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Dance on our graves [Livre 1 - en cours]
MessageSujet: Dance on our graves [Livre 1 - en cours]   Dance on our graves [Livre 1 - en cours] EmptySam 1 Sep - 0:42

Le cycle s’opérait toujours silencieusement dictant aux habitants du Monde entier les règles ancestrales, les conditions d’une existence bien trop souvent éphémère. Ainsi l’aube laissait place au crépuscule, elle offrait alors au firmament une traînée de constellations destinées à rappeler aux êtres humains que leurs luttes autant que leur vie demeurait insignifiante comparée à tout ce qui dépassait les frontières de cette planète. Ils ne tiraient jamais la leçon de cet enseignement alors que chaque nuit durant, les astres caressaient la surface de leur ciel. Non, jamais ces stupides bipèdes ne saisiraient l’importance de ce concept. A les voir répéter les mêmes erreurs depuis la nuit des temps, on ne pouvait être que las de les contempler se déchirer et se torturer sans cesse. Camille n’en faisait pas exception. Lui aussi, récidiver dans de multiples domaines et continuer d’engendrer inévitablement sa perte sans développer une quelconque conscience respectable. Il suffisait de porter son regard sur les deux objets que ses paumes tenaient posément, deux engins de destruction qui avait emporté d’une façon ou d’une autre, un bon nombre de ses semblables. Sa cigarette fixée entre son index et son majeur, et un verre de Scotch dans l’autre main. Une musique alimentait la scène, elle découpait de ses paroles lancinantes la carcasse échouée du métamorphe. Non, le riche héritier ne s’assujettissait pas à la déchéance. Il ne cherchait rien d’autre qu’un peu de sérénité et tous ses éléments jugés dévastateurs n’étaient en fait que les instruments nécessaires à son repos intérieur. Cela ne fonctionnait pas, c’était vrai. Les thèmes ne manquaient pas pour définir la cause, autant piocher celui qui vous semble le plus adéquat dans la suite de ses constats antérieurs. Inutile de trouver la racine, les conséquences n’en seraient pas moins pénibles. S’abrutir à l’alcool ne l’avait pas aidé quelques semaines plus tôt, pourquoi le ferait-il désormais ? Pour tout dire, il n’en avait avalé qu’une infime gorgée et le goût âpre de cette vieille bouteille traînante ne l’entrainait pas à reprendre une seconde lampée. D’ailleurs, il reposa le récipient sur sa table basse sans autre forme de procès et se consacra uniquement au second objet qu’il détenait. La nicotine apaisa une partie de son malaise mais n’endormit pas la source. Il grignota le filtre en quête de rémission totale mais se buta à ses propres réflexions.

Les cloisons semblaient l’enfermer dans cet état, le maintenir dans cette angoisse qui ne lui appartenait pas – en tout cas, elle ne lui correspondait pas. Il ne supportait tellement plus la vue de ses murs qu’il aurait aimé pouvoir les briser d’un coup de massue. Dormir à la belle étoile ne lui semblait pas une solution pour autant. Non mais il avait terriblement besoin de se changer les idées. Oh s’il s’était écouté, il serait déjà dehors. Seulement, sa dernière escapade nocturne de ce genre s’était soldée par des coups et blessures sans compter une perte partielle de mémoire. Il ne pouvait pas s’autoriser une seconde perte de contrôle mais avait-il vraiment d’autres options ? Il n’était pas du genre à se contempler sombrer dans ses ennuis. D’ailleurs, il avait cherché à en sortir et de divers moyens. Désormais, il devait attendre, impuissant. Attendre que les événements se bousculent et que sa situation change, évolue. Il ne supportait pas ça du tout. Il préférait encore une succession d’embûches à ce calme qui annonçait très certainement la tempête. Paradoxale venant de celui qui se plaisait à retarder les échéances ? Il n’aimait pas ne pas posséder un certain contrôle et patienter jusqu’à ce que les autres posent des actes. Le français ne pouvait rester là à s’emmêler dans ce bourbier de pensées. Il refusait ce personnage en bloc. Enervé contre lui-même, il se leva d’un bond, écrasa son mégot dans le cendrier proche et fonça sur sa chaîne hifi qu’il coupa sèchement. Sa décision semblait prise alors qu’il alla jeter les restes de ce mauvais breuvage dans son évier. Au moins l’ivresse le rapprochait de ce qu’il était vraiment. Tant pis, le souvenir cuisant de sa dernière démence ne parviendrait pas à le garder prisonnier de son antre. D’un pas toujours aussi déterminé, le corbeau s’empara de sa veste posée sur un fauteuil proche et l’enfila dans un mouvement rageur qui n’était destiné à personne. Il se révoltait contre sa propre conduite ce qui était en soi plutôt affligeant. Avant de quitter son appartement, il s’assura de posséder ses papiers d’identité sur lui – sait-on jamais ainsi que ses clefs. Le changelin réfléchit un instant et jugea sage d’ouvrir la fenêtre. Mieux vaut prévenir que guérir comme disait l’adage. Au moins, à ce niveau-là, il ne foutait pas en l’air tous les principes de sécurité. Bien maigre précaution, certes. Alors qu’il laissait allégrement l’air frais s’engouffrer dans son salon, il jeta un œil aux halos lumières qui éclairaient sa rue, se perdant dans le spectacle de lueurs qui s’étendait par-delà son horizon, il finit par s’adosser quelques secondes à sa fenêtre, toujours prêt cependant à franchir le seuil de sa porte pour s’aventurer dans la nuit noire. Il s’accordait juste un temps de répit, une bouffée d’oxygène. Il ignorait sûrement que celle-ci risquait d’être la dernière de sa soirée.
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MessageSujet: Re: Dance on our graves [Livre 1 - en cours]   Dance on our graves [Livre 1 - en cours] EmptySam 1 Sep - 22:24

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Du sang. Des cris. Du sang. Le clapotis d’un liquide qui tombe à terre goute à goute. Puis le bruit sourd d’un corps qu’on lâche et qui s’effondre contre le sol d’une maison. Des serviteurs qui s’agitent et qui viennent nettoyer mon repas, trainant la carcasse sans vie d’un homme de compagnie qui m’avait déplu. Je ne bougeais pas, restant de marbre alors que la pièce était rendue propre et clair, comme si rien ne s’était passé. Justement rien ne s’était réellement passé. On ne rechercherait ce bon à rien. Il n’avait pas de famille, et ses rares amis le pensaient parti à l’étranger. On ne retrouverait rien de lui, pas même une fibre, une goutte de sang, ou un os. Il venait d’être tout bonnement rayé de la surface d’une terre qui n’en avait que faire de son sort. Serait-il le seul cette nuit ? C’était la question que je me posais alors que je gagnais ma salle de bain et entrais dans le bain chaud qui m’attendait. On s’afféra à côté de moi, à nettoyer mon corps et mes cheveux tandis que je réfléchissais à cette question. J’avais été patiente, mais il était temps de mettre un terme à cela. Le contraire serait une preuve de faiblesse que je ne pouvais me permettre. Faisant venir jusqu’à moi l’intendant de mon époux, je le chargeais de transmettre à ce dernier puis à mon tueur personnage des messages avant de quitter l’eau et de m’habiller en l’instant d’un battement de cil humain. Je laissais mes cheveux mouillés tomber sur mes épaules et dans mon dos, trempant légèrement la chemise blanche que je portais. Un pantalon noir, des talons aiguilles – bien entendu- et une veste noir me donnait presque l’air humaine. Presque. Parce qu’il n’existait aucune femme aussi belle que moi. Ma beauté n’avait pas d’égal dans ce monde et je le savais très bien. M’admirant dans le miroir avant de partir, je restais devant une bonne vingtaine de minutes avant de me détacher de mon image. Narcissique ? Non je dirais plutôt passionnée des belles choses. Quel mal il y a-t-il à cela ? Les bijoux, les vêtements, les hommes et les femmes dont j’appréciais l’aspect devenait rapidement mien. J’aimais les collectionner comme certains collectionnent d’inutiles timbres qui ne servent à rien.

Je pris cette nuit-là une des plus belle voiture que je possédais, laissant tout de même soin à mon chauffeur de conduire. Je suis une reine ne l’oubliez pas et j’aime que l’on ne serve. Ce soir était sans aucun doute une nuit très spéciale et mon futur hôte s’en apercevra bien vite. Je souriais à cette pensée, et mon sourire ne fit qu’augmenter à mesure que nous nous approchions de ma destination.

Des aboiements de chiens. Des bruits de chats qui se battent pour un territoire. Une poubelle que l’on vide à la recherche d’un brin de nourriture. Une femme ivre que l’on fait rire afin de la mettre dans son lit. Les rues adjacentes étaient pleines de sons que j’identifiais sans mal. J’évitais la présence de chaque être vivant, me faufilant telle une ombre dans la nuit que l’on ne peut attraper. Quelques marches et j’arrivais à ma destination. Une fenêtre s’ouvre derrière la porte devant laquelle j’attends. Je laisse couler plusieurs minutes, prenant mon mal en patience. Dans le couloir un homme m’aborde, sans aucun doute un voisin pensant lui aussi pouvoir profiter d’une femme cette nuit. Je ne lui laisse pas le temps de souffler le moindre mot. Sa nuque se brise entre mes mains et j’accompagne son corps tombant sur le sol afin qu’il ne produise aucun bruit. J’attends encore quelques minutes jusqu’à entendre le bruit de clefs dans une serrure et un voisin descendre. Bientôt il serait à ma hauteur et verrait le sinistre décor que j’ai laissé. Il est temps de me glisser dans cet appartement, toujours sans un bruit. La serrure n’était d’ailleurs pas fermée. Pauvre imbécile que voilà. Appuyé contre le rebord de la fenêtre de son salon, une veste sur le dos, il ne se doute de rien. Insouciant, ou plutôt devrait dire inconscient, il regarde au loin. Un cri. Le voisin vient de tomber sur le corps. Je reste là à regarder mon hôte, un sourire aux lèvres. La suite allait sans aucun doute être très intéressante, ou oui pas de doute. D’ailleurs, déjà on frappe à sa porte, pour ne pas dire on tambourine. Le voisin veut sans doute savoir ce qui s’est passé. Je regarde Ma déception lui faisant signe de se taire en posant mon index devant mes lèvres. Arrêtant de taper, l’homme jure avant de sortir son téléphone et d’appeler la police et les pompiers. Je m’approche de mon hôte, glisse jusqu’à son oreille et lui susurre

Que décides-tu ? Te laisse-je seule d’expliquer avec les forces de l’ordre pour te punir, et découvrir que tu es le voleur qu’il recherche ? Ou bien de vais-je te couvrir encore une fois et pardonner une nouvelle fois tes affronts et ta désobéissance ?


Cassiopeia Johnson

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MessageSujet: Re: Dance on our graves [Livre 1 - en cours]   Dance on our graves [Livre 1 - en cours] EmptyDim 2 Sep - 11:59

Les éclairages extérieurs dérobaient ses sens à mesure qu’il s’abimait dans cette contemplation. Des signes avant-coureurs ? Il n’y en eut aucuns. Ou du moins, il ne put les percevoir. Sa vigilance s’était amoindri – une erreur qu’il risquait de payer cher. C’est un hurlement qui l’arracha à la vue, un cri net et proche. D’un même mouvement, il se redressa et chercha la source du bruit, prêt à bondir. C’est là qu’il l’aperçut enfin. Sa seule présence annihila tous ses cheminements internes en cours et le projetât violemment dans son lot de douleur, d’attente et d’incompréhension. Rattrapé par sa panique, son cœur s’emballa sans son consentement et il eut du mal de dissimuler son trouble. Déjà, elle lui intimait le silence tandis qu’on frappait à sa porte avec application. Cherchait-il seulement à comprendre le lien entre les appels et l’entrée de sa maîtresse ? C’était à peine s’il parvenait à respirer, il ne fallait pas lui en demander tant. Hébété et sous le choc de cette intrusion silencieuse, il la fixa durant de longues secondes tout en tentant de comprendre le message qu’elle lui adressait. Ses yeux s’échappèrent à quelques reprises, voulant vainement déchiffrer ce qui se tramait sur le palier. Le sens de ses paroles le percutait petit à petit et c’est une nouvelle vague de terreur qui le parcouru. Une menace d’emblée et un amas d’ennuis. Mais après tout, il ne devait pas s’attendre à moins de la part de la Reine et il le savait très bien en son for intérieur. Bien que ce constat ne l’aidait pas à surmonter l’angoisse qui le submergeait, il lui permettait tout de même de relativiser un minimum, suffisamment pour ne pas se jeter sur l’issue. Lentement, il chercha à s’écarter de son interlocutrice. Sa proximité l’intoxiquait toujours et même si la donne semblait bien différente depuis leur dernière entrevue, elle n’en restait pas moins tentante. Il la dévisageait toujours en évaluant chaque possibilité – dans la limite des capacités intellectuelles restantes contenu de la surprise et du reste. Cette question, n’était-elle pas tout simplement rhétorique ? Bien sûr il ne voulait pas finir en taule mais chaque dette contractée aurait son revers, c’était ce qu’elle souhaitait, reprendre le contrôle. Il avait beau se perdre dans l’admiration et dans la crainte, d’autres êtres étaient en jeu et ça, ça changeait tout, ça ne concernait plus que sa propre existence. Devait-il répondre ? Il l’observa quelques secondes de plus. Rien ne parvenait à s’extirper de ses méninges, il laissa son instinct prendre les commandes – mais peut-être que ça aussi déraillait.

« Me laissez-vous vraiment ce choix ? Vous avez déjà pris une décision me concernant, il me semble. »

Mais que fichait-il ? Même lui fut médusé par ses propres paroles. Il se serait giflé. En temps normal, il se serait tout simplement incliné face à son autorité. Oui mais à nouveau, il ne pouvait pas être égoïste et choisir la facilité. Lui, qui ne savait pas compiler avec la bravoure, avait en quelque sorte sous sa responsabilité une race entière. Bluffer avec Krystel serait une perte de temps et la négociation était périlleuse. Donc oui, il n’avait pas d’alternatives. Assumer les conséquences ? Ça serait une autre paire de manches. Il en était déjà désolé de la froisser, une part de lui avait envie de s’étrangler tant il lui était douloureux de ne pas être capable d’être celui que la buveuse de sang réclamait. Ca n’était pas une question de capacités ? Il s’embrouillait entre toute cette détermination et cette confusion lié à l’attraction qu’il éprouvait toujours en partie. Cette femme semblait s’apparenter à tous ses démons intérieurs. Il fallait qu’il fasse la part des choses, il fallait qu’il se concentre sur sa ligne de conduite. Peu importait où ça le mènerait, il était trop tard pour s’en soucier. Le voisin parlait bien fort dans son téléphone et le voleur capta la majorité de ses propos. A la mention du corps, il blêmit à vue d’œil. Un meurtre ? Elle allait lui coller un meurtre sur le dos. La police n’allait pas tarder à faire son entrée. Elle avait donc trouvé le moins de lui faire payer sa rébellion de l’autre jour. A moins qu’elle ait d’autres griefs contre sa personne en plus – il l’ignorait. Le métamorphe reporta son attention déviante sur la nocturne rouge et fit un pas dans sa direction.

« Vous êtes venu pour me punir. Et je suis prêt à recevoir ce châtiment. »

En finir le plus rapidement possible. Il perdait la tête, très certainement. Sa logique ? Oui, il y en avait une – certes infime mais présente. Il voulait la détourner d’autres humains, il voulait que sa punition s’opère sur lui directement. Un innocent venait déjà d’y laisser sa peau. Et ça n’était que le début des hostilités. Se prenait-il pour une sorte de héros à vouloir préserver la population de ses erreurs ? Absolument pas, il crevait de trouille d’ailleurs. Il avait un minimum de sens moral et se servir des autres comme bouclier ne pourrait de toute manière pas le sauver éternellement. Le changelin attendait qu’elle se venge sur lui. Inévitablement, elle le ferait. A cela, il s’était préparé. Ou du moins, il avait cherché à s'y préparer.
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MessageSujet: Re: Dance on our graves [Livre 1 - en cours]   Dance on our graves [Livre 1 - en cours] EmptyDim 23 Sep - 1:29

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Camille ne m’avait pas entendu entrer. Que son espèce était faible à bien y penser. Certes il avait un peu plus de pouvoir que les humains, mais il était comme eux : empreint de sentiments qu’il ne pouvait pas toujours contrôler et qui lui couterait plus qu’il ne pouvait le penser. D’ailleurs j’étais là pour le rappeler à l’ordre, pour ne pas qu’il oublie qu’il était sous mes ordres, et que la déesse que j’étais détestée attendre et qu’on la prenne pour une imbécile. Il n’avait pas fait ce que j’attendais de lui, il devra en payer le prix. Non non je ne m’attaquerais pas physiquement à lui. Cela serait bien trop facile et la punition ne serait pas exemplaire ni mémorable. Non. J’allais le punir mentalement, lui faire prendre conscience qu’à travers ses sentiments je le ferais souffrir plus que des coups sur mon magnifique corps que je voulais garder intact pour le plaisir de mes yeux. Face à lui, je me bougeais pas, attendant qu’il se repentisse, qu’il se décide quant à la nouvelle ligne de conduite qu’il voulait adopter. Il savait pourquoi j’étais ici et ce que ma présence impliquait. Je n’étais pas venue pour ne nourrir de lui – pas exactement –. Il se savait en faute, et il était prêt à assumer cela, bien qu’il ne désirait pas pour autant se retrouver en taule, face à la justice humaine qui l’enfermerait pour sûr pour meurtre surtout si je venais à mettre mon grain de sel. L’esprit humain est quelque chose de très facilement manipulable et je pouvais aisément le tromper et y graver des souvenirs erronés. Je l’avais déjà de si nombreuses fois pendant de nombreux siècles si bien qu’en quelques secondes, je pouvais obtenir ce que je voulais. Je fis signe au voleur de se taire en posant mon doigt sur mes lèvres. Je glissais jusqu’à la porte et l’ouvrais pour tomber face à face au voisin paniquait. J’ancrais mon regard dans le sien et lui murmura des mots qui auraient pu paraitre doux si on le regardait de loin. Je lui donnais mes instructions, ceux à quoi, il répondit par un signe affirmatif le regard vide, tel un zombi sous mon emprise. Je refermais la porte, et sans ménagement je poussais Camille vers la fenêtre l’obligeant à regarder la scène qui allait se dérouler dans quelques secondes. Des bruits de pas qui descendaient, à l’encontre des flics. Un homme qui s’approche avec une hache servant en cas d’incendie et qui la lance sur un flic avant de sauter sur le deuxième qui l’abat de plusieurs balles. L’homme finit par tomber à terre, un homme qui n’était nul autre que le voisin ayant signalé le corps dans le couloir. Déjà une foule s’approche de la scène, alors que le flic appelle une ambulance et des renforts. Je lâche l’homme et d’un regard plein de cruauté je lui dis

A chacune de tes désobéissances, des innocents de ton entourage mourront. Cette fois, il s’agit d’humain. La prochaine fois, ce sera un des tiens. Me suis-je faite bien comprendre ?

Sans lui laisser le temps de répondre, je saisis le métamorphe en dessous du menton et sans peine je le soulève du sol pour venir le lancer sur son canapé. Je m’approche de lui tel une lionne ayant cernée sa gazelle, prête à la bouffer. Sévèrement, telle une mère ayant surpris son enfant en train de faire une grosse bêtise je lui demandais :

Pourquoi ne m’as-tu pas apporté ce que je t’ai clairement demandé ? Crois-tu vraiment que j’ai du temps à perdre ? Crois-tu vraiment que cela m’amuse de devoir te punir et me déplacer dans le seul but de te faire sou…

Je m’arrêtais en plein milieu de ma phrase. Je m’écartais rapidement pour lui faire signe de rejoindre sa chambre d’un geste de main. Le précédent, j’allumais de la musique de manière assez sonore, assez pour masquer un bruit éventuel de coup de feu venant d’au dehors.

Déshabilles toi et allonges toi sur ton lit. Dépêches toi…. Tu iras ouvrir dans trois minutes la porte et je te rejoindrais

J’en fis de même, prenant soin de semer des affaires de la porte jusqu’au lit. Puis j’entrais dans la salle de bain, alluma l’eau chaude de la douche. J’entrais dans cette dernière qui laissait échapper des nuages de vapeur, alors que l’on frappait sans ménagement à la porte. La police s’identifia clairement, le plus fort possible pour que le son de leur voix couvre la musique qui filtrait par-dessous la porte. J’attendais quelques minutes avant de couper l’eau et de passer une serviette autour de mon corps. Elle était assez courte, beaucoup plus que celles que je possédais à mon manoir, marque d’un homme vivant seul. Si je voulais marquer mes fesses, je devais laisser apparaitre légèrement le haut de ma poitrine. Heureusement que j’étais loin d’être pudique. Trempée, je rejoignais Camille à la porte, me comportant avec lui comme une amante avec qui il avait pris du bon temps. Les hommes me reluquèrent et à ma demande naïve m’expliquèrent ce qui venait de se passer. Je leur affirmais n’avoir rien entendu, et leur donner l’identité d’une de mes pommes de sang femelle ainsi que son numéro de téléphone, au cas où ils auraient des questions. Ils finirent par nous laisser non sans avoir pris la peine de me reluquer, une quinzaine de minutes plus tard. Dès la porte refermée et les forces de l'ordre occupaient avec une autre personne, je plaquais Camille contre la porte, ne me gênant absolument pas pour jouer sur mon physique et l’attirance qu’il pouvait avoir pour ce dernier. Je me penchais à son oreille et lui susurrais :

Où en étions-nous déjà ?

Cassiopeia Johnson

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MessageSujet: Re: Dance on our graves [Livre 1 - en cours]   Dance on our graves [Livre 1 - en cours] EmptyDim 23 Sep - 17:34

Pour la seconde fois, elle vint apposer ses lèvres de son doigt. Et à nouveau, le changelin se tut instantanément. La frayeur roulait toujours entre ses veines lui injectant de la sorte une bonne dose d’adrénaline. Sa respiration se faisait hasardeuse, quasi absente tandis que l’ensemble de ses membres semblaient craquer sous cette horrible tension qu’il exerçait inconsciemment à son corps entier. Toujours aussi pétrifié, il l’observa marcher dans la direction opposée à celle qu’il s’était initialement imaginée. Pourquoi s’éloignait-elle de lui ? Ne devait-elle pas le punir ? Son regard suivit la scène suivante et sous ses yeux, l’effroi prit forme. Il aurait aimé hurler, arrêter la Reine, secouer le gars, lui voiler la vue, les oreilles. Mais pourtant, il ne fit aucun pas vers eux, il ne fit rien du tout. Il se contenta de détailler le spectacle morbide en éprouvant un sentiment profond de malaise. Sa punition était bien plus malsaine et lourde à endurer. Krystel savait être inventive dans ce domaine, il aurait dû pouvoir s’en douter. Malgré qu’il ait perçu une grande partie de son discours et qu’il avait compris qu’elle l’hypnotisait, il ne réalisait sans doute pas avec exactitude la situation. Mais de ça aussi, sa maîtresse s’en assurerait. Elle le balança jusqu’à sa vitre où il se cogna sans trop de gravité contre le châssis. Là le show d’épouvante prenait forme et tout se déroula alors sous ses yeux. La bile remonta le long de son œsophage et il devint livide. L’injustice semblait couvrir un autre échelon de cette démence et la culpabilité fondit sur lui tel un aigle cherchant à déchiqueter sa proie. Terrifié, il fut forcé de replacer son attention sur son invitée bien que son esprit semblait être resté accroché à la macabre scène en contre bas. Les paroles de la buveuse de sang l’anéantirent un peu plus et il dû faire preuve d’une grande maîtrise de lui-même pour ne pas tout simplement chercher à prendre la fuite. Dans sa tête de multiples visages se superposaient et il se mettait déjà à sincèrement craindre pour leur vie. Il avait parlé de mettre en périls d’autres existences ? Eh bien voilà. Pourquoi ne pouvait-elle pas tout simplement le broyer lui ? Trop facile ? Elle s’occuperait donc de le détruire mentalement et il ignorait encore à quel point cette arme avait plus de puissance que toutes les blessures physiques possibles. Il commençait à le comprendre mais il n’en était certainement qu’au début de cet apprentissage. Avant qu’il n’ait eu le temps d’accuser les premiers chocs de cette visite, elle l’envoya valser sur le canapé. Son dos prit un méchant coup à cause de la mauvaise réception et le meuble fut quelque peu projeté dans la pièce. Le riche héritier la voyait approcher, les yeux luisants dans cette obscurité menaçante. Elle voulait sa mort, du moins, il le comprenait comme ça. Apeuré et complètement largué, il ne fit que baisser la tête, détournant volontairement son regard. Par peur ? Par remords ? Par honte ? Et envers qui ? Les siens ? La vampire ? Il n’en savait plus rien, plus rien du tout. Dans quel camp était-il à la fin ? Sa confusion fut balayée provisoirement par les nouvelles intonations de la nocturne. Le cauchemar ne s’achèverait pas aussi aisément – évidemment.

Puis elle ordonna et comme dans un mauvais film, il se vit hors de ce corps qu’il ne lui appartenait plus. Il obéit sans rechigner, sans comprendre comme un pantin habitué à exécuter les ordres de cette terrible créature. Il rejoignit sa chambre et ne discuta pas ses ordres. Il ôta à toute vitesse sa veste, sa chemise, ses chaussures. Les bruits qu’elle avait amenés ne parvenaient même plus à empiéter sur son hébétude et son absence manifeste d’âme. Alors qu’il déboutonnait son pantalon, on sonna à la porte. Il garda son jean à moitié ouvert et évolua torse nu, pieds nu jusqu’à la porte. Il se sentait manipulé par des ficelles indiscernables. Toujours aussi blême et ahuri, le volatile laissa la jolie brune répondre à l’agent de police. Il ne répondit que par oui ou par non. Les quinze minutes s’écoulèrent de la sorte sans qu’il ne saisisse un traitre mot de ce qu’on lui racontait, sans qu’il ne réalise vraiment ce qu’il vivait. C’était au-delà de l’engourdissement, une déconnexion totale pour se préserver. L’issue se referma sur les policiers et il fut plaqué contre le mur, définitivement ballotté comme une poupée de chiffon par son interlocutrice, manipulé avec aisance. La jeune femme jouait de ses charmes et cela marchait en partie. L’envoûtement faisait effet mais pas dans sa totalité. Sa détermination brisée en deux perdurait et longeait cette attirance maladive. Les deux côtés de son être engageaient cette lutte silencieuse. Comment pouvait-il encore éprouver autant d’envie à l’égard d’une personne venant de tuer devant lui deux innocents sous prétexte d’une quelconque fureur ? Plus que jamais, la Reine venait de lui démontrer sa froideur, sa cruauté et toute son inhumanité. Pourquoi était-il aussi charmé ? Il ne s’expliquait pas cet état de manque s’assimilant davantage à une drogue néfaste qu’à un sentiment réel. Elles se disputaient le terrain ces deux voix qui se contredisaient.

« Vous me faisiez part de votre déception, ma Reine. »

Il suffoquait et pas pour des raisons valables. Non, non, il devait l’écarter, tenter de reculer. Avec une paroi contre le dos ? Zut. Il ne pouvait pas se laisser entraîner sur cette pente. Sa volonté, où se trouvait cette volonté sans failles qu’il avait montrées aux métamorphes ? Celle qu’il avait construite en côtoyant Tanwen et Victoria. Pourquoi à la place de le rendre fort ses derniers souvenirs se teintaient d’amertume ? Leur colère le piétinait. Et celle de sa maîtresse tout autant. D’où provenait cet amalgame de sensations ? Il se sentait méprisable, inférieur. Quelque part entre toute cette souffrance, il trouva le courage de délier quelques mots.

« Je vous donnerais ma vie sans hésiter mais je ne peux pas mettre en jeu celle des miens. Tuez moi, utilisez moi, faites de moi ce que bon vous semble mais n'exigez pas ça de moi, je vous en prie. »

Cela résumait bien son état et sa dualité. Il chercha à esquiver sa poigne, à se dérober mais il n’y parvint pas. A la place, il ferma les paupières se refusant toujours ce contact visuel avec cette tentatrice. Cet instrument de chaos qui aurait tôt fait de le tuer pour de bon. Son plan avec son rapport sur la semi démone venait de s’effondrer dans les méandres de son crâne avec son optimisme. Tout semblait perdu, détruit. Peut-être pas pour tout le monde, il avait averti deux des siens mais pour lui, cela risquait de se terminer autrement. Le voleur divagua intérieurement et pria pour que l’inspectrice s’en sorte indemne.
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MessageSujet: Re: Dance on our graves [Livre 1 - en cours]   Dance on our graves [Livre 1 - en cours] EmptyMar 25 Sep - 20:17

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Je ne comptais pas repartir d’ici sans réponse ni sans avoir puni mon métamorphose. Pour une raison qui m’était encore inconnu il avait refusé de m’obéir, fait que je ne pouvais tolérer et laisser comme telle. Je lui avais laissé plusieurs mois avant de me présenter à sa porte, lui laissant plus de temps que le nécessaire pour me donner ce que je voulais. Mais il n’en avait rien fait. Pour la première fois depuis qu’il était à mon service, j’allais me montrer cruelle envers lui et le torturer mentalement. J’aurais pu le violenter mais cela n’aurait pas eu le même impact. Et puis, avouons-le, je ne voulais pas abimer son magnifique corps, ni cacher son sang trop précieux. J’avais de grands projets pour lui, s’il venait à s’en montrer digne bien entendu. Pour l’heure ce n’était pas le cas et j’attendais des explications. Au moins mes actions avaient porté leur fruit. Il était bleime et mal à l’aise. Je sentais sa peur aussi perler sous ma langue, délicieuse et enivrante. J’adorais procurer un sentiment de terreur chez les humains. J’adorais les voir souffrir par ma faute et me délecter de toutes leurs sensations de mal être. Cela avait un goût particulièrement exquis pour moi. Je n’aurais cependant jamais pensé avoir à côté à la peur de Camille. Lui qui était si parfait en temps normal. Je me demandais vraiment ce qui avait bien pu se passer. Je sentais qu’une part de lui voulait se dérober à mon emprise, mais qu’il n’en avait pas le courage ou vraiment la volonté. Il était mien, complètement faible face à ma personne. Il était agréable de voir que ce fait là n’avait pas changé et je comptais bien tout faire pour qu’il s’en souvienne. Il finit par se mettre à parler et je ne pu m’empêcher de rire quelques secondes. Je me penchais alors à son oreille, et fis glisser mes mains le loin de son torse dénudé.

Et c’est parce que tu es mien que je volerais la vie des autres pour te punir et non la tienne.

Je vins mordiller légèrement la peau de son cou, avant de revenir à son oreille

Les tiens ? Mettre leur vie en jeux ? T’ais-je une seule fois, avant ce soir, traité mal ? Je ne pense pas me tromper en affirmant que tu as toujours et je dis bien toujours été consentant…

Je me détachais brutalement de lui, et m’assis sur le canapé, croisant mes jambes, faisant remonter légèrement la serviette de bain que je portais. D’un geste de la main, j’écartais mes cheveux de mon visage, et le reregardant je lui demandais alors

Vas-y, je t’écoute. Dis moi donc ce que j’ai pu faire qui t’aurait déplu et fait penser que je voudrais du mal aux tiens envers qui tu sembles si attachée, plus attaché qu’à moi-même d’ailleurs.


[Hs : désolée c’est court >.<’]
Cassiopeia Johnson

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MessageSujet: Re: Dance on our graves [Livre 1 - en cours]   Dance on our graves [Livre 1 - en cours] EmptyMer 26 Sep - 19:04

Les paumes de sa maîtresse vinrent se perdre sur son épiderme annihilant un peu plus de sa compréhension et de ses cheminements. Elle devait y veiller très certainement, à son ahurissement. Et comme un idiot, une partie de son être rendait déjà les armes. Mais c’était sans compter, l’autre partie qui continuait la bataille avec acharnement. A mi-chemin entre sa raison et cette fascination. La Reine amena un raisonnement qui n’avait rien de logique et pourtant, dans l’esprit du métamorphe, il tenait étrangement la route de façon complètement tordue. Il avait donc deux morts sur la conscience et ce poids plutôt conséquent entrait déjà dans la ligne de compte. Que faire ? Il n’en savait plus rien du tout. Il se contentait aussi d’être spectateur de cette scène qu’il vivait pourtant. Alors qu’il devait férocement lutter contre ses propres contradictions, elle apposa ses dents à sa nuque. La mémoire de ce corps mortel réagit avant l’esprit de son hôte, il réclamait déjà ses canines dans sa chair. Cette entrevue ne se déroulait pas comme il l’avait convenu, il était à mille lieux de sa volonté originelle. Tout ne semblait pas perdu pour sa conscience mais il devait sérieusement se secouer pour récupérer un peu de sa réalité. Sa voix suave glissa contre son oreille, innocente, presque indécente et puis elle s’en alla très cruellement le délaissant ainsi hébété contre cette porte. Maintenant qu’elle l’avait physiquement relâché, il pouvait mieux respirer et mieux penser. Il s’autorisa de longues bouffées d’oxygène avant de répondre à son invitée. Il traqua un peu sa propre lucidité le temps de plusieurs battements de cil. Son cœur s’agitait toujours de façon désordonnée mais il essayait de ne pas trop y penser. Les deux cadavres dansaient toujours dans son crâne et il en avait carrément la nausée désormais. Il devait s’aérer et vite car ses hauts de cœur ne semblaient pas aller en s’estompant. Paniqué, il était complètement paniqué. La belle créature avait pris place dans le salon et s’occupait de continuer à lui embrouiller le cerveau d’une toute autre façon. Le métamorphe restait figé contre la cloison et même si il avait avoir besoin d’air, il ne parvenait pas à gagner la fenêtre. Peur et malaise se confondaient.

« J’ai toujours été consentant, en effet. Mais eux, ils ne le sont pas. Je ne peux pas les dénoncer. Ils veulent garder l’anonymat, ils veulent une vie tranquille. Je ne peux pas leur retirer ça. »

Camille se rendait compte à quel point, ça ne suffirait pas et il voulait très sincèrement la détourner des changelins. Il devait faire, dire quelque chose, rapidement. Sa bouche était pâteuse, ses jambes le soutenaient à peine tant il se trouvait dans un état de frayeur avancé. Mais il n’en avait pas le moins du monde conscience. Docilement, il parvint à rejoindre Krystel et s’assit face à elle dans l’autre fauteuil. Il allait tenter le tout pour le tout. Le regard baissé à mi-chemin entre la honte et la confusion, il laissa le ténor de sa voix s’extirper de façon discordante avec son état général.

« Je vous suis toujours fidèle, ma Reine. Je ne vous ai pas oublié et j’ai poursuivi la tâche que vous m’aviez assignée. J’ai réussi à recontacter cette Maryana depuis notre dernière entrevue. J’ai également fouillé son appartement. Si vous me l’autorisez, je vous ferais part de ce que j’y ai vu.»

Tellement peu pour faire pencher la balance mais il n’avait que ça. Le riche héritier canalisa sa trouille dans ses paumes qu’il compressa l’une contre l’autre. L’oiseau avait besoin d’urgence d’un peu d’eau. Sans ça, il finirait par réellement être malade.

« Veuillez m’excuser, juste quelques instants… »

Il se releva lentement et fonça en direction de sa salle de bains. Il ouvrit en hâte le robinet et s’aspergea le visage avant de respirer profondément. Bon sang, deux innocents avaient perdu la vie à cause de lui. Que faire pour que ça ne se reproduise plus ? Il craignait la colère de la nocturne plus que jamais. Devait-il faire part de tout ça à Tanwen ou à Victoria ? Non, il ne devait plus jamais les recontacter. Il devait couper les ponts, il ne devait pas les mettre en danger. Le volatile s’essuya rapidement la figure avec une serviette traînante. Il avait envie de s’étrangler avec pour ne plus devoir penser à ce qu’il venait d’expérimenter. Ses pensées vagabondèrent jusque Hannah qui avait l’air affectée négativement par la présence des vampires à l’instar de Cora d’ailleurs… Allait-il finir par leur ressembler ? Le français étouffa un cri intérieur en se mordant la lèvre si fort qu’il rouvrit une ancienne plaie laissant son sang ainsi perler. Il s’insulta tout en cherchant à colmater la faible hémorragie avec un bout de papier toilettes. Ereinté et toujours aussi apeuré, il cherchait à rassembler le restant de son courage et à regagner sa salle de séjour. L’Avenir ne présageait rien de radieux et ses jours d’insouciance venaient de prendre définitivement fin. Ne venait-il pas de signer son arrêt de mort ?
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MessageSujet: Re: Dance on our graves [Livre 1 - en cours]   Dance on our graves [Livre 1 - en cours] EmptyLun 5 Nov - 21:33

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Et voilà que ma pomme de sang se mettait à avoir des états d’âmes. Je ne le connaissais pas comme ça, ça c’était sur. Avais-je en face de moi le même homme qui avait essayé de cambrioler ma maison ? Ou encore celui qui se jouait d’une certaine Maryana pour mon compte ? Il n’était pas le genre à avoir de la foi et suivre les lois. C’était d’ailleurs pour cela que je l’avais choisi. Je m’attendais pas de lui qu’il soit à l’image de Torben, mais il me devait cependant obéissance en toute circonstance, peu importe le regard qu’il pouvait poser sur mes ordres. D’ailleurs il n’avait pas à les contester ou à réfléchir outre mesure. Il était un exécutant et il en fallait pas qu’il oublie cela. La punition que je lui infligeais devait porter ses fruits et qu’il s’en souvienne la prochaine fois qu’il viendrait à me désobéir. Je lâchais un rictus à sa réponse concernant un quelconque anonymat et une dénonciation. Se fichait-il de moi ? Non il était sérieux. Grand Dieu que les humains pouvaient être sots. Je gardais le silence, attendant la suite des évènements, la suite de ses paroles car elles ne me suffisaient bien entendu nullement. Il finit par me rejoindre et m’affirmer sa fidélité en énonçant la première tâche que je lui avais donnée avant de s’en aller rapidement le visage livide. Je restais là assise, à attendre qu’il daigne à revenir. Je sentis une odeur sanguinaire, mais trop peu importante pour être une plaie grave. Mes doigts tapotèrent sur l’accoudoir du canapé, signe de mon impatience. Je n’étais pas le genre de créature que l’on peut planter comme ça même si c’est pour vomir. Un seul pas de sa part dans le salon et je le plaquais au mur.

N’oublie pas ta place

Je le lâchais brutalement, m’écartant de lui aussi brusquement que je lui étais tombée dessus. Je le giflais violement, entaillant sa joue. J’appuyais sur la plaie. Non pas seulement pour lui faire mal mais aussi pour avoir toute son attention. Le corps humain ne peut gérer qu’un maux à la fois. J’étais ainsi sûre qu’il ne reparte pas dans sa salle de bain pendant que je lui parlerais.

Très bien. Puisque tu sembles penser avoir le droit de penser et de me dire non, sache que chaque jour qui passera pendant lequel tu ne feras pas ce que j’attends de toi déclenchera la mort d’un ou de deux de tes voisins, collègues, connaissances, ou simples passants qui viendraient à te croiser. Je vais mettre mon meilleur homme sur l’affaire et je sais que lui fera la tâche qui est la sienne.

Je lui avais susurré ces mots sensuellement, comme si je lui promettais le septième ciel. Je me délectais à l’avance du sort qui l’attendrait. M’attaquer à lui physiquement n’était ni instructif, ni drôle. Par contre le travailler psychologiquement, le rendre fou c’était une forme de torture et d’enseignement que je privilégiais énormément. Je rejetais mes cheveux mouillés en arrière

Puisque tu sembles accorder ton affection à d’autre qu’à moi, je ne vois pas ce qui me retiens ici. Dommage… J’aurais tellement aimé te changer nous changer les idées et nous distraire. Il t’aurait fallu pour ça juste un nom, un seul petit nom….

Je me penchais vers lui, caressais son visage pour descendre sur son cou. Je fis ensuite glisser ma serviette par terre, dévoilant sans gêne ni pudeur mon corps. Je me collais à lui, remontant ma jambe jusqu’à son bassin

Oui, quel dommage…
Je m’écartais doucement de lui, lui tourna le dos et laissant toutes les portes ouvertes, je vins récupérer mes affaires. Je pris tout mon temps pour remettre mes bottes, prenant bien garde à avoir toute l’attention de Camille. J’étais douée pour manipuler les hommes et réveiller en eux leurs instincts les plus primaires. Le métamorphe était A MOI, il ne devait pas l’oublier. Il était à ma merci et devait répondre à mon bon vouloir. Oh, n’allez pas croire qu’il était mal loti, bien au contraire. Je savais très bien récompenser mes loyaux serviteurs…

Cassiopeia Johnson

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MessageSujet: Re: Dance on our graves [Livre 1 - en cours]   Dance on our graves [Livre 1 - en cours] EmptyMer 7 Nov - 11:49

Fébrile, le métamorphe se releva péniblement et respira un grand coup en maîtrisant mal ses convulsions. Ça n’était pas le moment de paniquer. Plus tard peut-être. Plus il attendait là, pire serait sa sentence. Il aurait aimé pouvoir rester cacher là et attendre que tout ça se tasse, qu’on l’oublie définitivement. Mais soyons réaliste, il n’avait plus cinq ans. Lentement, il rouvrit la porte et à peine eut-il esquissé un pas vers la sortie qu’il fut désarçonné aussi sec par son invitée. La prise de sa maîtresse lui coupa le souffle et attisa son angoisse. Il fût forcé de la fixer et il n’en retira qu’un peu plus de confusion. Quand elle recula, un soulagement précoce l’envahit aussitôt suivi d’une douleur désagréable au niveau de la joue. Tout allait si vite, les scènes qui se succédaient, ses émotions plus brouillées et incompréhensibles les unes que les autres. Une seule chose semblait constante au milieu de ce chaos, la rage de Krystel. Plus il s’obstinait à vouloir arranger les choses à sa façon, plus elle semblait être sur le point de le briser un peu plus. Il retint un gémissement quand elle appliqua ses doigts sur sa plaie. Pour se faire, il remordit sa lèvre et annihila le début de cicatrisation qui s’était déjà opéré. La douleur le forçait à se concentrer davantage sur la bouche de son interlocutrice afin d’entendre ce qu’elle lui disait. L’horreur se déclinait à nouveau et il devint définitivement livide à ces mots. Que faire ? Il ne pouvait pas vendre l’un des siens et il ne pouvait pas non plus laisser des innocents mourir. Ce chantage odieux le déchirait littéralement en deux et il ne savait plus quoi faire, quelle ligne suivre. Devait-il dévier ? Lui en fournir un pour sauver la masse ? Mais elle pouvait très bien souhaiter de lui d’autres membres de son espèce et donc il n’y aurait jamais de fin. Un cercle vicieux. Une solution dans l’absolue, il n’en trouverait aucune et encore moins dans cet état avancé de frayeur. Il devait prendre du recul et analyser les faits – facile à dire. Chaque hésitation entrainerait la mort de quelqu’un. Il n’était pas sûr d’être assez fort psychologiquement pour l’encaisser. Il n’avait jamais été responsable du décès de quelqu’un, il n’avait jamais voulu ça. Même si il n’était pas clean légalement, il y avait une limite bien définie pour lui entre le bien et le mal. En couchant et en pactisant avec la vampire, il avait défier ouvertement cette frontière pour finalement, devoir faire un choix qui dans tous les cas l’amènerait de l’autre côté. Camille mesurait l’ampleur de sa bêtise, il mesurait aussi l’ampleur de son addiction. Le prix a payé.

La jolie brune le menaçait et l’attirait en même temps. Le pire était qu’elle parvenait à ses fins car il continuait de la désirer après tout ce qu’elle l’obligeait à subir. Les choix moraux et la souffrance qu’elle lui apportait. Il était captif de cette attirance et elle s’en jouait allégrement, en se dénudant sous ses yeux, en s’amusant à le titiller autant physiquement que verbalement. Il avait gardé ses bras le long de son corps, incapable de se mouvoir durant toute cette entrevue. Le métamorphe se sentait au bord de la crise de nerfs. Tant il était plongé dans son effroi et dans son désir à la fois. N’était-il pas en train de regretter d’avoir laissé les choses autant dégénérées entre eux ? De ne plus pouvoir partager ses draps avec elle ? N’était-il pas un monstre sans équivoque pour penser ça alors que des enjeux dramatiques se dessinaient et par la faute de cette femme ? Que lui arrivait-il à la fin ? Il ne la quitta pas du regard alors qu’elle allait récupérer ses affaires. Il plaça ses doigts contre ses deux blessures le temps qu’elle enfile ses bottes et toujours aussi déconcerté par ce qu’il ressentait, il lui fit face.

« Ma Reine, vous avez toute mon affection. J’ai toujours été sincère avec vous. Ne vous suffis-je pas ? Pourquoi réclamer d’autres membres de mon espèce ? Je vous suis et serais toujours dévoué. »»

Le riche héritier pensait ce qu’il venait de dire et il remercia le ciel que personne n’était témoin de sa faiblesse et de sa lâcheté à part la concernée. Ses réflexions s’emmêlaient et se dissolvaient aussi vite qu’elles avaient éclos dans son esprit. Il lui fallait une alternative, maintenant.

« Si cela est encore possible, accordez-moi une semaine et vous aurez un nom. »

Revirement ? Oui et non. A vrai dire, il envisageait de révéler l’identité de quelqu’un consentant. Il devait pouvoir trouver quelqu’un qui voudrait bien se vendre non ? Ça devait être possible, un fana des nocturnes, quelqu’un de peu regardant. Ou quelqu’un qui se prête à ce plan. Quelqu’un comme lui… Même dans le meilleur des cas, s’il parvenait à trouver ça et si elle réclamait plus ? Et si elle se servait de ce nouveau changelin pour en retrouver d’autres ? Et que lui éprouvait moins de scrupules ? Nom d’un chien, il était fichu dans tous les cas. Sa tension artérielle devait frôler des sommets et il se sentait terriblement mal. Aucune issue car il était seul face à ça. Jusqu’ici, il ne croyait pas pensé ça mais il allait avoir besoin d’aide.
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MessageSujet: Re: Dance on our graves [Livre 1 - en cours]   Dance on our graves [Livre 1 - en cours] EmptyJeu 3 Jan - 0:01

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Camille ne savait pas ce qu’il voulait, ça ne faisait franchement pas de doute. Il semblait tirailler entre son devoir pour moi et autre chose… Et cela ne me plaisait absolument pas. Il était à moi, rien qu’à moi, et je n’aimais pas le voir me filer entre les doigts. Hors de question. Quitte à l’enfermer dans ma demeure, il resterait uniquement à moi. Pour l’heure, je lui laissais encore l’occasion de se rattraper mais ma patience commençait à atteindre ses limites. Sinon il existait un autre moyen pour le garder sous ma coupe, tout en le laissant libre… Mais mon maitre et seigneur n’allait pas apprécier. De plus, j’utilisais déjà ce moyen sur Torben et m’attacher à plus d’humain, n’était pas vraiment pour me plaire. Cependant s’il le fallait j’étais prête à cela. En attendant, je comptais le pousser dans ses retranchements pour le faire revenir à moi. Je comptais bien m’arranger pour qu’il me cède et cela au plus vite et sur tous les niveaux d’ailleurs. Je me jouais de lui et de l’attraction qu’il pouvait ressentir pour ma chair. Un homme cède toujours plus facilement quand il est en état de grande envie. Je ricanais à ses propos, et planta mes yeux dans les siens. Il n’y avait aucun sentiment dans ces derniers, juste une totale froideur totalement détachée.

Pourquoi ? Parce que tu commences changer et que tu sembles porter une affection particulière à d’autre. Je suis ta Reine, ne l’oublie pas, et il ne devrait y avoir que moi.

Je ne faisais qu’évoquer un fait et il aurait dire ce qu’il voulait, je ne le croirais pas. Je n’étais non pas jalouse, mais disons que je ne suis pas prêteuse. Encore, il m’apporterait ce que je lui demandais, je m’en ficherais. Mais là, il m’apposait de la résistance à cause de quelqu’un d’autre et je ne pouvais pas le tolérer. Avançant doucement vers lui, faisant rouler toutes les formes par un déhanché on ne plus équivoque accentué par les boites, je lui dis

Qui donc peut rivaliser avec ta reine pour que tu te détourner d’elle ?

Arrivée à sa hauteur, je me mis à lui tourner autour, tout en l’effleurant sensuellement. Puis, m’arrêtant devant lui, je fis descendre ma main de son visage jusqu’à ce que faisait de lui un homme, lentement, faisant durer cela pour le « torturer » un peu.

Il me semble pourtant être la seule à pouvoir d’offrir des sensations qui, avant que ton chemin ne croise le mien, t’étaient inconnu. Que peut-elle donc avoir que je ne puisse pas t’offrir ?

Je me décalais légèrement dans son dos, sans le lâcher pour autant. Effectuant de lents mouvements de ma main, je penchais ma tête contre son oreille et lui susurrer

Ne compte donc-je plus à tes yeux ? J’ai pourtant toujours été bonne et généreuse avec toi. Tu m’as pourtant forcé ce soir à te punir. Pourquoi m’obliges-tu à tenir ce rôle ? Pourquoi désires-tu que nous nous disputions à propos d’une chose si futile, alors que nous pourrions nous amuser comme nous l’avons toujours fais ? Pourquoi te tourmentes-tu avec des pensées qui ne te ressemblent pas, alors que ton corps lui, ne désire rien changer à nos habitudes ? Pourquoi faut-il que tu m’infliges ça ?

Je jouais avec lui oui, mais il l’avait cherché en même temps. Il n’était pas question que je m’en aille sans lui rappeler tout ce qu’il avait à perdre en me tournant le dos. Je descendais ma tête pour venir le mordiller au cou, sans pour autant percer sa peau et me délecter de son sang. Non j’attendais qu’il me le demande, qu’il ne craque avant de pouvoir moi aussi profiter de lui. Il était important qu’il se rende compte de l’addiction qu’il pouvait ressentir à mon égard, et se rappeler qu’il ne pouvait se passer de ma présence. Je resserrais un peu plus mon emprise sur sa chair, me faisant légèrement plus rapide, mais pas trop. Je le faisais languir oh oui, cela ne faisait aucun doute. Tous les moyens étaient bons pour qu’il soit à moi et qu’il s’en rappelle, tous !

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MessageSujet: Re: Dance on our graves [Livre 1 - en cours]   Dance on our graves [Livre 1 - en cours] EmptyLun 7 Jan - 22:27

Nous parlions d’aide un peu plus haut mais le métamorphe ne savait pas encore combien ce concept allait s’avérer tangible durant les instants qui allaient suivre. Il se tenait toujours debout, les jambes à peine capables de le soutenir encore. Il le savait, une fois qu’elle serait partie, il allait s’effondrer- en bon trouillard qu’il était. Ce qui le retenait de cette chute ? La présence de la nocturne ? Son peu de fierté restante ? Ou bien juste l’adrénaline ? Tout ça sauf peut-être pour l’orgueil… Avait-il encore un soupçon d’estime de lui ici, là entre le corps de la vampire et sa carcasse fébrile ? A de maintes occasions, il avait prouvé sa lâcheté et sa soumission quasi complète. En fallait-il plus franchement pour établir ce fait ? Camille perdait tout sens rationnel en présence de Krystel, toute sa personnalité semblait s’évaporer dans cette attirance qui frôlait l’absurdité. Elle avait le don, l’art de faire ressortir chez lui le côté bestial qu’il abritait. L’humain se défilait au profit de l’animal. Cette partie de son être qu’il croyait connaitre sur le bout de ses ongles, être capable de contrôler, de vivre avec en harmonie totale. Et pourtant… A la première occasion, à proximité de la Reine, elle sortait de son terrier pour lacérer son humanité jusqu’à ce qu’il en perde la trace. Cette dualité le rongeait rarement, le combat était toujours bien trop inégal. Il ne pouvait pas lutter contre sa nature profonde, contre ses instincts primaires. Sauf aujourd’hui. Il lui avait tenu tête en quelque sorte. La créature n’avait pas encore totalement annihilé ce qu’il était. Il faut dire que la peur lui avait donné un grand coup dans la figure à cette fichue bestiole. Pourquoi faisait-elle ressortir tout cette obscure partie de ce qu’il était et dont il n’avait jamais soupçonné l’existence ? Plus important, comment faisait-elle ? Des questions qu’il gardait bien calées dans son esprit en attente d’une réponse qui pourrait l’aider à comprendre ce mécanisme à défaut de pouvoir s’offrir le luxe d’une raison valable.

Elle lui coula un regard glacial qui le pétrifia un peu plus sur place. Ses mots écorchaient l’animal et terrifiaient l’humain. Ses pensées se firent confuses le transportant dans les souvenirs de la dernière pleine lune. La bête sembla se contenter de cette piqûre de rappel et rampa jusqu’à sa tanière. Mais elle insistait. Une nouvelle tactique de la jolie brune, destinée à jouer avec ses nerfs, ceux-là même qui avaient bien trop subi pour une seule nuit. Voir pour une seule vie. Comment avait-elle pu comprendre ? Ou envisager ça ? Non, elle n’était pas télépathe. Du moins, pas à ce qu’il sache. Connaîtrait-elle les hommes depuis si longtemps qu’elle arrive à les décrypter ? A moins qu’elle ne le connaisse lui que trop bien ? Une idée présomptueuse qui ravit la créature cependant. Alors qu’il cherchait à la faire taire pour de bon, son invitée se rapprocha et l’effleura effrontément jusqu’à atteindre son bas ventre. Toujours paralysé, il ne remua pas d’un chouïa, sa respiration commençait déjà à se faire hasardeuse. Le riche héritier se détestait très sincèrement de devoir combattre ses démons de la sorte alors que… Elle venait d’assassiner des innocents sous ses yeux. Son esprit voulait l’oublier. Il voulait l’oublier désespérément. Il n’arrivait juste pas à gérer autant d’effroi. Et elle lui offrait sur un plateau d’argent le moyen de se détourner de ça. Sa conscience lui soufflait de ne pas céder tandis que la bête rugissait déjà à son encontre. L’oisillon sifflotait dans son crâne, il savait qu’il allait gagner. Non, non, non. Il ne voulait pas qu’il gagne.

En même temps… Comment la repousser ? Et comment lui cachait l’existence de l’agent ? Que répondre à ces interrogations ? Plus évident, comment parvenir à se concentrer suffisamment pour pouvoir fournir des réponses alors qu’elle était occupée à collecter chaque parcelle de son attention dans le geste qu’elle effectuait. Son corps le trahissait, bien évidemment. Et l’animal riait. Il jubilait. Un son odieux qui mettait de la cohérence tordue sur les propos qu’elle lui servait. Le voleur ne parvint pas à ôter son emprise, il n’avait pas la force nécessaire pour ça. Oui, c’était un vrai sal… Appâté par le sexe et par ce besoin constant de fuir les réalités. Il avait la gorge si sèche qu’il crut pendant un instant être incapable de s’exprimer.

« Je suis désolé ma Reine de vous avoir infligé... autant de tracas. »

Il dû s’arrêter sur la fin de cette phrase, incapable d’aller plus en avant dans un discours ou l’autre. Son désir n’allait qu’en croissant et quand elle apposa ses dents sur sa chair sans pour autant y enfoncer ses crocs, il ne souhaitait que cette morsure. Elle jouait avec lui, elle jouait salement avec lui. Elle l’avait pris à revers sur un terrain conquis. L’animal se relevait victorieux et écrasait lentement la part de son humanité qui lui hurlait de partir. Vite. Et sans se retourner. Tant qu’il lui restait encore un semblant de dignité.

« Je… vous…en … prie... »

Et voilà. Loupé, dans un seul souffle. Pourquoi la suppliait-il? Pour les deux options. Assurément les deux. Ça le faisait réellement souffrir, une partie de son être souffrait de cette bestialité, de cette p****n de dépendance. Il suffoquait, il se maudissait et puis il tombait dans cette déchéance. La créature ne désirait qu’une chose, assouvir cette envie et clore le débat avec l’humain. Le changelin tourna légèrement sa nuque cherchant volontairement le visage de la buveuse de sang. Une descente aux enfers. Jusqu’où allait-il devoir chuter pour s’apercevoir que les flammes ne le réchauffaient pas, elles le calcinaient. Il allait se faire avaler, consumé dans les braises qui le rendait plus vivant que jamais. Il n’avait rien à perdre ? N’y avait-il vraiment rien à perdre ? Il s’étrangla à moitié. Il aurait suffi juste de faire un pas sur le côté pour continuer sur cette voie, s’emparer de ce doute, d’en faire une force. Mais ses guiboles le soutenaient à peine et sa raison filait sur la toile qu’on lui avait tissée. Pris aux pièges, trahi par sa propre nature, il s'offrait en pâture à une prédatrice.


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MessageSujet: Re: Dance on our graves [Livre 1 - en cours]   Dance on our graves [Livre 1 - en cours] EmptyDim 20 Jan - 14:56

Smiley face


J’en attendais plus de lui, cela ne faisait pas de doute. Il était à ma merci et je comptais bien lui rappeler cet état. Il était à moi, rien qu’à moi. Je suis sa maitresse, sa déesse et il ne devait avoir pour désir que de me servir. Hors il ne le faisait pas et cela ne me plaisait pas. On lui avait tourné la tête pendant mon absence et je ne pouvais pas le tolérer. Il m’était trop précieux pour cela. Alors je faisais ce que je savais faire de mieux : je le manipulais pour arriver à mes fins et qu’il se rappelle combien je lui étais indispensable. Il ne pouvait pas se passer de ma présence, ni même de mon contact. Il ne pouvait pas trouver une autre personne pour le combler comme je le faisais. Il y avait une sorte d’alchimie entre nous, qui fonctionnait dans les deux sens : je ne pouvais pas le laisser partir et lui ne pouvait pas supporter que je n’ai plus de considération envers lui. Lorsque j’étais proche de lui, cela se sentait. Nous ne pouvions pas nier que quelque chose de surnaturel nous lié, et dont nous n’avions que très peu d’emprise. Surtout lui d’ailleurs. J’avais beau commettre les pires atrocités qui soient, il ne pouvait pas me repousser. Il était faible face à moi, aussi faible que je pouvais l’être quand son sang coulait.

Être désolé ne suffit plus Camille…

Je lui murmurais ses paroles pleines de choses pour qu’il comprenne que je ne perdrais pas plus de temps avec lui. Il ne pouvait plus se cacher derrière des excuses bidon car je ne les accepterais plus. Soit il m’était totalement dévolu, soit il n’appartiendrait à personne d’autre. D’ailleurs, je devais prendre de nouvelle directive avec lui pour ne pas le laisser se frayer un chemin hors de ma toile d’araignée dans laquelle il était bloqué, ou devrais-je dire, dans laquelle il s’était bloqué lui-même. D’ailleurs il me supplia, et je ne pus m’empêcher de sourire. Je continuais à jouer avec lui et avec ce que demandait son corps. J’étais experte dans le domaine, je savais comment m’y prendre pour rendre complètement fou les hommes. Je vins mordiller une nouvelle fois la chair de son cou, puis je remontais les lèvres jusqu’à son oreille pour lui demander

quoi Camille ?

Je voulais qu’il exprime ce qu’il voulait, à voix haute. Je voulais qu’il le fasse afin qu’il ne puisse pas se cacher derrière les illusions et des pensées rassurantes une fois que je serais partie. Je voulais qu’il avoue ce qu’il avait sur le cœur, et qu’il en prenne bien conscience. Et je comptais bien l’aider à craquer. Je remontais mes mains venant lui caresser le torse, puis lentement, très lentement, je redescendais vers ses cuisses. Je me frottais à lui, rendant la situation de plus en plus sexuelle. A moi, il est à moi

Que veux-tu mon corbeau ?

Je lui murmurais une nouvelle fois dans le creux de l’oreille, sensuellement et enivrante. Je ne faisais pas appel pour autant à mes pouvoirs vampiriques. Je voulais qu’il sombre de lui-même, et qu’il se rende compte qu’il s’était livré tout seul à l’araignée que j’étais. Je voulais qu’il cède en son âme et conscience. Car c’était le seul moyen pour qu’il soit à moi, rien qu’à moi…
Cassiopeia Johnson

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MessageSujet: Re: Dance on our graves [Livre 1 - en cours]   Dance on our graves [Livre 1 - en cours] EmptyJeu 14 Fév - 15:16

L’étau se renforçait autour de sa conscience. Cette dernière semblait sur le point de rendre son dernier soupir pour la nuit. La créature se languissait des contacts que sa maîtresse continuait d’engendrer et son humanité courbait l’échine à mesure que les secondes défilaient. Oublier le massacre devenait simple, trop simple. Il suffisait d’écraser de ses désirs la voix qui perdait en tonalité à l’intérieur de son crâne. Ces sensations positives trouvaient leur chemin jusqu’à sa raison. Une anesthésie prometteuse, salvatrice qu’il ne pourrait congédier. Pas ce soir. Le souffle enivrant de la Reine roulait contre son oreille provoquant une succession de frémissements sur l’épiderme du métamorphe. Sa menace ou du moins son avertissement n’apaisait pas son ardeur mais elle amplifiait sa volonté de palier à ses ratés. Le riche héritier voulait se racheter pour ne plus jamais entendre ce son sortir de sa bouche. Le changelin baissa la tête à ses mots, conscient d’avoir fauté. Oui, il était complètement à sa merci, l’animal y veillait. Son jugement était faussé par l’attraction qui le liait intimement à son invitée. Puis, la jeune femme vint à nouveau suggérer la morsure sans pour autant croquer dans son cou. Tout l’être du français le réclamait et il devait se faire violence pour ne pas lui-même se blesser afin qu’elle s’abreuve. S’entendait-il seulement penser ? Il franchissait chaque limite imposée par la survie et l’orgueil, sans l’ombre d’un regret – pour l’instant tout du moins. Elle prononça son prénom encore une fois, il raisonnait comme une friandise quand il sortait de sa gorge et ce simple fait multipliait l’attirance qu’il éprouvait. Sa Majesté lui posait une question mais il n’était déjà plus en état de parler. Il se contenta de garder un long silence jusqu’à qu’elle réitère sa demande de façon plus langoureuse encore. Ses mains jouaient avec lui, elle se jouait de lui avec ses mouvements provocateurs. Comment pouvait-il encore lutter ? Ses intonations sonnèrent plus graves que jamais tandis que ses yeux se hasardèrent dans ceux de son bourreau.

« Vous, ma Reine, c'est vous que je désire. Je veux vous satisfaire. »

L’humain était définitivement mort, un décès regrettable. Le corps fébrile, avide de celui qui le touchait, il leva ses paumes vers elle mais s’arrêta à quelques millimètres de sa peau. Il n’avait pas eu l’autorisation de la toucher et il savait ce qu’il lui en coûterait à cet instant de jouer avec ce genre de feu. Oh oui, la bête semblait bien intelligente. Elle ne craignait que de froisser la vampire et n’avait à cœur que d’exaucer les souhaits de la jolie brune. L’oiseau amena ses lèvres près du lobe de la buveuse de sang toujours sans la toucher.

« Je suis à vous, ma Reine. »

Réalisait-il ce qu’il lui promettait ? Bien sûr que non. L’animal le contrôlait complétement, son esprit n’était alimenté que d’un brouillard épais, opaque le préservant de toute réalité. Il ne pensait plus et n’agissait plus sous l’influence de sa rationalité. Il n’était plus que pulsions et sens. Cette cécité mentale s’apparentait à une cuite. Il se sentait fiévreux, captif. Krystel agissait sur ses nerfs comme une drogue – cette constatation se répétait inlassablement. Le volatile implorait silencieusement du regard la Reine. Ses paumes le démangeaient, il rêvait de pouvoir les poser sur la peau de sa maîtresse. Mais allait-elle lui en laisser l’occasion ? Pour l’heure, il les gardait proche de ses hanches la frôlant à peine du bout des doigts, sa tête toujours penchée de sorte que son souffle effleurait la nuque de l’immortelle. Un contraste plutôt marqué entre elle qui n’hésitait pas à le toucher et lui qui restait en suspens. Le dominant et le dominé. Le prédateur et la proie. Oh, il ne fallait pas se morfondre sur le sort du petit oisillon, il avait lui-même choisi sa cage. Si maintenant, il voulait s’enfuir, il devrait se briser une aile pour filer entre les barreaux. Un prix bien mince comparé à son crime.
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