–› What have I got to do to be heard ? ‹– [Livre II

Damon & Charlie

« Meimei, trouve-toi un avocat ça chauffe. »

« Qu'est-ce que t'as fait bordel ? Pourquoi j'ai besoin d'un avocat ? »

« Ils sont sur nos côtes, ils fouillent partout c'est juste une mesure préventive. »

Charlie raccrocha en soupirant. Elle était dans la merde. Elle savait depuis quelques temps qu'elle devait s'assurer qu'un avocat ait toutes les cartes en main pour éviter de se retrouver dans la merde le jour où ils auraient retrouvé sa trace. Elle envoya voler tout ce qu'elle avait sous la main, téléphone compris. Elle plongea dans son dressing pour sortir une boite à chaussures.

En l'ouvrant elle trouva un tas de liasses de billets. Elle vida l'intégralité dans une petite mallette métallique qu'elle avait gardé pour ce genre de cas. Elle était consciente que cela faisait terriblement cliché mais elle s'en fichait. Une fois que tout ceci était fait elle pouvait passer à l'habillage. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien porter pour ce genre de rendez-vous ? En fait, elle n'avait pas vraiment rendez-vous, mais c'était une situation d'urgence elle arriverait bien à se glisser pour obtenir une entrevue. Cette idée lui donna la suite des évènements. Elle attrapa une robe, une paire de bottes noires en cuir et un beau petit ensemble de dessous.

Elle enfila le tout en se disant que si l'avocat était un vieux crouton elle n'aurait aucun mal à le séduire pour qu'il lui trouve le temps nécessaire pour une entrevue. Une fois prête elle accorda un petit peu de temps pour une séance maquillage, coiffage et elle était prête. Elle avait parfaitement conscience que la robe rouge et noire était légèrement trop courte pour ce type de rendez-vous mais elle s'en fichait, si elle se pointait en jogging elle allait se faire reconduire à l'entrée du bureau sans ménagement. Au moins comme ça elle ressemblait à quelque chose. Elle prit la carte qu'elle avait trouvé lorsqu'elle avait commencé à réfléchir à l'idée de l'avocat : Damon Black. C'était un bon nom pour un avocat, elle verrait bien s'il était compétent une fois sur place.

La mallette sous le bras elle jeta le tout dans sa voiture et conduisit à l'adresse indiquée sur la carte. Une fois arrivée sur place elle avait l'impression que tout cela était un peu précipité, un coup de fil et elle s'inquiétait directement, assez pour aller voir un avocat. Elle était vraiment impossible de se mettre dans des ennuis pareils, il n'y avait qu'elle pour insister de la sorte. L'argent facile n'apporte que des ennuis on te l'a pourtant expliqué Charlie. Elle envoya valser sa conscience qui lui faisait la morale pour entrer dans le bâtiment où se trouvait le bureau de Maitre Black.

Elle sortit tout juste de l'ascenseur lorsqu'elle vit un homme passer devant elle. Il était jeune, ça ne pouvait pas être lui. Elle voyait toujours les avocats comme de vieux croutons ventripotents.

« Excusez-moi. Je voudrais voir Maitre Black, vous pensez qu'il aurait une minute à m'accorder ? » demanda-t-elle avec la plus grande innocence.

What have I got to do to be heard ?

Je baillais discrètement alors que je patientais déjà depuis plus d'une heure dans ce fichu couloir ! Le juge pensait-il que je n'avait que ça à faire que d'attendre sa décision ? Apparemment oui... C'était pourtant un cas simple à juger. Mon client était innocent des faits qui lui étaient reprochés... Le fait qu'aucune preuve, ni témoin ne viennent étailler l'accusation jouait en ma faveur ! Enfin, notre faveur puisque je ne devais pas oublier celui qui me payait et qui faisait les cent pas dans le couloir. Dix minutes après, j'envisageais sérieusement d'aller me fumer une clope mais ce fut à ce moment que Monsieur Le Juge décida à refaire son apparition. *Mais bouge ton gros c#l d'incompétent !*
Enfin, j'avouais que lorsqu'il avait annoncé sa décision je retirais de sa liste de défauts l'incompétence. Le sourire qui était apparu sur mes lèvres était du au son délicieux qu'avait fait le « Non-lieu » prononcé. Mon client me remerciait de lui avoir sauver la mise et cru en lui. Je me retenais de ne pas rire en entendant la fin ! Il était coupable, je le savais et il devait s'en douter. Enfin... S'il voulait me remercier, grand bien lui fasse ! Je n'avais fait que mon boulot et quant à moi je le remercierais quand il me paierai le reste de ce qu'il me devait. Prenant mon smartphone, je délaissais l'homme et vérifiais que je n'avais pas d'autres choses à faire sur Glasgow ! La réponse était non et je n'avais pas de rendez-vous avant la fin de soirée. Je prenais donc la direction de Livingston après m'en être grillé une !

Dans mon bureau, je défaisais ma cravate et jetais cette dernière dans mon tiroir. J'avais décidé de faire un peu de rangement dans mes papiers et dossiers car ça n'allait pas se faire tout seul... D'ailleurs je pensais de plus en plus à prendre une secrétaire qui gérait tout ça. Non pas que je n'étais pas organisé, loin de là ! Mais je trouvais ça soûlant... Une vraie perte de temps. Surtout ce qui concernait le règlement des factures, la prise de rendez-vous, le suivi paiement clientèle, etc. Et puis, j'avais largement les moyens de payer une employée ! Cependant, il faudrait quelqu'un qui tienne vraiment la route. Je n'avais pas envie de devoir vérifier le travail qu'elle ferait !
Classant une énième facture, je poussais un soupir. Cela faisait maintenant une heure que je classais des papiers et cela commençait à fortement me taper sur le système ! Je descendis donc au pied de l'immeuble pour me fumer une clope... Lorsque ce fut chose faite, je remontais et lorsque je sortais de l’ascenseur je pris la direction de la machine à café. Je me stoppais pour lire un sms. Je répondais lorsque j'en tendis l’ascenseur arrivé de nouveau à l'étage mais n'y prêtais pas attention. Cependant, lorsque j'entendis mon nom, je tiquais et vérifiais même rapidement si je n'avais pas zappé un rendez-vous ! Et non. Je m'apprêtais donc à dire que pour me voir il fallait un rendez-vous mais je ne fis rien. Mon regard était tombé sur une pair de jambes sublimes surmontées de bottes et remontais en direction du visage de la magnifique jeune femme...

- Je pense qu'il préfère qu'on prenne rendez-vous au lieu d'arriver à l'improviste, déclarais-je avec un sourire.

Je me félicitais intérieurement d'avoir fini de ranger les papiers trônant sur mon bureau avant d'être descendu fumer. Je tendais ensuite la main à la belle asiatique et reprit...

- Je suis Maitre Black ! Et oui, je peux vous accorder une minute, répondis-je. J'allais me préparer un café ! Puis-je vous en proposer un ou autre chose ?

Et oui, j'étais très professionnel, comme toujours ! Bien sûr, je ne prenais pas la peine d'avoir ce genre d'attention avec tous mes clients ou éventuels clients mais que voulez-vous ? Je ne pouvais m'empêcher de me montrer charmant face à pareille beauté.

Damon & Charlie

Charlie prit le temps de dévisager le type qu'elle avait interrompu. Plus que charmant, il ne ressemblait pas du tout à l'idée qu'elle se faisait d'un avocat. Dans la série ils ressemblaient tous à son genre mais elle savait que c'était l'imagination des scénaristes qui mettaient en avant de si beaux avocats. Le souvenir du vieil avocat de son père trottait toujours dans sa tête. C'était un vieux pervers qui ne loupait une occasion de vouloir passer quelques minutes seul avec elle.

Elle chassa ce souvenir pour se concentrer sur le jeune homme face à elle. Elle se mordit nerveusement la lèvre inférieur lorsqu'il lui déclara que l'avocat en question préférait que les prospects prennent un rendez-vous. Elle ouvrit la bouche dans l'espoir de dire un truc pour se défendre de débarquer comme ça mais elle restait bloquée par quelque chose, il l'intimidait. Si ce n'était pas lui Maitre Black à tout les coups c'était soit son secrétaire ou alors un apprenti ou quelque chose du genre. Elle reprit ses esprits sans lâcher l'homme du regard.

« Je m'en doutais... »

Mais elle n'allait pas en rester là. Elle était venue pour voir cet avocat, elle le verrait. Même si cela impliquait de lui passer sur le corps. C'est pas comme s'il pouvait réellement l'inquiéter à ce niveau là. Mais se serait vraiment dommage de passer pour une folle hystérique dès le premier abord. Au moins Maitre Black comprendrait qu'elle avait besoin de son aide plus que tout au monde mais l'idée de mettre K.O le type ne l'enthousiasmait pas vraiment.

Mais heureusement qu'elle avait prit le temps de réfléchir pour une fois. Il lui tendit une main en se présentant comme étant Maitre Black. Elle serra la main tendue avec soulagement lorsqu'il lui annonça qu'il avait du temps à lui accorder. C'était déjà ça de gagner elle n'aurait pas à démonter son bureau pour arriver à ses fins. Elle se laissa aller à un sourire maintenant que le plus gros de ses problèmes étaient résolus. Maintenant il était question d'anticiper un autre problème énorme à venir.

« Un café ? Avec plaisir. En fait je pense qu'une minute ça risque d'être court mais je prendrais le temps que vous m'accorderai. »

Elle s'arma d'un sourire d'excuse en espérant sincèrement qu'il arriverait à résoudre ses problèmes. Elle serra la mallette dans sa main et s'apprêtait à le suivre jusqu'à la machine à café. Dans sa précipitation elle n'avait pas prit la copie des dossiers de la police à son sujet qu'elle avait réussi à se procurer. Elle n'aurait qu'à énumérer ce dont elle se souvenait. Le plus important c'était quand ce qui s'apprêtait à lui tomber dessus et qui ne figurait sur aucun rapport de police. Mais avant de lui confier la raison pour laquelle elle était venue elle devait voir s'il était aussi compétent que ce qu'elle avait entendu dire.

« On m’a donné votre carte en me disant du bien de votre travail mais la personne n’a pas su me dire si vous étiez spécialisé dans un type d’affaire en particulier. »

Elle aurait l’air un peu conne à engager un avocat qui était spécialisé dans les divorces et compagnie. Elle avait les moyens de se payer un bon avocat mais pas suffisamment non plus pour assumer les coûts d’un cabinet spécialisé dans ce genre d’affaires. Parce qu’elle se souvenait du nom du cabinet qui travaillait pour son père mais ils coûtaient une blinde, au bas mot. Et puis en y réfléchissant, prendre ce genre d’avocat c’était avouer aux enquêteurs qu’elle trempait bien dans ce milieu. Elle voulait un bon avocat mais qui n’était pas déjà rattaché à la pègre. Maitre Black semblait un bon candidat.

What have I got to do to be heard ?

Je détestais les imprévus qu’ils arrivent dans le domaine professionnel ou personnel ! J’organisais mes journées et ce n’était pas pour que n’importe quel clampin vienne tout chambouler. D’ailleurs, combien de fois avais-je envoyé balader des importuns ? Je ne le savais pas, je n’avais pas compté et certain d’entre eux étaient même des clients ! Mais cela ne les avait pas fait fuir pourtant autant… Ils voulaient gagner le procès et pour certains, éviter la prison. Ils se fichaient donc de la manière dont je m’adressais à eux tant que je faisais bien mon boulot. Et c’était toujours le cas !
Après, si je voulais être honnête… Oui ! Ça m’arrive parfois ! Je devais reconnaître qu’il y avait certaine exception dans mon comportement face aux personnes qui foutaient mon planning en l’air. Le canon asiatique qui me regardait était de ces exceptions. Et puis ce n’était pas comme si j’avais été débordé de travail cet après-midi. Bien au contraire. Et cela me ravissait car j’aurais d’autant plus de temps pour m’occuper de cette éventuelle cliente. Avec un sourire je lui avais d’abord répondu de façon à ce qu’elle pense que je n’étais pas la personne qu’elle cherchait… Je voulais voir sa réaction ! La réponse qu’elle m’offrit fut banale mais son comportement tendait à me laisser croire qu’elle était vraiment motivée à rencontrer ce Maitre Black.

Je ne laissais pas durer le suspense très longtemps et me présentais en lui serrant la main. Cette demoiselle avait de la poigne et cela ne fit sourire ! Je n’aimais pas les personnes qui vous serraient la main avec mollesse. Cela me donnait envie de les secouer pour les réveiller. Bref, je me présentais donc et lui proposais même un café qu’elle accepta. J’avais pris soin de noter que la brune avait une mallette avec elle… Le même genre qui sert à transporter soit de l’argent, soit des dossiers ! Dans le cas présent, je pensais plutôt à de la paperasse. Elle devait chercher à embaucher un avocat et avait pris soin de déjà préparer le dossier.
Je me dirigeais donc vers la machine à café et prit deux tasses avant de faire couler le nectar corsé. J’allais demander à la belle qu’elles étaient les raisons de sa venue mais elle fut plus prompte que moi à reprendre la parole. Je souris en l’entendant dire avec une mimique d’excuse qu’elle pensait que ce rendez-vous improvisé prendrait sûrement plus d’une minute. Je posais les deux tasses sur des soucoupes sur lesquelles je déposais également des petites cuillères.

- Je m’en doute, répondis-je. Mais vous avez de la chance car je n’ai pas de rendez-vous avant ce soir ! Je vous laisse me suivre Mademoiselle… ? demandais-je pour savoir à qui je m’adressais et en me dirigeant vers mon bureau.

Après un léger coup d’œil à la brune je me dis que je l’aurais volontiers laissé passer devant histoire de pouvoir détailler sa personne sans être remarqué directement mais elle ignorait où se trouvait mon cabinet. *Alors autant faire mon possible pour être engagé… enfin, si son dossier en vaut la peine !*
Cependant, la jeune femme ne bougea pas et reprit la parole pour m’informer de la façon dont elle avait entendu parler de moi. Je souris humblement en écoutant même si cela allait de soit que j’étais un très bon avocat. La brune me demanda ensuite si j’étais spécialisé dans un domaine précis. Je pris alors un air sérieux avant de reprendre la parole pour répondre !

- Je fais en sorte d’éviter la prison à des criminels et assassins… … Après quelques secondes, je souriais. Je plaisante ! dis-je alors que j’avais en partie dit la vérité. Je représente les particuliers uniquement et je dois avouer que tout ce qui concerne les divorces n’est pas vraiment ma tasse de thé. Je regardais les deux tasses brièvement. Mais allons dans le bureau pour que vous m’expliquiez ce qui vous amène ici.

Je regagnais ensuite mon office, déposais la tasse de la jeune femme et fis le tour de mon bureau pour y prendre place et attendre qu’elle fasse de même pour m’expliquer. Je poussais une sucrière au centre du meuble au cas où elle buvait le café doucereux.

Damon & Charlie

Charlie était bornée dans son genre et si Damon lui avait opposé la moindre résistance elle lui en aurait fait voir de toutes les couleurs avant d’user de la force. Et Dieu savait comment elle pouvait être chiante quand elle s’y mettait. Déjà qu’elle l’était naturellement alors si elle se forçait un petit peu c’était à rendre fou n’importe qui. Heureusement pour lui il lui dévoila rapidement son identité en lui accordant un peu de son temps. Ça c’était fait au moins elle n’aurait pas à abattre toutes ses cartes avant le jour où il tenterait de lui mettre des bâtons dans les roues. Mais il avait décidé de faire les choses comme il le fallait. Il lui proposa même un café. Alors c’était le genre de type à proposer un café à tous ses clients ?

Elle ne le lâchait pas une seule seconde des yeux, étudiant chacun de ses gestes. Surtout que cette étude était loin d’être un supplice, bien au contraire. Elle était juste déçue de rencontrer ce genre d’homme que dans ce genre de situation. Il devait exister une règle comme quoi un avocat n’avait pas le droit de coucher avec sa cliente. C’était bien son genre de dégoter le seul avocat de la ville qui soit potentiellement baisable pour la représenter. Elle arqua un sourcil lorsqu’il lui demanda de manière délicate de se présenter. Quelle idiote elle avait oublié les bases.

« McAllister, Charlie. Si j’avais de la chance je n’aurais pas besoin de vous. » dit-elle en manquant de rajouter qu’elle aurait eu plus de chance en le rencontrant dans un bar ou un truc du genre.

Calme tes ardeurs Charlie, t’es là pour parler affaires et sauver tes miches de la prison. Si elle finissait par se faire attraper par la police elle pouvait se préparer à la pire engueulade de sa vie de la part de Mike et son père biologique la renierait définitivement. Elle n’avait pas de quoi s’offrir le luxe de passer une partie de sa vie en prison, elle était trop jeune pour ça. Elle fut tirée de ses réflexions lorsqu’il lui avoua défendre des criminels, elle en eut presque des étincelles dans les yeux mais il finit par lui dire que c’était une plaisanterie. Bordel il faisait quoi alors ? Il enchaîna en lui disant que les divorces n’étaient pas son truc. Ce gars était un véritable mystère. Elle le suivit jusqu’à son bureau. Elle s’installa en face de lui, jambes croisées, le buste droit et le regard déterminé. Elle s’avança sur sa chaise et posa ses deux coudes sur le bureau et sa tête dans les mains elle songeait à une explication simple et concise de son problème à venir.

« Disons que pour le moment je n’ai pas vraiment d’ennuis mais il se pourrait que l’on croit que je sois impliquée dans un trafic douteux. Ce qui est, entre nous, scandaleux. Et avec mon passé et ma famille le lien sera vite fait. Je veux juste que si jamais les choses venaient à dévier que vous puissiez étouffer l’affaire dans l’œuf. »

Elle n’allait pas lui balancer le fond du problème d’un coup. Ce qu’elle lui demandait était simple : faire en sorte que rien n’arrive jusqu’au tribunal. Si elle faisait trop de vague les différents services de police allaient commencer à relier les informations qu’ils avaient à son sujet et ça chaufferait pour son matricule. Elle déposa la mallette sur le bureau sans le moindre ménagement, elle évita tout de même le sucrier et les tasses. Elle tourna le tout de telle sorte qu’il puisse l’ouvrir lui-même.

« Je devrais pouvoir vous fournir les documents plus tard si ça vous intéresse. »

Elle s’adossa à son siège après avoir pris la tasse de café en attendant son verdict. Finalement c’était peut-être une bonne chose d’avoir oublié ses documents, même si elle savait que les avocats étaient tenus au secret elle ne voulait pas dévoiler toutes ses cartes de suite. Son dossier était plutôt lourd, à elle toute seule elle occupait quatre dossiers différents dans les services de la police.

What have I got to do to be heard ?

J’aimais savoir à qui je m’adressais et aussi charmante soit-elle, la jeune femme ne dérogerait pas à ma règle. Je lui avais donc demandé de façon sous-entendu de se présenter… J’avais été agréable même si cet oubli faisait partie de ceux qui m’énervaient au plus haut point. Bah oui quoi ! Quand on débarque à l’improviste et qu’on accoste quelqu’un, la moindre des choses est de se présenter. J’aurais joyeusement laissé paraître mon mécontentement si la personne avait été un homme ou une femme banale, ou guère attrayante pour ne pas être impoli. Mais cette Charlie avait un physique avantageux et très agréable à regarder ! Je n’allais donc pas la faire fuir en jouant le gars agressif.
*Charlie McAllister… Non ! Ça ne me dit rien !* J’avais toujours vécu dans le coin et je connaissais beaucoup de monde sans vraiment connaître ces gens… Principalement des femmes ! Je ne voulais pas commettre d’impair en pensant ne pas connaître une personne alors que l’on se serait déjà croisé par le passé. Mais dans le cas présent cela me semblait fort peu probable puisque Charlie semblait plus jeune que moi ! Et rare étaient mes amantes qui avaient été asiatique… très rare !

Je souris ensuite à sa remarque concernant la chance… Elle n’avait pas tort ! Quelqu’un de chanceux n’avait pas besoin d’un avocat. Après, on pourrait voir le coté positif de part le fait qu’elle m’ait choisi et que j’étais un requin. J’usais de tous les moyens pour gagner et il m’arrivait même de tricher ! C’était très rare mais contrôler le temps m’avait été d’une grande utilité lors de certains procès difficiles. Pouvoir jeter un coup d’œil à ce que préparait son adversaire pouvait s’avérer très bénéfique pour mes affaires et surtout mes victoires !
Je fixais la brune quelques instants avant de reprendre la parole pour répondre à sa remarque de façon amusée.

- Et bien disons que vous avez de la chance d’être tombée sur moi… Il pourrait y avoir pire comme avocat ! Je n’ai qu’un seul objectif… faire gagner mes clients !

Une fois dans le bureau, je m’installais et Charlie fit de même en face de moi… Elle me fixait, la tête appuyée sur ses deux mains et je faisais de même. Je la regardais dans les yeux, attendant de savoir ce qui l’avait conduite à venir me voir. L’attente fit que mon regard dévia quelques secondes sur le décolleté de la belle mais revint très vite sur son visage tout aussi joli. La brune m’expliqua alors qu’elle n’avait pas d’ennuis pour le moment mais qu’il se pourrait qu’elle vienne à être accusée d’être impliquée dans un trafic douteux. *Mouais… douteux de quel genre ?* Je souris lorsqu’elle parla de son passé ! Il était évident qu’à sa façon de dire ça elle n’avait pas du être un ange.

- Je ne connais ni votre passé, ni votre famille, déclarais-je. Aussi, je ferais tout mon possible pour étouffer l’affaire mais encore faut-il que j’en sache un peu plus. De quel trafic douteux pourriez-vous être accusée injustement ?

Oui, je parlais à mon éventuelle future cliente comme si elle était innocente ! Bien sûr, je ne le pensais pas vraiment puisque je ne la connaissais pas mais j’excellais dans le mensonge… Et puis, autant commencer maintenant à faire comme si j’étais engagé. Cela prouvait qu’il ne me fallait que très peu de temps pour m’impliquer dans un dossier même si rien n’était encore décidé.
Charlie déposa ensuite la mallette qu’elle avait avec elle sur le bureau et je pensais qu’elle allait me donner un dossier. Cependant, ses propos me firent comprendre que je me trompais ! J’aurais les papiers plus tard ce qui voulait dire que l’attaché-case contenait autre chose… Mais quoi ? De l’argent ? Je lui jetais donc un nouveau coup d’œil avant de reporter mon attention sur la mallette que j’ouvrais. Pour le coup, je ne m’attendais pas à ça ! Elle contenait plusieurs milliers d’euros de livres sterling en petite coupure…

- Vous avez tué quelqu’un et je dois enterrer le corps ? plaisantais-je. Moi qui avais pensé que vous m’ameniez de la paperasse… Je me suis trompé ! annonçais-je en toute franchise. Pour ce qui est des documents, oui il me les faudra si vous acceptez de suivre mes consignes ! Si je prends votre dossier il faudra répondre en toute sincérité à mes éventuelles questions… Je n’aime pas les mauvaises surprises qui vous tombent sur le coin du nez sans prévenir.

Au moins j’avais été clair. Je détestais apprendre lors de procès que mes clients avaient pu me mentir ou me dissimuler certaines choses !

Damon & Charlie

Il lui arracha un sourire en déclarant qu'elle avait de la chance d'être tombée sur lui. Gagner ? Elle ne voulait pas jusque là. Mais cette déclaration en disait beaucoup sur le personnage. Elle s'en fichait s'il devait prouver que les policiers en charge de l'affaire étaient de parfaits incompétents, tout ce qu'elle voulait c'était garder son argent, son trafic et le tout sans avoir de problème.

« Gagner... C'est pas le but de tout avocat ? »

Elle leva des yeux innocents. Elle ne voyait pas ce qui pourrait motiver un avocat mise à part cet objectif. Ils étaient maintenant dans son bureau, les choses allaient devenir plus sérieuses. Elle lui expliqua vaguement pour quelles raisons elle était amenée à s'inquiéter au sujet de tout ça. Il finit par lui dire qu'il ne connaissait rien de son passé et de toutes ces choses qui faisaient d'elle le suspect parfait si on venait à faire le rapprochement avec elle. Il lui demanda clairement quel genre de trafic c'était.

« Il pourrait s'agir de trafic de drogue, d’œuvres d'art et des histoires de contrefaçons. Et puis il y a une plainte pour agression. »

Elle détourna le regard quelques secondes en repensant aux circonstances de cette "agression". Cette femme lui avait fait une remarque injustifiée sur son travail d'un ton tellement dédaigneux qu'elle n'avait pas retenir la gifle qu'elle lui avait collé. Elle avait au mieux pu retenir son geste pour éviter de lui dévisser la tête mais pas plus. Elle rejeta une mèche de cheveux en arrière en attendant sa réaction lorsqu'il ouvrirait la mallette.

Elle eut un sourire et un haussement d'épaules à sa plaisanterie. Si elle devait faire disparaître un corps elle ne l’appellerait jamais. L'idée de le voir en train de creuser un trou pour enterrer un corps en costume la fit bien rigoler en silence. Elle croisa les bras sur sa poitrine en écoutant ses consignes. De toute façon lui cacher des choses seraient une erreur qui pourrait être fatale au tribunal. Elle hocha simplement la tête.

« Si je vous demandez de faire disparaître un corps vous le feriez ? demanda-t-elle avec un sourire. D'accord, je serais honnête avec vous et en échange vous ferez pareil, si ça sent le sapin j'espère que vous me le direz. Il vous faut quoi exactement comme dossiers ? Si mes souvenirs sont bons j'ai réussi à mettre la main sur tout ce qui traine à mon sujet dans les différents services de police. »

Mike l'aurait sans doute giflée en entendant ça mais fort heureusement il n'était pas là. Déjà il n'aurait pas compris l'utilité d'un avocat, pour lui elle avait juste des problèmes d'ados un peu rebelles avec son délire du tag. Et ensuite parce qu'il ne supporterait pas l'idée qu'elle évolue dans un milieu qui pouvait lui causer autant de problèmes. Mais qu'importe si elle avait commencé c'était pour dépanner son ami et finalement ça faisait deux ans que ça durait. Elle finit le café et réfléchit à la suite des évènements. Devait-elle dire à Damon qu'il avait trouvé la cliente du siècle parce qu'elle n'était pas prête de s'arrêter en si bon chemin dans l’illégalité ? Autant attendre un peu déjà qu'il devrait se mettre dans la tête que du haut de ses 22 ans elle était déjà un nid à problèmes.

« Dites, ce que je vous dit ne pourra jamais être utilisé dans un tribunal ou quoi que se soit. Même si vous refusez de vous occuper de mon dossier ? »

C’était peut-être un peu tard pour s’inquiéter de ça. Elle en avait déjà trop dit mais il lui semblait qu’il n’avait pas le droit de le faire. Elle voulait juste être sûre et à ce moment-là elle lui dirait tout ce qu’il voudrait. Elle lui ferait bien ce qu’il voudrait aussi mais c’était totalement inapproprié, il fallait qu’elle se sorte ces idées de la tête avant de passer pour une folle furieuse.

What have I got to do to be heard ?

Je remarquais que Charlie avait un sourire à tomber et même si elle paraissait jeune je dois avouer que j’aurais préférer la rencontrer dans d’autres circonstances ! Enfin, cela ne m’avait jamais vraiment gêné de faire quelques heures supplémentaires non rémunérées avec de charmantes clientes… Mais le moment était mal choisi pour avoir ce genre de souvenirs. J’écoutais ensuite la brune me dire que le but de tout avocat était de gagner ! Avec un sourire, je fis signe que non avec mon index et je prenais le parti de m’expliquer de suite…

- En théorie, vous avez raison mais tous mes confrères n’agissent pas dans ce sens ! Certains se contentent de sauver les meubles par exemple et d’autres, lorsqu’ils sont commis d’office par exemple, font le strict minimum… Le résultat est rarement à la hauteur des attentes de leurs clients en bref !

Casser du sucre sur le dos de mes collègues ? Moi ? Mais tout à fait ! Cela étant dit, ils le méritaient pour certains. Je n’avais pas inventé ce que je venais de dire à Charlie ! J’avais eu des victoires très faciles grâce au genre d’avocats que je venais de décrire. Et bien sûr, je n’allais pas m’en plaindre ou être compatissants ! Ils n’avaient qu’à faire leur boulot, point barre.
Bref, je n’allais pas m’étaler sur l’incompétence de certains membres du barreau et m’intéressais professionnellement à la jeune femme me faisant face, à défaut de pouvoir le faire plus personnellement. Je voulais savoir ce qui aurait pu éventuellement lui être reproché. Elle ne se fit pas prier pour répondre et c’était une bonne chose… mais pour le coup, j’étais impressionné ! Je n’aurais pas pensé qu’elle puisse s’être attiré autant d’ennuis. C’est son jeune âge que me laissait penser ça ! Enfin, les asiatiques paraissaient souvent plus jeunes… Mais je lui donnais tout de même un peu plus de la vingtaine… Je la fixais quelques secondes sans rien dire.

- Impressionnant ! m’accordais-je à dire. Mais bien sûr, vous êtes innocente ! déclarais-je en souriant. Car c’est ce qu’il faudra prouver en cas d’accusation. Pour le trafic, ça peut être assez simple, dis-je pensif, c’est plus difficile pour l’agression. Mais vous n’avez fait que vous défendre, j’en suis persuadé ! concluais-je avec un sourire.

J’eus ensuite le plaisir d’avoir une très bonne surprise en ouvrant la mallette que la sublime jeune femme avait tourné dans ma direction. Je l’avais ouvert pour découvrir de l’argent et non pas des dossiers comme je l’avais cru. Apparemment, ces derniers arriveraient plus tard si j’acceptais de m’occuper de ce dossier.
Charlie me demanda ensuite si je ferais disparaître un corps si elle le souhaitait et cela m’amusa… Je l’écoutais me répondre qu’elle serait honnête si cela était réciproque. Je hochais la tête ! C’était une évidence. Pour les documents qu’elle pourrait me fournir, Charlie trouva la réponse toute seule !

- Amenez moi ce que vous avez car à vous entendre il semble qu’il y ait beaucoup de lecture non ? Ensuite, je suis toujours franc et si vous veniez à faire ou dire quelque chose qui ne va pas, je ne me gênerais pas pour vous le dire. Si l’affaire tournait mal, ce qui est fort peu probable, je ne vous le cacherais pas non plus ! annonçais-je en toute franchise. Je marquais ensuite une pause. Et pour ce qui est de votre première question, je répondrais peut-être à une autre occasion.

Dissimuler un cadavre ? Je n’avais jamais eu à le faire… Mais je ne cache pas que j’avais fait des choses pas très catholiques durant les années sanglantes et après ! Mais je n’étais pas près de me dévoiler devant une inconnue. Je me contentais de l’observer. Son dossier m’avait l’air très intéressant et la présence de cette jeune femme asiatique était plaisante ! Je n’avais donc pas à me plaindre de ce rendez-vous improvisé !
Charlie bu ensuite son café tout en semblant pensive… J’attendis patiemment car cela signifiait souvent que la personne réfléchissait à de nouveaux propos. Les siens me prouvèrent qu’elle se demandait si elle n’avait pas trop parler…

- Alors je peux vous dire de suite que tout ce que vous me direz ne sera absolument pas retenu contre vous, annonçais-je avec un sourire, et aussi que votre dossier m’intéresse ! Je me permets de rajouter que vous me choisissiez ou non pour vous représenter, vous bénéficierez du secret professionnel. A vous de voir si je vous semble assez digne de confiance.

J’attendais de voir ce qu’elle allait me répondre pour convenir ou non d’un autre rendez-vous !

Damon & Charlie

La louve arqua un sourcil en le voyant agiter son doigt en signe de négation. Alors qu'est-ce que les autres avocats faisaient au juste s'ils ne gagnaient pas. Elle soupira en entendant son explication. Maintenant elle comprenait pourquoi après ses arrestations suite à ses graffitis ou les autres bêtises sans conséquence l'avocat commis d'office lui avait dit de simplement plaider coupable et d'accepter les heures d'intérêt général.

« Je comprends que j'aurais du venir vous voir plus tôt ça m'aurait évité de nettoyer les murs pleins de graffitis. » dit-elle avec un soupire.

Si ce type était capable de descendre ses collègues juste pour remonter dans son estime, elle ne doutait pas qu'il puisse faire le nécessaire pour défendre un de ses clients.

Elle eut un sourire en coin lorsqu'il lui avoua que c'était impressionnant. Et encore elle n'avait pas donné tout les détails pour éviter de passer pour une grosse givrée à placer en hôpital psychiatrique avant qu'elle ne fasse trop de dégâts. Elle hocha la tête lorsqu'il déclara simplement qu'elle était innocente comme si cela coulait de source. Elle l'aimait bien, il avait de l'assurance, un sex appeal à faire tomber n'importe quelle culotte, les qualificatifs ne manquaient pas pour le décrire mais elle devait se concentrer. Encore un petit effort, la prochaine fois qu'elle viendrait elle devrait prendre une douche glaciale pour éviter de penser à tout ça. Elle avait presque du mal à penser que s'il ne faisait pas son job elle finirait derrière les barreaux pour un long moment.

« Vous l'auriez vu c'était une folle furieuse. J'ai cru qu'elle allait me sauter à la gorge. Mais connaissant le personnage il suffirait qu'on lui demande d'abandonner les charges avec un petit sourire et la promesse que je m'excuserai publiquement et elle ne fera pas trop d'histoires. »

Elle lui adressa un petit clin d’œil accompagné d'un sourire. C'était sûr si Charlie envoyait Damon rencontrer cette vieille harpie elle en resterait baba jusqu'à ce que la tombe se referme sur elle. Parce qu'elle n'avait aucune envie de lui verser le moindre centime pour dédommagement. C'était un principe sur lequel elle ne ferait aucune concession même si ça devait lui coûter plus cher en frais d'avocat. L'argent n'était pas vraiment un problème, elle avait fait des réserves. Mais juste pour le plaisir de le voir un jour en plein action devant un tribunal elle était tentée de lui dire finalement d'aller au bout des choses mais elle aurait l'air sacrement conne si elle perdait.

Elle l'écouta lui demander les documents en soulevant le fait qu'elle semblait avoir pas mal de choses à lui faire lire. Si elle avait en sa possession le vrai détail de tous ses délits oui il y passerait sans doute quelques jours mais elle avait les versions courtes, il y passerait quelques heures tout au plus mais ça lui demanderait plus de recherches pour avoir tout ce qui existait. Bien entendu il ne pouvait pas se ramener la bouche en cœur et demander plus d'informations aux services des stups.

Puis il lui expliqua sa manière de faire. Donc tout était clair entre eux, pas de secrets et comme ça personne n'aurait à faire de petites découvertes déstabilisantes.

« J'apprécie la franchise, pour les dossiers je vous envoie ça par coursier. Faut juste que je me renseigne de ce que la police suspecte. On m'a juste appelé ce matin en me disant qu'il y avait des possibilités que la police vienne fouiner et je suis venue sans trop réfléchir. » dit-elle en rigolant doucement en songeant à la précipitation dont elle avait fait preuve en balançant l'argent dans la mallette pour partir au plus vite. Il lui avait foutu la trouille dès le début de la journée. Mais dans le fond la précipitation faisait bien les choses songea-t-elle reposant ses yeux en amendes sur Maitre Black.
« Vous en faites pas, je m'occupe de mes cadavres comme une grande. Je vous laisse gérer ceux qui sont toujours en vie et qui tentent de me pourrir la vie. »

Était-elle seulement consciente qu'elle venait de lui avouer avoir déjà tué. De toute manière elle serait obligée de lui avouer sa véritable nature et il ferait vite le lien. Il lui confirma qu'elle ne craignait rien à lui faire des aveux. C'était bon à savoir, il était intéressé par ce qu'elle avait à lui proposer. En même temps c'était un bon challenge et elle le paierait bien pour ça.

* Et s'il t'en laisse l'occasion tu lui sauteras dessus *

Elle fit taire la petite voix dans sa tête pour se concentrer sur une réponse à lui donner.

« Bien je suppose qu'on aura l'occasion de se revoir alors Maitre Black. Je vous laisse mes coordonnées si vous avez besoin de quelque chose, informations, argent ou même boire un verre... »

Depuis le début elle se retenait et finalement elle faisait une boulette. Franchement un jour elle devrait apprendre à tenir sa langue. Mais elle fit comme si de rien n'était, elle se pencha pour attraper un bloc note et un stylo qui trainait sur le bureau, elle y nota son numéro de portable. Elle releva finalement les yeux vers lui avec un sourire en coin. Qui sait, peut-être qu'il le ferait vraiment : l'appeler pour sortir et plus si affinités. Mais bon avec la chance qu'elle avait il choisirait de respecter la déontologie et de se contenter d'une relation professionnelle.

What have I got to do to be heard ?

J'avais déjà eu la malchance d'être commis d'office lors d'un procès lorsque je travaillais dans mon ancien cabinet... Je parlais de malchance car je préférais choisir mes clients moi-même et c'est pourquoi je m'étais lancé à mon compte ! Cela étant dit, cette obligation ne m'avait pas empêché de gagner le procès... J'avais feind un désintérêt total lors de la première rencontre avec l'avocat de la partie adverse qui ne s'était donc pas trop foulé, pensant que j'allais faire un boulot de m#rde. Ce souvenir me fit sourire tout comme la remarque de la brune.
J'avais du mal à imaginer cette bombe en train de nettoyer des graffitis et j'en déduisais que son avocat en était un commis d'office et qu'il avait du avoir recours à la simplicité... Sûr de moi, je reprenais donc sur ses propos.

- J'imagine que vous êtes tombé sur ces avocats qui vous disent de plaider coupable et d'accepter la sentence qui sera légère en agissant de la sorte ! Sûrement des heures de travail d'intérêt général... Pas vraiment le top !

Je fus ensuite impressionné par ce qui risquait d'être reproché à Charlie et je le lui dis. Cela sembla la faire sourire ! Visiblement, elle n'avait pas l'air d'avoir honte de ce qu'elle avait pu faire et j'aimais ça. Les personnes qui pleurnichaient et n'assumaient pas ce qu'elles avaient pu faire me tapaient sur le système. Car de mon point de vue, le fait que la jeune femme soit là ne prouvait pas qu'elle regrettait ! Au contraire, elle avait l'intelligence de se renseigner pour assurer ses arrières et éviter tout risque d'emprisonnement. Autant dire que cette brune commençait à me plaire sur bien des points... Cette pensée me fit lui offrir un sourire charmeur tandis qu'elle m'expliquait à quel point la femme qu'elle avait ''agressé'' était une folle furieuse. La suite attira ensuite toute mon attention.

- Intéressant tout ça ! Ça réglerait un problème de suite... Aller la voir avant toute accusation pourrait être une excellente idée. Enfin, avec votre accord bien sûr. Mais je pense qu'agir de la sorte permettrait en partie d'étouffer l'affaire dans l'oeuf. De plus, j'arrive à être très persuasif, annonçais-je simplement.

En effet, si cette femme que Charlie décrivait de folle choisissait de ne pas porter plainte se serait une charge éventuelle en moins contre ma cliente. Quelques belles paroles s'ajoutant aux promesses d'excuses de ma cliente ne couteraient rien et éviteraient de futurs soucis.

Pour la suite, j'avais demandé à avoir les dossiers que Charlie avait en sa possession. Je ne précisais pas le plus vite possible car cela coulait de source ! Une fois que j'aurais pris connaissances de ce que Miss McAllister avait pu faire par le passé, je ferais quelques enquêtes auprès de mes informateurs. Cela prendrait sûrement un peu de temps puisque si j'avais bien compris plusieurs services de la police étaient concernés par la brune. Je souris... *Elle ne fait pas les choses à moitié...*
Je fus ensuite satisfait de l'entendre dire que ma façon de travailler lui plaisait mais je tiquais quand elle parla du coursier. Pour ce qui était du rester, je hochais carrément la tête de manière négative ! Il ne fallait absolument qu'elle se renseigne elle-même... j'allais lui expliquer mais elle reprit la parole pour me dire qu'elle savait s'occuper de ses cadavres et que je devais simplement me préoccuper des vivants qui lui pourrissaient la vie.

- Des cadavres ! répétais-je. Et bien... Je ne vous poserais pas de question à ce sujet si ce n'est pas en rapport avec l'affaire en cours mais il me semble que vous êtes le genre de personnes qui ne font pas les choses à moitié ! Que cela soit légal ou non... précisais-je avec un sourire qui voulait dire que ce n'était pas un reproche. Je marquais une légère pause avant de revenir sur ces précédentes paroles. Je préférais que vous me remettiez ces dossiers en main propre, avouais-je. Et pour ce qui est de vous renseigner, je vous le déconseille fortement ! Je pourrais faire ça moi-même. Cela paraîtra moins suspect !

Tout en parlant cela ne m'avait pas empêcher de me demander si les cadavres dont elle avait fait allusion en étaient des vrais ou une simple référence au proverbe « avoir des cadavres dans le placard » ! Mais je réfléchirais à ça plus tard.
Et puis mes pensées furent interrompues par la brune qui déclara que nous aurions l'occasion de nous revoir avant de me laisser ses coordonnées. Je souris en l'entendant parler de boire un verre ! Je prenais le papier avec son numéro de portable et le posais près du téléphone pour l'enregistrer dès que cet entretien serait terminé.

- Est-ce que vous avez une préférence concernant les tranches horaires où je pourrais vous appeler en cas de besoin ? demandais-je en souriant. Puis une information que j'avais oublié de transmettre à Charlie me vint à l'esprit. Ah oui ! Avant que j'oublie, je conclus toujours mes contrats de façon verbal... J'espère que ça ne vous dérange pas surtout que vous payez en espèces !

Je ne demandais pas toujours mais lorsque les clients ou plutôt les clientes me tapaient dans l’œil, je faisais cet effort !

Damon & Charlie

Charlie hocha simplement la tête lorsqu'il comprit ce qui lui était arrivée. Un avocat commis d'office qui venait tout juste d'avoir son diplôme et qui du coup avait besoin de se faire la main. Si elle avait su ça à l'époque elle aurait payé un avocat digne de ce nom. Mais bon en y repensant elle avait bien rigolé avec les autres délinquants de son genre qui avaient eu droit à la même punition qu'elle.

« Il y a pire que le travail d'intérêt général cela dit. » dit-elle en haussant les épaules avec un sourire.

Elle ne jouait pas les caïds mais gratter un mur pendant quelques heures au pire ça donnait quelques crampes et quand le groupe était sympa le temps passait plus vite. Elle préférait encore ce genre de châtiment plutôt que celui que son père lui aurait fait subir si elle était revenue en lui disant qu'elle s'était fait attraper à faire ce genre de conneries.

Elle ne put réprimer un sourire lorsqu'il lui annonça pouvoir être très persuasif. Elle n'en doutait pas un seul instant mais elle ne voulait pas trop qu'il mette la barre trop haute, après elle allait se vanter de pouvoir attirer de beaux jeunes hommes. Ce qu'elle n'avait pas précisé à Damon c'est que la dame en question devait avoir la cinquantaine bien tassée, refaite entièrement avec quelques ratés au niveau de sa chirurgie et un caractère de chiotte. Mais elle avait juste proposé l'idée et lui il marchait à fond dans l'idée pour étouffer l'affaire dans l’œuf comme il disait.

« Elle va vraiment être ravie de vous voir croyez-moi. Mais je vous en voudrais pas si vous n'y arrivez pas. »

Elle ne songeait pas à un défaut de sa part mais la vieille sorcière pouvait faire peur à n'importe qui. Mais cette pensée fut vite chassée grâce à Damon qui ne put s'empêcher de souligner ce qu'elle venait de dire. Des cadavres. Elle lui adressa un petit sourire mutin en songeant que pour le moment elle ferait passer ça pour une expression. De toute façon les vrais cadavres ne risquaient pas de refaire surface c'était soit des vampires, soit des animaux qui ne manqueraient à personne. Bon ok, il y avait peut-être un humain ou deux durant les années sanglantes mais ça comptait pour du beurre elle n'avait fait que se défendre et suivre les ordres de la meute.

« Promis pas de morts, pour cette fois. Je pense que vous aurez de quoi vous occuper déjà avec cette histoire. »

Elle ne parvenait pas à se défaire de son sourire, elle n'avait pas vraiment l'impression de jouer sa liberté. Et lorsqu'il lui avoua qu'il préférait qu'elle lui apporte les documents en personne elle ne put s'empêcher de hausser un sourcil avec un petit rire.

« Vous pouvez déjà plus vous passer de moi Maitre Black ? Donc je m'en remet uniquement à vous si j'ai bien compris ? »

Lâcher prise et confier la tâche à quelqu'un d'autre ça pouvait paraître facile et stupide mais elle n'avait pas l'habitude de le faire. Sans compter qu'elle ne connaissait pas Damon, il ne lui devait rien, elle le payait, il pouvait très bien retourner sa veste pour la piéger. Peut-être pas de manière officielle car il était retenu par le secret professionnel. Mais il pouvait la mettre dans une situation délicate en choisissant de ne pas se donner au maximum. Même s'il disait que ce n'était pas dans son intérêt il pouvait le faire.

« Évitez juste le matin de 6h à 12h mais sinon c'est quand vous voulez. » dit-elle avec un sourire entendu.

Il n'avait pas dit quoi que se soit au sujet de sa proposition osée. S'il y était vraiment opposé il le lui aurait fait savoir directement, non ?

« Parfait ça vous évitera pas mal de paperasses. Et comme ça il n'y a aucune trace, pour le moment. » dit-elle en haussant les épaules, autant brouiller un peu les pistes en évitant d'afficher qu'elle était partie consulter un avocat dès que la police avait commencé à se rapprocher de son business douteux.

What have I got to do to be heard ?

Effectivement, je ne contredirais pas Charlie lorsqu’elle disait qu’il y avait pire que le travail d’intérêt général. Je n’avais jamais été arrêté et jugé mais certains de mes amis n’avait pas eu cette chance. J’avais donc eu des échos de ce qui se passait lorsque les jeunes délinquants effectuaient leur peine ! Rencontres, bon temps, et parfois même projets concernant de prochaines conneries. Cette pensée m’amusa mais je ne regrettais pas ma vie… Loin de là ! Elle m’avait permis d’arriver où j’en étais maintenant. C'est-à-dire être un avocat avec une certaine renommée ayant son propre cabinet ainsi qu’un appartement grand standing.

- Effectivement, il y a pire… Enfin, à ce qu’on m’a dit ! ajoutais-je. J’étais bien trop sage durant l’adolescence… Je marquais une légère pause en souriant… ou très futé, assez pour ne pas me faire attraper !

La vraie réponse était la seconde ! J’étais toujours passé entre les mailles du filet et mon pouvoir m’avait aidé certaines fois. Voir le temps se mettre sur pause quand on était à deux doigts de se faire attraper était un cadeau du ciel. A partir du moment où j’avais commencé à contrôler ce pouvoir, j’avais vu ce dernier comme un don ! Bien sûr, je n’étais pas dupe et j’avais remarqué qu’il faisait ressortir les côtés les plus sombres de ma personnalité. Aussi, voilà pourquoi je ne l’utilisais pas sans raison valable. Valable de mon point de vue bien sûr ! Regarder les dossiers de la partie adverse pendant un procès très épineux était un motif correct selon moi. Enfin bref, ma morale et encore moins mon pouvoir ne seraient abordés et je pouvais donc laisser ces pensées de côtés pour le moment.
Je me re-concentrais ainsi pleinement sur les paroles de la sublime asiatique. Je souris en l’entendant dire que la folle furieuse serait sûrement ravie de me voir venir à elle. Elle ajouta ensuite qu’elle ne m’en voudrait pas si j’échouais. Je fronçais les sourcils en la fixant droit dans les yeux… Douterait-elle de mes compétences de persuasion ? Apparemment !

- C’est gentil mais je devrais y arriver sans problème… Sauf si c’est une nonne, balançais-je sans détour. C’est aussi difficile avec les jeunes demoiselles nouvellement amoureuses, ajoutais-je en souriant. Je n’ai qu’à espérer qu’elle n’entre pas dans une de ses deux catégories.

La conversation avait ensuite fait surgir des cadavres de la vie passée de Charlie. C’est elle-même qui en avait parlé ! Ce que j’ignorais c’est s’il s’agissait de vrais cadavres ou d’une simple expression. Cela ne changerait rien pour moi et je m’en fichais royalement tant que ça n’avait rien avoir avec l’affaire. Je lui fis clairement comprendre ! J’avais toujours pensé que la franchise et la confiance entre un avocat et son client était un atout. Bien sûr, même si l’honnêteté était de mise je n’avais jamais parlé de mon secret et gardais bien pour moi le fait que je faisais parti de ces fameux ennemis public n°1 !
Je hochais donc la tête d’un air entendu et me demandais tout de même pourquoi elle avait précisé ‘‘pour cette fois’’. Tout ce qu’elle m’avait dit jusqu’à maintenant et cette précision me laissèrent entendre que Charlie devait être une habituée aux ennuis plus ou moins importants. Devais-je envisager de créer une carte de fidélité juste pour elle ? Cette idée m’amusa !

- C’est entendu Mademoiselle ! Il sera fait comme bon vous semble.

Je lui donnais ensuite quelques consignes concernant ce qu’elle devait ou ne devait pas faire… Je ne voulais pas qu’elle ait recours à un coursier car certaines sociétés embauchaient les leurs dans la rue à coup sûr ! Rien de bien fiable donc. Et pour ce qui était de la police, si Charlie allait se renseigner elle-même cela attirerait forcément l’attention sur sa jolie personne.
Je me calais dans mon fauteuil et l’observais avant de répondre à ce que je pouvais apparenter à de la taquinerie séductrice.

- Qui se lasserait d’une présence aussi charmante, répondis-je en toute franchise. Après, je tiens à vous dire que je suis assez méfiant ! Les coursiers de la plupart des sociétés ressemblent à des paumés qu’on aurait directement recrutés dans la rue. Pour ce qui est de la police, il est inévitable que le fait que vous cherchiez à vous renseigner puisse attirer l’attention sur vous. Je me taisais quelques secondes. Donc, pour répondre à votre question, je pense qu’il serait préférable que vous ne vous en remettiez qu’à moi concernant l’affaire ! Sauf si cela vous dérange.

J’avais ensuite demandé à Charlie quels étaient les horaires auxquels je pouvais la joindre sans la déranger après qu’elle m’ait donné son numéro de portable. Je notais sa réponse sur le papier qu’elle venait de me donner et tout en écrivant je la taquinais en souriant…

- Une adepte des grass’ mat’ ? Impossible de vous appelez pour un café / croissants donc !

Est-ce que j’avais déjà fait ce genre de proposition matinale à des clientes ? Oui ! Mais le contexte était différent puisque je représentais une ancienne camarade de classe qui n’avait toujours été qu’une simple amie. Dans le cas présent, c’était très différent !
Je reportais de nouveau mon attention sur la brune lorsque je constatais à quel point elle comprenait vite…

- Un grand merci car il est vrai que la paperasse ce n’est pas mon truc, avouais-je. Et je vois que vous comprenez vite ! Pas de contrat, pas de trace de contact… D’ailleurs, j’ai un conseil à vous donner au cas où la police se mettrait à fouiner. Si vous avez de l’argent liquide chez vous en grande quantité, je vous recommande de le dissimuler ! Avoir trop d’espèces chez-soi est toujours suspect.

Ce conseil ne me serait jamais venu à l’esprit si mon regard ne s’était pas brièvement posé sur la mallette. D’ailleurs, j’ôtais celle-ci du bureau pour la poser derrière le bureau.

Damon & Charlie

Charlie eut une petite moue songeuse lorsqu’il laissa planer le doute concernant son passé personnel. Elle avait du mal à l’imaginer trop sage à réviser toute la journée sans faire le moindre écart de conduite, même si pour en arriver là où il était il avait du travailler longtemps pour décrocher son diplôme. Si être avocat était facile ça se saurait. Elle laisserait planer le doute sur la question mais au moins c’était plaisant d’avoir à faire à quelqu’un qui comprenait son point de vue et qui serait à lui rabattre les oreilles qu’elle n’avait qu’à pas faire de conneries si elle ne voulait pas se retrouver devant un tribunal. Et puis c’était beaucoup plus plaisant de l’imaginer style mauvais garçon à draguer tout ce qui passe plutôt qu’avec des verres épais, le nez plongé dans les bouquins. Elle stoppa son imagination plus que débordante d’un coup avant qu’elle ne dise un mot de trop, il y avait des limites à ne pas dépasser non plus.

Elle lui adressa un sourire en le voyant froncer les sourcils. Il était vexé de croire qu’elle n’avait pas foi en ses compétences de persuasion ? Il lui assura alors qu’il devrait pouvoir s’en tirer à deux exceptions près. Heureusement que Charlie avait fini son café, elle lui aurait craché à la figure pour ricaner en imaginant la vieille peau dans le rôle de la jeune demoiselle amoureuse. Elle avait presque envie de lui faire une mauvaise blague en lui disant que c’était peut-être le cas mais elle ne voulait pas non plus qu’il pense qu’elle allait se foutre de lui.

« Je doute pas de vous, je suis sûre que vous arriveriez à séduire une nonne si vous le vouliez vraiment. Et cette dame est loiiiin d’être jeune même si elle croit convaincre tout le monde en disant qu’elle n’a pas encore atteint les 40 ans. Mais ça me ferait de la peine qu’elle vous séquestre pour éviter de perdre l’occasion de mettre la main sur un beau jeune homme. » dit-elle en haussant les épaules.

La vieille harpie risquait de faire une attaque en voyant un petit sourire ravageur de la part de Damon. C’était bien sur ça qu’elle comptait pour éviter de lui verser le moindre centime et puis elle aurait la peine définitive. Quant à la précision sur les cadavres ça voulait ce que ça voulait dire. Elle s’en fichait de savoir s’il la prenait au mot ou pas, peut-être qu’un jour il comprendrait qu’elle en faisait pas vraiment de métaphores ou de choses comme ça. Quand elle disait un cadavre c’était un cadavre et pas un secret, sinon pourquoi aurait-on inventé un mot pour le mot secret si on ne l’utilisait pas ? Elle fut tout de même satisfaite qu’il n’insiste pas sur le point. Après elle serait obligée de vraiment lui ramener un cadavre sinon elle allait parler pour une vantarde. Personne ne l’y obligeait mais Charlie avait sa propre logique un peu spéciale.

Elle le fut prise au dépourvu quand il lui déclara qu’elle était charmante et elle lui répondit par un sourire légèrement gêné. Elle n’avait pas particulièrement de problème avec son physique et elle avait suffisamment confiance en elle pour ne pas se cacher à longueur de journée mais de là à entendre dire la chose de manière aussi cash. Elle se reprit pour écouter la suite, ses doutes quant aux coursiers et leurs recrutements. Elle ne doutait pas une seule seconde que ces types n’étaient pas forcément nets mais dans le fond elle n’avait pas envisagé un service de coursier standard mais qu’importe elle repasserait elle-même, ce n’est pas comme si c’était une corvée de pouvoir poser les yeux sur un homme pareil.

« Soit si ça peut vous tranquilliser et vous faire plaisir, je repasserai juste le temps de faire l’aller-retour chez moi. Disons que vous comprendrez que j’ai plus l’habitude de faire les choses en famille. Mais vous m’inspirez confiance donc ça ne devrait pas poser de problèmes. »

Il revint à la charge lorsqu’elle lui annonça ses horaires où il valait mieux éviter d’essayer de la joindre. Il aurait voulu l’inviter à un petit déjeuner ? Elle avait un rythme de vie plutôt décalé et les 6h dont elle parlait été ses rares moments où elle parvenait à dormir. Et juste pour des croissants, même avec Maitre Black, c’était peut-être un grand sacrifice. Elle se leva, contourna le bureau pour venir s’assoir face à lui sur son bureau.

« Je fais pas la grasse mat’ c’est ma nuit de sommeil normale. Mais si vous vous ramenez avec des croissants je ne dis pas non à condition que ce ne soit pas juste pour les croissants. »

Elle avait vraiment besoin d’une bonne douche froide avec ses invitations saugrenues. Mais lui non plus n’aidait pas vraiment avec ses propositions. Et puis bon, elle devait se rendre à l’évidence, s’ils se faisaient mutuellement des petites invitations il faudrait peut-être y remédier définitivement avant qu’ils ne se tournent autour jusqu’à épuisement sans que rien ne se passe. De toute façon elle n’aurait pas le self control suffisant pour rester de marbre. Elle l’entendit lui donner un conseil au sujet des liquidités en trop grandes importances à son domicile. Elle n’avait pas encore trouvé le moyen de se débarrasser de ce point. Elle avait commencé à se pencher sur la possibilité de prendre un comptable pour se charger de la question.

« On ne vous a jamais dit que les chinois dormaient sur des matelas de billets ? C’est pour ça qu’on dort si peu et qu’on arrive à travailler autant. Mais si vous insistez je m’occuperai de faire disparaître tout ça. Vous ne connaîtriez pas un bon comptable d’ailleurs ? »

Oui parce que les gredins ils oubliaient de préciser dans leurs annonces quel genre de travail ils acceptaient de faire. Et elle ne pouvait se pointer la bouche en cœur en leur demandant s’ils pouvaient s’occuper de blanchir son argent. Pour le moment elle avait quelques comptes à l’étranger qui lui permettaient de blanchir tout ça mais elle n’y comprenait pas grand-chose à toute cette paperasse et avoir un professionnel qui se chargerait de tout ça la rassurerait. Surtout que si elle mettait la vitesse supérieure elle n’avait pas vraiment l’intention de se prendre la tête avec tout ça.

What have I got to do to be heard ?

J’avais toujours eu cette manie d’en dire le moins possible à mon sujet ou bien de laisser planer le doute à propos de tel ou tel sujet ! Enfin… ‘‘Toujours’’ n’était pas vraiment le bon mot. S’il était vrai que je n’avais jamais beaucoup parlé de ma vie, ce trait de caractère s’était accentué après la découverte de mes pouvoirs ! Je ne doutais pas que ce phénomène n’allait pas diminuer maintenant que mes semblables et moi-même étions passés « Ennemis public n°1 ». Et dire que je m’étais toujours tenu à l’écart et tranquille… Voilà que le gouvernement et les autorités nous mettaient tous dans le même panier. Ces pensées me furent néfastes et la partie la plus sombre de ma personnalité enrageait, bouillonnait… Enfin bref, tout ça pour dire qu’il m’était impossible de me dévoiler ou du moins complètement et ce, à qui que ce soit ! Dans un tel cas je finirais dans une prison ou à la morgue… Rien de bien réjouissant !
Voilà pourquoi je me contentais donc de sourire à la sublime jeune femme devant sa moue qui aurait sûrement pu m’en faire dire plus si je n’avais pas été ce que j’étais. La brune n’insista pas plus et c’était tant mieux car dans un tel cas je devais forcément avoir recours au mensonge mais je n’aimais pas ça ! Non pas par rapport à la morale mais parce qu’il fallait avoir une excellente mémoire pour ne rien oublier.

J’avais ensuite tiqué légèrement en l’entendant douter de mes capacités à la persuasion. Mes propos semblèrent presque la faire éclater de rire sans que je ne comprenne pourquoi. Avais-je dit une c#nnerie ? En me remémorant mes paroles il ne me semblait pas ! Donc, pour le coup, je ne voyais pas mais je n’eus pas à attendre très longtemps pour avoir une réponse de la part de Charlie. Pour commencer, je glissais un « - Merci » accompagné d’un clin d’œil pour ce qui était un compliment. Bah oui ! Arriver à séduire une nonne n’était pas donné à tout le monde… Cependant il était évident que jamais je ne mettrais les pieds dans une église, un couvent ou autres bâtiments religieux… J’écoutais ensuite avec attention les explications concernant la folle hystérique ! Cette nouvelle assez bonne si on réfléchissait bien…

- Encore une de ces femmes qui veut rester éternellement jeune si je comprends bien… Ce genre qui aime entendre qu’on leur chante leur louange. En bref, une excellente nouvelle ! dis-je en souriant. Et pour ce qui est de la séquestration, il n’y a aucun risque ! ajoutais-je amusé.

Je fuyais rarement les femmes car je n’avais aucune raison de le faire comme je ne le faisais aucune fausse promesse ! Dans ce cas présent cela serait un peu différent mais ce ne serait pas une vieille folle qui serait capable de me retenir à ses côtés ! C’était tellement ridicule que je faillis éclater de rire… mais je me contentais d’un léger sourire. Puis comment aurais-je pu m’imaginer une seconde de plus en compagnie d’une vieille chouette alors que j’étais en présence d’une belle plante ? Cela aurait insensé au possible.
Et puis il fallait se montrer un peu professionnel tout de même. Voilà pourquoi je faisais part à Charlie de mon avis sur les coursiers. Je savais bien qu’ils n’étaient pas tous des incapables mais il suffisait d’un mauvais choix et toute une affaire pouvait être grillée ! Je compris ensuite parfaitement ce qu’elle me dit concernant la famille mais je ne me sentais pas concerné. Avec un sourire, je répondais à ma cliente…

- Il serait dommage que vous ne fassiez pas confiance à votre propre avocat. Je ferais mon possible pour être à la hauteur de cette confiance. Je devins pensif quelques minutes. C’est vrai qu’il doit être plus simple de régler les soucis en famille mais ce n’est pas toujours une bonne idée. Attirer des problèmes aux personnes qui nous sont proches est d’un des risques engendrés par ce genre de choix. Enfin, c’est mon point de vue !

Pour ne pas m’étaler sur ce sujet j’avais ensuite taquiné la brune comme elle l’avait fait ! Je ne pensais pas que Charlie se lèverait pour contourner mon bureau avant de s’asseoir sur ce dernier tout près de moi. J’eus un aperçu on ne peut plus plaisant de ses jambes et laissais mon regard tranquillement remonter jusqu’au visage de la brune.

- Vous vivez donc en décalé ! Par rapport à votre boulot ? Car je n’ai même pas demandé ce que vous faisiez… demandais-je sérieusement avant d’ajouter avec un sourire… Et il ne me semble pas avoir dit que ce serait uniquement pour un café – croissant !

S’il y avait une possibilité de plus et affinités, il était évident que je ne dirais pas non… Sauf si la belle se mettait à parler d’emménagement à deux, de mariage, etc. Et je ne pensais pas que Charlie était ce genre de nana ! Mais alors pas du tout… En plus elle avait la vie devant elle alors autant qu’elle en profite. Avec moi ne me poserait aucun souci !
Sa réponse concernant l’argent liquide ne fut pas celle à laquelle je m’attendais. Bien que sa pointe d’humour m’amusa ! Je réfléchissais ensuite rapidement… Un notaire ? Il y en avait bien un mais je n’avais pas eu de nouvelles de lui depuis un bout de temps. Il faudrait d’ailleurs que j’appelle dès que j’aurais une minute.

- Je connais bel et bien un notaire digne de confiance. Mais je ne vous promets rien ! Il faut d’abord que je le contact, avouais-je sans détour. Et pour ce qui des matelas, je ne savais pas, continuais-je avec un sourire en la détaillant du regard avant de revenir plonger mon regard dans le sien. En tout cas cela n’a pas l’air néfaste ! Vous êtes très… en forme !

Non mais vraiment ! Il y avait vraiment des jours où mon professionnalisme me faisait défaut mais à chaque fois que je me disais qu’il faudrait que je remédie à ça cette bonne résolution s’envolait dans la seconde.

Sujet: « »</span> Ven 7 Mar - 13:40

Damon & Charlie

Elle hocha la tête lorsqu’il comprit de qui il s’agissait. Charlie ne put empêcher un semblant de soupire de soulagement lorsqu’il lui garantit ne pas s’inquiéter de séquestration. Il manquerait plus que la vieille bique lui vole son avocat. Ce genre de femme n’était pas difficile à séduire, il suffisait de dire ce qu’elles avaient envie d’entendre le tout agrémenté de généreux compliments qui sonneraient faux à toutes les oreilles exceptées à celles pour qui les mots étaient destinés. Non pas que Charlie fasse dans les vieilles gâteuses bourrées de botox, elle devait juste leur vendre des toiles et pour ça elle avait vite compris qu’il suffisait non pas d’être talentueuse mais une excellente menteuse.

« Vous avez cerné le personnage. Par contre évitez juste la conversation au sujet de Shirley, ce n’est pas sa fille mais son petit caniche qui ressemble à rien. Après je dis ça c’est pour vous. » dit-elle toujours amusée par la situation.

Dans le fond l’idée était malsaine quand même, envoyer son avocat séduire une de ses victimes pour éviter qu’elle ne porte plainte contre elle. Ça ressemblait à s’y méprendre à la blague de mauvais goût qu’elle avait fait à un de ses amis pour se venger de l’avoir laissé en plan. Elle avait payé une stripteaseuse pour l’aborder à un bar, lui faire croire que ce fameux soit il allait dormir en charmante compagnie et finalement le surprendre en position délicate, appareil photo à la main. Bien entendu toute cette supercherie était le fruit d’une intense réflexion d’équipe. Elle n’était pas aussi tordue, quoi que… C’était peut-être bien elle qui avait eu cette idée de base. Elle chassa ces pensées de sa tête pour éviter de se mettre à sourire bêtement en repensant à toutes les conneries du passé qu’elle avait bien pu faire. Surtout que l’avocat était en train de lui parler de confiance.

Hm… Il voulait se montrer à la hauteur de sa confiance ? Elle du se faire vraiment violence pour chasser le flot d’idées qui découlaient de son cerveau qui devait avoir un sérieux souci de contrôle. Heureusement pour faire redescendre toute cette montée d’hormones soudaine il enchaîna sur la famille. Rien de mieux pour vous couper toute envie : parler de sa famille et surtout la sienne. Elle ne pu retenir un petit sourire lorsqu’il parla d’attirer des problèmes à sa famille. Ouais sauf que dans son cas c’était plutôt l’inverse, c’était sa famille qui menaçait de faire éclater son tranquille petit business.

« Je suis sûre que je ne serais pas déçue… » dit-elle en songeant que si c’était le cas les choses deviendraient plutôt fâcheuses. « Oh, vous en faites pas pour ma famille, ils se débrouillent très bien pour se mettre dans la merd* toute seule et elle m’entraîne avec. Mais vous comprendrez quand je vous aurai tout apporté c’est une histoire passionnante qui vous demandera pas mal de temps de lecture. » dit-elle avec un sourire en coin.

Et oui Maitre Black vous êtes chanceux vous avez tiré seule de la famille qui a le casier judiciaire le moins long de toute la famille. C’était peut-être juste parce qu’elle n’avait que 22 ans mais elle était persuadée que ses frères avaient fait deux fois plus de choses au même âge. C’était beaucoup plus simple quand on vous donnait toutes les cartes en main.

Il avait décidé de la taquiner au sujet des croissants, elle réagissait au quart de tour. Ce n’est pas comme si c’était un supplice non plus, elle n’attendait que ça : une franche ouverture pour lui faire son petit numéro de séduction. Elle était bien contente d’avoir choisi cette tenue plutôt qu’un jogging informe qui ne la mettrait pas du tout en valeur. Les deux mains posées en arrière sur son bureau elle l’observait comme si de rien n’était. Son sourire s’élargit doucement lorsqu’il continua la conversation sur son rythme de vie.

« C’est un choix personnel, je suis peintre mais je préfère vivre la nuit. » dit-elle avec un sourire en coin. « Hm… C’est vrai. Disons que si c’est pour un croissant ou un café dans ces conditions là vous pouvez m’appeler à n’importe quelle heure. » dit-elle en redescendant du bureau, laissant sa robe remonter légèrement sur ses cuisses.

Elle se retourna et repris le papier sur lequel elle avait noté son numéro et sur lequel il avait rajouté les horaires auxquels elle n’était pas vraiment disponible. Elle inscrivit une petite flèche sur sa dernière note et écrivit : « pour un croissant uniquement ». Légèrement penchée sur le bureau, elle lui offrait l’un de ses plus beaux panoramas en stock. A lui de profiter de l’instant.

Elle revint se placer face à lui lorsqu’il lui parla du notaire. Elle se contenta de hocher la tête, elle verrait bien ce qu’il lui proposerait au pire des cas elle trouverait une autre solution elle n’était pas sans ressources. Il enchaîna alors sur sa blague au sujet du matelas de billets. Bien entendu les chinois étaient près de leurs sous et gardaient une bonne partie de leur argent en liquide mais personne ne dormait dessus et avant d’avoir de quoi remplir un matelas de billets il fallait vraiment y aller mais ce n’était pas impossible réflexion faite.

« Vous avez pas idée… » répondit-elle simplement lorsqu’il lui fit remarquer qu’elle avait l’air plutôt en forme pour confirmer les vertus d’un tel matelas.

Elle du se retenir vraiment pour ne pas l’attraper par le col de sa chemise pour lui faire une démonstration. Dans le fond qu’est-ce qui la retenait ? Il n’était pas contre, il l’avait dit implicitement de manière assez peu voilée pour que même elle comprenne le sous-entendu, elle lui exposait son corps avec fierté juste sous son nez dans un but bien précis que tout le monde aura compris mais elle avait encore un peu de retenue. Toujours pareil, elle n’allait pas au bout des choses et un jour elle allait payer ce défaut au prix cher.

What have I got to do to be heard ?

La description que m’avait faite Charlie de la folle hystérique m’avait rassuré. Ce genre de personnage était manipulable à souhait. Certes, il me faudrait donner de mon temps et de ma personne mais cela ne me tuerait pas non plus. Mais je dois avouer qu’après avoir entendu la description j’espérais qu’il ne faudrait pas aller trop loin non plus. Des compliments, une invitation à boire un verre, des compliments, un restaurant… Cela serait suffisant ! Je croisais les doigts mentalement et reportais mon attention sur la belle plante qui m’avouait que j’avais bien cerné le personnage. Je souris et écoutais avec l’attention d’un premier de la classe ce que me disait la brune. J’avais une bonne mémoire et c’était très utile… Le cas présent ne dérogerait pas à la règle.

- C’est noté, le sujet Shirley n’est pas conseillé ! répondis-je docilement aux consignes. Mais est-ce que j’ai le droit de savoir pourquoi c’est le cas ? C’est parce que ça risque de s’éterniser ou au contraire, ça risque de ruiner mes… enfin, nos projets ! rectifiais-je en souriant. Il faudrait aussi me dire où je peux trouver cette charmante femme, ajoutais-je avec ironie.

Un autre avocat aurait sûrement été choqué de ce genre de demande ! Charlie était bien tombée en me choisissant et je ne disais pas ça pour me vanter. Ma philosophie était que seul le résultat comptait… peu importait les moyens qui étaient utilisés. Bref, je n’allais donc pas hésiter à faire en sorte qu’une plainte soit évitée. Et oui ! J’étais très consciencieux et je commençais déjà à m’impliquer dans cette affaire. Je prévoyais déjà un planning mentalement mais cela ne se faisait pas aussi aisément qu’à l’accoutumé puisque je laissais parfois mon regard s’évader sur le corps de la sublime brune.
J’avais ensuite dit clairement ce que j’avais sous-entendu précédemment. J’étais digne de confiance et je limitais les personnes ayant accès aux dossiers de mes clients afin de prendre le moins de risque possible ! Je parlais ensuite de ce que je ne connaissais pas vraiment… La famille ! Je n’en avais jamais réellement eu une même si j’avais considéré mon dernier accueil comme tel. Cependant, ce n’était pas assez pour que j’accepte qu’ils m’adoptent réellement. J’aurais aimé être officiellement l’enfant de quelqu’un, ou plutôt de Calum et Ailen ! Mais ils ne savaient pas qui j’étais vraiment et cela n’aurait rien changé à nos rapports. Ils étaient et resteraient ceux qui m’avaient élevé. Bref, ce n’était pas le moment de penser à ce qu’avait été mon enfance et mon adolescence.

- Je n’ai jamais eu ce genre de cas à traiter. Les problèmes sont rarement générés par la famille ! avouais-je. Mais un peu de nouveauté ne fait pas de mal et il me tarde de lire ces fameux dossiers.

J’avais ensuite récolté des informations sur Charlie mine de rien ou en faisant passer ça pour des demandes professionnelles… pourtant ce n’était pas ça à cent pour cent le cas ! J’apprenais ainsi qu’elle vivait la nuit et dormait en matinée. Je la taquinais à ce sujet et je fus ravi de voir qu’elle ne se refermait pas comme une huitre ! Cela me permit même d’aller un peu plus loin dans le jeu de la séduction. Voilà pourquoi je modifiais et arrangeais ma proposition de café et croissant ! Cette fois-ci la brune fut plus intéressée ce qui me fit sourire…
Je ne reprenais pas la parole de suite, trop occupé à regardé les magnifiques jambes de Charlie qui venait de redescendre de mon bureau. Elle fut ensuite absorbée par l’ajout d’un commentaire sur le papier qu’elle m’avait précédemment donné… Sa position m’offrait une vue sur son physique absolument merveilleuse et je ne me gênais pas pour contempler ce spectacle. Je me décidais cependant à répondre à ses propos !

- Vous m’en voyez ravi, déclarais-je en toute franchise. Et pour ce qui est de votre mode de vie, il m’a l’air intéressant. Le monde est si différent la nuit ! dis-je pensivement. Et qu’est-ce que vous peignez ?

Je dus délaisser la magnifique vue que Charlie m’offrait puisqu’elle se plaça de nouveau en face de moi. Je continuais ensuite d’écouter ce qu’elle me disait et même répondre mais je n’étais plus très concentré. Je souris à ses derniers mots. Non, je n’avais pas idée puisque j’avais d’autres idées en tête ! Mais étaient-elles bonnes ? Je n’en étais pas sûr… Mon prochain rendez-vous ne devrait plus tarder même si je ne savais pas vraiment l’heure qu’il était.
Je me levais donc et ma main frôla de manière faussement involontaire la jambe de la jeune femme. Je la fixais droit dans les yeux et souriais…

- Oups, désolé… Enfin, pas tant que ça ! déclarais-je. Je ne vois rien d’autre à ajouter, dis-je en m’appuyant légèrement sur le bureau ce qui eu pour effet de me rapprocher fortement de la belle. Et comme je ne fais pas de contrat, je n’ai rien à vous faire signer pour marquer le coup, dis-je en souriant. Des questions peut-être ?

J’aimais beaucoup cette proximité qui venait de mettre à mort mon professionnalisme et toute trace de déontologie ! Mais bon, je ne faisais rien de mal non plus…

Damon & Charlie

Charlie était tout sourire alors que cette idée d’aller séduire cette vieille nympho continuait de faire son bout de chemin. Damon l’écoutait attentivement, au moins il faisait des efforts pour essayer de noter toutes les recommandations que Charlie lui donnait. Après s’il ne le faisait pas c’était son problème elle n’irait pas le chercher là où il irait s’embourber. Elle pouffa de rire lorsqu’il lui demanda pourquoi mieux valait éviter le sujet de Shirley. Charlie était l’unique personne qui n’avait pas eu le droit à la vie détaillée du chien dans les moindres détails parce que l’animal en question ne pouvait pas la sentir et dès qu’elle s’approchait elle grognait ce qui avait convaincu sa maîtresse qu’elle devait avoir le démon en elle. Elle n’avait pas cherché à polémiquer sur le sujet trop heureuse de se débarrasser des deux emmerdeuses.

« Ah Shirley, c’est un peu comme la fille qu’elle n’a jamais eu. Alors si vous voulez finir avec du thé et des petits gâteaux rassis à regarder les anniversaires de Shirley il suffit de s’intéresser à la petite boule poil immonde qui lui sert de chien. Vous devez prendre une photo si elle l’a encore teintée en rose fluo c’est trop marrant. Je vous donnerai son adresse dès que j’aurais mis la main dessus. »

Elle devrait passer un coup de fil ou deux mais elle aurait cette information assez rapidement pour avoir une nouvelle excuse pour revenir voir celui qui était devenu son avocat préféré. Elle pourrait lui donner les informations au compte-goutte pour toujours avoir un truc à lui donner. Elle eut un sourire lorsqu’il lui avoua qu’il n’avait jamais eu ce genre de cas à traiter. Comme ça il découvrirait pas mal de choses et il aurait un défi de taille à relever. De quoi l’occuper pendant un bon bout de temps.

« Promis vous allez avoir de quoi vous faire la main sur les cas familiaux épineux. Et vous allez voir que je suis l’une des plus sages de toute la tribu. Vous en faites pas pour vos dossiers je vais faire l’aller-retour à mon appartement et vous les aurez. Sauf si vous souhaitez m’escorter pour être sûr que personne ne m’attaque en cours de route pour voler ces précieux documents. » dit-elle avec un sourire entendu.

Si ce n’était pas autant le bordel de son appartement minuscule la proposition aurait été sérieuse mais là avec le souvenir qu’elle avait de l’état dans lequel elle avait laissé son lieu de vie elle préférait éviter ce genre de scènes gênées. Maintenant qu’elle était de ce côté du bureau elle devait faire un effort considérable pour ne pas lui sauter sauvagement dessus. Elle devait vraiment se contrôler. La prochaine fois qu’elle viendrait elle ferait une petite course sous sa forme de louve ainsi qu’une bonne douche froide. Ça serait le moins qu’elle puisse faire pour parvenir à ne pas imaginer tous les scénarios possibles de ce qui pouvaient passer à la minute suivante. Et dans chacun de ses scénarios ils finissaient avec pas grand-chose sur le dos.

Elle se retourna vers lui avec un sourire lorsqu’il déclara qu’il était ravi de l’entendre dire qu’il pouvait l’appeler à n’importe quelle heure si c’était pour ce genre de propositions. En même temps il avait eu droit à un bon aperçu de ce qu’elle pouvait lui offrir et sans vouloir se vanter elle n’était pas parmi les plus moches qui devaient se présenter à lui.

« Hm… Je peins de tout à vrai dire. Mais je pensais peut-être me lancer dans le nu. Faut que je trouve un ou deux modèles volontaires pour l’expérience. » dit-elle en haussant un sourcil.

Est-ce que Maitre Black serait prêt à se mettre complètement nu pendant des heures juste pour qu’elle puisse reproduire de manière la plus fidèle chaque partie de son anatomie ? L’idée était plaisante mais elle risquait de ne pas pouvoir peindre quoi que ce soit à dire vrai. Pas dans son état actuel. De toute manière elle en avait strictement rien à faire de faire des peintures de ce genre c’était juste une nouvelle invitation osée histoire qu’il fasse définitivement une croix sur la relation professionnelle standard.

Elle ne bougea pas d’un pouce en le voyant se lever. Plus que quelques minutes et elle pourrait enfin sortir et éviter de passer pour une nymphomane de première catégorie. Mais sa peau réagit de manière instantanée en le sentant frôler sa cuisse par inadvertance ? Le sourire et le regard qu’il lui lança à cet instant précis lui mis le doute tout d’un coup. La différence de taille l’obligeait à lever les yeux vers lui et encore elle avait mis des talons relativement hauts. Il s’excusa d’un air faussement désolé qui ne trompait personne avant de se rétracter. Il venait de donner le coup de grâce à toute la retenue qu’elle avait mis en œuvre pour que cette rencontre soit le plus professionnel possible. Et il insista encore en réduisant la distance qui les séparait. Quoi qu’elle fasse elle était condamnée à devoir le toucher si elle voulait sortir de cette pièce. Non pas que ce soit une torture, bien au contraire, mais à la seconde où elle le ferait elle ne quitterait pas cette pièce avant un bon moment. Des questions ? Elle en avait bien une mais elle n’était pas sûre de pouvoir la formuler avec des mots vu l’état dans lequel elle se trouvait présentement. Ah si finalement elle en avait trouvé une…

« Votre prochain rendez-vous est censé arriver à quelle heure ? »

Un petit pas en avant et se retrouva collée à lui avec un large sourire s’étalant sur ses lèvres. Elle lui accorda le temps nécessaire pour se souvenir de la réponse avant de l’attraper par le col pour qu’il soit enfin à sa hauteur sans qu’elle n’ait à se hisser sur le bout de ses pieds. Et sans préambule elle l’embrassa fougueusement sans relâcher son emprise sur le col de sa chemise.

What have I got to do to be heard ?

J’eus un léger rire en entendant Charlie parler de la vieille folle et le comportement qu’elle avait envers son toutou. Cette femme avait le profil parfait pour passer dans les émissions débiles qui parlaient de la vie de gens complètement dérangés ! Le pire, c’est que j’étais sûr que cette femme devait aimer les regarder… Je notais donc qu’il faudrait absolument éviter ce sujet qu’était la miss Shirley. Je savais faire semblant d’écouter, j’étais même assez doué pour ça mais ma patience avait des limites et je savais que je ne pourrais pas entendre parler un fichu chien pendant des heures… ou pire, voir des photos d’anniversaire d’une boule de poil ! Je n’osais même pas imaginer l’horreur que cela pourrait être si je ne pouvais éviter ce sujet…
Après, il y avait la séduction directe qui pourrait faire diversion ! J’étais doué à ce petit jeu même lorsqu’il s’agissait de faire succomber de femmes qui ne me plaisaient absolument pas. Et puis en entendant la belle brune, je devinais que la folle ne devait pas fréquenter beaucoup d’hommes… à moins qu’elle les paie !

- Ma parole ! Y’a de quoi prendre peur en entendant ça… Mais je me sors toujours des situations les plus délicates ! déclarais-je. Mais quelle idée de bassiner les gens avec son toutou ? A mon avis il faudrait qu’elle se trouve un mec parce que là ça craint sérieusement, ajoutais-je en souriant. En tout cas, pour ma part, j’irais la voir dès que vous m’aurez donné ses coordonnées. Elle s’appelle comment ?

Après tout, je pouvais commencer à faire des recherches de mon côté et dès que Charlie serait partie… Bien qu’entre nous je n’avais pas du tout envie de la voir partie de suite. Mais pour le moment elle était toujours là, me parlant de sa famille qui était loin de se composer d’anges. Je souris en l’entendant dire qu’elle était la plus sage de tous. La sagesse pouvait être une qualité mais j’aimais assez les filles qui ne l’étaient pas trop…
Elle m’expliqua ensuite que je me rendrais compte de tout ça quand j’aurais les dossiers sous les yeux puis elle ajouta que j’aurais pu l’escorter pour plus de sécurité de la paperasse. Je la fixais avec un léger sourire au coin des lèvres tandis que mes pensées s’égaraient. Jamais je ne penserais aux dossiers si j’allais chez elle… Charlie était beaucoup, beaucoup, mais vraiment beaucoup trop attirante pour que de la paperasse m’intéresse plus qu’elle ! Il était indéniable que si j’allais chez elle je préférais la… *Stop ! Stop ! Tu bosse là… c’est un rendez pro ! Enfin, je crois…* J’avais de plus en plus un comportement que la déontologie n’aurait pas validé mais je ne pouvais rien y faire.

- C’est avec plaisir que je vous aurais escorté si je n’avais pas un rendez-vous un peu plus tard, répondis-je en toute franchise. Et je ne pense pas que mon client apprécierait que j’annule au dernier moment !

Et cela était bien dommage ! J’aurais été ravi de faire plus amples connaissances avec la sublime jeune femme et l’endroit où nous nous trouvions en ce moment n’était pas le plus adapté… Car il était évident que lorsque je parlais de faire plus amples connaissances je ne faisais pas allusion à une banale discussion ! Les pulsions qu’engendra cette pensée me donnèrent envie de balancer tout ce qui se trouvait sur mon bureau, d’y allonger Charlie et d’assouvir ce désir de plus en plus grandissant ce que je ressentais à son égard. Oulà ! J’en perdais le fil de la discussion moi… Heureusement que je me reprenais bien vite tandis que Charlie m’expliquait qu’elle peignait de tout mais qu’elle se lancerait bien dans le nu ! Cependant, il lui faudrait des modèles. Je souris et ses mots me ramenèrent à mes précédentes pensées ! Ce rendez-vous n’était plus très professionnel mais ce n’était pas moi qui allait m’en plaindre et la belle brune non plus apparemment…

- Poser nu ? Cela doit être une expérience intéressante, déclarais-je en souriant.

Est-ce que je venais de me proposer comme modèle ? Pas vraiment, ou du moins, pas de manière directe… Car je le ferais volontiers si une récompense m’était offerte par la belle asiatique !
L’atmosphère de la pièce était ensuite devenue davantage séductrice et sensuelle. Toutes mes clientes ne s’asseyaient pas sur mon bureau et il était rare que je m’aventure à les effleurer volontairement dès les premiers rendez-vous. Mais comment aurais-je pu agir autrement après le merveilleux aperçu que Charlie m’avait donné de sa personne ? C’était impossible. Et puis, je suis du genre « quand on me cherche, on me trouve » et ce n’est pas forcément une mauvaise chose. J’avais donc mis de côté le professionnalisme et la moralité lorsque je m’étais levé pour réduit la distance entre nous. Cette proximité m’avait permis de sentir une note florale légère mêlée à l’odeur naturelle de la peau de la brune. Je n’avais plus vraiment envie de parler mais j’avais quand même pris la peine de lui demander si elle avait des questions.
Elle en avait une… Je ne trouvais pas la réponse de suite puisque j’avais l’esprit ailleurs !

- D’ici une vingtaine de minutes… Je pense ! répondis-je au hasard car je ne savais plus du tout.

Pas très précis tout ça mais là, je me fichais royalement de mon prochain client ! Et je n’aurais pas eu le temps de développer ma réponse davantage puisque Charlie m’avait attrapé par le col pour m’offrir un baiser on ne peut plus langoureux. Je ne me fis pas prier et ma main droite se posa sur l’arrière de sa nuque pour approfondir le baiser tandis que mon autre main effleurait lentement sa jambe pour remonter sur sa hanche. Après quelques secondes intenses, je mettais fin au baiser et fixais cette jeune femme si désirable dans les yeux.

- Je ne suis pas certain que cela soit très professionnel comme attitude, déclarais-je en souriant et en asseyant Charlie sur mon bureau.

F#ck la moralité ! Mes mains glissèrent lentement sur ses hanches tandis que je me calais entre ses jambes… Je ne la regardais plus dans les yeux puisque je l’embrassais dans le cou…

Damon & Charlie

Charlie haussa les épaules avec un sourire lorsqu’il lui demanda comment on pouvait souler les gens avec les histoires de chiens comme s’il s’agissait de leurs propres enfants. Elle trouvait déjà ça chiant quand les gens parlaient de leurs enfants et de leurs exploits alors qu’elle ne les connaissait pas mais alors un chien… Pour ce qui était de lui trouver un mec il fallait voir le personnage avant de comprendre que seul un animal pouvait la supporter. Mais s’il voulait tenter de la caser il rendrait peut-être service au monde entier.

« Si vous avez un ami fauché capable de la supporter elle et son chien n’hésitez pas à lui présenter Genevieve Powels. A défaut d’être une femme intéressante elle a beaucoup d’argent. » dit-elle simplement.

Et même si elle avait beaucoup d’argent la vieille peau parvenait à désespérer tous les prétendants à la fortune familiale qu’elle possédait. Mais malgré tous ses efforts de concentrations, Genevieve pouvait lui réclamer assez d’argent pour lui faire du mal et elle ruinerait sa réputation, elle ne parvenait pas à s’empêcher de faire des invitations indécentes à Damon. L’escorter chez elle… S’il parvenait à s’en sortir au bout d’une heure se serait un miracle, qu’importe les papiers importants qu’elle devait lui donner. Mais il avait un rendez-vous qui ne tarderait pas à venir. Avec une petite moue déçue très largement exagérée elle chercha un moyen de rebondir sur le sujet.

« Bon alors la prochaine fois je prendrais un rendez-vous pour vous avoir la journée entière alors. »

Comme ça pas de limite de temps et il n’aurait aucune excuse pour se défiler bien qu’il ne semblait pas vouloir se défiler de quoi que ce soit avec ses propositions aussi peu voilées que les siennes. Alors comme ça poser nu ne le dérangerait pas. Et avec ça comment ferait-elle pour se concentrer sur la peinture ? Déjà que Maitre Black était à tomber alors qu’il était parfaitement habillé, d’ailleurs ça lui allait drôlement bien le costume, il portait ça comme un gant. Elle laissa son regard vagabonder sur le dit corps en question. Elle manqua d’avaler sa salive de travers en essayant d’imaginer l’avocat nu comme un ver prenant la pose.

« Et bien le jour où ça vous tente hésitez pas à m’appeler se serait un plaisir de tenter de reproduire tout ça. Mais je ne suis pas sûre de vouloir l’exposer si c’est réussi. »

Manquerait plus que ça. Mais déjà le première problème ne serait pas de savoir si elle allait l’exposer ou non. Déjà qu’à l’heure actuelle alors qu’ils étaient censés parler de travail l’ambiance était tout sauf très professionnelle. Elle au moins n’aurait aucun problème avec la déontologie, cette idée ne lui effleurait même plus l’esprit. Tout ce dont elle rêvait c’était que les choses passent à l’étape supérieure. Finir sur le bureau n’était pas une mauvaise option, au contraire.

Une vingtaine de minutes ?! Ben merde alors ça ne laissait pas beaucoup de temps pour quoi que ce soit. Mais elle oublia cette petite contrariété passagère lorsqu’elle eut un premier aperçu de ce qu’était passer du bon temps avec Damon Black. Elle sentit sa main se serrer sur la prise de son col alors qu’il passait sa main sur sa nuque. Si ce baiser devait s’arrêter c’était uniquement pour plus encore.

Elle le laissa s’éloigner pour croiser son regard. Professionnel disait-il alors qu’il la posait sur son bureau tout en se plaçant entre ses jambes. Définitivement elle avait bien fait de ne pas venir en jogging. Elle rejeta sa tête en arrière en sentant son souffle courir sur sa peau.

« Il n’existe pas d’urgence qui pourrait amener un avocat à annuler un rendez-vous au dernier moment ? » demanda-t-elle en refermant une de ses jambes sur ses fesses pour l’emprisonner entre ses cuisses.

C’était définitivement pas bien, elle s’incrustait dans sa vie sans prévenir, elle bousculait toutes ses habitudes les unes après les autres. Et là encore elle continuait en l’incitant à annuler son rendez-vous pour un faux prétexte. Mais une vingtaine de minutes c’était trop court. Comme pour le convaincre elle se tortilla légèrement pour que sa robe remonte et que ses cuisses puissent s’ouvrir un peu plus afin de se coller à lui.

Elle plongea l’une de ses mains dans les cheveux de Damon avec toujours en tête l’ordre de sa conscience de calmer un minimum ses ardeurs sinon elle risquait de réveiller la louve qui sommeillait en elle et les choses risquaient de devenir beaucoup plus violentes. Elle relâcha doucement sa prise sur le col de chemise pour glisser le long de son torse avant de faire sauter un bouton après l’autre.

« Ou je repasserai plus tard… Quand vous serez moins occupé, Maitre Black… » dit-elle d’un air songeur arrêtant d’essayer d’ouvrir sa chemise.

Elle n’avait aucune envie de repasser plus tard, elle le voulait maintenant. Semblable à une gamine de cinq ans qui crisait après ses bonbons, elle ne voulait que lui. Elle ne lui demandait même pas de rester toute sa vie avec lui, éventuellement que les choses se renouvellent à l’occasion pourquoi pas mais elle était trop jeune pour penser à vivre en couple. L’idée était plus que marante mais là pour le moment tout ce qu’elle attendait c’était de savoir s’il allait lui accorder encore un peu plus de son temps ou si elle devait le laisser maintenant, il était bien entendu inutile d’envisager la chose en vingt minutes. Si quelque chose devait être fait, il fallait que ce soit bien fait pour n’avoir aucun regret. Après tout peut-être que dès demain il reviendrait sur ses propositions en repensant à sa déontologie.

What have I got to do to be heard ?

Je souris en entendant la réplique de Charlie avant qu’elle ne me donne le nom de la femme que je devrais aller voir. Plus je l’écoutais et plus j’avais l’impression que ma ‘‘visite’’ à cette Genevieve Powels serait une véritable corvée ! Je détaillais alors la jeune femme se trouvant sur mon bureau et en conclus que cela en valait la peine… *Qu’est-ce que je ne ferais par pour ce genre de canon ?* Cette pensée me fit sourire ! Et concernant les premières paroles de la brune j’avais déjà la réponse… Elle était négative ! Il fallait dire que je n’avais guère de véritables amis. Quand on est un requin on n’attire pas forcément la sympathie ! Après, pour ce qui était des rares personnes qui me supportaient côté hommes, je ne pensais pas qu’ils iraient perdre leur temps avec ce genre de machin… euh… de bonne femme !

– Même avec beaucoup d’argent je ne pense pas que mes amis seraient intéressés… et pour la plupart, ils sont loin d’avoir besoin d’être entretenus, déclarais-je en souriant. Et d'après la description que vous en faites, je pense qu'il faut être plus qu'un cas désespéré !

La belle m'avait ensuite fait des propositions très intéressantes. C'est avec plaisir que je l'aurais escorté chez elle pour récupérer ses dossiers et plus si affinités bien sûr ! Mais il me restait une once de professionnalisme et j'avais décliné la proposition pour la seule et unique raison que j'avais un rendez-vous par la suite. Car oui, c'était bien là la seule raison qui m'empêchait d'y aller. Après tout, je devais satisfaire ma cliente au maximum, peu importait quels étaient ses souhaits ! *Un peu simplet comme raisonnement... mais parfaitement logique cela étant dit !*
Charlie me proposa ensuite de prendre un rendez-vous sur toute une journée pour être sûre de ne m'avoir rien que pour elle. Cette simple phrase fit naître tout un tas de pensées qui étaient en rapport avec tout ce que nous aurions pu faire en une journée. Et autant de possibilités aussi variées étaient très très intéressantes.

– Pas forcément besoin de rendez-vous et je ne travaille pas tous les jours non plus. J'aime avoir une vie personnelle ! déclarais-je en souriant.

Nous avions ensuite aborder le métier de la belle et je ne fus pas étonné d'apprendre qu'elle était une artiste ! Ce genre de personnes avait souvent une personnalité originale et c'était apparemment le cas de la brune. Elle me le prouvait d'ailleurs en parlant à son avocat, moi, de chercher des modèles pour peindre des nus.
Je sous-entendais alors dans ma réponse que cela aurait pu être intéressant de poser... Enfin, si le peintre était Charlie et s'il y avait quelque chose après la séance d'art. L'artiste me proposa alors de l'appeler si jamais j'étais intéressé pour jouer au modèle. Je fis mine de réfléchir avec un sourire malicieux sur les lèvres. Il annonçait déjà que je n’allais absolument pas être sérieux.

– C'est une proposition à laquelle je vais réfléchir, mais je pense qu'il faut prévoir un laps de temps assez long non ? Je marquais une pause avant d'ajouter avec un clin d’œil... Après je dois dire qu'il est injuste que seul le modèle soit nu !

Oui ! Si je l’appelais pour ce genre de rendez-vous je trouverais absolument injuste de me retrouver en tenue d’Adam alors qu’elle aurait ses vêtements sur le dos.
C’est précisément à ce moment que le côté professionnel de ce rendez-vous avait été oublié ! Car la suite aurait tué certains de mes confrères s’ils avaient été au courant de ma manière de faire en cet instant. Quoique que je n’avais rien fait… Enfin, Charlie me cherchait et je faisais de même ! Mais elle était jeune et il arrivait souvent qu’à cet âge là les jeunes ne fasse ‘‘qu’allumer’’. J’aurais presque trouvé normal que la brune fasse marche arrière puisque nous devions avoir une dizaine année de différence ! Mais ce n’était pas ce qui était arrivé puisque c’est elle qui avait faire le premier pas en m’attrapant pour le col pour un baiser des plus langoureux.
Mes mains avaient commencé à effleurer le corps de Charlie pour ensuite l’asseoir sur mon bureau. Je déposais ensuite des baisers dans son cou lorsqu’elle me demanda s’il y avait une obligation qui pourrait pousser un avocat à annuler un rendez-vous. *Euh… Toi !* Voilà ce que fut ma pensée en cet instant précis ! Mais comment aurais-je pu réfléchir à cette interrogation alors que mes lèvres goûtaient à la douceur de la peau de cette bombe et qu’elle venait de se coller à moi de façon plus que sensuelle… Je cessais ma délicieuse occupation pour replonger mon regard dans celui de la brune. J’avais envie d’elle et j’étais de ceux qui assouvissaient leurs désirs ! Cette interruption déplut fortement à mon côté le plus sombre, celui qui puisait sa force dans le chaos…

- Y’a toujours moyen de trouver une excuse, déclarais-je avant de capturer ses lèvres pour un baiser bref mais intense.

Charlie passa ensuite ses mains dans mes cheveux et reporta son attention sur les boutons de ma chemise qu’elle déboutonna un à un avant de dire songeuse qu’elle pourrait repasser plus tard, quand je serais moins occupé. Je la fixais avec un sourire tandis que je récupérais mon téléphone sans avoir à bouger.
Je me penchais ensuite vers la brune avant de lui murmurer à l’oreille « Je ne compte pas te laisser te sauver… Mon occupation du moment est on ne peut plus plaisante. » Je cherchais ensuite un numéro dans mon portable et le composais. « Monsieur McPherson ! C’est Maître Black. Je vous appelle pour vous dire que j’ai un imprévu et qu’il va nous falloir décaler notre rendez-vous d’une heure… « … » … Oui, je comprends ! … « … » … C’est parfait, on fait comme ! » Je raccrochais et posais ensuite le téléphone près de mon PC. Je souriais ensuite à la cause de ce manque de professionnalisme et mes mains se posèrent sur ses cuisses pour ensuite lentement remonter sous sa robe. Cette dernière suivit le même mouvement et ne fit qu’attiser ce désir qui grandissait en moi… Mais il fallait que je me contienne… ou du moins que je contienne ma partie démoniaque qui aimait les rapports assez sauvages, pour me pas dire violents.
Mes lèvres capturèrent alors de nouveau celles de Charlie et mes mains firent remonter sa robe jusqu’à sa taille que j’enlaçais de mon bras pour plaquer la brune contre moi pas aussi doucement que je l’aurais souhaité mais je n’y prêtais guère attention puisque ma seconde main parcourrait la douceur de sa hanche…

Damon & Charlie

Damon ne semblait pas vouloir se défiler malgré tout ce qu’elle lui avait dit au sujet de cette vieille folle. Au moins il était déterminé et prêt à pas mal de choses pour ses clients. Elle ne put réprimer un petit rire lorsqu’il lui expliqua que personne de son entourage n’avait besoin d’être entretenu. Après tout en général les gens qui avaient les moyens restaient entre eux et ne se mélangeaient pas au reste de la populace. Et oui désespéré c’était le mot et encore elle se demandait si le mot n’était pas un peu faible vu le personnage haut en couleur qu’était Genevieve.

« Je pense que même désespéré mieux vaut être pauvre que subir ça au quotidien. » dit-elle avec un soupire.

Être pauvre était un fait surmontable pour peu qu’on ait un peu de bonne volonté mais la vieille c’était totalement autre chose. Mais le sujet était on ne peut moins intéressante que ce qui arrivait. Il refusait ses offres indécentes parce qu’il avait un rendez-vous qui devait arriver. C’était bien ça le problème mais lorsqu’elle lui proposa de prendre un rendez-vous sur une journée entière elle fut quelque peu surprise de la réponse. Ce qu’ils faisaient n’avait rien de professionnel mais bon, elle se voyait mal l’accaparer pendant une de ses journées de repos. Sauf si c’était lui qui lui proposait.

« Donc tout ça va sortir définitivement du cadre professionnel… Pourquoi pas… » dit-elle avec une mine songeuse et un sourire en coin.

De toute manière depuis qu’elle avait contourné son bureau pour venir se planter devant lui tout ça était parti à la dérive. Ils ne parlaient plus de quoi que se soit qui soit en lien avec ses problèmes à elle qu’il devait résoudre ou son travail à lui. Tout n’était que propositions allant à l’encontre de l’éthique mais en toute honnêteté elle n’en avait strictement rien à faire. La conversation revint à son travail, son envie de peindre des nus et sa proposition de le faire avec lui. Après tout il avait tout juste caché le fait qu’il pourrait être volontaire. Il n’en fallait pas moins pour que la louve saisisse la perche et continue avec ses propositions qui ne sous-entendaient qu’une seule chose : les vêtements lui allaient bien mais elle aurait préféré qu’il s’en passe.

« Oui c’est long mais promis je ferais en sorte que ça ne soit pas trop pénible… Hmm… Ce genre de détails peut-être facilement résolu. » dit-elle avec un sourire en coin.

Charlie était le genre de fille honnête et entière. Quand elle commençait quelque chose elle y allait jusqu’au bout et de toute manière cela faisait bien longtemps qu’elle avait dépassé l’étape du non retour. Elle en avait trop dit, trop fait pour pouvoir partir sans que rien ne se passe. Et entre nous, elle était loin de regretter son choix. Et puis bon il pouvait bien lui annoncer qu’il avait 40 ans rien à faire, du moment qu’il était bien conservé et compétent dans l’exercice qu’elle lui proposait ça lui suffisait amplement. Elle n’avait pas prévu de construire sa vie avec lui. C’était juste du sexe et rien de plus, pas de sentiments, pas de prises de tête au sujet du cadeau de St Valentin… Elle n’était même pas sûre que tout cela se renouvelle. Enfin, encore faudrait-il qu’il lui accorde plus de vingt minutes que comme ce qu’il semblait prévoir en fonction de son rendez-vous. Elle se faisait pressante alors qu’il semblait réfléchir à la question.

Trouver une excuse ? Qu’il le fasse avant qu’elle n’implose et préfère le laisser dans son bureau plutôt que de commencer à laisser parler ses pulsions primaires. Mais comme pour se faire pardonner pour l’attente avant qu’il ne trouve cette fameuse excuse il planta un baiser sur ses lèvres. Pour le faire réagir elle proposa alors de repasser plus tard. Il ne mit pas longtemps à trouver une fameuse excuse pour le coup en lui murmurant à l’oreille qu’il ne pouvait pas la laisser se sauver. Au moins ils étaient d’accord sur ce point. Elle vit composer le numéro, du fameux rendez-vous suivant supposa-t-elle et alors qu’il expliquait à son client qu’ils devaient décaler leurs rendez-vous d’une heure suite à un imprévu elle embrassa chaque parcelle de sa peau sur le chemin entre son torse et son cou pour finir en lui mordillant le lobe de l’oreille.

« Joli prétexte Maitre Black… » murmura-t-elle dans le creux de son oreille alors qu’elle entendait Monsieur McPherson parler dans le combiné.

Qu’il ne puisse pas se concentrer sur son client était maintenant le cadet de ses soucis. Mais essaya tout de même de prendre son mal en patience alors que ses mains commençaient à s’attaquer aux derniers boutons de sa chemise qui étaient encore attachés. Heureusement elle n’eut pas longtemps à attendre avant qu’ils ne raccrochent. Elle lui accorda juste le temps de reposer le téléphone en lieu sûr avant de recommencer ses appels silencieux. Il ne se fit pas prier pour y répondre avec un sourire tandis qu’il glissait ses mains sur sa cuisse jusqu’à passer sous sa robe.

* Merci le trafic de drogue pour me permettre de m’acheter des dessous dignes de ce nom ! * songea-t-elle en se disant qu’elle aurait eu l’air sacrément cruche avec une petite culotte de gamine.

Non là vu sa tenue elle avait misé sur l’ensemble Reine des Glaces avec le mini-cœur en dentelles couleur myrtille et ses petits nœuds habillement placés pour que le rendu soit simple mais sexy. Lorsqu’il revint l’embrasser elle ne put se retenir de mordiller doucement ses lèvres si douces qui commençaient déjà à lui faire perdre la tête. Elle sentit sa robe remonter dévoilant la petite pièce de dentelle transparente qui lui tenait lieu de sous-vêtement. L’une de ses mains était accrochée à sa nuque pour que le contact de ses lèvres ne soit pas rompu, du bout de sa langue elle titillait celle de Damon pour l’entraîner dans un ballet endiablé.

Elle sentit sa poitrine gonfler lorsqu’il la pressa contre elle et sous ses caresses elle se sentait déjà haletante, la louve qui grondait en elle en réclamait toujours plus mais elle n’avait pas besoin d’elle. Elle glissa sa main libre sur son torse musclé jusqu’à arriver au niveau de sa ceinture. Elle entreprit de défaire la boucle afin de le libérer de son pantalon qui glissa sur ses hanches pour qu’il se retrouve en boxer.

What have I got to do to be heard ?

J'avais toujours été de ce genre de personne qui va au bout des choses que ce soit sur le plan privé ou professionnel. Cela ne changerait pas cette fois-ci ! Même si je devais faire du charme à une vieille folle ou même plus, je le ferai... Bien sûr ce ne serait sûrement pas avec plaisir maintenant que j'avais entendu la description du personnage ! Mais si cela évitait une plainte à l'encontre de ma cliente ça valait le coup. Pour ce qui étaient de mes connaissances, je n'avais pas envie de me les mettre à dos en leur présentant un tel phénomène... Je souris à cette pensée et écoutais Charlie me dire que la pauvreté était préférable à la vie aux côtés de Genevieve Powels ! Je souris de nouveau mais cette fois-ci à l'attention de la belle brune se tenant en face de moi. Je ne répondis pas à ses propos car pourquoi parler d'une tarée au bord de la fossilisation alors que j'étais en présence d'une vraie bombe ? Cela aurait été insensé. D'ailleurs, plus le temps passait en sa présence et plus mon attention s'égarait sur son décolleté, ses jambes, ses lèvres... *Hé oh ! Du calme !*
Enfin, facile à dire mais beaucoup plus dur à faire puisque comme venait de si bien le dire Charlie, tout semblait sortir du cadre professionnel ! Je fis mine de réfléchir tout en sachant déjà qu'elle avait parfaitement raison. Nous avions fait le tour de la question concernant son cas et elle aurait pu être parti depuis quelques minutes déjà ! J'observais ensuite ma cliente avec un sourire charmeur avant de lui répondre en toute franchise...

- En effet, il semblerait que l'on s'égare légèrement. Mais en toute sincérité, bien que ce soit rare, il m'arrive parfois de ne plus trop savoir où se trouve les limites du professionnalisme.

La rareté de ce fait dépendait bien sûr de mes clientes... Je n'avais pas toujours la chance de tomber sur d'aussi belle plante que l'était Charlie ! Et si la beauté était consentante alors pourquoi est-ce que je me priverais ? Pour la déontologie ? Quelle bonne blague ! Passer un bon moment ou plusieurs avec Charlie ne m'empêcherait absolument pas de bien la représenter.
Nous avions donc laisser tomber le côté professionnel bien que le fait que je m'intéresse à ce que faisait la belle brune m'aiderai à mieux la connaître. Une artiste ? Cela me plut tout comme son idée de se mettre au nu. C'est avec plaisir que j'aurais posé comme modèle pour elle et la beauté ne semblait pas être contre. Charlie semblait même déjà avoir trouvé une idée à ce petit défaut de vêtements que j'avais soulevé.

- Ravi de l'entendre... Dans ce cas, il vous suffira de me dire quand l'envie de vous lancer se fera sentir ! déclarais-je de manière très directe.

Oui, les sous-entendus commençaient à me fatiguer et puis il était clair que Charlie avait compris que cela ne me dérangerait pas de tenter ce genre de nouveauté pour lui rendre service et me faire plaisir par la suite.
En parlant de se faire plaisir, c'était ce que je faisais avec la vue que m'offrait la belle asiatique ! S'il me restait encore une infime partie de professionnalisme cette dernière s'envola devant les avances non dissimulées de la belle. Je fis alors une chose que je n'avais jamais fait jusque là ! Reporter un rendez-vous... Enfin, dans le cas présent mon client m'annonçait qu'il était carrément annulé car il ne pourrait pas venir à l'heure que je lui proposais. Il me donna une explication mais les baisers et les mordillements de Charlie ne m'aidèrent pas à me concentrer tout comme son chuchotement à mon oreille. Je fermais les yeux en bref instant en souriant. Je ne regrettais absolument pas ce que j'étais en train de faire, loin de là ! Je ne voulais qu'aller encore plus loin. C'est pour ça que je ne me fis pas prier lorsque l'appel fut terminé. D'ailleurs je ne vérifiais même pas si le téléphone avait été correctement raccroché lorsque je le posais pour me re-concentrer sur la brune qui avait terminé de déboutonner ma chemise. J'avais donc entrepris de faire remonter la courte robe de la brune pour me dévoiler une partie de ses dessous qui bien que sublimissimes étaient de trop sur sa personne !
Je goûtais alors de nouveaux aux lèvres de Charlie et ses mordillements... le ballet de nos langues ne firent qu'attiser le désir de plus en plus incontrôlable que j'avais à son égard. Les battements de mon cœur s'accélèrent de par cette envie de plus en plus présente qui ne faisait qu'augmenter tandis que la main de Charlie se baladait sur mon torse pour ensuite me libérer de mon pantalon. Je me détachais alors des délicieuses lèvres de la brune le temps de lui ôter sa robe pour avoir un aperçu exquis de sa personne. Ma main se posa sur sa poitrine pour ensuite descendre doucement sur son ventre, son bas ventre... Mon regard était plongé dans le sien et je faisais mon possible pour me contrôler. Si j'avais écouter ma partie la plus sombre de ma personne, il y aurait longtemps que j'aurais arraché les sous-vêtements de Charlie et prise cette vénusté sur mon bureau... Mais je me contentais de laisser remonter ma main dans le dos de la brune pour défaire ce bout de tissu qui dissimulait sa poitrine. Je le faisais glisser tout en l'embrassant. Je me stoppais ensuite et la regardais dans les yeux en me penchant un peu plus avec un sourire. D'un revers de bras je balançais au sol tout ce qui se trouvait sur le bureau.
Ma respiration prit le pas de suivre les accélérations de mon cœur tandis que ma bouche délaissait celle de Charlie pour descendre à son cou un bref instant, ensuite s'attarder sur sa sublime poitrine et continuer à descendre de lus en plus bas. Durant ce temps, l'une de mes mains s'était attardée aux abords du dernier bout de tissu qui couvrait Charlie et s'était amusée à commencer à le faire descendre millimètre par millimètre. Cependant, même si j'aimais faire plaisir à mes partenaires, il m'était, cette fois-ci, de plus en plus difficile de me contrôler. Je la voulais de suite mais repousser mes limites était aussi l'un de mes jeux préférés...

Damon & Charlie

Il semblait à présent évident qu’ils n’avaient plus de sujet qui requièrent les réelles compétences d’avocat de Damon. Mais dans le fond elle préférait les autres compétences qu’il pouvait avoir. Elle haussa les sourcils lorsqu’il lui affirma qu’ils avaient dépassé le cadre du professionnalisme mais ce qui la dérangeait c’était le fait que ce n’était pas la première fois que la chose arrivait. Mais après tout qu’est-ce qu’elle en avait à faire, la louve ne lui permettrait pas de faire demi-tour et de toute manière elle n’en avait pas la moindre envie. Elle se contenta de hausser les épaules avec un sourire.

« Les limites sont imposées pour être franchies, non ? » minauda-t-elle en songeant qu’elle venait d’enfoncer une porte ouverte.

Les limites étaient franchies depuis bien longtemps et elle se doutait que lui non plus ne ferait pas machine arrière après tout ce qui avait été dit. Lui qui avait émis des réserves lorsqu’elle avait parlé de peindre des nus semblait maintenant convaincu et était prêt à se prêter à l’exercice lorsqu’elle le souhaiterait. Elle se mordillait la lèvre à l’idée de ce qu’une telle séance pouvait bien donner. Mais elle chassa toutes les idées qui lui venaient à l’esprit pour se concentrer sur l’instant présent. Cela attendrait bien après tout.

« J’y manquerait pas alors. » dit-elle simplement comme une promesse ponctuée d'un clin d’œil.

Elle avait finalement réussi à le convaincre de reporter son rendez-vous pour qu’il lui accorde plus de temps. Elle ne lui accorda pas vraiment de répit en l’assaillant de baiser fiévreux et de mordillements qui en disaient longs sur l’urgence de la situation. Elle était ravie de voir qu’il avait du mal à se concentrer sur ce que son client lui disait à l’autre bout du fil. Lorsqu’il en eut fini c’était comme l’autorisation au décollage donné aux pilotes. Maintenant qu’ils étaient sûrs d’être tranquilles pour un bon moment elle pouvait s’occuper de lui comme il se devait. Le spectacle de l’avocat, le chemise ouverte était plus qu’appétissant, elle sentait ses entrailles s’enflammer à l’idée de ce qu’elle voulait lui faire à l’instant présent, tout ce qu’elle voulait qu’il lui fasse. Le pantalon défait, la chemise ouverte il ne lui restait plus grand-chose pour contenir sa virilité qu’elle sentait grandir alors qu’elle se pressait contre lui en ondulant légèrement des hanches.

Il s’échappa à ses lèvres pour lui enlever définitivement la robe qu’il avait commencé à remonter sur ses hanches. Régulièrement ils plongèrent leurs regards dans celui de l’autre avec la même lueur étincelante dans le fond du regard. Elle frissonna lorsqu’il fit glisser sa main jusqu’aux agrafes de son soutien-gorge. Sa respiration se fit plus chaotique à mesure que les lèvres de Damon touchaient sa peau comme si chaque contact embrasait la parcelle de peau qu’il avait effleuré. Elle arqua un sourcil amusé en le voyant balancer tout ce qui trouvait sur son bureau d’un geste désinvolte.

Elle cessa d’entendre le flot de stylo et compagnie dégringoler en sentant ses lèvres si douces glisser sur sa gorge pour s’attarder sur sa poitrine dévoilée. La respiration coupée par cette douce caresse elle sentait doucement qu’elle perdait pied sur la réalité se laissant porter par le désir à l’état pur. Il s’amusait avec le dernier bout de tissu qu’il lui restait sur le corps, il prenait tout son temps comme s’il voulait la narguer de pouvoir contrôler son désir alors qu’elle était complètement à sa merci, en proie à chaque caresse qu’il voulait bien lui accorder. Tout en se mordillant la lèvre inférieure pour contenir l’envie dévorante de laisser place à la louve et à toute sa sauvagerie elle se contenta de concentrer ses efforts du moment sur le dernier vêtement que portait véritablement le Semi-Démon et qui les gênerait pour la suite : le boxer qui tombait avec une telle justesse sur ses hanches que ça devait être un crime d’être aussi bien fait.

Elle ne put contrôler le geste alors qu’il commençait à descendre doucement le long de sa peau, abandonnant sa poitrine pour amorcer une descente vers l’intimité ardente de la louve. Elle entendit un léger craquement lorsqu’elle tira sur l’élastique du vêtement pour qu’il rejoigne son pantalon. Une fois la mission accomplie elle avait la respiration haletante alors qu’elle était en proie au désir le plus brutal qu’elle ait jamais connu. Elle se rejeta en arrière pour s’allonger sur le bureau qu’il venait de débarrasser. Elle sentait son corps réagir instinctivement aux moindres gestes de l’avocat. Ses hanches se soulevèrent alors qu’il prenait toujours autant de temps pour la débarrasser de ce mini cœur. Elle ne lui en aurait même pas voulu s’il l’avait arraché sauvagement.

« Tu vas me rendre folle. » haleta-t-elle, résistant à l’envie de prendre les choses en main pour que les choses aillent à son rythme.

Elle plongea sa main gauche dans les cheveux du Semi-Demon comme une ultime prière qu’il passe enfin aux choses sérieuses de l’autre main elle caressa doucement sa poitrine douloureusement gonflée, excitée par le contact le contact des lèvres de Damon qui s’attardaient trop.

What have I got to do to be heard ?

Pourquoi était-elle venu déjà ? La raison me sortait petit à petit de la tête bien que cela ne m'empêcherait pas d'être de nouveau professionnel par la suite. Et puis j'avais des raisons d'avoir avoué qu'il m'arrivait parfois d'oublier les limites du professionnalisme. Je voulais être certain que la belle plante se trouvant dans mon bureau ne pensait pas qu'elle était la seule ! Cela ne voulait pas non plus que je me tapais toutes les femmes qui se présentaient mais je ne pouvais pas nier que cela ne m'était jamais arrivé quelques fois. En bref, Charlie n'était pas la première et pas la dernière. J'avais peut-être la trentaine mais je n'en étais pas encore à vouloir me caser ! Et cela était-il possible pour quelqu'un comme moi ? Je n'en savais rien et le moment était très mal choisir pour y réfléchir.

- Oui, je pense... Et une fois qu'elles ont été franchies, autant aller jusqu'au bout ! répondis-je en souriant.

Cela était un de mes principes qui me plaisait le plus... surtout lorsqu'il s'appliquait à ce qui se rapprochait de la sensualité ou plus encore ! Maintenant que les barrières du professionnalisme était tombées je ne comptais pas m'arrêter à une discussion salace ou quelques baisers. Non ! Je voulais bien plus que ça et il ne faisait aucun doute que ce désir était réciproque. Si cela n'avait pas été le cas jamais elle ne m'aurait parlé de ses envies de peindre des nus sans qu'elle n'ait de modèle pour le moment, jamais elle ne serait venue s'asseoir sur mon bureau pour m'offrir ensuite quelque aperçu sublime de son corps. C'est tout ça qui m'avait amené à lui dire qu'elle pourrait me contacter pour que je pose pour elle et je savais déjà que si cela avait lieu ce ne serait pas la première fois qu'elle me verrait en tenue d'Adam.
Je souris donc lorsqu'elle me répondit quelques paroles ressemblant à une promesse accompagnées d'un clin d'œil. Je ne rajoutais rien à cela car j'avais déjà l'esprit ailleurs ! Je l'imaginais déjà entièrement nue tout en sachant que ce futur était de plus en plus proche. L'envie que je ressentais pour elle en cet instant était absolu et jamais je ne pourrais faire marche arrière, jamais je ne pourrais la laisser tenter de fuir si l'idée lui prenait. J'espérais d'ailleurs que cela ne serait pas le cas en me doutant que c'était impossible. C'est Charlie qui avait commencé à détacher ma chemise... A partir de cet instant, je ne fis qu'attiser le désir de la brune et le mien !

Mais je prenais mon temps, je n'avais plus rien d'urgent après cet entretien imprévu et délicieusement surprenant. C'est pourquoi j'avais ôter la robe de la sublime jeune femme qu'était Charlie en ne me pressant absolument pas alors que l'envie tournait à l'obsession ! Mais je voulais garder le contrôle de mes pulsions pour ne pas me mettre , nous mettre en danger ! Le démon qui sommeillait en moi pouvait s'avérer très dangereux si je le laissais prendre le contrôle et cela avait déjà failli arriver par le passé. Lorsque j'étais plus jeune, plus soumis à mes pulsions primaires. Mais aujourd'hui je savais me maitriser et c'est pourquoi mes lèvres s'attardèrent sur ma cliente telle une douce torture après l'avoir presque entièrement dénudée. Le seul dernier bout de tissu qui restait sur Charlie en cet instant cachait la partie la désirable de sa personne. Lentement, je parcourais son corps pour y déposer des baisers légers et continuer de jouer avec ce léger bout de tissu qui faisait barrage pour le moment. Lorsque ma langue effleura les alentours son nombril, un sourire apparu sur mes lèvres tandis que Charlie me disait que j'allais la rendre folle.
Je ne répondis pas directement et ma langue effleura alors son bas ventre pour s'arrêter aux coutures du dernier vêtement qui la couvrait. C'est à cet instant que je murmurais quelques mots concernant le fait que je tentais de la rendre folle...

- Pas encore...

Damon & Charlie

Se caser, fidélité… Autant de mots dont elle comprenait le sens mais qu’elle se refuser à appliquer. Elle avait la vingtaine, était largement désirable et de toute manière une relation exclusive ne mènerait à rien. Ce n’était pas dans sa nature de louve de pouvoir se contenter d’une seule personne pour le restant de ses jours, l’idée la ferait sans doute mourir de rire si le contexte n’était pas ce qu’il était, mais surtout elle n’avait rien à construire avec la personne. Une histoire d’amour ? Franchement, pour toutes les emmerdes que cela pouvait apporter ça n’en valait vraiment pas la peine.

Elle répondit à son sourire lorsqu’il lui avoua qu’une fois quelque chose commencé autant aller au bout des choses. Elle n’était pas contre l’idée, bien au contraire rien ni personne ne l’empêcherait d’aller jusqu’au bout. Ou peut-être le prochain rendez-vous de Damon, elle n’avait pas prêté attention à la conversation et ne savait donc pas que ce dernier était purement et simplement annulé leur donnant tout le temps nécessaire pour satisfaire leurs envies. La promesse de savoir que ces instants avaient une chance de se reproduire ne fit qu’attiser le feu du désir qui brûlait déjà en elle, consommant les dernières retenues qu’elle aurait pu avoir.

En quelques secondes elle était presque intégralement nue sur le bureau de son avocat mais la suite prit une lenteur qui s’approchait dangereusement de la douce torture. Perdre pied, ne plus parvenir à mettre une pensée cohérente derrière l’autre, elle s’abandonnait intégralement à lui. Mais rien de ce qu’elle pouvait lui dire ne le fit changer de rythme. Il prenait plaisir à la voir ainsi, gonflée de désir mais frustrée qu’il n’y accède pas aussi vite qu’elle le voudrait. Pas encore, les mots résonnaient aux oreilles de la Louve. Juste un murmure qui lui promettait que ce qu’elle voulait allait arriver mais pas tout de suite.

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