Sujet: Re: Exprime ta colère dans le sang de la terre... [Livre III - Terminé] Mer 6 Jan - 20:31
Mes inquiétudes se muent en un sentiment tout aussi négatif mais bien plus laconique. Une certaine mélancolie commence doucement à s’emparer de moi, alors que je me rends compte à quel point notre connexion peut se révéler éprouvante pour Noah. Je ne peux pas m’empêcher de croire qu’il ne se ferme pas uniquement pour contenir ce qui le ronge, mais aussi pour éviter que je ne l’entraîne dans une spirale infernale avec moi. J’aimerais que nous soyons capables de trouver cet équilibre, celui qui ne nécessite pas de coupures dès que nos pensées se font plus pénibles et difficiles. N’est-ce pas ce que l’on peut attendre d’un couple, qu’il se soutienne dans le meilleur comme dans le pire ? Peut-être bien… Chaque relation est unique en son genre après tout, impossible de faire la moindre généralisation.
Et voir son sourire suffit généralement à me réchauffer le cœur, peu importe les circonstances. J’affiche une légère moue quand il me perce à jour, secoue la tête de droite à gauche.
- Hmm… Disons un peu des deux.
Mon sourire se fait plus affirmé. Ah, Noah… Et son instinct de protection presque maladif. Heureusement qu’il ne s’étend pas à chaque individu de l’espèce humaine, sinon ce serait vite gênant. C’est quand même amusant de voir à quel point il en a conscience et ne fait strictement rien pour l’arranger. Ce ne devrait pas m’étonner qu’il ait en horreur que je me mette en danger pour lui, pour nous, ou même pour la cause que nous défendons. Je l’écoute rectifier le tir, mais sans en démordre. Quel borné, des fois.
- C’est presque une amélioration, oui. Je vais m’en contenter, en espérant que ça finisse par te rentrer dans le crâne…
J’ai un léger pincement au cœur en me rendant compte à quel point il est prêt à me croire quand je lui livre mes pensées. Ce n’est pas tout à fait exact. J’aurais vécu une longue agonie si je n’avais pas eu cette sensation qu’il se tenait à mes côtés. J’avais cru avoir rêvé cette douce étreinte, mais il m’assure être réellement passé me voir pendant que j’étais inconsciente. J’ouvre de grands yeux ébahis à cette affirmation, qui confirme ce ressenti auquel je m’étais accroché.
- Alors, tu étais vraiment là… Je n’avais pas rêvée. Et moi qui ai toujours cru…
Je secoue négativement la tête, parce qu’aucun mot n’est en mesure de décrire le fond de ma pensée. Il ne m’a pas abandonné. A aucun moment Noah n’a cherché à rompre pour de bon ce lien qui nous unissait, sans plus espoir de retour. Un doux sourire étire mes lèvres, en même temps que ce sentiment, bien plus doux et agréable, d’apaisement se propage en moi. Il s’est replongé immédiatement dans des pensées bien noires, et l’envie me prend de rétablir un contact physique avec lui pour disperser toute cette négation… Je sais que c’est inutile, parce que s’il est avec moi en cet instant, je lui communique déjà cette chaleur qui m’anime de par ce lien qui nous unit mieux que par un simple contact. Je le sens, au plus profond de lui… Il croit en moi, en nous. Et cette confiance aveugle lui permet de tenir autant qu’elle le menace de chuter quand elle est absente. Cette confiance entachée, l’espace d’une seconde, quand il évoque la possibilité de me quitter si cela est nécessaire. J’aimerais être ce roc dont il a besoin pour se rattacher plutôt que de le plonger constamment en eaux troubles, mais je ne peux pas prendre ce rôle qu’il a si longtemps tenu envers moi. Je n’ai pas envie de devoir lui mentir pour lui apporter un peu de cette stabilité, pas à lui.
Je sens que le plus difficile est derrière nous pour aujourd’hui, quand la discussion prend une autre tournure, plus légère et pourtant lourde de sens. J’hoche la tête avec un sourire mutin, sur le point d’éclater de rire à nouveau face à son expression décontenancée.
- Oui.
Ai-je vraiment besoin de préciser ma pensée ? Non, pas avec Noah. On dirait que le terme "mignon" ne lui plaît pas vraiment. Bon, d'accord... Taxer un ex-militaire de "mignon" peut presque être vexant. Je sens que la température risque de monter rapidement quand il se décide à revoir ses priorités et lâcher ce volant pour attraper plutôt ma taille. Je repose ma main contre la sienne et profite de l'instant présent, même si je suis terriblement mal installée, je n'ai nullement l'envie de me détacher de lui.
- Oh, je le sais bien. C'est juste différent de se l'entendre dire.
Je lui rends un sourire mutin et repose une main dans son cou. Je relève la tête pour croiser son regard, subitement songeuse.
- Hmm... Voyons voir...
Je remonte doucement ma main pour effleurer ses lèvres du bout des doigts. Je suis si proche que je me contente de murmurer pour me faire entendre avec cet air de chat face à une souris gravé sur mon visage.
- J'en ai bien d'autres en stock. Comme... Sexy. Et terriblement appétissant. Ils te plaisent plus, ceux-là, ou tu veux que je continue ?
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Astrid Lehtinen
"On ne voit bien qu'avec le cœur, l'essentiel est invisible aux yeux."
Messages : 855 Membre du mois : 29 Je crédite ! : (c) Shainos (c) Greywind Localisation : Edimbourg Caractère : Réfléchie - Manipulatrice - Passionnée - Secrète - Charismatique - Fausse - Éloquente - Acerbe - Perspicace - Farouche Humeur : Lunatique Autres comptes : Malcom Hastings
Sujet: Re: Exprime ta colère dans le sang de la terre... [Livre III - Terminé] Ven 8 Jan - 20:27
L'équilibre. Je me bats pour le préserver depuis que j'ai l'âge de comprendre le monde autour de moi et pourtant, j'ai l'impression d'être incapable de le maintenir pour mon propre bien. Et c'est comme ça que je la mets en danger, que je mets les miens en danger, sans arriver à savoir comment prendre les choses autrement qu'en coupant tous les liens qui pourraient leur faire risquer quelque chose.
Quand on parle de sa présence ici, j'essaie de rester impassible, sans le moindre succès. De toute façon, je ne suis plus capable de la leurrer depuis longtemps, et je ne me rappelle même plus de la dernière fois où je m'y suis essayé.
"Un peu des deux hein. Je devrais dire que j'ai compris le message mais tu me connais…"
J'ai une moue et un bref haussement d'épaules alors que les échanges continuent, que j'ai l'impression que nos sentiments se bousculent dans tous les sens, les siens surtout en fait, sans que j'arrive à maitriser quoi que ce soit. Pas étonnant que j'ai envie de me fermer, c'est beaucoup plus simple à gérer que cet afflux de pensées aussi contradictoires les unes que les autres. Je ne suis même pas sûr que ça lui fasse du bien en plus ou si, au contraire, j'en ai pas rajouté une couche à lui balancer tout ça et à lui donner autant matière à cogiter.
Le mal est fait de toute façon, maintenant, autant creuser jusqu'au bout. J'essaie de me raccrocher à cette idée pour ne pas avoir envie de repartir en courant dans l'autre direction. Quand elle évoque mon besoin de protection maladif que j'ai à son égard, je ne cherche même pas à la contredire. Elle a totalement raison et je ne supporte pas cette idée, je ne m'en cache pas.
"Oh mais j'en ai conscience. Enfin, c'est bien rentré dans mon crâne. Mais je m'efforce de ne pas y prêter la moindre attention."
Je suis probablement d'une mauvaise foi évidente et je m'attends à ce qu'elle s'énerve à nouveau. Pourtant, nous continuons de discuter et je me résous à lui avouer que j'étais bien là à son chevet, sans en avoir le droit, sans l'avoir demandé de toute façon.
"Tu as cru que… que je n'en avais pas envie ? Que je ne pensais pas constamment à toi et que je n'aurais pas été prêt à n'importe quoi pour être à tes cotés ?"
Je laisse filer un silence avant de reprendre, mon regard se perdant un instant dans le vide.
"Je devais voir de moi-même que tu étais bien vivante. C'était aussi stupide que dangereux, pour toi comme pour moi. Après tout, le lien se rétablissait petit à petit, pas besoin d'être un génie pour savoir ce que ça voulait dire. Mais j'étais incapable de m'empêcher de te toucher, juste pour être sûr, pour me convaincre. C'était une erreur mais je ne la regrette pas."
Pas plus que le reste de mon comportement, quand bien même je sais qu'elle en a souffert. Bien plus que je ne le soupçonnais au premier abord mais, c'est probablement la seule chose qui nous a permis de nous en tirer aussi facilement. Oh oui, je suis sous surveillance et ils ne me pardonneront pas un autre faux-pas, mais j'ai limité la casse en tout cas. J'espère. J'essaie de m'en persuader.
Finalement, les choses s'apaisent, peu à peu. La tristesse, le trouble, cette colère sous-jacente que j'éprouve pour moi-même à l'idée de ce que mon comportement pourrait avoir comme conséquences pour elle, tout ça s'efface peu à peu alors que je me laisse envahir par cet espèce de calme, cette sérénité que dégage brusquement Astrid.
Je suis toujours aussi largué, autant être honnête, mais là, au moins, je me sens mieux. Pas bien, il y aura du boulot avant qu'on arrive à être suffisamment forts pour que j'arrête de voir ce lien comme une faiblesse plus qu'une force mais, alors qu'on regagne la voiture, je commence à me dire qu'au fond, on peut arriver à en tirer quelque chose. Et ça, ils ne pourront rien trouver à en redire, surtout si ça sert la cause non ? Je garde quand même à l'esprit que je ferais ce qui est nécessaire, s'il le faut, quand bien même ça briserait tout ce qui a de l'importance pour moi. Mais l'heure n'est pas encore venue pour l'instant. Nous avons une chance, il faut que je m'y accroche.
Une fois installés, elle me parle de vivre ensemble, sans préambule et je la fixe quelques secondes avant de souffler, à mi-voix.
"Oui ? Comme ça, paf, sans que…"
J'ai un rire et je secoue brièvement la tête. Comme si on avait besoin d'en discuter. Je me rends compte que, même si fondamentalement ça ne changera pas grand-chose à notre quotidien, la symbolique est importante.
"Tu veux dire que j'aurais enfin droit à mes clés ?"
Quand elle me qualifie de mignon, je me fais carrément sceptique et je ne cherche même pas à le cacher. Je secoue la tête au reste de ses propos avant de souffler, le plus sérieusement du monde.
"Tu me connais Astrid, tu sais que ce n'est pas mon genre. J'ai du mal à énoncer ce qui pour moi est une certitude actée depuis des années, ce qui ne change pas mais ne fait que se confirmer à mesure qu'on passe du temps ensemble. Mais si tu as besoin d'entendre ce genre ce genre de choses, je peux essayer de faire des efforts. Enfin, ne t'attends pas à des fleurs ou à des mots doux non plus hein…"
J'embrasse ses doigts et j'ai un sourire amusé à ses propos, me contentant d'un bref haussement d'épaules en réplique avant de me décider à répondre, sur le même ton.
"Ca me plait, mais tu peux continuer."
Je ne lui en laisse pas le temps de toute façon alors que la fixe avec intensité, ne cherchant même plus à masquer mes intentions. Je souffle, alors que je me penche tout près de son oreille.
"Tu restes quand même la plus appétissante de nous deux."
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Noah Hamilton
Le mal est une nécessité favorable à l'équilibre du bien.
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Sujet: Re: Exprime ta colère dans le sang de la terre... [Livre III - Terminé] Dim 17 Jan - 14:57
Je roule des yeux quand Noah me prouve encore une fois, par une mauvaise foi évidente, qu'il n'est pas prêt de se remettre en question. Enfin, pas sur ce point-là en tout cas. J'affiche une mine un rien revêche, l'espace d'un instant, mais ça ne tient pas. Il mériterait que je lui fasse rentrer dans le crâne à coup de marteau, et vraiment. Pour autant, j'ai encore cette petite voix dans ma tête qui continue à se dire qu'il tient bien trop à moi, mais que même ce travers-là, je l'apprécie. Il est impossible que Noah me fasse étouffer, seulement je crains qu'il ne soit pénible pour lui que l'on se retrouve sur une même mission. C'était plus simple avec Sean en principal partenaire. Nous avions beau être du même cercle avec Noah, nos sentiments n'interféraient pas ainsi. Sean avait sa froideur professionnelle. Il me manque parfois, le perdre a été un coup dur, même si j'ai tenu bon. En serais-je capable si Noah se retrouvait à sa place ?
Quand il reformule mes propos, alors que je lui confie mes pensées d'après ma convalescence... Je sens comme un ton de reproche. Sorti de sa bouche, on dirait que mes inquiétudes du moment étaient bien ridicules et absurdes. Je me rends compte que nous avions tout deux ce besoin d'être rassuré par la présence de l'autre, malgré le danger que cela nous faisait encourir. Je risque un sourire en retour. Et j'ai ce besoin de le toucher aussi maintenant, à me blottir contre lui pour ressentir sa chaleur et capter quelques fragrances de son odeur. Mes convictions propres m'inspirent cette sérénité, cet espoir tenu que je cherche à entretenir... Et je le sens répondre sur une mesure égale. Un léger sourire flotte sur mes lèvres, parce que j'arrive à lui rendre un peu de cette stabilité qu'il m'offre toujours. Les rôles sont inversés, pour cette fois.
- Noah, quoi qu'ils en disent... Toi et moi, ce n'est pas une erreur. On leur prouvera qu'ils ont eu tort de le croire, et que nous sommes plus forts à deux. Je ferais tout mon possible pour que l'on y arrive.
Je penche la tête pour mieux le regarder, en contrebas. Un sourire amusé me vient naturellement, parce qu'il a toujours autant de mal avec ma spontanéité. Oui, sauf que je parie qu'il s'ennuierait si je ne l'étais pas.
- Tu veux toute une cérémonie peut-être ? Bien sûr que tu auras le droit à tes clefs. J'ai un double dans ma table de chevet. Je te le donne. Tu n'auras plus besoin de poireauter devant ma porte et de me parler à travers si l'envie me prend de ne pas t'ouvrir. Et puis, j'ai bien déjà la moitié de tes affaires chez moi à force... Ca ne devrait pas bien être compliqué, non ? Ou tu veux vraiment qu'on pense à tout un planning de déménagement et aux répartitions des tâches pour contenter ton esprit maniaque ?
Je lève les yeux au ciel, avant d'éclater de rire. J'ai encore envie de le traiter de mignon quand il me propose de me dire ce genre de belles déclarations plus souvent. Je sais bien que ce n'est pas son genre, et je me suis faite à l'idée. Je ne me souviens pas avoir remis ses sentiments en cause depuis ce réveil difficile, après avoir manqué d'y passer.
Je dépose un baiser sur sa mâchoire, puis à la commissure de ses lèvres, avant de lâcher dans un murmure :
- De toute façon, je préfère les chocolats. Et non, je préfère quand c'est si spontané... C'en est encore plus agréable à entendre.
J'ai un sourire mutin qui vient immédiatement ourler mes lèvres, à l'entendre me chuchoter dans l'oreille. Je réponds sur le même ton, alors que mes mains se frayent un chemin sous son t-shirt : - On va voir ça...
Je me positionne à califourchon sur lui et l'embrasse avec une passion dévorante. Quelque chose me dit que nous ne sommes pas prêts de rentrer...
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Astrid Lehtinen
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Sujet: Re: Exprime ta colère dans le sang de la terre... [Livre III - Terminé] Lun 25 Jan - 21:40
Je ne sais pas trop ce que j'attendais en balançant tout ça à Astrid mais pas à ce mélange d'inquiétude et de soulagement que j'ai beaucoup de mal à gérer. Parce qu'au final, j'ai l'impression que nous avons soulevé plus de problèmes que nous n'en avons résolu. Probablement parce que je déteste ne pas maitriser une situation et que là, je ne sais absolument pas où je vais. C'est le moment que je devrais choisir pour puiser ma force en Astrid, pour m'appuyer sur elle mais je n'arrive pas à m'y décider. Je n'ai pas envie de lui imposer ça mais je sais pertinemment que c'est dangereux pour notre groupe si je ne le fais pas.
Je secoue brièvement la tête pour chasser cette pensée de mon esprit. Prendre chaque chose en son temps et apprendre à laisser notre lien sans qu'il se brise ou que je bride tellement que c'est tout comme. C'est ce qui va être le plus compliqué et je me dis que si on arrive à cette étape, peut-être que le reste coulera de source. Enfin, j'essaie de m'en convaincre alors que je me rends compte que pour la première fois de notre vie, nous allons devoir travailler de concert. Et je me demande à quel point nous allons pouvoir y arriver. Ou pas.
Quand on évoque ce qui s'est passé, son réveil, mon absence, ma présence à ses cotés, je sens un afflux de sentiments que je n'essaie pas de combattre pour une fois. J'essaie de lui faire comprendre ce que j'ai pu ressentir, comme pour contrer ses accusations. Je ne sais pas si c'est une bonne chose ou pas mais, pour le coup, je me raccroche à cette sensation ténue de bien-être que je sens émaner d'elle. Comme s'il avait fallu que j'énonce cette évidence pour qu'on arrive enfin à clôturer ce sujet qui nous a blessé tous les deux. De façon bien différente mais, aujourd'hui on en paie encore le prix. Elle parce qu'elle a cru que je l'avais abandonné, moi parce que j'ai compris ce que pourrait être ma vie sans elle.
J'aimerais croire à ce qu'elle me dit, d'être aussi sûr qu'elle et, au final, je fais ce que je pensais être incapable de faire, je me raccroche à elle. Je me laisse porter, savourant chaque mot, leur sonorité et leur impact sur ce lien que j'ai l'impression de voir grandir au fur et à mesure. Je laisse filer un sourire un peu à contrecoeur avant de lâcher, à mi-voix.
"J'espère qu'ils ont tort. Je ne sais pas où tu trouves cette certitude jolie brune, mais je ne pensais pas qu'elle pourrait me faire autant de bien un jour."
Je suis incapable d'en dire plus et je prends une profonde inspiration avant qu'elle ne parle d'emménagement. Je lui demande si je peux avoir mes propres clés, par réflexe et sa répartie m'arrache un rire que je n'essaie pas de retenir.
"Et tu me proposerais quoi comme cérémonie ? Et tu feras quoi alors si tu n'as pas envie de me voir ? Tu as conscience que je serait toujours dans ton salon hein ?"
Je ne relève pas l'histoire du planning, elle sait très bien que ça finira comme ça de toute façon. Elle a ses travers et j'ai les miens. On s'est habitués depuis le temps même si on a réussi à se porter sur les nerfs mutuellement plus d'une fois. Et puis, c'est pas comme si on avait jamais vécu ensemble non ? Je mets mes appréhensions de coté et je me focalise sur la jeune femme dont la présence semble irradier dans la voiture. Je ne vois plus qu'elle, enfin si je voyais autre chose avant.
"Des chocolats ? Ok, je saurais quoi rapporter la prochaine fois que je dois parler à la porte… ah mais attends, ça ne va plus arriver ça…"
Mais j'avoue, je n'écoute plus qu'à moitié ce qu'elle me dit. Je la dévore des yeux et, quand elle s'installe à califourchon sur moi, j'ai un sourire en coin avant de glisser ma main dans ses cheveux et de l'embrasser sans retenue. Il est effectivement peu probable qu'on sorte de là tout de suite et, d'un coup, je me dis qu'avoir pris l'option vitres teintées était plutôt pertinente. Pourquoi je pense à ça maintenant moi ? Pas la moindre idée. Il faut dire qu'en fait, je n'ai plus vraiment les idées claires alors que son regard accroche le mien une fois de plus.
Pour le moment, on va oublier tout ce qui pose problème, ce mur que je me suis érigé pour ma protection, la sienne, je ne saurais trop le dire. On va profiter de ce moment comme on sait si bien le faire elle et moi.
Et on verra bien ce qui se passera plus tard.
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Sujet: Re: Exprime ta colère dans le sang de la terre... [Livre III - Terminé] Sam 30 Jan - 11:42
Je sens qu'il hésite, qu'il perd pied, et ne trouve aucune solution satisfaisante à notre problème. Je n'ai pas non plus réussi à lui en fournir, alors cela m'a parut plus judicieux de lui faire croire que ça n'en était pas vraiment un. S'il cesse de se focaliser dessus, les choses pourraient tout aussi bien rentrer dans l'ordre d'elles-mêmes. Et rien que d'essayer, de pouvoir y croire... Ca change tout. Je ne suis pas certaine que parler lui a fait du bien, mais il m'en a fait beaucoup plus qu'il n'a l'air de le penser. Il ne m'a jamais abandonné, et c'est cette certitude qui raffermit ma résolution. Je ne dois pas l'abandonner non plus, pas maintenant qu'il nourrit tellement de doutes sur ce lien... Alors je lui fais comprendre, à ma manière, que nous sommes capable de changer la donne.
Son sourire à le goût d'une petite victoire. Ses pensées se font plus claires, alors qu'il accepte cette main tendue et lâche enfin la bride sur ce lien qui nous unit. Je me sens enfin entière, et c'est une douce sensation que je n'avais pas connu depuis longtemps alors que nos émotions se mêlent entre elles, se font pleinement écho. Je suis sereine, avec lui ancré dans mon esprit. Et même un peu sonnée, grisée... Il me faut plus de temps pour formuler des paroles cohérentes.
- Quoi comme cérémonie ? Hm... Un mariage, ça serait bien.
Je lui rends un sourire resplendissant et reste lovée contre lui. Je plaisante, bien sûr... A moitié. Je me laisse seulement emporter par cette sensation de bien-être si singulière, et j'en veux toujours plus. Alors songer à moins...
- Ne t'en fais pas, Noah. Je trouverais... Mais là, dans l'immédiat, je vois difficilement comment je pourrais ne pas avoir envie de te voir. Et je préférais que tu ne sois pas toujours dans le salon, en fait.
Je lâche un bref rire, renforcé par sa plaisanterie sur les chocolats. Je ne réponds pas... Inutile. Nous n'avons subitement plus besoin de mots, et je savoure le contact de ses lèvres en même temps que l'éclat de notre lien. Je pousse un soupir dans son cou, de soulagement et d'envie mêlés. Mes mains se glissent sous son t-shirt pour venir chercher le réconfort de sa peau. Je sens son propre désir grandir et répondre à l'intensité du mien, entre nous, dans mon esprit. Je le veux en moi, et plus seulement par la pensée.
Je ferme les yeux, et me laisse aller à la flamme de l'instant.
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Sujet: Re: Exprime ta colère dans le sang de la terre... [Livre III - Terminé]
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Exprime ta colère dans le sang de la terre... [Livre III - Terminé]