Je n'aurais jamais pensé que cela se passerait ainsi, mais cela avait été le cas. Ce 15 août avait été une véritable horreur en terme d'image de marque pour notre belle et pimpante brigade PES. Je savais que des jours funestes allaient arrivés pour nous, pour moi. Et les déclarations du 1er ministre ne laissèrent absolument aucun doute mais peu importe, il y avait ce qui était officiel, et ce qui était officieux. Je savais que j'étais sur la sellette, que mes pieds étaient dans une position très instable, sur une pente savonneuse, mais j'avais de la ressource, bien plus qu'on pouvait le pensait. J'étais une traumatisée des années sanglantes, ma situation était encore très bonne par rapport à ce que j'avais pu connaître, je vous assure. J'étais simplement affectée aux archives, mais ce n'était finalement pas plus mal, je pourrais vérifier tout un tas de choses que je n'aurais pas eu le temps de vérifier si j'étais resté sur le terrain. A chaque situation, il y a des avantages, et j'avais trouvé l'avantage de cette situation là, comme si finalement, la vie était toute belle, toute rose alors que ce n'est pas vraiment le cas. J'avais donc donné rendez-vous à Aaron chez lui, quelques jours après ce funeste 15 août, pour que nous puissions examiner toutes ces photos et ces vidéos. Il faudrait être très attentif, car vu son talent, il y aurait sans doute plus de détails que sur les vidéos des amateurs qui traînaient sur le web. J'avais pu voir Thomas se transformer en cheval, mais là, j'aurais plus de détails sans doute, et puis, avec mon ordinateur portable, je pourrais passer la vidéo au peigne fin en analysant tout les bruits, en changeant les filtres vidéos, parfois, des choses apparaissent, sans que l'on s'en rende compte, c'est fou, mais c'est terriblement génial. Bref, j'apportais avec ça quelques photos que je lui avais promis d'apporter. Heureusement pour moi, tout rentrait dans un sac à dos, ce qui était assez pratique à transporter sur ma moto. Il pourrait aussi la voir par la même occasion puisqu'il aime les motos. Je l'avais depuis environ 4 ans, et je n'avais jamais eu de gros soucis avec. Je prenais donc la route et en quelques minutes, je me retrouvais dans le Oldtown d'Edimbourg, au niveau des immeubles d'habitations. Je garais la moto en bas de celui où habitait Aaron. Je sonnais à l'interphone, nous étions en début de soirée, environ 20h, j'avais mangé un morceau avant de venir.

Aujourd’hui, je ne bossais pas ! Non, je n’étais pas devenu fainéant mais je devais développer les photographies que j’avais fait avec l’Argentique lors de l’exposition et je devais le faire en double exemplaire. Je comptais donner un tirage complet à ma mentor qui devait justement venir aujourd’hui ! J’espérais qu’elle allait bien car j’avais appris qu’elle avait été mise de côté niveau boulot et j’avais sincèrement du mal à l’imaginer aux archives. Je me demandais comment elle pouvait vivre ça… Enfin bref, je l’interrogerais à ce sujet ce soir et là, je finissais enfin mon travail dans la chambre noire. J’y avais passé toute la matinée et la luminosité du salon m’éblouit légèrement… Je m’étirais et allais cette fois-ci sur mon pc posé sur la table basse pour visionner pour la énième fois la vidéo ! J’avais parfaitement cadré l’homme qui avait discuté avec Mak en début de soirée et je n’avais absolument pas rêvé. Ce type s’était transformé en cheval ! « Non ! P’tain… ça le fait pas du tout ! Et à voix haute ? »


- L’homme est devenu un cheval ! dis-je en regardant la fin de la vidéo. P’tain ! Il s’est vraiment transformé en cheval ce c#n !!!


Je n’arrivais pas à assimiler cette information qui était belle et bien réelle ! J’en avais la preuve irréfutable devant les yeux. D’ailleurs, j’avais quasiment tout filmé de l’attaque. Est-ce que Makayla le savais ? Elle m’avait dit qu’elle voulait voir mes photos mais je n’avais pas souvenir qu’elle ait mentionné la vidéo. Si elle ne m’en parlait pas est-ce que je devrais le faire moi ? Je ne savais pas du tout… Cet homme n’était peut-être pas un humain ordinaire mais cela ne me donnait pas le droit de le dénoncer. Mais Mak le connaissait, ils étaient en train de discuter quand j’étais arrivé à l’exposition ! Connaissait-elle sa véritable nature ?
Pffff ! Je ne savais vraiment pas quoi faire. Je me décidais donc à aller cuisiner après avoir fait le ménage. J’ignorais si ma mentor allait diner avant de venir alors je préparais des lasagnes en plus grandes quantités que d’habitude. Je préparais également un cheesecake avec un coulis de fruits rouges.

Je me trouvais sur ma terrasse en train de fumer lorsque ma mentor sonna à l’interphone à 20h01. J’écrasais la cigarette dans le cendrier et allais ouvrir en lui indiquant que j’habitais au dernier étage. J’ouvris la porte et l’accueillis avec un sourire.


- Salut Makayla ! Comment vas-tu ? J’ouvris la porte en grand. Entre, je t’en prie.

Enfin, manger un morceau était un bien grand mot, j'avais grignoté un petit quelques choses parce que je n'avais pas mangé de la journée. J'avais été tellement prise dans ce que je désirais faire, que je n'avais rien avalé ou presque. J'avais donc pris un petit goûter pour ainsi dire avant de venir. Je m'étais cependant remémorer notre première rencontre, notamment le fait qu'il savait bien cuisiner. Peut être n'avait-il rien préparé, peut être qu'il n'en avait pas eu le temps tout simplement, je ne savais pas trop, je verrais bien de toute façon. Je me retrouvais donc en bas de chez lui aux alentours des 20h comme je lui avais dit en ce 20 août 2017. La veille, j'avais su la vérité à propos de la nature de Thomas, cela avait été un demi-choc, car je m'attendais à ce qu'il me dise qu'il n'était pas humain mais quand une chose pareil sors de la bouche de la personne que vous appréciez, ça fait toujours bizarre, comme pour Rebecca lorsqu'elle m'avait avouée qu'elle était une semi-démone. J'avais bien pris les deux nouvelles, pensant immédiatement à protéger les personnes : Rebecca, pour qu'elle garde son humanité, Thomas, pour qu'il garde son secret. En pensant à cela, je m'imaginais qu'Aaron était peut être aussi d'une autre nature, mais il me l'aurait dit, je pense. Enfin, peut être pas, mais cela n'avait pas d'importance. Cette idée quittait rapidement ma tête, car je me retrouvais à présent devant chez lui. Je sonnais à l'interphone et il m'indiqua qu'il était au dernier étage. Je montais et frappais donc à la porte où il était écrit Aaron Caron - Photographe.

" Bonsoir Aaron. Je vais bien et toi ? Merci. "

Et j'entrais donc dans son appartement puisqu'il m'y invitait. Il y régnait une douce odeur de plat au four, peut être des lasagnes ou quelques choses comme ça, je ne saurais vraiment dire. J'avais bien fait d'à peine grignoter avant de venir ici finalement. Je déposais donc ma veste et mon casque à l'entrée, ainsi que le sac à dos que j'avais. Je ne savais par quoi il voulait commencer : manger ? voir les photos ? Peut être fallait-il mieux manger tranquillement un morceau avant de faire tout un tas d'analyser et de voir des milliers de photos.

J’étais ravi que Makayla vienne ce soir ! Cela me ferait un peu de compagnie car il fallait reconnaître que je ne voyais plus grand monde en soirée depuis cette fichue exposition. J’avais laissé tomber mes balades nocturnes et je ne descendais en bas de l’immeuble que pour promener mon nouveau colocataire. D'ailleurs, je jetais un coup d’œil pour voir où se trouvait ce dernier et l’avais aperçu sur la terrasse. Je l’avais rejoint et j’en avais profité pour m’allumer une clope. Tout en me laissant aller à l’un de mes péchés favoris j’avais observé la rue… Il faudrait que je me reprenne et que je recommence à sortir de nuit ! Mais pour le moment, cette simple idée m’angoissait. Je n’avais pas été des plus francs quand j’avais dit à ma mentor ou à ma sirène que tout allait bien.
Mais bon, je devrais remettre ces idées noires à plus tard car mon invitée sonnait à l’interphone. Je ne la faisais pas attendre et patientais près de la porte qu’elle arrive. Je l’accueillais avec un sourire et la fis entrer. Elle me dit qu’elle allait bien et je l’observais. J’avais appris qu’elle avait été retirée du terrain et qu’elle s’occupait à présent des archives ou un truc dans le genre. Bizarrement, je ne l’imaginais faire ça mais peut-être me trompais-je !


- Je vais bien, merci ! dis-je sans que cela ne soit totalement vrai. Et le boulot ? Enfin, si t’as envie d’en parler.


En lui demandant ça, je récupérais sa veste et son casque pour déposer le tout dans le placard à l’entrée. Non pas que j’étais maniaque mais cela me permettait de chasser mes dernières pensées négatives. C’est d’ailleurs pour ça que j’avais interrogé Makayla concernant son job ! Je voulais éviter qu’elle me questionne sur mes impressions de la soirée ratée, du moins éviter qu’elle le fasse de suite. Et si elle ne voulait pas parlé de sa carrière et bien je trouverais un autre sujet…
Une fois ses affaires rangées, je revins près d’elle. Cela ne faisait pas longtemps que j’avais reçu mais c’était différent. Là, je ne savais pas par quoi voulait commencer Makayla et d’ailleurs je ne savais même pas si elle avait mangé. Je souris à ma mentor en reprenant la parole.


- Tu as déjà mangé ou tu vas me faire le plaisir de goûter à ma cuisine ? demandais-je. C’est pas de la grande gastronomie ce soir mais simplicité ne veut pas dire médiocrité, ajoutais-je amusé. Lasagnes et cheesecake !


J’allais me diriger vers mon bar pour proposer un verre à mon invitée puis je vins à penser que cette dernière voulait peut-être visiter mon appartement. Après tout, elle voudrait sûrement voir les preuves prouvant que je n’étais pas un jeune homme qui aimait le laisser-aller comme je lui avais si bien dit lors de notre première rencontre. Cependant, il y avait une différence depuis que nous avions eu notre discussion ! Cette nuance s’appelait Yogi et avait tendance à laisser traîner sa balle et son jouet n’importe où. Dans le cas présent, le jouet était sur la terrasse avec son propriétaire et la balle traînait près de la table basse du salon.


- Je te fais faire une visite de l’appart avant de t’offrir un verre si tu veux, dis-je simplement. Tu aurais la preuve que rien ne traîne comme ça, excepté les affaires de mon nouveau colocataire, ajoutais-je amusé.


J’indiquais le chien de race inconnue qui dormait comme un bébé sur la terrasse. D'ailleurs cela me fit une nouvelle preuve comme quoi Yogi ne ferait jamais un bon garde ! Il n’avait même pas bougé lorsque ma mentor avait sonné !

Aaron m'ouvrit donc rapidement la porte de son appartement. Il m'avait demandé si cela allait, et je lui avais répondu poliment que c'était le cas même si ce n'était pas vraiment le cas, mais on dit que ça va pour qu'on ne plus de questions sur cela, n'est ce pas ? On ne peut pas dire que ça va, il y a toujours quelques choses qui ne va pas, non ? Enfin, je ne lui en disais pas plus et je n'en demandais pas plus le concernant. Il me demanda si le boulot allait bien, enfin si j'avais envie d'en parler. Ce n'était pas un sujet tabou.

" Oh tu sais, avec la fameuse soirée du 15 août, on enquête sur tout les agents de la PES qui était là, donc sur moi. Alors je suis reléguée aux bureaux le temps de celle-ci. Je devrais retrouver ma place après cela, je n'ai rien à me reprocher après tout. Et toi, les affaires tournent alors ? "

Oui, quoi de plus normal que de lui retourner la question, n'est ce pas ? Oui, mais sans doute que cela devait fonctionné, il était un bon photographe, avec un contact humain très bon ce qui doit faciliter les choses pour son boulot. Mais il allait me dire tout ça. Il avait récupérer mon casque et ma veste, apparemment je ne les avais pas posé au bon endroit. Monsieur était maniaque sans doute, chaque chose avait sa place, ce qui ne dérogeait pas avec l'idée que j'avais de lui et de son appartement bien rangé. Puis il revint vers moi me demandant si j'avais mangé. J'avais bien grignoter un bout, mais je me ferrais un plaisir de gouter sa cuisine simple, enfin, si on peut appeler cela ainsi, car pour moi lasagnes et cheesecake c'est quand même au dessus de la simplicité sans être toutefois trop rechercher. Enfin, de mon point de vue ça ressemblait à de la bonne cuisine, je prenais rarement le temps de cuisiner, donc des lasagnes et un cheesecake ne faisait pas partie des plats que je mangeais régulièrement.

" Et bien, je me ferrais un plaisir de manger des lasagnes et une part de cheesecake Aaron. Je sens déjà la bonne odeur ! "

Et je faisais un petit sourire pour agrémenter cela. Puis, il me proposa la visite de l'appartement, avant de m'offrir un verre. Comme ça il allait me prouver qu'il était un homme bien ordonné contrairement à son colocataire. Il avait un coloc' ? J'avais zappé cette information, à moins qu'il ne m'en ait pas parlé, c'était possible aussi. En tout cas, cette colocation était récente, car lors de notre première rencontre il n'en avait pas parler, ni même lors de cette soirée du 15 août. En même temps, il y avait d'autres sujets de conversation à avoir en cette douce soirée.

" Et bien visitons cette appartement, j'espère que cela ne gênera pas ton colocataire. "

Oui, j'avais parlé peut être un poil trop vite puisqu'il m'indiqua le chien qui était sur sa terrasse. C'était donc ça. Alors je riais doucement de ma phrase. Si le chien était tranquille sur la terrasse ma présence ne le gênerait probablement pas. Je me demandais pourquoi il avait pris un chien en tout cas, mais bon, chacun ces choix après tout, peut être qu'il me raconterait le pourquoi du comment.

L'arrivée de Makayla avait commencée à chasser mes pensées négatives et le fait qu'elle réponde à ma question concernant son boulot me fit réfléchir à autre chose. Je voulais bien croire qu'une enquête devait être faite sur les agents de la Brigade PES mais en visionnant les vidéos de surveillance ils auraient vite du se rendre compte que ma mentor n'était pas mêlée à ce fiasco ! Elle avait même fait demi-tour pour venir me secourir lorsque ma première tentative de sortie du musée s'était soldé par un échec. Je souris à la brune lorsqu'elle m'expliqua qu'elle avait été reléguée dans un bureau... non vraiment, je ne l'imaginais pas à ce poste ! J'avais plutôt l'impression qu'elle était une femme d'action !
Makayla me demanda ensuite comment marchait mon affaire et je me rendis compte qu'il était vrai que nous n'avions pas eu le temps d'en parler à l'exposition. Je n'avais pas à me plaindre ! En plus de l'agence de tourisme d'Édimbourg, j'avais d'autre contrats pour des publicités ou de l'événementiel. En bref, je n'avais pas à me plaindre.


- De mon point de vue tu as été géniale, dis-je simplement. Je sais pas comment j'aurais fait si tu n'étais pas revenue en arrière ce soir soir là ! Et j'enchaînais immédiatement pour ne pas m'attarder sur ce sujet. Les affaires commencent à bien marcher, expliquais-je en souriant. J'ai plusieurs contrats publicitaires et dans l’événementiel... Et l'office de tourisme d'Édimbourg fait partie de ma clientèle, ajoutais-je. Donc c'est cool !


Je ne détaillais pas trop mes contrats car je savais que je pourrais le faire plus tard lorsque je lui montrerais mes nouveaux clichés. J'avais donc changé de sujet en demandant à mon invitée si elle avait déjà mangé. Dans le fond, j'espérais que non ! Pourquoi ? Tout simplement parce que j'avais peut-être envie de l'impressionner ! Mais qui ne voudrait pas étonner son mentor même si le domaine est différent... Je souris à la belle lorsqu'elle me répondit qu'elle gouterait à ma cuisine.
C'est vrai que l'odeur du plat se trouvant dans le four était déjà alléchante. Mais j'étais un habitué de cette recette et elle était l'une de celles que je réussissais le mieux puisque je la réalisais souvent lorsque j'invitais mes potes sur Paris.


- Ce sera un plaisir de t'avoir à dîner dans ce cas ! J'avoue que je me serais senti con si t'avais déjà mangé... J'aurais du attendre que tu sois partie mais je meure de faim, précisais-je amusé. D'ailleurs, on pourrait mangé avant de se mettre au boulot, ajoutais-je.


Mais pour le moment nous ne passerions pas à table de suite. Je comptais boire un verre avant et puis je venais de proposer à Makayla de lui faire visité mon appartement. Cette dernière ne comprit pas de suite l'allusion à mon colocataire puisqu'elle espérait que la visite ne le dérange pas. Cela me fit sourire puisque je venais de lui indiquer Yogi ! Ce dernier dormait sur la terrasse, se fichant complètement de notre présence.
Je reportais mon attention sur la brune avec un léger haussement d'épaule.


- Visiblement ta présence ne le dérange pas le moins du monde ! Et puis faut dire qu'il commence à peine à se remettre de ses blessures. Je l'ai trouvé à moitié mort dans un parc de Glasgow pendant une séance photo, racontais-je. Apparemment, il n'a pas de maître puisque personne n'a répondu à mes annonces ! J'avais pas le cœur à le laisser à la clinique...


C'était tout moi ça ! Récupérer les animaux abandonnés... Enfant, il n'avait jamais été rare que je ne ramène pas un oiseau, un chat ou d'autres animaux domestiques et sauvages à la maison !


- Je te laisse me suivre, dis-je en me dirigeant vers le petit couloir dont la porte était ouverte. Ça va aller vite puisque ce n'est pas un palace !


Mais c'était tout de même un bel appartement que j'adorais. Il était bien agencé, spacieux et lumineux ! Le rêve quoi... Et le plus splendide était la vue de la terrasse, de jour comme de nuit !

L'appartement:

C'est vrai, je n'avais rien à me reprocher sur la dite soirée, j'avais agit comme je le devais, mais peut être trouveraient-ils des traces d'un arc, et ça ne plairait sans doute pas. Je ne m'étais pas débarrassé de celui-ci, je ne m'en débarrasserais jamais, mais il avait été remisé au placard, prêt à ressortir si la guerre reprenait évidemment. Je ne le désirais pas, mais si les années sanglantes devaient reprendre, je serais sur le front, comme je l'avais déjà été, je n'avais pas peur et jamais je n'aurais peur. Mais pour le moment, il n'était pas question de parler de ça, je ne savais pas vraiment ce que tramait les loups et les vampires, mais je ne pouvais pas douter que les semi-démons préparaient un coup, c'était une obligation, et pour ça Rebecca allait m'être d'une grande aide. Même si j'étais reléguée aux bureaux, je pourrais toujours l'aider, quitte à me faire véritablement taper sur les doigts. S'il le fallait, je rendrais mon badge, je m'en fichais bien, ce qui comptait le plus s'était le bien de l'humanité, quelque soit le moyen utiliser, je continuerais d'oeuvrer pour ça, quoi que ça m'en coûte ! J'avais donc répondu la vérité à Aaron, lui retournant la question pour alimenter la conversation qui serait abondante, je n'en doutais pas. Mine de rien, nous étions deux bavards, c'était hallucinant. Il me dit que j'avais été parfaite, mais cela m'aurait étonnée qu'il me dise autre chose. J'étais revenue pour lui sauver la peau des fesses, alors il ne pouvait pas me dire que je n'avais pas bien fait mon travail. Il se serait sans doute débrouiller avec Yaaqov, mais au moins, il n'avait pas eu à donner son sang. Bref, nous aurions l'occasion de revenir en long et en large sur cette soirée dans quelques minutes une fois le repas englouti. Il me dit que ces affaires marchaient bien. J'étais contente pour lui, il faut dire qu'il faisait du bon travail et qu'il était une personne très agréable. Quand vous avez un bon relationnel, ça fonctionne toujours mieux de toute façon, non ?

" Et bien tu m'en vois ravie. J'espère que ça continuera comme ça pour toi, tu le mérites ! "

Oui, je n'y allais pas avec le dos de la cuillère, mais n'étais-ce pas la vérité ? Pour moi ça l'était, sinon, je ne lui dirais pas. S'il avait réussi à avoir un contrat avec l'office de tourisme d’Édimbourg, alors tout irait bien pour lui. Les offices demandent régulièrement des photos d'un peu et n'importe quoi dans la ville, donc avec ça, il a de quoi faire déjà. Il semblait soulagé que je lui dise que je n'avais pas mangé, il m'avait dit qu'il cuisinait bien, j'allais le vérifier.

" Oui, ça aurait été bête n'est ce pas, mais je n'ai rien mangé, ou presque, donc je me ferrais un plaisir de manger tes lasagnes et ton cake. Oui, on mange avant et après on se mets au travail, c'est plus logique de faire ainsi. "

Enfin, c'était dans une certaine logique. Il était déjà assez tard pour manger, même si je mangeais approximativement tout le temps à cette heure là, et puis certaines photos pourraient lui couper l’appétit, ce serait dommage vu qu'il meure de faim. En tout cas, avant de manger, il y avait la visite de l'appartement à faire, et l'apéro ! Son colocataire était donc un chien, ma remarque l'avait fait rire, mais c'était volontaire, je suis une fille avec de l'humour. Non, cette fois ce n'était pas fait exprès mais je faisais genre que si. Il me parla donc de comment son chien était devenu son chien. Il avait vraiment une âme pleine de bonté, c'était fou. Je n'étais plus ainsi depuis trop longtemps déjà, j'espérais qu'il ne se laisse pas trop influencé par mes mauvais côtés mais après tout, peut être qu'il me tirerait vers la lumière. Enfin, pour le moment, il n'avait pas pu voir mes mauvais côtés, mais il en aurait un aperçu avec les photos. Une fois l'histoire du chien racontée, la visite de l'appartement pouvait donc commencer.

" C'est vous le guide Monsieur Caron, je vous suis. Essayez de ne pas me semer sur le chemin. "

Ce n'était pas un palace mais apparemment, l'appartement était assez spacieux pour un célibataire comme lui. Remarquez, le mien aussi est bien assez grand pour ma petite personne.

Dès son arrivée nous avions de suite commencé à discuter ! Je ne me souvenais pas avoir déjà été à court de conversation face à ma mentor mais quoi de plus logique ? Nous aimions tous les deux parler. Pour le coup, il est vrai que je l’avais interrogé sur son travail par crainte qu’elle me questionne sur les après de la soirée chaotique. En sortant du musée je lui avais dit que ça allait mais cela avait été ma réaction à chaud. A présent, c’était différent mais je préférais ne pas embêter la brune avec ça. Je fus donc ravi qu’elle m’interroge à son tour sur mon travail surtout que je pouvais être assez fier des résultats que j’avais obtenus pour le moment. Je lui offris un sourire lorsqu’elle se dit ravie pour moi et qu’elle espérait que ma ‘‘chance’’ au boulot allait continuer dans ce sens car je le méritais…
Ce n’était pas faux ! Je m’étais donné beaucoup de mal en arrivant ici et j’avais passé de nombreuses journées et soirées à déposer des annonces et des offres dans divers endroits stratégiques de la ville. Mais le contrat qui allait me faire le plus de publicité et qui était le plus important pour le moment était celui que j’avais signé avec la directrice de l’agence de tourisme de la ville. Oui ! Ce contrat était le meilleur sans oublier que ma cliente, avec qui je m’entendais très bien, était amie avec ma sirène. Penser à la rouquine me fit légèrement sourire mais je repris rapidement la parole…


- Merci ! Je te montrerais ce que j’ai déjà fait… Comme ça tu pourras corriger d’éventuelles erreurs ou me donner des conseils supplémentaires, ajoutais-je.


Non ! Je ne doutais pas de mon travail mais il était toujours bon d’avoir l’avis d’une personne ayant une vision extérieure et c’était d’autant plus bénéfique lorsqu’il s’agissait d’un avis professionnel. D’ailleurs, je vins à me demander si Mak avait amené ses photos ! Les fameux clichés qu’elle avait capturés lors des Années Sanglantes… J’allais lui poser la question mais une autre s’était d’abord imposée à moi. J’avais voulu savoir si elle avait mangé et sa réponse fut négative.
Elle aussi pensa qu’il était préférable de manger avant de se mettre au boulot et c’est à ce moment que je repensais à son travail de photographe. Sans être certain d’avoir raison, je reprenais la parole !


- Et puis, je pense que c’est préférable de choisir cet ordre là… Surtout si tu as ramené les photos que tu avais évoquées lors de notre première rencontre ! déclarais-je. Des clichés pris pendant les Années Sanglantes ne doivent être ce qu’il y a de mieux pour ouvrir l’appétit. J’me trompe ?


Absolument pas ! J’étais quasiment certain de ne pas avoir tort et je préférais ne pas imaginer ce qui pouvait apparaître sur les photos. Je n’avais pas envie de me couper l’appétit juste en imaginant des horreurs qui seraient peut-être, sûrement même, en dessous de la réalité.
J’en étais ensuite arrivé à expliquer comment j’en étais venu à me retrouver avec un colocataire. C’était une histoire toute simple qui ne prit que quelques minutes et je proposais ensuite à mon invitée de faire le tour de mon appartement. Ça aussi ça irait vite, même si nous nous attardions dans la chambre noire que je m’étais aménagé dans la plus petite chambre. Je ris légèrement à la remarque de la brune.


- Il faudrait faire fort pour te perdre ici mais je pars du principe que rien n’est impossible donc je te surveille, déclarais-je arrivé dans le couloir. Je tapotais sur la première porte à gauche. Là, rien de bien intéressant, ce sont les toilettes. Ici, c’est la salle de bains… Elle est pas mal mais il manque une fenêtre, expliquais-je en ouvrant la porte faisant face au couloir. … J’ouvrais ensuite la porte faisant face à celle des WC. Ça c’est ma chambre, et pour le coup y’a pas de DVD qui traîne, ajoutais-je après vérification. Je ne disais rien pour les croquis car il y en avait comme toujours. … Et pour finir, voici la chambre noire que je me suis aménagé dans ce qui aurait du être une deuxième chambre.


Je venais d’ouvrir la dernière porte, celle qui s’était trouvée directement à droite quand nous étions arrivés dans le couloir. La fenêtre était condamnée et comme aucun cliché n’était en développement, j’allumais la lumière. On aurait vraiment dit un laboratoire photo.

Si le boulot fonctionnait bien pour lui, j'en étais ravie, il était un chic type qui semblait se donner les moyens de faire un bon travail, et c'était tant mieux puisqu'il prenait en quelques sortes ma relève dans le coin, même si j'étais photographe pour un grand groupe de presse et pas vraiment une indépendante comme lui. Il avait donc décroché des contrats, et il avait ce petit appartement comme il me le disait, mais je le trouvais très bien pour quelqu'un de seul comme lui, enfin, il avait un chien à présent, mais il était seul à vivre ici en tant qu'humain, même si je ne doutais pas une seule seconde qu'il trouve une belle jeune femme avec qui partager ce nid douillet. Enfin, peut être qu'il avait quelqu'un dans la vie, mais qu'ils n'en étaient pas au stade de la cohabitation. Je sais que je n'ai jamais été aussi loin dans une relation, la cohabitation avec un petit ami ça n'a jamais été mon affaire, pourtant, j'ai déjà partager mon appartement avec des amies, Rebecca, Maryana, Hannah et j'en passe mais jamais avec des hommes avec qui j'étais intime. Bref, le sujet de conversation n'était pas vraiment venu sur la table, et puis, ce n'était pas ma vie après tout. Il me dit donc qu'il me montrerait ce qu'il avait pu faire pour voir si ces photos étaient bien, ou très bien en somme, car je ne doutais pas de lui.

" Oui, pas de soucis, on pourra regarder ça d'ici quelques instants, ça ne me dérange pas, au contraire. "

J'étais sa mentor au niveau de la photographie, alors je voulais voir ce qu'il faisait, même si fondamentalement, il n'avait pas tellement besoin de moi. Il me demanda donc si j'avais mangé, et je lui dis que non, j'avais à peine grignoter, de peur de défaillir en route. Il était préférable de toute façon de manger avant de voir des photos de morts et j'en passe, c'est mieux pour nos estomacs, enfin surtout pour celui d'Aaron, car personnellement, ça ne me faisait plus grand chose.

" En effet, ce n'est pas le top pour ouvrir l'appétit même si personnellement, ça ne me fait pas grand chose, j'ai l'habitude de voir ce genre de clichés, c'est plutôt pour toi, je n'aimerais pas te couper l'appétit en te montrant des choses parfois horrible. "

Oui, il faut bien se l'avouer, c'était plus pour lui que pour moi pour le coup. Mais il avait vu juste. De toute façon, pour le moment nous étions donc parties sur la visite de son appartement. Je lui disais donc que c'était lui le guide après avoir écouter son histoire à propos de son chien. Cela le fit légèrement rire, mais c'était le but après tout. Il me fit donc visiter son appartement, s'arrêtant plus spécifiquement sur son laboratoire photo, tout du moins, la pièce qu'il avait aménagé dans ce but là.

" Je m'attendais à ce que des photos soient en cours de développement mais je vois que ce n'est pas le cas. En tout cas, tu as bien aménagé la pièce, tu dois pouvoir faire de belles choses ici. "

Je pensais qu'il aurait peut être un bureau ou quelques choses dans ce genre là mais apparemment, non. Peut être que cela serait la pièce suivante.

Non, je ne doutais pas de mon travail mais avoir l’avis de la personne qui m’avait aidé à me lancer était très important pour moi ! Makayla avait été une des premières personnes que j’avais connue ici et avec qui je m’étais lié. Elle était donc très importante à mes yeux ! D’ailleurs, elle l’était à un point qu’elle-même ne devait pas imaginé… Et pourtant, si on mettait de côté ma sublime rouquine, c’était bien toujours à ma mentor que je demandais des conseils ou à qui j’écrivais juste pour prendre des nouvelles ! Bref, tout ça pour dire que j’étais ravi de l’avoir avec moi durant cette soirée car mon moral n’était pas au beau fixe ces derniers temps. Enfin, disons qu’il se détériorait surtout en soirée lorsque le soleil avait disparu.
Ma mentor me dit alors qu’on pourrait jeter un coup d’œil à mes photos après car cela ne la dérangeait pas. Je lui offris un merveilleux sourire en pensant à mes clichés dont j’étais assez fier ! Surtout les derniers que j’avais faits de nuit. D’ailleurs, en parlant de ces derniers je me rendis compte que je ne devais en avoir que cinq ou six ! Forcément puisque je ne sortais plus après le coucher du soleil… Est-ce que Makayla s’en rendrait compte ? Hum… Non, je ne pensais pas ! Elle ne remarquerait sûrement pas cette bizarrerie avec tout ce qu’elle aurait à voir.


- C’est cool de pouvoir avoir un avis sincère sur mes clichés, répondis-je à ma mentor. Et j’aurais un p’tit quelque chose pour toi, ajoutais-je. Une photo que j’ai trouvée très réussie !


Oui ! J’avais fait développer la photo que j’avais d’elle lors de notre première rencontre. Je l’avais trouvé si belle que je n’avais pas pu résister à l’envie de la sortir sur papier glacé ! J’avais également développé d’autres photos pour moi alors qu’à la base elle était pour un client ? Je faisais allusion aux clichés que j’avais transmis au patron de « Chez Andrews ». J’avais fait un duplicata de certaines que j’avais prise de ma belle sirène. Je souris en repensant à son surnom ! J’avais raison et vu juste en la surnommant ainsi… Elecktra m’avait réellement envouté et je pensais constamment à elle ! La preuve en était que c’était justement ce que j’étais en train de faire.
Mes agréables pensées avaient ensuite été chassé par l’évocation du diner et du fait que les photos que Makayla avait ramené n’étaient pas du genre à ouvrir l’appétit, au contraire même ! C’est ce que la brune me confirma en précisant qu’elle pensait surtout à moi en disant cela. Je lui jetais un coup d’œil avant de reprendre en toute franchise…


- Je commence vraiment à m’attendre au summum de l’horreur… Et encore, j’suis sûr d’être loin de la vérité !


Oui ! J’avais peut-être de l’imagination mais pas au point d’imaginer les effets d’une guerre de façon juste…
Arriva ensuite la visite de mon appartement et ce, pièce par pièce. Je ne m’attardais pas vraiment sur ces dernières. Excepté au niveau de la chambre pour signaler qu’aucun DVD ne traînait et enfin au niveau de ma chambre noire. Ma mentor fut étonné de ne voir aucune photo en cours de développement mais j’avais bossé un max pour qu’elles le soient toutes lorsque ma mentor viendrait et j’avais réussi. D’ailleurs, les clichés étaient soigneusement rangés dans divers fichiers ! Oui, j’étais très organisé et cela se voyait au premier coup d’œil.


- Et non, il n’y a aucune photo en cours de développement. Elles sont toutes sur papier et classées, dis-je avec un sourire. Je repassais ensuite devant ma mentor malgré l’étroitesse du passage et tirais la langue à la brune avant de lui dire en souriant. Avoue que tu es impressionnée par ton élève !


La visite se finit ensuite par le salon où nous nous trouvions quelques minutes plus tôt. Mon colocataire était à présent à l’intérieur et jouait avec sa balle… enfin s’énervait dessus était le terme exact. Les mains dans les poches je me tournais en direction de la jolie brune pour lui donner quelques informations supplémentaires.


- Et nous voilà dans mon salon de catalogue, dis-je en souriant. Je ne l’ai pas trop meublé comme la pièce me sert aussi de bureau. Je lui indiquais le meuble bien rangé se trouvant un peu plus loin. Et pour la terrasse, on va y aller boire un verre. Qu’est-ce que tu veux d’ailleurs ? J’ai de la bière, du whisky, de la vodka et… et je ne sais plus quoi d’autres, dis-je en regardant Makayla avec un sourire.

Je lui donnerais donc mon avis sur ces photos et en plus de cela, il avait une petite surprise pour moi. Je ne voyais pas trop ce que cela pouvait être mais ce n'était pas très grave, je verrais au moment venu, Aaron était plein de ressources et de surprises, alors je m'attendais à tout, mais en bien ce ne serait assurément pas une mauvaise surprise. Je ne disais rien de plus, lui offrant un petit sourire malicieux, je verrais bien. Puis nous parlions des photos de ces années sanglantes, et oui, elles n'étaient pas forcément toutes très belles.

" Je ne sais pas ce que tu appelle le summum de l'horreur, je pense que nous n'avons pas tout à fait la même notion de cela tout les deux, mais certains sont assez effrayantes oui, mais nous verrons ça après le repas, ne t'en fait pas. "

Oui, pas la peine de se mettre malade en imaginant tout cela, ces morceaux de chairs éparpillés un peu partout, des morceau de cervelles qui sortent du crâne, des amputations et j'en passe évidemment, du grand spectacle en somme mais pas très beau, c'est certains, bien pire que The Walking Dead par exemple, car là, ce ne sont pas des zombies, mais bien des humains dont on a tranché un membre à vif et qui s'est donc vidé de son sang. Bref, rien de réjouissant, vous le comprenez. Nous commencions donc la visite de l'appartement pour arriver dans sa chambre noire où il n'y avait donc aucune photo en développement. Il voulait m'impressionner, mais il m'en fallait plus que ça.

" Je dois avouer que je suis plus impressionnée par la petitesse de ta langue très cher. "

Et je poussais un petit éclat de rire. Oui, c'était un bon élève, il le savait, je lui avais déjà dit, et je le lui dirais sans doute encore tout à l'heure alors pas la peine de le lui dire tout le temps, il pourrait prendre le melon même si cela ne semblait pas être son genre, on ne sait jamais après tout, n'est ce pas ? Nous finissions donc dans le salon où son chien avait trouvé refuge jouant avec sa balle. Il me proposa alors un verre me disant que nous allions le boire sur la terrasse.

" Et bien, je prendrais comme toi, pas besoin de déboucher plusieurs bouteilles comme ça. "

Oui, je n'étais pas difficile, j'aimais à peu près tout dans l'ensemble alors comme ça, cela serait plus simple. Il faisait encore beau pour boire dehors de toute façon.

Il n'est pas simple pour un homme de déclarer à une femme que la vision du sang n'est pas sa tasse de thé ! Du moins, ce fait était à mettre sur le dos de la plupart des mecs mais je n'étais pas concerné par ça. Et puis, je ne pouvais pas vraiment dire que j'avais en horreur la vision du sang puisque cela dépendait du contexte. Mais je savais déjà que voir des clichés de personnes blessées volontairement ne me serait pas agréable ! Cela me rappelait à quel point le monde où nous vivions pouvait être dangereux et surtout cela me prouverait que les êtres humains ou les créatures surnaturelles pouvaient être aussi barbares que des animaux.


- Je ne m'en fais pas, déclarais-je avec un sourire. C'est juste que la vision du sang ce n'est pas ce que je préfère... surtout quand je sais qu'il est originaire de blessures provoquées volontairement ! Cela ne fait que prouver à quel point l'être humain ou les créatures surnaturelles peuvent être bestiales. Et dire que l'on se prétend supérieur aux animaux ! Pour la connerie, je n'en doute pas, plaisantais-je pour finir.


Non avions ensuite visité mon appartement et plus particulièrement la chambre noire dont il n'y avait aucune trace de photos puisque j'avais toutes finies de les développer. Bah oui, je voulais impressionner ma mentor et c'est d'ailleurs ce que je lui demandais. Mais la brune préféra ne rien dire quant à ce sujet et se contenta de me casser. Je me retournais alors vers elle en prenant un air faussement choqué et ne dis rien pendant de longues secondes.
J'aurais presque eu envie de lui faire croire qu'elle m'avait vexé mais je savais que je n'y arriverais jamais. Juste cette pensée me fit sourire ! Et je choisissais de reprendre brièvement la parole...


-Je ne relèverai pas cet affront très chère, annonçais-je tandis que Makayla riait. D'ailleurs je me contenterais de garder le silence ! Et puis tu sais ce qu'elle te dit ma langue ?


Je me mis à rire à mon tour ! On arrivait vraiment à parler de tout et de n'importe quoi avec ma mentor et cela me plaisait. De retour dans le salon, je proposais un verre à la brune tandis que mon colocataire sur quatre pattes m'amenait sa balle. Je shootais légèrement dedans pour l'envoyer plus loin à la grande joie du chien. Je reportais ensuite mon attention sur Makayla qui me disait qu'elle boirait la même chose que moi... En souriant, je me dirigeais donc vers le bar ! J'avais de nombreuses sorte de bières canadiennes et je ne savais pas celles que Makayla pourrait apprécier. J'avais aussi du Vin de Glace et du Caribou mais ces boissons étaient surtout pour terminer les repas.


- Mak ! J'ai plusieurs sortes de bières canadiennes... La Rickard's Red est pas mal, elle est originaire de Terre-Neuve. Je t'aurais bien fait goûter de notre fameux Caribou mais ce sera en fin de repas !


J'avais pris deux bières en mains et me dirigeais ensuite vers la terrasse en prenant soin de laisser sortir ma mentor la première.


- Honneur aux dames !

J'avais vu tellement de choses horribles durant ces années sanglantes que plus rien ne me faisait peur, mais alors vraiment plus rien, c'était comme ça et ça ne me dérangeait pas le moins du monde. Je m'étais considérablement endurcie en peu de temps, il l'avait fallu sinon, je n'aurais sans doute pas survécu, enfin, je ne le suppose. J'aurais du mourir durant ces années sanglantes, je le sais, j'ai été proche de la mort bien des fois, trop de fois même je dirais, mais je suis là, et je vais lui montrer ce que j'ai pu photographier. Il y a aussi quelques vidéos dans le lot, mais je ne les ai pas prise, je n'en ai jamais fait mention nul part d'ailleurs, personne ne sait qu'elles existent, de toute façon, il n'y a rien de plus à montrer que ces photos. Je lui disais donc que nous verrons celles-ci après le repas, il était mieux que cela se fasse dans cet ordre et pas l'inverse. Aaron me confirma alors qu'il n'aimait pas la vue du sang surtout après des combats comme ceux auxquels j'avais pu assisté. Ce n'était pas un bon point pour lui, mais après tout cela ne changeait rien à la véracité de ces photos. Puis il énonça une vérité fondamentale. C'était une évidence même et cela me fit sourire.

" Je ne pense pas que nous soyons supérieurs à ces créatures surnaturelles. Nous avons tous de bons et de mauvais côtés, même s'il est clair que ce sont les mauvais côtés qui ressortent le plus et dont on se souvient, malheureusement. Il y a quelques années, je t'aurais dit que j'arrivais à voir seulement les bons côtés de chacun, mais après ces années sanglantes, je ne le peux plus. "

Oui, avant celles-ci, j'étais quelqu'un de profondément optimiste, trop optimiste, mais j'avais encore toute cette innocence qui transparaît encore en Aaron aujourd'hui. J'étais comme lui, pire que lui même peut être. Mais aujourd'hui, j'avais évolué, et pas forcément en bien, mais que voulez-vous. Ce n'était de toute façon pas un débat que nous allions partagé avec celui qui m'invitait donc. Puis, je plaisantais avec lui à propos de sa langue, n'étant pas du tout impressionnée par sa chambre noire. Ce qui était bien avec lui, c'était qu'il savait faire la part des choses, entre rire et pleurer, enfin le sérieux qui ne devait pas l'être de trop.

" Non, je ne sais pas, mais peut être qu'il faut mieux que je ne sache pas ! "

Et je riais encore. Bref, nous retournions dans le salon pour choisir la boisson, du moins, je le supposais. Il me proposa donc de la bière, une bière que je ne connaissais pas, elle semblait être originaire du Canada et cela m'irait sans doute très bien. Il m'invita donc à me rendre sur la terrasse, je passais donc devant pour sortir dehors. L'air était encore chaud, en même temps, en plein mois d'août, même si l'Ecosse n'est pas le pays le plus chaud au monde, il fait encore bon. Parfois le mois d'août est pourri mais pour le moment, ça allait. Je ne savais s'il avait envie de parler de quelques choses en particulier. Alors je lui disais un petit quelques choses.

" Tu ne m'as encore jamais vue en blonde, n'est ce pas ? Je ne sais pas quand on va se revoir, mais je vais sans doute changer de couleur de cheveux. "

Il devait s'en ficher pas mal, mais cela serait drôle de voir sa réaction à cette nouvelle assez anecdotique.

Ma mentor répondit à mes propos qu'il était vrai que nous n'étions pas supérieurs aux créatures surnaturelles et je compris qu'elle n'avait pas totalement saisi ce que je voulais dire ! Je ne faisais pas allusion aux vampires, loups garous ou autre quand j'avais expliqué que les êtres humains étaient stupides de croire qu'ils étaient supérieurs aux animaux... Je parlais bel et bien des bêtes normales, sans aucun pouvoir quelconque. Je souris à Makayla quand je me rendis compte que je ne m'étais peut-être pas assez bien exprimé.
La brune m'expliqua ensuite que les Années Sanglantes l'avait changé... Elle était différente vis à vis des autres personnes à présent. Je me doutais qu'avoir vécu ce genre de choses devait modifier le comportement, rendre plus méfiant ! Est-ce que j'allais moi aussi le devenir en vivant ici ? Je n'en savais rien... Seul l'avenir pourrait me le dire !


- Je me doute que l'on ne peut que changer lorsque l'on a vécu les Années Sanglantes au cœur de la guerre ! Il est impossible qu'il n'en soit pas autrement puisque les guerres ont toujours changé les gens, expliquais-je simplement. Si tu ne vois pas pas que les bons côtés des personnes que tu côtoie tu peux me dire quels sont mes mauvais côtés, demandais-je avec un sourire.


Bah oui, je ne voulais pas que l'ambiance soit trop sombre ce soir ! Du coup, j'avais fait en sorte de détendre l'atmosphère. J'avais donc demander à Makayla qu'elle me dise ce que pourraient être mes mauvais côtés, mes défauts, de son point de vue.
D'ailleurs, la suite de la conversation était devenue plus légère d'elle-même. J'avais voulu l'impressionner et avais fait semblant de me vanter concernant de ma chambre noire. Cependant, ma mentor avait fait le choix de me casser ce qui m'avait amusé. Je lui avais donc répondu sur le même ton mais je ne m'attendais à ce qu'elle réplique une nouvelle fois. A vrai dire, j'avais parlé en étant persuadé qu'elle ne répondrait pas ! Je fis mine de lui jeter un regard surpris et repris sur un ton équivalent...


- Hé ! Je pourrais presque croire que tu as les idées mal placées pour me dire ça ! dis-je en souriant. J'en serais presque choqué !


Bien sûr, ce n'était pas du tout le cas... Il en faudrait plus, beaucoup plus pour me choquer ! Mais Makayla avait décidé de m'embêter ce soir et je n'allais pas me laisser faire. J'aimais bien ce petit jeu de taquinerie entre nous !
La visite de mon appartement s'était ensuite terminée et nous allions enfin pouvoir boire un verre en terrasse. J'eus le droit de choisir la boisson que j'allais servir à mon invitée et j'optais pour une bière canadienne. J'étais presque certain que Makayla ne la connaitrait pas car il était rare que les bars écossais en serve ! A vrai dire, je n'en n'avais même jamais vu...
Nous nous étions ensuite rendu sur la terrasse et comme à mon habitude lorsque j'ai dehors je m'étais allumé une cigarette. Je buvais une gorgée de ma bière lorsque ma mentor déclara que je ne l'avais jamais vu blonde mais sous forme de question. J'arquais un sourcil tandis qu'elle continuait pour me dire qu'elle allait changer de couleur. Tout en fixant la brune, je réfléchis à ce qu'elle venait de me dire...


- Toi en blonde ? J'suis certain que ça doit bien t'aller, répondis-je sincèrement. Enfin, tout dépend la nuance que tu vas te faire. Parce que le blond peroxydé à la Barbie... beurk, ajoutais-je en grimaçant.


Je fumais une taffe et je rajoutais à ce moment...


- La fumée te dérange pas j'espère ?

Je lui disais que si avant le tableau était assez éclairé, que maintenant, il l'était beaucoup moins, qu'il était bien plus sombre. C'était bien plus fort que moi mais je ne pouvais pas voir que les bons côtés de chacun. Après, il faut que je connaisse les personnes un minimum, je n'ai aucune formation pour tirer le profil de quelqu'un comme ça en observant sa tête. Aaron semblait comprendre que des évènements de cette sorte étaient assez traumatisants et qu'ils pouvaient nous changer intérieurement. Il me demanda les mauvais côtés que je voyais en lui. Et le pire c'est que ces mauvais côtés étaient en quelques sortes ces bons côtés aussi.

" Pour le moment, je ne vois pas trop de mauvais côtés en toi, disons que te mauvais côtés sont aussi tes bons côtés. Une certaine innocence vis à vis de l'Ecosse par exemple, tu vois, mais rien de grave. "

Et je faisais un petit sourire à mon tour. J'aurais peut être pu lui dire qu'il semblait être trop gentille aussi, mais je ne lui avais pas, son côté innocent vis à vis de l'Ecosse était largement suffisant, je le pensais du moins. Puis, nous avions rigoler après cela, un conversation plus légère qui ne ferrait pas de mal parce que les photos que nous allions voir plomberait certainement un peu la soirée, mais elles n'étaient pas encore arrivées.

" Là, c'est toi qui interprète mes propos. Je ne vois pas pourquoi je devrais avoir des pensées de ce genre en disant cela mais tu penses ce que tu veux. "

Et je faisais un petit regard angélique, comme si je n'avais absolument rien à me reprocher alors que ce n'était pas forcément le cas, mais c'était un petit jeu qui s'était installé plutôt naturellement alors pourquoi s'en priver ? Nous arrivions donc avec nos bières sur le balcon. Je lui disais donc que j'allais devenir blonde ce qui semblait l'étonner un peu. Il pensait que ça m'irait bien, si ce n'était pas un blond Barbie qui serait la nouvelle teinture de mes cheveux.

" Je te laisse la surprise, tu me verras sans doute bien assez tôt pour constater les dégâts, ou pas d'ailleurs. Sinon la fumée ne me dérange pas, tant que nous restons à l'extérieur. "

Je le laissais donc m'imaginer avec plusieurs nuances de blonds sur ma tête. Mais j'étais certaine que le résultat lui conviendrait la prochaine fois qu'il me verrait.

" Tu n'as jamais pensé à arrêter de fumer ? C'est pas très bon à la santé, tu sais ! "

Je n'avais jamais été une fumeuse, même si j'avais essayé comme tout le monde. Parfois, je fumais de la vieille herbe, mais ça restait assez rare, surtout que le stock n'était pas illimité, alors un peu de fumée ne me dérangeait pas spécialement.

Je n’étais pas une personne qui se vexait facilement et j’aimais connaître mes défauts du point de vue d’autrui… Voilà pourquoi j’avais saisi la perche que Makayla m’avait tendue en me disant qu’elle voyait chez les gens les bons comme les mauvais côtés. Avant même d’avoir posé la question j’avais été impatient d’entendre ce qu’elle avait à me dire à mon sujet et j’avais fait le choix étrange de lui demander mes défauts plutôt que mes qualités ! Enfin, de mon point de vue cela n’était pas si bizarre que ça car je n’aimais pas être flatté… Je ne savais jamais trop quoi dire ensuite !
Attentif, j’écoutais alors la réponse de ma mentor qui m’annonçait qu’elle ne voyait en moi pas trop de mauvais côté même si elle en mit tout de même un en avant. Mon innocence vis-à-vis de mon pays d’accueil ! Je hochais la tête d’un air entendu et poussais un léger soupir. Pas un soupir d’agacement non ! Mais un qui était le prélude de ma réponse…


- Je m’en rends parfaitement compte le pire, avouais-je. Mais c’est vrai que j’ai vraiment du mal à saisir le principe de danger potentiel à chaque coin de rue… surtout la nuit ! Mais je suis quand même plus vigilent qu’avant, précisais-je avec un sourire.


Lorsque je me tus je ne pus m’empêcher de me demander si elle n’avait pas dissimulé d’autres de mes défauts mais je choisissais de ne pas interroger Makayla de nouveau ! Si elle avait quelque chose à me dire je savais, du moins j’étais persuadé qu’elle le ferait tôt ou tard… et puis ce qu’elle venait de me dire mit fin à toute autre pensée…
Je finissais par ne plus trop savoir qui avait commencé à taquiner l’autre et cela m’amusa… Je ne savais même plus quoi répondre moi maintenant ! Et je risquais bien de sortir quelque chose que ma mentor pourrait retourner contre moi avec intelligence et malice. J’optais donc pour… c’était petit… pour le repli tactique ! Je souris à la jeune femme en déclarant,


- Bah voilà… Tu m’as coupé le sifflet ! J’sais même plus quoi dire maintenant… ça doit sûrement venir de cet air étrangement innocent que tu affiche, annonçais-je amusé.


La discussion continua ensuite sur le balcon où nous avions décidé de boire nos bières. Makayla m’y annonça qu’elle allait sûrement bientôt être blonde ! Je tentais de me l’imaginer et je pensais que cela lui irait bien… en partant du principe qu’il ne s’agissait pas d’un blond peroxydé ou un truc dans le genre !
Makayla me laissa d’ailleurs le temps de lui imaginer tout un tas de colorations blondes différentes tandis qu’elle me répondait que la fumée ne la dérangeait pas du moment que l’on était à l’extérieur. Je lui souris… Jamais elle ne me verrait m’allumer une cigarette à l’intérieur pour le simple fait que l’odeur était trop tenace !


- Dans ce cas c’est parfait, je ne fume jamais dedans ! Y’a pas pire que l’odeur de tabac froid et les peintures blanches devenues jaunâtre dans un appartement… déclarais-je. Et puis sans oublier le fait que c’est aussi mon lieu de travail !


A peine avais-je fini mes explications que Makayla me posa une question à laquelle je ne m’attendais pas venant d’elle ! J’aurais plutôt imaginé ma meilleure amie en train de me demander ça ou ma mère, si elle avait été au courant. Je regardais ma cigarette et me rendis compte que je n’y avais jamais vraiment songé !


- Euh… à vrai dire, pour être franc, je n’ai jamais pensé à arrêter de fumer non, répondis-je avec sincérité en regardant ma mentor. Et concernant le danger que ça engendre je pourrais te répondre que le simple fait de vivre est risqué aussi !


Surtout ici en Ecosse…

Oui, l'Ecosse restera l'Ecosse à tout jamais même si nous sommes en période de paix. Même si les lois sont faites pour que tout le monde vive tranquillement, et bien, il y en a toujours qui font des écarts, juste pour se faire remarquer, ou alors parce que les lois en vigueur ne plaisent pas, mais bon, c'est comme ça, c'est ainsi. Il y aura toujours des mécontents, que cela plaise ou pas. Même en faisant le maximum pour satisfaire chacun, il y aura des dissidents. Ceci sonnait comme un peu de nostalgie dans mon esprit, avec Belle notamment. La dissidence avait été vaincue de façon complète, on n'en parlait plus du tout. Puis les loups s'étaient révélés, puis les démons, avec leurs rejetons. Aaron me disait donc qu'il savait mais qu'il avait du mal à mettre cela pleinement en pratique même s'il faisait un peu plus attention qu'avant. Il était novice, alors même son attention particulière ne le serait pas autant que la mienne, mais ça, il n'y pouvait rien, notre expérience de la vie n'est pas la même, et j'espérais pour lui qu'il ne me rattraperait jamais au niveau des horreurs car j'en avais bien trop vue, mais la vie est ainsi faites, mal faites.

" Il te faut être vigilant, tu ne peux pas te promener la nuit en toute insouciance, même si normalement, ça ne craint pas trop. Tout dépends de là où tu te déplace, car certains quartiers sont plus sensibles. "

Mais ça, il devait le savoir. La nuit, le quartier réservé aux vampires étaient plutôt à éviter, enfin tout dépends de ce que l'on veut faire aussi, même si rien n'est comme avant. Les nocturnes rouges doivent toujours existé même si je n'en suis pas sûre. Je n'ai jamais participé à cela, mais je sais que cela peut être assez violent. Bref, je n'allais pas parler de ça avec Aaron ce n'était plus vraiment d'actualité. Ma réplique suivante fit mouche apparemment, puisque le photographe ne savait plus quoi dire ce qui m'amusa fortement. J'avais réussi à lui couper le sifflet comme il venait de dire. Mon air innocent l'avait soit disant troublé ce qui me fit rire.

" On va dire ça comme ça oui. Je n'ai de toute façon rien à me reprocher, peut être que toi oui. "

Et je continuais avec cet air faussement angélique les yeux au ciel. Il me demanda ensuite si la fumée me gênait mais ce n'était pas le cas, sauf s'il fumait dedans. Après, s'il le faisait, ça ne me dérangeait pas plus que ça non plus, mais je préférais répondre sincèrement à sa question comme toujours. Il me dit donc qu'il ne fumait pas à l'intérieur, c'était tant mieux pour nos poumons et pour l'odeur aussi. Il me disait aussi qu'ici était son lieu de travail, alors si cela sentait la cigarette, et bien, ça ne le ferrait pas. En tout cas, je lui demandais s'il n'avait jamais songé à arrêter de fumer. Il sembla surpris de la question, mais bon, cela allait dans la conversation, du moins je le pensais. Il me dit qu'il n'y avait jamais songé, ce qui m'étonnait un peu car tout les fumeurs ont pensé à arrêter un jour, non ? En tout cas, il pensait qu'en fumant, cela ne serait pas plus dangereux que de vivre ici. Je n'étais pas convaincue par cela, je fis une petite moue dubitative à ce sujet d'ailleurs.

" Enfin, je dis ça, mais je ne dis rien, ça te permettrait aussi de faire quelques économies, car j'imagine que c'est quand même un budget tout ça. "

Et je buvais une nouvelle gorgée de bière. Je l'avais presque finie, nous allions pouvoir passer au repas assez prochainement sans doute, enfin, je n'étais pas plus pressée que ça. La soirée ne faisait que commencer.

La prudence n’avait jamais été mon fort mais j’allais devoir remédier à ce problème… Car un manque de vigilance ici pouvait s’avérer carrément mortel et j’étais, de mon point de vue, bien trop jeune pour mourir ! C’est pourquoi j’écoutais toujours avec beaucoup d’attention les conseils de ma mentor surtout lorsqu’ils portaient sur les créatures surnaturelles. Elle savait de quoi elle parlait, elle avait vécu l’horreur des années sanglantes. Je hochais la tête en signe de confirmation et je vins à me demander si j’avais vraiment connaissance des quartiers qui étaient à éviter. A vrai dire la réponse était clairement non ! Pour excuse je pouvais dire que mon arrivée ne datait que de quelques mois et puis aucun panneau n’indiquait « Attention ! Ici vampires ! ». J’eus un léger sourire à cette pensée. Cependant, je n’allais pas m’excuser de ne pas tout connaître.
Je repris très vite mon sérieux et me fis mentalement un rapide rappel des lieux que je savais qu’ils étaient à éviter. Il y en avait très peu et c’est pourquoi j’interrogeais Makayla à ce sujet.


- Je me doute que certains quartiers doivent être plus sensibles que d’autres mais je ne suis pas sûr de savoir lesquels, avouais-je. Je sais que le quartier ‘‘Nightown’’ est à éviter car c’est là-bas que se trouvent le « Bloody Fang » et le « Damned Angel ». Mais pour ce qui est des autres lieux je n’en sais rien ! Je marquais une pause avant d’ajouter. C’est d’ailleurs pour ça que je me suis cantonné aux photos de nuit uniquement dans mon quartier pour le moment. Tu dois avoir des lieux à m’indiquer comme non-fréquentables la nuit je pense !


La suite de la conversation était beaucoup plus légère et c’est ce qui me plaisait dans mes discussions avec Mak ! On pouvait être sérieux et plaisanter quelques secondes plus tard sur un sujet totalement différent. Enfin, là je ne riais plus car ma mentor avait réussi à me clouer le bec et c’était ce que je venais de lui avouer. Cela la fit rire ce qui m’amusa !
Je fis ensuite mine de réfléchir… Avais-je des reproches à formuler ? Non, rien ne me venait à l’esprit et je souris en répondant…


- Je n’ai absolument aucun reproche à formuler… du moins pour le moment, ajoutais-je avec malice.


Une fois dehors, Makayla m’avait alors interrogé sur mon tabagisme ! C’était bien la première personne à me demander si j’avais déjà pensé à arrêter et la réponse fut non. Je n’y avais jamais pensé ! Aussi étonnant que cela puisse paraître cette idée ne m’avait jamais effleuré l’esprit depuis que j’avais commencé. C’est ce que j’avais répondu à la future blonde.
Alors que je finissais ma bière cette dernière m’expliquait qu’arrêter pourrait me permettre de faire des économies. Ce n’était pas faux ! Je le reconnaissais volontiers. J’observais alors mon mégot quelques secondes avant de reporter mon attention sur Makayla.


- C’est vrai que c’est un budget et encore je ne fume pas tant que ça… et encore moins l’hiver ! expliquais-je. Après, peut-être qu’il me faudrait une réelle motivation pour que j’arrête… Je ne sais pas trop ! J’allais alors écraser ma cigarette dans le cendrier et me retournais vers ma mentor. Je vais mettre la table, expliquais-je, tu peux rentrer ou rester admirer la vue. C’est comme tu veux !


Oui, c’était à mon invitée de choisir… En attendant, j’étais déjà aller récupérer assiettes, couverts et verres dans les placards et les disposais sur la table en verre nappée.

Personnellement, je pouvais marcher n'importe où la nuit, je n'avais peur de rien, mais ce n'était pas le cas d'Aaron, il ne pouvais pas ne pas avoir peur dans certains coins d’Édimbourg et de Glasgow. Il était trop jeune dans la connaissance des vampires néanmoins, il ne devait pas s'interdire de sortir la nuit, nous sommes libres de nos mouvements, mais par ici, il faut faire plus attention, c'est une certitude. Je lui prodiguais donc mon conseil et il semblait en avoir déjà pris bonne note. Il me dit alors que le "Nightown" était à éviter à cause de deux lieux bien particuliers. Il avait raison, c'était le quartier des vampires même si depuis quelques temps, ce quartier reprenait pour ainsi dire vie. Je me souviens encore d'une époque lointaine, où il n'y avait personne dans ce quartier la journée à part ma petite personne ou presque. Mais aujourd'hui, les vampires sont trop rentrés dans les habitudes, les hommes n'en ont plus une aussi grande crainte qu'auparavant, et cela me désole bien. C'est vrai que nous pouvons les appréhender plus facilement, mais ils restent dangereux. Et puis, il suffit de tomber sur le vampire qui a envie de planter ces crocs dans votre cou et vous mourrez.

" Oui, le quartier des vampires est à éviter la nuit, c'est une certitude, mais bon, même ici en bas de chez toi tu peux en trouver même si logiquement, ils ne doivent pas être là. La nuit, la ville est simplement plus dangereuse, où que tu ailles. Les endroits que tu cites sont assez dangereux, mais finalement, pas plus qu'ailleurs. Il faut simplement que tu exerces tes capacités d'observations à percevoir s'il y a des vampires dans le coin. Cela ne se fait pas du jour au lendemain de toute façon. "

Oui, il faudrait qu'il s'entraîne à voir qui est un vampire, ou qui ne l'est pas. Ce n'est pas une mince affaire, mais il devra passer par là. Bref, cette conversation était à présent finie, du moins la partie sérieuse, celle qui faisait presque peur, avant que nous y revenions de plein fouet après le repas. Je disais donc à Aaron que je n'avais rien à me reprocher mais que peut être il avait des choses à dire, je ne sais pas, mais visiblement, ce n'était pas le cas, pour le moment.

" Comment ça pour le moment ? Qu'est ce que ça insinue Caron ? Dites moi le fond de votre pensée monsieur le photographe ! "

Et je riais après avoir dit ça, s'il ne voulait pas me dire il pouvait, cela m'était égal. Nous avions ensuite parler tabac. Il n'avait jamais songé à arrêter, parce qu'il ne fumait pas énormément, voilà son excuse si l'on peut dire. Il n'avait pas vraiment de réponse. Il écrasa son mégot me disant qu'il allait mettre la table.

" Vas-y, j'arrive d'ici quelques instants. "

Ce n'était pas tellement la vue que je trouvais sublime mais au moins, il pourrait dresser la table sans que je sois dans ces pattes. Une fois qu'il eut fini cela, je rentrais donc à l'intérieur quelques secondes après lui. Le repas allait commencer.

" Et bien, je commence à avoir vraiment faim ! Il est temps de manger. Et attention, on ne mets pas ces coudes sur la table, ce n'est pas sérieux de faire ça ! "

Je disais ça pour rire, je ne savais même pas s'il le faisait en temps normal, en tout cas je prenais la place qui semblait me revenir, celle la plus éloignée du four.

J’écoutais avec attention les informations que me fournissait ma mentor… Elle était en quelque sorte mon guide de survie en milieu hostile personnel ! Elle avait vécue les années sanglantes au cœur des pires conflits et ses conseils étaient donc de vraies mines d’or. Je notais donc mentalement que si les lieux fréquentés par les vampires étaient à éviter cela ne voulaient pas dire que la sécurité ailleurs était meilleure ! En réalité, le danger était de partout la nuit. C’était pour cela qu’il fallait que je fasse mon possible pour améliorer mes capacités d’observation. Je poussais un léger soupir ! C’était plus facile à dire qu’à faire… Comment pourrais-je m’améliorer à ce niveau si j’évitais les endroits où ils y avaient des nocturnes ou s’ils me tombaient dessus avant que je les reconnaisse ? C’était une très bonne question mais je ne la posais pas. Je le ferais sûrement plus tard dans la soirée quand nous en reviendrons à parler des nocturnes.
Car le sujet reviendrait forcément sur le tapis puisque ma mentor allait me montrer les photos qu’elle avait faites lors des conflits qui avaient eu lieu pendant les années sanglantes. Je hochais la tête pour confirmer à ma mentor que j’avais mentalement pris note de tout ce qu’elle venait de me dire.


- C’est noté, répondis-je. Le vrai risque c’est la nuit en réalité et non pas le lieu. Je marquais une pause. Je vais faire mon possible pour m’améliorer et je pense que je devrais y arriver avec le nombre de précieux conseils que tu me donne.


La suite de la discussion était ensuite devenue plus légère et amusante. Nous prenions un malin plaisir à nous taquiner et Makayla avait même réussi à me clouer le bec ce qui ne m’arrivait pas souvent ! Elle avait ensuite déclaré qu’elle n’avait rien à se reprocher et c’était pareil pour moi la concernant, pour le moment, ce que je précisais ! Comme je m’en étais douté, la brune releva la fin de ma phrase ce qui me fit rire.
Ma mentor joua alors la curieuse et voulu savoir ce que j’avais sous-entendu. Dans un premier temps, je fis mine de réfléchir et j’agissais même comme si je n’allais pas répondre à la question. Puis, amusé, je le regardais de nouveau en face.


- Ça n’insinue rien du tout très chère mentor ! répondis-je malicieusement. C’est juste un fait ! Je n’ai aucun reproche à faire pour le moment… Mais il est indéniable que tu ne seras pas toujours parfaite ! Je marquais une pause. Tu dois bien avoir quelques petits défauts qui pourraient engendrer des reproches puisque personne n’est parfait ! Après, j’avoue que les défauts font aussi parfois le charme des individus. C’est peut-être ton cas ! Tu serais donc parfaitement imparfaite, ajoutais-je avec un clin d’œil.


Bon… Je vous accorde qu’un tel comportement de ma part pouvait être considérer comme ambigu ! J’avais une petite amie depuis peu mais cela ne changeait rien au fait que j’aimais vraiment taquiner ma mentor. Je ne savais pas pourquoi car il n’y avait vraiment qu’avec elle que j’agissais ainsi ! Peut-être était-ce parce que je la voyais assez souvent et que nous communiquions pas mal par téléphone. Je n’en savais trop rien !
Une fois dehors, nous avions de nouveau discuté de tout et de rien avant que je ne me décide à rentrer mettre la table. J’avais également rallumé le four afin de réchauffer légèrement les lasagnes préparées plus tôt. Ma mentor me rejoignis alors que j’avais presque fini. Elle s’installa à la place que je lui aurais indiquée au moment où je posais une carafe d’eau sur la table. Makayla déclara ensuite avoir faim alors que je faisais le service. Je disposais un peu de salade et une part de lasagne dans deux assiettes que je ramenais à table avant de prendre place.


- Et voilà ! Je ne voudrais pas que tu meurs de faim ! déclarais-je avec un sourire. La vinaigrette est là, dis-je en indiquant une petite flasque. Tu veux boire autre chose que de l’eau à table peut-être ? demandais-je ensuite.


J’avais des jus de fruits, du vin aussi… Mais je me doutais que ma mentor n’était venue pas pied et elle ne voudrait sûrement pas boire plus que de raison. Quoique si c’était le cas je pourrais toujours lui offrir de dormir ici…

Aaron arriverait à s'en sortir avec un peu d'exercice c'était une certitude, je ne m'en faisais pas pour lui, c'était un bon élève qui apprenait rapidement que ce soit, dans le domaine de la photo, ou pour celui de ces fameuses créatures nocturnes. Mais je n'en disais pas plus pour le moment, car nous allions revenir dessus, plus tard dans la soirée, car si pour le moment, nous avions papoter tranquillement, je n'étais pas venue pour cela à la base, mais pour lui montrer des photos. Nous n'en étions qu'au repas, et je commençais à avoir faim mine de rien. Même si j'avais pris un petit encas, histoire de ne pas tomber dans les vapes par manque de sucre, j'avais pleinement faim et cela ne pourrait se réduire qu'en absorbant de la bonne nourriture que le chef cuistot Caron avait préparé. Cela ne ressemblerait en rien à un repas au Mcdo du coin, fort heureusement. Je n'ai pas tellement l'habitude de m'y rendre mais parfois, sur la route je m'y arrête pour prendre un menu Maxi Best of Big Mac avec frites et coca, le truc de base quoi. Bref, à présent nous étions en train de discuter simplement, de nous taquiner, de nus chiner, comme de vieux amis, comme si nous nous connaissions depuis des lustres alors que ce n'est pas vraiment le cas. C'est vrai, nous nous connaissons depuis quelques mois à peine. Il me disait donc qu'il n'avait aucun reproche à me faire pour le moment. Je savais que j'étais un exemple pour lui, mais j'avais fait mine de dire qu'il insinuait quelques choses me concernant, et je voulais savoir de quoi il s'agissait. Il essaya de me répondre tant bien que mal. Je riais à ces explications.

" Mais si, je suis parfaitement parfaite, qu'est ce que tu crois ! Je ne suis pas n'importe qui, je suis la meilleure ! Comment ? Tu ne me crois pas ? "

J'avais tellement accentué le ton de la surprise que j'en riais moi-même. Parfois, je me dis que j'aurais du faire comédienne, plutôt que photographe, quoique, c'est une forme d'art cela aussi. Je devais arrêter de plaisanter, si je riais trop, le repas risquait de passer par le mauvais trop, allant dans mes poumons, au lieu de mon estomac et je n'avais pas envie de m'étouffer, ce serait tellement bête. Il me servit alors un peu de salade accompagné des fameux lasagnes. Il me demanda alors si je voulais autres choses que de l'eau pour le repas mais cela m'allait très bien.

" De l'eau ce sera parfait, ne t'en fait pas. "

Je versais un peu de vinaigrette sur la salade et je commençais à manger. Je n'avais plus rien à dire, je dégustais, enfin, si l'on veut, ce qu'il avait préparé. Mais dès la première bouchée de lasagnes, je fis la grimace. Elles étaient délicieuses, mais je voulais simple voir sa réaction. J'avalais avec difficulté cette première bouchée, déglutissant avec grand bruit. J'essayais de me retenir de rire et j'y arrivais pour le moment.

Je ne laissais rien paraître mais l'heure fatidique approchait à grand pas et me stressait légèrement ! Je faisais allusion à la vidéo que j'avais faite et où l'on apercevait parfaitement un homme se transformer en cheval. Je n'en avait pas parler à ma mentor car je ne savais pas si je devais le faire... L'homme était clairement identifiable sur ma vidéo puisque j'étais près de lui. Mais les gens avaient-ils vu son visage ? Les caméras de surveillance avaient-elles eu le bon angle ? La fumée n'avait-elle pas obscurci les vidéos ? Je n'en savais rien et c'était peut-être le cas ! Voilà pourquoi je ne voulais pas dénoncer l'homme à un membre de la brigade PES. J'avais confiance en ma mentor mais elle faisait partie de cette brigade... Elle devrait forcément révéler ce qu'elle savait à ses supérieurs non ? J'étais quasiment certain que la réponse était oui... Mais je ne pouvais pas réfléchir plus longuement à cela même si je ne trouvais toujours pas LA solution à mon conflit intérieur.
Je sortis de mes pensées pour plaisanter avec la brune, voir même la taquiner. J'arquais un sourcil lorsqu'elle me demanda si je ne voyais pas à quel point elle était parfaitement parfaite. Je souris ! Elle était la meilleure selon elle. Je fis mine de réfléchir et lui répondit...


- Je n'ai pas dit que je ne te croyais pas ! Concernant la photographie et les connaissances des créatures surnaturelles je peux avouer sans aucune hésitation que tu es la meilleure parmi les personnes que je connais. Je marquais une pause. Après ça ne concerne que deux domaines ; pour le reste, je ne peux pas dire et je ne crois que ce que je vois, la taquinais-je de nouveau.


Après ce moment agréable, nous étions ensuite passé à table et j'avais servi. Comme à mon habitude j'avais mis de l'eau en accompagnement mais j'avais tout de même demandé à Makayla si elle voulait boire autre chose. Sa réponse fut négative et je remplissais donc les deux verres d'eau avant de mettre de la vinaigrette sur ma salade. Au moment où je levais les yeux je fus surpris par la réaction de mon invitée.
Sa grimace me fit légèrement perdre confiance puisqu'elle semblait être du à ce qu'elle mangeait. J'étais pourtant sûr que les lasagnes n'étaient pas ratées puisque je les avais gouté... enfin, je crois ! Euh... Je ne me rappelais même plus maintenant. C'était malin. Je ne touchais pas à mon assiette et m'adressais directement à ma mentor.


- Y'a un soucis avec les lasagnes Mak ? T'aime pas ? demandais-je simplement.


Je me décidais quand même à les goûter et les trouvais bonnes. Mais les goûts et les couleurs... J'attendais donc la réponse de la jolie brune et me décidais à ajouter quelques mots.


- Je peux te préparer autre chose si tu n'aime pas.

C'est fou, nous aimions bien nous taquiner, le courant passait bien il faut se l'avouer. Nous étions bons amis, il était l'une des rares personnes que j'avais croisée récemment, autrement dit avec la fin des années sanglantes à être devenue un ami. Je n'aime pas trop m'attacher au gens de quelques façons que ce soit, par amitié ou par plus si affinités. Je n'ai pas envie que ce que j'ai pu faire durant les années sanglantes, ou ce que j'ai pu faire récemment les mettent en danger. Car il faut bien se l'avouer, travailler pour la brigade PES n'est pas une sinécure, c'est dangereux, et cela à des conséquences. Et pour le moment, je me retrouvais assignée aux archives. Mais ce n'était pas tellement un problème. Je lui disais donc que j'étais parfaitement parfaite et il était d'accord pour les deux domaines où j'étais sa mentor, pour le reste, il ne me croyait pas, il voulait le voir. Je riais à cette réplique, mais je n'ajoutais rien de spécifique qu'un regard malicieux. Nous passions à table, le repas avait l'air d'être délicieux et c'était le cas, mais je faisais semblant que ça ne l'était pas. Et sa tête, suivit de sa réponse fusèrent ou presque. Il me demanda si je n'aimais pas, il gouta son plat, et cela semblait lui convenir. Il me dit qu'il pourrait me faire autre choses si cela n'allait pas. Aussitôt avait-il dit cela que j'éclatais de rire. Il n'apprécierait peut être pas autant que moi la blague mais elle avait été trop bonne à faire, vraiment.

" Je suis désolé, je voulais juste voir ta tête. Tes lasagnes sont très bons, tu es vraiment un bon chef, faudra que tu me donne la recette pour que j'essaye de faire aussi bien ! Tu es vraiment trop bon avec moi, tu t'es décarcassé pour me faire quelques choses de bon, et tu aurais fait quelques choses d'autres juste pour moi, c'est trop mignon. Ta petite amie doit être heureuse de t'avoir. "

Oups, est ce qu'il avait une petite amie ? Est ce que ce sujet avait été abordé ? Je ne sais pas, je ne crois pas, mais au moins, il me dirait s'il était en couple, ou s'il allait l'être. En tout cas, je continuais à manger mes lasagnes et ma salade avec un grand sourire, c'était vraiment bon. Je prenais un peu d'eau aussi pour faire passer tout ça. A cette vitesse, j'aurais fini mon assiette en quelques minutes à peine.

Après avoir pris le temps de discuter, de rigoler et de boire un verre en terrasse nous étions enfin passés à table… Non pas que le temps pressait mais nous avions pas mal de truc à voir après le diner. Je devais lui montrer ce que j’avais récolté pendant la fameuse exposition du 15 août. D’ailleurs j’avais quelques soucis à ce sujet et j’étais toujours tirailler entre deux idées. Montrer ou dissimuler la vidéo ? La réponse viendrait sûrement plus tard ! Du moins je l’espérais vraiment. Et puis, la soirée devait se continuer par la découverte des clichés faits par ma mentor durant les années sanglantes.
Je n’eus pas le loisir de réfléchir plus longtemps à tout ça car nous étions à présent à table et ce que je venais de servir ne semblait pas convenir à mon invitée. Manque de bol concernant ses goûts ou plat raté ? Je me rendais compte que la première option était sûrement la bonne car mes lasagnes étaient comme d’habitude. Sans hésiter, j’interrogeais donc Makayla et lui proposais même de lui préparer autre chose. Bah oui ! Je n’allais pas la laisser mourir de faim si elle n’aimait pas ça. La réponse que j’obtins de la part de la brune n’en fut pas vraiment une. En effet, elle éclata de rire et je compris alors qu’elle s’était bien fichu de moi ! Je souris à la demoiselle…


- Hé ! Ce n’est pas très gentil ça, m’exclamais-je amusé.


Makayla avait enchaîné en m’assurant que mes lasagnes étaient très bonnes et qu’il faudrait que je lui donne la recette. Je hochais la tête en guise d’accord. C’était toujours un plaisir de partager mes recettes avec des personnes que j’appréciais. Elle expliqua ensuite que ma réaction à son égard était mignonne et cela me fit sourire. Je trouvais ça plutôt normal d’avoir proposer de faire quelque chose d’autre ! C’est ce que j’allais lui dire quand elle ajoutait que ma petite amie devait être heureuse de m’avoir.
Pour le coup, je failli presque avaler ma gorgée d’eau de travers… Je ne me rappelais même plus que j’avais déjà parlé d’Elecktra à ma mentor ! Enfin, si elle y faisait allusion c’est que j’avais du en faire mention à un moment où un autre. Je mangeais quelques bouchées et reprenais la parole au sujet des derniers propos de Makayla.


- Je ne sais pas ce qu’elle en pense mais de mon côté je peux dire que j’ai de la chance, dis-je avec un sourire. Je n’avais pas souvenir de t’avoir parlé d’Elecktra, ajoutais-je. Mais j’étais à l’ouest ces derniers jours.


Je continuais de manger et j’avais tellement faim que je finis mon assiette en quelques bouchées… Je me demandais tout de même quand j’avais pu faire allusion à la jolie rouquine et cela ne me revenait pas ! Bref, tant pis, ce n’était pas important. J’attendais ensuite que mon invitée ai fini son assiette pour passer à la suite. Soit du fromage si elle en voulait ou directement le dessert.

J'aimais bien le taquiner, cela était plus fort que moi à vrai dire. Aaron était devenu un ami, un de ceux avec qui vous vous entendez bien. Cette amitié était suffisant fraiche pour ne me rappeler aucun mauvais souvenir de ces années sanglantes et rien que pour ça, je ne le lâcherais pas. Je ne me faisais pas d'illusions sur lui, nous resterions de bons amis, rien de plus, j'étais un peu plus âgée, je resterais sa mentor et lui mon jeune padawan espérant qu'il ne plonge pas du côté obscur de la force, bien évidemment, mais pourquoi cela en serait ainsi ? Pourquoi voudrait-il devenir vampire ou loup ? Cela n'avait aucun sens, et cela en aurait encore moins après les photos que je lui montrerais. En tout cas, mon petit manège par rapport à ces lasagnes avait fonctionné au delà de mes espérances. Aaron était vraiment un chic type, et si petite amie il avait, elle devait être comblée. Et sa réaction n'en fut pas moins surprenante. Je ne savais pas s'il en avait une mais en avalant pratiquement sa gorgée d'eau de travers, je savais qu'il y avait quelqu'un dans sa vie. Je ne savais pas qui, je ne savais rien d'elle, mais sans doute m'en dirait-il un peu plus dans l'instant, même s'il ne se souviendrait pas m'en avoir parler. Mais c'est ça d'être quelqu'un d'audacieux, de tirer des informations à vous, sans que cela n'en ait l'air. A ces propos, je pu comprendre qu'il n'était pas avec elle depuis très longtemps, ni même si elle était véritablement sa petite amie, même si pour lui cela semblait être assez clair. Et il me confirma qu'il ne se souvenait pas m'avoir parler d'Elecktra, mais il se disait que c'était sans doute possible. Je n'ajoutais rien de plus, j'avais obtenu ce que je voulais. Nous mangions ensuite rapidement comme des morts de faim, il faut dire qu'il était déjà assez tard pour manger un plat comme celui-ci. Une fois que les assiettes furent complètement vidées de leur contenu, il était tant de passer aux choses sérieuses. Je ne savais pas s'il avait prévu un dessert, mais le moment était venu de regarder les fameuses photos.

" Je ne sais pas si tu as prévu un dessert ou pas, mais je pense qu'on pourrait commencer à regarder les photos que tu as pris le 15 août, qu'en penses-tu ? Comme ça au pire, on peut manger le dessert en les regardant si ça ne dérange pas, puis on passera ensuite aux miennes, qui sont un peu plus violentes. "

Je ne savais pas ce qu'il en pensait mais cela me semblait aller dans la continuité de cette petite soirée que nous étions en train de vivre, n'est ce pas ?