J’avais repris mes gardes de jour depuis peu. Et, d’une certaine façon, je trouvais celles-ci plus reposantes même si la valse des patients se laissait bien souvent aller à un rythme plus soutenu. Bizarrement, la nuit était toujours plus propice aux cas les plus loufoques, amenant son lot d’originaux et de cas vraiment vraiment pas communs. Et encore, je ne voulais même pas tenter de savoir s’ils étaient bien tous humains. Je préférais supposer que oui.
Je viens de raccompagner Madame Thompson jusqu’à l’accueil. Elle qui venait régulièrement pour des maux plus imaginaires qu’autre chose et aimait surtout distiller un peu de ses souvenirs à chaque fois. Et aujourd’hui, j’avais eu droit à tous les détails de la naissance de son fils jusqu’à son entrée en primaire alors que je lui faisais son petit check-up du mois.
Terminant les dernières formalités administratives avant de passer au suivant, je me fis alpaguer par le chef de service. Ah… et à voir sa mine alors qu’il s‘avançait vers moi, il avait sûrement un truc chiant à me dire. Pour pas changer.
– Docteur Gray ?
– Lui même,fis-je tout en jetant un œil sur son dossier sans vraiment lui accorder toute mon attention. Comment ça, j’ai un problème avec l’autorité ? Non non… juste avec les abrutis.
– Je voudrais vous parler une minute de cette dame que vous venez de recevoir.
– Madame Thompson ? Oui et ?
– Vous savez aussi bien que moi qu’elle est en pleine santé et qu’elle ne vient ici que pour briser sa solitude. Or, nous n’assurons pas de service social, mais bien un service médical.
– Elle possède une assurance maladie en règle et souhaite simplement être rassurée sur son état. Je ne vois pas où est le problème.
– Ce n’est pas lui rendre service ce que vous faites.
Bon... j’allais éviter de m’énerver avec lui, ça n’aurait servi à rien. Juste lui mettre les points sur les i.
– Et vous trouvez que de refuser de la prendre en charge serait lui rendre service ? Elle a 73 ans et un bulletin de santé qui va avec. De l’arthrite, une pointe de cholestérol, la vessie qui s’affaiblit et contre toute attente, un transit paresseux. Alors si un jour, miraculeusement, il devait arriver que ça empire, ce qui serait somme toute logique vu son âge, vous irez lui expliquer qu’histoire de lui rendre service, elle peut aller voir ailleurs. Ah... et vous l’expliquerez à l’avocat de sa famille par la même occasion. Maintenant, excusez-moi, j’ai à faire.
Là-dessus, j’attrapais le dossier suivant et pris la direction de la salle d’examen tout en le laissant cogiter.
Ce n’était pas la première fois et certainement pas la dernière que j’avais une petite prise de bec avec ce type. Mais j’avais très vite compris qu’avec lui, le plus important se situait plus dans la gestion du budget que dans celle des malades. Et je n’avais pas pris neuf ans de ma vie pour boucler ses fins de mois, mais bel et bien pour soigner les gens.
J’arrivais donc à la salle A et après être entré et saluer la patiente qui s’y trouvait, jetais un œil quant à la raison de sa présence.
– Ah… c’est pour un don de sang.
Merde, à cause de ce con, je m’étais trompé de dossier par-dessus le marché.
CSS par Gaelle
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Sujet: Re: C'est pour un don ? Dim 27 Déc - 20:50
alexander ♦ abygaëlle
C’est pour un don ?
U
n don du sang mais pourquoi faire me direz-vous ? Tout simplement parce que cela avait été suggéré par le gouvernement et je ne me voyais pas ne pas le faire. Pourquoi la dernière fois je ne l’avais pas fait ? Pour la simple et bonne raison que j’étais en mauvaise santé et que l’on ne pouvait pas le donner même si c’était un petit rhume. Après tout, mon sang pouvait bien server pour les vampires mais aussi pour les malades ce que je trouvais plus acceptable et plus normale à mes yeux. Je ne faisais pas de difference, une dizaine de minutes un petit déjeuner supplémentaire et en tout et pour tout une petite heure donnée ce jour. Aujourd’hui je ne travaillais pas c’était ma seconde qui avait pris ma place, on était jeudi. Et le jeudi c'était mon jour de repos en plus du mardi matin. On se partageait ma classe entre deux enseignantes, nous étions toutes les deux jeunes et cela nous permettait souvent de voir un peu comment l'autre pouvait évoluer et apprendre chacune l'une de l'autre. L'apprentissage c'était encore très important pour toutes les deux. Après tout, nous avions beau être sorti toutes les deux de l'école à peut être une année d'écart et pourtant nous avons déjà reçu des enseignements et surtout des manières d'enseigner certaines notions. Après j'avais beaucoup de similitudes dans ce qu'elle avait appris aussi. Mais bon c'était toujours enrichissant. Jenny était une jeune femme en plus pleine de vie ce qui me permettait de garder la bonne humeur.
C'est en pensant à tout cela que je me rendais au centre de don et donc à l'hôpital. On me dirigea vers l'étage concerné puis on me laissa patienter pendant quelques minutes. J'attrapais mon livre dont je connais toujours la lecture. Le Da Vinci Code. Oui, ce livre était quasiment aussi long que les intégrales de Georges je sais plus quoi pour ses Trônes de Fer dont j'avais quand même la collection mais que je n'avais pas encore terminé malheureusement. Mais cela ne saurait tarder. Avec le temps que j'avais maintenant les études terminées cela me permettait de prévoir du temps pour la lecture. Bref, je me mettais sur le siège comme convenu en attendant le médecin. Il ne devait plus tarder. On m'appelait. Et je m'installais dans la salle A puis, le médecin arrivait.
Pour un... Oui un don en effet. Mlle Hermann, je viens régulièrement. dis-je une fois que le médecin rentrait. Il semblait surpris, comme pas au courant que je venais pour un don ce qui eut pour don de me rendre un peu sur la défensive. Il y avait du monde peut-être n'avait-il pas eu le temps de tout regarder ou sortait-il d'un rendez vous et n'avait-il pas eu le temps de jeter un coup d'oeil à la patiente suivante c'était possible aussi.
GleekOut!
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Sujet: Re: C'est pour un don ? Lun 4 Jan - 7:20
C'est pour un don ?
Abygaëlle T. Hermann Alexander Gray
Qu’importe, cela allait me changer. Ce devait être une infirmière et non moi qui aurait du s’en charger cela dit, mais ce qui est fait n’est plus à faire, alors allons-y.
Je lus le nom ainsi que les informations mentionnées sur la fiche et commençai à préparer le nécessaire. Il arrivait que malgré toute la bonne volonté du monde, des donneurs ne supportent pas la vue de leur propre sang, j’espérais qu’elle ne fut pas de ceux-là sinon j’allais une fois de plus laisser un souvenir impérissable sur mon passage. Voilà pour ma postérité me direz-vous. Il y a mieux tout de même.
J’approchais et lui posais les questions d’usage qui même si ce n’était pas le but devaient ressembler à un mini interrogatoire.
– Vous n’êtes pas venue à jeun ? Sinon tout à l’air correct sur votre dossier.
Il était préférable d’avoir pris une collation dite « normale » avant ce genre de chose. Quant à moi, je devais d’abord m’assurer de deux trois petites choses. Évitant ainsi un éventuel malaise.
– Votre poignet, fis-je en tendant la main afin de vérifier le pouls.
Il était normal.
– Levez votre manche, je dois prendre votre tension.
J’arrivais avec l’appareil de torture. Le plaçai autour de son bras. Serrant, serrant, maintenant, relâchant tout en vérifiant bien l’affichage du tensiomètre. Je crois que de tous les appareils médicaux, c’était encore celui que j’avais le plus en horreur lorsque j’étais gamin. Et je remarquais bien souvent à la mine des patients sur lesquels je devais l’utiliser, cette même grimace d’impatience que je devais avoir, à souhaiter que cela cesse au plus vite. Oui, nous sommes de grands sadiques, vous ne saviez pas ?
– C’est bon ici aussi. Rien d’anormal ces derniers temps ? Contact avec un virus ou autres joyeusetés ?demandais-je tout en préparant les tubes d’échantillons, mais également la seringue.
CSS par Gaelle
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Sujet: Re: C'est pour un don ? Dim 17 Jan - 22:25
A jeun ? « Non j’ai mangé avant de venir » Je fis un signe de la tête pour signifier que j’avais bien pensé à remplir ma panse avant de venir me faire prélever mon sang. Je me rappelais de quand j’étais plus jeune j’avais une fâcheuse tendance à partir sans déjeuner le matin, cela n’était pas vu de très bonne manière par ma mère ni même par mon frère ainé qui voyait un excellent moyen de me dénoncer une fois de plus le soir. Mentir était surement un péché mais ne pas soutenir sa petite sœur dont le petit déjeuner est devenu le pire des cauchemars, cela n’est pas une mauvaise vue non plus de la part du Bon Dieu ? Je n’étais pas sure enfin bon il faisait son boulot en même temps, infirmier ? Je tapais plutôt dans le médecin, pour l’ensemble de ces vérifications c’était plutôt de leur ressort. J’étais plutôt habituée à ce petit interrogatoire de routine et ces prises de pulsations cardiaques et tout comme il me dit de remonter ma manche pour la tension je ne faisais pas vraiment attendre. L’appareil qui compressait le bras de manière atroce me faisait un peu grimaçait, je ne comprenais toujours pas cette technique et pourtant en plus de vingt ans j’avais l’impression qu’elle n’avait toujours pas changé. Il était donc nécessaire de passer au rouleur compresseur comme on disait souvent avec ma sœur pour pouvoir donner notre sang. Une fois mis en place, l’appareil commençait son travail, et une fois que tout fut normal, il m’annonçait qu’elle était bonne. Toujours ma crainte que l’on me dise que ma tension était trop basse et que je pouvais revenir une prochaine fois. « Non, en bonne santé et sans folie de mon corps ces derniers temps » dis-je de manière le plus naturel possible. Eh oh tant qu’à faire autant essayer de détendre l’atmosphère. « Vous êtes à l’hôpital depuis longtemps c’est la première fois que je tombe sur vous pour un don. » Et bon tant qu’à passer dix minutes avec une aiguille plantée dans le bras autant essayer de trouver un sujet de discussion non ?
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