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Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé]
MessageSujet: Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé]   Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé] EmptyJeu 21 Nov - 14:57

    Parfois, il arrive que vous ayez des envies d'un peu de changement, et c'était mon cas. Non, je n'avais pas envie de partir loin d'ici et de refaire ma vie, mais j'avais envie de changer quelques choses dans mon appartement. Il y avait cette vieille étagère que j'avais dû acheter à Ikea, elle n'était pas dans un si mauvais état que ça, mais elle ne me plaisait plus, et puis, elle n'allait pas trop en adéquation avec le reste des meubles, elle était blanche et tout, ça n'allait pas en gros, alors je devait la remplacer. Seulement voilà, je ne savais pas trop où je devais me diriger pour cela. Ce n'est pas tout les jours que vous avez envie de vous acheter un meuble de bonne qualité. Je n'allais pas me rendre dans un magasin où je pourrais en acheter une pour 30 ou 40 livres sterling. Non, il me fallait quelques choses de plus précieux et de plus solide aussi. Je regardais alors sur internet ce que je pouvais trouver comme meuble joli, pas trop cher mais de bonne qualité. En farfouillant un petit peu, je tombais sur un meuble que j'ai tout de suite aimé et qui se fondrait parfaitement dans mon appartement, dans mon salon notamment. Je regardais qui le vendait, qui avait pu le faire et je vis qu'il s'agissait d'un certains Spencer Yates, vampire de son état. D'accord, cela ne m'inspirait pas tellement, mais après tout, pourquoi pas ? Il était ébéniste, pas un menuisier, mais il savait travailler le bois, et puis avec sa force vampirique, il n'aurait pas de mal à transporter le meuble jusqu'à chez moi, n'est ce pas ? Je regardais l'heure sur mon ordinateur, il était 18h30. Je ne savais pas s'il était ouvert à cette heure-ci, alors je regardais d'un peu plus près ces horaires d'ouvertures sur le bottin en ligne, enfin s'il avait renseigné ces informations là. Je m'y rendrais donc dans environ deux petites heures, pour être sur de l'avoir à son atelier, sa boutique, je ne savais pas trop ce qu'il avait encore. Je ne pensais pas embarquer le meuble immédiatement, donc je m'y rendrais en moto, cela serait plus simple pour moi. Quand je reviendrais chercher le meuble, je louerais un camion ou une fourgonnette pour pouvoir le transporter, à moins qu'il ne fasse une livraison gratuite. J'essayerais de négocier quoiqu'il arrive.

    Je me préparais donc à manger, cela ne me ferrait pas de mal, de toute façon, je n'avais rien prévu ce soir, alors ça tomberait bien. Je regardais ce que j'avais dans le frigo, mais il ne me restait rien de grandiose pour me faire un bon repas. Je sortais néanmoins un peu de bacon, du fromage et des oeufs. Cela serait idéal pour mon repas, des oeufs brouillés avec un peu de cheddar, sur un lit de bacon. Je préparais donc tout cela, et le dévorais en quelques minutes. J'allais donc à présent partir. Il faisait encore bon en cette mi-septembre, je ne m'habillerais pas trop, sans surplus en conséquence. J'enfilais simplement ma veste de moto renforcée en plus de ce que je portais déjà sur moi, direction Édimbourg, et le Oldtown, puisque c'est là-bas que se trouvait son atelier. Je m'y retrouvais en quelques minutes, cherchant dans les ruelles l'adresse exacte, je n'en eus pas pour très longtemps. Je frappais à ce qui ressemblait à un atelier de menuiserie, attendant qu'on m'ouvre, sachant que j'avais garer ma moto à quelques pas de la porte.
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MessageSujet: Re: Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé]   Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé] EmptyJeu 21 Nov - 19:58

    Le réveil… ce moment de la journée où je n’aspire qu’au calme et à la tranquillité. Que ne donnerai-je pas, qui ne tuerai-je pas pour conserver cet instant de calme salvateur qui annonce la tempête de la nuit.
    Oh non, non, je ne suis pas lassé de ce monde, je ne pourrai jamais l’être. Depuis que je me suis éveillé pour la première fois, rien ne m’est plus appréciable que cette existence. Si seulement il n’y avait pas ces lois stupides et ces chaînes légales. Enfermez un monstre, il restera un monstre et le temps ne le rendra que plus furieux. Seuls les animaux deviennent dociles en cage, et encore, pas tous.

    Je prenais une bouffée d’air inutile avant d’ouvrir les yeux. C’aurait été une belle nuit pour chasser, dommage. Je grimaçais rien qu’à l’idée d’avaler une gorgée de cet infâme breuvage que nous étions obligé d’ingurgiter pour le bien de tous. Si je pouvais rêver, mes rêves seraient probablement jonchés de cadavres et abreuvés par du sang. L’époque où je pouvais arracher un cœur humain ou boire tout mon content était belle et bien révolue. Tout du moins pour le moment, je l’espérai. L’espoir fait vivre dit-on, vaste couille.
    Je m’étirais, n’émettant aucun craquement. Paradoxal pour quelqu’un qui dormait enterré. Pour un mort, j’étais en forme… Seigneur, si je refaisais une blague comme celle-ci avant la journée, mon cerveau n’aurait pas été suffisamment irrigué !

    Après une petite marche et une douche en règle, je me saisissais d’une des immondices peuplant mon frigo en allumant une cigarette. Au moins pouvais-je encore offrir le cancer au commun des mortels sans être touché. Je l’admets… fumer dans un atelier de menuiserie et d’ébénisterie n’était pas une bonne idée mais c’était mon atelier, avec mes règles. Débouchonnant d’un geste ma bouteille de AB+, j’allumais l’ordinateur avant de feuilleter mon agenda.
    Regardez-moi… j’avais l’air d’un quadragénaire lambda en train de préparer sa journée. Pathétique.
    Je fis la grimace en avalant une gorgée. Salvateur, certes mais pas moins immonde. Je ne me ferais jamais à ce truc. Celui qui osait prétendre que ça passait mieux à force d’habitude était un con. Dix ans que je buvais cette merde et je ne m’y faisais toujours pas.

    Rien sur dans la boîte mail, rien dans la boîte aux lettres. La nuit serait calme. J’avais de toute manière bon nombre de meuble à terminer, à peaufiner, à restaurer. Le travail ne manquait curieusement pas dans mon domaine, même si on était un vampire. Comme quoi, certains secteurs restent plus compliqués à remplir que d’autres.

    Descendant dans mon atelier pour me mettre au travail, je me saisis du journal en passant et l’envoya valser sur un guéridon en voie d’assemblage où se trouvait également un autre paquet de cigarettes et un cendrier. Un œil sur la une en faisant chuter mes cendres, une nouvelle gorgée de Tru Blood. Train-train quotidien quand tu nous tiens… J’attrapais ma ceinture au clou et l’attachais fermement autour de ma taille, c’est là que j’entendis frapper.
    Si les clients se déplaçaient maintenant en plus. Je n’avais pas beaucoup d’amis, pas assez pour recevoir une visite de courtoisie à cette heure-ci, la déduction était facile. Je remontais les marches, larguant ma bouteille à côté du journal. Fallait pas effrayer la clientèle, ou alors pas exprès… J’ouvris, cigarette à la bouche. Humaine, autant que je pouvais en juger, blondinette, une jeune trentenaire mais j’pouvais me planter.

    « Bonsoir. Que puis-je faire pour vous ? » Je sais, ma politesse peut surprendre. Mais être un vampire de presque cent quarante ans ne dispense pas des usages. J’étais poli aussi avec mes victimes. Que voulez-vous… j’ai des principes.


Dernière édition par Spencer Yates le Sam 7 Déc - 19:57, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé]   Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé] EmptyJeu 21 Nov - 21:12

    C'est vrai que j'aurais pu passer un coup de téléphone avant de me présenter ici, non ? Cela aurait été mieux sans doute, enfin, je pense, je ne sais pas trop. L'ébéniste serait-il un ours mal léché ou quelques choses de plus docile ? Je n'en savais strictement rien, son nom ne me donnait aucune indication sur ces origines, cela sonnait anglais, enfin, ça avait cette consonance, après, avait-il des origines écossaises, irlandaises, galloises ? Je ne savais rien à propos de mon interlocuteur, à part qu'il était vampire, ébéniste et qu'il s'appelait Spencer Yates. J'aurais pu prendre le temps de faire une recherche sur lui dans les fichiers de la PES, mais bon, il ne me tuerait pas, j'osais l'espérer. Je me montrerais courtoise quoiqu'il advienne, j'espérais qu'il en face autant, après tout, je le rencontrais en tant que cliente. J'allais lui faire gagner sa croûte même s'il devait en avoir une bonne couche sur lui. Non, je ne sais pas, s'il était ébéniste, il avait du s'adapter à notre univers, à notre technologie, je n'en doutais pas vraiment, il avait du se mettre à la page. Bref, j'avais donc fait les quelques kilomètres qui me séparaient de son atelier et j'étais devant sa porte. Je frappais, et j'attendis donc sagement qu'il arrive pour me l'ouvrir. Il y avait de la lumière, et un peu de bruit, nul doute qu'il serait là pour m'accueillir, il ne restait plus qu'à savoir l'accueil qu'il me réservait. Il m'ouvrit la porte, alors qu'il avait une cigarette dans la bouche. Je lui faisais un petit sourire sans ouvrir la bouche pour le moment. Il me toisa régulièrement du regard comme s'il jaugeait rapidement qui j'étais. Il avait reconnu à mon odeur que j'étais une simple petite humaine, il n'avait rien à craindre de moi, s'il ne me faisait rien même si je savais me montrer coriace ! Il me salua donc et me demanda s'il pouvait m'aider.

    " Bonsoir, je me présente Makayla Brown, j'aimerais passer commande chez vous pour un meuble. Puis-je entrer ? "

    Et j'accompagnais cela d'un petit sourire. J'espérais qu'il puisse me recevoir, sinon, je lui expliquerais ce que je veux sur le pas de la porte cela ne me dérangeait pas plus que cela à vrai dire.
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MessageSujet: Re: Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé]   Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé] EmptyDim 24 Nov - 22:59

    De quoi mouvementé ma nuit de travail, ça me changeait. Enfin… si on veut. Il faudrait que je pense à faire changer cette foutue page web et à en retirer le fait que j’étais un vampire. C’était mauvais pour le commerce et pour la santé. Qu’est-ce qui avait pris à l’imbécile qui me l’avait fait de mettre ça dans les références. Pauvré crétin. Je n’y connaissais strictement rien et mis à part utiliser tout ce bordel informatique, j’aurai bien été incapable de changer ça moi-même.
    Heureusement, le domaine était peu porteur et on s’aventurait plus par hasard dans un atelier comme le mien avec une vitrine minimaliste et fort petite par rapport à la plupart des enseignes de meuble à monter en kit. Encore une énormité à mon sens mais passons, ce devait être l’époque qui voulait sans doute de l’interchangeable et du reproductible.

    C’est un léger sourire qui naquit sur les lèvres de ma cliente du soir après un court instant. Pas effrayée pour un sous, en apparence du moins, bien. Ça éviterait ces éternels regards en biais pour s’assurer que je n’allais pas mordre à la première occasion. Non pas que ça ne me tentait pas mais ça n’était certainement pas la chose à faire.
    La donzelle voulait un meuble, elle était à la bonne place, je n’allais pas cracher sur du travail même si je n’en manquais pas franchement. Je n’étais pas vénale mais je ne considérais pas l’argent comme étant quantité négligeable.

    « Entrez, je vous en prie. Parlez-moi de ce que vous souhaitez. Mais je dois tout de même vous dire que je suis un artisan. Aussi, je ne peux guère vous promettre un délai court. En revanche, je vous promets une qualité comme on n’en voit plus de nos jours. Ce meuble vous survivra sans aucun doute, en toute modestie. »

    Et pour cause, je travaillais à l’ancienne avec des outils modernes quand cela était possible. Outre le fait que j’étais un vampire, il ne fallait pas oublier que j’étais un homme de métier. Nous étions souvent réduits à des cases et s’il y avait une chose qui m’insupportait, c’était bien celle-là, avec l’impolitesse et les mauvaises manières.
    Une partie de mon travail était visible dans cette pièce mais mon véritable atelier était en sous-sol. Je n’allais pas entraîner ma cliente là-dedans, elle pourrait être fichue de croire que je voulais y plonger les dents. Heureusement, j’avais toujours un cendrier qui traînait quelque part et je pus aisément écraser ma cigarette en faisant quelques pas.

    « N’hésitez surtout pas à entrer dans le détail. Je ne compte que le prix du bois et le temps que j’y passe. Pas de mains d’œuvre puisque je travaille seul. Évidement, si je dois me mettre en relation avec un autre artisan, ce sera différent. Je ne m’occupe que du bois, des mécanismes simples comme une serrure et d’une éventuelle pose de vitre. Si vous voulez des choses plus complexes comme des compartiments cachés ou des vitraux, là, ce sera différent. »

    J’avais certes eu le loisir de me pencher sur ce genre de choses mais malgré toute la patience et la minutie dont je pouvais faire preuve, le verre était trop fragile à mes yeux et les mécanismes complexes bien trop faillibles. Chacun son métier… d’ailleurs, je détestais poser des vitres.


Dernière édition par Spencer Yates le Mer 4 Déc - 19:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé]   Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé] EmptyJeu 28 Nov - 15:49

    Il m'avait ouvert la porte, il semblait être quelqu'un de plutôt gentil de prime abord, même si je sais que je dois me méfier des vampires, c'est dans ma nature, mais je ne le montre que très rarement. Je m'étais donc présentée et je lui avais dit que j'étais là pour un meuble. Je lui demandais aussi si je pouvais entrer bien que nous puissions discuter sur le pas de la porte. Enfin, ce serait plus agréable de discuter à l'intérieur de l'atelier qui semblait être déjà bien rempli de matière première, mais aussi de quelques oeuvres finies ou presque finies. Je ne sais pas depuis combien de temps il faisait son métier, mais il avait assurément de l'expérience même si je ne connaissais pas son âge, il avait sans doute une centaine d'année, peut être plus, à moins qu'il ne soit très jeune. Même si mon oeil était avisé, je ne pouvais pas lui donner un âge, ce qui en soit n'avait pas d'importance dans ce contexte. Si j'avais du combattre contre lui, son âge aurait pu être un facteur important, mais là, ça allait, je venais en tant que cliente, il n'avait donc aucune raison de vouloir me manger, n'est ce pas ? Même si je pouvais être appétissante, je ne voulais pas repartir avec une trace de morsure. Il m'invita donc à entrer de façon très polie, c'était presque devenu rare ces derniers temps à vrai dire. Il me dit de parler de ce que je souhaitais commander, tout en affirmant qu'il ne pourrait pas me le faire pour demain, mais que la qualité serait au rendez-vous, et que le meuble me survivrait. Je voulais bien le croire mais sur ce dernier point, je n'en étais pas convaincue. Enfin, si nous restions en paix suffisamment longtemps ça pourrait le faire, mais si la guerre reprenait, le meuble ne me survivrait pas, c'était une certitude. Je serais sans doute traquer par les vampires, peut être même les loups si la guerre reprenait. J'étais l'un des visages emblématiques avec Mc Borough de cette brigade PES depuis ce fameux 15 août. Je n'y pouvais rien, j'étais devenu un visage public, même si je n'étais pas arrêté à tout les coins de rues, fort heureusement. Peut être que je faisais peur à certains, peut être que d'autres me vénéraient car ils se sentaient en sécurité. Ce que je voulais, c'était simplement le bien de l'humanité, rien que ça à vrai dire. Oui, je sais que c'est possible, mais que je n'y survivrais peut être pas, sauf si, on me transforme en vampire, je pourrais vivre plus longtemps, mais je ne pourrais plus agir la journée. Bref, je m'enlevais déjà cette idée de la tête, et pensais plus pleinement au meuble que j'allais commander à Spencer Yates. Il écrasa sa cigarette dans un cendrier non loin de là avant de m'expliquer un peu comment il allait faire pour me donner un prix sur la commande que j'allais passer.

    " Je ne veux pas de vitraux, ni de verre sur le meuble que je veux commander, ça tombe plutôt bien, non ? Alors, ce serait pour aller dans mon salon déjà. J'ai une photo de celui-ci, si ça peut vous servir. J'ai donc une étagère qui fait un peu tâche dans ce salon. Je l'avais acheté à la va-vite dans un magasin de meuble en kit, mais elle ne me convient plus, du coup, je voudrais quelques choses de beau et robuste pour la remplacer. Quelques choses qui aille mieux avec la table, les chaises et la bibliothèque. Il faudrait donc une armoire dans ce style là. Avec quelques sculptures sur les portes qu'on refermerait à clé. Je ne sais pas s'il vous faut d'autres précisions. "

    J'espérais avoir été assez précises, mais s'il voulait des dimensions, un nombre de compartiment et tout ce qui va avec, je pourrais lui dire. Il pouvait voir la grandeur qu'il fallait avec la photo, mais s'il fallait, j'avais les mesures approximatives sur moi.
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MessageSujet: Re: Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé]   Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé] EmptyMer 4 Déc - 18:14

    J'avais l'art et la manière de donner le change. C'était l'histoire de toute une vie et d'une non-vie. J'aimais tromper mon monde. Je n'étais pas le meilleur à ce petit jeu, c'est vrai mais j'avais tout de même pas mal de pratique et il m'arrivait parfois d'être tellement convaincant qu'on aurait pu me donner le Bon Dieu sans confession.
    Hors, j'étais loin d'être un agneau et il fallait bien reconnaître que même si j'invectivais régulière le Vieux Barbu, je restais figé dans cette vieille habitude de m'en prendre à Lui. Que voulez-vous, tout le monde a besoin d'un bouc émissaire et le mien, c'était Dieu en personne. Ce mythe ridicule avait bercé une partie de ma vie humaine, j'avais bien du mal parfois à me défaire de cette sale habitude car croyez-moi... je ne croyais plus en ces fadaises depuis longtemps.
    Cela dit... me composer une image d'homme sympathique ne pouvait pas me faire de mal, mise à part mettre ma patience à l'épreuve dans certains cas. Par les temps qui courraient, je n'avais cependant pas tellement le choix. L'image, c'était primordial.

    Bon, je m'étais peut-être avancé quelque peu en lui disant que le meuble lui survivrait. Quoi que... vu l'époque, on ne savait jamais vraiment combien de temps cette pseudo paix pourrait bien tenir. J'espérais au fond de mon petit cœur mort que ce fichu calme paralysant se terminerait vite. Très vite.
    Si le visage de la dame était public, je n'avais pas dû suffisamment m'attarder sur les nouvelles. Je devais admettre qu'il y avait un je ne savais quoi de familier. Je ne revenais cependant pas sur le détail de cette impression de déjà vu.
    Maître artisan, j'avais une réputation à tenir en ce domaine faute de pouvoir utiliser ma réputation de vampire dérangé... Le monde était décidément très injuste avec l'équilibre des talents naturels. N'allez pas croire que je me plaignais, je laissais ça aux autres. Non, je ressassais, je ruminais intérieurement une époque heureuse où je pouvais agir comme il me plaisait et en toute impunité.

    Je l'écoutais donc me parler de ce qu'elle désirait faute de pouvoir en faire mon dîner. « Cela tombe en effet plutôt bien. » Au moins n’aurais-je pas à m’acharner sur cet aspect là de la conception. Un gain de temps faramineux.
    J’observais la photo d’un œil critique. Oser mettre une étagère en kit dans un agencement tel que celui-là... à quoi pensez-donc les gens ? Je vous l’demande ?! Enfin... les fautes de goûts n’étaient pas qu’humaines, hélas. Je voyais plus ou moins ce qu’il faudrait, aussi, mon esprit prit la relève pour concevoir certains motifs qu’il triait et rejeter aussi vite parfois.
    Je me saisis d’un carnet et d’un crayon de menuiserie, certes pas le meilleur outil pour esquisser des motifs décoratifs mais je n’avais aucune envie de fouiller mes poches à la recherche de mon porte-mine. « Je vois plus ou moins ce qu’il vous faut mais je vous demande un instant concernant les motifs. Que je sache vers quelle direction m’orienter. » Je laissais donc mes idées prendre vie sur le papier. Je n’étais pas un dessinateur, je n’avais jamais été capable que de croquer des meubles dont les mesures étaient bien souvent exacts. Cela avait d’ailleurs rendu fou mon maître quand j’étais môme. Seigneur cette époque était à chier, passez-moi l’expression.

    Machinalement, je rallumais ma cigarette qui avait jugé bon de s’éteindre et tendais le carnet avec quelques motifs. Du plus chargés au plus épurés, du plus végétal au plus linéaire, elle devrait facilement trouver ce qui lui plaisait le plus. En espérant qu’elle ne se mette pas à faire des associations de styles vaseux.
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MessageSujet: Re: Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé]   Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé] EmptyJeu 5 Déc - 15:40

    Ce Spencer Yates me semblait fort sympathique pour un vampire. Bon, c'est vrai que ces derniers n'ont pas tellement d'intérêt à se montrer agressifs pour le moment, nous sommes en paix, et il suffirait d'une étincelle pour que tout prenne feu ou presque. Je n'avais pas tellement envie de faire naître cette étincelle pour que le pays soit à feu et à sang. Au contraire, je luttais pour que cette petite étincelle n'apparaisse pas, ou pour en limiter les dégâts. Les évènements du 15 août ne semblaient pas avoir allumer l'étincelle, mais j'en avais eu assez peur. Les gens avaient vu là, des relans des années sanglantes, sans céder à la panique ce qui m'avait fortement étonnée. Je pensais qu'il y aurait des représailles, mais rien, pour le moment. Il n'y avait aucun signe de reprises imminentes de combats, pourtant, je sentais au fond de moi que tout cela arriverait, le plus tard étant le mieux. Je ne savais pas ce que le vampire devant moi en pensait, mais sans doute avait-il une idée de tout cela bien différente. Enfin, pour le moment, cette conversation ne viendrait pas sur le devant de la scène puisque je commandais simplement un meuble qui selon ces dires me survivrait. Cela était un doux euphémisme, car si la guerre reprenait, il y avait des chances que je sois l'une des cibles à abattre, trop impliquée dans ce monde pour lutter pour la paix. Depuis le 15 août, j'étais devenue une figure publique d'Ecosse, les gens savaient que je faisais partie de la brigade PES, ou en tout cas, ils savaient que j'étais en lien avec cela. S'ils arrivaient à connaître mon nom, ils penseront que je suis simplement photographe, et que lors de cette exposition, j'étais là pour contempler les photos de certains de mes confrères, rien de plus, mais s'ils poussaient la recherche bien plus en profondeur, ils sauraient que j'étais une agent. Cela ne me dérangeait, je n'avais pas peur pour ma vie quoiqu'il advienne ! Je décrivais donc à Spencer de quoi j'avais besoin avec des photos à l'appui. Il ne semblait pas apprécier l'étagère de chez Ikea. Enfin, je dis ça, mais je ne savais plus où je l'avais vraiment acheté, et comme je n'avais pas eu le temps de me préoccuper de son remplacement, elle était là depuis près de 4 ans, mais il était temps de changer et d'investir dans quelques choses de solide, comme il savait soit disant faire. Il se saisit alors d'un petit carnet et d'un gros crayon pour me dessiner des motifs pour sculpter sur le bois. Je ne savais pas tellement ce que je voulais à ce niveau là, alors je choisirais sans doute quelques choses d'intermédiaire, rempli mais pas trop, comme un verre à moitié plein, ou à moitié vide, à vous de voir. Il alluma sa cigarette me tendant le carnet pour me montrer ces motifs. Je pointais du doigt celui du milieu.

    " Celui du milieu me parait le motif le plus adapté, quelques choses dans ce style là serait parfait je pense. Vous avez besoin d'autres choses pour faire le meuble ? Dites moi. "

    Peut être qu'il voudrait un acompte, pour être sur de ne pas faire le meuble pour rien, je ne savais pas trop à vrai dire. Il aurait besoin aussi de mon nom et de mes coordonnées, mais cela viendrait plus tard, à moins qu'il ne préfère faire ça maintenant, je ne savais pas trop à vrai dire.
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MessageSujet: Re: Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé]   Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé] EmptyJeu 5 Déc - 22:25


    Dans une telle situation, je pouvais aisément passer pour un type bien. Le petit artisan, commerçant, qui faisait face au train-train quotidien du commun des mortels. Je donnais le change, aimable et sympathique. Je n’avais aucune raison de montrer le pire de ma personne à une inconnue dont le visage m’évoquait vaguement quelque chose. Si j’avais agit ainsi, je n’aurais pas tenu très longtemps, quelle que soit l’époque. Il y avait une attitude à tenir, à adopter pour avoir la paix, pour vivre tranquillement.
    Fut un temps pas si lointain, j’aurais aisément pu laisser libre court à mes plus bas instinct, mes pulsions les plus sadiques. C’était désormais impossible et je devais admettre que j’étais parfois plus tenté que je ne voulais l’admettre. Les mauvaises habitudes ont la vie très dures quand on les a laissé filer des années durant.

    Lui offrant quelques idées vagues étendues sur deux pages, j’attendais en fumant ma cigarette. Ce n’était certes pas une bonne idée. Je jouais à un jeu dangereux. Le bois, le feu, la chaleur... Cela dit, j’avais fait installer le nécessaire pour éviter une explosion malencontreuse. Oui, un atelier de ce genre était soumis à quelques dangers fâcheux. J’étais même étonné qu’on ne m’ait jamais obligé à mettre les voiles, d’autant plus en raison de ma nature.
    Enfin, son doigt désigna un motif, un choix fort peu surprenant mais peu de choses me surprenait encore. Le plus ennuyeux quand on devient un vampire, c’est le divertissement. S’ennuyer est un véritable problème et je ne serais pas étonné d’apprendre que certains membres de mon espèce aient mis fin à leur jour par lassitude. Une belle idiotie selon mes critères mais j’étais plutôt imbu de ma personne et je m’appréciais curieusement énormément.

    « Je vois. Je ne peux vous promettre de date mais je ferai aussi vite que possible. Et en effet, j’ai encore besoin de vous. Il nous faut définir l’essence du bois ou les essences si vous voulez une association. Sachez cependant que ce sera plus coûteux. » Je lui fis signe de me suivre au sous-sol, je n’avais aucun échantillonnage à l’étage.
    Une fois sûr qu’elle me suivait bel et bien, je terminais de descendre les marches, saisissant au passage les bouteilles vide de sang synthétique. Au moins saurait-elle qu’elle ne risquait pas de finir exsangue sur le sol de béton poli. J’aurai pu m’en excuser, m’excuser également pour le froid qui régnait ici mais je n’étais pas touché par les aléas causés par les chutes de températures. J’étais un nocturne et elle le savait aussi bien que moi à cause de cet abruti de... webmaster. Imbécile ! Avait-on idée d’annoncer à la clientèle qu’elle aurait à faire à un suceur de sang. Cela dit, peut-être avait-il justement voulu mettre ses semblables en garde. Je devrais songer à faire remplacer ce crétin par un des nôtres.
    Me saisissant d’un coffret que n’aurait pu soulever que peu d’humains, je le déposais sur une table grossière et l’ouvrais. « Il y a des bois plus précieux que d’autres, vous vous en doutez et je ne les ai pas tous en ma possession mais chaque essence est accompagné d’une fourchette de prix et de leur présence ou non dans mes stocks. » Dans la foulée, rapidement mais pas assez pour effrayer possiblement l’humaine, j’allais recouvrir un cercueil en voie de fabrication. Généralement, je ne m’occupais pas de ce genre de choses mais c’était une commande spécifique dans un bois absolument hors de prix que je n’avais guère pu refuser.
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MessageSujet: Re: Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé]   Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé] EmptyJeu 5 Déc - 23:41

    Je lui avais donc désigné un motif qui paraissait beau et assez simple, ce qui ne semblait pas tellement le surprendre, mais bon, s'il faisait ça depuis des décennies, je pouvais comprendre pourquoi ça ne l'étonnait pas. Enfin, j'avais un tiers de siècle pratiquement, combien avait-il ? Je n'en savais strictement rien, peut être un ou deux siècles, peut être moins, son âge ne pouvait pas être quantifié à vu de nez, mais une chose était certaine, il était bon commerçant. Je ne sais pas comment il aurait agit avec moi si nous nous étions rencontrés dans un bar ou quelques choses de ce genre, mais là, j'avais presque du mal à voir en lui un véritable vampire, il me paraissait plus humain que vampire, mais je n'aimerais jamais ces apparences, bien souvent trompeuses. Il fumait sa cigarette, même si je ne voyais l'intérêt de la chose, il était mort, alors pourquoi se ruiner à acheter ces saletés ? Peut être étais-ce une vieille habitude humaine, je ne saurais le dire. Cela ne me dérangeait pas bien de toute façon, j'avais connu pire. Je ne savais pas s'il avait encore besoin de moi pour lui indiquer des choses pour le meuble, mais il me fit comprendre que c'était le cas. Il voulait donc à présent me faire choisir le bois que je voulais pour le meuble. Je ne savais pas trop à ce niveau, mais on m'avait toujours dit que le merisier était un bois assez résistant. Me le proposerait-il ? En tout cas, je ne voyais pas l'intérêt de mélanger les bois pour le meuble, alors même si je n'avais pas peur de la note, je pouvais faire l'économie en ne choisissant qu'une seule essence de bois. Il me fit signe de le suivre pour aller au sous-sol, à moins que ce qu'il veuille me montrer ne se trouver à l'étage.

    " Je ne pense pas prendre plusieurs essence de bois, une seule devrait suffire. "

    Apparemment, nous allions descendre donc au sous-sol, ce qui ne me faisait pas peur du tout. Pourquoi devrais-je avoir peur ? Durant les années sanglantes, je ne me serais pas amusée à venir ici, mais maintenant, cela était un peu plus sur, même si j'avais à faire à un vampire, et un vampire est toujours dangereux. Je le suivais donc à quelques mètres, histoire de prévoir le coup si jamais il décidait de se retourner contre moi. Il saisit au passage une bouteille de Tru Blood qui était vide. Je n'en avais que faire, ce n'était pas la première fois que j'en voyais. Il faisait plus frais qu'en haut, c'était un fait, mais cela ne me dérangea nullement. Il prit alors une sorte de gros coffret qui semblait renfermer tout les types de bois avec lesquels il pouvait faire des meubles. Il semblait être très lourd, mais il le portait comme si cela était un vulgaire fétus de paille. Il m'expliqua rapidement ce que je pouvais faire, et je lui indiquais donc le bois qu'il me fallait, pas le plus cher, mais pas le moins cher non plus. Il en avait apparemment en stock, si le coffret était bien mis à jour.

    " Je vais prendre ce bois là, du merisier, il m'a l'air bien, assez robuste, et abordable. "

    Oui, même si je savais déjà que je voulais un meuble de ce genre, je le lui avais confirmer en regardant si un autre bois n'aurait pas été mieux, mais celui-ci semblait être idéal. Je ne faisais pas plus attention au cercueil qu'il était en train de construire un peu plus loin.
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MessageSujet: Re: Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé]   Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé] EmptyVen 6 Déc - 0:28

    Les humains... Souvent peu de surprises. Quand c’était le cas, j’étais amusé, heureux même de voir que cette fragile espèce puisse encore me surprendre. Tellement rare cependant... triste, triste sort. Je n’avais jamais jalousé les vivants mais j’étais rancunier, j’avais la dent dure et je ne risquais pas d’oublier la diète forcée que j’avais dû adopter. Certes, cette décision avait été prise pour notre bien, notre image mais je ne pouvais qu’espérer que cette mascarade s’arrête tôt ou tard.
    Nous n’étions pas dépourvu de sentiments et je ne doutais pas que bon nombre de vampires vivaient fort bien ce calme. Mais je ne me leurrais pas. Je n’étais pas un sociopathe bien que cette pathologie se rapprochait relativement de mon cas. Tout du moins, si quelqu’un s’y était penché. Quant au terme psychopathe, il était tant utilisé qu’il n’avait absolument aucune valeur à mes yeux. Toujours est-il que je n’étais pas le plus tranquille des vampires, j’attendais mon heure avec patience tout en tentant de me distraire et je ne pouvais hélas pas m’y résoudre à chaque fois que l’envie m’en prenait. J’aurais très bien pu enfermer cette humaine dans le lourd cercueil dans le fond de la pièce, m’amuser de sa faiblesse, l’entendre geindre, l’écouter suffoquer, ne lui laisser que ses phobies... Que cela m’aurait plu.
    Au lieu de ça, je m’occupais d’un meuble, d’une armoire à motif en merisier. De choix en choix, j’allais droit à la banalité et j’en étais pour le moins navré. Motif équilibré, une seule essence de bois, du merisier, taille standard. J’aurais presque apprécié devoir poser des vitres ou une serrure complexifiée.
    Pour couronner cet ensemble navrant, elle ne semblait éprouver aucune frayeur, sans doute persuadée qu’elle était en sécurité et Dieu que j’aurais aimé lui prouver le contraire.

    Je refermais donc le coffre pour aller le remettre à sa place tout en me mettant à évaluer le prix. Je ne pouvais pas laisser partir un client sans une idée de ce que ça allait lui coûter au risque de me retrouver avec un meuble sur les bras. « Nous pouvons remonter, je vais vous donner une estimation du prix de votre commande. » Je lui fis donc signe, attendant qu’elle grimpe les marches pendant que j’écrasais ma cigarette dans le cendrier. Si j’avais agi ainsi, c’était dans l’unique but qu’elle prenne l’avance et ne regarde pas sans cesse derrière elle. Je n’avais pas fait attention à elle pendant ce temps tentant de me remémorer où j’avais vu ce visage, en vain. Son nom me parlerait sans doute beaucoup plus quand j’établirais l’estimation et le bon de commande. Je gravis donc finalement les marches.

    « Comme je vous l’ai dit, je ne peux vous donner de date. Ce que je peux faire en revanche est vous donner une estimation du prix que cela vous coûtera et dresser le bon de commande. » Pour cela, je m’en tenais encore au papier. Je sortis donc un bloc note et mon carnet de commande.
    « Puis-je avoir votre nom s’il vous plait ? » Sans attendre cette information, je calculais rapidement mon estimation, abordable mais pas donné non plus. J’avais le savoir-faire, l’expérience, tout cela se payait également un peu. Je ne pouvais malheureusement pas décompter toutes mes années, c’eut été trop cher et je ne pouvais pas non plus me permettre de faire fuir la clientèle avec des prix exorbitant.
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MessageSujet: Re: Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé]   Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé] EmptyVen 6 Déc - 0:59

    C'est vrai, le meuble que je lui avais demandé de faire n'était pas vraiment le plus original qui soit, c'était une certitude, mais je n'avais pas besoin de quelques de très extravagant, peut être une prochaine fois si je suis satisfaite de son travail, ce qui était le cas pour le moment. Il était assez amical, je n'avais pas à avoir peur de lui, du moins en apparence, et puis j'avais connu tellement de choses durant les années sanglantes, que ce n'était pas un vampire de la sorte qui me faisait peur à présent. Je ne montrais aucune peur, mais je restais sur mes gardes j'étais prête à sortir mon arme bien dissimulé s'il le fallait, et je n'hésiterais pas à lui trouer la peau, à lui faire un mal de chien si jamais il agissait mal envers moi, mais ce n'était pas du tout le cas, pour le moment. Une fois que j'eus donc choisi le bois, il referma le coffre et le remis à sa place, me disant que nous allions pouvoir remonter pour une première estimation du prix du meuble. Je montais donc rapidement les marches pour me retrouver au rez de chaussé de son atelier. La différence de température n'était pas flagrante, mais cela se sentait un petit peu, bien que pour lui, cela ne fasse rien. Il monta les marches quelques instants après moi, me répétant qu'il ne pouvait pas me donner de délais exacts pour la réception de mon meuble. Il sortit alors son carnet de commande, car oui, il semblerait qu'il ne soit pas informatisé. Son site web devait être entretenu par quelqu'un d'autres que lui, car je ne voyais aucun instrument informatique dans le coin, en tout cas pas dans son atelier. Peut être qu'il avait quelques choses à l'étage, chez lui ou ailleurs, mais ici, à part des instruments pour traiter le bois, il n'y avait rien d'autres. Il me demanda alors mon nom alors qu'il semblait déjà être en train de calculer le prix du meuble.

    " Makayla Brown. Vous voulez aussi peut être un numéro de téléphone pour me dire quand je pourrais venir chercher le meuble. Enfin, si cela vous convient. "

    Je ne voulais pas le brusquer, peut être que mon nom lui dirait quelques choses, ou peut être que non, je n'en savais strictement rien à vrai dire. Mon visage était connu de certains, mais si vous ne faites pas attention aux détails, je peux passer pour une parfaite inconnue aux yeux de beaucoup.
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MessageSujet: Re: Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé]   Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé] EmptyVen 6 Déc - 16:19

    Je ne détestais pas le progrès, loin de là. Je détestais juste les besoins qu’il créait et dans mon cas, je pouvais fort bien me passer de l’informatique pour tenir mes comptes, mes factures, mes commandes et les livraisons. On ne pouvait pas toujours tout suivre et on ne voulait pas toujours non plus.
    J’alignais donc les chiffres comme d’autres alignent des mots et je notais le nom ensuite là où il devait se trouver, m’arrêtant quelques secondes en l’entendant. Hum... Le nom, plus le visage, cela titilla mes souvenirs. Je n’étais pas physionomiste, j’avais besoin d’associations de noms, de visages, d’événements, d’idées pour que les souvenirs me reviennent en tête. Parfois même de certaines odeurs à vrai dire... Et là, je venais de faire le rapprochement.

    « Makayla vous dites ? Je me doutais bien avoir déjà vu votre visage. » Plus une constatation qu’un quelconque moyen d’entamer la conversation. Je n’embrayais d’ailleurs pas sur le sujet. Ce n’était pas mon genre et ça ne le serait sans doute jamais. J’étais parfois tout simplement un peu curieux et justement, cette curiosité serait peut-être satisfaite des quelques semaines... Je supposais donc qu’elle se trouverait au même endroit que moi dans quelques temps.
    Du coq à l’âne, j’enchaînais donc. « J’ai effectivement besoin de voter numéro de téléphone pour vous prévenir. Si vous désirez que je vous livre, il me faudra aussi votre adresse. » J’avais un deal avec une société de location, de quoi me faciliter ma petite vie d’artisan.

    Alors que je remplissais une dernière ligne, celle de la TVA, la pire pour bien des gens, un bruit sec et sourd, retentit à l’étage. Un son qui n’avait pas lieu d’être chez moi mais pas un son assez fort pour que l’humaine puisse l’entendre. Cela pouvait aussi bien être la chute d’un objet qu’autre chose mais n’ayant aucun animal, j’étais méfiant. Je jetais un coup d’œil suspicieux à mon étage avant de retourner à ma paperasse mais un autre bruit, légèrement plus fort me fit m’arrêter net. « Veuillez m’excuser, je reviens. »
    Calmement, je me levais et filais à l’étage en vitesse et dans un silence parfait. Au diable mon comportement humain. Aucun bruit n’était censé provenir de mon étage et je fus certains que la chose n’était pas due au hasard quand je flairais littéralement l’embrouille. Il y avait quelqu’un chez moi, quelqu’un qui n’avait rien à faire là, quelqu’un que je saisis tout net à la gorge avant qu’il n’ait pu pousser un cri. Un poisson bien vivant que je venais d’attraper et qui envoya valser un vase sur mon plancher.
    L’ennui dans cette histoire, c’est que je ne pouvais hélas pas faire payer l’intrusion au petit poisson qui se débattait entre mes doigts et gémissait faiblement. Je ne serrais pas assez fort pour étrangler, juste assez pour empêcher les cordes vocales de fonctionner correctement. « Quand on est intelligent, on se renseigne sur les gens chez qui l’on entre par effraction... Quand on est intelligent, on évite de rentrer en pleine nuit chez quelqu’un dont on ne sait rien. » J’aurais très bien pu jouer de charme, d’hypnose mais j’avais une sale manie... j’adorais lire la peur dans les regards.

    De ma main libre, dans la foulée, je fouillais les poches de mon visiteur surprise et en sortis quelques babioles. Certaines m’appartenaient, d’autres non. Je fis donc deux tas sur mon bureau tout proche. Tout en empêchant tout de même de gesticuler ma prise avec quelques mots sympathiques non sans oublier que j’avais une cliente à l’étage du dessous et que je devais me montrer... proportionnel. Pas de morsures, pas de menaces, pas de coups... ennuyeux mais je faisais sans doute bien puisque la curiosité était un fléau.
    Desserrant légèrement ma prise, j’enjoignis mon cambrioleur au silence et à l’immobilité. Je soupirais... je n’avais aucune foutue envie d’appeler les flics, j’allais être le méchant de l’histoire et ma foi... pour une fois, ça n’était certainement pas le cas.

    HRP:
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MessageSujet: Re: Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé]   Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé] EmptyJeu 12 Déc - 15:24

    Il voulait donc mon nom. Je n'avais aucune raison de ne pas le lui donner puisque je passais commande pour ce meuble. Et visiblement, mon visage associé à un nom lui semblait devenir familier. Oui, même si je me faisais discrète, on avait parler de moi dans la presse, comme étant une agent de la brigade PES. Mon visage était devenu public pour ainsi dire même si j'étais loin d'être devenue une star. D'ailleurs, je m'étais teint les cheveux et bientôt je me les couperais, comme ça, on y regarderait à deux fois avant de me prendre pour la femme qui était à côté du cheval, car oui, c'était ainsi qu'on me reconnaissait le plus souvent. Pour le vampire, mon visage lui était familier, mais avec un nom et un prénom, il m'avait re-situer, pourtant, aucun changement dans son comportement, du moins en apparence, ce que j'appréciais. Il ne me posa même pas de questions supplémentaires comme s'il connaissait bien le sujet, ou plutôt au contraire que celui-ci n'avait aucun importance à ces yeux. C'est vrai, il ne me semblait pas l'avoir vu ce soir là, et même s'il y avait été, sa présence ne m'avait pas sauté aux yeux, pourtant, je connais du monde, trop de monde peut être. Je sais me méfier de chacun, mais Spencer Yates était déjà rentré dans mes bonnes grâces. Pour combien de temps ? Je ne le savais pas, et à vrai dire cela m'était égal. S'il agissait d'une mauvaise façon, je le coffrerais comme tout ceux qui ne respectent pas la loi, et cette paix qui règne sur l'Ecosse et le monde. Enfin, le mot paix est bien subjectif quand on sait qu'il y a toujours des conflits quelques parts dans le monde. Ici, il n'y avait plus rien, de manière officiel. Officieusement, les ficelles étaient en train d'être tirées d'un côté ou de l'autres mais personne ne le savait vraiment. Le vampire voulait donc mon adresse aussi pour me livrer.

    " Très bien, je vous note tout ça sur un bout de papier. "

    Je sortais cela de mes poches et lui donnait donc mon numéro et mon adresse pour qu'il puisse me livrer d'ici quelques jours ou semaines. Une fois qu'il aurait fini de remplir le bon de commande, me donnant le prix donc de ce que me coûterait le meuble, je pourrais rentrer chez moi, je n'avais plus rien à faire ici, n'est ce pas ? Le vampire regarda alors étrangement le plafond comme s'il prenait son temps pour finir de tout noter. Puis, il me dit de l'excuser, et qu'il revenait vite. Aussitôt, je ne le voyais déjà plus. Il avait été rapide, bien plus qu'un humain. Il semblait être monté à l'étage, chez lui. Je ne savais pas trop quoi faire, mais mon flair me disait de le suivre, même si je pénétrais chez lui. Je cherchais donc une porte et des escaliers pour monter à l'étage. Je trouvais ainsi rapidement mon bonheur, et je sortais déjà mon arme. Je verrais bien vite si je devrais m'en servir ou pas. J'entendis alors un objet tombant sur le sol, il semblerait qu'il y ait une lutte là-haut. Mais je restais prudente. Si cela se trouve, c'est une subterfuge du vampire pour me saigner. J'entendais qu'on parlait. Que se passait-il exactement ? Je n'en avais pas la moindre idée. J'arrivais à l'étage, mon flingue était sortie, et je le braquais sur le duo, le commerçant et ce qui ressemblait à un voleur ...

    " Qu'est ce qui se passe ici monsieur Yates ? Qui est cet individu ? "

    Je lui posais la question, car il saurait me répondre. L'autre personne ressemblait à un voleur, au vue des tas de babioles qu'il y avait à côté de lui. Mais avant de faire quoique ce soit, je préférais prendre les devants, n'hésitant pas à tirer s'il y en avait besoin.
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MessageSujet: Re: Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé]   Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé] EmptyJeu 12 Déc - 18:25

    On ne peut jamais savoir ce qui arrivera, la preuve en était mon intrus surprise qui pensait pouvoir s’en donner à cœur joie chez moi, dans mon dos. Fallait-il être idiot pour entrer chez quelqu’un sans avoir ne fut-ce qu’une mince idée de ce que l’on allait trouver. Certes, je n’étais pas dans le quartier de la ville où l’on trouvait le plus de vampires mais tout de même. J’avais du mal à en revenir. Comme quoi on pouvait encore être bien surpris parfois.
    Non pas que cette distraction n’était pas la bienvenue mais il me fallait être prudent. Mon calme et ma discrétion étant les seuls moyens d’être tranquille dans ce monde incroyablement plat.

    Je ne savais que faire de mon visiteur kleptomane, j’étais assez ennuyé. Il ne bougeait plus d’un pouce, sous mon ordre mais il n’en demeurait pas moins conscient des risques qui lui pendaient au nez. En d’autres temps, je l’aurais vidé mais nous ne pouvions plus nous en donner à cœur joie, hélas.
    Poches vidées, je réfléchissais, bras croisés et menton bas quand j’aperçu ma cliente, arme à la main en haut de mes escalier. C’était le bouquet ! Je soupirais par habitude. Pour une fois, j’aurais peut-être préféré m’en tenir à une soirée calme. On n’est décidément jamais content de son sort.

    « Qui est cet individu ? C’est une bonne question. » Je le regardais dans les yeux et usant de mon don si précieux, je lui demandais de répondre, à ma façon. « Voulez-vous répondre à la dame mon cher ? » Au moins, on ne pouvait pas dire que je l’obligeais à raconter n’importe quoi. Bon, j’aurais certainement pu. D’ailleurs, une fois qu’il eut déballé sont identités et la raison de sa présence en long et en large. Je relâchais mon emprise en guise de... bonne foi. Il recula et choisit de se diriger vers elle plutôt que moi. Je n'étais pas bien sûr que le choix était judicieux.
    Au moins, j’étais certain qu’il était plus idiot que dangereux, il ne lui était même pas venu à l’esprit qu’un ébéniste pouvait être un vampire. Crétin. Ça ne s’inventait pas une chose pareille.
    « Et bien, on peut reconnaître que vous êtes encore plus stupide que vous en avez l’air. Dites-moi Mademoiselle Brown, vous n’êtes pas sans ressources à ce que je vois. Dites-moi que vous êtes de la police et je vous fais une ristourne. Ça m’évitera de téléphoner... » Au moins avais-je un témoin de ma bonne conduite. Combien de chance laissait-on aux miens et quel crédit le donnait-on de nos jours ? Je devais bien reconnaître qu’il y avait de bonne raison, j’étais une bonne raison à vrai dire mais ça, personne ne le savait et ça m’allait fort bien. Je préférai de loin que l’on me prenne pour un artisan plutôt qu’un monstre. Ma marge de manœuvre s’en trouvait plus aisée.
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MessageSujet: Re: Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé]   Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé] EmptyJeu 19 Déc - 18:15

    Si monsieur Spencer Yates était monté à l'étage, cela n'était pas pour rien assurément. Mon instinct me disait de faire attention, il se passait quelques choses, car jusqu'à présent, il avait agit bien normalement, comme s'il était humain ou presque mais là, d'un seul coup, il m'avait faussé compagnie, trop rapidement pour que cela soit normal. Alors sortant mon arme, je l'avais suivi avec un temps de réaction assez rapide, sans me poser trop de questions, mais en restant prudente parce qu'on ne sait jamais, il y a des lois mais celles-ci ne sont pas forcément respectées. Est ce que Spencer était monté à l'étage pour me tendre un piège ? L'idée m'a effleuré l'esprit car il semblait m'avoir reconnu mais je saurais tirer comme il le fallait si j'en avais besoin. Mon arme était le nouveau prolongement de mon bras comme cela fut le cas avec mon appareil photo, il y a quelques années de cela. Je montais les marches, prudemment mais sûrement et j'arrivais devant une scène que je n'avais plus vraiment vu depuis quelques temps, un voleur chez un vampire. Mais quelle idée ce type avait-il pu avoir de venir voler un vampire, la nuit en plus. Il y a des gens fous chez nous, mais certains sont encore plus bête en agissant de la sorte. Je demandais donc à Spencer qui était cet individu, alors que j'avais bien compris qu'il s'agissait d'un voleur. Il me répondit qu'il ne savait pas mais il l'hypnotisa pour que celui-ci me réponde. Je n'aimais pas cette méthode mais bon, il ne lui demandait pas quelques choses d'horrible alors ça allait. Le bonhomme donna son identité et le pourquoi il était ici. C'était assez louche, il était là pour voler, mais j'avais l'impression qu'il y avait plus que ça derrière ces gestes. Je voyais peut être le mal un peu partout, mais il n'était pas impossible qu'il soit en repérage pour quelques choses de plus important au final. Et vu le nombre d'objets qu'il avait dans ces poches, il n'en était pas à son premier appartement de la soirée, c'était une certitude. Ce type était louche, je devrais l'interroger moi-même, pour savoir les véritables raisons de sa présence ici, car cela ressemblait plus qu'à un simple vol. Une fois que Yates lâcha le voleur ce dernier se dirigea vers moi, car il semblait être appeuré, sans doute ne pensait-il pas tomber sur le propriétaire des lieux peut être qu'il avait mal jugé le propriétaire, ces habitudes et tout ce qui va avec, car un vol bien travaillé et presque assurément une certitude. Yates remarqua mon arme assurément, vu sa réplique.

    " Si vous voulez me faire une ristourne, je ne suis pas contre, je vais embarquer cette individu au poste de police, il aura droit à une chambre pour lui tout seul, logé et blanchi, elle n'est pas belle la vie ? "

    Je n'avais pas de menotte sur moi, je n'étais pas vraiment en service, même si j'avais quand même mon insigne et mon arme en permanence, le reste de l'attirail était pour ainsi dire aux oubliettes, surtout que pour le moment, j'étais officiellement aux archives, donc même mon arme n'était pas obligatoire, mais c'était devenu une habitude de l'avoir avec moi. Je ne savais pas si Yates avait quelques choses de plus à lui dire mais je commençais déjà par faire descendre l'individu que je tenais en joue. S'il bougeait de trop, il se prendrait une balle. Une fois en bas, je demandais à l'ébéniste un morceau de corde.

    " Vous n'auriez pas une corde, que je lui attache les poignées ? Je ne suis pas en service actuellement, je n'ai donc pas de menottes sur moi. "

    Une fois que ces poignées étaient attachés, je passais un coup de téléphone au commissariat. J'étais en moto, je ne pouvais pas le ramener ainsi, alors on viendrait le chercher dans quelques instants, histoire qu'il soit mis au frais le plus rapidement possible.
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MessageSujet: Re: Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé]   Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé] EmptyVen 20 Déc - 16:25

    Les humains pouvaient s’avérer surprenants parfois... stupides mais surprenants. J’avais encore du mal à en revenir que l’on puisse se faufiler chez les gens de nos jours sans avoir pris un minimum d’informations, fallait-il être idiot... J’avoue que j’aurais préféré le retrouver sans personne à l’étage du dessous, j’aurais très certainement fait dérogations à mon régime sec Tru Blood. Me débarrasser du corps ensuite aurait été un brin compliqué mais pas impossible. Cela dit, en y réfléchissant bien, je n’aurais sans doute pas agi réellement ainsi. Mine de rien, malgré le fait que les lois me pesaient, je n’avais pas tellement choix de les respecter, en façade tout du moins.
    Mon intrus rejoint donc miss Brown, presque ravi de se faire coffrer. C’était un vrai bonheur de ressentir sa crainte à mon égard, j’en aurais presque souri si je ne devais pas jouer les braves types.

    « Alors je vous ferai dix pour cent, je vous offre également la livraison. Après tout, monsieur sera bien logé, je vus dis bien ça. J’espère que vous saurez en profiter et que je n’aurais pas à vous retrouver dans quelques années sur mon parquet en train de me voler une montre d’époque ou le chapelet en ivoire de ma défunte mère ? » Aucune menace, pas même dans le ton de ma voix, que j’étais bon menteur. « C’est que j’y tiens à ces babioles, aussi attractive soient-elles pour un voleur. » Je n’en avais cure et pour tout dire, je ne savais même pas pourquoi j’avais conservé la montre de mon père malgré toutes ces décennies à le haïr même dans la mort. Quant au chapelet, sa vision suffisait à me rappeler le passé. Il n’était pas enfermé dans un petit sac de soie noire pour rien.

    Je suivis donc ma cliente jusqu’à mon atelier et allais chercher une bobine de corde, tressée à l’ancienne, pas la camelote que l’on vendait en grande surface. « La meilleure des cordes même. Vous permettez ? Mon petit plaisir avant de le voir emmené par vos collègues. Je serrerais juste ce qu’il faut, vous pourrez vérifier. » J’étais certes tenter de lui couper l’arrivée du sang dans les mains mais... je pense que ça n’étais pas bon pour mon image de commerçant sympathique. Il me fallait me montrer doublement sympathique puisque la dame était membre des forces de l’ordre.
    D’un geste sec, je coupais la corde à l’aide d’un cutter m’imaginant au passage découper la gorge du malheureux voleur qui avait pénétré chez moi, le regardant dans les yeux se faisant. Un geste anodin qui, lui non plus, ne pouvait pas être clairement perçu comme une menace. Décidément, je commençais à apprécier très nettement de m’être fait une clientèle fort aimable dans la police. Une petite chance pour moi de ne pas passer pour l’immonde salopard vampire ayant maltraité son invité surprise.
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MessageSujet: Re: Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé]   Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé] EmptySam 21 Déc - 14:10

    Le voleur avait peur du vampire, c'était une certitude, mais en même temps, si je n'avais pas été là, son sort n'aurait pas été aussi "favorable", pour ainsi dire. Je ne dis pas que Spencer l'aurait maltraité ou saigner, non, mais il lui aurais mis quelques coups en plus possiblement. Il aurait pu boire quelques gouttes de ce bon sang frais aussi même s'il ne le pouvait pas. En tout cas, le voleur ne pipait pas un mot, en même temps que pouvait-il dire ? Il était en faute à 200%, il n'avait rien à faire ici, surtout chez un vampire. Mais s'il avait peur, j'avais l'impression qu'il fuyait encore plus le regard hypnotique du nocturne. Le type avait assurément quelques choses à cacher, mais ça, je le saurais plus tard sans doute. Yates me dit alors qu'il me ferrait 10% sur le prix du meuble avec la livraison gratuite et ma foi, je ne cracherais pas dessus. Après tout, ce n'était pas moi qui avait demandé au voleur de venir ici pour cambrioler l'artisan, n'est ce pas ? Pourtant, au fond de moi, je restais persuadée que ce vol n'était pas aussi anodin qu'il n'y paraissait. Le vampire fut quelque peu ironique sur la suite, disant qu'il ne voulait pas retrouver le voleur sur son parquet, volant des babioles qui semblaient avoir une certaine importance pour lui. Est ce que cela était réel ou pas ? Je ne savais pas, mais en même temps cela n'avait pas d'importance. Je descendais donc avec le voleur dans l'atelier du vampire, je passais mon appel, on viendrait le chercher dans quelques instants à présent. Mais je n'allais pas le tenir en joue tout ce temps là, on ne sait jamais. Je préférais donc qu'il puisse être attaché. Yates voulait se faire le plaisir de l'attaché.

    " Faites vous plaisir dans ce cas. "

    Oui, s'il le voulait, il pouvait presque le rendre manchot en serrant suffisamment fort, mais il ne le ferrait pas, tout du moins, il l'aurait peut être fait dans d'autres circonstances, mais là, il n'en avait aucun avantage, et si j'ai bien appris certaines choses, c'est que les vampires agissent beaucoup pour leur propre compte. Spencer me semblait fort sympathique, en tout cas, il jouait parfaitement la comédie, même si dans le temps il avait été plus sanguinaire. Il coupa donc la corde et serra suffisamment fort pour que l'homme ne puisse pas bouger les bras. Les "renforts" arrivèrent quelques minutes à peine après embarquant le voleur. Je leur disais que je les rejoindrais dans quelques instants au poste de police pour faire ma déposition, puis ils s'en allèrent.

    " Bon, et bien, je crois que nous en avons fini pour ce soir monsieur Yates. J'attends votre coup de fil, une fois que le meuble sera fait. Merci encore. "

    Je lui tendais la main pour lui serrer la sienne, avant de prendre congé. Je n'avais plus rien à faire ici, et puis, je devais parler de ce voleur à mes "collègues" de la police. Oui, parce que je suis de la brigade, donc je ne suis pas tout à fait de la police, même si je fais partie des forces de l'ordre.
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MessageSujet: Re: Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé]   Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé] EmptySam 21 Déc - 15:51

    Mon voleur était décidément bien pathétique. J’avais beau jouer les braves types, je n’en demeurais pas moins moi et je détestais particulièrement qu’on s’en prenne à moi, bonne ou mauvaise raison. Je pouvais le tolérer, l’accepter mais certainement pas apprécier même si je ne réagissais pas forcément, image oblige.
    Je fixais donc mon intrus d’un regard neutre mais je l’aurais bien fait ramper au sol comme une larve pour mon beau plaisir. Le regarder gesticuler comme un ver aurait été fort divertissant. Je devais cruellement manquer d’activité pour me mettre à imaginer de nouveaux jeux d’humiliation et de tortures.

    Lentement, je m’avançais pour ficeler les poignets du voleur. Je n’avais pas serré autant que je l’aurais voulu, pas au point de lui couper la circulation mais assez pour qu’il garde une belle marque de corde et qu’il ne puisse pas bouger le petit doigt. Je lui aurais également cassé chacune des phalanges comme du petit bois au passage mais ça aurait fait mauvais genre.
    Une fois cela fait, j’attrapais le bon de commande pour le terminer et j’ajoutais ma promesse de réduction et de livraison gratuite histoire de ne pas oublier. Non pas que je ne l’aurais pas fait mais je préférais que mes papiers soient en ordres. Qui disait vivre au grand jour, disait aussi impôts et on était taxé, hélas, comme tout le monde.

    « Je vous appellerai lorsque j’aurais terminé votre commande et vous donnerai le jour de la livraison ainsi que la tranche horaire. J’espère que vous ne manquerez pas de me donner des nouvelles de mon intrus ? » Je regardais mon cambrioleur d’opérette se faire embarquer sans sourciller. « C’est moi qui vous remercie, vous m’avez débarrassé d’un bien étrange parasite. Je ne l’oublierai pas, soyez-en sûre mademoiselle Brown. Au plaisir de vous revoir. » Je lui souris et regardais partir tout ce beau monde.

    Une fois mon espace vidée et mon champ de vision totalement libre, j’abandonnais mon masque de sympathie et fermais la porte. Je me rallumais une cigarette et arrachais une nouvelle bouteille de Tru Blood à mon frigo. Qui était donc cet imbécile ? Pourquoi était-il entré chez moi par effraction au beau milieu de la nuit ? Autant de questions auxquels je n’avais pas de réponse mais auxquels je comptais bien pouvoir répondre un jour. Je ne manquerai pas de prendre des nouvelles de mon affaire puisque j’étais la victime de l’histoire. Amusant quand on y pense... Moi. Victime. C’était une blague de mauvais goût, pire, ça commençait à devenir récurant et à m’agacer. Sous le coup de la colère, j’écrasais ma bouteille déjà vidée et la jetais dans la poubelle d’un geste rageur pour finalement tirer sur ma cigarette.
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MessageSujet: Re: Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé]   Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé] Empty

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Et si je passais une commande à un vampire ébéniste ? [Livre II - Terminé]
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