Sujet: Our Time Is Running Out [Livre II - Terminé] Mar 7 Oct - 15:44
Our Time Is Running Out
Il fait froid, dehors. Les flocons tombent, doucement. La nuit est noire, noire comme l'avenir qui se dresse devant nous. Masse sombre, vide et pourtant si compacte... Je ressers mon écharpe d'un gris foncé autour du col de mon grand manteau de laine noire. Dessous, mon holster, avec mon arme. Chargée. Je termine ma cigarette, reliquat fumant d'un passé en cendres, recouvert lui aussi par l'épais manteau d'un hiver qui s'annonce rude pour les créatures peuplant ce monde. Dehors, il n'y a aucun bruit. A l'intérieur, guère plus. Seulement la mélodie de Schubert, qui s'échappe du salon royal que je viens de quitter quelques instants plus tôt pour le balcon. Je regarde la nuit, essayant d'apercevoir les arbres, grands résineux qui bordent les limites du parc. Je n'y aperçois que les silhouettes, lointaines et obscures, des gardes humains et vampires qui tissent une toile de violence contenue tout autour de la bâtisse. Elle même semble isolée, seul havre de lumière et de chaleur dans la lande désolée et silencieuse, où tapis dans le noir, le mal attend. Je termine ma cigarette lorsque la combustion du tabac entame le filtre. Je la jette d'une pichenette en direction du blanc immaculé quelques mètres plus bas. Je retourne à l'intérieur, refermant les vieilles portes-fenêtres de bois brut et de verre ancien derrière moi. Les verrouille. Si le loup vient à nos portes et se met à souffler, j'ai l'intime conviction que rien ne parviendra à le retenir. Ces pauvres fenêtres pas plus que toutes nos armes et nos combattants. Pas plus que moi. Je me rapproche de l'âtre, dans un coin de la pièce. J'y remue les braises, rajoute quelques bûches de taille égale. Je souris. Tout doit être parfait dans la demeure de la Reine Rouge, y compris le combustible. Je me détourne du feu, me débarrasse de mon manteau maintenant que je suis réchauffé. Je le pose au porte manteau derrière la porte, avec mes gants de cuir noir et mon écharpe, dévoilant mon ancien uniforme, ramené de Russie. Sur mon épaule droite, l'écusson de mes troupes. Mâchoire garnis de crocs de vampires rouges encadrant une couronne de la même couleur de sang.
Dehors, il neige toujours. De circonstance, pour un 24 décembre
Je me dirige vers le porte manteau une nouvelle fois, y sortant deux bouteilles d'un sac. Je retourne les poser près du feu. Vin rouge des bords de la Mer Noire, et vin de jeune mariée de 1781, acheté à prix d'or à un vieux vampire italien de passage au BACA. Ces boissons se boivent mieux chaudes... Je laisse donc la proximité des flammes les réchauffer doucement. Je l'ai appelée, et elle ne devrait plus tarder. Mon dernier rapport, sur la mise en place de ses volontés. Lorsqu'elle arrive, je quitte mon fauteuil, et pose un genoux à terre. Son parfum bouleverse mes sens... J'inspire profondément, fermant les yeux, savourant l'instant. Elle comme moi sommes au diapason de nos humeurs, de nos pensées. Nous savons que la fin approche.
| J'ai pensé que ma Reine serait heureuse de déguster un sang millésimé pendant que je lui ferais mon rapport sur l'exécution de son dernier ordre... |
Je tire de l'intérieur de ma poche arrière une enveloppe, entourée d'un ruban de soie rouge. A l'intérieur, une lettre. [i]Je la laissais découvrir la teneur de ma dernière preuve de fidélité, de mon ultime machination pour faire un pied de nez au destin s'il devait nous être défavorable. je débouchonne les deux bouteilles, nous servant un verre chacun pendant qu'elle lit le contenu du courrier.
| Même si nous perdons, nous gagnons. Joyeux Noël, Majesté. | dis je en lui tendant son verre.
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Torben Badenov
Seule la Mort met Fin au Devoir
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Sujet: Re: Our Time Is Running Out [Livre II - Terminé] Lun 22 Déc - 0:23
Torben & Krystel Le 25 décembre 2017
Quel jour étions-nous ? Je n’en avais pas la moindre idée. Les heures s’écoulaient trop rapidement. Je n’aurais jamais fini tous mes préparatifs. C’était ce qui tournait en boucle dans ma tête. Trop de choses, trop peu de temps. Je dormais de moins en moins la journée et j’en ressentais les signes évidents de la fatigue. Mais, avais-je le choix ? Avais-je d’autres options ? Je ne voyais plus le bout de mon travail, de tous ce que je devais accomplir avant de retrouver mon créateur. Je ne prenais même plus la peine de prendre de moi. Je me réduisais au strict minimum et trainais bien souvent en jean tee-shirt, les premiers qui me venaient sous la main le matin. Pas de maquillage et je me contentais de laisser tomber sur mes épaules mes cheveux, à présent courts. Négligée, ça ne faisait aucun doute. Heureusement que je restais cloitrer chez moi pour finir ce que je devais faire sinon j’éveillerais des soupçons. J’avais d’ailleurs réduit mon nombre de serviteurs au minimum, faisant prendre des vacances forcées à la majorité d’entre eux, prétextant une rénovation de bâtiment, que j’avais d’ailleurs mise en place pour me couvrir. Personne ne devait savoir ce que je faisais réellement personne, pas même Torben. Lui cacher des choses n’était pas chose aisée, mais j’avais de la chance, beaucoup de chance. Il était MON servant humain et j’étais dans la capacité de ne pas tout lui dévoiler alors que lui ne possédait aucune part d’ombre. Je savais tout de lui, et si je m’en voulais de ne pas être totalement réciproque, je me répétais que cela était pour la bonne cause. Il me survivrait. Je le sauverais, lui comme eux tous. C’était une promesse que je m’étais faite. Je me sens arriver, mais je ne m’arrête pas dans mes occupations. Assise derrière un grand bureau de bois, je rédige mon testament et mes lettres d’adieu. Mes derniers mots avant que la fin ne m’emporte au loin. Ils étaient nécessaires, non pas pour moi, mais pour ceux qui les recevraient. J’espérais que cela les aiderait à avancer et passer à autre chose, même si j’avais certains doutes concernant Torben. Mais il était fort, un guerrier, un vainqueur même s’il n’en avait pas conscience. Il survivrait, et il s’en sortirait, cela ne faisait aucun doute à mes yeux. Il retrouverait Jana, et serait protéger par Morgane. Je ne pouvais rien lui offrir de plus. Je range mes documents avant qu’il ne passe la porte, dans le petit coffre derrière des livres. Je ne veux pas qu’il puisse savoir ce que je rédige car il se douterait de mes intentions. Hors, elles devaient rester secrète. Je regagne en vitesse mon bureau et plonge mon regard dans quelques documents étalés sur le meuble en chêne. Torben ne vient pas à ma rencontre, vaquant à d’autres occupations dans mon manoir. Je l’entends, et les bruits qu’il fait éveillent ma curiosité. Il me faut encore plusieurs minutes avant de me décider de délaisser mon travail pour aller le trouver. Je sens qu’il m’appelle, et lui accorde ma venue, même si j’ai conscience de ne pas pouvoir m’éterniser. Je le rejoints dans un petit salon non loin, où un feu de cheminé est allumé, deux verres posés sur une table à côté de bouteilles. Lorsque j’arrive, il quitte le fauteuil qu’il occupait jusque-là pour s’incliner devant moi, les yeux clos. Je dépose un baiser sur son front, geste symbolique pour lui faire comprendre que j’accepte sa marque de respect. Il me déclare alors ces intentions pour ce soir, le pourquoi de sa venue, et cela me fait hésiter. Son rapport, je dois absolument le connaitre, mais pouvais-je me prélasser, ne serait-ce qu’une heure ? Je n’en étais pas certaine. Il me tend une lettre et cela remet mon choix à quelques secondes plus tard. Un léger sourire s’esquisse sur mon visage au fil de ma lecture du document. Je récupère une plume, un encrier en quelques secondes et appose ma signature, avant de lui rendre. Belle initiative lui glisse au passage en lui rendant le document. Je prends le verre qu’il me tend, sans pour autant le boire et fronce les sourcils. Venait-il de dire… Joyeux Noël ? Se pourrait-il que nous soyons déjà le 25 et que je m’en sois pas rendue compte ? Quand bien même je n’étais pas du genre croyante, chaque année, je lui choisissais personnellement un cadeau que je lui offrais ensuite. L’année précédente, je lui avais offert un super semi-automatique qui l’avait ravie. J’ai bien peur de n’avoir rien à t’offrir de bien agréable cette année mon cher Torben. Je puis t’offrir mon poignet ou mon cou pour te délecter légèrement de mon sang et bénéficier de ses qualités, mais rien de plus. Puisses-tu me pardonner pour mon oublie. Je n’ai guère vu le temps passer. Je me rattraperais la prochaine fois. Même si, la prochaine fois correspondait à mes dernières volontés, chose qu’il ne savait pas bien entendu.
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Cassiopeia Johnson
Preuve est faite que visages dévots et pieuses actions nous servent à enrober de sucre le diable
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Sujet: Re: Our Time Is Running Out [Livre II - Terminé] Lun 22 Déc - 23:12
Je sens les lèvres froides comme la glace de ma Reine déposer un fugace baiser sur mon front, léger signe de tendresse, d'affection et de respect qui me montre que malgré sa lassitude et sa fatigue, elle me considère, moi et mes efforts. C'est important, même si je le sais déjà pour partager ses pensées. Je sens malgré tout que ce n'est pas suffisant. Les préoccupations de Krystel la tiennent bien souvent loin de moi la majeure partie du temps, et plus encore lorsqu'il y a des périodes d'urgence et de crise comme celle que nous rencontrions actuellement. Je sais que ma Reine est très professionnelle ; si quelque chose est sur le feu elle est incapable de tourner le bouton pour laisser mijoter. Elle doit agir sur le coup. Je le comprends. Bien sûr, cela m'attriste. J'ai conscience de l'importance du moment, peut être le dernier que nous avons en commun avant le dénouement de toute cette histoire. L'instant file aussi vite que diminue notre espérance de vie. Dehors, le Roi attend aux côtés de l'ombre de la mort. Je comprendrais qu'elle choisisse de ne pas rester. Cela me toucherait bien sûr qu'elle reste, mais je suis façonné par sa volonté depuis si longtemps que je ne pourrais faire passer mes désirs avant son œuvre, avant sa propre volonté. Je constate que la belle sourit en lisant le courrier que j'ai préparé. Lorsque je la vois se saisir d'un encrier et d'une plume, je sais que mon présent lui plaît. Je souris doucement. Plume et encre. J'oublie parfois que ma Reine est issue d'un lointain passé, qu'elle a connu des rois tout puissants et qu'elle a fait et défait des dynasties à une époque où la féodalité était encore de mise. Si ancienne... A cet égard, qu'étais je ? Un ou deux battements de cœur, sur toute la durée de sa si longue existence. Et je ferais tout pour que celle ci dure encore, se poursuive toujours plus. Je note, d'un sourire sans joie, que ma suzeraine a laissé le temps filer et qu'elle n'a aucune idée du jour symbolique que nous vivons. Le 25 décembre. Je le fêtais peu, enfant. Pas du tout adulte. Mais cette année, il avait quelque chose de neuf.
Au contact de Krystel, je sentais qu'il s'agissait du dernier que je connaîtrais.
Je hoche la tête à ses paroles. La prochaine fois... Pensait elle que je savais si peu décrypter ses pensées, son attitude, son humeur ? Je savais très bien qu'elle n'envisageait plus aucun futur. Elle était convaincue depuis le début de cette affaire qu'Augustus King nous enterrerait tous. Mais je ne remuerais pas le couteau dans la plaie. De son côté comme du mien, nos préparatifs pour « l'après » allaient bon train. Mais je souris malgré tout. Elle me proposait son sang ; notre lien en faisait une nécessité et non une addiction, un besoin physiologique. Ce lien était nourrit par le sang ; il nous rapprochait plutôt que nous permettait de nourrir un égoïsme particulier. Pourtant, je n'étais pas le genre d'homme à quémander.
| Non, je ne te demanderai pas de t'affaiblir juste pour moi, pour un plaisir éphémère. Je voulais juste partager un peu de temps avec toi, pendant que nous le pouvions encore. Cette attente me tue, je donnerais tout pour en finir une bonne fois pour toutes, même si ce doit être dans le sang. |
Je relève mon verre et passe mon avant bras dans l'espace entre le sien et sa poitrine, entrelaçant nos coupes. Savait elle que j'avais convenu de préparatifs, au cas où je devais mourir dans les opérations à venir ? Sans doute. Mais me perdant dans ses prunelles, je savais que je me condamnerai volontiers cent fois plutôt que de la laisser en danger.
| Puisse ton règne durer pour l'éternité, déesse. Santé. |
J'engloutis mon verre de whisky, une page est en train de se tourner.
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Torben Badenov
Seule la Mort met Fin au Devoir
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