Et si nous mangions un petit morceau ensemble ? Et si nous nous piquions aux vampires un petit peu pour voir ce qu'ils avaient dans le ventre ? Et si nous mettions notre savoir inculqué par Drake à profit à Edimbourg, dans le Nightown, le quartier très animé, la nuit venue ? Je me demandais bien ce qui me passait par la tête. J'étais encore si naïve, je me laisserais sans doute bernée facilement pour l'un de ces morts vivants, sans que je ne m'en rende compte. Déjà, je devais me rendre à Edimbourg pour une quelconque raison d'un point de vue professionnel. Après 80 miles d'un périple en bus, j'arrivais à destination dans cette ville que j'appréciais grandement par sa beauté artistique. Pourtant ce soir, je ne serais pas là pour cela, du moins consciemment, j'étais venue pour autre chose. J'avais une envie terrible de me frotter à ces vampires en étant consciente qu'ils étaient bien là, pas comme les dernières fois. J'étais déjà venue dans le coin avec Parker, je n'avais plus de nouvelles d'elle depuis un très long moment, sans doute était-elle morte, ou alors avait-elle changé de vie, le choix entre les deux étaient difficile, peut être même qu'elle était devenue vampire ... Mais je n'étais pas du tout à sa recherche ce soir. J'étais habillé chaudement au vue des températures automnales, un jean et des baskets avec un pull rouge à col roulé, avec un long manteau noir qui m'arrivait jusqu'aux genoux. Je ne devrais pas avoir froid, de toute façon, je ne comptais pas restée dehors toute la nuit. J'avais mon sac avec à l'intérieur tout ce qu'il fallait pour survivre, notamment un spray avec des paillettes d'argent, il parait que les vampires n'aiment pas trop ça, alors si jamais je devais me défendre, je n'hésiterais pas à la dégainer. Le trajet en bus était toujours aussi pénible mais je préférais cela à conduire une voiture jusqu'ici. J'avais pourtant des clés de voitures, mais la voiture était celle de ma mère, enfin c'était un double mais je ne l'utilisais jamais, je ne savais même pas si elle la possédait encore. Mais peu importe, j'arrivais donc à destination dans Nightown.

Je me devais de choisir un endroit stratégique, qui ne soit pas trop dangereux, mais qui représente quand même un intérêt pour ma petite personne. Il y avait le Damned Angel, un bar branché plein de vampires. J'y étais déjà allé, je m'en souvenais comme si s'était hier. Alaina était venue me chercher là-bas et m'avait foutu la honte devant Guillemaud. Je ne l'avais pas revue depuis quelques temps celui-ci d'ailleurs, mais je ne doutais pas qu'il n'était pas loin d'ici. C'était un peu trop dangereux pour ce que je tenterais de faire ce soir, il me fallait un endroit plus discret. Il y avait bien l'Eternel Rest du coin, mais je n'allais pas rester ici pour la nuit, quoique j'aurais pu trouver quelqu'un de charmant au bar de l'hôtel mais ça ne me plaisait pas. Il y avait également la maison des vampires, une sorte de pôle pour l'emploi des vampires pour qu'ils puissent s'intégrer au mieux avec nous mais à cette heure là, ce devait être fermé, quoique, je suis bête, ce ne doit être ouvert que la nuit justement mais je me voyais mal dire que je cherchais un emploi alors que je ne suis qu'une petite humaine. Et puis, il y avait aussi le quartier résidentiel, mais je n'y avais logiquement pas accès, tant pis, je n'aurais rien eu à faire là-bas de toute façon. Il me restait donc le Bloody Fang, un restaurant chic et branché, qui serait parfait pour moi. Il y aurait surement un peu de peuple mais pas trop, et devant tout ce monde, personne ne serait tenter de me saigner comme un cochon.

Je décidais donc de me rendre dans ce restaurant très particulier, enfin c'est ce que je trouvais à travers la décoration et la tenue des serveurs notamment. C'était néanmoins, moins kitch que la décoration des Danses Enflammées, le bar de William Raybrandt. Je n'étais pas retournée dans son bar depuis un moment mais nul doute qu'il devait bien s'y amuser, j'y retournerais sans doute un de ces jours. Je regardais à travers la porte, il y avait du monde mais pas trop. Il était genre 20h30 environ, le soleil s'était couché depuis un petit moment déjà, il devait y avoir ce que je recherchais. Une jeune femme, ou un jeune homme ferrait l'affaire. Enfin, jeune d'apparence, pas forcément dans la réalité, évidemment, quelqu'un de seul serait la proie idéale. Je parlais de proie mais pourtant, c'est bien moi qui serait la proie du chasseur que je choisirais. J'entrais à l'intérieur, il y avait une jeune femme brune qui semblait être seule à sa table. Attendait-elle quelqu'un ? Ou bien était-elle véritablement seule ? Je ne savais pas, mais ça m'était totalement égal, j'allais joué la carte du culot. Il y avait des chances que je me fasse rembarrer mais après tout, n'étais-je pas là pour cela finalement ? Je m'approchais donc de la jeune femme pour m'asseoir en face d'elle.

" J'espère que ça ne vous dérange pas si je reste à cette place au moins ? "

J'étais déjà assise à cette place, je commençais déjà à me dévêtir, cette question n'attendait pas spécialement de réponse, c'était plutôt une question rhétorique. La femme qui était en face de moi accepterait-elle ma présence ?

Si les vampires n’étaient pour moi que l’engeance du diable, ses subordonnés envoyés sur Terre pour tous nous asservir et les nourrir, je n’avais pas peur pour autant d’évoluer parmi eux afin de mieux cerner nos ennemis. Rien ne valait la reconnaissance et les observations de terrains plutôt que de simplement me cantonner aux données que l’Eglise me laissait fouiller. Du temps où je montais des plans avec mes hommes déjà je ne me contentais pas d’observations de tiers ou encore de schémas et j’imposais un repérage systématique des lieux. Et quel meilleur endroit que le quartier réservé aux hérétiques, Nightown. Ces créatures démoniaques sont censées s’y cantonner, ce qui ne les empêche pas d’évoluer partout, preuve si besoin que leurs beaux discours ne sont qu’une façade pour mieux nous endormir.

Par souci de discrétion je passai une tenue qui me permettrait de passer inaperçu parmi les badauds qui étaient nombreux le soir dans le quartier des vampires et décidai de prendre les transports en commun. Je n’avais pas de lieu de prédilection en tête pour ma soirée aussi me laissai-je porter par mes pieds, me contentant de laisser trainer mes oreilles et mes yeux au fil des gens que je croisais, humains ou vampires, affichant un masque d’indifférence lorsqu’un nocturne passait près de moi. Qu’est-ce qui empêchait l’Homme de se rendre compte du danger qui pèse sur lui ? Pourquoi l’humanité se complait dans le fait de se croire l’égal des vampires si ce n’est pour flatter son égo et se rassurer de ses craintes ancestrales. En appliquant une simagrée d’égalité l’Homme tente de se dire que les créatures qui hantent nos cauchemars sont inoffensives, mais quelle erreur... L’Eglise m’a chargé d’éclairer mes semblables qui se sont détournés de la foi et d’anéantir les ennemis de Dieu.

Sans vraiment en avoir conscience mes pas me menèrent jusque devant l’exemple même que ces foutus vampires nous prennent vraiment pour des pigeons mais aussi la déchéance de l’Homme. Je ne comprends décidément pas mes semblables, qu’y a-t-il de divertissant à manger dans un restaurant où les vampires se caricaturent eux-mêmes ? Et ce nom de canine sanglante somme comme un bon résumé de la situation réelle derrière la façade de leur apparent désir d’intégration. Qui peut décemment croire qu’ils se contentent de ce Tru-blood ? C’est comme voir un alcoolique dire qu’il ne boit que de l’eau. Sans afficher les sentiments rougeoyant en moi et mon aversion envers les vampires autour de moi, j’entrai dans le Bloody Fang cet établissement prétendument branché et affichant un sourire un brin forcé mais qui ferait l’affaire pour ne pas attirer les regards sur moi je me dirigeai vers le bar du restaurant.

Adossé au comptoir je commandai un scotch double et me tournai vers la salle, mon verre à la main je posai mon regard sur les personnes attablées avant qu’un évènement n’attire mon œil. Une jeune femme, pas trop mal, entrée seule peu de temps après moi prit quelques instants, à la fois à la recherche de quelqu’un mais sans savoir qui chercher, avant de s’installer à une table où se trouvait déjà une autre femme qui au vue de l’expression de son visage ne l’attendait pas et ne semblait pas la connaitre non plus. N’étant pas trop éloignés des deux je pouvais entendre leurs paroles sans trop de peine aussi décidai-je de les observer par simple curiosité.

J'avais donc décidé de me rendre dans ce restaurant, et j'avais choisie cette jeune femme brune devant moi pour m'attabler avec elle. Je lui posais néanmoins la question, parce qu'elle attendait peut être du monde. Elle était étonnée de me voir là, mais je ne sais pas, je la sentais bien comme étant de la chair froide. A vrai dire, je n'étais pas vraiment ici pour elle, du moins, pour le moment si, mais d'ici une trentaine de minutes à peine, voir une petite heure, je verrais quelqu'un que je déteste rentrer à l'intérieur de ce restaurant dans un guet-apens dont j'avais le secret. En vérité ce n'était pas tellement cela, mais j'avais envie de lui montrer que je savais bien me débrouiller toute seule. Sachant que c'est moi, il ne se douterait de rien sans doute, sauf s'il m'observait plus souvent encore que je ne le pensais depuis des années peut être. Ma grande veste était un atout précieux pour y cacher des choses, mais je préférais ne pas en parler, ne rien montrer, car peut être que je clouerais ce maudit vampire contre le mur. Si mon attention s'était déporté de la jeune femme qui n'avait pas dit un mot depuis que je m'étais assise à sa table, sa langue se délia d'un seul coup.

" Et bien, en vérité, j'attendais un homme, il m'a dit venir d'ici une trentaine de minutes, mais j'ai préféré venir avant, histoire d'avoir une table qui serait à mon goût. Mais vous pouvez rester là, vous n'aurez qu'à nous joindre à nous, cela ne devrait pas le déranger. "

Elle attendait donc un homme qui devait arriver d'ici une trentaine de minutes, comme mon père ? Serait-elle sa "petite amie" ? Ou simplement une vampire qu'il appréciait ? Peut être que cela n'avait rien à voir et que je me faisais des films, allez savoir.

" Vous êtes sûre que ça ne le dérangera pas ? Je n'aimerais pas le priver d'un tête à tête avec une si belle femme telle que vous. "

" Ne vous en faites pas, il vient ici simplement pour boire un verre donc une personne de plus ou de moins, ça ne le dérangera point. "

Il venait au restaurant simplement pour boire un verre ? C'était tellement étrange. Cette situation ne me plaisait pas, j'avais comme la mauvaise sensation que tout allait tourner dans un sens plus que bizarre. J'avais déjà l'impression d'être épiée, comme si on me regardait dans les yeux sans que je ne vois la personne. Je regardais autour de moi, mais je ne voyais personne en particulier. Le fait que je rencontre très prochainement mon père me faisait devenir presque paranoïaque sans doute. Je sentais que cela allait partir en couilles, c'était inévitable. Est ce que cette femme savait qui j'étais ? Visiblement non, vu son regard à mon égard lorsque j'avais posté mon postérieur sur la chaise, mais allez savoir. Je n'osais du coup plus rien dire mais trente minutes sans rien dire c'est juste un peu long. Je voulais lui demander le nom de l'homme qu'elle attendait mais je n'osais pas le faire, et s'il s'agissait de mon père ? Finalement, nous avons fait un peu connaissance, je lui ai dit que j'étais photographe et journaliste pour ainsi dire, et qu'elle n'avait pas de travail pour le moment vu les évènements qu'elle avait traversés ces derniers temps, licenciement économique dans une entreprise que je ne connaissais pas vraiment. Mais bon, c'était l'époque, la crise pointait le bout de son nez, alors nous devions faire avec. Cette sensation d'être épiée ne s'estompait nullement, mais il y avait du monde dans la salle, alors sans doute que des personnes devaient me regarder sans me regarder. La demi-heure passa finalement assez vite, lorsque l'homme qu'elle attendait pointa le bout de son nez.

Sirotant mon verre tranquillement j’observai les deux femmes qui commencèrent à parler ensemble. Si le comportement de la dernière arrivée pouvait paraître surprenant, celle de son interlocutrice –une vampire à en juger par son teint légèrement pâle et deux trois autres indices- l’était tout autant. Personnellement si quelqu’un s’asseyait à ma table alors que j’attends un rendez-vous, je le dégagerai manu militari plutôt que de l’inviter à se joindre à la rencontre. Mais peut-être étais-je trop humain pour vraiment comprendre la manière de penser de ces buveurs de sang. Les paroles de la mort-vivante étaient pour le moins étranges. A l’écouter elle ne semblait pas connaitre l’homme qui lui « a dit de venir » néanmoins elle sait qu’il ne vient que pour boire un verre – de sang ?- et qu’il ne sera pas contre une nouvelle venue. Cette nana à sang froid était-elle une escorte ? Son comportement pouvait le laisser penser néanmoins, ma curiosité piquée au vif, je décidai de poursuivre mon observation.

Tandis que les deux femmes patientaient ensembles pour accueillir « l’homme », mon portable –une merde de base vendue avec une carte prépayée – se mit à vibrer silencieusement dans ma poche. Le cadran m’indiqua l’identité de l’appelant aussi décrochai-je sans prononcer un mot pour l’instant.

Les graines sont semées et l’éolienne prête. Eole pourra libérer les vents lorsque l’apocalypse sera venue. me dit la voix de mon interlocuteur. Bien entendu il s’agissait d’un langage codé, par souci de sécurité quant à nos actions, néanmoins il m’annonçait une bonne nouvelle. Nous arrivions à la fin de la préparation de notre action à venir pour l’apocalypse, non pas la fin du monde mais la révélation. Il est d’ailleurs intéressant de faire une petite parenthèse quant au terme d’apocalypse et son interprétation par l’Homme. La majorité d’entre nous interprète fin du monde dans le feu et la destruction du fait de certaines traductions des textes anciens. Néanmoins à l’origine le terme apocalypse signifie dévoilement, puis révélation dans le contexte religieux, quelle qu’elle soit.

Tout ceci pour mieux cerner la nature de notre action à venir, lors du concert prochain organisé par Julien Guillemaud, car nous concernant le dévoilement ne se fera pas sans souffrance, la douleur éveillant l’attention et marquant les esprits.

Jean portera la révélation à chacun de nous. dis-je simplement avant de raccrocher. Message court mais suffisant pour transmettre mes instructions à qui de droit. Ce concert s'annonçait plutôt bien pour notre cause, nul doute que les médias auront à coeur de diffuser notre message. Laissant glisser le téléphone dans ma poche intérieur, je reportai mon attention sur les deux femmes puis patientai tout en finissant mon verre avant d’en commander un autre.

Spoiler:

Lorsque l'homme qu'elle attendait arriva, son regard se fit plus vif, avec un petit sourire sur les lèvres. Je ne me retournais cependant pas, mais j'aurais plutôt dû. Comment avait-il pu savoir que j'agirais de la sorte ce soir ? Il ne pouvait pas le savoir, mais comme il l'avait planifié, qu'il m'avait hypnotisé pour que j'agisse de la sorte, il avait encore une longueur d'avance sur moi. Avait-il tout planifié jusqu'à la moindre petite chose ? Savait-il ce que je comptais faire ? En tout cas mon visage fut éblouis par cette présence. J'ai du ouvrir de ces yeux. Mon père arrivait donc à notre table, embrassant sa "compagne" sur la bouche, me regardant avec un grand sourire. Putain, mais qu'est ce que je le détestais quand il faisait ce genre de chose. J'aimerais tellement pouvoir lutter contre ce don d'hypnose qu'il possédait. J'étais presque sur qu'il avait voulu se faire vampire simplement pour pouvoir agir de la sorte sur moi, mais je n'en savais rien, c'était sans doute mieux comme ça.

" Bonsoir mesdemoiselles, je vois que vous semblez être en forme. Vous avez eu le temps de faire connaissance, c'est bien, je n'aurais pas besoin de faire les présentations. "

J'aurais préféré le surprendre mais il fallait croire que je ne le pouvais pas. Mon regard lançait des éclairs. Si j'avais pu le foudroyer sur place, je crois que je l'aurais fait, mais je n'avais pas cette possibilité, je ne pouvais pas jouer ces cartes là. Mon jeu n'était pourtant pas totalement découvert, j'en étais persuadée. Il ne pouvait pas avoir tout prévu, jusqu'au moindre détail, ce n'était pas possible. Mais sans doute avait-il eu vent de ma conversation avec le maître Guillemaud pour avoir agit de la sorte.

" Nous avons eu le temps de faire connaissance, ta fille semble être une grande à présent. Tu devrais peut être la laisser tranquille, elle sait ce qu'elle veut, à n'en pas douter. "

" C'est ce que tu penses, mais je sais très bien que ma fille ne peut pas se défendre sans un peu d'aide. "

" Je suis là, je vous entends. Et tu devrais l'écouter père, je suis une grande fille. Laisse moi en paix ! "

J'ai légèrement hausser le ton sur ma dernière phrase sans m'en rendre compte spécialement. Pas de quoi attirer l'attention sur nous, pas encore du moins, mais même si j'étais claire, cela le faisait doucement sourire. Il ne comprenait donc pas, mais il le faisait bien exprès à mon avis, c'était un jeu pour lui de jouer avec ma vie.

" La correction que tu as reçue récemment ne t'a donc pas suffit à ce que je vois. Tu sais très bien que des vampires plus vieux que toi peuvent te supprimer en un rien de temps. Mais tu aimes te sentir plus intelligent que tous, tu aimes jouer à dieu ! "

Mon ton se faisait de plus en plus insistant. Certains commençaient à se demander ce qu'il se passait à cette table, pourtant je ne faisais qu'essayer de lui faire comprendre que son comportement était puéril, enfantin et qu'il devait cesser, comme si je sermonnais un petit enfant. Mais il avait ce sourire affiché sur ces lèvres et la femme à ces côtés ne semblaient être là qu'en tant qu'observatrice. Un serveur arriva alors pour nous demander si tout allait bien. Mon père lui dit que oui, et il commanda 3 verres de Tru-Blood. Un pour moi, je suppose puisqu'il savait que j'en avais bu un lors de ma rencontre avec Guillemaud.

" C'est là que tu as pleinement tord Makayla. Je voulais simplement savoir de quoi les vampires dirigeants de cette ville était capable, et ils ont agis de façon tellement prévisible. Je ne risque rien pour le moment. Ton ami Guillemaud n'est qu'un petit jouet du roi et de la reine. Il ne me fait pas peur, tout comme son ami D'Aubusson. Mais soit tranquille, il ne t'arrivera rien. "

Son ton me déplaisait atrocement, je faisais une belle grimace, et cela le faisait rire encore plus. Il s'amusait, c'était l'évidence même. Le serveur nous apporta alors les 3 verres de Tru-Blood.

" Tu crois vraiment que je vais boire cette merde là ? "

Et sans plus attendre, je lui balançais le verre dessus, je prenais mon manteau et je me levais, je partais sans un mot de plus. Avait-il prévu cela ? J'espérais que non, car ma stratégie se mettait en place, doucement mais sûrement. Je sortais donc du restaurant pour me retrouver dans une petite ruelle, juste derrière. Il ne faisait pas de doute que mon père me suivrait. Et il serait surpris, assurément.

Toujours au comptoir du restaurant tandis que j’observais avec attention les deux femmes, je jetai un œil à celui qui vint s’installer à leur table, un vampire à n’en pas douter. Ce dernier embrassa sa nana avant de commencer une conversation avec l’humaine, sa fille si j’en croyais leurs paroles. A ce qu’elle disait son père s’était fait rappeler à l’ordre par ceux qui dirigeaient la ville en nommant Julien Guillemaud et un certain D’Aubusson. Si le premier nous étais connu, le second lui non aussi j’encrai ce nom dans mon esprit. Ce vampire venait de nous livrer l’un des siens et cela ne pouvait qu’être une bonne chose pour l’HCV. A écouter le dernier arrivant il ne devait pas porter le couple royal dans son cœur sans vie, de probables dissidents au sein de leur espèce ou simplement un original qui veut se prendre pour un dur ? Autant de données qui pourront nous servir un jour ou l’autre.

L’humaine commençait à hausser le ton, se faisant remarquée des autres clients, et finit même par jeter un verre de liquide rouge, probablement du Tru-Blood, à la gueule du vampire. Courageuse la donzelle. Aussi lorsqu’elle se leva pour quitter l’établissement je ne cillai pas mais me préparai à sortir à mon tour. Néanmoins je voulais d’abord voir la réaction du vampire et de sa compagne car si je sortais immédiatement à la suite de l’humaine je risquais d’attirer son attention or pour le moment ce n’était pas ce que je voulais. Le vampire chuchota à l’attention de l’autre vampire quelques paroles inaudibles à mes oreilles d’humains puis il se dirigea vers la sortie. C’est alors que la vampire tourna son visage cadavérique vers moi et nos regards se croisèrent, tandis qu’elle affichait un sourire, comme une invitation muette à mourir en silence.

Merde. Et moi qui pensais avoir été discret. S’ils m’avaient repéré cela ne sentait pas bon pour moi et je ne devais plus me contenter d’observer mais bien d’agir aussi je lui souris à mon tour, comme un naïf ne réalisant pas la menace qui lui faisait face puis après avoir déposé un billet sous mon verre vide je me dirigeai vers les toilettes des femmes, quittant son champ de vision immédiat, comme si nous allions simplement coucher dans ces toilettes. Une fois la porte passée, et m’assurant rapidement être seul dans le lieu, j’entrai dans une cabine et laissai la porte ouverte, sortant en silence mon arme, un CP99 avec silencieux équipé de balles d’argent – ne jamais sortir nu lors d’une immersion en terrain hostile – et la pointant dans la seule direction où la vampire pouvait arriver et tendis l’oreille, mes sens aux aguets. Au bout de quelques secondes seulement la porte s’ouvrit doucement tandis que la vampire avança sans bruit mais toutefois en s’adressant à moi, pensant sans doute s’amuser avec un humain lambda.

Alors mon mignon, on veut jouer ? N’ai pas peur je vais être…

Je ne lui laissai pas le temps de finir sa phrase et pressai la détente à six reprises dès que sa tête fut sur le chemin de mon arme. Deux balles dans le front, deux dans la gorge et deux dans le cœur puis refermai rapidement la porte. J’entendis alors le bruit caractéristique du corps d’un vampire explosant suite à une balle en argent dans son cœur sans vie et ses restes fumants se répandre sur dans la pièce. Malheureusement la porte ne descendait pas suffisamment pour protéger mes chaussures de la souillure du cadavre. Je devais à présent sortir d’ici avant que l’on ne me trouve au milieu de cette bouillie puante, aussi ouvris-je la fenêtre des toilettes et passai par le cadre pour me retrouver dans l’arrière-cour du bâtiment. Avec tout ça je ne savais pas où se trouvaient l’humaine et son paternel aussi je gardai l’arme en main, dissimulé dans la poche de ma veste, et m’avançai dans la ruelle attenante. C’est alors que je vis l’humaine et son vampire de père. Je m’approchai suffisamment pour être à portée de voix, bien que le nocturne lui pourrait certainement m’entendre de loin, et pris la parole pour me présenter, à ma manière.

Mon épée est au service de Dieu. Je n'en réponds à personne d'autre, mort ou vivant. dis-je en guise de salutation, conscient de perdre l’effet de surprise. Je en pensais pas avoir à faire à un vampire de haut rang au jugé, il se pourrait donc que mon entrainement contre leur don hypnotique s’avère utile, néanmoins il me fallait autant que possible éviter son regard aussi je fixerai sa bouche. Quelle allait-être leur réaction à ma présence ? Allait-il simplement la remarquer ? Très certainement. Quoi qu’il en soit j’étais prêt à faire feu et même à lancer une grenade de limaille d’argent. Peu discret mais utile pour ralentir un vampire. Les muscles tendu j’étais paré au début des hostilités.

Spoiler:

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Je venais de lui jeter mon verra à la figure, histoire de bien le mettre dans l'embarras mais il lui en aurait fallu plus que ça pour que la honte le tue. Je savais que cela le ferrait réagir un minimum en tout cas, je lui montrais que je n'avais nullement peur de lui. Je ne sais pas si c'est lui qui m'a insufflé cela, mais la peur est un sentiment que je ne connais presque pas. M'avait-il hypnotisé pour cela ? Ce ne serait pas étonnant mais je n'y croyais, j'avais une grande force de caractère, je ne lâchais pas prise facilement, sans doute un côté hérité de mon père, un des seuls bons points venant de lui. Je sortais donc avec perte et fracas de la pièce, ne regardant pas derrière moi ce qu'il pouvait se passer. Mon père suivrait, c'était une certitude, sa bonne femme ferrait ce qu'elle voudrait. Je n'avais que faire d'elle. J'étais donc dehors, dans cette ruelle et comme prévu mon père arrivait rapidement derrière. Savait-il que mon piège se refermait sur lui ? Sans doute savait-il que j'avais une idée derrière la tête, nous étions un peu les même à ce niveau. Mais peut être qu'il voulait vraiment m'aider. Je riais intérieurement à cette pensée, tout n'était que jeu pour lui, un jeu dangereux d'ailleurs car il se faisait remarqué. Il semblait avoir des liens chez les vampires et un peu partout mais il me paraissait plus esseulé que jamais là maintenant. Je devais profiter de l'occasion.

" Attends Makayla. Nous devons discuter véritablement. "

" Tu crois que j'ai envie de discuter avec toi après tout ce que tu as fait ? Mais si tu as quelques choses à dire, c'est maintenant ou jamais. "

Je faisais en sorte de ne pas fixer ces yeux, je savais qu'il pouvait m'hypnotiser de cette façon et là, je ne le voulais pas, je regardais son menton alors qu'il n'était qu'ç 2 mètres de moi. Qu'allait-il me dire ?

" Tu ne sais pas où tu mets les pieds là. Le monde des vampires est vraiment quelques choses de difficile et violent. La rouste comme tu dis m'a fait comprendre que les vampires ne savent qu'utiliser la violence pour résoudre leurs problèmes entre eux. Tu es entouré de tellement de vampires, tu ne t'en rends pas compte c'est tout. Je veux juste te garder en vie, qu'il ne t'arrive pas malheurs. Tu peux comprendre ça ! "

" Non, justement, je ne vois pas pourquoi tu es là à me surveiller pour ça. Je suis une grande fille. Si tu avais voulu me protéger, tu ne serais pas partie quand j'avais 6 ans. Tu serais rester là, tu aurais fait en sorte de m'apprendre à lutter peut être, je ne sais pas. Tu n'aurais pas du agir de la sorte. "

J'allais m'approcher de lui lorsque j'ai entendu du bruit derrière moi. Mon père n'était pas venu seul ? Peut être étais-ce sa femme qui venait lui prêter main forte. Une voix masculine prononça alors une phrase que je ne compris pas pleinement. Son épée était au service de dieu ? Puis cela fit tilte dans ma tête, c'était un homme appartenant au même groupe qu'Alaina sans doute. Il avait du nous voir dans le restaurant et il voulait tuer mon père à coup sur. Qu'est ce que je pouvais lui dire ? Je ne voulais pas de son aide, je pouvais me débrouiller seule. Qu'est ce que les gens ont à vouloir m'aider à tout prix ? J'essayais de faire abstraction de cela en me rapprochant significativement de mon père. Je sortais de ma poche une pointe de flèche en argent que je lui enfonçait alors dans l'épaule. Je l'avais particulièrement aiguisée et elle était entré comme dans du beurre. Je m'éloignais alors de mon père, la pointe de flèche dans l'épaule. Je ne savais pas ce que je venais de faire, j'avais peur à présent.

Spoiler:

Je n’avais pas entendu la teneur de la conversation qu’ils semblaient tenir, juste le son de leurs paroles. Si j’étais prêt à me battre contre lui je pris soin dans mon esprit de prévoir l’éventualité où elle voudrait défendre son paternel. Elle pouvait se retrouver confrontée à la peur soudaine de perdre son père tout juste réapparu aussi décidai-je de faire attention à elle. Alors que j’avais parlé tous deux se retournèrent vers moi et si le vampire n’affichait qu’une mine surprise, se demandant probablement pour quelle raison j’étais là et non sa femelle, l’humaine elle semblait contrariée. Fais du bien à Martin, il te chie dans la main. Cependant pour l’heure actuelle son père était le principal danger face à moi-même si j’avais décidé de lui laisser la possibilité de parler avant que je ne dégaine. C’était sans compter la providence qui mit son grain de sel via l’humaine : sans signe précurseur cette dernière planta ce qui ressemblait à une petite lame, en argent à voir la facilité avec laquelle elle se planta dans la chair du vampire, dans l’épaule de son père.

Parfait. Elle venait de m’offrir l’élément de surprise auquel j’avais renoncé plus tôt en attirant l’attention du buveur de sang et je comptais bien en profiter. Aussi tandis que son père portait sa main à son épaule autant surpris par la douleur que par le geste de sa fille, je lui tirai une balle dans chaque genou et une dans le poumon. Merde, j’avais visé le cœur. Le vampire tomba au sol mais je savais devoir faire vite. Je lui tirai à nouveau deux balles dans le corps afin d’avoir un peu plus de temps avant de devoir fuir. La question était de savoir si elle voulait m’accompagner ou rester là avec lui. Si nous n’avons pas pour habitude de tolérer les dommages collatéraux d’ordinaire, je ne risquerai pas ma peau si elle souhaitait rester là. C’est donc en comptant les secondes dans mon esprit que je m’adressai à elle.

Tu as deux choix et trente secondes. Part avec moi ou reste, il vit ou il meurt. dis-je sans plus de préambule avant de poursuivre.Mon rôle est de révéler à l’Humanité la vérité que vous cache son espèce. Quel est le tien ?

Quinze secondes.

Décide toi maintenant avant qu’il ne se régénère, ou que je ne le tue.

Dix secondes.

Il est temps. Donne-moi ta réponse.

Ok on avait fait plus chaleureux comme discussion, surtout pour une première rencontre, mais je n’avais pas le temps de m’embarrasser de politesse et autre fioriture. Le temps était compté avant que ne soit compromise ma sécurité, il était hors de question que je mette en péril l’HCV ou que je meure dans une ruelle aussi n’aurait-elle pas le loisir de tergiverser ou de demander davantage d’explication. Je continuai le décompte en silence, l’arme tendue vers le vampire qui gémissait et proférait un paquet d’insultes, à moi ou à sa fille je ne saurais le dire néanmoins je tirai une nouvelle balle dans son bras. Allez, décide-toi vite.

J'avais osé lui planter la pointe de flèche dans l'épaule. Je ne sais pas comment j'avais réussi à me dépasser pour faire cela, je ne m'en pensais pas capable, mais cet homme que je ne connaissais pas me venait en aide. Est ce que c'était vraiment une aide salvatrice ? Je tremblais de tout mon être, je ne savais plus quoi faire, il venait de tirer sur mon père à 5 reprises, histoire de bien l'immobiliser pendant quelques minutes. Je savais que les vampires pouvaient se régénérer, mais je ne savais pas à quelle vitesse. Bref, le type sortit de nul part me lançait un ultimatum de 30 secondes. Soit je restais là, soit je le suivais. Je n'avais pas vraiment envie de le suivre comme ça, je ne le connaissais pas, et même s'il m'avait aidé à me débarrasser d'un poids lourd, je ne savais pas si je pouvais lui faire confiance à ce chasseur de vampire, car il semblait être entraîné à cela. Cette rencontre était vraiment bizarre, mais est ce que j'avais le choix ? Le suivre ou rester ici et voir mon père se relever de 5 balles dans le corps ? Peut être qu'il pensait que c'était un traquenard et qu'il me tuerait simplement par plaisir à cause de cela ? Je ne savais pas du tout ce qu'était devenue son amie, peut être que le justicier sans masque l'avait déjà réduit au silence. Il était tant que je donne ma réponse.

" Je vous suis c'est bon. "

En fait, je n'eus pas le temps de dire cela que je prenais déjà les jambes à mon cou, j'avais peur de rester ici trop longtemps mais du coup, il y avait tout un tas de questions qui se bousculaient dans ma tête. Dans quoi est ce que je m'étais encore fourrée ? Je ne savais pas trop, et ça me gênait un peu, mais après tout, ce type prendra peut être le temps de m'expliquer la situation, non ? Pourquoi est ce qu'il a fait ça ? Je ne savais même pas si mon père était mort déjà, mais ça je le constaterais bien vite. Si je ne ressentais plus sa présence dans mon dos, alors il se serait fait tuer, ce soir ou un autre soir par cet homme ou d'autres. Il était en danger d'après ce que j'avais pu comprendre de la part de Guillemaud. Est ce qu'il avait l'intention de le tuer ? Je ne savais pas trop. Mais c'était mon père et même si je ne le portais pas dans mon coeur, au fond de moi, je tenais un peu à lui, un tout petit peu et mon coeur battait si rapidement que j'ai cru qu'il allait sortir de ma poitrine.

" Et on fait quoi maintenant qu'il est hors jeu ? On va aller continuer notre vie comme si rien ne s'était passé ? "

J'avais besoin de quelques éléments de réponses, et ce type là serait à même de m'en apporter, j'en étais certaine. Enfin, j'espérais qu'il m'en dise un peu plus sur ces motivations, sur un peu tout ça. Il devait être un membre actif de la HCV, à n'en pas douter, à moins qu'il ne soit un pauvre type solitaire qui s'amuse à tuer les vampires, mais j'en doutais un peu.

Aussitôt qu’elle m’eut donné sa réponse je tirai deux nouvelles balles en argent dans les jambes du vampire et me mit à courir en veillant à garder la femme à mes côtés. Nous avions au moins quinze minutes pour nous éloigner avant que son père ne puisse se lancer à nos trousses néanmoins je ne voulais pas traîner dans le coin et elle non plus. Aussi lorsqu’elle voulut commencer à m’interroger pour en savoir un peu plus je fus bref.

Pour le moment on bouge, on verra pour les questions plus tard.


Nous courûmes donc ensembles quelques minutes avant que je ne décide que l’on pouvait prendre un taxi sans que son père ne puisse entendre la destination aussi l’attrapai-je par le bras pour lui signifier de s’arrêter et j’en hélai un qui passai à proximité, ayant rangé mon arme dans mon holster sous mon blouson. Je sortis quatre billets de cinquante livres au chauffeur en lui indiquant de nous conduire au plus vite au centre-ville d’Edimbourg sans pour autant indiquer d’adresse. Une fois le véhicule en marche, je jetai un œil par le pare-brise arrière puis un autre sur ma montre puis reportai mon attention sur la femme qui était restée muette elle aussi.

Sympa ta famille.dis-je comme pour plaisanter en jetant encore un regard par la vitre arrière de la voiture. Ça t’arrive souvent de planter les vampires ou c’est juste parce que c’est ton père ?

C’était quoi la suite de ton plan ? Lui demandai-je d’un air sérieux avant de poursuivre. Parce que normalement c’est le cœur qu’il faut viser pour les tuer, par l’épaule. A moins de vouloir les immobiliser dans un but bien précis. Moi c’est Phillipp. Makayla si j’ai bien entendu… Plutôt rapide comme présentation néanmoins je l’avais à présent sur les bras et je devais déterminer quoi en faire. Elle n’avait que peu de données sur moi et il lui faudrait du temps avant de pouvoir me retrouver si elle le souhaitait mais je ne voulais pas prendre de risque, du moins pas plus que le reste de la soirée. Aussi devais-je savoir si elle pouvait garder un secret.

Si tu pouvais éviter de t’étendre sur ce que tu as vu ce soir ce serait bien, tu penses pouvoir garder ça entre nous ?

Nous n’allions pas tarder à arrive dans le quartier que j’avais indiqué au chauffeur, néanmoins je voulais profiter de l’habitacle pour papoter avec elle avant de décider de la suite, aussi lui indiquai-je de rouler pendant dix minutes en lui tendant deux nouveaux billets histoire de disposer d’un peu de temps. Je m’interrogeai quant à sa réaction car j’avais tiré à plusieurs reprises sur son père sans lui fournir plus d’explication. J’espérais simplement qu’elle n’allait pas essayer de me planter à mon tour, je venais de lui sauver les miches quand même. Ce serait tout de même vicieux de sa part d’avoir accepté de me suivre pour me blesser à mon tour. En attendant sa réponse je regardai les lumières de la ville, déplaçant légèrement mon holster qui me gênait.

Bon, pour le moment, il ne voulait rien me dire, il pensait que mon père représentait encore une menace, mais comme il l'avait plombé, même s'il était un vampire, il ne se relèverait pas tout de suite, s'il se relevait évidemment. Je le suivais donc sans un mot de plus, je ne savais pas où est ce que nous allions, mais nous étions en train de nous éloigner de lui, le plus possible sans doute pour qu'ils ne puissent nous rattraper. Puis au bout de quelques minutes, il me stoppa en me prenant le bras afin que nous puissions prendre un taxi. Il dit au chauffeur de nous rendre dans le centre-ville, sans plus de précisions. Il voulait juste se balader quoi car le centre-ville n'était pas si loin que ça d'ici. Enfin bon, je préférais ne rien dire, car la situation m'échappait totalement, et je n'aimais pas du tout cela. Puis il engagea la conversation, en me disant que ma famille était sympa. Je ne savais pas ce qu'il avait entendu de notre conversation, mais il en avait entendu bien assez à mon goût. Ce n'est pas que je ne l'aime pas ce type, mais comme ça, d'un coup, il sort de nul part, tue un vampire ou presque et m'embarque avec lui dans un taxi pour partir loin de la scène de crime. Il me dit que si je voulais tuer un vampire, je devais viser le coeur, qu'il s'appelait Philipp et qu'il aimerait que je garde ce qui venait de se passer pour moi. Bon, bah d'accord, je ne dirais rien mais quand même, j'aimerais savoir deux trois trucs. Je lui révélais toutefois le plan que j'avais.

" Avant que vous n'interveniez Philipp, mon plan était très clair mais comme vous ne connaissez pas toute l'histoire, il serait difficile de comprendre. Si j'ai planté cette pointe de flèche dans l'épaule de mon père, ce vampire que vous avez troué, c'était pour lui dire que je pouvais me débrouiller toute seule, sans qu'il ne soit tout le temps sur mon dos quand je sors, ou que je dors la nuit. Je ne voulais pas le tuer. Mais avec votre intervention, je ne pense pas que le message soit bien passé. Il va croire que je me suis alliée avec un tueur de vampire. Il sait que j'ai des contacts en plus avec cette église qui lutte contre ça. J'ai une amie qui en fait partie, je suppose que vous devez la connaître, elle s'appelle Alaina. Enfin bon, je ne dirais au sujet de cette petite baston à l'arrière du Bloody Fang, pour que ça ne vous retombe pas dessus. "

Oui, il ne comprendrait pas tout, il serait sans doute même étonné que j'en sache autant sur ce qu'il devait être car il ne m'avait rien dit à ce sujet, mais j'en avais discuté avec Alaina, il y avait des gens qui était fait pour ça, pour tuer des vampires et cet homme en fait assurément partie, il avait le sang froid et la technique pour ça. Je me demandais bien ce qu'il attendait de moi seulement. Nous n'avions qu'à nous séparer chacun de son côté et oublier cette histoire. Je n'avais même plus envie de lui poser des questions sur tout ce qui venait de se produire, il avait ruiné mon plan. Enfin, s'il n'avait pas été là, mon père m'aurait peut être tué aussi, j'en sais rien tiens ...

Spoiler:

Tandis que le taxi poursuivait sa route sans destination Makayla, puisque tel était son nom, prit la parole à son tour pour réagir aux miennes. Elle ne voulait pas tuer le vampire mais juste montrer qu’elle était une grande fille ? Il est certain qu’il apprécierait d’autant moins la manœuvre avec les pruneaux que je lui avais fait manger. Elle m’assura ensuite garder le silence quant à ce qu’il venait de se passer mais ce qui me surprit fut ce fut le nom d’Alaina. Non pas que je la connaisse personnellement mais Andréa m’avait parlé d’elle il y a quelques temps de cela, la présentant comme une farouche candidate pour rejoindre nos rangs de combattants. Au-delà de la simple condition de la formation, je devais avant toute décision me rendre compte de ses aptitudes, aussi bien au combat que dans l’immersion discrète.

Ah tu es une amie d’Alaina... Je ne l’ai rencontré que brièvement pour l’instant, disons qu’il est encore trop tôt pour que nous puissions travailler ensemble. Tu comptes suivre la même voix qu’elle ? Parce que je cherche des gens avec ton courage, ou ton inconscience question de point de vue.dis-je souriant, mon ton légèrement goguenard. Néanmoins la prochaine fois que tu la vois dis-lui de rester plus prudente et de ne pas parler de notre groupe à n’importe qui, sans offense pour toi.

Je jetai un œil au chauffeur de la voiture qui avait fermé la vitre séparant sa cabine du reste de la voiture et qui avait mis en marche son autoradio, signe qu’il n’avait rien à foutre de notre discussion.

Tout comme les vampires ont leur image officielle à entretenir, l’HCV n’encourage pas les actions hostiles à l’encontre des buveurs de sang bien qu’elle est pour rôle de dévoiler la vérité à l’Humanité. C’est pourquoi mon groupe n’a aucune existence officielle et que la clandestinité est notre force, il est important qu’Alaina comprenne ceci et soit plus prudente. Dis-je avant de répondre à une éventuelle remarque que pourrait faire Makayla quant à la discrétion des soldats de Dieu. Je sais que niveau discrétion mon action de ce soir peut te sembler contradictoire mais as-tu entendu quelqu’un hurler ou des sirènes de police ? Non. Parce que malgré tout j’ai fait attention à ne pas attirer l’attention des civils. Il est vrai toutefois que le prochain client ou la femme de ménage qui entrera dans les toilettes se demandera quelle est l’origine de ses éléments organiques malodorants, néanmoins les autorités ne pourront rien en conclure à part qu’il s’agissait d’un vampire, et encore moins faire le lien avec toi ou moi.

Observant brièvement l’extérieur de la voiture défilant sans discontinuer, je pris quelques instants de silence pour réfléchir sans reprendre la parole pour autant. Elle semblait plutôt sereine pour quelqu’un qui risquait la mort après avoir attaqué son vampire de père d’une pointe argenté, vampire s’étant ensuite pris plusieurs balles en argent par un inconnu avant qu’il ne l’emmène en taxi sans lui dévoiler de destination. Qui qu’elle soit elle avait une maîtrise d’elle-même très importante et un sang-froid pas inintéressant.

Nous étions dans ce taxi, je ne sais pas du tout où est ce que nous nous dirigions mais ce n'était pas très important. L'homme à côté de moi était un peu fêlé, je le sentais bien comme ça, mais bon, malgré tout, je lui faisais confiance. Il avait essayé de m'aider après tout, et même si son action ne résoudrait nullement mes problèmes, j'aurais pu lui en être reconnaissante, même si je maîtrisais bien la situation. Il se mit alors à parler, longuement, alors je l'écoutais sans sourciller, et sans l'interrompre. J'attendais qu'il finisse de parler pour réagir à ces paroles. Le chauffeur de taxi ne semblait pas être une menace selon ce que je pouvais voir et selon ce que Philipp en avait jugé sinon, il ne m'en aurait pas dit autant, tout du moins, pas de la même façon. Il connaissait donc brièvement Alaina. Je la connaissais depuis des années, nous étions restées en contact malgré l'éloignement et les circonstances de la vie. Nous nous voyons encore dès que le temps nous le permet. Elle sait que je sais à présent, et elle est d'un bon soutien. Est ce que je comptais suivre le même chemin qu'elle concernant la HCV ? Je n'en savais strictement rien, mais peut être que la rencontre de ce soir pourrait faire pencher la balance. Je n'étais cependant pas quelqu'un de croyant, il y avait bien quelqu'un ou quelques choses à l'origine de la vie sur terre, car tout était fait de façon trop complexe pour que le hasard puisse faire les choses aussi bien, mais au delà de ça, je ne savais pas, et je n'avais pas envie de savoir pour le moment. Je n'avais nullement envie que l'on m'enseigne des choses à ce propos, comme si cela était un bourrage de crâne. Mais je n'en étais pas encore là. Il pensait cependant qu'Alaina s'était montrée imprudente en me parlant de la HCV, mais au contraire, nous étions de très bonnes amies, nous ne nous cachions rien, donc c'était juste normale qu'elle me parle de cela. La suite de son discours me parut cependant moins consistante. La discrétion semblait avoir été le maître mot, mais je n'en étais pas vraiment convaincue. Son action pour vaincre mon père n'avait pas été discrète du tout, ni son action pour tuer la compagne de mon père.

" Je connais Alaina depuis notre enfance, nous sommes de très bonnes amies, n'allez pas croire qu'elle ne sait pas tenir sa langue. Nous nous confions des choses voilà tout. En tout cas, je ne vois pas pourquoi je suivrais son chemin, je veux dire, elle vit sa vie et moi la mienne, elle est mannequin et serveuse avant tout. Je suis photographe. Elle est impliquée dans la HCV, moi non. Je n'ai pas à lui dire ce qu'elle doit faire, elle sait gérer sa vie et ce qu'elle dit à ces plus proches amies. Quant à votre discrétion, même si je n'ai pas entendu de sirène, ni quelqu'un hurler, c'est parce que vous avez eu de la chance que le contexte soit favorable à cela. Avez-vous vérifié les caméras de sécurité au Bloody Fang ? Je suis presque certaine que votre tête est sur les bandes de surveillance. On trouvera cela louche que vous soyez ressortie des toilettes et pas l'autres femmes. Car les vampires ont des droits, donc si l'on trouve les cendres, il y aura une enquête. Vous aviez des gants pour la tuer ? Il doit y avoir vos empruntes sur la scène de crime. J'espère pour vous qu'elles ne sont pas dans le fichier des empreintes digitales de la police ou de je ne sais quel organisme jouant à la police. Une fois que vous êtes ressortie du restaurant par la porte de derrière, nous étions dans une ruelle où il n'y avait personne, mais auriez-vous agit de la sorte si nous avions été en pleine rue devant le restaurant par exemple ? J'ai pu voir que votre arme possédait un silencieux, c'est une bonne chose, là je suis d'accord pour la discrétion, mais dans l'ensemble, je ne suis pas convaincue par votre discours de discrétion. Qui ne vous dit pas qu'il y a des micros dans ce taxi et que le chauffeur n'est pas à la botte d'un vampire du coin et qu'il lui rapporte tout ce qui se passe d'intéressant dans son taxi ? Désolé d'être franche, mais c'est ce que je pense. "

J'avais finie mon speech le concernant. J'avais été franche avec lui, pas sur que cela lui plaise mais ce n'était pas mon but. Il se disait avoir été discret mais c'était du toc, il ne l'avait pas été tant que ça. Evidemment, il aurait pu l'être beaucoup moins, cela se voyait qu'il avait de l'expérience dans le domaine, mais il semblait pas être le type le plus intelligent du coin malheureusement pour lui.

La femme ressentie le besoin de protéger son amie Alaina en justifiant le fait que cette dernière lui avait parlé de l’Eglise et de notre but. Quelle que soit la raison invoquée elle ne justifiait à mes yeux aucunement le fait de parler de notre branche de l’HCV. Sa réponse me permit d’établir un fait concernant Alaina : si elle souhaitait devenir combattante il faudrait qu’elle assimile le fait de ne pouvoir tout raconter à son amie. Le sens du sacrifice nécessite certaines choses que même un proche ne doit pas savoir. Je écoutais ensuite me réciter ses arguments pour tenter de m’expliquer que mes paroles n’étaient qu’inepties et frime avec attention car malgré tout, ses mots étaient la preuve de certaines aptitudes chez elle. Néanmoins je fis un geste de la main comme pour balayer ceux-ci avant de reprendre la parole.

Le tout n’est pas de savoir si l’on peut m’identifier mais plutôt qui le peut. Parfois pour débusquer un ennemi il faut être prêt à se dévoiler soi-même. Comme aux échecs, il faut savoir se mettre en danger, se sacrifier même parfois, pour pouvoir un jour gagner. Et la chance n’a rien à voir là-dedans.dis-je avant de laisser une brève pause puis de poursuivre après avoir jeté un regard par la vitre avant de la regarder à nouveau.Si ce taxi était sous écoute pour un vampire cela me serait très utile et m’arrangerait car sous couvert du désir de s’intégrer parmi l’Humanité, ils ne recherche qu’à en obtenir le contrôle, nous ne sommes que du bétail à leurs yeux. Ils nous saignent depuis la nuit des temps et du jour au lendemain ils se cantonneraient à boire du sang synthétique ? Conneries que cela ! Mais aussi dure soit notre tâche, nous nous en acquitterons. Viendra le jour du dévoilement, alors les faux-semblants seront mis à nu.dis-je pour conclure avant de continuer à parler.

Mais mon but n’est pas de te convaincre car la vérité t'apparaîtra lorsque tu seras prête à la comprendre. Il n’y a aucune offense dans mes paroles, juste une constatation. Nous n’agissons que dans ce but : protéger ceux qui ne sont pas encore prêts à recevoir la vérité et informer ceux qui le sont. Toi-même Makayla, que crois-tu savoir d’eux ? Oui certaines choses sont vrais, comme le fait qu’ils craignent la lumière du soleil et qu’ils veulent pouvoir évoluer parmi nous sans se cacher mais leur dessein lui est tout autre. Apprend à observer et tu comprendras. Connais-tu le terme de Pomme de Sang Makayla ? Sais-tu ce qu'il représente?

Tout en lui parlant je glissai une main dans une poche de mon manteau et comptai les billets qui s’y trouvaient afin de savoir de combien de temps je disposais encore avant de devoir mettre fin à la discussion, ou du moins de nous faire déposer dans un autre lieu. L’aveuglement de l’Homme me faisait sourire et m’insupportait tout autant. Comment pouvait-on à ce point être ignorant ? Si pour ma part je connaissais la véritable nature des vampires, une part de moi comprenait pourtant que certains préféraient se rassurer avec la belle image que le démon leur offrait bien que cela m’agace. Mais cette femme, cette amie d’Alaina, était-elle capable d’appréhender la vérité ? Possible, mais cela ne se ferait pas simplement aussi c’est pourquoi je lui accordais un peu de temps pour tenter de l’aider.

Il semblerait que nos idées à tout les deux soient bien arrêtées, et pas forcément dans le même sens. Après son monologue, je faisais le mien et il m'en refaisait un derrière. C'était une joute verbale intéressante, bien différente de celle que j'avais pu avoir avec Julien notamment quelques jours avant. Ici, je n'avais pas vraiment besoin de calculer mes paroles, même si je le pourrais. Enfin, je n'avais pas tellement calculer mes paroles avec Julien, je les avais savamment dosées dirons-nous. Là, je pouvais être franche à 100% avec cet inconnu. Je ne le connaissais pas, pas encore, car bizarrement, je sentais que nous nous reverrions très bientôt après cette folle soirée. Philipp semblait être sûr de sa force, plus que moi de la mienne. Je lui avais donné des arguments qui ne semblaient pas lui être très pertinents alors qu'ils l'étaient. Néanmoins je l'écoutais, il avait des choses intéressantes à dire, j'en étais persuadée. Et puis, il en savait bien plus que moi à propos des vampires, j'en étais convaincue, j'étais assez novice dans ce domaine, peut être qu'il pourrait me donner cette expérience qu'il me manque encore et que je n'aurais pas du jour au lendemain. Il me parla d'échecs, le jeu et me dit que pour gagner la partie, il faut savoir sacrifier quelques pièces afin de ne pas être échec et mat. Le problème avec sa théorie c'est qu'il n'était qu'un pion, il n'était pas un ensemble de pièce d'échecs, et même s'il savait mieux que moi lutter contre un vampire, il n'en restait pas moins un humain, imparfait et mortel. La chance a toujours une part dans n'importe quel jeu, même des jeux aussi stratégiques que celui des échecs. Nous pouvons agir d'une telle façon pour acculer notre adversaire, mais il peut tenter certaines manoeuvres pour nous déstabiliser assurément. S'il joue comme nous le prévoyons alors la chance est avec nous mais s'il agit avec un coup d'avance, coup que nous ne pouvions pas voir, alors la chance n'est pas avec nous. Mais si je lui donnais cette théorie, il n'en serait pas convaincu assurément et comme je n'avais pas envie de polémiquer avec lui, car le débat serait assurément stérile. Il me dit ensuite que cela ne le dérangerait pas que ce taxi soit sur écoute. Ces paroles qu'il me dit sonnèrent alors en moi comme la vérité. Mon père avait essayé de prendre le contrôle de ma vie, et jusqu'à présent, il y arrivait parfaitement, j'étais si peu de choses face à un homme comme lui, il pouvait m'hypnotiser à sa guise, me faire agir comme il le désirait et ça je ne le supportais pas. Les vampires ne buvaient donc pas seulement du sang synthétique, mais qui pouvait en douter ? J'avais pu voir Guillemaud, il arrivait à boire du Tru-Blood, mais ce n'était assurément pas sa boisson favorite, il préférait sans doute du vrai sang sortant bien chaud d'une jugulaire, ou alors je me faisais des idées. Il me demanda donc ensuite ce que je pensais savoir d'eux. Il me parla de Pomme de Sang, un terme que Drake ne m'avait pas donné lorsque nous nous étions parlé. J'ouvrais donc mes oreilles pour savoir ce que cela signifiait mais il ne le dit pas encore. Il me posait la question, mais je ne savais pas. Je n'oubliais pas tout ce qu'il avait pu me dire avant cela, mais je répondais juste sur ce terme là.

" Une Pomme de Sang ? Je ne sais pas vraiment ce que c'est mais visiblement, c'est une réserve de sang sur patte, un humain qui donne son sang pour un vampire ou quelques choses dans le genre ? Je suis proche de la vérité ? Non, parce que je suis certaine que vous en connaissez plus que moi sur les vampires, ça ne fait pas de doutes, vous avez la pleine connaissance et l'expérience. J'en connais sur eux, un vampire m'en a dit énormément, sur leurs points faibles et tout cela, mais je suis encore une jeune femme innocente les concernant. Il me manque l'expérience, chose que vous possédez. Mais je sais comment l'acquérir, je sais comment observer pour les distinguer ... "

Je laissais ma phrase en suspens, comme si je ne l'avais pas finie, mais c'était pour voir ce qu'il me dirait. Peut être qu'il voudrait m'engager ? Peut être, en tout cas, je n'étais pas prête ni au combat, ni à m'engager auprès de lui pour lutter efficacement contre les vampires. Et puis, je n'en avais pas pleinement envie, il y avait de bons vampires, j'en étais persuadée, alors que pour lui tous sont dans le même sac.

A l’écouter elle semblait tout aussi certain de ses opinions que moi des miens et ceci me fit sourire. Qui de plus têtus que des convaincus ? Si elle semblait posséder plusieurs aptitudes certaines il lui manquait, selon les apparences qu’elle affichait, la foi. Si cela est un point déterminent pour devenir soldat de Dieu, nous n’avons pas les moyens de renoncer à un combattant même s’il n’est pas croyant. Nous avons besoin de soldats, de tout horizon, comme Alexei bien que sans nouvelle de ce dernier. Lui non plus ne croit en rien d’autre que lui-même, et c’est peut-être ce qui causera sa perte. Pour en revenir à la femme avec qui je partageais le taxi, je l’écoutais avec attention répondre à ma question. Ainsi donc un vampire lui avait révélé les faiblesses de son espèce… Cela était très surprenant de la part d’un nocturne, à moins qu’il n’ait un intérêt à voir d’autres attaquer ses semblables. Y aurait-il des dissensions au sein de leur espèce de démon ? Intéressant…

Un vampire t'a parlé de leurs faiblesses, cela est plutôt surprenant venant d’eux. T'a-t-il expliqué les raisons de son dévoilement envers toi, une humaine ? D’habitude ils ne sont guère bavards à ce sujet, aussi peut-être avait-il un but précis en te faisant de telles révélations.

Quant à leurs pommes de sang, ils sont bien plus que de simples réserves pour leurs sinistres maîtres car sois assurée qu’ils ne se gênent pas pour se nourrir de nos pairs chaque nuit, laissant derrière eux un sillage de victimes bien visible pour qui sait voir. Les humains vivant avec ce statut sont l’exemple même de ceux qui se sont laissé aveugler, soit par cupidité ou par ignorance, par les pouvoirs des vampires. Ils sont de véritables esclaves oubliant tout de leur nature, pensant être maître de leur vie pour certains, conscient de n’être rien d’autre qu’un outil pour d’autres.

Je ne prétends en aucune façon de tout savoir d’eux, simplement d’avoir les yeux bien plus ouverts que la majorité d’entre nous. Bien que tu ferais une redoutable combattante, il semblerait que ton chemin diffère du notre pour le moment mais peut-être qu’un jour nous combattrons ensemble. Si tu sais comment les repérer alors tu es sur la voie de la révélation Makayla. Je suis conscient que notre discours peut paraître extrême et il serait inutile que je cherche à te convaincre, le temps s’en chargera à ma place.

Il semblerait qu’au moins quelques vampires gravitent autour de toi Makayla, sois constamment sur tes gardes afin qu’ils ne t'envoutent pas de leurs yeux ou de leurs paroles et observez, alors tu comprendras que mes mots ne sont pas qu’extrémisme et frime.dis-je avant de faire parler au chauffeur après avoir toqué à la vitre nous séparant de lui pour qu’il la baisse et puisse m’entendre.

Arrêtez-vous au bout de la rue s’il vous plait. lui indiquai-je en lui tendant mes derniers billets avant de me retourner vers la femme. Ça te dit de marcher un peu avec moi ? Je n’ai plus d’argent sur moi pour continuer notre promenade en taxi.

Philipp semblait être étonné de voir qu'un vampire m'avait donné beaucoup de renseignements sur leur espèce, mais c'est pourtant très simple, tous ne sont pas à mettre dans le même panier de crabes. Il y a des vampires "gentils" et des "mauvais", comme pour les hommes. Certains sont bons dans leurs actes, d'autres sont juste ignobles et répréhensibles, il n'y a pas à chercher plus loin. Il m'expliqua alors que je n'avais pas tout à fait juste mais pas faux complètement sur l'explication des pommes de sang. Non seulement, ils sont une réserve naturelle de sang, mais aussi, ils sont des esclaves en quelques sortes de leurs vampires. J'aimerais bien voir ce que cela fait, juste pour pouvoir m'immerger dans ce monde de fous. Le problème est que si jamais je deviens une pomme de sang, qu'il me sera sans doute difficile de quitter le vampire qui me maîtriserait. Ce n'est donc pas une très bonne idée, pourtant, je pourrais acquérir cette expérience qu'il me manque, qui me fait cruellement défaut. Il me dit ensuite qu'il pensait que nos chemins à lui et à moi ne se rejoignaient pas vraiment et il avait vu juste pour cela pour le moment. Même s'il avait raison sur certains points, je ne le rejoignais pas sur d'autres, mais qui sait, le temps me ferra peut être comprendre que ce qu'il dit n'est pas qu'hérésie. Il me dit également de faire attention à moi puisque des vampires gravitaient autour de ma personne, mais je savais faire attention à moi encore, je n'avais pas besoin de personnes comme lui pour me protéger, je savais le faire de moi-même. Il demanda ensuite au chauffeur de taxi de s'arrêter au bout de la rue, car il n'avait plus d'argent sur lui.

" Comme vous voulez, je peux participer à la course aussi si cela vous dit, je dois avoir un peu de monnaie sur moi, mais si vous préférez marcher, ça ne me dérange pas non plus, j'ai l'habitude des deux. "

Oui, je réagissais pas à son discours, je répondais simplement à sa dernière question. Le chauffeur ne m'avait vraisemblablement pas entendu et il stoppait sa course, nous allions donc continuer cette conversation à pied en pleins milieu de la ville d’Édimbourg.

" Je crois que concernant les vampires, il y a de tout, comme pour les humains. Certains ne sont pas méchants, d'autres le sont beaucoup plus croyez moi. Il ne faut pas tous les mettre dans un même sac. S'il m'a dit tout cela, c'est parce que nous avons réussit à créer un lien amical, sans plus d'attachement que cela. Il ne m'a rien forcé à faire, il a été très courtois envers moi comme un humain aurait pu le faire, je n'ai pas vu de différence pour ma part. Alors, mon point de vue diverge du votre. Je suis d'accord qu'il y a beaucoup de mauvais vampires sans doute dans ce monde, mais il n'y a pas que cela, détrompez-vous. Mais oui, il me faut observer, continuellement autour de moi pour discerner qui est dangereux et qui ne l'est pas. Ce n'est pas une mince affaire, mais avec le temps j'arriverais à faire cela. "

Et oui, pour Philipp, tous les vampires sont mauvais, or, ce n'est pas le cas, j'en étais persuadée avec Drake, Belle aussi était quelqu'un de bien. Je n'arrivais pas à cerner Guillemaud par contre. Était-il un bon vampire ? Avec moi, cela passait bien, peut être parce qu'il avait besoin de m'utiliser, je ne savais pas trop, mais si jamais il n'a plus besoin de moi, il pourrait me tuer sans prendre de gants, peut être, je ne saurais dire. Leslie semblait être un jeune vampire encore un peu perdu je ne pourrais vraiment le cataloguer comme étant quelqu'un de réellement mauvais. William Raybrandt semblait avoir disparu des écrans radar, mais le prince des vampires ne semblait pas être si nuisible que cela. J'avais du rencontrer d'autres vampires sans le savoir sans doute.

Spoiler:

Ainsi donc elle pensait qu’il y avait les bons et les mauvais vampires. Il était compréhensible que certains se cachent derrière cette idée comme quoi ils ne pouvaient être tous mauvais nourrissant leur besoin de se rassurer, mais cela me surprenait venant d’elle du fait de son intelligence apparente. Elle proposa ensuite de payer la suite de la course mais cela me dérangeait un peu aussi lorsque le chauffeur stoppa son véhicule j’ouvris la portière et la tint en attendant qu’elle sorte à son tour du véhicule puis l’invitai à me suivre.

Tu viens de te rendre compte de leur existence réelle et tu aurais la chance d’avoir rencontré des bons vampires ? Pardonne mon scepticisme mais j’aimerais être à ta place, vraiment, car pour l’heure je n’ai rencontré que des manipulateurs. lui dis-je en affichant un léger sourire un brin taquin sans pour autant être irrespectueux à son encontre.
De ce que nous avons pu voir chaque fois qu’un vampire fait quelque chose de bien, c’est pour mieux préparer un acte malveillant ensuite. Il suffit de surveiller non pas les morgues, car ils sont aussi prudents que cruels, mais plutôt les statistiques concernant les sdf ou encore fugueurs ou drogués pour constater le nombre de disparitions en constante hausse depuis 2007. Je ne me fais pas mon avis uniquement sur ce que je pense mais bien sur des recherches concrètes et des faits.lui expliquai-je pour argumenter quant au bien-fondé de mes paroles tandis que nous déambulions dans les rues du centre-ville d’Edimbourg. En attendant sa réaction je faisais le tri des informations que j’avais à son sujet afin d’un peu plus cerner le personnage puis décidai de reprendre la parole ensuite.

Et ton père dans tout ça, penses-tu qu’il ne soit le reflet que d’une minorité de nocturnes ? J’entends bien ce que tu me dis Makayla, mais quand bien même il pourrait y avoir quelques bons vampires ceux-ne sont pas eux qui gouvernent les leurs et qui nous mentent. Aussi devons-nous nous atteler, mes compagnons et moi, à révéler à l’Humanité que le couple royal et leur espèce, au moins 95% d’entre eux, dis-je pour évoquer son hypothèse de bons ou mauvais vampires, nous mentent et n’ont que pour objectif de nous asservir. Selon toi pour quelle raison se sont-ils révélés en 2007 ?

Si je l’interrogeai à ce sujet c’était pour tenter de l’amener à comprendre la réalité de la situation concernant leur nature et leurs actions parmi nous. Pour ma part j’avais mon idée quant à la question. A mon avis ils ne s’étaient nullement révélés par altruisme mais bien parce qu’ils se sont rendus compte qu’ils ne pouvaient plus nous saigner en se cachant, conscients que si l’Humanité dans son ensemble se met à les traquer, nous aurions les moyens de les exterminer le jour lorsqu’ils dorment dans leur cercueil d’immortels, entre autre. L’Homme moderne les a effrayés et c’est pourquoi ils ont dû se dévoiler, se dissimulant derrière leur belle image pour nous rassurer et mieux nous manipuler. Mais certains ne sont pas dupes et savent déceler leur perfidie, et ceux-là sont les justes et les serviteurs de Dieu, conscients ou non de leur rôle.

Je pouvais le sentir, il était sceptique par rapport au fait qu'il puisse exister de bons vampires. Mais il était certains que nous n'avions pas la même expérience à ce niveau, il avait eu le temps d'en rencontrer plus que moi, et plus de mauvais sans doute, sinon, il ne se serait pas engagé dans ce combat par hasard, n'est ce pas ? Il me dit alors que les disparitions avaient bien augmentées depuis maintenant 3 ans, que les SDF se faisaient de plus en plus rare en gros. Puis il me parla à nouveau de mon père et dit que les bons vampires faisaient parties d'une minorité dans tout ceux qui existaient. Je pouvais pas être aussi catégorique sur le pourcentage, mais je le rejoignais. Il avait sans doute raison pour les 95% mais pour les 5% restant, il ne ferrait donc rien ? Puis il me demanda pourquoi ils s'étaient révélés à nous en 2007. Je dois avouer que je n'avais pas vraiment eu le temps de me poser la question mais celle-ci était sans doute une question à laquelle je devais me forger une idée claire.

" Je vous suis bien sur ce point, je ne dis pas que les bons vampires sont les plus nombreux et sont ceux qui dirigent mais voilà. L'humanité n'a pas besoin de tous les éradiquer, s'il y a un peu de bons chez certains, ils ne méritent pas le même traitement que pour la majorité. Mon père représente sans doute la majorité, je n'en doute pas, mais ce n'est parce qu'ils sont presque tous mauvais qu'il faut les éliminer, tous ! Si jamais vous tombez sur un bon vampire, je ne suis même pas sûre que vous vous en rendiez compte, vous êtes trop obnubilé pour faire connaître la vérité. "

Voilà ce que j'en pensais, je le comprenais parfaitement, mais cette minorité de vampire avait droit à un peu de reconnaissance, non ?

" En ce qui concerne le fait qu'ils se soient révélés cela me semble bien simple. Vous avez raison, ils l'ont fait pour pouvoir nous diriger à la vue de tous, et ils y arriveront sans doute un jour, sauf si vous êtes encore là pour les en empêcher évidemment, je me trompe ? "

Oui, il était évident que c'était pour cela, il ne dirait pas le contraire, il ajouterait même sans doute une couche pour me convaincre de mes propres propos. Il n'y avait pas à dire, il savait être convaincant mais j'avais mes idées, et pour le moment je ne les changerais pas, pas encore, du moins pas radicalement et il en avait parfaitement conscience sans doute.

J’écoutais avec attention les paroles de la femme car si nous n’étions point en accord sur certains points d’autres en revanche nous rassemblaient. Ses arguments n’étaient pas dénués d’intelligence bien que trop idéaliste à mon sens, néanmoins je consentis à les admettre. Toutefois il me faudrait bien plus que de simples preuves car comme Saint Thomas je ne crois que ce que je vois, du moins concernant les vampires en tout cas.

En acceptant ton hypothèse, c’est certain que je ne serais pas capable pour l’heure de déterminer si un vampire est bon et sincère derrière ses actes, n’en ayant rencontré aucun qui jusqu’à présent ne soit pas rongé par le vice et la tromperie. Mais si tu penses que l’un de tes amis vampire fait partie de ceux-ci alors je serais prêt à le rencontrer sans aucune intention de lui nuire. dis-je après avoir réfléchis un bref instant. Oui s’il existait quelques bons vampires je serais prêt à les côtoyer, bien que je ne croyais pas à l’existence de tels nocturnes. Après tout peut-être qu’il se pourrait que l’un d’entre eux accepte de lutter secrètement contre les mauvais, mais j’en doutais fortement, encore plus que de l’existence de bons vampires.

Ma vie n’a pas d’importance tant qu’elle sert notre but, aussi si ce n’est moi d’autres prendront la relève de notre combat. Concernant cette minorité de bons vampires auxquels tu crois, penses-tu qu’ils essaient de changer les leurs ou même de lutter contre les manipulations de leurs pairs à l’encontre de l’Humanité ? Car il serait alors très lâche de leur part de subir au prétexte de leur minorité. Ce n’est pas pour nous jeter des fleurs mais aussi critiquables soient nos méthodes aux yeux de certains, au moins nous essayons de changer les choses et de prévenir l’Humanité. dis-je ensuite avant de faire une brève pause.

Et toi dans tout ça, où te situes-tu Makayla ? Penses-tu être libre de toute influence ? Te considères-tu comme indépendante de leurs manipulations ? As-tu déjà été la victime de leur don hypnotique ? Et qu’en penses-tu ? lui demandai-je pour lui exposer à mon tour mes arguments et lui expliquer plus encore mon point de vu et les raisons qui me poussaient à avoir cet avis sur la question. Malgré nos opinions divergeant je prenais un certain plaisir à discuter avec elle tant les occasions d'entretenir une telle discussion avec un humain était rare.

Oui, il y avait des choses que je comprenais, que j'approuvais, mais dans sa globalité, ce n'était pas ça, enfin, il y a des petites choses qui ne me correspondaient pas, pas encore peut être selon ce qu'il disait. J'avais des arguments en ma faveur, mais je ne sais pas, je sentais qu'il me trouvait trop, comment dire, trop naïve, peut être dans ce que je disais. Il avait une expérience que je ne possédais pas, du moins, nous avions une expérience bien différente. Je l'écoutais donc parler à présent, qu'allait-il me dire ? Il voulait donc rencontrer un de mes amis vampires pour se faire une idée, sans lui vouloir du mal. J'avais toutefois un doute sur le mobile de cette rencontre. Je ne donnerais donc pas de suite à cette partie de la conversation surtout qu'il continuait de parler. Il disait donc que sa vie n'avait pas d'importance, qu'il n'avait donc pas peur de mourir pour sa cause. Il se demandait si cette minorité de vampires agissait dans l'ombre contre les mauvais mais je n'en savais rien, peut être bien que oui, si Belle avait appelé William à la rescousse parce qu'elle avait des soucis en ville, peut être que c'était parce qu'elle avait besoin d'alliés dans sa guerre intestine. Puis il me demanda ce que j'en pensais. J'avais toujours réponses à ces questions, et là, je savais quoi lui dire mais je ferrais un petit commentaire sur ce qu'il avait dit juste avant.

" Vous n'avez donc pas peur de mourir pour votre cause, celle qui consiste à révéler la vraie nature des vampires ? Ce n'est pas un peu extrême ? En tout cas, leur action est discrète, mais je suis certaine qu'ils agissent pour que la majorité soit détruite, mais ça ne doit pas être évident de lutter contre des êtres mort-vivant depuis des siècles. "

Mais avant de répondre à ces questions, je faisais une petite pause, comme pour lui faire comprendre mon point de vue à venir.

" Pour répondre à vos questions en tout cas, je ne vais pas vous donner une réponse noire, ou toute blanche pleine d'innocence comme j'aurais pu vous en parler il y a de cela quelques semaines encore. Pouvons-nous être libre de toute influence ? Non, c'est impossible, nous sommes influencés par ce qui nous entoure. Les premiers à nous influencer sont nos parents. Leur éducation est une première influence gravée de façon presque indélébile dans notre esprit. Mes parents, enfin surtout ma mère, n'étaient pas très croyants, du coup, je ne le suis pas forcément. S'ils avaient été croyants, sans doute que je le serais moi aussi. Nous n'agissons donc pas sans être influencé. Si vous êtes aussi fidèle à votre cause, ce n'est pas pour rien, non ? Vous avez été influencé pour agir ainsi, même si c'est difficile à reconnaître. Vous avez été convaincu par les enseignements que vous avez reçu, mais si vous ne les aviez pas reçu, est ce que vous seriez là, en train de me parler ? Je ne pense pas. Après, mon père c'est joué de moi, il s'est bien amusé depuis des années à me faire faire des choses que je ne voulais peut être pas, mais la vie est ainsi. Si nous sommes ici ce soir, ce n'est pas par hasard, croyez-moi ! "

Et voilà, j'avais sortie quelques arguments, je me demandais ce qu'il allait me dire après cela. Et ce qu'il admettrais que j'avais à quelques parts un peu raison ? Ou se montrerait-il toujours aussi borné ? J'allais le voir très vite.

Tout au long du monologue de Makayla je demeurai muet mais néanmoins attentif. Elle m’interrogea quant au côté extrême de ma position puis me présenta son point de vue quant au fait que nous soyons tous influencés. Bien entendu que la plupart d’entre nous vie avec le poids de l’environnement dans lequel il a évolué mais cela ne doit pas pour autant être une excuse quant à l’inaction.

Mes propos peuvent être considérés comme extrêmes mais la demi-mesure est inefficace et l’Humanité a pour habitude d’avancer de trois pas puis de reculer de deux, il nous a donc fallût trouver une voie quelle qu’elle soit. Pour ma part mon positionnement actuel n’est pas la conséquence d’un enseignement religieux que j’ai suivi par le passé, ma ferveur religieuse n’est que l’expression de mon objectif de payer pour une faute que j’ai commise il y a de cela quelques années et pour lequel je n’aurai pas assez d’une vie pour m’ne racheter. dis-je avant de me taire quelques secondes, pensant brièvement à cette jeune fille toujours dans le comas par ma faute.

Lors de leur révélation je n’avais aucun intérêt pour les vampires et me contentais de me tenir éloigné de leurs affaires afin de poursuivre les miennes. C’est plus tard que j’ai vu, analysé et enfin compris quels étaient leur véritable nature et but et c’est cela qui fait qu’aujourd’hui je combats pour que l’Humanité ne se réveille pas un jour enchaîner aux pieds des nocturnes. déclamai-je simplement avant de l’interroger à nouveau au sujet de ses relations avec des nocturnes.

Comptes-tu beaucoup de vampires dans ton entourage Makayla ? Et combien parmi te semblent agir autrement que dans le but de nous asservir ou nous servir une propagande bien huiler ? T’ai-tu déjà interrogé quant à leurs motivations derrière leur masque ? Tu n’as jamais remarqué quelques détails étranges en leur présence ? Par exemple un geste ou une réaction surprenante de ta part ou d’un humain présent ? Si je te pose autant de question c’est simplement pour essayer de te faire percevoir que sans forcément en avoir conscience, certains d’entre eux ont déjà pu user de leurs pouvoirs devant toi.

Spoiler:

Je lui répondais et lui aussi, et je sentais quand même de grosses failles dans son discours. Et s'il n'avait pas commis cette faute ? Serait-il ici aujourd'hui ? Si je suivais son raisonnement, il ne serait pas, il serait je ne sais trop où mais pas ici alors après, qu'il veuille faire voir les vampires comme ils sont réellement je veux bien, mais je n'y croyais qu'à moitié. S'il agissait de la sorte, c'était parce qu'il voulait se racheter une conscience et il n'avait trouver que cela pour le faire. Je l'écoutais donc sans rien dire comme à chaque fois depuis que nous discutions. Il avançait ces arguments et j'avançais les miens, un dialogue de sourd car chacun restait posté sur ces positions sans convaincre l'autre. Il me disait donc des vérités générales, l'humanité fait trois pas en avant puis recule de deux. L'homme n'est pas capable d'apprendre de ces erreurs puisqu'ils les répètent régulièrement. Puis il me disait que sa conviction religieuse n'en était pas vraiment une, qu'il faisait ça donc pour se racheter. J'ai souris à cette phrase. La suite allait dans ce sens, en gros s'il n'avait pas fait cette grosse erreur, il n'en serait pas là. Puis il me posa à nouveau des questions. Il voulait me faire voir que certains des vampires que je connaissais avait usé de leur potentiel devant moi. Il avait sans doute raison, je n'en avais pas conscience, combien de fois mon père a du agir de la sorte ? Mais avant de répondre à ces questions, j'allais lui en poser d'autres concernant le véritable but de ces actions. Je ne le convaincrais pas mais j'espérais qu'il se remette un tout petit peu en question.

" Oui, l'homme ne sait pas apprendre de ces erreurs puisqu'ils les renouvellent régulièrement, c'est un fait. Si je comprends bien, vous ne seriez pas en train d'agir contre les vampires si vous n'aviez pas fait cette erreur qui vous a grandement coûtée ? En fait, si vous agissais de la sorte, c'est pour vous racheter une conscience ? Où est ce que vous seriez si vous n'aviez pas commis cette faute ? Vous seriez en train de chasser le vampire, voulant montrer à tous ce qu'il représente pour les humains ? "

Pour moi, c'est tout ce qu'il faisait mais peut être qu'il ne serait pas d'accord, et qu'il me donnerait des arguments plus convaincants, je ne savais pas trop. Je répondais donc ensuite à ces questions.

" J'ai quelques vampires dans mon entourage le plus gênant étant celui que vous avez plombé il y a plusieurs minutes. Tous n'agissent pas forcément pour le bien de l'humanité, j'en conviens, mais ils ne sont pas tous foncièrement mauvais. Pourquoi tout les vampires devraient-ils être motivés pour conquérir le monde ? Tout les humains veulent-ils conquérir le monde ? Pas que je sache, alors je ne pense pas qu'il faille mettre tout les vampires dans le même panier mais je ne pense pas que je puisse vous le faire penser. "

Qu'est ce qu'il allait pensé de tout ça ? Je ne savais pas trop, mais il était évident que nous commencions à tourner en rond, puisqu'aucun de nous ne semblait décamper de ces positions.

Dans l’état actuel des choses cette situation était vouée à un échange vain. Aucun de nous n’était prêt à changer d’opinion mais cela n’était pas grave en soi. Avec le temps elle devrait pouvoir se rendre compte de certaines choses sans que je n’aie à perdre davantage de temps en discours inutile. Malgré ma foi en notre combat, j’étais un piètre orateur lorsqu’il s’agissait de convaincre autrui quant à la véritable nature des buveurs de sang c’est pourquoi on m’avait confié un rôle d’action et non de parole. Ce que je n’arrivais pas à faire par les mots, je le faisais par les gestes et dans ce domaine j’étais bien plus à l’aise. Malgré tout je voulais prendre encore quelques minutes avant de la laisser à sa vie nocturne et peut-être même qu’elle allait retrouver son père, ce nocturne que j’avais chargé à l’argent, non sans un certain plaisir.

Avec des si on referait le monde Makayla. Je ne connais rien de ce que serait ma vie si je n’avais pas commis cette erreur, et je n’en ai rien à foutre pour être franc. A présent ma vie est ainsi et l’important est de savoir ce que je veux en faire. Quelle qu’en soit la raison j’ai choisi de vouer celle-ci à lutter pour l’Humanité et la préserver de l’ennemi autrefois tapi dans l’ombre de la nuit et qui sort aujourd’hui avec un masque souriant. lui dis-je tandis que nous marchions dans la rue et que je ne réagisse à la suite de ses paroles quelques instants plus tard.

Tu as peut-être raison sur ce point Makayla mais jusqu’à présent aucun des vampires que je n’ai pu rencontrer n’a jamais tenté de me convaincre à ce sujet. A chaque rencontre il n’est toujours question que d’un rapport de force, de leur prétendue suprématie sur l’Humanité et de notre insignifiance à leurs yeux. Si un jour il m’est donné de rencontrer un vampire suffisamment convaincant alors peut-être qu’à mon tour je ferai une découverte mais soyons franc je ne crois pas à l’existence de bons vampires.

Si ma rencontre avec un "bon" vampire ne changerait en rien ma position, cela pourrait toujours être utile, non pas dans mon intérêt personnel mais bien pour lutter contre l’engeance du diable qui veut asservir l’Humanité. En rejoignant l’HCV, le bras armé du Vatican, je m’étais un peu documenté dans les archives de l’Eglise, notamment depuis que j’étais à la tête de la cellule écossaise sur leurs méthodes d’action à les âges. Quelle que fut l’époque l’Eglise a souvent travailler un temps avec certains de ses ennemis pour en éliminer d’autres, et ce soir je m’interrogeais afin de savoir si certains vampires seraient susceptibles de combattre les leurs. Soit dans le but de prendre la place de leurs maîtres, soit par réelle considération pour l’Humanité. Quoi qu’il en soit une telle rencontre n’était pas encore à l’ordre du jour et notre action à venir n’allait pas m’attirer la sympathie des vampires, même de la part d’un nocturne rebelle. Jetant un bref coup d’œil à ma montre, l’horaire m’indiqua qu’il était bientôt temps pour moi de partir aussi repris-je la parole.

Je vais devoir te laisser Makayla, et bien que nous ne soyons pas d’accord sur nos positions respectives j’ai apprécié notre discussion. On se reverra peut-être dans quelques temps si tout se passe bien de mon côté. Si jamais tu as besoin de me contacter dépose ton message là où les fidèles déposent leurs dons dans la Cathédrale St Gilles, on me le fera parvenir. Sur ce je te souhaite une bonne fin de soirée Makayla, fais attention à toi. Lui dis-je en guise de salutation avant de la laisser seule pour m’en retourner à mes préparatifs pour le concert de Guillemaud. La nuit n’était pas terminée pour moi et il me fallait encore acheter quelques paquets de clopes en prévision.

Spoiler:

Et ce qui devait arrivé, arriva, il me quitta alors que notre débat ne semblait plus avancé. Enfin, il semblait avoir des choses à faire surtout, des choses très importantes à en juger son regard. Qu'est ce qu'il préparait ? Je ne savais pas, mais quelques choses me dit que je le saurais bien assez vite. Je l'écoutais parler mais je n'avais plus rien à dire de significatif à présent, enfin qui serait utile à notre petite conversation. Il ne m'avait pas convaincu et vis versa. Même s'il rencontrait un bon vampire, je n'étais pas persuadé qu'il soit convaincu de ces bonnes intentions, mais que pouvais-je y faire ? Les "bons" vampires disparaissaient à vu d'oeil autour de moi. Je n'avais plus vraiment de nouvelles de Belle, je n'avais pas revu Drake non plus. Avais-je croisé d'autres bons vampires ? Le prince des vampires était-il quelqu'un de bon ? Il ne m'avait pas fait de mal mais je ne l'avais pas revu depuis très longtemps, il en allait de même avec Anderson qui avait essayé de m'embrasser la dernière fois alors que je ne croyais pas encore en leur existence. Il n'y avait que Guillemaud que je n'arrivais pas à le cataloguer en tant que bon ou mauvais vampire, il était troublant. Mc Borough finit alors de parler, me disant que si je voulais le contacter, je n'aurais qu'à y glisser un papier dans les troncs du trésor de la cathédrale St Gilles. Je m'y étais retrouvé récemment avec Hannah Badenov qui ne s'était pas bien sentie là-bas.

" J'ai bien apprécié notre conversation également. Je ne doute pas que nous nous croiserons prochainement, surtout qu'un évènement concernant les vampires arrivent à vitesse grand V, nous aurons peut être l'occasion de nous croiser dans la foule. Bonne soirée à vous ! "

Et il bifurquait d'un côté, et moi, je rebroussais chemin, du moins, je traversais la rue. Je l'aurais bien suivie mais à quoi bon ? A quoi cela me servirait-il ? J'étais à Edimbourg, mon appartement se trouvait su Glasgow et il était à présent assez tard. Je n'avais cependant pas envie de rentrer chez moi. Peut être que mon père m'attendrait à mon appartement pour avoir des explications et je n'avais pas envie de lui en donner. Il pouvait croire ce qu'il voulait, je m'en fichais, je n'avais pas besoin de lui dans ma vie. Il ne devait pas être mort dans cette ruelle, mais si c'était le cas, ça ne me dérangeait pas le moins du monde. Pourtant, au fond de moi, j'étais comme persuadée que je le reverrais, un jour ou l'autre, dans un endroit plus ou moins sécurisé pour ma petite personne. Je ne savais plus où chercher dans cette ville, j'aurais bien pris des photos mais après ces évènements, je n'avais pas le coeur à cela. J'aurais préférée me rendre à mon club de boxe, ou de tir à l'arc pour évacuer cette frustration. Car oui, l'intervention de Philipp ne m'avait pas plus, du moins, elle n'avait pas eu l'effet escomptée. Certes, il m'avait débarrassé provisoirement de mon père, mais celui-ci reviendrait à la charge. Je m'arrêtais au niveau d'un arrêt de bus, regardant quand le prochain passerait pour me ramener à Glasgow. Je regardais ma montre, le dernier bus était sur le point de passer, c'était un bon timing, j'avais de la chance, sinon, il m'aurait fallu appeler mon chauffeur de taxi, en espérant qu'il ait été sur Edimbourg et non Glasgow. Le bus arriva quelques minutes après mon arrêt, je lui demandais un ticket pour le terminal se trouvant à Glasgow et je me fondais dans la masse des gens assis à l'intérieur même s'ils n'étaient pas très nombreux à une heure aussi tardive. La nuit fait de plus en plus peur ces derniers temps, et je crois que ce n'est pas près de s'arrêter, mais ça, nous le constaterons plus tard quand la guerre entre les humains et les vampires sera pleinement ouverte, car je ne doute pas que cela se passe ainsi. Enfin, je ne faisais que supposer, je n'étais pas prophétesse en mon pays, mais les choses étaient bien trop calme entre les humains et les vampires, du moins à on goût, il faudrait que tout cela bouge, évolue dans un sens ou dans l'autre quoi qu'il advienne, je resterais fidèle à moi-même !