Pandore était introuvable. Cela faisait plusieurs jours que je la cherchais, en vain. J’avais arpenté toutes les rues de Glasgow et celle d’Edimbourg. Je m’étais rendue dans toutes ses planques. Et j’étais même retournée en France, sans succès. Je ne la trouvais tout simplement pas. Après notre échec à Glasgow, je n’avais pas repris contact avec des semi-démons. J’avais vu que plusieurs d’entre eux s’étaient alliés à Maryana maintenant qu’elle était devenue une démone à part entière. Je ne voulais pas être un pion contre Pandore et être une monnaie d’échange. Dans le doute, et ne sachant pas qui étaient encore des alliés ou des ennemis, j’avais préféré les fuir. J’avais fait profil bas, me nourrissant d’ailleurs exclusivement de tru blood. Ce n’était pas le moment de se faire remarquer. Malgré ce liquide, je ressentais comme un manque. Nutritivement, cela me suffisait oui, mais quelque chose au fond de moi n’était pas satisfait. Mon côté monstre j’imagine. Allez savoir. J’avais bien trop peur des conséquences pour aller trouver Ludwig et boire à son cou, même si l’envie de m’en manquait pas.
Je ne sais pas trop comment j’en vins à venir visiter le château de l’ancienne Reine des Vampires, transformé dorénavant en musée. Je m’étais glissée dans la masse de visiteur et j’étais passée incognito. J’avais attaché mes cheveux en queue de cheval haute, et je m’étais cachée derrière des lunettes de soleil pour masquer un peu plus mon apparence. J’étais habillée avec un jean et des vêtements sommes toute des plus classiques. Je passais complètement inaperçue, et c’était le but recherché, même si en me levant, je n’avais pas eu comme objectif de me rendre dans ce lieu. En entrant dans le domaine, j’avais ressenti je ne sais pas trop quoi. C’était bizarre. J’avais une impression de déjà vu, mais différente malgré tout. A peine la visite guidée avait-elle commencé que je m’étais éclipsée dans les jardins. C’était comme si je rentrais dans la demeure, j’allais manquer d’air. Je m’étais assise directement sur l’herbe et je regardais le lac artificiel qui avait été créé. Etrangement, ici, sous la lune, je me sentais à la fois tiraillée, à la fois en paix. Je posais les lunettes sur le sol, ferma les yeux, et leva la tête vers la lune, laissant ses rayons me caresser le visage. Le vent soufflait légèrement mais je n’avais pas froid. Vampire, je ne craignais plus les changements de température. Un oiseau vint se poser sur mon épaule, puis un second. D’autres se mirent à voler autour de moi et je ne pus m’empêcher de sourire en entendant leurs battements d’ailes. Je ne sais pas trop comment cela se faisait, mais si je vidais mon esprit et me concentrais, j’arrivais à faire venir des oiseaux jusqu’à moi. Au début, ce n’était qu’un nombre réduit, cependant à mesure que j’essayais, ils venaient de plus en plus nombreux jusqu’à moi.
Je ne sais pas vraiment combien de temps je restais ainsi. Des bruits de respiration et de pas interrompirent mes songes. Je récupérais rapidement mes lunettes pour les remettre sur mon nez, avant de tourner la tête, alors que les oiseaux s’envolaient et s’éloignaient de moi. Je connaissais cette odeur et ses battements de cœur. C’était l’homme que j’avais rencontré un soir dans la ruelle… Torben. Ouais c’était ça, c’était Torben son nom à lui. La senteur qu’il dégageait me fit le même effet que la dernière fois. J’avais une envie folle de me jeter sur lui et de boire son sang. Ca devenait dangereux par ici. Il fallait que je m’en aille et si possible loin de cet humain, dont je n’allais faire qu’une seule bouchée. Je me relevais et me mis à marcher dans sa direction. Non pas pour lui parler, mais pour m’en aller. Il n’y avait pas trente-six milles manière de s’en aller après tout. Je priais intérieurement pour qu’il ne me reconnaisse pas et ne m’arrête pas. Car à mesure que je m’avançais son odeur me donnait envie de le mordre, et de le boire. J’allais aller vers de gros ennuis, si cela arrivait, oh oui.
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Cassiopeia Johnson
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Sujet: Re: Nothing to lose Lun 29 Juin - 23:17
Mes oreilles bourdonnent. Le ciel est rempli de nuages. J'entends un hurlement. Un hurlement strident. Un hurlement terrible qui me déchire les entrailles. Jana. Je cours. Je foule les hautes herbes pour la rejoindre. Elle crie. Elle crie encore. Elle m'appelle à l'aide. Torben ! Torben ! Je l'entends et je claque des dents de colère, de peur et de stress. Je me mords la langue et le goût du sang inonde ma bouche. Je me rapproche. Ils sont là, tout autour d'elle. Ils l'encerclent. Je franchis leurs lignes et je pose la main sur son épaule, pour l'attirer contre moi. Et là c'est elle. La vampire. Yeux noirs, pupilles totalement dilatées. Elle feule comme un animal et me saute dessus, crocs sortis.
Réveil en sursaut. La fille qui est couchée sur moi sursaute. Elle se réveille, pâteuse. J'ai mal au crâne. Elle s'écarte pour se rendormir et je la laisse là. Douche en vitesse. Je suis comme possédé. Efficace, malgré la gueule de bois. Chaque geste compte, précis et sans attente ou sans geste superflu. Je suis habillé de pied en cap rapidement, propre, rasé de près. J'abandonne là la fille, dont je ne me rappelle même plus si elle est pute ou conquête mais qu'importe. Guidé par l'obsession née de mes rêves, je me rends à pied jusqu'en périphérie de la ville. J'y assemble mon matériel, mes équipements. Le plan est déjà tout tracé dans mon esprit. Tout le jour, j'ouvre mon esprit, ma sensibilité, au canal ténu mais qui existe bien encore entre nous. Je la sens, puis je me coupe. J'attends son réveil, patiemment, après y avoir instillé ce dont j'avais besoin. Une fois debout, je la suis à pas de loups. Je sens où elle va. Curiosité maladive, malsaine. Là où tout a commencé, là où tout finira.
De loin, casquette vissé sur le crâne, je la vois s'avancer dans la foule et bifurquer vers les jardins, incognito. Les autres ne se sont même pas rendus compte du mouvement. Je souris et abandonne ma veste près de l'entrée, derrière le guichet. Une veste qui n'a pas été lavée depuis longtemps, qui sent le sang, la sueur, le foutre. Rien de perceptible pour un humain, mais pour moi c'est assez. Pour elle encore plus. Moi aussi, je m'esquive. J'attends qu'elle morde à l'hameçon. Et j'ai mon fidèle crève-coeur, offert par elle il y a des années, bien caché contre moi. Si facile de déjouer les lambins qui gardent cet endroit. Je n'aurais droit qu'à une occasion.
Une occasion, une seule opportunité... La meilleure des traques. Avec la mort à la clé.
Ce n'est pas si dur, le plan fonctionne sans accrocs. J'attends qu'elle se rapproche de l'entrée. Elle ne voit pas encore la veste, mais la voilà qui contourne le petit poste de vigiles, dont le seul présent à l'intérieur lit son journal. Elle voit la veste, elle la sent. Je souris, depuis ma petite cachette. Maintenant, elle sait. Elle a compris.
Du chasseur elle est devenue proie.
Le crève-coeur sous ma ceinture, derrière mon dos, est tout ce que j'ai. Je ne me risquerais pas à le perdre inconsidérément. J'aurais pu le lancer mais il n'est pas fait pour le jet, il n'est pas équilibré, infiniment trop lourd en avant, pour percer les pare-balles. J'aurais pu essayer de l'avoir en douce, mais ça n'aurait pas fonctionné. J'avais besoin de la destabiliser, de la prendre à contre-pied. C'est fait. Il est temps d'en finir une bonne fois pour toutes, d'abréger ma souffrance et la parodie de vie qui nous consument tous les deux. Je m'avance dans la lumière d'une vieux lampadaire en gaz d'époque victorienne.
| Bonsoir, Krystel Raybrandt. |
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Torben Badenov
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Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais je ne pouvais m’empêcher de laisser cette odeur me guider. J’avais faim, tellement faim. Pas des autres humains, mais de lui, et de lui seul. C’était horrible. J’avais mal à la gorge et mes crocs venaient à présent écorcher mes lèvres d’impatience. J’avais voulu l’éviter, mais je n’en étais tout simplement pas capable. C’était plus fort que moi. C’était instinctif, primaire, bestial. Ma tête me hurlait que c’était une erreur, que j’allais le regretter. Je voulais empêcher mes pas d’approcher de la source de cette odeur, mais je ne pouvais rien y faire. Je me vois contourner le poste de vigile. Oui je me vois. Je ne me contrôle plus. J’arrive dans une sorte de recoin, et ce n’est pas un homme qui m’attend, mais une veste. Un piège. C’était un piège. Mes sens aussitôt en éveil, je me retourne avec vitesse pour voir l’homme s’approcher sous la lumière d’un vieux lampadaire, mise là pour faire jolie et d’époque. Il m’interpelle en m’appelant par le pseudonyme de la Reine des vampires, morte depuis plusieurs mois maintenant. Mes yeux ne le quittent pas. Et ma soif… Elle est si grande. Dois-je y voir là un compliment ? Je ne m’appelle pas Krystel, et encore moins Raybrandt. Par contre toi, si tu continues à avancer, tu vas me servir de repas. J’ai faim et tu es l’humain le plus apetissant je bondissais en vitesse et me plaçais dans son dos. J’inspirais profondément son odeur, et me pencha à sa gorge, prête à la déchiqueter. Je m’arrêtais au dernier moment avant de faire un nouveau bond, en arrière cette fois. Je ne devais pas. Non je ne devais pas attaquer un humain au hasard, simplement parce qu’il sent bon. Je recule doucement. Un pas, puis deux, puis un troisième. Je me retourne et me mets à courir vers l’extérieur de la propriété. Je voudrais passer à une vitesse vampire, mais je n’y arrive pas. Cette odeur, elle est bien trop attractive pour que j’arrive rapidement à m’en éloigner. Je bouscule plusieurs personnes sur mon chemin, sans prendre la peine de m’excuser. Je m’arrête à l’entrée et me rend compte que son odeur est partout à la fois. Elle est dans le manoir et dans les jardins. Je suis en train de devenir folle. Je me positionne derrière le poste de vigile, à l’abri des regards. Je m’accroupis et prend ma tête entre mes mains, dans une posture désespérée. Un bruissement d’ailes, suivi de plusieurs autres. Les oiseaux paniquent, à mon image. Ils descendent en trombe vers le sol. Certains se mettent à attaquer des humains, d’autres s’écrasent au sol et se donnent la mort. Comme eux, je n’arrive pas à me calmer. Je sens mon sang pulser dans mes veines. Il me fait mal, si mal. J’avais l’impression de bouillir sur place, que l’on m’attaquait de toute part. Comment ? Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Je n’en savais strictement rien. Je me griffais les bras, essayant de faire cesser cette douleur, en vain. Je… Oh bon sang, j’avais tellement soif. Je me mors l’avant bras férocement, le déchiquetant. Je me soignerais. Je n’en doutais pas. Je ne voulais pas mettre les autres en danger par ma faute. Je devais attendre que l’homme s’en aille et que son odeur se fasse moins forte, moins attirante, moins addictive. Et en attendant je devais prendre sur moi et ne pas attaquer cet homme.
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Cassiopeia Johnson
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Sujet: Re: Nothing to lose Mar 30 Juin - 19:22
La vampire se retourne et je la dévisage d'un air féroce. Je la désire autant que je la hais. Je l'aime autant que je la déteste. Elle me reconnaît comme l'homme qu'elle a déjà croisé à deux reprises, mais c'est tout. Elle est toujours un jouet. Je déteste cette faiblesse qui m'a rendu fou, qui nous affaiblit tous les deux. Nous ne sommes plus que des ombres, des fantômes. Pire encore qu'autrefois, car désormais nous n'avons plus le choix, plus le loisir de nous imaginer vivre ou faire autre chose. Elle a été manipulée, détruite, et cela m'a dévasté par ricochet. Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que quand bien même je parvenais à lui virer cette influence démoniaque, cela n'arrangeait rien pour un paquet de raisons. La première était que rien n'indiquait que sa nouvelle personnalité, ses nouveaux souvenirs ou cette possession, peu importe ce que c'était, ne serait pas permanent. Le Chaos en général, bouleverse tellement en profondeur les choses qu'il n'est pas vraiment possible de faire machine arrière. Regardez l'Humanité, malgré ses victoires, elle était toujours incapable de faire recruter les séides du mal. En plus, l'empire de la nuit était déjà mort. Oh, il vivotait. Mais le rêve que j'avais caressé me semblait désormais bien loin. Il ne reviendrait plus, en tous cas pas de mon vivant, j'en étais persuadé.
Et puis au fond, je savais qu'Elle souffrait. Je l'avais senti. Et moi aussi. Ni l'un ni l'autre n'avions encore à survivre alors que ceux que nous aimions étaient morts, en même temps que notre capacité à aimer à nouveau. Alors combattre pour quoi, franchement ? Pour une question d'égo ? Pour une ambition qui n'avait plus aucun ancrage réel ? Krystel était morte comme Jana était morte. Je ne la retrouverai plus. A moins que notre lien... Non. Cela aussi avait périclité au fil des événements. Je la jauge du regard. Elle peut me briser, et je n'ai droit qu'à un seul coup...
Enfin, le grand frisson, le plongeon vers la mort. Tous ont échoué. Elle, elle est la seule à m'avoir jamais écrasé à chaque confrontation, ne restant en vie que pour servir ses propres desseins. Enfin je me sens vivre. Je dois être totalement fou, de me sentir aussi bien... Les gladiateurs de jadis ressentaient ils la même chose en entrant dans une fosse emplie de fauves ?
| Effectivement, ce n'est pas ton nom, et Krystel Raybrandt est morte. Tu en as pourtant l'aspect. Quant à ma chair, à mon sang... Viens donc y goûter... |
Lançais-je, d'un ton plein de défi. Mais non. D'un coup, elle est derrière moi. Elle inspire et je frappe, mais je ne trouve que le vide, sans rien de plus.
Elle s'est déjà enfuie. Je la suis, rouvrant mon esprit de manière ténue à sa présence. Je la suis et j'ignore le Chaos ambiant. Je sais que c'est elle. Je l'ai vue, je l'ai reconnue. Je me demande si elle se prend pour une démone, avec son pouvoir ? Rien de terrible sinon que les touristes aux alentours hurlent. Moi, je ferme juste les yeux quand les ailes battent trop près de mon visage, pur instinct de préservation. Les gens crient et certains piafs heurtent le sol si brusquement qu'ils meurent sur le coup. En pleine nuit, le petit effet est assez cauchemardesque il faut bien le reconnaître. Je me rapproche en marchant, elle n'est pas bien loin. Je fends les massifs de fleurs pour la suivre, arme en main. Je ne la vois pas, mais je la sens toute proche. L'odeur de son sang m'obsède et m'entête. J'inspire profondément, comme un drogué. Mes paupière se fermant une seconde.
Le tout pour le tout, je ne peux pas tarder ici, les flics vont débouler.
Je me trace un sillon ensanglanté sur le torse, déchirant mon T-Shirt.
Viens à moi, ma Reine, qu'on en finisse. Le sang macule le tissu blanc en filets carmins qui coulent le long de mes vêtements.
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Torben Badenov
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Je n’écoutais pas l’homme. Il était complètement fou. Oui fou était le bon qualificatif le concernant. Je n’avais pas l’aspect de la Reine Rouge. Elle était née des siècles avant moi et nous n’avions rien en commun, si ce n’était appartenir toutes deux au règne de la nuit. Il me proposait de gouter à sa chair, et à son sang, mais je m’y refusais. Je combattais des monstres, je ne voulais pas en devenir un. J’avais été épargnée par les pulsions de mon espèce et je ne voulais que cela cesse. J’avais appris à me maitriser et je savais admirablement bien le faire pour une jeune vampire. Cependant tout cela semblait s’écrouler avec lui. Je ne me contrôlais plus. Le destin se jouait de moi et le chaos s’emparait de ma volonté pour la soumettre. Je ne voulais pas. Non je ne voulais pas succomber et mordre cet humain, aussi fou qu’il soit. Il me plongeait dans une torpeur sans précédent, et j’avais mal, oui tellement mal. Son odeur m’appelait. Son sang réclamait mes crocs. Ma raison savait qu’il me tendait un piège. Je n’arrivais pas à comprendre comment il pouvait se jouer de ma volonté d’une telle manière. Si je cédais… Je n’aurais plus qu’à m’enfoncer un pieu dans le cœur. Si je déchiquetais sa gorge comme j’en avais envie, je deviendrais ceux contre qui je me battais. Je ne pouvais m’y résoudre.
Je m’étais éloignée tant bien que mal, mais l’humain n’était pas seulement fou, mais aussi psychopathe. Il m’avait suivi. Je m’étais éloignée de son odeur, mais elle avançait de nouveau vers moi. J’en venais à me mordre pour ne pas le rejoindre et lui sauter dessus. Pourquoi agissait-il ainsi ? Quel intérêt ou compte y trouvait-il ? Pourquoi moi ? Est-ce là ma punition pour avoir échoué à Glasgow et laisser Pandore sans protection ? Pandore… J’avais tellement besoin d’elle en cet instant. Elle m’était tellement précieuse et elle aurait su m’aider. Elle était la seule personne pour qui je comptais. Si elle disparaissait, il ne me resterait plus rien. Plus rien du tout. Je me retrouverais aussi seule que je l’avais été à la mort de mon époux. Pandore, aide moi s’il te plait. Ne me laisse pas tomber. J’ai mal, si mal… Et si faim…
Je laisse échapper un grognement en sentant une forte odeur de sang. Je redouble de volonté en mordant plus férocement mon bras. L’herbe s’imbibe de mon liquide carmin ainsi que mes vêtements. Il coule à flot, mais mes plaies se soignent vites. Cette douleur que je m’inflige m’aider à ne pas craquer. L’appel de son hémoglobine se fait portant de plus en plus forte, et devient irrésistible. Je ne vais pas pouvoir me retenir plus longtemps. Il ne me restait plus qu’une seule solution : arrêter cette torture. Définitivement. Je lâche mon bras, pour mieux agir. Et sans hésiter j’enfonce ma main dans mon thorax, au niveau de mon cœur. Je ne tuerais pas un innocent, aussi fou et psychopathe soit-il. Il était temps pour moi de disparaitre et de laisser ce monde derrière moi. Je ne ferais pas de mal à Torben. Non, je ne lui ferais pas de mal. Cette pensée me frappe et m’arrête alors que ma main a déjà creusé un passage dans ma chair. Torben n’est pas seulement un humain rencontrait dans la ruelle près de mon atelier. Torben est plus. Quoi ? Je n’en sais rien. Mais il est plus, ça c’est certain. Je le sais, je le sens. Pourquoi aurais-je envie de le protéger à mes dépends sinon ? Pourquoi étais-je persuadée que, malgré l’appel de son sang, j’étais incapable de lui nuire ? Tout se bousculait dans ma tête. Je n’y comprenais rien. J’essayais de voir la sortie dans ce brouillard, mais je n’y arrivais tout simplement pas. Je pousse un cri de douleur et de frustration. Je me lève comme un robot et fais chemin arrière. Mes pas ne sont pas sûrs et je tangue. J’ai mal et je suis si perdue, si… déboussolée. Je l’aperçois alors, mutilé au torse. Il s’est infligé cela lui-même. Je résiste à l’envie de me jeter sur lui, le boire, et l’envie de le soigner tout de suite. Je reste plantée à quelques pas de lui, et m’aide d’un arbre pour tenir droite. Les oiseaux ont cessé leurs danses létales dès que je me suis relevée. Qui es-tu pour moi ? ! QUI ES TU TORBEN BADENOV !???? me mis-je à crier. Badenov… Badenov… Comment connais-je son nom de famille ? Putain mais c’était quoi ce bordel à la fin ?
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Sujet: Re: Nothing to lose Mer 1 Juil - 18:48
Je suis assez épaté par la froide résolution qui m'étreint toujours le cœur. Je sais ce que je dois faire, je sais quelle est ma place. Il est temps de provoquer enfin le baisser de rideau d'une pièce qui n'a que trop duré. Il est temps pour nous d'en finir. Nous sommes les jouets du destin depuis infiniment trop longtemps pour que je tolère que cela continue ne serait-ce qu'une minute de plus. Je suis venu pour dépasser notre lien, pour transcender les pâles copies de nous anciens avatars que nous incarnions aujourd'hui. J'avançais d'un pas résolu, la chemise déchirée s'imbibant doucement de sang. En cet instant, je me complais parfaitement dans mon rôle. La vampire est semblable à une bête, de là où je me trouve.
La voir ainsi me déchire le cœur, me lacère l'âme mais cela ne fait que me décider un peu plus encore à passer à l'action. Je me dois d'aller jusqu'au bout. Si ce n'est pas pour moi, au moins pour elle. Je la vois se meurtrir elle-même dans l'espoir de contenir sa rage et sa Soif, mais sans y parvenir. L'odeur de son sang ainsi répandu me pousse à continuer à avancer. Si j'hésite, je serais infiniment trop tenté pour garder encore contenance. J'avance donc, vers le destin et vers la mort. La vampire se redresse et les oiseaux stoppent leur mascarade hystérique et sanglante, alors que finalement elle me hurle après, en lançant mon prénom, en me demandant qui je suis. Je me stoppe. Je me fige. D'un coup, je me rouvre à notre lien. Souvenirs, sentiments, émotions, impressions, tout fuse à travers le canal psychique qui nous relie depuis des mois maintenant. Des larmes inondent mon visage sous le contrecoup psychique que je me prends, en ressentant toute sa détresse, son incompréhension. Sa peur, même. Je tends le crève-coeur devant moi.
| Je suis ton fils, ton amant, ton frère, ton jumeau, ton père, je suis celui que tu as choisi pour te servir depuis longtemps. |
Je m'avance encore.
| Je suis aussi la mort. La tienne et la mienne. |
Je regarde le couteau.
| C'est pour toi que je vais le faire, tu comprends? |
Je me jette sur elle en étouffant un cri de douleur, de dégoût, de rage et de haine contre moi-même, contre Dieu et contre toutes les autres puissances, et surtout contre moi même. Je vise la poitrine d'un coup d'estoc. En finir. C'est la seule chose qui compte.
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Torben Badenov
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Je sers ma tête entre mes mains. J’ai mal, tellement mal. Et tellement faim aussi. Depuis ma malédiction c’était la première fois que je me sentais dans un état aussi minable, proche de la folie. Je ne comprenais pas ce qui était en train de m’arriver. Qu’avais-je fait pour mériter cela ? J’avais servi la justice et je m’étais battue pour la rédemption du monde. Ma vie était vouée à cet unique but, et je n’avais pas une seule fois depuis plusieurs années pensé à moi. Etait-ce ainsi que le destin me remerciait de mon œuvre ? Une nouvelle fois il décidait de se montrer ingrat envers moi et de me faire souffrir ? Etais-je destinée qu’à ça : souffrir. D’abord mon époux. Puis l’échec des attaques sur Glasgow. La disparition de Pandore. Et maintenant ça. Si vivre éternellement signifiait continuer à souffrir, alors je préférais mourir et rejoindre celui que j’aimais.
Une autre douleur m’assaille. Je sens mon cœur se déchirait et ma tête être martelée. C’était comme si on essayait d’y insérer des choses qui n’avaient pas leur place. Je pousse un hurlement et tombe à genoux. Des larmes de sang glissent le long de mes joues. L’humain répond, mais ce n’est qu’un lointain écho. Ses mots ne m’atteignent pas. Des images défilent en moi, sans que je ne puisse les saisir véritablement et me les approprier. Elles se heurtent à mes souvenirs, et me donnent l’impression de vouloir les dominer. Je ne comprends pas. Je n’arrive pas à faire le vide et le tri en moi.
L’humain s’avance. Je l’entends, même si je ne suis pas en mesure de percuter. C’est trop, tout simplement trop. Je ne contrôle à présent plus rien. Je ne suis qu’une bête blessée et affamée. Il se jette sur moi, un couteau à la main. Cette arme, elle m’est familière. Je me relève et rapidement je l’arrête en donnant un coup violent dans son bras. Il se casse sous le choc. Je l’entends, je le vois, et je le sens. J’ai mal moi aussi, mais qu’importe. Je me saisis de la lame, et je la regarde de nombreuses secondes. Oui, je la connais, et non, elle ne m’appartient pas. C’est un cadeau, un cadeau que j’ai fait pour Lui. Pourquoi Lui ? Quand ? J’ai mal, tellement mal.
Je saisis l’humain par le col, et je le relève. Ou du moins, je me vois le faire. La seconde d’après, je mords férocement son cou et je bois. Cela m’explose en bouche. Toutes ses sensations… Je soupire d’aise. Ma faim se calme aussi rapidement qu’elle était apparue, même si je suis incapable de me détacher. Je bois plus doucement, moins brutalement, moins brusquement. Je colle son corps contre le mien et maintient sa tête en place avec mes mains. On hurle autour de nous. Des armes nous encadrent, mais je m’en contre-foutre. On appelle l’humain par un titre militaire, suivi de son nom de famille. Il a de l’importance ici. On m’ordonne de le lâcher, et je réponds par un grognement. Je ne reçois d’ordre, et de personne. Je me détache un peu de la morsure, pour venir la lécher avec le plus grand soin. Je me mords la lèvre, et fait couler mon sang sur la plaie, qui se referme rapidement. Je lâche alors l’humain pour me tourner vers une sorte de commando. Je me lèche les babines. Non, je n’ai plus fin. Ce n’est juste qu’un jeu, une manière de leur faire peur. Un sourire mauvais orne mon visage alors que je les regarde. Ils blêmissent légèrement et se mettent à murmurer. Je relève le couteau que j’ai toujours dans la main. Ils reprennent bien en main leur arme, mais je les ignore de nouveau. Je ne tourne vers mon repas, et lance la lame qui se plante juste à côté de lui au sol. Elle est à toi, je te l’ai offerte, même si cela me semble insensé. Je sors de ma bouche un stylo et un morceau de papier. J’y inscris une adresse, que je mets dans sa main, l’adresse de mon atelier de peinture. Dans deux heures. Et ne vient pas seul, mais avec des réponses. Je le toise une seconde de plus avant de sauter. Je m’accroche aux branches d’un arbre et saute dans un autre, jusqu’à disparaitre totalement et m’éloigner de ce lieu maudit où je n’aurais jamais dû aller.
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