❝Setting fire to our inside, for fun.❞
Constance & Alexis

Je quittais l’hôtel de ville. J’entrais dans la voiture, et mon chauffeur fermait la porte derrière moi. J’ouvris mon manteau, affichant ma robe blanche tâché de sang, une chose qui m’énervait. Sur la route, je continuais ma petite correspondance avec l’amie de Charlie, cette Alexis. Mais avant de rejoindre cette charmante petite, je devais me séparer de cette faiblesse affreuse, liée à ce baiser de la petite louve que j’avais laissé dans un état plus que pathétique.Mais je me sentais déjà par le peu de salive qui était entré dans mon système, je n’étais pas malade à mourir, mais c’était assez désagréable, de plus, le temps passait, et je n’avais pas le luxe de pouvoir me balader dans les rues dès que le soleil allait se lever. Il était encore assez tôt, mais il ne valait mieux pas que je tente le faible non ? A la seconde, où la jeune métamorphe m’eut donné sa position, je donnais l’ordre de conduire vers Glasgow.

Sur le chemin, une autostoppeuse. A cette heure là ? Une fugueuse certainement, bref, je ne connaissais pas son histoire, et je m’en fichais éperdument. Je fis arrêter la voiture, et la laissait monter avant de lui attraper le poignet, de lui ordonner de ne pas hurler. La voiture continuait sa route, et je me nourrissais. Avec une grande avidité, voilà bien longtemps que je n’avais pas bu directement à la source. Je m’arrêtais avant de la tuer, la laissant dans un état de semi-conscience, un coup d’hypnose et je la remettrais sur la route. Je lâchais la jeune demoiselle, et mon chauffeur exprima le souhait de ne pas tâcher la banquette avec sur sang, que je n’apprécierais certainement pas de trouver la voiture avec une tâche d’hémoglobine. Je haussais les épaules, et tirait une cigarette pour l’allumer. Je réfléchissais, cette gamine pouvait se transformer en insecte, aussi ridicule que cela pouvait paraître c’était aussi quelque chose qui jouait un peu à son désavantage… Je haussais les épaules. Si elle me donnait trop de fils à retordre, je l’écrasais comme une vulgaire mouche. Je tirais sur ma cigarette. Aussi fatigante pouvait être cette mission, ou cette … enquête, peut importe le nom qu’on lui donne, ça faisait longtemps que je n’avais pas été grisée par l’action, je souriais. Et reposait ma tête jusqu’à notre arrivée au lieu où se trouvait la petite luciole. Je me sentais mieux, assez bien pour embarquer avec moi cette gamine, de gré ou de force d’ailleurs. J’avais déjà bien brisé la jeune Charlie, et je pouvais continuer aussi longtemps que nécessaire.

Je sortais de la voiture, mon talon claquant le sol. J’ordonnais au chauffeur de rester dans la voiture. Je dus fermer à nouveau les boutons de mon manteau, pour cacher la tache de sang sur ma robe, autant vous dire que je n’étais pas enchantée. Et j’allais rapidement manqué de manières, et surtout de patience. Je ne pouvais pas rentrer dans la maison, encore une chose qui allait m’énerver, tiens. Je pris une grande respiration, après tout, j’étais aussi une créature née pour le charme et le baratin non ? Après tout, pourquoi nous fixer dans le temps, exacerber nos traits physiques ? Autant en jouer, quand on le peut non ? Je n’allais non plus la jouer grand sourire hypocrite, après tout, je n’étais as là pour lui vendre une nouvelle maison. Je fus étonnée par la taille de la demeure… Je sonnais à la porte, c’était la seule chose à faire après tout. Quand la porte s’ouvrit, je tombais sur littéralement, une enfant. Intérieurement, je soupirais, quel âge avait-elle ? A peine la vingtaine ? Vous me direz, que j’ai l’air d’avoir vingt ans, oui sauf que j’ai toujours pensé que malgré cela, il était difficile de croire que je n’avais que vingt ans, non ? Passons.

Bonsoir, Alexis, je présume ? Je m’appelle Constance. terminais-je un en léger sourire.

J'étais angoissée, c'était le moins qu'on puisse dire. Le message de Charlie m'avait effrayée. Autant qu'il avait attisé ma curiosité. Dites moi inconsciente si vous le souhaitez, mais je m'étais toujours questionnée sur les vampires - comme les loups et les démons. J'avais entendu tous les messages à leur sujet, durant les années sanglantes, mais je me demandais si ça n'était pas pour autant une nécessité pour eux de se comporter ainsi dans une époque troublée comme celle la. Je ne me leurrais pas réellement, si Charlie me mettait en garde, ça n’était pas pour rien mais… J’avais une tendance bien trop grande à espérer et à voir le meilleur en les autres. Et puis, je n’étais pas innocente et inoffensive non plus. Je ne comprenais pas, en revanche, pourquoi une vampire pouvait en avoir après moi. Que pouvais-je lui apporter, que voulait-elle de moi ?

Je tournais en rond, dans la maison où je me trouvais ce soir là, et où je n’avais pas bougé sur décision de Charlie qui allait m’y rejoindre. Devais-je croire à un piège ? Aurais-je du fuir, et ne pas revenir ? Ou attendre, et réellement voir Charlie ? Je ne savais que penser, ni même si j’étais réellement en danger. Je n’avais pas les idées claires, elles fourmillaient, m’envahissaient et m’empêchaient de voir les choses nettement. J’allais donc prendre une douche, me souciant peu de salir cela – au pire, ils avaient une machine à laver, je pourrais très bien l’utiliser. Je revêtais tout juste un peignoir, quand la sonnette de la porte d’entrée retentit. Zut ! Je me dépêchais de me sécher, pour m’habiller. Je ne voulais pas me présenter en peignoir… surtout pas si c’était pas Charlie, mais la vampire.

J’avais pris un jean et un t-shirt au hasard dans une armoire, et ils étaient un peu grand, alors je remettais le peignoir par-dessus. Je n’avais pas le temps de chercher de quoi me changer ou même de prendre un pull à mettre par-dessus le t-shirt pour ne pas avoir froid, et le vêtement de bain était chaud, doux et confortable. Je me précipitais alors, pieds nus, pour ouvrir la porte. Et voir quelqu’un qui n’était pas Charlie, clairement. Pourquoi ne m’en étais-je pas doutée ? Charlie aurait déboulé dans la maison, fracassant peut-être la porte, sans même prendre de gants. Je grimaçais légèrement.

« Bonsoir madame. Je peux vous aider ? »

Inutile de prétendre que je n’avais pas compris qui elle était. J’essayais d’esquisser un sourire à mon tour, mais ce ne fut qu’un rictus hésitant. J’étais partagée entre l’affabilité dont elle semblait faire preuve, et l’avertissement de Charlie que je ne pouvais pas ignorer. Qu’allait-il m’arriver ? Allait-elle me faire disparaître et me manger ? Me capturer ? Me torturer ? Je n’en savais rien, et cela me faisait peur, même si j’essayais de ne rien laisser paraître. Avec un peu de succès, alors que normalement on lisait en moi comme en un livre ouvert. J’essayais tellement de me cacher, que parfois, c’était au final comme une seconde peau qui se plaquait sur moi.

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Constance & Alexis

Quand la porte s’ouvrit, je m’attendais à quelqu’un de jeune, mais aussi jeune. J’avais penché la tête dans un réflexe, analysant la silhouette de la jeune fille, frêle, peu apte à se défendre, porte des vêtements qui ne lui vont pas, soit elle ne connaît pas sa taille, soit ils ne sont pas à elle. A en juger par la taille de la demeure et le fait que les métaphores se terre dans l’ombre, je doutais que la maison était la sienne. Je fronçais les yeux. Etait-elle alors capable de me laisser entrer ? J’avais l’impression d’être le grand méchant Loup, figure manichéenne, rien de plus, me comparer à cette race, me donnait des frissons. A sa grimace, je supposais qu’elle ne s’attendais pas à moi, à n’en pas douté. Je gardais le téléphone de Charlie dans la poche de mon manteau. Allais-je faire preuve de patience alors qu’une migraine me guettait, cette satanée petite garce n’avait rien trouvé de bon que … de m’empoisonner, légèrement, mais assez pour que je laisse quelque chose de peu rassurant faire surface. Je n’étais pas faible, mais le contrôle allait être compliqué, surtout si elle comptait me rendre la tâche difficile.

Quel âge avait-elle ? A peine vingt ans ? Elle avait tout de même les rondeurs de l’enfance, quel âge pouvait-elle avoir ? A son âge j’avais déjà été vendue, je pris une longue respiration, soupirant. Madame ? On ne m’appelait pas souvent de cette manière, voir quasiment jamais, je crois que je grinçais les dents quand elle utilisait le terme. Malgré le fait que je n’avais pas avalé beaucoup de salive de Charlie, elle allait me le payer cette petite garce, tout m’irritait. Je m’accoudais à l’encadreur de la porte, continuant de la fixé. Je me demandais si cette race pouvait être hypnotisé… Les loups ne pouvaient pas l’être, j’aurais été curieuse de savoir si c’était le cas. Mais pour le moment assez égoïstement, j’avais envie de savoir pour quelle raison j’avais té lancé à leur trousse. Je penchais la tête vers elle, gardant toujours un sourire, on ne pouvait pas le dire sincère, ni honnête, c’était un sourire… poli, je suppose.

M’aider, très certainement. Mais le faire volontairement, je n’en ai aucune idée. commençais-je

Je pouvais lui mentir en disant que si elle ne venait pas Charlie allait mourir. Ce qui théoriquement, n’était pas complètement faux. Si je réussissais à ramener cette petite gamine avec moi, pouvoir la travailler, jusqu’à ce qu’elle crache quelque chose. Ou qu’elle délivre un message, le but c’était le chaos non ? Faire sortir les abeilles de la ruche en enfumant le propriétaire. Je souriais, tout ceci demandais trop d’option, de solution à des possibles problèmes, des choix, des conséquences, trop de conséquences. J’avais même mis en péril la paix de Krystel pour la mission, autant dire qu’en réalité, le risque que j’avais pris devait être couronné de succès d’une manière ou d’une autre. Je croisais les jambes.

Me laisserais-tu entrer, Alexis ? demandais-je dans un ton neutre, presque charmeur. Disons… Que je ne te ferais pas de mal, si tu ne mets pas à mal ma patience. Tu peux croire ces paroles, ou me laisser m’énerver. terminais-je dans sourire.

Je la fixais droit dans les yeux. Alors, qu’est ce que ça allait être ?

Je la regardais perplexe, alors qu’elle même me dévisageait. Que pensait-elle, en m’observant ainsi ? Je n’en savais rien, et n’en saurais probablement rien. Elle n’allait pas me le dire, gentiment, si je demandais poliment, n’est-ce pas ? Mais d’un côté, qui ne tentait rien n’avait rien… « Je… veux pas vous importuner mais… Quelque chose ne va pas ? La manière que vous avez de me regarder… » Je pouvais net. Que pouvais-je dire ? Qu’elle m’intriguait ? Ne me rassurais pas, m’inquiétais même ? Qu’elle attisait ma curiosité ? Rien ne me semblait opportun ou judicieux, alors je baissais la tête, coupant tout contact visuel, et grimaçant. Charlie m’avait dit de faire attention, de me méfier, et… je me retrouvais face à la vampire. J’étais anxieuse, emplie de peur, mais aussi dans l’expectative. Que me voulait-elle, et pourquoi avait-elle voulu me rencontrer ? Que pouvais-je lui apporter ? Et elle, pouvait-elle m’apporter quelque chose ? Tant de questions qui resteraient sans réponse.

Je relevais la tête juste pour voir son… sourire, si l’on pouvait appeler ça. La torsion de ses lèvres en ce qui ressemblait à s’y méprendre à un sourire, sans pour autant savoir ce qu’il signifiait. Cherchait-elle à me calmer ? A me mettre en confiance ? A… Je sais pas. Etait-ce simplement un réflexe de bonne éducation ? C’était une vampire, je ne pouvais même pas savoir comment ou à quelle époque elle avait été une enfant, elle avait été éduquée, quelles valeurs on lui avait inculquées. Ni même si ces valeurs avaient une quelconque importance à ses yeux aujourd’hui, ou si elles pouvaient correspondre à celles que moi j’avais apprises, ou à ce en quoi je croyais. C’était décidément bien compliqué… Ca devait être beaucoup plus facile pour elle, qui avait vécu et suivi toutes les évolutions. J’hésitais entre lui rendre son sourire ou ne rien faire, et le seul résultat que je parvins à faire fut un rictus peu engageant qui trahissait probablement beaucoup plus d’états d’âme ambigus et contradictoires que je ne pensais en avoir.

« Je… Je ne veux pas vous embêter et ne pas vous obéir, je vous jure. »

Je me maudissais : que je devais faire infantile, à répondre comme ça. « Je vous jure ». Je devais dire ça quand j’avais cinq ou six ans, et encore… La vampire était trop silencieuse, à peu parler, laisser le silence s’installer comme si elle voulait augmenter mon anxiété. C’était peut-être exactement ce qu’elle voulait, d’ailleurs. Je ne pouvais me sortir de la tête le SMS de Charlie : « tu n’es plus en sécurité ». Une peur insidieuse commençait à avoir raison de moi, mais je me trouvais totalement démunie : que pouvais-je faire, contre la vampire ? Pouvais-je faire quelque chose, même, avant de me demander ce que je pouvais faire ? Je me mordais la lèvre, déjà abimée par le froid. Si je continuais, j’allais faire perler le sang – et si je savais une chose, c’est que ça ne serait vraiment pas intelligent. Je regardais la vampire, et tournais la tête vers mon sac non loin. Je bafouillais, incertaine de la façon dont elle accueillerait ce que j’allais dire – alors que ça n’était pas grand chose, au final. « Je… Je reste là, je vais rien faire de mal, je vous jure. Vous voyez mon sac là-bas ? dis-je en le désignant du doigt ? Je vais juste chercher quelque chose dedans, vous me verrez, je disparais pas, je vous promets. »

Je me dépêchais jusqu’à lui, et mettais du stick à lèvres pour protéger mes lèvres agressées par le froid, riant nerveusement au passage – j’étais ridicule. Mais ça me réconfortait un peu, étrangement. Tout aussi rapidement, je revenais devant la porte, attendant qu’elle parle, ou qu’elle parte, ou… je sais pas, qu’elle me fasse du mal ? Je ne savais vraiment pas, mais je me sentais très mal. « Je… Je serais docile et obéissante, je vous jure. Mais je sais pas ce que vous voulez. Mais vous pouvez entrer. » Je ne comprenais à vrai dire pas pourquoi elle n’était pas entrée. Je cherchais dans mes souvenirs s’il y avait une raison, avant de me souvenir de tous ces spots publicitaires, à la télé, pour qu’on apprenne à se protéger contre eux. Ils ne pouvaient pas entrer sans autorisation. Je me mordis la lèvre à nouveau. J’étais à l’abri dans la maison, et je venais de lui ouvrir grand le passage. J’étais bête. J’étais bête, et j’allais mourir.

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Constance & Alexis

Je crois que mon plus grand défaut fut de ne jamais avoir véritablement ressentie la peur. Même de ma vie d’humaine, je me souviens avoir été effrontée et orgueilleuse, je n’avais pas peur parce que je n’avais rien à perdre. Mais j’avais forgé ça d’une certaine manière, cette assurance, cette absence de peur. Etrange les rétrospectives que j’avais face à cette gamine. Je n’arrivais pas à m’identifier à elle. Impossible, je n’avais jamais été ainsi. Et je ne le serais jamais. Pourtant, étrangement, elle semblait… peu sure de ce qu’elle ressentait, elle gardait son calme, montrant quand même assez de peur pour prouver qu’elle faisait… un effort, pour quoi ? Préserver sa vie ? Ne confondez pas mon intrigue avec de la curiosité… Pour moi elle est humaine, avec un gène particulier qui lui permet de se transformer en mouche ou ou vache peu importe au final. Etait-il plus dangereux que les humains… Franchement j’en doutais sinon ils ne cacheraient pas. Une bonne argumentation, n’est ce pas ? Je haussais les épaules,

Quelque chose ne va pas ? Je fronçais les sourcils, puis haussais les épaules, elle était inoffensive c’était terrifiant. C’était quoi l’âge qui faisait ça ? Je levais les yeux au ciel croisant mes bras sur ma poitrine. Après tout qu’en savais-je n’avais pas vécu beaucoup longtemps qu’elle en tant qu’humaine. Je l’écoutais parler, elle ne voulait ni m’embêter ni me désobéir, voilà bien longtemps que je restais muette, ma tête prit appui sur l’embrasure de la porte, et je la fixais. Je n’étais pas déstabilisé, mais surprise. Je plissais les yeux, cherchant à cerner cette petite. Etait-ce une manière de se protéger ? car après tout, j’avais déclaré auparavant que je ne lui ferais pas de mal, si elle ne mettait pas à l’épreuve ma patience. Je supposais que cette attitude me surprenait dans le sens où peu de personne avait l’attitude qu’elle adoptait. Elle disait qu’elle n’allait rien faire de mal, elle pointa son sac du doigt, puis se retira, je la gardais à l’oeil, j’avais l’impression d’avoir affaire une enfant, et le baby-sitting c’était définitivement pas mon truc. Qu’allais-je faire avec elle au final… J’avais besoin de réponses, sur elle, sa race et surtout qui elle connaissait. Je soupirais, la regardant récupérer son stick à lèvres dans sa poche, je ne savais pas si j’avais pitié d’elle, où si je la trouvais ridicule. Elle était au moins honnête avec ses émotions. Je redressais la tête, quand elle me donna la permission d’entrer. Ce fut si peu étonnant que je ne puisse pas rentrer. Je glissais ma main en direction de la porte, mais, impossible, je n’entrais pas. Elle n’était pas propriétaire des lieux, je soupirais.


Tu n’es pas propriétaire des lieux, Alexis. commençais-je en la regardant

Ses lèvres attaquées par le froid, était marquées. Brillantes maintenant à cause de ce qu’elle avait appliqué dessus. Je ne remarquais pas le froid, je le ressentais, mais je ne l’éprouvais pas. Toute comme la chaleur, mais celle ci reste assez relative puisque je vis de nuit. Ma peau était restée la même que cette nuit là, elle n’avait pas bougé, pas connu les conséquences du temps, rien. Elle reprit. Docile. Et Obéissante. Quelle étrange sensation… elle était entièrement soumise, alors qu’elle entièrement à l’abri dans la maison. Il fallait qu’elle sorte, il fallait que je la fasse sortir.

Bien, bien. Dans ce cas, je vais être franche avec toi. Les messages que tu as reçu les dernières heures ne sont en aucun cas de Charlie, nous avons eu une… altercation. Et j’ai récupérer son téléphone afin de savoir où tu te trouvais. Maintenant, que je suis là, je souhaiterais que tu sortes, de cette maison, qui ne t’appartient pas, et venir avec moi. Nous avons beaucoup de choses auxquelles nous devons discuter.

Je redressais l’ensemble de son corps, me tenant droite, et je la regardais droit dans les yeux. Des yeux qu’elle avait clairs comme les miens. Je détaillais son apparence, relativement petite, apparence plutôt chétive et des cheveux tirant entre le châtain et le blond. Je pris une longue respiration. J’étais terriblement, terriblement curieuse de savoir pourquoi, pour quelles raisons Krystel m’avait mis sur la trace de cette race. Ils ne semblaient pas vouloir chercher le conflit, et je doutais presque qu’ils puissent en être capable. A moins qu’ils ne soient vénéneux, ou je ne sais quelle bêtise, mais dans ce cas Krystel m’aurait prévenue de me méfier… pour quelle raison, allais-je devoir faire du baby sitting. J’approchais de la porte, sans pour autant y entrer. Qu’est ce qui les rendait … intéressant ? Quels éléments me manquaient ?


Qu’est ce qui vous rends si … « précieux » … Je suis curieuse, de savoir pourquoi, on m’a envoyé à votre recherche.

Je pataugeais dans le doute, dans l’incompréhension et dans la peur. J’avais entendu parler des forces des vampires, et je ne remettrais pas en question une seule seconde le fait qu’elle pouvait me briser le cou d’un geste bref et imprévisible. Et pourtant, je n’arrivais pas à me convaincre qu’elle voulait ma mort, qu’elle allait m’achever sitôt l’information qu’elle souhaitait recueillie. Elle l’avait dit, après tout : si je me comportais bien, elle ne me ferait pas de mal. Je ne savais pas si elle pouvait être crue ou non, mais il était certain que je n’avais de toute façon pas le choix. Je l’observais, continuant à mordre ma lèvre déjà abimée, malgré le stick à lèvres que j’y avais généreusement appliqué, et que j’enlevais presque méthodiquement alors que je ne le faisais pas consciemment au final.

Je ne pus m’empêcher de reproduire le froncement de sourcils qui venait de paraître sur son visage, alors qu’elle avait haussé les épaules à deux reprises. Pourquoi ce geste ? Etait-elle désemparée par quelque chose ? Irritée ? Je grimaçais, effrayée d’avoir agi d’une manière qui lui déplaisait et pourrait faire en sorte qu’elle voudrait m’achever si je faisais le moindre faux pas. Sans le vouloir, je retenais ma respiration, alors que je l’observais minutieusement en essayant de la cerner, sans succès aucun, alors que la peur allait croissante en moi. Si je sortais vivante de cette rencontre de gaffe, cela relèverait d’un miracle… L’angoisse commençait à prendre le pas, en moi, sur la curiosité et l’envie de lui demander si elle savait se contrôler, comment, et si elle pouvait m’apprendre. N’importe qui m’aurait dit que j’étais insensée, mais je n’avais pas la peur qu’ils avaient cultivée des vampires… Je ne connaissais pas bien ces créatures, leurs capacités et leurs limites.

Je fronçais les sourcils à nouveau, alors qu’elle soupirait, et m’affirmait que je n’étais pas propriétaire. Je le savais, mais comment elle, elle pouvait le savoir ? Et pourquoi s’en soucierait-elle ? Ce n’est qu’en la voyant tenter d’entrer sans succès que je compris – seule le propriétaire d’une maison pouvait inviter un vampire à y entrer ? Ils n’étaient pas en mesure d’entrer de leur propre chef, de leur plein gré ? Je me mordis la lèvre un peu durement, manquant de me l’entailler à peu de choses près. La chance était peut-être de mon côté, car ça n’arriva pas. Je relevais les yeux, croisant les siens. Son regard, inquisiteur, persistant, me dérangeait. Cherchait-elle à cerner… je ne sais quoi ? A me sonder ? A savoir mes faiblesses ? Car j’en avais, sans aucun doute. Je grimaçais – encore, une énième fois, en l’entendant.

« Je… Pourquoi ? Il s’est passé quoi ? Et… pourquoi vous m’avez dit qu’une dangereuse vampire était à mes trousses ? Ca… vous dessert pas ? J’aurai peut-être eu moins peur, si… Si vous aviez pas dit ça. »

J’étais franche, pour la simple et bonne raison que les mots volaient hors de ma bouche sans que je ne les contrôle vraiment, et que je ne savais pas le moins du monde mentir. Quand bien même j’aurai voulu, menteuse aurait été gravé dans ma chair, à la vue de tous. « Je… Comment va Charlie ? Elle… va aller bien ? » J’avais hésité, un instant, avant de lui demander si elle allait bien, mais ça me semblait peu probable. Les mots que la vampire avait eu en lui disant que si elle se comportait bien, elle ne lui ferait pas, me revinrent en mémoire. Charlie n’avait pas du bien se comporter… Elle était forte et courageuse, elle aurait tenu tête à la vampire, sans aucun doute. Alors elle n’avait pas du se laisser faire. Ma peur fut soudainement décuplée, mais pas pour moi, pour Charlie.

Sans même y faire attention, j’occultais sa demande de sortir. Effet de mon subconscient, ou réelle inattention ? Probablement un peu des deux. Je ne détournais pourtant pas mon regard du sien, attendant, patiemment, sagement, la suite des événements. Et une réponse. Mais je n’en dis rien. Elle me la donnerait si elle le voulait. Mon souffle était rapide, saccadé, comme si je n’arrivais plus à respirer normalement, que l’air me manquait. C’était très certainement ce que je ressentais, inconsciemment, le stress et la peur qui m’assaillaient n’aidant pas à me tranquilliser et à contrôler ma respiration. La surprise prit place sur mon visage, alors qu’elle me posait une question, qui me prit totalement au dépourvu. De quoi parlait-elle ? « Je… On est… précieux ? Pour qui ? Je… Je n’en ai aucune idée. »

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Constance & Alexis

J’étais fatiguée, de la voir se triturer l’esprit à cause de la peur, du doute et toutes ces émotions qui au final, m’était … presque inconnue, donc, je ne pouvais ni les comprendre véritablement, et je n’étais pas non plus ici, en face d’elle, pour la consoler. En tout cas, elle avait compris comment allait se dérouler notre relation, aussi courte allait elle pouvoir être. Je regardais autour de moi, pas un chat, je crois que je n’aimais pas les quartiers résidentiels pour ce manque évident de vie, ce silence pesant. J’étais irritée par le fait qu’au final, elle était en sécurité à l’intérieur de la maison, et que je ne pouvais pas l’atteindre tant qu’elle ne mettait pas un pied dehors.

Et là, elle me demande pourquoi je lui avait dit qu’une dangereuse vampire était à ses trousses. Je la regardais, et très franchement, j’étais presque abasourdie, par sa naïveté. Les métamorphes étaient ils tous des poneys au pays de la guimauve ? Etait-ce de la naïveté, ou tout simplement de la stupidité, il était pour moi quasiment évident que si on recevait un message vous alertant qu’un vampire arrive, et qu’en réalité un véritable vampire se présente sur votre porche il y a de grandes chances que ces deux personnes, soit la même non ? Je haussais les épaules, soupirait, et levait les yeux aux ciels. Je croisais les bras.

Votre naïveté est … désemparante…. désespérante même.

Puis elle demande si Charlie allait s’en sortir. C’était le dernier de ses soucis à mon avis. Je haussais les épaules, elle m’ennuyait un peu, disons que cette espèce de candeur, qu’elle devait certainement entretenir, ne m’attendrissait pas, au contraire, avait tendance à m’énerver, tant ce genre de comportement me semblait hors de propos, et hors contexte. Charlie allait s’en sortir, malheureusement, les loups sont des créatures plutôt coriaces.Elle balbutiait, encore, je comprenais qu’elle avait peur, mais en réalité, je commençais à me lasser. Je n’avais pas l’habitude d’avoir ce genre de… conversation, si on pouvait appeler cela conversation, tant j’avais l’impression d’être la seule à faire des phrases construite. je soupirais une nouvelle, commençant à être profondément exaspérée, et surtout, je lui avais gentiment demandé de sortir. Je ne pouvais pas rentrer ce qui me mettait dans une position plutôt délicate, mais si elle se souciait du bien être de Charlie, je pouvais donc tirer cette « affection » à mon avantage.

Elle s’en sortira. Seulement, si je ne suis pas obligée de vous demander une nouvelle fois de sortir de cette maison, qui en plus ne vous appartient pas. Malgré mon abondance de temps, je n’aime pas le gâcher.

Je souriais courtoise. Et pourtant, à l’allure où les choses avançaient, elle allaient être capable de me faire attendre jusqu’au levé du soleil, chose qui n’est définitivement pas à mon avantage. Je me décalais de l’embrasure de la porte, pour me tenir parfaitement droite, la regardant droit dans les yeux. La patience était une chose qui avait des limites, et chez moi, les limites étaient parfaitement bien délimitées. Précieux ? C’était le terme que j’avais utilisé car en effet, leur existence avait été cachée assez longtemps par la Reine, et je doutais qu’elle dise cela au premier venu, même si laisser les vampires partir à la chasse aux métamorphes pouvait parfaitement créer le chaos qu’elle avait désiré. Ce que la Reine désire, la Reine possède non ? Dans tous les cas, je ne m’attendrissais pas devant le visage candide et innocent de la jeune demoiselle, pur la simple et bonne raison, que je n’avais rien à gagner à ce genre de perte de temps. Les métamorphes étaient en quelque sorte, un rite de passage, pour que je suis puisse accéder à ma vengeance. Mais pourquoi eux ? Qu’avait-ils de si spécial, leur odeur n’était pas forcément différente des humains, même si à bien y faire attention, il y avait une subtil petite différente, comme une touche supplémentaire à un parfum. Ce n’était pas leur apparences, ce n’était pas leur traits d’intelligence non plus… Qu’est ce qu’une Reine Vampire pourrait bien vouloir d’une race inconnue ? Vampire… vampire, vampire… Qu’est ce nous voulons par dessus tout…. vampire, vampire, vampire… Leur sang ? Je regardais le jeune demoiselle,c’est pour ça que je cours après une gamine ? Pour du sang … Les humains en avaient pleins les veines, et ils n’étaient pas en voie de disparition. Voilà une chose à laquelle il fallait gouter non ? Je restais de marbre. Je regardais ma montre. Pour ensuite lever les yeux vers elle.

Je ne voudrais pas être obligée d’employer la force, Charlie n’a pas forcément apprécié ce genre de … méthodes.

Je jouais avec la fermeture du bracelet à mon poignet pour décharger le stress, sans même m’en rendre compte. C’était une habitude tellement ancrée en moi que je l’effectuais sans le réaliser, alors que j’attendais, et l’écoutais, dans le silence ambiant. Je manquais une respiration, me rendant compte de cet état de fait – le silence. Tout le monde devait vaquer à ses occupations dans les maisons, et personne ne remarquerait ce qu’il m’arriverait, si elle m’attaquait. Je grimaçais, avant de la regarder incrédule quand elle exposa ma naïveté et réagit de manière si directe – ça soupirait, les vampires ? Ca me semblait très humain, comme réaction. Qu’avait-elle perçu, comme avait-elle compris ma question ? Elle ne me répondait pas, en tout cas, et je ne pus m’empêcher de m’expliquer.

« Je voulais savoir pourquoi me prévenir plutôt que de me laisser dans l’ignorance, et de venir à moi directement ? Vous avez éveillé ma méfiance, et elle ne serait probablement pas née en moi si vous n’en aviez rien fait. »

J’avouais ce que je masquais derrière ce que je lui avais demandé, mais je ne mentais que rarement – le mensonge par omission n’en était pas, après tout. Donc si je ne parlais pas aux gens du tout, et ne les renseignais donc pas, je ne mentais pas. J’étais de toute façon une bien piètre menteuse, incapable de dissimuler le fait que je ne disais pas la vérité. Qu’elle hausse les épaules à nouveau et soupire, encore, me déroutais plus que je n’aurai su le dire. Que pensait-elle, que ressentait-elle, pourquoi se comportait-elle ainsi ? En avait-elle marre, était-elle lasse de ne pas pouvoir me saisir, et m’amener où bon lui semblerait ? Je grimaçais une nouvelle fois, poussant un soupir de soulagement quand elle m’annonça que Charlie s’en sortirait.

Il se transforma rapidement en un rictus motivé par la peur, alors qu’en souriant, elle exprimait le fait qu’elle perdait son temps et que ça lui déplaisait énormément. Une pure expression de terreur prit place sur mon visage, ou du moins je le pensais parce que je ne me voyais pas, mais je sentais que je serrais involontairement les deux, alors qu’elle disait devoir employer la force… Ou ne pas le vouloir. Allait-elle blesser Charlie ? Etait-ce pour cela qu’elle avait parlé du temps qui s’écoulait ? Etait-ce pour cela qu’elle affirmait que cela lui avait déplu avant ?

Je ne pouvais pas faire courir ce risque à Charlie. Pas une seule seconde. Résignée, j’allais chercher mes affaires, prête à sortir. « Je vous suis, je vous obéis. Vous me jurez que vous laisserez Charlie tranquille ? » Une fois cela demandé, je sortais… Je ne voulais pas la faire attendre plus longtemps. J’avais bien trop peur des conséquences. « Qu’allez-vous faire de moi ? » Ma voix me faisait passer pour bien plus assurée que je ne l’étais pourtant, bien que déjà tremblotante. Les dés étaient de toute façon jetés, et si je devais mourir… Elliott referait sa vie sans moi, on ne se voyait pas tant que ça depuis la disparition de papa et maman de toute façon, et Charlie et Roxane… Je savais pas, comment elles réagiraient.

❝Setting fire to you inside, for fun❞
Constance & Alexis

Elle semblait véritablement ne pas faire le rapprochement entre moi, et la « dangereuse vampire » du message que j’avais envoyé grâce au téléphone de Charlie. Un manque de raisonnement qui m’échappait complètement, ça me paraissait tellement évident. Ou alors, comme d’habitude, mon apparence physique n’inspirait pas forcément la terreur. Ce que je pouvais comprendre, et c’était certainement une chose que j’avais cultivée, on sous-estime toujours la personne d’apparence frêle. Une bien grossière erreur. Mais j’avais donné ma parole, elle se comportait correctement et je ne lui ferais pas unir le même sort que Charlie. Et si j’avais pu, j’aurais tuée la bête sur place, mais j’aurais perdu un temps fou.

J’avais éveillé sa méfiance. Je regardais Alexis, elle marquait un point. Mais c’était de moi dont elle devait vraiment se méfier. Après, je n’étais pas la pour faire du porte à porte ou lui vendre des gâteaux. Je me demandais vraiment, comment j’allais gérer une gamine comme elle. Avant tout… il fallait d’abord que je confirme ma théorie, selon laquelle, leur sang avait je ne sais quelle particularité. Elle semblait de plus en plus enclin à ne pas me contrarier, ce qui me mettait sous de meilleure augure. Elle céda enfin, pris ses affaires, et passa le pas de la porte. Je reculais d’un pas, pour la laisser avancer vers moi. Curieuse cette odeur qu’elle dégageait, c’était pas complètement humain. Elle m’obéit, si je laisse Charlie tranquille. J’acquiesçais à sa demande si c’était la seule chose qui allait l’empêcher de m’ennuyer sur le chemin. Elle me demanda alors, ce que j’allais bien pouvoir faire d’elle. Je haussais les épaules, au final, je n’en avais pas la moindre idée. Allais-je la ramener chez moi ? L’amener à la Reine ? D’abord… Je lui attrapais le poignet et m’arrêtait quelque chose seconde pour la regarder droit dans les yeux. Je portais le poignet à mes lèvres sans lui demander son avis, et je goûtais donc au sang de métamorphe. J’en bus une gorgée, puis deux, puis trois, avant de m’arrêter à contre coeur. C’était… surprenant. Je lâchais son poignet, sortais un mouchoir de mon manteau, pour le poser sur son poignet et nouer le tissu autour de la plaie, rapidement. Il ne faudrait pas qu’elle ruine les sièges en cuir de la voiture. Je n’avais plus mal à la tête, et je n’avais plus cette sensation d’inconfort liée à l’empoisonnement dont Charlie était la cause, et le goût était … divin. Je tournais les talons, lui faisant signe de me suivre.


Pour l’instant, pas grand chose.

Je me retournais vers elle. Je le regardais de bas en haut.

Vous allez répondre à quelques questions, la suite dépendra de toi, Alexis. De nouveaux protagonistes peuvent entrer en scène.

Je comprenais mieux pourquoi la Reine m'avait demandé de semer le Chaos, c'était pour en capturer le plus possible non ? Par Gourmandise ? Pour un plan un peu plus vaste. A vrai dire, je n'en avais pas la moindre idée. Cacher le fait que j'avais mis la main sur Alexis, allait être très mal considéré. Je sortais mon propre téléphone cette fois ci. Je balançais mon poids d'une jambe à une autre. Les talons, plus le temps passait plus les talons grandissait. Il aurait été impossible de demander à une jeune fille de mon époque en tant qu'humaine de marcher cela, impossible. Je regardais Alexis.

Et nous allons, devoir définitivement faire quelque chose avec cet accoutrement, tu as l'air d'une sans abri, ça m'est désagréable.

J'aimais les choses... propres, et soignées. Surtout quand j'avais en tête d'en acquérir une nouvelle.

Qu’elle recule alors que je sortais me rassura un peu. Elle ne m’avait pas agrippée sévèrement et agressivement. Je ne doutais pas qu’elle ait pu le faire et me blesser sérieusement, mais elle ne l’avait pas fait. Je soupirais inconsciemment de soulagement, sans même réaliser que je m’étais imaginé les pires scénarios – qu’elle m’attache, qu’elle me brise un bras, qu’elle me vide de mon sang… N’était-ce que mon imagination, trop vive, ou aurait-elle réellement été en mesure de faire cela ? Je n’en savais absolument rien. Et je commençais seulement à réaliser à quel point c’était dangereux. Je me mordis la lèvre, tout en continuant à avancer, quand elle prit mon poignet en main, rapidement mais sans être brusque. Je ne criais pas, mais je ne pus retenir une exclamation de la douleur que je ressentais, alors qu’elle le mordit pour boire mon sang. Je n’avais jamais été soumise à une telle chose, mais ça n’était pas… si douloureux. Je me surpris moi-même, à penser ça.

Je n’avais aucun élément de comparaison dont je puisse me souvenir, mais je m’étais fait de nombreux films à ce sujet. Au sujet des capacités d’un vampire, de sa façon de réagir… Et aucun ne s’avérait vrai. J’étais complètement perdue, et j’étais comme amorphe alors qu’elle buvait encore mon sang, maintenant que le choc de me faire mordre soit passé, malgré la douleur encore présente. Je ne réalisais pas le tissu qu’elle nouait autour de mon poignet, encore abasourdie. Ce ne fut que quand elle se retourna et prit la parole que je revenais à la réalité. Son regard qui me dévisageait entièrement me traversa sans même que je m’en rende compte – je n’étais pas encore entièrement reconnectée à mon environnement. Je hochais tout juste la tête, ne comprenant pas réellement ce qu’elle pouvait me demander alors que je ne connaissais rien à rien. Mais je n’étais pas en mesure de protester, si ?

« Je… Je vous répondrais du mieux que je peux. Mais je sais pas si je saurais vous dire grand chose. »

Je grimaçais, en disant ça. Et si elle considérait que je coopérais pas ? Si elle menaçait Charlie à nouveau. Je lui avais entre temps embrayé le pas, et j’ouvrais des yeux ronds alors qu’elle me parlait de mes vêtements. J’avais complètement oublié que je ne portais pas les miens, alors même que je les avais mis dans mon sac, avec mes chaussures et chaussettes. Je baissais les yeux vers mes pieds – nus. Le froid me frappa soudain de plein fouet, et comme une réaction que j’avais contenue, j’éternuais, me mordant la lèvre à nouveau, brutalement à cause de l’éternuement, faisant perler une goutte de sang de la peau que j’avais arrachée. Quelle idiote ! Si je n’attrapais pas une pneumonie et ne mourrais pas, je serai bénie…