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« Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. » [Livre II - Terminé]
MessageSujet: « Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. » [Livre II - Terminé]   « Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. » [Livre II - Terminé] EmptyMar 3 Déc - 10:50




« Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. »




Je trotte à la lisière de la forêt. Je trotte à l’orée des bois, je trotte au milieu des bois, et je commence à courir entre les racines, les feuilles et sur les chemins olfactifs qui tracent de toute part des pistes de proie à chasser. Mais ce n’est pas le moment de chasser, il faut que je me concentre. Ce n’est pas le moment de chasser comme un chien, c’est le moment de chasser comme un humain. C’est Alan qui me le rappelle, alors que j’arrive en vue de la petite cabane qui est le seul refuge sûr des gens de mon espèce. Je renifle l’air, avant de sauter sur le rebord d’une fenêtre. Je n’ai clairement pas l’agilité d’un chat, ma truffe pousse la fenêtre qui est entrebâillée. On m’attend à l’intérieur. J’attrape entre mes crocs des habits posés sur une chaise, et Alan grimace en s’apercevant que ce ne sont pas les habits auxquels il est habitué. Je recrache la pochette imperméable qui contient les papiers d’Alan. Il va devoir conduire au retour. Jean et tee-shirt, ce n’est pas ce qu’il porte, je le sais. Je m’en agace légèrement. C’est normal. Alan, c’est moi.

Je repris forme humain dans une petite salle attenante à la pièce principale du Quartier Général de la Communauté des métamorphes. Les vêtements que les métamorphes qui m’attendaient en bas m’avaient choisi n’étaient pas de ceux que je portais habituellement, mais je les enfilai sans m’agacer plus que par un soupir. Après tout, ce n’était pas l’important. Je m’accroupis pour ouvrir la trappe et me glisser jusqu’au sous sol, bien plus que sécurisé, de la cabane. Finis l’ambiance bûcheron. Mon regard alla sur les deux personnes présentes. L’une d’elle, endormie et gardé dans cet état depuis quelques semaines, accrocha mon regard une fraction de seconde. Suffisamment pour que je puisse transmettre tout le mépris que je ressentais envers celui qui nous avait trahi et attaqué pendant une réunion. J’inspirai calmement, en remerciant l’autre métamorphe pour sa vigilance. Je lui demandai d’aller surveiller l’étage, alors que d’une claque j’achevai le réveil du traître. Greg. Quelque chose dans le genre. Ma gifle se transforma en coup de poing lorsque je me mis en tête de vraiment le réveiller. J’avais décidé de lui faire dire ce qu’il savait, par tous les moyens. Je n’étais pas un homme calme, par nature. Je mettais contraint au calme pendant des années, c’était la différence. J’avais été un petit garçon timide, discret, calme et extrêmement sensible, je m’étais transformé en adolescent violent et impulsif, à l’image du berger allemand dont je prenais la forme bien plus d’heure par jours que ma forme humaine naturelle. Finalement, on m’avait fait porter la responsabilité de deux morts et j’étais devenu un adulte discret, sombre, mais toujours aussi violent. J’avais juste réprimé ma violence avec une détermination sans faille. Qui avait déplu au berger allemand. Ce qui avait déplu au berger allemand, bien sûr. Mon poing frappa à nouveau la mâchoire du métamorphe qui était bien trop dans les vapes pour songer à se transformer. Je n’avais pas envie de lui poser de question pour le moment. Juste envie de le frapper. Pour lui faire payer ma dispute avec Camille, ma blessure à l’épaule, lui faire payer les blessures de Camille. Le danger que ma femme et mon enfant à naître avaient couru lorsqu’il s’était transformé en cobra. Je me massai la main. « Tu es réveillé maintenant, petit c#n ? » La violence me répugnait. J’avais mauvaise réputation parmi les loups parce que je refusais la violence et qu’ils me considéraient comme faible à cause de ça. Je savais que de par ma place de bras droit, j’étais censé être l’équivalent de l’exécuteur des loups, un certain Hayden, mais je ne voulais pas régler les comptes à coup de poing. Jusqu’à maintenant. Les derniers événements avaient rongé plus rapidement que de l’acide et les années ma détermination à n’être qu’une ombre calme et mesurée. Il me cracha au visage, je compris rapidement qu’être en tee-shirt était un meilleur plan que d’être en chemise de marque à cet instant.

Une vingtaine de minutes plus tard, j’avais retrouvé mes marques. J’avais passé des années de mon adolescence dans un gang, en tant qu’exécuteur et bras droit du leader. Si les années m’avaient changé, ce n’était pas un savoir que l’on oubliait facilement, et j’avais l’amertume de m’en rendre compte à présent. Il avait craché des noms, que je comptais transmettre rapidement à Camille, en essayant de ne pas avoir à dire comment je les avais obtenus. Je surveillais le métamorphe du regard, en cherchant dans un tiroir l’un des téléphones que nous avions et qui était à la disposition de tous les métamorphes du QG. J’avais à envoyer un sms à Camille avant de prendre la moindre décision. Même si, dans ma tête, la décision était déjà prise. Je n’étais pas stupide : j’avais passé mes nerfs sur un homme qui ne pouvait pas se défendre, et il m’avait dit plus ou moins tout ce que j’allais pouvoir lui soutirer. Je n’avais pas continué à frapper lorsque je mettais rendu compte que c’était juste un mécontent. Mais je l’avais tout de même frappé, et je n’en ressentais aucune culpabilité. Je n’étais pas dupe : ce soir, lorsque j’allais en parler avec ma femme, j’allais culpabiliser. Mais pour le moment, alors que j’attendais une réponse du leader de mon espèce. Avec qui j’étais en froid. A cause de Greg. Non, pas à cause de Greg. Mon portable vibra. Une réponse de Camille. Affirmative. Je revins à côté du métamorphe, et le saisis par le col pour le mettre debout: « Allez, debout, Greg ! On nous attend. » Ou peut être qu’on ne nous attendait pas. Le texto envoyé à Mary venait à peine de partir. J’appelai le métamorphe qui montait la garde. « J’emmène Greg à Wolfheaven, je pense que c’est ce qu’il y a de mieux. Les loups sont nos alliés, ils vont vouloir lui demander ce qu’il sait. Tu as ta voiture ? » Réponse affirmative, je pris un Greg dans les vapes par le bras, pour le monter à l’étage et le faire asseoir dans un siège. La culpabilité n’était pas encore là, j’avais de la chance. J’attrapai la pochette plastifiée que je m’étais traîné jusque ici, pour avoir mon permis de conduire et ma carte d’identité. Je grimaçai devant le tampon qui me classait comme membre de l’espèce « lycanthrope ». La voiture démarra, je promis au métamorphe qui me la prêtait pour l’occasion de la lui ramener le plus vite possible. Heureusement qu’il a plus confiance en moi que moi en lui…

Une demi heure plus tard, je me garai devant la Lune Bleue. Camille n’y travaillait plus. Et ce n’était pas non plus le genre d’endroit que je fréquentai habituellement. Je m’étais changé juste avant de partir, tirant des placards du Quartier Général une chemise et un pantalon plus adaptés à mon style vestimentaire habituel, et je passai par derrière pour rentrer dans le bâtiment. Des loups – je les reconnus à leur odeur et tout simplement parce que je les avais déjà croisés à Wolfheaven – s’approchèrent. « Je viens voir Mary. Elle sait que je dois venir. » Ma patience était très limitée. Je devais être le métamorphe le plus semblable aux loups de toute la communauté, sur de nombreux points.

Spoiler:

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MessageSujet: Re: « Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. » [Livre II - Terminé]   « Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. » [Livre II - Terminé] EmptyMer 4 Déc - 0:09




« Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. »




L’ambiance était électrique chez les loups. Comme chez les métamorphes d’ailleurs. Une cellule de crise. Camille et Mary avaient échangé à plusieurs reprises pour coordonner les efforts des deux camps. L’alliance était fragile et le moindre choc pouvait l’anéantir. Mary s’était montrée intransigeante et sans pitié. Les traîtres lycans l’avaient payé cher. Très cher. Isadora et Hayden s’étaient chargés naturellement de la torture des prisonniers comme cela leur revenait de droit, étant exécuteurs de la Meute. Mais Mary n’avait pas résisté à l’envie d’aller régler ses comptes avec un ou deux lycans traîtres. La cruauté et la sauvagerie dont elle pouvait faire preuve s’était alors révélé dans toute sa splendeur. Les os avaient craqué sous ses poings, la peau s’était déchirée sous ses ongles. Pour obtenir quels aveux en fin de compte ? Pas grand-chose. Mais les exécuteurs interrogeaient encore d’autres prisonniers. Mary leur faisait toute confiance pour trouver des éléments qui permettraient d’expliquer les raisons qui les avaient poussés à s’en prendre aux leaders de l’Alliance.

Dans son repaire, Mary observait d’un œil pensif les filles qui dansaient sur scène. Elle n’était plus en sécurité. Mais à dire vrai, elle ne l’avait jamais été. Et ça n’avait jamais vraiment été un problème d’ailleurs. Elle savait se défendre et n’avait besoin de personne, comme elle l’avait signifié à l’Ulfric. Aucun garde du corps. De toute façon, ses loups ne la laissaient pas seule. Ils préféraient veiller sur elle. La fidélité était une valeur essentielle dans la meute. C’était également pour cette raison que la trahison était impardonnable chez les loups. Et la peine encourue était rien de moins que la mort. Purement et simplement. Et dans de tels cas de figure, l’infortuné préférait de loin une mort rapide et propre à ce qui l’attendait… Mary contemplait une jeune femme blonde qui se trémoussait tandis qu’un humain glissait un billet dans son porte-jarretelles. Que se passait-il du côté des métamorphes ? Certainement la même chose que du côté lycan. Une véritable chasse aux sorcières avec des exécutions pour l’exemple. Mary doutait que Camille pourrait faire autrement. Ils devaient l’un et l’autre étouffer la résistance dans l’œuf s’ils voulaient que l’Alliance ait une chance de survivre. Mary sentit soudain son téléphone portable vibrer. Elle le saisit et lut le nom de l’expéditeur du message. Dougal. Le bras droit de Camille et un métamorphe certes peu violent mais assez efficace. Qu’est-ce qu’il pouvait bien lui vouloir ? Un simple message, assez court. Il lui apportait un prisonnier pour que les lycans l’interrogent eux-mêmes. Mary écarquilla les yeux, étonnée. Elle devait dire agréablement surprise plutôt. Mais elle devait rester sur ses gardes. Qui lui disait que Dougal n’était pas également un traître. Camille lui faisait peut-être confiance mais la Lupa n’avait accordé sa confiance qu’au leader des métamorphes. Le lien s’arrêtait là. Elle hésita un bref instant avant de lui renvoyer un message lui indiquant qu’elle était d’accord mais qu’il serait fouillé à l’entrée de la boîte. Elle se leva de sa chaise et se dirigea vers l’entrée, saluant d’un simple signe de tête les deux gorilles devant les portes.

Un homme va venir. Il sera certainement accompagné. Il vous dira que je l’attends. Ne le faites entrer qu’après l’avoir fouillé pour vérifier qu’il n’a pas d’armes.

Les deux hommes hochèrent simplement la tête en signe d’acquiescement. Puis, Mary retourna à l’intérieur, la musique l’environnant à nouveau. Qui était donc ce métamorphe traître et surtout, pour quelle raison Alan Dougal le lui remettait ? Avait-il des révélations particulières à faire ? Ou bien les métamorphes espéraient-ils que les loups réussiraient à lui extorquer des informations là où eux-mêmes avaient échoué ? En tout cas, Mary attendait avec une certaine impatience la venue de Dougal. Un climat de suspicion et de paranoïa régnait depuis les attentats dans l’esprit de Mary. Elle avait eu de nombreux ennemis, en avait toujours eu mais pour une fois, ils venaient de l’intérieur de la meute. Chose perturbante. Le temps fila plus rapidement qu’elle ne l’aurait voulu. Un membre de la meute vint la prévenir que l’invité attendu était arrivé. Elle le remercia et rejoignit son bureau, à l’écart, où ils ne seraient pas dérangés. Elle s’installa et quelques minutes après, la porte s’ouvrit. Un des deux gorilles avait visiblement accompagné le jeune homme et son prisonnier jusqu’au bureau de Mary.

Merci, Jackson. Vous pouvez nous laisser.

L’homme sortit et Mary se leva, s’approchant avec curiosité du prisonnier, l’observant lentement avant de reporter son regard sur Alan.

Que me vaut donc ce magnifique cadeau, Dougal ?



Dernière édition par Mary Wellesley le Mer 25 Déc - 17:50, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: « Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. » [Livre II - Terminé]   « Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. » [Livre II - Terminé] EmptyDim 8 Déc - 17:46




« Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. »




J'observai les deux loups qui m'avaient arrêté à l'entrée de la Lune Bleue. Je me pliai avec mécontentement à la fouille : quelle idée de penser que j'allais me déplacer avec une arme ? Je n'en avais pas tenu depuis... bien des années. Depuis au moins vingt quatre ans. Ils me laissèrent rentrer, pour éviter que je ne reste trop sur le parking avec un Greg dans les vapes – et fouillé aussi d'ailleurs – et l'un des deux partit, sûrement pour prévenir la louve. Je ne la connaissais pas bien, malgré les années. Ca devait bien faire sept ans, environ, que nous nous côtoyons par le biais de l'alliance entre les changeurs de forme, et je ne l'appréciais pas plus que ça. La violence me répugnait, et elle était au cœur de la hiérarchie des loups. Et Mary Wellesley était l'Alpha. On me fit signe de bouger, je tirai sur les manches de ma chemise avant de les suivre un peu tendu. Depuis les événements de Wolfheaven, le domaine m'était interdit, et j'avais l'impression d'être en terrain hostile. Etait-ce une bonne idée d'être venu seul ici ? Je ne le pensais pas. Mais il n'y avait pas de risque zéro. J'inspirai posément alors qu'un des deux gorilles ouvrit la porte devant moi. Ma nonchalance, alors que j'entrai dans le bureau de la louve, était feinte. Mais j'avais aussi conscience que ce n'était plus le moment de paraître faible et affable devant la louve. L'alliance avec les loups était en jeu, et on pouvait dire ce que l'on pouvait, et penser ce que l'on voulait, il fallait qu'elle soit maintenue. Les métamorphes n'étaient pas faibles de par leur nature, mais notre talent naturel était le camouflage, pas l'attaque. Si nous nous retrouvions seuls face à l'animosité conjointe des semi-démons, des vampires et des humains, nous ne pourrions pas y faire face, j'en étais certain. Et c'était d'autant plus douloureux lorsque, comme moi, j'avais conscience que nous étions en force brute bien plus puissant que les meutes rigides des loups-garous. Ainsi, donc, il n'était plus question de discrétion face à Mary. Ce n'était pas parce que j'étais en froid avec Camille, elle ne devait d'ailleurs pas le savoir, que je ne vouais pas aller dans son sens à lui : la préservation de notre alliance. Et si pour cela, il fallait que je gagne l'estime de l'Alpha en me montrant aussi dur qu'elle, en me montrant dans une certaine mesure à son image, et bien... soit. De toute manière, j'avais déjà commencé à glisser à nouveau sur la pente de la violence gratuite, et l'état du métamorphe qui m'accompagnait pouvait le prouver. Merci, Jackson. Vous pouvez nous laisser. Que me vaut donc ce magnifique cadeau, Dougal ? Je lui fis un sourire factice. Cadeau ? Mon sourire était crispé. Magnifique ? C'était l'un des nôtres, malgré sa trahison. Je commençais à douter de ma décision. Camille avait donné son accord. C'était donc la bonne décision. Et il ne fallait pas que j'oublie qu'il m'avait menacé, qu'il m'avait attaqué. Qu'il avait attaqué Camille, Kate. Et Roxane. « Il serait mal avisé de nous nommer alliés, si nous ne nous faisions pas de cadeaux de temps à autre, non ? » Mon visage était de marbre : je ne savais pas à quoi m'attendre de la part de la jeune femme. J'arrêtai tout effort de paraître cordial ou sociable, pour être moi même à cet instant.

« Trêve de plaisanterie, Wellesley. Je pense que nous devrions parler seul à seul. » Je fis un mouvement de tête en direction de ses gorilles, et surtout en direction de l'autre métamorphe. J'attendis que la pièce soit vide pour reprendre. « Après les événements de Wolfheaven, nous avons mené notre propre enquête, comme vous avez du le faire, dès que Camille a été suffisamment d'aplomb pour rentrer chez lui. Nous avons songé que vous voudriez interroger le traître que nous avons déniché, pour vous faire votre propre idée sur le sujet. Mais surtout, il me semble nécessaire que l'on mette en commun ce que nous savons. » Je n'avais rien à dire sur le fait que le traitre s'était dévoilé seul alors que nous essayions de redire les bases et les fondements de la communauté. Je n'avais rien à dire, non plus, du doute qui flottait parmi les métas sur les bénéfices que pouvait nous apporter l'alliance avec les loups-garous. Et je n'avais pas non plus à formuler mes propres doutes. Je savais à quoi m'en tenir : les loups-garous ne nous considéraient que comme des larbins et des petites créatures incapables de survivre seules. Ils nous demandaient des services en échange de leur couverture, mais ils ne nous prenaient pas au sérieux. Et pour quelqu'un comme moi qui étais, il fallait bien se le dire, assez susceptible, ça ne passait pas. Je voulais le meilleur pour les métamorphes, et surtout je voulais la sécurité. Si elle passait par une alliance avec loups, soit. Mais si cette même alliance la mettait en péril, mon choix et mon point de vue étaient assez facilement devinables : arrêter tout. Je savais que du côté de Camille, il allait avoir plus de scrupules mais bon... Pour le moment je faisais ce qui me semblait être le mieux pour nous, et mettre les points sur les « i » avec Mary, quitte à me départir de ma réputation de faible et de non-violent que je m'étais forgé au fil des années. J'avais décidé d'être franc, je choisis en plus de cela de ne pas mâcher mes mots. J'étais du genre direct : « Soyons franc : vous ne me faites pas confiance, je ne vous fais pas confiance non plus. Mais il faut bien que nous ayons un autre point commun : l'alliance. Pour nous, une chose est claire : il y a eu une tentative pour nous diviser. Nous devons répondre par la cohésion. Et nous devons avoir la certitude que c'est bien ce que vous voulez aussi. » J'avais posé mes cartes sans le moindre faux semblant. Ou presque : parce que mon attitude nonchalante était factice. J'étais près à me transformer à la moindre fluctuation de l'odeur animale de la louve, j'étais prêt à me transformer à la moindre menace. L'alliance entre les deux espèces cousines que nous étions – j'étais le premier à le savoir, puisque j'avais participé à la découverte et à la caractérisation génétique de nos espèces, en masquant l'existence des métamorphes et en ralentissant les recherches sur le sang lycanthrope – l'alliance, donc, n'avait de raison d'être que si les deux partis étaient profondément convaincus qu'elle en valait la peine. Je ne savais plus l'avis de Camille sur le sujet, depuis notre dispute au Quartier Général, je savais pertinemment celui de ma femme – contre l'alliance – et je savais aussi le mien : il fallait bien sacrifier notre indépendance pour gagner une protection supplémentaire, sans perdre de nos honneur non plus. Mais j'ignorai tout de l'avis de la louve face à moi.

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MessageSujet: Re: « Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. » [Livre II - Terminé]   « Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. » [Livre II - Terminé] EmptyJeu 26 Déc - 14:32




« Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. »




L'heure était grave. L'Alliance vacillait et Mary faisait tout ce qu'elle pouvait pour la soutenir et la maintenir en l'état. Les métamorphes n'étaient pas les bienvenus en ce moment après les événements douloureux qui s'étaient passés. Les loups grondaient et murmuraient que les métamorphes les avaient trahis. Personne ne savait encore qui était derrière tout ça. Les vampires ? Les changeurs ? Mary n'imaginait pas que des loups soient capables de trahir leur propre Meute.Les soupçons des siens se portaient donc davantage sur les métamorphes que sur leurs congénères. Autant dire que la sécurité avait été renforcé à la Lune Bleue et à Wolfheaven. Lorsque Mary reçut le message de Dougal, elle ne put que ressentir de la méfiance dans un premier temps. Elle ignorait l'étendue des la traîtrise des métamorphes. Dougal faisait-il partie des rénégats ? La Lupa se devait d'être prudente, pour elle, pour la Meute. Elle ne pouvait se permettre de risquer l'avenir des loups. Mary avait toujours placé l'intérêt de la Meute avant le sien. Jusqu'à s'unir à l'Ulfric de la meute d'Angleterre qui leur apportait stabilité et force. Un sacrifice qu'elle avait toujours été prête à faire de bon cœur pour les siens. La position de Lupa vous offrait des privilèges appréciables mais vous demandait beaucoup en retour. Mary avait ordonné aux videurs de contrôler le métamorphe afin de vérifier qu'il ne portait pas d'armes. C'était une simple précaution d'usage car la Lupa avait plus que conscience que si Dougal se transformait, il n'avait nul besoin d'armes pour être dangereux. Contrairement à bon nombre de ses congénères, Mary ne méprisait pas les métamorphes. Elle était bien trop attachée à Roxane pour cela. Elle leur accordait le respect qu'il méritait, Camille pouvait en témoigner. Même si son attitude distante pouvait souvent passer pour du mépris. Lorsque Dougal pénétra dans son bureau, il avait l'air assuré et détendu. Etait-ce une façade, elle n'aurait su le dire et pour l'instant, elle s'en fichait royalement. Seule la curiosité l'animait. Que faisait le métamorphe ici ? Venait-il sur ordre de Camille ou de son propre chef ? Elle allait rapidement en avoir le cœur net de toute manière. Son regard se posa sur le prisonnier qui avait le visage parsemé de bleus et gouttant de sang. Elle haussa un sourcil. Cela n'était pas coutumier des métamorphes de se salir ainsi les mains. La trahison devait, comme chez les lycans, être mal toléré parmi les changeurs. Pourtant, ils étaient loin d'avoir la même structure hiérarchique que les loups. Elle ordonna aux videurs de les laisser seuls. Elle ne craignait pas Dougal, peut-être aurait-elle dû d'ailleurs. Elle contempla encore un bref instant le métamorphe avant de demander ce qui lui valait l'honneur d'un tel cadeau. Si elle avait utiliser ses mots, c'était à dessein. Elle savait combien il pouvait être dur de confier un des leurs aux lycans. Elle sourit à la réponse d'Alan.

Effectivement, mais sommes-nous encore alliés?

La question se posait réellement et elle étudia attentivement la réaction éventuelle d'Alan à cette question. Elle voulait avoir son avis sur la question, après tout il était proche de Camille. L'attitude d'Alan changea soudainement et il déclara qu'il ferait mieux de s'entretenir seul à seul. Mary hocha la tête, puis s'adressant à ses gorilles :

Emmenez le prisonnier avec vous. Et qu'il ne s'échappe pas.

Une fois la pièce vide, Dougal reprit la parole. Ses mots étaient emplis de bon sens mais Mary était sceptique. Elle exprima alors ses doutes.

Je suis tout à faire d'accord avec vous concernant le fait de mettre en commun ce que nous savons. Mais je reste tout de même étonnée que vous nous confiez l'un des vôtres. Vous connaissez nos méthodes et vous savez que ce métamorphe n'en sortira pas vivant... Toutefois, j'avoue apprécié le geste. De notre côté, nous interrogeons en ce moment même les lycans traîtres. Je vous tiendrai naturellement informés des suites de cet entretien... musclé. Comment se porte Camille ?

Elle s'inquiétait sincèrement pour le chef des changeurs. Il était quelqu'un de fort, qu'elle respectait. Elle ne souhaitait pas qu'il lui arrive malheur et depuis l'attentat, elle n'avait eu guère de nouvelles. L'Ulfric était clairement contre l'Alliance et il avait à plusieurs reprises mit Mary en défaut devant la Meute pour dire ce qu'il pensait des métamorphes. Ils avaient eu plusieurs explications orageuses mais la Lupa savait qu'il comptait dès que ce serait possible détruire l'union créée. Les paroles de Dougal la firent sourire. Il avait le mérite d'être franc et elle aimait cela.

J'aime votre franchise. Non, je ne fais confiance qu'à Camille. Et Roxane. Concernant l'Alliance, je souhaite évidemment que nous restions soudés. Mais comme vous le savez, l'alliance avec la meute d'Angleterre a mis en place de fait un nouvel Ulfric. Qui est moins... emballé par l'union avec les métamorphes. Mais en mon nom et en celui de la meute d'Ecosse, je peux vous assurer que je ne compte pas rompre nos engagements. Maintenant moins que jamais.

Mary avait depuis longtemps une idée qui lui trottait dans la tête. Les métamorphes pouvaient appuyer son emprise sur la Meute, jouant un contre-poids contre le pouvoir de l'Ulfric en place. Elle n'aimait pas perdre son ascendant sur les siens. Et les métamorphes pouvaient être des alliés dans cette bataille personnelle.

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MessageSujet: Re: « Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. » [Livre II - Terminé]   « Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. » [Livre II - Terminé] EmptyMar 7 Jan - 14:06




« Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. »




Je ne lui faisais pas confiance. Pas confiance le moins du monde, mais ce n’était pas non plus quelque chose d’inhabituel, ma confiance n’allant qu’à des personnes ciblées et rares. Je n’avais aucune raison de lui faire confiance, mais ce n’était pas pour autant que j’avais tenté de tourner autour du pot avec la Lupa. Après tout, j’étais d’un naturel à foncer droit dans le mur, à mettre les pieds dans le plat et à ne pas prendre de gant, surtout dans de telles circonstances. Les dernières semaines avaient mis à mal mes résolutions de ne pas faire de vagues et de rester en arrière, faible et inoffensif aux yeux des loups. Ce n’était plus le moment de faire profil bas dans la meute, et ce n’était plus le moment, non plus, de faire en sorte qu’ils me sous estiment. J’allais devenir père, j’allais devenir responsable de la santé de mon fils, et pour en rajouter une couche, des personnes s’étaient mises en tête de fragiliser une alliance bâtie sur une butte de sable menacée par des marées agressives.

J’étais sur les nerfs, prêt à me transformer au moindre signe d’agressivité de la louve. Je suis tout à faire d'accord avec vous concernant le fait de mettre en commun ce que nous savons. Mais je reste tout de même étonnée que vous nous confiez l'un des vôtres. Vous connaissez nos méthodes et vous savez que ce métamorphe n'en sortira pas vivant... Toutefois, j'avoue apprécier le geste. De notre côté, nous interrogeons en ce moment même les lycans traîtres. Je vous tiendrai naturellement informés des suites de cet entretien... musclé. Comment se porte Camille ? Vous savez que ce métamorphe n’en sortira pas vivant. Je cillai à peine à ces mots alors qu’un cyclone s’abattait en moi et que je répondais un vague « Camille guérit et se repose. » qui allait devoir la contenter. Vous savez que… Oui, je le savais. Camille le savait il en revanche, lorsqu’il avait accepté que je vienne ici avec Greg ? Savait-il qu’il autorisait la mise à mort d’un des nôtres ? Je l’ignorais et je préférais aussi ne pas y penser. Et moi, qui étais-je en réalité pour ne pas ciller devant une vérité qui aurait du me faire blêmir si j’avais été l’Alan que je me targuai être depuis des années ? Cela voulait-ce dire que Kate avait épousé un mensonge, un être qui n’existait pas ? Non. Je secouais mentalement la tête, en rejetant cette pensée. Kate me connaissait plus que je ne le pensais, c’était une certitude. Même si elle devait préférer le Alan que je me contraignais à être depuis des années, elle n’ignorait pas la violence dont je pouvais faire preuve sans sourciller. Tant que j’étais toujours capable de me remettre en question, il n’y avait pas à s’inquiéter, non ? Je posais toutes mes cartes sur la table, en exposant en quelques mots la question à laquelle je voulais, et j’exigeais, une réponse. Je savais ce que pensaient les métamorphes de l’alliance entre les deux espèces cousines, je savais que certains la méprisaient, d’autres la regardaient avec méfiance, et qu’enfin d’autres la chérissaient en espérant qu’elle survive, mais tous nous nous demandions ce qu’il en était du côté des Loups. Ce qui était pratique avec la hiérarchie de la meute, c’était que si j’avais l’assurance que Mary était pour maintenir l’alliance, je savais que la meute allait la suivre, ou périr, pour les éléments dissidents. La parole du chef faisait loi, et même si c’était l’une des choses qui me faisaient voir les loups-garous comme des êtres violents et insipides, c’était une assurance pour l’alliance que je ne devais pas négliger.

J'aime votre franchise. Non, je ne fais confiance qu'à Camille. Et Roxane. Concernant l'Alliance, je souhaite évidemment que nous restions soudés. Mais comme vous le savez, l'alliance avec la meute d'Angleterre a mis en place de fait un nouvel Ulfric. Qui est moins... emballé par l'union avec les métamorphes. Mais en mon nom et en celui de la meute d'Ecosse, je peux vous assurer que je ne compte pas rompre nos engagements. Maintenant moins que jamais.

Tant mieux si elle aimait ma franchise parce que je ne comptais pas changer d’attitude – tant que ma vie n’était pas en jeu en tout cas. Je fronçai les sourcils cependant à la réponse qu’elle fournit à ma question. Pardon ? Elle était sérieuse, là ? C’était ridicule. Loin de m’assurer de quoi que ce soit, elle fragiliser le peu de confiance et d’estime que je pouvais avoir placé en elle. Ce qu’elle voulait, je m’en contrefichais, finalement, quoique j’ai pu penser ou dire avant. Ce qui m’inquiétait, là, c’était cet Ulfric dont elle venait de parler. Nous avions conclu il y avait de cela plusieurs années un accord entre les métamorphes et les loups, entre Camille et Mary. Il n’y avait pas de Jonathan à l’époque, et j’avais considéré Mary comme étant une porte parole nous offrant une assurance sur du long terme, en tant que Lupa. Visiblement ce n’était plus le cas. Déçu ? Non. Inquiet. Je me rapprochais de la louve, tout en laissant une distance respectable entre nous deux : « En votre nom et la meute d’Ecosse, ça me suffit. Mais quid de cet Ulfric dont vous me parlez ? S’il décide de s’en prendre à nous, ou s’il a dans l’esprit que notre accord est caduc, pouvez vous me donner l’assurance que nous n’aurons pas la moitié de votre meute près à livrer notre espèce à des vampires, des semi-démons ou aux humains qui nous ont bien cherché à une époque ? » Elle parlait de la meute d’Ecosse, mais Glasgow n’hébergeait plus uniquement des loups écossais. Il y avait la meute d’Angleterre. Des étrangers. Des nouveaux. J’inspirai, en la fixant du regard sans ciller. Le berger allemand était plus qu’attentif à ses moindres mouvements, aux odeurs sauvages qui émanaient d’elle, prêt à réagir aux moindres fluctuations.

« Mary. Cela fait sept ans que nous sommes amenés à nous côtoyer et pourtant nous ne nous connaissons pas. Et je ne désire pas forcément que ce fait change, il y a Roxane et Camille pour faire le lien. Mais comprenez bien que seule votre assurance et la nôtre peuvent empêcher l’alliance d’exploser. » Je fis une pause. « Si cet Ulfric estime qu’il n’y a aucun intérêt à ce que cet accord perdure, quelle sera les conséquences pour vous, pour la meute d’Ecosse. Êtes vous soumise à lui comme les loups vous sont soumis, avez-vous une quelconque autorité sur les loups d’Angleterre ? » J’essayai de décontracter mes muscles tendus à l’extrême depuis mon arrivée à la Lune Bleue. « Enfin, les loups qui vous et nous ont trahis, de quelle meute faisaient-ils partie ? »

Je ne me gênais absolument pas pour lui poser des questions. Si elle avait l’impression de subir un interrogatoire et si son orgueil de Lupa en prenait un coup, et bien soit, elle n’avait qu’à s’y faire, je n’avais pas l’intention de changer d’attitude et de m’aplatir. La trahison de ses loups, et des métas, avaient menacé ma famille, et le berger allemand ne le supportait pas. Moi non plus, d’ailleurs.

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MessageSujet: Re: « Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. » [Livre II - Terminé]   « Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. » [Livre II - Terminé] EmptyLun 20 Jan - 0:05




« Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. »




La confiance était un luxe que la Lupa, au milieu des complots et autres trahisons ne pouvait se permettre de s'offrir. Et le métamorphe en face d'elle était peut-être venu lui apporter un traître sur un plateau, il n'en restait pas moins qu'elle ignorait tout de son allégeance. Bien sûr, elle connaissait ses implications dans la dissimulation de la véritable nature des métamorphes. Il s'était fait passer pour un loup afin de conserver le secret sur l'existence des métas. Mary était à un point délicat. Elle savait que son autorité était fragilisée par les attaques internes des lycans traîtres à la Meute. Et même si les siens avaient été horrifiés d'une telle trahison et avait demandé la tête des conjurés, elle ne pouvait s'empêcher de penser que d'autres taupes se terraient encore au sein de la Meute. Dans ce climat de suspicion et de paranoïa collective, comment faire confiance aux métamorphes ? L'intérêt de la Meute devait toujours être placé avant celui des individus, Mary en avait fait une règle de vie.

Mary avait reprit la parole, remerciant Alan pour ce cadeau si spécial. Mais elle avait insisté sur le fait que les méthodes des loups-garous étaient bien éloignées de celles des métamorphes. Une fois qu'ils en auraient fini avec lui, il était évident qu'il serait tué sauvagement. Et d'autant plus qu'il n'était pas un des nôtres. Les exécuteurs mettraient du zèle à lui arracher ses secrets. Mary avait demandé des nouvelles de Camille et Alan avait été plus qu'évasif concernant son supérieur. Il était évident que les paroles de la Lupa avaient éveillé en lui quelque chose. Mais quoi ? Du regret de lui avoir apporté son congénère ? Qu'est-ce qu'il imaginait ? Que les loups auraient de la pitié ? Il rêvait, le pauvre ! On était en guerre, interne certes, mais en guerre tout de même. Et Mary n'était pas connue pour sa mansuétude. Elle était cruelle et sans pitié avec les siens, cela ne serait pas différent avec les métamorphes. En tous les cas, le méta avait le mérite d'être franc. Et c'était une qualité que la Lupa appréciait beaucoup. Il lui posa les questions qui devaient habiter l'esprit de tous les métamorphes en ce moment. Elle répondit du mieux qu'elle pouvait mais il devrait se contenter de ce qu'elle lui avait dit. Mary était franche et sincère mais elle ne pouvait se substituer à l'Ulfric de la Meute. Lorsque Camille et elle avait signé le pacte, elle était seule détentrice de l'autorité. A présent, cela avait changé et elle n'en était pas responsable.

Les métamorphes avaient beaucoup de mal à intégrer la hiérarchie lycane. Si rigide, si hiératique. Elle ne bougeait que très peu. Elle était toujours patriarcale. Alan se rapprocha d'elle et la Lupa gronda doucement. Les loups ont une gestuelle particulière et se rapprocher d'un Alpha, c'était le défier. Naturellement, les codes étaient certainement bien différents entre les métamorphes. Mais Dougal, en tant que berger allemand, devait sans doute les connaître. Elle plongea son regard dans le sien, ne détournant pas les yeux. Finalement, il reprit la parole mais il n'y avait aucune trace d'agressivité dans ses paroles. Non, seulement une pointe d'inquiétude. On le serait à moins. Mary était également inquiète, naturellement. Surtout avec ce qu'elle avait appris de la bouche de Torben. Mais elle ne devait en souffler mot à quiconque pour le moment. La moindre faiblesse dans la Meute, la moindre dissension lui serait fatale.

L'Ulfric dont je vous parle est notre chef à tous, y compris le mien. Je suis sa Lupa, je partage son pouvoir dans une certaine mesure. Mais vous devez avoir conscience que les lycans sont une société patriarcale. L'Ulfric est le mâle Alpha, le dominant, y compris de sa Lupa.

Ceci dit, le métamorphe ne devait pas être bien rassuré concernant l'avenir de l'alliance. Mais à dire vrai, Mary ne l'était pas non plus. Elle savait que Jonathan n'était pas spécialement emballé par l'union. Y mettrait-il fin ? Elle l'ignorait. Mais s'il s'avérait que Torben avait dit vrai... S'il s'avérait que l'Ulfric avait trahi et qu'il s'était allié aux vampires... le pire était alors à craindre pour les métamorphes. Mary pensa un instant à Roxane et elle frissonne. Si l'Ulfric se débarrassait d'elle, que deviendrait la renarde ? La Lupa secoua la tête aux paroles d'Alan.

Je suis résolue à faire vivre cette Alliance. Mais malheureusement, mon assurance n'est pas seule dans la balance aujourd'hui. Et croyez bien que je le regrette. Il existe une hiérarchie stricte parmi les miens, y compris entre la Lupa et l'Ulfric. Lorsqu'il y a une divergeance d'opinion, c'est considéré comme un défi pour le mâle dominant. Et une femelle, même costaud ne fait pas le poids face à un mâle aguerri. J'ai autorité sur les loups de la Meute d'Angleterre, l'exécuteur en fait d'ailleurs partie. Mais s'ils doivent choisir de suivre leur Ulfric ou leur Lupa, je ne sais pas ce qu'ils choisiront...

La dernière question d'Alan fit frémir Mary. Oui, excellente question. Et elle avait la réponse à cette dernière. A quelle meute appartenait les loups traîtres ? Elle aurait été tentée de répondre avec agacement qu'il n'y avait plus qu'une seule Meute à présent. Mais rien n'était moins vrai quand on considérait les origines des loups qui avaient trahi... Mary soupira et baissa la tête.

Ils sont tous d'Angleterre...

Ce n'était pas surprenant. Mais Jonathan était-il derrière cet attentat ? Etait-ce possible ? Elle préférait ne pas l'envisager. Mais en attendant, elle devait faire preuve de bonne volonté, pour l'Alliance.

Je trouverai les responsables, ceux qui tirent les ficelles. J'ai plusieurs pistes dont je ne peux pas vous parler. Si elles se concrétisent, soyez sûr que nous vous en informerons au plus tôt.

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MessageSujet: Re: « Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. » [Livre II - Terminé]   « Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. » [Livre II - Terminé] EmptyMar 28 Jan - 14:44




« Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. »




J’étais tendu. C’était un fait certain. De toute manière, si je ne l’avais pas été, j’aurai été stupide. Elle était la Lupa des Loups-Garous, et j’étais le Bras Droit de Camille. Un faux pas de ma part, et je risquais l’alliance et tout ce que mon frère avait accompli depuis sept ans. Un simple faux pas, et je ruinais tout. Y compris notre amitié : c’était certain. Et pourtant, je ne prenais pas le moindre gant en m’adressant à elle. J’y allais cash, je ne tournais pas autour du pot. Je voulais que la situation des loups et leur position face à l’alliance soit clair pour nous et s’il fallait pour cela que je pose directement mes questions en allant droit au but, et bien soit : je le faisais. Et qu’elle s’en accommode toute seule. Je me rapprochai d’elle, conscient de la défier. Mais ce n’était pas grave, car si elle était l’Alpha de sa meute, j’ai l’Alpha de la mienne, ou le Beta plutôt : dans tous les cas, nous jouions dans la même cour, et le berger allemand ne se privait pas de le lui faire sentir. L'Ulfric dont je vous parle est notre chef à tous, y compris le mien. Je suis sa Lupa, je partage son pouvoir dans une certaine mesure. Mais vous devez avoir conscience que les lycans sont une société patriarcale. L'Ulfric est le mâle Alpha, le dominant, y compris de sa Lupa. Partage de pouvoir ? J’étais sceptique. Dans tous les cas, elle confirmait ce que j’aurai souhaité ne pas voir confirmé. Elle n’était que seconde dans la hiérarchie, ça devenait une certitude, et plus que cela : une faille dans notre alliance et dans le peu de confiance que je pouvais avoir en elle. Ou plutôt dans le crédit que je pouvais lui accorder – parler de confiance n’était pas adéquat ici. Je lui demandai ce que ça pouvait faire pour notre alliance, et son assurance quant à sa validité. Sa réponse ne me plut pas davantage que la précédente. Le léger grognement qui s’échappa de mes lèvres, à défaut de mes babines, fut clair à ce sujet. Je suis résolue à faire vivre cette Alliance. Mais malheureusement, mon assurance n'est pas seule dans la balance aujourd'hui. Et croyez bien que je le regrette. Il existe une hiérarchie stricte parmi les miens, y compris entre la Lupa et l'Ulfric. Lorsqu'il y a une divergence d'opinion, c'est considéré comme un défi pour le mâle dominant. Et une femelle, même costaud ne fait pas le poids face à un mâle aguerri. J'ai autorité sur les loups de la Meute d'Angleterre, l'exécuteur en fait d'ailleurs partie. Mais s'ils doivent choisir de suivre leur Ulfric ou leur Lupa, je ne sais pas ce qu'ils choisiront... Donc elle ne pouvait rien m’assurer. A défaut de cela, je lui posai une dernière question concernant les traîtres et la meute à laquelle ils avaient pu jurer allégeance. Mon grognement sourd, presqu’inconscient s’amplifia lorsqu’elle baissa la tête. Le berger allemand se sentait clairement en position de force. Ils sont tous d'Angleterre... Je m’en doutais. Sans pour autant en obtenir la moindre satisfaction. J’hésitai à me rapprocher davantage, en profitant pour cela de sa faiblesse momentanée – c’était du moins ainsi que je percevais le fait qu’elle ait baissé la tête pour me répondre – mais je préférais ne pas attiser une possible colère de son loup et reculai d’un pas. Je ne lui concédai pas de terrain, c’était juste une hypothétique marque de respect, ou plutôt un signe d’une magnanimité du berger allemand qui restait supérieur à la Lupa selon lui. Je trouverai les responsables, ceux qui tirent les ficelles. J'ai plusieurs pistes dont je ne peux pas vous parler. Si elles se concrétisent, soyez sûr que nous vous en informerons au plus tôt. J’hochai la tête. Lentement. Comme pour la remercier de nous promettre des informations. « Si nous trouvons quoi que ce soit d’autre, nous vous tiendrons au courant. » Notre conversation touchait elle à sa fin ? Je m’humectai les lèvres, faisant le tour des propos tenus dans mes pensées. Ce problème, vis-à-vis des deux meutes qui n’en formaient pas totalement une seule, unie et fidèle à Mary, me posait des difficultés. Ce fut plus le berger allemand, voire le tigre blanc dont elle n’avait certainement pas conscience, puisque cette forme était extrêmement récente pour moi et tout autant incontrôlable, qui parla lorsque je repris la parole, que l’humain. Le berger allemand, dans son caractère de chef de meute, dans son attitude d’Alpha et légèrement provocante : « En revanche, il faudra régler rapidement votre problème de cohésion. Je ne sais pas quelques raisons poussent votre Ulfric à se méfier ainsi de notre alliance, qui vous apporte autant qu’elle nous apporte, que ce soit bien clair entre nous, mais il faudra que nous ayons une discussion avec lui. Camille et moi ne voulons en aucun cas qu’une épée de Damoclès de la sorte se balance au dessus de nos têtes. Et je ne pense pas me tromper en disant que vous ne le voulez pas non plus. Tout comme les événements récents ne devront pas se reproduire. Si quiconque essaye de faire en sorte que l’alliance se dissolve et que l’on rentre en guerre civile, il faut l’arrêter de suite et ne pas entre dans son jeu. » Je fis une pause. La mettant au défi de me contredire lorsque je repris : « J’imagine que si vous partagez à ce point le pouvoir sur les deux meutes, vous pourrez dialoguer avec lui d’égale à égal. » Partage de pouvoir entre deux Alphas chez les loups ? Non. Ca ne me semblait pas possible. « Aux yeux des Métamorphes, vous êtes son égale. Vous dirigez la meute d’Ecosse depuis des années il me semble, et même si vous êtes une société patriarcale, j’ose espérer que vos loups sont plus fidèles à vous qu’à l’autre Alpha. » Je n’étais pas un loup-garou, contrairement à ce que bien des personnes pouvaient penser. Je ne pouvais pas comprendre la multitude de chaînes qui entravaient les pattes de tous les lycanthropes. En tant que métamorphe, j’avais dans mes gênes ce besoin de liberté qui avait rendu si difficile la construction d’une communauté métamorphe. Nous étions si indépendants que nous ne pouvions tolérer la moindre laisse, les moindres entraves sur notre liberté de bouger et d’agir comme nous l’entendions en tant que métamorphe. Et il me semblait tout aussi inconcevable que Mary accepte de cette manière de courber la tête devant un loup qui n’appartenait pas à sa meute.

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MessageSujet: Re: « Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. » [Livre II - Terminé]   « Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. » [Livre II - Terminé] EmptyLun 3 Fév - 21:02




« Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. »



Mary ressentait une profonde curiosité pour le métamorphe qui se trouvait en face d'elle. Elle n'avait eu que rarement l'occasion de lui parler et jamais en privé. Elle devait reconnaître qu'il ne manquait pas d'audace ni de courage. Elle percevait parfaitement son cœur qui battait vite, signe certainement d'un stress qu'il ressentait. Mary avait toujours su inspirer la crainte mais elle se doutait bien qu'il ne s'agissait pas uniquement de cela ici. Le métamorphe craignait, comme elle, un avenir incertain pour l'Alliance. Et ils avaient parfaitement raison de s'inquiéter, au vu de la personnalité de l'Ulfric en place. Le métamorphe semblait vouloir aller droit au but, sa franchise était tout à son honneur, c'était une qualité que Mary appréciait beaucoup. Si elle restait dans les limites du raisonnable. La Lupa n'aimait guère qu'on lui manque de respect. Le berger allemand se rapprocha d'elle, le geste était clairement une provocation et Mary y répondit selon le code des loups. Plonger son regard dans celui de l'autre, ne pas ciller, ne pas détourner les yeux et ne surtout pas reculer d'un pouce. Il voulait l'impressionner ? Il voulait avoir l'ascendant sur elle ? Pour qui se prenait-il ? Camille avait une attitude bien différente. Du respect mutuel, voilà ce qui les unissait. Et si Alan voulait obtenir quelque chose d'elle, il s'y prenait comme un manche. Mary connaissait les métamorphes, ne serait-ce que par le lien très fort qui l'unissait à sa chère Roxane. Elle savait qu'ils n'avaient pas de hiérarchie précise, mise à part l'autorité que pouvait avoir Camille sur les siens. Mary n'estimait donc pas Alan comme étant son égal, ça non. Camille avait ce statut, pas lui. Mais elle tenait à l'Union et ne ferait jamais rien d'inconsidéré qui pourrait mettre en péril cet accord. Alan avait été franc avec elle, la Lupa ne voyait pas pourquoi elle devrait se comporter différemment. Elle affirma donc que l'Ulfric avait tout pouvoir sur la meute, ce que Alan aurait dû savoir de toute manière. Le grognement qui s'échappa des lèvres du métamorphe ne plut pas du tout à Mary. Cette dernière eut un rictus, comme un retroussement de babines qui dévoila un instant ses dents. Alan devait avoir conscience que tout n'était pas permis en sa présence. Et qu'elle saurait le remettre à sa place s'il insistait trop.

Mary avait répondu en toute franchise et elle avait baissé la tête, pour annoncer que les loups mutins faisaient tous partie de la meute d'Angleterre. C'était loin d'être une preuve de faiblesse mais son interlocuteur sembla interpréter son geste de cette manière. Elle releva donc la tête, plongeant son regard dans celui du métamorphe. Oui, ça ne lui plaisait pas. Non, il ne pouvait avoir l'assurance que l'Alliance perdurerait car Mary n'était pas la seule variable de l'équation. Et il devrait faire avec. Grogner ne changerait rien. Sa réaction était puérile et parfaitement inutile. Mais libre à lui de perdre son énergie en vaine frustration. Il valait bien mieux qu'ils coordonnent leurs actions à venir plutôt que d'ergoter sur ce que sera demain. La promesse d'éventuelles informations sembla dérider le changeur qui la remercia en l'assurant qu'il en ferait de même.La suite des paroles d'Alan firent bondir Mary. « Il faudra rapidement régler votre problème de cohésion » ? Mais il se prenait pour qui, bordel ! Grognant franchement, Mary fit un pas en avant, son visage animé d'une froide colère.

Les métamorphes n'apprécieraient guère, je crois, que nous venions leur donner des conseils sur la façon de s'organiser. Alors, vous serez gentil de ne pas empiéter sur nos plates-bandes. L'organisation des loups et la façon de régler nos dissensions internes ne regardent que nous, c'est clair?

Sa voix avait été particulièrement cinglante et froide mais s'il y avait bien une chose que Mary ne tolérait pas, c'était qu'on lui manque de respect. Faire des efforts pour ménager l'Alliance, oui. Transiger sur ses principes, ça non. L'alliance inter-espèce avait ses limites. Mary adoucit légèrement son ton de voix lorsqu'elle reprit la parole.

Si vous voulez voir notre Ulfric, libre à vous. Je ne sais pas s'il acceptera mais rien ne vous empêche d'essayer. Quant à ceux qui se dresse sur le chemin de l'Alliance, je suis parfaitement d'accord, nous devons rester unis et faire face.

Mary hocha la tête concernant la question suivante de son interlocuteur.

J'ai le rang social pour discuter avec lui d'égale à égal, en effet.

Mais, au vu du caractère de l'Ulfric, Mary doutait fortement qu'il la considère réellement comme son égale, ce qui était loin de lui plaire. Mais cela ne concernait pas Alan. La suite des paroles du métamorphes touchèrent beaucoup Mary, plus que ce qu'elle aurait imaginé. Elle lui adressa le premier vrai sourire de la conversation et répondit doucement :

Et j'estime énormément les métamorphes, vous le savez. Vous êtes des alliés puissants et vous méritez que l'on se batte à vos côtés. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour mériter la confiance que vous m'avez donné, soyez en sûr, Alan.

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MessageSujet: Re: « Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. » [Livre II - Terminé]   « Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. » [Livre II - Terminé] EmptyMar 4 Fév - 22:34




« Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. »




J’avais conscience de jouer avec le feu et la patience de Mary. J’avais conscience que je chatouillais un dragon encore endormi qui devait percevoir un insecte bourdonnant à son oreille, pendant son sommeil de plus en plus léger. Et pourtant, je n’avais aucune hésitation quant à l’attitude à tenir. Je ne pouvais pas courber la tête devant elle, je ne pouvais pas non plus me prendre pour l’Alpha de la meute. Le Berger Allemand ne concevait pas une égalité stricte entre Mary et moi. Il ne concevait pas ne pas imposer son autorité sur la louve, alors même que, en théorie, le rapport hiérarchique était inversé. Peut être était-ce pour cela que jusqu’à présent, c’était Camille qui avait tout discuté avec Mary et non moi. C’était très certainement en tenant compte de cela qu’il était clair que je n’avais pas à briguer une quelconque place de leader que je ne pourrais tenir. Je préférai la seconde place, je préférai ne pas avoir à traiter directement avec une louve, que j’allais devoir considérer comme mon égale. La hiérarchie de la meute pouvait se lire dans le comportement des bergers allemands, de véritables chiens loups, et ma part animal était tiraillée entre la conscience de ne pas être sous les ordres de Mary et d’avoir besoin d’être fixée sur nos rapports hiérarchiques. Que je ne pouvais penser être en ma défaveur. Et c’était pour cela, sans nul doute possible, que je la provoquai, que ce fusse conscient ou inconscient dans mon attitude. Mes propos semblèrent la gêner. L’énerver. Pour finir par user sa patience lorsque j’abordai toujours ces mêmes problèmes hiérarchiques qui rendaient floue à mes yeux la solidité de notre alliance et la validité de son engagement, à elle. Les métamorphes n'apprécieraient guère, je crois, que nous venions leur donner des conseils sur la façon de s'organiser. Alors, vous serez gentil de ne pas empiéter sur nos plates-bandes. L'organisation des loups et la façon de régler nos dissensions internes ne regardent que nous, c'est clair? C’était clair, net, précis et justifié de sa part. Mais j’étais aussi quelqu’un d’extrêmement susceptible, même si je n’étais pas spécialement orgueilleux. Son attaque plus que justifiée me blessa, et j’encaissai le coup en serrant les dents, et en ravalant ma rancœur pour continuer sur le plan de la franchise, et poursuivre notre discussion. En retenant l’animal avec lequel je partageais mon âme. Mes propos semblèrent l’apaiser, mais n’eurent pas vraiment le même effet sur moi. J’étais sincère, bien sûr, lorsque j’affirmais qu’à mes yeux, qu’aux yeux de Camille, qu’aux yeux des métamorphes de notre communauté, c’était elle l’Alpha des loups d’Ecosse, et non l’Ulfric qui s’était rajouté à notre alliance sous couvert d’une fusion de deux meutes. Je ne le connaissais pas, et si je n’étais déjà pas très enclin à accorder ma confiance à Mary avec qui nous étions alliés depuis plus de cinq ans, alors ce Valentyne ne devait pas compter une éventuelle confiance de ma part. Et j'estime énormément les métamorphes, vous le savez. Vous êtes des alliés puissants et vous méritez que l'on se batte à vos côtés. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour mériter la confiance que vous m'avez donné, soyez en sûr, Alan. Son sourire fit apparaître un de ses homologues sur mes lèvres. A croire que la tension dont j’étais en partie responsable était en train de s’apaiser peu à peu. Et il fallait aussi se le dire, j’étais tout aussi sensible à la flatterie que susceptible, tout comme j’étais conscient de ces deux faits – suffisamment pour m’en méfier du moins. Et c’était clairement de la flatterie qui se tenait devant moi. Alliés puissants, mérite, confiance. De biens jolis termes qui n’avaient rien à faire dans notre discussion. Confiance. Certes. Toute alliance reposait sur un certain type de confiance mais je n’étais pas très ami avec ce mot lorsqu’il me fallait l’appliquer la relation entre moi et un loup. Entre moi et une créature surnaturelle, même. Mérite ? Je ne méritais rien, les métamorphes ne méritaient rien, les loups ne méritaient rien. Seuls les vampires méritaient quelque chose : la mort. Mais soit. Que Mary pense ce qu’elle voulait, moi, j’avais des principes et des certitudes. Et un ego qu’elle flattait en reconnaissant à mi-voix que nous étions en tout point les égaux des loups et pas seulement des cousins moins résistants et plus lâches. J’inspirai profondément. « Et bien… je crois que nous avons fait le tour. » Je passai en revue mes pensées immédiates à la recherche de quelque chose qui m’aurait échappé. Et qui m’apparut comme évident. Je laissai une poignée de secondes paraître mon indécision avant de me reprendre. Et de profiter de mon tête à tête avec Mary pour aborder avec elle une question qui me semblait importante, puisqu’on parlait de hiérarchie. Plus ou moins. « Tant que nous sommes là, Wellesley, j’ai biee une question à vous poser, encore. Qui ne concerne en rien, cette fois, l’alliance entre nos deux espèces. » Je la fixai sans ciller, mais je me contrôlai pour ne pas, cette fois, laisser le berger allemand vouloir s’imposer comme chef de meute. « Ca va faire déjà quelques années que je suis officiellement un loup. Et surveillé en conséquence lorsque je ne n’y prends pas garde. Est-ce que Valentyne est au courant de cet état de fait. » Sur ma carte d’identité était inscrit mon espèce officielle, et j’avais l’obligation de pointer à la PES toutes les semaines depuis que je n’avais pas nié l’accusation portée contre moi selon laquelle j’étais un loup garou ayant agi pour son espèce, contre le Gouvernement qui m’avait employé. A cause de cela, je devais maintenir ma couverture, surtout lorsqu’il y avait des non-loups à portée de vue. Mais j’ignorai cependant ce que savait Valentyne de cet… arrangement. Je ne voulais surtout pas que le Gouvernement se remette à fouiller dans les archives, et qu’il découvre que j’avais saboté plus particulièrement les recherches sur l’une des deux espèces découvertes, ni que c’était moi qui avais produit les fondements du rapport qui avait conclu l’existence d’une seule et même espèce. Sauvant ainsi pour quelques années encore l’anonymat des métamorphes.

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MessageSujet: Re: « Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. » [Livre II - Terminé]   « Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. » [Livre II - Terminé] EmptyDim 9 Fév - 12:50




« Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. »



Dougal était un allié de Camille et c'était pour cette unique raison que Mary ne lui avait pas encore sauté sur le poil. Elle savait qu'il était pour l'Alliance, au moins autant qu'elle. Mais cela ne justifiait pas tous les comportements. Et la louve était jalouse de ses prérogatives. Le fait que l'animal favori de Dougal soit le chien n'arrangeait pas les choses. En effet, les codes de l'espèce canine ne lui étaient pas étrangers, pas plus que les comportements ancestraux. Et dans l'esprit d'un chien ou d'un loup, une femelle n'est pas l'égale d'un mâle. Si Mary le supportait déjà difficilement avec son propre Ulfric, c'était encore pire en ce qui concernait le métamorphe. Il estimait peut-être qu'il était supérieur à elle mais Mary n'allait certainement pas accepter cette situation. Elle considérait Camille comme son égal, le leader des métamorphes. Dougal ne rentrait manifestement pas, à ses yeux, dans cette catégorie. Si Mary était restée à la tête des lycans pendant tant d'années troublées, c'était parce qu'elle savait brider ses pulsions. Oh, bien sûr, elle était très loin de les brider parfaitement. Mais quand l'intérêt des siens était en jeu, elle avait toujours su mettre ses émotions sous clef. C'était l'art d'être un bon chef. Heureusement que les métas avaient Camille. Mary avait commencé à s'échauffer, surtout lorsque ce chien de bas étage venait lui donner des leçons de morale concernant la manière de gérer leurs problèmes. Mary ne se gêna donc pas pour le remettre à sa place sèchement.

A voir son regard, cela avait été loin de lui plaire. Elle ne l'en blâmait pas, elle-même était très susceptible. Mais elle ne pouvait admettre son comportement. S'ils désiraient consolider l'Alliance, c'était la dernière chose à faire que de provoquer la seule et unique personne qui luttait pour la maintenir. Alan aurait été un piètre diplomate, c'était certain. Fort heureusement, Dougal prononça des mots qui apaisèrent la louve, la légitimant dans son pouvoir aux yeux des changeurs. Légèrement soulagée de ces paroles, elle-même n'hésita pas à exposer le respect qu'elle ressentait envers les métamorphes. Après tout, Roxane était comme une fille pour elle. Mary était habile dans l'art de la manipulation. Mais là, elle était relativement sincère. Elle ne portait pas Alan dans son cœur particulièrement, et elle n'avait rien contre lui non plus. Cependant, elle estimait les métas de façon générale, c'était certain. Et elle ferait ce qui était nécessaire au maintien de l'union. L'atmosphère semblait se radoucir entre eux et ce n'était pas plus mal.

La louve avait fait mouche et Dougal semblait aussi sensible à la flatterie qu'elle pouvait l'être elle-même. Mary vit un sourire se dessiner sur les lèvres du changeur qui lui rappelait étrangement la mimique du chien qui retrousse ses babines. Dougal reprit la parole, signifiant que la conversation touchait à son terme. Ils avaient fait le tour des points sensibles et Mary avait bien réceptionné le « cadeau » si on pouvait l'appeler comme cela. Mais non, un dernier point méritait leur attention. Et non des moindres. En effet, Alan avait été découvert par le public mais avait confirmé son appartenance aux lycans, protégeant le secret de l'existence des changeurs. Et la question que posait Dougal était d'importance. Est-ce que l'Ulfric qui ne portait pas les métas dans son cœur, connaissait l'arrangement. Mary secoua la tête, légèrement inquiète.

Non. Je ne pense pas qu'il la connaisse. Mais encore une fois, je ne sais pas ce que l'Ulfric aurait pu découvrir via ses loups. En tout cas, je ne lui ai jamais révélé ce secret. Et espérons qu'il ne l'apprenne jamais...

[hj : désolée, c'est très nul, me rattraperai :S]

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« Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. »




Nous avions fait le tour de ce dont nous pouvions discuter sans Camille avec nous, et je ne voyais plus de raison de m’attarder davantage à la Lune Bleue. Une seule question subsistait, et elle ne concernait en rien l’alliance entre nos deux espèces. Elle me concernait moi, elle concernait l’Ulfric, et elle concernait indirectement ma vie privée. Et celle de Kate. Et celle de notre enfant à naître. Mary sembla inquiète devant ma question, en secouant la tête de dénégation. Non. Je ne pense pas qu'il la connaisse. Mais encore une fois, je ne sais pas ce que l'Ulfric aurait pu découvrir via ses loups. En tout cas, je ne lui ai jamais révélé ce secret. Et espérons qu'il ne l'apprenne jamais... Je fronçai les sourcils, son inquiétude se propageant en moi comme une maladie contagieuse. J’inspirai profondément avant de choisir soigneusement mes mots. « J’ignore si c’est réellement un secret… » Je fis quelques pas dans le bureau, m’éloignant de Mary et apaisant la tension que créaient la proximité des deux prédateurs. Berger allemand et loup étaient bien trop proches pour que cette tension n’existe pas. C’était certainement pour cela que j’avais longtemps évité de trop frayer avec la Lupa. Je n’étais pas son subordonné, et nos natures respectives ne pouvaient pas tolérer – ou du moins de mon côté – l’égalité hiérarchique. Soit nos meutes étaient en conflit, soit j’avais besoin de me placer au dessus d’elle. Profil bas ? Non, certes non. Mais il fallait que je retienne l’animal. « Je suis officiellement un loup, et je pense qu’il doit le savoir, ou qu’il peut le savoir très facilement. Rien que sur ma carte d’identité, c’est inscrit. La question c’est : va-t-il en profiter ? Parce que j’imagine que s’il est contre notre alliance, soit il se fera un plaisir de me mettre en porte à faux devant des humains, soit il remettra en cause ouvertement mon appartenance à la meute. » En résumé : il fallait que je l’évite. Vraiment. Je n’avais pas trop de doute quant à l’attitude de Mary : elle devait estimer suffisamment les métamorphes pour ne pas me mettre dans une position délicate – comme se servir de sa position de Lupa pour me donner un ordre auquel je ne pourrais pas, en tant que Loup officiel, désobéir. Ce que je craignais, c’était que Valentyne, s’il n’appréciait pas les métamorphes, joue sur cette position. « Je compte sur vous pour que ça n’arrive pas. » Ordre, menace, ou simple marque d’une confiance qu’elle ne mérite pas mais que je pourrais lui offrir ? J’étais sévère avec elle, c’était certain, mais je ne m’en souciais pas. Tout comme l’interprétation qu’elle allait faire de ma demande implicite. C’était une affaire de loups dont on parlait, même si je ne me considérais pas comme tel. Avec difficulté. Si j’avais beaucoup de mal avec les loups, c’était tout simplement parce que j’avais longtemps cru en faire partie, m’imaginant n’être qu’une bête assoiffée de sang et sanguinaire. Cruelle. Agressive. Et ça influençait encore énormément ma vision de la lycanthropie. Je regardai l’heure, pour faire comprendre qu’il était temps de clore cette discussion. « De toute manière, nous aurons le temps de rediscuter de tout ça, avec Camille cette fois. » Je tirai un peu sur les manches de ma chemise pour les repositionner, dans un réflexe, voire un automatisme, qui ne me lâchait pas. Maître de conférence, Docteur en Génétique, Ingénieur, j’avais l’habitude d’exposer des études et des travaux, des concepts et des résultats de recherche, et à chaque fois, je prenais le temps de remettre bien en place mes manches, mon col, ma veste : en bref ce à quoi je pouvais ressembler. M’approchant de la porte, je me tournai vers elle. « Tenez nous tout de même au courant, concernant Greg. Il a un frère, il me semble, à Glasgow. » Remords ? Non. Je les attendais toujours, je les cherchais, je les guettais, je les espérais. Mais la colère était toujours là, toujours bien présente, lorsque je revoyais l’état de Camille et le visage de Kate au retour de Wolfheaven. Pas de remords, toujours pas. Juste une conscience.

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« Le bon sens élémentaire commande de faire la guerre à ses adversaires plutôt qu'à ses alliés. »



La conversation touchait à sa fin. Mary n’était pas fâchée d’avoir pu enfin parler en tête à tête avec le bras droit de Camille. Mais elle comprenait pour quelle raison il n’avait jamais été présent pour discuter avec elle directement. Il était beaucoup trop sûr de lui, à la limite de l’arrogance. Certainement son sang canin qui lui enjoignait de dominer la femelle. Il pouvait toujours essayer, il se heurterait à plus fort que lui. La question qui habitait l’esprit du chien était compréhensible, bien qu’elle n’ait pas grand-chose à voir avec la politique. Elle était liée à la vie privée du changeur. Naturellement, il désirait la quiétude, la tranquillité. Et il ne pourrait l’obtenir que si son secret était sain et sauf. Mary ne connaissait absolument pas les détails de la vie quotidienne d’Alan et elle s’en moquait éperdument. Mais le métamorphe avait parfaitement le droit d’avoir une réponse.

En effet, le secret est sûrement ébruité depuis le temps…

C’était une forte probabilité. Jonathan avait des espions très bien informés et on ne pourrait pas lui cacher la vérité très longtemps. Alan s’éloigna d’elle, la tension retombant entre les deux canins. Mary n’était pas prête à se laisser marcher sur les pieds et il le savait parfaitement. Comme il savait que s’il s’avérait incapable de brider la bête qui sommeillait en lui, une rupture diplomatique n’était pas impossible. Même si Mary ferait tout pour garder l’Alliance vivace. Elle avait suffisamment d’ennemis comme cela, dans les deux camps. Mary ne put s’empêcher de sourire à la question naïve d’Alan.

Oui, il sait que vous faites partie des lycans. Et il est tout sauf idiot. Il n’a jamais eu l’occasion de vous croiser mais si tel était le cas, vous savez mieux que personne que les changeurs peuvent se trahir. Quant à votre question concernant le fait qu’il en profite, ne vous en faites pas… Il en profitera autant qu’il le pourra. Alors, un petit conseil. Tenez-vous à distance si vous tenez à votre peau.

Mary pouvait protéger Alan et elle le ferait sans hésiter si cela devait se produire. Mais elle avait ses limites et si l’Ulfric lui ordonnait de faire quelque chose, le métamorphe devrait obéir, sous peine de subir son courroux. Et Valentyne était pervers, cruel et détestait les changeurs. Autant dire que se présenter à lui relevait du suicide. Et Mary ne pourrait rien faire pour lui. Elle sourit à son pseudo-ordre.

Je m’y emploie déjà, au cas où vous ne seriez pas au courant…

Le temps filait rapidement et le regard d’Alan en disait long lorsqu’il s’attarda sur l’horloge pour regarder l’heure. Mary hocha la tête et se leva, mettant fin à la discussion. Ils avaient fait le tour de ce qu’ils pouvaient évoquer ensemble et il tardait à Mary d’arracher des aveux au métamorphe traître à l’Alliance.

Oui, nous prévoirons prochainement une réunion avec Camille.

Elle ignorait si Alan serait présent. Après tout, il appartenait à Camille de décider de qui il souhaitait s’entourer pendant les réunions de l’Alliance. Son hôte fit demi-tour et une fois arrivé devant la porte lui posa une ultime requête. Mary hocha la tête.

Nous vous tiendrons informés, vous avez ma parole. Bonne soirée et mes amitiés à Camille.

[hj : Oui, c'est clôt pour moi aussi ! Merci pour ce super rp ! Very Happy]

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