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Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé]
MessageSujet: Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé]   Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé] EmptySam 14 Sep - 16:54


    Je revoyais encore l’image de Tim au-dessus d’une personne. Je revoyais aussi ses mains ensanglantées, et je n’avais pas cessé de me débattre alors qu’on me dirigeait vers la sortie. C’était en vain, face aux forces spéciales, au seul homme qui m’avait extirpé de cette situation, j’étais impuissante. Je n’avais donc pas pu savoir ce qu’il s’était passé et ça me pesait vraiment désormais. Je me demandais ce qu’il lui était arrivé depuis qu’il m’avait laissé derrière cette statue. J’eu une pensée aussi pour Daköta avec sa jambe, je n’avais pas été d’une grande aide pour elle non plus. J’avais l’impression d’avoir été totalement inutile, et je n’aurais en soi rien pu faire, même si j’avais le feu de mon côté. Nous étions toujours ennemis de l’état. Ca me rendait folle, pourquoi ne pouvions-nous pas être comme ces vampires, libre de nos mouvements ? C’était vraiment invraisemblable et ça ne faisait que grandir la haine que j’avais à leur égard. Putain mais pourquoi ne pourrions-nous pas trouver une entente ? Je m’étais toujours dit que je n’avais jamais rien fait pour les attirer vers moi, mais que finalement, j’aurai peut-être mieux fait. J’aurai peut-être pu participer aux années sanglantes, j’aurai pu massacrer autant de personnes que je le voulais. Mais.. je n’étais pas comme ça, quand bien même la colère et la vengeance étaient toutes deux présentes. Ce n’était pas dans mes gênes, on ne m’avait pas éduquée comme cela… ou plutôt… je ne voyais pas les choses de cette manière. J’avais déjà tué, sans le vouloir, soit, mais je l’avais déjà fait, et j’avais eu plaisir à le faire. Et c’était ce plaisir de la mort qui me terrifiait parfois. Ils le méritaient, pour sûr, ils venaient tous de passés sur moi les uns après les autres, couvrant mes cris et se satisfaisant de mon corps…

    On m’embarqua dans une ambulance avec d’autres personnes quand un pompier avait vu mon visage. Il était recouvert de rouge, de mon sang, alors il était évident qu’il m’embarque sans même me demander mon avis. J’avais beau essayer de m’extirper de leur emprise… impossible. Je cherchais du regard Tim jusqu’à la fin et j’étais effondrée de ne pas l’avoir aperçue. Nous arrivâmes bien vite et je dû attendre mon tour dans le couloir. Ils avaient bien trop de personnes qui arrivaient ce soir, il était donc évident qu’ils prennent d’abord le plus urgent. La double vitre s’ouvra, j’entendis une nouvelle arrivée de personne, sûrement du même endroit où j’étais. Seulement, j’étais occupée à regarder par la fenêtre et lorsque ma curiosité me fit tourner la tête pour apercevoir la foule arrivée, je ne vis que tard la personne qui m’était chère. Il était de dos, je fis quelques pas et le héla avant de me faire interrompre par une infirmière qui m’engueula presque pour le bruit que je faisais. Elle m’indiqua sévèrement de me taire avant de me diriger vers une salle de consultation. Je restais pour le moins stupéfaite de ce qu’il venait de se passer, mais ne dit mot alors que j’entrais dans la pièce. De toute manière je n’allais pas y rester longtemps, je n’aimais pas les hôpitaux, il me rappelait trop bien le séjour que j’avais eu, si tant est que je m’en souvienne distinctement. Rien que le fait d’être présente en ces lieux me dérangeait. Le médecin me fit m’assoir, me prit la tension, puis lorsqu’il fallut enlever mon haut pour qu’il m’ausculte les poumons, je refusais catégoriquement. Chose qui surpris apparemment l’homme alors que je ne lui voulais aucun mal. Quand bien même il m’expliquait que c’était important suite aux événements de la galerie. Il faisait référence au gaz très certainement. Au final, il se débrouilla autrement, avant d’enfin considérer mon visage. Je ne souhaitais juste qu’il finisse vite pour que je puisse enfin partir et essayer de retrouver Tim. J’étais inquiète, encore une fois. Cela mit du temps avant qu’il ne me nettoie le visage complètement, et je gardais pour moi cette peur affreuse que j’avais concernant mes blessures. J’avais de petites coupures du côté gauche de mon visage surtout, certaine avec des steri-strip, ces bandelettes cicatrisantes qui fonctionnaient apparemment d’après les dires du médecin. Je l’écoutais qu’à moitié en vérité – ne souhaitant pas m’attarder sur la cicatrisation de peur d’avoir une mauvaise nouvelle – et lorsqu’il eut fini, je quittais presque précipitamment sa salle ; sans avoir réalisée qu’il m’avait dit qu’il n’y aurait pas de traces et que ce n’était pas grave.

    Je me dirigeais vers une infirmière avant de constater qu’elles étaient toutes prises d’assaut. Elle me redirigea vers l’accueil qui avait déjà une file d’attente conséquente. Ce n’était donc pas la bonne solution. Je fis donc le tour des salles de consultations, passant par les chambres aussi, regardant à travers chaque fenêtre me permettant d’observer chaque pièce avec une peur grandissante en moi. Et au moment où je m’étais dit qu’il était peut-être au bloc entre la vie et la mort… c’est là que je le vis. Je me frayais un chemin jusqu’à lui, jusqu’à cette pièce où il était. Il ne m’avait pas vu, il ne pouvait pas me voir alors que la porte était fermée. J’avais juste eu un coup de chance d’apercevoir sa tête passer, une seconde trop tôt… ou trop tard, et je l’aurais loupé. La porte s’ouvrit brusquement et la laissa s’éclater sur le mur.

    « Tim ! »

    Je n’avais pas du tout réalisée à quel point j’avais ouvert cette porte, je n’avais tout simplement pas réalisée la force que j’avais eue en l’ouvrant. Soudain, je me sentis gênée. Je m’avançais vers lui lentement, essayant de contrôler cette inquiétude à son égard. J’observais ses mains, puis son bras gauche qui était bandée et enfin ses vêtements qui étaient salis d’une couleur rouge, du sang. Mon cœur fit encore un bond, et je ne pensais pas du tout à moi, au sang aussi que j’avais sur l’épaule gauche, et à mon visage aussi qui me terrifiait.

    « Tu vas… bien ? On s’est occupé de toi apparemment. »

    Ma main vint prend la sienne, délicatement.

    « Je t’ai vue à deux reprises mais à chaque fois on m’a… écartée. »
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MessageSujet: Re: Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé]   Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé] EmptyLun 16 Sep - 22:18

Respires ! Respires !
Je m’acharne sur une vie déjà disparue. Son souffle est pourtant encore là. L’homme souffre entre mes mains tremblantes et inutiles. Il me regarde. Je veux fuir celui-ci. Qui est prêt à voir la mort faire son œuvre ? Je ne voulais pas voir cette étincelle que nous appelons « la vie » disparaitre de la prunelle de cet inconnu. Un inconnu héroïque. Un mec bien, courageux. Un mec dont je ne connaissais même pas le prénom. Je m’acharne alors que nous savons tous deux qu’il ne survivra pas à cette blessure. Le temps s’arrête en même temps que mon cœur. Mon souffle se bloque. Je le sens partir vers une destination connue que par eux. Je veux rêver à un monde meilleur. Je veux rêver à un lieu de paix où ce genre d’affrontement est impossible. Je veux rêver à une dimension où l’homme ne règle plus ses problèmes par la violence. Je veux rêver d’un monde où je connaitrais le nom de cet homme pour en faire toute les louanges. Je veux rêver d’un monde où personne ne meurt comme cela. Je veux rêver d’un monde où l’homme est seul et bon. Je rêve d’un endroit paisible pour cet homme. Je ne le connais pas et ne le connaitrais que par sa bravoure qu’importent ses exactions passées. Je veux croire en lui comme en un autre monde. Pour lui. Pour tous ces morts. Je veux hurler mais je ne fais qu’appuyer davantage sur la plaie. Le sang coule. Son regard se vide en même temps que son corps. Je ne veux pas lire dans ses yeux mais c’est pourtant ce que je fais. Son regard me frappe mais je tiens bon le temps qu’il disparaisse dans les tourments d’une guerre qu’il n’a pas choisi.

Le tout n’a pas duré bien longtemps pourtant, j’ai l’impression qu’une éternité venait de passer. Des coups de feu sont tirés au dessus de moi. Des cris sont poussés. J’entends le tout derrière une porte blindée. On me bouscule. On me plaque au sol. On me relève. On me tire. On me fait sortir. On me jette dans les bras d’un infirmier qui m’analyse rapidement. Je ne sais plus vraiment où je suis et je suis le mouvement comme un automate. Le temps se fait long et court. Je ne distingue plus grand-chose. Les lumières sont trop vives et les sons trop violents lorsque je sors de mes pensées. Le choc est rude. Je me protège les oreilles et regarde autour de moi sans pourtant rien comprendre à ce que je vois. Non, je suis ailleurs. Je suis dans la salle avec cet inconnu à mes pieds. Je suis plein de sang et je ne m’en rends même pas compte. Je suis toujours avec lui, la bas. Je n’avais jamais pensé vivre la mort d’autrui, pas comme ça. Jamais à vrai dire. Mon corps n’était plus à la plaisanterie. Ce n’était pas comme dans la bijouterie. Les conséquences étaient réelles. La mort était réelle. Je l’avais touché. Je l’avais vu. Son regard. Je repars dans mes tourments alors qu’on m’emporte à l’hôpital. Je ne fais pas attention au cri ni à celui d’Aliénor. Je l’ai même oublié. On me fait attendre puis on me soigne dans une salle. Je réponds machinalement à ce qu’on me demande sans trop comprendre leurs propos et les miens. Il est mort.

Tim !!

La porte claque. Je tourne la tête et la vois. Je sais que c’est elle avant de rencontrer son visage. Il est inquiet, son visage. Tout comme sa voix. Elle s’approche rapidement, trop peu être, car elle s’arrête au milieu de son geste. Ses peurs la reprennent. Ce qui la retient à l’air si puissant, si monstrueux que j’ai soudainement peur de me brûler. Puis cette peur se transforme en une autre. Je replonge dans l’abysse de mes pensées alcoolisées. Je songe à notre dernière rencontre. A mes paroles. A mes actes. A sa peau. A ses lèvres. A ses mains. Sa main. Elle me serre. Une barrière franchie. Tellement comparé à cette nuit là mais tellement beaucoup venant d’elle. Je ne sais plus si je dois me cacher pour notre dernière rencontre ou assumer. Jusque là je m’étais caché. Jusqu’à ce soir là où je m’étais en hardie à la rejoindre…. Pour l’abandonner juste après. Je vois alors son visage. Elle a été coupée par je-ne-sais-quoi. Je fronce les sourcils et écoutent à moitié ce qu’elle me dit. Elle est paniquée. Je le suis aussi, seulement, je suis trop choqué pour que cela ne se voie. Je ne suis pas sur de savoir quoi dire. Je veux l’embrasser par joie de la voir en vie. Je veux lui dire qu’elle est belle et que tout ira bien. Je veux m’excuser. Puis je veux la fuir encore. Je veux comprendre ce qui nous unis ou nous désunie. Je veux que ce soit simple. Puis son regard. J’aime son regard. Il m’apaise malgré l’inquiétude qu’il me renvoi. Il est tellement plus doux que celui de l’inconnu. Je ne veux plus voir ce regard. Je tends alors ma main droite et la pose sur son plan puis l’attire vers moi doucement. Je ne veux pas la forcer. Je veux juste qu’elle s’approche. Je veux juste la sentir contre moi. Je pose alors ma tête contre sa poitrine étant assis et elle debout. Je laisse mon bras gauche et ma main sur le côté sentant une douleur.

Je suis désolé… désolé pour cette nuit là, désolé pour ce soir… désolé de ne pas être resté près de toi… je… je suis heureux que tu ailles bien et que tu sois là…

Je bouge légèrement ma tête puis m’écarte un peu pour lever la tête et capter son regard. Je lève alors ma main vers son visage que je mime d’effleurer.

Comment…. ? J’aurai du resté….

Je secoue alors la tête et l’observe plus longuement avant d’ajouter.

Ne t’inquiète pas… tu es magnifique .



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MessageSujet: Re: Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé]   Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé] EmptyMar 17 Sep - 15:07


    C’était comme si j’oubliais mes propres tourments. Le fait que je refusais encore et toujours de montrer mon corps, même aux professionnels de santé. Les miroirs cassés chez moi en étaient une preuve, car même à moi mon image m’était très difficilement supportable. La terreur que j’avais eu et que j’avais encore lorsque mon visage saignait. Je n’avais pas pu me voir dans un miroir, je ne voulais pas, mais je savais dans quel état était ma moitié gauche de visage. Je ne voulais pas m’inquiéter pour ça, j’avais été beaucoup plus inquiète pour Tim depuis que je l’avais vu par-dessus une personne, ses mains ensanglantées. Et là je l’avais retrouvé, avec mon arrivée des plus surprenantes. Mais je ne voulais pas le perdre à nouveau, cela faisait deux fois quand même, et là personne ne m’avait retenu. Il n’aurait pas fallu sinon je pensais bien que je serais devenue folle. Etrange comme sentiment. J’essayais alors de me calmer maintenant que j’avais sa main dans la mienne, mais mon cœur battait encore à tout rompre. Les événements de la soirée étaient encore présents en moi, dans ma tête et dans mon corps. Je revoyais nettement Daköta même si je ne savais absolument pas si elle avait été prise en charge. Je n’avais pensé qu’à Tim en fait, alors que j’avais cru qu’il était salement touché. C’était peut-être cette fausse pensée qui m’avait fait paniquer depuis le début. J’avais mal interprété, mais comment aurais-je pu dans de telles circonstances et surtout le fait d’avoir été littéralement extirpé de force. Mais tout ça était derrière, il fallait vraiment que je souffle.

    J’observais Tim alors que j’avais sorti quelques mots. Je voulais qu’il me dise que tout allait bien, qu’il allait bien. Nous ne nous étions pas vu depuis ce fameux soir et je me demandais s’il m’en voulait pour quoi que ce soit. En même temps je ne pourrais pas l’en blâmer. Il ne devait rien comprendre me concernant. Pourquoi j’avais autant de mal avec le touché, la proximité. J’avais peur d’avoir de nouveau mal, et ce n’était pas un petit mal passager non, c’était bien pire que cela. Ma peau était encore incrustée de cette douleur. Je savais déjà que Tim était doux dans ces gestes, mais c’était l’inconscient qui parlait. Comment donc le contrôler ? J’avais bien assez de mal pour maîtriser mon feu intérieur, je n’allais pas en plus faire un travail sur mon inconscient. Non. Il fallait que ça vienne tout seul, et après l’étreinte que je lui avais fait dans mon appartement, j’avais sauté carrément dans le vide. J’avais eu énormément de mal à comprendre le départ de Tim, c’était comme un retour en arrière, comme si mon grand pas s’était cassé la gueule. Je ne dormais plus très bien depuis… et il fallait qu’on se retrouve à cette galerie. C’était peut-être positif, cela allait nous permettre de parler encore. Mais je ne savais quoi faire, j’avais peur qu’il parte de nouveau si je m’avançais vers lui. Puis il s’excusa soudainement, me faisant sortir de mes pensées alors que j’étais vraiment à mille lieux de l’hôpital. La redescente fut rude alors que j’écoutais tranquillement Tim. J’avais l’impression qu’il ne faisait que s’excuser depuis ce baiser sous ma douche. J’avais l’impression d’être responsable de cela. N’était-ce pas moi qui avais fui alors qu’il m’avait embrassé à cœur ouvert ? Oui. Mais je ne savais pas si je serais capable de lui donner une explication un jour.

    « Ne t’en fais pas, ça va. J’ai juste des… »

    Je m’arrêtais alors que mes doigts effleurent les coupures sur mon visage. Ce dernier s’assombrit mêlé à de l’inquiétude profonde, presque quelque chose qui me terrifiait, me paralysait même. Je fus coupé lorsque je sentis sa main sur mon flan me tirer. Ma jambe s’avance enfin après un retard et m’approche de lui doucement. Sa tête se pose naturellement sur ma poitrine et je me senti comme oppressée soudainement. Il ne le savait pas, il ne peut pas savoir… le plus violent coup, presque mortelle. Une blessure qui m’avait valu des semaines pour me rétablir. J’avais une cicatrice épaisse et qui parcourait ma poitrine, et le fait que sa tête se pose dessus, alors que je l’avais préservé jusque-là, ça me dérangeait. La pression m’oppressait littéralement. Mon cœur s’accélérait, et je ne savais quoi faire de mes mains. Je cru que cet instant dura une éternité puis ce poids si lourd se retira, mes yeux descendirent vers Tim alors qu’il essayait de capté mon regard. Il voyait enfin mon visage, je cru que j’allais m’effondrer, mais j’essayais de rester impassible, de tout conserver à l’intérieur de moi. Ce n’était pas le lieu, ni le moment d’exploser en sanglot. Non, il ne fallait qu’aucunes larmes ne coulent. Je sentais ses doigts effleurer ma joue et je retins un mouvement de recul.

    « C’est… je me suis pris des… »

    Je ne pu continuer, ma voix s’étranglait dans ma gorge. Tim n’aurait plus qu’à finir cette phrase. Et puis, c’était passé, il ne fallait pas que j’y pense, même si je savais que, jusqu’à ce que je vois par mes propres yeux une peau saine, je paniquerais. Les derniers mots de Tim me laissèrent coi, j’étais presque gênée, mes joues rougissaient lentement alors que je sentais une bouffée de chaleur. Un étourdissement soudain, mes jambes qui flanchent. Ma main vint s’appuyer sur l’épaule de Tim alors que l’autre est sur mon front. C’était soudain, presque brutal, je ne comprenais pas trop ce qu’il se passait.

    « Oula… je pense que je vais… » je glissais sur le côté pour m’assoir près de lui et m’éviter une chute si je faisais un éventuel malaise. J’avais perdu beaucoup de sang, c’était peut-être pour cela. Je devais manquer de sucre, de force tout simplement. J’avais eu tout un tas d’émotions ce soir, et j’avais juste envie de rentrer me poser. Souffler un bon coup.
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MessageSujet: Re: Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé]   Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé] EmptySam 21 Sep - 18:14




Les blessures nous rapprochent…


Je voulais juste la sentir contre moi. Je n’aurai jamais cru me sentir ainsi apaisé près d’elle. Au début, ce n’était pas ça que je voulais. Je ne sais même pas ce que je voulais… découvrir un mystère ? La mettre dans mon lit après avoir réussi à la séduire ? Peut-être un peu des deux. Elle était belle, sacrément même. Elle méritait toute l’attention que je lui avais portée ces derniers mois. Mais jamais, jamais, je n’aurai cru être bien en sa compagnie. Je ne m’étais pas accroché pour avoir ce début de sentiment. Ce n’était pas mon objectif en foulant la terre écossaise. Je n’étais pas là pour créer une histoire ou m’imaginer en créer une avec qui que ce soit. Aliénor était une femme sexy qui m’avait attiré puis rendu curieux puis… puis je ne sais pas. Je me sentais juste bien, là, contre elle occultant complétement la tension qui parcourait son corps. Je ne voulais pas du tout penser aux barrières que je franchissais aveuglement. Je voulais juste oublier ses yeux. Les yeux de cet homme. Je voulais oublier la mort et tous les sentiments que j’éprouvai à cet instant et vis-à-vis de cet inconnu. Toutefois son contact me rappelle ailleurs. A une autre journée. A une autre nuit. A d’autres erreurs et d’autres tourments. Je ne suis pas sûr de vouloir aller sur ce terrain ci. Je ne suis plus sur de vouloir aller sur n’importe quel terrain. Je suis inquiet pour demain. Tellement inquiet pour nous, les hommes et nous les méta. Je suis tellement inquiet pour elle alors que je vois son visage. J’aurai du rester près d’elle. Je me demande alors si ce soir-là, je n’aurai pas dû rester également ? Non. J’ai bien fait. Je mêle les débats et les situations. Elle parle alors avec difficulté et s’étrangle toute seule. J’hausse un sourcil avant de froncer les deux. A-t-elle vraiment vu un médecin ? Je la sens déraper en même temps qu’elle rougissait. Je lance mes deux mains vers elle pour la maintenir alors que sa propre main atterrit sur mon épaule blessée. Je grimace mais ne la repousse pas. Elle glisse à côté de moi et je garde mes mains autour d’elle avant de me redresser. Je me positionne devant elle et pose deux doigts sous son menton pour lui lever le visage. Sérieux, j’examine celui-ci passant un moment sur ses griffures afin de vérifier si tout a été bien soigné. Je gagne alors ses yeux dans lesquels je reste un instant. Une envie subite de l’embrasser me prend. Je me sens adolescent. J’ai l’impression d’être un gosse peureux qui ne sait pas quoi faire devant la plus jolie fille du lycée qui le fait rêver depuis longtemps. Et là, là il peut l’embrasser. Il le sait. Il est prêt et il sait qu’elle n’est pas vraiment contre ce contact. Il le sait parce que prit d’un coup de folie, il l’avait embrassé plusieurs jours auparavant. Elle n’était pas contre mais elle n’était pas pour. Elle était inaccessible et pourtant il ne voulait qu’elle. Il voulait l’embrasser et la prendre contre lui. Son corps était pris dans ce désir charnel et son cœur répondait dans un rythme fracassant à toute la crainte de la conscience du garçon. Je me sentais comme ce gosse. Je me sentais gosse. Normalement, à notre âge, cela ne devait pas être si compliqué. Si nous sommes attirés l’un vers l’autre, on y va et puis on voit. Là… là c’était plus dur. J’étais un gosse ayant vu un homme crever comme un chien.

Ferme les yeux, ça va aller….

Non je ne vais pas l’embrasser alors qu’elle a les yeux fermés. Ce serait trop puéril. Bon… j’y avais pensé mais ce n’est pas ce que je fis. Je m’éloignais pour chercher un médecin. Je ne l’étais pas moi-même et ne pouvait laisser courir le risque de la voir à son tour mourir devant mes yeux. Dans le couloir, c’était la guerre. Je prenais conscient qu’à ce moment-là de ce qu’il s’était passé tout autour de moi. Certes, j’avais vu un homme mourir mais il n’était pas le seul et en y repensant, j’en avais vu s’échouer sur le sol. J’étais chanceux. Incroyablement chanceux. Je m’en tirais avec un hématome sur la machoir, des écorchures sur les mains et avant-bras et enfin un trou sur le côté du bras. Pas grand-chose en soi. Juste assez pour se ressentir. Juste assez pour apprécier respirer en grimaçant. Un médecin passa à mon niveau et je l’appelai « Docteur Dolittle ».

Pas le temps de plaisanter garçon !
(encore un qui me prenait pour un lycéen mais passons…)

C’est mon amie… elle est blessée…

C’est pas la seule…

Il fit un pas pour s’éloigner et je l’attrapai férocement par le bras ce qui ne sembla pas lui plaire. C’est avant qu’il ne sorte une autre ânerie que je l’entrainais dans la salle avec une force qui sembla l’étonner.

Je répète, MON AMIE EST BLESSEE ! vous êtes médecin faites votre taff… sa tête a été touché et elle a des vertiges…

Bien… Laissez-moi regarder avant que votre petit ami m’envoie dans le mur….

« Petit ami » ? Mon cœur rata un battement pendant que mes yeux croisèrent ceux d’Alie avant de les faire fuir vers la chaise qui avait l’air subitement beaucoup plus intéressante. Ma main droite passa dans mes cheveux. Geste de gêne, je ne savais plus où me mettre. Le gosse revint me saluer. Oui, j’étais un gosse. Pourquoi serais-je gêné par ces deux mots ? Je me demandai alors si j’aurai aimé l’être, son petit ami ? Est-ce qu’on dit encore petit ami à près de 30 ans ? Normalement on a déjà une femme qui attend un gosse si nous n’en avons pas déjà un. J’aimerai oui. Fin, ça ne m’aurait pas déplu de jouer ce rôle. D’être ce rôle mais cela me semblait bien compliquer avec Alienor. Quelque chose la retenait et ce n’était pas quelque chose que je pouvais obliger à se retirer. Je ne voulais pas la forcer. Je ne voulais pas être un salopard. L’homme lui donna du sucre et lui demanda de se reposer. Tout ceci ne dura pas plus d’une minute alors que je pensais être resté dans mes pensées bien plus longtemps. Pourquoi le « petit ami » m’avait perturbé ? Ce n’était qu’une erreur de la part du doc. Une mauvaise impression liée à une situation particulière qui faisait que. Et puis, merde, nous venions de nous faire canarder comme des lapins et moi, je me retrouvais perturbé pour deux mots !? Je secouai la tête et me rendis compte que nous étions de nouveaux seuls dans la pièce depuis quelque instant. Mon regard se balade sur elle atteignant son visage. Ses blessures ne devraient pas lui laisser de trace, c’était tant mieux même si cela lui aurait donné un petit côté farouche en plus. Un petit sourire apparu à la commissure de mes lèvres. Je l’imaginai très bien mais j’avais tort à ce moment-là, elle ne l’aurait pas accepté. Je me rapproche d’elle, juste en face. Mon bassin touche ses genoux. Nos places sont échangées et je ne sais absolument pas quoi faire ni dire alors je sors la phrase qu’on dit dans ces moments de lourdeur.

Ca va mieux ?

Je caresse son épaule de mon doigt avant de laisser retomber ma main le long de mon corps. Décidément je réagis comme un enfant. Un bruit sourd me vient et je me crispe un petit instant avant de lâcher un soupire. L’homme me revient en mémoire et je m’assombris. J’en ai marre. Marre de moi. De ne pas savoir qui je suis. De ne pas savoir ce que je dois faire ou ne pas faire. De ne pas avoir d’identité. De vivre dans le flou. De me mettre dans des situations trop grosses pour moi. De ne pas accepter les conséquences de mes actes. Je ne veux plus me lamenter comme ces derniers jours et pourtant c’est ce que je fais de mieux, comme le bon français qui séjourne en moi. Je veux ses lèvres contre les miennes pour me prouver que j’existe car il semble que, pour le moment, elle est la seule qui me rappelle mon existence. Je veux cesser de penser aux risques. Je ne veux plus voir ce mort. Je sais pourtant qu’il va me tourmenter. Je ne voulais pas le voir mourir. Je ne voulais pas voir son regard s’éteindre et tel un con, j’étais resté. J’aurai dû être égoïste. Pourquoi suis-je resté ? Pourquoi je me limite en sa présence ? Pourquoi j’ai survécu ?

J’aimerai que ce soit simple… dis-moi ce que je dois faire, si je peux t’embrasser, si tu le veux… dis-moi si… si c’est moi qui te fait peur…






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MessageSujet: Re: Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé]   Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé] EmptyDim 22 Sep - 18:41


    Cela n’était pas la première fois que je me sentais flancher de la sorte accompagné de vertige assez violent. Cela m’arrivait lorsque j’utilisais mon pouvoir à trop grande échelle alors que je ne savais comment faire pour le maîtriser totalement. J’arrivais parfois à contrôler mais c’était par bribe et je ne savais guère comment je faisais. Ça venait et ça repartait, j’étais un peu perdue moi-même sur mes origines et ma vraie nature. Ce côté sombre en moi qui était toujours présent et qui se réveillait dès que la moindre petite faille pointait le bout de son nez. Autant dire que c’était assez souvent. Il suffisait que je le laisse s’étendre pour qu’ensuite ce fluide me dépasse totalement. C’était un sentiment d’impuissance et de puissance en même temps. Une étrange émotion qui était difficilement déchiffrable et verbalisable surtout. Je préférais ne pas y penser. Je repensais plutôt à l’appui que j’avais eu sur l’épaule douloureuse de Tim et lorsque je m’en rendis compte, il était déjà debout devant moi. Il m’avait soutins alors que mes jambes me lâchaient et il s’inquiétait dorénavant pour moi. J’avais déjà vu un premier médecin, mais j’étais une patiente compliqué et têtue qui plus est. C’était juste le trop plein d’émotion qui me revenait en pleine figure. J’avais aussi réalisé à quel point j’avais laissé Tim entrer dans mon cœur, et j’étais juste terrifiée à cette idée. Terrifiée car il ne savait rien de moi, il ne savait pas ma vraie nature et j’avais juste peur de le perdre. Par mon passé aussi… comment réagirait-il si je lui avouais tout ? Serais-je capable de lui déballer quelque chose que j’avais autant de mal à divulguer et qui était resté aussi longtemps en moi sans jamais en parler ? Dom aurait sûrement su ce qu’il aurait fallu faire dans cette situation. Sa présence et ses conseils me manquaient un peu, tout comme ses remontrances quelque fois qui m’aidait incroyablement, même si sur l’instant j’étais plus en colère qu’autre chose.

    Je fermais les yeux à sa demande, ne réfléchissant pas. J’essayais de me reposer et ne plus penser, mais cela ne fit qu’aggraver les choses, je me sentais incroyablement faible. Mes paupières s’ouvrirent de nouveau alors que j’étais en train de réaliser qu’il n’était plus là. Depuis combien de temps étais-je resté là, assise, les yeux fermés ? Je n’en savais trop rien. Mais je fus surprise de le voir de nouveau franchir la porte avec apparemment un médecin, plus encore alors qu’il semblait s’énerver sur lui. Je voulu dire quelque chose mais les paroles du médecin me restèrent en mémoire longtemps. Alors comme ça nous étions considérés comme ensemble ? Formant un couple ? Cela me surprit un instant, avant de constater que cela ne me dérangeait pas, finalement. Je laissais faire le médecin alors qu’il prenait ma tension et constatait que j’étais bien en dessous de la normale, chose que j’aurai pu constater par moi-même, j’avais senti que ma tension avait baissée. Il me donna alors du sucre même si son deuxième conseil était plus approprié. Il fallait sans nul doute que je me repose. J’étais aussi très heureuse qu’il ne s’attarde pas trop, préférant éviter une scène étrange devant Tim, comme j’avais pu le faire pour le premier médecin. Il partit après quelques minutes, nous laissant de nouveau seul alors que Tim s’approchait de moi, touchant mes genoux avec son bassin. Je lui fis un petit sourire alors qu’il me demandait si j’allais mieux.

    « Ça va mieux oui. Si j’avais su dans quel état ça te mettrait… »

    Je m’arrêtais. Pensive, je me remémorais mon entrée fracassante après l’avoir cherché pendant quelques minutes qui me parurent plus des heures. Ça m’avait juste… plut. Oui c’était cela. S’il s’inquiétait pour moi, c’était que j’avais un peu une place dans son cœur, non ?

    « Ce n’est qu’un simple malaise, ne t’en fait pas, ça ira mieux après cette nuit. »

    Si j’arrivais à ne pas penser éternellement à cette soirée qui c’était juste fini en fiasco. La présence de Tim m’apaisait, et je frissonnais alors que sa main parcourra mon épaule. Je l’observe alors que son visage s’assombrit. Je me demandais ce qu’il pouvait bien se passer dans sa tête et je repensais à la vision que j’avais eu avant qu’on ne me fasse sortir de la salle de force. Il était à côté d’un corps, et je n’imaginais pas quels sentiments il devait avoir si cette personne était morte. Je lui pris les deux mains, mais avant que je ne puisse ajouter quoi que ce soit, il me devança. J’avais presque regretté de n’avoir parlé plus tôt. Ces mots me déchirèrent de l’intérieur bizarrement. J’étais partagée entre la paralysie de la vérité et le fait de détourner encore et toujours. Ce n’était pas bon, ni pour lui ni pour moi. Je commençais à me demander si je ne devais tout simplement pas rester seule…
    Mon visage s’assombrit lui aussi et mon regard se faisait fuyant. Je ne savais pas quoi lui répondre. Ecouter mon cœur ou encore réfléchir à la situation ?

    « Tim… tu ne peux pas savoir à quel point tu n’y es pour rien… »

    Je quittais ses mains alors que les miennes tremblaient et que je ne pouvais rien y faire. Je les joignais sur mes genoux et les serraient inconsciemment très fort pour m’éviter de ressentir ce tremblement.

    « Je… j’ai encore du mal avec… »

    Je m’arrêtais, comprenant soudainement que ce n’était pas le lieu. Ma gorge semblait se rétrécir au fur et à mesure.

    « J’ai du mal à m’ouvrir… aux autres… J’ai… »

    … subi des sévices sexuels ? Je suis en vérité une semi-démone ? Non impossible. Il ne s’y préparerait jamais et moi non plus d’ailleurs. Je ne voulais pas le troubler davantage, je ne voulais pas avoir le souvenir terrible de le voir partir. J’essayais de me calmer et d’écouter mon cœur, pour une fois. C’était très difficile. Je pris son bras et me levais, je le fixais alors que mon regard se voulait sincère et totalement transparent. Mon cœur battait à tout rompre, je manquais de faire de nouveau un malaise car je me sentais pris d’un autre coup de chaud.

    « Je me sens bien avec toi… vraiment… » soufflais-je alors que ma proximité était très étonnante en cet instant. Je ne voulais pas qu’il parte, mon cœur souhaitait qu’il me prenne dans ses bras. J’étais prête aussi s’il me volait un nouveau baiser. Je voulais être rassurée, être certaine que ses mains étaient douces, qu’il n’y avait aucune brutalité même si je savais au fond comment il était. Je voulais être rassurée… le comprendrait-il ?
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MessageSujet: Re: Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé]   Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé] EmptyDim 22 Sep - 21:06




Les blessures nous rapprochent…

Ça va mieux oui. Si j’avais su dans quel état ça te mettrait…

Je souris à sa remarque. Il était normal que je m’inquiète pour elle. Ce n’était pas n’importe qui et quand bien même, je n’étais pas du genre à prendre le moindre risque pour les autres sous prétexte que je n’avais rien remarqué de particulier. Elle avait été touchée au visage, qui sait ce que cela pouvait entrainer ? Qui sait si elle n’avait pas frappé un peu trop fort le sol en tombant si elle était tombée ? Qui sait ? Personne mise a part elle et encore, dans toute cette agitation il ne serait pas étonnant de zapper certains coups. J’avais moi-même oublié les écorchures sur mes mains et mes avant-bras. Il y avait pire comme blessure comme, juste comme ça, la plaie dans mon bras ou les blessures de la jolie Alienor. Toutefois, je n’ajoute rien et n’écoute même pas la continuité car je suis pétrifié par un bruit sourd. Je deviens fou. Alie n’a même pas réagi et moi, mon cœur s’est arrêté. Les tirs ne reprendraient pas dans un hôpital, non ? Sauf si un vampire avait été apporté jusqu’ici, qu’il avait soif et avec tout ce sang trouverait judicieux d’attaquer les uns et les autres pour gorger sa soif. De la le personnel de sécurité tirerait sur lui et l’achèverait sur place ou le manquerait juste histoire de l’énerver. Non. Je devenais paranoïaque. Ce n’était pas le moment de flancher de ce côté de la barrière. Le visage de l’homme me revint ayant pour effet de me crisper davantage. Ce n’était pas le moment de penser à la stupidité de mon être depuis quelque temps. Ce n’était pas le moment de penser à la vie et à la mort ni à se plaindre de cette faucheuse. J’en avais marre. J’étais en vie et en bonne santé. Bon je n’étais pas non plus copain Hulk ou Wolverine et n’étais donc pas dans la capacité de me régénéré à la vitesse de la lumière mais dans l’ensemble je me portais plutôt bien. Le gout du sang dans ma bouche n’avait laissé que quelque trace de son passage ce qui n’était pas forcément le cas de l’odeur mais j’imaginai que dans un hôpital, il ne fallait pas trop en demander. Donc, j’étais plutôt bien conservé. J’étais a une distance loin d’être respectée d’Alienor. Mon bassin touchait ses genoux. Ma main hésitait à se poser sur elle et mon cerveau enrageait de la voir si prêt et pourtant si inaccessible. J’en avais marre. Je voulais vivre. Je voulais l’embrasser. Je voulais oublier et exister. Exister. Ses mains me tenaient. Je brulais de ce contact. Je lui parlais alors calmement. Je voulais savoir. Je voulais comprendre ce qui n’allait. Ce que je pouvais faire. Ce que je devais faire. Fuir. Avancer. Apprendre à l’aimer. Oublier cette idée. Exister. Ses mains se retirèrent en même temps que ses mots me laissèrent dans l’incompréhension. Elle s’était assombrie. Bien, on était deux. Moins bien, cela n’engageait rien de bon. Le rythme de mon pauvre organe s’accentua sans que je n’y comprenne quelque chose.

Ses phrases ne se finissent pas. Le début d’information arrive pour disparaitre. En cet instant je suis frustré et incompris. Je veux savoir. Je suis enragé de ne pas comprendre son jeu. Est-ce seulement un jeu qu’elle joue ? Peut-être me mène-t-elle du bout de son nez ? Tout ça n’était qu’une mascarade où je suis tombé tel le débutant que je suis ? Je veux frapper le sol. Elle ne comprend pas que j’ai besoin d’elle. Je veux qu’elle me rappelle qui je suis car elle ne me connait pas. Mes pensées sont une nouvelle fois brouillon mais c’est bon signe. Elle ne me connait pas. Elle ne connait pas tout de mon passé. Elle ne connait pas mes objectifs, la nature de ma venue, la mission que je me suis donné. Elle ne connait que mon nom et la personne que je lui ai montrée. Une personne sincère. Je n’avais pas à me montrer autre que je n’étais pour la simple et bonne raison que je ne voulais rien d’elle. Je n’avais rien à gagner d’important. Une partie de galipette ? Oui, peut-être, mais ça aurait pu marcher ou ne pas marcher, ce n’était pas important. Non, je n’avais rien à lui prouvé. Rien à attendre. Rien à espérer. Aucune peur à avoir dès le moment où je gardais certaines informations pour moi. Elle m’a apprécié sans rien savoir de plus. Sans superflue. Juste moi. Elle connaissait le Tim sans bagage. Elle connaissait le type que je devais vraiment être. Celui que j’étais. Alie était la source de mon existence entant qu’être humain et non en tant que « fils de ». Je voulais m’énerver mais ses derniers mots m’apaisèrent. Elle était bien avec moi ? Alors pourquoi ? Pourquoi tant de complication ? Avait-elle quelqu’un d’autre en tête ? Avait-elle vraiment vécu quelque chose pendant cette guerre ? Je voulais savoir pour mieux comprendre. Pour mieux apprendre à l’aimer. Je voulais l’embrasser. Je voulais être tendre mais je voulais aussi être rude, me faire comprendre avec force. « tu n’y es pour rien », « je suis bien avec toi »… alors si ce n’était pas moi, si elle était bien avec moi, pourquoi ? Pourquoi tant de barrière ? Pourquoi avoir l’impression que ce simple contact de genou était un miracle ? Pourquoi ne m’embrasse-t-elle pas ? Pourquoi me repousse-t-elle ? C’était encore une phrase a la con pour dire « je t’aime beaucoup mais …en ami… ». Si tel était le cas, merci pour la franchise. Je croisai alors son regard qui ne m’adoucie qu’à moitié.

Tu essayes de me dire que tu veux pas de moi comme…euh… « petit ami » ?  Si c’est le cas….

Je laisse ma phrase en suspens alors que ma main droite glisse jusqu’à son visage abimé. Mes doigts passent dans ses cheveux et mon pouce effleure un côté de ses blessures. Je ne veux pas d’elle comme d’une simple amie. Je m’en rends bien compte à cet instant. C’est troublant et stupéfiant. Je ne voulais pas de ça en venant ici. Je ne voulais pas du tout ça. Je n’étais pas fait pour les relations et encore moins pour les compliqués. Ma vie l’était bien déjà assez avec cet abominable Fontayn. Abominable… il ne l’était même pas. Je secoue alors la tête pour fuir ces pensées inutiles.

Dis-moi ce qui ne va pas… je te promets de ne pas te laisser… j’aimerai juste comprendre…




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MessageSujet: Re: Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé]   Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé] EmptyDim 22 Sep - 22:08


    Je lui laissais des informations qui étaient coupée, je pouvais susciter chez lui une curiosité sans faille. Je n’en avais pas encore conscience, mais c’était si dur d’en parler. Comment devais-je le lui dire ? Est-ce que c’était la bonne solution que de lui faire part de cette affreuse nouvelle. Comment me verrait-il ? Son regard allait changer, j’en étais certaine. Et je ne voulais pas. Je ne voulais pas qu’il s’éloigne, qu’il prenne peur. Mais d’un autre côté il était dans l’incompréhension totale. Cela me faisait remémorer ses moments plus que douloureux aussi. Ça venait par flashs, comme des années auparavant. Tout revenait à la surface alors que jamais je n’aurais cru pouvoir vivre quelque chose de si fantastique. Et dire que je l’avais connu au bar, à mon boulot. Je lui avais mis une étiquette bien vite alors qu’au fond il était une tout autre personne. Il était fragile aussi, mais qui ne le serait pas si quelque chose d’affreux vous tombait dessus ? Je n’en avais pas encore parlé avec lui, pas depuis la nuit à mon appartement. Je voulais tellement savoir s’il allait mieux. Mais depuis les événements de ce soir, c’était certain, il était encore affligé, tourmenté. J’avais peur de lui poser la question directement. Je ne savais pas pourquoi, peut-être que lui faire remonter des souvenirs douloureux je savais ce que cela faisait et que je ne souhaitais pas lui faire plus de mal qu’il ne se le faisait déjà. Je connaissais ce sentiment de torture intérieure. J’avais subi les pires choses. J’arrêtais mes pensées, essayais du moins, alors que je sentais deux boules distinctes dans mon ventre et ma gorge.

    Mes yeux l’observaient, silencieuse après ce que je venais de lui dire. J’aurai dû fuir son regard, mais j’étais captivé par le sien. Je voulais lire en lui mais je n’y parvenais pas, ou ne souhaitait pas. Je ne savais plus trop, j’étais moi-même tourmentée, terrifiée. Et je ne souhaitais pas inverser les rôles, j’avais trop peur. Peur des conséquences. Je lui avais offert une toute petite place dans mon cœur et je sentais qu’elle s’agrandissait au fur et à mesure. Comment avais-je fait pour le laisser entrer ? Comment ? Peut-être parce que c’était juste bon. L’affection qu’il avait pour moi me faisait du bien, parlé avec lui aussi. Pendant longtemps je m’étais dit que c’était un homme très amusant et que sa présence me plaisait. Sauf que petit à petit j’ai réalisé la véritable vérité. C’était dur, terriblement dur étant donné qu’il  ne savait strictement rien de moi. Comment entamer alors une relation s’il y avait autant de secret caché ? Je ne savais pas, je ne savais plus. J’étais totalement désemparée. Et ces mots n’arrangèrent en rien la situation dans laquelle j’étais intérieurement. Je tremblais. De peur peut-être mais de tout un tas d’autre chose que mon corps avait encore en mémoire. J’avais peur qu’il le sente, mais je n’y pouvais rien. Je fermais les yeux alors que sa main parcourra mon visage. Je réfrène les larmes alors que je les sens proche, trop proche. Je ne veux pas, ce n’est pas le moment. Je les rouvre alors, plongeant mon regard dans le sien.

    « Ce n’est pas le cas Tim. »

    Je fus surprise moi-même de la conviction qui pesait sur ses mots. Ma voix n’avait pas tremblé, j’avais été franche et sincère, quelque chose qui venait du cœur. Je me demandais si ça me débloquerais finalement… mais la peur était toujours présente. J’étais pétrifiée, et je me sentais encore prise de vertige. Mes mains s’agrippèrent alors à son tee-shirt, alors qu’il me sortait ses derniers mots qui me firent terriblement mal à la poitrine. Je suffoquais littéralement et serrais de toute mes forces son tee-shirt.

    « Ne… ne me le demande pas... ici. »

    Ma voix n’avait rien à voir avec celle de tout à l’heure. Elle s’étranglait dans ma gorge et j’avais des difficultés à déglutir. Je sentais mes yeux se remplir petit à petit, et je me collais soudainement à lui, enfouissant mon visage sur son torse alors que ma prise ne se desserrais pas.

    « Mon dieu Tim… j’ai peur… terriblement… »

    La suite s’étrangla dans ma gorge. Je ne pouvais plus parler. Il avait réveillé en moi tout ce que je m’étais efforcé d’intérioriser. Je ne pouvais plus reculer, plus repousser cet élan d’émotions qui me submergeait. C’était affreux d’avoir si peur, si seulement je pouvais prévoir sa réaction… je ne lui avais encore rien dit, mais c’était tout comme. Je ne souhaitais pas le regarder de nouveau dans les yeux, sinon je m’effondrerais. Je ne voulais pas rester ici non plus. Je voulais juste partir, partir loin d’ici et voir ce que cela donnerait par la suite. Il était si prêt de tout savoir… savait-il ce que cela impliquait ? Etait-il assez fort en cet instant pour encaisser cette vérité qui me rongeait de l’intérieure ? J’espérais juste qu’il m’emmène autre part, j’avais l’impression de retenir ma respiration depuis tout à l’heure…
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MessageSujet: Re: Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé]   Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé] EmptyLun 23 Sep - 0:14




Les blessures nous rapprochent…



Ses mains agrippèrent mon t-shirt souillé de sang pendant que ses yeux tentaient désespérément de contenir l’eau qui voulait se déverser. Je ne comprenais plus du tout ce qu’il se passait. L’enfant refaisait surface paniquant de cette réaction disproportionnée. Il avait peur de l’avoir blessé d’une manière ou d’une autre. Il avait peur d’avoir mal agit ou d’avoir prononcé le mot de trop. Mes bras restèrent un moment le long de mon corps alors que mon cerveau débattait sur les causes de temps de perdition. Qu’avais-je fait ? Je ne comprenais plus. Je ne saisissais même pas les bribes d’explications d’Alienor. Je n’étais même pas sûr qu’elle essayait de communiquer avec moi. Elle semblait se battre dans un autre lieu pour une autre cause. J’étais totalement impuissant face à sa déchéance. Sa peine me paraissait soudainement bien trop grande pour les épaules de l’enfant qui agissait depuis tout à l’heure. Pas « ici ». Voulait-elle s’en aller pour parler de ce qui la trouble ? Je n’en étais pas bien sûr. D’après moi, ce qu’elle contenait était bien trop encré en elle pour se laisser dévoiler à l’inconnu que je suis. Je ne pensais plus devoir savoir ni comprendre. Je voulais tout autre chose en la voyant ainsi. J’étais inquiet. J’étais pétrifié. J’oscillai entre deux états, deux pensées, deux craintes et deux gestes. Pourquoi ? Pourquoi cette réaction ? Pourquoi tant de souffrance après cette première affirmation. Ne m’avait-elle pas sous-entendu qu’elle n’était pas du tout contre mon évolution de statut ? Si, je crois bien. Peut-être. Je ne savais plus. J’étais complétement perdu. Perdu et agacé. Perdu et inquiet. Perdu et stupéfait. J’avais peur. Peur de cette vérité qu’elle cachait. Peur de la mort qui avait frappé cet homme en m’oubliant. Peur de moi-même face à ce Fontayn. Peur de mal réagir. Peur de ne pas savoir comment l’apaiser et empirer son mal.

Je ne sais pas si ça va aller mais… mais je te laisserai pas.

Sa tête s’effondre sur mon torse. Je sens ses larmes perler sur mon t-shirt. Mes bras s’enroulent alors autour d’elle et la serre alors que ma tête trouve naturellement une place sur la sienne. Je ne sais pas quoi lui dire. Je ne comprends pas ce qui la pousse a réagir avec tant de démesure. Je suis loin de la vérité qui la mortifie de la sorte. Je veux pourtant la libérer de tout ce poids sans savoir comment m’y prendre. Je regrette ma demande. Je regrette de l’avoir poussé dans ces retranchements de douleur. Je regrette mais dans le même temps j’ai ce besoin insatiable de comprendre. J’aime savoir où je mets les pieds et avec elle, j’ai la désagréable impression de ne plus rien contrôler. Pire, de m’enfoncer dans des sables mouvants arborés de plantes carnivores. J’aimerai leur dire que je n’ai pas bon gout mais elles semblent affamées de mes doutes et de mes craintes. Alie a peur. Mais de quoi ? Sa peur a l’air plus impressionnant que toute celle que j’ai eu l’occasion de côtoyer. Je me sens tellement stupide a côté de sa souffrance. Moi et mes désirs de comprendre. J’étais stupide. Un parfait petit égoïste. Je relâche alors ma prise pour me baisser et récupérer son visage dans ma main. Je lui fais un petit sourire qui se veut apaisant alors que je doute de son efficacité.

Et si on sortait d’ici ? Je crois qu’on a tous deux besoin d’air frais…

Je n’attendis pas sa réponse pour l’attraper et la soutenir au cas où ses jambes ne tiendraient pas. Je passai mon bras derrière son dos pour lui saisir le flan et on s’échappa de l’hôpital. Fuyant l’odeur très particulière de ces locaux au profit d’air plus frais. Air plus frais qui ne l’était pas plus que ça vu la lourdeur de notre conversation inexistante. Nos pas faisaient échos à notre silence. Qui de la gène et de la crainte gagnait ce combat silencieux ? Un peu des deux en ce qui me concernait. Un beau match nul alors que nous entrâmes dans le parc. Nous étions à Edimbourg, probablement transporté dans un hôpital moins surchargé que celui de Glasgow. Nous faisions partis des couleurs les plus clairs pour le triage. Nous étions secondaires. Nous pouvions supporter un voyage jusqu’à une autre ville et j’en étais bien content. Je ne me serai pas senti de faire le retour en vélo. Mon vélo… il était quelque part près du musée, abandonné, seul et désespéré. Le pauvre… Il était comme moi alors que je tenais l’objet d’un profond désir. L’objet d’une belle crainte à présent. Que cachait-elle dans les tréfonds de son passé ? Je n’étais plus très sûr de vouloir savoir. Ma curiosité était mise à rude épreuve.

Le banc. Je souris avant de m’arrêter face à cette magnifique vue. Il n’y a pas un chat et c’est encore plus reposant au beau milieu de la nuit qu’en plein jour. Je caresse son flan de mon pouce sans faire attention dans un geste qui se voulait familier alors qu’il était loin de l’être et d’en avoir l’autorisation. Tout était bien complexe. Pourquoi pas plus de simplicité ? Elle voulait de moi puis ne voulait plus. Elle fuyait un secret. Lequel ? Bonne question ou mauvaise question. Mes demandes l’avaient poussée dans cet état, je n’étais pas fière de moi. Loin de là. Je m’en voulais tout en trouvant normal ces questions. Je fronce les sourcils et secoue la tête. Je la lâche pour m’éloigner et m’approcher du vide. J’apprécie cette hauteur. Je me sens plus grand. J’ai l’impression de dominer la ville et son jardin. Un instant j’ai l’impression d’être ailleurs, chez moi des années auparavant. Très loin des tourments de cette soirée et des erreurs commises. Je n’ai pas frappé un inconnu sympathique pour l’idée que je m’en faisais. Je n’ai pas joué avec la mort. Je ne me suis pas battu après l’avoir abandonné dans un coin. Je n’ai pas essuyé des tirs. Je n’ai pas eu cette peur de crever me parcourant. Je n’ai pas rencontré cet homme pour le voir crever ensuite. Je n’ai pas. Je n’ai pas…

Nous revoila au point de départ…

Je m’arrête. Revenir au point de départ, devant cet arbre, se rapprochait d’un appel à un retour vers le passé. A l’oublie d’un bout d’histoire. Je ne suis pas sur de vouloir retourner au point de départ. J’en veux un nouveau suivant le premier mais détournant nos erreurs pour en faire des ponts pour l’avenir. Je ne veux pas oublier. Je suis frappé par ce désir. Il est pourtant si simple d’oublier. Il est plus facile de contourner un problème plutôt que de le surmonter. La facilité n’a jamais été quelque chose d’acquis chez moi, sauf au labo. Je me retourne vers elle et franchis les pas qui nous sépare pour attraper son visage et poser mes lèvres sur les siennes. Non. Je ne veux pas oublier mais prendre un risque. Un risque, c’est quoi dans une vie après tout ?


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MessageSujet: Re: Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé]   Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé] EmptyLun 23 Sep - 11:38

    Il ne devait rien comprendre. Pourquoi je me mettais dans cet état. Il ne pouvait riens avoir du combat intérieur que j’étais en train de vivre. Vérité ou mensonge ? Trop de chose tournait dans ma tête. Je voulais vraiment essayer, mais pour cela, il fallait irrémédiablement lui dire ce que j’avais vécu. Comment faire alors que chaque parcelle de mon corps semblait paralysée. Mes tremblements se firent plus intenses et j’essayais de serrer encore plus mes poings malgré une douleur qui commençait à venir de mes doigts endoloris. Je ne voulais pas non plus qu’il me voit pleurer, je n’aimais pas montrer ma faiblesse, quelle qu’elle soit d’ailleurs. J’étais toujours parvenue à garder la tête haute et à essayer de tout laisser de côté pour pouvoir juste vivre. Lorsque la solitude revenait à moi, terrifiante, c’était une autre chose. Je laissais parfois la douleur refaire surface, c’était difficile de ne pas y penser, les cauchemars étaient toujours après moi au moins une nuit sur deux. J’avais fait avec, et surtout, je n’avais pas besoin de donner des explications aux gens. J’avais un air des plus détaché et n’invitait personne chez moi. J’avais tenu quatre ans et puis… Tim. Je n’aurai jamais imaginé que nous serions dans cette situation la première fois qu’il m’avait adressé la parole. C’était étrange, mes points de repères changeaient, et oui, j’avais peur. Du changement, mais aussi de l’abandon. Dom m’avait quitté en sachant ma véritable nature, comment Tim pourrait rester, lui ?

    Je plissais des yeux fermement alors que les larmes coulaient sur mes joues. J’entends ses mots, lointain, mais je reste bloquer sur la fin. Il ne me laissera pas ? Pouvait-il me le promettre ? Je ne savais pas si ça suffirait. Je ne voulais pas le forcer à quoi que ce soit, mais au fond j’étais bien égoïste. Une autre facette de moi qui se réveillait petit à petit. J’avais tellement repoussé d’hommes que je ne savais plus ce que cela faisait de laisser les émotions me submerger. De biens belles émotions d’ailleurs. Mais au vue de mon état, je ne pourrais pas lui en dire davantage. Comme je le lui avais dit, pas ici, pas maintenant, peut-être jamais mais je lui avais déjà bien ouvert la voie. Ses bras s’enroulent autour de moi et je me sens déjà un peu mieux. J’essaie de me calmer, toujours aussi silencieuse. Je devais mouiller son tee-shirt mais j’étais trop honteuse pour me détacher de lui. Puis il s’écarta et souleva mon visage alors que mes yeux restèrent fermés un moment avant de les ouvrir lentement pour l’écouter. Je lui fis un petit signe positif. Il avait compris, j’étais littéralement en train de suffoquer dans cette pièce. Aller dehors ne pouvait que me faire du bien, c’était certain. J’essuyais mon visage de mes manches alors que je grimaçais lorsque je fis un peu trop violement la joue gauche. Je me laissais embarquer, le suivant de près alors qu’il me soutenait pour marcher. J’avais l’impression toujours que j’allais m’effondrer, mes jambes tremblaient encore. Ce trop-plein de tout me mettait dans un état effroyable. Je devais me ressaisir.

    Le parc… c’était la première véritable rencontre où je ne l’avais pas repoussé ni passer mon chemin. Je me demandais encore comment j’avais pu être aussi sociable. Je changeais, très certainement, mais pourquoi lui plus qu’un autre ? Il avait juste quelque chose… et le fait qu’il me respecte y était pour beaucoup. Il y allait toujours avec des pincettes, et son côté extravagance et humoriste me plaisait fort bien. Nous nous rapprochions du fameux banc. La nuit était d’un calme reposant et la lune était la seule lumière dans cette obscurité. Ça m’allait parfaitement, on ne verrait pas mes yeux encore rouge et mouillé, même si je m’étais calmé en marchant. J’étais restée silencieuse tout le long du trajet et je ne savais que faire, quoi lui dire. C’était un sentiment récurrent qui commençait à drôlement me déranger. Sauf que voilà, comment entamer cette discussion ? Je l’observais se rapprocher du vide, puis ses quelques mots m’intrigua. Je ne savais guère comment les comprendre, si c’était un espèce de message qui en cachait un autre. Ma peur ne faisait que grandir. Je joignis mes mains alors qu’un frisson me parcourrait tout le dos. Mon silence pouvait être inquiet, pesant, mais il ne pouvait voir à quel point ma réflexion était grande, et mon combat rude. Soudain, il se retourna, pris mon visage avant de comprendre qu’il s’était rapproché et prit possession de mes lèvres. C’était un contact doux et mon cœur fit un bond avant de s’accélérer brutalement. Sans réfléchir, je lui rendais son baiser. Je ne voulais plus m’enfuir. Il était sobre, il était sincère non ? J’espérais. Je me détache de ses lèvres et plonge mon regard dans le sien. J’essayais de trouver les mots…

    « Ce n’est pas un retour en arrière, sinon explique moi pourquoi j’aime autant tes lèvres. »

    Je rougis immédiatement, réalisant soudainement la portée de mes mots. Ça m’avait échappé, mais ce n’était pas plus mal. Il ne le savait peut-être pas, mais j’avais déjà changé depuis notre première rencontre. En bien ou en mal, je ne savais pas encore mais en tous les cas, j’identifiais plus nettement les sentiments qui parcourraient ma poitrine et mon cœur. Ma main gauche, timide, se mit sur son torse, presque un effleurement ; tandis que l’autre se frayait un chemin vers sa joue, délicate mais toujours tremblante.

    « Je suis désolée… tu ne dois rien comprendre… mais… »

    Ma main quitta sa joue pour se poser sur son torse, alors que je fuyais de nouveau son regard.

    « … c’est très… compliqué… et… difficile… » Mon front vint se poser sur son épaule valide « Oh Tim je suis désolée… » finissais-je alors que j’étais en train de me dire qu’il n’avait pas choisi la bonne personne, la bonne femme.
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MessageSujet: Re: Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé]   Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé] EmptyLun 23 Sep - 19:23




Les blessures nous rapprochent…


Un risque, c’est quoi dans une vie après tout ? Un danger ? C’est le moment où, en une décision, tout peut basculer d’un côté ou de l’autre de la falaise. Nous pouvons chuter de trois étages, de 20 étages, d’une petite marche ou alors faire une magnifique ascension avec que quelque péripétie surmontable. Un risque peut mener à tout ou à rien. Il peut entrainer nombre de conséquences, positives ou négatives comme ne rien apporter d’important. Il est flou. Il nous pousse à craindre et à espérer. Il nous pousse à faire un travail sur nous même : sommes-nous seulement apte à prendre des risques ? Avons-nous ce tempérament-là ? On dit que cela dépend mais quand on parle de risque, quand on parle d’un risque qui nous trouble c’est que généralement il est dangereux pour nous. L’équilibre est rare à trouver dans le risque entre l’apport positif et l’apport négatif. Ce dernier est bien souvent plus volumineux. Faut-il encore accepter son poids une fois la barrière passée. Je suis Peter Parker dans cet ascenseur : vais-je laisser passer ce voleur pour me venger de l’autre connard ? Vais-je faire cette connerie contre tous mes principes ? La question est simple, l’acte aussi. C’est fou de voir comme il est simple de succomber à notre mauvais côté. C’est un film et pourtant, il reflète bien l’humain et sa connerie. Ce pauvre Parker était à cent lieux de penser que ce petit acte allait lui causer le plus grand mal. Une petite satisfaction pour une plus grande souffrance. Le karma ? Allez savoir. Je suis Peter Parker et… bref, la comparaison est complétement stupide. L’embrasser ne tuera pas un proche. L’embrasser ne m’obligera pas à porter un affreux collant bleu et rouge, encore que je préfère ça au slip de superman mais passons. Lui confirmer que, non, je n’abandonnerai pas l’idée de l’embrasser ne m’obligera pas à me battre avec mon meilleur ami. L’embrasser ne pouvait m’apporter que la satisfaction de gouter à nouveau à ses lèvres. Elles m’avaient manqués. C’est fou non ? Je ne les avais parcouru que deux fois, et encore, la deuxième n’avait été qu’un survole. J’avais pris ce risque sous la douche enivré par l’alcool qui se baladait encore dans tout mon corps, se faisant une petite balade de santé. Je prenais à nouveau ce risque alors que tout, je répète, tout, m’indiquait d’abandonner. Pour moi. Pour elle. Pour le bien-être de nos deux êtres complétement perdus dans les abysses de nos pensées. Ou plutôt dans les abysses de ses tourments. Ou des miens, un peu, beaucoup ? Je ne savais pas trop. Etais-je influencer par tous ces derniers évènements ? Par l’adrénaline ? Non. Ou peut-être bien. Et puis mille milliards de mille sabords, elle me le rendait ! L’échange fut doux et désireux. Je la serrai davantage contre moi enhardie par son retour. Elle ne me repoussait pas, loin de là, elle s’appliquait avec une fougue qui m’étonna durant un instant qui me parut une éternité. Une belle éternité après tous ces doutes superflus. Nos visages se séparent. Ses yeux caressent les miens. Je souris tel le c*n de gosse que je suis en cet instant.

Ce n’est pas un retour en arrière, sinon explique moi pourquoi j’aime autant tes lèvres.

Je ne comprends pas que ces mots puissent trouver le chemin de l’apaisement dans tout mon être. Mais le résultat est là. Je suis bien. Mes épaules se relâchent d’une pression oppressante. Je me sens plus grand en effleurant sa nuque avec mes mains puis ses épaules et ses bras. Sa main à elle s’approche de mon torse pendant que l’autre grimpe, tremblante, vers ma joue. Je penche mon visage vers sa paume en fermant les yeux. Je sens le tremblement. J’ai l’impression qu’elle réapprend a vivre ce genre de geste avec autrui. Alie me l’a dit, elle a un souci avec les autres. Je n’avais pas tout saisi à ce moment-là et pour dire vrai, je ne comprenais pas davantage mais je saisissais que le temps sera là pour nous. Je ne voulais voir disparaitre ce sentiment de plénitude qui m’avait manqué ces dernières semaines. Je suis heureux, oui c’est ça, heureux d’avoir entendu ces mots. Elle avait donc raison mais devait-elle pour autant s’excuser ? Je n’en étais pas bien sûr. Nous n’avions pas à nous excuser. Je ne voulais pas m’excuser. Je ne voulais plus faire passer mes doutes et mes besoins de réponses pour des erreurs car au fond, le tout me perturbait depuis trop longtemps. Depuis ce soir là où mes lèvres s’étaient aventurées en terre interdite. Comment ne pas succomber à l’appel du péché interdit ? Je pouvais à présent comprendre ce pauvre Adam et cette pauvre Eve attire par une simple pomme. Objet d’un désir et d’une curiosité profonde, il était difficile de ne pas succomber. Ma main droite glissa le long de son dos où je sentais des espaces moins lisses que d’autre. Je fronçai les sourcils sans pour autant arrêter mon geste pour atterrir sur sa nuque puis dans la base de ses cheveux. Ma tête s’approcha de la sienne, posée contre mon épaule alors qu’elle s’excusait de ne pas pouvoir répondre à mes étreintes sans me donner d’explication. Pourtant deux réponses venaient de mettre données. Une réponse inquiétante. L’autre pleine d’espoir. Mon nez et mes lèvres parcoururent ses cheveux sans se poser pendant un petit moment. Mon bras blessé l’entourait déjà depuis quelque minute et je ne voulais plus quitter ce rapprochement enivrant.

Tu sais, mes lèvres, tu les aurais aimé même le premier jour… j’ai un don pour ça à ce qu’il se dit…

Celles-ci dessinèrent un sourire dans ses cheveux avant que ma gorge ne laisse transpercer le silence un rire franc. J’étais bien. Bien de son baiser. Bien de ses mots. Je voulais toujours comprendre et savoir ce qu’elle ne semblait pas encore prête à m’annoncer mais j’acceptai de me satisfaire de ces demi réponses. Je craignais de la faire souffrir plus encore en insistant. Acceptera-t-elle seulement de se livrer dans l’avenir ? Je l’espérai car le poids du secret non révélé était parfois bien plus lourd qu’une fois partagé. Je me détachai d’elle pour la contempler plus attentivement.

Je ne veux pas t’obliger à me révéler ce que tu ne veux pas que je sache… je ne suis pas encore… « proche » pour cela… ce n’est pas grave pour vu que cela t’apaise. Je .. je veux plus te voir comme ça mais si, à l’occasion, tu te sens mal… viens me voir… On dit que je suis bon en pitrerie ! J’ai une réputation à conserver .. !

Je lui fis un clin d’œil qui se voulait apaisant. Je ne voulais pas de froid entre nous. Je voulais tout autre chose. Je voulais peut être beaucoup. Beaucoup trop pour ce qu’elle cachait désespérément. Je voulais la protéger. Tellement. Je ne l’avais pas bien fait la bas. Tout ça à cause de ce conn*rd. Je regrettai. Peut-être n’aurais-je pas vu ce monde tomber. Peut-être ne serait-elle pas blessée. Peut-être ne serait-il pas mort. Peut-être ne serait-il pas mort à ma place. Mon visage devint alors sérieux et je le détournai pour mieux me perdre dans mes pensées alors que l’horizon m’appelait à l’apaisement. Ce n’était pas le lieu de voir des « et si ». Moi qui ne voulais pas regretter, j’étais bien parti… Quel idiot. Alie. Son visage. Ses mains. Ses lèvres. Je voulais de nouveau l’avoir contre moi. Que faire ? Si elle était attirée par moi je ne savais toujours pas ce que j’étais. Un flirt rejeté ? Une passade impossible ? Un pantin ? Ce ne serait pas la première fois que je me sentirais comme ce bon vieil ami Pinocchio. Cette question restait. Elle était importante à mes yeux et un instant, je me trouvai stupide d’être si perturbé par celle-ci alors que des gens pleuraient leur mort. Mes mains gravirent mon visage pour passer dans mes cheveux alors que je réfléchissais à une formulation. Celle-ci me vint tardivement, ma bouche formant déjà les mots de mon esprit et je lâchais dans un souffle, comme un murmure que je me faisais à moi-même « Qui suis-je ? ». Pour elle. Pour moi. Pour le monde. Mais surtout pour elle. Qui suis-je ? Ou peut-être bien, que suis-je ?


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MessageSujet: Re: Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé]   Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé] EmptyLun 23 Sep - 22:52


    Je n’arrêtais pas de m’excuser. M’excuser de ne pas pouvoir parler ouvertement et librement sans avoir une boule au ventre et une peur paralysante. M’excuser d’être aussi compliquée alors que lui avait aussi ses propres tourments. M’excuser aussi pour l’avoir rencontré et l’avoir entrainer avec moi. J’étais encore en train de me demander s’il avait choisi la bonne femme. J’étais trop compliquée, trop torturée, trop… trop… trop d’un tout que je ne savais pas s’il pourrait supporter. Je voulais tellement lui dire, mais ça me ferait terriblement mal. Je ne pouvais pas lui dire comme si de rien était, lui faire couler l’information comme ça dans une conversation. C’était totalement ancré en moi, et j’avais encore ce souvenir douloureux en moi. Je n’avais connu que cette souffrance, et j’avais écarté le sentiment d’amour tout simplement parce que je l’avais associé à ce mal-être profond et incrusté dans ma chair. Il n’avait pas vu mon corps encore, il n’avait pas vu les deux petites cicatrices sur mes poignets. Il ne me voyait que moi. Et j’appréciais comment il me regardait. Je commençais à m’accrocher à lui et j’avais peur de le perdre. Peur que mes hésitations, mes tremblements ne le lassent et qu’il s’en aille pour toujours. Et là, je pense bien que je me fermerais pour toujours. Je lui avais laissé une petite faille, entrée dans cette dernière sans que je ne m’en rendre vraiment compte. Jusqu’à ce baiser qu’il m’avait volé sous la douche alors qu’il était soul. J’avais beaucoup réfléchi, trop peut-être, mais j’avais d’autres sentiments pour lui que de la simple amitié.

    J’aimais ces lèvres, c’était un fait. Je lui avais ouvertement dit par un élan de je ne sais quoi. De joie peut-être. Il me changeait et je ne savais pas s’il le voyait. Il devait comprendre mon regard, comme je le comprenais lui. Je me blottissais à l’intérieur de ses bras qui se voulaient sécurisant. Ils m’apaisaient aussi, je me sentais soutenu. Je sentais sa joue sur ma tête, il parcourait aussi ma tête et un frisson parcourra mon rachis. Je ne pleurais pas, j’essayais de dépassé ce stade alors que ses mots me parvinrent à mon oreille et j’eu un rire nerveux où mon visage se décala de son épaule. Il se décala lui aussi et je relevais la tête lorsqu’il commença son récit. J’appréciais sa douceur, et son humour plus que décalé. Je restais pour le moins sérieuse et le fixait de mes yeux sombres.

    « Tu es plus proche qu’aucun homme ne l’a jamais été dans mon entourage. »

    Cette phrase était sortie presque précipitamment de ma bouche, ne reprenant absolument pas ma respiration entre temps. Seulement à la fin où je me rendis compte encore que je lui laissais des bribes d’informations. Des espèces d’énigmes. Si j’avais autant de facilité – si l’on peut dire – de lui parler presque par réflexe, sans réfléchir, la vérité finira par éclatée au grand jour. Je ne savais toujours pas si c’était le meilleur moment, le meilleur endroit aussi. Je ne me sentais pas capable de rentrer chez moi après lui avoir dévoilé ce terrible fardeau. Je serais tout à fait en miette, incapable de marcher et terrifiée d’attendre la réaction de Tim. Je voulais tellement lui parler… c’était vrai, je ressentais cela au plus profond de moi. Au moins je serais fixé, mais il avait vécu des choses douloureuses récemment, et je ne voulais pas lui surajouter autre chose. Je lui étirais un fin sourire, très sincère et qui se voulait rassurant même si j’avais énormément du mal. Je ne pensais qu’à lui en fait, qu’à ses tourments pour oublier les miens qui resurgiraient bien vite.

    « J’irais bien. Tu es déjà bien préoccupé, je ne veux pas… remplir davantage ta conscience avec mes blessures. »

    Ma main vint se reposer sur sa joue. Je savais que je lui en disais trop, je ne savais pas en revanche s’il déciderait de se taire ou de m’indiquer la voix pour lui parler. Ça me déchirait de l’intérieur, mais j’allais de l’avant, comme toujours j’avais fait. J’essayais avec Tim, mais c’était énormément difficile de lui mentir, de ne pas ouvrir mon cœur. Je me sentais mal de ne pas tout lui avouer mais en même temps ma souffrance intérieure était plus grande encore. Il dissipa mes pensées en sortant trois petits mots qui m’interpelèrent drôlement vite. Ma main se recroquevilla alors qu’elle avait quitté sa joue. Je me demandais pourquoi il se demandait cela, encore une fois comme à mon appartement.

    « Tu sais… c’est marrant car je me suis cherché pendant longtemps moi aussi. Je me cherche encore peut-être d’ailleurs. Je ne suis pas vraiment stable comme femme et j’ai beaucoup trop de chose… en moi. »

    Je fis une pause, inspirait puis repris.

    « Je me demande encore pourquoi tu t’accroches à moi alors que tu pourrais avoir une vie plus simple avec une autre. Une vie stable car la tienne est déjà bien mouvementée. »

    Une autre pause. Je me demandais pourquoi je parlais autant, mais les mots défilèrent encore.

    « Mais… j’ai réalisé que… tu pouvais être un peu mon point d’ancrage. Je m’accroche à toi et c’est un sentiment nouveau… je… »

    Je fuyais son regard et baissais la tête, gêné de tout ce que je venais de lui dire.

    « J’ai l’impression d’être encore une enfant… »

    C’était le cas. J’avais l’impression de redevenir petite et que je découvrais par moi-même tout un tas de choses, de sentiments, de contradictions, de peurs… un tout que je ne comprenais qu’à moitié. J’étais novice, totalement novice. Pourrait-il comprendre ? Pas avant de savoir. J’étais une enfant déjà brisé avant qu’elle ne comprenne vraiment ce que c’était le véritable amour.
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MessageSujet: Re: Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé]   Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé] EmptyMar 24 Sep - 18:34




Les blessures nous rapprochent…


Que suis-je pour elle ? Que me veut-elle ? Qu’aimerait-elle faire de moi ? Je n’arrivai pas à déterminer ce qu’elle espérait ou ce qu’elle pouvait espérer avec moi. Je voulais bien tout lui donner. Je voulais tellement vivre à travers elle. Mais voilà, je n’étais pas sûr d’être la personne qu’elle attende. J’avais cette impression insoutenable que quelque chose ou quelqu’un la retenait loin de moi. Elle était si présente et inaccessible que j’en étais frustré. Je voulais savoir ce que je pouvais faire, ce que je pouvais espérer d’elle. Je n’arrivai pas à comprendre les limites qu’elle fixait puis qu’elle bafouait. Elle répondait à mes quelques baisers mais n’en tentait pas de nouveaux. Elle me touchait mais tremblait de ces gestes. Je n’avais pas l’impression d’être en mesure de gouverner quoique ce soit dans cette histoire. Je ne comprenais pas grand-chose. Je sentais uniquement cette pulsion grandissante que j’avais en moi à chaque fois que je la regardai. Cette pulsion liait à se désir et ce sentiment enivrant. Elle trouvait le moyen de m’apaiser puis de me frustrer. A moins que ce soit moi qui hésitait trop…. N’avait-elle pas confirmé son attirance pour moi ? Je voulais tout faire pour comprendre. Mes paroles n’étaient pas que des mots sans aucun sens, sans aucune vérité. Je ne voulais pas la forcer à quoique ce soit. J’avais juste peur de ce qu’elle pouvait garder en elle. La question était peut-être de savoir qui elle était et non qui j’étais. Ce qu’Alie me prononça me perturba encore. Que voulait-elle dire ? Ses gestes et ses paroles m’amenaient sur des pensées que je savais glissante et douloureuse. Douloureuse pour elle. Douloureuse pour moi. Je ne pouvais decemment pas imager qu’on ait pu lui faire du mal pendant cette guerre. Je sais pourtant cela possible. Imaginer est surement pire que savoir. C’est ce que je crois à cet instant. Et puis, je ne saisis pas tout. Je suis loin, en réalité, de la vérité qui la ronge. J’ai peur mais je veux tellement être avec elle que je la laisse se rapprocher. J’apprécie ces nouveaux gestes qu’elle n’aurait jamais osé effectuer à mon encontre quelques semaines auparavant. Je veux l’embrasser. C’est tellement dévorant. Je veux être ce qu’elle prétend que je suis, l’homme le plus proche d’elle. Je le veux tellement. J’ai du mal à me concentrer sur ce quel dit tellement que son corps m’attire et m’oppresse. Elle ne se rend pas compte du combat qui se livre en moi. Entre la raison et le désir. Elle me parle. Elle me dit qu’elle a vécu cet autre combat interne, celui de l’identité. Je repense au miroir que j’avais cru brisé dans mon cerveau et non dans la réalité. Je m’étais trompé. C’était elle la cause de sa destruction. Que renfermait-elle pour ne plus supporter son visage. Elle semble dire qu’elle sait qui elle est mais je doute de cette supposition. J’ai plus peur pour elle que pour moi. Mon identité me semble plus superflue que son mal à elle. Je crains autant sa douleur que ce qu’elle me cache. Qu’est-ce qui peut la bouffer autant ? Suis-je assez fort pour l’aider ? J’ai des doutes. Elle aimait les même à peu de chose près. Elle me parle de vouloir une autre femme comme si elle m’appartenait déjà. Comme si une histoire était déjà créée. C’est ce qu’elle pensait ? C’est ce que je voulais. Je voulais pas de stabilité après tout, je n’avais jamais été dans une situation stable. Le mensonge d’une existence n’aide pas à la stabilité émotionnelle. Elle aide l’apparence.

Elle tente de me définir. Elle tente de dire ce que je suis ou peut-être pour elle. Elle semble complètement perdue, ça tombe bien, moi aussi. Je sais une chose, je veux être là. Je voulais être avec elle ce soir, dans le musée. Je l’avais cherché et je ne l’avais pas trouvé. Ou plus tôt, trop tard. Je ne savais plus trop ce qui m’animer en cette soirée mais je voulais être fixé. Je voulais être fixé et être présent. Elle, je ne sais pas. Elle avançait pour mieux reculer peut être ? Elle voulait me protéger mais il n’y avait rien à protéger. Je n’avais pas peur d’elle. Pas ce soir. Pas cette nuit. Bien au contraire, j’étais bien. Bien pour la première fois depuis un moment. J’étais trop concentrée sur cet instant, sur nous, pour être projeté contre tout ce qui me perturberait bien assez tôt au bord de mes neurones. Alie fuyait mon regard avec gêne pendant que je souriais à sa dernière phrase. Je n’arrivai pas à admettre ce qu’elle me sous-entendait. N’avait-elle jamais rien vécu avec un homme ? N’avait-elle pas connu les embrassades fougueuses ? Le désir enivrant qui nous pousse à la folie ? Les moments de complicités ? les enguelades ? Les doutes ? Les peurs qui achèvent ? Les réconciliations ? Tout ce qui fait une histoire. Je trouve ça surprenant. Une femme si belle. Si douce dès qu’on l’a connait juste un peu. Lorsqu’elle se laisse approcher. Mes yeux sont pleins de malice et de tendresse alors que je m’approche d’elle. Nos souffles se mêlent. Je relève sa tête pour qu’elle puisse me voir dans les yeux. Je souris.

On est deux alors… je n’ai pas beaucoup évolué depuis mon enfance, tu as du le remarquer… Soyons deux enfants qui apprennent ensemble…

Je pose mon front contre le sien une fraction de seconde avant d’ajouter.

« Commençons dès à présent…. Ça… » Mes lèvres se posent sur les siennes furtivement. « C’est un baiser volé, il signifie que cette partie me manque, il arrive comme ça, à l’improviste juste par envie furtive. Il peut être succédé de plusieurs autres si l’autre le permet… » Je dépose deux autres baisers furtifs. « Viens ensuite… » Mes doigts caressent la peau de son bras en remontant celui si, jouant avec son épiderme jusqu’à sa nuque que ma main prend dans sa peau. « des gestes délicats qui veulent attirer la curiosité et l’attention de l’autre… on veut que l’autre se rappelle à nous, qu’elle vienne jouer… » Mes lèvres s’approchent des siennes et s’en vont, mon nez effleure le sien puis se posent sur l’objet de leur désir. Ma main l’attire vers moi. Le besoin est si intense. Mon autre main passe dans son dos. Notre baiser est plus fougueux, plus long. Mon front s’attarde sur le sien alors que nos lèvres se séparent. « Puis ce baiser, le désir. Il aime les lèvres… les tiennes. Il te veut toi. Il expose toutes ses envies. C’est un besoin vorace et pourtant d’une grande tendresse. Il est heureux. Et puis… » Mon nez caresse sa peau. Ma tête bascule sur le côté. Je touche son cou. Mes lèvres parcourent sa nuque avant de ses poser. « et puis, celui du jeu, de la connaissance, de la complicité, on cherche, on veut plus, on aimerait, on déclare notre besoin d’aller plus loin, de prendre ce plaisir avec cette personne si particulière… » Ma tête se replace devant elle, mon sourire est plus grand comme mon désir, comme mon bien être. Je l’embrasse furtivement de nouveau. Ma main glisse le long de son bras. « Le tout se mélange, le tout n’est qu’un début… » Ma main attrape la sienne et fait glisser ses propres doigts entre les siens. Je recule gardant sa main dans la mienne. Mon pouce la caresse et je recule vers le chemin que nous venions de prendre pour arriver jusqu’ici. « et ça, ma main dans la tienne signifie que je ne veux que toi et personne d’autre qu’importe la stabilité… ce n’est pas le plus important… » Je lui souris et l’invite du regard. Ma main s’éloigne de sa promise. Je recule. Je m’éloigne. Veut-elle faire un bout de chemin ? Essayer ? Apprendre ? Et moi, suis-je fou d’aller me bruler contre elle ? Peut-être ou peut-être pas. Je m’en fiche. J’aimerai lui faire découvrir l’autre parti de mon univers celui qui reflète autre chose, un bout de mon identité que je dois me construire. Mon appartement.







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MessageSujet: Re: Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé]   Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé] EmptyMar 24 Sep - 20:00


    Mes paroles me semblaient claires sur l’instant. Tellement clair pour moi que je m’embrouillais. Je détournais encore et toujours, lui faisant quelques énigmes et lui donnant de minimes informations. Il ne pourrait jamais deviner tout seul, jamais il ne s’attendrait à cela. Comment pouvait-on ? Moi-même j’aurai eu du mal à comprendre si je me retrouvais en face d’une personne comme moi. Pourtant je faisais des efforts, de gros efforts. Sinon comment serais-je dans ses bras ? Il me donnait envie de connaître plus, de connaître autre chose. Mon corps avait besoin de douceur et de tendresse, et Tim m’en donnait plus que je ne l’aurais espéré. Il était patient depuis le début, mais je me demandais désormais si ça n’allait pas nous créer un gouffre ce secret si lourd à porter. Je n’espérais pas. Je voulais briser ce silence, briser cette peur, reconstruire mon cœur. J’avais peut-être peur de souffrir de nouveau, un système d’auto-défense de mon subconscient très certainement. Je ne l’avais même pas envisagé, mais c’était peut-être le cas. Pourtant j’étais dans ses bras, et je me plaisant dans cette étreinte. C’était bon signe non ?
    Je ne savais pas comment il allait réagir à mes premières paroles. Il était le tout premier, le tout premier à emprunter le bon chemin. Il avait su quand même se détourner pour essayer de me charmer. Ça avait réussi même si au début j’avais été des plus réticentes. Il avait juste su… me parler. J’avais presque toujours un sentiment de honte quand j’essayais de m’ouvrir à lui, mais par je ne savais quel moyen, il arrivait à me faire dissiper ce sentiment. Il était bien trop compréhensif. Je ne voyais en lui que des qualités. A quand les défauts ? Je n’espérais pas que s’était la fuite aux situations compliquées, sinon j’étais décidemment mal barrée. Le silence s’installa et je cru que je l’avais perdu, un cours instant, avant qu’il ne récupère ma tête. Je vois ses yeux et je me radoucis également. A ces mots, je fus surprise, agréablement surprise. Je sentis un sentiment se propager de mon cœur vers toute ma poitrine. Quel était-ce ? Un soulagement ? Peut-être, mais pas seulement…

    Ses lèvres se posèrent furtivement, et je compris par la suite qu’il me faisait un espèce de cours. J’étais presque amusée. C’était cela que j’aimais chez lui, il revirait les situations gênante pour les faire passer comme de l’eau de roche, aussi simplement du monde. Un sourire s’étalait sur mes lèvres alors que je l’écoutais attentivement et plongeait mon regard dans le sien avec une pointe d’amusement. Comment avait-il fait pour me faire penser à autre chose ? Il avait juste été lui, et je l’aimais pour ça. Il me vola mes lèvres encore, et j’étais comme son élève, l’écoutant attentivement. Que pouvais-je dire ? Je buvais presque ses paroles et je me rendais compte que mon corps était un peu apaisé. Un chatouillement, un frisson me parcourrait alors que ses doigts effleuraient mon bras et je n’avais pas quitté mon sourire depuis. Il approche ses lèvres avant de repartir, il éveille en moi tout un tas de choses nouvelles, et j’aimais les découvrir avec lui. Même s’il m’avait dit être débutant aussi, j’étais sûre d’être totalement novice, encore pire que lui en somme. Je ne pouvais pas être honteuse avec lui, j’avais l’impression qu’il comprenait tout ce que je ressentais et tout ce que j’essayais de lui dire. Pouvait-il comprendre mes sévices ? Ce doute se dissipa aussi vite alors que sa main dans mon dos se contracta pour me serrer encore un peu plus à lui. Je ne pense plus à rien, pas même à mes cicatrices, à ses sensations étranges lorsqu’on les touchait, lorsque Tim passait dessus. Son baiser me faisait oublier presque où l’on était. C’était étrange, et tellement enivrant. Je sentais son désir à travers ses lèvres, j’essayais de lui rendre tout cet amour. Ma main possédait déjà son cou de caresse timide mais présente. J’étais une enfant, c’était vrai.

    Il ne va pas trop loin, il sait que j’ai encore du mal. Le cou est la limite et il ne la franchit pas. Je redescends peu à peu alors que son visage se remet devant moi. Je lui rends son sourire alors qu’il touche une nouvelle fois mes lèvres. Je ne peux pas le nier, j’aime ce toucher, j’aime ses lèvres. C’téait une chose que je n’avais pas gardé pour moi, et je ne regrettais pas. Alors pourquoi une autre vérité serait plus difficile ? Car elle parcourait tout mon corps, j’avais peur de le déchirer lui, comme elle m’avait déchirer moi. Je ne voulais pas… je ne voulais ajouter une souffrance sur ses épaules. Car s’il tenait à moi, il serait sans doute plus qu’affligé – si au moins le mot convenait. Je ne pouvais rien prévoir, c’était dur d’essayer, de prendre des risques aussi énormes soient-ils. Je sens ses doigts entre les miens et je joue avec également. J’aime aussi ce toucher. Je le découvre, je l’apprécie, j’en prends juste conscience à présent. Et ces derniers mots me donna du baume au cœur. Je lui avais presque sorti qu’il pouvait me laisser, et il était juste resté. Il me laissait le choix alors qu’il se décalait de moi doucement et se dirigeais vers le chemin que nous avions pris plus tôt. Je le regardais, et ma réflexion ne se fit pas plus d’une fraction de seconde. Je me dirigeais vers lui d’un pas précipité sans que je ne m’en rende vraiment compte, et joint ma main à la sienne avant de relever la tête et de l’observer intensément.

    « Tu me rassures… je veux apprendre avec toi… »

    C’était sincère et j’effleure le coin de ses lèvres, doucement, lentement, avant de me décaler.

    « Même si tu seras souvent le professeur… »

    Et oui, j’essayais de plaisanter. J’essayais de faire de mon mieux. Il m’avait fait oublier tous mes tourments même si je savais qu’ils étaient toujours là, attendant le moment propice pour ressurgir. Peut-être même pour ce soir. Mais j’essayais de les écarter, aussi difficile que cela puisse paraître. Un frisson me parcourra, j’avais terriblement froid maintenant que je n’étais plus dans les bras de Tim. Je serrais un peu plus sa main et me collais à son bras. Ma fatigue refit surface comme si je reprenais conscience de mon corps et de mon environnement.

    « Merci pour cette balade Tim, cet air frais m’a fait du bien. »

    Je fis une pause, même si je repensais quand même aux paroles que je lui avais dites. Je lui avais presque sortie l’information, et il aurait juste insisté un peu elle serait sans doute sortie…

    « Je suis crevée… » ajoutai-je finalement alors que ma tête vint se caler sur son épaule. J’attendais juste qu’il entame la marche.
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MessageSujet: Re: Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé]   Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé] EmptySam 5 Oct - 18:05

Tu me rassures… je veux apprendre avec toi…

J’aimerai lui faire découvrir l’autre parti de mon univers celui qui reflète autre chose, un bout de mon identité que je dois me construire. Je me demande alors vaguement si nous en avons le temps. Avons-nous le temps de vivre comme on l’entend ? Je ne suis pas très sûr de la réponse. Ce soir a été étonnant mais si le final est plus que positif pour moi, pour notre bout d’histoire, il ne l’est pas du tout pour une bonne centaine de personne. Cet homme est mort fauché par la balle d’un terroriste dont les arguments bons ou mauvais sont partis en fumé dès le moment où il a jugé bon de tirer sur des innocents. Quel homme peut croire au bienfondé de ses actions si pour cela il achève ceux pour qui il dit se battre ? Je ne comprends pas. Je ne comprendrais peut être jamais. J’avais beau ne pas supporter la majeur partie des vampires y compris celle qui, pourtant, faisait parti de ma famille, je ne pouvais que me ranger de leur côté pour cette attaque. Je ne voulais pas vraiment leur mort ou dirons-nous, pas toujours. J’enrageai au fin fond de ma caboche alors qu’Alie approchait ses lèvres des miennes. Je lui souris, décroché de mes pensées lugubres pour des plus agréables en sa compagnie. J’écoute et je ris en l’entrainant sur le chemin.

Je crois que j’aime bien ce rôle même si …

Je penche ma tête et attrape ses lèvres.

Je prefère celui de petit-ami[/center]

Je souris. Elle se serre contre moi. Nous sommes deux à être fatigué mais je ne veux pas pour autant la quitté pour la dure réalité de notre existence tellement futile. J’étais recouvert de sang, complètement cabossé par cette guérilla stupide et ma propre stupidité. Je ne voulais pas me retrouver face à mon miroir. Je n’étais pas certain de voir le jeune homme que je vois dans ses yeux quand elle me fixe. La réalité est plus apaisante en sa compagnie qu’avec ma solitude. Celle-ci rendant mes dernières actions comme autant de gestes suicidaires et démoniaques. Je ne voulais pas être un genre de semi-démon. J’aimerai comprendre ce qui m’animait à présent que mes objectifs s‘étaient avérés erronés. Je secoue la tête et lâche sa main pour passer mon bras autour d’elle. Je la serre un peu plus et frictionne son bras pour la réchauffer et me réchauffer également me rendant compte que le froid me prenait pendant que ma veste dormait quelque part dans l’hôpital lâchement abandonné pour l’apaisement de nos tourments. Mes lèvres atteignent ses cheveux et nos pas l’embranchement de plusieurs rues dans un silence de plomb. A droite, mon appartement. Tout droit, le sien. Un instant, je réfléchis et hésite à la mener chez moi puis je me souviens de cette soirée et de mes voisins. Je ne veux pas courir ce risque et l’entraine donc vers sa demeure. Elle ne connaissait pas mon « chez moi », l’antre de la bête et si je voulais la faire entrer dans ma vie de tous les jours, je ne pensais pas que cela pourrait se faire dans les semaines à venir. Si j’étais plus ou moins  protégé en montrant ma carte de la PES, ce n’était pas du tout son cas à elle et cette nuit ne soufflait rien de bon sur la survie de traité. Nous nous baladions dans l’euphorie de ce début d’histoire, dans ces nouvelles caresses et ces nouveaux baisers sans penser une seconde qu’un merveilleux petit suceur pourrait venir nous bouffer. Rien que ma chemise poussait au vice. Je fronçais mes sourcils, j’étais décidément mal barré pour rester positif. Pouvait-elle me guérir ? Je la serrai davantage. Le silence n’était pas salutaire. Il abattait ma bonne humeur nouvellement acquise. Il abattait mon pacifisme à mesure que ces images me revenaient. Peut-être devrais-je vraiment m’occuper de cette formation proposée par la PES que je refuse depuis le début ? Faudrait-il aujourd’hui posséder une arme pour se sentir protéger ? Je n’en étais pas certain comme je n’étais pas certain de savoir viser ou tuer qui que ce soit. Camille ? Même pas. Camille était Cameron ou Cameron Camille, qu’importe, je ne pouvais pas vouloir sa mort. Plus maintenant.

Madame, votre hall d’entrée… si vous avez aimé cette balade… veuillez déposer sur le guichet, j’indique alors mes lèvres avec le doigt d’un air amusé, avant que je ne parte de doux baisers et nous recontacter dès que le manque vous prend…

Je lui lançai un clin d’œil en souriant. Je ne voulais m’attacher à de sombres pensées en sa présence. J’étais heureux de l’évolution de notre relation, je me sentais comme un enfant. Un grand enfant. L’enfant que je n’ai pas vraiment quitté au final. Je me reconnais bien dans toute cette histoire et quelque part, ça, ça me rassure. Elle me rassure car elle me rappelle à celui que je veux être et que j’ai l’impression, peut-être fugace, d’être. Mon identité se trouve-t-elle au milieu de son regard ? J’aimerai tellement en être certain. Je la vois reculer et ouvrir la porte. Je ne veux pas la voir partir. Je ne veux pas partir. Je ne sais pas si c’est dû au bien être que je ressens ou à la peur de ne plus l’être. Je m’avance avant qu’elle ne disparaisse et attrapa son visage de ma main droite, encore bandé pendant que ma main gauche touche son flan sans grande force. Mes lèvres attaquent les siennes avec une nécessité qui m’effraient. Je ne voulais pas de ça. Je ne voulais pas avoir besoin de ça. Je ne voulais pas venir ici, en Ecosse pour être dépendant de ce bien être et d’Alienor. Je voulais venir ici pour me venger de ce Camille. Je ne voulais pas venir pour me remettre entièrement en cause. Pourtant, j’étais bien là à l’embrasser avec autant de désir qu’on peut mettre dans un baiser. Son corps touche un mur après quelque pas à reculons. Mes mains la pressent contre moi dans ce désir charnel dévorant. Enfin, Je m’arrête dans un flash. Je la revois paniquée. Je revois l’hôpital et sa peur puis la mienne.

Je… Bonne nuit …

Mes lèvres se posent timidement sur les siennes. L’écart entre mon baiser soudain et celui-ci est tellement important que j’en suis déstabilisé et hésite à réitérer l’expérience puis me retiens avant de me détourner et d’ouvrir la porte qui s’était refermée. Un pas en avant, 10 en arrière. Je ne suis plus sur de me comprendre et de vouloir y parvenir. Le temps clarifiera mon univers. Mais avons-nous seulement le temps?
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MessageSujet: Re: Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé]   Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé] EmptySam 5 Oct - 22:25


    Tous les mots qui sortaient de ma bouche étaient sincères. Je m’efforçais de partager ce que je ressentais alors que cela faisait des années que je me renfermais. Je ne m’autorisais pas d’autre sentiment que ceux de l’amitié, et encore. Je me protégeais de tout, avait peur de m’ouvrir pour au final fuir au moindre obstacle. Je l’avais déjà fait, deux fois. Quand j’y repensais, il me tournait autour depuis pas mal de temps et nous avions – ou plutôt j’avais – appris à le connaître mieux sur ce fameux arbre. Je l’avais tellement repoussé… je m’étais d’ailleurs méfié de cet homme au début car je croyais qu’il allait m’être dérangeant, qu’il cherchait un secret que j’avais véritablement même si je le niais. Et puis ce premier baiser dans mon appartement… je m’étais aussitôt enfuie pour la simple et bonne raison qu’il m’avait surprise et que j’avais pris peur. J’étais compliquée, pour lui surtout qui ne pouvait en rien comprendre mon comportement et mes limites et barrières que j’avais du mal à brisées.

    Il m’entraine avec lui sur le chemin du retour et je souris alors qu’il m’affirmait qu’il aimait le rôle dans lequel je le voyais très bien. Il m’avait rassurée, car oui, j’étais vraiment comme une adolescente, comme le soir où tout s’était arrêté. Où je n’avais pas appris à être femme, où on m’avait brisé alors que je n’étais encore qu’une enfant et n’avait rien compris à la vie. Je me voyais trop innocente et surtout trop versatile pour voir au-delà des problèmes que j’avais déjà. Je n’avais en tête que le désir de m’évader, juste pour éviter de rentrer chez moi et voir dans le regard de ma mère l’affection qu’elle n’avait pas. J’avais une vie perturbée depuis le tout début, et ça m’était difficile d’en parler depuis lors. Depuis aussi que Dom m’avait quitté. En fait j’avais peur du rejet, de l’abandon, alors rester seule sans essayer était le mieux. Surtout que je n’avais pas que de petits problèmes et de petits tourments…
    Il attrape mes lèvres et j’entends ses mots et reste fixé sur le dernier… petit-ami. J’aimais ce doux mot même s’il me faisait peur.  Il basculait ma vie et j’avais du mal à m’y faire. C’était agréable, tendre, reposant mais en même temps perturbant, terrifiant et usant. Je le regarde et les mots sortirent tout seul alors que je me sentais bien, mieux à dire vrai.

    « Nous prenons le bon chemin non ? »

    Je chassais son regard alors que je comprends l’importance de mes mots. J’espère ne pas faire marche arrière, j’espère que l’évolution sera croissante sans possible chute, même si elle était très douce et assez lente. Il y avait du progrès et c’était l’essentiel. Et j’évitais de repenser à mon désarroi de tout à l’heure, je voulais l’écarter pour juste aimer le moment présent. Quand j’y repensais, je ne me voyais pas au bras de quelqu’un. Il passa son bras sur mes épaules et mon bras vint naturellement entourer sa taille par derrière, le serrant contre moi comme il le faisait aussi. Il me réchauffait un peu alors que je commençais à vraiment gelé. C’était toute la tension qui redescendait et je le suivais en silence. Je mettais mes pensées en ordre même si c’était difficile, j’écartais d’office ce qu’il s’était passé même si ça allait revenir au galop. J’étais très certaine au fond de moi qu’à un moment donné, il fallait que je lui dise, et tout serait compréhensible pour lui. Il comprendrait enfin pourquoi ai-je mis autant de temps, pourquoi mes gestes étaient aussi hésitants. Ce n’était pas lui, on m’avait enlevé ce sentiment, ce désir et Tim avait su le chercher au fond de moi, même si au début je me voilais la face et ne souhaitait me l’avouer à moi-même. J’écartais de nouveau mes pensées et jetais des coups d’œil à Tim qui restait silencieux tout comme moi. Je me sentais soudainement faible et mes jambes tremblaient. J’étais heureuse lorsque nous arrivâmes enfin devant ma porte. Il m’offrit alors une espèce de scène de théâtre et je lâchais un petit rire avant de me retenir et seulement sourire. A ce moment-là, je prends sa main pour décaler son pouce et poser mes lèvres doucement sur les siennes, avant de les retirer. Premier geste qui prouvait tout. Il pouvait lire en moi, alors il fallait qu’il lise ce geste comme un autre pas dans le bon sens. Je reculais alors quittant sa main et ses lèvre et ouvrit ma porte et à ce même instant, je me sens tirer. Sa main prend mon visage soudainement tandis que l’autre se posait sur mon flanc. J’eu presque un mouvement de recul avant qu’il ne pose ses lèvres sur les miennes. Un désir intense, partagé mais lorsque mon dos touche le mur mon cœur rata un battement. Je le sens presque instable et ses mains qui m’enserrent me prouvent qu’il veut encore plus de moi que ses baisers. Je suis terrifiée et il arrête soudainement, comme s’il avait senti ce que je ressentais, comme s’il avait senti mes battements de cœur désynchronisé, ma respiration se coupée. Je ne voulais pas qu’il se sente coupable. Je reste alors un moment coi, alors qu’il me souhaite une bonne soirée et repose ses lèvres cette fois ci plus doucement. Je ressens son désir mais le mien est réfréné et j’ai peur de le brûler alors que je sens mon corps se réchauffer. Je le vois alors encore tourner le dos et un flash me revint autant que je réalise dans quel quartier il habite.

    « Tim ! Mais qu’est-ce que tu fais ? »

    J’étais impulsive sur le moment et couru jusqu’à côté de lui pour fermer la porte brutalement alors qu’il commençait à l’ouvrir.

    « Tu t’es vu ? » ajoutais-je en lui indiquant sa chemise en sang.

    « Je n’ai pas envie d’avoir pour seul dernier souvenir ton dos, et te retrouver à la morgue parce que je ne t’ai pas retenu ! »

    Je le fixais un moment, presque haletante alors que dans un sens, je lui avouais que je tenais énormément à lui. C’était d’une grande maladresse, mais comment pouvais-je faire autrement ? Je n’avais pas d’expérience, et ça arrivait comme ça venait. Je pris mes clefs et fermais la porte alors qu’il était toujours devant et marchais en direction de ma petite table d’entrée pour plaquer la clef sous ma main sur la table. Geste brutal qui me fit redescendre sur terre alors que j’observais Tim à un mètre de moi. Je soufflais, sentant la fatigue intense m’envahir et des maux de tête terribles.

    « Pardon… mais j’ai un canapé et des affaires pour toi alors… reste pour cette nuit si tu veux… ? » terminais-je alors que j’étais presque honteuse de lui avoir presque gueulé dessus. Mais c’était vrai, je ne me pardonnerais jamais de l’avoir laissé partir si je ne le retrouvais pas vivant le lendemain…
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MessageSujet: Re: Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé]   Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé] EmptyMer 16 Oct - 15:38

Tim ! Mais qu’est-ce que tu fais ?


Qu’est-ce que je fais ? Je n’en ai pas la moindre idée. J’oscille entre plusieurs eaux alors que mes pas me mènent à la porte que je vais pour ouvrir. Je ne perçois pas tout de suite qu’elle m’empeche de m’en aller. Je n’entends que ces derniers mots qui résonnent sans entendre les nouveaux. Je ne saisis même pas son empressement, son inquiétude et son impulsivité. Je ne saisis rien au fond mise à part cette question qui me brule a force de chercher une réponse. Qu’est-ce que je fais ? Je repense a une conversation que j’ai eu avec Makayla puis à ma rencontre avec Cameron qui s’avera être Camille. Mes souvenirs voguent sur cette fameuse nuit, mon état devant Alie, le baiser, cette déclaration puis cette crainte de la revoir et la peur de ne pas la retrouver en vie dans le musée. Le cheval, l’homme puis sa mort. Je repense à ma haine et à ma colère. Je songe à la crainte qui m’enserre et à cet engouement à l’avoir près de moi. Que fais-je en Ecosse ? Que puis-je faire à présent ? Que puis-je réaliser en étant l’homme qu’on prend pour un gosse ? Qui suis-je pour aider qui-que ce soit ? Je réalise que je ne suis pas encore parti que l’influence du regard d’Alie sur moi se dissout déjà. Il est plus simple de penser présent en l’embrassant, en essayant de la comprendre et de l’accepter qu’en remuant les derniers évènements. Je ne suis pas bien sûr de chercher dans la bonne direction ces réponses qui me tiennent à cœur. C’est le bruit des clefs sur la table qui me sort de mes pensées.

Pardon… mais j’ai un canapé et des affaires pour toi alors… reste pour cette nuit si tu veux… ?

Un.. canapé ?


Je me tourne vers elle puis vers la porte. J’ai eu une absence et ne parviens pas à me souvenir de ce qu’il s’est passé entre mon dernier baiser et ce geste brutal. Je sais juste que je ne suis pas sorti, je n’en ai pas eu le temps. Je lève la main vers la porte que je tente d’ouvrir mais celle-ci est fermé à clé. Mes sourcils se froncent pendant que ma main parcourt mes cheveux. Je me détourne alors de la porte pour la rejoindre, elle a l’air un peu à cran et je me demande vaguement pourquoi. Je ne veux pas lui causer tant de souci. Je ne veux pas qu’elle vive mal une relation que je la pousse à arpenter. Je sais pourtant qu’elle tente cette partie de poker en luttant contre quelque chose d’invisible et de surement bien plus grand que ma petite personne. Elle essaye. Elle m’a embrassé avec ce joli sourire, l’image m’apparait et m’adoucie. Je suis à sa gauche et mes doigts parcourent nonchalamment son bras.

Tu as dans l’idée de me kidnapper et de me séquestrer dans ton appartement durant une durée indéterminée ? Attention… je risque de me laisser faire…


Ma voix se veut légère mais mes pensées lugubres ne sont pas totalement éradiquées de mon crâne. Je m’approche un peu plus et me place derrière elle pour l’enlacer et déposer ma tête sur son épaule et le creux de son cou. Mon cœur bat rapidement depuis un moment et je tente d’apaiser ma respiration en inspirant son odeur. Si mes gestes se veulent familiers et empruntent à un naturel passé, je ne percute toujours pas que je suis bien avec elle. J’en suis content mais ne suis pas sûr de où cela va me mener. Les risques sont toujours importants à prendre surtout avec elle, je ne suis pas sûr de m’en tirer sans séquelle. L’idée me frappe allant en parfaite opposition avec l’once de paix que je ressens contre elle m’endormant presque. Si quelqu’un devait souffrir de cette relation n’était-ce pas plus elle que moi en vue de ces dernières heures ? Non ?

Huuum.. je pourrais m’endormir ainsi…


Toutefois, je frotte le bout de mon nez contre son épaule tel un petit chat et m’éloigne d’elle. Elle m’a parlé du canapé c’est donc là que j’irai passer les prochaines heures. Cette idée me fait sourire. J’ai 29 ans, nouvellement en couple avec une femme des plus sexy et me voila dans son appartement cantonné à la rudesse de son canapé. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas vécu cela et n’étais même pas sûr de m’être déjà retrouvé dans ce contexte. Avec mon ex, cela avait été compliqué au départ. Nous étions amis puis des soirées en entrainant des autres, nous nous retrouvâmes dans sa chambre au beau milieu d’une étreinte. C’est comme ça que mes 3 dernières relations avaient débuté. Le schéma était loin d’être le même. Si l’attirance était bien là, si j’étais frustré de ne rien pouvoir entreprendre, ce n’était pas comme ça que notre relation se formait.

Aurais-tu encore des affaires appartenant à « l’ancien » propriétaire ou je ne sais qui… à me prêter ?...Merci..


Cela faisait un moment que je ne faisais plus attention à l’état de ma chemise ni au sang qui y était incrusté mais je me voyais mal dormir avec tout ça sur moi. Je retirai donc la chemise qui était bonne a jeter laissant apparaitre mon torse et un hématome sur mon flanc. Je posai la chemise sur la table et me rapprochais de celle-ci pour observer les taches et impacts. Le souvenir de leur cause me frappait et je secouai la tête en fermant les yeux. Je me crispai. Peut-être. Peut-être quelque chose sur cette chemise m’aiderait à identifier cet homme ou n’importe quelle autre personne de la sauterie. Peut-être. Deux petites taches de sang sur le dos du vêtement m’intriguèrent. Je sortis mon portefeuille de la poche arrière de mon pantalon et l’ouvrit pour prendre une carte que j’utilisai pour tendre le tissu en une belle ligne. Elle était peut être bonne pour autre chose que la poubelle… ou peut-être pas. Je rangeai alors la carte mais laissai le portefeuille sur la table alors que je sentais Alie présente dans la pièce. Se doutait-elle que j’étais de la Pes ? Oui, non ? Ce n’était pas un drame que d’y travailler… au contraire, on disait que cela attirait les foules…[/center]
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MessageSujet: Re: Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé]   Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé] EmptyLun 21 Oct - 16:34


    Il était resté silencieux et je me demandais s’il était encore sur terre. Je l’avais enfermé de force dans mon appartement. Chose des plus étranges ! Il ne semblait pas s’en être rendu compte et je me demandais si je n’y étais pas aller un peu fort. C’était venu tout naturellement, trop même. D’où me venait cette soudaine impulsivité ? Il n’avait pas réagi à mes mots alors que je lui avais presque avoué que sa mort me détruirait de l’intérieur. Je ne voulais pas être coupable de l’avoir laissé partir sans rien dire. Je lui avais proposé mon canapé, et s’il ne l’acceptait pas, il se devait de prendre une douche pour enlever le sang qu’il avait sur lui. Là, je serais un peu moins inquiète s’il décidait de partir quand même. Même si ma proposition pour le canapé était vraie, je n’avais pas dit ça en l’air. Je ne pouvais pas lui proposer mon lit, c’était impossible. C’était un stade encore trop précoce… je préférais écarter cette pensée et Tim m’y força presque alors que j’entendais de nouveau sa voix me parvenir à mes oreilles. J’avais toujours le bras tendu et la main plaquer sur la table avec les clefs juste en dessous. Je n’avais pas bougé depuis tout à l’heure et forçait sur ce bras alors qu’il n’était plus nécessaire de le faire. Je me détendis un peu alors que je failli rire – nerveusement – à sa réaction.

    « Oui, il se déplie et il est très confortable. » lui répondis-je alors que je l’observais revenir sur terre. Je le vois essayer d’ouvrir la porte et souris à le voir juste essayer. Il s’avance vers moi pour venir juste à côté, à ma gauche. Je le suis du regard et ma tête se tourne alors que j’entends ses paroles. Kidnapping ? J’étouffais un rire, encore un, mais qui sorti ceci dit. Je mis une main devant ma bouche, surprise de sentir quelque chose de différent en moi. Cette joie me parcourir alors que j’avais Tim à mes côtés. Je n’arrivais pas à m’y faire. Peut-être parce que j’ai l’impression que nous sommes dans un rêve et que bientôt il allait se finir et nous allions tout deux nous réveiller. Etait-ce mal de continuer ? Je ne savais pas trop, mais je commençais véritablement à… l’aimer.

    « Et bien c’est parfait si tu te laisses faire, car je ne te laisserais pas partir. »

    Une voix déterminée, un ton convaincant, je m’étonnais moi-même. Mais c’était certain, il ne sortirait pas, pas comme ça plein de sang. Impossible que je change d’avis. Je me laisse faire alors qu’il m’enlace par derrière. J’ai toujours des frissons, une peur en moi que mon corps me rappelle à chaque instant. Mais est-ce que Tim est capable de me faire du mal ? C’était une question encore en suspens, car je ne voulais pas être certaine pour au final être déçue. Pire même, avoir un mal-être comparable à celui que j’avais déjà eu. Je voulais tellement m’ouvrir à lui… ma cicatrice dans mon dos me fit tressaillir. Je ne pourrais lui cacher éternellement, c’était quelque chose dont j’étais plus que consciente. Ici, maintenant ? Je ne savais guère… Ses mots parvinrent à mon oreille du côté où il avait posé sa tête sur mon épaule. Je lui fis un fin sourire, je sombrais peu à peu également et j’étais prête à m’écrouler.

    « Tu n’es pas le seul… » ajoutai-je avant qu’il ne s’écarte, réchappant de peu à une potentiel chute suite à son départ. Je me retournais pour lui faire face et eu un moment d’absence alors qu’il m’avait juste demandé des affaires. Sauf que ce n’était pas n’importe quelles affaires. Mon regard changea et je partie directement vers la chambre pour éviter qu’il ne voit cette faiblesse dans mes yeux. Je retiens tout ce qui s’accumule dans ma gorge, dans mon ventre. J’entrais dans la chambre et soufflais un bon coup. Je prenais le temps de reprendre contrôle de mes émotions, puis me dirigeais une fois de plus vers les cartons et attrapa machinalement un pantalon et un large tee-shirt. Je revins vers lui alors qu’il s’était avancé dans la cuisine. Il était torse nu et je restais un moment à l’observer alors qu’il regarder je ne savais quoi sur son tee-shirt. J’avais une drôle de sensation, et avant que je ne puisse la comprendre, je me rapprochais de lui.

    « Voilà, j’espère que c’est à ta taille, je ne t’ai pas demandé la dernière fois… »

    La dernière fois… la fois où je l’avais récupéré ivre et dans un état plus que pitoyable. J’avais eu mal pour lui et je m’étais senti affreusement mal de le voir aussi malheureux. Je n’avais pas bien tout assimilé ce qu’il m’avait dit encore, mais j’avais peur de remettre le sujet sur le tapis. Je voulais juste qu’il se sente mieux, qu’il pense à autre chose… j’espérais qu’il allait un peu mieux quand même. Je ne fis pas attention mais j’étais restée un moment figée devant lui.

    « Ah, et euh… tu trouveras une serviette propre dans le placard de la salle de bain. » ajoutai-je rapidement alors que mon regard s’abaissa. Et c’est là que je vis son hématome sur son flanc. Je ne pus retenir mon étonnement. « Tim comment tu t’es fait ça ?! » Je m’approchais un peu plus et avançait ma main avant d’arrêter pour effleurer son bleu. « J’espère qu’on t’a fait des examens pour voir si tu n’as pas de côtes cassées, tu n’en a pas hein ? » Je paru paniquer – je paniquais en fait – et lorsque je relevais la tête pour le regarder en attente d’une réponse, je trouvais ma réaction trop importante face à quelque chose de peut-être bénin. S’il avait eu réellement quelque chose de cassé, rien que de respirer lui ferait atrocement mal. Je paru soudainement gênée de mon emportement.

    « Allez va te laver. Je regarderais si j’ai une pommade. » terminais-je alors avec un fin sourire.
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MessageSujet: Re: Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé]   Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé] EmptyLun 28 Oct - 19:53

Voilà, j’espère que c’est à ta taille, je ne t’ai pas demandé la dernière fois…
Ce n’est pas bien difficile. Non, ce n’est carrément pas difficile d’être renvoyé à des pensées qu’on se promet à chaque fois d’éviter. A vrai dire, il doit être plus facile de tendre vers de sombres idées que vers de joyeuses. Chaque souvenir même joyeux ne nous renvoit-il pas une nostalgie absolument déprimante ? Il semble que le propre de l’homme est, en plus de se déchirer des manières les plus connes qui soient, de s’automutiler dans le fouillis de pensées aberrantes et dévastatrices se logeant dans nos crânes. Bref tout ça pour dire que je revoyais parfaitement le visage de Cameron et le sourire absolument détestable, à présent, que je lui avais envoyé à plusieurs reprises dans la banque tout ceci, bien évidemment, avant de comprendre qui il était. Toute cette histoire était totalement impensable. Déjà à la base quel est le foutre-c*n qui avait décidé que je serais échangé à la naissance avec le petit-fils de l’Abbé Pierre ? Vous ne trouvez pas ça complétement fou ? Genre de connerie qui ne peut arriver que dans les films ou être juste couché sur du papier toilette…. Et bien non TADAM, je suis là avec un nom qui ne m’était pas destiné à cogiter sur le bon sens de mes gestes et paroles dernières. Qui avait décidé que ce serait ma puta*n de vie qui devait être visée dans l’histoire ? Jean-Jacques ou Pierre-Ives n’aurait pas fait l’affaire pour réaliser un pur polar de stupidité et bon sentiments ? Bon sentiment… pour le moment ils n’étaient que mauvais… je n’étais pas encore arrivé à l’épisode tout mielleux et tout rose … pas pour le cas Camille en tout cas. J’étais dans la phase de questionnement, là où le pauvre héros comprend qu’il n’est pas si gentil que ça… un genre d’Harry Potter affrontant le petit Voldychonet dans sa tête. Bon, le rose de l’histoire était bien là, je dois l’avouer. Son silence gêné était presque mignon et je me surpris à en sourire. Même au beau milieu d’une histoire de cinglé se trouvait une petite histoire d’amour compliquée, non ? La mienne c’était avec la barmaid aux allures fatales et aux fonds dévastées. Deux saisons avaient fait tourner le suspense sur notre relation et BOOM dans l’épisode finale de la seconde saison, un baiser… La troisième saison débutant par deux épisodes de folies avec une attaque terroriste visant les vampires avait conduit le personnage principal et la femme qu’il convoitait à se pousser dans des retranchements insoupçonnés pour enfin finir ensemble. Finir ensemble et… dans des lits séparés. Et bien quoi ? Tout n’est pas cousu de fil blanc … pas pour moi. Quitte à être le bouffon de la farce autant vivre tout de manière compliquée non ?

Tim, comment tu t’es fait ça ?! J’espère qu’on t’a fait des examens pour voir si tu n’as pas de côtes cassées, tu n’en a pas hein ?

Son doigt effleure le bleu que je ne remarquai qu’à présent. Je n’avais rien, enfin, un frisson me parcourut quand son doigt m’effleura mais je n’aurai définir sa cause : la douleur ou l’électricité que son corps produisait sur le mien…. Peut-être un peu des deux sans doute. Un sourire apparut sur la commissure de mes lèvres pendant que ma main gauche arpentait mes cheveux. Comment ? Quand je l’avais abandonné pour éviter que le traitre ne lui fasse de mal en même temps qu’il voulait m’en faire tout ça pour la simple raison que je l’avais remarqué… Cet enfoiré m’avait éclaté le flan et en prime décroché la mâchoire. Un vrai enfoiré. J’espérai qu’il s’était fait alpaguer par mes collègues. Presque j’espérai que ce ne soit pas le cas pour le retrouver pour lui transmettre tous mes bons sentiments avec foudre et tonnerre (mes poings). Bref, je me voyais mal le lui expliquer. Notre relation commençait bien… Bref.
Oh.. euh… j’ai dû me battre dans la soirée et… j’ai pris un mauvais coup mais ça va, rien de casser… Juste une douleur à la mâchoire quand je t’embrasse mais… Je brisai le pas qui nous séparait pour l’embrasser furtivement et continuai, … ça m’empêche en rien de continuer

Je souris en m’éloignant et allais me laver sous les conseils de mon hôte. J’ajoutai un sournois « j’aurai le droit à un massage ? » après sa dernière phrase et finis de me déshabiller dans la salle de bain. Je passai un moment sous l’eau. J’appréciai son contact sur ma peau. J’avais l’impression qu’il avait le pouvoir de laver tous mes doutes en même temps que ma crasse. Un double lavage l’un pour la forme l’autre le fond. Toutefois je n’arrivai pas toujours à trouver une solution ou un apaisement de longue durée, non, presque jamais en réalité mais ça faisait du bien. Conscient que je faisais couler l’eau d’une autre personne, je sortis de la douche, me séchais puis m’habillais de ses vêtements à la provenance douteuse. Qui était l’homme qui les portait avant ? Qui était-il pour elle ? Je ne croyais pas du tout à son histoire d’ancien propriétaire, n’importe qui les aurait jeté en emménageant mais pas elle… pourquoi ? Je secouai la tête en sortant de la salle de bain et m’appliquai à garder une certaine contenance.

Alors mon massage ?

Je ris légèrement en m’approchant d’elle. Mon doigt effleura sa joue avant d’y déposer mes lèvres.

Bonne nuit … Si tu as un souci je suis pas loin…

J’indiquai le canapé tout en m’y dirigeant. Je ne savais pas trop quoi faire ni dire à ce moment-là. L’instant était gênant. Que dire ? Que faire ? Qu’entreprendre ? J’étais d’avis qu’à l’heure actuelle nous étions tellement dans le flou et l’ivresse de ces nouvelles sensations qu’il était impossible de faire quoique ce soit de constructif. De plus, je ne voulais pas faire d’erreur jugeant en avoir bien assez fait jusque-là bien qu’elle ne l’avait pas encore compris. Je m’allongeai contemplant le plafond et sentant l’air frais me parcourir. Il n’y avait pas à dire, malgré le confort du canapé, j’aurai preferé l’avoir avec moi…

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MessageSujet: Re: Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé]   Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé] EmptyMar 29 Oct - 12:37


    Je ne savais pas exactement comment il réagirait quant à ma proposition de dormir ici sur mon canapé. Pour moi c’était tout à fait normal, ou presque. Je n’aurais pas pu le faire il y a de ça quelque semaine. En fait il bouleversait toute mon existence, mon quotidien presque lassant et j’avais du mal à m’y habituer. Je me doutais qu’en tant qu’homme, il avait des besoins que je ne savais combler pour l’instant. Il était patient, je ne pouvais le nier, mais je me demandais toujours comment il réagirait s’il apprenait la vérité. C’était quelque chose qui tournait et retournait inlassablement dans ma tête sans avoir de réelle réponse. Comment le pourrais-je ? Je ne pouvais pas connaître sa réponse, c’était tellement aléatoire en fonction des personnes. Même lui, qui était si bienveillant, pourrait fuir sans se retrouver. J’avais peur de le perdre. C’était absurde n’est-ce pas ? Surtout que je vivais bien toute seule… jusqu’à présent. Mon dieu Tim pourquoi avoir été si entêté ? J’avais tellement peur désormais de le perdre. C’était difficilement supportable, d’autant plus que je ne lui avais encore rien révélé. Mais ça, je pensais bien qu’il était assez intelligent pour le percevoir de lui-même. Si nous apprenions à mieux nous connaître, à nous ouvrir, cela mettrait-il un gouffre si immense que nous nous éloignerons ? Je laissais en suspend cette question alors qu’il répondait à ma réaction un peu élevé concernant son flanc.

    « Te battre ? »

    Je me demandais quels atouts il pouvait avoir. Tandis que je repensais à moi qui avait eu ses entailles alors que je m’efforçais de me cacher. En même temps, je ne pouvais pas me mettre à faire des prises de combats devant tout le monde. Dom m’avait appris l’art de combattre pour me permettre d’avoir moins peur et de pouvoir me protéger s’il le fallait. Durant cette soirée, je ne voulais pas me mettre en péril alors que mon pouvoir était encore instable. Je ne le maîtrisais en rien, ou quelque fois mais c’était par chance. Je n’avais pas encore distingué comment bien faire. Peut-être que cela arriverait soudainement, comme une illumination. Mais c’était un faux espoir, une fausse pensée. Je devais m’entrainer, mais je ne savais comment faire. Je repensais à Philipp un bref instant avant de me reconcentrer sur Tim qui était toujours devant moi et que je sentais encore ses lèvres sur les miennes. Combien de temps avais-je été absente ?

    « J’ai peut-être des antidouleurs, je regarderais. »

    Il s’éloigna et j’entendis sa phrase très perceptiblement à mes oreilles. Je souris alors qu’il entrait déjà dans la salle de bain. Un massage ? Je ne savais guère si j’étais apte à lui faire quoi que ce soit ce soir. Je crois bien n’avoir jamais massé personne. Je n’avais pas eu le temps d’apprendre tout plein de chose durant l’adolescence. Encore plus lorsqu’on n’a aucun parents pour nous encadré et rester présents à tout instant. J’écartais cette pensée bien vite alors que je sentais l’eau salée recouvrir rapidement l’intérieur de mes yeux. J’entendis l’eau coulé, et me dirigeais vers le canapé pour lui préparer son lit. Une fois fait, je ne pu m’assoir pour me reposer que j’entendis la voix de Tim dans le salon. Je lui souris et appréciais son baiser alors qu’il s’était approché de moi rapidement.

    « Bonne nuit également. Et n’hésite pas à te servir dans la cuisine pour quoi que ce soit. »

    Je le quittais sur ces mots et m’enferma dans la salle de bain. Je jetais un regard maladroitement sur les débris de miroir qui était encore accroché et tenaient je ne savais comment. Je soufflais, avant de me déshabiller, d’entrée dans la douche, et d’ouvrir le robinet. L’eau heurta mon visage et je fermais les yeux. Je restais un moment comme ça, appréciant l’eau chaude qui me coulait dessus même si mes plaies me brûlaient sous le liquide chaud. Je restais bien trente minutes dans la salle de bain, pris le temps de regarder ce que j’avais sous la main pour Tim et ressorti enfin de la pièce. Je me dirigeais vers le canapé et observait Tim allongé avant de lui tendre deux boîtes.

    « Tiens, des comprimés pour la douleur et une crème pour ton flanc… pour que ta nuit soit plus agréable. »

    J’étais positionné à sa tête, je le voyais à l’envers et me penchait en avant pour lui donner un doux baiser avant de m’en aller dans ma chambre et fermer la porte derrière moi. Je fermais à moitié les volets et entra dans mon lit. Mes yeux fixaient le plafond. Impossible de dormir alors qu’il y avait Tim à côté. Je n’étais pas seule et j’avais peur intérieurement. Ma main chercha un objet que j’avais caché dans le coin de mon lit, entre la tête de lit et mon matelas. Lorsque mon doigt trouva la lame, je fus un peu plus rassurer. Un couteau qui ne quittait jamais mon lit. Je ne l’avais pas encore utilisé mais je ne dormais que d’un œil, et si jamais quelqu’un venait à pénétrer en ces lieux, je saurais me défendre. Je restais un moment avec des pensées plein la tête avant de m’endormir finalement.

    Il faisait noir, l’obscurité m’entourait. J’avais peur, étais paralysée par elle et ne pouvais pas bouger. Je me sentais brûlante et pourtant mes flammes ne sortaient pas. J’avais peur que mon pouvoir soit bloqué. Il l’était n’est-ce pas ? Mon cœur bat plus que rapidement et j’ai l’impression qu’il va s’arrêter à tout instant. Puis un visage sort de l’obscurité brutalement. Je ne peux pas crier, rien ne sors de ma bouche alors qu’il me serre la gorge au point de ne plus pouvoir respirer. C’est lui, je le reconnais, et pourtant je suis si impuissante face à lui. Je me sens violemment poussée avant d’atterrir sur quelque chose de dur et d’entendre un craquement sourd suivi d’une douleur insupportable. Il est là, il s’approche, il s’empare de mes vêtements. Je crie, je n’arrête pas de crier, je n’ai pas conscience que mes cris sont réels et que je ne suis pas seule dans mon appartement. Et pourtant, je n’arrive pas à me réveiller. Je souffre une nouvelle fois, j’essaie de me débattre comme je peux mais je suis impuissante, si impuissante… Je souhaite mourir avant qu’il ne s’empare de mon corps.


    Hj:
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MessageSujet: Re: Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé]   Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé] EmptyMar 29 Oct - 14:23

En étoile de mer, j’observai le plafond totalement enfoncé dans le canapé, confortable, il est vrai. Je ne savais si c’était le fruit de mon imagination ou encore des taches fluorescentes venant de mes yeux à cause de la fatigue mais je pouvais contempler de petites formes dansé sur le plafond au rythme de l’eau qui coulait dans la douche. J’entendais presque le « flip flop » des goutes sur sa peau créant une légère mélodie que j’aurai voulu écouter avec plus de minutie. Les tâches dansaient. Mes oreilles chantaient. Mes yeux rêvaient et mon corps se détendait. J’éradiquais progressivement sa contraction de la soirée, chaque énervement, chaque tension pour apprécier une nuit de repos. Mon regard se tourna vers une horloge et j’y distinguai un beau 3h36. Mon corps se détendit aussi tôt comme s’il prenait conscience du temps qu’il lui restait à dormir. Je ne travaillais pas le lendemain mais il me paraissait évidement que je ne parviendrais pas à dormir jusqu’à midi. Cela faisait bien longtemps que je ne parvenais plus à feignasser dans mon lit et ici, dans ce canapé, cela me semblait juste mission impossible en particulier dans tout ce contexte ci. Entre l’attaque, les coups, l’hôpital, les morts, les baisers, les non-dits et les réponses à demi-mots…. Non impossible de dormir bien longtemps. Le coulis de l’eau s’arrêta puis reprit. Elle s’était surement savonnée et je me perdis un instant dans les aléas de mes pensées et de mon imagination totalement masculine. Je me voyais me lever, entrer dans la salle de bain qu’elle n’aurait évidemment pas fermé à clef puis la rejoindre sous la douche. Elle, nue comme un ver et moi… encore trop habillé à mon gout. Des images s’imposèrent dans mon esprit mêlant désir et notre baiser sous la douche pour enfin éclater lorsque je l’entendis sortir de la douche. Je secouai la tête, conscient que mes pensées étaient parfaitement déplacées mais après tout… elles n’appartenaient qu’à moi non ? Elle ne risquait pas de les entendre, elle n’était pas un semi démon. Je souris pendant qu’elle s’approchait. Je la remerciais pour les boites que je posai sur le côté du lit, je n’avais pas envie de faire quoique ce soit en cet instant. Avaler ou m’étaler la crème me semblait soudainement bien compliqué. J’observai son petit sourire à l’envers et fermai les yeux quand elle se pencha pour m’embrasser. Je répondis à son bonne nuit et l’écoutais bien malgré moi faire sa vie dans sa chambre. Comment en étions-nous arrivés là ? C’était si étrange comme situation. Je voulais la rejoindre mais je savais la hauteur du mur que j’aurai à franchir avant d’y parvenir. Je n’avais plus la force. Après tout je n’étais même pas capable d’ouvrir le tube de l’arnigel alors escaler le mur qui nous séparait vous pensez bien…. Bon, je sais bien, c’est une image mais je ne pouvais pas faire comme si ce mur n’existait pas. J’étais à peine à la moitié. Des choses m’étaient cachées. Des choses qui la dévoraient comme elles me dévoraient bien qu’elles ne soient pas les même pour nous deux. Le temps ferait le reste, non ?

Je m’endormis difficilement pour me réveiller peu de temps après. Je transpirai. Le lit ne ressemblait plus à rien et je me demandai alors ce que j’avais bien pu vivre dans ces rêves dont je n’arrivai jamais à me souvenir. Je reste un instant assis au bord du canapé lit, la tête entre les mains dans l’espoir de revoir quelque chose, dans l’espoir de comprendre sans résultat. Je me lève donc et me serre un verre d’eau que je bois d’une traite et ce à trois reprises. J’ai l’impression d’être aussi crasseux qu’en arrivant chez elle. Elle. Alie. Je fronce les sourcils en réalisant que j’étais bien chez elle sans pour autant réussir à mettre beaucoup d’ordre dans les évènements de la nuit passée. Je cherche le vrai du faux. L’imaginaire et le réel. Je m’approche de la porte de sa chambre et l’ouvre sans faire de bruit. Elle dort. Je ne distingue que ses cheveux et un bout de pied à l’extérieur du lit. Elle est enroulé sur le côté. Je souris. Au final nous nous serions battus en dormant ensemble. En la regardant comme ça, je me demandais si elle n’était pas du genre « voleuse de couette » et j’en souriais que davantage avant de me détourner et de refermer la porte derrière moi. J’entrepris alors de trouver un sac poubelle que je finis par trouver et le rempli de mes affaires souillées. Ne trouvant pas le sommeil, il valait mieux agir. Il était 6h bien passé et entrepris de me faire une toilette de « chat » quand j’entendis du bruit dans sa chambre. Au début rien de déroutant, surement des réactions à ses rêves de princesses et cheval blanc avec comme beau prince mal belle gueule… Puis un cri. Je crus d’abord rêver. Puis cela recommença, plus fort. Je coupais l’eau du robinet, plus rien. L’ouvris de nouveau pour entendre encore un cri. Je ne rêvais pas. Je bondis sur la porte, oubliant complètement le robinet, sa future facture et mon petit apparat pour entrer dans sa chambre. La peur de voir quelqu’un l’agresser laissa place à une autre inquiétude. Je l’observai un instant se contorsionner et rouler dans son lit en hurlant sans comprendre. Un cauchemar ? Il pouvait obtenir le palmarès celui-là. Je m’approchai rapidement d’elle et entrepris, plus doucement, d’attraper ses bras pour qu’elle évite de se frapper toute seule et de me frapper par la même occasion. J’en attrapai un puis un pied vint rencontrer mon flan me faisant lâcher prise. Un grognement, un secouement de tête, et je retournai vers elle en essayant de la rappeler à la réalité.

Alie ! Réveilles toi ! OH ! PUTAIN…. J’evitai une main… calme toi ! Alie, ça va je suis là….. nouveau coup de pied… elle veut m’achever…. Alie.. je suis là… tout va bien….

J’attrapai ses épaules et la secouai avec une délicatesse presque inexistante, valait mieux faire vite avant qu’elle ne me décapite non ? Je ne pensais pas si bien penser…
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MessageSujet: Re: Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé]   Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé] EmptySam 2 Nov - 16:26


    Mes cris s’engouffrent dans ma gorge et je ne réalise toujours pas que j’utilise réellement mes cordes vocales. Je me débats comme je peux et la sueur s’empare de mon corps alors que mes poings atterrissent sur ma couette, sur ma tête de lit sans que je ne parvienne à me réveiller malgré la douleur dans mes doigts serrés aussi fort qu’il me l’était possible. C’est trop réel, bien trop réel pour que je ne suffoque pas, pour que mes larmes ne coulent pas sur mes joues et que mon désarroi, ma souffrance et mon impuissance ne se fasse ressentir. Je n’ai pas conscience que Tim est là, que tout n’est que cauchemar. C’est un nouveau qui s’empare de moi, et je ressens chaque touché, chaque douleur si distinctement… Je ne peux plus m’enfuir et je suis bloqué au sol. J’appel à l’aide alors qu’il n’y a que noirceur autour de nous. Je cherche du regard Nath. Pourquoi ? Je n’en sais rien, je souhaite qu’il arrive pour me sauver, mais est-il vivant ? Le doute s’empare de moi alors que je sens la froideur s’emparer de mon corps nu.
    Une voix m’interpelle, familière, lointaine. Très lointaine. Comment ne pas être intriguée ? Je me demande qui ça peut bien être. Cette voix m’apaise alors que je ne sais donner nom à cette personne. J’appelle une nouvelle fois à l’aide me déchainant une nouvelle fois même s’il n’y a rien à faire. Puis mes yeux s’ouvrent brusquement. Tout s’enchaina par la suite. Le seul fait que j’étais bloquée dans mon lit ne me laissa pas une once de clarté pour réfléchir. J’agissais immédiatement et poussais violemment Tim, me roulais sur le côté pour trouver et empoigner fermement mon poignard avant de rouler de nouveau sur le côté et maîtriser Tim d’une habileté étonnante alors que j’étais à présent à califourchon sur lui. La lame vint rapidement toucher son cou d’un mouvement précis, tandis que mon autre main bloquait son bras droit. Mon regard était déterminé mais ne cachait pas toute la peur que j’avais accumulée en moi. J’avais appris à me défendre et cette peur révélait en quelque sorte tout mon entrainement. C’était devenu des réflexes, sauf que là, je confondais rêve et réalité. J’avais emporté avec mes démons Tim. Je restais un moment dans cette position, respiration haletante mais pourtant ma prise bien ferme sur le couteau, trop même et je le coupais superficiellement. Je plongeais mon regard dans le sien, avant que tout me revienne. L’incompréhension se lisait sur mon visage tandis que je percevais petit à petit Tim dans l’obscurité. La lame se décala de sa peau déjà coupée et je détendis mes doigts de son bras doucement.

    « Oh mon dieu Tim... ! »

    Ma voix étaient totalement brisée alors que je réalisais ce que je venais de faire. Je lâchais la lame qui tomba par terre, puis vint couvrir ma bouche alors que les larmes ne s’arrêtèrent plus. Je sentais en moi ce fluide si familier, si particulier s’emparer de tout mon corps. Et si je l’avais brûlé ? Et s’il s’était réduit en cendre par ma seule faute de l’avoir hébergé ici ? Par la seule faute que j’avais faite de le laisser entrer dans ma vie ? Ce n’était pas possible. Nous deux… n’était-ce qu’une simple passade ? Etait-ce pour me dire qu’il fallait que je reste seule durant toute ma vie ? Je me décalais de lui finalement pour m’assoir sur le lit, dos à lui.

    « Je suis désolée… »

    Je me recroquevillais complètement, rapprochant mes genoux de ma poitrine et les enserrant pour ensuite cacher ma tête dans le creux. Je ne voulais pas l’affronter, car je ne voulais pas qu’il me voit vraiment, qu’il voit la vraie femme brisée. Je n’étais plus rien, et Tim ne devait pas rester avec moi. Pourquoi diable ne l’avais-je pas laissé partir plus tôt ? Quelle heure était-il d’ailleurs ? L’obscurité emplissait la pièce encore, alors je doutais que la matinée soit déjà bien entamée. J’étais brûlante, et je ne voulais pas qu’il me touche de peur de le brûler, même si je n’avais pas conscience que ma peau n’était pas si brûlante que cela. J’essayais de tout contenir. Je ne voulais pas lui révéler ce que j’étais vraiment… en même temps, cela pouvait le faire fuir n’est-ce pas ? N’était-ce pas mieux pour lui qu’il me haïsse plutôt que de m’aimer ? Autant de doute dans ma tête… J’étais perdue et terrorisée, car je savais pertinemment que je lui devrais des réponses.
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MessageSujet: Re: Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé]   Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé] EmptyDim 3 Nov - 1:41

J’attrapai ses épaules et la secouai avec une délicatesse presque inexistante, valait mieux faire vite avant qu’elle ne me décapite non ? Je ne pensais pas si bien penser… Ses bras et ses jambes partaient dans tous les sens, elle semblait se débattre avec rage contre je-ne-sais-qui ou je-ne-sais-quoi. Hulk lui-même aurait eu du mal à la contrôler ou peut-être l’aurait-il tout simplement jeté par la fenêtre histoire d’éradiquer le problème. Une solution radicale mais bien efficace, plus que la mienne en tout cas. Un nouveau coup de pied m’arracha une exclamation des moins polies alors qu’il m’éclata la mâchoire. La secouer ne marchait pas, deux options s’offraient à moi. Trois, à dire vrai. La première : la baffer en oubliant ma légendaire délicatesse. La seconde : la jeter sous l’eau mais pour cela faudrait-il encore que je parvienne à l’attraper et à la transporter jusque dans la salle de bain sans qu’elle ne me tue. Et enfin, la troisième : la jeter par la fenêtre ce qui reviendrait à la tuer ou la paralyser. Vous vous doutez bien la troisième solution n’était même pas à méditer, pas pour le moment. Après tout, ce n'était qu’un cauchemar. Un sacré cauchemar. Je tentai d’éviter de penser à la cause de cette hystérie préférant remettre les questions à plus tard alors que je lui imposai une magnifique claque sur sa joue blessée.

Excuse-moi mais… tu ne me laisses pas le choix…

Ma main attaqua une deuxième fois sa joue avec une grimace. Je ne voulais pas lui faire mal. Je ne voulais pas non plus la laisser dans cette folie. Je ne voulais pas qu’elle se blesse toute seule ni quelle se perde dans ses tourments. Je ne voulais pas lui infliger quoique ce soit et je n’avais pourtant pas le choix. J’allais à l’encontre de la personne que je m’évertuais à être en sa présence. Un homme digne de confiance non violent et doux. C’était un cas de force majeur après tout ? Non ? Si. Pourtant la frapper ne m’inspirait guère. Je me sentais minable alors que n’importe qui aurait fait la même chose. Minable et inquiet. Inquiet et perturbé. Perturbé et complètement flippé. Flippé de ce qui la possédait parce que, concrètement, elle ressemblait fortement à la gentille demoiselle de l’exorciste qui devint…. Beaucoup moins gentille. Il y avait des vampires, des loups-garous et des semi démons alors pourquoi pas des gens possédés ? Après tout, la guerre n’avait-elle pas été causée par des démons ? Et oui, je sors de chez moi, je m’informe de manière plus ou moins légale mais passons et revenons à Alienor. Oui parce qu’Aliénor était autant un monstre que moi Spiderman. Il n’y avait pas plus douce, une fois qu’on la connaissait. Douce et craintive. Absolument pas maléfique. C’était ses démons. Ses démons qui me surpassèrent encore plus lorsqu’en une fraction de seconde je me retrouvais allongé sous elle, un couteau contre la gorge. Comment ? Pourquoi ? Surtout comment en réalité. Comment avait-elle pu faire ça et si vite ? Comment pouvait-elle me menacer avec un couteau ? Et puis… pourquoi dormait-elle avec un couteau ? Je n’en revenais pas. Tellement pas que l’idée de la repousser ne me vint qu’au bout d’une éternité. Eternité à laquelle je passais mon temps à lire son regard. Sa dureté et sa peur. J’étais pétrifié par l’image qu’elle me renvoyait. J’étais dans un monde de fou. Pourquoi, mais bon sang, pourquoi étais-je venu dans cette ville ? Ils étaient tous cinglés. Des terroristes. Des vampires. Des lycans. Des semi-démons. Des … des terroristes. Et elle. Elle avec un couteau. Elle qui me coupait. Je sentais la lame dans ma chair, légèrement mais juste assez pour comprendre qu’elle était prête à m’ouvrir comme un goret.


Etais-je ici que pour me faire couper en rondelle ? Que pour finir cochon ? Que devais-je croire en cet instant ? Sa peur ou sa conviction ? Ses nouvelles, et surprenantes, compétences dans le combat ou le profond sentiment de crainte de son cauchemar ? Je ne savais plus du tout où me placer dans cet univers. Dans cette vie. Une soudaine envie de vomir me prit que je refrénai avec conviction. Dire qu’elle venait de briser toutes les barrières de proximité… n’aurait-elle pas pu se mettre à califourchon sur moi pour tout autre chose ? Non, elle, elle voulait m’abattre ou presque. Ou presque. Je n’étais pas encore mort. Sa main sur mon bras se détendit à mesure que son regard s’éclaircissait. Où était-elle ? Qui était-elle ? Qu’étais-je pour cette folie ? Une âme à détruire ?

Oh mon dieu… Tim !

Ses larmes reprirent de plus belles avec plus de vigueur que durant son combat avec la couette. Le couteau s’écrasa sur le sol et je posai mes mains sur mon cou comme pour vérifier que celui-ci était toujours là. Mon coco, s’il était plus là, tu ne le serais pas non plus. Bref. J’observai l’une de mes mains et jaugeai le sang qui s’y était déposé. Quand est-ce que j’arrêterai d’avoir du sang sur moi ? Le mien qui plus est… J’étais venu pour mourir dans l’endroit même où je voulais tenter de vivre. Elle s’éloigna et s’installa sur le lit complètement coupé du monde, en boule. Mon corps se détendit et je m’écrasai sur le sol incapable de faire quoique ce soit de constructif. Je restai là, à contempler le plafond sous le bruit de l’eau du robinet et des sanglots d’Alie. Que pouvais-je faire ? Que voulais-je faire plutôt ? Devais-je fuir pour éviter qu’une autre folie ne la prenne ? Non. Ou peut-être que oui, si je voulais me préserver. Et dire que je m’en voulais de la baffer pendant sa folie cauchemardesque. Et dire… C’était n’importe quoi, elle était à deux doigts de me trancher la gorge à côté, ma baffe faisait office de bisou. En cet instant ses excuses me faisaient ni chaud ni froid. Je me redressai et contemplai la lame. Instrument d’une mort, celle de ma conviction. Ma conviction jusque-là inébranlable en sa compétence à me rendre meilleur s’était faite tranché comme la peau de mon cou. Je n’arrivai pas à voir sa souffrance à travers le rideau d’incompréhension qui couvrait mon regard. Je me levai et parti dans la salle de bain où je m’habillai rapidement. Je devais partir. Je devais survivre à cette nuit de cinglé. Je pensais être perdu sans elle mais je l’étais peut être plus avec elle. Le besoin de me préserver devint, soudainement, plus important que celui de la protéger de ce qui l’habiter. Comment pouvais-je la protéger d’elle-même si je n’étais pas capable de me protéger d’elle ? Comment pouvais-je l’aider sans rien comprendre ? Qui était-elle au final ? Je ne pouvais continuer. Je m’étais trompé. Le doute. L’incertitude. Cette violence n’était pas faite pour moi. Je n’étais pas de taille. Je n’étais que le « gamin » après tout… que pouvais-je espérer ?

Mon regard percuta un homme brisé. Il était étonnant comme le visage pouvait exprimer dans un même mouvement deux sentiments distincts et pourtant similaires. Quelques semaines plus tôt je m’étais vu monstrueux voire démoniaque. Aujourd’hui je me voyais incroyablement faible. Je m’étais vu sans aucune identité à la limite de l’humanité tellement je pensais n’être personne. Mes valeurs, mes codes, mes espoirs, mes convictions. Toutes envolées en fumé en un simple coup de poing. J’étais devenu misère et j’avais craint cet état. Je le craignais toujours. Aujourd’hui je me voyais comme un enfant perdu qui attendait la venue de Peter pan pour le guider au pays imaginaire. Pourquoi ne venait-il pas ? Pourquoi ne venait-il pas me montrer le bon chemin, le mien ? J’étais perdu et m’étais réfugié dans son regard. J’existai.

Mais pour combien de temps ? Je n’aimais pas cette crainte. Je n’aimais pas cette impression. Je n’aimais pas douter d’elle. Quelque chose était faux. Je ne savais plus quoi faire pour la suite. Je voulais partir. Je voulais hurler. Je voulais vivre. Je voulais me préserver. Je voulais la protéger. Je voulais comprendre. Son corps sur le lit me le confirma. Je voulais comprendre sans le vouloir. Je ne voulais pas risquer de me faire couper la gorge. Je savais pourtant qu’elle n’avait pas fait exprès. Ses démons l’avaient rattrapé. Pouvais-je seulement faire « comme si » ? Je ne savais plus. Plus du toute. Mon cœur sautait trop de battement pour m’apporter assez d’oxygène. Je n’arrivai plus à réfléchir. Ma main se posa sur son corps sans que je ne réfléchisse davantage.

Ca va… t’as raté ton coup …

Légère pique qui se voulait douce mais qui laissa un gout amer dans ma bouche. Elle venait de me montrer qu’elle n’était pas du tout la femme qu’elle prétendait. Quoi croire ? Quoi penser ? J’avais besoin d’air. Elle me mentait. Comme moi ? Peut-être. Mais je ne risquai pas de la tuer avec un couteau chaque nuit. Il était évident qu’à l’avenir je saurai garder un périmètre de sécurité et que jamais, jamais, je n’aurai cru autant apprécier les couchages séparés. J’attrapai la couette sur le côté et la lui passait pardessus. Alienor. Je ne pouvais pas non plus la laisser. Pas tout de suite. Pas comme ça même si l’envie m’en démangeait.

Je vais rester là le temps que tu t’endormes. Faut que tu te calmes. Je vais te veiller puis je m’en irais… j’ai besoin de respirer… et de survivre à cette soirée.




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MessageSujet: Re: Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé]   Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé] EmptyDim 10 Nov - 20:59


    La douleur de la claque sur ma joue ne se fit sentir que peu après, quand j’étais totalement réveillée et que je prenais conscience petit à petit de ce que je venais de faire. Impossible de nier l’évidence, je venais d’agresser Tim, et pas seulement en lui envoyant quelques poings et coup de pieds au hasard dans mon sommeil. Non, c’était pire que ça. J’avais les yeux ouverts, j’avais agi par instinct et par réflexe alors que je me sentais totalement impuissante et prise d’une peur gigantesque. On pouvait tout lire dans mon regard alors que je le fixais de mes yeux. Incompréhensible, soudain, horriblement terrifiant. Moi qui l’avais laissé entrer dans mon cœur, dans ma vie, désormais j’avais tout  brisé en cet instant, et rien ne pourra réparer ça. Je m’en voudrais toute ma vie et je ne pouvais pas lui parler, je ne pouvais pas lui expliquer. Il ne s’était pas défendu mais je lisais dans son regard l’étonnement, tandis que des centaines de questions devaient défilées dans sa tête. Je ne pouvais que le comprendre. Il me voyait douce, gentille, jamais il ne m’avait vu combattre. Dom m’avait tout appris, et même si je me sentais rouillée, j’avais enchainé mes mouvements d’une rapidité et une habileté déconcertante. Ce n’était pas pour rien qu’il m’avait entrainé, mais cela n’empêchait pas mes cauchemars de me menacer en permanence. Je ne pouvais pas combattre contre ça. Et Tim était là à ne rien comprendre. Lorsque je me détachais de lui enfin, alors que je reprenais conscience de la pièce, de mes gestes, du couteau… de lui.

    Ses gouttes salées ne cessèrent plus, des sanglots me prirent alors que je m’en voulais énormément de l’avoir agressé. Je m’en voulais aussi de ne pas l’avoir laissé tout à l’heure. Tout ça n’aurait été qu’irréel, rien ne se serait passé. Je l’avais perdu, j’étais sur de l’avoir perdu. Ses mots ne me touchèrent pas. Je l’avais manqué oui, mais si j’avais pressé un peu plus ? Il serait mort en moins de deux minutes. J’aurais été une meurtrière, une fois de plus. Je ne voulais pas de ça pour lui. Je voulais juste qu’il parte loin de moi et qu’il ne revienne jamais plus. Pour lui, pour le protéger de tout ce que j’avais. Comment avais-je pu être aussi naïve ? Je ne pouvais être avec personne.
    Je serrais encore plus mes genoux pour les rapprocher encore plus de ma poitrine. Ma tête ne bougeait pas de mes genoux. Je mouillais de plus en plus mon pyjama mais il ne m’aurait relevé la tête pour rien au monde. En cet instant, la honte et la peur ne faisait qu’une et me dictait que Tim devait partir au plus vite. J’étais certaine que je ne le reverrais plus jamais après ce soir. Comment pourrais-je lui en vouloir ? Impossible. C’était mieux pour lui, il n’y avait pas à réfléchir. Je percutais seulement sa main sur mon épaule et bougeais pour m’en défaire. Je sentis la couette sur moi et lui montrant toujours mon dos. Ses mots me firent aucun effet, j’étais déjà parti dans un autre monde, dans mon désarroi le plus profond et n’y sortirait pas avant des heures. Impossible même pour lui de me défaire de cette souffrance. Impossible d’oublier ce que je venais de faire, ça passait en boucle dans ma tête. La même scène, le même regard qu’il m’avait fait.

    « Va-t’en, ne reste pas ici ! »

    Ses mots sortirent de ma bouche aussi difficilement entre deux sanglots qui s’étaient un peu amoindris. Je ne voulais pas qu’il reste tout simplement parce qu’il n’y avait rien à dire. Il fallait qu’il parte car je ne m’endormirais pas. Je ne pouvais plus, je n’arrêtais pas de me ressasser tout un tas de choses. Je revoyais notre première rencontre, la vrai première où il m’avait fait monter dans un arbre, d’autres moments aussi, mais tout ça se supprimait au fur et à mesure. Il ne fallait plus que j’y pense, car il ne sera plus là, je ne pouvais pas le laisser entrer. Je ne pouvais plus, c’était mieux pour lui qu’il me voit autrement, ça sera moins difficile. J’étais déjà certaine qu’il me haïssait, qu’il ne souhaitait plus rien avoir à faire avec moi. Et comment le lui reprocher ? Je n’aurai jamais dû flancher et lui laisser une voix de passage. J’avais trop de choses en moi. Déjà ce viol qui se répétait sans cesse, et surtout parce que je n’étais qu’à moitié humaine. Je m’étonnais moi-même de n’avoir pas enflammé la pièce, et Tim avec. Je sentais pourtant ce fluide en moi si familier et si intense. Si magnifique aussi. Un bien-être en sortait, mais je savais que s’il me touchait, il se brûlerait à présent. Je désirais plus que tout qu’il sorte de mon appartement.
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Les blessures nous rapprochent... [Livre II - Terminé]
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