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[FlashBack] I could use somebody ~3 septembre 2016~ [Livre II - Terminé]
MessageSujet: [FlashBack] I could use somebody ~3 septembre 2016~ [Livre II - Terminé]   [FlashBack] I could use somebody ~3 septembre 2016~ [Livre II - Terminé] EmptyDim 1 Sep - 22:01




I could use somebody



- Non mais tu entends ce que tu dis ?! Tu as complètement perdu la tête !

- C'est toi qui ne comprends rien ! Ils finiront par tous nous tuer ! Les surnat sont des monstruosités ! Il faut qu'on ait leur peau avant qu'ils aient la notre !

Comment avais-je pu être aussi aveugle ? Comment n'avais-je pas compris quel genre d'homme il était ? J'étais complètement sous le choc des horreurs qu'il me disait. Je ne savais pas depuis combien de temps on était là, à crier tous les deux, plantés au beau milieu de mon appartement. Tout avait commencé avec ces foutus rassemblement citoyens. Je n'arrivais pas à croire qu'il y ait participé, qu'il en soit fier ! Mon dieu, il avait tué des gens ! Peu m'importait qu'ils soient vampires, loup-garou, semi-démon ou humains, il avait pris la vie d'innocents ! J'étais horrifiée, écœurée, j'avais envie de vomir et de pleurer. Et dire que j'avais laissé cet homme entrer dans ma vie, partager mon lit !

- Tu ne sais rien de ces gens ! Ils n'ont pas choisi d'être ce qu'ils sont ! Comment tu as pu faire une chose pareille ?

- Avec un pieu ou une balle en argent la plupart du temps…

- Tu me dégoutes !

- C'est toi qui dis ça ? Alors que tu les évites comme la peste ? Tu ne vaux pas mieux que moi ! Tu prétends être contre, mais tu approuves en silence ! La seule raison pour laquelle tu me fais un sermon c'est pour te donner bonne conscience !

Je secoue la tête et souffle:

- Tu ne me connais absolument pas…


- Ha non ? Alors quoi ? C'est quoi ton trip ? Tu préfères prendre le partie de ces monstres plutôt que de ta propre espèce, c'est ça ?  

- Sors de chez moi ! Dégage !


- Non, non je me tire pas avant que tu m’aie expliqué ce qui te plaît tant chez eux ! Vas-y, dis-moi, convainc-moi que ce ne sont pas tous des abominations !

Il m'attrapa par le bras et le serra si fort que je me pliais sous la douleur et que les larmes me montèrent aux yeux:

- Lâche-moi, arrête, tu me fais mal !


- Pourquoi tu fais ta sainte-nitouche maintenant ? Tu te crois meilleure que moi, c'est ça ? Mais t'es qu'un pauvre mannequin raté sans ambition, juste une pute de luxe qui vend son corps au plus offrant ! Si j'avais imaginé une seule seconde que tu étais une putain de sympathisante, une sale traitresse, je t'aurais jam...

Il s'interrompit et fronça les sourcils. Je sentais le danger imminent de la situation m'hérisser les poils.

- A moins que…

Je vis le doute s'insinuer dans ses yeux et le sentiment d'urgence s'amplifia.

- Lâche-moi. Ordonnais-je d'une voix sourde.

- T'es une des leurs, c'est ça ? Cracha-t-il en me projetant contre le mur, son bras entravant ma gorge alors que son visage se déformait sous l'effet de la colère.
J'écarquillais les yeux, horrifiée par tant de haine et j'essayais de me défaire de sa poigne.

- Arrête… je t'en prie, lâche-moi…

Le souffle commençait à me manquer alors qu'il m'insultait et me posait des questions auxquelles j'étais incapable de répondre:

- C'est ça, hein ? T'es une putain de surnat ! Mais t'es quoi, bordel ? Une louve ? Un saloperie de semi-démon ? J'arrive pas à croire que j'ai couché avec une de ces horreurs !! C'est toi que j'aurais du tuer la première !

La gifle partit sans prévenir et je restai sonnée quelques instants, sous le choc, essayant de reprendre mon souffle alors qu'il avait légèrement desserré sa prise.
Quelque chose en moi se mit à gronder et mon instinct de survie prit le dessus. Le ciel s'obscurcit brusquement et un éclair déchira le ciel, suivit par le tonnerre, fracassant.  Je le vis se décomposer:

- C'est toi qui fais ça ?  

Il me lâcha brusquement et fit quelques pas en arrière alors que je pointais une arme sortie de nulle part sur lui:

- Tire-toi. Dégage de chez moi ! Maintenant !

Je ne reconnaissais pas ma voix mais ça n'avait pas d'importance. L'illusion fonctionna. Il trébucha en reculant encore, divisé entre la colère et la peur :

- Putain t'es complètement barge ! Salope ! J'espère que t'iras brûler en enfer !
S'écria-t-il avant de prendre la fuite, laissant la porte de mon appartement béante.

A peine fut-il hors de mon champ de vision que je m'effondrai sur le sol comme une poupée de chiffon. Je me pris la tête entre les mains et laissai le stress retomber en éclatant en sanglots. Mon dieu, j'avais tellement honte… comment avais-je pu en arriver là ?
Je m'étais sentie tellement seule ces derniers mois… j'avais dû m'efforcer de réfréner mon envie de squatter constamment chez mon voisin. D'une part parce qu'il m'avait quelques fois fait comprendre que je tombais mal mais aussi parce que malgré ça, l'attirance que j'éprouvais envers lui était à son apogée. Je faisais n'importe quoi depuis que j'avais rencontré Camille. Tout les prétextes étaient bon pour essayer d'ignorer la tension qui pouvait parfois apparaître brutalement entre nous. Dès le début on s'était plu et lorsque cela avait failli déraper alors que je m'étais juré que ça n'arriverait pas, je m'étais jetée à corps perdue dans une autre histoire. Y repenser, encore aujourd'hui, était parfois douloureux. La façon dont tout s'était terminé avec Jack m'avait vacciné à l'idée d'envisager toute autre relation… cela m'avait aidé à ne pas craquer avec Camille, et j'avais réussie à rester seule plus d'un an et demi. Ce n'était pourtant pas les occasions qui manquaient avec mon métier, mais il me suffisait de repenser à Jack pour me ramener brutalement à la réalité : Je détruisais tout ce que je touchais…Alors oui, peut-être que j'avais volontairement choisi un connard cette fois, pour me punir, pour me convaincre que je ne pouvais pas être heureuse, surtout pas en amour. Mais pourtant, si j'avais sût, si j'avais imaginé ne serait-ce qu'une seconde…mon dieu, je ne comprenais pas que je n'ai pas pu voir ça avant… certes nous n'étions ensemble que depuis dix jours à peine… mais comment avait-il pu dissimuler tant de haine ? Je ne comprenais plus rien. Je me sentais éteinte… j'avais l'impression d'avoir tout perdu, alors qu'en réalité, je n'avais plus rien eu depuis des années… tout me ramenait à mon adolescence et au choix irréfléchi que j'avais fait à l'époque… bon sang, comme ma famille de cœur me manquait… J'aurais tellement eu besoin du réconfort d'une maman, du pragmatisme d'un papa, de la raillerie et du soutien de frères… tout plutôt que cette solitude qui me dévorait…

Je n'eus pas le loisir de me complaire très longtemps dans mes larmes car je fus brutalement sortie de mes pensées par des bruits de pas dans la cage d'escalier. Ho non… je ne voulais pas qu'on me voit comme ça.
Je me redressais le plus rapidement possible en essuyant mes joues pour aller refermer la porte. Avant de l'atteindre, je su que je n'y arriverais pas à temps et j’eus cette pensée idiote : "Pourvu qu'il ne s'agisse pas de…"
Camille…
Ho non… comment j'allais lui expliquer ça ? Je devais avoir l'air affreuse !
Mon Dieu, j'étais pitoyable, vraiment…




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MessageSujet: Re: [FlashBack] I could use somebody ~3 septembre 2016~ [Livre II - Terminé]   [FlashBack] I could use somebody ~3 septembre 2016~ [Livre II - Terminé] EmptyLun 2 Sep - 21:34




I could use somebody


Je commençais à développer une paranoïa terrifiante. Chaque humain qui me frôlait dans ce supermarché, devenait presque un ennemi potentiel à mes yeux. J’étais non-stop aux aguets alors qu’ils ignoraient tous et mon espèce, et mon affiliation à cette dite espèce. Alan se plaisait à me répéter qu’il n’y avait pas de risque zéro et je commençais à le croire. La violence des émeutes écossaises s’insurgeant sur les créatures surnaturelles avait pris bien trop d’ampleur. C’était un mauvais combat, les humains ne menaient pas la bonne bataille. La vraie menace, c’était les vampires. Tout ce qui est différent effraie, je le savais pertinemment. C’était pour ça que je m’étais moi-même caché aux yeux du Monde et de mes propres parents. Néanmoins voir autant haine – bien que compréhensible en partie, à l’égard de ce que nous étions, de ce que j’étais, restait drôlement perturbant. J’avais décidé d’évacuer un peu toute cette tension en sortant manger à l’extérieur, ne supportant pas comme toujours le poids du silence dans mon appartement. J’avais décidé de faire quelques courses en rentrant mais je ne me sentais plus à ma place ici, mêlé au reste des mortels. J’avais l’impression  d’être traqué – c’était irrationnel et stupide. Je finis cependant par accélérer le pas pour terminer mes achats et fonçais pour rejoindre mon immeuble. Un sac à la main, je grimpais les premières marches. Des éclats de voix me firent arrêter ma progression. Becky ? Oui, Becky. Mon cœur manqua un battement alors que des pas raisonnaient et que je pouvais facilement discerner les échos de ses pleurs. Son mec dévala l’escalier et me bouscula au passage. Je lui offrais un regard menaçant en devinant qu’il venait de la faire souffrir et l’espace d’un instant, je crus qu’il allait faire ou dire quelque chose. Il se contenta de grommeler et je me contentai de calmer ma part animale qui ne voulait pas se poser de questions. Je ne savais pas ce qu’il s’était passé dans l’absolu. Il sortit et j’accélérais le pas pour atteindre le palier. Rebecca était en train de refermer sa porte quand ses yeux bouffies heurtèrent les miens. Afin qu’elle ne s’enferme pas, je précipitais un «  Tout va bien Becky ? » Mais ce n’est pas tant la confirmation de ses sanglots qui me déstabilisa à la suite, c’est la marque rouge sur sa joue.

Durant une minute, j’envisageais de courir pour retrouver cet enfoiré et le broyer. Mon regard se voilât partiellement, je le senti s’obscurcir alors que la bête grondait dans mon crâne. Ce connard avait osé lever la main sur elle ! Putain. Je serrai la mâchoire et me recentrai à regret. Je ne pouvais pas trouver ce mec et lui casser la figure. De un, ça ne me ressemblait pas. De deux, ça ne changerait rien. De trois, ça n’était pas mes affaires. Et de quatre, je serais plus utile en restant près de ma voisine. Je m’avançais vers elle toujours empreint à une rage sans nom. Mené à la baguette par l’oiseau, je plaçais délicatement ma paume sur sa joue comme pour effacer cette empreinte injustifiée. Ca n’était pas mes oignons, c’était pour ça que je ne lui demandais pas de confirmer ou d’infirmer mes conclusions. De toute façon, j’étais sûr de mes hypothèses. Mes yeux s’immergèrent dans les siens durant plusieurs secondes sans que j’ajoute quoique ce soit. J’avais tellement envie de la protéger, de la consoler, de l’aider, de l’enlacer, de l’embr… Fontayn, on se calme. Depuis quand la détresse d’autrui provoquait autant de sollicitude chez moi ?  Bon bien sûr, je n’avais jamais été insensible  à la souffrance et la misère au point d’en devenir voleur mais… De là à vouloir autant m’impliquer émotionnellement. L’attirance ? L’amitié plutôt dans ce cas. La jolie brune ne méritait vraiment pas ce qui lui arrivait et ça me dégoutait. Après avoir récupérer un semblant de sang-froid et d’humanité, j’articulais très naturellement après avoir ôté mes doigts de sa peau. « Je viens de racheter de la glace et je crois qu’il me reste un ou deux dvds inconnus traînant. »  Je réussis à sourire ensuite. Pas question qu’elle reste seule. Je le refusais tout simplement, pas dans cet état. « Ceci n’est pas une invitation mais une obligation bien entendu. »  Pour appuyer ma décision, je fis quelques pas vers ma porte. «  Tu viens ? »  Je n’étais pas prêt à la laisser filer. J’étais rarement – voir jamais, intrusif ou dirigiste avec les autres mais dans ce cas-ci, c’était une nécessité parce que je ne pourrais juste pas continuer à faire ce que je faisais alors qu'elle n'allait pas bien. Elle ne devait pas rester seule. De plus, elle serait une sûreté. Je n’allais pas chercher à trouver cet abruti bien que je me sache capable de dominer mes pulsions animales. Autant mettre toutes les chances de mon côté.



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MessageSujet: Re: [FlashBack] I could use somebody ~3 septembre 2016~ [Livre II - Terminé]   [FlashBack] I could use somebody ~3 septembre 2016~ [Livre II - Terminé] EmptyMar 3 Sep - 21:37




I could use somebody


Camille a écrit:
«  Tout va bien Becky ? »
Sa question me prit de cours et j'arrêtai mon geste alors que la porte n'était pas encore refermée. Si j'allais bien ? Non, non, je n'allais pas bien, comment pourrais-je aller bien après ce qu'il venait de se passer ? Après ce que je venais d'apprendre sur mon dernier amant, après ce que tout cela m'avait remémoré ? Je me sentais comme salie, mais aussi faible et fragile. J'avais utilisé mon pouvoir pour me débarrasser de lui. Suffisamment discrètement, je l'espérais, pour qu'il ne puisse pas être certain que c'était le cas. Mais est-ce que ça suffirait à le dissuader ? Est-ce qu'on n'allait pas venir emboutir ma porte pour me tuer dans mon sommeil au beau milieu de la nuit sous prétexte que j'étais une créature des enfers ?
Qu'est-ce qu'il me restait ? Qu'est-ce que je pouvais faire ? Je ne pouvais pas aller contre ma nature, même si c'est ce que j'essayais désespérément de faire depuis le début de la guerre. Je me voilais tellement la face… j'en avais tellement assez d'avoir peur… tellement assez d'être seule… mais voir Camille me jeter ce regard inquiet, cela me rappelait que je n'étais pas si seule… que j'avais au moins un ami sur qui compter, même si je ne voulais surtout pas me reposer sur lui. Il ne méritait pas que je me décharge de mes problèmes sur lui.
Je me forçai à sourire bravement et acquiesçai alors qu'il se rapprochait, une lueur étrange sur le visage. Ma voix était faible et étranglée quand j'essayai de lui répondre:

- Oui… oui, merci, t'en fais pas...tout va…

Sa main glissa tendrement sur ma joue meurtrie et mes yeux s'embuèrent à nouveau alors que je finissais dans un souffle:

-…bien…

Mon regard plongé dans l'océan de ses yeux, je dû rassembler tout mon sang-froid pour ne pas éclater en sanglot. J'étais décidément une bien piètre menteuse. Camille était si gentil avec moi. Je ne méritais pas tant de sollicitude, je ne méritais pas son inquiétude ni les efforts qu'il fit ensuite pour me distraire. Ses doigts finirent par quitter ma peau et son invitation, ou son ordre plus tôt, réussit à me faire sourire légèrement. J'avais besoin de lui, n'est-ce pas ? De sa présence, de sa gentillesse ? Peut-être. De toute façon ce serait grossier de refuser alors qu'il essayait de m'aider. Et puis, si je refermais cette porte et que je m'enfermai dans mon appartement, j'allais finir par faire une bêtise… je ne voulais pas être seule pour l'instant. J'étais encore sous le choc de ce qu'il venait de se passer, j'avais peur, je me sentais en danger. J'avais besoin d'un ami. J'avais besoin de Camille. Il s'éloigna de quelques pas et j'acquiesçai silencieusement à son "Tu viens?" en le suivant dans son appartement. Je n'étais pas certaine de pouvoir parler pour l'instant.

Il referma la porte derrière moi avant d'aller allumer la télé et de rejoindre le coin cuisine pour vider son sac. Je le suivi et l'aidait à ranger les courses machinalement, essayant de remettre un peu de normalité dans ce quotidien qui m'échappait.
Puis soudain, mon attention fut attirée par la télévision et je me figeais alors qu'on évoquait la vague de meurtre anti surnat qui sévissait partout dans le pays. Cela me ramena brutalement à la réalité que je voulais fuir, à l'homme qui venait de quitter mon appartement après m'avoir agressée, qui avait tué des gens pour leur nature, qui aurait pu me tuer moi…

Tout ça me revint en pleine figure et mes yeux s'embuèrent brusquement. Avant que j'ai pu comprendre ce qu'il m'arrivait, les bras de Camille m'entouraient. Sa chaleur m'enveloppa et je fermais les yeux en me mettant à sangloter dans ses bras. Mes doigts agrippèrent son dos alors que je déversais toute ma peine, ma colère, ma solitude, toute la misère du monde dans ces larmes.  
Je ne sais pas combien de temps je restai ainsi contre lui à pleurer.

Mais soudain, je me rendis soudain compte de ce que j'étais en train de faire, de la faiblesse dont je faisais preuve devant mon voisin et ami qui ne méritait pas une telle scène et relevai la tête en essuyant mes larmes. Mon mascara avait coulé et laissé une trace sur la chemise de Camille:

- Ho pardon… j'ai tâché ta chemise… bredouillai-je, horrifiée. Excuse-moi, je suis ridicule… pardon… je.. je la nettoierai… tu n'as pas à…

Il n'avait pas à s'inquiéter pour moi. C'était injuste de lui faire subir ça. Je relevai mon regard rougis et encore embué pour le plonger dans le sien et murmurai l'un de mes plus gros mensonges depuis qu'on se connaissait, même si ma voix suffisait à me trahir:

- … je vais bien, Camille…

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MessageSujet: Re: [FlashBack] I could use somebody ~3 septembre 2016~ [Livre II - Terminé]   [FlashBack] I could use somebody ~3 septembre 2016~ [Livre II - Terminé] EmptyJeu 5 Sep - 0:00




I could use somebody


Durant une poignée de secondes, je crus qu’elle allait refuser, esquiver. Je retins ma respiration le temps qu’elle enjambe le palier nous séparant et lui servis l’esquisse d’un sourire quand elle entra finalement. Je refermai la porte derrière moi, le bruit du bois rencontrant l’encadrement provoqua un écho sinistre dans tout l’appartement. La pression que la situation exerçait sur nous, rendait ce silence encore plus implacable et dérangeant. Je ne supportais vraiment pas ça. Je me dirigeais naturellement vers la télécommande afin d’allumer la télé avant de poser mon paquet sur le plan de travail. Rebecca se mêla normalement à la tâche du rangement, je ne l’empêchais pas. Si ça pouvait la distraire après tout. Je la remerciais d’un rictus tout en rangeant les bouteilles dans le frigo. Je ne savais pas quoi lui dire. Je ne voulais pas la faire parler si elle ne le voulait. J’allais finir par m’emmêler dans mes mots et ça deviendrait un désastre. J’allais lui changer les idées plutôt – ça c’était dans mes cordes, je crois. Le corbeau projetait toujours d’horribles plans très sanguinaires à l’égard de son mec – ou ex sans doute, je l’espérais, dès que mes yeux buttaient sur la rougeur de sa peau. Quand je me retournais à nouveau, je la vis se décomposer soudainement. Mon cœur se figea dans ma poitrine, il se serra et sembla mourir alors que ses larmes pointaient. Je me sentais désarmé, impuissant. Sans réfléchir, j’effaçais la distance entre nous et l’entourais de mes bras. J’avais envie que sa peine soit mienne, qu’elle l’abandonne pour me trouver. Tout plutôt que de la voir pleurer comme ça à cause d’un salaud. Je le maudissais tellement que mes instincts primitifs se réveillèrent d’une seule onde m’enveloppant d’une rage encore plus insensée. Je m’évertuais au calme en calant la jolie brune contre moi. Mes doigts s’avancèrent jusqu’à sa chevelure, j’y glissais doucement ma main en un geste visant à être apaisant. Combien de minutes s’écoulèrent ? Trop, assurément trop. Je pouvais à peine encaisser le son que ses sanglots produisaient. Chaque seconde était une heure, c’était une torture. Personne n’avait le droit de la mettre dans cet état, personne. Je la serrais de plus en plus fort, comme si ça allait changer quoi que ce soit.

Elle releva la tête, se détacha un peu pour se faire et me regarder. Elle bredouilla, je ne baissai même pas les yeux vers la dites tâche. Je voyais plutôt celles que ses pleurs avaient causées à son visage, les ravages du chagrin sur son épiderme. On s’en fichait tellement des autres dégâts et encore plus de ça. « On s’en fout de la chemise, c’est du matériel, ça n’a pas d’importance. » Je me sentais toujours investi par le corbeau. Aussi, je ne pensais pas, j’agissais. Elle allait mal, je devais l’aider. Je n’allais pas plus loin que ce raisonnement. Quand elle me déclara aller bien , je ne pus m’empêcher de froncer durement les sourcils. Elle croyait berner qui là ? Le dos de ma main gauche vint se poser sur sa joue alors que j’essuyais le tracé de ses larmes. « Tu n’as pas à me mentir, Becky. »  Je la remis avec force contre moi et allai jusqu’à déposer mes lèvres quelque part au milieu de sa crinière. Le volatile s’amusait à mes dépends et aux siens sur ce coup même si j’étais sincèrement parti en quête d’apaisement. Je parlais ensuite très doucement mais de manière déterminée tout de même. « Tu ne restes pas seule aujourd’hui, ok ? Je ne bosse pas ce soir. Glace, dvd - voir pizza et on efface tout ça. »  Je reculais alors pour la détailler encore une fois. Je ne savais plus si j’ajoutais ça pour moi – pour me prouver de ma bonne foi, ou pour elle en réponse à ses futures réticences. « Les amis, c’est fait pour ça aussi. »  Je la pris par les épaules et l’invitai à prendre place dans un des canapés. « Je te sers quoi ? Eau, soda, café… Alcool ? »  Je ne savais solutionner les soucis qu’avec ça moi personnellement. Enfin, je ne savais faire que ça avant. Maintenant ? Oh maintenant… Eh bien, il fallait croire que j’avais pris l'habitude de m'en passer. Je posais ma main sur la sienne avant de me diriger vers la cuisine. « Dis-moi de quoi tu as envie. »  J’avais envie de me plier en quatre pour elle. Ça me faisait partiellement peur. Je ne rappelais pas avoir déjà eu un tel comportement avec elle. Je réalisais que je ne pouvais pas faire grand chose pour elle et que ça ne me regardait pas. Mais je ne pouvais pas être ailleurs qu’ici. Rebecca avait besoin de quelqu’un. Et moi, j’avais besoin de savoir qu’elle allait bien.

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MessageSujet: Re: [FlashBack] I could use somebody ~3 septembre 2016~ [Livre II - Terminé]   [FlashBack] I could use somebody ~3 septembre 2016~ [Livre II - Terminé] EmptyJeu 5 Sep - 14:15




I could use somebody


Camille se foutait de l'état de sa chemise. Et moi aussi quelque part. Je me rendais bien compte que tout ça était ridicule. Que J'étais ridicule, mais au lieu de se moquer de moi, Camille essayait de réparer mes blessures, sans rien demander en échange. Il vint doucement essuyer mes larmes et murmura que je n'avais pas à lui mentir en me serrant à nouveau contre lui. J'aurais aimé le croire. Mais la vérité, c'est que je n'avais pas le choix. Je ne pourrais jamais être totalement honnête avec lui. Alors même qu'il était la personne dont j'étais la plus proche actuellement, je ne pouvais pas tout lui dire. Je devais mentir, pour le préserver, pour me préserver. Ma nature était une véritable bombe à retardement, il suffisait de voir comme je l'avais utilisé tout à l'heure contre l'autre connard… il aurait été tellement facile de le faire souffrir, de lui faire du mal comme il m'en avait fait et essayait de m'en faire… j'avais lutté pour ne pas succomber, pour me contenter de me défendre en lui faisant peur. Je me sentais tellement minable, tellement faible. Je savais que chaque utilisation de mon pouvoir me rapprochaient des ténèbres… j'avais tellement peur de tout ça…  Je me mordis machinalement la lèvre, troublée et fermai les yeux pour profiter très égoïstement de cette étreinte. Je cru sentir ses lèvres dans mes cheveux, mais peut-être l'avais-je simplement imaginé. Ses bras me faisaient plus de bien que toutes les bouteilles d'alcool du monde. Ici j'étais en sécurité, ici je pouvais oublier tout le reste. Et c'est ce que j'allais faire, oublier. Camille avait l'air décidé à m'y aider et je n'avais pas cœur de le repousser à nouveau. J'acquiesçai alors qu'il me donnait le programme de la fin de journée et lorsqu'il recula pour me regarder je pus enfin lui sourire, sincèrement. J'acquiesçai avec reconnaissance. Oui les amis étaient fait pour ça et j'avais énormément de chance de l'avoir à cet instant précis. Je ris presque et me laissai docilement faire alors qu'il m'attirait vers le canapé. Sa main trouva la mienne et ce contact m'apaisa. Je me sentais déjà mieux. Pleurer un bon coup me faisait souvent cet effet là, mais le soutien d'un ami, de cet ami-là plus particulièrement, aidait beaucoup. De quoi j'avais envie ? Rien, je n'avais envie de rien à cet instant précis, j'avais tout ce dont j'avais besoin. Jamais Camille n'avait fait preuve de tant de gentillesse à mon égard et pourtant nous étions de bons amis. Je devais vraiment avoir l'air au trente-sixième dessous pour qu'il soit aux petits soins comme ça avec moi. Mais pour une fois, je ne voulais pas me torturer, je ne voulais pas culpabiliser, je voulais juste profiter de cette petite parenthèse bienvenue.

Je lui souris et demandai, malicieuse:

- Tu ne m'avais pas parlé d'une glace…?

Je n'avais pas encore retrouvé mon assurance habituelle et ma voix était encore un peu rauque, mais c'était mieux que ce que j'avais espéré. J'essuyais mes joues alors qu'il repartait vers le coin cuisine. Je n'étais vraiment pas fière de ma crise de larme, mais c'était trop tard à présent pour y penser. J'en avais eu besoin. J'étais bien contente que Camille prenne les choses en mains car je ne me sentais vraiment pas en état de le faire.

Il m'apporta ma glace, mit un dvd dans le lecteur et vint s'asseoir à côté de moi. Naturellement, sans même y réfléchir, je vins me blottir contre lui alors que le film se lançait. Ca me paraissait normal, j'étais bien là contre lui et c'était totalement innocent. Je n'étais pas en état de réfléchir sur les tenants et aboutissants de la moindre de mes actions. Je me laissai porter et quand il passa son bras autour de moi, je sus que j'avais bien fait et que tout irait bien. Je dégustai ma glace en silence et reposait le ramequin sur la table basse avant de revenir m'installer dans la même position. Sa chaleur et son odeur m'enivrait et j'aurai probablement pu m'endormir là si je n'avais pas été consternée par le film.

Au bout d'un moment je me mis à rire et levai les yeux vers Camille en secouant la tête d'un air faussement moqueur :

- Tu as vraiment un don pour trouver des navets, la prochaine fois c'est moi qui choisi le film !


J'avais envie de le taquiner. J'avais envie de le voir rire et sourire, parce que rien ne me réchauffait plus que cette petite fossette qui se creusait sur sa joue quand il était de bonne humeur.

- Tu vas vraiment me torturer et m'obliger à le regarder jusqu'à la fin ? Ça mérite au moins une deuxième glace alors ! Ou mieux… on pourrait commander cette pizza finalement ? Je meurs de faim !

Je n'avais rien avalé depuis le matin et mon estomac semblait se réveiller douloureusement. La glace avait dû éveiller son appétit. Camille me délaissa pour aller attraper son téléphone et commander la pizza. J'en profitai pour m'étendre comme un chat de toute ma longueur et couchée sur le ventre, je pris toute la place sur le canapé.

- Pâte épaisse avec supplément fromage ! Lui rappelai-je avec un grand sourire.

Je fis mine de ne pas bouger quand il revint. J'avais envie de m'amuser un peu et à mon grand plaisir, il entra dans mon jeu en s'asseyant sur moi. Je me mis à rire en essayant de l'éjecter :

- Haaan, arrête Fontayn, tu pèses une tonne ! Goujat ! Pousses-toi ! Pfff, il est passé où ton côté gentleman ?  

Sa réponse me fit secouer la tête et je pris un air offusqué :

- Alors quoi, je reste ta prisonnière jusqu'à l'arrivée du charmant livreur qui viendra me libérer ?

Je ris de plus belle et me plaignis encore :

- Nooon, au secours !! Si tu crois que je vais me laisser faire sans combattre, c'est que tu me connais très mal !

Je me tortillais pour me retourner et me mains glissèrent jusqu'à son ventre où je me mis à le chatouiller sans pitié pour l'obliger à bouger.

- Rends-toi, Fontayn ! Dis-le, allez, avoue que c'est moi la meilleure !

Je riais aux éclats comme une vraie gamine. Et bon sang, ce que ça faisait du bien !

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MessageSujet: Re: [FlashBack] I could use somebody ~3 septembre 2016~ [Livre II - Terminé]   [FlashBack] I could use somebody ~3 septembre 2016~ [Livre II - Terminé] EmptyVen 6 Sep - 21:49




I could use somebody


Je la couvais encore un instant des yeux avant d’acquiescer à sa question avec le début d’un sourire sur les lèvres. Ça me soulageait de pouvoir bouger, faire quelque chose, qu’elle parle aussi et qu’elle reste surtout. Je n’aimais pas cette légère rougeur qui dérangeait toujours sa joue mais je pris sur moi de ne plus la mentionner ou de la toucher. Elle faisait des efforts, j’allais devoir en faire autant, si pas plus. C’était à moi de la consoler après tout. Je n’étais généralement pas bon à ce jeu-là mais… Bref, je n’avais pas envie de remettre tout en doute ou en cause, encore moins mes capacités. Ce n’était pas le lieu, l’heure, le moment. Je me dirigeais vers le coin cuisine en lâchant à regret ses doigts. Je revins avec les victuailles et lançai le film. Ce que j’avais choisi ? Un truc que j’avais reçu gratuitement, je ne savais même pas dire le genre alors l’histoire. C’était juste un prétexte pour qu’elle oublie et se change les idées. Je m’installais à ses côtés face à la télévision et la laissai venir se blottir contre moi. Ce fût aussi naturel qu’étrange. Nous n’avions jamais été très tactiles pour des raisons évidentes. Ou du moins, pas dans ce cadre-là. Et puis, je ne me rappelais pas m’être retrouvé dans cette situation avec une femme, pas depuis plusieurs lustres. Ça me perturbait mais pour son bien, je fis abstraction de ça et passais un bras autour d’elle. Elle avait besoin d’un ami. Je ne regardais même pas ce qui défilait sur l’écran. Son odeur me percutait tellement que j’éprouvais des difficultés à inhaler normalement. C’était difficile pour moi de nier l’attraction qu’elle exerçait sur moi à cette distance, alors qu’elle était plus proche que jamais. Je me fis violence et me concentrais davantage sur mon sang froid que sur les dialogues du navet que je nous avais mis. Son rire raisonna soudainement me tirant de ma perplexité. J’avais loupé quoi ? Je souris en jouant celui qui se doutait de la blague – comme un crétin prit en flagrant délit. La voix rauque de Rebecca émergea ensuite et je haussais des épaules face à sa remarque. « Toujours se méfier quand c’est gratuit, hé…. » Tant que ça l’amusait. Quand elle suggéra de la nourriture, je ne pus m’empêcher d’élargir mon rictus. Si son appétit se portait bien, c’était un excellent signe. Ça me rassurait.

Je me détachais d’elle à contrecœur et avec soulagement – tout était dans le paradoxe, tout en la taquinant. « Une pizza seulement ? Pas une demi-douzaine comme d’habitude ? » Je filais vers mon portable et passai la commande habituelle. Rebecca me rappela ses exigences alimentaires qui me firent rire silencieusement. Je raccrochais ensuite pour mieux la retrouver. « Voilà. Ça devrait arriver sous peu. J’espère que ton estomac va réussir à attendre. » La vilaine avait pris toute la place dans le canapé. J’envisageais de m’installer dans le petit fauteuil mais elle me tendait une trop grande perche pour que je me défile. Le but était de la faire rire de toute manière. Aussi, je fis mine de m’asseoir sur elle et en voyant qu’elle ne réagissait pas, je le fis tout simplement en veillant à retenir mon poids tout de même. Je répliquais sur le ton de la plaisanterie à sa remarque tout en cueillant précieusement son hilarité. « Il devrait arriver avec la pizza, je crois… » C’était trop facile de maintenir cette petite comédie. J’aimais cette légèreté. Nous étions de vrais gamins parfois. « Qui te dit que le livreur est charmant ? C’est un complice. » Becky se retourna pour se venger. Elle connaissait mes points faibles. J’étais plutôt chatouilleux, elle savait où attaquer. Je me débattis en articulant péniblement entre deux fous rires. « C’est un … coup bas… Très bas Scott ! » Je contrattaquais néanmoins et on se retrouva à s’agiter tous les deux. J’avais conscience que j’allais devoir être le premier à lâcher cette histoire. Je me connaissais pour savoir que ça pouvait très vite déraper… Finalement, je me laissais tomber à terre en levant les mains en l’air en signe de paix. « C’est bon, c’est bon, je m’avoue vaincu. Vous êtes terrifiante et implacable. » La sonnette nous avertit de l’arrivée de notre repas. Aussi, je me relevais pour aller la payer et la réceptionner. Je posais les cartons sur la table basse, allai chercher des assiettes et repris ma place près d’elle.

« On est pas obligé de continuer ce truc si t’en as pas envie. » A ces mots, je changeais de dvd et nous dégustions alors la nourriture devant la télé. Le portable de ma voisine vibra mais elle ne fit pas mine de décrocher. Je ne relevais donc pas. Au générique de fin, je m’étirais en marmonnant. « Bon ce n'était pas terrible finalement. On me l’avait conseillé pourtant. Bah… » Je roulais des épaules avant d’éteindre le lecteur. La jolie brune s’empara alors de son téléphone et vérifia ses messages pendant que placer la vaisselle dans l’évier, jeter les emballages vides – bref je m’occupais du rangement. La bonne humeur que nous avions su mobiliser s’effondra sous mes yeux. Ça n’allait plus du tout. Son ex avait dû l’appeler ? J’avais envie de lui arracher le cellulaire des mains mais je ne fis rien, j’attendis sagement dans mon coin de l’appartement de pouvoir la réparer à nouveau. Son instabilité m’inquiétait. Elle allait rester ici cette nuit, je ne supporterais pas de la savoir toute seule. Mon choix était déjà arrêté. Heureusement pour mes nerfs, elle vira très vite le téléphone de son espace. Mais elle parlait de partir. Alors là, non. Je m’approchais d’elle très prudemment, j’étais trop audacieux sur ce coup. « Becky, tu ne devrais pas rester seule ce soir. » Je posais ma main sur son épaule. « Reste ici. J’ai peut-être encore un film pourri qui traîne. Et j’ai un frigo rempli de nourriture. » Je lui offris mon air le plus convaincant et espérais que ça suffise. J’ajoutais pour la forme. « J’ai peut-être même encore une bonne bouteille de vin. Si ça te dit… » Et puis si elle voulait parler, j’étais là aussi. Bien que ce domaine restait assez… périlleux pour quelqu’un comme moi mais bon. Je ne voulais pas qu’un palier nous sépare, je ne pouvais pas m’endormir en l’imaginant seule dans le noir en train de pleurer pour un salaud qui ne le méritait pas. J’allais jouer son cerbère au moins pour cette nuit. Après tout ce qu’elle avait fait sans s’en rendre compte pour moi ces dernières années, c’était le moins que je puisse faire. J’avais peu d’amis mais je veillais sur eux avec beaucoup d’attention. Leur nombre en amplifiait leur valeur. Elle en faisait assurément partie.

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MessageSujet: Re: [FlashBack] I could use somebody ~3 septembre 2016~ [Livre II - Terminé]   [FlashBack] I could use somebody ~3 septembre 2016~ [Livre II - Terminé] EmptyJeu 26 Sep - 22:54




I could use somebody



Le reste de la soirée se passa relativement calmement. On mangea notre pizza en regardant un autre DVD, un peu plus intéressant que le précédent. Mon téléphone vibra pendant la séance mais je ne décrochai pas. Si c'était important, on laisserait un message. Le film terminé, Camille alla éteindre le lecteur en exprimant sa déception sur le film.

- Ho ce n'était pas si mal, je ne m'attendais vraiment pas à ce que le chihuahua soit le tueur ! Dis-je pour le taquiner en sortant mon portable.

J'appelais machinalement la boîte vocale et pâlis en reconnaissant la voix de mon connard d'ex. Mon souffle s'emballa alors qu'il proférait des menaces et des insultes. Bon sang, qu'est-ce que j'avais fait ? Qu'est-ce que j'allais faire ? Pour l'instant, je rangeais précipitamment le téléphone dans mon sac. J'étais bouleversé, mais je ne voulais pas qu'il le voit.

- Je.. je vais y aller, bredouillai-je, j'ai assez abusé de ton temps. Merci de m'avoir tenu compagnie, mais je vais rentrer maintenant...

Je ne me sentais pas bien, j'avais peur, j'avais envie de pleurer à nouveau et je ne voulais pas inquiéter davantage mon voisin. Mais il se rapprocha de moi et posa une main sur mon épaule en disant que je ne devais pas rester seule ce soir. Tant de sollicitude me bouleversa. Je ne méritais pas tellement d'attentions de sa part, je n'étais qu'un monstre…

- C'est vraiment gentil mais… je suis juste en face, je ne…

Mais il me demandait de rester et me prenait par les sentiments en me parlant film, nourriture et vin. Il s'inquiétait pour moi. Je n'avais pas envie qu'il s'inquiète et qu'il s'imagine le pire. Je jetais un regard à son petit studio et soupirai. Peut-être que c'était mieux finalement de rester ici et de me changer les idées ? Je plonge mon regard dans le sien et quelque chose dans ses yeux me pousse à finalement accepter:

- Bon d'accord… un film pourri et un verre de vin, alors… ça ne peut pas faire de mal…

Je lui offris un demi-sourire et me laissai retomber dans le canapé, me sentant un peu moins déprimée maintenant que savais que je n'allais pas être seule cette nuit. Au moins ici, je devrai m'efforcer de garder mes larmes et ma détresse pour moi. C'était peut-être le meilleur moyen d'aller mieux finalement…
Camille lança notre troisième film –deuxième et demi ?- et je me blottie de nouveau contre lui. Sa chaleur et son odeur m'apaisèrent finalement bien plus que toutes les distractions du monde et je me mis à somnoler. Mes yeux papillonnèrent et je commençais à m'endormir. Me rendant compte, je tressailli et me redressai. Hors de question que je bave sur le tee-shirt de mon voisin et ami.  

- Désolée, je suis épuisée… tu es sûr que tu veux que je reste…? Je peux rentrer chez moi, Camille, je suis juste en face, ça va aller…

Je savais ce qu'il allait dire et je ne cherchai pas à protester davantage. Je lui lançai un regard reconnaissant et me mords machinalement la lèvre sans y réfléchir. Bon sang, j'oubliais à chaque fois à quel point il était craquant…

- Bon alors, je prends le canapé. Déclarai-je en m'étendant sur celui-ci, posant mes pieds sur ses genoux, joueuse. Tu aurais une couverture, s'il te plaît ? Je suis un peu frileuse…

Bien sûr, cela aurait été trop beau qu'il accepte. Après une petite chamaillerie amicale, je finis par céder et acceptai de lui emprunter son lit. C'était presque ridicule d'être ici alors que mon propre lit m'attendait de l'autre côté de la porte, mais malgré tout, c'était rassurant. Je n'aurais pas à affronter ma solitude ce soir, je n'aurais pas à nous supporter moi et le poids de mes erreurs. Ce soir, je serai chez un ami, quelqu'un que j'appréciai et qui m'appréciait en retour, quelqu'un qui se préoccupait assez de mon bien-être pour ne pas vouloir me laisser seule quand j'allais mal.
Après m'être rapidement débarbouillée, je me glissai sous la couette et fermai les yeux, me laissant bercer par le rythme régulier de la respiration de mon hôte.

- Bonne nuit.

Je ne tardai pas à m'endormir et malgré mes craintes, le sommeil m'épargna ses cauchemars. Je me réveillai le lendemain, comme une fleur, tirée des bras de Morphée par l'odeur délicieuse du café.

- Hmmm, Bonjour...

Je me mordis la lèvre en observant Camille, dont la tête était encore chiffonnée par le sommeil et je ressentis un point douloureux à la poitrine. Mon Dieu qu'il était beau... j'avais presque oublié toute cette attirance que je ressentais pour lui quand je n'étais pas dans un état pitoyable. Je déglutis et lui souris en me levant pour venir prendre une tasse de café.
Heureusement, il fut bientôt l'heure pour moi de m'en aller. Alors que nous étions face à face, je passais une main légèrement embarrassée dans mes cheveux, hésitante, avant de finalement enlacer mon ami. Je déposai un baiser au coin de ses lèvres et plongeai mon regard dans le sien:

- Merci, Camille. Merci pour tout ça... c'était... c'était exactement ce dont j'avais besoin ! J'ai de la chance qu'on soit amis.

Oui, ami et rien de plus, même si tout ce désir que j'avais repoussé ces dernières années revenait subitement me hanter. Mais ce n'était plus seulement du désir. Après cette nuit, après la façon dont il avait pris soin de moi, je me sentais... plus proche de lui, d'une manière étrange que je ne pouvais pas -ou que je ne voulais pas- m'expliquer.

Je lui souris et lui fis un petit signe de la main avant de rejoindre mon appartement. J'ignorais où tout ça allait nous mener, mais en attendant, j'étais heureuse d'avoir quelqu'un sur qui compter dans ma vie.  
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