Freyja. Freyja qu'allons nous faire de toi. C'était la question que je m'étais posée à l'issue du coup d'état qui avait failli prendre forme au cours de la soirée du nouvel an. Où bon nombre de vampires étaient réunis. Je ne savais pas vraiment ce que je pouvais faire d'elle à ce moment-là. Pour la simple et bonne raison que je ne la connaissais pas plus que ça. Je savais qu'elle était quelqu'un de plutôt sure de ses gestes. Les dernières informations qui m'étaient parvenues étaient que je pouvais avoir confiance en elle. Un ami de confiance qui m'avait transféré cette information à l'issue de ça, j'avais mis quelques jours avant de trouver une solution avec ma soeur. Il était temps qu'on lui donne une mission réelle au sein de notre gouvernement. Nous ne pouvions pas la laisser comme ça. La confiance que l'on devait lui accorder devait être mesurée. En attendant, elle s'était quand même trouver de suite présente du côté de la monarchie avant que cela ne s'effondre. Malheureusement nous étions dans une situation fragile à mes yeux et il fallait absolument que l'on se dépêche de renforcer notre image avec Jana.

J'étais dans ma demeure, dans le salon où j'avais convié Mademoiselle Swayne à me rejoindre vers 23heures ce soir là. La nuit tombait tôt certes et durait un moment au mois de février mais au moins je permettais à mon invité de se préparer tranquillement et peut être qui sais de régler des affaires avec d'autres gens. Peu m'importe en réalité j'avais prévu ma soirée comme ça. J'étais encore dans ma chambre quand on m'annonçait la venue. J'attachais mes cheveux avec une pince sur le côté avant d'aller à la rencontre de Freyja : "Bonsoir mademoiselle, quel plaisir de vous revoir, comment allez-vous ?" Je l'invitais à me suivre tandis que l'une des employées lui prit sa veste. "Souhaitez vous quelque chose à boire avant que nous commencions à discuter ?" demandai-je poliemment .

Une convocation de la Reine, liée par le sang à Feu la Reine. Je savais avoir bien agi lorsque Guillemaud avait voulu renverser le pouvoir à son avantage, de manière bien maladroite. Je savais avoir, dans l’immédiat, assuré mon avenir grâce à Badenov. Qu’en était-il de l’ombre de la Mort ? Elle non plus, ne m’était pas inconnue. Je l’avais repérée me pistant, et j’avais été amenée à la fréquenter réellement lors de la purge des sanguinistes, puis lorsque nous nous étions retrouvées involontairement à vouloir posséder les vidéos du centre commercial. Elle pour les détruire, moi pour les observer avant de découvrir des semi-démons. Cela n’avait pas manqué. Je m’étais débrouillée sans malgré tout, au final. Je ne pouvais pour autant pas leur faire confiance. Ils savaient tout de ma traîtrise passée, et pourraient me vendre à n’importe quel moment. Et concernant Lasalle, que j’avais menée à la Reine, qu’en était-il ? Elle s’était échappée, assurément, de manière bien suspicieuse. Me blâmeraient-ils pour cela ?Je n’en savais rien. Mais je devais assurer ma place auprès de l’Héritière légitime de la Reine, et peut-être alors serais-je préservée d’une trahison de leur part.

Je me présentais en avance, étant sommée d’attendre par les gardes à l’entrée. Je ne pouvais que m’y résoudre, et cela ne me dérangeait nullement. J’avais par ailleurs pris mes dispositions pour loger exceptionnellement à proximité du Manoir Royal, cette journée là, afin de ne risquer en aucun cas d’être en retard. Bien que l’heure non avancée de notre rendez-vous m’aurait permis de rester chez moi. J’avais environ une heure d’attente, mais je stipulais aux gardes de ne pas déranger la Reine inutilement, que je pouvais attendre. Oh, elle serait sans nul doute avertie de ma présence, mais je ne doutais pas qu’elle vaquerait à des occupations plus pressantes.

Je me levais, en la voyant s’approcher de moi, vêtue de manière sobre mais élégante. Je tendais ma veste à son employée, par politesse, et suivais la Reine. Je n’étais armée que d’un poignard, pas dans celle-ci, mais fus surprise de ne pas être fouillée. Pas que je puisse attenter à la vie de la Reine, plus âgée et par conséquent tout à fait à même de me maîtriser. Cette arme blanche n’était pas là pour ça, elle ne me quittait tout simplement jamais.

« Votre Majesté. Très bien, et vous ? »

J’acquiesçais de la tête à sa requête. « Je vous remercie, ce que vous prendrez m’ira très bien, Majesté. » Me montrer humble, ne pas faire preuve d’exigence. Je ne devais pas sembler exigente.