Le mercredi 08 novembre 2017 est une date qu’aucun loup ne peut ignorer. Ils ont tous rendez-vous dès 20h, à Wolfheaven, pour une occasion de taille. Ce soir, les deux enfants nés de l’union de deux loups ont 7ans. Leur toute première transformation cinq jours plus tôt en compagnie des deux exécuteurs est aussi pour beaucoup dans cet évènement. Ces deux êtres, si extraordinaires, plus précoces sur « leurs frères » mi-humains/mi-loups, représentent pour de nombreux loups un grand espoir, un futur prometteur quelque part. Pour sur, Niahm et Kean sont surprotégés par la meute qui fut heureuse de les retrouver après leur soi-disant mort au début des années sanglantes. C’est sans aucun doute les bras chargés de cadeaux que de nombreux loups se rendront ce soir sur leur territoire, qui s’est vu légèrement transformé. Non il n’est pas question de château gonflable, ni de ballon et encore moins de clown. Ce soir, ce sera grandiose… Mais nous ne vous en dirons pas plus…

Si pendant une petite dizaine de minutes certains loups ont attendu sur le parking de Wolfheaven, les « héros » de ce soir font rapidement leur entrée accompagnés pour ne pas dire encadrés par Isadora et Hayden. Et à l’instant où le second demande audience privé à la Lupa, alors que tous les autres loups discutent entre eux, l’Ulfric décide de faire son entrée, en grande pompe, costard très chic, cravate, tel un homme d’affaire. Sans vraiment saluer les autres loups, il se dirige directement vers les jumeaux et se mets à leur hauteur pour leur ébouriffer les cheveux et leur souhaiter un bon anniversaire. Puis sans demander la « permission » (après tout c’est un ulfric), il prend les mains des enfants et les entraine sur le territoire pour leur montrer ce qui les attend, les autres loups sur ses traces. Et le spectacle en vaut la chandelle. Un immense buffet a été dressé, sur lequel sont déposés différents mets alléchants et bien entendu énormément d’alcool. Plus loin, on trouve des tables, en forme de U, toutes dressées.  Et sur la terrasse de la maison une dizaine de barbecue tout juste prêt à cuire les différentes viandes prévus. Enfin, une table déjà pleine de cadeau, sur laquelle s’arrête bien entendu les jumeaux, qui existaient, se mettent à courir partout, montrant leur joie face à ce que l’on a préparé pour eux. Jonathan pousse un rire, prend une coupe de champagne, la lève avant de déclarer à tous

Venez chers frères et fêtons l’anniversaire de mes petits-enfants. Portons également un toast à mon fils qui s’est enfin décidé à s’unir à Isadora. Buvons tous à ces deux occasions. En espérant que d'autres nouvelles suivront celles là, et que nous retrouverons bientôt la paix que nous méritons

Et si les premières phrases étaient là pour humilier son fils et sa future "belle fille" qu'ils espionnent sans aucun doute possible - vu qu'il est courant de plan dont ils n'ont parlé à personne-, les dernières paroles étaient destinées à Roxanne et à "sa race faible qui ne sert à rien" - comme il le dit si souvent au sein des siens vis à vis des métamorphes -

Bien entendu, son discours ne reste pas sans conséquence, et Jonathan se retrouve face à face avec son propre fils, le provoquant en duel pour "soit-disant" trahison. La réaction de l'ulfric? Il éclate de rire, sans arrêter, prenant les paroles de son fils comme une blague. Ce n'est pas le cas, il le sait. Pour autant c'est lui le chef, c'est lui le supérieur et il fait ce qu'il veut, quand il le veut. Il se glisse jusqu'à la hauteur de Mary, et la prend par la taille

Voyons mon fils, un peu de sérieux. Je ne te savais pas intéressé par ta Lupa. S'il n'est question que de sexe, elle est tout à toi. Pour le reste, il va falloir cependant te satisfaire de ta condition d'exécuteur. Tes accusations sont graves et sans fondements. Si tu n'étais pas mon fils, je te corrigerais sur le champs. Mais l'heure n'est pas à la guerre mais à la fête. A moins que tu ne veuilles gâcher le moment des jumeaux en te mettant en avant et diviser les notre? Penses-tu vraiment être capable de tous les unir comme je l'ai fait? Penses-tu vraiment qu'ils t'écouteront?

A mesure que parle Jonathan s'amassent plusieurs loups entre lui et Hayden, en laissant tout de même un contact visuel. Trois clans semblent se former, l'un soutenant l'ulfric, le second restant en retrait, et le troisième se plaçant plus du côté d'Hayden. Et au milieu se tiennent les deux jumeaux, qui regardent alternativement les deux hommes, ne comprenant pas vraiment ce qui en train de se passer et pourquoi ils ne sont plus au centre de l'attention. Si Isadora les interpelle, ils décident de ne pas l'écouter et de rester planter là, au milieu, sans bouger.

Finalement les deux loups se décident à en venir au main, sous les yeux de tous les autres. Jonathan ne prend pas la peine de répondre à son fils. Il fait quelques signes de tête pour indiquer à ses loups de s’occuper de toute résistance, et de récupérer les louveteaux. Hors de question de blesser ses deux trésors, ou de les laisser dans les mains d’Hayden ou de Mary.

• Jonathan V. 101/110 (forme lupine), mordu sur le flanc
  
• Hayden V. 89/100 (forme lupine), mordu à la patte arrière
  
• Isadora 70/80 (forme humaine), commotion cérébrale qui se résorbe, et un cotte fêlée
  
• Roxane, 63/70.  Poignet foulé et rouge à cause de l'emprise du loup
  
• Loup en face de Roxane  61/70 (forme humaine), repoussé légèrement, perdant l'équilibre en arrière
  
• Mary 80/80 (forme humaine)
  
• Irving 70/70 (forme humaine)
  
• Ashleigh,  70/70 (forme humaine)
  
• Hayden C  70/70 (forme humaine)
  
• Sarah 70/70 (forme humaine)
  
• Mirah 100/100 (forme lupine)
  

Tout allait se jouer très vite, Mary en avait conscience et elle se tenait prête à intervenir. Les deux mâles s'étaient rapidement transformés et jetés l'un contre l'autre. La Lupa s'était simplement écartée pour ne pas finir déchiqueter par les crocs des loups. Isadora semblait encore sous le choc tandis qu'Ashleigh avait hurlé le prénom de l'exécuteur bien inutilement. Mary, elle, n'avait pas dit un mot. A quoi cela pouvait-il bien servir ? Elle savait que le loup avait pris sa décision. Certes, il venait de la meute d'Angleterre, certes, il était le fils du traître. Mais en cet instant, il faisait honneur à sa race. Mary ne pouvait nier qu'elle avait eu envie de posséder Hayden, comme un trophée vis-à-vis d'Isadora. Mais à présent, elle était bien loin de ce sentiment. Elle le respectait pour ce qu'il venait de faire. Oui, il avait la carrure d'un Ulfric. Mary se demandait si en cas de victoire, il comptait l'évincer et la remplacer par Isadora. Même son père n'avait pas osé la déposséder de son pouvoir sur la Meute. Hayden oserait-il ? Mary ne se laisserait pas faire, il devait en avoir parfaitement conscience. Et plus de dissension ferait éclater la Meute.

La Lupa revint au moment présent lorsque Ashleigh se tourna vers elle, l'air paniquée, lui demandant de les séparer. Mary se tourna vers la jeune louve. Elle était idiote ou quoi ? Elle ignorait les coutumes ancestrales des siens ? La Lupa, agacée, lui répondit froidement :

Les séparer ? Tu connais les traditions, non ? Un duel est un duel et nul ne doit s'interposer entre eux. Le vainqueur sera l'Ulfric. Le vaincu sera tué.

Elle avait énoncé cette loi, cette vérité millénaire avec un détachement parfait. Pourtant, elle jouait sa propre vie dans ce combat. Elle avait parfaitement remarqué le coup d'oeil que Jonathan avait lancé en direction de ses loups avant de se transformer. Elle avait suivi son regard et ses yeux s'étaient posés sur Roxane qui tentait, conformément à ce qu'elle lui avait demandé, d'entraîner les jumeaux loin du combat. Le cœur de Mary frémit. La Louve en elle bondit contre ses côtes, elle ne pouvait laisser Jonathan s'emparer des enfants. Isadora n'était pas encore capable de réagir et Roxane serait rapidement submergée par les loups qui se lançaient à ses trousses.

Mary sentit alors son corps se distendre. Hurlant, elle tomba à genoux, son visage se déformant, ses dents poussant soudainement tandis que tous ses os semblaient sur le point de se briser. Ses muscles la brûlaient, sa chair se déchirait, semblant tomber en lambeaux tandis que le cuir du loup commençait à apparaître. Tout cela sembla durer une éternité pour elle et pourtant la transformation n'avait duré qu'une fraction de seconde. Une magnifique louve noire se trouvait à présent à la place de Mary. Elle ne resta qu'une seconde immobile et bondit en avant, fonçant perpendiculairement en direction des loups de Jonathan. Elle était aussi rapide et mortelle qu'une lame, n'étant pas la Lupa pour rien. Ce n'était pas son premier combat et ce ne serait certainement pas le dernier. Elle prit pour cible le loup de tête et le percuta en plein dans son flanc droit.

Roulant en souplesse pour se rétablir sur ses pattes, elle se tint droite, grondante de fureur, les babines retroussées sur ses crocs luisant de bave, le regard semblant lancer des éclairs. Elle se campa sur ses pattes face à ses ennemis, bien décidée à défendre les jumeaux et à ne laisser aucun loup de l'Ulfric approcher.

HJ : pas top, désolée, je fais mieux au prochain !

Tout se passa très vite autour de moi. J’avais du mal à vraiment percuter ce qui était en train de se dérouler. J’étais en colère, et j’avais mal à la tête et à mes cottes. J’eu un haut le cœur, et mon ventre rejeta mon dernier repas. Commotion. Bordel. J’étais vulnérable, et ma louve ne supportait pas ça. Nos enfants étaient en danger, j’étais en danger, et je restais là, à récupérer de ma blessure, à me battre contre mon corps moi-même plutôt que d’agir. Et puis je la vis, venir vers moi. Je pensais qu’elle allait m’attaquer, vraiment. Mais elle n’en fit rien. Elle se plaça moi, comme pour me protéger des attaques. Elle me protégeait, moi, l’exécutrice qui était censé justement prévenir tout danger au sein de la meute. Elle me protégeait… Comme une sœur de meute, et cela malgré toutes nos différentes. Je jetais un coup d’œil vers mes enfants. Ils étaient terrifiés face à ce qui était en train de se passer, mais ils ne bougeaient pas. Ils étaient dans les bras de l’un et de l’autre, s’aidant. Comme un frère et une sœur. Et les loups en face d’eux qui se combattaient et se disputaient… Ils prenaient gardes de ne pas les blesser, même si cela était plus délicat pour eux de se battre. Ils se protégeaient mutuellement et je comprenais alors tout. Je comprenais pourquoi mes crapules avaient refusés de bouger. Et dire qu’ils avaient fallu que ce soit eux qui soient les plus sages d’entre nous.

Je me relevais avec grande difficulté, m’aidant du soutien de Mirah. Je m’avançais, au début difficilement, manquant de me rétamer la tronche, avant de retrouver un pas sur. De toute façon, si je tombais, la louve serait là pour m’aider, j’en avais la certitude. Lorsqu’Hayden et Jonathan s’écartèrent de l’un et de l’autre, je me glissais entre eux, tendant mes bras pour les séparer symboliquement. Puis regardant les miens, regardant l’ensembles des loups, je dis alors ASSEZ ! Arrêtez ! Ne voyez-vous pas ce qui est train de se passer ? Ne voyez-vous pas que nous agissons exactement comme ILS le voudraient ? Nous sommes tous des frères et des sœurs. Je refuse de tuer ou de faire du mal à un membre de ma famille. Mes enfants ne sont pas des trophées. Regardez-les ! Vous les terrifiez, au lieu de les protéger ! Vous vous comportez comme s’ils étaient de vulgaires morceaux de viande. Vous êtes sensés les protéger, les mettre en sécurité, leur apporter tout ce qu’une meute doit apporter aux siens.  Nous avons tous fait le serment de nous protéger les uns les autres et là nous nous battons et pour quoi au juste ? Jonathan n’a pas agi pour le bien de la meute et il était du devoir d’Hayden de protéger les siens. Mais est-ce que cela doit obligatoirement signifier la mort de l’un ? Nous ne sommes pas des bêtes, nous sommes plus intelligents que ça. Je refuse de participer à cela. Je refuse de perdre mon compagnon, mes enfants, mes frères et mes sœurs. Je refuse que nous soyons obligés de tuer pour régler nos comptes. A quoi tout cela rime-t-il au juste ? Pourquoi un père devrait-il tuer un fils ou un fils tuer un père ? Ses règles barbares peuvent être changées. Bon sang, nous ne sommes plus au XVième siècle !  Au diable le lieu où nous avons été transformés. Au diable que nous ayons eu comme ulfric Jonathan ou Nathanaël. Cela n’a aucune importante. Nous sommes une seule famille. Mary, comment pouvez-vous laisser faire ça sans agir ? Vous êtes notre Lupa, notre protectrice, l’incarnation de la paix et de l’union. ! Je refuse de vivre dans une meute telle que celle-ci. Je refuse que mes enfants aient à grandir au sein d’une communauté qui va contre ses propres principes d’entre-aide, de soutient, de paix. Une meute est une famille, mais aucun de nous n’agissons comme des membres de cette dernière. Je préfère devenir  une cabot, abandonner mon rôle d’exécutrice, et être régis sous les règles stricts des solitaires plutôt que de cautionner ce qui se passe. . Comment Mary pouvait-elle laisser passer ça, et ne pensez qu’à son propre intérêt ? Elle n’était plus que l’ombre d’elle-même, devenue une femme vénale, et non plus celle qu’avait plus choisir notre ancien ulfric. Elle ne pensait qu’à son propre intérêt et elle me dégoutait. Non, elle était pas digne de nous diriger et je préférais quitter au plus tôt cette meute, quitte à devoir déménager, plutôt que de rester sous la coupe d’une femme qui n’espérait de ce combat qu’un nouveau compagnon, et que de garder le pouvoir. Elle était prête à tout pour ça, prête à tous nous sacrifier pour son propre intérêt. Finalement, elle était comme Jonathan, elle ne valait pas mieux et ils se méritaient l’un l’autre.

Toutes les couleurs se mélangent, les sons deviennent tellement abondants que tu as du mal à faire le tri. La louve secoue la tête pour reprendre ses esprits et surtout déterminer un ordre de priorité. En toile de fond le combat entre les deux puissants loups commence mais ce n'est pas ce qui concentre tout les sens de la lupine. Toi petite humaine fragile et réticence à la violence tu as disparu, ton identité s'est fondue dans celle de l'animal et ta rage fait que tu ne peux presque pas la contrôler, il ne reste de toi qu'une petite lueur, une parcelle de conscience enfouie sous les instincts et les sens. Le pelage gris et blanc ne se confond pas bien dans l'environnement mais la louve s'en fiche, elle n'a guère peur et ne cherche pas à se camoufler pour fuir ces luttes fratricides inévitables. Cependant son premier objectif n'est pas le combat mais la protection. L'humaine qui lui tiens à cœur est dans son dos, elle gémit un peu en raison de la douleur mais son souffle accéléré bien perceptible indique qu'elle est en vie et en relatif bon état ce qui réchauffe le cœur glacé par la haine de la louve. Pendant quelques secondes elle ne quitte pas des yeux ses autres congénères, certains indécis, d'autres déjà transformés et luttant pour les jumeaux qui semblent pétrifiés de terreur. Tu réagis aux tréfonds de cet être poilu, tu voudrais te débattre pour insuffler un peu d'humanité à tes pensées mais ce n'est qu'au prix d'efforts douloureux que tu parviens à réfréner les envies de meurtre qui t'assaille pour te focaliser sur l'essentiel.

Il faut se rendre à l'évidence, tu n'es pour le moment d'aucune aide pour secourir les jumeaux, Roxanne et d'autres s'étant déjà précipité à leur rescousse tu ne serais au mieux qu'une gène au pire un poids mort. Il faut avouer que bien que cette belle louve parait des plus effrayantes en bombant sa fourrure et en sortant des crocs limés à la perfection, elle n'est guère rompue au combat, ou tout du moins elle n'est pas de taille contre les plus performants de cette meute qui constituent le clan de Jonathan. Tu as eu une excellente préceptrice mais elle ne peut faire des miracles tu sais et même Isadora sait que tu n'es pas de taille contre nombre de tes frères. Malgré tout cela n'empêche pas la frêle louve de se positionner tel un rempart entre elle et ses ennemis. Les jumeaux ont besoin d'elle et Hayden ne pourra pas se concentrer sur son combat s'il s'inquiète pour sa compagne. Tu sais alors que tu dois pousser tes instincts vers une fraternité qui n'a plus de belles illustrations dans la meute qui se déchire de toute part.

Lorsque les iris ambrés de la louve constatent qu'aucune menace ne s'approche pour l'instant, et que tous sont occupés à des affaires plus urgentes, elle se détourne des combats pour se rapprocher d'Isadora qui est toujours allongée et sous sa forme humaine. L'animal pose son museau humide sur le front de la jeune femme qui est déboussolée. Tu entends à son souffle qu'elle a une ou plusieurs côtes endommagées, pas besoin d'être médecin pour le comprendre, même si tu en sais un paquet sur l'anatomie, grâce à toutes ses heures perdues dans des ouvrages divers. Tu n'as aucun moyen de la soulager de ses douleurs, mais la louve, instinctivement renifle l'endroit présumé de la blessure en gémissant légèrement pour montrer son empathie et la queue basse elle signifie ses intentions pacifistes. Tu voudrais lui apporter ton aide, mais ta conscience humaine ici ne sert pas à grand chose. Tu lui abois dessus, pour la réveiller un peu, pour la presser de reprendre ses esprits car il peut être dangereux de rester trop longtemps dans une position aussi vulnérable.

Enfin elle bouge, et grâce à la carrure plus trapue de l'animal Isadora parvient à se relever sans trop de difficultés. En ton fort intérieur tu te demande où elle veut aller, ce qu'elle pense en ces heures sombres, tu n'as pas le cœur à la contredire ou à l'emmener en lieu sûr. Tu laisses donc ta louve la suivre, la porter presque pour ne pas qu'elle souffre trop. Tu te places avec elle au milieu du duel en sachant parfaitement que c'est suicidaire et totalement inutile. La louve fusille du regard tout les opposants, les défiant de se jeter sur la jeune femme, promettant une flopée de sang en cas d'outrage. Malheureusement tu sais que tout cela ne sert à rien, ta part humaine connait les traditions et leur rigidité, tout comme leur immuabilité. Rien n'a jamais fait changer ces dernières en des siècles de vie et ce n'est pas maintenant que cela se passerait. La lupa n'est pas dans le champ de vision de la louve, et à vrai dire elle ne s'en soucie guère, ton esprit, lui, réclamerait presque vengeance envers cette femme qui n'a en rien mérité le sacrifice qu'à fait son père pour sa vie. Elle n'a en rien fait quoique se soit pour éliminer Jonathan, elle l'a laissé envenimer la meute et causer ces fratricides. Pire elle est partie, laissant tout ses "enfants" vulnérables, fuyant ses responsabilités ou en tout cas c'est ainsi que tu le vois, à tes yeux cette lupa qui se méfie grandement de toi ne mérite plus sa place au sein de la meute.

Comme cela était prévisible le combat repris, le petit interlude ne laissa même pas un temps de latence assez long pour qu'un loup bienveillant puisse se saisir des jumeaux. Ton regard se place sur eux et ton cœur bondit de frayeur qu'un malheur puisse leur arriver. Malgré toute cette indifférence les paroles de ta mentor te vont droit au cœur et tu vois en elle la nouvelle Lupa, celle qui peux tenir ce rôle avec dignité et grandeur. Tu sens une nouvelle allégeance te saisir, sans même qu'une goutte de sang ne soit versée, si cette louve forte peut s'affranchir de la dictature de la meute pour en fonder une nouvelle tu sens que tu veux être de la partie, que tu veux croire en des idéaux plus nobles que les simples vices écœurants des dirigeants de celle-ci. Pour signifier ton soutien tu te frotte à la jeune femme, puis saisissant de tes crocs un bout de ses vêtements tu la force à la faire reculer, pour qu'elle ne soit pas blessée car bien que les deux principaux combattants l'aient contournée cela pourrait ne pas durer bien longtemps.

La louve voudrait la faire basculer sur son dos et l'emporter loin, en sécurité pour ensuite revenir chercher les jumeaux. Mais ta part humaine sait que cette mère dévouée ne fuirait certainement pas sans ses enfants. Une fois éloignée du combat tu regardes intensément Isadora, questionnant en silence sur la suite des évènements. Devriez-vous prendre part aux affrontements ? Les blessures de son côté et les faibles prédispositions au combat du tien ne vous donneraient certainement pas gagnantes.

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Roxane entend les paroles de l’ulfric et de l’exécuteur. Elle les entend, mais les écoute à peine. Elle ne pense qu’aux jumeaux qui ne bougent toujours pas. Soudain elle remarque un mouvement sur sa gauche. Le traitre s’en prend à elle, cherchant à récupérer les jumeaux.

La rouquine se tourne pour faire face à l’attaque. Elle lève la main pour bloquer le poing qui se dirige vers elle. Rapide, elle attrape le poignet de son adversaire, et tente de le faire tomber en tirant sur ce dernier pour le déséquilibrer. Mais il est puissant, et malgré sa surprise il finit par bloquer tardivement l’attaque de la métamorphe. De son autre main il saisit le poignet de Roxane, qu’il broie sans ménagement.

La douleur est forte, mais Roxane est habituée. Elle ne laisse même pas au loup la satisfaction de lui arracher un cri de douleur. De son autre poing elle frappe avec toute la force et surtout la vitesse dont elle sait faire preuve. Son poing s’enfonce dans le sternum du loup qui lui fait face, et elle se libère de son emprise.

Elle attrape les jumeaux par les poignets, avec douceur mais fermeté. Il n’est plus temps d’hésiter.

« Courez »

La métamorphe les entraîne avec elle vers la sortie. Du moins elle essaie. Le loup se lance aussitôt à sa poursuite, avant de se retrouver brutalement dans la poussière. Roxane tourne la tête pour apercevoir Mary. Pas le temps de la remercier, elle continue sa course. Elle doit les mettre en sécurité au plus vite.

Tout était allé très vite. Beaucoup trop vite. Mary savait que la Meute ne serait plus jamais la même après cela. Et elle avait dû prendre ses décisions rapidement. Elle s'en voulait de n'avoir pas écouté Torben. Il lui avait dit la vérité. Et si elle reprenait le papier où il lui avait noté les noms des conjurés, elle était à présent persuadée qu'elle y retrouverait tous les traîtres impliqués avec les vampires. Mais elle n'avait pas eu véritablement le choix. Qui aurait fait confiance à l'homme de main de la Reine ? Aucun loup sain d'esprit n'aurait porté foi à de telles accusations. Mary avait préféré conserver l'unité de la Meute plutôt que de la déchirer dans des accusations de traîtrise. De toute manière, Hayden s'en était chargé à présent. Et le combat qui venait de débuter ne s'arrêterait plus. Mary savait qu'elle jouait sa vie mais ce n'était nullement ce qui occupait ses pensées. Comment minimiser l'impact sur les siens ? Comment protéger les jumeaux ? Plus que jamais, elle devait jouer son rôle de Lupa et protéger les siens. Mais qui étaient réellement les siens à présent ? Les loups de la meute d'Ecosse ? D'Angleterre ? Il n'y avait pas un loup écossais dans la liste des traîtres, elle l'avait parfaitement remarqué. Etait-ce un hasard ? Devait-elle se fier à ce que Torben lui avait révélé ? Elle s'était écartée et avait observé d'un œil inquiet les deux mâles se sauter dessus avec fureur. Elle ne pouvait intervenir là-dedans, cela n'avait jamais été la place de la Lupa. Elle avait regardé autour d'elle et localisé les jumeaux, pris au milieu de la tourmente.

Elle n'avait pas été longue à se transformer et à se jeter en avant. Elle se devait de les protéger. Elle ignorait les intentions des loups de l'Ulfric. Fonçant à toute allure sur le loup de tête, elle le projeta d'un coup d'épaule. Elle se réceptionna et se tint devant les loups de Jonathan, grondante. Elle ne se jeta pas sur eux, elle ne désirait pas blesser les siens si cela pouvait être évité. Ils avaient assez souffert et les vampires auraient été trop heureux d'assister à cette scène. La Meute devait être protégée, autant que faire se pouvait. Mary tentait de trouver une issue quand soudain, Isadora qui venait de se relever à grand peine, s'intercala entre les deux mâles. A quoi jouait-elle ?! Si elle voulait se fait tuer, c'était le meilleur moyen. Les paroles qu'elle prononça ailleurs firent écho à ce que Mary ressentait. Mais l'impudence de l'exécutrice irritèrent fortement la Lupa. Elle était d'accord sur le fait qu'ils ne devaient pas se déchirer, elle n'était d'ailleurs pas dans l'idée de tuer les loups de l'Ulfric, non. Mais elle était en désaccord total avec l'idée de laisser Jonathan en vie. C'était bien trop dangereux. A quoi pensait-elle ? Et quelle image cela donnerait aux siens ? On peut renverser les chefs de meute et s'en sortir tranquillement, avec juste des remontrances ? Elle n'y pensait pas. Mais la colère de Mary devant pareille ingérence était largement tenue en respect par l'urgence d'apaiser la situation et d'éviter un massacre. Elle savait qu'elle devait intervenir et c'est ce qu'elle allait faire. Isadora se fit sommer de partir par Hayden sous sa forme lupine et le combat reprit de plus belle, comme si rien ne s'était passé.

Mary lança un regard autoritaire aux loups face à elle. Roxane dans son dos, tentait d'éloigner les jumeaux. La Lupa reprit forme humaine, restant face aux loups de l'Alpha et déclarant d'une voix forte :

Mes frères. Les accusations portés contre Jonathan sont d'une gravité sans nom. Le combat qui a lieu remet en jeu le poste d'Ulfric. En cet instant, nous n'avons plus d'Alpha et je suis donc seule détentrice de l'autorité. Je ne désire que l'unité, l'amour entre nous. Jonathan nous a trahi, il doit en répondre selon nos lois. Ceux qui l'ont accompagné dans cette traîtrise l'ont fait par obéissance, j'ose espérer. Le pardon leur sera accordé et la Meute doit demeurer unie. Les jumeaux sont nos trésors et nous ne devons pas les effrayer et les maltraiter. Cessons de nous battre. Le vainqueur sera l'Ulfric. Isadora a raison, les vampires désirent plus que tout que nous nous déchirions. Ne leur donnons pas motif à se réjouir. Restons forts, restons unis. Les seuls qui doivent se battre le font et décideront de l'avenir de notre meute.

Elle avait parlé avec toute l'autorité dont elle savait faire preuve. Elle aimait les siens et elle ne tolérerait pas que la Meute éclate.

Le mercredi 08 novembre 2017 est une date qu’aucun loup ne peut ignorer. Ils ont tous rendez-vous dès 20h, à Wolfheaven, pour une occasion de taille. Ce soir, les deux enfants nés de l’union de deux loups ont 7ans. Leur toute première transformation cinq jours plus tôt en compagnie des deux exécuteurs est aussi pour beaucoup dans cet évènement. Ces deux êtres, si extraordinaires, plus précoces sur « leurs frères » mi-humains/mi-loups, représentent pour de nombreux loups un grand espoir, un futur prometteur quelque part. Pour sur, Niahm et Kean sont surprotégés par la meute qui fut heureuse de les retrouver après leur soi-disant mort au début des années sanglantes. C’est sans aucun doute les bras chargés de cadeaux que de nombreux loups se rendront ce soir sur leur territoire, qui s’est vu légèrement transformé. Non il n’est pas question de château gonflable, ni de ballon et encore moins de clown. Ce soir, ce sera grandiose… Mais nous ne vous en dirons pas plus…

Si pendant une petite dizaine de minutes certains loups ont attendu sur le parking de Wolfheaven, les « héros » de ce soir font rapidement leur entrée accompagnés pour ne pas dire encadrés par Isadora et Hayden. Et à l’instant où le second demande audience privé à la Lupa, alors que tous les autres loups discutent entre eux, l’Ulfric décide de faire son entrée, en grande pompe, costard très chic, cravate, tel un homme d’affaire. Sans vraiment saluer les autres loups, il se dirige directement vers les jumeaux et se mets à leur hauteur pour leur ébouriffer les cheveux et leur souhaiter un bon anniversaire. Puis sans demander la « permission » (après tout c’est un ulfric), il prend les mains des enfants et les entraine sur le territoire pour leur montrer ce qui les attend, les autres loups sur ses traces. Et le spectacle en vaut la chandelle. Un immense buffet a été dressé, sur lequel sont déposés différents mets alléchants et bien entendu énormément d’alcool. Plus loin, on trouve des tables, en forme de U, toutes dressées. Et sur la terrasse de la maison une dizaine de barbecue tout juste prêt à cuire les différentes viandes prévus. Enfin, une table déjà pleine de cadeau, sur laquelle s’arrête bien entendu les jumeaux, qui existaient, se mettent à courir partout, montrant leur joie face à ce que l’on a préparé pour eux. Jonathan pousse un rire, prend une coupe de champagne, la lève avant de déclarer à tous

Venez chers frères et fêtons l’anniversaire de mes petits-enfants. Portons également un toast à mon fils qui s’est enfin décidé à s’unir à Isadora. Buvons tous à ces deux occasions. En espérant que d'autres nouvelles suivront celles là, et que nous retrouverons bientôt la paix que nous méritons

Et si les premières phrases étaient là pour humilier son fils et sa future "belle fille" qu'ils espionnent sans aucun doute possible - vu qu'il est courant de plan dont ils n'ont parlé à personne-, les dernières paroles étaient destinées à Roxanne et à "sa race faible qui ne sert à rien" - comme il le dit si souvent au sein des siens vis à vis des métamorphes -

Bien entendu, son discours ne reste pas sans conséquence, et Jonathan se retrouve face à face avec son propre fils, le provoquant en duel pour "soit-disant" trahison. La réaction de l'ulfric? Il éclate de rire, sans arrêter, prenant les paroles de son fils comme une blague. Ce n'est pas le cas, il le sait. Pour autant c'est lui le chef, c'est lui le supérieur et il fait ce qu'il veut, quand il le veut. Il se glisse jusqu'à la hauteur de Mary, et la prend par la taille

Voyons mon fils, un peu de sérieux. Je ne te savais pas intéressé par ta Lupa. S'il n'est question que de sexe, elle est tout à toi. Pour le reste, il va falloir cependant te satisfaire de ta condition d'exécuteur. Tes accusations sont graves et sans fondements. Si tu n'étais pas mon fils, je te corrigerais sur le champs. Mais l'heure n'est pas à la guerre mais à la fête. A moins que tu ne veuilles gâcher le moment des jumeaux en te mettant en avant et diviser les notre? Penses-tu vraiment être capable de tous les unir comme je l'ai fait? Penses-tu vraiment qu'ils t'écouteront?

A mesure que parle Jonathan s'amassent plusieurs loups entre lui et Hayden, en laissant tout de même un contact visuel. Trois clans semblent se former, l'un soutenant l'ulfric, le second restant en retrait, et le troisième se plaçant plus du côté d'Hayden. Et au milieu se tiennent les deux jumeaux, qui regardent alternativement les deux hommes, ne comprenant pas vraiment ce qui en train de se passer et pourquoi ils ne sont plus au centre de l'attention. Si Isadora les interpelle, ils décident de ne pas l'écouter et de rester planter là, au milieu, sans bouger.

Finalement les deux loups se décident à en venir au main, sous les yeux de tous les autres. Jonathan ne prend pas la peine de répondre à son fils. Il fait quelques signes de tête pour indiquer à ses loups de s’occuper de toute résistance, et de récupérer les louveteaux. Hors de question de blesser ses deux trésors, ou de les laisser dans les mains d’Hayden ou de Mary. Les combats sont plus que jamais engagés et la meute se déchire. Isadora essaye de calmer les coeurs, mais son discours n'est pas pris en compte par le fils et le père. Par contre, elle est entendue par Mary, qui appelle à son tour au calme, même si elle même à commencé à attaquer un des siens...

• Mary 76/80 (forme humaine), saigne légèrement au niveau du nez
  
• Jonathan V. 97/110 (forme lupine), mordu sur le flanc et griffé
  
• Sarah 95/100 (forme lupine). S'est pris un coup sur la tête, qui l'a un peu désorienté.
  
• Hayden V. 84/100 (forme lupine), mordu à la patte arrière, plaie réouverte à cause des crocs de son père, qui saigne beaucoup
  
• Isadora 70/80 (forme humaine) : une cotte fêlée
  
• Roxane, 52/70. Poignet foulé et rouge à cause de l'emprise du loup, étourdie par la violence du choc
  
• Loup en face de Roxane, Sarah et Mary 47/70 (forme humaine). Il est blessé à la jambe et du sang s'écroule de sa plaie. Il a pris un coup dans le visage et son nez est cassé. Il est assez mal en poing, mais arrive à encore se dresser entre les jumeaux et les personnes essayant de les approcher
  
• Mirah 100/100 (forme Lupine)
  
• Irving 70/70 (forme humaine)
  
• Ashleigh, 70/70 (forme humaine)
  
• Hayden C 70/70 (forme humaine)
  

Hayden refusait de m’écouter. Par fierté ou par sens du devoir allez savoir. Il refusait de m’écouter alors qu’il savait que j’avais raison. Nous n’avions pas voulu tout ça. Nous en avions parlé et nous avions décidé de tout faire pour que la meute reste unie. Tout allait de travers et cette soirée était en train de dégénérer. Je fis un sourire triste à Ashley qui se rangea de mon côté. Je la savais pourtant fidèle à Jonathan et très liée à ce dernier. Mais elle, tout comme Mirah ou moi, avions conscience que la violence n’était pas la solution. Peut-être cela était-il dû à notre genre ? Au fait que nous soyons des femmes et non des hommes ? J’avais attaqué verbalement Mary pour essayer de lui montrer qu’elle avait tord. Elle s’était perdue, totalement perdue. Elle n’était qu’une personne égoïste, qui ne pensait qu’à elle et à elle seule. Elle était comme Jonathan, avide de pouvoir, faisant tout pour se satisfaire elle-même. Elle nous avait abandonné à attaquant. Elle s’était abandonnée elle-même, et même si elle essayait de se rattraper et de calmer les cœurs comme je venais de le faire, cela ne changeait rien. Le mal était fait. Je notais cependant ce qu’elle disait, laissant entrevoir une lueur d’espoir à mes yeux. Mais avant je devais m’occuper d’autres choses Sarah s’il te plait. N’attaque pas ton frère. Miss Emerson, pourquoi faites-vous cela ? Il ne leur veut pas de mal, il veut les protéger comme son ulfric lui a ordonné. Regardez donc ! Il donnerait sa vie pour sa mission ! Arrêtez de l’attaquer comme s’il était un ennemi. Il a peut-être voulu me nuire, oui, mais il ne l’a fait que par fidélité. Il n’a pas à être condamné pour ça. Je suis l’exécutrice, et j’ai le droit de donner des sentences. Hors je refuse de le faire le concernant. Cependant . Me tournant vers Mary Moi Isadora Jayden Doyle, compagne d’Hayden Valentyne, second de la meute d’Ecosse et d’Angleterre, exécutrice choisie par Feu Nathanaël mon ulfric, refuse à présent d’obéir à tous ordres venant de Mary Wellesley. J’estime qu’elle a trahi les siens en s’attaquant sans raison à un loup qu’elle devait protéger. Je l’accuse de s’être montrée égoïste et de n’avoir pensé qu’à son intérêt. Je la vois comme s’étant perdue en chemin et n’étant plus apte à exercer ses fonctions. Je demande à ce qu’elle soit jugée par les siens pour ses crimes contre sa famille. Comme elle l’a si bien dit, Jonathan ne peut plus être considéré comme notre dominant et notre protecteur face à sa trahison et son pacte avec nos ennemis. La charge de la meute revient donc à son second, Hayden, exécuteur de la meute. Et en tant que représentante de la justice, j’estime que cela est mon droit de lui faire subir les conséquences de ses actes. Je lançais un regard désolée à Ashley. J’aurais voulu que cela ne finisse pas comme ça, qu’il y ait une autre issu que la mort de Jonathan. Mais il refusait d’entendre raison, et voulait régler cela par la force. Il préférait tuer son propre fils plutôt que de reconnaitre ses torts, et être banni de la meute. Je ne pouvais plus rien pour lui. Telles étaient mes pensées alors que je me transformais en louve. Mary m’avait offert l’occasion d’épargner à Hayden de tuer son père. Je le ferais. Pour son bien, pour le bien de tous. J’étais l’exécutrice, la justice de la meute et c’était mon devoir. Et dès que ma transformation fut achevée, je me jetais dans le combat, empêchant Jonathan d’atteindre Hayden. Je m’en foutais complètement d’entraver son action de devenir Ulfric. Il était notre dominant, le plus dominant des autres mâles. Il n’aurait pas de mal à asseoir sa place autrement. Et si on le défiait, il aurait tôt fait de montrer que cette place lui revenait. Il n’avait pas besoin de tuer son père pour cela.

Mary était intervenue. Elle avait repris rapidement forme humaine. Son intervention contre le loup de Jonathan avait eu l'effet escompté, quoi que puisse en penser Isadora. Elle avait stoppé son subalterne. Certes, il avait obéi à l'Ulfric mais contrairement à ce que disait l'exécutrice qui était bien naïve, on ne pouvait laisser à Jonathan ou à quiconque agissant sur son ordre les jumeaux. Mary était particulièrement choquée de l'intervention d'Isadora. Quelle mère était-elle à traiter ainsi aussi légèrement le loup qui s'était jeté, tous crocs dehors sur ses enfants ? Même avec la volonté de les protéger, on ne pouvait pas dire que c'était la douceur et la gentillesse qui avait guidé cet acte, loin de là. La Lupa avait donc repris une forme humaine. Elle se tenait toujours devant les loups de Jonathan mais n'avait nullement l'intention de leur faire du mal. La seule pensée qui habitait son cerveau était celle de la rencontre avec Torben. Quelle idiote. Mais qu'aurait-elle pu faire ? Déchirer la meute dans une accusation aboutissant à une véritable guerre civile et à une chasse aux sorcières ? Elle venait de prendre la parole avec toute l'autorité dont elle savait faire preuve. Et elle pensait sincèrement ce qu'elle disait. Lors de la fusion des deux meutes, elle avait accueillie les loups anglais comme ses frères. La trahison de Jonathan était impardonnable mais elle ignorait l'étendue de l'engagement des loups envers les vampires. Mary était sans pitié, cruelle, mais l'intérêt de la Meute avait toujours prévalu dans son esprit. Et en cet instant, le groupe était fragile.

Cependant, l'attention se reporta sur l'exécutrice qui reprit la parole en se tournant vers Mary. Et le reste des paroles firent enflammer le cœur de la Lupa. Pour qui se prenait cette petite catin ! Elle ne perdait rien pour attendre et l'accuser ainsi, d'autant plus injustement, lui donnait envie de lui sauter à la gorge. Mais c'était bien la dernière chose à faire en cette circonstance. Elle avait la mémoire bien courte. Mary avait soutenu la Meute pendant les Années Sanglantes, elle avait été une chef dévouée et prête à tout pour la survie des siens et leur cohésion. Mary ne pouvait la laisser poursuivre ce tissu de mensonges non fondés. Elle resta immobile, fusillant du regard l'exécutrice. Puis, elle reprit la parole d'un ton froid mais parfaitement calme.

Isadora, nous sommes tous bouleversés par ce qui vient de se produire. Mais en tant qu'exécutrice, tu devrais avoir le sang froid qui incombe à cette fonction. Ai-je manqué une seule fois à mes devoirs durant ces sept années de guerre ? La Meute est tout ce qui importe, tu devrais le savoir mieux que quiconque. Egoïsme ? De quel droit te permets-tu de me juger sans savoir ? Si je ne suis pas intervenu dans ce combat, c'est que ce n'est pas ma place -car moi je sais rester à la place qui est la mienne contrairement à toi. Si j'ai éloigné mon frère des jumeaux -rôle qui devrait revenir à une mère je crois- c'est pour les protéger et qu'ils ne soient pas blessés. Mais si tu préfères qu'on apporte tes propres enfants à un Ulfric traitre à son rang, libre à toi. Tu me dis égoïste ? Nous savons tous ici les liens qui t'unissent à Hayden. Ne serait-ce pas toi qui fait preuve d'égoïsme envers la Meute, désirant plus que tout la priver d'un mâle dominant capable pour le garder pour toi ? Je suis votre Lupa, et vous êtes mes frères et mes sœurs. Jamais je n'ai failli à ma tâche. Jamais je n'ai placé mes propres intérêts avant ceux des miens. Je préférerai encore mourir que de vous trahir. Durant toutes ces années, j'ai cherché un Ulfric digne de ce titre. Je ne veux pas que les miens meurent, trop des nôtres sont déjà partis. Une fois encore, et malgré les reproches mensongers qui me sont faits, j'en appelle à l'Unité. Est-ce l'Unité que tu recherches, Exécutrice, alors que le titre d'Ulfric est en ce moment même en jeu, en renversant l'autorité de ta Lupa ?! Quel intérêt cela sert-il à part le tien ?! L'exécutrice, comme tu l'a si bien dit a pour droit de délivrer des sentences. Mais toute sentence doit être appuyée par des preuves. Tu n'en as aucune me concernant, ce n'est que ton émotion qui t'égare.

Mary n'avait pas été trop violente et virulente dans ses propres, bien que ce ne soit pas l'envie qui l'en manque. Même si la Lupa n'était pas connue spécialement pour sa compassion, elle comprenait parfaitement que la menace planant sur ses enfants, en même temps que sur son compagnon pouvait faire interpréter les actions de Mary comme traîtres à l'intérêt de la Meute. Mais l'heure n'était plus aux paroles. Isadora s'était changée et interposée entre les deux loups, se décidant à combattre Jonathan. Mary resta près de Sarah, se déplaçant pour se placer devant elle, toujours sous sa forme humaine. Sarah tentait de raisonner son frère et Mary l'appuya :

Mon frère, arrête-toi. Laissons ces enfants en paix. Ils ne sont pas notre propriété. Nous avons tous assez souffert comme ça, crois-moi.

A peine quelques pas, et elle titube. Les jumeaux tournent la tête, surpris de sentir sa poigne se faire soudain légère. Sa vue se brouille, sa tête lui tourne. Le coup qu’elle a porté l’a certes libérée de l’emprise du Loup, mais il a eu des conséquences qu’elle n’attendait pas. La douleur qui a fusé dans son poing, s’étendant à son bras lui a coupé le souffle, mais elle l’a mise de côté, comme toujours, forçant son corps à faire ce qu’elle voulait qu’il fasse.

Mais cette fois la douleur l’a rattrapée. Roxane tourne la tête pour regarder le loup qui se remet déjà du coup de poing. Elle le voit comme à travers un voile. La métamorphe se maudit d’avoir sous-estimé la résistance de son adversaire. Elle n’est pas habituée à se battre avec des loups, en dehors des entraînements au combat. Son corps lui envoie des signaux de douleurs, brouillant de plus en plus sa perception de l’extérieur. Elle lâche les mains des jumeaux, ou ce sont eux qui lâchent les siennes, elle ne sait pas trop.

Elle cherche de l’air, se rapproche doucement du sol pour s’asseoir. Du coin de l’œil elle essaie de surveiller celui qui a tenté de s’en prendre aux jumeaux. Il n’est plus seul. Elle voit d’autres loups s’approcher de lui, sans arriver à savoir de qui il s’agit. Ses oreilles perçoivent des sons, des paroles, mais leur sens lui échappe. Un sifflement bourdonne à son oreille, l’empêchant d’écouter.

La rouquine rage intérieurement. Elle veut se relever. Elle doit sauver les jumeaux. Elle ferme les yeux, et secoue sa chevelure rousse, pour tenter de chasser l’engourdissement qui la prend. Ne pas lâcher. Le bourdonnement dans ses oreilles cesse soudain, et elle entend la voix d’Ashleigh qui tente de ramener le traitre à la raison. Ashleigh. Elle est bien placée pour prôner la paix. Elle est la première à comploter avec l’ulfric dans le dos de Mary. Mais tant mieux si pour une fois elle se place du bon côté. L’important est que les jumeaux s’en sortent sans dommages.

Elle tourne la tête vers la voix de la Louve. Mary, Sarah et Ashleigh sont là, dressées face au traitre. Roxane n’est pas seule pour sauver les jumeaux. Cette pensée lui redonne espoir, et elle trouve la force de chasser la douleur, de l’enfermer dans un coin de son cerveau. S’appuyant sur sa main encore valide elle se relève, et cherche les jumeaux des yeux. Ils ne peuvent pas être très loin.

Le mercredi 08 novembre 2017 est une date qu’aucun loup ne peut ignorer. Ils ont tous rendez-vous dès 20h, à Wolfheaven, pour une occasion de taille. Ce soir, les deux enfants nés de l’union de deux loups ont 7ans. Leur toute première transformation cinq jours plus tôt en compagnie des deux exécuteurs est aussi pour beaucoup dans cet évènement. Ces deux êtres, si extraordinaires, plus précoces sur « leurs frères » mi-humains/mi-loups, représentent pour de nombreux loups un grand espoir, un futur prometteur quelque part. Pour sur, Niahm et Kean sont surprotégés par la meute qui fut heureuse de les retrouver après leur soi-disant mort au début des années sanglantes. C’est sans aucun doute les bras chargés de cadeaux que de nombreux loups se rendront ce soir sur leur territoire, qui s’est vu légèrement transformé. Non il n’est pas question de château gonflable, ni de ballon et encore moins de clown. Ce soir, ce sera grandiose… Mais nous ne vous en dirons pas plus…

Si pendant une petite dizaine de minutes certains loups ont attendu sur le parking de Wolfheaven, les « héros » de ce soir font rapidement leur entrée accompagnés pour ne pas dire encadrés par Isadora et Hayden. Et à l’instant où le second demande audience privé à la Lupa, alors que tous les autres loups discutent entre eux, l’Ulfric décide de faire son entrée, en grande pompe, costard très chic, cravate, tel un homme d’affaire. Sans vraiment saluer les autres loups, il se dirige directement vers les jumeaux et se mets à leur hauteur pour leur ébouriffer les cheveux et leur souhaiter un bon anniversaire. Puis sans demander la « permission » (après tout c’est un ulfric), il prend les mains des enfants et les entraine sur le territoire pour leur montrer ce qui les attend, les autres loups sur ses traces. Et le spectacle en vaut la chandelle. Un immense buffet a été dressé, sur lequel sont déposés différents mets alléchants et bien entendu énormément d’alcool. Plus loin, on trouve des tables, en forme de U, toutes dressées. Et sur la terrasse de la maison une dizaine de barbecue tout juste prêt à cuire les différentes viandes prévus. Enfin, une table déjà pleine de cadeau, sur laquelle s’arrête bien entendu les jumeaux, qui existaient, se mettent à courir partout, montrant leur joie face à ce que l’on a préparé pour eux. Jonathan pousse un rire, prend une coupe de champagne, la lève avant de déclarer à tous

Venez chers frères et fêtons l’anniversaire de mes petits-enfants. Portons également un toast à mon fils qui s’est enfin décidé à s’unir à Isadora. Buvons tous à ces deux occasions. En espérant que d'autres nouvelles suivront celles là, et que nous retrouverons bientôt la paix que nous méritons

Et si les premières phrases étaient là pour humilier son fils et sa future "belle fille" qu'ils espionnent sans aucun doute possible - vu qu'il est courant de plan dont ils n'ont parlé à personne-, les dernières paroles étaient destinées à Roxanne et à "sa race faible qui ne sert à rien" - comme il le dit si souvent au sein des siens vis à vis des métamorphes -

Bien entendu, son discours ne reste pas sans conséquence, et Jonathan se retrouve face à face avec son propre fils, le provoquant en duel pour "soit-disant" trahison. La réaction de l'ulfric? Il éclate de rire, sans arrêter, prenant les paroles de son fils comme une blague. Ce n'est pas le cas, il le sait. Pour autant c'est lui le chef, c'est lui le supérieur et il fait ce qu'il veut, quand il le veut. Il se glisse jusqu'à la hauteur de Mary, et la prend par la taille

Voyons mon fils, un peu de sérieux. Je ne te savais pas intéressé par ta Lupa. S'il n'est question que de sexe, elle est tout à toi. Pour le reste, il va falloir cependant te satisfaire de ta condition d'exécuteur. Tes accusations sont graves et sans fondements. Si tu n'étais pas mon fils, je te corrigerais sur le champs. Mais l'heure n'est pas à la guerre mais à la fête. A moins que tu ne veuilles gâcher le moment des jumeaux en te mettant en avant et diviser les notre? Penses-tu vraiment être capable de tous les unir comme je l'ai fait? Penses-tu vraiment qu'ils t'écouteront?

A mesure que parle Jonathan s'amassent plusieurs loups entre lui et Hayden, en laissant tout de même un contact visuel. Trois clans semblent se former, l'un soutenant l'ulfric, le second restant en retrait, et le troisième se plaçant plus du côté d'Hayden. Et au milieu se tiennent les deux jumeaux, qui regardent alternativement les deux hommes, ne comprenant pas vraiment ce qui en train de se passer et pourquoi ils ne sont plus au centre de l'attention. Si Isadora les interpelle, ils décident de ne pas l'écouter et de rester planter là, au milieu, sans bouger.

Finalement les deux loups se décident à en venir au main, sous les yeux de tous les autres. Jonathan ne prend pas la peine de répondre à son fils. Il fait quelques signes de tête pour indiquer à ses loups de s’occuper de toute résistance, et de récupérer les louveteaux. Hors de question de blesser ses deux trésors, ou de les laisser dans les mains d’Hayden ou de Mary. Les combats sont plus que jamais engagés et la meute se déchire. Isadora essaye de calmer les coeurs, mais son discours n'est pas pris en compte par le fils et le père. Par contre, elle est entendue par Mary, qui appelle à son tour au calme, même si elle même à commencé à attaquer un des siens...

Isadora se décide finalement à entrer dans le combat, lorsque Mary sous-entend que, du fait de sa trahison, Jonathan n'est plus d'ulfric, et donc, devient l'affaire des exécuteurs, représentants de la justice de la meute. Elle porte également des accusations envers la Lupa, déclarant refuser son autorité dorénavant, estimant que cette dernière s'est montrée aussi égoïste que Jonathan, chose dont se défend tout de suite la Lupa. A côté de cela, Roxane, entourée de plusieurs soutiens essayent de tirer des griffes des sbires de Jonathan les jumeaux. Les différents discours semblent avoir quand même calmer les coeurs. Le loups, même s'il reste non loin des jumeaux, déclare en effet, qu'il est stupide de se battre contre sa famille, mais que cependant, les enfants n'iront nulle part ailleurs, vu qu'ils sont sous l'autorité d'Isadora et de Johan, et que personne ne peut décider de leur sort à part eux deux ce qui convient parfaitement aux deux enfants qui n'avaient pas vraiment de partir et de ne pas savoir ce qui pourrait arriver à leur mère et Hayden. D'ailleurs, ils lâchent la main de Roxane qu'ils ne connaissent pas, pour s'approcher de Sarah, louve amie de leur mère. Ils lancent un regard vers Irving qu'ils ont déjà vu également, mais le loup est trop prêt de la femme chef que leur père et leur mère n'aiment pas, alors pas question de l'approcher maintenant, même si elle est gentille. Et puis bon, elle a sous-entendu que Maman était une mauvaise mère alors, raison de plus de pas aller avec elle....

Jonathan n’était pas n’importe quel loup, n’importe quel ennemi, n’importe quel proie. D’ailleurs, il ne l’était pas, une proie je veux dire. On pouvait ressentir toute sa puissance dans son regard, qui avait réussie a effrayer ma louve même s’il avait transmis ses yeux à son fils. Je ne m’étais pas laissée démonter pour autant et je l’avais attaqué. Je m’en foutais de leurs règles à la con et veillotte. Je m’en foutais complètement que Mary ne me considère pas comme une bonne mère. Cela me faisait sourire plus qu’autre chose, de par le fait qu’elle n’y connaissait absolument rien. J’avais trois enfants et elle ? Aucun. Non elle ne pourrait jamais me comprendre et de toute façon, je m’en fichais à présent. Qu’elle aille au diable, qu’elle brule en enfer je n’en avais plus cure. Mon instinct était d’accord avec ma partie humaine : elle avait failli à sa tâche première, celle de protéger la meute. Trop excitée à l’idée d’avoir un nouvel homme à foutre dans son pieu, elle avait laissé les siens s’entretuer. Si je n’étais pas intervenue, et mis en avant le fait que nous étions une famille, elle n’aurait pas percuté et aurait continué à s’occuper de ses propres intérêts. Cela n’aurait pas dû être à moi d’appeler au calme. Je n’étais que l’exécutrice, une louve parmi tant d’autres. Mais j’avais du le faire parce qu’elle n’était pas capable de se rappeler des principes de la meute : fidélité, protection, famille. Non elle n’était plus la Lupa de Nathanaël. Elle s’était perdue, complètement perdue et tant qu’elle n’aura pas montré le contraire, je ne l’écouterai plus. Je m’en fichais de perdre mon statut, ou malheureusement de quitter la meute, même si cela me fendrait le cœur. Elle n’était pas digne de sa place et je ne pouvais plus faire comme si de rien n’était.

Je ne pouvais pas non plus laisser Hayden seul et mener ce combat tout seul. Je ne le pouvais pas, c’était tout. J’avais profité de la brèche qu’avait ouverte Mary, et m’y était engouffrée pour combatte à ses côtés. Il ne le voulait pas. Il n’était pas content mais c’était le dernier de mes soucis. Je préférais qu’il me hurle dessus, qu’il me déteste, plutôt que d’avoir été spectatrice de sa déchéance psychologique. Je savais qu’il était capable de vaincre son père physiquement parlant. Je n’avais aucun doute sur ses capacités. Mais… Il n’avait pas à tuer celui qui l’avait élevé, celui qui l’avait engendré. Personne ne devrait à faire cela, personne. Il me poussa mais je fis claquer mes dents non loin de lui, lui faisant comprendre que je me fichais bien de son « avertissement ». Ce n’était pas son combat, c’était le nôtre, le nôtre sous-entendu celui de tous les loups. Lorsqu’il avait attaqué de nouveau son père, j’avais fait écho à son action et nous étions arrivés ainsi à le mettre à terre. Il ne faudrait pas beaucoup de nouveau coup pour qu’il succombe. Lorsque le corps de Jonathan s’effondra sur le sol, je me plaçais de nouveau devant Hayden. De toute façon, son père ne pouvait plus fuir. Il soufflait comme un bœuf, essayant de se contenir mais sentant sa mort arriver. Il rassemblait le peu de force qui lui restait, des forces qui ne seraient pas suffisantes de toute façon. Je profitais de cette petite accalmie pour reprendre forme humaine. J’avais mal, très mal de me retransformer aussi vite et je souffrais le martyre, laissant s’échapper des jurons de douleurs. A peine avais-je de nouveau des bras que je les passais autour du coup du loup de mon compagnon. C’était comme si je l’enlaçais, alors que je lui glissais dans un murmure à l’oreille Ce n’est pas à toi de le tuer. Tu n’as pas à faire ça. Tu n’as pas à tuer ton père. Mais ce n’est pas mon rôle de nuire à ta fierté, ou à ton honneur, même si jamais je ne pourrais te comprendre sur ce point-là Je lâchais un ricanement avant d’ajouter Je peux m’en occuper. Personne ne reniera ton implication. Personne ne te pensera faible, ni ne viendra contester ton autorité ou ton statut. Ils comprendront. Ais foi en eux comme j’ai foi en toi. Jonathan n’est rien pour moi, juste un traitre aux nôtres. Le tuer ne changera rien pour moi, rien du tout. Mais il s’agit de ton choix. Et j’ai beau t’aimer, et vouloir te protéger, je n’ai pas à choisir pour toi. C’est ta décision, celle avec laquelle tu devras vivre le restant de tes jours. Sur ces mots, je me retirais juste légèrement, pour lui permettre de tuer son père si tel était son choix, ou de me faire savoir de le faire, en respectant et maintenant cette loi, ce principe, cet héritage archaïque et barbare.

Hayden choisi. La fierté plutôt que sa paix. Son devoir plutôt que sa santé. Je le regardais s’écarter de moi, le laissant agir, non sans serrer les poings. Mais c’était sa décision, et je ne pouvais rien faire. Je me relevais un peu hésitante. Mes muscles étaient très douloureux à cause de mes transformations si rapides, mais également à cause du combat. Je trébuchais légèrement, avant d’être de nouveau sur pieds. Hayden faisait ce qu’il avait à faire, et je devais en faire de même. Je fis un signe au loup le plus proche qui voulait m’aider, lui faisant comprendre que je me débrouillais seule. Je fis quelques pas, avant de voir deux boules énergiques courir vers moi, plusieurs membres de la meute à leurs talons, dont celui qui m’avait envoyé plus tôt loin d’eux. Il était mal à l’aise, mais franchement il était le dernier de mes soucis. Je posais mes mains sur la tête des jumeaux, qui comprenaient que ce n’était pas le moment de parler. Eux si bavards, malgré leurs jeunes âges se rendaient bien compte de la situation. Plus rien ne serait comme avant. Je leur pris les mains, et nous nous éloignèrent du fils… Du nouvelle ulfric qui venait de briser la nuque de son père. Il n’avait plus besoin de moi à présent et de toute façon, il appartenait à une autre et une autre lui appartenait. Au moins pouvais-je lui épargner le délicat moment où il romprait avec moi. Et moi je m’épargnais le moment où il prendrait Mary comme sa Lupa officielle. Je savais lorsqu’il était temps que je tire ma révérence et c’était le cas. Je passais à côté de celle qui devait être on ne peut plus clair. On se resserra autour d’elle. Pas étonnant après ce que je lui ais dis, choses que lesquelles je ne voulais d’ailleurs pas revenir. Il n’est pas Jonathan, même s’il est tient à présent. Seulement je te mets en garde et oui cela est une menace. Si tu oses le faire souffrir, lui nuire ou le manipuler comme tu sais si bien le faire avec tous les autres, sois certaine que je viendrais te trouver. Lupa ou non, je te tuerais de mes propres mains, et même si je dois parcourir toute la terre pour te retrouver. C’était une menace, un avertissement. S’il n’était plus mien, il resterait que loup que j’aimais, et que je protègerais toujours même au péril de ma vie, même si à présent sa vie était avec une autre. Je me foutais bien du statut de Mary, c’était la femme et la louve amoureuse qui avait parlé, qui l’avait mise en garde. Et à peine avais-je fini de parler que je repris mon chemin pour quitter cet endroit, sans me retourner une seule fois, pas même lorsqu’Hayden appela tous les loups à ses côtés. Je n’y avais plus ma place après tout. Je resserrais un peu mes mains dans celles des jumeaux, les hâtant pour rejoindre la voiture. J’enfilais une robe de rechange que j’avais dans mon coffre, non sans trembler. Je pris le volant après que mes enfants soient attachés à l’arrière et toujours sans un regard vers le lieu que j’étais en train de quitter, je rejoignis la route. La deux seules fois où je pris la parole fut, la première pour prévenir la mère d’Yseult que j’étais en chemin pour récupérer Savannah, sans lui donner plus de précision. La seconde fois fut pour faire promettre aux enfants de ne rien dire à leur sœur. Ce n’était pas le bon moment. En arrivant non loin de la maison, je klaxonnais pour ne pas avoir à descendre et que la mère humaine me demande pourquoi j’avais des traces de blessures et des bleus sur le corps. Une fois ma fille ainée dans la voiture, je me contentais de lui dire que les choses avaient changé, que je lui expliquerais plus tard et qu’en attendant, nous allions nous rendre chez Hayden – pas chez nous, chez Hayden – pour récupérer quelques affaires, avant de partir passer quelques jours à l’hôtel. Tout se fit assez rapidement. Je leur avais laissé quinze minutes pour prendre ce dont ils avaient tous besoin, puis nous avions quittés les lieux. Sur le frigo, j’avais laissé une enveloppe au nouveau dirigeant de la meute.


[Participation d'Isadora close]