†Priez pour nous †
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-45%
Le deal à ne pas rater :
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre 14 couverts – ...
339 € 622 €
Voir le deal

Partagez
Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé]
MessageSujet: Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé]   Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé] EmptyJeu 8 Nov - 21:57

    Il y a des jours ou faire de la photographie est plus barbant que d'autres. Aujourd'hui faisait partie de ces jours là. En effet, on m'avait envoyé dans une petite boutique de West End pour y faire des photos d'identité. Je n'en avais pas fait depuis des lustres, je me souviens que ça remonte au début de mon cursus, mais le réflexe était vite revenue. Je trouvais simplement que cela ne représentait pas correctement mon travail, je valais mieux que cela mais bon, on devait bien me donner un salaire alors j'avais accepté avec plaisir. Cela donne l'occasion de rencontrer des personnes plus ou moins sympathiques évidemment. Certaines sont là, très pressées, vous n'avez pas le temps de tisser une relation de confiance, avec d'autres c'est différent, vous en apprenez un peu sur leur vie, vous arrivez à tisser un début de relation de confiance. Bref, j'étais ici pour toute la journée, je devais faire passer des hommes, des femmes, des enfants, des adultes, des personnages âgées, certaines étaient même handicapées. Je m'étais habillée assez sobrement ce matin avec un jean bleu et un tee-shirt noir avec un gros smiley jaune sourire dessus. Bref, il y avait toujours un vieux à la main baladeuse dans le coin, même si la vieille mémé était à côté de lui en train de l'observer. J'ai eu droit à une scène hallucinante. Il a essayé de me tâter les seins, rendez-vous compte. Et la mémé qui me dit qu'il les aime gros et ferme, chose qu'elle ne possédait plus. J'ai pris ça à la rigolade sur le moment, mais ça ne m'avait pas vraiment plus. Les vieux de nos jours ne sont plus ce qu'ils étaient. Les meilleurs moments de la journée se passait quand même avec les petits, surtout quand ils ont 5-6 ans, ils parlent, mais ils parlent et puis ils demandent souvent des choses indiscrètes. Une petite fille m'a demandé si elle me ressemblerait quand elle serait grande parce qu'elle me trouvait jolie. Sa mère ne savait plus où se mettre à ce moment là. Un petit garçon m'a dit qu'il voulait se marier avec mon smiley sur mon tee-shirt, un autre m'avait dit qu'il voulait se marier avec moi, bref, de charmantes petites anecdotes que je pourrais raconter à Alaina par exemple. La journée touchait à sa fin, il était presque l'heure de fermer la petite boutique quand cet homme arriva. De prime abord, il me fit penser à un militaire russe, mais qu'est ce qu'un militaire viendrait faire ici en Ecosse ? C'est vrai, non ? Et quand j'ai vu sa carte d'identité, mes doutes se sont confirmés. Je me demandais vraiment ce qu'il pouvait bien faire dans le coin. Mais il était simplement là pour faire des photos, il serait mon dernier client de la journée puisqu'il était 18h50 et que je fermais dans 10 minutes. Ce geste de venir aussi tard était-il prémédité ? Je ne le savais pas encore, je le verrais bien vite.

    " Bonsoir à vous. Vous venez pour faire développer des photos ou pour faire faire des photos d'identités ? "

    Normalement, il devait venir pour la seconde option mais je demandais quand même, car certaines personnes avaient des appareils photos jetable à faire développer donc je préférais demander.
Anonymous
Invité
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé]   Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé] EmptyVen 9 Nov - 10:03

    Je me promenais dans les rues de Glasgow, plus parce que je n’avais rien à faire que parce que j’avais quelque chose à y faire. J’avais mis une chemise à la place d’un de mes habituels tee-shirt, histoire de cacher les marques des canines du Maître Vampire. Cela faisait deux jours, et j’avais eu le temps de trouver un appartement potable du côté de Edimbourg, ce qui me donnait encore moins de raison de me promener dans l’ancienne ville où j’avais élu domicile. D’autant plus que je pouvais toujours croiser des membres de l’HCV, à qui j’avais discrètement faussé compagnie, sans qu’il n’y ait de doutes possibles. En fait, selon toute logique, j’aurai du rester dans mon appartement pour ne pas faire de vagues, mais Piotr m’avait clairement fait comprendre qu’il fallait que j’aille le faire sortir, si je ne voulais pas me retrouver avec un chien sur excité sur les bras, chose que je ne savais absolument pas gérer.

    Piotr, d’ailleurs, courrait à côté de moi, sa laisse lui permettant d’aller aussi loin que possible sans que je ne me fasse reprendre par la police. Je commençais à comprendre comment fonctionnaient les humains normaux après tout. Le seul problème avait été de faire accepter Piotr dans le bus entre Edimbourg et Glasgow, et c’était pour cela que je m’étais rabattu sur un taxi, aux frais bien évidemment de mon employeur. Je levai la tête, m’apercevant que mes pas m’avaient mené tout droit en bas de l’immeuble où se trouvait mon psychologue. Je n’y avais été que… hum… que deux ou trois fois, pas plus, avant mon aventure, ou ma mésaventure, avec le vampire Leslie. Etait-ce pour le revoir que j’étais venu ? J’étais incapable de le dire. Parfois, mon cerveau m’amenait à faire des choses que je ne comprenais pas et surtout que je n’avais pas du tout prévues. C’était ainsi. Je me détournais de l’immeuble, me demandant si c’étaient ces séances avec le psy, ou mes discussions avec le Maître Vampire qui avaient réveillé en moi des semblants d’émotion. Piotr vint à mes pieds et aboya discrètement pour me sortir de ma réflexion. Je m’accroupis pour le caresser entre les oreilles, je savais qu’il appréciait particulièrement, et je lui demandai en russe ce qu’il n’allait pas. Piotr fit une moue que je ne lui connaissais pas. Mon téléphone vibra dans ma poche. Mon téléphone… disons plutôt, l’un de mes téléphones, celui que m’avait fourni l’HCV au début, dont la carte sim avait été brisée mais que j’avais conservé, en achetant une autre carte. Visiblement, mon agenda avait survécu à tout cela, puisqu’il m’indiquait que j’avais rendez vous chez un (ou une ?) photographe dans une demi heure. A la base, c’était pour des photos d’identité pour tous les papiers nécessaires à mon inscription aux compétitions sportives, et aussi à la régularisation de mon statut en Angleterre. En me dirigeant dans la direction du photographe, je me souvenais parfaitement de l’adresse que j’avais notée, je me fis la réflexion que pour mes papiers, il était peut être judicieux de passer par le Maître Vampire qui devait avoir le bras bien long, ou si ce n’était pas le cas, des contacts avec le bras long.

    Nous arrivâmes chez le photographe, et je poussai la porte, détachant au passage la laisse de Piotr pour qu’il soit plus tranquille. Je n’envisageai bien sûr pas de le laisser à l’extérieur. Ce fut une jeune femme qui m’accueillit, et je passai rapidement sur son accoutrement, sur lequel je n’avais aucun jugement, pour terminer sur son visage.

      " Bonsoir à vous. Vous venez pour faire développer des photos ou pour faire faire des photos d'identités ? "


    Je m’accroupis pour intimer à mon berger allemand de s’asseoir dans un coin sans bouger, le tout en arabe histoire de conserver une certaine fluidité d’expression dans cette langue, avant de me relever et de répondre :

      « Il me semble que j’avais noté cette heure ci pour des photos d’identité. Si c’est trop tard toutefois, dites le moi. »


    J’essayai d’appliquer à la lettre ce qu’on m’avait dit sur la politesse. Je ne voyais en réalité aucun intérêt à ce que je venais de dire. Mais bon, puisque c’était ainsi qu’il fallait s’exprimer. Je tirai un peu sur mes manches, pour les mettre bien droites. Je n’avais pas l’habitude des chemises bien faites, et si celle là, cousue sur mesure, tombait parfaitement, j’essayai de la faire tomber encore mieux encore. Je me passais une main nerveuse dans les cheveux pour tenter de les coiffer. Nerveuse ? Pourquoi donc ? C’était une excellente question à laquelle je n’avais pas de réponse. Pourquoi être nerveux, alors que ces photos n’allaient sûrement pas me servir. Je n’avais plus d’entraîneur, et même si je me savais capable de prendre goût aux compétitions et à la rivalité sportive, je me demandais encore si le Maître Vampire allait m’autoriser à y participer. Je n’avais pas abordé le sujet deux soirs plus tôt. Je rangeai mes lunettes de soleil et fixai mes yeux gris clair dans ceux de la jeune femme.

      « Je dois vous dire qu’il ne me semble pas avoir déjà été pris en photo, donc… dites moi ce que je dois faire. »


    C’était réellement la première fois que je faisais des photos. Non, la deuxième si on comptait celle qui figurait sur mes papiers russes. Mais ce n’était pas la même chose, étant donné que cette dernière avait été fait à la chaine avec d’autres recrues militaires. Fils de prostituée, orphelin et totalement indépendant depuis ses seize ans, je n’avais pas vraiment eu l’occasion ni le besoin d’avoir des papiers en règle au fin fond de ma Sibérie natale. En pensant à cela, je me demandai si mon accent russe ressortait toujours lorsque je parlais anglais. Russe, ou arabe. L’anglais était la dernière langue que j’avais apprise, je ne la parlais correctement que depuis deux mois pour être exact, et c’était donc celle qui était le plus teintée par ma langue natale.


Spoiler:
Anonymous
Invité
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé]   Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé] EmptyMer 14 Nov - 18:10

    Je voyais donc ce qui ressemblait à mon dernier client de la journée rentrer dans la boutique. Il avait avec lui un chien qui semblait être propre et assez docile. Cela ne poserait pas de soucis s'il restait dans son coin, enfin pour moi en tout cas. Si je le voyais bouger de trop, je demanderais gentiment à son maître de le faire sortir mais s'il restait bien sage, il n'y aurait pas de soucis. Bizarrement, il ne demanda pas si le chien gênait, mais plutôt si lui gênait, ce qui me fit presque sourire jusqu'aux oreilles. J'avais toujours le sourire même si mes ménisques commençaient à en avoir un peu marre au bout de cette longue journée. Lorsque je lui avais demandé pour quoi il venait, il s'était accroupi et demanda en arabe à son chien de ne pas bouger. J'avais des restes de cette langues, mais cela faisait un bon moment que je ne l'avais pas pratiquée. J'en avais eu grand besoin lors de mon tour du monde, l'arabe, l'anglais, le français et l'espagnol étaient des langues très parlées et je les maîtrisais plus ou moins bien. Bref, je ne faisais pas spécialement de remarques à ce propos, je n'en voyais pas l'intérêt.

    " Non, il n'est pas trop tard. Il me semble que sur la planning, j'ai un certains monsieur Ivanof, je suppose que c'est vous-même ? "

    Ivanof, Ivanov, la dernière lettre était mal écrite sur l'agenda de la personne que je remplaçais aujourd'hui, mais vu sa petite pointe d'accent russophone dans la voix, je ne pensais pas me tromper. Votre langue maternelle aura toujours une influence sur votre voix, même si vous faites de nombreux efforts. Il me dit alors qu'il n'avait jamais pris de photographies de lui-même, et en général. C'était néanmoins étonnant, il n'avait pas de papier en règle ? De toute façon, je m'en fichais, du moment qu'il payait la bonne somme, il pouvait être un espion du KGB, que je m'en fichais. Il pouvait bien être humain, vampire ou tout ce que vous voudrez, je m'en fichais aussi. Il ne paraissait pas quelqu'un d'hostile, donc ça irait très bien.

    " Ah, c'est étonnant pour quelqu'un de votre âge. Vous n'avez jamais fait de photos pour des pièces d'identités ? En tout cas, ne vous inquiétez pas, il n'y a rien de compliqué à faire. Venez suivez moi, on va prendre les photos juste là derrière. "

    Je lui disais donc de passer derrière le comptoir, pour que nous puissions prendre les photos dans l'arrière boutique, là où le matériel se trouvait. Il y avait un tabouret, je lui indiquais donc de s'y asseoir dessus et de regarder l'objectif de l'appareil photo. La lumière était déjà réglée pour que ce soit rapide, et précis. Je lui indiquais que j'allais prendre la photo et donc qu'il fallait faire un petit sourire s'il le désirait, c'était en fait plus flatteur pour la personne. Je prenais donc quatre photos d'identité, toutes les quatre semblables. Je lui montrais le résultat immédiatement puisque mon appareil était directement relié à l'ordinateur.

    " Le résultat vous convient-il ? Sinon, nous pouvons les refaire, ça ne pose pas de soucis. "

    Si le résultat lui convenait, je lancerais donc directement l'impression ça ne prendrait pas plus de quelques minutes.
Anonymous
Invité
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé]   Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé] EmptyJeu 15 Nov - 22:02

      " Ah, c'est étonnant pour quelqu'un de votre âge. Vous n'avez jamais fait de photos pour des pièces d'identités ? En tout cas, ne vous inquiétez pas, il n'y a rien de compliqué à faire. Venez suivez moi, on va prendre les photos juste là derrière. "


    Je la considérai d’un air neutre, et la suivis sans difficulté dans le magasin. Nous passâmes derrière le comptoir et nous arrivâmes dans une pièce, où siégeaient tabouret et matériel. Je cherchai inconsciemment la sortie la plus proche, et j’enregistrai les positions des différents objets. Au cas où. Pourquoi étais-je sur la défensive ? Ca ne me ressemblait pas. Je changeais trop rapidement pour mon intellect. J’analysais mon attitude de proie acculée, c’était comme ça que je considérais le fait d’être sur la défensive du moins, comme une réaction à la morsure que j’avais subie deux soirs plus tôt et que, je m’en apercevais toujours un peu plus, je n’avais pas encore… admise. Je remis en place le col de ma chemise, et attendis que la jeune femme prenne les photos nécessaires. Elle me conseilla de sourire, mais ce qu’elle obtint ne sortit pas de mon registre habituel d’expressions faciales. Quatre photos plus tard, elle me les montrait sur l’ordinateur, et je fronçai imperceptiblement les sourcils. C’était moi ? Assurément. Je n’avais pas l’habitude de me voir ainsi… mis sur papier.

      " Le résultat vous convient-il ? Sinon, nous pouvons les refaire, ça ne pose pas de soucis. "


    J’acquiesçai brièvement, avant de me souvenir que je devais parfois dire ce qui me semblait… logique. C’était l’une des choses que m’avait appris mon psychologue. Ne pas croire que les autres pensaient comme nous à chaque instant. Expliciter ce qui était inutile de dire. Je répondis donc après un temps d’arrêt.

      « Et bien, j’imagine que vous connaissez votre travail. Je dois dire que… il est étrange de se voir fixer ainsi par mes yeux gris. Sont ils aussi foncés en réalité ? »


    J’avais expérimenté la place de proie peu de jours auparavant, et des traces de cette expérience restaient encore vivaces en moi. Ce devait être pour cela que j’étais dérangé par mon regard. Un prédateur. Ou une proie. En tout cas, j’avais l’impression que je me suivais du regard. C’était une expérience étrange. Je haussai les épaules et observai le reste de la pièce. Je tirai un peu sur les manches de ma chemise, et j’en ouvris un bouton, pour me sentir plus à mon aise. Le pansement que j’avais mis sur mon cou devait encore être caché par le col. J’ignorai s’il était courant que des gens mordus se promènent dans les rues sans complexe, et plus encore s’ils étaient encore en vie lorsqu’un vampire en avait fait son repas. Dans tous les cas, je ne faisais pas parti des morts, ni des morts-vivants. J’étais bel et bien portant. Je m’approchai à pas feutrés, par réflexe, de l’appareil photo, n’en n’ayant jamais approché d’aussi près. Je me tournai vers la jeune femme.

      « Puis-je ? C’est encombrant comme objet, comme un 408 CheyTac j’imagine… Vous devez souvent vous déplacer avec ? »


    J’avais pu combler en deux ou trois ans les résultats de dix huit ans de déscolarisation, et ce n’était pas pour rien. Je considérai tout savoir accessible comme un savoir appris. Je m’aperçus après coup que la photographe ne devait sûrement pas connaître le 408 Cheyenne Tactical qui était un fusil de haute précision, une arme de sniper, que j’avais déjà eu à transporter. Ce n’était pas des plus discrets, même s’il était fait pour être transportable. Bien sûr, il était indispensable pour les tirs longue distance, ou du moins bien plus adapté que le 9mm, et c’était pour ça que j’en avais un. En même temps, je devais avoir un exemplaire de chaque fusil de sniper qui existait et que j’avais déjà utilisé. Je songeai soudain à l’appartement que je devais trouver. Peut être pourrais-je aborder la question avec la photographe, elle devait connaître le coin. Mais je lui avais déjà posé plusieurs questions, et il lui fallait le temps de répondre. C’était aussi quelque chose que le psychologue m’avait appris. Laisser aux gens le temps de parler et ne pas les croire avec une aussi bonne mémoire que la mienne. Je n’étais pas un bavard, pas du tout, et je trouvais ça plus pratique de poser toutes les questions nécessaires à la suite les unes des autres plutôt que de laisser traîner les choses, mais ce n’était pas le cas de tous les humains, m’avait dit le médecin. Finalement, en peu de séances, il m’avait appris de nombreuses choses. Peut être était il la cause du début de changement qui s’opérait en moi. Peut être… je n’avais pas la réponse à cette question.


Spoiler:
Anonymous
Invité
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé]   Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé] EmptyJeu 22 Nov - 17:12

    J'étais étonné qu'il n'ait jamais pris de photos d'identité mais c'était possible ou alors il ne s'en souvenait tout simplement pas. En tout cas, pas de panique à avoir c'était aussi simple que de dire bonjour, enfin normalement. Je lui demandais de me suivre ce qu'il fit sans broncher, son chien restant à sa place, donc tout allait bien. Il observa la pièce comme si quelques choses allait lui tomber dessus mais je ne disais rien de plus, il n'avait peut être pas l'habitude de se retrouver dans des endroits si confinés, quoique, j'avais connu moins volumineux comme espace pour prendre des photos. Il prit place devant l'objectif donc et c'est comme ça que je lui demandais de faire un beau sourire. Monsieur Ivanov n'était pas des plus expressifs, mais ça serait largement bon pour de bonnes photos de sa tête. Quatre photos plus tard, je lui montrais le résultat qui semblait lui convenir, enfin à peu près, il ne semblait pas être habitué à se voir sur ordinateur peut être, il semblait être quelqu'un de plus nature, enfin c'était mon impression. Il me paraissait légèrement étrange, mais je ne disais rien, j'avais connu bien pire que lui même s'il n'était pas le client le plus agréable de la journée. Bref, les photos lui convenaient, je pouvais donc passer par la phase d'impression. Il me dit toutefois qu'il avait peur de ces yeux gris, enfin en quelques sortes. Il me demanda s'ils étaient aussi foncés dans la réalité. Je le regardais alors dans les yeux pour constater que c'étaient bien le cas.

    " Et bien, oui, ils sont fidèles à la réalité sur cette photo. Peut être voulez-vous que je les éclaircisse un tout petit peu ? C'est possible de faire cela vous savez et votre portrait vous sera quand même très fidèle. "

    Je ne savais pas si sa remarque était implicite pour les éclaircir ou pas, en tout cas, j'attendais sa confirmation pour cela. En tout cas, il s'approcha de l'appareil photo qui appartenait au propriétaire des lieux, un bon vieux réflexe, enfin, vieux, il n'avait qu'une année, mais pour un appareil de pro ça commence à dater. Il me demanda alors si je me déplaçais souvent avec, parce qu'il trouvait que c'était encombrant comme un 408 CheyTac. Je ne savais pas du tout ce que cela était, mais alors vraiment pas. J'ai pensé à une voiture française dans un premier temps mais ça ne se transporte pas donc ce ne devait pas être ça. Je ne voulais pas paraître impolie en lui demandant ce qu'était qu'un 408 CheyTac, alors je répondais d'abord à sa question.

    " Bien sur. Alors c'est un peu emcombrant, certes mais après cela dépends de ce que vous faites avec, des conditions d'utilisations. Si c'est pour un mariage, j'utiliserais ce modèle là. Si c'est pour de l'exploration, je prendrais un modèle plus léger et flexible. Si c'est de nuit, je prendrais un autre appareil. Mais je ne connais pas les 408 CheyTac. Qu'est ce que c'est ? "

    C'est alors qu'en posant la question, mon idée de militaire russe me revint en tête. Et si cela était une arme ? Cela avait bien le nom d'une arme mais je me trompais sans doute, il ne m'aurait pas comparer un appareil photo avec une arme, si ? Quoique, la comparaison était possible, cela servait à viser les gens, pas de la même manière certes mais bon. Je n'osais pas lui en dire plus, alors que bien souvent j'essaye de faire la conversation. Il ne me paraissait pas être du coin en tout cas.
Anonymous
Invité
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé]   Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé] EmptyLun 3 Déc - 13:50

    Eclaircir mes yeux ? On pouvait éclaircir les yeux de quelqu’un ? Mais pourquoi donc ? Quel était l’intérêt d’une telle action ? J’étais perplexe et je fronçai les yeux, avant de hausser les épaules, signifiant à la jeune femme qu’elle pouvait faire ce que bon lui semblait sur les photos, tant qu’elles étaient aux normes en vigueur en Ecosse, normes dont j’ignorai tout, cela allait sans dire. La recommandation du psychologue sur le fait de tout formuler à haute voix se rappela à mon esprit, mais je n’eus pas le temps de parler que déjà la photographe répondait à ma question concernant l’appareil et le trépied. Et le reste. Je l’écoutai donc, intéressé.

      " Bien sur. Alors c'est un peu encombrant, certes mais après cela dépends de ce que vous faites avec, des conditions d'utilisations. Si c'est pour un mariage, j'utiliserais ce modèle là. Si c'est pour de l'exploration, je prendrais un modèle plus léger et flexible. Si c'est de nuit, je prendrais un autre appareil. Mais je ne connais pas les 408 CheyTac. Qu'est ce que c'est ? "


    Elle ne connaissait pas les CheyTac ? Ce n’était pas spécialement inattendu, puisque je ne connaissais pas non plus son outil de travail. Néanmoins, je fis une moue surprise, autrement dit je fronçai les sourcils de manière un peu plus prononcée qu’à mon habitude. Je touchai l’appareil avec la plus grande minutie, m’imaginant le transporter sur un toit, l’étudiant pour en extirper tous les avantages et les inconvénients. Je songeai pour la première fois à prendre en photo les différentes vues que je pouvais avoir à partir de mes perchoirs les mieux situés sur les toits de Glasgow, qui étaient encore ceux que je connaissais le mieux en Ecosse. En même temps, j’étais ici depuis moins de six mois. Mais j’avais déjà repéré des coins intéressants dans Edimbourg, à commencer sur le toit des bâtisses qui avait dans sa ligne de mire les différentes fenêtres de l’habitation de mon nouvel employeur. Un appareil photo pour fixer sur papier les lieux et y noter certaines données pour préparer mes tirs, ce n’était pas une idée stupide. Dans le sens où si actuellement je me fiais plus à ma mémoire, je la savais faillible, même si je la savais aussi plus aiguisée que la normale. Il m’était donc nécessaire de réfléchir à un autre moyen de fixer les différentes fenêtres de tir pour les étudier. Le tir longue distance était un art à part entière, et j’étais l’artiste. Un artiste à qui on venait de demander de parler de son art :

      « Un 408 CheyTac est la munition d’un fusil longue distance, un outil pour les snipers. Vous ne connaissez pas ? CheyTac, c’est pour Le Cheyenne Tactical M-200 Intervention. C’est un fusil de précision longue portée. Comme il existe deux sortes de munition pour le Cheyenne Tactical, je précise plus les cartouches lorsque j’en parle. Il est lourd, entre 7 et 10 kg, si vous voulez de la précision. Mais c’est un bon outil. Sûr et efficace. »


    Je mettais un point d’honneur, que je n’avais pas, à être le plus complet lorsque j’étais en train de donner des indications. Ce n’était pas pour étaler mon savoir, c’était pour que ce que je disais soit parfait. La perfection, et l’efficacité, étaient les deux choses que je comprenais parfaitement. Etre le meilleur n’était pas un devoir ou une nécessité, c’était dans l’ordre des choses de se perfectionner. C’était sûrement grâce à cet état d’esprit que j’avais rattrapé des années d’illettrisme, même s’il était souvent flagrant que je n’avais jamais été scolarisé. Je m’intéressai d’un peu plus près à l’appareil photo, me demandant comment il fonctionnait. Je n’en avais pas la moindre idée, tout en écartant bien sûr l’hypothèse de la magie. Existait il des modèles pouvant fournir des clichés de haute précision d’endroits situés à plusieurs centaines de mètres de distance ? S’il existait des fusils permettaient de viser à de telles distances, assurément. Néanmoins, comme j’avais une photographe à côté de moi, et donc une spécialiste dans tout ce qui était outil de photographie sans aucun doute, je demandai :

      « Et jusqu’à quelle distance d’un objet pouvez vous conserver un cliché aussi net que la photographie que vous avez prise de moi ? Je veux dire… est ce que vous pouvez… hum… »


    Ce n’était pas un fait courant, mais un mot m’échappait en anglais. D’ailleurs je ne le connaissais qu’en russe, et pour ne l’avoir entendu qu’une seule fois. Je ne savais même pas exactement comment l’expliquer. Je fronçai les sourcils. Tapotai sur l’outil en cherchant comment esquiver l’utilisation du terme inconnu.

      « масштаба… je veux dire, je ne connais pas le terme anglais. Rendre un objet plus gros. Comme… se rapprocher de l’objet sans bouger… »


    Je ne savais pas si j’étais clair, et cela m’agaçait. Je n’avais pas l’habitude d’avoir un problème pour communiquer, ou plutôt je n’en avais plus l’habitude. L’anglais, je l’avais maîtrisé aussi rapidement que j’avais appris l’arabe. Mes instructeurs m’avaient dit que j’avais un certain talent pour les langues étrangères, mais je savais que seule mon excellente mémoire m’aidait sur ce terrain là. Et je n’avais pas encore eu à employer le terme en anglais comme je n’avais jamais eu à le faire en arabe. Je regardai la photographe, me demandant s’il fallait que je rajoute des explications ou si celles déjà données allaient suffire pour l’aiguiller vers le mot que je cherchais.

    Spoiler:
Anonymous
Invité
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé]   Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé] EmptyJeu 6 Déc - 14:49

    Lorsque je lui avais parlé d'éclaircir ces yeux cela ne semblait pas lui être familier alors plutôt que de dénaturé à peine sa photo, je ne la retoucherais pas, il apparaîtrait donc tel quel sur ces photos d'identité. Cela ne dérangeait pas, mais certaines personnes aiment avoir des photos qui sont à leur avantage. Cela ne semblait pas être une priorité pour monsieur Ivanov, il semblait être là pour faire des photos, rien de plus. Je répondais donc à sa question, il semblait s'intéresser à mon appareil photo, autant qu'à son CheyTac. Je ne connaissais pas du tout la chose en question, même si dans ma tête, son nom et son attitude sonnait comme s'il était militaire et ce devait être assurément le cas. Il était cependant encore plus étonné que je ne connaissais pas son arme puisque c'était de cela qu'il s'agissait assurément. Après, je ne savais son utilité, bien qu'une arme serve à tuer, évidemment cela allait de soit, tout du moins, cela était plus blesser. Il me répondit alors de la façon la plus simple du monde me donnant les caractéristiques de cette arme de sniper donc puisqu'elle servait pour les tirs longues distances. Il semblait bien s'y connaître, sans doute est-il ou était-il sniper dans l'armée, je ne saurais vous le dire, car il reflétait les même caractéristiques que son arme, enfin de l'arme dont il parlait. Il semblait être précis, pas de fioriture dans ces propos, rien. Il y avait cependant toujours une petite pointe d'accent slave, rien de dramatique, mais en l'écoutant bien cela se ressentait.

    " D'accord, je me coucherais moins bête ce soir en connaissant ce que représente un CheyTac 408. "

    Je lui souriais un instant comme pour lui dire que ces informations étaient bien enregistrée dans ma mémoire. Mais il semblait être particulièrement intéressé par la photographie. Il me posa une question plutôt pertinente à propos des appareils photos en général, mais un terme lui manquait. Il me dit le mot en russe, mais avec son explication, je comprenais qu'il voulait parler de "zoomer". Et bien cela dépendait du matériel monsieur Ivanov, comme pour les fusils de longues portées je suppose.

    " Je pense que le terme que vous cherchez est zoomer. Donc je vais vous répondre, il est possible de zoomer, après tout dépends du matériel que vous possédez, mais par exemple, les satellites arrivent à prendre des photos très précises de la terre alors qu'ils sont à des centaines de kilomètres au dessus de nos têtes. Après, en ce qui concerne les appareils photos dans ce genre là, vous pouvez prendre des clichés à plus de 500 mètres en gardant une très bonne netteté. Par exemple, je peux zoomer sur votre oeil pour qu'il devienne aussi gros que votre visage sur l'ordinateur sans perte de netteté. "

    Et évidemment je lui montrais cela sur l'ordinateur alors que ces photos d'identité étaient en train d'être développé dans la chambre noir dans la pièce d'à côté.

    " Vous voyez, on voit clairement votre iris et votre pupil comme si votre oeil était en réalité bien plus gros. Et encore, cet appareil photo n'est pas dans les plus puissants. "

    J'aurais pu lui montrer tout un tas d'autres choses. J'aurais pu sortir un appareil photo d'un autre calibre, pour lui montrer qu'avec cela, nous pouvions mieux voir qu'à l'oeil nu, mais je n'étais pas persuader que la manoeuvre l'intéresserait vraiment. Mais peut être qu'il demanderait à en voir plus, tellement il semblait vouloir en savoir. Il avait apparemment une grande culture, peut être voulait-il la parfaire dans le domaine de la photographie.
Anonymous
Invité
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé]   Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé] EmptyMer 19 Déc - 12:19

      " Je pense que le terme que vous cherchez est zoomer. Donc je vais vous répondre, il est possible de zoomer, après tout dépends du matériel que vous possédez, mais par exemple, les satellites arrivent à prendre des photos très précises de la terre alors qu'ils sont à des centaines de kilomètres au dessus de nos têtes. Après, en ce qui concerne les appareils photos dans ce genre là, vous pouvez prendre des clichés à plus de 500 mètres en gardant une très bonne netteté. Par exemple, je peux zoomer sur votre oeil pour qu'il devienne aussi gros que votre visage sur l'ordinateur sans perte de netteté. "


    Si c’était possible, je devins encore plus attentif à ce que me disait la photographe. Le mot que je cherchais était « zoomer » donc ? Je l’intégrais à mon vocabulaire avec la facilité qui m’était familière. Zoomer. Il fallait que je pense à lui en demander l’orthographe, ce qui me posait le plus de problème lorsque j’apprenais une nouvelle langue. L’arabe, je le parlais couramment, mais j’étais incapable de l’écrire (la lecture m’était difficile, mais possible). Quant au russe, j’avais appris à l’écrire quelques années plus tôt, vers mes quinze ans. Et l’anglais ne s’écrivait pas dans le même alphabet à ce que j’avais pu remarquer à mon arrivée. J’écoutais attentivement, donc, les explications qu’elle me donnait. Les satellites… Je plissais légèrement les yeux. Je ne savais pas exactement à quoi ils correspondaient. Pour faire des photographies aussi précises, ils devaient être extrêmement chers. Et même si j’avais de quoi payer la plupart de mes folies si je comprenais bien le système monétaire anglais et le montant de mon compte en banque. Quant aux appareils qu’elle me montrait, je trouvais que 500 mètres était bien trop peu. J’étais un sniper, je ne tirais pas au corps à corps la plupart du temps ! Je préférais les tirs de plus de six cents mètres. Je regardais l’image qu’elle me montra sur l’ordinateur et en voyant le « zoom » sur mon œil, je fis un pas en arrière. Surpris. Moi ? J’étais surpris. Je ne savais pas quel autre sentiment s’était brièvement mêlé à la surprise, mais il y avait bel et bien eu un intrus. Je clignais des yeux, comme pour me réveiller.

      " Vous voyez, on voit clairement votre iris et votre pupil comme si votre œil était en réalité bien plus gros. Et encore, cet appareil photo n'est pas dans les plus puissants. "


    Je n’osais pas m’approcher de l’ordinateur, considérant mon œil gris orage qui me fixait comme la Mort fixait de son regard chaque individu sur terre. Déjà que je le trouvais dérangeant à sa taille normale, sur la photo, mais grossis de cette manière pour qu’il prenne toute la taille de l’écran. Je restais à distance de la photographe. Il fallait que je me renseigne sur l’œil, sa composition, et sur ce qui composait un appareil photo, et un ordinateur, pour comprendre exactement de quoi tout cela relevait. Il n’y avait pas de magie, je le savais. La magie, c’était quelque chose que ma sœur dont j’avais oublié le nom, les années passant, me parlait le soir, à l’orphelinat, pour « que je dorme bien ». Déjà à l’époque, je n’avais plus de sentiments. Mais elle ne le savait pas, ou ne voulait pas le savoir, puisqu’elle a gardé ce rituel jusqu’à son départ de l’orphelinat, tandis que je faisais des combats avec les autres. Je détournai le regard de l’écran en attendant qu’elle reprenne. Mais visiblement, elle ne comptait pas m’en dire plus. Je retournais près de l’appareil photo.

      « Avez-vous des modèles permettant d’obtenir des clichés fidèles après un… « zoom », à plus de mille mètre de distance ? Je dois vous avouer que ces outils me semblent tout à fait pratiques, quand bien même je n’en connais pas toutes les possibilités. Avez-vous aussi, l’un de ces satellites dont vous me parliez ? J’imagine qu’ils doivent être volumineux… »


    Je connaissais le terme, je connaissais l’idée, ou presque, du satellite. A dire vrai, je savais qu’il y avait de nombreuses choses dont je ne connaissais pas l’existence ou le fonctionnement. Et sur les satellites, je ne savais pas grand-chose. A dire vrai, je connaissais le terme. Je savais qu’il y en avait qui relayaient des informations radars pour les militaires, d’autres pour tout ce qui était médias et ondes, et maintenant, je savais qu’il y en avait pour les photographies. Je n’avais aucune idée de ce à quoi ça pouvait ressembler. J’imaginais quelque chose comme un appareil photo en plus imposant, mais avec les mêmes éléments fondamentaux. D’ailleurs… la photographe semblait aimer parler. Ou du moins j’en avais l’impression, et le fait qu’elle réponde à mes questions était aussi un indice qui ne trompait pas. Je n’hésitai donc pas plus longtemps pour poser une question qui, je le savais, pouvait sembler saugrenue. Je n’avais pas de honte, j’étais bien au dessus de ça, à dévoiler mon inculture et mon analphabétisation partielle que je comblais comme je le pouvais :

      « La question peut vous sembler étranger mais… comment est conçu un tel outil ? Je veux dire, qu’avec vos connaissances de votre métier, pourriez vous adapter un tel appareil à vos exigences… »


    Spoiler:
Anonymous
Invité
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé]   Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé] EmptyMer 19 Déc - 23:23

    La situation était finalement assez cocasse. Le militaire russe me posait des questions sur mon métier comme pour s'informer et se fondre dans le moule de l'écossais parfait, quoique ça, il pouvait très bien le faire sans moi. Non, en fait, il semblait s'intéresser simplement aux appareils photos, et à leur possibilités toujours plus grande. Il ne semblait pas savoir s'en servir mais semblait vouloir savoir et me posait des tas de questions. C'était si rare qu'on m'en pose autant, en voulant vraiment la précision qu'il fallait. Je zoomais donc sur son oeil et il eut comme un mouvement de recul assez naturel, comme s'il avait pour ainsi dire peur de son oeil. Sans doute ne l'avait-il jamais vu d'aussi près et aussi gros. Il faut dire que son oeil était d'une couleur bien particulière, un gris d'une grande rareté. Je n'étais pas spécialiste de l'oeil, loin de là, mais il y avait des petites nervures à l'intérieur des siens, comme s'il avait déjà vu plus d'horreur que de merveilles. Cela voulait certainement dire quelques choses en tout cas, je montrais à nouveau sa photo, son oeil ayant une taille tout ce qu'il y a de plus normal à présent. Il se rapprocha alors à nouveau de l'appareil photo, cela semblait tellement l'intriguer. Je lui aurais bien fait cadeaux d'une machine, mais elles coûtent suffisamment cher pour cela. Surtout que monsieur semblait chercher du matériel de pro, quelques choses de très puissant en tout cas, car ce n'était pas tout les appareils qui pouvaient prendre des clichés à plus de 1000 mètres. Pour cela, il fallait un optique bien spécifique, qui était en plus de l'appareil standard, mais ça, il l'ignorait sans doute totalement. Puis il me demanda si j'avais un satellite à disposition. Je laissais échapper un petit rire qui n'avait rien de méchant juste avant de répondre à sa question.

    " Il existe des appareils capables de telles prouesse, mais il faut un objectif spécial, à rajouter en plus pour pouvoir avoir une qualité suffisante. Regardez, si je prends mon appareil photo, il me faudrait rajouter un objectif de ce style pour pouvoir prendre une photo à cette distance là. "

    En lui disant cela, je m'étais diriger vers une petite mallette contenant tout ce qu'il faudrait à un bon paparazzi. Je lui sortais donc un gros objectif blanc qui se rajoute à l'appareil photo dans la continuité du focus.

    " En tout cas, je n'ai pas de satellite à disposition, non. Ces choses là sont la propriété des gouvernements ou de grandes multinationales comme Google ou Microsoft. Ce ne sont pas des choses que de simples particuliers peuvent s'offrir à moins d'être incroyablement riche et égocentrique. Mais un satellite photo ressemble à quelques choses comme ça. "

    Tout en parlant, j'étais revenue sur l'ordinateur et en lançant Firefox, j'avais tapé "satellite photo" dans google et il m'avait sortie quelques photos que je lui montrais, notamment une où un satellite était à côté d'un humain avant son lancement dans la stratosphère. Ce n'était pas forcément transportable à force humaine cette petite choses là. Il me demanda alors comment était conçu un tel appareil. Ce n'était pas si compliqué que cela, mais quand même un peu long à expliquer. Il se demandait si je pouvait adapter un tel appareil à mes exigences. On peut dire que oui. Comme j'étais encore devant l'ordinateur, je tapais une nouvelle dans le moteur de recherche de quoi lui fournir les renseignements adéquats.

    " Alors concernant les appareils photos, si on est de la vieille école, on fonctionne avec ces appareils photos argentiques, avec une pellicule à l'intérieur, mais aujourd'hui les modèles les plus répandus sont les numériques. Il existe d'ailleurs plusieurs sortes d'appareil numérique, les reflex, les bridges, les hybrides. Ce serait sans doute long et fastidieux de vous raconter leurs différences de vive voix. En tout cas, suivant ce que je veux faire comme photographies, j'opte pour un appareil différent, autrement dit je prends l'appareil le plus adapter à mes exigences du moment. C'est pour cela que j'ai souvent plusieurs appareils avec moi. Tenez, voici vos photos, et quelques pages de documentations sur les appareils photos, cela devrait vous ravir, un peu de lecture avant de s'endormir le soir, c'est génial. "

    J'avais été donc vers mes deux imprimantes, celle qui imprimait les photos, et l'autres qui imprimait les documents papiers. Je ne savais pas s'il voulait en savoir plus, s'il voulait encore discuter, mais j'étais prête à répondre à ces questions, s'il en avait encore.
Anonymous
Invité
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé]   Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé] EmptyDim 20 Jan - 18:59

    A ma question sur les satellites, la photographe laissa échapper un petit rire qui me fit hausser un sourcil. Visiblement j’avais dit quelque chose prêtait à rire, bien que je n’avais pas la moindre idée de ce que ça pouvait être. Je ne devais pas me tromper sur ce que je pensais être un satellite, mais il était possible qu’ils ne soient pas commercialisables ou que, dans le cas totalement opposé, ils soient si courants que chaque personne à la pointe de la technologie en possède un. Peut être était ce aussi un outil courant chez les photographes, et que poser cette question à l’un d’eux était particulièrement cocasse… La photographe se dirigea vers une petite mallette et je la suivis, intrigué et attentif à ce qu’elle allait me dire. J’avais une soif de savoir qui ne semblait pas prête à être totalement épanchée et la photographie était un milieu qui m’était absolument inconnu.

      « Il existe des appareils capables de telles prouesse, mais il faut un objectif spécial, à rajouter en plus pour pouvoir avoir une qualité suffisante. Regardez, si je prends mon appareil photo, il me faudrait rajouter un objectif de ce style pour pouvoir prendre une photo à cette distance là. »


    Je tendis une main interrogative vers les objectifs bien disposés dans la mallette. Ils étaient réellement imposants, mais si je commençais à comprendre correctement la logique des appareils photos, il fallait leur associer des objectifs de plus en plus lourd si on voulait augmenter la distance de visée. C’était logique dans un sens, mais c’était dommage, puisqu’un tel appareil n’était pas facilement transportable. Des questions affleurèrent mais elle n’avait pas répondu à toutes celles que je lui avais déjà posées. Il était plus sensé d’attendre un peu, et j’étais toujours aussi attentif lorsqu’elle reprit, éclaircissant la raison de son petit rire lorsque je lui avais demandé pour les satellites :

      " En tout cas, je n'ai pas de satellite à disposition, non. Ces choses là sont la propriété des gouvernements ou de grandes multinationales comme Google ou Microsoft. Ce ne sont pas des choses que de simples particuliers peuvent s'offrir à moins d'être incroyablement riche et égocentrique. Mais un satellite photo ressemble à quelques choses comme ça. "


    Elle tapa rapidement sur son ordinateur, utilisant ce que je reconnus comme étant un module de recherche. J’avais eu droit à une rapide initiation au fonctionnement d’un ordinateur pendant ma brève formation au sein de l’HCV, et je n’étais donc pas surpris par les possibilités de l’appareil et la complexité du réseau Internet. A ma question sur le fonctionnement des appareils, elle lança une nouvelle recherche. Cet outil remplaçait la mémoire et la connaissance visiblement… je préférais apprendre et assimiler que m’en remettre à un tel outil pour répondre aux questions, mais je gardais ma remarque pour moi-même. Un ordinateur était sans conteste un outil d’apprentissage complet et optimal si on se méfiait du laxisme qu’il pouvait inviter à prendre. Il fallait que je me renseigne auprès de mon employeur s’il pouvait m’en fournir un. Et il fallait que je me renseigne tout court sur les ordinateurs et leurs possibilités. Mais pour le moment, j’apprenais ce qui concernait la photographie, il ne fallait pas que je m’éparpille :

      " Alors concernant les appareils photos, si on est de la vieille école, on fonctionne avec ces appareils photos argentiques, avec une pellicule à l'intérieur, mais aujourd'hui les modèles les plus répandus sont les numériques. Il existe d'ailleurs plusieurs sortes d'appareil numérique, les reflex, les bridges, les hybrides. Ce serait sans doute long et fastidieux de vous raconter leurs différences de vive voix. En tout cas, suivant ce que je veux faire comme photographies, j'opte pour un appareil différent, autrement dit je prends l'appareil le plus adapter à mes exigences du moment. C'est pour cela que j'ai souvent plusieurs appareils avec moi. Tenez, voici vos photos, et quelques pages de documentations sur les appareils photos, cela devrait vous ravir, un peu de lecture avant de s'endormir le soir, c'est génial. "


    Je ne savais pas si elle se moquait de moi ou si elle était sincère, mais je pris les papiers sans sourciller, les feuilletant rapidement. Je m’aperçus bien vite que beaucoup de termes m’étaient obscurs, étant certainement bien trop spécialisés pour que je ne les ai déjà rencontrés dans le langage courant des écossais. Je me grattai négligemment le cou, à l’endroit ou se trouvait le pansement qui cachait la morsure que m’avait infligé mon propriétaire. Je remis mon col en place, sans aucune gêne quelconque. Je m’aperçus soudain que Piotr était encore dans l’autre pièce en train d’attendre patiemment que je vienne le chercher et dans un sifflement aigu et bref, je l’appelai. Ses pas de loup résonnèrent sur le sol du magasin et il se faufila bien vite jusqu’à moi entre les différents meubles et appareils.

      « Je vais lire tout cela, en effet. Lorsqu’on ignore quelque chose, la seule contre attaque possible et de l’apprendre et non de continuer à l’ignorer en faisant comme si ça n’existait pas. Je… je ne sais pas s’il est courant chez vous.. hum.. pour vous, que l’on vous pose de telles questions et j’espère ne pas avoir été trop… curieux. »


    Etrangement, je ressentais le besoin de mettre en application les conseils de mon psychologue. Je ne pensais pas un mot de ce que je disais, mais selon celui qui m’avait suivi quelques séances, ça se faisait de s’inquiéter pour l’autre de ce qu’on avait fait et possiblement fait de mal. Dans tous les cas, je m’aperçus que les mots m’étaient venus de manière fluide et je me demandai si ce n’était pas parce que je commençais à les penser… C’était étrange, et je fronçai légèrement les sourcils en songeant à cela. Piotr s’allongea à mes côtés, la tête penchée sur le côté comme pour écouter ce que nous disions. Ce chien avait des réactions si… humaines, parfois. C’était saisissant. Il semblait plus humain que je ne l’étais. J’hésitai à poser les questions qui me venaient encore, de plus en plus nombreuses. Une réponse de la part de la photographe entraînait à chaque fois deux nouvelles questions, comme cette hydre qui se voyait pousser deux têtes lorsque le héros en coupait une. J’avais eu l’occasion de lire de telles histoires lors de mon voyage entre la Russie et l’Ecosse, puisque c’était le premier livre qui m’était passé entre les mains lorsque j’étais entré dans une librairie pour trouver de quoi m’occuper. Bref. Je laissai mon regard se promener sur la pièce, en reprenant :

      « J’imagine que vous avez autre chose à faire que répondre aux questions d’un curieux, mais… puis je vous en poser une dernière ? A quoi cela vous sert il, à vous, photographe, d’avoir des appareils permettant de zoomer aussi… fort… loin. Je veux dire… dans quelles circonstances pouvez vous en avoir besoin ? Vous ne risquez rien si vous vous approchez de votre cible, j'imagine.. »


    Je m’agenouillai pour gratter Piotr entre les deux oreilles comme pour le féliciter d’être aussi calme. Je savais qu’il appréciait ces marques d’attention. Et je me rendais compte que j’appréciais les lui donner, comme pour… me sentir proche de lui. Piotr devait être le seul être vivant au monde capable de me faire réagir comme un humain.

      « Il s'appelle Piotr. »


    Spoiler:

Anonymous
Invité
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé]   Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé] EmptyVen 1 Fév - 16:48

    Cette situation était un peu bizarre, monsieur Ivanov posait tellement de questions, il semblait vraiment s'intéresser à mon métier, cela devait rare dans ce cadre là. Je veux dire, les gens viennent pour faire des photos ou pour les développer mais cela s'arrête ici, ils n'ont pas le temps de faire plus en général, contrairement à lui. Mais ces questions ne devaient pas être anodine, peut être qu'il faisait réellement des recherches sur tout cela. J'essayais de répondre du mieux possible au russe mais parfois, un peu de paperasse expliquait mieux les choses en détail que moi. Enfin, cela prendrait quand même moins de temps et puis au moins, s'il voulait acheter un appareil, il pourrait choisir celui qui correspondrait le mieux à la situation. J'essayais d'être souriante et de jouer un peu d'humour car je n'étais pas certaines que de lire la différence entre les appareils photos numériques existants soit une très bonne lecture avant de s'endormir. Du moins, pour quelqu'un qui n'y connaissait pas grand chose, cela donnerait plus mal à la tête qu'autres choses, car il y a quand même des termes techniques qu'on ne comprends pas forcément. Il me dit alors qu'il lirait tout cela, et qu'il espérait ne pas avoir été trop curieux.

    " Ne vous en faites pas, cela devient rare justement qu'on me pose ce genre de questions. Les gens viennent ici en général pour faire des photos d'identité, ou pour faire développer celles qu'ils veulent, rien de plus. Je n'ai pas tellement l'occasion de parler de ce métier qui me passionne à quelqu'un qui pose des questions comme ça, donc ne vous en faites pas pour cela, ça ne me dérange pas du tout. "

    Il me demanda par la suite s'il pouvait m'en poser une dernière. J'avais le temps, je n'avais rien de prévu ce soir, alors s'il avait envie de m'en poser encore d'autres, il n'y avait pas le moindre soucis. Je suis comme ça, j'aime bien donner du temps, de ma personne quand c'est comme ça. Il me demanda alors à quoi me servait tout ces objectifs car logiquement, je peux m'approcher sans trop de soucis de ma cible. C'est là qu'il avait tord, car il n'est pas forcément évident de s'approcher sa cible parfois.

    " Et bien, il n'est pas toujours aisé de s'approcher de sa cible comme vous le dites. J'ai été au Kenya il y a de cela quelques années, et parfois, pour photographier les animaux, il vous faut ce genre d'objectif, car ils sont loin et que si l'on s'approche trop, ils fuient. Cela peut servir aussi aux photographes qui épient les stars, ils ne peuvent pas trop s'en approcher alors ils sont loin, mais ils essayent de prendre des photos alors ils ont besoin de ça, mais bon, ce ne sont qu'une minorité de photographe qui agissent de la sorte. Je ne suis pas dans ce business là personnellement. "

    Nous étions repasser devant en parlant, il était à présent à côté de son chien qui était très sage, il n'avait pas bougé depuis qu'il était arrivé là, un chien très obéissant. D'ailleurs, il le caressa entre les deux oreilles pour le féliciter. Il s'appelait Piotr donc, un non russe par excellence, du moins, ayant cette consonance.

    " Salut Piotr, tu es très sage, je te félicite. "

    Oui, je m'adressais à lui comme j'aurais pu le faire avec un enfant. Je ne savais pas trop s'il apprécierait si je le touchais alors je préférais m'abstenir pour le coup, mais bon, on ne sait jamais. J'en avais donc fini avec monsieur Ivanov, tout du moins pour ces photos et apparemment ces questions sur la photographie. J'allais fermer boutique. Je lui aurais bien proposer d'aller boire un verre pour continuer de parler photographie, mais je ne savais pas trop si cela était possible, il avait sans doute des choses de prévues, et puis peut être qu'il n'apprécierait pas. Il paraissait gentil de prime abord, mais bon, si c'est un soldat, ou un ex-soldat russe, il n'aime peut être pas trop la compagnie féminine. A moins que cela ne soit qu'un préjugé, je ne savais pas rop quoi en penser.
Anonymous
Invité
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé]   Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé] EmptyMer 20 Fév - 15:32

    Piotr s’agita légèrement comme pour amplifier les caresses que je lui prodiguais et il m’arracha comme un petit sourire par ce simple mouvement. Je me redressai lorsque Miss Brown répondit à ma dernière question :

      " Et bien, il n'est pas toujours aisé de s'approcher de sa cible comme vous le dites. J'ai été au Kenya il y a de cela quelques années, et parfois, pour photographier les animaux, il vous faut ce genre d'objectif, car ils sont loin et que si l'on s'approche trop, ils fuient. Cela peut servir aussi aux photographes qui épient les stars, ils ne peuvent pas trop s'en approcher alors ils sont loin, mais ils essayent de prendre des photos alors ils ont besoin de ça, mais bon, ce ne sont qu'une minorité de photographe qui agissent de la sorte. Je ne suis pas dans ce business là personnellement. "


    Je fronçais les sourcils. C’était une application de la photographie à laquelle je n’avais pas songé. Pourtant, c’était tout à fait logique… lorsqu’on savait que certains s’adonnaient à de telles prises de risque. Photographier des prédateurs, des animaux sauvages… C’était étonnant comme idée. La nature humaine n’était elle pas assez complexe à comprendre que les humains allaient étudier celle des animaux ? J’arquais un sourcil interrogateur, qui se haussa d’autant plus lorsqu’elle aborda le sujet de photographes prenant en photos des étoiles. J’avais l’impression, dans ses propos, qu’elle les dédaignait un peu et je ne comprenais pas pourquoi. Si mes souvenirs étaient bon, les personnes qui étudiaient les étoiles étaient appelés astronomes. Ou astrologues. La nuance entre les deux m’échappait. Et il n’y avait rien de particulièrement… étrange au fait de devoir utiliser des « zooms » pour observer les étoiles puisqu’elles se situaient loin, très loin de la Terre. N’étaient ce pas justement les satellites qui étaient utilisés pour de telles photographies ? J’étais un peu perdu, et il me semblait que quelque chose m’échappait, sans que j’arrive à savoir quoi exactement.

      " Salut Piotr, tu es très sage, je te félicite. "


    Mon regard gris qui se promenait pendant mes pensées sur tous les articles présentés en magasin se fixa soudain sur la jeune femme, et un air dur se posa sur mon visage qui perdit tout sourire. Elle s’adressait à Piotr. Etrange. Habituellement j’étais plutôt le seul à lui parler ainsi comme s’il pouvait me répondre. Vraiment très étrange. Mon chien avait lui aussi levé la tête à l’entente de son nom, et du coin de l’œil, je m’aperçus que nous avions la même attitude de prédateur sur le qui-vive, les oreilles dressées, les yeux bien ouverts, aux aguets. Je me forçai à me détendre et à adopter une attitude normale pour un humain. Je me massai la nuque, en cherchant ce que je pouvais bien dire.

      « Je l’ai dressé moi-même, mais il est naturellement assez calme. J’imagine que c’est parce que les animaux tendent à ressembler à ceux qui les élèvent. A maître agressif, chien agressif. A maître pathétique, chien famélique… »


    Je repensai à ce qu’elle m’avait dit à propos des photos sur les animaux sauvages et les étoiles. J’étais un peu perdu, et je ne me sentais pas à l’aise lorsque je ne comprenais pas quelque chose. C’était fréquent, certes, mais ça ne durait habituellement pas très longtemps, mes connaissances, mes capacités et l’absence totale de gêne, d’arrogance ou autre sentiment humain pouvant me dissuader de poser les questions que j’avais. J’essayai de recouper tout ce que j’avais appris / compris / déduis de ce qu’elle me disait, mais je conservais l’idée que je faisais à un moment ou à un autre fausse route dans ce que je comprenais. Je fronçai les sourcils, premier signe extérieur de ma concentration. J’essayais de savoir ce que j’avais mal compris. Parler de zoom sur des animaux puis sur des étoiles, là était le problème que j’avais inconsciemment remarqué. Quelque chose sonnait faux. Il semblait logique d’observer les étoiles à distance, et pas les animaux. Enfin… Je plissai les yeux, en détournant le regard pour chercher un indice dans la pièce, dans les clichés exposés et les titres de livres.

      « Excusez moi… je reviens sur ce que vous avez dit à propos de l’utilisation que vous faisiez du… hum… « zoom » dans votre profession. Pourquoi mettez vous au même niveau les clichés d’animaux sauvages et les clichés d’étoiles ? Les animaux, d’une façon ou d’une autre, il est toujours possible de s’approcher physiquement d’eux, les étoiles… si j’ai bien compris, cela nécessite même des… satellites. »


    Je fis une pause pour froncer derechef les sourcils. Bon. Bien. Je sentais que je continuais à faire fausse route. Pourtant, je n’arrivais pas à savoir quel mauvais embranchement m’avait perdu. Je remontais les propos qu’elle avait eus, cherchant à savoir quel mot j’avais mal compris. Tout le vocabulaire m’était connu pourtant…

      « Mon anglais est encore défaillant, je suis désolé. »


    Spoiler:
Anonymous
Invité
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé]   Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé] EmptyMer 20 Fév - 21:51

    C'est vrai que son chien avait été très calme jusque là, alors je le félicitais de l'avoir été comme ceci, comme si je parlais en quelques sortes à un petit enfant. Je lui aurais bien donné un petit biscuit, mais je n'avais rien de ce genre pour les chiens dans la boutique, enfin rien qui ne l'appartienne vraiment. Alexei me dit alors qu'il l'avait élevé lui-même et qu'il était calme comme lui. En même temps, s'il est soldat ou était soldat, il se devait d'être calme et de garder son sang froid en toutes circonstances. Je faisais un petit sourire à sa remarque, il savait y faire avec les chiens, c'était une évidence. Je n'en disais pas plus, notre rencontre semblait être sur le point de se finir. Elle avait été assez agréable, j'aurais pu avoir un dernier client plus pénible que lui en tout cas. Il était si curieux quand à la photographie, pourtant, même s'il me disait qu'il m'avait posé une dernière question, je sentais que je l'avais perdu dans mes dernières explications. J'avais pourtant essayé d'être la plus claire possible mais pour moi, c'est tellement évident, mais pour lui, l'évidence n'était pas la même à priori. Et puis, il était russe alors avec l'anglais, il y avait peut être des confusions, je ne savais pas trop. Il ne comprenait donc pas pourquoi je mettais sur un piédestal les animaux et les étoiles, mais si je lui avais dit cela c'était pour l'exemple, car il n'y a pas de comparaisons à faire entre animaux et étoiles. Mais il avait du confondre les stars de cinéma et les étoiles dans les cieux.

    " Vous avez raison, mais quand je parle de stars, ce ne sont pas les étoiles dans le ciel mais des célébrités si vous préférez. C'est ce que je viens de vous dire, je comprends que votre anglais ne soit pas parfait. On utilise le même mot pour désigner les célébrités et les étoiles mais là dans le contexte que je vous ai dit, ça n'a rien à voir. Désolé, si je me suis mal exprimée pour moi ça semblait logique. "

    Euh, du coup dans ma nouvelle explication, je ne savais pas si j'avais été beaucoup plus clair qu'auparavant. Il me le dirait de toute façon si je l'avais perdu à nouveau. J'allais prendre mes affaires pour sortir de la boutique donc et me rendre chez moi, ou ailleurs, peut être avec Alexei si ça le tentait, mais avant d'agir d'une quelconque façon, je lui laisserais me dire s'il avait compris ce que je venais de lui dire.
Anonymous
Invité
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé]   Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé] EmptyLun 25 Fév - 13:44

      " Vous avez raison, mais quand je parle de stars, ce ne sont pas les étoiles dans le ciel mais des célébrités si vous préférez. C'est ce que je viens de vous dire, je comprends que votre anglais ne soit pas parfait. On utilise le même mot pour désigner les célébrités et les étoiles mais là dans le contexte que je vous ai dit, ça n'a rien à voir. Désolé, si je me suis mal exprimée pour moi ça semblait logique. "


    Je haussai un sourcil, et un fin sourire s’épanouit sur mon visage, tandis que je comprenais quelle méprise j’avais faite. Bien évidemment qu’elle faisait référence aux célébrités qui étaient ainsi surnommées… Des « stars »… des étoiles dans le ciel de l’art national, et mondial… C’était un fait à rajouter à la liste des choses que j’avais du mal à maîtriser chez les humains. Les images, métaphores. Contrairement à certaines émotions, je les comprenais, mais je ne les maniais pas pour autant très bien, surtout dans une langue que je ne maîtrisais pas encore à la perfection. Je sentis, en voyant qu’elle s’habillait et éteignait les différentes lumières. J’avais toujours les photos d’identité à la main, ainsi que les papiers qu’elle avait imprimés un peu plus tôt. Combien coûtaient-ce pour le tout ? Je sortis quelques billets, m’approchant du comptoir, suivi de près par Piotr qui avait compris qu’il avait désormais le droit de se déplacer, vu que j’étais revenu dans la pièce.

      « Je comprends mieux ma méprise. Ce n’est pas de votre faute, c’est plus ma… novicité, cela se dit il ?, en anglais, qu’il faut blâmer. Merci beaucoup pour vos réponses à mes questions… nombreuses. Combien vous dois-je pour les photos et les imprimés ? Il me semble ne pas avoir réglé »


    J’observai rapidement la rue tandis qu’elle me répondait, très certainement. La nuit était tombée à présent, et je me fis la remarque que je n’avais, en quelque sorte, que peu à craindre de l’obscurité, du fait du pansement dans mon cou. Il allait me falloir rentrer à Edimbourg sous peu, mais je me fis la remarque qu’il valait mieux que je reste dormir sur place cette nuit. Edimbourg, c’était la ville de mon nouvel employeur, et de cet étrange sentiment d’emprisonnement qui m’enserrait. Des chaînes, j’en acceptais. Tant qu’elles n’entravaient mes mouvements que dans l’esprit de mes employeurs et non en réalité. Je jouais un jeu très dangereux avec le maître vampire, et même si je n’avais pas « peur », au sens humain du terme, il fallait convenir que je me méfiais plus qu’avant de l’impact de mes actions. Et de ce qu’il pouvait me demander. Je gardais à l’esprit ce sentiment d’être une proie, que j’avais eu le soir ou il m’avait embauché. Un loup n’a pas à devenir un agneau, et je n’étais pas fait pour être une proie. Jouer un rôle, peut être. Je me prétendais bien humain. Perdre la liberté que j’avais cherchée pendant tant d’année. Non.

    Je pris soudain conscience que mon regard s’était durci en même temps que mon visage et je me forçais à arborer un sourire, ou ce qui s’en approchait le plus, pour ne plus effrayer la photographe. Un autre conseil de mon psychologue. Je pliais avec soin les photos, qui n’allaient peut être plus me servir d’ailleurs, et les papiers, pour les mettre dans une poche de mon pantalon, en essayant de ne pas les abimer.

      «Et bien donc… je pense que je vais vous laisser. J’imagine que vous avez à faire. Merci pour les réponses et les photos. Et votre patience en tout cas. »


    Spoiler:
Anonymous
Invité
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé]   Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé] EmptyMar 26 Fév - 17:13

    Voilà, il était temps donc de fermer boutique, sans plus attendre, je n'avais rien de prévu ce soir, mais la journée avait été longue enfermée dans cette boite de sardine ou presque. Le russe en face de moi avait donc bien confondu les célébrités et les étoiles dans le ciel. C'était un peu amusant, mais je ne m'étais pas moqué de lui, je lui avais simplement dit plus clairement le fond de ma pensée afin que cela soit plus clair pour sa compréhension. En tout cas, cela l'avait fait sourire, c'était déjà une bonne chose. Il parla de novicité, ne sachant pas trop si ce mot existait ou pas. Il existait mais on ne l'employait pas très souvent, enfin pour ma part, je ne l'employais pas, je n'avais pas tellement de raison de le faire aussi. Il me remercia et me demanda combien il me devait. Suis-je bête, j'étais tellement pressée de partir que je ne l'avais pas fait payer.

    " Ce mot existe mais on ne l'emploie pas très souvent, du moins, je ne l'emploi pas souvent. Sinon, oui, ce serait bien que vous me donniez un peu d'argent pour les photos. J'ai tellement envie de rentrer chez moi que je deviens tête en l'air. En tout cas, j'admire votre honnêteté, bon nombre de clients serait partie sans rien dire. Donc cela ferra 10 dollars. "

    Ouais, le prix pour les photos d'identité avait été fixé à ce niveau là. Il me donna donc l'argent requis puis il plia les photos et rangea la documentation sur les appareils photos dans une des poches de son pantalon. Bref, il me remercia une nouvelle fois pour les photos et ma patience pour répondre à ces questions.

    " Mais de rien, je n'ai fais que mon travail. Je ne sais pas si on se recroisera un jour, en tout cas bonne soirée à vous aussi monsieur Ivanov. "

    Oui, il n'y avait pas vraiment de raisons que nous nous croisions un autre jour mais le monde n'est pas si vaste que ça, sur un malentendu, peut être que nous pourrions nous revoir dans des circonstances moins détendues, plus difficile dirons nous. Il se dirigeait d'un côté de la rue, moi de l'autre. Cette journée plus ou moins inédite pour moi dans cette boutique de West End avait été sympathique. Je n'avais plus l'habitude de faire ça, j'étais souvent en vadrouille dans le pays entre Glasgow et Édimbourg. Mais ce soir, j'irais me fondre dans mon canapé, je regarderais un film ou quelques choses comme ça. Je me regarderais certainement le film parlant de Facebook, The Social Network, je l'avais téléchargé.
Anonymous
Invité
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé]   Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé] Empty

Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
 
Une petite photo monsieur, dame ? [Livre 1 - Terminé]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Kate ? Oups... Désolé Monsieur Dougal ! [Livre II - Terminé]
» Bienvenue parmi nous Monsieur Jaeger ! [Livre II - Terminé]
» Et si c'était plus qu'un reportage photo ? [Livre 1 - Terminé ]
» Petite soirée au bar ? [Livre 1 - Terminé]
» « Une petite sincérité est une chose dangereuse et une grande sincérité est absolument fatale. » [Livre II - Terminé]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
†Priez pour nous † :: 
Bienvenue à Glasgow
 :: West End :: Boutiques
-
Sauter vers: