Cela faisait quelques jours maintenant que Charlie avait rencontré l’Ulfric après une semaine mouvementée. Elle avait besoin de faire le point, de savoir où elle se trouvait car depuis elle en avait fait du chemin. Elle avait toujours été une petite artiste sans grand intérêt pour l’univers de l’Art mais petit à petit les choses étaient devenues différentes. Elle avait accepté un marché que son meilleur ami lui donnait, il fallait simplement qu’elle fasse passer de la drogue dans certaines de ses toiles. Ensuite elle avait rencontré Constance Bellanger qui lui avait fait avouer que les métamorphes existaient bien. Elle avait cédé bien trop facilement au gout de tout le monde pourtant quand elle était rentrée elle était presque à demi-morte. Hayden lui avait demandé de s’endurcir au nom de la Meute en se rapprochant d’une des deux louves les plus importantes de leur espèce. Ensuite elle avait rencontré Paul avec qui elle avait monté son propre business en sachant très bien que cette idée lui vaudrait les foudres du chef de Meute et de Mike. D’ailleurs Mike, il était devenu le Bolverk de la Meute. Elle avait liquidé un humain qui était censé le protéger sur un simple malentendu.

Avec tout ça comment voulez-vous qu’elle parvienne à tout faire ? Sans compter qu’elle dormait très mal depuis qu’elle avait bu le sang de vampire. Ses nuits étaient hantées de choses étranges qui la réveillaient en sueur au milieu de la nuit. Cette nuit ne fit pas exception aux autres. Elle avait pourtant essayé de s’alcooliser plus que de raison, les médicaments, l’activité physique… Il ne manquerait plus qu’elle se mette à se droguer et elle aurait vraiment tout essayé. Elle n’avait aucune envie de se rendre à ce genre d’extrémités et lorsque cette nuit elle eut son réveil quotidien à 3h30 du matin elle décida non pas de sortir faire un truc débile, elle enfila sa tenue de sport et une paire de basket. Il neigeait mais ce n’était pas ce genre de choses qui allaient l’arrêter.

Courir, les écouteurs de son Ipod enfoncés dans chacune de ses oreilles jusqu’à l’épuisement c’était l’objectif du jour. Elle commençait à prendre du poids à force de bouffer comme un ogre et de ne pas faire énormément d’efforts. Elle n’avait aucune envie de devoir refaire toute sa garde-robe pour quelques kilos superflus. Elle ne prit pas garde à la direction qu’elle prenait et lorsqu’elle s’accorda une pause elle remarqua avec stupeur qu’elle était sortie de la ville, elle était sur une colline plutôt éloignée de la ville. Ca faisait combien de temps qu’elle courait ? Elle aurait voulu vérifier sur son Ipod mais avant qu’elle ait pu allumer l’écran pour regarder l’heure elle entendit la chanson Roar de Katy Perry s’interrompre : plus de batterie.

« Put*in de poisse de merd* »

C’était le cri du cœur. Elle n’avait pas pris son portable et elle se trouvait encore loin de chez elle. Et vu l’hiver qui se tenait là elle n’était pas prête de voir le soleil pointer le bout de son nez avant quelques heures. Il était en réalité dans les environs de 5h du matin mais elle n’en avait pas la moindre idée. Elle avisa un ruisseau près duquel elle essaya de faire le point sur ce que sa vie était devenue. Elle ne pouvait pas éternellement repousser cette réflexion, elle avait essayé avec son Ipod mais maintenant qu’il lui avait dit d’aller voir ailleurs elle n’avait plus d’autres choix. Retirant ses baskets elle s’aventura dans l’eau glaciale du ruisseau. Elle observa la toute petite cascade qui s’était formée avec les années. Elle se souvenait que son père la punissait parfois à rester sans bouger sous un torrent glacial comme celui-là pour la pousser à la réflexion quand elle avait dépassé les bornes. Il n’était pas du genre patient et c’était la seule solution pour que Charlie réfléchisse à ses actes à l’époque. Peut-être que finalement c’était comme ça qu’elle parvenait à mieux se concentrer. L’eau froide avait le don de lui faire oublier son corps et elle finissait par se retrouver dans un état proche de la méditation.

Elle revint sur le rivage et retira sa veste, son T-shirt et son pantalon de jogging. Vu le temps si elle ne voulait pas choper la mort il lui faudrait au moins des vêtements secs. En sous-vêtements elle frissonnait, elle avait beau être moins sensible que les humains au froid il fallait avouer qu’en dessous de zéro elle commençait à se peler les miches comme tout le monde. Et cette grande tarée venait de se mettre dans la tête de se foutre à moitié à poil sous une eau qui devait être au moins à -5°. Elle ignora la voix de la raison qui essayait de lui faire comprendre que c’était une nouvelle idée foireuse.

Elle eut l’impression que son cœur venait d’imploser lorsqu’elle se plaça sous la cascade et que l’eau commençait à se déverser sur l’intégralité de son corps. Elle ne se découragea pas pour autant. Elle trouva une place sur une pierre relativement large et plate. Assise en tailleur, le dos bien droit, elle avait l’impression d’entendre son père claquer le sol avec son bâton lorsqu’elle envisageait l’idée de se raidir. Elle n’entendait plus que le crachat de l’eau et en quelques secondes elle ne sentait presque plus son corps qui lui avait donné l’impression de s’embraser lorsqu’elle s’était mise sous l’eau.

*Qu’est-ce qu’il me manque pour être comme les autres ?*

C’était ça la grande question pour tout ce qui concernait la Meute. Qu’est-ce qui faisait vraiment d’elle le mouton noir ? Elle devait s’endurcir et pour cela il n’y avait pas trente milles solutions : elle allait devoir demander à la Louve qui l’encadrerait de lui en faire voir des vertes et des pas mûres. Elle ne voulait plus craquer parce qu’on venait de lui déboiter l’épaule. Le souvenir cuisant de son aveu sous le coup de la douleur faisait encore mal à son égo. Ne plus chercher le confort d’éviter les coups, les affronter de front pour ne plus paraître faible. Surtout que ça ne serait jamais perdu ce genre d’apprentissage.

Il faudrait ensuite qu’elle s’intègre à la Meute. Elle n’avait aucune envie de trainer avec eux. Les Loups ne lui apportaient rien de bon. Elle se souvenait de sa première année en tant que Louve. Les anciens l’avaient cataloguée comme chair à canon qui ne survivrait jamais à la guerre contre les vampires et les humains. Et la façon dont Irving l’avait traitée alors qu’elle avait connu un échec cuisant avec sa famille de sang. Il l’avait accusée d’être une espionne, pas une vraie Louve. Ce jour-là elle s’était promis de haïr Irving et de n’accorder aucune confiance aux autres Loups. D’accord, certains étaient fiables mais ils étaient loin d’être tous comme elle aurait voulu qu’ils soient pour leur accorder le luxe de se battre pour eux maintenant que la guerre était finie.

*Pourtant il va falloir faire un effort sur ce point Charlie. On ne choisit pas sa famille, on la subit et la soutient même si c’est des c#ns*

Mais elle avait donné dans le genre. La famille qui lui avait donné le jour était aussi foireuse que la Meute de Loups. Elle s’était souvent battue à l’école pour défendre l’honneur de sa famille et au final rien n’avait changé. C’était comme de se battre pour essayer de faire changer le sens du courant d’une rivière. Alors qu’est-ce qu’elle devait faire pour faire partie de cette Meute ? Elle ne comprenait pas où l’Ulfric avait voulu en venir avec ça. Il voulait quoi ? Qu’elle devienne un petit soldat stupide qui ne vivrait que pour les autres ? Non ce n’était pas ça.

Elle soupira en songeant qu’il aurait pu être plus clair, elle n’était pas en état de tout comprendre ce qu’il avait bien pu lui dire et ils avaient parlé de tellement de choses son esprit en était encore confus. Elle avait tellement voulu se fondre dans la masse, ne pas être qu’une simple Louve et s’ouvrir aux autres que maintenant elle était complètement paumée. Elle était une Louve point à la ligne mais elle acceptait les autres parce qu’elle n’avait pas le choix. Pour son travail mais aussi parce que finalement les choses ne devaient pas s’arrêter à l’espèce à laquelle on appartient. Elle se mit d’accord avec elle-même pour se conformer au moule, être une Louve qui ferait passer la Meute avant tout le reste.

*Et Paul, le clan qui est en train de se former ? C’est contraire aux règles de la Meute dont Hayden t’as parlé.*

Oui, elle était en train d’aller dans deux directions complètement différentes. Mais elle ne pouvait pas refuser tout ça. Non pas juste pour les chaussures ou le luxe que cela apportait. C’était sa dose d’adrénaline en tube, sa véritable nature, ce qui lui donnait envie de véritablement se battre. Et puis avec les moyens qu’elle aurait à sa disposition : des hommes, de l’argent, une influence, elle pourrait l’utiliser pour favoriser la Meute. Elle tournerait les choses comme ça. Le trafic de drogue n’était qu’une manière détournée de donner un coup de pouce quand le moment s’en ferait sentir. Et si elle se faisait attraper ? Elle mettrait les voiles et nierait tout en bloc. Elle n’avait plus qu’à mettre des choses en place pour effacer ses traces en cas de pépin. Paul s’en sortirait bien tout seul. Il n’était pas question de plonger pour lui ou avec lui. Elle était persuadée qu’il en ferait de même. Après tout depuis le temps qu’il faisait tout ça il devait avoir bien utilisé cette ruse pour s’en sortir.

Elle était totalement coupée du monde. Le froid engourdissait tous ses sens. Elle s’était mise volontairement dans une position où elle était vulnérable à tout ce qui l’entourait. Lorsqu’elle s’en rendit compte elle tenta de bouger et c’est à ce moment-là, lorsque le vent glacial vint geler l’eau qui perlait sur sa peau alors qu’elle tentait doucement de s’extraire de son cocon de réflexion qu’elle entendit la faune s’agiter autour d’elle. Les odeurs se mélangeaient à la fraîcheur de la nuit qui était encore loin d’être terminée. Elle n’avait aucune idée de qui ou quoi s’approchait mais en tout cas il y avait quelqu’un et ses muscles étaient encore ankylosés d’être restée aussi longtemps immobile sous l’eau glaciale.

*Superbe idée de génie, lumineuse même ! C’est qui qui va se retrouver encore une fois dans la merd* ?*

Son cœur s’était arrêté de battre en attendant que son destin ne lui tombe fatalement dessus. Avec le bol qu’elle avait se serait à tous les coups une visite hostile qui allait lui laisser quelques traces. A moins que ce soit une personne normale qui n’avait aucune envie de l’attaquer. Elle était peut-être parano mais elle voulait être préparée à tout y compris devoir se transformer pour affronter ce qui lui tomberait dessus. Elle n’avait pas de chance depuis quelques temps elle avait fini par s’y faire.

Franchement on avait pas idée de sortir par un temps pareil. Et pourtant elle l'avait fait et elle pensait être la seule à se perdre dans un endroit pareil à une heure pareille. Mais la suite allait lui donner tort, elle sortait doucement de l'eau flairant quelque chose qui n'avait rien d'humain : l'enfer. Elle l'avait sentit du plus profond de son être avant même de la voir. Elle ne vit d'ailleurs qu'une pierre se diriger droit vers elle avant de comprendre de qui il s'agissait ou quoi que se soit d'autre.

Ce n'était pas un rocher énorme mais ça risquait de piquer si elle ne prenait pas la décision de bouger. Son cerveau fit la connexion avec le reste de son corps juste à temps pour esquiver le projectile. Elle entendit alors la jeune femme - parce que c'était bien une femme - jurer et demander son identité.

D'un pas en arrière elle retrouva sa cachette sous la cascade. Elle n'avait pas l'intention de se cacher éternellement juste quelques secondes, le temps de laisser la Louve reprendre le dessus. De légers tremblements secouèrent sa peau qui se recouvrait d'un pelage sombre à l'exception des extrémités des pattes de l'animal. Lorsque les pattes avant de la Louve touchèrent le sol elle se lança dans la direction de la jeune femme qui lui demandait de décliner son identité. Un enfant du démon, ennemi public numéro un du monde entier et c'était même elle qui avait engagé le combat en l'agressant.

Mais elle avait assez de retenue pour douter de ses propres capacités. Elle n'avait rien vu de la scène, lui avait-elle seulement la pierre avec la force d'un titan, s'agissait-il de lévitation ? Elle en savait fichtrement rien et pour une fois elle était bien décidée à faire quelque chose d'un petit peu intelligent : jauger son adversaire avant de foncer tête baissée. Un grognement menaçant roula dans la gorge de la Louve, un avertissement. Si elle voulait continuer sur cette voie qu'elle le fasse elle serait prête à la recevoir. Le moindre muscle de son corps était tendu, prêt à lui sauter à la gorge pour l'affronter.

Cette puissance qu'elle ressentait au fond d'elle l'effrayait mais elle ne plierait pas, pas cette fois. C'était se battre ou mourir il n'y avait pas de place à l'échec. Cependant si elle pouvait éviter ce combat elle préférerait.

* Réfléchis bien cette fois, on peut pas se lancer tête baissée sur elle. Qu'est-ce qu'on sait des Semis Démons après tout ? *

L'inconnu faisait toujours peur mais surtout c'était le meilleur moyen pour se faire avoir parce qu'on avait aucune idée de ce à quoi s'attendre. Elle était beaucoup plus forte sous cette forme, ses sens étaient aiguisés au maximum et elle avait l'instinct de chasse plus accru ainsi. La concernant elle était au top niveau de ce qu'elle pouvait faire mais cette femme blonde, faisait-elle partie de ses personnes qu'elle ne pourrait jamais inquiéter avec ses compétences actuelles ? Avec quelques secondes de recul elle songea qu'elle aurait peut-être dû essayer de désamorcer la situation, lui parler avant de se transformer et d'apparaître aussi menaçante qu'elle. Il était trop tard pour faire machine arrière elle n'avait plus qu'à se tenir prête en attendant de voir si elle se calmait toute seule ou pas. Si ça se trouve se retrouver face à un Loup la ferait réfléchir sur son comportement impulsif.

* Oui et elle va nous servir un bon steak saignant pour se faire pardonner. Franchement au mieux, on pourra se faire la malle sans qu'elle tente de nous égorger. *

Après tout oui à quoi s'attendait-elle ? La suite le lui dirait plutôt que de se faire cinquante scénarios différents.

Charlie avait passé un bon moment à réfléchir à mettre les choses à plat dans l’espoir de faire les bons choix à partir de maintenant mais elle avait comme l’impression que son destin c’était de toujours vivre des épisodes mouvementés. Elle ne demandait rien à personne et dès qu’elle avait mis le nez hors de sa cascade elle s’était retrouvée face à une pierre qui ne lui voulait pas que du bien. Cette fille qui devait avoir son âge était énervée de voir qu’elle n’était pas seule au monde même à une heure pareille.

* Bienvenue dans la vraie vie ! * songea-t-elle quelques secondes après l’avoir entendue hurler qu’elle voulait la paix.

Et puis bon elle aussi pouvait dire la même chose parce qu’après tout elle était dans le secteur bien avant qu’elle ne débarque. Cependant Charlie ne s’était pas concentrée sur ce point dans un premier temps, elle avait senti quelle était sa véritable nature et avait réagi instinctivement. Elle avait laissé la Louve prendre les commandes. Elle avait déjà fait l’erreur de la retenir face à un ennemi mortel et elle l’avait amèrement regrettée. Il valait mieux qu’elle finisse par ne pas attaquer et se retransformer en humaine que le contraire. Parce que si elle voulait se transformer en humaine c’est qu’il n’y avait aucun danger. Et pour le moment le danger lui emplissait les narines à tel point qu’elle avait de suite écarté la fuite comme étant une option viable.

Elle faisait le maximum pour se grossir, faisant le dos rond alors que son poil se hérissait. Elle entendit un grognement s’échapper de sa gueule qui aurait fait fuir n’importe qui de censé mais cette tarée n’était pas n’importe qui. Elle riait aux éclats, les pensées de Louve n’étaient plus très humaines et elle prit quelques secondes pour la dévisager en hochant la tête sur le côté. Lui faire un massage avec des pierres ?

La louve sentit une vague de chaos avant de capter le mouvement de la deuxième pierre. Tout se passait très vite elle devait choisir entre esquiver la pierre ou attaquer son adversaire. Prenant appui sur ses pattes arrières elle se jeta crocs sortis sur Esther. La pierre la heurta sur les côtes, la Louve laissa échapper un grognement sous le choc mais elle ne s’arrêta pas pour autant, de toute façon elle était lancée et elle avait sauté en direction d’Esther, elle avait la ferme intention d’en découdre pour lui montrer qu’elle n’était pas ici chez elle. D’une : elle ne faisait qu’à moitié partie de ce monde, de deux : la forêt était clairement l’élément des Loups et pas celle des Semis Démons.

Action ;; Attaquer Esther Carther »

Ses crocs se refermèrent sur le bras de la jeune femme avec la ferme intention de le lui arracher s'il le fallait. Elle voulait jouer à ça, Charlie avait son mot à dire également.

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Cette enfant du démon était étrange, la Louve ne comprenait pas ce qui la mettait dans un état pareil. Elle n'aimait pas les poils de Loups ? Elle voulait se faire une descente de lit pour décorer son petit nid avec ? L'humaine ricanait à ces idées mais la Louve beaucoup moins. Les choses étaient simples dans son esprit. Elle n'était peut-être pas sur son territoire mais l'humaine en face d'elle non plus donc pourquoi l'attaquer alors qu'elles auraient pu s'ignorer tout simplement ? Les humains n'avaient décidément pas les mêmes besoins que les Loups et leur façon de réfléchir au sujet était semblait-il bien différente également.

Elle provoquait l'affrontement, jusqu'à présent la Louve n'avait pas fait de mouvement trop hostile juste un manège destiné à lui faire comprendre que si elle continuait par contre l'attaque allait avoir lieu. Elle insistait, viens faire mumuse. La Louve ne comprenait pas réellement le sens des paroles mais elle saisissait très bien le ton.

Il n'en fallait pas plus pour que l'animal fonce sur l'ennemi et se saisisse de son bras. Le but n'était pas de la tuer, cela ne ferait que créer des problèmes. Une fois mort un Semi-Démon était un humain comme les autres. Hors sa justification risquait de mal passer auprès de la PES : C'est pas moi c'est elle c'était un démon qui me balançait des pierres ! La nocturne s'attendait à un couinement, un bruit disant que sa proie souffrait mais rien. Elle restait muette. Avait-elle des prédispositions supplémentaires à part son pouvoir de télékinésie ? Cette fille devait avoir un problème. La louve observa son visage et surpris un sourire mauvais. Maintenant c'était clair. Une vague de Chaos envahis l'atmosphère. Cette chose pouvait bouger des objets à distance, la Louve compris qu'elle allait essayer de lui refaire le coup du rocher mais comment savoir d'où viendrait le coup ? Elle comptait sur le fait que la fille ne serait pas assez stupide pour envoyer un rocher sur elle-même. Sauf qu'elle n'avait pas songé qu'elle échapperait à ses crocs en lui abandonnant le bout de chair coincé dans sa mâchoire. Le rocher, relativement lourd arrive dans sa direction mais la Louve l'entend distinctement fendre l'air. Un bond en avant lui permet d'éviter le plus gros du choc contre l'obstacle lancé à pleine vitesse dans sa direction.

Nouveau coup encaissé mais à force les choses vont commencer à devenir fatigante. La Louve avait toujours le lambeau de peau entre ses dents et d'un coup de langue elle l'avala sans quitter l'humaine des yeux. Ainsi donc elle voulait vraiment aller jusqu'au bout ? Dire que la Louve était prête à lui accorder la liberté de repartir sans effusion de sang. Il était maintenant trop tard pour ce genre de choses. Le pelage imbibé de sang n'impressionnait peut-être pas son adversaire mais l'odeur ainsi que le petit bout qu'elle lui avait laissé avait réveillé les pires instincts meurtriers de l'animal. La jeune fille était à terre, elle couru la distance qui les séparait et sortit les griffes, si elle était prête à lui abandonner des petit morceau de son corps pour lui échapper la Louve avait l'intention de se tailler un morceau à la hauteur de sa faim grandissante.

Action ;; Attaquer Esther Carther »

Les griffes déchirèrent vêtements et chair de son torse. Le sang coulait en bonne quantité et la couleur carmin réveillait un grondement sourd dans la gorge de l'animal. Elle n'avait plus qu'une idée en tête : achever son ennemi encore à terre sous elle.

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La Louve comme l'humaine avait un caractère impétueux ainsi qu'une tendance à foncer tête baissée au cœur de la bagarre. Pour une fois la Louve avait cependant pris ses précautions, elle n'avait pas engagé le combat. Elle s'était faite attaquer et avait offert l'occasion à son assaillante de partir sans que rien ne se passe. Cette dernière avait refusé et enchaîné. Ah ces enfants démoniaques finissaient par tous se ressembler sur ce point : gonflés d'orgueil ils pensaient que leurs pouvoirs uniques les élevaient au-dessus des autres. Grossière erreur mais que voulez-vous ces gamins ont le cerveau rongé par une force démoniaque complètement hystérique. Ça devait leur faire l'effet d'un petit singe mécanique qui tape avec des cymbales sur leurs neurones, Mais ce n'est pas la Louve qui se plaindrait de ça.

Jusqu'à présent elle avait réussi à esquiver les coups les plus durs et avait même récolté une récompense à son goût. Toutes griffes dehors la Louve grogne et tente d'atteindre chaque parcelle de chair qu'elle peut pour déchirer, arracher. Le goût du sang a passablement réveillé les instincts primaires de la bête et l'humaine n'a semble-t-il aucune envie de stopper le massacre, Elle n'est pas encore morte, le mal n'est pas fait. Parce que tuer un semi-démon n'est sans doute pas interdit par la loi mais prouver la véritable nature du cadavre est impossible. Alors l'humaine surveille que la situation ne dérape pas mais laisse la Louve se défouler. Cela leur fait du bien à toutes les deux. Qui a dit que pour se sentir bien il fallait rester zen et profiter de la nature. Ça c'était cent fois mieux que toutes les séances de yoga possible.

Mais la bipède tient bon, aucun son ne sort de sa bouche jusqu'à ce moment fatidique où elle en a assez. Loin d'agacer la Louve au contraire elle redouble d'efforts pour en finir avec sa proie. Toujours pas pour la tuer mais au moins lui laisser suffisamment de marques afin qu'elle se souvienne qu'elle est peut-être la fille héritière d'un Empereur des Enfers, ici elle n'est qu'une bâtarde. Sauf qu'elle trouve dans son hurlement de douleur une rage que la Louve pensait lui avoir retiré. Une nouvelle vague d'obscurité, elle allait faire quelque chose. La Louve s'attendait à ce qu'elle ne fasse pas spécialement dans l'originalité, depuis le début elle ne faisait qu'envoyer des pierres aussi cette fois-ci elle la gardait bien entre ses griffes. Sauf que pour la première fois la blonde avait décidé de changer de tactique, elle ne tentait plus de la blesser directement, le premier objectif était de l'éloignée le plus possible d'elle. En avait-elle assez finalement ?

La Louve se sentit éjectée mais l'enfant du démon devait commencer à sérieusement fatiguer, elle ne parvint à la repousser de quelques mètres. Il suffit d'une petite pirouette pour se remettre sur ses quatre pattes. Ainsi donc c'est comme ça ? On prend la fuite. L'esprit du chasseur rejoint l'instinct du tueur. Cette nuit sera finalement beaucoup plus palpitante que prévu. Une impulsion sur ses pattes et la Louve tente de s'interposer dans la course de la jeune femme.

Action ;; Bousculer Esther Carther »

D'un coup d'épaule la Louve bouscule sa cible qui chute légèrement. Le souffle à peine entamé par cette petite course, la Louve toise Esther avec un grognement roulant dans sa gorge, menaçant mais pas trop car elle a le dessus depuis le début et la Louve se laisse aller à de l'autosatisfaction. L'humaine quant à elle commence à doucement se réveiller pour stopper la frénésie meurtrière qui monte à la tête de la Louve.

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Un nouveau duel venait de débuter pour Charlie, son adversaire était a terre impuissante, fatiguée par un combat qu'elle venait de perdre. Elle était peut-être irritante jusqu'à présent mais elle avait compris que son attitude ne la mènerait à rien si ce n'est plus de souffrance encore. Ce n'est qu'une enfant murmurait une voix, une enfant qui a sans doute tué loups et vampires déjà répliquait une autre. C'est finalement la voix en accord avec ce que la blonde lui annonça. Finir en taule et amener le déshonneur sur la meute.

Un grognement sourd roula de sa gorge avant qu'elle ne consente à s'écarter. Ces enfants démoniaques étaient vraiment des plaies, l'Apocalypse à côté c'était du flan. Ces choses pouvaient s'infiltrer partout sans qu'on ne les soupçonne au premier coup d’œil. La louve recula sans la lâcher une seule seconde des yeux jusqu'à ce qu'elle disparaisse dans de hauts buissons. Cachée de tous et surtout de la démone Charlie reprit forme humaine. Elle aurait pu disparaître sans que la blonde ne sache jamais qui elle était réellement sous sa forme humaine mais si Esther était orgueilleuse, Charlie l'était davantage, particulièrement après une victoire pareille.

« On se reverra et la prochaine fois témoin ou pas je t'achève. Alors entraîne-toi qu'on rigole un peu plus. » dit-elle avec un sourire moqueur.

Nue comme un ver elle ignorait totalement le froid ou la gêne d'apparaître dans son plus simple appareil sous les yeux d'une inconnue, les Loups étaient ainsi fait.

Pour l'heure Charlie allait retourner à l'endroit, près de la rivière, où elle avait abandonné toutes ses affaires. Elle ignorait où la blonde allait se rendre mais dans le fond elle s'en fichait, son orgueil gonflé au maximum elle ne ressentait aucun danger à venir de sa part. Une fois rhabillée la jeune femme reprit le chemin inverse pour rentrer. Elle avait trouvé la réponse à sa question : elle choisirait Isadora pour son entraînement et elle ne se faisait pas de soucis, elle pouvait battre un ennemi à sa taille, la peur ne pourrait la freiner elle avait l'intention de s'entraîner physiquement pour avoir un peu plus facilement le dessus sur ses futurs ennemis. Parce qu'avec ses dernières activités elle risquait de s'en faire pas mal.

Mais là tout de suite, il était l'heure de rentrer et au pas de course l'asiatique enchaînait les foulées à un bon rythme jusqu'à arriver chez elle pour s'endormir sans le moindre problème. Elle aurait du lui demander son nom pour la remercier pour ce petit exercice et la future nuit de sommeil qu'elle avait bien entamée déjà.