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Blood doesn't lie [Livre 1 - TERMINE]
MessageSujet: Blood doesn't lie [Livre 1 - TERMINE]   Blood doesn't lie [Livre 1 - TERMINE] EmptyVen 25 Jan - 23:35

"Est-ce que vous parlez russe ?"
La question, posée de but en blanc, surprit Sasha. Jack Fowler se trouvait devant elle, un dossier à la main. Il avait posé sa main sur le haut du dossier, de telle sorte qu'elle ne pouvait pas distinguer le titre sur le feuillet. Elle sirotait son thé dans la salle de réunion, perdue dans ses pensées. L'après-midi était déjà bien avancé, et sa tête pleine des affaires en cours paraissait sur le point d'exploser. Sasha profitait donc d'une petite pause au calme. On lui faisait de nouveau confiance après une période de doutes. Elle reprenait peu à peu de l'assurance. La manière dont elle avait aidé Belle Renart sur le meurtre des trois policiers y était pour quelque chose. Face à une vampire, Sasha n'avait pas reculé et avait su mener l'entretien sans perdre du terrain.

Pourtant, face à son supérieur hiérarchique, elle se sentait plus mal à l'aise. Cette question l'interpellait. Bien sûr qu'elle parlait russe. Sa mère était née là-bas et son père hollandais l'avait encouragée à enseigner à sa fille cette langue. Son père tenait à ce qu'elle maîtrise plusieurs langues, des atouts essentiels si l'on veut devenir diplomate confirmé. C'étaient les mots de son paternel ; si Sasha avait d'abord voulu suivre la même voie, elle avait changé en cours de route, étrangement, puisque profiler et diplomate, ce n'est pas vraiment le même genre de métier !

Sasha acquiesça donc et Jack lui expliqua qu'il tenait le dossier d'un dangereux criminel recherché par Interpol depuis longtemps, un russe appelé Sergeï Georg Ivanov, et que ce dernier arriverait bientôt à Glasgow. Jack avait décidé de confier la tâche de le retrouver à ... Sasha !
"Le fait que vous parlez russe pourra aider à le retrouver. Vous avez la double nationalité non ?"
"Pas exactement ; la Russie n'accepte pas la double nationalité"
rétorqua Sasha, plus froidement qu'elle ne l'aurait voulu.
Mais le combat était perdu d'avance. Elle n'avait pas le droit de refuser un nouveau travail au risque que Jack se demande sérieusement pour quelle raison garder la profiler. Sasha se retrouva donc en charge d'une nouvelle mission et ne se sentait plus du tout aussi assurée !

***
Un peu plus tard, devant la chambre d'hôtel N°316...
*Je me sens bête ; qui te dit que cet Ivanov sera Sergeï ?*
En faisant une recherche sur leur base de données, dans la partie "Hébergement", elle avait accès à la liste des chambres d'hôtel réservées et les noms des occupants. Il était marqué A. Ivanov, mais cela pouvait être un faux prénom, ou un code... Comme elle devait explorer chaque piste, Sasha s'était donc rendue à l'hôtel de East End pour voir si elle avait vu juste. Mais quand elle toqua et que la porte s'ouvrit après un temps, elle contrôla son visage pour ne pas laisser paraître sa déception : ce n'était pas Sergeï. Il était bien plus jeune. *Et plus beau*

"Привет сэр Ivanov. Bonjour Monsieur Ivanov." dit-elle.
"Мне нужна ваша помощь. J'ai besoin de votre aide" ajouta t-elle. Son visage et sa voix avaient changé avant même qu'il ouvre la porte, montrant qu'elle avait peur ou qu'elle était désespérée.

Spoiler:


Dernière édition par Sasha Oppenheimer le Sam 24 Aoû - 20:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Blood doesn't lie [Livre 1 - TERMINE]   Blood doesn't lie [Livre 1 - TERMINE] EmptySam 2 Fév - 19:25

      « Bonjour, je viens récupérer les dernières affaires que j’avais laissées dans ma chambre. Chambre numéro… 316. … Oui, trois comme troisième étage. Oui. Merci. »


    Je saluai cordialement la réceptionniste qui avait été bien longue à la détente et mal à l’aise sous mon regard gris inquisiteur puis que me dirigeai vers les escaliers, Piotr sur les talons comme toujours. J’hésitai à rendre définitivement la chambre ou à y rester une semaine de plus, voir la réserver sur du long terme. C’était toujours pratique d’avoir un pied-à-terre à Galsgow, d’autant plus que j’hésitais encore à poursuivre mes séances chez le psychologue dont certains propos m’avaient interpellé. Oh, le fait qu’il était à la solde de l’HCV pouvait jouer en sa défaveur, mais ça me permettait de garder un contact avec mes anciens employeurs. Et surtout, nos séances, même si elles n’étaient pas nombreuses, pouvaient m’apporter quelque chose, je le pressentais. Je montai les trois étages en courant, pour ressentir un peu de cette fatigue et de cet essoufflement dans mes muscles qui me donnait cette impression de vitalité. Le sport et les études étaient deux domaines qui avaient pour moi un quelconque intérêt. Savoir, toujours plus, connaître un domaine ou un sujet le plus globalement possible ou être toujours le meilleur, c’étaient des concepts que je comprenais. Lorsque j’avais rattrapé dix huit ans de déscolarisation, à mon entrée dans l’armée, et que j’avais tout fait pour être le meilleur, les autres élèves m’avaient traité d’arrogant et de fayot, mais à ce que j’avais compris de ces idées humaines, elles ne me correspondaient pas le moins du monde. Ce n’était ni par arrogance que je ne cachais pas mes connaissances, ni par ambition ou volonté de me faire bien voir, c’était simplement parce que ça me semblait important de connaître du mieux que l’on pouvait l’environnement dans lequel on évoluait. Le dictionnaire et les livres sur la photographie que je m’étais procurés après ma rencontre avec Miss Brown en étaient la preuve. Et les caisses de livres que j’allais chercher en étaient une autre. Il n’y en avait pas tant que ça, puisse que je n’achetais des livres que depuis mon arrivée en Angleterre, mais je commençais à avoir une petite collection tout de même. Piotr alla s’allonger dans un coin de la pièce pour dormir de ce demi-sommeil canin pendant que je triais le carton de livres et autres habits que je n’avais pas encore transférés dans mon nouvel appartement d’Edimbourg. Je n’étais pas très efficace, puisque je réfléchissais encore à l’éventualité de garder la chambre d’hôtel. Dans ma tête, j’effectuais de rapides et complexes calculs mathématiques sur mes dépenses et mes revenus lorsque quelqu’un frappa à la porte de ma chambre. Un rapide regard en direction de Piotr qui trottinait jusqu’à moi et je tendis une main vers la poignée, une pile de pulls en équilibre sur l’autre. Un sourcil interrogateur levé, j’accueillis sans un mot la jeune femme qui devait être un peu plus âgée que moi, et qui se trouvait devant ma porte.

      "Привет сэр Ivanov. Bonjour Monsieur Ivanov. Мне нужна ваша помощь. J'ai besoin de votre aide"


    Mon sourcil se leva encore plus, et je fronçai les sourcils de concert. Elle parlait russe, elle connaissait mon identité et elle avait apparemment besoin de mon aide. Trois points qui n’allaient pas ensemble. Parce que ce n’était pas logique. Enfin… si, il y avait une logique, et bien une seule : elle me cherchait tout spécifiquement. J’envisageai rapidement toutes les possibilités. Entre lui fermer la porte au nez, l’éconduire avec brusquerie. Avec gentillesse. D’une voix rendue bougonne par le désintérêt total que je portais à ma réponse, je tentai de conclure la discussion :

    • « Вы должны быть ошибочно Иванов Vous devez vous tromper d’Ivanov. »


    Sans la quitter des yeux, je reculais pour poser ma pile de pulls dans le sac que j’avais pris avec moi, et considérer rapidement ce qui était visible et pouvait me porter préjudice. Mon holster avec mon 9mm étaient clairement visible sur ma chemise noire, et quelques poignards en argent et autres chargeurs étaient déposés sur le lit. C’était tout. Mes autres armes, celles qui étaient l’apanage des snipers, étaient déjà dans mon nouvel appartement. J’imaginai que ça valait mieux pour moi, puisqu’à ce que j’avais compris, le port des armes était règlementé dans mon nouveau pays. Je me demandai rapidement si mon statut de sportif et mieux encore, de biathlète, pouvait jouer en ma faveur. Je m’étonnai d’avoir été aussi… imprudent. Mais dans tous les cas, c’était trop tard et je ne changeai pas mon attitude pour autant. En haussant les épaules et en faisant signe à Piotr de retourner se coucher, je repris la parole, revenant sur ma décision de couper court à la discussion :

      « Но если я могу помочь вам, либо. Что вы хотите? Mais si je peux vous aider, soit. Que voulez vous ? »

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MessageSujet: Re: Blood doesn't lie [Livre 1 - TERMINE]   Blood doesn't lie [Livre 1 - TERMINE] EmptyDim 10 Fév - 21:21

Une chose était sûre : Jack Fowler savait utiliser les compétences des personnes placées sous ses ordres. Il ne se rappelait peut être pas que Sasha parlait aussi russe : d'où sa question il y a quelques jours, "est-ce que vous parlez russe ?", mais il se souvenait qu'elle était polyglotte et qu'elle avait une mère russe, puisqu'il avait ajouté qu'elle pourrait brandir sa carte d'identité comme preuve d'être ressortissante russe. Jack se trompait sur plusieurs points en disant cela, et Sasha avait tenté de le lui prouver, mais son chef désirait manifestement la mettre sur l'affaire "Sergeï Ivanov", qu'elle le veuille ou non.

Cela l'amenait à repenser à sa mère, et Sasha n'aimait pas se remémorer les rares souvenirs qu'elle avait d'elle. Diana était fragile, évanescente ; sa beauté et son air vulnérable avaient séduit Christopher Oppenheimer, diplomate hollandais, et l'a poussé à l'épouser et à lui promettre le bonheur. Sauf que la violoniste réputée en Russie avait en elle un mal profond qui ne l'a pas sauvée de sa fin. Leur fille n'avait heureusement pas en elle les graines de la folie ; elle avait suivi de brillantes études, et avait eu suffisamment de force morale pour ne pas suivre la voie toute tracée par son père, la diplomatie. Curieusement, la criminologie l'avait passionnée ; pour Christopher, c'était une passion toute aussi folle que celle que Sasha entretenait envers la musique classique. Sasha jouait du violon il y a longtemps, mais en Ecosse, elle n'avait pas trouvé le temps ni l'envie. Bizarre non ? Son âme d'artiste ne trouvait pas sa place dans ses lieux troublés.

Aujourd'hui, elle allait pouvoir explorer ses talents de comédienne. Sa culture allait aussi l'aider. Son plan pour confondre Sergeï était plutôt tordu, mais elle n'avait pas eu beaucoup de temps pour se préparer. Elle ne pensait pas tomber sur un Ivanov aussi rapidement. Et pas n'importe lequel, car des russes dans la région, il y en avait beaucoup ! C'était un Ivanov correspondant aux critères de recherche ; le personnel avait noté qu'il rentrait souvent à des heures tardives, et elle avait même contacté une femme de chambre qui avait trouvé des cartouches vides en fouillant dans la poubelle de la salle de bains. C'était un homme suspect, mais quand il ouvrit la porte, elle constata que ce n'était pas Sergeï. Pas de problème, elle avait un plan B, qu'elle mit tout de suite à exécution.

Une fois dans la chambre, Sasha ne fut donc pas étonnée de voir un pistolet sur le lit. Le chien la surprit plus car on ne lui avait pas dit qu'il en avait un. Elle conserva son attitude sur le qui-vive et lança à l'homme :

"Fermez la porte s'il vous plaît ; ils m'ont peut être suivie. Je suis vraiment désolée de vous inclure dans cette histoire, mais on m'a parlé de vous et de ce que vous pourriez faire pour le réseau."

Là, l'homme devait vraiment se demander qui elle était, pourquoi elle racontait cela, et que savait-elle. Elle n'arrivait pas à lire sur son visage ses émotions, ce qui était déroutant. Alors Sasha tentait de deviner ce qu'elle ressentirait si elle était à sa place.

"Je suis russe tout comme vous ; mes intentions ne sont pas belliqueuses. Peut être que la police m'a vue entrer dans l'hôtel mais ils attendront dehors. J'ai juste besoin de vérifier que vous pouvez m'aider, ensuite je disparaîtrais."

Elle termina sur cette note énigmatique, espérant qu'il mordrait à l'hameçon et serait suffisamment intéressée pour ne pas l'envoyer paître. Ou pire.

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MessageSujet: Re: Blood doesn't lie [Livre 1 - TERMINE]   Blood doesn't lie [Livre 1 - TERMINE] EmptyMer 20 Fév - 21:37

      "Fermez la porte s'il vous plaît ; ils m'ont peut être suivie. Je suis vraiment désolée de vous inclure dans cette histoire, mais on m'a parlé de vous et de ce que vous pourriez faire pour le réseau."


    Je fis un pas en arrière tandis qu’elle entrait dans la chambre et sans un mot ou la moindre hésitation, je lui obéis en fermant la porte. J’étais bien un soldat jusqu’au bout des ongles, réagissant aux ordres sans le moindre doute tant que mon intelligence ne m’envoyait pas de signaux d’alarme. D’ailleurs, en parlant d’alarme, ma main glissa naturellement vers la place, vacante, de mon 9mm à mon côté et mon regard dévia légèrement en direction du lit où il était soigneusement posé, et déchargé. Piotr avait senti ma mise en état d’alerte et dressait désormais les oreilles, comme pour guetter le moindre son suspect. J’essayais pour ma part de saisir toutes les implications de ce qu’elle me disait, toujours en russe. Le réseau. La Mafia ? Elle ne venait tout de même pas jusqu’ici, non ? Si, assurément… la mafia avait des tentacules partout dans le monde et plus particulièrement en Europe, c’était évident. Mais… j’écartais cette possibilité. Je faisais partie d’un autre réseau, et les probabilités pour qu’elle fasse référence à mes anciens employeurs étaient tout aussi fortes que celles concernant la mafia, voire plus. En arabe, je marmonnais entre mes dents à Piotr de rester allongé et aux aguets et je reportai mon attention sur la jeune femme, reprenant mon rangement. Quelques livres, quelques habits, peu de choses. J’ignorais si elle attendait quoi que ce soit de ma part, une réponse, quelque chose dans ce genre. Elle demandait de l’aide que je ne pouvais pas, voulais pas, lui apporter. Quel intérêt ? Me mettre en porte-à-faux par rapport aux « ils » qui n’avaient rien contre moi ?

      "Je suis russe tout comme vous ; mes intentions ne sont pas belliqueuses. Peut être que la police m'a vue entrer dans l'hôtel mais ils attendront dehors. J'ai juste besoin de vérifier que vous pouvez m'aider, ensuite je disparaîtrais."


    Ainsi elle avait des démêlés avec la police ? Voilà qui n’était pas du tout dans mon intérêt, quand bien même je n’avais que peu de choses à me reprocher, d’autant plus que je ne me reprochais rien par moi-même. Quelques meurtres pour le compte de l’HCV, un pour le compte de mon nouvel employeur… Et quelques dizaines d’armes à feu peu voire pas du tout légales dans mon nouvel appartement. Il valait clairement mieux pour moi que la police ne regarde pas vraiment du côté d’Alexei Ivanov, d’autant plus que pour le moment, ils ne s’intéressaient pas du tout à moi, et que c’était pour le mieux. Pour utiliser une expression que j’avais apprise il y a peu dans un roman, j’avais quelques squelettes, ou cadavres, dans le placard, et malgré mon regard neutre, si la police commençait à mettre son nez dans mes affaires, j’allais vite devoir passer dans l’anonymat. Non, il valait mieux pour moi faire en sorte que la jeune femme parte très vite d’ici. Je la fixai dans les yeux, mes prunelles de la couleur de l’orage fouillant sans gênes celles de l’autre Russe.

      « Je ne suis pas celui auquel vous devez penser, je le crains. Je ne veux pas de problème avec la police, et le fait que je parle russe ne veux pas dire que j’en suis un. Toutefois… »


    Je me déplaçai en direction du lit, récupérant mon pistolet, le chargeant, vérifiant son état de marche et le passant dans son holster à mon côté. Je m’humectais les lèvres d’un coup de langue, fis tourner mon poignard dans ma main avant de le faire glisser dans son fourreau à mon mollet. Je réfléchissais activement à ce que je pouvais dire. Le fait d’entendre du russe jouait bien plus que je ne pouvais l’imaginer. C’était comme si cette mélodie de l’Est m’avait… manquée. Je n’arrivais pas à mettre de mots précis mais c’était en résumé cela : entendre du russe était doux à l’oreille. Je n’étais pas habitué à… apprécier cela. Apprécier tout simplement. Je fis glisser le deuxième poignard qui était sur mon lit dans le creux de ma main.

      « Qui cherchez vous exactement, que vous veut la police, et qui vous a indiqué que j’étais russ..ophone. Savez-vous parler anglais ? »


    Mes questions étaient venues naturellement, de manière fluide et suivaient une logique propre dans mon esprit tandis que tous mes sens de prédateur étaient en alerte pour guetter le moindre bruit suspect dans le couloir. Il était étrange de voir que je jouais avec le couteau tout en tournant le dos à la jeune femme. Je me dirigeais vers la fenêtre de la chambre, pour m’adosser au mur adjacent. Je gardais ainsi un certain contrôle sur ce qu’il se passait dans la rue, dans la chambre, je m’éloignais de la porte et je me construisais une porte de sortie en étant à proximité de la fenêtre. Mon russe me venait naturellement malgré ces mois passés en Ecosse, et un petit sourire naquit sur mon visage alors que je me faisais la réflexion que parler russe m’avait manqué, aussi. Si j’étais amené à reparler couramment arabe, allais-je m’apercevoir que cette langue et sa mélodie méditerranéenne avaient manqué à mes oreilles et à ma bouche ? C’était une question intéressante. Mais ce n’était ni le lieu, ni le moment, pour la poser. Ma voix, neutre, atone, posée, et claire, s’éleva à nouveau dans la pièce.

      « En clair, que faites vous ex-ac-te-ment dans cet hôtel ? »

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MessageSujet: Re: Blood doesn't lie [Livre 1 - TERMINE]   Blood doesn't lie [Livre 1 - TERMINE] EmptyVen 19 Avr - 23:57

Une nouvelle fois, Sasha se mettait dans des situations dangereuses et incongrues pour retrouver un individu. Si son métier ne consistait pas au départ à se rendre sur le terrain, elle avait en quelque sorte inventé sa propre définition du job : à force de se déplacer d'elle-même, de se rendre au double mariage des vampires, cela avait changé la manière de Jack de la manager. En tant que chef de leur équipe, il la gère d'une certaine façon, place les différents éléments selon une logique sienne et propre, mais aussi en fonction des métiers de chacun. Mais Sasha avait évolué, avait montré qu'elle était capable de se rendre sur le terrain et d'en ressortir vivante. Mais le fiasco de Maryana, et son interpellation avec Badenov au double mariage avaient pesé sur l'évaluation quotidienne que lui faisait subir Fowler et ses co-équipiers. En effet, chaque membre de l'équipe devait juger ses partenaires, en soumettant des rapports hebdomadaires. Les faits et gestes de Sasha étaient surveillés, à son grand désarroi. En tant que profiler pour Interpol, elle avait eu l'habitude de gérer son activité comme elle l'entendait. Mais au sein de Scotland Yard, elle devait faire ses preuves, et surtout ne pas attirer l'attention sur elle. Personne ne devait penser que son rôle était tout autre. En plus, sa jeunesse primait : on croyait qu'elle était inexpérimentée. Bref, il fallait qu'elle se coule dans un moule qu'elle trouvait trop étroit à son goût. Mais elle n'avait pas le choix. Enfin, si, elle pourrait peut être changer de poste, quitter Scoltand Yard et se mettre à son compte... Peut-être... Mais cela lui semblait une perspective trop éloignée pour qu'elle y songe sérieusement.

En attendant, elle avait plongé dans la gueule du loup, inventant une histoire sur un réseau tchétchéne et la mafia russe pour expliquer sa présence impromptue devant la chambre d'Ivanov. Sauf que ce n'était pas Sergueï. Elle s'y attendait : cela n'aurait pas pu être lui, cela aurait été trop facile ! Mais alors qui était-ce ? Est-ce que cet homme était lié à Sergueï ou pas du tout ? Comme elle allait bientôt évoquer le russe en fuite devant cet homme et son chien *et son pistolet, et ses lames... oh là, où suis-je tombée ? Il doit vraiment faire partie de la mafia celui là* , il valait mieux que quelque chose transparaisse sur son visage quand elle mentionnerait le prénom du russe. La réussite de son plan se basait là-dessus. Sur la réaction de son vis à vis.

Sauf qu'il ne semblait pas être très réactif. Plutôt calme. L'arrivée de Sasha, son attitude, sa voix, n'avaient pas l'air de l'avoir alerté. Pendant un moment, elle crut même qu'il allait lui claquer la porte au nez. Mais non, il s'effaça pour la laisser entrer. Son espoir fut de courte durée : comme prévu, il tiqua quand elle parla de la police. Il vint la fixer avec une expression peu amène peinte sur le visage. Maintenant, il allait falloir qu'elle le convainque qu'elle disait la vérité.

"Je comprends votre peur et je vous jure que je ne vous embêterai pas longtemps. Je vous demande juste de m'écouter un petit moment."

En fait, il n'avait pas l'air d'avoir peur de quoi que ce soit. Pendant qu'elle parlait, il rangeait ses affaires comme si de rien n'était, comme si une personne étrangère et inconnue n'était pas entrée dans sa chambre d'hôtel. Et aussi, comme... comme s'il allait bientôt quitter les lieux. Sasha se dit qu'elle avait bien fait de venir maintenant : un peu plus tard, et elle l'aurait raté ! Il s'occupa aussi de faire disparaître promptement ses armes et Sasha remarqua ce détail : il savait bien les utiliser. Il savait tuer. Un frisson lui échappa.

"Oui je parle anglais. En fait je ne suis pas totalement russe même si je vivais en Russie avant de venir ici. Je suis tchétchène ; je fais partie d'un réseau qui s'appelle "Contact"...."

Mais il l'interrompit en lui demandant ce qu'elle faisait dans cet hôtel. La patience de l'Ivanov avait ses limites. Elle comprenait tout à fait et sentait que c'était le moment pour raconter son histoire.

"Je devine ce que vous pensez mais laissez-moi finir. Nous organisons le transfert des réfugiés tchétchènes vers l'Europe, et l'Ecosse. Nous avons besoin d'aide ici en Ecosse. On m'a parlé d'un homme appelé Sergeï Ivanov, mais ce n'est pas lui que je cherche, c'est vous. On m'a dit que vous pourriez m'aider sans contrepartie car vous êtes un sympathisant, alors que l'autre..."
Elle laissa volontairement un blanc, laissant entendre que l'autre n'était pas recommandable.
"Il profite de notre dépendance pour nous faire du chantage ; il menace d'aller tout raconter à la mafia. Le réseau m'a recommandée à vous. S'il vous plaît, dites-moi que vous allez nous aider." le supplia t-elle en joignant ses mains. Mais elle ne se rapprocha pas de lui. Il pourrait se sentir attaqué. Voyons déjà comment il réagissait à l'énonciation du nom de Sergueï.

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MessageSujet: Re: Blood doesn't lie [Livre 1 - TERMINE]   Blood doesn't lie [Livre 1 - TERMINE] EmptySam 20 Avr - 0:51

    Elle m’avait demandé de l’écouter un moment, juste avant que je continue mon rangement et je n’avais pas vu de raison valable pour lui refuser cette demande. Je me fis la réflexion, en l’observant avec minutie, à présent appuyé au mur, donc, que je devais lui sembler bien étrange. Je n’étais pas très expressif, c’était le moins que l’on puisse dire puisque si émotion il y avait dans l’air, elle ne provenant en aucun cas de ma personne. J’étais plutôt une force tranquille, ni menaçante, ni avenante. J’étais tout simplement. Je n’avais aucune envie de me faire passer pour ce que je n’étais pas, je ne simulais que rarement les émotions sur mon visage. Une force tranquille, mortelle assurément, mais qui… qui ne se montrait pas agressive. Oui. Et elle… je n’arrivais pas à lire en elle. Ce n’était pas étonnant, puisque les humains m’étaient plus étrangers que les animaux lorsqu’il s’agissait de les comprendre, mais avec cette jeune femme, je n’arrivais pas à savoir comment me positionner. Elle n’était clairement pas un danger pour moi. C’était un fait certain. Mais elle cherchait un Ivanov. Et si ce n’était pas moi, il me semblait évident que ce devait être mon frère. Ivanov était le prénom de ma mère, puisque je n’avais jamais connu mon paternel. Les seules indications le concernant, je les avais supputées à partir des ressemblances physiques évidentes qu’il y avait entre Sergeï et moi il y avait de cela bien quinze ans. Des yeux gris, une petite taille, des cheveux bruns. Peut être notre menton, légèrement carré. Non, il n’y avait qu’un Ivanov dans cette région d’Europe qui n’était pas moi. Après qu’elle m’eut confirmé qu’elle parlait bien anglais, elle me détailla d’ailleurs sa nationalité et ses origines, que j’enregistrais sans y penser, ne m’en occupant pas plus que cela, je lui demandai ce qu’elle faisait, en clair, dans cet hôtel, dans ma chambre et pourquoi elle me cherchait. Tout cela était inclus dans le mot « exactement » que j’avais volontairement clairement articulé. Avec ce que je savais sur elle, ce qui était maigre bien sûr, elle n’avait aucune raison valable d’être là, des problèmes avec la police et elle cherchait un Ivanov. C’était cela, sa raison valable. Elle avait cherché sur les données des hôtels un Ivanov et m’avait trouvé, quelque chose dans ce goût là. Je la fixai sans ciller lorsqu’elle me répondit :

      « Je devine ce que vous pensez mais laissez-moi finir. Nous organisons le transfert des réfugiés tchétchènes vers l'Europe, et l'Ecosse. Nous avons besoin d'aide ici en Ecosse. On m'a parlé d'un homme appelé Sergeï Ivanov, mais ce n'est pas lui que je cherche, c'est vous. On m'a dit que vous pourriez m'aider sans contrepartie car vous êtes un sympathisant, alors que l'autre... Il profite de notre dépendance pour nous faire du chantage ; il menace d'aller tout raconter à la mafia. Le réseau m'a recommandée à vous. S'il vous plaît, dites-moi que vous allez nous aider. »


    Je fronçai les sourcils. Sergeï ? En lien avec la mafia. Je ne connaissais de la Mafia Russe que peu de chose, son influence un peu partout principalement, ses secteurs d’activité, entre autres. Peut être que mon père lui-même en faisait partie, ça ne m’aurait pas étonné. Mais que mon frère soit lié à ce réseau, voilà quelque chose à laquelle je n’avais pas songé jusque là. Je n’avais de souvenirs de lui que de rares bribes me montrant un homme comme moi, insensible, dépourvu de sentiments, dur et violent. Mortel, comme moi, déterminé, comme moi. Nous étions frères. Il m’avait tout appris. La jeune femme me supplia, mains jointes, de les aider, mais j’haussai les épaules. Pas plus que mon frère, je n’étais « sympathique » ou « sympathisant » contrairement à ce qu’elle pouvait penser, ce qu’elle avait pu croire. Sergeï profitait de leur dépendance pour les faire chanter ? Voilà une chose que je pouvais comprendre, les actes gratuits n’étant pas dans mes habitudes. J’arrêtai un instant de faire tourner le couteau entre mes doigts et je le considérai d’un œil attentif. Je ne pouvais pas l’aider, mais elle pouvait m’aider à tracer mon grand frère. Relevant le regard vers la jeune femme, après l’avoir laissé dériver vers la rue où je n’apercevais toujours pas de voitures de police, banalisées ou pas, je consentis à parler après un silence :

      « Un réseau qui s’appelle « Contact » ? Il m’est inconnu. En revanche, Sergeï ne l’est pas. J’imagine que votre… contact, a oublié de mentionner que j’étais son petit frère, Alexei Ivanov. Si Sergeï et ses conditions ne vous conviennent pas, je doute que les miennes, s’il me venait à l’idée de vous… aider, vous conviendraient. Et je ne veux pas de problème avec la police, miss… »


    Un nom… ce n’était pour moi qu’une façon de nommer l’autre et de se nommer, rien de plus. Certains préféraient l’anonymat, et si on commençait à un peu trop me chercher noise il était certain que je tomberais moi aussi dans l’oubli des noms d’emprunt, mais je n’y étais cependant pas attaché au point de cacher qui j’étais, comment on me nommait et ce que je faisais. Posant le poignard, j’ouvris la fenêtre, m’appuyant au rebord, respirant l’air frais de la ville.

      « Vous mentez. »


    Ce n’était pas une question, c’était un constat. Personne de suspect dans la rue que je pouvais observer. Le fait qu’elle sache que je m’appelais Ivanov, qu’elle connaissait un Sergeï Ivanov. Que l’on l’avait aiguillée vers moi. Elle mentait. Cela me semblait évident. La question qui restait en suspens, voilà ce qui était important. Cherchait-elle Alexeï Ivanov, ou Sergeï Ivanov de prime abord ? Était-elle venue pour mon frère ? Etait elle vraiment ici pour exfiltrer ou plutôt infiltrer des tchétchènes en Ecosse ? J’expliquai mon allégation sans la regarder, tranquillement. Je n’étais pas homme à hausser le ton, à m’impatienter, non. J’étais homme à parler toujours calmement, à exposer les faits, les questions, les solutions.

      « Il n’y a pas de voitures dans la rue, si vous avez des démêlés avec la police, ils ne sont pas venus jusque ici. Vous avez peut être besoin d’aide, mais personne ne vous a indiqué qui j’étais. Vous cherchiez peut être Sergeï, et voyant un autre Ivanov, vous en êtes venue à la conclusion que, un Ivanov ou un autre, je pouvais peut être vous aider. Je ne veux pas de problème avec le Gouvernement de ce pays, et je doute qu’aider le transfert de réfugiés de l’Est vers cette région d’Europe pourrait m’en causer. je m’arrêtai une petite seconde, scrutant l’extérieur, peu certain d’avoir réellement vu un mouvement dans l’ombre, et je ne fais partie d’aucun réseau mafieux pouvant faire cela. Je suis désolé. »


    Je ne l’étais pas, c’était évident. Voulais-je l’être ? Je n’en savais rien. Être désolé. Qu’était-ce d’autre que refuser d’admettre que le passé était passé et le présent devant nous ? « Je suis désolé », voilà une expression que j’employais plus par obligation que par réelle conviction.

    Spoiler:
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MessageSujet: Re: Blood doesn't lie [Livre 1 - TERMINE]   Blood doesn't lie [Livre 1 - TERMINE] EmptySam 20 Avr - 20:06

L’homme face à Sasha semblait taillé comme un roc. Ce n’était pas seulement son physique qui interpellait et impressionnait, mais sa manière d’être… aussi silencieux, aussi calme. Dos au mur, il la contemplait, l’écoutant comme elle le lui avait demandé. En apparence, il la croyait. En tout cas, elle n’avait pas décelé chez lui de mouvement d’humeur qui aurait pu annoncer un refus, un déni. Elle avait débité son histoire presque d’une traite, ne reprenant que peu de fois son souffle. Il fallait lui rappeler qu’elle était recherchée, en fuite, ou poursuivie. Elle avait insisté sur le « peut-être », pour insérer un doute de sa part. Elle avait parlé d’un réseau d’abord en restant vague, puis en le nommant « Contact ». Une dénomination claire, contrairement à de nombreuses associations clandestines aux noms fleuris ou à l’opposé de leur but principal. Cela ferait plus sérieux d’une part ; d’autre part, il comprendrait qu’elle ne parlait pas de la mafia russe. Les partisans de « Contact » ne trempaient pas dans ce genre d’affaires louches, mais œuvraient pour le bien de la communauté tchétchène. *Pour faire croire à un mensonge, il faut aller jusqu’au bout dans la recherche et imaginer toutes les questions et les doutes possibles, et savoir y répondre avec toute la sincérité que je possède en moi. Sinon, il ne me croira pas. Même si ce réseau n’existe pas et même si la police n’est pas dans la rue, il faut qu’il me croie. Il peut émettre des doutes mais il faut qu’il reste toujours hésitant, entre me croire et dénier.* En tout cas, c’était le but de Sasha.

Il semblait si calme et maître de lui-même ! Un seul détail continuait à la faire frissonner : il jouait nonchalamment avec un couteau, les yeux baissés ou dans le vague. Comme s’il ne faisait pas attention à ses gestes, comme si un tel mouvement était inné. Pourtant, à l’évocation du nom de Sergueï, il fronça les sourcils. Elle se prit à espérer qu’il soit bel et bien lié au russe que cherchait Interpol.

Il lui fut difficile de cacher son excitation quand il lui révéla être le petit frère de Sergeï, Alexei. En même temps, il reculait devant sa proposition, expliquant que ses méthodes n’étaient pas celles d’un sympathisant, qu’elles ressemblaient à celles de son frère. *Mmm… à vous voir manier votre couteau et votre pistolet, je m’en doutais un peu.* Mais Sasha devait bien explorer toutes les pistes, pour les éliminer une à une. Il ne lui fut par contre pas difficile de feindre la surprise.

« Non, je n’étais pas au courant. Ils ne m’ont rien dit ; ils m’ont juste dit de trouver … « le petit Ivanov », voilà, c’étaient leurs mots. Sauf que vous n’imaginez pas combien d’Ivanov il y a dans cette ville ! »
Elle ajouta plus sérieusement, comme si elle comprenait soudain quelque chose.
« Ils devaient savoir qui vous étiez, eux. Ce sont mes chefs et ils ne discutent pas. Ils feraient tout pour sauver la communauté tchétchène et leurs méthodes sont parfois un peu expéditives, mais je dois leur faire confiance. »

Mais il y avait quelque chose dans son regard qui ne lui plaisait pas. Sasha lisait sur les visages et elle y vit qu’Alexei ne la croyait pas. Il le lui expliqua et elle comprit qu’il n’était pas loin de comprendre le subterfuge mais heureusement, elle savait comment répliquer.
« Vous aussi vous mentez. Vous dites que vos méthodes ne nous plairont pas, mais si mes chefs vous ont choisi, c’est justement pour votre lien avec votre frère. Vous devez être différent, vous ne suivez pas ses traces. Sinon vous m’auriez déjà menacée. » assura t-elle d’un ton plus ferme qu’elle ne l’était à l’intérieur.
Puis plus doucement, « Je vous rappelle que j’ai dit que la police me suivait peut-être. Vous ne mettiez pas ma parole en doute au début puisque vous avez vérifié leur présence par la fenêtre. Vous savez manier les armes et votre chien est dressé pour le combat lui aussi. Vous pouvez nous être utile, mais je ne veux pas vous forcer. » Sa voix mourut sur cette dernière phrase. Son visage exprimait la déception. *J’aurais aimé que vous acceptiez* disait son regard. Sasha était devenue une tchétchène. Dans la peau de son personnage.
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MessageSujet: Re: Blood doesn't lie [Livre 1 - TERMINE]   Blood doesn't lie [Livre 1 - TERMINE] EmptyMer 24 Avr - 0:02

      « Non, je n’étais pas au courant. Ils ne m’ont rien dit ; ils m’ont juste dit de trouver … « le petit Ivanov », voilà, c’étaient leurs mots. Sauf que vous n’imaginez pas combien d’Ivanov il y a dans cette ville ! Ils devaient savoir qui vous étiez, eux. Ce sont mes chefs et ils ne discutent pas. Ils feraient tout pour sauver la communauté tchétchène et leurs méthodes sont parfois un peu expéditives, mais je dois leur faire confiance. »


    J’arquai un sourcil. Elle semblait sûre d’elle. Sa surprise, lorsque j’avais lâché que j’étais le petit frère de Sergeï n’était pas feinte. C’était cela qui clochait. On lui demandait de trouver le « petit » Ivanov. De mon point de vue, il me semblait évident que l’on parlait du « petit » dans une éventuelle fratrie, et non en taille. Et ce, même si je n’étais pas un géant. J’oscillai entre la certitude qu’elle me mentait et la curiosité de savoir qui lui avait donné une telle information sur moi, et Sergeï. Parce que ça ne pouvait être qu’une personne qui connaissait les Ivanov de Iaboutsk, ou qui nous connaissait tous les deux séparément et avait donc faire le rapprochement. Si c’était cette dernière possibilité, alors mes soupçons sur le fait que notre ressemblance physique ne s’était pas éteinte avec l’âge seraient confirmés et m’aideraient à mettre la main sur mon frère. Etrangement, j’avais… envie que ce soit la deuxième possibilité. J’avais envie d’avoir une piste tangible sur mon frère. Même si cette jeune femme m’en avait déjà appris bien plus que je n’avais pu en espérer lorsque je lui avais ouvert la porte plusieurs minutes plus tôt. Je regardai par la fenêtre, après avoir stoppé le mouvement circulaire que je faisais avec mon couteau. Pas de voitures, pas de police. Elle mentait. Je lui en faisais la remarque.

      « Vous aussi vous mentez. Vous dites que vos méthodes ne nous plairont pas, mais si mes chefs vous ont choisi, c’est justement pour votre lien avec votre frère. Vous devez être différent, vous ne suivez pas ses traces. Sinon vous m’auriez déjà menacée. Je vous rappelle que j’ai dit que la police me suivait peut-être. Vous ne mettiez pas ma parole en doute au début puisque vous avez vérifié leur présence par la fenêtre. Vous savez manier les armes et votre chien est dressé pour le combat lui aussi. Vous pouvez nous être utile, mais je ne veux pas vous forcer. »


    Je clignai des yeux, une fois. Sa remarque me faisait réfléchir plus que toutes les autres. Je mentais ? Est-ce que je mentais ? Non, bien sûr que non, je n’en étais… j’en étais capable, mais je ne le faisais pas. Pourquoi donc ? Je n’en avais strictement aucune idée. Je me connaissais extrêmement bien, et peu de choses, très peu pour être franc, que je pouvais faire avaient une raison qui m’échappait. Le fait que je m’interdise, puisque c’était bien cela dont on parlait, une interdiction morale, de mentir, de jouer un rôle qui n’était pas moi, je n’en percevais pas la finalité. Je supposais, lorsque je prenais le temps d’y penser, que c’était parce que cela me serait bien trop simple. Quelqu’un qui ne ressentait rien, qui n’agissait que suite à des réflexions et des déductions des plus logiques, qui n’était pas soumis aux aléas de son humanité,… c’était bien trop simple pour moi de simuler. De mentir. Voilà pourquoi je ne mentais pas, voilà pourquoi elle avait tort. Pourtant… je lus dans ces yeux comme un réel désir, comme un réel besoin d’aide de ma part. Je ne pouvais pas l’aider, c’était une évidence. Quelque chose remua en moi. Je clignai de nouveau des yeux, mais plusieurs fois. Je fixai d’un regard interrogateur, un peu perdu, la jeune femme face à moi. Je ne comprenais pas. Pourquoi insister tellement, pour des personnes qu’elle, j’en étais absolument certain, ne connaissait pas ? Je ne comprenais pas les sentiments humains, je le savais. Mais là, devant elle, mon handicap, mon incapacité à être ce que mon espèce m’imposait d’être, ce qui était sensé être la plus pure essence de l’être humain et qui m’échappait, s’enfuyait entre mes doigts comme de l’eau que l’on essayait d’attraper mains grandes ouvertes, l’absence, donc, d’émotions, fit comme un trou béant dans ma poitrine et mon désir, mon désir oui, de retrouver mon frère pour comprendre pourquoi j’étais ainsi, pourquoi nous étions si… inhumains en soi. J’inclinai légèrement la tête sur le côté, comme Piotr lorsqu’il attendait quelque chose de moi, l’oreille attentive aux bruits de la ville et de l’hôtel. Ma voix sonna étrangement à mes oreilles, et je compris au bout de quelques mots que c’était parce qu’il émanait d’elle une douceur que je ne me connaissais pas :

      « Pourquoi mentirais-je ? A quoi sert le mensonge si ce n’est ignorer ce qui est réel et donner à l’autre une raison de vouloir nous atteindre ? Je suis Alexei Ivanov, frère de Sergeï Ivanov. Je ne fais partie d’aucun réseau, et je n’ai encore moins de contacts ou de connaissances ayant vent de mes capacités. Je… j’inclinai la tête un peu plus, clignant des yeux une nouvelle fois ne comprends pas ce qui vous motive. Vous me semblez… totalement dévouée à la cause que vous défendez, mais vous avez un accent russe, pas tchétchène, quoique vous puissiez me dire. sur un ton légèrement différent, je m’expliquai j’ai une bonne oreille et une affinité particulière avec les langues caucasiennes. En soi, tant que vous n’êtes pas une menace pour moi, peu m’importe si vous dites la vérité ou si vous me mentez. Vous avez cependant des informations sur Sergeï. C’est cela qui m’importe puisque vous n’êtes pas la seule à chercher l’aîné des Ivanov. »


    Mes dernières phrases avaient été prononcées en russe, et je sentais dans ma voix un soupçon d’une chose que je ne connaissais pas. Cette manière de rouler les r, d’amplifier les voyelles… J’entendis une voix douce à mon oreille me chanter une berceuse dans ma langue maternelle que je ne me souvenais pas avoir jamais eu en mémoire. Je compris soudain qu’inconsciemment, j’avais pris le rythme de parole, le timbre, la prosodie de ma mère en parlant russe. Mon identité en elle-même ne m’importait réellement que peu. Apprendre l’arabe, l’anglais, l’allemand, le croate, et toutes ces langues dans les pays que j’avais visités… c’était un fait. Mais je me sentais d’un coup profondément russe. C’était ma langue maternelle, c’était celle dans laquelle je pensais. C’était celle qui composait mon essence. Je repris en russe, naturellement, presque sans m’en rendre compte :

      « Qui êtes vous ? Selon tout vraisemblance, vous n’êtes pas vraiment celle que vous prétendait être et moi, je ne suis pas simplement celui que je prétends être. Pourquoi cherchiez-vous un Ivanov, était-ce… moi que vous cherchiez ? Ou était-ce Sergeï ? Pour votre réseau, je peux, il me semble, trouver des personnes qui pourront vous aider, mais ce ne sera pas moi. »

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MessageSujet: Re: Blood doesn't lie [Livre 1 - TERMINE]   Blood doesn't lie [Livre 1 - TERMINE] EmptyDim 12 Mai - 21:50

Malgré ses paroles et son assurance de façade, Sasha avait peur de lui. C'était bien enfoui en elle, sous une carapace qu'elle avait su se forger au fil de ses expériences professionnelles et personnelles. Il n'y avait pas de risque pour que cela se voit. Ou peut-être devrait-elle montrer qu'elle se sentait intimidée face à lui ? Au début de leur échange, elle avait affiché une peur liée à la présence probable de la police, mais Alexei avait prouvé qu'il ne se fiait pas aux affirmations mais aux faits en vérifiant lui-même s'il n'y avait pas de flics aux alentours. Il voulait prouver que Sasha mentait. Elle avait réussi à se débrouiller pour qu'il croit que c'était un stratagème de sa part. Pouvait-elle afficher une détente temporaire ? Ou plutôt lui montrer franchement qu'elle le craignait ? Si elle le faisait, qu'en penserait-il ? Essaierait-il de pousser son avantage plus loin et de lui rappeler qu'il était armé, que son chien était visiblement d'une race d'attaque et que de toute façon, un homme est généralement plus fort qu'une femme ? Sasha ne savait pas se battre à mains nues, ni utiliser une arme. Serait-ce plus cohérent vis-à-vis de sa démarche ? Pouvoir avouer que son coeur battait la chamade serait se soulager d'un poids conséquent. Montrer cette faiblesse était-il une bonne idée ?

Les questions de Sasha laissèrent Alexei Ivanov momentanément muet et lui permirent effectivement de réfléchir à sa prochaine décision : lui montrer qu'elle avait peur, soit par les mots, soit par les gestes, en continuant à jouer la femme perdue, qui a besoin d'aide via Alexei et non via Sergeï. Ou rester sûre d'elle-même, capable et prête à s'en aller si besoin était. S'il continuait à douter d'elle, la seule solution serait de partir en reconnaissant que "ses chefs" s'étaient peut-être trompés et en déclarant qu'elle allait se mettre à la recherche de Sergeï. *Non, ne lui dis pas ça : je ne sais pas encore comment il va réagir vis-à-vis de son frère. Ne mentionne plus son nom. Tu n'as pas besoin de son autorisation pour sortir, quand même ! Je n'ai pas très envie de lui tourner le dos, mais je ne peux pas non plus sortir à reculons !*

« Pourquoi mentirais-je ? A quoi sert le mensonge si ce n’est ignorer ce qui est réel et donner à l’autre une raison de vouloir nous atteindre ? Je suis Alexei Ivanov, frère de Sergeï Ivanov. Je ne fais partie d’aucun réseau, et je n’ai encore moins de contacts ou de connaissances ayant vent de mes capacités."
*Voilà pour ton histoire, Sasha. Il n'y croit pas. Il ne veut pas en entendre parler. Il s'en fiche.* Mais il n'y avait pas que cette impression de désintérêt qui se dégageait de la réponse d'Alexei. Il y avait son ton... Très doux, très calme. *Il me déstabilise.*

Je ne comprends pas ce qui vous motive. Vous me semblez… totalement dévouée à la cause que vous défendez, mais vous avez un accent russe, pas tchétchène, quoique vous puissiez me dire. J’ai une bonne oreille et une affinité particulière avec les langues caucasiennes. En soi, tant que vous n’êtes pas une menace pour moi, peu m’importe si vous dites la vérité ou si vous me mentez. Vous avez cependant des informations sur Sergeï. C’est cela qui m’importe puisque vous n’êtes pas la seule à chercher l’aîné des Ivanov. »

*Il me déstabilise* se répéta t-elle. *Je suis déstabilisée.*
Ca tournait en boucle dans sa tête. Pas une menace. *Il a vu clair dans mon jeu : que dois-je faire ?* Pour l'instant, cela ne servait à rien de continuer à mentir. Il l'avait si bien dit en définissant ce qu'était le mensonge. C'était étrange d'entendre à nouveau parler russe ; Sasha lisait souvent des livres russes, parfois à voix haute pour ne pas perdre l'accent ni le vocabulaire, mais c'était tout autre chose que de converser avec un autre russe, et surtout sur des sujets aussi graves !

"C'est vrai, je suis russe, pas tchétchène. Pouvez-vous comprendre qu'il me soit important d'aider ce peuple, même si je n'en fais pas partie ?"
A son sens, Alexei Ivanov pouvait appréhender beaucoup de choses, quoiqu'il dise.
En attendant, elle ne savait toujours pas si elle devait montrer sa peur ou la cacher, bien que la situation ait légèrement changé. En attendant, son visage était resté de marbre, enfin... non, quand il l'avait déstabilisée, à quoi son visage ressemblait-il ? Impossible de le savoir. Lui le savait et pourrait utiliser cette information pour conclure sa déduction. Ce qu'il ne manqua pas de faire.

« Qui êtes vous ? Pourquoi cherchiez-vous un Ivanov, était-ce… moi que vous cherchiez ? Ou était-ce Sergeï ?"
Toutes ces questions... Elle ne pouvait évidemment pas lui dire la vérité. Alors elle resta sur sa version de départ ; tant pis si elle était bancale maintenant.

"C'était bien vous que je cherchais. Mais ils ont dû se tromper puisque vous me dites que vous ne pouvez pas m'aider." affirma t-elle.
"Ce n'est pas la peine" ajouta t-elle quand il proposa de lui envoyer des personnes pour l'aider, "je dois y aller maintenant Alexei Ivanov. Merci de m'avoir reçue et d'avoir essayé de m'aider." conclut-elle en tendant sa main. En Russie il ne fallait pas serrer la main de quelqu'un sur le pas de sa porte ; c'était considéré comme un mauvais présage. Pour sortir, c'était pareil. Allait-il lui serrer la main en retour ?

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MessageSujet: Re: Blood doesn't lie [Livre 1 - TERMINE]   Blood doesn't lie [Livre 1 - TERMINE] EmptyLun 20 Mai - 21:50

    "C'est vrai, je suis russe, pas tchétchène. Pouvez-vous comprendre qu'il me soit important d'aider ce peuple, même si je n'en fais pas partie ?"

    Elle avait rendu les armes et admis qu’elle m’avait menti, sur ce point, mais étrangement… j’avais l’impression que… je ne savais pas trop. Je ne savais pas vraiment comment me positionner. Je ne comprenais pas pourquoi, comment on pouvait se démener autant pour… d’autres personnes. C’était… ça m’échappait. Je n’arrivais vraiment pas à comprendre ce qui pouvait la pousser à faire ça. J’essayais d’attraper un filet d’eau en gardant la main ouverte, le suivant du regard se faufiler entre mes doigts et me fuir totalement. J’avais beau étudier le problème sous toutes les coutures, la solution m’échappait sans que je n’y puisse rien faire. Ce n’était pas… rationnel. Ce n’était pas logique. C’était… humain, sûrement. Dans tous les cas, à sa question « pouvez vous comprendre qu’il lui soit important d’aider les tchétchènes », je ne pouvais que lui répondre un simple « non » qui résumait toutes mes tentatives de comprendre. Pourtant, aucun mot ne franchit mes lèvres, je me contentai de récupérer le couteau que j’avais quelques minutes auparavant posé sur le rebord de la fenêtre lorsque je l’avais ouverte. L’arme blanche recommença son ballet entre mes doigts, occupant ma main et ne cessant de tournoyer.

    "C'était bien vous que je cherchais. Mais ils ont dû se tromper puisque vous me dites que vous ne pouvez pas m'aider. Ce n'est pas la peine"

    J’hochai la tête devant son refus d’obtenir l’aide de personne que je pourrais trouver sans trop de difficulté. C’était son problème, après tout. Son affirmation, quant au fait qu’elle me cherchait visiblement moi et non Sergeï, me fit cependant froncer davantage les sourcils, perturbant le ballet de mon poignard. Je… j’ignorais si le terme était adéquat, mais je n’aimais pas attirer l’attention, ni qu’on me cherche. Que mon nom ait ainsi filtré jusqu’à des réseaux… douteux, ce n’était pas le mieux. Non pas que mon nom, mon identité ou autre ait une quelconque importance à mes yeux, mais ce n’était pas… agréable de savoir que d’autres personnes en savaient plus sur moi que je n’en savais sur eux. D’autant plus qu’ils connaissaient mon frère visiblement.

    "je dois y aller maintenant Alexei Ivanov. Merci de m'avoir reçue et d'avoir essayé de m'aider."

    J’observais la main qu’elle me tendait, me demandant si elle attendait quelque chose en retour de ma part, et je considérais le couteau que je tenais dans ma main. Souhaitait-elle que je le lui donne ? Je ne comptais pas me défaire de cette arme de contact, d’autant plus qu’elle était parfaitement équilibrée. Je me fis d’ailleurs la remarque que ça faisait plusieurs jours maintenant que je ne m’étais pas entraîné au lancer de couteau, et qu’il allait falloir que je remédie à ça. Si j’étais, comme dans tout ce que j’entreprenais, ou presque, très doué lorsqu’il fallait épingler une cible à plusieurs mètres de distance, j’étais toujours plus à l’aise avec mon fusil de sniper. Et il fallait que je sois parfait dans tous les domaines, puisque la perfection était l’une des rares choses pour pouvait être un moteur pour moi. Mon regard se posa à nouveau sur la main qu’elle me tendait et je me souvins que c’était ainsi que certains, ici, se disaient au revoir. Je lançai mon couteau sur le lit, le plantant sans un regard au milieu du motif de mon oreiller. Ou presque, il était décalé de quelques centimètres, ce qui me conforta dans mon idée de me ré-entrainer, avant de saisir la main qu’elle me tendait et de la serrer avec une rudesse non voulue.

    « Dans ce cas là, au revoir miss… vous ne m’avez pas dit votre nom ? Je suis désolé de ne pas être la personne que vous escomptiez. »

    Je n’étais pas désolé, je ne savais pas ce que ce mot signifiait. Je ne l’utilisais que parce qu’on m’avait dit ce qu’il était sensé vouloir dire, et ce que j’étais sensé éprouver dans ces cas là. Être désolé. On m’avait présenté ça, comme ressentir des remords, vouloir ne pas avoir faire ce qu’on avait fait, ou être triste de ne pas pouvoir faire… en un mot, c’était obscur pour moi. Je fis un pas vers la porte que j’ouvris d’un mouvement bref. Elle avait dit qu’elle devait partir, je n’allais pas le retenir. Mais j’avais envie de continuer à parler russe, et il me semblait peu probable que je retrouve un locuteur natif de ma langue maternelle. Les syllabes s’écoulèrent naturellement, lorsque je prononçais, en russe, c’était le but, quelques mots, sans savoir pourquoi.

    « Je vais chercher Sergeï. Si vous voulez le trouver, vous n’aurez qu’à me suivre. »

    Une idée traça un chemin chaotique dans mes pensées. Lui disais-je ça parce que j'avais envie de la revoir ?

    Spoiler:
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MessageSujet: Re: Blood doesn't lie [Livre 1 - TERMINE]   Blood doesn't lie [Livre 1 - TERMINE] EmptyLun 20 Mai - 22:45

Ce n'était pas la peine de rester plus longtemps. Sasha avait obtenu ce qu'elle voulait, bien que le résultat ne soit pas à la hauteur de ses espérances. *Pourquoi je pense ainsi ? Que voulais-je au final ? Qu'il me dise exactement où était Sergeï, pour qu'on finisse cette histoire rapidement ?* Rappelons seulement que son supérieur Jack Fowler lui avait donné cette mission de force : Sasha n'était pas non plus en mesure de refuser ; sa côte de "popularité" avait en quelque sorte baissé depuis quelques temps à Scotland Yard et ce n'était pas le moment de faire sa fine bouche et de refuser un job. Chercher un criminel de haute volée comme ce Sergeï Ivanov faisait partie de ses compétences de profiler cependant : en fait, c'était Interpol qui avait demandé à Jack de mettre Sasha sur le coup. Jack ignorait toujours qu'elle faisait aussi partie de la célèbre organisation internationale de police.

A dire vrai, elle se demandait si Alexei Ivanov était la bonne cible, s'il agirait ainsi qu'elle l'espérait. Elle se mettait subitement à douter, alors qu'elle était censée garder son calme et ne pas montrer qu'elle avait peur puisque finalement, elle avait décidé de ne pas laisser paraître qu'elle était intimidée par lui. Par ce soldat, son chien de combat, son couteau avec lequel il continuait de jouer nonchalamment... !!

C'était mieux ainsi. Dire au revoir, le remercier, lui tendre la main ? Et bien oui. Sasha avait eu envie soudainement de le faire, comme entre deux amis ? Non connaissances. Collègues ? Pouvait-elle considérer Alexei comme une future relation de boulot ? Pas vraiment. Cet homme trempait ou avait trempé dans des affaires louches ou alors travaillait aussi pour le gouvernement puisqu'il possédait des armes et paraissait savoir s'en servir. Vu comment avait tourné son frère, il était probable qu'il fasse le même genre de boulot. Comment savoir ? *Tu es censée savoir analyser les profils : que te dit le sien ?* Il considérait la main tendue d'un air pensif comme si le geste de Sasha portait à confusion.
*Il a un problème avec les relations sociales. Facile. Il est méfiant, donc ça rejoint mon idée sur son travail. Il est ému quand on a parlé russe. Il m'a émue.*

Enfin, il serra sa main avec brusquerie et répondit:
« Dans ce cas là, au revoir miss… vous ne m’avez pas dit votre nom ? Je suis désolé de ne pas être la personne que vous escomptiez. »
"Je m'appelle Sasha Armyanski" répondit-elle sans hésitation puis fit un geste de la main signifiant que ce n'était pas grave. C'était presque la vérité puisque le nom de jeune fille de sa mère était Armyanski.
Il lui ouvrit la porte et elle sortit de la pièce, mais sa dernière phrase en russe la fit s'arrêter sans se tourner. Il venait de lui déclarer qu'il allait chercher Sergeï et que si elle voulait, elle pourrait le suivre.
*A t-il tout compris ?* Elle se retourna finalement, le regarda dans les yeux, soucieuse de continuer à jouer son rôle.
"Merci Monsieur Ivanov" répondit-elle dans la même langue, puis elle quitta définitivement l'étage de l'hôtel.

FIN
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