Un alibi imprévu en vaut deux [Livre II - Terminé]
Sujet: Un alibi imprévu en vaut deux [Livre II - Terminé] Jeu 9 Jan - 16:45
Ambiance... Ambiance... Ce matin, je m’étais jetée dehors aussi vite que possible pour échapper à cette maison de fous. Non, je n’exagérais pas ou juste un peu. La loi des séries, on était en plein dedans mais je n’avais pas le temps d’analyser ça. Je voulais juste sortir vite fait, bien fait et j’avais réussi malgré les inquiétudes. Tourner en rond, ça allait bien un temps mais fallait pas charrier.
Je m’étais habillée chaudement avant de sortir. Bordel... tu parles d’un week-end. À pied, j’étais partie vers le centre puis les boutiques. Tant que j’étais dehors tout ça m’allait très bien. Il aurait encore pu neiger que je n’en aurais eu strictement rien à faire. Je n’avais pas vraiment envie d’acheter quoi que ce soit, le simple fait de marcher en long et en large m’allait très bien. J’étais morose et énervée mais quoi de plus normal ? Enfin, j’étais froidement énervée et froidement morose. Non mais sans rire, il faisait vraiment un temps pourri alors qu’on était que début novembre. Y avait franchement de quoi râler. Si ça continuait, je finirais par sortir mes doubles paires de chaussettes. Sérieusement, s’il la température s’amusait encore à baisser, j’savais pas comment j’allais faire pour garder mes orteils au chaud, sans parler de mes doigts et de mon nez. Sale temps aussi bien dehors qu’à la maison. La joie. En tout cas, j’avais déjà un début de solution, chocolat chaud chantilly. Du moins, c’était mon plan. Je n’avais plus remis les pieds dans mon dealer de chocolat chaud attitré depuis la discussion avec ma mère, question de digestion des souvenirs... Mais les plans... enfin, j’en pensais pas grand chose et j’avais bien raison.
Parfois à la maison, malgré moi, j’ai les oreilles qui traînent. J’entends des trucs que je devrais pas mais bon, on peut pas toujours tout oublier même avec la meilleure volonté du monde. J’avais donc imaginer dans ma tête une personne dont maman et Hayden avaient un jour parlé en pensant que je n’étais pas là ou que je n’entendais pas. Une certaine Roxane, rouquine avec un caractère certain. Je n’avais jamais tâté le terrain à ce sujet mais je m’étais construite une vague image de cette femme que je ne pensais jamais voir... Pensais... Car sur le chemin, une chose attira mon attention, un homme très mécontent, genre vraiment furieux qui venait de prendre à parti une femme à la chevelure flamboyante. Selon lui, elle lui avait piqué du matos pour des téléphones portables mais elle, elle n’avait pas l’air de se démonter. Curieuse, je m’arrêtais assez loin pour m’écouter quand son regard s’orienta vers moi et qu’elle leva un sourcil perplexe tout en ignorant l’autre. Pourquoi elle me regardait comme ça ? Aucune idée mais le type chopa le portefeuille de la dame dans sa poche sans rien lui demander, s’évertuant à lui hurler dessus. C’est à ce moment que j’entendis son prénom. Le même... Je ne savais pas si c’était elle mais je rappliquais en vitesse pour me mettre entre les deux et reprendre le portefeuille.
« Vous mentez ! » Mauvais plan Sav... Le type me regarda comme si j’étais un alien. « Vous avez la berlue, regardez ! » Par chance, j’avais pile le même chargeur et le même téléphone que ce qu’il lui mettait sous le nez en criant depuis quelques minutes. « Vous avez juste confondu avec mes affaires que je lui avais confié pour trouver des prix. C’est naze d’accuser les gens comme ça. » Une gamine de quinze ans a un certain poids, étrangement... face à une foule, surtout quand elle semble si sûre d’elle. Mon mensonge le plus réussi de tous les temps. Le type n’était plus si sûr de lui maintenant et c’était bien fait. Même si c’était vrai, il n’avait pas à l’accuser comme ça en pleine rue et agir comme s’il était important. Il maintint quand même que ça n’était pas fini mais je ne changerai pas de version. Maman allait me tuer... si elle l’apprenait. Les gens jetèrent des regards noirs au vendeur et il rebroussa chemin dans la boutique. J’attendis un peu avant de soupirer. Qu’est-ce que je venais de faire moi...
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Sujet: Re: Un alibi imprévu en vaut deux [Livre II - Terminé] Jeu 9 Jan - 21:55
Un alibi imprévu en vaut deux
La renarde était de nouveau de sortie. Par là entendre qu’elle s’apprêtait à faire un tour dans un magasin pour se procurer illégalement quelque chose dont elle avait besoin. En l’occurrence l’objet de sa convoitise était un chargeur de téléphone portable. La rouquine n’avait pour l’instant jamais eu de portable. Elle n’avait pas tellement besoin d’être joignable. Mais depuis peu elle s’attirait pas mal d’ennuis, et elle savait que Mary se sentirait rassurée si elle pouvait la joindre lorsqu’elle s’éclipsait. Elle avait donc décidé d’utiliser un téléphone qu’elle avait volé à un homme dans un pub il y a de ça quelques mois. Un objet assez récent, tactile, accès internet et tout le tralala.
Si Roxane s’était décidée à payer un forfait, il était hors de question qu’elle dépense de l’argent pour se procurer ce qui manquait à faire fonctionner l’appareil, à savoir un chargeur. Elle s’était donc tout naturellement dirigée vers une petite boutique de téléphones et matériel informatique d’occasion de Glasgow, et y avait traînassé, l’air de chercher quelque chose de particulier, qu’elle avait feint ne pas trouver. En réalité elle l’avait trouvé, et était bien ressortie avec, seulement elle avait délibérément omis de passer par la case paiement.
Tout s’était passé sans encombre et elle était ressortie d’un pas tranquille, lorsque le propriétaire du magasin l’avait rattrapée par le poignet. Ce même poignet que le loup qui avait voulu prendre la main sur les jumeaux avait presque broyé. La rouquine laissa échapper un cri de douleur, qui eut pour effet immédiat d’énerver l’homme qui pensait qu’elle faisait semblant afin de l’amadouer.
« Lâchez-moi, vous me faites mal ! Mais qu’est-ce qui vous prend ? »
L’homme la lâche en voyant les regards des passants qui s’étaient arrêtés et observaient la scène. La voleuse rage intérieurement qu’il l’accuse ainsi. Elle se sent un peu blessée dans son amour propre, même si extérieurement elle garde un masque de victime innocente qui ne comprend pas ce qui se passe. Son cerveau fonctionne à plein régime, pour trouver ce qu’elle devrait dire pour se débarrasser de cet homme.
« Mais enfin c’est ridicule, vous dites n’importe quoi ! Je n’ai rien volé. Déjà que je n’ai pas trouvé ce que je cherchais chez vous, mais en plus on m’accuse en pleine rue, à tort d’avoir volé je ne sais quoi ! »
L’homme lui demande de montrer le contenu de ses poches. La jeune femme sort le chargeur qu’elle a subtilisé, sentant bien qu’il le découvrirait probablement tôt ou tard, et que si elle voulait mentir de manière crédible, mieux valait ne pas s’hasarder sur des mensonges facilement démontables. A son air triomphant lorsqu’il voit l’objet et le lui prend des mains en réitérant son accusation, elle lui répond sans se démonter. L’avantage d’un magasin d’occasion, c’est que c’est du matériel d’occasion, qui peut donc tout à fait passer pour du matériel personnel. Surtout qu’elle a évidemment pris soin de retirer l’étiquette collée sur le chargeur en le mettant dans sa poche.
« Oui eh bien quoi ! C’est à moi ce chargeur. Vous trouvez vraiment que j’ai une tête à voler un chargeur dans un magasin ?»
Elle est pleine d’assurance, et ne se laisse pas impressionner par le commerçant énervé qui lui postillonne sa colère au visage. Elle jette un regard circulaire sur la foule, en prenant un air choqué. Comme si elle n’en croyait pas ses yeux et ses oreilles. C’est à ce moment qu’elle remarqua l’adolescente qui se tenait à quelques mètres et la regardait étrangement, un peu comme si elle la reconnaissait, mais n’était pas certaine de son identité. Un peu perturbée, la rouquine laissa le questionnement transparaître sur son visage, haussant un sourcil d’un air interrogateur.
C’est ce moment que choisit l’homme pour saisir le portefeuille de Roxane dans sa poche. Se retournant vers lui, elle lâche du regard la jeune fille brune, et s’écrie, cette fois énervée.
« Non mais vous faites quoi, là ?!? »
La métamorphe n’a qu’une envie, lui coller un bon poing dans la figure, mais d’une son poignet est encore douloureux, et l’autre main n’est pas en meilleur état. Si sa main ne lui envoyait pas de signaux de douleur, elle savait qu’elle ne devait pas forcer dessus si elle ne voulait pas se retrouver avec une main immobilisée pour quelques jours, voire semaines. Et de deux ce ne serait pas cohérent avec l’image de femme respectable qu’elle essayait de renvoyer. L’homme commença à lire les informations se trouvant sur sa carte d’identité.
« Roxane Emerson, hein ! C’est le nom que je dois donner aux flics lorsque j’irai déposer plainte contre vous ? »
La rouquine s’apprête à répliquer lorsqu’une chevelure brune vient s’interposer entre elle et le commerçant. C’est l’adolescente de tout à l’heure. La petite ne se laisse pas démonter et reprend le portefeuille des mains du type qui se laisse faire sans broncher, sans doute surpris de la voir débarquer au milieu de tout ça.
Laissant à peine au gars le temps de respirer, elle lui explique qu’il a confondu avec le chargeur qu’elle avait confié à la rouquine pour qu’elle se renseigne sur les prix. Elle va même jusqu’à sortir un téléphone de sa poche. Exactement le même que celui que Roxane a laissé chez elle. Compatible avec le chargeur, ce qui appuie encore ses dires. La métamorphe est impressionnée par cette gamine. Elle est douée en mensonges, pas de doutes.
Elle regarde le commerçant s’éloigner après avoir redonné le chargeur à Savannah, et en ronchonnant bruyamment. La foule se disperse déjà, allant bon train en commentaires désobligeants sur ce commerçant malpoli et paranoïaque.
Le portefeuille remis à sa place dans sa poche, la rouquine commence à marcher vers la zone commerciale en faisant quelques commentaires bruyants sur ce qui vient de se passer à sa jeune sauveuse. Attendant d’être hors de portée des oreilles indiscrètes des passants, elle lui demande alors plus discrètement.
« Qui dois-je remercier ? Jolie performance en tous cas. »
La rouquine lui adresse un petit sourire en coin. L'incident l'a finalement amusée, et elle est soulagée que l'homme n'ait pas fait appel à la police.
« Je suis Roxane, mais j’ai l’impression que tu le sais déjà, je me trompe ? »
La métamorphe devrait sans doute être inquiétée par le fait que cette adolescente la connaisse alors qu’elle-même n’a aucune idée de qui elle est, mais son instinct de survie est loin. Il s’agit d’une humaine, Roxane en est presque certaine. Elle sent une légère odeur animale pourtant, mais très légère. C’est sans doute juste qu’elle a un chien à la maison.
Dernière édition par Roxane Emerson le Dim 12 Jan - 20:28, édité 1 fois
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Sujet: Re: Un alibi imprévu en vaut deux [Livre II - Terminé] Jeu 9 Jan - 23:06
Moi qui étais une bille royale quand il s’agissait de raconter des craques... j’avais menti de façon royale devant ce vendeur. Pourquoi autant d’aplomb ? La curiosité, à tous les coups. C’était plus fort que moi et en plus, ça me détournait de ce qui se passait pour le moment à la maison. Je n’en revenais quand même pas d’avoir réussi à mentir comme ça au point qu’il laisse tomber. Il fallait vraiment pas que maman apprenne un truc pareil où je serais privée de sortie jusqu’à la fin de mes jours ou peut-être pire, allez savoir. En ce moment, je collectionnais les emmerdes comme d’autres collectionnaient les badges ou les capsules de bouteilles. Ça craignait et pas qu’un peu... Il ne me restait plus qu’à continuer ma comédie le temps que l’on s’éloigne même si j’étais quand même un poil moins dedans. Je fus plus que soulagée une fois arrivée plus loin. Je soupirais d’ailleurs de soulagement. J’étais complètement malade ! C’était même plus à prouver maintenant. Après quelques secondes, je finis même par répondre après un petit accès de paranoïa. « Savannah... Livingston. » Je connaissais son nom complet, je lui devais bien ça non ? « Et merci, vous avez eu de la chance, je suis une menteuse totalement nulle en temps normal. J’sais même pas comment j’ai fait. » Il me fallut encore quelques secondes pour recommencer à respirer normalement mais au lieu de répondre tout de suite, je hochais positivement la tête. Je n’avais pas envie de passer par quatre chemins aujourd’hui, vraiment pas mais je devais rester prudente quand même. J’avais fait assez de boulettes pour un siècle au bas mot. « J’ai... entendu. Ou plutôt, j’ai écouté aux portes malgré moi à la maison et ma mère et mon beau-père parlaient de vous. » Je me voyais mal lui balancer de but en plus qu’ils accordaient mal leurs violons. N’empêche que depuis quelques jours, je ne comprenais plus rien à rien.
Mon monde marchait sur la tête et la seule stabilité qu’il me restait, c’était mes bouquins, ma musique et ma chambre. L’école me semblait être un refuge d’enfer en ce moment, c’était dire à quel point j’étais semée. En plus, malgré le fait que j’osais à peine mettre un pied seule dehors, je m’étais littéralement enfouie de la maison pour échapper à cette ambiance de dingue. Faudrait quand même m’expliquer un jour pourquoi le monde tournait de travers... non parce que bon. J’pouvais bien parler à Sarah de mes soucis mais au final, ça changeait pas grand chose à la donne. Je ne restais pas moins convaincue que j’étais responsable de pas mal d’embrouilles, parfois malgré moi. Et moi derrière, j’devais gérer et encaisser. Fallait pas s’étonner que de temps en temps, je pète un plomb. Comme tout ceux de mon âge, j’avais parfois envie de crier au monde entier qu’il était un fumier mais avec ma chance, ça allait me revenir en pleine tronche comme un boomerang.
Je resserrais mon écharpe tout en continuant d’avancer même si on parlait tout bas. Je ne voulais qu’une chose, resté dans les gens. Je ne voulais pas m’écarter de la foule, sous aucun prétexte. Depuis ma rencontre avec Torben, j’évitais les ruelles, les zones peu fréquentées, je faisais des détours pour rester dans des endroits animés. J’avais peur de la solitude, peur à en crever. Je secouais la tête pour en sortir ma parano et revins sur terre.
« Dites... ça vous arrive souvent ce genre de trucs ? »
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Sujet: Re: Un alibi imprévu en vaut deux [Livre II - Terminé] Dim 12 Jan - 20:27
Un alibi imprévu en vaut deux
Le nom de la jeune adolescente ne met pas plus de quelques secondes à faire tilt dans l’esprit vif de la métamorphe. Savannah. Elle connait ce prénom, c’est celui de la fille d’Isadora. Voilà qui explique la légère odeur animale qu’elle a eu l’impression de sentir. C’est celle des loups avec qui elle vit. Roxane connait une partie de l’histoire de la jolie brune. Une vie pas facile, elle n’en doute pas. Avoir une famille lycan, sans en être une elle-même, ne devait pas être facile à vivre tous les jours.
Elle ne put s’empêcher de lui demander, un peu étonnée.
« Savannah ? Tu es la fille d’Isadora ? »
La brune acquiesça, confirmant ce qu’avait déduit Roxane. La rouquine poursuivit, avant de se rendre compte de l’état de stress de l’adolescente.
« Mais qu’est-ce que tu fais là toute seule ? Où sont Isadora et Hayden ? »
Pas qu’elle considérât l’adolescente comme une enfant, mais elle savait ses parents plutôt sur leurs gardes quant à la sécurité de leur enfants. Celle des jumeaux avait été grandement menacée, et ce très peu de temps auparavant, et même si rien ne semblait menacer l’ainée de la famille, Roxane imaginait sans peine que les deux loups devaient être en stress. Elle regretta un peu de l’avoir questionnée ainsi alors qu’elle était visiblement en train de se remettre de ses émotions.
« Pas que je regrette que tu aies été là pour me sauver la mise ceci dit, hein »
Elle a l’air secouée la petite. Roxane n’insiste pas trop sur les questions, elle lui laisse un peu le temps de souffler, et de calmer son stress. Visiblement elle n’est pas habituée à mentir, et à s’imposer comme ça en public. Pour une première elle a plutôt bien géré son stress. Ne le laissant s’exprimer qu’une fois toute possibilité d’être démasquée écartée. La métamorphe sourit intérieurement à la pensée qu’elle ferai probablement une bonne voleuse. Une fois Savannah calmée, elle poursuivit, poussée par sa curiosité, part de sa personnalité vulpine avec laquelle elle devait composer.
« Comment as-tu su qui j’étais ? »
Sa question était légitime. La petite étant humaine, elle ne s’aventurait que rarement dans Wolfheaven. En tous cas la rouquine ne l’avait jamais remarquée. S’étaient-elles croisées un jour sans que la métamorphe ne s’en rende compte ? Roxane était pourtant observatrice, mais ces derniers temps elle était particulièrement stressée, parfois même jusqu’à se sentir un peu à côté de ses pompes.
« Ils parlaient de moi ? Vraiment ? »
La métamorphe se demandait évidemment ce qu’ils avaient bien pu raconter à son sujet, mais elle ne posa pas la question. Après tout la gamine n’était pas supposée avoir entendu ce qu’elle avait entendu, et Roxane n’allait pas lui demander de le lui répéter, ça pourrait lui attirer des ennuis.
« J’imagine que je devrai te dire que ce n’est pas bien d’écouter aux portes, et que la curiosité est un vilain défaut. Enfin tout ce genre de sermons. Mais bon, je ne suis pas ta mère. Et je serai bien mal placée pour te dire ce genre de choses »
Roxane ne comptait plus le nombre d’informations ou d’objets qu’elle avait obtenus sans le consentement de celui qui les détenait. Elle avait d’ailleurs espionné Jonathan à la demande d’Hayden. Ce qu’elle ne dirait pas à l’adolescente. Ce serait sans doute un bien mauvais exemple.
La brune et la rousse continuaient d’avancer dans la foule, discutant à mi-voix afin de laisser à leur conversation l’intimité nécessaire. Roxane avait bien sûr une partie de sa concentration portée sur les individus qu’elles croisées. Tentant d’identifier de potentiels ennemis, ou des visages connus parmi ces derniers. Elle appréciait moyennement être mêlée ainsi à la foule, et aurait préféré être au calme pour discuter, mais elle sentait que les pas de l’adolescentes tentaient de les entraîner toujours vers les endroits les plus noirs de monde. Quelle que soit la raison de la jeune fille pour se comporter ainsi, la rouquine la laissait faire. Elle était probablement plus à l’aise ainsi. Sa question fit un peu sourire Roxane.
« Si je vole souvent, ou si je me fais souvent chopper? D’ailleurs tu peux me tutoyer, je ne suis pas ta grand-mère, ni ta prof de maths »
Cette ado n’avait vraiment pas sa langue dans sa poche. Roxane voyait bien là la part de l’exécutrice en elle. Et elle appréciait sa franchise et sa curiosité. Elle avait presque l’impression de se voir à travers elle, enfin quand elle était plus jeune bien sûr.
« Si tu as envie de discuter, autant s’installer dans un endroit un peu plus … tranquille. Je n’aime pas trop les foules. Il est toujours difficile de savoir qui s’y dissimule. Tu allais où avant de venir me tirer des pattes du grand méchant vendeur ? »
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Sujet: Re: Un alibi imprévu en vaut deux [Livre II - Terminé] Mar 14 Jan - 23:29
Je me doutais que Roxane savait qui j’étais. J’avais l’impression s’être connue comme le loup blanc malgré moi. Je ne savais pas si c’était à cause de mon... pétage de plomb ? Ma boulette ? Je savais toujours pas comment qualifier ça. Cela dit, ça m’étonnerait. Maman était pas le genre à étaler mais j’avais l’impression que tout le monde savait qui j’étais. J’me sentais comme un virus... dangereux et contagieux, à éviter en urgence. C’était à croire que j’avais la peste. Qui pouvait savoir, j’étais peut-être bien la peste pour eux... Je chassais mes pensées parasites avant de hocher la tête en répondant. « Ouais, elle-même. » Le fait qu’elle me demande ce que je faisais toute seule m’arracha une grimace. « On m’a relâché pour bonne conduite... » Je ne plaisantais qu’à moitié. « Liberté provisoire... Ils ont relâché la surveillance. » Là en revanche, je ne plaisantais pas du tout et ça m’arrangeait sans m’arranger. Dans le fond, cette distraction avait été la bienvenue même si j’allais me faire enchaîner à la cave pour avoir donner un alibi ou je n’savais quoi à Roxane. Je souris d’ailleurs quand elle commenta mon intervention. « De toute façon, il avait la tête d’un sale type. » Non pas que c’était marqué sur le front de tous les sales types mais bon. Se sentir utile, ça faisait un peu de bien.
L’ennui, c’était que me trouver dans la rue, toute seule, me fichait une trouille bleue. J’avais toujours peur de voir Torben surgir comme un diable de sa boîte et me saisir par le bras. Je déglutis pauvrement. J’étais franchement piteuse à flipper. De toute façon... qu’est-ce que je pourrais bien faire si c’était le cas ? Rien... Que dalle... Je me recroquevillerai dans un coin en espérant qu’il me trouve tellement pathétique qu’il laisserait tomber. Oui, j’en étais à ce point le concernant. Le principal, c’était qu’elle me suivait dans la foule sans tenter de me retenir et c’était super pour moi, vraiment super. Qu’elle en profite peut-être pour faire des poches ne me gênait pas. Je savais même pas si elle faisait ça d’ailleurs ou même si elle volait souvent des trucs.
À nouveau, je hochais la tête quand elle se demanda plus à elle-même qu’à moi s’ils parlaient d’elle. « Mouais... Avis divergeant mais j’vous rassure, leurs avis divergent sur tout ou presque. » J’exagérais... mais je ne le faisais pas exprès. J’avais la digestion difficile. J’étais devenue un peu mauvaise langue malgré moi. Quand elle me parla de maman ou plutôt du fait qu’elle ne l’était pas, je marmonnais pour moi. « Encore heureux, manquerait plus qu’une redif... » Surprotection... couvée... Resurprotection... Recouvée... Une deuxième comme ça, et j’aurais claqué mes économies pour aller voir Londres et sauter du haut de Big Ben. Ok... Là, j’exagérais. Heureusement, la conversation partit sur un terrain moins glissant.
« Je sais pas moi... Les deux ? Et ok, j’vais essayer d’arrêter de dire vous. C’est pas garanti mais bon. » C’était chouette comme rencontre, elle avait l’air plutôt sympa, pour une adulte. « Si vous... tu veux remplacer ma prof de math, hésite surtout pas. Ce serait avec joie. » Les maths... « Je... ne veux pas passer par les petits rues. On sait pas qui y a dans les gens mais personne peut rien faire dans les gens non plus. » J’étais un peu trop idéaliste à ce sujet. Je n’imaginais même pas qu’on pouvait quand même tenter des embrouilles dans les gens et ça valait mieux ou bien je n’oserai plus jamais mettre un pied en dehors de la maison, ce qui ravirait sûrement maman. « J’allais pas vraiment quelque part. J’voulais juste être dehors, marcher. En profiter. » Tant que ça durait... « On peut aller où tu veux mais... si y a du monde. Pas forcément beaucoup, mais des gens. » C’était pas que j’avais confiance, j’étais curieuse. Mais pas assez pour m’isoler. De toute façon, si je faisais ça, j’allais crever de trouille et rentré en courant pur m’enfermer le temps de m’assurer que je ne risquais rien. Bonjour l’angoisse.
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Sujet: Re: Un alibi imprévu en vaut deux [Livre II - Terminé] Ven 17 Jan - 1:20
Un alibi imprévu en vaut deux
L’humour de l’adolescente, même si il est teinté de rancœur, amuse la voleuse, qui ne se fait pas prier pour rire légèrement à chacune de ses petites piques.
« J’imagine qu’Isadora doit s’inquiéter un peu trop pour toi parfois. Mais elle a de quoi être stressée en ce moment… »
La remarque suivante en revanche, fait légèrement tiquer la métamorphe. Si on pouvait déceler les sales types d’un simple regard, la vie serait bien trop facile. Elle hésite à lui faire la remarque, car elle craint de passer pour la vieille aigrie qui saute sur toutes les occasions pour faire la morale et la leçon. Elle opte pour une simple remarque légère, qui ne donnera, en tous cas elle l’espère, pas trop cette impression.
« Si les sales types portaient une étiquette sur le front, au moins on serait sûr. J’ai la tête de quelqu’un de bien alors, j’imagine, puisque tu m’as aidée ? »
Roxane lui adresse un sourire en coin accompagné d’un clin d’œil.
La métamorphe imaginait relativement bien quel pouvait être l’objet de leur désaccord. Hayden avait confiance en elle, ce qui n’était pas tout à fait le cas d’Isadora. Cependant elle n’en demanda pas plus et se contenta de hocher la tête.
« C’est comme ça que je gagne de quoi vivre. J’ai toujours fait ça. Pas eu vraiment le choix … »
L’adolescente n’avait sans doute aucune idée de ce qu’elle avait vécu, de sa solitude jusqu’à sa rencontre avec les loups, puis avec les autres métamorphes. Roxane n’en dit pas plus. Elle lui raconterait si elle le lui demandait. Elle ne voyait pas pourquoi elle ne le ferait pas. Même si Savannah était humaine, elle était la fille d’Isadora. Elle était en périphérie de la meute, un peu comme elle en fait. La rouquine pouvait lui faire confiance.
« Enfin en général je ne me fais pas chopper. J’essaie d’éviter la police, et je m’en sors bien d’habitude. J’ai la tête un peu ailleurs, depuis la mo … »
Roxane se stoppe avant de terminer sa phrase. Jusqu’où Isadora a-t-elle mis au courant Savannah ? Elle n’avait pas revue l’exécutrice à Wolfheaven depuis l’anniversaire sanglant des jumeaux. Elle ne savait peut-être pas que Jonathan était mort. Elle continua sur un terrain moins glissant, et rebondit sur l’une des remarques de la petite brune.
« Moi je veux bien, pour ta prof de maths, mais pas sure que tu aies ton Bac un jour, avec moi comme prof »
Roxane avait arrêté l’école lorsqu’elle avait perdu ses parents. Elle n’avait absolument aucune idée de ce qu’ils pouvaient bien y enseigner d’ailleurs.
« Ok pas de soucis, on va rester dans la foule, si tu es plus à l’aise comme ça »
Le malaise de la petite était visible. La métamorphe n’avait aucune idée des raisons de cette anxiété, mais elle n’allait pas la mettre volontairement dans une situation qui l’inquiéterait encore plus. Elle aperçut un Starbucks quelques mètres plus loin. Voilà un endroit qui leur permettrait de se poser et de discuter sans attirer trop l’attention.
« Le Starbucks, ça te parait assez fréquenté ? »
lui demanda-t-elle en montrant l’insigne du doigt.
Roxane se dirigea vers le café, et y entra. Elle regarda rapidement la carte, tout en précisant.
« Au fait, c’est pour moi. Prends ce que tu veux. Je ne voudrai pas que ton argent de poche y passe, tu vas devoir rendre des comptes à ta mère après. »
La rouquine afficha un petit sourire sans quitter la carte des yeux. Elle finit par se décider à prendre un simple café, en grande taille. Elle sortit son porte-feuille pour régler et attendit que leurs boissons soient prêtes, avant de monter à l’étage pour trouver une table tranquille.
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Roxane Emerson
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Sujet: Re: Un alibi imprévu en vaut deux [Livre II - Terminé] Ven 17 Jan - 20:48
Bon... quand je disais ils... j’étais très à côté de mes pompes. J’avais tendance à faire l’amalgame maman et Hayden mais pour l’instant, du moins j’espérais que c’était provisoire, il n’y avait que maman. D’ailleurs, même quand je disais chez moi, c’était par habitude. Je voulais retrouver la maison. J’avais du mal à saisir l’étendue de ce qu’il s’était passé pour que ça en arrive là puisque je ne pouvais pas savoir. Pour mon bien. Même si je savais que c’était vrai. J’avais la fâcheuse manie de grincer des dents. Côté inquiétude de maman, Roxane avait raison et j’en étais pas mal responsable. « Oui... enfin... elle était déjà inquiète avant. Mais c’est ma faute ça. » Pour le reste, j’étais pas censée en parler alors j’éviterai. Ça ne concernait que nous ou au moins... moi et mes bêtises. Le truc, c’était que ces derniers jours, je n’y comprenais rien à rien. Tout ce que je savais, c’était que les choses avaient changés pour eux et que je devais laisser de l’air à Hayden. Évidement, c’était dur. Hayden était comme mon père sans pour autant le remplacer. La situation était d’autant plus compliquée que je voyais parfaitement que ça affectait Niamh et Kean et qu’ils ne voulaient, pouvaient pas en parler. De toute façon, je ne pouvais pas m’en occuper. Je continuais de jouer parfois avec eux mais je ne pouvais plus vraiment jouer les grandes sœurs. En fait, je n’arrivais pas à comprendre jusqu’où allait ma punition, surtout les concernant. Bref... c’était dur et je n’avais pas fuit pour rien aujourd’hui. J’avais besoin d’air.
Je souris quand Roxane ajouta que les étiquettes, ce serait le top pour signaler les sales types. C’était pas faux... « Oui et puis... quand j’ai entendu ton nom, j’ai tenté ma chance. » J’venais de me griller en tant que vilaine curieuse mais tant pis. C’était pas si difficile que ça à remarquer de ma part. En revanche, je m’attendais pas du tout à ce qu’elle me dise vraiment si elle volait souvent. J’avais balancé ma question comme ça. J’me retrouvais un peu conne pour le coup, j’savais pas quoi dire, donc, j’disais rien. C’était pas mal dommage pour la suite d’ailleurs parce que j’aurais bien poussé plus loin mon questionnement. La rousse sympathique avait l’air d’en savoir nettement plus long que moi sur un truc en particulier. Ce qui était pas dur au final vu que je savais absolument rien du pourquoi ma mère m’avait fait faire mon sac pour déménager provisoirement. Je levais un regard interrogatif vers elle mais rien ne sortit de plus. Merde... c’était pas aujourd’hui que j’allais en savoir plus. Je soupirais... Fallait que je m’y fasse.
Ma boutade concernant ma prof de math trouve une suite après ce mini silence presque gêné et j’en rajoutais une couche. « C’était pas comme si j’voulais faire math science... Je préfère la musique. Dommage que ce soit pas une matière principale dans l’immédiat. Ça m’arrangerait bien puis ça couvrirait mes notes dégueulasses à la dernière interro. » Que j’avais soigneusement fait signer à ma mère pendant qu’elle était occupée. J’aurais presque eu honte de profiter de la distraction de ma mère si ça n’avait pas été un soulagement de ne pas me faire enguirlander.
De son côté, Rox semblait vouloir se poser et moi, je voulais rester dans les gens. Elle trouva la solution miracle, un Starbucks. Et en plus, elle payait. Tant mieux, je venais à peine de me rendre compte que j’avais pas vraiment une fortune sur moi. « Hum... j’ai plus d’argent de poche pour le moment. Enfin... j’en ai moins. » Maman imaginait sans doute que ça me couperait l’envie de me balader toute seule. Raté, au moins pour aujourd’hui. Je décidais de prendre un basique chocolat chaud, cannelle, chantilly. Pour finalement la suivre en haut. Il y avait des gens, pas trop et on était au chaud, c’était parfait.
« Dites, ça vous... tu... Enfin... C’était... grave ? » J’en demandais pas des tonnes mais au moins, c’était franc, clair et net ou presque. Je me mordis la lèvre et me mis à triturer mon gobelet. Vraiment, j’me foutais des détails. Tout ce que je voulais, c’était savoir à quel point c’était grave. À quel point j’devais faire des efforts pour rendre tout ça moins... compliqué, bizarre, dur...
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Sujet: Re: Un alibi imprévu en vaut deux [Livre II - Terminé] Mar 21 Jan - 21:23
Un alibi imprévu en vaut deux
Roxane ne répond rien à l’évocation des mauvais résultats de la lycéenne. Ce ne sont pas ses affaires, et de toute façon elle ne peut rien faire pour l’aider à améliorer ses notes. A moins de pénétrer en douce chez son prof et de modifier la note une fois la copie corrigée … La voleuse sourit à cette idée. Elle avait vraiment du mal à faire les choses selon les règles et la loi. Chaque fois qu’un problème se présentait, la première solution, et souvent la seule, qui lui venait à l’esprit impliquait une violation de la loi.
La petite accepte sans broncher de se faire offrir son chocolat chaud. Tant mieux. Elle n’avait pas vraiment envie de devoir insister, et ne l’aurait quoi qu’il en soit pas laissé payer sa part. Après tout elle était encore jeune, même si elle avait déjà vécu plus d’épreuves que certains adultes. Sa mère la voyait sans doute encore comme une enfant, et tentait de la protéger et de l’épargner, mais Roxane sentait que la jeune fille qu’elle avait en face d’elle en savait déjà beaucoup, et qu’elle était capable d’encaisser bien des choses.
Elles prennent place à une table dans le fond de la salle, suffisamment isolée pour que des humains n’entendent pas une conversation maintenue à un niveau sonore bas, mais bien en vue, afin que Savannah ne s’inquiète pas trop. La rouquine ne connaissait pas les raisons de cette crainte de l’isolement, mais elle voyait qu’elle n’était pas feinte, et que l’adolescente était légèrement paranoïaque. D’ailleurs elle ne manqua pas de remarquer son regard circulaire qui semblait s’assurer que l’endroit était sûr.
« Tu n’as rien à craindre avec moi. Cesses de t’inquiéter. Je ne sais pas quelles sont tes raisons d’être si anxieuse, elles sont probablement fondées, mais tu n’es pas toute seule. J’ai survécu aux Années Sanglantes, je peux faire garde-du-corps le temps d’un chocolat chaud. Essaie de relâcher un peu la pression, et d’oublier tes problèmes. »
Tentative de déstressage ratée, au vu de la question qu’elle lui pose. Enfin qu’elle essaie de lui poser. Les mots s’entrechoquent et se remplacent, elle essaie de trouver la bonne question. Elle sait que si sa mère ne lui a rien dit, c’est pour son bien, mais elle ne peut pas s’empêcher de se poser des questions. Même si la question n’est pas claire, Roxane l’a comprise.
La métamorphe soupire légèrement, non d’énervement, mais parce qu’elle sait que ce ne sera pas facile à entendre, et donc pas facile à dire. Elle porte son gobelet à ses lèvres, et prend une grande gorgée de café bien chaud. Elle le laisse descendre doucement dans sa gorge, se laissant le temps de réfléchir à ce qu’elle peut lui dire.
« Eh bien Isadora et Hayden sont en vie, donc ça aurait pu être pire pour toi »
Roxane ne sait pas ce que Savannah sait, et ce qu’elle ne sait pas. Elle s’inquiète peut-être pour Hayden. Peut-être ne l’a-t-elle pas revu depuis que sa mère a décidé de quitter la meute, et l’exécuteur qui partageait sa vie. Peut-être n’a-t-elle pas eu de nouvelles. Roxane ne fait rien de mal, elle ne cherche qu’à la rassurer.
« Disons qu’il y a eu quelques … bouleversements … changements … dans l’organisation de la meute »
Devait-elle lui dire que l’ancien ulfric avait trahi la meute, trahi Mary. Qu’il les avait vendus aux vampires. Et qu’Hayden n’avait eu d’autre choix que d’accomplir sa tâche d’exécuteur. Qu’il avait tué son père, et pris sa place. La métamorphe hésitait encore. Elle reprit une gorgée de café, laissant un peu de temps, à la fois à Sav pour qu’elle comprenne ce qu’elle essayait de lui expliquer, mais aussi à elle-même, pour qu’elle décide de ce qui devait être dit, et de ce qui devait être tu.
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Sujet: Re: Un alibi imprévu en vaut deux [Livre II - Terminé] Jeu 23 Jan - 18:13
Le but de ma fuite n’était pas vraiment de parler de mes notes. C’était de toute façon pas fameux depuis octobre mais y avait pas de quoi pavoiser. J’étais pas fière de moi. Je n’aimais pas l’école mais je ne voulais pas non plus rater quoi que ce soit. C’était important. Mais je n’arrivais pas à me concentrer, moins encore depuis qu’on avait déménagé, provisoirement... Du moins, c’était ce qu’avait dit maman. J’espérais que ça ne durerait pas. Être dehors me faisait du bien même si je n’en avais normalement pas le droit. Mais j’étouffais, j’étouffais vraiment et même si j’avais merdé, maman devait comprendre que j’avais besoin d’être dehors, en dehors de l’école ou du moins, de pouvoir me divertir. Parce qu’à part le violon... je ne pouvais plus faire grand chose. Le fait que Roxane ne m’avait pas remballée me faisait du bien aussi. J’avais vraiment besoin de ça. Bon, elle était plus vieille que moi mais elle ne semblait pas me prendre de haut et ça, c’était vraiment sympa de sa part.
Étonnée par Roxane, je relevais mon regard pour le planter dans le sien. Je soupirais et souris un peu. Elle ne pouvait pas savoir pourquoi j’avais peur. De toute façon, je ne voulais pas en parler. Je n’y arriverais pas. J’avais besoin de temps et puis de toute façon, je n’avais pas envie que d’autres que moi se retrouve dans le collimateur de ce malade. Je préférai encore mettre les pieds dans le plat concernant ce qui s’était passé là-bas... Je voulais en savoir plus. Pas tout mais plus. Je voulais comprendre. J’avais besoin de réponses, au moins un minimum et maman ne voulait pas. Elle avait été très vague, trop vague. En tout cas, trop pour que je ne tente pas d’en savoir plus. Je savais que c’était pour mon bien mais ça ne m’empêchait pas d’avoir parfois besoin de plus que de la surprotection. Je compris dans les paroles de Roxane que ça aurait clairement pu se passer autrement. Je me mis à triturer mon écharpe. Maman avait encore méchamment fragmenté ce qui était arrivé. Ils auraient pu y rester, c’était ce que je venais de comprendre. Comment allait Hayden ? Comment allait-il vraiment ? J’avais écouté maman, je n’avais pas envoyé de message, je n’avais pas été le voir. Cette fois c’était décidé, j’irai bientôt.
« Des changements... J’avais cru comprendre oui. Mais... Hayden, il va bien ? Parce qu’être en vie et aller bien, c’est pas vraiment la même chose. » Il n’y avait qu’à voir le père des jumeaux, même si je ne l’aimais pas. Je m’en voulais déjà bien assez d’avoir souhaité sa mort. C’était le père de mon frère et ma sœur... « Il s’est passé quelque chose de grave là-bas, pas vrai ? » Je ne savais pas où était ce là-bas, je n’avais même pas le droit de m’en approcher. Pourtant, ça n’était pas l’envie qu’il m’en manquait. Je pouvais vaguement situer le coin dans lequel c’était et c’était vraiment le mieux que je pouvais faire. Je n’avais jamais cherché à y aller, à savoir pour ne pas leur attirer d’ennuis. Mais là, on avait déménagé de chez nous... de chez Hayden... et je savais, j’étais vraiment sûr qu’il s’était passé quelque chose. Sans ça, maman m’aurait expliqué mieux que ça. Ils s’aimaient... et là, elle était bizarre, un peu comme avant. Je n’aimais pas ça.
HRP : C'est pas fameux, j'suis désolée... T_T
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Sujet: Re: Un alibi imprévu en vaut deux [Livre II - Terminé] Dim 26 Jan - 2:54
Un alibi imprévu en vaut deux
Le sourire un peu triste qu’elle lui adresse veut tout dire. Roxane sent bien que la jeune fille ne laissera pas tomber aussi facilement ses inquiétudes. Au moins aura-t-elle essayé de la détendre. Elle peut tout à fait comprendre qu’elle ait des problèmes et qu’elle ait du mal à en parler. C’est le cas de Roxane aussi. Elle est stressée en ce moment. Par tout ce qui se passe autour d’elle et qu’elle ne peut pas contrôler. Les trahisons au sein de l’alliance, de la communauté et de la meute. Sans compter ses rencontres malheureuses où elle avait risqué sa vie.
La tension se lit dans les gestes nerveux de la petite brune. Elle triture son écharpe inconsciemment, cherchant à lire entre les lignes des paroles de Roxane. Elle semble hésiter quelques secondes, avant d’en demander plus à Roxane. Son inquiétude pour Hayden est touchante. Après tout ce loup n’est pas son père, et pourtant elle a l’air de l’apprécier, et de s’inquiéter pour lui. Depuis qu’elle-même a perdu ses parents, elle n’a jamais eu personne pour les remplacer. A part peut-être Mary, mais Roxane avait appris à vivre seule avant de la rencontrer. Elle avait grandi sans parents, personne ne les avait remplacés. Elle avait donc du mal à comprendre les sentiments qui pouvaient bien lier Savannah au compagnon de sa mère.
La métamorphe réfléchit quelques secondes avant de répondre, prenant quelques gorgées de café et laissant son regard se fixer dans le vide, derrière Savannah.
« Il va bien, ne t’inquiètes pas pour lui. Il a pris quelques coups, mais rien dont il ne se remettra pas. »
A vrai dire elle n’en sait rien, s’il s’en remettra totalement ou non. Certaines de ses blessures semblaient profondes. Il est solide c’était certain, mais il était possible qu’il garde des traces de son parricide, et pas seulement psychologiques.
« Tu ne l’as pas vu depuis qu’Isadora a … ? »
Roxane n’arrive pas à se décider sur la fin de sa phrase. Mis les voiles ? Quitté la meute ? Laissé tomber son compagnon au moment où il avait le plus besoin d’elle ? Non elle ne voit pas quels mots mettre sur la fuite de l’exécutrice. Elle laisse sa phrase en suspens, l’adolescente comprendra sans qu’elle ait besoin de lui faire un dessin.
« Oui. »
Elle essaie de ne pas lui en dire trop, mais en même temps elle comprend sa curiosité. Une partie de son stress et de ses inquiétudes viennent probablement du fait qu’elle en sait un peu, mais pas suffisamment. Ne pas répondre à ses questions ne fera qu’augmenter ses angoisses.
« Hayden est devenu ulfric. »
La métamorphe ignore ce que connaît l’adolescente sur le fonctionnement de la meute. Un minimum certainement. Elle doit probablement savoir ce que ça signifie, ce que ça implique. Comprendra-t-elle qu’il est lié par les traditions à la Lupa, et que c’est pour ça qu’Isadora a préféré s’éloigner de la meute ?
Roxane a les yeux rivés sur la brune assise en face d’elle. Elle épie sa réaction. Elle sait qu’elle en a probablement trop dit, et que ce n’est qu’une enfant. Une enfant surprotégée par sa mère à qui elle est en train de révéler des choses qu’elle ne devrait pas savoir. En tous cas c’est sans doute ce que penserait Isadora. Roxane le sait, mais elle ne voit pas pourquoi Savannah devrait avoir à subir tout ça sans rien savoir de ce qui arrive aux gens qu’elle aime.
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Sujet: Re: Un alibi imprévu en vaut deux [Livre II - Terminé] Dim 26 Jan - 18:07
Roxane avait sans doute compris que j’aurais du mal à ne pas regarder partout et me relaxer mais j’essaierai quand même. Ce serait dur parce que j’angoissais constamment mais je devais essayer. A force, j’étais complètement crevée. J’étais toujours sur les nerfs, à regarder par dessus mon épaule une fois dehors. J’avais peur, tout le temps, quand je n’étais pas... à la maison. Mais ça n’était pas vraiment la maison. Je détestais cette situation, totalement. En plus, tout ce que j’avais eu comme explications, c’était que c’était compliqué, que je devais attendre et ne pas m’en faire mais aussi laisser de l’espace à Hayden. En gros, je ne savais rien, que dalle, nada ! Et là, j’apprenais qu’ils auraient pu mourir et qu’Hayden avait été blessé, tout comme maman même si elle avait tenté de le cacher. Je n’aurais jamais cru que ça avait pu être aussi grave. La preuve... Roxane me confirme que oui, c’était grave. Je comprenais qu’on me protège, qu’on me garde à l’écart. Je n’étais pas comme eux mais quand même. J’avais déjà perdu mon père, je n’avais aucune envie de perdre ma mère ou Hayden maintenant. Alors oui, ils allaient bien, fausse alerte mais on m’avait encore caché le pire, comme d’hab. Maman pouvait vouloir me protéger, je jugeais qu’elle n’avait pas le droit de me cacher ça. Pourtant... j’allais devoir faire comme si. J’allais devoir... mentir. Encore. J’avais l’impression d’avoir un poids sur l’estomac. J’étais une menteuse affligeante.
Alors quand Roxane me demanda si je n’avais pas revu Hayden depuis qu’on était partie, j’hochais la tête négativement en soupirant. « Non... Elle m’a demandé de lui laisser du temps, de ne pas être sur son dos. Même si ce qui c’est passé ne changeait pas ce que ressentait Hayden pour moi. » Je devais bien avouer que je n’y avais rien compris. Si ça ne changeait rien, alors quoi ? Pourquoi devais-je me tenir à distance ? De quoi avait peur maman ? Et pour en rajouter, bien insister sur le fait que ce soit grave, Roxane ajoute qu’Hayden est devenu l’Ulfric. J’ai l’impression d’avoir déjà entendu ce mot. J’avais encore entendu quelque chose que je n’aurais pas dû. Si je me souvenais bien, c’était le chef mais il y avait aussi une chef. Je ne comprenais pas trop pourquoi mais c’était comme ça, ça, je le savais même si je n’étais pas censée le savoir. Mais ce que je ne comprenais pas non plus, c’était en quoi c’était grave. Quoi qu’en additionnant, Hayden avait sûrement dû se battre... maman aussi peut-être. J’avais compris qu’ils étaient tous une famille normalement, alors pourquoi ? Inconsciemment, je fronçais les sourcils en buvant un peu de mon chocolat.
Je décidais d’avancer mon hypothèse même si je devais carrément être à côté de mes chaussettes. « Il a dû se battre pour ça, pas vrai ? Contre... quelqu’un de plus fort ? Vous... ils... » Je ne savais pas vraiment si elle était comme eux. « ... ne sont pas censé être une famille ? Un groupe uni ? J’ai senti qu’il y avait des problèmes mais j’savais pas que c’était à ce point. » Techniquement, je n’étais rien censée savoir du tout mis à part que de temps à autres, Hayden et maman avaient dû s’éloigner, partir en voyage pour faire respecter des lois et à quoi ils ressemblaient tous les quatre. Ah oui, et qu’ils étaient plus fort, plus rapide, plus solide et avec un estomac qui faisait trois fois la taille de celui d’un être humain standard.
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Sujet: Re: Un alibi imprévu en vaut deux [Livre II - Terminé] Mar 4 Fév - 1:18
Un alibi imprévu en vaut deux
La petite répète les mots que sa mère lui a dits. Elle répète des explications qu’elle n’a qu’à moitié compris. Les expressions que la rouquine peut lire sur son visage la trahissent. Elle entend presque la voix d’Isadora franchir les lèvres de l’adolescente. De simples mots qui n’ont pas suffi. Elle a encore des questions, des choses qu’elle ne comprend pas.
« Elle a raison. Ce qui vous retient loin d’Hayden n’a rien à voir avec ce qu’il ressent pour vous, et pour toi, Savannah. »
Elle devrait s’arrêter là. Ne rien dire de plus. Ne pas en dire trop, et ne pas la pousser dans cette curiosité qui la ronge.
« Il ne s’agit que de rivalités, des luttes de pouvoir en quelque sorte. Hayden aime Isadora, et il tient à vous. Je peux t’assurer que ça ne changera pas comme ça »
La métamorphe regarde le visage de l’adolescente qui cherche dans ses souvenirs et tente de recouper ce qu’elle sait, pour comprendre ce que Roxane ne lui dit pas, et ce que sa mère lui cache. Elle attend qu’elle formule sa pensée. Elle en a déjà suffisamment dit. Elle ne lui dira pas ce qu’elle ne lui demande pas. Elle la laisse poser les questions qui la tracassent.
« Soit tu en sais plus que je ne le pensais, soit tu comprends vite. On ne devient ulfric qu’en combattant l’ancien ulfric. Hayden a fait ce qu’il devait faire pour rétablir l’ordre dans la meute. L’ancien ulfric avait réussi à briser cette famille, à la ronger. Il fallait l’empêcher de la détruire. Et pour ça il a dû mettre ses intérêts personnels de côté. Faire passer la meute avant tout. Ca peut te sembler étrange, mais appartenir à une meute est quelque chose de très fort. »
Elle-même n’avait droit qu’à un aperçu de ce que c’était, appartenir à une meute. Elle était métamorphe. Et ce simple fait suffisait à certains loups pour la considérer comme faible, et indigne de confiance. Mais certains autres la comprenaient, et l’acceptaient. Et même si elle avait toujours en elle cette indépendance, et cet instinct de survie, il laissait place parfois à son attachement à ses cousins, ses presque frères. Elle avait protégé les jumeaux le jour de leur anniversaire, comme si c’était ses propres enfants qu’elle protégeait. Et pas seulement parce qu’elle l’avait promis. Elle l’avait fait parce qu’elle les considérait comme ses frères.
La métamorphe repense aux évènements. Avec tout ça elle n’a pas offert les cadeaux qu’elle avait prévus pour eux. Ils sont toujours dans la poche de son manteau. Les petites fioles restées intactes malgré les coups que Roxane avait pris. Elle plonge la main dans sa poche, et sort les flacons de parfum qu’elle avait préparé spécialement pour eux. Des parfums qu’elle voulait leur offrir pour qu’ils se sentent en sécurité où qu’ils soient. Des odeurs qui les rassureraient.
Elle regarde les petites bouteilles transparentes en forme de loup, dissimulées sous du papier cadeau à moitié déchiré d’avoir traîné tout ce temps dans une poche de manteau.
« Je devais leur offrir ça. Et avec ce qui s’est passé j’ai … oublié. Tu crois que tu pourrais leur transmettre leurs cadeaux ? »
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Sujet: Re: Un alibi imprévu en vaut deux [Livre II - Terminé] Sam 8 Fév - 17:24
J’avais eu très envie de voir Hayden mais maman avait été clair, je devais le laisser tranquille. Pourtant, je n’en avais aucune envie. Je n’aimais pas la situation. C’était compliqué et... douloureux, surtout pour elle. Maman l’aimait vraiment et si au début, j’avais cherché à les rapproché, je m’étais vite rendue compte que je n’avais pas besoin de faire grand chose. Ils s’aimaient, c’était évident. Et maintenant... Je devais attendre, laisser couler mais Hayden était comme mon père. Il ne le remplacerait jamais mais il avait exactement la même place, vraiment la même. « Je sais mais... on me demande de rester loin de celui que je vois comme un père. C’est injuste ! » J’étais un peu en colère même si je comprenais, au moins vaguement. Rien n’était juste de toute façon quand on y réfléchissait bien. Tout était toujours compliqué.
Si on m’avait demandé pourquoi je pensais qu’il avait dû se battre, c’était à cause des films. Oui, ok, la réalité et la fiction, c’est pas pareil mais... pour autant, j’étais sûr que c’était en partie basé sur du vrai. Quand ces films parlaient de meutes, celui qui voulait prendre la place du chef devait se battre. J’avais compris qu’Ulfric voulait dire chef alors en additionnant, même si je risquais de me planter, je risquais pas de me planter de beaucoup. « J’entends des trucs... puis je vois des trucs... après bah, j’fais des hypothèses et puis des fois j’tombe juste. Mais je comprends. Enfin je crois. Je sais que la meute, c’est important. » Sarah m’avait fait comprendre ça. C’était important pour eux, vraiment. C’était une famille à leur façon. J’avais parfois peur, comme maintenant que l’un devienne plus importante que l’autre mais au fond, je savais que ça n’arriverait pas. Ou plutôt je l’espérais. Parce que si Sarah m’aidait à ne plus avoir peur de me retrouver seule, ça me revenait parfois en tête. J’étais loin de me douter, très loin, qu’il y avait d’autres créatures qui ressemblait vaguement aux loups. Je faisais l’amalgame et c’était normal puisque je ne savais pas pour eux. J’aurais sans doute été fascinée, comme pour les loups. J’aurais posé mille questions aussi. Déjà comme ça, en ne sachant rien, j’en posais des tonnes.
Je finis par boire à ma tasse, en me demandant comment allait vraiment Hayden. Je voulais de ses nouvelles mais en même temps, je ne pouvais pas vraiment en prendre... C’était vraiment con. C’est vrai non ? Pourquoi je devais rester à distance ? Il avait peut-être besoin de nous justement. Et s’il n’allait pas bien ? En dehors du fait qu’il s’était battu. Maman allait mal elle... Je soupirais tout en regardant Roxane sortir quelques chose de sa poche. Des cadeaux pour les jumeaux. J’avais déjà offert le mien, des bracelets en cuirs, fait à la main, avec un dessin que j’avais gribouillé vite fait et qu’ils avaient aimé. Ça m’avait coûté super cher et j’avais dû économiser longtemps mais ils étaient super contents. Les pauvres avaient eu un anniversaire craignos au final alors ça avait un peu compensé. « Oui, je leur donnerai, promis. Je leur dis que ça vient de toi ? » Je préférais poser la question, au cas où. « Si j’avais su, j’aurais attendu avant de donner le mien mais vu la soirée... j’avais envie de leur rendre le sourire. » Je comprenais mieux pourquoi ils avaient été si silencieux, eux si bruyants et énergiques d’habitude.
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Sujet: Re: Un alibi imprévu en vaut deux [Livre II - Terminé] Mer 19 Fév - 9:37
Un alibi imprévu en vaut deux
L’injustice. Un sentiment que la métamorphe ne comprenait que trop, même si elle l’avait mis de côté, et l’avait peu à peu remplacé par une soif de vengeance qui ne la quittait que rarement. Bien sûr elle n’avait pas pu venger la mort de ses parents. Personne n’en était responsable, même si elle s’était sentie coupable de leur avoir survécu, elle avait compris et fini par accepter que c’était un accident. Elle comprenait donc le sentiment d’injustice que l’adolescente ressentait. Mais elle ne voyait pas quoi lui répondre. Que la vie était injuste ? Qu’il y avait pire ? Elle n’avait pas envie de lui dire ce genre de banalités qu’elle avait probablement déjà entendu, et qui ne servait à rien. Elle préféra le silence.
« Oui la meute est importante, pour tous les loups. Elle devrait l’être en tous cas. C’est sa force. Et c’est la raison pour laquelle il a dû éliminer son … ancien ulfric. »
Elle avait failli laisser échapper le mot père, mais s’était rappelé de la personne à qui elle s’adressait au dernier moment. La jeune fille n’avait pas besoin de savoir que son presque père avait commis un parricide.
Les petites fioles dont les emballages ont souffert passent entre les mains de Savannah. La renarde les lui confie, afin de les transmettre aux jumeaux. Elle-même ne sait pas quand elle les reverra.
« C’est toi qui voit. Si ça ne te cause pas d’ennui que ta mère apprenne que l’on s’est vues. »
Elle lance un regard vers les parfums. Elle les a fait dans un but précis. Leur offrir un peu de stabilité et de réconfort en ces temps troublés. Finalement ils vont en avoir bien besoin.
« C’est fait maison. Ce sont des parfums que j’ai fait moi-même, censés leur apporter un peu de réconfort. Je ne suis pas parfumeuse ceci dit, donc j’espère que ça leur plaira. »
La métamorphe regarde tendrement la jeune humaine. Elle les aime ses frères, comme elle aime sa mère et Hayden. Elle a la chance d’avoir une famille, même si elle est compliquée.
« Tu as bien fait de leur offrir les tiens. Je suis sure qu’ils ont apprécié. Ils ont de la chance de t’avoir, tu sais. »
Roxane regarde sa tasse, déjà presque vide. Elle la termine en quelques gorgées, puis commence à penser à rentrer. Elle a déjà bien assez abusé du temps de l’adolescente. Et elle devrait probablement rentrer. Isadora la cherche peut-être. Roxane n’a pas spécialement envie d’être là lorsque Savannah retrouvera sa mère.
« Je vais te laisser moi je pense. Pas envie d’affronter ta mère lorsqu’elle se pointera. »
Elle affiche un petit air amusé, mais ce n’en est pas moins vrai. Isadora l’apprécie, mais pas plus que ça. Et la métamorphe est presque sure qu’elle en a trop dit à Savannah. Ca va lui retomber dessus un jour ou l’autre, et elle n’a pas vraiment envie que ce soit aujourd’hui.
« Tu as besoin que je te raccompagne quelque part ? »
Après tout même si la tension de la jeune brune s’est adoucie, la renarde n’a pas oublié son anxiété de tout à l’heure. Elle craint quelque chose ou quelqu’un. Et elle ne veut pas la laisser comme ça sans la raccompagner quelque part où elle se sentira à peu près en sécurité.
« Merci encore pour tout à l’heure, et pour la compagnie. C’était sympa de discuter un peu. Je ne te pensais pas si mature. »
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Sujet: Re: Un alibi imprévu en vaut deux [Livre II - Terminé] Mer 19 Fév - 16:59
Je savais qu’on se tenait sûrement loin d’Hayden pour de bonnes raisons. N’empêche que ça n’était pas plus facile. Ni pour maman. Ni pour les jumeaux. Ni pour moi. Je n’aimais pas ça, la situation, tout ce qu’on ne me disait pas même si c’était pour mon bien. Mais grâce à Camille, à Sarah, à Roxane, ce que j’entendais et ce qu’on avait bien voulu me dire... j’étais capable de combler des vides, de comprendre des choses. Un paquet de ces choses restaient floues mais c’était un peu plus facile. Dur mais plus compréhensible parfois. Je pouvais déjà m’estimer heureuse d’avoir des infos volontaires. J’étais la gamine, l’ado, on me tenait un max en dehors de tout pour mon bien. C’était l’excuse récurrente et parfois, l’excuse passait mal. Ça me donnait un l’effet du « Pourquoi ? » « Mais parce que. »
Je hochais la tête, comprenant sans tout à fait pouvoir comprendre puisque je n’étais pas comme eux. J’aurai tout le temps d’y repenser plus tard et de me repasser la conversation dans la tête. Une chose était sûre, je n’allais pas dire à ma mère que j’avais croisé Roxane et que j’avais foncé tout droit pour l’aider à se sortir d’un mauvais pas. « J’espère qu’il ira mieux... » Je savais qu’il avait combattu, pas qu’il l’avait éliminé. Hayden devait vraiment se sentir mal. Du moins, je supposais. J’avais d’autant plus envie de le voir. Est-ce que je le voyais différemment ? Pas vraiment. J’avais compris depuis longtemps que leurs règles n’étaient pas les même que chez les humains. Plus encore depuis que j’avais parlé avec Sarah.
Je regardais les fioles et souriais. Ça leur plairait, c’était sûr, rien que pour le geste, ils aimaient les cadeaux. « Je trouverai bien un truc à dire. Maman n’a plus... vraiment confiance en moi de toute façon. » Ça me faisait toujours aussi mal de le reconnaître. C’était nouveau pour moi et je n’aimais pas ça. J’essayais juste de me persuader du contraire. « Je suis sûre que ça leur plaira. Ils adorent les cadeaux et puis, ils te le diront eux-mêmes je suppose. Ils ont pas vraiment leur langue dans leur poche. » C’était d’ailleurs un problème car s’ils faisaient attention dehors, à la maison, c’était carrément une autre paire de manche. Je souriais. « Oui, même si j’ai déjà dû remplacer les cordelettes en cuir des bracelets une fois et que je sens que je vais devoir le faire souvent. Mais je ne sais pas si c’est vraiment une chance. » Sauf que ça, c’était une autre histoire et j’espérais que les jumeaux ne se douteraient jamais que j’avais eu un bref moment de satisfaction en apprenant l’accident de Johan. Ils m’en voudraient à mort, j’en étais certaine.
J’avalais ma commande pour me réchauffer pour de bon avant de hocher à nouveau la tête. « Je dois rentrer de toute façon. Je suis pas censée être dehors. J’ai intérêt à rappliquer avant qu’elle ne rentre même si j’vais me faire griller direct. » Le super flair du loup. Je me levais pour lui montrer que c’était ok. Et puis je me couvrais aussi correctement, en réajustant mon écharpe et mon col de veste. « Non, ça va aller. J’ai pas loin pour rentrer. Et puis au cas où ma mère serait rentrée, vaut peut-être mieux pas. » Je baillais à cause de la chaleur à l’intérieur avant de sourire et de m’excuser. « C’était chouette et puis, j’te remercie de m’avoir parlé un peu. J’dirai rien, c’est promis. » Je regardais un peu sur le côté. « Tout le monde arrête pas de me le répéter aussi ça mais parfois... j’me demande si c’est pas mieux, d’être vraiment comme tout le monde, même si la masse, ça craint. »
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Un alibi imprévu en vaut deux [Livre II - Terminé]