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La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé]
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MessageSujet: Re: La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé]   La musique apaise les moeurs [Livre II - Terminé] - Page 2 EmptyVen 7 Fév - 20:39

    Il fallait évoluer, avancer. Ne pas se laisser dépasser par les erreurs du passé. C'était dangereux, et futile. Je ne voulais pas que l'on reste stupidement tourné vers une époque révolue, une époque qui serait teintée de défaite et de renoncement. Je ne voulais en aucun cas que la défiance et le renoncement deviennent les maîtres mots de notre nouvelle existence, de cette ère nouvelle que je voulais pour la Meute toute entière. Je savais qu'actuellement, il restait trois choses principales qui amenaient à du clivage et à une déperdition d'effort et de bonne volonté. La première était bien sûr que la Meute n'avait plus officiellement de Lupa, et qu'elle restait donc en théorie sous mon seul pouvoir. Ne voulant être pris ni pour un dictateur en puissance, ni pour un faible qui ne sait faire la part des choses entre sa fiancée et sa partenaire de travail, je me devais de faire un choix. Le second nœud de problèmes qui s'imposait à moi était bien entendu les frictions qui existaient entre les deux louves susmentionnées. Il y avait un différent réel et profond entre elles deux, quelque chose d'ancien et de probablement insoluble. Isadora s'était vue priver de son compagnon précédent et de ses deux nouveaux nés par Mary, qui lui avait fait croire qu'ils avaient été tués. Et Mary quant à elle, éprouvait énormément de ressentiment pour l'ancienne exécutrice du fait de la jalousie qu'elle ressentait de l'ancienne relation qu'il y avait entre Isa et Nathanael, le chef de Meute dont Mary était amoureuse il y a bien longtemps. En sus, Mary avait tout de même sauvé Johan, Niahm et Kean, les deux gosses d'Isadora... Ce que celle ci ne pouvait lui pardonner, ses enfants étant de sa responsabilité et de ses prérogatives. La situation apparaissait comme terriblement compliquée. Et enfin, la Meute était privée non pas de leadership mais de cohésion sociale, rôle attribué aux éxecuteurs dont nous étions pour l'instant dépourvus. Il fallait que l'on puisse faire avancer les choses de ce côté là aussi, ou tous mes efforts auront servi à rien.


    Quoi que je fasse, je me sentais au bord du précipice. Ni l'une ni l'autre de ces deux louves ne me pardonnerait que je ne m'éloigne un tant soit peu de leur position, et rien au sein de la Meute ne pouvait se faire sans elles. Pas sans Mary, qui avait le pouvoir depuis quoi, dix ou quinze ans ? Et pas sans Isadora, qui était fortement liée à de nombreux jeunes lycanthropes, ayant pris le rôle de leur apprentissage fort à cœur. J'étais bloqué. C'était auss simple que cela. Isadora semblait en sus considérer qu'avec le temps, j'en viendrais à moins l'aimer, et peut être même à tomber sous la coupe de Mary de manière totale et irrémédiable. Je ne voulais pas de ça. Pas ici, pas maintenant. C'était trop compliqué pour moi. Je devais faire un choix sans vouloir pour autant accepter les conséquences de l'une ou l'autre de mes décisions, que j'augurais déjà désastreuses. Ce qui m'embêtait plus encore était sa nouvelle attitude dominée et respectueuse, comme si effectivement le fait de devenir Ulfric me faisait de facto avoir le dernier mot, ce qui m'insupportait au plus haut point. Elle s'éloigne, encore et toujours, insaisissable et meurtrie, m'écorchant l'âme à chaque rejet. Je ne la sens pourtant pas indifférente à notre étreinte, si fugace était elle. Finalement, la belle revient vers moi, se fait proche, tactile, passionnée et téméraire comme toujours. A l'intérieur, je brûle de désir pour elle. Pourtant, ses enfants entrent dans la pièce et nous nous arrêtons. Ils s'assoient tous deux et mon cœur se gonfle de fierté en les voyant, alors que cela ne fait pourtant que quelques mois que je les cotoie mais pourtant, ils sont déjà mes enfants. Ces gosses sont précoces. Ils ont dû grandir sans leur mère pendant la période la plus fragile de leur vie. Je note qu'ils sont déjà intéressés par l'argent et par la célébrité, et ont déjà compris que cela leur ouvrirait des portes. Malins et espiègles, il leur reste beaucoup à apprendre.


    Je prends un air faussement solennel quand les deux petits bouts prennent la posture habituelle dans la Meute pour signifier son respect à ses dirigeants. Leur serment est approximatif mais il m'arrache un franc sourire que je camoufle bien vite. Je soutiens leur regard.



    | Moi, Hayden Valentyne, Ulfric de la Meute d'Ecosse et d'Angleterre de Wolfheaven, accepte votre loyauté et votre fidélité. En échange je vous assure mes conseils et ma protection, mon soutien pour toutes les choses de la vie. Nous sommes aujourd'hui et demain une famille dont je serais le père, et dans laquelle vous gagnez nombre de frères et de sœurs qui veilleront sur vous et vous rendront votre amour et votre loyauté. |


    je me tourne vers Isadora, triste mais digne.


    | Non, les enfants. Votre maman n'est pas la nouvelle Lupa. Je compte sur vous pour obéir à Mary, même si vous préférez votre maman. Mais oui, je préfère Isadora à Mary. Je la préfère à n'importe quelle autre femme au monde, et je crois que si elle en doute pour l'avenir, au fond d'elle elle le sait. |


    J'embrasse les deux petits sur le front, avant d'avancer sur Isadora et de l'embrasser doucement.


    | Ramènes moi c'est deux ulfsarks à la maison, et prends soin de toi. Je passerais vous voir un peu plus tard. Je t'aime, Isa. Je suis désolé que tu doutes de nous, de notre avenir, mais ça ne change rien. Je ne suis pas mon père. Je n'abandonnerais rien. A tout à l'heure. |


    Je me détourne d'eux, ébouriffe la tignasse de Keane et m'éloigne vers le flot continu continu de choses qui me préoccupent et que je dois encore régler.


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