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I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole.
MessageSujet: I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole.   I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole. EmptyDim 27 Mar - 18:27


Il est soit très tôt, soit très tard quand je repars de chez Sasha Oppenheimer. J'aperçois les premières lueurs de l'aube colorer le ciel au-dessus des immeubles. L'allée, généralement très animée, est encore vide d'activités à cette heure-ci. C'est à peine si j'aperçois quelques livreurs qui viennent descendre leurs fournitures avant l'ouverture des boutiques. Je me contente de tracer ma route, les mains enfoncées dans les poches de ma veste. L'une d'elle se referme sur l'arme que j'ai glissé à l'intérieur. J'essaie de faire comme d'habitude, mais une certaine tension me garde toujours parfaitement éveillée, même maintenant, plus de vingt-quatre heures après les attentats. J'aurais besoin de dormir quelques heures de plus pour être parfaitement alerte, mais le sommeil me fuit et mon cerveau est en ébullition. C'est certainement parce que je suis désœuvré, alors qu'encore récemment, mon quotidien était tout tracé. Je passais le plus clair de mon temps entre le travail et la surveillance d'Hayden. Je n'avais pas l'occasion de réfléchir, et les rares fois où je déviais de ma trajectoire, ce n'était que pour décompresser, passer du bon temps, avant de reprendre. Depuis quand la Meute s'était-elle retrouvée au cœur même de mes préoccupations ? Je n'arrive même plus à m'en souvenir. Je sais seulement que tout ce que je devais faire allait dans son sens. J'essaie de me raccrocher à ça, de continuer à agir ainsi même si je ne suis définitivement plus qu'une arme sans plus personne pour la manier.

Ca me rend dangereux, imprévisible. Je me connais assez pour savoir que j'étais capable de tout, avant que ma route ne croise celle des Valentyne. J'ai changé depuis ce temps-là, peut-être un peu... Mais pas suffisamment pour renier le passé, ce que j'étais et qui reste toujours en sommeil. J'allais tout abandonner pour eux. Les contrats, les tueries gratuites... Et maintenant ? Je n'ai qu'une envie, et remettre le couvert. Qu'on me donne seulement une cible, les responsables de ces attentats, et je commence mon extermination. J'ai beaucoup trop de colère en moi, beaucoup trop de pensées qui m'animent alors que je devrais me contenter d'exécuter. J'essaie de trouver une direction pour eux, alors que je n'en ai plus aucune. Qu'est-ce qui me préserve encore de la folie et m'évite de tuer à outrance ? Rien.

Je ralentis à un croisement. J'ai cru apercevoir une ombre dans le côté de mon champ de vision. J'évite de tourner la tête ou de m'arrêter pour ne pas qu'elle fuit, pensant être repérée. Qui ? Peut-être bien un autre meurtrier, venu pour achever le travail. Après l'Ulfric et la Lupa, pourquoi pas viser les métamorphes ? Roxane serait une meilleure cible que moi, mais qui me dit qu'elle n'est pas déjà morte à l'heure actuelle ? Je sors mon portable pour consulter l'heure et écrire un message, pour justifier que je réduise l'allure. J'ai encore mon autre main portée à mon flingue dans ma poche. Je passe doucement mon doigt sur la gâchette sans la sortir... Et quand je finis par croire que je suis définitivement parano, je l'aperçois enfin. Je ne prends pas la peine de vérifier qui me suit. Je suis trop à cran pour ça. Je me retourne et tire aussitôt... Raté. J'ai été rapide pourtant, peut-être un peu trop. La détonation a déchiré l'air et creusé un trou dans le béton d'une boutique. Je m'engage aussitôt dans les rues parallèles au pas de course, autant pour m'éviter des déconvenues que de retrouver cette ombre. J'entends les livreurs déjà hurler à l'attentat en se réfugiant dans leurs camions, rendus nerveux par les récents événements. Et moi donc...

Je cours à en perdre haleine. Je connais bien davantage Glasgow qu'Edimbourg pour savoir comment les rues se découpent et comment bloquer la route de mon poursuivant... Mais à chaque intersection, je fais chou blanc. Merde. S'il s'agit de l'un des responsables, je ne peux pas le laisser filer. J'hésite à me transformer pour être plus efficace, mais on doit s'attendre à ce que j'agisse ainsi, pas à ce que je m'en sorte plutôt bien sans. Ils ne sont pas si nombreux à connaître mon passif de tueurs à gages...

Je prends mon mal en patience, même si j'ai les nerfs à vif. Je tente à nouveau ma chance au croisement suivant et... Tombe nez à nez avec mon poursuivant. J'ai pas le temps d'ajuster un tir, alors je lui décoche un coup de coude directement dans la tempe pour la sonner. Elle... C'est une femme. Et il suffit que le coup la fasse reculer assez pour que j'aperçois, de l'autre côté de mon arme brandie...

- Tania.

Je reprends avec peine ma respiration. J'ai envie d'en rire... Sérieusement, c'est elle qui me suit cette fois ? Je suis déconcentré, l'espace de quelques secondes, avant de réaliser une cruelle réalité. Rien ne me dit qu'elle ne fait pas partie des concernés, et qu'elle n'a pas été engagé pour me tuer. Je fais en sorte d'étouffer cette tempête de sensations qui se déchaîne en moi à sa simple vision, la gardant en joue.

- J'ai bien failli de tuer par accident cette fois. Qu'est-ce que tu fous ici, bordel ?
Malcom Hastings

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Malcom Hastings
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MessageSujet: Re: I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole.   I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole. EmptyDim 27 Mar - 22:08

Je suis sortie à la tombée de la nuit. Deux sacs de sport gonflés à bloc dans une voiture qui ne m'appartient pas. Rien ne m'appartient, de toute façon. Mon existence, ma raison, mes pensées, je n'ai jamais rien eu à moi. Même aujourd'hui, alors que la cause que je sers n'a plus vraiment de sens et que je n'y crois plus, je lui appartient toujours. Bref. Je ne fais que ce que je sais faire, peu importe pour qui ou pour quoi. Il en a toujours été ainsi et cela ne changera jamais... Sauf que rentrer à chaque fois au manoir, alors que je passe mon temps à arpenter Glasgow ou Edimbourg, ça commence à m'énerver. Je perds du temps, et que je sois proche ou loin de Morgane, ça ne change strictement rien. Je ne partage rien avec elle, et je n'ai pas l'air de l'intéresser plus qu'en tant que l'arme que je suis, finalement. Elle doit être déçue de la personne qu'elle a découvert... Mais qu'y puis-je ? Je lui ai tout dit, j'ai été sincère et ouverte avec elle comme je l'ai rarement été. Tout ce que je peux faire désormais, c'est être efficace. Même si le but que je poursuis ne pourra jamais être atteint, je n'ai rien d'autre à faire que de le poursuivre, et j'aime être efficace. Donc, je déménage pour quelques nuits. J'ai toujours un assez bon réseau de planques, au moins une dans chaque quartier de la ville. Je n'ai pas pris grand chose, ne m'étant de toute manière toujours pas habituée au luxe du manoir. J'ai l'habitude des endroits sombres, froids, glauques. Je suis née dans ma merde, et même si j'ai réussi à gravier quelques échelons, on ne m'a pas changé. Au moins, maintenant, je suis sur place ; je resterai ici deux ou trois nuits, le temps d'écumer le coin, de voir les pistes que je peux y trouver. J'ai déjà débusqué quelques rebelles, mais plutôt des cas isolés et sans vraiment d'importance, ne me permettant pas de remonter une grosse filière ou quoi que ce soit de très intéressant. Cela va venir, je ne désespère pas. Et je n'ai rien d'autre à faire.

Après avoir déposé mes quelques affaires dans la planque, je sors. Nuit noire, profonde, parfaite. Quelques étoiles parsèment le ciel, et on voit à peine la lune. L'air est bon, je peux sortir peu couverte sans ressentir la morsure du froid. Je me glisse dans l'obscurité qui est mienne, deviens souffle, ombre parmi les ombres, parfaite, invisible. J'aime cette sensation. Cette toute puissance que m'offre la nuit, mon domaine, mon terrain de chasse. Je ne suis plus rien, pourtant je peux frapper qui je veux, qui passe. J'avance rapidement, rasant les murs. Un des vampires que j'ai chopé hier m'a avoué, après encouragement par divers moyens sympathiques, devoir voir un autre vampire ce soir qui ferait partie d'un groupe dissident. J'ai le lieu, l'heure. Un bar, pour faire original. Je m'installe à une place m'offrant un bon angle de vue, et j'attends. Environ une heure. Je crois plusieurs fois avoir trouvé mon homme, avant de me rendre compte que ce n'est pas lui au bout de plusieurs minutes. Pas un vampire, ou alors il s'avère qu'il n'attend personne. Et puis je finis par le voir. Il va voir le barman, lui parle un instant, tandis que ledit barman répond par un signe négatif de la tête. Il s'assoit alors à une table, et je regarde l'heure ; celle du rendez vous que m'avait indiqué l'autre. Il reste là quelques instants, avant de perdre patience. De loin, je prends mon téléphone, le photographie. Je mémorise le visage, l'hexis corporelle, tout ce que je peux. Je me lève, sors du bar à quelques mètres de lui, et je le suis. Je ne peux pas me permettre de le tuer ou de lui faire sentir une menace ; si ce que m'a dit l'autre vampire est bien vrai il pourrait me permettre de remonter et de faire un travail efficace, au lieu d'en liquider un ou deux par ci par là.

Le seul soucis est que si mes sens et mes capacités sont améliorées, elles ne sont toujours pas égales à celles d'un vampire. Je n'ai pas fait quelques pas dehors qu'il se volatilise, se déplaçant en vérité à une vitesse surnaturelle que je ne peux ni suivre ni voir de mes yeux. Et merde. Je me mords la lèvre, retenant un juron. Ca s'appelle se faire avoir en beauté, ça... Je fais demi tour, reprenant le chemin de ma planque pour au moins pouvoir faire des recherches sur ordi. On m'a un peu appris à bidouiller, à la CIA... Et ce n'est pas non plus très compliqué, finalement.

Toujours aussi rapide et silencieuse, je rase les murs. Je ne croise presque personne, mais je marque un temps d'arrêt au bout d'une dizaine de minutes, alors que j'arrive à un croisement. Non que je doute de la direction à prendre, mais que je vois non loin une autre ombre dont la silhouette m'est familière. Douloureusement familière. Malcom. Il ne semble pas me voir, de profil. Je me faufile derrière loin, ayant une soudaine envie de m'intéresser à son cas. Pourquoi ? C'est un peu enfoncer le couteau dans la plaie que de le prendre en filature. Pourtant, j'ai envie. Ou plutôt, je juge qu'il est temps que j'en apprenne un peu plus sur lui.. Qui sait, peut être le contrat qu'il a en cours peut il m'être utile ? Savoir qui il est vraiment, ses fréquentation, peut quoi qu'il en soit me servir. Ombre fidèle, je le suis, un peu comme j'ai suivi Torben pendant de nombreux mois. Sauf que le but et mon ressenti sont entièrement différents... Mais dans l'idée, je le file tout de même comme son ombre. Et cela pendant au moins cinq minutes, alors que je commence à trouver cela étrange qu'il n'ait même pas semblé remarquer ma présence. A quoi joue t-il ? A rien, apparemment, il ne m'avait vraiment pas remarqué... Par contre, lorsque sa main se dirige vers son arme, je sais que c'est le cas.

Il tire, mais c'était bien trop prévisible, j'évite sans peine le coup. Et sans attendre plus, je prends la fuite de mon côté. Pas la peine de risquer plus pour ça. Sauf que j'entends des pas prendre rapidement la suite des miens... Il me suit, en plus. M'aurait il reconnu ? Je ne pense pas qu'il en ait eu le temps, mais je le sous estime peut être. En tout cas, je cours le plus vite possible, mettant un temps une bonne distance entre nous, me donnant l'espoir de pouvoir le semer. Je continue pourtant à courir à une allure soutenue, et je fais bien. A un croisement, je n'ai pas le temps de réagir que je vois une ombre surgir dans la périphérie de mon champ de vision. Il me coupe la route, l'enfoiré. Il me frappe, je n'arrive pas totalement à esquiver ce coup là. Je me recule, face à lui, alors qu'il peut cette fois clairement voir mon visage.

« C'est bien, tu as bonne mémoire. »

Ok, j'attaque dans le vif. Ce n'est peut être pas la bonne solution si je ne veux pas me retrouver à terre avec son poing dans la mâchoire, mais je m'en fiche. Je suis énervée de m'être faite avoir à deux reprises ce soir. Même si avec lui, c'était tout de même prévisible. Je lâche un léger rire.

« Me tuer par accident ? Voilà qui aurait été fort dommage. Quand à ce que je fais ici, à ton avis ? Une petite ballade nocturne pour se dégourdir les jambes ne fait de mal à personne. Mais je ne pensais pas que tu aurais toi aussi cette idée saugrenue, alors j'ai eu envie de voir un peu vers où tu allais. »

Et maintenant.. ? Je devrais me remettre à courir, mais il faut croire que j'ai envie de jouer.
Erin Danvers

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MessageSujet: Re: I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole.   I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole. EmptyMer 30 Mar - 0:32


Elle me rend complètement fou. C'est bien une constante qui perdure à chaque fois que nos routes se croisent. J'ai envie de presser cette détente, simplement pour lui faire ravaler son sarcasme. Je pourrais lui tirer dans la jambe pour lui rendre cette vieille blessure qu'elle m'a infligé. Je suis sûr que ses cris seraient bien plus mélodieux, et me taperait moins sur les nerfs. Pourquoi je m'énerve pour si peu ? Parce que c'est elle, tout simplement.

- Je suis vraiment pas d'humeur pour tes conneries, Tania. Deux choses sont sûres : Tu n'es jamais là où on s'y attendrait, et tu ne l'es jamais non plus par hasard. T'es pas foutue de répondre à une question aussi simple ? Je te demande pas pour qui tu bosses, simplement pourquoi tu me suis, et si tu as un contrat sur ma tête.

Je réfléchis dans laquelle de ses deux jambes je vais lui loger une balle si elle ne se décide toujours pas à me répondre. C'est ça le problème avec elle... A force qu'on se refuse à appuyer sur la gâchette, elle commence à croire que je n'en suis plus capable. Je suis mortellement sérieux aujourd'hui, mais on dirait que la nuance lui échappe. Qui a parlé de la tuer ? Je ne peux pas me permettre de prendre de risques aujourd'hui, et surtout pas avec elle. Si quelqu'un l'a engagé pour me retrouver, me suivre, me faire la peau ou va savoir... Cette personne fait d'excellents choix stratégiques. Pour autant, elle devrait se méfier. Je n'ai strictement plus rien à perdre, et elle... La tuer serait ma dernière délivrance. Elle le sait, une arme sans plus personne pour qui la tenir peut se révéler incontrôlable. Sait-elle seulement identifier ceux qui le sont devenus ?

Elle se contente de jouer, comme à chaque fois. Je serais effectivement tenté de reprendre notre jeu et courir vers sa finalité pour la consumer à nouveau dans une de ces ruelles humides et froides... Je dois rester concentré. Je ne connais toujours rien d'elle, ni de ses intentions. Elle est peut-être vraiment là uniquement pour en apprendre plus, si elle m'aborde comme si rien n'avait changé, comme si on était toujours les mêmes. C'est stupide, et totalement improbable.

- Je croyais que tu préférais te contenter de fuir, comme un animal traqué. T'as changé d'avis ? A croire que je t'ai manqué. Désolé de te décevoir, ma belle. T'es bien le cadet de mes soucis en ce moment. Je suis plutôt occupé à éviter de crever, ou que d'autres crèvent encore.

A cause de ma négligence. Ma mâchoire se crispe, l'expression mauvaise. Je chasse rapidement cet élan de culpabilité qui ne fait que m'affaiblir. Je n'ai vraiment pas besoin de ça. Et elle... Je suis déjà dangereusement sur la brèche. Je peine à me raccrocher à cette colère qui m'a permis de tenir bon jusqu'à maintenant. J'incline mon arme vers le sol, sans pour rendre les armes. Je reste aux aguets. Elle n'est peut-être pas venue seule, se contentant d'être un appât pour que je tombe dans d'autres filets. Ce serait encore plus intelligent... Mais d'aussi loin que je la connaisse, je l'ai toujours vu travailler seule. J'essaie simplement de me convaincre que je suis devenu purement et simplement paranoïaque, et que je n'ai pas de raison valable de la soupçonner, et donc de la tuer. C'est moi qui suis stupide, à vouloir me raccrocher au moindre espoir... Autant le piétiner.

- Et dans l'immédiat, ce qui me donne envie, c'est uniquement de faire un beau massacre.
Malcom Hastings

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MessageSujet: Re: I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole.   I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole. EmptySam 2 Avr - 22:47

Je sens déjà que je regrette amèrement mon initiative. Mon coup de tête, après l'avoir aperçu ainsi, seul. Alors que lui ne m'avait pas même remarqué... La tentation de le suivre avait été trop forte, oui. Mais je n'aurai pas dû. Bien sûr qu'il allait finir par s'en apercevoir, je le savais très bien dès le départ. Je n'avais pas réfléchi à ce qu'il allait s'en suivre... Je ne voulais pas d'un nouvel affrontement. J'étais pas d'humeur à ça ce soir, j'étais d'humeur à rien d'autre sauf traquer. J'avais plus de cible, il m'en avait offert une, trop grosse, trop tentante. J'avais pourtant des raisons pratiques de le suivre... Nous n'étions pas allés bien loin, nous étions toujours concrètement deux inconnus, pourtant, c'était déjà trop loin pour moi. A partir du moment où il ne formulait ne serait-ce que des hypothèses sur moi, hypothèses vraies que je ne lui avais pas confirmées, il fallait, moi, que je prenne les devants. Que j'en sache plus sur lui. Si j'avais d'autres chats à fouetter, en ce moment... Quand l'opportunité se présente, on ne la laisse pas filer. C'est plutôt lui qui me surprend d'habitude ; et je sais pourquoi désormais. Les rôles s'inversent, un peu. Je le fixe. J'attaque de front. Je ne sais rien faire d'autre. Attaquer en guise de défense. Il ne réagit pas comme d'habitude, cependant. Je fronce les sourcils un instant, laissant transparaître mes quelques réflexions. Ok, on va s'y prendre autrement. Je reprends mon expression neutre habituelle, mais éclate spontanément de rire alors qu'il me demande directement si j'ai un contrat sur sa tête.

« Quoi ? Non mais tu blagues ! Tu penses vraiment que je suis là pour te buter ? Si seulement je pouvais, on sait tout les deux que je l'aurais fait depuis longtemps... Franchement. Sois un peu logique aussi. Ca m'aurait servi à quoi d'attendre tout ce temps si c'était pour t'éliminer ? »

Je hausse les épaules. Bon, mettons les choses au clair.

« Franchement, à première vue, je me fiche complètement de toi, de ce que tu fais, de pour qui tu bosses. Seulement, j'aime aussi bien assurer mes propres arrières. Tu veux que je te dise ? Je filais quelqu'un d'autre, il m'a échappé. Je t'ai croisé, tu m'as pas vue, je me suis dite que c'était peut être le moment d'en apprendre plus sur toi. Au cas où tu pourrais être un réel danger. Si ça peut te rassurer, j'ai pour l'instant rien appris de plus. »

J'avais reculé d'un ou deux pas, mais toujours face à lui, et les yeux fixés dans les siens. J'ajoutais, dans ma barbe.

« Et je pense avoir mérité une médaille pour une réponse aussi détaillée et franche. »

Oui, c'était rare, je sais pas si il s'en rendait compte. Mais là, j'étais pas d'humeur. Ce qu'il disait n'avait aucun sens ; si j'avais voulu sa peau, j'avais déjà eu plusieurs occasions de l'avoir, et je l'avais pas prise. Ok, j'avais essayé et il m'avait résisté, les premières fois, mais par exemple, l'autre jour, dans la ruelle... j'aurais très bien pu le tuer en y mettant du mien. Seulement, non, il ne s'en rendait pas compte. Toute mon attention restait focalisée sur lui, guettant son moindre mouvement. Qui sait, pourquoi lui n'en voudrait il pas à ma peau ? C'est un tueur à gage. Ces types changent d'employeur comme de chemise, et il peut très facilement se retrouver embaucher par des ennemis qui lui proposeraient un bon prix. Moi, j'étais fiable. Je me battais pour la couronne depuis des années maintenant. Seulement, même pour qu'il me foute la paix, je ne pouvais pas le lui avouer. Pas ça. Ce serait me mettre à nu, autant que de lui avouer mon véritable prénom. Je veux détourner la conversation, je veux qu'on évite les sujets sérieux. Je veux vite en finir, finalement. Pourquoi ? Pourquoi cette fois, pas les autres ? Remarquez, je veux en finir, mais je n'ai toujours pas ce qu'il faut pour tout simplement fuir et le planter là. Je reste. Pire, je lui donne des explications. Putain, qu'est-ce qu'il t'arrive, Erin ?

« D'éviter que d'autres crèvent ? Monsieur joue les protecteurs, maintenant ? Et je pense pas être le cadet de tes soucis, non, pas maintenant que tu t'es rendu compte que c'est moi qui te suivais. Ca a plutôt l'air de t'avoir bien contrarié, même. Je me trompe ? »

Même pas de sourire en coin, d'ironie, de quoi que ce soit. S'il savait que moi non plus, j'avais d'autres chats à fouetter... Mais éviter que d'autres meurent, ça me passait totalement au dessus, par contre. Puisqu'il y avait ma vie, et celle de Morgane. Et que celle de Morgane, c'était la mienne. Le reste, concrètement... C'était plutôt prendre les vies qu'il fallait prendre, qui m'intéressait, plutôt que d'en sauver. Néanmoins, cela me donnait matière à réfléchir. Sur lui, ce qu'il faisait. Il tuait, mais avait il donc aussi un rôle de protecteur ? De qui ? De ses employés, ou d'attaches plus personnelles ? Un métamorphe... Ses semblables ? Des loups ? Je pouvais à peu près tout imaginer, sans avoir de réponse. J'éprouve un petit soulagement intérieur alors que je le vois baisser son arme. Il n'allait pas tirer, de toute façon... Il n'en n'était pas capable. Pas plus que moi, cela dit, mais au moins nous restions sur un pied d'égalité. Je croise les bras, le regarde en biais. Le sourire apparaît un peu. Beaucoup plus petit que d'habitude.

« Oh, on serait sur la même longueur d'onde ? C'est plutôt rare. Rien ne vaut un bon massacre, de toute façon. Tu sais, j'suis pas spécialement d'humeur non plus. »
Erin Danvers

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MessageSujet: Re: I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole.   I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole. EmptyMar 12 Avr - 10:48


Je me rends compte, dans ce regard de défi qu’elle me renvoie, que je ne réagis pas comme elle l’espérait. A croire qu’elle s’attendait à ce que je me montre prévisible à la longue, à force de toujours reproduire la même approche. L’un de nous deux provoque l’autre, et le force à riposter. Nos échanges sont toujours teintés de la même violence, qu’ils soient verbaux, physiques ou sexuels. On ne parvient à communiquer que de cette façon, et encore aujourd’hui, c’est le cas. Elle devait s’attendre à ce qu’on reprenne nos jeux brutaux là où nous nous étions arrêtés, mais la seule constante est que je n’appuie toujours pas sur la détente. Après avoir cédé à maintes reprises, elle doit s’étonner de cette méfiance, car elle non plus n’est jamais parvenue à s’y résoudre. Nous partageons cette même faiblesse, celle de deux tueurs incapables de tuer. Je devrais l’éliminer, aujourd’hui plus que jamais, pour ne pas être tenté de m’y raccrocher. Elle est une échappatoire, pas un ancrage. Son rire est là pour me le rappeler.

- Non, pas pour me buter. Pour me piéger, c’est différent.


On ne signe pas toujours des contrats pour tuer, et l’ombre qu’elle est doit en signer un certain nombre pour uniquement obtenir des informations. Sa réaction parvient pourtant à me faire douter car, pour la première fois depuis que nos routes se sont croisées, je parviens à être convaincu de sa sincérité. Ce pourrait être une nouvelle tromperie plus élaborée que les autres, elle est douée en la matière, et nous savons tous deux que l’hésitation est notre pire ennemie, celle qui nous tue avant même qu’on ne presse sur la détente. Elle n’est pas nouvelle pourtant, je devrais m’y être habitué… Mais en temps normal, ce n’est pas ses intentions dont je doute, qui me paraissent étonnement claires, mais de sa capacité à mettre à exécution ses menaces.

- Un réel danger… Tu te fous de moi ? Tu sais depuis le début ce que je veux de toi, je ne m’en suis pas caché. T’es bien la seule personne sur cette putain de planète que je suis infoutu de tuer. Je ne me mens pas autant que toi. Et t’es encore à te trouver des excuses plutôt que d’avouer que t’as sauté sur l’occasion, que t’attendais que ça. Alors ouais, je veux bien t’accorder le bénéfice du doute, Tania.

Je lâche un rire, un rien acerbe, qui fait écho au sien. Elle recule, et le prédateur en moi n’a que davantage envie d’avancer en se rendant compte qu’il gagne du terrain. Plus que ses paroles, c’est sa soudaine méfiance qui me fait croire en sa version des faits. Mon humeur instable la met sur ses gardes, parce qu’elle doit se rendre compte que je suis sur le point de rupture, et que c’est uniquement ce qui peut me rendre dangereux pour elle.

- En même temps, est-ce que j’ai le choix ? Je pourrais bien te tirer une balle dans chaque jambe par sécurité, ce serait sans doute le mieux à faire.


Mais je ne le fais pas. Je me sens extrêmement las. J’ai dormi quoi… Deux heures à peine en bientôt trois jours ? Inutile de chercher plus loin. Je dois me casser d’ici, retourner aux alentours de Wolfheaven pour sauver ce qui peut l’être, voir Savannah ou… Putain, me boire un bon verre et m’écrouler de fatigue dans un bar miteux du coin. Tout, mais pas me retrouver face à un autre de mes échecs. J’aurais dû la tuer depuis longtemps. Je ne suis pas assez vigilant avec elle, ni même à cette soirée… Et si c’était elle, qu’est-ce que je ferais ? J’arriverais à appuyer sur la détente, pour eux ?

Je la fixe à nouveau, de ce regard de glace. Je crois bien que je le pourrais.

- Tu sais rien de moi. Tu te souviens ce qu’on disait sur les armes qui n’ont plus personne pour les brandir ? T’as raison de te méfier. J’ai plus rien à protéger, seulement des cadavres en devenir à veiller, et une cruelle envie de me remettre à tuer. Et qui est encore là pour me désigner ma cible, dis-moi ?

Elle ne sourit pas, ne rit pas plus, dépourvue de son ironie habituelle. On ne s’amuse plus. Je la sens réellement curieuse maintenant, pour une raison qui m’échappe. Je lâche peut-être bien plus que je ne devrais, alors que je ne sais toujours rien d’elle. Je m’en moque tellement. A qui mes secrets pourraient nuire maintenant, hormis moi-même ? J’aurais presque envie de lui hurler ma colère au visage, pour que ce sentiment d’échec arrête de m’accabler l’espace de quelques secondes, et pour la faire fuir aussi. J’attends le moment où elle va faire demi-tour pour ne plus revenir. J’en ressentirais autant de déception que de soulagement, mais je ne risquerais plus de dévaler cette pente à toute vitesse… Parce qu’elle est là. Tout est beaucoup trop intense quand elle est là, et je ne peux pas le supporter. Pas maintenant.

Je souffle entre mes dents, et agite mon flingue devant elle à tourner comme un animal en cage. Je ris. Je deviens fou, à cause d’elle. Je n’ai pas remis la sécurité, mais je me fous pas mal que le coup parte d’un moment à l’autre, dans le mur, contre elle ou contre moi.

- Ouais, un beau massacre… Cette nuit, tu étais là. Je devais veiller à ce que tout se déroule bien, discrètement. Et tout a volé en fumée ! Son et lumière, un magnifique spectacle pour clôturer la soirée ! J’étais aux premières loges. Qu’on applaudit bien fort le fils de pute qui a réussi, en une poignée de secondes, à réduire la Meute à néant ! C’est toi ? Sérieusement, j’aimerais bien. J’aurais enfin d’assez bonnes raisons pour te buter, et rien ne me retiendrait ensuite. Tu vois, il reste plus rien à défendre, seulement une vendetta à mener. Après tout, si je dois tuer tous les suspects potentiels, ça va m’occuper un bon moment, tu crois pas ? Et ce sera toujours mieux que de se demander en permanence ce qui, putain, a bien pu foirer à ce point pour qu’une chose pareille puisse arriver ! Tu sais ce qui me contrarie ? J’aurais espéré que ce soit un de ces enfoirés à mes trousses, venu pour finir le travail. J’aurais pris mon temps pour qu’il hurle après sa mère et crache le morceau. Je veux des noms, et à défaut d’en avoir, je pourrais bien prendre des têtes au hasard parmi les principaux concernés. Tu paries sur qui, toi ? Les vampires ? Les semi-démons ? Ils ont dû en engager des sacrément bons pour défier une pareille sécurité. Des tueurs comme toi, qui se frottent un peu trop aux vampires… Et ça leur ferait quoi si j’irais chercher la tête de cette poufiasse qui les dirige hein ? Je me réjouis d’avance du bordel que ça provoquerait dans leurs petits rangs ! Et si j’en crève, ça aura été un putain de coup d’éclat… Une fin digne de ce nom, pas vrai ?
Malcom Hastings

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MessageSujet: Re: I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole.   I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole. EmptyMar 12 Avr - 23:21

Je le fixe, le dévisage, comme à mon habitude. Sauf que ses paroles, elles, m'étonnent, contrastent avec tout ce que nous avions pu avoir comme échange jusque là. Nous sommes allés trop loin. Nous avons dépassé ce stade où nous pouvions jouer à tenter de nous entre-tuer sans aucune conséquence. Nous sommes arrivés à ce point de rupture, où notre relation personnelle entre en conflit avec nos responsabilités. Cela devait arriver, il ne pouvait en être autrement. Je comprends tout cela alors que ses paroles m'atteingnent, alors que son expression et ses réactions n'ont rien d'habituel. J'ai essayé de me parer en attaquant, comme d'habitude. L'attaque n'a pas trouvé de cible. Il est las, fatigué, suspicieux, aussi. Comme il ne l'avait jamais été auparavant. Oh oui, je l'ai fait valsé avec la grande faucheuse de nombreuses fois, mais connaissant mes faiblesses, il savait que ce n'était qu'un jeu. Il savait que jamais je n'aurai été capable de l'abattre. Et c'était réciproque. Cet équilibre des forces semblait tout à coup remis en question, presque brisé. Je pouvais être une réelle menace pour lui. Ce jeu que nous menions depuis des mois pourrait être en fait voué à plus grand dessein, commandité par l'employeur mystérieux pour lequel je travaillerais. Comment peut il penser cela ? Je ne comprends pas, je ne vois pas. Il n'a aucune preuve tangible pour émettre telle hypothèse... Si. Je viens de lui en donner une, en le traquant. Pourtant c'est faux, et ma première réaction en est d'ailleurs le rire. C'est débile, comme théorie, franchement. Et ça m'agace qu'il puisse penser ainsi alors qu'il est bien le cadet de mes soucis en ce moment, finalement. Mais comment le lui prouver sans me dévoiler tout à fait ? Alors, je serais là pour le piéger. Je le dévisage, regard en biais, bras croisés. Un tueur se sentant menacé devient une menace. Il est une menace.

« Pour te piéger. Tu as donc un rôle si important pour que quelqu'un monnaie une tueuse aussi talentueuse que moi pour cela ? »

Pointe de sarcasme. On ne se refait pas.

« Réfléchis. Cela fait combien de temps ? Plusieurs mois, peut être même années, que nous jouons notre petit jeu, toi et moi. Si on m'avait vraiment envoyé pour te piéger, crois tu qu'on aurais attendu si longtemps avant de refermer le piège ? Ca ne se tient pas, Malcom. Et fut un temps où j'avais vraiment l'espoir de te tuer, si tu ne t'en étais pas rendu compte. »

Ma voix était plate, froide, directe. Sans sous entendu, rien. A défaut de lui dire qui j'étais et ce que je faisais, je donnais des arguments logiques pour détruire ses doutes. Il était intelligent. Calculateur. Réfléchi. Il était tout ce qu'un tueur devait être. Cela devrait marcher. Je n'essayais que de lui prouver la vérité, une évidence à mes yeux, il n'y avait donc aucune raison qu'il s'entête... Sauf que oui, il était entêté. Tout de même, je crois lui avoir donné de quoi m'accorder le bénéfice du doute. C'est déjà ça. De toute façon, je vais partir. Me détourner, disparaître dans la ruelle, là, juste à côté. Oui, je vais le faire... Je n'arrive pas à m'y résoudre. Jamais, avec lui. C'est si facile pourtant... C'est facile de tuer, aussi, en règle générale. Mais il bouscule toutes les évidences et toutes les certitudes, et c'est en cela que je le hais autant. Je ne réponds rien, me contentant de reculer. Prendre de la distance. Prendre des précautions. M'assurer un temps de réaction supplémentaire si jamais il tente quoi que ce soit contre moi. Je guette ; rien ne vient. Mais avec lui, je sais que chaque nouvelle seconde peut révéler son lot de surprises. Surtout en ce moment ; il semble beaucoup plus sur la sensitive qu'à son habitude. J'acquiesce. Bien sûr, ce serait le mieux à faire, je ne vais pas le nier.

« Comme il serait mieux que je déguerpisse, là, tout de suite. Toi comme moi, nous restons incapables d'agir. »

Pas une provocation. Un constat. Où je m'incluais, constatant nos faiblesses à tous deux. Décidément, les temps changent... Son regard revient se figer dans le mien. Deux lames de glace. J'en suis la seule et unique cible. Il se dévoile. Volontairement ou non, il me donne de nouveaux morceaux à ajouter au puzzle et doit bien s'en rendre compte. Je l'écoute, sans broncher, sans tiquer, rien. Je le comprends, je le comprends bien mieux qu'il ne le pense. Je prends mon temps. J'ai presque envie de l'aider. Parce que je sais. Parce que moi aussi, je suis quelque part toujours l'arme sans main pour la tenir qu'a laissé ma Reine en partant.

« Prends un humain, n'importe qui, n'importe quoi. Tu te souviens du type qu'il y avait dans la baignoire de ma planque, l'autre fois ? Fais lui la même chose. Ne le tue pas. Défoule toi sur lui, longtemps. Tu verras, ça aide. Vraiment. »


Est-ce un aveu ? Oui, mais le comprendra t-il ? Peut être. Sûrement. Il comprendra ce qu'il voudra, comme toujours. Mais ça m'a aidé, un peu, le temps que je retrouve une route. Je l'ai torturé, je me suis noyée dans ses hurlements, longtemps, avant de le laisser dans ma baignoire, là où il l'avait vu quand il avait débarqué dans la planque. Il agite son flingue, comme un gamin jouerait avec le dernier pistolet en plastique offert à Noël. Il se fout de tout. Comme moi, il y a quelques temps. Morgane m'a raccroché à la vie, même si elle ne s'en rend peut être pas compte. Elle m'oblige à garder une conduite. J'en ai besoin. Cruellement besoin. Surtout face à lui. Et il repart. Je me fige, l'écoute me parler, vider son sac. J'en ai pas l'habitude. Mais je sais tout de suite ce qu'il évoque. Oui. J'avais remarqué sa proximité avec la Lupa. La sécurité, donc. Il serait peut être un peu la même chose chez les loups que moi chez les vampires ? Possible. Je reste stoïque.

Le laisse m'accuser.

Le laisse accuser la terre entière.

Il accuse Morgane. Pouffiasse. Mes ongles s'incrustent immédiatement avec force dans la chair de mes bras croisés. Je le fixe, toujours la même intensité dans le regard. Une froideur encore plus grande. Je le laisse finir sa tirade. Puis je me jette sur lui, le repousse contre le mur. Mon couteau apparaît dans ma main, se glisse sous son cou, jouant délicieusement avec sa chair. Je murmure à son oreille.

« Qualifie la encore une fois de pouffiasse ou de je-ne-sais-quoi, et je jure que tu seras la victime que j'aurai fait le mieux hurler avant de l'achever. »

Oh oui, je suis sûre que je serais capable de l'achever finalement, s'il emprunte cette voie là. Non, je n'avais pas foi en Morgane. Oui, je la pensais encore trop « gentille », bien que déterminée et dotée d'une certaine force. Mais j'étais liée à elle. Et en l'insultant, il m'insultait. Je me recule, instantanément, mon couteau disparaissant de ma main. Je lâche sèchement.

« Je suis peut être sur la trace de tes coupables. »
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MessageSujet: Re: I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole.   I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole. EmptyMer 27 Avr - 15:56


Au fond de son regard, je ne lis que de la confusion. Je ne sais pas s’il faut me fier à cette impression diffuse qu’elle me laisse, qui me paraît sincère et véritable, car Tania est tout sauf de cette nature. C’est une ombre, un caméléon. L’expérience n’a cessé de me prouver qu’elle était douée en dérobades, qu’elle appréciait cette sensation que rien ne pouvait la toucher ou la heurter, comme un vœu de liberté. Nous sommes trop semblables pour que je puisse l’ignorer, mais je viens d’atteindre un point de rupture qui me rend dangereusement imprévisible pour elle. Je sens sa méfiance s’éveiller, en réponse à la mienne. Etrangement, de par nos jeux malsains, nous avions acquis une certitude que l’autre ne pouvait plus être un véritable danger, que nous nous débattions juste l’un contre l’autre, contre ce que nous pouvions représenter pour l’autre. De par ma propre condition, tout vole en éclats. Je me sens acculé, sous pression. Tania n’a jamais été une alliée, une amie, un soutien… Peu importe quel mot on utilise pour le qualifier. Elle est une folie, un miroir, une amante, mais rien d’autres. Notre relation est basée sur des pulsions, pas sur de la confiance. Je ne sais pas si elle peut évoluer différemment. Et le veut-on vraiment ?

Je lâche un rire, dans un souffle, alors qu’elle me balance encore ses sarcasmes au visage. Je pourrais lui lâcher qu’il s’en est fallu de peu pour que je sois Exécuteur, que les miens se tournent vers moi quand ils recherchent une protection depuis la mort des Valentyne. Je pourrais lui dire, répondre à cette vague provocation, mais elle est insignifiante comparé au risque qu’elle me ferait prendre. Surtout avec elle, qui pourrait profiter de mes failles et me tuer plus sûrement que n’importe qui. Elle doute, parce qu’elle ne sait pas. Je préfère qu’elle continue à douter.

- La situation a évolué. En quelques jours, tout a changé.

Rien ne sera plus pareil. J’ai l’impression de me réveiller d’un doux rêve, dont on m’a éjecté pour me faire reprendre les armes, reprendre cette vie que je menais auparavant, là où elle s’était arrêtée. Je suis dans la rue, avec une arme en main. Je cherche une cible à tuer. Je ne veille plus que sur mes arrières, en restant dans l’ombre pour attendre l’opportunité qui se présentera à moi. L’instinct s’éveille. Entier, indispensable.

Notre petit jeu s’arrête là, en même temps que cette explosion qui s’est déclenchée. Je ne suis plus le même. Je régresse. Je suis animal, en chasse, et chassé. Elle n’a pas l’air de comprendre à quel point tout peut changer si vite, en un battement de cils, comme l’homme devient papillon. Pour autant, sa réaction me rappelle à cet écho de ce passé commun, qui existe réellement sans que je ne m’en sois rendu compte, comme si nous restions les mêmes l’un envers l’autre. Elle ne réagirait pas ainsi si elle savait exactement ce qu’il en était.

- Je te crois, aujourd’hui. Qui sait ce que nous réserve encore demain ?

Elle recule, pourtant. Ce n’est pas que ma parole est insuffisante, bien au contraire. Elle doit savoir l’influence qu’elle peut avoir sur moi, et que si je me révèle dangereux, je le suis autant pour moi que pour elle. La chute risque d’être violente. J’essaie de rester concentré, froid, efficace, comme tout bon tueur à gages. Je cède par pan entier. Je n’arrive pas à me raisonner quand elle est là, devant moi. En cela, rien n’a changé.

- Ce n’est pas ce qui va m’aider, clairement.

Mais ses paroles finissent par m’interpeller, comme les miennes ont dû le faire l’instant d’avant. Elle lâche quelques mots qui ressemblent à des conseils, à m’évoquer un exutoire possible. Je comprends où elle veut en venir, pour l’avoir déjà vu faire. Je sais ce qui a entraîné ce besoin irrémédiable de violence sur ma cible. Au fond, je le savais déjà depuis longtemps. Nous n’avions pas cédé cette fameuse nuit sans raison. On pouvait lutter encore et toujours contre cette attirance, sans jamais céder, parce qu’on se connaissait déjà bien avant d’échanger quelques paroles. C’est cette compréhension mutuelle qui nous a poussé l’un vers l’autre. C’est cette même compréhension qui me fait me sentir atrocement mal en cet instant précis, prêt à imploser. Je n’ai pas envie de me voir dans ce miroir. J’ai envie de le briser, comme celui de cette salle de bains couverte de sang. Sept ans de malheur.

- Je m’en souviens comme si c’était hier. C’est ce qui va arriver.

Je souffle un rire, agitant lentement la tête, alors que je réalise.

- Je croyais que tu avais quelqu’un pour te guider.


Je me déchaîne déjà. J’en ai besoin. Comme d’habitude avec elle, je finis toujours par céder, et aujourd’hui, d’une bien étrange façon. Elle reste stoïque, toujours sur la défensive. Elle encaisse, ne bronche pas. Son regard suit mon arme alors qu’elle doit se dire que le coup va partir. Je n’en sais rien. Je m’en balance. Je me fous de tout, même de ma propre vie. J’aimerais qu’elle réagisse, pour avoir moins l’impression de donner des coups dans l’eau. J’aimerais qu’elle s’énerve, qu’elle tente à nouveau de me buter même si elle ne parviendra pas à le faire. J’ai tout lâché, sans me préoccuper des conséquences. Je ne sais toujours rien sur elle, et ne m’attend déjà plus à ce qu’elle riposte. J’ai baissé ma garde bien trop aisément. Je ne me suis même pas rendu compte de ses ongles qui labourent sa chair, avant que je ne finisse et qu’elle ne se jette sur moi.

J’heurte le mur avec force. Je sens la froideur de l’acier contre mon cou. Mon regard ne la quitte pas. Un rire me parcourt alors qu’elle se dévoile enfin un peu à son tour, m’offre cette réaction que je n’espérais plus. J’ai presque envie qu’elle perce la chair plutôt que de simplement la menacer. La Reine…

Je lâche, dans un même murmure :

- C’est elle, qui tient la lame, n’est-ce pas ?


Elle se recule. L’instant passe. Je m’ébroue, l’observe avec une méfiance renouvelée. Ca rendrait presque plus tentant de commettre un tel impair en visant directement la tête des vampires. Un autre jeu, bien plus risqué pour elle. Elle aurait enfin une bonne raison de me tuer, et je ne suis pas certain que l’idée me gêne réellement qu’elle finisse par y arriver.

Je laisse immédiatement de côté cette pulsion malsaine quand d’autres mots claquent l’air, criants d’une vérité nouvelle. La colère revient d’un bloc. La folie s’évapore…

- Qui ? Donne-moi des noms.

Et peu importe si c’est une vérité ou un mensonge.
Si elle me désigne des coupables, je la suivrais par-delà la mort.
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MessageSujet: Re: I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole.   I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole. EmptySam 30 Avr - 22:26

Il était chamboulé. Il n'avait plus de repères. Cela se voyait. Cela se sentait. Cela se percevait au premier coup d'oeil, surtout lorsqu'on savait soi même de quoi il s'agissait. Pourtant, je n'avais pas pensé une seule seconde qui puisse être là pour me tuer, que nos rencontres soient le fruit d'un contrat d'un de nos employeurs. Malgré cela... J'ai ressenti moi aussi le besoin d'assurer mes arrières. D'en savoir plus sur lui. Il perce mes défenses. Ou plutôt, je les perce moi même face à lui... C'est douloureux. Douloureusement inévitable. Malgré tous mes efforts, toute ma bonne volonté, toute ma haine et ma rage... Il devient un danger, car il est informé. Et s'il ne sait rien de précis, il connaît assez ma personnalité pour deviner. Ma faiblesse, ma faille. Moi aussi, je le comprends. Cela pourrait être un atout, mais nous ne sommes finalement que le reflet l'un de l'autre... Les failles de l'un sont les failles de l'autre. Je ne sais pas tout. Mais je devine. J'imagine, sans mal. Je sais qu'il est mêlé à la meute depuis que je connais sa nature, et surtout depuis la soirée à la lune bleue. Mais je ne pensais pas que c'était au point de se retrouver totalement perdu sans elle... Les métamorphes avaient donc une véritable place parmi les loups. Intéressant. Je note, comme une information, une donnée qui pourra me servir un jour ou l'autre. Je me rattache à des principes, des méthodes, des intérêts. Pour oublier où je suis. Pour oublier qu'il me désoriente, que sa simple présence me perturbe. Je me rattache à mes fonctions, comme à mon comportement habituel. Seulement, mes sarcasmes ne trouvent pas l'écho habituel...

Je sens pourtant que mes remarques l'ébranlent un peu plus. Elles font ressortir les douleurs, sûrement... Eveillent la rage. Il est instable. Dangereux. Serait il capable de me tuer ? J'aimerai pouvoir affirmer que non. La vérité est que je n'en n'ai pas la moindre idée... Et cela me fait peur. Nous nous protégions derrière cet aquis profond que notre conflit ne prendrait jamais fin, que nous ne faisions que tourner autour du pot, qu'aucun de nous deux n'arriverait à en finir avec l'autre. Tout semblait voler en éclat. Je voulais qu'il me donne une raison, à moi aussi, une raison imparable qui ferait enfin partir le coup. Je laisse couler. Je n'ai rien à lui répondre. Juste à le regarder, à guetter. Va t'il me croire ? Mon instinct, ma nature, mon expérience, guettent le coup qui va partir d'une seconde à l'autre. Qui ne part pas. Je hausse les épaules, alors qu'il demande ce que nous réserve demain.

« Le Chaos. La Mort. Que peut il y avoir d'autre ? »


Y avait il un jour eu quelque chose d'autre ? Pas dans ma vie, en tout cas. Ou alors, les éclaircies avaient été trop brèves, trop partielles pour compter. Je ne m'en plaignais pas, pour autant. J'étais habituée à cela. Je n'avais rien connu d'autre. Je ne savais pas comment vivre en paix, comment vivre tranquillement. Je n'avais aucune idée du goût qu'avait la vie pour les humains lambda, avec leur petit train train quotidien. Peut être le métamorphe le savait il. Peut être pas. Peut être avait il tenté d'avoir une vie. Je n'en sais rien, je m'en fiche. Le passé ne compte pas. Le passé ne compte plus. Nous vivons dans le présent et nous marchons vers l'avenir. Un avenir de cendres et de sang, de cris et de pleurs.

Je me livre, me dévoile malgré moi une fois encore. Partiellement, mais il comprend. Il n'est pas dupe. Qu'est-ce que j'en ai à faire, de toute façon ? Ca aussi, c'est censé être du passé. Je suis censée avoir retrouvé une voie, un but, un quelque chose. Je ne sais pas. Je traque et tue en attendant la Mort. Une femme qui m'a liée à elle me considère comme son égale. Je n'en suis pas digne. D'un autre côté, elle a du mal avec moi. J'en ai aussi avec elle. Je suis là par devoir, pas par volonté. Je ne sais pas où nous allons, mais nous y allons, toutes les deux, si distantes, si différentes, si incapables de nous comprendre en notre for intérieur. Dire que je ne suis plus seule serait faux. Dire qu'une main tient l'arme aussi. Elle a trop peu de poigne. Je me tiens toute seule. Je me mords la lèvre. Je pourrais ne pas répondre.

« On fait avec ce qu'on a. Il faut bien continuer et suivre quelque chose, non ? »

Je le fixe. Ton froid, neutre, pour cacher toutes ces failles qu'il voit bien à travers toutes ces couches de maquillage. IL voit très bien à travers, mais je m'en fiche. Je dois garder cette contenance apparente. Je ne peux pas, je ne sais pas faire autrement. Je l'écoute. Froidement, j'enregistre. Je trouve un écho dans ses paroles, autant que de précieuses informations. A quoi vont elles me servir ? Il est perdu. Il n'est plus rien. Peu importe ce qui était avant, peu importe ce qu'il a perdu. Il est dangereux, maintenant, parce qu'il n'a plus personne pour le tenir en laisse. Mais il y a certains mots qui me heurtent. Certains mots que je ne peux pas tolérer. Non, je n'ai aucune affinité particulière avec Morgane. Pas d'estime. Peut être un peu de respect, car, malgré les distances, notre lien me permet de voir ce qui se joue en elle. Elle est déterminée. Nous sommes différentes, opposées, mais elle est moi.

« Peu importe. »

Dis-je en me reculant. Je me contente de le dévisager. Je ne peux pas lui dire oui, je ne peux pas non plus lui dire non. Aucune des deux réponses n'est vraie. Morgane me tient elle ? Pas vraiment. Pourtant, elle me maintient à la raison. Elle ne tient pas l'arme, elle tient l'humaine. L'humaine qui n'a jamais existé, qui n'a jamais eu besoin d'exister, a tout à coup besoin d'accroche. Il veut des noms. Je le dévisage, posant la tête sur le mur. Je regarde au loin. Soupire.

« Pas de noms. Des visages, des pistes. Peut être le nom des leaders, mais je n'en serais pas sûre tant que je ne serais pas remontée jusqu'à eux. Des rebelles vampires. Les coupables les plus probables, avec les semis démons. Mais eux, c'est encore une autre affaire. »

C'était tellement plus simple, avant. Quand on se contenait de se provoquer, de jouer avec nos vies et nos raisons. Ici, on joue plus gros. Mais peut être était-ce inévitable.

« L'un d'entre eux venait de m'échapper quand j'ai croisé ta route. »
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MessageSujet: Re: I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole.   I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole. EmptyDim 8 Mai - 18:27


Le Chaos. La Mort. Et rien d’autres.
Je ne sais pas pourquoi, mais ces paroles parviennent à m’apaiser, comme une évidence qu’elle me jette sur notre propre condition. Pour ceux de notre espèce, il n’existe pas de lendemain, seulement la certitude de l’instant, celle qui nous relie à notre cible. Il n’existe que le bras armé, la trajectoire de la balle et l’impact fatal. Je ne pensais pas un jour souffrir de recouvrer mon libre-arbitre, de ne plus être une arme que l’on brandit, avec une cause et des personnes qui l’incarnent à défendre. J’en souffre plus encore que mon échec, mon erreur… Irréparable. On s’habitue aux imprévus, à l’incertain. Tout peut basculer en un battement de cils et nous savons parfaitement que chaque existence est fragile… Si fragile. Je n’ai pas songé une seule fois à l’arrêt de cette mission, car chaque jour qui passait me faisait épouser davantage cette cause. Le retour en arrière est-il encore possible ? Est-ce que je le désire vraiment ? Quand je fixe ces pupilles profondes, abyssales… Elles ne me renvoient plus qu’un reflet déformé, mais rassurant. Il me rappelle à ce que je suis, ce qu’elle est.

- Le Chaos. La mort. Et rien d’autres.

Je secoue la tête négativement. Que peut-il y avoir d’autres ? Je n’ai pas envie de réfléchir à cette interrogation qu’elle me renvoie. Je veux avoir cette certitude que rien ne peut exister, même si une part de moi ne peut s’empêcher de me murmurer… La Meute, même si elle n’est plus qu’un cadavre fumant. Ils sont nombreux à compter sur moi, est-ce que je leur tournerais le dos ? Je préfère me pencher sur les morts, et sur le meilleur moyen de les venger pour étancher ma soif de sang, plutôt que de songer encore à protéger les vivants. Encore échouer… Non. Je ne sais plus si je dois être le tueur, ou le protecteur.

Je l’écoute. Je fais le silence, sans pouvoir m’empêcher d’analyser la moindre de ses paroles. J’entends finalement les premières divergences entre ce que nous sommes. Je n’avais aucun doute sur qui j’étais, sur la légitimité de ma mission… Jusqu’à ce qu’elle vole en éclats. J’ai viré à un autre extrême, alors qu’elle se contente de cette fadeur que reflètent ces mots, mais qui la préservera peut-être davantage à terme. Il en est pareil pour ce jeu qu’on se livre. J’ai un sourire ironique en me rendant compte que je suis certainement le plus passionné de nous deux.

- Ca manque cruellement de conviction. Tu ne serais finalement que ça, un pâle reflet ?

Je retrouve sa froideur, sa neutralité. Je me sens à nouveau dans l’obligation de la provoquer, et cet état de fait me rassure… C’est comme si les choses revenaient à la normale entre nous. Elle va se défiler. Des parades, des ripostes… Seulement, on commence à en savoir bien trop l’un sur l’autre. Ce danger-là, il est désormais impossible de l’ignorer. Je mets le mot sur ce qu’elle est, et elle se rétracte aussitôt comme si je venais de lui porter un coup critique. J’attends. Je patience… Mais elle n’en dira plus davantage, et bientôt, mon attention est retenue par bien plus important. Elle a une cible à me donner, et rien d’autres ne peut plus m’importer.

Je serre les poings. Peut-être des noms, certainement une organisation, mais rien de tangible encore. C’est une piste suffisante pour me donner envie de la remonter, de me mettre en chasse sans tarder. J’ouvre les mains et reste le regard rivé au sien, implacable.

- Des rebelles vampires, hein ? Comme c’est commode de les désigner ainsi par ta petite reine… Ca lui évite d’en avoir à assumer les conséquences, n’est-ce pas ?

Je pense subitement à cette vampire aux yeux de glace, que j’ai refusé de connaître l’identité. Elle pourrait bien en être une. Elle ne suit pas les règles, s’intéresse aux changeurs et se tient au plus près de la monarchie… Une position bien trop ambigüe et idéale pour que la question ne se pose pas. Je pourrais la confronter, mais je risquerais de perdre bien plus que je n’y gagnerais. A condition que j’ai encore quoi que ce soit à perdre… Ma propre vie m’est devenue tellement étrangère, comme un simple outil au service de cette vengeance.

Mais dans l’immédiat, j’ai plus urgent à penser que mon ancienne tortionnaire. Je lâche subitement, avec hargne :

- Alors qu’est-ce qu’on attend pour retrouver sa trace ? Je peux remonter la piste, si tu me dis où tu l’as aperçu pour la dernière fois.

On dirait que je n’ai toujours pas compris la leçon, depuis la dernière fois où elle m’a tiré en pleine jambe pour finir en solo. Suis-je vraiment à lui proposer de remettre ça, à travailler en équipe ?
Malcom Hastings

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MessageSujet: Re: I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole.   I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole. EmptySam 14 Mai - 21:47

J'abandonnais peu à peu le jeu, le masque, toutes ces habitudes devenues presque naturelles qui composaient notre relation. Nous avions été rattrapés par nos vies, par nos obligations, par nos engagements, qui s'étaient croisés et mêlés, en particulier à la Lune Bleue. Et avant même, lorsque nous avions cédé à notre attirance. Peu à peu, nous dévoilions à l'autre des pans entiers de nous même, même s'il l'assumait certainement plus que moi. Pour autant, il n'en était pas moins sur la défensive, et peut être même plus que moi aujourd'hui. Oui, je l'avais suivi. Il y avait de quoi avoir des soupçons, bien que toute cette histoire m'ait semblé ridicule quand il me l'avait balancée à la figure. Qui était-je pour juger ça ? J'étais moi même d'une méfiance extrême, et la paranoïa ne m'était pas non plus totalement étrangère, parfois... On connait notre métier, tous les deux. C'est plus qu'un métier. C'est une vie. Un moule dans lequel nous sommes coulés, un monde à part, un monde des ténèbres, de feu et de sang, de cris et de douleurs. Un monde de Mort. Elle était notre arme, notre alliée et notre ennemie. Nous nous accrochions à la vie avec le désespoir de ceux qui ont déjà trop vu, trop pour que quoi que ce soit puisse les ébranler. Je reste calme, et mes paroles arrivent même à le canaliser, j'ai l'impression. Elles trouvent écho en lui. Nous pensons la même chose. Nous vivons dans le même monde. Nous sommes plongés dans la même réalité. Je hausse les épaules, pousse un léger soupir.

« C'est... reposant. »

Oui, ça l'était, clairement. De savoir qu'il n'y avait jamais eu et qu'il n'y aurait que cela. Que quoi qu'on fasse, on ne pourrait rien y changer. C'est reposant, la mort, le Chaos. ON sait où on va. On sait ce qu'il va se passer. On se bat, mais ça revient toujours au même. On remet du combustible dans la machine, encore et encore. De nouvelles balles, de nouveaux morts. Toujours. Je me battais parce que je ne savais rien faire d'autre, car j'avais besoin d'un but. J'avais besoin d'une raison à laquelle m'accrocher. Morgane en elle même n'en n'était pas une, mais ce qu'elle représentait, oui. Tant qu'elle me donnait une cible. Tant qu'elle me donnait une raison d'être. Même absurde. Même vouée à l'échec. Il faut bien passer son temps, en attendant la Grande Faucheuse.

Je m'ouvre beaucoup plus que ce que je pensais, que ce que je voudrais. Je sais de toute manière qu'il me connaît trop pour ne pas lire entre les lignes de chacune de mes paroles. C'est réciproque. Je n'aime pas ça. Pour autant, je ne fais rien pour le fuir, rien pour me dérober. J'ai un rire.

« Je suis une ombre, un fantôme, tout ce que tu veux. C'est ainsi depuis des années et ça ne changera pas. Je fais ce que j'ai à faire, conviction ou pas, Je n'ai pas envie de sombrer dans la folie. »

Mais peut être était-ce déjà trop tard. Souvent, je m'étais dit que j'étais folle. Souvent, j'en avais eu des preuves. Pourtant je m'accrochais à cette raison, à ce qu'il m'en restait. Garder contenance. C'était essentiel. Et j'ai l'impression que rien que de prononcer ces paroles, si naturelles, qui me caractérisent tellement bien, me remettent un peu dans les rails. Son discours, surtout. Cette rage froide et sourde, qui s'éveille en moi en écho à ses mots. Mais j'arrive à calmer le jeu, ou du moins, à ne pas l'envenimer. Ce n'est pas que je ne veux pas me battre avec lui, mais je suis tout de même un peu lasse, ce soir. Il se crispe, pourtant, serrant les poings. Mon regard le scrute pour guetter chaque expression, chaque tic, chaque détail, qui pourrait faire partir le coup. Il est à chaud, et une étincelle part à une vitesse incroyable... Mais outre cela, je sens surtout cette détermination sanguinaire, cette volonté de vengeance de la bête qui vit en lui, du tueur qu'il est. Une cible. Oui. C'est ce que je lui propose. Cela semble lui plaire. Je m'étonne, encore et toujours, des tournures soudaines que peuvent prendre nos rapports. Quoi, nous allons nous mettre à collaborer ? Puis-je faire de lui un allié ? Cela me semble absurde, impossible. Pourtant, pourquoi ne pas exploiter la rage d'un homme qui ne demande qu'à s'exprimer, peu importe sur qui ? Mieux vaut qu'elle me serve plutôt qu'elle me nuise, si je ne prends pas l'initiative. La tueuse revient, oui. Avec son analyse froide, sa réflexion cartésienne. Cela me fait du bien, me conforte dans mes positions. Je serre la mâchoire, cependant, alors qu'il se débrouille pour encore me lancer une de ces piques qui touche en plein mile. Je ris.

« Oh, crois moi, les conséquences en sont parfaitement assumés. Que sont ils ? Il y a un pouvoir en place, eux s'y opposent et le conteste. C'est pas comme ça qu'on définit des rebelles ? »

Ok, le pouvoir en place n'était pas des plus solides, ça n'était un secret pour personne. Mais n'empêche qu'il était là. Concrètement, je me foutais des vampires. Je n'avais fait tout cela pour la plus Grande, pour celle qui avait su m'ouvrir les yeux, non pas sur son espèce, mais sur Elle et le monde. Elle m'avait donné un but, et maintenant qu'elle était partie et que personne n'était là pour m'en donner un autre... Je suivais ce qu'il en restait. Je le dévisage hausse les sourcils.

« Je dois m'attendre à ce que tu me plantes un couteau dans le dos ? »

Quelques instants, je reste stoïque, scrutant son visage. Puis soudain, je pousse un soupir et me détourne, empruntant le chemin inverse. Je m'arrête à l'endroit où j'ai pris Malcom en chasse, puis remonte encore la rue. Quelques mètres avant le bar, je me stoppe et me retourne vers lui.

« je vais donc avoir droit à la démonstration des merveilleux talents dont tu m'as parlé la dernière fois, comme quoi tu serais capable de retrouver à peu près n'importe qui ? »
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MessageSujet: Re: I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole.   I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole. EmptyDim 22 Mai - 1:20


Je l'écoute, comme un lointain écho qui me revient. C'est reposant, oui. C'est une certitude que nous avons, et qui demeurera après nous. Je ne sais comment elle parvient à m'apaiser. L'expérience m'avait conforté dans le fait qu'elle provoquait uniquement du désir, de la haine... Que je ne pouvais céder que sur ces plans-là. Je venais déjà d'exploser, purement et simplement, alors que je m'étais bien gardé de révéler cette faiblesse aux yeux de la Meute. Mais elle était là, ma faiblesse, juste devant moi à m'affronter du regard. Tout était simple avec elle. Des pulsions que l'on assouvissait ensemble, rien de plus. Je venais de changer la donne en dévoilant de nouvelles facettes, à briser ces barrières une à une, sans plus me préoccuper des conséquences. Pour moi, elles n'existaient plus. J'ai tout perdu, et plus rien ne retient mon bras. Pour elle, c'est différent. Mais elle ne tourne pas les talons et reste campée sur ses positions alors qu'elle devrait fuir... Fuir cette folie qui m'étreint et qui pourrait se révéler contagieuse, surtout pour elle. L'attraction est toujours présente et nous accapare. Je reviens inlassablement à elle. Je ne me décide toujours pas à en finir, alors même que mon existence me paraît insignifiante, inconséquente, et que la sienne devrait donc me paraître équivalente. Peut-être pas, finalement.

Je lâche un bref rire, qui n'a rien de joyeux.

- La folie nous guette déjà.


Je comprends. Nous n'avons pas besoin de tellement parler pour que les pièces du puzzle s'imbriquent. Tout me paraît évident, dès qu'elle ouvre la bouche, ou même quand elle ne le fait pas. Ce n'est pas la conviction qui la tient, mais une main tremblante. Tant qu'elle a des cibles, l'ombre poursuit inlassablement. Elle n'a jamais su vivre autrement que par le sang versé. Moi non plus. Je me demande si, à force de creuser, nous tomberions bien à un moment donné sur des divergences... Ou jamais.

- Parce qu'on n'a jamais connu rien d'autres.

Elle me donne une cible, enfin. Je me fiche de savoir si c'est la bonne, si elle ne cherche pas tout bonnement à me manipuler. Je me fiche de tout, tant que je peux verser le sang, et me convaincre que c'est celui de l'ennemi. Des vampires dissidents... C'est tellement évident que la situation me paraît irréelle. Je comptais déjà en tuer à la pelle si on ne me donnait pas de noms. Peut-être le fait-elle simplement pour que j'évite de m'en prendre à ceux que ça la gênerait. Je sens sa réserve, parce que nous n'avons jamais vraiment collaborer, bien trop occupé à se tirer dessus. C'est moi qui en ai fait les frais, la seule fois où nous avions décidé de joindre nos efforts. Ma jambe s'en souvient encore, et il m'a fallu un bon moment pour m'en remettre... Je lui dois aussi certainement mon passage dans la salle de torture d'une vampire centenaire, indirectement. Renouveler l'expérience est dangereux. Et ? Qu'elle me fasse tuer, peu m'importe. Elle aurait mieux fait de se servir de moi plutôt que de se donner cette peine. Je penche plus pour cette solution, à l'entendre me donner des informations plus vagues comme si ça va me suffire... Bien sûr que ça va me suffire. Je veux me mettre en chasse, pas palabrer.

- Des vampires qui veulent la guerre, je suppose, pour s'en prendre aux volontés de paix entre espèces. Je peux écouter tes informations et chercher à la fois, donc accouche. Plus tu m'en donneras et moins on risque de dégâts collatéraux. Je ne veux pas que d'une cible à me mettre sous la dent. Je ne m'arrêterais pas là.

Je lui annonce clairement la couleur, et ce qu'elle me répond... Parvient à me tirer un rire bref. Elle me dévisage, visiblement sérieuse. Un couteau dans le dos, vraiment ?

- Je te signale que c'est toi qui m'en a planté un la dernière fois. Et t'as l'audace de me poser cette question ?

Je secoue négativement la tête, dépité. Elle se décide tout de même à se détendre, et même à me tourner le dos pour marcher au devant. Je la suis sans discuter, tandis qu'on remonte la rue jusqu'à ce qu'elle se stoppe subitement. Je promène mon regard aux alentours alors qu'on semble arrivé à destination. Bien... Au travail.

Je lui rends un sourire en coin quand elle parle de mes merveilleux talents avec cette pointe de sarcasme qui me paraît si familière maintenant. C'est vrai... Il s'est passé tellement de choses depuis que j'ai totalement oublié cette idée de tuer le temps en jouant les stalker. Je me rapproche d'elle pour lui glisser à l'oreille, aussi joueur qu'à notre précédente rencontre.

- Ca s'applique surtout à toi, en fait... J'ai ton odeur dans la peau.

Je l'embrasse sauvagement sans lui laisser le choix, avec une ardeur retrouvée, mes dents venant taquiner ses lèvres. Je ne me recule pas pour retirer ma veste et mon t-shirt, restant le regard rivé au sien.

- Mais disons que oui, tu vas avoir une petite démonstration. Et le strip-tease, c'est du bonus.

Je me déshabille intégralement, laissant mes vêtements retomber au sol. Qu'elle les prenne avec elle ou les laisse là, peu importe, je n'ai pas l'occasion de m'en encombrer. Je résiste à l'envie de me jeter sur elle, pour remettre le couvert, et me concentre sur la tâche qui m'incombe désormais. Je prends naturellement la forme du loup gris-blanc et tombe à quatre pattes, ébrouant mon pelage avant de me mettre en quête d'indices. Je furette à droite à gauche, à la recherche d'une odeur... Mais elles sont nombreuses et je n'ai pas l'occasion de les distinguer pour savoir qui il me faut chercher réellement. Je lève la truffe du sol pour m'attarder sur les fragrances qui restent encore dans l'air, bien plus volatiles mais qui ne retient que ce qui est récent. Je capte clairement l'odeur de Tania qui se mêle à une autre, et il m'est bien plus pénible de forcer l'animal à se détourner de cette senteur qui l'obnubile. Quand je lui disais que ça s'appliquait surtout à elle... Je me stoppe après une bonne dizaine de minutes, mettant le museau dessus, puis la traque commence. Je m'engouffre dans les ruelles une à une, tout d'abord au pas de course, et progressivement en réduisant l'allure alors que les odeurs commencent à se confondre avec d'autres dans des lieux plus fréquentés. Je ne m'attarde pas à vérifier qu'elle suit bien. Je gronde bassement pour faire fuir un couple qui pensait pouvoir faire leur affaire tranquille à l'arrière-boutique, puis m'arrête quand on arrive au niveau d'une artère principale. Je reste dans l'ombre, couché au sol, alors que mon regard fouille les environs dans l'espoir de le voir surgir, alors que je n'ai bien qu'une odeur à suivre. Je tourne ma tête lupine en arrière, les oreilles pointées en avant vers elle. Si notre présumé est bien dans les environs, j'aurais besoin de ses yeux pour le repérer avant de le prendre en chasse. Sinon... Et bien, je vois l'entrée d'un parking souterrain qui pourrait être une piste intéressant, en plus des boutiques et bars environnants.
Malcom Hastings

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MessageSujet: Re: I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole.   I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole. EmptyDim 29 Mai - 0:13

On cherche tous à s'accrocher à quelque chose. A un ancrage, un but, une personne, ou en tout cas une certitude. Dans notre métier, nous n'avons pas beaucoup le choix. Oui, c'est reposant de se dire qu'à la fin, il n'y aura que Chaos et Mort. C'est tout ce que nous connaissons. C'est tout ce que nous avons toujours connu. La Mort est notre métier, l'alpha et l'oméga de notre existence, une existence faite de cris et de coups, de sang et de cadavres. Il n'y a que ça. Il ne peut y avoir rien d'autre. Vivre ; c'est mourir. Je me bats, je m'accroche à ce qu'il me reste, mais je sais que je finirai à y passer. Comme tout le monde. Même si je ne suis plus tout à fait humaine du point de vue biologique. Je n'ai, de toute façon, jamais été humaine du tout. On a fait de moi une machine, une arme. On m'a apprit à tuer. On m'a apprit à vivre de la mort des autres. Je ne ferais rien d'autre jusqu'à ma propre mort, et le monde tournera ainsi, comme il a toujours tourné. Quoi que je fasse. Quels que soient les espoirs que je nourrisse, les aspirations, la haine ou la rage... La Mort et le Chaos. Je fixe Malcom. Nous sommes les mêmes. Identiques et incapables de nous accorder, chacune de notre entrevue depuis quelques temps prend cependant une nouvelle tournure. Nous avons cessé de nous battre, pour le moment du moins. Ce qui ne veut pas dire que la tension ne soit pas présente ; elle manque d'exploser à chaque instant. Il est à bout, et de fait, je suis sur la défensive. Je hausse les épaules à ses mots. J'ai de quoi croire que la folie ne fait plus que me guetter, qu'elle me hante déjà entièrement... Seulement, on m'a donné un cadre pour la laisser aller, on m'a donné des cibles, on a fait de ma folie, de mon acharnement, mon arme. Krystel m'a rendue folle aussi, bien plus que je ne l'étais avant. Folle d'elle ou folle tout simplement. Ca revient au même.

« Ou nous le sommes déjà, ce qui est fort possible aussi. »

A passer sa vie à prendre les vies d'autrui... Ca ne laisse pas indemne. Ca en brise certains. Pas nous. Je ne sais rien d'autre que tuer, et le faire ne me procure strictement rien. Ou aucune peine, en tout cas. Si j'aime ça ? Je ne sais pas. C'est mécanique. Je n'éprouve aucune jouissance à planter un couteau dans le cœur d'un ennemi, simplement la satisfaction du travail accompli. Peut on qualifier cela de folie ? Je ne suis pas humaine, en tout cas. Je ne l'ai jamais été. Ca ne changera jamais. Mais je me contredis, aussi, en lui affirmant quelques secondes plus tard que je ne veux pas devenir folle. Dire que je ne veux pas perdre les pédales serait certainement plus juste... Je veux m'accrocher à cette froideur et à ce détachement, qui fait peut être ma folie, mais qui est aussi ma raison. Parce que ce sont ces caractéristiques qui ont fait ma vie jusque là. N'être qu'une machine, qu'un fantôme, cette ombre solitaire et implacable que rien ne peut arrêter. Ca, c'est grisant.

J'acquiesce à ses paroles. Je n'ai jamais rien connu d'autre et lui non plus. Il le sait, il n'a pas eu besoin de me le demander. Je sais qui il est, il sait qui je suis. Parce que n ous sommes semblables. Il est ce miroir, cette faiblesse, cette faille, ce regard perçant qui déchiffre tout... Il est ce que je devrais fuir, mais que je recherche malgré moi. Je reste. Je reste, je lui parle, je me dévoile. Je me dévoile, et à travers notre échange, la tueuse, l'esprit froid et calculateur tente de retourner la situation à son avantage. Je lui en ai dit trop, oui, mais il est prêt à me suivre. Pourquoi pas ? Je risque de me prendre un couteau dans le dos, oui. Certes. Mais il peut aussi m'être utile ; je ne dis pas non à un bras en plus, encore moins à un bras efficace, encore moins à un métamorphe. Qui sait ce que peut lui permettre ses capacités ? Un regain de détermination me prend, alors que je lis sa propre rage d'en découdre, au fond de son regard sombre. Il semble prêt à tout, et il sait qu'il prend tout autant de risque que moi... Ce n'est pas lui qui a tiré dans la jambe de l'autre, la dernière fois. Je pourrais recommencer. Mais pas maintenant. S'il fait ce que j'attends... Est-ce seulement possible ? Nous verrons bien.

« Je sais. Je ne t'offre pas qu'une cible isolée. Je t'offre en théorie tout un réseau à remonter et à démanteler. J'ai plusieurs pistes ; je comptais d'abord suivre celle que j'ai trouvé ce soir, qui risque bien d'être fructueuse. J'ai la photo du type, si tu veux. »

Je sors mon téléphone et retrouve rapidement la photo que j'avais prise tout à l'heure. Je lâche un rire.

« Parce que je sais très bien que tu l'aurais fait aussi. »

Bien sûr. Etait-ce la peine de le lui dire ? Non, mais il fallait bien que je lui réponde. Et nous nous mettons en chasse. Quelques minutes plus tard, je retrouve enfin le croisement où j'ai perdu le vampire de vue ; je me tourne alors vers le métamorphe pour le laisser faire. Cela fait plusieurs fois qu'il me parle de ses talents... Qu'il me les prouve donc. Je n'attends plus que cela. Je le dévisage, sourire railleur en coin.

« Comme c'est touchant... »


Je n'ai pas le temps de faire ou de dire grand chose d'autre ; ses lèvres viennent se heurter aux miennes, fortes, brutales, possessives. Ma langue s'empare de la sienne, sans même que je réfléchisse un instant. C'est instinctif. C'est ce désir qui pulse tout au fond de moi, qui se ravive pour un rien. Je le lâche rapidement, cependant, n'en gardant pas moins son goût sur les lèvres pendant plusieurs minutes. Je le regarde se déshabiller, me retenant de me jeter sur lui et de le plaquer au mur, pour aller plus loin. Nous avons mieux à faire.... Je pousse ses vêtements avec mon pied, les tassant dans un recoin sombre. Il n'avait pas l'air de s'en préoccuper. Il met un peu de temps avant de repérer l'odeur, mais ne la lâche plus lorsqu'il l'a. Je le suis à travers les rues, sur plusieurs mètres. Il n'y a personne, dans cette douce nuit de mai. Pas de bruit, pas de lumières, rien, pendant quelques temps. Puis la rumeur me parvient et nous débouchons vite sur une grande artère. L'animal me regarde. Je hoche la tête, pensive, m'avançant dans la rue, fouillant du regard chaque boutique, chaque recoin. Puis je me retourne vers le parking. C'est bien leur genre. Je reviens vers le loup, lui faisant un signe de tête. Mes pas se dirigent vers l'entrée du parking et nous nous enfonçons rapidement dans les entrailles de la terre. Je murmure.

« Ca serait bien leur genre de coin. Tu me suis, et tu m'avertis si tu sens à nouveau son odeur ? On a qu'à descendre jusqu'en bas, s'il y a un signe de vie on le verra vite. »
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MessageSujet: Re: I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole.   I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole. EmptySam 11 Juin - 1:11


Elle reste et se tient là, devant moi. Elle me renvoie ce regard, que j'ai plus de mal à affronter qu'à l'accoutumée. C'est comme regarder un reflet dans l'eau. Il a beau se déformer, il n'en perd pas son essence première. C'est avec moi que j'ai du mal à faire en ce moment, plus qu'avec elle. Je ne la touche pas pour autant. J'ai envie de me défouler, bien sûr, mais pas sur elle. J'ai besoin d'une cible, de quelqu'un pour me la désigner. Je veux me mettre en chasse, et en tuer le plus possible, innocents ou coupables. Au fond, peu importe. J'ai besoin de ces tueries ce soir, et elle, je ne peux toujours pas me résoudre à mettre fin à son existence. Alors elle ne m'intéresse pas, pas comme ça. J'ai uniquement besoin de sa présence pour voir ce reflet se déformer, d'apprendre à faire avec. J'ai un sourire de travers alors qu'elle me confirme que nous sommes certainement déjà fous. Je ne réponds pas, même s'il lui sera facile de voir que je n'en pense pas moins. Le plus souvent, on se passe de mots pour se comprendre. C'est même nouveau d'en employer, alors qu'on avait pris l'habitude de faire parler les armes et les corps. Elle se met face à ses propres contradictions, et je ne suis pas certain que je sois réellement la cause de son trouble. Elle s'est dévoilée, un peu plus. Et à force de gratter et écailler la surface... J'aperçois toutes les nuances. C'est peut-être bien ce qui la dérange le plus, à ne plus pouvoir jouer de faux-semblants pour se protéger. C'est un combat intérieur qu'elle mène depuis que je la connais pour conserver cette froideur et ce détachement, même face à moi. Je me fais un malin plaisir à mettre à mal toutes ses bonnes résolutions, parce que je préfère voir son vrai visage même s'il n'a pas de nom.

Je crois bien que c'est la première fois que nous ayons réellement un objectif commun. Je ne parle pas de faire cause commune, ce qui nous est déjà arrivé par le passé, et dont ma jambe a eu bien du mal à s'en remettre, mais réellement poursuivre la même proie, pour la même finalité. Je n'ai pas pour habitude de faire équipe, et encore moins avec quelqu'un qui m'a déjà planté et n'a donc aucune parole, mais... J'entends ce lointain écho. C'est comme entrer en résonnance. Nous en ressortirons encore différents, encore à se dévoiler et apprendre à se connaître d'une bien étrange façon. La perspective de mener une traque et tuer avec elle m'excite peut-être même plus que de la prendre en cette soirée. Je suis capable de faire les deux, ce ne sera pas la première fois que nous pourrions le faire dans le sillage du sang et de la mort. En soi, je me demande même si nous avons su un jour faire autrement. J'en prends un avant-goût, l'arrachant à ses lèvres pour faire mourir cette moquerie naissante. Aucun romantisme, même si elle veut le faire passer pour.

Je jette un coup d'œil à la photo qu'elle me montre, alors que je suis occupé à me déshabiller. Un visage, une odeur... C'est bien suffisant. L'animal se chargera du reste. Je lui lance un regard, long, lourd de sens. Je ne pense pas pouvoir lui faire confiance, et elle peut aussi bien me tromper pour que je l'aide à appréhender une cible quelconque... Je saurais bien assez tôt si elle a tenté de me duper. En soi, je lui accorde pour cette soirée. Même s'il n'est pas ce qu'elle prétend, j'ai besoin de m'oublier dans le meurtre. Je lance avec humour, pour mettre fin au fil de mes pensées :

- Ce cliché me suffira pour le moment. Ca promet le début d'une longue collaboration... Tu devrais te méfier. Tu seras bientôt incapable de te passer de moi aussi sur le plan professionnel.

Je marque un temps d'arrêt, à entendre ce rire... Et je ne peux m'empêcher de sourire alors qu'elle met dans le mille. Bien sûr que si elle ne l'avait pas fait, ce serait moi qui m'en serait chargé. Elle m'a simplement prise de vitesse en attendant même pas la fin des hostilités pour me tirer dessus. J'aurais presque envie de lui faire payer, là, maintenant... Mais on a mieux à faire. Je prends ma forme lupine et me glisse dans les ruelles, sur les traces de notre cible. Je mets du temps à remonter la piste, mais je pense bien avoir isolé son odeur, encore fraîche, de toutes les autres présentes. Par contre, c'est plus compliqué quand nous rejoignions les axes principaux et qu'elle se mêle à de multiples autres odeurs. Je me repose alors sur ma vision et mon sens de la déduction, mais aussi sur les capacités propres à l'humaine. Elle me fait un signe de tête. Je pointe les oreilles en avant. J'hésite à la suivre, mais dans la nuit naissante, je peux très bien simplement passer pour un gros chien. Je m'élance à sa suite, la tête basse, ne la lâchant pas d'une semelle jusqu'à l'embouchure du parking. J'oriente une oreille vers elle alors qu'elle reprend la parole, m'exposant un plan rapide. J'hoche la tête, pour lui signifier mon consentement, sans la lâcher de mon regard de glace.

Je descends ensuite les marches de l'escalier quatre à quatre, bondissant en avant à toute vitesse. J'aurais pu ralentir pour éviter toutes déconvenues, mais la tâche est complexe sous cette forme, et je sais pertinemment qu'un chien errant ne va inquiéter personne avant qu'ils comprennent... Je me glisse entre les voitures, au plus proche du sol, reniflant par moment. Je ne sens que de vagues odeurs de pots d'échappement et d'essence. Je suis le plan et me contente de suivre Tania pour me calquer sur son rythme. On reste un moment dans ce silence, sans que je ne m'attarde sur un indice, jusqu'à ce qu'on descende au niveau inférieur. J'entends la rumeur d'une conversation avant même de saisir l'odeur, pointant le museau en avant. Mon ouïe est plus fine que la sienne, mais mon attitude est plutôt équivoque, alors que ma tête est tournée dans la direction des voix.

Je m'avance un peu et vérifie si elle suit. J'ai besoin de me rapprocher pour vérifier s'il s'agit bien de notre cible. J'aperçois rien que quatre hommes en pleine discussion à voix basse, et un au volant d'une des voitures, la portière ouverte face à eux. Je ne suis pas encore assez proche pour comprendre ce qu'ils se disent, mais assez pour que l'odeur vienne finalement titiller mes sens. Je n'arrive pas à identifier les autres, afin de déterminer si nous avons aussi affaire à des vampires. Je gronde bassement, en guise d'avertissement à Tania, avant de révéler mes crocs dans un sourire mauvais. Ils sont prêts à partir... Mais nous venons d'en avoir cinq pour le prix d'un. Que la danse macabre commence.
Malcom Hastings

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MessageSujet: Re: I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole.   I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole. EmptyDim 19 Juin - 17:46

Où allions nous ? Qu'étions nous encore en train de faire ? Chaque nouvelle rencontre était un tournant de plus vers une destination autant inconnue qu'inquiétante. Avant, c'était bien. C'était simple. Nous nous battions. Nous tentions de nous entre-tuer alors que nous savions parfaitement que c'était totalement vain. Nous ne pouvions pas y arriver, ce n'était pas dans nos capacités. Deux tueurs pour qui la défaite était une étrangère, maîtres dans leur art, nés pour tuer, soudainement incapables de faire ce pour quoi ils sont faits. Nous en avions conscience, oui, mais nous avions essayé tout de même, sans trop nous poser de question. Nous étions à force égale ; mais plus que cela, c'était psychologique. Je ne pouvais pas le tuer. Mue par cette attirance inexpliquée et inexplicable, malsaine, déconcertante, j'avais compris désormais que je pourrais lui faire subir les pires souffrances possibles et imaginables, mais jamais le tuer tout à fait. Et tout ce que je disais pour moi était valable pour lui, j'avais désormais compris aussi que nous n'étions qu'un miroir l'un de l'autre. C'était ce qui me dérangeait. C'était si déconcertant... J'avais toujours été un mystère, un caméléon, une Ombre ; lui me déshabillait d'un seul regard. Nous nous étions compris rapidement et par notre nature, cela n'avait pu mener que sur du négatif. Il me dérangeait. Il me mettait mal à l'aise. Je haïssais ce regard qui me mettait si vite à nu, ce corps qui m'attirait inexorablement, je le haïssais lui tout entier autant que je le désirais, autant que je désirais le faire souffrir comme il me faisait souffrir, comme il me déstabilisait, comme il ouvrait toute mes plaies, agrandissait toutes mes failles pour s'y engouffrer et me les faire sentir avec une si grande force... Mon humanité. Je l'avais tant repoussé, celle là. On m'avait appris à la considérer avec le regard froid et supérieur d'une machine à tuer qui avait dépassé toutes ces faiblesses que sont les sentiments et les émotions des humains lambda. Je méprisais cette nature qui était pourtant la mienne, mais que je dénigrais. Je pensais l'avoir dépassée, je ne pensais plus jamais avoir à la subir. C'était une grosse douche froide que je subissais depuis plusieurs mois maintenant. Depuis Sa mort à Elle. Pseudo mort certes, mais j'avais mis plusieurs mois avant de le savoir et tout avait changé. J'avais connu le doute, l'incertitude. Et surtout, lui. Oui, c'était bien facile quand nous ne faisions que nous battre... Mais dès que nous avions commencé à parler, à nous attaquer verbalement, la donne avait changé du tout au tout. Il n'était plus un ennemi comme les autres ; si tous en voulaient à ma vie, lui en voulait à mon masque de glace, à mon armure. A ce que j'étais au fond de moi. Et c'était bien pire que de vouloir me tuer. C'était plus compliqué, parce que cela mettait en péril mon identité, ma mission, sans parler de ma santé mentale qui était déjà assez bien dégradée comme cela. Nous avions baisé, salement, contre un mur, contre le sol, contre les pavés d'une ruelle, comme deux chiens fous et enragés. Nous avions parlé. Nous avions écaillé le beau vernis dont nous nous étions parés tous deux depuis si longtemps. Et bien sûr, ça fait mal.

Aujourd'hui ? Coopérer ? Je n'y songeais pas un seul instant. Pourtant, n'était-ce pas ce dont nous étions en train de parler ? Ca n'avait plus de sens. Je ne coopérais pas. Je travaillais seule. J'avais fait équipe avec Torben mais c'était encore autre chose et ça n'avait rien à voir avec notre situation actuelle. Comment pouvais-je coopérer avec un homme en lequel je ne pouvais pas avoir confiance ? Un homme qui en savait tant sur moi, qui pouvait potentiellement être un ennemi, qui se révélait une faiblesse de plus en plus grande à chaque rencontre... Bien que nous avions gardé la tête froide pour le moment cette nuit, ce qui était largement étonnant. Je le sentais incontrôlable, sur les nerfs comme jamais, animal sauvage, prédateur prêt à bondir... Mais rien. Le ton était un peu monté mais c'était tout. Qu'est-ce que cette traque commune allait encore nous réserver ? La dernière fois c'était moi qui lui avait planté ma lame dans la jambe oui, mais il l'aurait fait à ma place, et qui me disait qu'il n'allait pas en profiter aujourd'hui ? Je me méfiais. Je me méfiais, pourtant, je sentais son vif intérêt à aller traquer du vampire. Un intérêt réel. Dès que je lui avais parlé de cible potentielle... Nous avions un intérêt, un but commun. C'était impensable, pourtant... C'était semble t-il le cas. Je lui lance un sourire carnassier alors qu'il me dit que je serais bientôt incapable de me passer de lui.

« On se calme le métamorphe, je suis déjà bien gentille, ne me cherche pas trop non plus. »

Le contact brutal et brûlant de ses lèvres sur les miennes me fige un instant, mais il ne me laisse pas le temps de réagir. Il me rend un sourire en échange de mon rire. Je le regarde se transformer avant de le suivre fidèlement dans les rues exiguës et désertes à cette heure avancée, jusqu'à l'artère principale qui, elle, est animée à n'importe quel moment de la journée comme de la nuit. Un temps d'arrêt. Nous nous engouffrons dans le parking souterrain, moi, rapide, furtive, ombre haute et fine au pied de laquelle le loup avance sans plus de bruit. J'entends sa respiration, et plus que cela, je sens sa présence. Je le sens. Ma nouvelle nature à demie humaine seulement me permet de le sentir. Pas sentir comme une humaine, mais sentir de manière surnaturelle. Sentir une présence qui n'est pas humaine. Oh, rien de très précis, si je ne savais pas que je marchais à côté d'un métamorphe, ce ne serait qu'un vague sentiment, mais quand j'y prête attention... J'imagine ce que dois ressentir un vampire, un loup, ou même un métamorphe comme lui. Cette sensation multiplié par dix. Ce sentiment diffus précis et affûté. Il bondit avec une vitesse et une force fulgurante, se retrouvant en bas des marches de chaque nouvel étage que nous descendons en quelques instants. Je le suis au pas de course également, le laissant se faufiler entre les véhicules, ne le lâchant pas un seul instant du regard. Il n'y a rien ni personne. Pas un bruit, pas un chat. Juste une bête noire massive et une Ombre solitaire en chasse. Puis, au bout de quelques minutes, alors que nous sommes bien enfoncés dans les entrailles de la terre, les oreilles de l'animal se dressent. Je me redresse, aux aguets. Quelques pas vers lui. Je le dépasse de quelques mètres, et entend la rumeur à mon tour. Des voix. Est-ce eux ? Ce serait trop beau, mais en même temps... C'est bien le genre d'endroit qu'ils doivent affectionner pour des rencontres secrètes et discrètes. Je me colle au mur pour laisser Malcom s'avancer ; il restera toujours plus furtif que moi sous forme animale. Je guette. Son grondement me parviens. Je hoche la tête, bien qu'il ne me voit pas, et m'avance à sa hauteur. Ils sont cinq. Prêts à partir. Un sourire mauvais se peint sur mon visage. Que le bal commence. Je me baisse pour chuchoter à l'oreille de l'animal.

« J'en veux un vivant pour pouvoir l'interroger. Et remonter la piste. »

Un vivant, nous pourrions trouver ses complices. Il aurait plus de vampires à se mettre sous la dent, j'avancerais dans ma propre mission. Gagnants tous les deux. Je lance un regard à Malcom alors que le type dans la voiture claque sa portière. Allons-y.

Action▪▪ Tir sur le type en voiture (spécialité + balles en argent, dégats doublés)

Ma balle part dans une trajectoire parfaite, traverse le pare brise et effleure l'arrière du crâne du vampire qui s'est baissé en vitesse, mais le blesse tout de même en plus des éclats de verre. Ni une ni deux, un de ses potes réagit et se retrouve rapidement sur moi. Je n'ai pas le temps de réagir que son poing heurte ma mâchoire.



Vampire 1 : MORT
Vampire 2 : 13/13
Vampire 3 : 13/13
Vampire 4 : 13/13
Vampire 5 : 13/13

Points de vie total ▪▪ 17
Equipement possédé ▪▪ Pistolet chargé avec balles en argent + poignard en argent
Personnage lié à l'humain ▪▪ Morgane Raybrandt
Seuil et Malus ▪▪ A 11 points de vie : -1 dé d'attaque ;
A 8 points de vie : -1 dé d'attaque, +1 blessure ;
A 5 points de vie : -1 dé d'attaque +2 blessures
Bonus de l'espèce ▪▪ //
Spécialisation ▪▪ Tireuse
Compagnie ▪▪ Malcom sous forme animale + cinq ennemis
Points de vie perdus dans ce post ▪▪ 2
Points de vie sauvés dans ce post ▪▪ X
Points de vie restants ▪▪ 15/17
Nombre de coups de destin utilisé au total ▪▪ 0


Dernière édition par Erin Danvers le Dim 19 Juin - 17:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole.   I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole. EmptyDim 19 Juin - 17:46

Le membre 'Erin Danvers' a effectué l'action suivante : Lancer les dés


#1 'Attaque Arme à feu' :
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#2 'Blessure' :
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MessageSujet: Re: I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole.   I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole. EmptyDim 26 Juin - 0:11

J'ai ce sourire sauvage, alors qu'elle tente vainement de remettre de la distance entre nous, à ne pas employer de noms, à me restreindre à ma condition d'être surnaturel, à cette seule différence qu'il existe vraiment dans ce reflet qu'elle me renvoie. Je sais très bien ce qu'elle essaie de faire, et elle-même doit en avoir conscience, même si ça ne l'empêche pas d'essayer... Toujours, et en vain. Elle s'accroche bien davantage que moi, à vouloir résister même quand nous sommes au-delà de tout retour possible. En vérité, le Caméléon qu'elle est fuit les noms, et les identités qu'ils représentent. Elle préfère ne pas les employer pour rendre notre relation moins tangible. Si c'est le bon mot à employer pour désigner... Ce que nous sommes l'un pour l'autre. Je crois qu'il n'en existe tout simplement pas. Jamais une fille avant elle ne m'avait fait un tel effet, et je peux toujours tenter d'aller voir ailleurs, impossible de me la sortir de la tête. Je hais autant que j'aime cette attraction maladive qu'elle exerce sur moi. Je suis instable, encore plus avec elle. Je ne pensais pas un jour confier aussi aisément mes colères, mes craintes même, et surtout pas à elle. Et ses réactions ? Elle les balaie. Elle m'offre une opportunité de trouver des boucs émissaires pour laisser s'exprimer ma rage. Ce n'est pas elle que je chasse et tente d'abattre en cette soirée. Il est étrange de nous voir combattre dans le même camp, mais contrairement à la première fois, je n'ai plus cette crainte d'un poignard dans le dos. Elle peut toujours tenter, simplement, je m'en moque éperdument. Ma vie a encore moins d'importance qu'auparavant. Je suis prêt à la sacrifier sur un coup de tête, et mourir par elle ou pour elle... Je goûte à cette douce ironie.

Je la fais taire, de la meilleure façon qui soit, avant que nous nous engagions dans les ruelles sur les traces de notre proie. Je sens l'excitation de la chasse prendre le dessus, et se faire encore plus pressante à la mener à ses côtés. J'ai l'impression qu'une part plus grande du loup prend le dessus, et que d'autres instincts s'affirment. C'est comme la dernière, dans cette ruelle sordide, avec le goût du sang de vampires en moins... Mais elle m'avait rendu fou, incontrôlable. Qu'est-ce qu'il en sera, si je plonge à nouveau mes crocs dans leurs chairs mortes ? Je n'ai pas pensé à cette éventualité, à celle que ce poison reprendrait le dessus sur ma raison. J'arrive à l'occulter incroyablement bien en sa présence, même si c'est toujours en fond. Et quelle importance, maintenant, si je replonge ? J'avais fourni des efforts surhumains pour tenter de me contenir, pour la Meute. Maintenant, ils sont morts, entraînant avec eux le secret de ma torture et de cette chaîne sur mon esprit. Je ne cherche plus à mesurer les conséquences de mes actes, comme je le faisais de leur vivant. Rien n'a plus vraiment d'importance.

Je fonce. Je ne m'arrête pas avant d'avoir repérer ma cible. L'odeur me parvient... Forte, de vampires. J'en ai l'eau à la bouche, mais je patiente, assez pour que Tania me rejoigne et évalue par elle-même la situation. Elle se baisse vers moi pour me glisser quelques mots à l'oreille, et je gronde bassement en signe d'assentiment. Je comprends bien cette nécessité, et n'irais pas à l'encontre. En laisser un en vie signifie que j'aurais plus de proies à me mettre sous les crocs, plus tard.

C'est elle qui lance les hostilités, avec un tir qui traverse le pare-brise et touche le vampire sur le siège conducteur en pleine tête. J'ai un sourire carnassier, avec une fierté palpable. Parce que, putain, elle est douée. Après un tir aussi parfait, ça m'est moins pénible d'avouer que nous sommes de forces égales.

Néanmoins, la situation s'inverse bien vite. Je n'ai pas oublié cette capacité surprenante qu'ont les vampires à se déplacer à toute vitesse, mettant à mal mes capacités animales pour les suivre et les prendre par surprise. D'autant que, même si elle en a eu un, on se retrouve à deux contre un contre des créatures surnaturelles. On a intérêt à réellement se faire confiance et se reposer l'un sur l'autre si nous voulons triompher. Mon grondement bas se transforme en véritable tonnerre alors que je change de forme pour bondir sur le vampire qui vient de l'agresser, enfonçant mes griffes profondément dans sa chair.

Action▪▪ J'attaque le vampire 2, au corps à corps d'Erin, sous forme de puma [Spécialité].


Je surprends mon adversaire en prenant une forme alternative dont il n'a pas l'habitude, avec l'apparence du puma. Il devait certainement s'attendre à avoir un lycanthrope en face de lui, ce qui change considérablement la donne. J'ai d'ailleurs un bon entraînement sous cette forme contre son espèce à cause de ma tortionnaire... J'évite de m'attarder sur le sang qui macule mes griffes, et cherche avant tout à le repousser pour l'éloigner de Tania. J'essaie de me convaincre que mon choix délibéré de s'en prendre au vampire qui la menaçait est purement réfléchi et judicieux dans l'immédiat. Je prends les devants, pour lui laisser les loisirs d'user de son arme et de ses balles en argent pour en éliminer le plus possible. J'espère qu'elle aura compris ce que j'attends d'elle pendant que je ferais en sorte de les déstabiliser suffisamment.



Vampire 1 : Mort
Vampire 2 : 09/13
Vampire 3 : 13/13
Vampire 4 : 13/13
Vampire 5 : 13/13

Dé de blessure :
- Premier D10 : Malcom
- Second D10 : Erin

Points de vie total ▪▪ 15
Equipement possédé ▪▪ //
Seuil et Malus ▪▪ A 10 points de vie : -1 dé d'attaque ; A 8 points de vie : -1 dé d'attaque, +1 blessure ; A 5 points de vie : -1 dé d'attaque +2
Bonus de l'espèce ▪▪ Transformation rapide : - 2 dégâts
Spécialisation ▪▪ Enragé
Compagnie ▪▪ A côté d'Erin.

Points de vie perdus dans ce post ▪▪ 3 - 2 = 1
Points de vie sauvés dans ce post ▪▪ 2 (transformation rapide)
Points de vie restants ▪▪ 14/15
Nombre de coups de destin utilisés au total ▪▪ 0


Dernière édition par Malcom Hastings le Dim 26 Juin - 0:20, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole.   I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole. EmptyDim 26 Juin - 0:11

Le membre 'Malcom Hastings' a effectué l'action suivante : Lancer les dés


#1 'Meta Transfor Attaqu' :
I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole. Att4_zpsomddqunp I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole. Att1_zpshr9u96jr

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#2 'D10' : 1, 1

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#3 'Blessure' :
I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole. Per3_zpsbmwossmz
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MessageSujet: Re: I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole.   I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole. EmptyJeu 30 Juin - 21:33

Étrangement, j'étais moins réticente à la collaboration que la fois précédente. Pourtant... Pourtant, il apparaissait comme encore et toujours plus instable. Colérique. Prêt à tout, sans plus de limite. Je venais plus ou moins de comprendre qu'il n'avait strictement plus rien à perdre et que son monde s'était effrité d'un coup, en une nuit, se délitant sous ses yeux tandis que la Lune Bleue et Wolfheaven explosaient. Il n'avait donc plus rien. Et cela, je pouvais le comprendre. Oh non, je ne savais rien de sa place réelle dans la meute, des liens qu'il avait vraiment tissé avec ses membres... Mais j'imaginais sans peine l'ouragan de rage qui devait vivre en lui depuis cette nuit. Parce que j'avais un peu connu le même, moi aussi. Sauf que j'avais eu de quoi me raccrocher. J'avais eu Jana. Lui n'avait plus rien ; et je ne sais comment j'aurais fini si les filles de ma Reine étaient mortes elles aussi cette nuit là. J'accusais tous les coups durs qui m'étaient portés à répétition depuis janvier, mais toujours, il restait quelque chose. Une accroche, un appui, un espoir, un espoir illusoire, mais pas assez pour que je ne tente pas de m'y agripper. Lui n'en n'avait plus d'après ce que je comprenais. Alors... Alors je pouvais m'attendre au pire. Quand on a plus de raison de vivre, quand on a plus de mission, qu'on a une arme entre les mains ou que notre corps en lui même en est une... Alors, tout devient possible. Toutes les limites s'effondrent ; ne reste que cette envie plus forte que tout d'entendre les cris, de sentir le goût du sang, de déchaîner la violence tout autour de soi, pour que la douleur de nos victimes devienne plus forte que la nôtre. Trouver, créer une résonnance de notre propre souffrance, prouver notre folie. Car oui, nous étions fous. Je l'étais autant que lui. Tous ceux qui, comme nous, côtoient trop la mort pour être totalement vivants ne peuvent plus être sain d'esprit. Lorsqu'on offrait un cadre à cette folie, elle suivait le chemin qu'on lui indiquait. Cela lui suffisait. C'était mon cas, j'arrivais à m'y maintenir, d'extrême justesse. Ce n'était plus le sien. Libéré de toute contrainte... Il frapperait qui il voudrait. Peut être réussirait il même à me tuer... Cela, je ne pouvais le permettre. Je pouvais accepter que nous soyons égaux, mais pas qu'il arrive à faire ce à quoi jamais je ne pourrais me résoudre. Capable de tout, donc. Mais un esprit habitué à viser une cible précise arrivera toujours à la viser, même lorsqu'il ne reste plus rien de valable à quoi s'accrocher, si on lui en donne une. Tout était possible, oui, mais j'avais bon espoir qu'il ne me tuerait pas. Il avait besoin de moi, s'il voulait ce festin sanguinolent que je lui proposais, dont j'avais terriblement envie moi même. Oh, certes... Il pouvait sortir dans la rue et buter tout le monde à la ronde tout seul. Mais je tentais de lui désigner des cibles précises. Crédibles. A la fois parce que je comprenais son trouble et par pure stratégie... Ou du mois essayais-je de me convaincre de la seconde raison. Réfléchir de manière objective m'aidait. Me persuader du bien fondé de mes décisions. Il était un allié de taille, mais restait toujours instable... Je devrais rester sur mes gardes malgré tout. Il n'avait aucun intérêt à me tuer ou à me blesser, pourquoi s'occuperait il de cela alors qu'il avait plein de vampires à disposition pour se défouler ? En théorie je ne risquais rien, mais par pure conscience, je restais sur mes gardes. Si je restais sur mes gardes, je gardais la tête froide. Ou du moins, cela m'y aidait. Et c'était nécessaire. Il m'attirait bien trop... Je la sens une fois de plus, cette envie malsaine de me presser contre lui, de le blesser, de le baiser comme une bête, au sol s'il le faut. Mais je me retiens. C'est dur ; qu'est-ce qu'il lui prend de m'embrasser si soudainement ? Heureusement, aucun de nous n'a le temps d'y donner suite.

Nous nous enfonçons vite dans les entrailles de la terre, avalés par l'obscurité et ce silence parfait qui fait ressortir le moindre petit son comme un grand bruit. C'est ainsi que nous entendons facilement à une certaine distance la rumeur de la discussion des vampires. Je reste silencieuse, mais j'ai en moi ce désir violent d'y courir, de me jeter dans le combat corps et âme, comme une damnée. De sentir la douceâtre odeur du sang, d'entendre leurs cris d'agonie. Je n'ai jamais vraiment aimé ça à proprement parler, mais c'est devenu comme une hygiène de vie dont je ne peux me passer. Je sais que l'animal est encore plus pressé que moi, je n'ai pas besoin de sentir quoi que ce soit de lui pour cela. Je souris, de ce sourire fin et sans pitié, empli du plaisir du prédateur prêt à surprendre sa proie. Elle ne sait pas encore qu'il est là, pourtant, son destin est déjà scellé. Il l'est. Je tue toujours. J'arrive toujours à mes fins. Et si je dois mourir – éventualité à laquelle je suis toujours prête – je me débrouillerai pour les entraîner avec moi.

Ma balle effectue une trajectoire parfaite, rectiligne, traversant sans mal la vitre et le crâne de ma victime. Et de un. Le deuxième s'en prend à moi, je n'ai guère le temps de riposter que j'accuse le coup. Qu'une masse noire bondit à l'extrémité de mon champ de vision pour me débarrasser de mon assaillant. En espérant qu'il ait la présence d'esprit de simplement l’assommer et ne pas le tuer... Je ne lance pas même un regard en arrière, notant tout de même avec un certain amusement que le tueur n'a pas hésité un seul instant avant de me venir en aide. Geste que mon égo n'apprécie guère, considérant que je suis entièrement capable de me débrouiller seule, mais passons. Il n'y a pas le temps de réfléchir ou de penser à quoi que ce soit. Je me détourne immédiatement, comme un robot au taquet, aligne la première silhouette que mes yeux rencontrent.

Action▪▪ Tir sur le vampire 3 (spécialité + balles en argent, dégats doublés)

La balle touche sa cible à quelques milimètres près. Le type s'écroule par terre, encore suffoquant, pas totalement mort mais bien incapable de faire quoi que ce soit. S'il survit jusqu'à ce que j'ai descendu les autres, il pourra toujours servir...


Vampire 1 : MORT
Vampire 2 : 09/13
Vampire 3 : 3/13
Vampire 4 : 13/13
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MessageSujet: Re: I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole.   I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole. EmptyJeu 30 Juin - 21:33

Le membre 'Erin Danvers' a effectué l'action suivante : Lancer les dés


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MessageSujet: Re: I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole.   I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole. EmptyMer 6 Juil - 23:41

Je suis atteint d'une frénésie meurtrière, si bien que nos ennemis me paraissent lents et mous. Ils sont incapables de me suivre, alors que je feinte et bouge en tout sens, bien trop imprévisible pour qu'ils parviennent à calculer la trajectoire du prochain coup. Je les sens perturber par les formes multiples que je peux revêtir, et je ne lésine pas sur les moyens.

Je me détache à contrecœur du vampire que j'avais pris pour cible quand un autre se rapproche dangereusement de moi pour lui prêter assistance. J'entrevois un mouvement furtif sur ma gauche, alors que le dernier encore en état de se battre passe ma garde pour foncer directement sur Tania. Je gronde bassement, plus contrarié que je ne devrais l'être, mais je n'ai pas tellement le temps de me poser les bonnes questions. Je fais déjà face à deux ennemis qui m'accaparent entièrement. Ils cherchent à m'attaquer simultanément sur les deux flancs afin de me surprendre, mais je rompe les hostilités soudainement en prenant la forme du morpho, avant qu'ils ne parviennent à me toucher. Leurs poings et leurs crocs se referment sur l'air, et je rirais presque à les voir si désorientés, à se demander où ai-je bien pu me volatiliser. Il leur suffirait de lever le regard... Mais il est déjà trop tard.

Action▪▪ J'attaque le vampire 2 sous forme animale.


Je reprends ma forme lupine, dans un éclair gris-blanc, pour retomber lourdement sur le plus proche et le mettre à terre. Je n'ai pas de temps à perdre avec eux, et ça me démange de plus en plus de planter mes crocs dans leur chair cadavérique. D'autant que mes griffes se sont révélées moins efficaces que les tirs précis de Tania et ses balles en argent. J'en prends peut-être ombrage plus que je ne le devrais, à me livrer à une compétition avec elle sans que nous l'ayons recherché. C'est simplement encore une façon différente de poursuivre ce bras de fer entre nous... Mais si je suis pour le moment perdant sur le nombre d'ennemis terrassés, je suis plus qu'efficace pour rester dans la mêlée sans subir le moindre dommage. Trop vif, trop rapide. L'entraînement paie, de mouvements maintes et maintes fois répétés, mais déconcertants pour des vampires qui, même s'ils sauraient réellement se battre, n'ont jamais encore affronté de métamorphes. L'effet de surprise a toujours été ma force, même pour défier Tania et m'enfuir avant que mon sort ne soit scellé, même s'il tend à disparaître à force de se frôler, se côtoyer.

Et actuellement, nous sommes dépendants des actions de l'autre pour garantir sa propre survie dans cette lutte acharnée. Un mal pour un bien. Je me doute qu'elle doit avoir autant de difficultés que moi à admettre que nous ayons besoin que l'autre tienne sa place pour ne pas se faire déborder et échouer. Toujours la même rengaine... A réfuter cette dépendance mutuelle, même en plein cœur d'une mêlée. C'est encore plus difficile quand l'instinct du loup se confond avec mes propres pensées. Je m'abandonne bien trop souvent à ses sensations, ces derniers temps, comme si elles pouvaient m'aider à m'évader... A oublier. Mais ce soir, elles ne m'aident en rien.

Je me dégage de l'emprise des deux vampires sans m'acharner. Je l'aurais fait volontiers en temps normal, mais le loup me dicte mon comportement, sauvage mais avant tout protecteur. C'est mauvais. J'avais suffisamment biaisé cet instinct pour accomplir des meurtres parfaits, en démembrant et rendant méconnaissables mes victimes sans l'ombre d'un remords, en parvenant même à y prendre du plaisir sous cette forme alternative... Et le voilà qui revient au galop dès que je relâche ma vigilance. Je gronde bassement et reporte mon attention sur ceux qui me cernent, bien vite. Même un seul regard en arrière était déjà de trop et aurait pu me coûter la vie à me préoccuper d'elle en priorité. Elle me rend faible, et je ne suis pas certain de devoir l'imputer pleinement au loup. Après avoir canalisé ma colère, il ne serait pas improbable qu'elle réussisse le tour de force d'en limiter l'action.

L'envie de l'éliminer me revient à l'esprit, pour que plus rien ne soit capable de me retenir. En serais-je capable maintenant ? Peut-être, si cette rage d'en découdre prend suffisamment le dessus pour que j'en perde la raison. Ce ne serait pas bien difficile pourtant... Mais il faut croire qu'il m'en reste encore quelques parcelles de lucidité, comme cet instinct primaire qui me dicte, ce goût de sang qui m'attire inexorablement... Mais pas assez pour la supplanter entièrement. Non, il me serait encore plus difficile d'y parvenir sous cette forme. Peu importe. Je serais bien obligé d'encore changer si je veux pouvoir discerner leurs prochaines attaques et les contrer à temps. Finissons-en.



Vampire 1 : Mort
Vampire 2 : 07/13
Vampire 3 : 03/13
Vampire 4 : 13/13
Vampire 5 : 13/13

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MessageSujet: Re: I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole.   I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole. EmptyMer 6 Juil - 23:41

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#1 'Meta Transfor Attaqu' :
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--------------------------------

#2 'Blessure' :
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MessageSujet: Re: I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole.   I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole. EmptySam 16 Juil - 21:19

Je bouge peu, mais vite. Concrètement, je reste quasiment sur place. Je pivote simplement pour changer de cible, et tire en quelques instants deux premières balles qui se logent chacune dans leur cibles. Je nage. Je suis bien. Je n'ai pas peur, je ne ressens rien, à part l'impression d'être dans mon élément et de faire ce que j'ai à faire. C'est facile. C'est bien. Je tire, ils tombent. Le deuxième n'est pas mort mais il le sera sûrement bientôt, on m'a dit que les balles en argent empêchaient la régénération naturelle qui s'opère chez les vampires. Alors je suis sur mon petit nuage et je flingue. La bête qui s'agite à côté de moi me permet cependant de garder les pieds sur terre. Ce n'est que grâce à elle que j'exécute mon petit manège aussi facilement ; elle tient le reste de mes ennemis au corps à corps, me laissant le reste à tuer avant qu'ils ne se jettent sur moi. Je sais que Malcom est doué. Je savais qu'il l'était en tant que tueur « standard », si je peux dire, mais je vois aujourd'hui qu'il maîtrise tout aussi bien ses formes animales... Je vois ses mouvement du coin de l'oeil, à l'extrémité de mon champ de vision. Je n'ai pas le loisir de m'y attarder, malheureusement, si je souhaite rester moi même en vie. Ce n'est pas parce qu'il me facilite ainsi la tâche que je peux me reposer sur mes lauriers. D'abord parce que je ne sais tout simplement pas le faire... Deuxièmement, parce que je sais bien que cela peut m'être fatal. Surtout avec lui... Il a ce pouvoir de me déconcentrer et de me détourner de mes impératifs... Aujourd'hui, je peux concilier les deux. Et surtout, je peux me dire qu'il est là, juste à côté, et qu'il y a relativement peu de risques qu'il me plante un couteau dans le dos. Grande nouveauté à laquelle j'ai du mal à me faire... J'ai envie de le surveiller, à la fois pour voir comment il se débrouille et pour vérifier qu'il ne tentera rien contre moi. A priori il a déjà assez à faire, mais on ne sait jamais ; je ne le connais que trop bien.

J'entends ses grondement, j'entends quelques cris des vampires. Cela me suffit. Cela doit me suffire. Le sang... J'ai envie de sang. J'ai envie de corps à corps. Mais ce n'est pas raisonnable. Pourquoi chercher la difficulté quand je peux tous les buter sans trop me mettre en danger ? Je suis rapide, efficace. Je bute ceux qui sont libres. Ensuite, je me retournerai vers lui et je viendrai finir la boulot. Ca ne lui plaira pas... Mais je ne me retiendrai pas de le faire pour autant. Si on peut limiter les dégats et en finir rapidement je ne m'en priverai pas. Il est sûrement totalement capable de se débrouiller seul... Je n'en doute pas un seul instant. Ce n'est pas ça. C'est que j'aime être efficace. Et que... Peut être est-ce aussi un moyen de me montrer supérieure. D'établir une hiérarchie entre nous, qui, jusqu'alors, n'a jamais pu exister. Mais comme toujours, je cache ce genre d'arguments sous de plus rationnels et professionnels. C'est tellement facile. C'est rassurant.

Action▪▪ Tir sur le vampire 4 (spécialité + balles en argent, dégats doublés)


Je me décale, prenant un peu de distance avec Malcom et vise le vampire restant, deux étant au corps à corps avec le métamorphe, l'autre mort, le dernier agonisant. Sauf que lui était un peu plus sur le qui vive et réactif que les deux autres, ma balle manque son coeur de peu, alors qu'il tentait de fuir. Il se stoppe, sentant l'argent transpercer sa chair. Lui, il lui en faudra encore un peu. Je m'approche d'un ou deux pas, un fin sourire sur les lèvres.

Vampire 1 : Mort
Vampire 2 : 07/13
Vampire 3 : 03/13
Vampire 4 : 07/13
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Dernière édition par Erin Danvers le Sam 16 Juil - 21:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole.   I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole. EmptySam 16 Juil - 21:19

Le membre 'Erin Danvers' a effectué l'action suivante : Lancer les dés


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MessageSujet: Re: I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole.   I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole. EmptyVen 12 Aoû - 21:01


Action▪▪ J'attaque le vampire 2 sous forme animale [Spécialisation].


Le sang. La mort.
J'entre dans cette valse, avec elle. Je savoure ces moments, comme autant d'autres que nous avons partagé auparavant, l'un contre l'autre, l'un avec l'autre. C'est différent, et pourtant si semblable. J'entends les balles siffler à mes oreilles, et certainement pour la première fois, je ne crains pas d'être dans leur trajectoire. Je sens leur peur, qui excite l'animal en moi. J'en ris intérieurement, alors que l'un d'eux tente de fuir pour sauver sa peau, faucher dans son élan par cette déesse de la mort qui m'accompagne. J'arrive enfin à m'oublier. Il ne reste plus qu'elle et moi, avec ces chairs mortes que je déchire... Me retiens de mordre à pleines dents pour que leur sang coule dans ma gorge. Non, pas encore. Je parviens à résister à la tentation, et me contente d'une bousculade pour me dégager, les pattes en avant pour m'appuyer de tout mon poids sur eux. J'échappe de justesse à la morsure du second, qui claque dans l'air, pendant que je suis aux prises avec son comparse. Deux adversaires à la fois, et des vampires qui plus est... Peu m'importe. Je ne me sens même pas assez en danger pour changer à nouveau de forme, à flirter avec la mort. Je lui ouvre les bras même, mais elle passe son chemin. Elle s'avance sur eux.

Je veux la voir, rendre cette sentence. Je veux qu'elle applique cette vengeance froide qui me tiraille. Je me fiche de savoir pourquoi elle le fait. Je me fiche aussi de porter le coup fatal. Je veux pouvoir me rouler dans leur sang et leurs entrailles, me noyer dans cette plénitude qui effacera tout, l'espace d'un instant si court... Mais qui sera salvateur pour moi. Après un tel carnage perpétré, il n'existera plus de retour en arrière. Il nous faudra continuer, encore et encore. Et qui nous arrêtera ? Je suis libre. Je ferais comme bon me semble, à tuer tout ceux qui se dresseront sur mon chemin. Ils sont cinq, et pas un seul foutu d'offrir une résistance digne de ce nom. L'odeur de leur sang m'effraie bien davantage que leurs propres capacités, cette senteur de fer qui me met l'eau à la bouche. Ma gueule s'ouvre et se ferme. Mes sens sont en éveil, alors que je me fends, me tords, bouscule et change de forme... Je lutte bien plus contre moi-même, et cette envie de planter mes crocs dans une carotide, d'associer cette boucherie à un besoin tout aussi viscéral. J'ai soif de leur sang.

J'ai soif de meurtre. Et j'ai soif d'elle, aussi.



Vampire 1 : Mort
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MessageSujet: Re: I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole.   I tried so hard to let you go, but some kind of madness is swallowing me whole. EmptyVen 12 Aoû - 21:01

Le membre 'Malcom Hastings' a effectué l'action suivante : Lancer les dés


#1 'Meta Transfor Attaqu' :
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#2 'Blessure' :
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