Charlie songea vaguement que les prochaines fois qu’elle devrait se retrouver dans ce bureau pour une entrevue beaucoup moins agréable elle aurait du mal à se concentrer. Peut-être que la gravité du moment parviendrait à lui extirper toutes idées malsaines de son esprit. En tout cas pour le moment elle ne parvenait à penser à rien d’autre qu’au plaisir qui allait l’emporter sauvagement. Mais pour le moment il l’agaçait avec une douce lenteur presque douloureuse.

Elle savait cependant que malgré la lenteur calculée de ses gestes il ne parvenait pas toujours à maintenir son calme. Elle se plaisait à savourer ces instants où il perdait pied comme lorsqu’il avait préféré arracher sa culotte de dentelle plutôt que de prendre de l’enlever de manière plus conventionnelle.



« Vous devriez penser à installer un canapé dans votre bureau Maitre Black. » dit-elle dans un souffle en songeant que ce détail était discutable.

Damon était un homme surprenant et ce n’était pas pour déplaire à notre belle asiatique. Si pendant quelques secondes elle avait cru qu’il n’était peut-être pas sur la même longueur d’onde qu’elle, il s’était laissé submerger par la part plus bestiale qui sommeillait en lui. Elle avait l’impression qu’il se retenait comme s’il avait peur de la faire fuir en se montrant beaucoup trop agressif. Ce ne fut que lorsqu’il comprit à qui il avait vraiment à faire qu’il s’était réellement lâché pour son plus grand bonheur. Charlie en avait profité pour se laisser un peu plus aller en ne retenant pas forcément tous ses gestes et c’est comme ça qu’elle laisserait une trace plutôt profonde de son passage sur le corps du jeune homme. L’idée la faisait sourire alors qu’elle sentait son corps être secoué de légers spasmes.

Finalement même les humains avaient cette part un peu plus proche de l’animal qui faisait que l’acte le plus intime était tout sauf ennuyeux. Elle en prenait bonne note alors qu’elle attendait que lui aussi soit entièrement satisfait de cet échange. Après tout c’était de bonne guerre. Elle sentit l’air s’évaporer de ses poumons alors qu’il lui assénait un dernier coup de reins avant de se coller à elle.

Le regard qu’ils échangèrent était toujours enflammé de la fièvre qui venait de les emporter tous les deux et elle ne put s’empêcher de frissonner en sentant ses lèvres se poser délicatement sur la peau de son cou. Elle reprenait son souffle alors qu’il plongeait sa tête contre elle, dans ses cheveux. Des échanges de ce type elle en avait eu quelques-uns mais là c’était différent l’interdit franchis qu’un avocat ne devait pas entretenir de relations de ce genre avec l’une de ses clientes à moins que ce soit simplement le fait qu’elle ne s’attendait vraiment pas à ce genre de rencontre avant d’arriver ici et que pendant tout l’entretien elle n’avait rêvé que de ça avec toutes leurs allusions à peine voilée.

Elle souriait à ces pensées. Lorsqu’elle croisa à nouveau son regard elle eut la mauvaise sensation qu’ils arrivaient au bout de cette entrevue. Lui rendre sa liberté ? Il pouvait la séquestrer et en faire son esclave sexuelle si toutes les prochaines fois étaient aussi délicieuses. Mais elle ne pouvait pas sainement dire ce genre de choses sans penser pour une timbrée. Elle était juste nymphomane comme tous les membres de son espèce. Mais elle décida de jouer cette carte quand même à moindre mesure quand même.

« Et si je n’étais pas pressée de retrouver cette fameuse liberté ? » demanda-t-elle avec un sourire mutin tout en resserrant doucement son étreinte sur ses doigts.

Définitivement elle n’était pas pressée mais elle n’avait pas le choix, elle venait de se souvenir qu’il était censé avoir un autre rendez-vous, celui qu’il avait repoussé pour lui accorder cette interlude plus que divertissante. Elle soupira en songeant qu’elle n’avait pas le choix vu que son avocat n’avait pas d’assistante pour éviter de se faire surprendre d’une seconde à l’autre par un homme d’affaire qui ferait rapidement le lien entre leurs positions et le fait qu’il lui avait demandé de repousser son rendez-vous. Ce ne serait pas très bénéfique pour lui et elle aussi devrait se retrouver à chercher un nouvel avocat en priant pour qu’il soit aussi compréhensif que Damon.

« Enfin je suppose qu’on n’a pas le choix. » dit-elle en soupirant alors qu’elle le repoussait légèrement pour pouvoir tenter de descendre de son perchoir.

Elle ne remarqua que maintenant qu’elle avait toujours ses bottes et se souvint qu’elle devrait se trimballer en petite robe sans petite culotte pour protéger son intimité. Merde alors, maintenant qu’elle y réfléchissait elle aimait bien cet ensemble. Il allait vraiment la ruiner s’il prenait l’habitude de déchirer ses sous-vêtements de la sorte alors qu’en plus elle devait payer ses honoraires en tant qu’avocat. Mais ça en valait le coup, non ? Elle penserait peut-être à ça un autre jour, de toute façon elle n’était même pas persuadée que toute cette histoire ait l’occasion de se renouveler. Elle déposa un chaste baiser sur la commissure de ses lèvres avant qu’elle ne soit obligée de partir.

Charlie avait souvent fait en sorte de cacher sa véritable nature à ses amants, du moins elle s'était toujours arrangée pour qu'ils soient au courant avant ou qu'ils ne le soient pas du tout. Il y avait quelques humains que ça excitaient d'avoir une Louve qui écarte les cuisses pour eux mais étrangement cette espèce était plutôt rare et la découverte de ce petit secret alors que les choses étaient plutôt bien engagées avait tendance à ruiner ses efforts.

Mais ça ne l'avait pas arrêté, au contraire. Qu'est-ce qu'elle y trouverait à redire ? Il lui avait fait passer un superbe moment après tout. Elle en était totalement retournée d'ailleurs et lorsqu'elle le vit sourire alors que la tension commençait doucement à retomber elle haussa un sourcil. Visiblement le plaisir était partagé. Mais elle devait faire encore pas mal de chose, son prochain rendez-vous n'allez pas tarder... Il faudrait qu'elle parvienne à se convaincre qu'il était l'heure de partir, chacun avait eu satisfaction c'était déjà une bonne chose, non ?

Il lui arracha un sourire en lui proposant de la garder en otage. L'idée était plus que tentante mais une petite voix vint l'arracher à ses rêveries intimes en lui disant qu'elle devait encore voir son ami d'enfance pour qu'il lui explique ce qui n'allait pas. Et elle n'était pas censée non plus lui apporter des documents ? Sans compter qu'elle devait aller au moins faire une apparition à ce bar branchouille où pas mal d'artistes avaient l'habitude de se retrouver pour discuter de tout et de rien lorsqu'il n'y avait pas de vernissage dans la région. Et pour couronner le tout elle devait retrouver un autre tagueur pour lui proposer de venir lui filer un coup de main pour un projet de décoration d'intérieur. En bref, elle avait un véritable agenda de Ministre qui l'attendait. Qu'est-ce qu'elle ne donnerait pas pour tout plaquer et se laisser enfermer à sa merci au moins jusqu'à demain matin...

« L'idée est plus que tentante mais toutes les bonnes choses ont une fin, non ? »

Elle essayait de s'en convaincre par la même occasion. Rester ne serait pas une bonne idée, elle le savait. Elle se décida à reposer le pied à terre pour mettre un peu de distance entre eux. Si elle n'était pas collée à lui elle aurait sans doute les idées plus claires ? Elle priait pour que ce stratagème fonctionne. Elle n'était pas du genre coup de foudre, histoire d'amour, monogamie (le simple mot la faisait bien rire)... Mais quand elle avait l'occasion de tomber sur une personne capable d'accepter sa condition sans que ça ne devienne malsain comme c'était déjà arrivé par le passé - des fanatiques du Loup et le gout du frisson à l'idée de faire un rodéo avec un prédateur - et qui en plus de ça était un super plan sexe, elle avait du mal à s'en détacher. Parce qu'elle savait que sa libido ne connaissait aucune limite et pour une fois elle parvenait à être entièrement comblée.

Elle se dirigeait vers le tas de vêtements laissés à l'abandon lorsqu'il lui annonça de manière subtile qu'en fin de compte il n'y avait plus de rendez-vous après elle. Pardon ?! Charlie se figea quelques secondes puis la suite lui monta au cerveau. Elle avait des choses à faire ? Oui un tas mais là il changeait complètement la donne. Elle fronça les sourcils alors que sa conscience tentait de la ramener à la raison.

« Euh... Oui j'ai pas mal de trucs à faire. D'ailleurs, entre autres choses, j'étais pas censée aller chercher des dossiers et vous les ramener Maitre Black ? »

Elle doutait sérieusement que tenter de mettre les formes les plus professionnelles aident vraiment à se décider vu la tenue dans laquelle elle se baladait sous son nez. Et lorsqu'il lui effleura la hanche comme un défi de tenter de lui échapper elle s'arrêta de respirer alors qu'elle sentait chaque muscle de son corps protester contre sa petite cervelle qui avait décidé pour une fois d'agir plutôt que de rester passive comme à son habitude. Elle devait se rhabiller et sortir en vitesse avant qu'il ne lui laisse plus le choix de choisir si elle partait ou non.

Elle agrafa le soutien gorge et commençait à chercher où sa petite culotte avait bien pu atterrir lorsqu'elle se souvint qu'il ne devait plus en rester grand chose. En effet son regard tomba sur un lambeau de dentelles alors qu'il lui disait avec un clin d’œil que sa tenue était ravissante. Elle sentit ses joues rougir, il y avait une chose sur laquelle elle n'était pas à l'aise c'était ce corps. Elle n'était pas déçue de ses formes ou quoi que se soit mais c'était surtout les marques blanches qui ressortait d'autant plus qu'elle avait le teint légèrement mat. Des zébrures horizontales lui barraient le dos, c'était la chose qu'elle détestait le plus parce que tout ça c'était un mauvais souvenir. Elle décida de jouer l'innocence et enfila sa robe avant de se retourner vers l'avocat.

« Contrairement à ma lingerie c'est une tenue qui me coûte rien du tout, je suis ravie que ça vous plaise. » dit-elle avec un sourire en coin tout en se rapprochant de lui.

Sa conscience lui hurlait de lui dire un petit "salut et à la prochaine" et de se tirer. Mais elle ne pouvait définitivement pas s'y résoudre. Elle faisait traîner les choses jusqu'au moment où elle devrait vraiment partir. Il y avait quelque chose d'amusant dans ce plan de séduction qui n'en était pas un depuis le début. Elle le vit grimacer alors qu'il essayait d'examiner l'ampleur des dégâts au niveau de son dos. Finalement il vaudrait peut-être mieux qu'elle se tire en vitesse avant qu'il ne veuille l'engueuler d'être aussi violente.

« Oups... » lâcha-t-elle avec une petite grimace en imaginant la douleur qu'il devait ressentir avec autant de chair mise à nue.

Promis la prochaine fois elle ferait plus attention à ce détail, s'il y avait une prochaine fois bien entendu... Pour le coup elle s'était vraiment lâchée et ça lui avait fait un bien fou mais maintenant qu'elle sentait l'odeur du sang remplir l'espace du bureau elle n'était pas certaine d'avoir joué la bonne carte. Elle devait juste garder son calme et ne pas laisser l'animal réagir plus que ce qu'il ne l'avait déjà fait. Heureusement qu'elle avait comblé l'une de ses pulsions primitives. La tentation était toujours là tapie dans l'ombre mais elle n'avait aucun mal à la repousser.

Elle ne parviendrait pas à s'esquiver juste comme ça en prétendant qu'il fallait une fin à tout. Elle ne parvenait pas à se défaire de son sourire presque niais lorsqu'il lui affirmait que la fin pouvait toujours être retardée. Ou que mettre un terme aux bonnes choses permettait de recommencer encore une fois. Charlie savait que sa conscience lui disait qu'elle ne réfléchissait pas assez, elle la voulait s'acharner pour essayer de se faire entendre mieux que tout le reste mais c'était peine perdue.

« Mieux recommencer ? Auriez-vous un programme pour retenir vos clientes avec qui vous semblez apprécier faire quelques entorses au règlement, Maitre Black ? »

Elle se mordillait la lèvre tout en le dévorant des yeux. Il avait lui-même admis qu'il lui arrivait de passer outre les règles pour s'offrir du bon temps avec certaines clientes qui en valaient la peine. Combien en avait-il allongé sur son bureau ? Aucune idée et à dire vrai elle s'en fichait contrairement à sa petite conscience qui tentait de l'énerver en faisant resurgir cette bride de conversation. Elle-même n'était pas à son premier coup d'essai, elle n'allait donc pas lui en vouloir parce qu'il n'avait pas conservé sa virginité pour elle. En même temps heureusement, passer la première était toujours pénible de ce qu'elle en savait et elle ne comprendrait sans doute jamais que ça puisse exciter certaines femmes d'apprendre à un homme sans expérience comment s'y prendre.

Elle était en train d'essayer de se rhabiller lorsqu'il la complimenta sur son physique. De là où il était il avait du en voir pas mal, au moins la partie qui lui plaisait le moins mais il eut la délicatesse de ne faire aucune remarque sur le sujet. Elle l'aimait bien, pas de questions stupides sur des choses qui semblaient évidentes comme lorsqu'il avait compris sa véritable nature. Elle arqua un sourcil lorsqu'il parla de se faire pardonner. A son sens il était déjà pleinement pardonné vu ce qu'il venait de lui faire mais si ça pouvait lui faire plaisir elle n'allait pas l'arrêter surtout que l'idée de le voir dans une boutique de lingerie était amusante à imaginer. Elle le regarda médusée quand il devina ses mensurations. Comment il faisait ? Déjà comment savait-il ce genre de choses ? Il fallait vraiment que Charlie songe à faire le tri dans ses connaissances pour avoir plus d'hommes du genre de Damon.

« Vous êtes vraiment surprenant, j'ai hâte de voir comment vous saurez vous faire pardonner. » dit-elle avec un sourire.

Elle espérait de tout cœur qu'il se surpasserait pour la surprendre avec cette histoire de se faire pardonner mais à force elle allait finir par y prendre goût. Mais il inversa les rôles lorsqu'elle se rendit compte qu'elle s'était trop laissée aller. Rien qu'à l'odeur elle pouvait déterminer qu'il allait douiller un petit moment à cause de ce qu'elle lui avait infligé. Il se pencha vers elle après s'être doucement rapproché d'elle pour lui murmurer qu'elle devrait elle aussi se faire pardonner. Elle leva les yeux vers lui en songeant que c'était vraiment injuste d'être aussi grand. Ou alors peut-être que c'était elle qui n'avait pas de chance d'être aussi petite en comparaison à lui. Elle eut un sourire en ayant une idée.

« Hmm... On doit mettre un point final à cette petite réunion d'ordre... juridique ? dit-elle en levant les yeux au ciel. Mais peut-être pourrait-on trouver un moyen de concilier nos deux agendas pour ce soir ? »

La tête penchée sur le côté elle attendait sa réponse. Bah en même temps, il n'avait rien à faire et de ce qu'elle avait à faire il n'y avait que la rencontre avec son ami d'enfance qui ne pourrait pas se faire. C'était un bon compromis pour le coup. Elle sursauta presque en entendant son téléphone sonner. Elle était persuadée l'avoir programmé pour que seules les favoris puissent la contacter. C'était donc une urgence. Elle s'éloigna pour saisir le téléphone et décrocher à celui qui avait fait qu'elle était là aujourd'hui.

« 姐姐，交付被取消明天警察闻到的东西。»
« Petite sœur, la livraison est annulée pour demain la police a flairé quelque chose. »
« 做家务时你大哥和我们谈谈接下来的交付。有一个你粘上苍蝇。»
« Fais le ménage chez toi grand frère et on reparlera de la prochaine livraison. Il y a une mouche qui te colle. »

Sans plus de cérémonie elle raccrocha. Si quelqu'un était vraiment en train de mettre le nez dans les affaires de son ami elle ferait mieux de garder ses distances pour le moment. Elle se retourna vers son avocat avec un sourire. Aucune envie de montrer son anxiété, il était peut-être censé la protéger d'un point de vue juridique mais il n'avait en aucun cas à se mêler directement de tout ça. A dire vrai, moins il en savait mieux c'était.

« Je dois aller dans ce bar prendre un verre ou deux et après vous pourriez venir chez moi histoire de récupérer ces dossiers. Vous sembliez pressé de les avoir et donné en main propre en plus. »

Tout en parlant elle était revenue vers lui sans le lâcher une seule seconde du regard. Si elle arrivait à le ramener chez elle au moins elle pouvait être sûre que rien ne pourrait les déranger jusqu'au lendemain matin où chacun reprendrait sa vie.

Ouch, elle était peut-être allée un peu loin en voulant aborder le sujet des conquêtes du jeune homme. Elle n’avait pas voulu le vexer. Elle fut tout de même soulagée qu’il ne lui parle pas froidement et ne pu s’empêcher de sourire comme une crétine lorsqu’il ajouta qu’elle avait bousculé ses habitudes. Quoi qu’il en dise elle ne s’excuserait pas pour ce qui venait d’arriver et elle n’attendait surement pas qu’il le fasse non plus. Si toutes les négociations et entretiens pouvaient être fait en si charmante compagnie et se terminer de la même manière elle voulait bien vendre son âme au diable pour que se soit le cas.

« Je ne voulez pas froisser votre professionnalisme, c’est une bonne manière de se démarquer de vos concurrents. Il me reste plus qu’à espérer que vos qualités d’avocat sont aussi bonnes que celles d’amant. » dit-elle sans parvenir à se défaire de son sourire satisfait.

Elle fut surprise de l’entendre donner sans se tromper ses mensurations. Il avait regardé l’étiquette de ses sous-vêtements pendant qu’elle regardait ailleurs ? Il lui répondit tout simplement qu’il avait l’œil. C’était le moins qu’elle puisse dire en repensant aux marques sur son corps qu’il avait remarqué sans le moindre mal. Elle lui répondit simplement par un sourire amusé.

Elle lui proposa une idée pour continuer sur cette lancée. Après tout pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Elle vint à son regard qu’elle avait peut-être marqué un point avec cette proposition. Elle fut interrompue par son portable. Une urgence qu’elle ne pouvait pas repousser. Elle était énervée par ce qu’elle venait d’apprendre. Elle n’allait quand même pas lui apprendre à faire son boulot proprement. Elle n’était que la passeuse mais elle savait désormais à quoi s’en tenir pour son plan à venir.

* Choisir ses partenaires de travail c’est encore plus important que de choisir avec qui on baise. *

Elle avait raccroché en se disant que c’était la dernière fois qu’elle parlerait business avec son ami d’enfance. Il n’était pas capable de flairer une taupe, elle ne pouvait donc pas se permettre de se faire piéger dans le bourbier dans lequel il s’enfonçait tout seul. Lorsqu’elle revint vers Damon elle nota le changement de chemise, le noir serait préférable s’il ne voulait pas que l’on croit qu’il s’était battu avec un chat. Elle répondit à son sourire alors qu’il parlait des dossiers.

« S’il suffit de ça pour vous satisfaire se sera un plaisir de vous le donner. »

Elle se mordillait la lèvre d’un air mutin en songeant qu’elle ne parlait définitivement pas de ces fichus dossiers. Mais elle n’en dit pas plus, elle l’observait recouvrir ce torse musclé en songeant que c’était vraiment dommage de se passer de cette vue si alléchante. Elle fut surprise de le voir lui poser sa veste sur ses épaules. Vu la température de son corps elle aurait pu courir à poil en plein milieu de la toundra sans en ressentir le moindre frisson. Elle brûlait de lui faire une réplique sur le fait que là tout de suite elle pourrait faire fondre le pôle nord simplement en faisant trempette mais il l’attira vers lui en tirant sur la veste. Elle avait les bras emprisonnés dans son propre vêtement, c’était presque agaçant s’il ne l’avait pas ensuite enlacé pour déposer sur les lèvres sur les siennes. Il y avait au moins une chose qu’elle ne pouvait pas retirer au bel avocat c’est qu’il savait s’y prendre.

Elle fut déstabilisée que ce contact qui la faisait frissonner jusqu’au fin fond de ses entrailles se termine aussi vite. Toutes les bonnes choses ont une fin. Se serait peut-être la leçon du jour. Elle arqua un sourcil lorsqu’il lui parla d’être attendu. Là tout de suite, non, personne ne l’attendait. C’était plutôt elle qui attendait qu’il veuille bien lui accorder une soirée de plus pour rendre cette rencontre encore plus inoubliable que ce qu’elle était déjà.

« Personne ne m’attend, par contre si vous voyez mon avocat vous lui direz de passer au nouveau bar du quartier de Knigthswood. Je dois vraiment lui donner des dossiers d’une importance capitale. » dit-elle en se hissant sur la pointe de ses pieds.

Appuyée contre son torse elle lui mordilla le cou avec un sourire avant de se laisser raccompagner jusqu’à l’ascenseur. Une fois dans la cage d’ascenseur elle appuya sur le bouton du rez-de-chaussée et lorsque les portes automatiques commencèrent à se refermer elle se contenta de lui adresser un sourire resplendissant. Maintenant au moins elle avait trouvé une bonne excuse de se forcer à aller dans ce bar et d’y rester quelques heures. S’il daignait se montrer elle aurait peut-être moins de temps à tenir elle verrait bien ce qui adviendrait. Elle ne parvenait pas à se défaire de son sourire stupide lorsqu’elle grimpa dans sa voiture et qu’elle se mit en route vers son appartement. Elle devait faire pleins de choses maintenant : réunir le dossier proprement, faire du rangement dans son bordel sans nom – au moins cacher le bordel dans le dressing et dans les meubles, se doucher et se préparer pour cette soirée. Elle n’avait plus qu’à espérer qu’une nouvelle culotte n’y passerait pas. Elle se retrouvait maintenant avec un ensemble incomplet, mais franchement si c’était le prix à payer pour un moment pareil elle s’en remettrait sans le moindre mal.