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La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé]
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MessageSujet: La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé]   La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé] EmptyVen 17 Jan - 18:29




« La musique apaise les mœurs »


Je m’installais au vieux piano qui se trouvait dans la pièce à vivre de Wolfheaven. Cela faisait une dizaine de jours que je n’avais pas remis les pieds ici, et j’avais toujours cette même boule au ventre. J’avais demandé à voir Hayden, mais on m’avait informé qu’il était occupé ailleurs et ne devrait plus tarder. Cela faisait déjà quinze minutes que j’étais là, et mon appréhension était toujours la même. Je ne pouvais me présenter à lui dans un tel état. Alors je m’étais assise sur le banc devant le piano et après l’avoir accordé – un lustre que personne n’y avait touché si vous voulez mon avis. Ou si c’était le cas, des amateurs -, j’avais laissé mes doigts parcourir les touches. J’avais commencé par une mélodie simple que mes deux boules d’énergie aimaient beaucoup : « Comptine d’un autre été » de Yann Tiersen, un compositeur français que m’avait fait découvrir Savannah il y a quelques années. Je la connaissais par cœur et j’avoue que je l’appréciais particulièrement.

Je la jouais jusqu’au bout, oubliant un peu mon environnement sans même remarquer que plusieurs loups étaient venus voir qui était à l’origine de ce « bruit » qu’ils n’entendaient jamais en temps normal. Ce n’est qu’une fois la dernière note jouée et au son des applaudissements que j’en prenais conscience. On pouvait dire que cela m’avait légèrement détendu. Je saluais mes frères, qui me redemandèrent de jouer un morceau, ce que je fis, pour leur faire plaisir mais aussi pour me mettre plus à l’aise. C’était comme si… C’était comme si en jouant, je pouvais tout oublier. La musique enveloppait tous les malheurs pour les faire taire. Cette sensation, j’en avais vraiment besoin, surtout après les dernières semaines. Je me décidais pour une partition que je connaissais une nouvelle fois plutôt bien et dont j’avais commencé à apprendre les accords à Niamh qui se montrait particulièrement intéressée par cet instrument de musique. Bon elle ne faisait qu’appuyer sur deux touches différentes, mais cela lui faisait plaisir de jouer avec moi, comme Savannah pouvait jouer avec moi. J’avais donc opté pour « Una Mattina », de Ludovico Einaudi, mélodie une nouvelle fois connue via ma jeune adolescente qui était assez cinéphile. Je dois l’avouer, elle avait fait entrer des morceaux plus récents dans mon registre assez classique.

Et une nouvelle fois, je me laissais porter par le son que produisait le piano à mes différents mouvements de main. Elle représentait bien mon état d’esprit du moment : triste au départ mais plus optimiste à la fin, comme un renouveau. En tout cas c’était l’interprétation que j’en faisais et je pris vraiment plaisir à la jouer. Partager cela avec mes frères ne pouvaient qu’augmenter cet état d’esprit. Ils semblaient vraiment apprécier et cela me donna un peu de courage pour affronter la suite.

Je discutais un peu avec les loups présents quelques minutes, avant que la majorité ne s’en aille courir. Je laissais mes deux enfants les accompagner. Ils ne craignaient absolument rien et cela m’arrangeait aussi s’ils pouvaient ne pas être là au moment où Hayden arriverait. J’avais des choses à lui dire et je ne voulais pas qu’ils nous dérangent d’une quelconque façon. S’ils avaient un peu hésités avant de partir, ils finirent par suivre leur second famille, une fois que je leur eux promis qu’il verrait le loup. Il leur manquait, comme il me manquait à moi. Au moins eux auraient l’occasion de profiter de sa présence. Une fois qu’ils furent parti, je recommençais à jouer, dans un registre cette fois beaucoup plus classique. Je voulais une musique plutôt longue, me permettant de ne pas voir le temps passer, ainsi avais-je opté de Rachmaninoff et son concerto pour piano 2, que je jouais normalement en compagnie de Savannah. C’était étrange d’ailleurs de ne pas entendre son violon m’accompagner et compléter à merveille les accords de mon piano. Je loupais quelques notes d’ailleurs en pensant à cela, et me reconcentra totalement sur le morceau pour éviter cela. Je l’avais joué tant et tant de fois – en même temps, nul autre choix vu la complexité de l’œuvre – que je n’avais aucune excuse pour mes fausses notes. Surtout que trois loups et une louve étaient restés, installés confortablement dans le canapé, devant la cheminé qui diffusait une légère chaleur très agréable. Cela donnait d’ailleurs l’impression d’un concert privé. Sauf que je n’étais pas une professionnelle, que je n’étais pas payée, et surtout que je n’étais pas venue ici pour ça.

Je n’avais, encore une fois, pas du tout fait attention à ce qui se passait autour de moi. Pour une exécutrice, je faisais vraiment preuve d’une grande imprudence. Enfin, pas vraiment compte tenu du fait que je savais très bien qu’ici, je ne risquais absolument rien. Je n’avais donc pas constaté qu’un peu après le milieu du morceau « mon public » avait quitté la pièce à l’arrivé d’un nouvel individu, qui n’était nul autre que leur ulfric. Sans doute sur ses ordres d’ailleurs. Ou avaient-ils anticipé. Allez savoir. Je n’avais fait attention à rien du tout, si bien que vous répondre n’était pas possible. Je n’avais même pas tilté à son odeur que je connaissais pourtant très bien, même si elle était mêlée à de nombreuses autres dont celle de Mary d’ailleurs. Après tout, j’avais l’habitude de jouer en sa compagnie. Avant. Car ce ne serait plus jamais le cas. Je n’en eu vraiment conscience qu’à la fin du morceau, lorsque je relevais la tête et le vis. On aurait dit d’ailleurs que je venais de prendre une démarche. Je m’étais levée d’un bond du banc, avant de me reprendre, baisser les yeux et la tête et poser un genou devant lui. Il était l’ulfric après tout et moi j’étais… je ne serais bientôt plus rien dans cette meute si tout se déroulait comme je l’avais prévu. Je ne vous avais pas entendu arriver. Veuillez m’excuser pour mon impolitesse. Vous oui, vous. Plus rien n’était comme avant à présent. Il était le chef des nôtres, et je devais faire preuve du respect dû à son rang. Je ne m’étais pas relevée en lui parlant, regardant le sol, et inclinant légèrement la tête pour lui présenter mon cou, en signe de soumission. Niahm et Kean sont partis courir. Ils viendront vous présenter leurs respects et leurs fidélités dès qu’ils reviendront. J’avais briefé ces premiers sur la nouvelle situation et la manière dont ils devaient se présenter pour la première fois à Hayden. Ensuite, et bien cela dépendra de l’ulfric et de l’attitude qu’il décidera d’adopter avec eux. J’espérais qu’elle ne se résumera pas à de l’indifférence ou du rejet, car cela les ferait souffrir, inévitablement. Ils avaient vécus sous le même toit, partagés énormément de choses avec lui. Ce n’était pas le genre qu’ils pouvaient oublier. Si moi-même j’avais du mal, je ne m’imaginais pas ce qu’ils pouvaient ressentir. Mais les choses avaient changés, et plus rien ne serait comme avant. Ils devront bien s’en rendre compte tôt ou tard.


Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé]   La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé] EmptyVen 17 Jan - 21:53

[HJ : tu sais, roxy est jolie mais elle est pas encore tout à fait représentative de la Meute... En espérant qu'on ne jettera pas ce rp xD.]


    J'évitais Wolfheaven, je n'étais pas vraiment réapparu depuis mon « sacre », quelques nuits plus tôt. Je n'avais pas encore revu ma Lupa, celle qui était sensée être ma Reine, ma compagne. Je n'avais revu qui que ce soit d'autre. J'avais cependant prévu ce jour de me remonter un peu les manches, et de passer outre ce dégoût que je ressentais pour moi même depuis cette nuit fatidique. Cela faisait dix jours que je passais mon temps dans ma propre maison. Vide, désertée par ses occupants. Je n'avais aucune idée d'où se trouvaient Isadora et ses enfants. J'imaginais que Savannah devait être encore en panique, apeurée de ce nouveau bouleversement dans son existence. Les petits devaient aussi poser des questions. J'en étais certain. J'avais ruminé des jours durant, ayant appelé les bureaux de mon équipe pour signaler qu'à la suite d'un accident domestique j'étais dans l'incapacité d'assurer mes entraînements. On avait compris, et le médecin sportif était venu. Il avait été estomaqué de voir ses plaies qui étaient les miennes. Il m'avait cependant cru que je lui avais expliqué être tombé sur un chien de berger un peu trop coriace et un peu trop agressif. Le pauvre vieux en avait vu d'autres de toutes façons, et il se fichait bien de ce qu'il m'était arrivé tant qu'il ne s'agissait pas de quelque chose d'incapacitant et de durable, ou d'une question de drogues. Il avait gobé l'histoire, et était allé réclamer son chèque au secrétariat. Et moi je traînais ici depuis dix jours, enfermé dans cette pièce. Sans vraiment m'en rendre compte, j'étais revenu plus animal qu'humain. Je ne dormais plus dans mon lit, mais là où la fatigue me prenait. J'ingurgitais de larges proportions d'alcool que je me faisais livrer sur internet, et je ne prenais plus la peine de faire cuire ma viande, le seul aliment que j'engloutissais depuis dix jours. Je me soulais du matin au soir.


    Bien entendu, j'avais beaucoup pensé à Isadora, aux enfants. A mon père, et à cette immonde culpabilité qui n'en finissait plus de me tirailler. Je me surprenais parfois à envisager de tourner la page, d'aller retrouver Mary et de la baiser comme tout Ulfric doit s'accoupler avec sa Lupa. Aussitôt, je regrettais ces pensées. La voie de la facilité, de la fatigue. La voie qu'avait suivie mon père et que je ne voulais pas. J'y avais été forcé par les évènements, mais je ne voulais pas de tout ça. Je ne voulais pas de Mary, même si elle était quelqu'un que j'acceptais et que j'appréciais. Et même si je la désirais. Ce qui me faisait culpabiliser un peu plus. Dans certains de mes délires éthyliques, j'en étais même venu à m'imaginer avoir la conduite de mon propre père. Changer de femelle presque chaque soir quand l'envie m'en prenait. Mirah, Sarah, Isadora, Mary. Je pouvais toutes les avoir. C'est en général le genre de moments où, furieux, j'abîmais mon mobilier. Je n'étais PAS mon père. Je continuais de boire, encore et encore, mon organisme de loup garou éliminant rapidement l'alcool. Pourtant, les jours passaient, et la situation ne s'améliorait pas. Je savais que j'avais commis une première erreur en ne me rendant pas à Wolfheaven depuis le premier jour, que j'avais persisté dans mon erreur en n'appelant pas Mary, en débranchant le téléphone, en n'allant pas voir et rassurer mes frères et mes sœurs. J'avais finalement rebranché le téléphone, supprimé tous les messages sur le répondeur, et fais savoir que je passerais à Wolfheaven et que je prendrais mes « fonctions » aujourd'hui même.


    Cela nécessita une nuit de préparation. Je nettoyais ma maison de fond en comble. Je me douchais, puis me baignais. Je me taillais la barbe épaisse qui me recouvrait le poil. Je reprenais le sport, pendant deux heures, puis je me douchais à nouveau. Je me coiffais, et m'habillais. Costume d'un style un peu décontracté, comme pendant les cocktails de mon équipe. J'arrivais à l'intérieur. Je sentais son odeur avant de la voir. Je croisais mes frères et mes sœurs, qui hochèrent la tête en signe de respect sur mon passage. Puis je déboulais dans le salon. Isadora était là, au piano. La belle sursaute et se met à genoux. Elle s'excuse, elle me vouvoie. Mon cœur est lardé de coups de lames glaciales et effilées. Je maintiens ma posture. Je ne suis plus Hayden, je suis l'Ulfric. Le reste de ses paroles me ferait volontiers retourner dans ma caverne, mais je m'avance vers elle. Je pose ma main sous son menton, lui relevant doucement. Je la redresse, et la prends dans mes bras.



    | Ne me vouvoie pas. Tu es ma compagne. Tu es de ma Meute. Je ne veux pas de ça entre nous. Tu m'as tellement manqué. |


    J'inspirais profondément son odeur. Et quand je m'éloignais légèrement d'elle, je soutenais son regard. J'étais Ulfric. Je ne prenais pas de gants.


    | J'ai pris la place de mon père par défaut. Je vais discuter avec Mary et Mirah. Je... Je veux te garder. Je veux que les choses prennent une nouvelle tournure. Pas que pour toi et moi. Pour nous tous. Et je te veux à mes côtés, Isa. Je t'aime. Et je suis toujours ton fiancé. Rien n'a changé, pour moi. J'ai bon espoir que Mary acceptera, trop heureuse sans doute que je lui laisse conserver son rôle. Ou nous trouverons un compromis, je te le promets. Et toi même, tu l'as mal jugée, Isa. Elle a aussi mal réagi que toi, ce soir là. |


    [i]Je suis l'Ulfric. Je veux, et j'ordonne. Mais j'aime cette louve.
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MessageSujet: Re: La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé]   La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé] EmptySam 18 Jan - 2:38




« La musique apaise les mœurs »


Je savais que la situation ne serait pas facile. C’était tellement compliqué toute cette histoire. Mais je ne pouvais pas repousser plus longtemps. J’avais pris toutes les dispositions que je devais prendre, et il me manquait plus que celles concernant la meute. C’était ce qui m’avait tant stressé aujourd’hui. La confrontation avec Hayden ne serait pas simple. Je devais passer du compagnon, du fiancé à celui d’ulfric et ce n’était pas évident. Mais il était important de le faire. J’avais d’ailleurs sursauté en le voyant, puis m’était agenouillé devant lui pour lui présenter mon respect et mon obéissance. Il était le chef à présent, le dirigeant de tous les loups. Et moi, je n’étais plus rien. Je restais le regard rivé au sol, ne relevant pas ma tête ne croisant pas son regard. Je n’étais pas là pour le défier. Tout avait changé entre nous et dorénavant nous devions faire avec, moi comme lui d’ailleurs, même s’il semblait moins enclin à l’accepter que moi. Il s’avança vers moi et mon stress remonta en flèche. Il posa sa main sous mon menton pour me forcer à me relever. Je le fis, mais sans le regarder, toujours en baisant les yeux. Il aurait pu en rester là. Il aurait du, mais non. Il me prit dans ses bras, comme il aurait pu le faire avant. Mais c’était fini tout ça. Je l’aurais volontiers repoussé, mais je n’en avais pas le droit. Il était l’ulfric, et j’étais une de ses louves. De toute façon, voyant que je restais statistique, il ne ferait rien que je ne désirais pas. Il n’était pas son père, il ne prendrait pas tout juste parce qu’il en avait le pouvoir. Non il était différent. Je gardais mes mains le long de mon corps, et tremblais légèrement. Je fus soulagée qu’il s’éloigne de moi. C’était ce qu’il y avait de mieux à faire, la meilleure décision à prendre.

Ses paroles présageaient toutes autres choses, des choses que je n’accepterais pas. Il était l’ulfric, mais je restais quand même moi-même et je ne renoncerais pas à ce qui m’avait amené ici. J’avais beau l’aimer, et il avait beau me manquer, je savais ce que je devais faire. Pour moi, pour lui, pour Savannah, pour les jumeaux, pour la meute. Il ne voulait pas que je le vouvoie, je pouvais lui céder ça. Mais uniquement ça. Il avait tort sur tout le reste par contre et aussi dur que cela soit, je devais lui faire comprendre. Il capta mon regard du sien, mais je détournais tout de suite mes yeux. Plus rien n’était comme avant bon sang. Et il ne m’aidait pas. Il ne m’aidait vraiment pas. Je ne suis pas venue pour revenir sur ce que vous… toi et moi avions comme projets. Ils n’ont plus d’importance les choses ayant changées à présent. Je l’accepte et je n’ai aucune rancœur que ce soit. Vous avez fait ce qu’il fallait et ce que vous deviez. De toute manière je n’ai pas à vous jugez. Vous ferez un très bon ulfric j’en suis certaine, et je suis contente d’avoir pu vous connaitre… Je suis ici pour vous présenter ma démission concernant mon rôle d’exécutrice. Je ne peux plus représenter la justice au sein de votre meute. Je vous demande aussi l’autorisation de demeurer en Ecosse, même si je vous annonce officiellement mon départ de votre meute. Je ne peux accepter votre Lupa et sa manière de faire. Cela ne fait que trop longtemps que je repousse ce moment et il est temps à présent que cela soit fait. Pour autant j’aimerais demeurer à Glasgow afin de pouvoir assurer l’affiliation de Niahm et Kean aux vôtres, si vous m’en donnez la permission. J’ai conscience de vous en demander beaucoup ainsi si vous refusez ma requête de demeurer ici, les miens et moi-même partiront dans un autre pays. . Tout en parlant je m’étais de nouveau mise à genou devant lui. Je n’avais pas vraiment répondu à ses paroles, parce que cela ne servait à rien. J’avais préparé mon discours mais n’était pas arrivé à l’énoncer en entier, si bien que je m’étais contentée d’aller à l’essentiel. C’était encore trop dur de rester là en sa présence, et de l’entendre essayer de se raccrocher à des choses qui n’étaient plus valides dorénavant. Je ne serais pas un poids pour lui. Et je n’étais pas partageuse. Il avait fait un choix ce soir-là, en tuant son père et je devais tout faire pour ne par l’entraver. Il n’avait pas pour ambition de modifier les règles de cette meute qu’il aimait tant et dont il avait à présent la charge avec Mary. Tant que je restais ici, je serais une épine dans son pied. J’en avais conscience. Tout était différent à présent, tout. Je ne pouvais pas passer outre son nouveau statut, je n’avais pas été « élevée » au sein de la meute comme ça, si bien que j’avais repris naturellement le vouvoiement. Je me forcée à ne plus voir en lui Hayden, mais l’ulfric à qui je devais respect et obéissance. Je devais m’en aller avant que cela ne soit trop dur. Pour lui. Pour moi… Et surtout, je ne le supporterais pas. Je ne supporterais pas voir Mary le présenter comme son nouveau trophée et être proche de lui. Je ne voulais pas être la seconde, ni la maitresse. Je ne pouvais pas continuer alors qu’il l’avait gardé comme sa Lupa, et donc sa nouvelle sienne. Cette idée, je ne pouvais pas la supporter, pas avec le passif que j’avais avec cette louve, passé dont il était parfaitement au courant. Elle m’avait quasiment tout prix à présent et je devais me recentrer sur l’essentiel. Savannah avait besoin de moi, et je ne l’avais que trop délaissé.

J’attendais sa réponse, non sans stress. Il était l’autorité et je me plierais à sa volonté. J’espérais qu’il ne m’asservirait pas, qu’il ne me couperait pas les ailes juste par fierté. S’il décrétait que je devais rester sienne, je ne pourrais rien y faire. S’il décidait de faire de moi la seconde dans son lit, je devrais m’y plier. Mais je n’en prendrais aucun plaisir, et je le ferais à contre-cœur, juste pour lui obéir et uniquement pour ça. Peu importe notre passif. S’il ordonnait ça, il me prendrait par la force et uniquement par la force en me détruisant petit à petit. Je l’avais perdu, et j’en faisais mon deuil aussi difficile soit-il. Et pour ça, j’avais besoin de temps et de ne plus le revoir. Je ne pouvais plus voir en lui mon fiancé ou l’homme que j’aimais. Je l’avais perdu, au moment où il avait défié son père et gardé Mary à ses côtés. Et si vous voulez mon avis, vous ne me reprendrez plus à avoir la moindre relation de plus d’une nuit avec un homme. Cela faisait trop souffrir. Je serrais mes poings contre le sol à cette pensée, me forçant à reprendre une respiration normale et un rythme cardiaque normal. J’avais mal très mal…


Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé]   La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé] EmptyLun 20 Jan - 22:13

    Je ressentais un soulagement intense à voir Isadora. Elle allait bien. Intérieurement, je soufflais de contentement. Elle allait bien. Tout ne pouvait qu'aller mieux, maintenant, même si je savais au fond de moi que notre relation s'apprêtait à vivre de nouveaux changements, de nouveaux bouleversements. Il y avait quelque chose dans mon anticipation de purement anxiogène que je ne parvenais pas à calmer. Les choses allaient devoir devenir pires avant d'aller mieux. Il ne fallait dès lors pas s'étonner que je ressentais beaucoup de stress. Allait elle m'accepter à nouveau ou au contraire s'isoler un peu plus ? Aucune réponse ne me venait, parce que je savais à quel point la louve pouvait devenir intraitable et obstinée. La connaissant, il se passerait probablement l'inverse de toute logique. Avant que je ne défie mon propre père, la belle m'avait dit que je pouvais la garder, le faire accepter à Mary. Je savais la connaissant qu'elle ne l'accepterait plus aujourd'hui, pour mon plus grand déplaisir et mon désappointement tenace. Un stylet glacial me perça l'âme quand je la serrais contre moi et que son corps se raidit sans faire le moindre geste vers le mien. Devait elle me détester maintenant que j'étais devenu Ulfric, pour combattre l'instinct grégaire plus fort encore chez les lycanthropes que chez le reste de l'humanité ! Je serrais les dents, crispant ma mâchoire. Elle était venue pour me blesser, c'était cela la finalité de tout ceci. Cela et rien d'autre. Je n'avais jamais connu rupture aussi difficile, puisqu'il semblait que c'en était une. Maintenant, je devais me concentrer sur ce que font tous les hommes quand ils se retrouvent dans cette situation. Se battre, malgré l'impression tenace que quoiqu'on fasse cela n'y changera rien. Un combat perdu d'avance, dans lequel nous sommes pourtant obligés de nous jeter. Je m'abandonnais à cette tâche avec l'impatience d'un roquet, je ne voulais pas rendre les choses plus faciles. Je la récupérerai. Il le fallait. Isadora finit par se mettre à genou, et cela me fendit un peu plus le cœur. Partir, elle et les enfants ? Savannah aussi, j'imaginais... Mais il était ici question de loups. Je soupirais à nouveau.


    | Que faut il pour te faire conserver ta place à mes côtés ? Tu ne comprends pas que je ne suis pas prêt à brader mes sentiments pour le pouvoir. Tu m'as dit il n'y a pas si longtemps que si j'étais Ulfric et que je changerais les règles, tu resterais. Je tiens ma parole. Tu tiendras la tienne, tu es une louve d'honneur. |


    Je soupirais, avant de me jeter à nouveau en avant. J'étais Ulfric désormais. Je ne devais plus laisser la moindre place à la moindre hésitation ou bien celle ci me perdra. Je devais assumer ce que j'étais et qui j'étais. Je réfléchissais un instant. J'avais mis Isadora devant le fait accompli ; j'osais espérer qu'elle ne m'achèverait pas en faisant d'elle une parjure et une traîtresse... La femme que j'aimais n'était pas comme ça. Elle avait promis. Et elle le savait aussi, tout comme je le sentais dans mes tripes. Le père des enfants, c'était moi, maintenant. Quand bien même cela ne faisait que quelques mois. Les choses vont vite pour les loups, même si nous vivons plus longtemps. Je faisais confiance à Isadora, même si cette confiance pouvait visiblement me tuer. J'étais Ulfric. Je ne la forcerais ni ne violerais son corps et sa volonté. Si elle ne voulait plus de moi, soit. Mais en tant qu'Ulfric, je ne pouvais accepter ce qui était contraire aux besoins et aux nécéssités des nôtres. Isadora est l'un de nos meilleurs guerriers. Elle a pourtant tourné le dos aux siens et m'a infligé publiquement le pire des désavoeux en ne reconnaissant pas mon autorité et en me volant ma victoire, se substituant ensuite à l'appel de la lune. Je suis l'Ulfric, et plus seulement Hayden Valentyne. J'agis comme tel.


    | Isadora Doyle, tu es notre meilleure combattante, l'une des plus anciennes de cette Meute, formée et entraînée par l'ancien Ulfric des loups d'Ecosse. Tu as publiquement refusé de me jurer allégeance et tu as menacé ta Lupa. Tu ne peux plus être notre exécutrice. Pour autant, aussi cruelle ais tu été avec les tiens de les priver de ta protection en pensant à toi avant la Meute, je ne peux accepter ton départ. Cela n'a rien à voir avec mes sentiments. Tu resteras. Isa... Je... Tu dois continuer d'entraîner les nôtres. Pour leur survie. Comment feront les jeunes loups ? Je ne peux pas m'occuper d'eux tous en même temps. Je le sais et tu le sais. Je ne peux plus t'avoir pour le moment pour protéger nos arrières, soit. Tu auras pour charge de faire en sorte que les autres puissent déjà se protéger eux mêmes. Pour NOS enfants, ils représentent l'avenir de la Meute et un mystère que nous n'avons pas élucidé. Ils sont pour ce que l'on sait les seuls représentants 100% lycanthropes de notre espèce toute entière. Je comptais percer ce mystère et si le destin l'aurait décidé, te faire d'autres enfants mais visiblement tu ne veux plus de moi. Je ne suis pas mon père, je ne te forcerais pas. Mais tu dois rester. Pour ta Meute et pour tes enfants. Parce que nous sommes sa famille aussi, et parce qu'ils auront besoin de protection. |


    Je me rapprochais d'elle, si près qu'elle était forcée de me regarder.


    | Je suis l'Ulfric. J'ai tous pouvoirs sur toi, mais aussi sur ma Lupa. J'ai du respect pour Mary, car quoique tu penses, et même si son défaut évident d'autorité ces derniers mois et son manque de clairvoyance ont en partie provoqué cette crise, elle s'est battue pour notre survie à tous. Comme notre propre retrait. Je ne te forcerais pas à être amie avec elle, tout comme je ne la forcerais pas à pardonner ton affront. Vous le ferez en temps voulu. Mais je t'ordonne de rester parmi nous et de la considérer comme ta chef. Tu lui dois obéissance. Et elle même devra m'obéir. Elle ne touchera à un seul de tes cheveux ni à ceux de tes enfants, je t'en fais la parole. Les choses en resteront là. Et comme je te l'ai dit, je vais entamer des réformes. Tu avais raison. Je ne peux pas coucher avec Mary comme si elle était toi. Le rituel du sacrement, je l'aurais vécu avec toi, même si cela aurait exposé notre intimité de notre couple aux autres je m'en fiche. Mais Mary et moi n'en sommes pas un. Je respecte mon serment, et je vais parler avec Mirah, notre experte en traditions, et avec Mary, pour lui faire accepter la situation. Ni l'une ni l'autre n'aura le choix. Elles devront m'aider. Mais comme je te l'ai dit, je ne suis pas mon père. Je ne te forcerais pas. Avant que je fasse bouger les choses, j'ai besoin de savoir. Est ce que tu veux améliorer les choses, et rester à mes côtés ? Nous pouvons changer le futur de notre espèce, mon amour. Et j'ai bien peur que plus encore, nous le devons. Mais je ne le peux qu'avec toi. Je veux que tu sois ma femme, Isadora. Parce que je t'aime. Et parce que quoi que tu en penses, rien n'est irrémédiable. Quelle réponse fais tu à ton compagnon? |

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MessageSujet: Re: La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé]   La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé] EmptyMar 21 Jan - 23:16




« La musique apaise les mœurs »


Je me doutais bien qu’Hayden ne lacherait pas prise aussi facilement. Je l’aurais voulu bien entendu, mais entre ce que je souhaitais et ce que je voulais, il y avait un gouffre sans fin, que je ne pourrais jamais franchir. Et pourtant ce n’était pas l’envie ni la motivation qui me manquait. Le sort avait tendance à s’acharner sur moi constamment et à chaque fois que je connaissais un peu de répit, il me rattrapait. Et cela toujours et inlassablement. Si Dieu hésitait – après tout avec les semi-démons et des démons, je ne serais étonnée de rien – il devait sacrément m’en vouloir pour me faire subir tout ça. C’était injuste, mais je ne pouvais rien y faire, si ce n’était rebondir encore et encore, et essayer de trouver une solution. Je n’avais que ça pour moi, et je ne pouvais compter que sur moi-même de toute façon. Il était temps de me rentrer ça dans le crâne, oui vraiment. Mon compagnon n’était plus là pour couvrir les arrières après tout et je me retrouvais seule sur cet aspect-là de ma vie. Au moins avais-je mes enfants à mes côtés. Je n’avais pas tout perdu, juste mon cœur, que l’ulfric ne voulait pas que je récupère d’ailleurs. Rien. Parce qu’elle n’est plus à côté de la vôtre. Vous avez votre Lupa à présent, pour qui vous finirez par avoir de l’affection. Vous avez un grand cœur, je ne m’en fais pas pour vous. Et vous me l’avez dit vous-même, nous ne pouvons les changer. Vous les avez respectés pour obtenir votre nouvelle place et votre nouvelle compagne. Ma parole ne vaut rien face à tout cela, et je me suis fourfoyée en m’avançant aussi vite que je l’ai fait. Cela ne se reproduira plus, soyez en assurés . Oui, je n’étais plus rien pour lui à présent. Il était devenu le chef de la meute et avait pris Mary pour Lupa par la même occasion. Il avait d’ailleurs du officialiser cela devant tous les autres membres de la meute et je me félicitais d’avoir eu le bon sens de ne pas être restée pour assister à cela. Il était l’ulfric et moi, je voulais être plus rien, ne plus appartenir à cette meute.

Ses paroles me firent frissonner. Je ne pouvais pas les accepter, et ma louve gronda en moi en l’écoutant parler. Non, ce n’était pas envisageable, ni pour elle, ni pour moi. Il parlait comme un ulfric qu’il n’était pas, un ulfric insensible qui ne voulait pas comprendre les siens. Je ne demandais pas la lune, et d’ailleurs il se méprenait sur bien des aspects, comprenant de travers mes propos. Et puis sa revendication de mes enfants… Il devait le savoir que je ne pourrais pas accepter un tel discours. Ce sont mes louveteaux, et ceux de Johan. Personne n’avait le droit de les revendiquer, de les considérer comme de simples objets dont on peut jouir. Ni la mère que j’étais, ni la louve, ni même la femme ne pouvaient le supporter. Je fermais mes poings contre le sol, enfonçant mes ongles dans ma paume pour calmer un peu ma colère. Je n’eu pas le temps de répondre qu’il reprit. Il aurait pu me frapper, cela m’aurait fait tout aussi mal. Il aurait du me poignarder plutôt que de me dire cela. Et je préférais mourir d’ailleurs plutôt que de lui accorder ce qu’il demandait… Enfin, plutôt que d’obéir à ses ordres. Et il me connaissait bien assez pour le savoir. Etait-ce donc ça qu’il voulait ? Ma mort pour avoir le champ libre ? C’était plus que je ne pouvais le supporter. Il s’était rapproché de moi, pour me forcer à le regarder. Mes yeux étaient colériques, et haineux. Si c’était ce qu’il voulait voir, il serait servi. Je me relevais et me plaça face à lui et répondis Je préfère mourir plutôt que de lui obéir. Je lui offrais mon cou, et tendais mes bras sur le côté lui exposant mon cœur. Comme je venais de lui dire, je préférais qu’il prenne ma vie plutôt que d’accéder à ses requêtes. Pour autant, j’ajoutais en faisant cela Vous pouvez dire tout ce que vous voulez, vous ne me ferez pas changer d’avis. ELLE est censée être la meilleure combattante et entrainée les loups. Mais ELLE ne le fait pas trop occupée à penser à elle. ELLE est censée incarner la paix, mais elle a préféré laissé nos loups se combattre plutôt que de se détourner de l’attraction de voir un fils tuer son père. ELLE est censée protéger TOUS les loups, mais elle ne voit en nous que des objets qu’elle peut utiliser à sa guise. Il n’y a aucune excuse à son comportement. Au moins Jonathan essayait de servir les siens, d’une mauvaise manière et en étant un mauvais ulfric, mais lui au moins pensait aux loups. ELLE ne pense qu’à sa petite personne et aux intérêts qu’elle peut en tirer. Quel était l’intérêt pour la meute de me faire croire que Johan et mes enfants étaient morts si ce n’était pour se débarrasser de moi, l’exécutrice dont le seul malheur a été d’être choisi par son compagnon. Quel était l’intérêt de la meute dans cette action, comme dans toutes les autres d’ailleurs ? Il n’y en a aucun, si ce n’est le sien. Jamais plus je ne recevrais d’ordre d’une telle femme Et il me connaissait assez pour savoir que j’étais sérieuse et que je ne reviendrais pas sur cette décision. Comment pouvait-il attendre cela de moi, en sachant parfaitement tout ce que j’avais subi par la faute de cette femme qui n’avait pas pu accepter que son premier ulfric puisse éprouver des remords, de la pitié puis de l’affection fraternel pour moi. Je n’avais pas demandé à être arrachée à ma fille, à devenir louve, ni même exécutrice. Je n’avais pas demandé à ce qu’il passe plus de temps avec moi et prenne soin de moi. Non, il l’avait fait parce que, ne pouvant pas réparer le premier mal, il pouvait au moins m’aider un maximum. C’était un loup bon, très bon et il me manquait. Il avait donné sa vie pour la mienne « une vie pour une vie », et Hayden le savait très bien. Il était le seul à être au courant mis à part moi et savait combien ma vie avait été dure sans lui. On m’avait rejeté, trainée dans la boue, torturé, mais j’étais restée parce que la meute avait besoin de moi, parce que je le devais à Nathanaël. Je ne suis plus indispensable à la meute. Je ne demande pas le départ de mes enfants de cette dernière, je demande le mien. Je ne vous ai pas manqué de respect, je suis seulement partie d’un endroit où ma place ne se trouvait plus. Je ne prive pas les miens de ma protection. Je vous ai même offert de former la nouvelle personne à mon poste, même si cela n’est normalement pas de mon ressort mais celui des dirigeants de la meute. Personne n’est irremplaçable dans une meute, c’est quelque chose que j’ai appris. Quant à Niahm et Kean, ce sont avant tout des êtres vivants avant d’être des phénomènes de foire. Ils ont beau être uniques, ils n’ont pas à porter le poids que tous veulent leur voir endosser. Ce ne sont que des enfants, encore trop innocents pour comprendre ce qu’implique leur naissance. Mais tout le monde les traite comme s’ils étaient si différents que ça, comme s’ils étaient des trophées à avoir. Et vous aussi, depuis peu. Hayden avait toujours été une bonne figure paternelle pour eux comblant l’absence de Johan. Jusque-là, il les avait toujours traités de la même manière que Savannah, avec amour et protection. L’entendre parler ainsi d’eux me fendait le cœur, oui vraiment. Pourquoi changerait maintenant ? Eux étaient toujours les mêmes, et ne braderaient jamais leur affection. Je ne pouvais pas ne pas lui faire remarquer qu’il prenait la mauvaise direction avec les trésors de ma vie. Si je n’ai pas pu vous assurer ma fidélité plus tôt, je suis venue justement aujourd’hui pour cela. Je n’ai pas tourné le dos aux miens, même si je vous redemande une nouvelle fois de quitter la meute. Je serais toujours là si besoin en cas de problème, mais il est temps que je pense aussi à moi et à mon autre famille… Je refuse de devenir la catin de l’ulfric, votre catin. Je ne serais jamais la seconde, ni même celle qui a des passe-droits parce que le chef de meute partagent sa couche. Je ne serais pas celle protégée, le cul entre deux chaises, jouissant des droits d’une Lupa, mais n’en ayant pas le statut. Je ne serais pas tout cela et je ne désire pas l’être. J’ai beau vous avoir offert mon cœur et mon âme, mon bon sens est toujours, lui, en ma possession. Vous n’êtes plus mon compagnon, vous êtes celui de Mary. Je resterais tienne, mais tu ne seras plus mien, plus jamais Ma voix s’était brisée à la fin, plus que je ne l’aurais voulu. J’avais le cœur brisée, et j’étais offensée par ce qu’il osait me proposer, par cette place qu’il voulait me donner. Je n’étais pas sa catin comme je venais de lui dire, et je ne serais pas sa maitresse. Comment pouvait-il attendre de moi cela ? Comment pouvait-il penser que je puisse accepter de n’être qu’un second choix, celle qu’il retrouverait après avoir fait ses besognes avec Mary ? Il l’avait prise pour Lupa lors de « sacrement ». Il avait fait le choix de la garder à ses côtés elle, plutôt que moi. Et il voulait me forçait à accepter cela, alors qu’il me connaissait très bien. Comment avait-il pu parler ainsi ? Comment l’homme que j’aimais et qui disait m’aimer pouvait-il faire ça ?


Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé]   La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé] EmptyJeu 23 Jan - 15:21

    Rien. Il n'y a rien que je puisse faire pour la faire rester. C'est ce qu'elle vient de me dire. Comme ça, sans hésitation, sans remords apparents. Elle a fait son deuil de moi. Comment a t'elle pu réussir à le faire aussi rapidement ? Je ne pouvais pas imaginer quel moyen elle avait utilisé pour réussir ce coup de force sentimental et émotionnel. De mon côté, j'aurais sans doute été bien trop perturbé pour pouvoir accepter cela. Sa place n'était plus à côté de la mienne. J'ai ma Lupa, pour qui je finirais par nourrir de l'affection. Tout bien considéré, oui ce serait sans doute le cas. Ou peut être pas. Mais qui dit affection ne dit pas forcément amour au sens romantique du terme. Je pouvais apprécier Mary pour ses qualités, mais c'était tout. Pourquoi Isadora faisait elle automatiquement le calcul affection égal amour, égal sexe ? Je n'avais jamais rien dit qui aille dans ce sens, ni rien fait non plus d'ailleurs. J'étais devenu Ulfric ? Oui. Mais elle m'y avait poussé. Elle avait compris ce que je devais faire mieux que moi même, et elle m'avait soutenu. Et maintenant elle me retirait ça pour me jeter ? J'en venais à croire qu'elle m'avait poussé dans cette direction pour se débarrasser de moi, pour me motiver à prendre une nouvelle place alors que dès le début elle n'avait absolument. Les traditions, inchangeables ? Il m'avait fallu les respecter pour conquérir ma place. Mais cette place justement, me permettait normalement de pouvoir tout chambouler. Je ne m'en priverais pas, mais du moins avais je besoin qu'elle croie en moi. Isadora était comme ça. Pleine et entière. Et particulièrement égoïste. Elle ne voyait qu'elle. Elle et ses sentiments. Les miens pouvaient aller se faire foutre. Je m'énervais, maintenant.


    | Tu me traites de parjure et de compagnon infidèle. Je n'ai JAMAIS touché à un seul cheveu d'une autre femme depuis que je suis avec toi. Ashleigh ne demanderait probablement que ça. Mary semblait s'y attendre le soir de mon accession au trône. Mais je n'ai pris ni l'une ni l'autre par amour pour toi. Je ne veux que toi, je te dis que je suis prêt à changer, et toi tu fais quoi ? Tu me recraches à la gueule mes propres sentiments! |


    Injuste, elle l'était totalement. Je me rendais compte à quel point j'avais pu me tromper sur cette relation. Qu'elle ne veuille pas être Lupa, je l'avais compris. Qu'elle ne veuille pas être ma compagne, c'était quelque chose que je ne parvenais pas à appréhender, pas après toutes ces années. Je m'étais fourré le doigt dans l'oeil jusqu'au coude. Quand les choses commençaient à se gâter, elle se repliait en coupant tous les ponts autour d'elle. Je compris alors à quel point mes décisions la contrariaient. Ah oui, vraiment ? Comme ça nous étions deux, on se retrouvait quelque chose de commun finalement ! Je sentais Isadora se tendre toute entière, et je vis bien la jointure de ses poings blanchir sous l'effet d'une crispation intense. Elle voulait me frapper ? Qu'elle ne se gêne pas. Elle ne pouvait pas me faire plus mal qu'elle ne l'avait déjà fait, de toutes façons. Son regard m'aurait volontiers tué sur place si elle en avait eu la capacité. Et voilà qu'elle décharge toute sa bile à l'encontre de Mary. Quoique je fasse, je serais éternellement bloqué. D'un côté, si je la laisse médire sur sa Lupa je compromets à nouveau l'intégrité de la Meute. Si je temporise, Isadora m'accusera du même type de trahison que sa chef clanique. Quoique je fasse de toute façon, cela ne servira que l'argumentation de la louve. C'est là que je comprends que malgré tous mes affaires, je ne peux plus rien changer à notre situation. Elle ne veut plus obéir à Mary mais ne veut devenir Lupa. Et moi, je suis Ulfric. J'inspire profondément pour m'éviter de craquer, de laisser exprimer une colère et une tristesse abominables qui m'empoisonnent l'esprit. Elle explique qu'elle ne demande pas le départ de ses enfants, mais le sien propre. Ce qu'elle me crache au visage à propos de mes... De ses enfants, me déplait au plus haut point. Je gronde, animal et colérique, alors que j'avance la tête vers elle dans une attitude belliqueuse et dominante.


    | Comment oses tu me dire ça ? J'aime tes enfants comme les miens ! Et non seulement tu me quittes sans avoir le courage d'assumer ta position, d'assumer ton amour pour moi, mais en plus tu oses me prêter des intentions qui ne sont pas les miennes ! As tu la plus petite idée de ce que nos ennemis leur réservent s'ils sont découverts ? Il faut les protéger, ils sont ce que nous avons de plus sacré. Tu ne peux pas leur enlever leur caractère spécial, tu ne peux pas dénier le fait qu'ils soient un espoir pour nous tous ! Est ce que j'ai dit qu'on allait se livrer à quelque expérience malsaine sur eux ? Jamais ! J'entends les PROTEGER ! Mais vu que je n'ai pas choisi la voix impossible qui me permettait de rester auprès de toi, je deviens le connard abominable qui baise Mary, qui va te forcer et qui va maltraiter tes gosses ? Redescends un peu sur terre, bordel de merde ! Je suis toujours le même ! Je VEUX rester toujours le même ! La décision de partir, d'abandonner l'autre... C'est toi qui la prends, pas moi. |


    [i]Mes yeux étaient ronds, quand elle parlait d'être la catin de l'Ulfric. Mais sacré bon sang, pourquoi pensait elle comme ça ? C'était incroyable ! Complètement entrée dans un délire paranoïaque, elle se rendait elle même l'ennemie de tous.



    | Je t'offre d'être ma COMPAGNE, pas ma pute, nom de Dieu ! Je ne sais pas ce que j'ai fait pour que tu me haïsses autant. Je ne t'ai jamais traitée avec le moindre manque de respect, j'ai pris tes gosses sous mon aile comme les miens alors que nous savions tous les deux que jamais je n'aurais d'enfant de mon propre sang ! Je suis prêt à accepter ça pour être avec toi, pour élever tes gosses comme les miens. Et toi tu me reproches tous les choix que tu as toi même fait? |


    Je me détourne d'elle, tremblant de fureur, le cœur brisé.


    | Tu es lâche, Isadora. A la première difficulté, tu te barricades derrière ta haine et tu rejettes le loup qui donnerait tout pour toi. Tu ne me laisses aucune chance, et tu ne t'en laisses aucune. Tu te prives toute seule de l'avenir que je voulais qu'on construise. |


    J'avais tué mon propre père, j'avais pris une place dont je ne voulais pas et qui contribuerait largement à diminuer mon espérance de vie jusqu'à ce que j'en meure. J'avais pris le choix d'affronter les traditions de la Meute pour nous changer, tous autant que nous étions. J'aurais pensé le faire avec Isadora, ma femme, et ses enfants qui seraient les miens. Elle ne voulait plus de moi. Elle jetait des années de soutien et de vie commune aux orties comme si de rien n'était. Je tremblais de plus ou plus. Ou j'allais craquer et m'effondrer, ou j'allais tout casser. En un terrible hurlement de rage, je balayais l'étagère sur ma droite, faisant tomber et brisant ces bibelots. Je frappais du pied dans une chaise, la brisant. Je revoyais mon père, à l'agonie, implorant ma pitié et me regardant avec une fierté. Il pensait que j'étais devenu comme lui. Je soulevais le canapé, le renversant contre la télévision qui se brisa. Je faisais tomber l'étagère en abattant tous ses livres au sol. Je revoyais Isadora, le corps nu, contre le mien, me soufflant qu'elle m'aimait. Je revois mon propre frère agoniser, baignant dans son sang, l'odeur de ses assassins partout sur son pelage. Haletant, respirant de manière désordonnée comme en bout de course, je me rends compte que j'ai choisi la seule voie possible.


    Et que cette voie signifie être seul jusqu'au bout.
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MessageSujet: Re: La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé]   La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé] EmptyJeu 23 Jan - 22:34




« La musique apaise les mœurs »


Hayden s’énerva face à mes paroles. A quoi s’était-il attendu ? Que j’allais accepter d’être « la catin » de l’ulfric et de passer après Mary ? Que j’allais obéir aux doigts et à l’œil d’une femme qui n’avait plus sa place pour l’instant à la tête de la meute ? Que j’allais accepter de rester et de le voir avec elle, comme si, finalement nous n’avions rien entrepris tous les deux ? Comment si nous n’avions jamais parlé de mariage ? Non, je ne pouvais pas faire tout cela. Il voulait me garder prêt de lui, égoïstement, sans penser à ce que moi je ressentirais, à devoir le partager et le voir peu à peu s’éloigner de moi. Il me l’avait clairement dit la dernière fois que nous en avions parlé : les lois ancestrales de la meute ne peuvent pas être changées. Je lui avais dit de le faire, mais il avait insisté sur leurs importances et le fait qu’il ne le pourrait pas…. Alors, qu’attend-t-il que je fasse franchement ? J’avais dit que je resterais avec lui, et que je le soutiendrais en tant que candidat au rôle de chef des loups. Je n’avais pas promis de rester lorsqu’il serait ulfric. Je ne pensais pas qu’il le serait aussi vite. Je n’avais pas anticipé ce qui s’était passé, et à présent je m’en mordais les doigts. Bon sang, j’avais fait des projets de mariage avec lui, un mariage dont j’avais vraiment eu envie. Et tout s’était envolé, pouf. A cause d’un père qui ne pouvait pas assumer ses erreurs. A cause d’un fils qui ne voulait pas rompre avec la tradition.

D’ailleurs c’était pour cela que je pensais dur comme fer qu’il avait pris Mary comme le voulait la coutume, et cela devant tous les autres loups, le soir où il avait récupéré le titre d’Ulfric. Je n’étais pas restée pour ne pas avoir à assister à cela. Et j’avais décampé de chez nous, enfin de chez lui pour qu’il est le champ lire avec sa nouvelle louve. Oh bien sûr il me restait encore pas mal d’affaire là-bas, que je récupèrerais plus tard. Je n’avais pris que le strict nécessaire et pour qu’il puisse lui se préparer à ce qui allait arriver, je lui avais laissé une lettre lui expliquant tout. Je pensais qu’il l’avait lu, mais plus il parlait et moins j’avais l’impression qu’il l’avait fait.

Je fus étonnée qu’il m’annonce de pas avoir couché avec Mary, même si son ton me fit détourner l’attention de cette donnée… Cela voulait dire que… Il n’avait pas assis totalement son pouvoir à elle, et qu’il ne l’avait pas déclaré officiellement sa Lupa. J’aurais été mesquine, et sournoise, je me serais jetée sur lui et demandé ce poste. Mais… je ne le désirais pas. Si Mary n’était pas une bonne Lupa, je doutais de l’être également et de ne pas pouvoir assumer une telle charge. Et puis de toute façon, même si mon avis changé… C’est elle avec qui il voulait gouverner. Il l’avait dit plus tôt. Arrête, ce n’est pas ça et tu le sais très bien ! Tu crois que quoi ? Que c’est facile pour moi tout ça ? Tu m’as dis que tu ne voulais pas changer les règles ! Tu as tué ton père toi-même pour les respecter, alors que je t’ai donné de choix de faire autrement ! Tu t’attendais à quoi ? Que je devine que tu n’avais pas baisé Mary devant tous les autres ? Et bien non. L’amour et le devoir sont deux choses bien différentes, je l’ai bien compris ce soir-là. Je m’énervais aussi, si bien que j’en perdais même mon vouvoiement à son égard. J’étais outrée et blessée qu’il vienne me dire que je « recracher à sa gueule ses propres sentiments ». C’était ce que lui faisait, pas moi. Il avait choisi une autre voix plutôt que nous. Il pensait que cela me faisait quoi à moi hein ? Que ça faisait quoi d’ailleurs à mes enfants ? Il était injuste et égoïste. Il attendait de moi que j’accepte par amour pour lui, alors que lui ne pouvait pas accepter justement que je ne veuille pas être la seconde dans son cœur et dans sa vie. Je n’avais jamais voulu que les choses changent, mais je n’avais pas le choix que de faire avec. J’étais malheureuse, plus que jamais sur le bord du propice à cause du vide qu’il avait laissé en moi et dans mon cœur. S’il n’y avait pas eu Sav’, Neamh et Kean, je me serais surement débrouillée pour en finir. Mais je ne pouvais pas me montrer aussi égoïste et lâche. Ils n’avaient plus que moi dans leur vie et cela me faisait d’ailleurs un peu plus mal.

En les évoquant, Hayden me grogna dessus, comme offensé. Je pense que là vraiment il inversait les places. Il venait de me dire qu’il voulait garder mes gosses juste parce qu’ils étaient différents et qu’il voulait coucher avec moi pour « reproduire cette exploit ». Encore une fois à quoi s’était-il attendu ? « oui vas-y baises moi après avoir baissé Mary, et essaye de me faire des gosses, comme si je n’étais qu’un réceptacle. D’ailleurs, pourquoi ne pas proposer aux loups de me baiser à tour de rôle hein ? » Non parce que cela revenait au même à mes yeux. Nous n’étions pas des objets ni des marchandises. Je lui avais renvoyé ses propos et cela le mis en rogne. Je ne faisais pourtant que de refuser ce qu’il avait sous-entendu. Si cela l’énervait autant, pourquoi m’avait-il alors dit tout cela hein ? Il me laissa d’ailleurs plus la peine de répondre. Il s’emporta, commençant à détruire tout ce qui lui passait sous la main. Ses mots me blessèrent énormément. Pensait-il vraiment qu’il était le seul à souffrir de cette situation ? Que je ne ressentais rien ? Que je le considérais comme un autre, un inconnu ou je ne sais quoi ? Oui bien sur, et c’était d’ailleurs pour ça que je voulais partir ! Un imbécile, ce n’était qu’un imbécile en fait. J’essayais juste de me préserver un peu ok ? Parce que lui tournerait la page et avancerait, mais moi non. J’avais déjà connu ça et il le savait très bien, même s’il en avait décidé autrement.

En le voyant tout saccager sur son passage, il me fit penser à… Son père. Il se laissait complètement dominé et ne voyait plus que par sa colère. Cela me fit peur oui. En cet instant il me fit peur, ainsi qu’à ma louve d’ailleurs. Ma première pensée ? Partir avant qu’il ne s’en prenne à moi. Mais mon cœur me criait des choses tout à fait différentes. Il était en détresse et je ne pouvais pas le laisser. Cependant je ne pouvais rien faire. Il était beaucoup plus fort que moi… Humaine. Je lui dis d’arrêter mais il ne sembla pas m’entendre. Alors je fis ce que j’avais à faire. Je sortais de la pièce, me frayant difficilement un passage. Des loups s’étaient regroupés devant la porte, n’osant pas entrer. Je leur dis de partir, et je pense avoir été assez convaincante vu qu’ils ne cherchèrent pas à en savoir plus. Je me débarrassais de mes vêtements rapidement tout en commençant à me transformer très douloureusement. Je forçais mon corps à aller plus vite, me faisait encore plus mal que d’habitude. Je ne pris pas la peine de récupérer un peu. Je fonçais dans la pièce, qui était complètement démoli. Sauf le piano. Devais-je y voir un signe ou est-ce un simple hasard ? Je penchais pour la première hypothèse ; il savait combien j’aimais cet instrument de musique, combien un simple piano pouvait compter à mes yeux... Je lui sautais dessus, de tout mon poids, le faisant basculer à terre sur le dos. Tant pis pour les représailles qu’il pourrait me faire plus tard. J’avais « attaqué » mon ulfric, même si cela n’était pas vraiment une attaque vu que je n’avais pas sorti les griffes ou les crocs. J’avançais mon museau de son cou, pas pour le mordre, mais pour « l’enlacer », le « caliner », rassurer son loup qui était en train de prendre le dessus sur son côté humain. Je pouvais le sentir. Je m’allongeais sur son torse et resta là, dans cette position. J’attendais… Soit qu’il se calme… Soit qu’il me repousse. Et s’il le faisait, je le referais basculer et je recommencerais. Jusqu’à ce qu’il cède. Parce que lui avait cette emprise sur moi… Et parce que je l’avais sur lui. Il avait beau ne plus être mien, il ne me ferait jamais de mal physiquement. C’était une certitude ancrée en moi, qui me poussait à le forcer à se calmer. Il ne me blesserait pas.


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MessageSujet: Re: La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé]   La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé] EmptyJeu 23 Jan - 23:53

    Jamais je n'avais laissé mes sentiments s'exprimer de cette façon, jamais je ne m'étais montré violent de quelque manière que ce soit en dehors de l'exercice de mon mandat d'exécuteur de la Meute. Mais là, c'était trop. J'avais supporté pendant toute ma vie les brimades, les coups, les véritables souffrances infligées par nul autre que mon propre père. J'ai dû résister à la culpabilité, au remords tenace de ne pas être un bon loup, alors que mon propre frère avait été tué sous mes yeux par plus de cabots que je n'étais capable de combattre. J'avais lu, jour après jour, la déception dans le regard de l'homme qui m'avait engendré et élevé. J'avais regardé ma belle mère, l'ancienne Lupa, être mise à mort par l'homme que j'appelais Père. J'avais aussi supporté des années durant la terrible culpabilité de tuer pour ne pas être tué, de transformer par la force des humains pour renouveler nos effectifs et nous sauver de la destruction. J'en avais même tué, parfois, étant allé trop loin sans le vouloir, déchirant plus de chairs que nécessaire lorsque mes victimes se débattaient. J'avais fini par tuer mon propre père. J'étais hanté par le bruit et la sensation de craquement lorsque je serrais son cou dans ma mâchoire, pour lui épargner l'ignominie d'une mort par exsanguination. Et voilà que ma propre fiancée, ma compagne depuis des années, me rejetait, rejetait tous les sentiments positifs de mon existence que j'avais laissé reposer sur elle. C'était douloureux. Effroyablement douloureux et j'approchais de mon propre point de rupture à la vitesse grand V. Il était même dépassé avant même que je ne m'en rende compte.


    J'avais fracassé l'étagère, et l'armoire aussi. Brisé l'écran plasma. Je pris une chaise et frappais avec sur une tête de cerf empaillé sur le mur, l'un des trophées de chasse de mon père. Je brisais ses bois en même temps que la chaise, et je soulevais la table, arrachant ses pieds à coups de poing et à coups de pied. Je me rendais compte que je ne sentais plus aucune odeur. J'étais tout seul, comme je le serais toujours ; mon père y avait veillé tout au long de mon éducation et son ombre serait sans cesse au dessus de ma tête. Je m'effondrais à genoux, tremblant plus encore. Je contenais à grand mal mes propres larmes, mais je faisais en sorte de rester digne. Je venais déjà de laisser échapper la seule colère de toute ma vie, et elle pouvait même m'être préjudiciable. Je me sentais faible, honteux. Malléable, car piégé dans ses sentiments. Mes réflexes animaux me prévinrent juste à temps de l'attaque, et je pivotais vers la menace. La louve grise et blanche me fit basculer sur le dos. Je lâchais une exclamation de surprise alors qu'elle m'immobilisait. J'étais tenté de la frapper, de la rejeter violemment en arrière. Son museau toucha mon cou et vint pousser contre mon visage. Mes mains agrippèrent son pelage. Je ne retenais plus les larmes chaudes, amères, de ce trop plein d'émotions. Je ne sanglotais pas ; je n'avais jamais eu le droit de toute ma vie sinon mon père m'aurait battu. Je ne commençais pas aujourd'hui. Je serrais son pelage entre mes mains, m'accrochant à elle, la serrant contre moi et fermant les yeux.



    | Je l'ai tué. Putain Isa, je l'ai tué. Il le fallait mais... Mais c'était quand même mon père. Je voulais vous protéger. Toi et les enfants. Il le fallait. Putain, qu'est ce que je m'en veux...! |


    Je fermais les yeux, inspirais profondément, déglutissais et inspirais à nouveau. Je me maîtrisais de nouveau, en tous cas je savais en donner l'apparence.


    | Je ne te supplierais pas. Si tu veux vraiment partir, fais le. Mais je n'aime que toi, je ne veux que toi. Si tu pars, ce sera définitif. Je suis Ulfric. Pour le meilleur et surtout pour le pire. Je ne peux pas me permettre d'être inconstant, sinon nos frères et nos sœurs mourront. Choisies Isadora. Choisies bien. |
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MessageSujet: Re: La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé]   La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé] EmptyVen 24 Jan - 15:20




« La musique apaise les mœurs »


Si le premier instinct d’Hayden était de m’attaquer, il ne le fit guère. Il avait beau ne plus être mien, je restais celle avec qui j’avais vécu pendant près de sept ans. Son père ne me ferait pas de mal, pas plus l’homme qu’il était. Et c’était là la grande différence entre lui et son père. Jonathan avait tué sa femme, et aurait laissé son fils mourir si justement, elle ne l’avait pas sauvé. Le rugbyman serait incapable d’en faire de même avec moi, ou de me nuire physiquement. Tant qu’il avait de l’affection pour moi, il en serait incapable. J’ai bondis sur lui, mais je ne lui avais pas fait mal en plus. Il avait été surpris, trop concentré à tout détruire dans la pièce qu’il ne m’avait pas entendu me transformer ni senti revenir. Il se laissa tomber sur le dos comme je l’avais voulu, pour me coucher sur lui, et l’empêcher de se relever. Il fallait d’abord qu’il se calme, qu’il évacue tout comme moi je l’avais fait chaque nuit depuis que j’avais été forcée de le laisser. Ses mains agrippèrent mon pelage et il se mit à pleurer tout en me maintenant ainsi contre lui. Je ne bougeais pas, le laissant prendre le temps dont il avait besoin. Il me serra contre lui, et je frottais légèrement ma tête contre la sienne pour lui apporter le réconfort dont il avait besoin en cet instant.

Lorsqu’il me parla de son père, je senti avec force sa tristesse et son désarroi. Pourquoi ? Pourquoi ne m’avait-il pas laissé faire ? Pourquoi ne m’avait-il pas permis de lui épargner ça ? Oui, il voulait nous protéger, mais j’aurais pu le faire, et m’en charger. Je lui en voulais pour ça, de ne pas m’avoir laissé prendre soin de lui. Je lui avais pourtant dis, mais il ne m’avait pas écouté. A présent, il allait devoir faire tout le reste de sa vie avec cette décision très douloureuse et je savais qu’il ne s’en remettrait surement jamais. Je relevais légèrement la tête, pour venir lécher ses larmes qui coulaient sur ses jours, le consolant comme je le pouvais. Il me déclara ensuite qu’il ne me supplierait pas de rester, et que mon choix serait définitif. Je le savais tout ça, je le savais très bien. C’était d’ailleurs pour ça que j’étais venue justement. J’y avais pensé pendant près de dix jours, remettant sans cesse en cause ma décision avant de me fixer : je devais partir, c’était ce que j’avais de mieux à faire pour moi… Mais je ne pouvais pas le laisser souffrir. J’en étais incapable. N’avais-je pas menacé Mary en lui faisant comprendre que si elle lui faisait du mal, je prendrais sa vie ? Je savais que je devais penser à moi, chose que m’avait appris le loup. Seulement… Je ne pouvais pas faire comme si ses sentiments à lui ne comptaient pas et ne m’importaient pas. Je savais très bien que j’étais la seule à pouvoir alléger son cœur et sa peine.

Je devais partir, mais mon cœur ne pouvait pas le faire. J’allais morfler, encore une fois. J’allais me rendre malheureuse à rester, à le voir avec une autre, une femme que je détestais de tout mon être, envers qui il allait s’attacher d’ailleurs. Je souffrirais de le voir conjointement travailler avec une autre, alors qu’il l’avait toujours fait avec moi, me laissant sur le bas-côté. J’allais m’en prendre plein la tête par Mary, souffrir de ne plus couvrir ses arrière en tant qu’exécutrice et redevenir une simple louve. J’allais souffrir à cause d’un statut que je ne voulais pas avoir, celui qui ferait de moi sa compagne, protégée par conséquence, sans être pour autant sa Lupa. Les autres ne comprendraient pas et verraient cela comme un traitement de faveur. Ils me rejetteraient d’ailleurs surement pour ça… Tout ça j’y avais réfléchir mainte et mainte fois et c’était ce qui m’avait fait me diriger vers une existence loin de la meute et loin de lui. Seulement en cet instant, en le voyant dans un tel état, je ne pouvais pas penser à moi. Je l’aimais et je ne pouvais pas le laisser dans un tel désarroi, une telle détresse. Je savais que j’étais la seule qu’il laisserait approcher assez pour l’apaiser. J’étais la seule à posséder pleinement sa confiance, envers qui il n’avait pas besoin de jouer un rôle. Je l’aimais pour tout ce qu’il était, pour ses mauvais côté, pour ses tourments, pour la violence dont il pouvait faire preuve, pour l’affection qu’il me donnait, pour la protection, la patience et la douceur dont il avait toujours fait preuve envers moi et les miens, pour son humour, ses sourires sincères ou charmeur, son intelligence, sa beauté, son caractère… Je l’aimais pour tous ce qu’il était, même si une part de moi allait à présent un peu le détester. Il venait de me prendre au piège. Oh bien sur, de manière inconsciente ça ne faisait aucun doute mes yeux, mais il l’avait fait quand même. Il n’avait provoqué tout ça pour que j’accepter de souffrir pour lui. Ce n’était pas Jonathan, il ne le serait jamais. Mais il m’avait quand même piégé.

Ma décision était prise. Mon choix était fait. Ainsi restais-je tout contre lui, recommençant à poser ma tête tout contre la sienne, et dans son cou. Il serait trop tôt pour que je reprenne forme humaine, et mes muscles me faisaient atrocement souffrir. J’étais allée trop vite, et j’en payais les conséquences. Mais qu’importe. Nous étions des loups. Nous n’avons pas besoin de mots pour nous comprendre. Nos gestes se suffisaient à eux même et exprimaient tout ce que nous avions sur le cœur.



Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé]   La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé] EmptyVen 24 Jan - 20:23

    Le poids de la louve commençait déjà à me comprimer muscles et organes, et j'avais le sentiment de manquer d'air. Pourtant, je prenais sur moi, insufflant et soufflant l'air en amplifiant un maximum le remplissage de mes poumons, gardant le plus d'oxygène possible pour prolonger ce moment. Un homme qui câline une louve, ce serait vraiment étrange si je n'étais pas moi même un loup garou, et ça le serait totalement si on considérait que cette bête à demie sauvage était celle que je considérais comme la femme de ma vie. La jeune femme, ou plutôt la jeune louve, frotta son museau légèrement humide contre mon visage, léchant mes propres larmes qui maculaient toujours mon visage. Cela me chatouilla, mais je ne riais pas. Je me sentais trop mal pour ça, et j'avais laissé s'échapper des choses si terribles et si anciennes que je n'avais plus qu'elles à l'esprit, toutes ces horreurs que je ressassais depuis des lustres. Je savais qu'Isadora ne comprenait pas pourquoi j'en avais fini en personne avec mon propre père. Elle ne comprendrait sans doute jamais pourquoi cela devait être moi. Cela n'avait rien à voir avec de la vengeance pour toutes les brimades et les cruautés que j'avais dû subir avec lui. Non. Ce n'était rien de tout ça. Le sens de l'honneur. La seule chose que j'avais cru partager toute mon existence durant avec l'homme qui m'avait élevé et engendré. Et sa dernière grande duperie, quand je m'étais rendu compte qu'il avait été suffisamment retors pour me duper une dernière fois. Il avait vendu notre corps et notre âme aux vampires, et ce n'était que de justesse que nous avions pu rétablir la situation.


    Par la chose la plus infâme qui soit.


    Par un parricide.


    J'étais hanté depuis, sans avoir le loisir de l'être. J'étais Ulfric maintenant, mes responsabilités impliquaient que je sois fort en toutes circonstances. Seulement quelques jours au pouvoir et je venais de perdre mon exécutrice, et que j'allais devoir nommer des remplaçants. Il allait falloir se prémunir de l'extérieur, renforcer nos alliances. C'était la seule solution que je voyais, ou bien nous allions tous mourir à plus ou moins brève échéance. La louve ne partait pas. A cet instant précis, je n'avais absolument aucune idée de ce qu'elle avait en tête. Elle restait juste là, sur moi, contre moi, à m'apporter autant de réconfort qu'à me priver d'oxygène. Je commençais à ne plus en pouvoir. Pourtant, je savais qu'après une transformation aussi rapide, elle allait devoir patienter avant de reprendre forme humaine, celle qui aurait peut être pu sceller la réconciliation qu'elle avait entamée en faisant un pas vers moi. Je la serrais, encore, encore et encore, avant de finalement lui flatter le cou en frottant son pelage du derrière de l'oreille à la gorge. Puis, je la repoussais sur le côté par surprise, me redressant légèrement.



    | C'est qu'elle a pris du poids, cette louve. Je crois que la vie loin de votre fiancé ne vous sied guère, ma chère. Vous vous laissez aller. |


    Je pars d'un petit rire, secouant la tête, me frottant les yeux d'un vers de manche devant l'ironie de la bêtise hypocrite que je venais de sortir pour détendre l'atmosphère. Ce n'était pas elle qui s'était laissée aller, mais moi. Je me relevais, soupirant devant le carnage de bois et de papier dans la pièce.


    | Je crois que j'en suis quitte pour quelques milliers de livres d'achat. Ce n'était pas très avisé de ma part.. Je nous ferais livrer tout ça, et j'irais tout jeter ce soir. Demain, je reconstruirais. Cette pièce et cette Meute. |


    Je me retournais vers la louve.


    | [color=white][b]Tout est affaire d'autorité. Il s'agit d'être déterminé sans être injuste. Je te jure Isa, que si tu restes avec moi tu n'auras jamais à rougir d'être ma femme sans être ma Lupa, et je te fais aussi le serment de changer les choses. Le premier qui ira contre la Loi sera sanctionné... Et je ne compte pas apporter des inégalités de traitement. Je ne sais pas encore ce que donneront mes négociations avec Mary mais... Elle aura bien évidemment le droit de se trouver un compagnon, puisque je ne serais pas vraiment le sien. Je mettrais les choses au clair entre vous. Je suis l'Ulfric, je ne tolèrerais pas la moindre instabilité au sein de ma Meute. Et je compte aussi amener de nouvelles règles pour nous lier plus encore aux métamorphes qui le souhaitent... Mais Isa, je suis sérieux. Si tu choisis d'être ma compagne, tu dois le faire en connaissance de cause. Ce sera peut être difficile au début, ou plus tard. Peut être que parfois, mes actions ne te plairont pas. Mais si tu restes, je veux que tu sois consciente de tout ceci et que tu l'acceptes. Si tu ne t'en sens pas la force, je préfère en rester là. Je ne veux pas que tu te sacrifies pour moi, ou ça ne marchera jamais entre nous. Je ne suis déjà pas le plus solide des Ulfric, ma base de pouvoir est friable, comme le sable. Je ne peux pas me permettre de m'appuyer sur une compagne qui n'y croit pas. Nous sommes d'accord ? Si tu préfères, je peux au moins t'accorder le temps de la réflexion.[/i]
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MessageSujet: Re: La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé]   La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé] EmptySam 25 Jan - 0:50




« La musique apaise les mœurs »


Je ne mettais pas aperçu que je pouvais peser lourd sur son torse et l’empêcher de bien respirer. Je ne pensais qu’à le réconforter avec la proximité de mon corps de louve. Elle-même ne voulait que ça. Panser ses plaies, soulager ses blessures, c’est ce que nous voulions toutes les deux. On ne pouvait vraiment pas dire que je n’étais pas en harmonie avec mon autre moi, et même s’il avait fallu du temps pour arriver jusque-là après toutes les blessures que j’avais enduré, je n’étais pas peu fière du résultat. Oh nous n’étions pas toujours sur la même longueur d’onde mais la plupart du temps si et c’était le plus important. Ce que certains loups avaient de naissance, moi j’avais dû l’acquérir, et j’y étais arrivée pleinement avec Hayden. Il m’avait apporté tant de choses, ou tant de choses. C’était à mon tour d’être là pour lui, même si c’était pour le pire. Il me repoussa sur le côté, et si je fus surprise au début qu’il me « rejette », je compris très vite pourquoi il avait fait cela. Je grondais légèrement à ses paroles, lui montrant que je n’étais pas du tout d’accord avec lui et lui mordilla la main pour accentuer justement ce fait là. Je restais quand même à ses côté, m’étant relevé en même temps que lui. Il regarda la pièce et soupira face à son état. Je passais ma tête entre sa main et son flanc, pour garder un contact avec lui, et lui faire comprendre que peu importe, j’étais là moi, et je le resterais. J’avais pris ma décision comme il l’avait demandé, et je ne reviendrais pas dessus, aussi difficile à assumer allait-elle l’être. Je tendais les oreilles vers lui, écoutant ce qu’il disait et comprenant parfaitement tout ce que cela impliquait. J’avais foi en lui, et en ses paroles, même si j’avais tout de même peur qu’il se heurte à plus gros que lui et qu’il n’arrive pas à atteindre ses buts. Mary ne me laisserait jamais en paix, et je ne l’écouterais plus. Je savais que ma décision le mettrait dans l’embarras, mais si j’acceptais de rester, cela n’était pas négociable pour autant. Elle s’était mal comportée avec moi, et cela trop de fois. Après sa dernière « non-action », alors que nos frères s’entretuaient, je ne pouvais plus passer outre, et cela peu importe ce que pouvait en penser mon compagnon. Je ferais des concessions pour nous, et il devra en faire aussi de son côté. S’il me demanda de ne pas me sacrifier pour lui, c’est qu’il avait conscience que ce serait quand même le cas si je restais. Et après tout ce qu’il avait fait pour moi, je devais le faire. Et puis, je croyais en lui, sincèrement. Je savais qu’il ferait un bon ulfric, et qu’il était le dirigeant que nous méritions d’avoir. Il me proposa de me laisser du temps, mais ce n’était plus nécessaire. Je mordillais sa main lui faisant comprendre que ma décision était prise, ferme et définitive, et me coucha à ses pieds, prenant soin de ne pas lui faire mal cette fois-ci. Je resterais avec lui point barre. Et une nouvelle fois, je lui présentais mon cou, en signe de soumission. Je reconnaissais son autorité et son statut, lui offrant ma vie et la possibilité de la prendre là, tout de suite s’il le désirait, comme le voulait la tradition. Puis je me relevais et fis deux fois le tour de lui avant de le bousculer de mon flanc vers la fenêtre. Je grattais légèrement le carreau pour qu’il l’ouvre, puis me mis comme à couvert avant de sauter sur l’une des branches du cerf qu’il avait démoli. Je faisais cela pour qu’il comprenne que je voulais qu’il ouvre la fenêtre, et qu’il vienne chasser avec moi dans les bois. Juste lui et moi, comme avant. J’en avais besoin après tout ce temps sans avoir couru, et lui aussi d’ailleurs. Et puis… Je voulais lui montrer que même s’il était à présent ulfric, il restait celui avec qui j’avais envie de jouer, de traquer et de chasser. Je restais sienne, dévolue et amoureuse, même s’il allait m’imposer mille et un tourments en m’ayant montré à quel point il avait besoin et que je ne pouvais pas le laisser. Peu importe, j’en assumais les conséquences pleine et entière. Au moins resterais-je à ses côtés. Je ne voulais pas le perdre, pas lui également. Il m’aimait. Malgré sa nouvelle position, c’était encore moi avec qui il désirait être, et quitte à frustrer Mary, il n’avait pas fait d’elle la sienne. Malgré sa nouvelle position, il m’avait quand même laissé voir ses blessures, et me laisser le consoler. Et c’était là, de belles preuves d’amour, même s’il m’avait piégé.


Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé]   La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé] EmptyDim 26 Jan - 10:25

    J'expliquais les choses à Isadora, désirant les poser une fois pour toutes. Il fallait dire que cela permettait d'avoir conscience que nous n'avions plus droit au moindre faux pas, que peu importait finalement comment les choses évoluaient, qu'elles devaient maintenant être contrôlées en toutes circonstances. On ne désirait pas que les événements échappent à nouveau à tout contrôle, n'est ce pas ? Moi en tous cas je ne le voulais pas. Je souffrais suffisamment pour ne pas vouloir une piqûre de rappel au prochain problème qui nous tomberait dessus. Pour autant vous me direz, entretenir un dialogue avec un loup, même s'il comprend ce que je dis, n'est pas forcément l'échange qui soit le plus éloquent au monde. J'en conviens très bien. Mais l'important avant toute discussion était que ma compagne sache comment je pouvais me positionner avant d'elle même pouvoir réfléchir et me formuler une réponse par rapport à mes attentes, à mes propositions. Je voulais qu'elle soit vraiment sûre de son choix, qu'elle ne le regretterait pas plus tard et qu'elle aurait toujours la force de l'assumer. Au moins, on pouvait toujours rêver un peu... Isadora gronda quand je la repoussais sur le côté, visiblement mécontente du commentaire peu valorisant que je lui avais envoyé pour plaisanter. La belle me mordilla la main pour me punir, ce qui ne provoqua chez moi qu'un éclat de rire supplémentaire. Bien sûr qu'elle n'avait pas de kilos en trop, non mais vous l'avez vue vous ? Elle avait toujours été très fine, mais pas mince. Svelte, parce que son corps était musclé, ses muscles n'étaient guère impressionnés mais ils lui donnaient toute de même une silhouette vive, et renforçaient l'impression menaçante qu'elle pouvait avoir. Même si elle ne semblait parfois n'avoir que la peau sur les os, on sentait au plus profond de nous qu'elle pouvait potentiellement être dangereuse ; c'était l'évidence même. Isadora devait de toute manière se douter que je n'avais fait que plaisanter puisqu'elle resta à côté de moi, collée contre ma jambe. Je me doutais donc de sa réponse, même si je n'y croirais probablement pas jusqu'à ce que je ne l'entende me la donner verbalement. J'étais comme ça.


    Elle me remordais à nouveau la main, et j'interprétais ça comme un accord. Je me sentais mieux, mais toujours meurtri à l'intérieur, j'avais perdu en confiance vis à vis d'elle et de moi même. J'aurais peur désormais qu'elle n'accepte pas les changements dans notre relation, qu'elle prenne peur comme elle venait de le faire. Cela allait me prendre du temps de réaccepter que je puisse me dévouer corps et âme à cette louve sans risquer de violent retour de bâton sur le coin de la figure. Mais je savais que notre relation n'était pas morte, que tout était encore possible. La louve blanche et argentée se coucha à mes pieds, attendant visiblement que j'estime les dégâts que j'avais moi même causés. Finalement, la louve se relève et va frotter la baie vitrée, pour me montrer la direction. Elle veut sortir, et je comprends qu'elle veut que je sorte avec elle. La beauté se cache derrière la tête de cerf déchiquetée et je comprends le message. Je lui souris et ouvre la baie vitrée. Je lève la main, lui faisant signe d'attendre une minute. Je prends un post it et un crayon. Je pouffe de rire comme l'étudiant espiègle que j'avais été avant la guerre. « C'est le bazar, je sais, gros rhume j'ai pas arrêté d'éternuer. Je remets tout en place rapidement ». Je signe et j'accroche derrière la porte de la pièce, puis je me tourne vers Isadora, retire mes vêtements que j'abandonne sur le revers du canapé. Je suis nu devant elle, je me mets à quatre pattes. Je ne me presse pas, ne me fais pas mal. Une fois transformé, je bondis sur Isadora, la renversant sur le côté pour filer dehors à toute allure.


    Attrapes moi si tu peux, chérie.


    Je coure, encore et encore, je coure à toute vitesse sans regarder derrière moi. Je bondis entre les buissons, je contourne les souches, file sous les branches. Je m'arrête, j'ai flairé une piste. Des faisons, à n'en pas douter. Je me sens bien dîner de volaille. Je me mets en chasse, sans attendre de voir si Isadora me rattrape. Ca fait partie du jeu, après tout.
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MessageSujet: Re: La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé]   La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé] EmptyDim 26 Jan - 12:07




« La musique apaise les mœurs »


Hayden allait un peu mieux. Ses rires réchauffèrent un peu mon cœur et me soulagèrent légèrement. Je savais qu’il nous restait encore du chemin à faire, beaucoup de chemin même, et que cela n’allait pas être facile, loin de là. Nous nous aimions oui, mais cela ne suffisait pas et n’avait d’ailleurs jamais suffit. Et encore moins maintenant qu’il était ulfric et que j’étais redevenue une simple louve de la meute. Il allait y avoir de nombreux changements auxquels nous ne pourrons pas couper et ce serait mentir que de dire que cela ne m’inquiétait pas du tout. Je n’étais pas seule dans toute cette histoire. J’avais trois enfants et les choses étaient du coup beaucoup plus compliquée que si j’avais été célibataire sans attache. Je devais penser à eux, tout en pensant à celui que j’aimais. Si cela avait été plutôt facile, ça ne le serait plus. Il était le chef de tout loup à présent, et j’allais devoir redoubler de prudence vis-à-vis de Savannah et de sa curiosité. J’avais déjà été à la limite de ce que je ne pouvais pas faire ni dire avec elle. J’allais devoir lui cacher encore de nombreuses choses, notamment le rôle d’Hayden et ce qu’il impliquait et cela ne me plaisait pas. Elle allait remarquer un changement, c’était indéniable, mais j’allais devoir la brimer de ce côté-là, et ne pas pouvoir répondre à ses questions. Il me faudrait aussi briefer Niamh et Kean sur leur nouvelle conduite à adopter et moi-même m’adapter. Si je restais à côté, Hayden n’en restait pas moins l’ulfric et indéniablement, nous allions devoir changer certaines choses entre nous. Il était à présent mon supérieur, et la moindre désobéissance ne me serait plus permise, ni le moindre désaccord. Cela allait être compliqué, très compliqué. Mais pour l’instant, il était trop heureux pour que je veuille gâcher ce moment avec tout ça. Et puis j’étais pas encore capable de reprendre forme humaine, alors cela attendrait bien encore quelques heures…

En attendant, je lui proposais de sortir et d’aller chasser tous les deux, comme avant. Cela lui ferait du bien, et à moi aussi également. Je lui fis comprendre cette idée, et fus contente qu’il accepte. Je ne me retournais que lorsqu’il se transforma, profitant un instant du spectacle qu’offrait sa nudité, et me rendant compte qu’il avait écopé de nouvelles cicatrices suite à son combat avec son père. Plusieurs d’ailleurs, dont je finirais par connaitre leurs emplacements par cœur. Je pouvais au moins me vanter de savoir où se trouvait chacune d’entre elle et à quoi elles pouvaient correspondre. Et sachez que cela ne fut pas du tout une mince affaire loin de là. Il lui avait fallu du temps pour arriver à lui soutirer des informations concernant les blessures qu’il avait eu avant notre rencontre. La plupart était l’œuvre de son père d’ailleurs. Si leurs nombres étaient à présent équivalents à celles que je lui avais fait lors de nos jeux, elles restaient quand même plus marquées et visibles, preuve de la férocité de Jonathan. S’il m’était arrivée à de le marquer et lui de me marquer ce n’était pas vraiment voulu et cela s’était produit parce que nous avions mal contrôlé notre force l’un avec l’autre. Aucunement il n’avait été question de punitions, de châtiments corporels ou de violence gratuite. Et heureusement. Et dehors de celles-là, les cicatrices dûes à des bagarres diverses avec d’autres loups, ou même des cabots, représentaient un nombre dérisoire alors que pour ma part, elles étaient beaucoup plus nombreuses.

Je pensais que nous partirons en chasse en même temps. Mais non. A peine transformé, il me bouscula sur le côté, me faisant japper de surprise. Il s’enfuit sans m’attendre, profitant de la longueur d’avance qu’il avait sur moi. Tricheur pensa ma louve. Cependant c’était peine perdue pour lui. S’il était plus robuste, j’étais plus rapide que lui, et il ne pouvait m’égaler avec grande difficulté à la course. Et encore il fallait qu’il soit en forme, ce qui n’était pas le cas aujourd’hui. Il fila dans la forêt, et je suivis sans mal sa piste, me tenant sur mes gardes, au cas où il aurait dans l’idée de me tendre une embuscade. Je senti comme lui l’odeur de la nourriture encore vivante et cela me donna faim, inévitablement. Repérant approximativement l’emplacement de nos proies, je m’écartais du chemin qu’Hayden avait pris, et fis un grand tour pour contourner les faisans et ne pas leur laisser la possibilité de nous échapper. Je courrais d’abord très rapidement pour rattraper mon « retard », pour finir par avancer à pas de loup –sans mauvais jeu de moi-, sous couvert du vent pour ne pas me faire repérer ni par mon repas, ni par Hayden, même s’il devait bien se douter d’où j’étais. Quand nous chassions à deux, je prenais toujours nos cibles à revers, plus rapide que lui et pouvant couvrir donc plus rapidement la plus grande distance qu’impliquait se détour. Je me concentrais pour trouver où le loup se trouvait précisément. Si je ne connaissais pas aussi bien sa manière de chasser, ni cette forêt, je ne l’aurais pas repéré. Juste une légère ombre, rien de plus.

Je fixais mon regard sur lui, attendant qu’il se décide à passer à l’action, pour en faire de même au même moment. Trois faisans pour deux loups. Ce n’était pas énorme, mais cela suffirait à nous servir d’encas. J’attendis patiemment donc après mon compagnon et attaqua quelques secondes après qu’il l’ait fait. Je bondissais pour couper la route aux bestioles tandis qu’il assenait les coups mortels. Quand il n’en restait plus qu’un de vivant, je bondissais sur lui, et me mis à le dévorer, répandant son sang et ses plumes sur le sol. Je laissais les deux autres à Hayden bien entendu, même si je comptais bien l’embêter un peu. J’attendais qu’il est fini son premier encas avant de bondir gracieusement devant le deuxième cadavre et le « revendiquer » juste pour le jeu, me tenant prête à me battre avec lui pour ce premier, même si, autant lui que moi avions conscience qu’il lui reviendrait, et cela peu importe si c’était lui ou moi qui gagnait. C’était un mâle et il avait beaucoup plus besoin de protéines que moi. Il s’agissait ici de l’ordre naturel des choses.

Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé]   La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé] EmptyDim 26 Jan - 16:22

    Je remarque qu'Isadora me reluque alors que je me dessape pour pouvoir me transformer. Elle ne se gêne pas, la donzelle, mais alors pas du tout ! Cela me fait rire, parce qu'elle sait pourtant combien c'est important pour un loup garou de pouvoir se transformer en toute intimité. Juste pour la frime, je fais rouler mes muscles sous ma peau, avant de me rendre compte que j'avais été plutôt bête, quand je me rendais compte de l'endroit exact où se posait le regard de la jeune louve. Mes nouvelles cicatrices, bien sûr. Celles ci étaient encore rouges. J'en avais deux de plus sur le torse, trois sur le flanc. Et pire, une bien plus importante que les autres sur ma cuisse gauche. Heureusement, l'avantage d'être loup garou tient aussi au fait de pouvoir cicatriser rapidement. S'il y aurait eu blessure « ordinaire », j'aurais sans doute déjà terminé de cicatriser et ma peau serait redevenue lisse. Mais pas après des morsures de loups garous. Elles mettaient invariablement beaucoup plus longtemps à disparaître, même si je devais reconnaître que j'avais très bien guéri sans avoir besoin du moindre expédient externe. Bref. J'étais un en seul morceau, ce qui me suffisait bien pour le moment. Pourquoi demander plus alors que je pouvais me contenter d'avoir survécu à une confrontation à laquelle je ne sortais clairement pas le plus avantagé ? Bref. Je m'étais transformé en loup, prenant par surprise Isadora qui jappa sous le coup de l'étonnement alors que e disparaissais déjà dans la lande. J'avais une longueur d'avance, mais je savais que je ne la conserverais pas très longtemps. Isadora avait toujours eu la patte beaucoup plus sûre que moi et elle pesait aussi la moitié de mon poids, presque. Ce qui l'arrangeait proportionnellement ; elle était bien plus taillée pour la vitesse, mais j'étais plus fort, plus robuste. Chacun son avantage, qui nous faisait obtenir le plus souvent le statu quo, ni plus, ni moins.


    Je poursuivais les traces olfactives que je trouvais, salivant déjà de mon prochain repas. C'est l'inconvénient quand on est un loup garou ; on doit manger beaucoup et tout le temps si on veut maintenir sa forme ou l'étendre vers des niveaux plus élevés. Tout le monde n'était pas capable de se genre de choses, même parmi notre espèce. Surtout les femmes récemment transformées, chez qui c'était beaucoup plus dérangeant d'engloutir de telles quantités de viandes et de féculents pour réussir à se sustenter jusqu'au prochain repas. Bref. Je continuais à poursuivre la piste. Elle était relativement récente ; j'osais donc espérer que les volailles ne se trouvent pas très loin d'ici... Je sentais qu'Isadora était elle aussi par ici. Je ne sentais pas son odeur, mais je la connaissais comme personne. Nous avions chassé de concert des années durant. Elle devait probablement se trouver à l'opposé de ma position, avançant vers moi pour mieux me retrouver et prendre les faisons au piège. Je me satisfaisais de la situation, c'était quelque chose de clairement réconfortant de savoir que malgré que mon univers soit totalement chamboulé je puisse toujours compter sur quelques constantes. Je continuais de progresser entre les fougères, et remarquais combien le temps était frais du bout de mon museau. Bientôt, l'hiver nous tomberait dessus pour de bon.


    Fumet. Odeur délicate. Hmmm, ça sent la poule... Je continue d'avancer furtivement, me glissant sous un taillis... Ils étaient là, les petits faisans. Je me léchais déjà les babines, retroussant mes lèvres pour dévoiler mes crocs. Je bondissais, et les faisans se dispersèrent en courant, mais j'en attrapais un premier entre mes crocs, serrant fort pour lui broyer le corps. C'était chose faite en un craquement écoeurant, et j'attrapais le second. Un peu trop vigoureux, je lui arrachais la tête, que je croquais ensuite alors que je voyais Isadora rattraper le dernier. Elle le dévora prestement, tandis que je mangeais tout aussi rapidement le dernier que j'avais attrapé, broyant ses os et dévorant sa carcasse, ses organes, en très peu de temps. Je recrachais les plumes ou les évitais, n'allant même pas jusqu'à croquer les parties les moins charnues de son anatomie. Alors que je terminais mon goûter et me dirigeais vers le second, la louve se mettant sur ma route, fermement campée sur mes appuis. J'aboyais deux fois dans sa direction, la menaçant en plaisantant. Puis, je me préparais à aboyer de nouveau, mais c'était une feinte. Je me jetais contre elle, mordillant ses pattes, cherchant sa nuque, son ventre. Je la renversais sur le dos et le lui mordillais le cou, lui léchant le visage en même temps. Je lui montrais combien j'étais heureux de la voir ici. L'immobilisant sous ma masse supérieure, je la regardais de mon regard animal, la détaillant du regard. Avant de lui lécher le museau, le cou, les joues. J'étais tellement content qu'elle soit là... Mais ça, c'était avant qu'elle ne me renverse à son tour, espiègle.
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MessageSujet: Re: La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé]   La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé] EmptyLun 27 Jan - 19:52




« La musique apaise les mœurs »


Je ne pensais pas que j’allais finir pour courir dans les bois et chasser avec Hayden. Moi qui étais venue dans une optique de quitter définitivement la meute et de ne plus remettre un jour les pieds sur ce territoire que j’aimais tant, et bien c’était loupé. Je m’étais laissée piéger par Hayden et ses foutue sentiments qu’il ne pouvait pas contenir. Oh j’aurais pu lui claquer la porte au nez, il m’en avait donné la possibilité. Seulement cela n’aurait pas été moi. L’homme que j’aimais avait besoin de moi à ses côtés, alors je restais, aussi terrible que cela puisse être pour moi. Je l’avais déjà fait par le passé, plusieurs fois même et cela ne m’avait jamais réussi. Et pourtant, je retombais une nouvelle fois et en redemandais tête baissée. Je ne pouvais juste pas partir et le laisser en proies avec ses démons et sa tristesse. Je ne le pouvais pas c’était plus forte que moi. Si je n’avais pas eu de sentiments pour lui ni vécu à ses côté pendant six ans, peut-être aurais-je été capable de le faire ? Mais là, c’était juste impossible. Je ne pouvais pas lui faire comprendre qu’il serait mieux sans moi alors qu’il me retenait encore et encore, et que surtout, j’étais pour l’instant la seule personne qui l’empêcher de sombre… Pour l’instant. Parce que je connaissais assez bien Mary et que j’étais persuadée qu’elle ferait tout pour avoir Hayden pour elle toute seule. Si elle accepterait de le partager au début, cela ne durerait pas. Elle me détestait trop pour ça, et surtout serait incapable de renoncer au « trophée » que pouvait être ce nouvel ulfric.

Alors j’allais veiller sur lui, et prendre la place qu’il voulait que je prenne. Cependant cela ne sera pas sans concession ni changement. Ma priorité était mes enfants, en particulier Savannah. Elle avait besoin de moi plus que jamais et je ne la laisserais pour Hayden. Au nom savais-je qu’il ne me le demanderait pas. Il les aimait trop pour cela. Et qui sait, peut-être que les choses pourraient changer positivement avec lui ? Nous verrons bien. Ce qui était sur c’est que nous ne reprendrions pas les choses où nous nous étions arrêtés, malgré la bonne volonté et les désirs du loup à qui j’appartenais. Mais pour l’instant, je ne pensais pas à cela. Je cherchais à le distraire de ses problèmes et la partie de chasse s’était imposée d’elle-même. Nous ne mîmes pas beaucoup de temps à attraper nos proies et alors qu’il se dirigeait vers le second cadavre fraichement tué, je bondissais devant lui. Je voulais vraiment qu’il pense à autre chose et je savais que tant que je tenais occuper son esprit loup, j’y arriverais. Il avait besoin de souffler et de vider sa soupape. Il aboya deux fois sur moi, mais je ne lui laissais pas la place, le regardant intensément, sans pour autant le défier. Je ne pouvais plus me le permettre et ma louve en avait bien conscience. Même si je savais qu’il plaisantait, même si elle savait qu’il plaisantait, sa menace eut envie de la faire détaler. Mais je restais en place, la forçant à continuer à distraire le loup, l’apaisant en lui rappelant que nous étions siennes et qu’il ne nous ferait pas de mal. Et puis, ce n’était pas la première fois que je me battais avec un ulfric pour jouer. Avant Hayden il y avait eu Nathanaël. C’était d’ailleurs ce dernier qui nous avait tant fait apprécier la chasse. Ces pensées suffirent à nous garder en place lorsqu’il bondit et vint mordiller une des pattes. Jamais il ne nous ferait intentionnellement du mal.

Il me renversa sur le dos, et nous mordit pas le cou, mais le mordilla, tout en nous léchant. Non nos jeux n’avaient pas changé et je n’avais rien à craindre. Comme voulut, il se détendait et en profitait, jouant avec moi parce qu’il était heureux de le faire. Ce déclic me fit renverser la donne et me mettre moi à l’acculer. Je le renversais, le mordilla avant de bondir un peu plus loin. Je lui tournais autour, bondissais rapidement pour le toucher, avant de m’éloigner tout aussi rapidement. J’étais plus rapide que lui et je comptais bien me servir de ma souplesse. Je ne le laissais pas arriver à m’attraper, connaissant ses angles morts et ses faiblesses, vu que je les couvrais toujours. Mais pour ne pas le frustrer trop longtemps je lui laissais une ouverture pour qu’il puisse justement se remettre lui à avoir le dessus sur moi. Et il ne s’en priva pas. Je n’avais pas cela parce qu’il était l’ulfric, mais parce que nous devions tous deux nous amuser et non pas moi seulement. D’ailleurs en parlant de jeu, je tournais vivement la tête vers ma droite, ne faisant plus attention à Hayden. Quatre odeurs très familières passèrent nous loin de nous : Niamh, Kean, Johanna et Andrew. Les louves semblaient faire équipe, contre les louves qu’elles devaient essayer de rattraper. Un truc du genre. Ils passèrent non loin de nous, sans nous voir, Hayden et moi étant dans le couvert du bois. Un instant ma louve voulu rejoindre nos enfants, mais je freinais cette envie. Ils n’avaient pas besoin de nous, ne courraient aucun danger et s’amusaient. Je n’allais pas leur gâcher ce moment parce que je ne pouvais m’empêcher de m’inquiéter d’eux. Il fallait vraiment que j’apprenne à calmer cette peur complètement irrationnelle.


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MessageSujet: Re: La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé]   La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé] EmptyMar 28 Jan - 14:57

    Isadora me défiait, mais je sentais que ce n'était qu'un jeu, que ce n'était pas réel. J'étais plus grand et plus fort qu'elle, et j'étais son Ulfric. Si je décidais quelque chose elle n'avait aucun moyen de m'en empêcher. Ce n'était pas pour autant que j'allais lui imposer quoique ce soit ; je n'en avais tout simplement pas besoin. J'étais là pour elle, rien que pour elle. Autrement, j'aurais sans doute pu me concentrer plutôt sur mes tâches, sur mon nouveau pouvoir. Mais ce n'était pas le cas. Isadora était et restait beaucoup plus importante que tout le reste, même si je n'avais normalement pas le droit de penser de telles choses. Je m'en fichais bien. Je ne voulais pas changer, je ne voulais pas devenir quelqu'un d'autre. J'étais Hayden Valentyne, et n'avait pas grand chose en commun avec mon père si ce n'était que nous partagions le même patronyme. Bien entendu, cela dépendait du point de vue. J'imaginais pas mal de gens qui pouvaient penser que je ne valais pas mieux que l'Ulfric que j'avais remplacé. Bref. Je ne devais pas encore penser aux considérations politiques ; je me concentrais avant tout sur le reste, sur ce qu'il y avait de plus sympa, de plus cool. Ce qui me permettait du même coup de relâcher un peu la pression, ce qui me faisait le plus grand bien après toutes ces journées passées à renâcler ma situation, à guérir de ces blessures qui marquaient le jour de mon infamie. La femelle me regarde, ne me lâche pas du regard. Elle ne me défie pas, mais elle me fait passer un message. Si je veux manger, je me dois de relever son défi, de m'amuser avec elle. C'est sa seule demande, son seul prérequis. Je sautais donc sur l'occasion, lui mordillant diverses parties du corps en la bousculant pour jouer, non sans vigueur par ailleurs. Les loups garous ne sont pas en sucre et leurs jeux sont plutôt violents, vous pouvez me croire. Cela dit, notre capacité à encaisser les coups faisait que nous pouvions aussi nous départager de manière musclée sans pour autant que l'on se meurtrisse.


    La belle louve blanche et grise me renversa à mon tour sur le dos, me touchait et s'éloignait en vitesse. Je la savais joueuse, préférant souvent courir que se battre pour s'amuser. Je savais que ce n'était pas sans lien avec sa propre façon d'être, avec ce corps preste et agile qu'elle s'était façonnée avec le temps. Elle revint à la charge, me toucha à nouveau, posant ses dents sur mon corps avant de sa carapater. Je finissais finalement par la rattraper, un peu trop facilement je l'avoue, et la retournais à nouveau. C'est alors que nous sentions tous deux une odeur. Je la laissais et fis trois pas dans la direction de ce filet odorant que je reconnaîtrais entre tous. Des loups en chasse. Quatre. Deux grands, deux tous petits. Niahm et Kean. Je me retourne vers Isadora, voyant clairement qu'elle aurait aimé les rejoindre, les protéger. Elle était d'un caractère farouche en règle générale, mais lorsque ses enfants étaient dans le secteur cet aspect d'elle même était comme décuplé. En somme, il ne fallait vraiment pas l'emmerder avec ça. Je m'approche d'elle, et lui pousse la tête avec la mienne, la câlinant, lui léchant le visage. Isadora allait être ma femme, et ses enfants les miens. Du moins, si elle voulait toujours de moi, bien évidemment...


    Je la repoussais sur le côté pour qu'elle tombe à moitié, et courais attraper le deuxième faisan pour m'enfuir avec en courant.


    La fuite et le jeu n'auront qu'un temps. Bientôt, nous devrons bien aborder ce sujet... Je me cache derrière une souche, commence à déguster ce repas, principalement pour que le sang l'attire et qu'on se partage ses restes. Viens, Isadora. Il nous reste encore tellement de choses que nous devons partager...

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MessageSujet: Re: La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé]   La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé] EmptyMar 28 Jan - 19:04




« La musique apaise les mœurs »


Je m’étais détournée de notre jeu en sentant l’odeur de Niamh et de Kean passaient non loin. Rien d’étonnant à cela vu que je leur avais donné la permission d’aller courir s’ils étaient accompagnés chacun au moins d’un adulte. Et ils avaient respectés ma demande. Seulement… Si je les savais en sécurité, je n’avais pas pu m’empêcher de laisser mon attention se détourner vers eux. Je ne pouvais pas ne pas penser à leur sécurité et vouloir les rejoindre pour qu’ils soient à mes côtés, que je puisse les protéger en cas de problème. J’étais trop protectrice avec eux, c’était indéniable. Mais en même temps… Ils étaient la chair de ma chair, et le sang de mon sang… Et je les avais perdus pendant si longtemps. Non, je ne pourrais jamais plus laisser la moindre personne me les enlever. Ce sentiment, je ne pense pas qu’il me quittera avant un bon moment. D’ailleurs mon côté louve l’éprouve énormément aussi. Nous étions angoissées les concernant, faisant un véritable effort pour ne pas partir à leur suite et les récupérer. Mes quatre pattes étaient bien campés dans le sol, et je leurs refusais de bouger, même s’ils s’éloignaient de plus en plus de moi. Trop concentrés sur eux, j’en oublie complètement la présent d’Hayden. Oh je savais qu’il était là mais il n’était pas un danger, alors il était comme sorti de ma tête temporairement, même si c’était pour lui que je restais ici.

Mais pas longtemps. Il avait avancé jusqu’à moi, et m’avait poussé de sa tête pour que je me reconcentre sur lui. Je tournais mon museau vers lui, et il vint frotter le sien contre le mien, puis venir le blottir dans l’encolure de ma fourrure. Il était arrivé à avoir de nouveau pleinement mon attention. J’adorais ça, qu’il se montre aussi tendre et rassurant avec moi, qu’il n’hésite pas à porter mon odeur et me faire porter la sienne aussi. C’était une grande marque d’affection, et je savais l’apprécier à sa juste valeur. Je lâchais une sorte de grognement étrange lorsqu’il me lécha le visage, ce qui en langage loup était un rire. Je poussais ma tête contre la sienne, mais il profita de mon mouvement vers lui pour me repousser sur le côté et me faire perdre légèrement l’équilibre. Ca il allait me le payer. Il récupéra le faisan dans sa gueule et s’enfuit en courant avec. Un défi, voilà ce qu’il me laissait et à quoi je répondis tout de suite d’ailleurs. Ni une ni deux, je reprenais mes appuis et suivis son odeur. Il n’alla pas trop loin, se contentant de se caher derrière une grosse souche d’arbre pour attaquer son repas, qui, je le savais, il partagerait aussi avec moi.

Je sens le sang de la bestiole couler au moment où je passe à côté d’eux et bondir assez haut pour atterrir juste derrière lui. Je me retournais et lui mordais la queue. Assez pour lui faire mal, mais pas assez pour le faire saigner. Ce n’est que pur retour de sa pièce après tout. Je le repousse de toutes mes forces et son poids l’entraine à terre, sur le flanc. Bon ok, il avait bien voulu me laisser faire, mais chuuut. Je passe mon museau dans sa nourriture, l’imbibant de sang, avant de venir le frotter sur le cou d’Hayden. Niak Niak, maintenant il était tout sale et ne pourrait jamais m’échapper, l’odeur du sang lui coulant à la peau, à un endroit qu’il ne pouvait pas nettoyer sous sa forme lupine. J’étais assez satisfaite de moi, je l’avoue. Je pris la volaille dans ma gueule pour l’approcher de lui, puis m’allongea à côté de lui, le museau posait dans son encolure. Je le laissais manger tranquillement, profitant tout simplement de sa présence, de la chaleur de son corps, des odeurs portées par la forêt ainsi que celles d’Hayden, et les différents bruits que je peux entendre. Dont un qui me plaisait plus que tout : celui du cœur du loup battant juste sous ma mâchoire. Ainsi, ma Louve et moi-même nous sentons apaisée comme jamais, sereines et calmes. Nous ne pensons pas vraiment à ce qui arrivera plus tard. Non pour l’instant, nous étions avec celui que nous aimions, en sécurité. C’était là où était notre place en cet instant.


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MessageSujet: Re: La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé]   La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé] EmptyMar 28 Jan - 22:27

    Ce jeu éculé nous servait à relâcher la pression avec Isadora. Il ne fallait pas trop en dire ni trop en faire, juste laisser s'exprimer nos loups, leur permettre de courir à travers les buissons, de pourchasser quelques animaux de la forêt. Hurler, et aboyer. Nous chahuter aussi. Parfois, avec ma compagne, nous avions la pulsion en nous retransformant de faire l'amour là où nos pas nous avaient guidés, sur le territoire de Wolfheaven. Ensemble, nus... Je ne croyais pas à ces conneries de communion avec la nature comme certains hippies ou certains loups, mon éducation particulièrement brutale m'empêchait cela. Pourtant, je me sentais chez moi sous les frondaisons, et je savais que je pourrais facilement passer la majeure partie de ma vie sous ma forme lupine si ce n'était pas aussi dangereux. Par les temps qui courent, avec toutes ces munitions meurtrières avec lesquelles se trimballent les humains... Je devais faire attention. Et j'avais entendu aussi toutes ces histoires, ces véritables légendes, sur des lycanthropes incapables de se dominer, qui finissaient par passer trop de temps sous leur forme animale et qui se retrouvaient après totalement incapables de revenir sous leur forme humaine. Je ne savais pas si ces cas étaient vérifiés, ou s'ils avaient même un chouïa de vraisemblance. Parfois, j'en ressentais tout simplement le besoin, de me transformer, de rester longtemps avec mon loup. C'était comme ça. Pas tout à fait une pulsion, parce que des fois cela ne me passait plus vraiment. Mais je me dominais toujours. On ne pouvait pas être fils de Jonathan Valentyne et être incapable de se maîtriser soi même. Domines toi, écrases tes pulsions quand tu n'es pas en position de force, et tu pourras dominer tous les autres chiens et chiennes de ta Meute. Telle avait été la leçon. Je devais bien entendu l'appliquer depuis le tout début, et ne m'étais jamais départi de cette habitude.


    Je provoque Isadora. Elle me coure après, elle n'est pas très loin. J'entends les foulées amples de la louve qui se rapproche. Elle me sent, bien sûr, c'est une évidence. Nous ne sommes pas très loin l'un de l'autre et c'est surtout le sang qui lui permet d'être sur la piste. Isadora se rapproche, mais plus silencieusement. Mon cœur bat la chamade, alors que je sens qu'elle s'est mise en chasse, m'ayant repéré pour de bon. Je ne sais pas d'où elle va débouler, elle ne s'est tout simplement pas montrée suffisamment bruyante pour que je sache identifier et positionner son axe d'approche. C'est comme ça qu'elle a obtenu sa place d'exécutrice, et c'est une grande perte pour la Meute qu'elle aie choisi d'abandonner ce rôle ou qu'elle se soit en tous cas mise dans une position où Mary et moi ne pouvions tolérer qu'elle le reste. C'était tragique, meme, et j'étais certains que cela allait finir par entraîner la mort de quelqu'un. Encore que s'il n'y aurait qu'un mort je pourrais toujours être satisfait... Les choses pourraient encore être pire. La louve saute derrière moi et me mord la queue. Je jappe de douleur et de surprise en sursautant, et elle me fait chuter sur le côté. La belle joue et macule mon visage de sang, collant mes poils en touffes épaisses et visqueuses, avant de se poser contre moi. Je grondais pour taxer sa mesquinerie, et je me mettais à manger, lui laissant quelques beaux morceaux pour qu'elle sache elle même en profiter. Collée contre moi, je sens sa chaleur, sa sérennité. Elle est infiniment plus calme que lorsqu'elle était venue me voir, déboussolée, perdue. J'aboyais pour qu'elle mange. Nous profitions encore un bon moment de cet instant, privilégié, avant que je ne lui fasse signe qu'il était temps de rentrer. Au petit trot à ses côtés, nous ne mettions pas vraiment longtemps à revenir à Wolfheaven. Contre le manoir, je me retransformais, et elle aussi. Je revenais vers elle, alors qu'elle était nue et moi aussi. Personne dans les environs.


    Je la prenais délicatement, tendrement dans mes bras. Je l'embrassais tout aussi précautionneusement.



    | Tout ira bien, tant qu'on sera ensemble, tous les deux. |


    le plus grand mensonge de l'amour, mais on s'en rend compte toujours quand il est trop tard.

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MessageSujet: Re: La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé]   La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé] EmptyMar 28 Jan - 23:24




« La musique apaise les mœurs »


Contre le flanc d’Hayden qui mangeait, au milieu de la nature, je me sentais bien, à ma place. J’aimais ses bois, énormément. Ils avaient été mes refuges et mes seuls « compagnons » pendant très longtemps, bien avant que je rencontre Hayden ou encore Johan. Je me sentais toujours bien sur le territoire de Wolfheaven. C’était mon havre de paix. Et il l’était d’autant plus depuis que je pouvais le « partager » et le « couvrir » en entier avec Hayden. J’avais besoin de ça, de courir avec lui, de chasser puis de me détendre contre lui. En cet instant j’avais tout ce dont je désirais, mes enfants mise à part bien entendu. En tant que femme est louve j’étais complètement comblée. Je ne pensais à rien, j’étais sereine et en paix avec moi-même. J’avais fait le bon choix, ce qu’il fallait en le suivant et en restant avec lui. Grand Dieu, j’avais tant besoin de sa présence moi aussi pour avancer et aller bien. Il était celui avec qui je m’étais vraiment projetée dans l’avenir. Il était le père de cœur de mes enfants. Il était un compagnon doux, protecteur qui savait bien prendre de moi, qui m’acceptait toute entière, sans essayer de me changer. Je l’aimais cela ne faisait aucun doute.

Il avait mangé son faisan en partie seulement pour laisser de bons morceaux de côté. Je levais légèrement la tête me demandait un instant pourquoi il ne finissait pas son repas, avant de reposer ma tête sur son flanc. Je ne bougeais ni ne comprenais que lorsqu’il m’obligea à me mouvoir, poussa les morceaux vers moi et aboya pour que je les mange. Je passais ma tête dans son encolure pour lui remercier par cette brève étreinte lupine, avant d’avaler la viande crue à pleine dent. Je n’allais pas me faire prier après tout, ni refuser le présent que son loup faisait à ma louve. Surtout que je ne lui en aurais pas du tout voulu s’il avait tout manger. C’était lui le mâle, et si je n’étais pas du genre à aimer la domination des hommes sur les femmes, je reconnaissais son statut, et son loup comme était mes supérieurs. Il s’agissait d’une réalité après toi et j’étais assez intelligente pour m’en rendre compte. Quand j’eu fini nous reprîmes une place l’un à côté de l’autre, à écouter la nature autour de nous, hausser les oreilles quand un gibier passait pas loin, même si nous ne bougions pas d’un poil, moi ma truffe sur son flanc et lui la sienne tout contre la mienne.

Hayden fini par se mouvoir et me faire signe de le suivre. Il était temps de rentre, malheureusement. Nous devions retourner à la dure réalité, pleine de cruelles désillusions. Je troquais à côté de lui et à mesure que nous nous rapprochions de la bâtisse, mon calme s’envolait. Mais je continuais d’avancer à côté de l’homme que j’aimais et à qui j’étais dévouée. J’étais sienne, complètement sienne, même s’il ne pouvait plus être mien. Maintenant qu’il était ulfric, cela changeait pas mal de chance et il était temps que nous en parlions. On se sépara pour aller se transformer chacun de son côté. Cela me fit un mal de chien, comme d’habitude. Ce n’était pas agréable, ni même rapide. J’avais trop tardé entre cette transformation là en louve, et la précédente, et j’en payais le prix. Cela m’apprendra à faire ce que je déconseillais à tant de jeunes loups quand j’avais en charge leurs entrainements et leurs éducations. Je me relevais tremblante, et peu sûre de mes jambes. Je n’eu pas vraiment le temps de bien récupérer avant qu’Hayden, de nouveau sous sa forme humaine vint me prendre dans ses bras, délicatement, tendrement. Il m’embrassa avec tout autant de douceur et je répondais cette fois à son étreinte. Je passais mes mains autour de sa taille nue et ma tête contre son torse. Me blottir contre lui m’avait manqué, énormément manqué même. Ces paroles… J’avais envie d’y croire, mais je savais que tout était plus compliqué que ça. J’avais eu dix jours pour y songer après tout. Le temps nous le dira Hay’. Tu m’as manqué, si tu savais combien tu m’as manqué… Il fallait se rendre à l’évidence, je n’étais pas du tout moi-même quand il était pas dans ma vie. Ces derniers jours, je n’avais pas arrêté de pleurer sa perte, chaque soir, lorsque je prenais ma douche. Cela avait été plus fort que moi. J’avais eu besoin d’évacuer tout mon chagrin et au moins, cette fois ci, je ne l’avais pas fait dans de l’alcool. Mais… On ne peut pas faire comme si rien n’avait changé. Tu es ulfric, et je suis plus qu’une vulgaire louve parmi tant d’autres. Je t’aime et je resterais à tes côtés. Mais on ne peut pas jouer les autruches et… Tu dois faire officiellement de Mary ta Lupa vu que tu ne l’as pas encore fait, pour asseoir ton autorité et stabiliser la meute. Je détestais ses mots, de devoir le pousser dans les bras d’une autre, de lui dire de coucher avec celle que je haïssais plus que tout pour qu’ils puissent former le couple solide et unie dont la meute avait besoin. Et moi… Et bien je tournerais la tête et je regarderais autre part, me faisant violence pour faire comme si cela ne me posait pas de problème.


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MessageSujet: Re: La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé]   La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé] EmptyMer 29 Jan - 17:59

    Nous étions enfin sur le chemin du retour, après tant de temps passé à crapahuter dans la forêt, à nous amuser, à attendre et à profiter simplement de la forêt, de sa quiétude, de la présence de l'autre. Il fallait dire quand même que nous avions passé suffisamment de temps comme ça loin de tout, il était inutile de poursuivre car cela finirait par nous fatiguer. Attendre dans la nature a un effet apaisant qui se transforme très vite en fatigue et en sommeil si l'on n'y prend pas garde. Et j'avais encore beaucoup de choses à faire pour ne pas laisser passer toute la journée en autant d'oisiveté. Cela dit, ne rien faire faisait du bien, je me sentais ressourcé, requinqué, prêt à affronter le poids immense de mes responsabilités. Bon, forcément, cela me donnait aussi envie de m'enfuir avec Isadora pour ne jamais remettre les pieds ici et affronter ces problèmes. Je voulais vivre ma vie en paix, en toute tranquillité, mais j'estimais probable que cela ne se passe jamais comme prévu. Il y avait toujours quelque chose pour se rappeler à nous. J'espérais que les choses s'arrangent, s'aplanissent avec le temps. Ce que je ne voulais pas, c'était que nous foncions tête baissée vers un mode de vie, un compromis existentiel, qui nous retomberait sur le coin de la figure à la première occasion. Je ne voulais vraiment pas finir comme cela, mais je n'aurais peut être pas le choix. Tout était tellement confus dans ma tête, j'espèrais qu'Isadora voit plus clair dans tout ce qui nous arrivait, mais j'en doutais fortement. La connaissant, elle devait être au moins autant destabilisée que moi je pouvais l'être. Je devais me montrer fort. J'étais l'Ulfric. Voilà mon nouveau leitmotiv, qui finirait peut être par me rendre fou mais que je devais me concentrer là dessus. C'était à moi de trouver et de fixer les solutions dont nous pouvions profiter. Quoiqu'il en soit, ici et maintenant, contre les lèvres de ma compagne et contre son corps, je me sentais à même de relever tous les défis. Isadora se blottit contre moi comme elle le faisait autrefois, et cela me faisait un bien fou, cela m'apaisait comme jamais.


    | Bien sûr que je le sais. Tu crois que j'ai fait quoi pendant ton absence, la rumba? |


    Je la taquine bien sûr, je le lui fais bien passer dans mon ton que ce n'est en aucun cas une réflexion. Après tout, nous avons tous les deux souffert de cette situation, c'est là au moins l'évidence. Je ne voulais plus connaître ce genre de situation, mais je savais que je n'aurais peut être pas le choix. Finalement, Isadora me dit qu'on ne peut continuer comme avant, que je dois me concentrer sur Mary, sur mon lien avec elle. Je la regarde, profondément choqué par sa proposition. Je m'écartais d'elle, je n'aimais pas ça, pas du tout. Je grondais, la colère couvait déjà en moi. J'étais choqué et dégouté. Elle ne pouvait pas croire un peu en moi, en nous ? Je reprenais un air sérieux, déterminé.


    | Si un jour je dois faire ce sacrifice pour la sécurité de mes frères, de mes sœurs, et de ma famille, soit. Mais excuses moi si avant de recourir à pareille extrêmité, je préfère d'abord trouver d'autres options, d'autres solutions. Ne parles plus de ça. Je ferais ce que j'aurais à faire, mais je ne me laisserais pas imposer ma conduite, ni par la Lupa, ni par les traditions. En tous cas, pas celle là. |


    Je rentre à l'intérieur, refermant la baie vitrée derrière elle. Je lui tends ses vêtements. Ma voix s'adoucit.


    | Tu peux rentrer dès ce soir à la maison, si tu veux. Les enfants seront heureux de retrouver leur lit. Et je serais plus qu'heureux de retrouver ma fiancée. |
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MessageSujet: Re: La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé]   La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé] EmptyMer 29 Jan - 19:53




« La musique apaise les mœurs »


Je ne réponds rien à la taquinerie d’Hayden. Que devrais-je dire ? Que je l’avais imaginer avec Mary, en train de s’unir avec elle et la faire devenir sa Lupa comme le voulait les traditions ? Qu’elle était devenue sa nouvelle campagne et qu’elle avait surement investi cette maison que nous avons choisi tous les deux pour abriter notre joyeuse troupe, et qu’il m’avait laissé décorer après avoir baissé les bras au premier magasin de déco et de meubles, me laissant avec Savannah et sa carte bleue qui avait beaucoup chauffé ? Je n’avais pas passé une seule heure sans l’imaginer avec elle. C’était ce qui avait beaucoup motivé ma décision de partir de la meute. Le voir avec elle à ma place, je n’aurais pas pu le supporter. Déjà que les imaginer était hyper douloureux alors y assister ça aurait été trop dur même pour moi. Mais je ne pouvais pas lui dire tout cela, alors je le gardais pour moi, et me contenta de le serrer contre moi, tout contre moi. J’avais besoin de le sentir sous sa forme d’humain tout contre moi. Comme je venais de lui dire, il m’avait manqué à un point fou, et j’avais besoin de lui, même si plus rien ne serait comme avant. D’ailleurs, ce que je lui dis ensuite m’écorcha un peu la gorge et les tripes. Cependant je n’avais pas le choix que de lui dire ça. Il devait penser à la meute et non plus à moi et mes envies, humeurs et désirs. Il n’était pas content que je lui tienne ce discours, je le sentais. Il m’écarte et gronde un peu. Tant pis. Je devais lui dire, il le fallait. Mais il est important quand même d’en parler Hay’ parce que c’est ce qui risque d’arriver… Parce que tous les autres loups mâles peuvent la revendiquer tant qu’elle n’est pas tienne. Et donc remettre ta position en cause. Tu le sais tout aussi bien que moi… Tu crois quoi ? Que j’aime cette idée ? Bien sur que non. Mais ce que je veux ne compte pas. Je lui avais lâché ça un peu dégoutée. Rien que le fait de le dire tout haut me donnait envie de vomir. Je détestais cette femme, plus que je détestais quiconque. Je ne voulais pas qu’elle touche ne serait-ce qu’un peu Hayden. Si elle ne l’avait jamais fait, c’était parce Jonathan ne lui avait pas permis et que son fils ne l’avait désirer. Mais maintenant qu’il était à lui, elle ne se gênerait pas. Surtout si cela pouvait m’humilier et me faire souffrir au passage. Elle ne vivait que de ça, du malheur des autres. Du moment qu’elle en tirait du plaisir. Je serrais le poing et ajouta avant qu’il ne réponde Fait ce que tu veux ou dois faire. Ce n’est pas à moi de décider à ta place ni qui est le mieux placer pour savoir ce qu’il faut à la meute. Je te l’ai dit, je suis qu’une vulgaire louve Je cloturais le sujet de manière un peu brutale, mais je n’avais pas envie d’en parler plus ni me battre avec lui sur ce point. Surtout pas me battre avec lui sur ce sujet. Il était l’ulfric et je n’étais rien. Je me pliais à ses volontés point final.

Je le suivais et entra à sa suite dans la maison. Je récupérais mes affaires et commença à les remettre alors qu’il me disait que je pouvais entrer ce soir à la maison si je le voulais, que les enfants et que lui seraient contents que ce soit le cas. Je ne répondais pas tout de suite. Je finis de m’habiller d’abord, puis fit quelques pas dans la pièce avant de me tourner vers lui Je sais pas Hay. C’est… prématuré. Tant que tu n’as pas régler tout… ça, je préfère que nous restions là où nous sommes. Si je les fais revenir pour repartir, ils vont encore plus en souffrir… . Je m’approchais de lui, et vins délicatement poser mes lèvres sur les siennes. Je ne le rejetais pas, mais je devais penser comme la mère que j’étais. Mais toi, tu peux venir nous voir si tu le veux. J’en serais heureuse… ils en seront enchantés et puis… Ils ont besoin de toi. Sav’ va pas bien et les jumeaux et bah, disons qu’ils sont encore plus tactile et en attente d’attention qu’avant… C'est-à-dire qu’il était on ne peut plus envahissant, mais j’avais eu besoin de ça, qu’ils se glissent dans mon lit la nuit pour calmer mon chagrin, rejoints par mon aînée. Nous dormions la nuit un peu en portée, nous rassurant les uns les autres. C’est à toi de voir ce que tu préfères et veut faire mon a… Hay . J’allais l’appeler mon amour, mais je m’étais reprise pour l’appeler par son surnom. Je ne pouvais plus le revendiquer comme mien, parce que ce n’était plus le cas. Je ne pouvais pas nous plus l’appeler par son prénom car cela aurait été trop… Froid. Alors c’était « Hay », affectueux, mais pas possessif. Un bon compromis.


Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé]   La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé] EmptyDim 2 Fév - 16:27

    Isadora persévère dans son erreur, dans son éloignement. Je ne sais pas pourquoi elle change soudain d'idée. Ce qu'elle a redouté et ce pourquoi elle est finalement partie, la louve finit par me le demander elle même. Du coup, j'ai du mal à comprendre. Quel était le but de tout ceci ? C'était quelque chose de compliqué, tout de même.Elle était parfois si changeante que je perdais le fil. Je ne comprenais pas... A moins que je lui avais justement permis de prendre conscience de la réalité de la situation, que j'avais réussi à la faire revenir vers des considérations concernant la Meute ? Tout était possible. L'important c'est qu'elle persiste, encore et toujours. Pas pour me blesser, même si c'est bien le résultat que cela produit sur elle même. Important d'en parler... Sans doute. Et elle avait raison aussi. Cela pouvait bien entendu arriver. Ce qu'elle voulait comptait, par contre, même si cela ne lui venait pas à l'esprit. J'essayais d'abord de contacter Mirah, de discuter avec les loups, avant de prendre une décision concernant Mary. Je soupirais, l'attirant à nouveau contre moi. Je ne voulais pas qu'elle se mette bille en tête. Je voulais qu'on affronte les problèmes au fur et à mesure qu'ils s'élèveraient devant nous, sans nous prendre trop la tête. Il fallait qu'on soit forts, et qu'on reste ensemble envers et contre tout. C'était le plus important, très clairement. Pour moi en tous cas, faire front commun était une priorité, quelque chose sur laquelle je ne saurais transiger en aucune manière. Evitons de nous retrouver de nouveau dans une position par trop indélicate.


    | Je sais, oui,mais je travaille à des solutions. Je n'écarte pas la possibilité, je n'en ai pas le droit. Mais j'aimerais pouvoir explorer d'autres options, surtout pour éviter de faire de nouvelles erreurs. On en reparlera et on y repensera si cet événement doit se présenter. Mais quoiqu'il arrive, je peux te jurer que je n'aime que toi. Et je considèrerais cela comme un sacrifice, et non un avantage ou un plaisir. On est d'accord? |


    Je ne cherchais pas à me couvrir, mais tout simplement à lui faire comprendre que baiser Mary n'entrait pas dans mes plans, en tous cas pas dans un futur très proche. La femme était belle, suave et sensuelle, je ne le niais pas, et son côté femme de pouvoir exerçait une forte attraction sur mon loup. Mais je partageais une relation unique avec Isadora, et je lui avais toujours été fidèle. Je ne comptais donc pas m'arrêter en si bon chemin pour un plaisir purement physique que je regretterais cinq minutes après. Je prenais déjà mon pied avec ma partenaire officielle, je n'avais pas besoin de maîtresses pour compenser quoi que ce soit. J'avais beau être Ulfric, je ne voulais pas devenir comme mon père qui baisait tout ce qui bougeait et qui était féminin dans la Meute toute entière. Je notais pourtant que ma compagne ne me répondait pas de suite, et j'étais déçu lorsqu'elle me dit qu'un retour de ma famille à la maison serait vraiment trop prématuré. Cela me faisait mal, mais je préférais comprendre. Je ne voyais pas en quoi ils devraient repartir, à moins que ça soit une manière de me dire qu'elle me quitterait encore si je devais malgré tout coucher avec Mary pour cimenter la Meute ? Je ne savais pas. J'allais vers elle, l'embrassant sur le front. Je n'abordais pas le sujet de notre mariage pourtant programmé, ne voulant pas bousculer Isadora encore plus que je ne l'avais déjà fait.


    | D'accord, chérie. Je règle mes affaires ici aujourd'hui et je vous rejoins ce soir. |


    Je l'embrasse de nouveau, tendrement, puis passionnément. J'ai une intense envie d'elle, de la rassurer, de lui montrer tout mon amour pour elle.


    | Tout ira bien. Nous sommes forts. |
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MessageSujet: Re: La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé]   La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé] EmptyDim 2 Fév - 22:13




« La musique apaise les mœurs »


J’aimais Hayden, sincèrement, autant que je pouvais aimer un homme. C’était dur, très dur qu’il n’était plus mien, et que si je lui appartenais, jamais plus il me m’appartiendrait. Le pire était le fait que je devais le partager avec une femme telle que Mary. Si déjà l’idée qu’il soit à une autre était pas facile à digérer, qu’il soit à elle était au sommet de tous mes malheurs. Si j’avais voulu fuir la meute, ce n’était pas pour rien justement. J’avais voulu me préserver, mais finalement je m’étais rendue compte que je ne pouvais pas le laisser. Si loin de lui, je m’étais faite à cette idée, à présent, je ne pouvais pas la concrétiser. Il avait besoin de moi, même si cela signifiait que je reste et le regarde se donner à une autre que moi sans réserve. C’était douloureux de lui en donner « la permission », de lui dire que, malgré tout, je resterais avec lui, même s’il prenait devant tous les loups la femme que je détestais le plus au monde. Cela allait me détruire, complètement, et j’aurais du mal ensuite à me donner à lui, c’était indéniable. Mais je passerais outre ma volonté pour lui permettre d’être heureux. Voilà qu’elle était ma nouvelle tâche envers lui : non plus avancer à ses côtés, mais lui permettre de trouver le bonheur. Et la nuance est très importante. De toute manière, comme je venais de lui dire, ce que moi je désirais ne comptait pas.

Je me blottis dans ses bras quand il m’attira un peu plus contre lui. Il m’avait manqué, il ne saurait jamais à quel point il m’avait manqué. J’avais besoin de lui pour aller bien, pour avancer et ne pas sombrer comme je l’avais fait ses derniers temps. Incapable de gérer toute seule mon chagrin, j’avais laissé mes enfants me consoler, et réchauffer mon cœur la nuit, moment pendant lequel son absence se faisait le plus ressentir. Je sais que tu m’aimes Hayden. Je le sais très bien. Je l’ai toujours su. Et si un jour, cela n’est plus le cas, je le saurais. Parce que je te connais plus que tu ne peux te l’imaginer. Je ne répondais pas directement à sa question. Ce que je voulais lui dire par ça c’était que je savais très bien ce qui était en train de se passer dans sa tête, et que, si ses sentiments venaient à changer en faveur de Mary, il n’aurait pas l’obligation de m’en faire part, car je le comprendrais bien avant. S’il m’aimait pour l’instant, je lui laissais la possibilité que cela change. C’était d’ailleurs pour cela que, dans ma tête, le mariage n’était plus du tout d’actualité. Nous resterions, dans mon esprit, la compagne/le compagnon de l’autre. Je renonçais à ce rêve et ce désir pour le laisser libre de tous niveaux possibles. Et cela valait aussi pour sa maison. Pour l’instant je ne voulais pas, non je ne pouvais pas revenir chez nous… Enfin chez lui. Maintenant qu’il était Ulfric, cette habitation, il « devait »/pouvait la partager avec sa Lupa. Ou en tout cas cette dernière pourrait réclamer cela. Et la connaissant elle serait capable de le faire juste pour m’emmerder. Alors en attendant que tout soit réglé, je préférais rester avec les enfants là où nous logions. Mais cela ne l’empêchait pas lui de venir s’il le voulait. Il m’embrassa sur le front en acceptant cela, ce qui me soulagea d’un poids. Il m’annonça qu’il finirait ce qu’il devait faire et qu’ensuite, il viendrait nous rejoindre. Je relevais la tête vers lui, accueillant ses lèvres sur les miennes alors que je pris son visage dans mes mains. J’avais besoin de ça, qu’il se montre toujours proche et désireux de moi. J’avais besoin qu’il me rassure sur ses sentiments envers moi, et me faire voir que, malgré tout, il voulait de moi. Sa phrase suivante me chamboula si bien qu’elle me fit légèrement trembler Non… Tu es fort Hay, pas moi . Et je croyais dur comme fer ce que je venais de lui dire et c’était d’ailleurs ce qui me faisait trembler et me donnait l’impression que ma terre allait m’engloutir. J’avais à présent comme un nœud dans la gorge et je me sentais mal et vulnérable. Je détestais ressentir ça, et je ne voulais pas qu’il me voit dans un état pareil. Je le lâchais et lui tourna le dos pour faire mine de regarder ce qui se passait dehors alors que j’essayais de contenir tous ses sentiments qui montaient peu à peu en moi. Niamh et Kean ne devraient plus tarder à venir te saluer Oui voilà, change de sujet Isa, et reprends toi. Tu n’as plus le droit de te laisser dominer par tes sentiments devant Hayden. Il n’a pas besoin de ça, et c’est ton ulfric. Tu dois faire bonne figure, encore un peu, avant de rentrer dans la chambre d’hôtel et là, exploser si tu en as encore envie. Là-bas et seulement là-bas, loin de tous les regards et particulièrement de celui à qui avant tu disais et montrais tout.



Isadora J. Valentyne

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MessageSujet: Re: La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé]   La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé] EmptyLun 3 Fév - 21:15

    Un jour, je le savais, les choses se tasseraient, deviendraient plus simples, plus vivables. J'attendais ce jour avec une impatience non feinte, tout en sachant que ce genre de rêve d'enfant ne pouvait pas perdurer et m'empêcher de voir ce qu'il se passait vraiment autour de moi, dans mon monde, cet univers si particulier, mortel et dangereux. Sensuel et lascif. Déterminé par le pouvoir, les grands principes et les convictions. Un jour, oui, tout serait plus simple. Il restait tant de choses à faire, tant de choses à accomplir... A ce moment précis, je me sentais seul au centre de l'oeil du cyclone. Partout où je pouvais poser mon regard, bourrasques et tempêtes. Ennemis à coups sûrs, confrontations dans tous les cas. J'étais entouré d'ennemis, de rivaux, d'individus qui n'auraient jamais la plus petite confiance en moi. Je devais faire en sorte d'avancer, sans regarder derrière moi. De toute manière, derrière moi, il y avait des ennemis aussi alors au fond cela ne changerait rien et ne ferait que me fragiliser. Isadora avait pris ses décisions, avait opté pour des choix particuliers qu'il nous faudrait assumer à deux. La réciproque était vraie elle aussi. Mon élévation à la tête de la Meute avait impliqué qu'elle se retrouve chamboulée dans tout ce qu'elle avait espéré si vivement, tandis que je la retrouvais à chaque fois un peu plus en proie au doute, à la misère du désespoir et des abysses qui nous entouraient. Marchant sur la corde raide, un pas au mauvais endroit et nous tombions tous les deux. Je voulais la jeune femme, je voulais qu'elle reste à mes côtés. Sauf que ce n'était plus possible. Elle ne serait probablement plus jamais mon égale en termes de statuts, cette partie là de notre existence était derrière nous. La louve pourrait toujours avancer près de moi mais... Deux pas derrière. La cruelle loi du plus fort avait encore frappé, et elle n'avait pas l'ambition ni les revendications nécessaires pour braver la Lupa et prendre sa place. Les paroles de ma compagne résonnaient à mes oreilles, signe d'avertissement pour notre relation. Je soupirais doucement.


    | J'ai peur de mon côté, que tout ce que je suis amené à faire ne te fasse m'aimer un peu moins. Non, ne dis rien. Ca va. Ca va aller. J'ai besoin de toi, et je t'aime. Pour le moment c'est tout ce qui m'importe. |


    Je la reprends encore une fois doucement dans mes bras. Ce qui m'étonne le plus, c'est que je ne la serre pas fort. Pas que je l'aime moins ou plus, mais parce que j'ai peur de la brusquer, de la forcer, de lui faire du mal. J'ai l'impression que j'en ai déjà trop fait, et que rien ne saurait réparer mes tords passés et à venir. Cette vision déprimante de la situation me fait finalement la lâcher. Je comprenais son souhait de rester à l'écart pour le moment, même si cela impliquait du même coup que je vivrais désormais avec une espèce d'épée de Damoclès au dessus de la tête. Je ne voulais pas que la situation soit aussi compliquée mais il semblait que je n'avais tout simplement pas le choix. Je soupirais à nouveau quand elle niait sa propre force pour me conforter dans la mienne, cette espèce d'entité étrange et aliénable que je ne reconnaissais plus en ce moment. La fille s'éloigne et me dit que ses enfants ne tarderont plus à revenir pour me saluer. Je me rapproche d'elle à nouveau. Les loups garous sont naturellement bien plus tactiles que les humains, et je ressens plus que jamais le besoin de la toucher, de la caresser, de me frotter à elle pour me réconforter. Je passais mes mains de part et d'autre de son bassin, caressant ses cuisses, son ventre, dans une attitude sensuelle et réconfortante, tandis que j'enfouissais mon visage dans sa longue crinière de cheveux bruns. Je lui murmurais.


    | Quand tu te sentiras prête... J'aimerais que l'on redevienne un couple pour de bon, Isa. J'aimerais retrouver ta couche, tes bras, ton odeur sur moi. Mais quand tu le voudras seulement. |


    On nous interrompit, une voix respectueuse s'élevant de l'autre côté de la porte, signifiant que les enfants étaient arrivés. Je me séparais d'Isadora à contre cœur. Ils allaient devoir me formuler leurs vœux dans ce capharnaüm. Soit.


    | Qu'ils entrent. |
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MessageSujet: Re: La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé]   La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé] EmptyMer 5 Fév - 19:19




« La musique apaise les mœurs »


Je ne pouvais pas me montrer aussi optimiste et enthousiaste qu’Hayden. Je n’en avais d’ailleurs pas le droit. M’emballer, ce n’était plus quelque chose qui m’était permis et je devais faire vraiment attention à ce que je faisais et quelle décision je prendrais. Et cela au-delà du fait qu’il était Ulfric. Je me devais de faire attention à mes enfants, et à Hayden, en me mettant ainsi de côté, ainsi que mes envies. Il fallait que je reste très terre à terre, et réaliste. Rêver n’était plus quelque chose que je devais faire. J’avais perdu également cela le soir où mon compagnon était devenu le chef de la meute. Plus rien ne serait comme avant à présent. Cela valait pour lui, pour nous, pour moi, pour Savannah, pour Niamh et pour Kean. Si je voulais toujours que nous soyons une famille, cela n’avait plus vraiment de place pour l’instant. Il fallait juste que je prenne soin de chacun d’entre eux, sans que cela ne nuise aux autres. Un pari qui allait être très dur, mais peu importe. J’étais prête à me damner pour ça. J’avais décidé de rester avec mon loup et je ne faillirais pas à cela. Si je devais partir, ce serait pour son bien, et parce que ses sentiments auront changé à mon égard, finalité dont j’étais convaincue qu’elle arriverait un jour ou l’autre. Je ne faisais pas le poids face au pouvoir et surtout face à Mary. Ce n’était pas pour rien que je ne voulais pas devenir Lupa. J’avais conscience que je n’y arriverais pas, et que c’était voué à l’échec. J’avais si peur d’échouer que je m’étais complètement fermée à cette idée… Jusqu’à ce qu’il prenne la place de son père. Un instant, un court instant j’avais vraiment espérer qu’il décide que je serais celle qui guiderait à présent la meute et même si j’aurais râlé au début, j’aurais accepté. Parce que cela signifiait être avec lui, et aider les nôtres… Mais ce n’était même pas ce que lui voulait alors cet instant était bien vite mort.

Il soupira à mes paroles, réaction qui ne m’étonna pas. Par contre, je m’attendais vraiment qu’il m’affirme que jamais cela n’arriverait, ce qui ne fut le cas. Je le regardais un peu étonnée quand il m’annonça que lui avait peur que je l’aime de moins en moins. J’ouvrais la bouche, mais il me demanda de ne pas répondre. Je me tus alors. C’était l’ulfric et c’était un ordre alors je n’allais par contre même si je n’étais pas vraiment d’accord. Comment pouvait-il penser ça alors que, malgré tout ce qui avait pu se passer entre eux et moi, j’ai toujours continué à aimer Clayton, et Johan. Ou du moins leur souvenir. Je ne pourrais pas ne plus l’aimer, surtout s’il était toujours à mes côtés. Ce serait l’inverse qui serait susceptible d’arriver. Il me reprend dans ses bras, mais je finis par les fuir pour ne pas craquer. Je change d’ailleurs de sujet d’ailleurs par la même occasion, pour vraiment m’écarter de cette pente savonneuse et dangereuse. Mon cœur loupe un battement quand je me sens derrière moi et qu’il passe ses mains sur mon bassin puis mes cuisses. Je ne peux m’empêcher de frissonner à son contact que j’aime tant. Il me murmure alors quelques mots après avoir enfouis son visage dans mes cheveux. Mon cœur s’emballe énormément à ses derniers, conjuguaient à son contact. Mais je n’ai encore le temps de rien faire, ni dire. On frappe à la porte et comme je l’avais annoncé, on nous dit que mes enfants sont là, ce qui fait s’écarter de moi Hayden. Alors qu’il leur dit d’entrer, je me tourne vers lui, et rompt la distance entre nous. Je viens trouver ses lèvres, et les presse contre les miennes, amoureusement, alors que mes mains viennent toucher sa peau sous son tee-shirt. Je l’aime, et je voulais aussi qu’il redevienne moi. C’était ce que je voulais lui faire comprendre. Ma louve le veut lui, et l’humaine que je suis partage totalement cette avis.

Je me détache de lui et tourne la tête vers Niamh et Kean assit sur le canapé, la première réclamant de l’argent à son frère, parce qu’elle lui avait bien dit que m’man quitterait pas la meute et resterait avec Hayden, parce que faudrait être aussi bête qu’un vampire pour pas se rendre compte qu’elle l’aime, même si bon, même si c’est pas p’a, bah Hayden il est quand même pas mal pour elle. ». Oui oui, ce sont les mots exacts de ma fille, ceux à quoi répondit son frère C’est vrai… Et puis l’est célèbre et comme j’sais plus qui l’a dit, tu sais, dans le magasine de Sav’, bah la célébrité, ça attire les femmes. Pour ça que plus tard, moi aussi je serais connu ! Bonne idée ! Je ferais pareille et j’pense même… Je ne les laissais pas finir leur merveilleuse conservation, en me raclant la gorge. Je croisais les bras sous ma poitrine et les regardais d’un air un peu sévère, mais quand même bien amusé. Oui, ils n’en loupaient vraiment pas une. D’solé M’man chérie. Ils se lèvent aussitôt et viennent tous les deux se placer devant Hayden. Ils posent un genou à terre comme je l’avais fait plus tôt, et expose leur cou en penchant légèrement la tête et en cœur lui disent Moi Kean Moi Niamh fils fille de Johan O’More Et d’Isadora Doyle vous jurons fidélité et dévotion à vous Hayden Valentyne, nouvel ulfric de la meute d’Angleterre et d’Ecosse. Bon ce n’était pas tout à fait ça, mais ils avaient dit l’essentiel, avant d’ajouter Dis, c’est bon ? Tu peux revenir maintenant ? Et ça veut dire que M’man sera la nouvelle Lupa et que tu la préfères à Mary ? Kean ! Oui m’man ? pas besoin de répondre, mon regard en disait déjà long. Il lâcha un oups silencieux et n’ajouta rien. Oui vraiment ils étaient irrécupérables, et avaient vraiment du mal à contenir leur joie de revoir le loup, et de voir que finalement lui et moi étions de nouveau ensembles, même si c’était beaucoup plus compliqué que ça, chose qu’ils ne pouvaient pas comprendre


Isadora J. Valentyne

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