Je regarde ma montre, j’avais encore un rendez-vous mais celui-ci ce passait à la maison. N’ayant plus d’associé, je ne pouvais plus me permettre d’être en retard. Il y aurait personne pour s’occuper du client le temps que j’arrive ou même de s’occuper de lui du début à la fin. Avant j’avais Ryan, maintenant je me retrouve seul pour tout gérer. Je n’avais plus le temps de trainer entre deux rendez-vous. Si je suis trop en retard, je pourrais toujours demander à Sélène de s’occuper du client le temps que j’arrive et encore là je ne suis pas sûr qu’elle soit à la maison. La poisse. Je regarde Madame Stuart scruter ma facture. Oui, le prix est conséquent mais elle avait tout de même demandé un sacré boulot de rénovation d’une très ancienne bibliothèque, en bois de chêne, s’il vous plaît. Autant dire que c'est cher. Elle prenait son temps, alors que j’en avais très peu devant moi. La cliente me fit part de sa satisfaction, et me dit d’attendre quelque instant le temps d’aller faire le chèque. Là c'est moi qui suis satisfait. La plupart de mes clients m’envoient leur paiement par la poste. Je n’ai pas trop d’impayé mais lorsque ça arrive c'est une véritable bataille pour récupérer l’argent. Alors c'est pour dire que je suis content que madame Stuart me fasse son chèque tout de suite.

Elle arrive après quelque minutes muni du papier si précieux et me le tends avec un sourire. Je la remercie et prends congé. Il était temps de rentrer. Le client n’allait pas tarder à arrivé à l’atelier. En entrant dans ma camionnette, je vois trois appels en absence sur mon portable. L’un était de Sélène qui m’indiquait qu’elle rentrerait tard et qu’il restait des restes de pâte bolognaise dans le frigo. Encore. Ça fait trois jours que je me tape des pâtes, ça commence à me soûler. Seconde message, le client que je dois voir dans quelques instants. Il ne peut pas venir et souhaite reporter le rendez-vous à demain. Je soupire. Bon, je n’ai plus à me dépêcher, c'est déjà çà. Je peux prendre la route tranquillement du coup. Troisième message, une nouvelle cliente à besoin d’un devis pour un buffet fait sur mesure. Je rappellerais tout ce petit monde dés que je serais au bureau. Je démarre mon véhicule utilitaire et prends la route direction la maison.

Après quelques kilomètres, je vois une voiture sur le côté, et une jeune femme, rousse que je reconnais rapidement. Je me gare devant la voiture en panne et sors de mon véhicule en adressant un sourire à Roxane.

Alors … en panne ma petite dame … - ironisais-je en m’approchant de la rouquine. – Que t’arrives-t-il ? – lui demandais-je en observant sa voiture ; Je ne devais pas être du bon côté parce que je ne voyais pas de problème notable, peut-être le moteur ? – Panne d’essence ? – Dis-je avec amusement. Je sais ce n’ai pas très gentil de penser que Roxane aurait pu oublier de mettre assez d’essence dans sa voiture. Elle est loin d’être une gourde. J’étais plutôt de bonne humeur autant en profiter parce que chez moi cela ne dure jamais très longtemps ; je suis plutôt du genre à tirer la tronche.

La renarde m’explique qu’une voiture était passée avant moi, et ne s’était pas donné la peine de s’arrêter. Je n’étais pas étonnée. Après tout, nous étions sur une petite route de campagne, en plein milieu de nulle part. Avec tout ce qui se passe actuellement, les gens sont plus méfiants, même avec une jolie fille dans le besoin. Dans ses conditions, la préservation, et sa propre sécurité passe avant tout.

Tu sais les gens son prudents … ils n’ont pas envie de tomber sur un semi-démon, où même nous …
Lui expliquais-je. Tout le monde se méfie de tout le monde. Même si les semi-démons sont les nouveaux ennemis de notre pays, il n’empêche que nous n’avons également pas la côte auprès de la population. Nous ne pouvons compter que sur nous même et les membres de la meute. Roxane avait eu de la chance que je passe dans le coin. Surtout que mon rendez-vous avait été annulé, me permettant de pas la laisser sur le carreau. Sinon, je ne sais pas si j’aurais pris la peine de m’arrêter. Enfin, si je me serais arrêter mais je ne perdrais pas de temps à discuter. Elle ne sourit pas à ma petite blague mais elle semble ne pas m’en tenir rigueur non plus. Elle m’explique que son pneu à éclaté, et je la suis du côté passager pour constater les dégâts.

Je vais voir ça …
Pas que je la croyais pas mais autant vérifier une seconde fois. J’ouvre le coffre, et commence à enlever le fond du coffre pour découvrir la roue de secours en-dessous. Je pose le plancher du coffre sur le côté, et appel Roxane. Elle ne devait pas avoir l’habitude de changer un pneu. L’a-t-elle jamais fait ? Beaucoup de femme sont incapable de le faire, et préfère appeler un dépanneur. Ce ne serait pas la première à être incapable de changer un pneu. J’avais montré à Sélène comment faire. Ma jeune sœur avait baillée en regardant ses ongles pendant mes explications. C'est à ce moment là que j’ai compris que je serais commis d’office en cas de panne.

Ton pneu était au fond du coffre … - lui expliquais-je en constatant qu’elle lui manque un cric. – Confirme-moi une chose, tu ne sais pas changer un pneu ? – Demandais-je alors que je connaissais déjà la réponse. Je repose mon attention sur le contenu du coffre. - … pas contre il te manque un cric.

Je sors la clé de desserrage et la pose sur le côté du pneu crevé. Je laisse Roxane seul avec sa voiture, le temps d’aller chercher mon cric dans mon véhicule. Il ne me faut pas longtemps pour trouver ce que je cherche. Je range mon véhicule très souvent. Je n’avais pas le choix si je voulais être efficace dans mon boulot. Puis un mec qui n’aurait pas tous les éléments en cas crevaisons, la honte ! Je reviens vers la jeune femme en lui montrant le cric de couleur noir dans la main. – Je vais m’occuper de ton pneu. Au fait … tu rentrais à Wolfheaven ? –lui demandais-je alors que je retournais dans son coffre pour prendre son pneu de secours.

Oui … je suppose, mais j’aurais fait en sorte de ne pas perdre de temps comme d’entamer une conversation.

Les banalités n’étaient pas mon genre. Je préfère garder le silence pendant que les gens parlent de leurs vies, leurs emmerdes. Est-ce que je me serais arrêté pour aider un parfait inconnu ? J’ai dis que oui à Roxane mais la vérité c'est que si j’avais été en retard, je serais passé à côté sans même avoir honte de laissé une personne dans le besoin. Un vrai connard ? Je dirais que je suis pragmatique. Je suis un professionnel avant tout, et le temps c'est de l’argent. Pour un membre de la meute, je me serais arrêté, parce que c'est ce qu’on fait avec un membre de la famille. Pour les autres, tout aurait dépendu du contexte, de mon emploi du temps. Roxane m’avoue qu’elle n’a jamais montée un pneu de sa vie. Je souris. Beaucoup de femmes ne savent pas le faire.

Vu que tu es en retard, je te donnerai un cours plus tard. Pour l’instant … observe.

Je place le cric sur le bas de caisse en vérifiant qu’il est bien placé, et commence à monter la voiture en utilisant le levier. Elle sera peut-être plus attentive que Sélène ? Les femmes sont réticentes à savoir monter un pneu alors qu’il y a rien de très compliqué. Bon. Il arrive que nos mains en sorte sales. C'est un risque. Si on ne souhaite pas rester sur le bas côté pendant des heures, il est parfois nécessaire de se salir les mains.

Non, ça ira … si tu as un rendez-vous, le mieux c'est que tu ne te salisses pas. - Je réfléchis au temps avant de lui expliquer d’un air détaché - Dix minutes, peut-être moins si les boulons de la roues ne sont pas trop serrés.

Je pouvais me montrer charmant. Pas toujours très gentil, mais il m’arrive d’être cordiale. Même de sourire de temps à autres. D’avoir un comportement sociable et de ne pas me comporter comme un véritable connard. De plus, j’irais bien plus vite seul. Roxane était adorable de vouloir participer mais le temps qu’elle écoute mes directives, ça allait encore la retarder. Je commence à enlever l’enjoliveur avant de me mettre à desserrer les boulons du pneu. Ce serait plus simple d’avoir une clé en croix ce qui me permettrait de deviser plus facilement. On va se contenter de la simple clé de desserrage.

Je rentrais chez moi. Un client devait passer à l’atelier mais il m’a appelé pour annuler.

Du coup j’avais un peu de temps pour secourir les demoiselles en détresse. J’avais fait en sorte de me dépêcher lors de mon rendez-vous avec madame Stuart. Je n’aime pas lorsqu’un client patiente trop longtemps. Conscience professionnelle, je suppose.

Alors quoi de neuf à Wolfheaven ? Je n’ai pas eu le temps de passer depuis un moment.

Demandais-je. J’avais pas mal de boulot. Les évènements de février avait détruit quelques boutiques, des logements, et je croule littéralement sous les demandes de rénovation. Les gens souhaitent gommer les traces de ce cauchemar. Si j’avais encore Ryan, je pourrais prendre plus de chantier. Mon associé était mort dans mes bras. Comme il avait peu de famille, j’avais du m’occuper de ses obsèques. Je m’en serais bien passé.

Une voiture passe à notre hauteur, et s’arrête. J’entends la voix d’un homme retentir.
Hé ma belle tu as besoin d’aide ?
Il n’avait pas du voir que j’étais déjà sur le coup. Pourtant ma camionnette était plutôt bien visible. Je suppose qu’il avait était attiré par Roxane. Il faut dire qu’elle n’était pas moche du tout. Je me lève en posant mon avant bras sur le haut de la carrosserie de la voiture. Roxane ne semblait pas le connaître.
Va jouer ailleurs… elle a toute l’aide qu’il lui faut !
Dis-je sèchement en lui lançant un regard sombre. Ma belle est puis quoi encore ! La voiture s’éloigne et je tourne mon visage vers Roxane.
Tu attires pas mal d’individu !
Lui fis-je remarqué. Un compliment comme un autre pour lui dire qu’elle était plutôt jolie.

La rouquine m’interroge sur mes clients. J’hausse les épaules.

Ça arrive. C'est un client qui normalement doit revenir demain. On verra bien.

Les annulations font partie des aléas du boulot. C'est comme ça ! Certains clients non pas la décence de me prévenir. Au moins, celui-ci à pris la peine de m’envoyer un message en me disant qu’il ne viendrait pas. J’écoute la renarde me parler des petits louveteaux de Hayden et Isadora. Outre le fait que parler d’eux me donne envie de devenir père, j’ai également une envie de chasse. Il y a bien longtemps que je n’ai pas pris le temps de m’envoler dans les airs pour chasser. L’excitation de la traque est une sensation des plus jouissifs. Je la ressens également lorsque je chasse avec mes frères et sœurs loups. Les petits ont bien raison d’être fiers. Ce n’est pas simple de chasser un cerf.

L’automobiliste qui s’était arrêté, en pensant que Roxane était seule, avait lâché l’affaire rapidement. Il a bien fait ! Je n’aime pas beaucoup le comportement de ce genre d’individu. Un, on n’appelle pas une femme qu’on ne connait pas « ma belle ». Deux : il était moche. Délit de faciès ? Carrément. Il m’arrive de me comporter comme un con. J’en étais conscient. Je souris lorsqu’elle rebondit sur ma remarque. Je ne peux pas la contredire. Sa chevelure flamboyante se remarque à des kilomètres. Je desserre les cinq boulons qui composent le pneu. Je pensais que ça serait plus compliqué mais ils se desserrent sans trop d’effort. Où alors c'est parce que je suis fort. Ça doit être ça !

Je n’ai pas à me plaindre. Je croule complément. Avec la disparition de Ryan … - Mon ami et associé me manquait. Le métamorphe faisait parti de la meute, et mort dans mes bras. Tué par des balles des militaires lors des évènements de février. J’avais encore un peu de mal à en parler. Lyra voulait que j’en parle avec Sahra mais je n’étais pas prêt. - … et il y a le double de boulot. Et je cherche une secrétaire pour m’aider dans ma paperasse administrative … même à mi-temps ça m’arrangerai. D’ailleurs si tu connais quelqu’un qui cherche du boulot, n’hésite pas à me l’envoyer.

Mon bureau ne ressemblait à rien. J’avais des factures, des documents, des devis en attente. Bref beaucoup de travail pour celui ou celle qui viendrait à m’aider dans ce domaine. Je ne voulais pas que Sélène s’occupe de tout ça. Elle avait sa propre affaire à mener, il était hors de question de lui imposer un surplus de travail. J’ai enlevé le pneu et installe le pneu de secours en positionnant les goujons face aux trous de la jante. Tout se passe relativement vite.

J’ai presque fini … tu vas pouvoir repartir d’ici quelques minutes. – dis-je pour éviter qu’elle s’inquiète du temps qui passe. J’installe les boulons et les revisses en les serrant bien avec la clé. Il ne me faut pas longtemps pour faire redescendre la voiture à l’aide du cric. – N’oublie pas d’aller voir Cian pour qu’elle te remette un nouveau pneu. – lui suggérais-je en lui mettant son pneu crevé dans son coffre. – là prochaine fois que tu viens à la maison, je t’apprendrais à monter un pneu et tu auras une bière. – Pour la motivé à venir.

Je n’ai pas mis longtemps à changer à monter son peu de secours. Je place son pneu correctement dans son coffre et la laisse refermer celui-ci. J’adresse un sourire à la rouquine qui me fait remarquer les dégâts sur ma chemise. Ce n’était pas bien grave. Je travaillais dans le bâtiment, alors les vêtements salent … ça me connaissait !

Ok … te trompe pas taille, je fais du XL ! - L’informais-je.- … et surtout pas de rose.

Parce que sérieux, le rose sur un mec ça craint un max ! J’uis pas fan de cette couleur et ça me va pas au teint ! Puis c'est du rose ! Ce n’est pas sérieux pour un mec que te porter cette couleur. Bref ! J’espère que la rouquine ne se trompera pas sur la taille. Je suis plutôt grand et robuste au niveau des épaules. Si elle se trompe, je serais obligé de le rendre au magasin et c'est serait une perte de temps. Je regarde la métamorphe s’installer dans sa voiture, et ouvrir sa vitre. Elle me remercia et me souhaita un bon retour.

Fait gaffe à la route ! Bye !

Je lui fais signe de la main alors que sa voiture démarre et reprends la route. Je récupère mon cric laissait à l’abandon sur le bas côté et le range dans ma camionnette. En entrant dans mon véhicule, mon portable sonne. Un client. Les affaires reprennent. Une énorme demeure à rénover en plein cœur de la ville de Glasgow. Une aubaine. Je démarre, et reprends la direction de a maison. Pas de pause pour les braves !

FIN du RP