement. Je n’aimais pas que l’on me pousse à la consommation. Je la laissais de côté, le temps de finir celle que j’avais à mon aise. J’étais bien plus calme qu’auparavant, ce qui était au fond, assez étonnant.

« Je ne peux pas vous dire que je vous embauche demain. Il y a des papiers à faire à ce niveau et des déclarations mais je pense vous engager début 2018. Vous avez ainsi le temps de régler vos propres affaires. Vous aurait une période d’essaie de trois mois. Peut-être plus, ce n’est pas un apprentissage facile et je suis exigeant. Mais tant que vous serez motivé et que vous serez sûr de votre choix, tout se passera bien, j’en suis certain. » Et je ne pouvais effectivement pas faire mieux dans l’immédiat. Il fallait un minimum de temps pour organiser ce genre de choses, plus encore quand il s’agissait de nous, de notre race.
Je finissais ma bouteille sans toucher à la troisième tout en écrasant ma cigarette. J’aurais pu rester encore un moment dans le bar mais j’y avais déjà passé trop de temps à mon goût. Il fallait que j’y aille doucement. De plus, je ne voyais pas vraiment quoi ajouter à notre conversation, il avait décroché un travail et moi j’avais un nouvel apprenti.

« Je vous laisse ma consommation. Continuez à réfléchir, pesez le pour et le contre et nous en reparlerons. Je ne suis pas difficile à trouver. » Et je laissais aussi ma carte, au cas où.
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MessageSujet: Re: Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé]   Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé] EmptyLun 2 Juin - 22:16

La perspective d'un changement total de vie me plaisait. Elle était excitante, un brin angoissante. J'aurai des choses à me prouver, et à prouver à ce vampire. Mais je me tiendrais loin du pouvoir, enfin !

* Laisser tomber William ? *

Pour la première fois, cette éventualité pris forme. Oui. je pouvais répondre oui. Il avait choisi sa voie, et personne ne pouvait plus rien pour lui maintenant. S'il revenait un jour, il vaudrait mieux qu'il me trouve frais et dispo que mort. Spencer parlait de début 18... je haussais les épaules, plutôt d'accord avec lui, et même comme çà, çà me laissait peu de temps pour donner mon congé à la boite où je bossais. Trois mois d'essai, c'était logique et tout à fait acceptable. Je ne dis rien, mais je ne pensais pas qu'apprendre un nouveau métier soit chose facile. Le bois devait demander de la précision... je ne savais rien sur çà : je me lançais à l'aveugle sur un terrain totalement inconnu. Il m'apprendrait tout.

* Motivé, je le suis. *

Je regardais Spencer droit dans les yeux, et il pouvait y lire ma motivation : inutile de la lui dire. Il ne but pas son True, me le laissa, ainsi que sa carte, et prit congé. Je le saluais et décidais de rester encore un peu ici, environ un quart d'heure, pour faire le joint avec ma prise de poste. Je regardais la carte de visite : Spencer Yates. Lui n'avait même pas pris mon nom... Je me demandais si je devrais acheter des outils, s'il voudrait bien m'aider à les choisir, tout çà... je rêvassais comme un gamin, et pour la première fois de la soirée, ne regardais pas autour de moi, pour surveiller l'approche d'éventuels chevaliers de la reine.

Et puis, je sortis dans la nuit et le froid, mes chaussures crissaient dans la neige... j'allais me geler cette nuit... En arrivant à l'angle de la rue, je vis deux personnes venir vers moi et je m'arrêtais net devant une vitrine illuminée en remontant mon col. Elles passèrent près de moi et je me rendis compte que c'étaient des humains. J'allongeais le pas autant que possible sans déraper, et me rendis sur mon lieu de travail.
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MessageSujet: Re: Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé]   Le calme apparent n’est que la duperie d’un corps à l’esprit anxieux Ω [Livre II - Terminé] Empty

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