Une nouvelle nuit débutait. Je m’étais levée aux premières lumières du jour histoire de profiter de la tranquillité de la ville. La plupart des vampires étaient encore ensommeillés surtout avec les festivités de la nuit dernière et je ne risquais pas de faire de mauvaises rencontres. J’avais abandonné ma Désirée endormie, je souhaitais être seule et malheureusement la discussion n’était plus le point fort de notre relation. Seuls les bruits de la vie humaine berçaient mes oreilles. Les hommes et les femmes retournaient chez eux après une longue journée de travail, moi j’errais dans la rue sans but précis. Je me confondais parfaitement avec la masse. On aurait pu me prendre pour n’importe qu’elle femme, une avocate, une employé de banque. J’étais vêtue d’un manteau couleur camel et je portais des bottes en cuir noir qui entouraient mon jean étroit.
Bien vite l’agitation de la ville me dérangea. J’avais envie d’être seule, de repenser posément aux derniers événements. Malgré moi je n’étais plus seule maintenant. Progressivement je m’étais intégrée à la vie vampirique d’Ecosse et les problèmes de notre race étaient mes problèmes.

J’avais rejoint les monts de Glasgow. Dans mes moments pensifs je rejoignais les endroits de nature. C’était l’idéal pour réfléchir. Ainsi je marchais, le vent fouettait mes cheveux et le temps n’était pas vraiment au beau fixe. Je marchais depuis près d’une heure quand j’entendis un bruit. J’avançais prudemment et tendis mes oreilles. Je discernais des paroles et je pus reconnaître la voix de Wiliam Raybrandt. Moi qui ne m’attendais pas à croiser qui que ce soit, il faut dire que j’étais au fin fond des montagnes écossaise. Mon ouïe développée me permis de discerner certaines de ses paroles et le pauvre William n’avait rien du tout nouvel époux réjoui. Il avait tout d’une âme en peine. J’avais du mal à le comprendre, il aurait du s’habituer aux comportements de ses proches vampires mais je suppose qu’une humiliation de plus de la part de sa mère et créatrice n’était pas source de réjouissances. Elle restait sa mère après tout, une mère horrible, cruelle, insupportable mais une mère. Et j’avais perdu la mienne bien trop tôt pour pouvoir comprendre ce que William ressentait.

Je m’étais faite repérée, alors je me dévoilais avançant jusqu’à William.

« Ce n’est que moi William, je m’excuse de venir rompre ce moment de solitude. »

Mais je n’allais pas passer mon chemin. Je me sentais le devoir de savoir ce qui trottait dans la tête de William mais plus encore j’étais inquiète par le message qu’il m’avait laissé à la fin de la cérémonie où il m’énonçait de façon claire que nous ne pourrions plus nous voir. Pour quelle raison je n’en savais rien mais j’avais l’impression qu’il allait faire marche arrière. Ce qui au fond ne me surprendrait pas. C’était beaucoup de courage que se dresser contre tout le monde.

« Tu n’as pas vraiment l’air du mari comblé hein… »

William me dit que je pouvais rester, il ne s’en serait pas caché s’il ne souhaitait pas ma présence et je pouvais lire dans ses yeux qu’il était sincère. Mais son regard semblait lointain, si lointain. Il devait ressasser les derniers événements du mariage. Et c’était compréhensible et aussi prévisible. Ca aurait été fou que le mariage se déroule parfaitement. Si Krystel avait vraiment souhaité que le mariage soit parfait elle aurait joué la carte de la prudence, sauf que visiblement elle était incapable de le faire. Pourquoi avait-elle invité Torben au mariage de sa propre ex-femme ? A mes yeux cet acte de fausse négligence représentait un sérieux test envers Jana et William, test auquel ils avaient tous les deux échoué.
William se confia à moi et je pus décerner son désarroi dans ses paroles. Il était énervé, contre Jana, le servant humain de sa mère mais surtout contre lui même. La sorcière avait bien réussi son coup.

Je me rapprochais un peu plus de lui tout en étant attentive à ce qu’il me racontait. D’une certaine façon je le comprenais, l’échec était dur à vivre et il devait se sentir seul. Mais d’un autre côté j’étais incapable de comprendre pourquoi il souhaitait autant plaire à sa maternelle. Mais je souhaitais me comporter en ami alors dans un premier temps je ne pouvais que lui montrer mon soutient. Je n’allais pas remuer le couteau dans la plaie.
Je me saisissais de ses mains, un geste attentif mais dont je n’avais absolument pas l’idée des conséquences. Peut-être n’avait-il pas le besoin de contact, de rapprochement, mais j’étais comme ça et la sensation de rejet ne me faisait pas peur.
Je le regardais alors qu’il me tournait le dos. Je tournais son visage et le confrontais à moi alors que j’adoptais un comportement compatissant.

« Tu n’as pas à avoir honte, c’est cette faiblesse qui fera ta force William. J’ai l’impression que tu as trop pris l’habitude d’enfouir tes émotions mais elles font parties de nous. Et c’est en cela que nous sommes supérieurs aux hommes. Parce que nos émotions s’expriment avec une force incroyable et c’est en les utilisant que l’on peut parvenir à l’impossible. Sers toi de ce que tu as au fond de toi, de ce que tu es vraiment et cesses de te tourmenter à propos de ce qu’une minorité attend de toi… Et non je n’ai pas clairement vu ce qui s’est passé lors de la cérémonie mais j’en ai suffisamment entendu. Jana a été humiliée c’est vrai et elle n’aurait pas dû parler à ce servant mais Krystel savait très bien les risques qu’il y avait avec la présence de l’ex-mari humain de Jana. Franchement tu t’attendais à quoi ? Elle vient à peine d’être vampirisée. Souviens toi de ta propre transformation, au début on se raccroche malgré nous à notre vie humaine. Et la pauvre n’en a aucun souvenir et Krystel lui met sur un plateau d’argent son ancienne vie. Tu ne pouvais pas éviter ce qui s’est passé. Tu n’allais pas la frapper pour qu’elle ne s’adresse pas à lui tout de même. On te reproche l’inévitable.»

Je soupirais. Je ne pouvais pas lui cacher ce que je pensais et peut importe si la vérité était dure à entendre. Sa mère l’avait piégé avec un vulgaire test, voilà ce que je pensais. Et il était temps qu’il se rende à l’évidence et qu’il arrête de ce jeter la pierre.
Par la suite il évoqua Léopold, le nouveau sbire de Krystel, à ma grande déception. On ne pouvait plus se voir selon Will. Je supposais que Krystel avait chargé Léopold de surveiller son fils déchu. J’émis un rire sarcastique à l’entente du nom de mon vieil ami Léopold.

« Je vois que Léopold ne sait toujours pas où est sa place. Je ne sais pas si tu le sais, mais lui et moi nous nous connaissons depuis quelques siècles maintenant et je commence à le connaître. Il est bien dommage que nous n’ayons pas choisi la même voie. Enfin peut importe. Personnellement je ne pense pas que quelqu’un vienne fouiner à cette heure là dans les montagnes tu ne crois pas ? »

Vraiment je ne savais pas comment m’y prendre avec William. Un vampire déprimé ce n'ai pas aisé à prendre, ni à raisonner. Parce que nos émotions sont décuplées, elles prennent le dessus, elles violent notre rationalité. Je découvrais chez William une certaine fragilité, fragilité que je devais prendre en compte. Son esprit semblait divisé, entre ce qu’il croyait, ce qu’il voulait faire et entre son passé, sa mère et l’influence qu’elle exerçait sur lui. A côté de ça j’avais du mal à être impartiale, tout ce que j’avais envie c’était d’être honnête et lui balancer à la figure tout ce que je pensais de son odieuse génitrice. Pourtant je n’étais pas stupide, je me mettais au moins un peu à sa place en tentant de ne pas lui faire de reproches.

Je reculais légèrement, consciente de l’avoir blessé. Mais si nous devions collaborer il devait savoir ce que je pensais réellement de Krystel Raybrandt sinon jamais ça ne pourrait marcher. Ca nous mènerait inévitablement vers un mur. Il me fallait cependant prendre des gants pour m'exprimer, sinon je n'obtiendrai que l'effet inverse et William serait contre moi.

« Je suis désolée William mais tu ne peux pas changer ce que j’éprouves à l’égard de Krystel. Elle ne m’a laissé aucune chance et autour d’elle je ne vois que souffrance… »

J’avais pris un ton calme et amical. Il fallait qu’il comprenne que je n’étais pas contre lui. Mais qu’il comprenne aussi que je n’essayais pas de lui retourner le cerveau. Il était libre de croire ce qu’il voulait. Il fallait qu’il arrête de se torturer, il était fragile, trop fagile et ça pouvait être dangereux, dangereux pour moi.

« Je veux être franche avec toi William, je ne porterai jamais Krystel dans mon cœur. Après, mon but ce n’est pas de l’anéantir, ni même de te demander de la rayer de ta vie. Mais elle ne peut pas tout contrôler, ni même te contrôler. Elle aliène ta nature de vampire, c’est comme ça que je le vois, et peut importe si je suis trop directe. Je ne vais pas te cacher le fond de ma pensée. »

L’expression de son visage m’indiquait que mes paroles n’étaient pas pour lui plaire, bien au contraire. Mais ce que je pensais n’était un secret pour personne. Et s’il avait du mal à l’entendre c’est qu’il n’était pas assez fort. Néanmoins je m’apercevais qu’il prenait conscience de ce que je lui disais. Quand je l’avais sollicité j’avais cru en lui et c’était toujours le cas, je voyais bien le potentiel qui était en lui. Potentiel que Krystel avait malheureusement réduit à son minimum.

« Je crois en toi, mais il faut que tu saches ce que tu veux. Il me semble que tu as des projets, que tu rêves d’un avenir. Mais si tu préfères rester éternellement sous la coupe de ta mère, dis le moi et on arrête tout. Je ne te forcerai pas à aller contre ta volonté tu peux en être certain. C’est ton choix. Tu peux être loyal en dépit de tes envies, et vraiment c’est honorable, je ne te dénigre pas mais tu peux aussi choisir d’aller par toi même. Tu es le maître William et ça tu le sais. »

J’avais tout dit. Après ces paroles je me taisais et m’asseyais tout contre une pierre et portais mon regard au loin. La vie n’était pas simple, et la mort l’était encore moins. Finalement malgré la vie éternelle c’était dur de s’épanouir. Moi même je luttais contre une cause un peu farfelue, celle d’imposer mes idées. Pourtant j’avais tout pour moi, l’éternité, tous les hommes et femmes que je désirais, un monde de connaissance à ma portée et je cherchais toujours à en obtenir plus. En un sens je comprenais la quête que menait William de vouloir plaire à sa mère, de vouloir tout faire pour elle. Et d’un autre côté je savais que je ne pouvais pas comprendre. Je n’avais pas de parents, et peu de vampires peuvent se vanter d’avoir la chance d’avoir leur mère à leur côté. Qui sait ce que j’aurais pu faire si la mienne était encore de ce monde ou ce que je pouvais faire pour ma Désirée. Finalement aucun vampire ne sait vraiment de quoi il est capable. Et c’est cela qui rend notre espèce si imprévisible et nos relations si complexes.

« J’espère que tu ne m’en veux pas, j’aimerai te venir en aide, mais j’avoue que je ne sais pas trop comment m’y prendre. »

Essayer de se mettre à la place de William n’était guère une tache facile. Je faisais de mon mieux pour le comprendre et je pouvais aisément concevoir qu’il avait été déçu par Jana, que se détacher de sa mère n’était peut être pas possible. Mais je ne saisissais toujours pas la nature de ses pensées. Nos origines, nos missions, notre vie entière sont tout à fait différentes. Moi j’étais issue de la France, lui était d’origine anglaise. Deux colosses européens qui s’opposent tant dans le fonctionnement que dans les mœurs. Moi j’étais fille de paysans – bien que cette époque semble révolue – et lui est issu de la noblesse. Moi je n’avais aucune famille. La seule chose qui s’en rapprochait c’était Désirée parce qu’elle me doit sa nature de vampire, parce qu’elle est le fruit de ma création. William lui est un vampire particulier puisqu’il a été transformé par sa propre mère, et qu’il a encore sa sœur. J’essayais en vain de m’imaginer ma mère encore de ce monde mais même son visage je semblais l’avoir oublié. Le lien maternel, je ne le connaissais plus, je vivais depuis quatorze siècles seule. J’avais mes propres convictions, m’étais forgée mes avis par moi même alors que William avait toujours subi une influence. Je supposais que jamais je ne pourrais comprendre le lien qui l’uni à sa famille royale, même si j’y mettais tout mon cœur.
J’étais soulagée de voir que mes paroles ne l’avaient pas blessées, qu’il comprenne ma franchise et là où je voulais en venir. Mais ses propres convictions, ses propres souhaits semblaient l’effrayer ou du moins les moyens pour les réaliser.

Je le regardais, il semblait ailleurs, complètement perdu. Le voir ainsi, ça le rendait attachant. Mais je ne devais pas me laisser dépasser par mes émotions. Ce serait une faiblesse. Je fermais les yeux quelques instants, laissant le silence s’insinuer entre nous alors que lui semblait choisir les bons mots. Je chassais mes sentiments de tendresse dans un coup de vent. Je me forçais à me replonger dans la situation actuelle. Ce mariage avait été une mauvaise chose pour mes plans, mais j’avais vécu des siècles sans me préoccuper des dirigeants, peut-être que je pouvais faire comme ça à nouveau? Je ne pourrais pas défendre indéfiniment défendre mes opinions sans un appui. J’avais besoin de William. Notre rapprochement m’avait fait du bien et j’osais enfin penser, développer un avis critique sur ces têtes couronnées qui jadis m’auraient faites trembler.

« C’est vrai que la présence des caméras n’était pas pour me plaire, nous n’avions pas intérêt à faire une vague. Et je comprends ta déception vis à vis de Jana mais tu devrais arrêter d’y penser. Elle ne sait pas encore où est sa place tu comprends, je ne pense pas qu’elle est encore la capacité de comprendre son rôle. Alors laisse cet incident de côté. Si ça peut te rassurer j’irai lui parler, je saurai trouver les mots justes, de femme à femme. Elle aura confiance, et je pourrais la convaincre de s’éloigner de cet humain, pour son bien à elle et à lui. »

Je posais à nouveau ma main contre la sienne, à la manière d’une amie.

« Vraiment, ce n’est qu’un problème, tout se règle je t’assure. »

Il m’assura qu’il n’était pas faible, ça je le savais, c’était d’ailleurs pour cette raison que j’avais voulu en faire mon allié, un allié de choix. Mes paroles s’emportèrent, en proie à mettre dans mes mots une conviction certaine.

« Je sais que tu n’es pas faible William ! Au contraire, tu es solide, intelligent, il en faut beaucoup plus pour t’arrêter. Il nous faut être plus prudent voilà tout, ce projet d’œuvre caritative était une idée ingénieuse, il n’est pas encore trop tard pour la mettre en œuvre. Par contre il faut que je te dise une chose, importante. Le roi s’est adressé à moi après la cérémonie, il souhaite me rencontrer, bien sûr je n’ai pas le choix je dois y aller. Je serais d’une extrême prudence tu peux en être certain. Je pense qu’il sera dans notre intérêt de nous revoir après l’entrevue. Si tu veux savoir ce qu’il s’est dit et que si tu es veux toujours continuer, tu le veux toujours ? »

Le soulagement, la plénitude, voilà ce que j'éprouvais à cet instant précis. La peur de tout perdre ,de voir mes espoirs réduits à néant, c’était envolée. Elle avait tout simplement disparut quand le visage de William s’éclaira, effaçant une part de doute au profit de la croyance renouvelée en notre quête. Je ne savais pas si ce sentiment allait durer, mais je savais que pour l’heure j’avais un peu réussi à remonter le moral de mon ami, en trouvant les bons mots. La tension que j'éprouvais il y a quelques instants retomba. Je souriais, un peu bêtement peut être, mais d’un sourire franc et expressif. Si je lisais de nouveau l’espoir dans les yeux de William, je sentais le mien renaitre dans mon propre corps. A nous deux je me sentais plus forte, plus sûre du moi. Si William croyait en les mêmes choses que moi c’est que cette folle quête n’était peut être pas veine, que ce n’était pas les délires d’une vieille immortelle mais bien le début d’un changement. Les vampire eux aussi avaient le droit de s’exprimer, de se révolter. Si l’immortalité signifiait d’oublier ce en quoi l’on croit, c’était très peu pour moi. Je ferai tout pour changer ce fait, et l’aide de William m’était indispensable.

Je sentis le regard de William sur moi, je tournais la tête. Mon grand sourire avait laissé place à une simple courbe de lèvre, paisible. Au loin on pouvait distinguer le soleil couchant. La seule lumière naturelle que nous avions encore le privilège de savourer. Je percevais une certaine chaleur dans l’air frais, dû au reste solaire qui nous embaumaient. Ca entrainait des picotements sur ma peau sans que ça ne soit pour autant dérangeant. Un vampire nouvellement transformé n’aurait sans doute pas pu supporter ce crépuscule. Je plongeais mon regard en William. A quoi pensait-il à cet instant? Quel avait été l’effet de mes paroles? Difficile à dire. Il semblait ailleurs, dans un monde plus beau. Le contre coup des retrouvailles avec lui même. Son regard c’était perdu sur le mien mais je savais que ça ne durerait pas, pas après ce que je venais de lui annoncer. Au souvenir de ma future confrontation avec le roi, je me raidis. Un détail qui entachait ma sérénité, merci le roi. William sortit de sa rêverie, surpris par mon annonce. Oui, le monarque voulait me rencontrer, pour des raisons qui m’étaient encore inconnues. Mais cette invitation n’était pas pour autant anodine. Il devait se douter de quelque chose, ce qui n’était pas pour me rassurer. Je me taisais cependant, je ne voulais pas trop affoler William avec mes propres doutes. J'essaierais de faire au mieux pour brouiller les pistes. Je saurai être convaincante. Ca en allait de notre propre destin.

«J’espère aussi qu’il n’a aucuns doutes, et si jamais c’est le cas - bien que je ne vois pas comment il pourrait savoir quoi que soit - je ferai en sorte de dissiper ses pensées. J’y arriverai.»

Je m’étendais pas plus, l’heure n’était pas à la psychose. Je verrai en temps voulu ce que le roi avait de si important à me dire. Et après nous aviserions. Et s’il s'avérait qu’il soit au courant de note petit manège, ce qui à mon avis n’était pas réellement envisageable. A la rigueur il pouvait avoir des doutes, mais rien de plus. Notre plan n’était même pas encore en place, il n’y avait encore rien à caché, rien à découvrir. William m’avoua qu’il était désormais plus déterminé que jamais. Je souriais d’excitation.

«A nous deux, on changera le monde William.»

Cette simple phrase suffisait à en dire long. Le corps du beau vampire s’approcha de moi et je pus voir ses lèvres se déposer sur le miennes pour me donner un baiser. Chose que je devais avouer, attendait depuis longtemps. J’avais apprécié notre baiser à la pomme du diable lors de notre première rencontre, et je n’étais pas contre le fait que ça se reproduise. Je me serais dans ses bras, ceux d’un homme, d’un vampire, rassurant. Je me sentais soudainement beaucoup mieux, grâce à lui j’étais capable de faire face à mes peurs. Et dire que les bras d’un homme m’avaient manqué était un euphémisme. Je fermais les yeux, pour oublier juste quelques instants les desseins que nous nourrissions. Je chuchotais à l'intention de William.

«On se revoit très vite, d’accord?»