Il n’était pas commun que je donne rendez-vous à mon fils dans un autre lieux que mon manoir. Il s’agissait après tout de notre foyer, de notre demeure et j’avais toute occasion de lui parler là bas. Seulement les murs avaient des oreilles, encore plus ses derniers temps qu’avant. Et ce que j’avais à lui dire ne concernait que lui et moi. Je n’accepterais pas que l’on nous espionne. N’avais-je pas moi-même des gens qui écoutaient aux portes des autres pour me tenir au courant de tout ce qui pouvait se tramer ? Pour sur, il devait en être de même envers moi. Je suis un danger pour de nombreuses personnes et mon personnel n’était pas irréprochable… Ainsi avais-je décidé de changer de lieu. J’avais envoyé un humain trouver William et lui sommais de me rejoindre le plus vite possible. Pour être sur que personne n’intercepte le message, j’avais envouté de mon pouvoir vampirique l’individu, lui ordonnant de livrer ma demande à mon fils et seulement mon fils, puis de se planter un couteau dans le cœur. Il était impératif que personne ne sache que j’allais m’entretenir avec mon enfant.

Je m’étais introduite dans une des chambres d’hôtel vampires en manipulant l’esprit d’un humain de service. Il n’y a pas à dire mais cette espèce n’a sans aucun doute aucune combativité. En un rien de temps on peut briser les barrières de leur esprit. Une fois que l’individu m’eut attribué une chambre, je lui effaçais la mémoire, et il reparti à ses taches, ignorant qu’il venait de donner la plus belle suite à celle qui allait devenir Reine des vampires. Contrairement à mon habitude, je n’allais pas faire venir d’humaine. Comme je vous l’ai dis, je voulais que ma présence passe inaperçu. Je me nourrirais plus tard, en rentrant à ma demeure. En attendant l’arrivé de mon fils, j’allumais à la télévision et écoutais les dernières informations. J’envoyais « 951 » sur le portable de mon héritier. Sachant que je lui avais donné rendez-vous dans un hôtel, il comprendrait sans difficulté qu’il s’agissait du numéro de chambre. Je n’eus pas besoin de faire preuve de beaucoup de patience. Vingt minutes tout au plus lorsque l’on porta des coups à la porte. Je mettais en mute l’appareil humain, laissant ma fille parler sans voix. Avec les mariages vampiriques à venir, on ne parlait plus que ça, et Morgane était on ne peut plus sollicitée par les médias. J’avais constaté avec horreur qu’elle portait souvent la même tenue. A croire qu’elle ne savait se débrouiller toute seule. Il me faudrait avoir une discussion avec elle, mais pour l’heure, c’était avec William que j’allais m’entretenir. Lui faisant signe de rentrer, je refermais sans un mot la porte derrière lui. Je passais dans son dos, et fit glisser sa veste par terre, tout en sensualité. Me penchant dans son cou, je lui susurrais quelques mots, telle une amante révélant un grand secret

♦ J’espère que tu as été discret en venant. Il serait très malvenu que l’on nous dérange et que tu me déçoives une nouvelle fois. ♦

Je jouais avec mon fils pour sur. Je le connaissais et je savais très bien ce qui pouvait lui faire de l’effet. Il m’avait déçu, il était temps qu’il en paye le prix… Le contournant je revins pendre place sur le canapé, face à ma fille qui parlait en silence. Sourire on ne peut plus sincère, regard doux, elle savait très bien mettre en confiance les gens de l’espèce inférieure. Sans doute son affection pour eux jouait beaucoup dans ce fait. Je ne comprendrais jamais ce qu’elle pouvait leur trouver. Ils étaient si faibles, si pathétiques... D’ailleurs ils n’étaient pas les seuls. Les miens empruntaient une mauvaise pente et je ne pouvais les permettre de continuer ainsi. Éteignant la télévision, je dis

♦ Donne moi une bonne raison pour ne pas de rayer de ma lignée William. Tu as laissé la traitrise envahir notre demeure et tu sais quel sort je réserve aux traitres ♦

Mon ton était glacial et tranchant. Je revins en un éclair devant lui, nos deux corps se frôlant. Il pouvait ainsi voir toute la colère que je ressentais quand à la situation. Il avait de la chance, beaucoup de chance. Car en temps normal, je ne prends pas de gant et je règle le problème en l’éliminant de l’équation de manière définitive. S’il était encore en vie, ce n’était que par mon bon vouloir.

♦ Tu empestes l’Humaine… ♦

Pas besoin de la citer pour qu’il comprenne que je parlais de sa servante humaine. Je n’avais pas été d’accord qu’il se lie autant à un être inférieur, mais le mal avait été fait pour que je puisse l’obliger à faire demi-tour. J’étais sa créatrice et il ne pouvait pas me désobéir si je lui donnais un ordre direct. Tel était le lien entre un créateur et sa créature.

Ma main claqua sur la joue de mon fils. Il pouvait exprimer le fond de sa pensée mais nullement me défier. S’il y avait bien quelque chose que je ne supportais pas c’était que l’on me manque de respect. Il le savait très bien et il l’avait pourtant fait sachant que je ne laisserais pas passer cet outrage. Je suis sa créatrice, sa Reine, sa mère. Il n’avait aucunement le droit de me parler comme il le ferait avec ses subordonnés ou même avec sa sœur. J’étais d’un rang nettement supérieur et il n’était pas question qu’il l’oublie. Mon fils ou non il se devait de me traiter avec plus d’égard. Ainsi ma sentence était tombée tout de suite. Je ne faisais pas dans la dentelle, je n’allais pas commencer aujourd’hui. Passant ensuite ma main sur son cou, je resserrais mon emprise autour de sa gorge. Il n’avait pas besoin d’air certes, mais cela ne l’empêcherait pas de trouver cette situation on peut plus désagréable.

♦ Surveilles ton langage William. Ce que j’ai donné, je peux tout aussi facilement te l’enlever ♦

Je n’avais pas crié, ne m’étais pas emportée. J’étais restée calme mais on peut plus claire. S’il ne se contrôlait pas en ma présence, il le payera de sa vie. Un tel affront aurait déjà couté l’existence à plus d’un. Il était mon fils, mon prince et avait de ce fait, le droit à un traitement de faveur par rapport à tous les autres. Il le savait également, tout comme le fait qu’il ne devait pas dépasser les limites. Je n’aimais pas être bafoué et je ne laisserais personne ne le faire. Enfin, je ne laisserais ni mon enfant, ni mon créateur continuer à me bafouer. Tous deux avaient pris servante humaine et je prenais cela comme un affront personnel. Une servante permettrait de gagner en puissance, mais c’était à double tranchant. Si elle était touchée, ils en paieraient le prix fort. Depuis toujours, je m’étais efforcée à instaurer un climat de sécurité autour d’eux. J’avais plus d’une fois mis ma longévité en danger pour les protéger. Hors cela ne leur avait pas suffit et ils avaient pris une humaine pour soutenir leur puissance. Je ne pouvais décemment pas l’accepter. Mais nous n’étions pas là pour parler de cela. Je relâchais mon emprise et laisser mon fils se « reprendre ». Réajustant ma robe, je me dirigeais de nouveau vers le canapé. Je rétablissais le son de la télévision et montais fortement le son. Cela couvrirait nos voix et notre conversation.

♦ Ne fait pas l’innocent mon fils, tu sais très bien de qui je parle. ♦

Je m’étais de nouveau mise à lui tourner autour, comme une prédatrice ayant coincée sa proie, ce qui quelque part était le cas. Je me penchais à son oreille et lui susurrais le nom de Jana, avant de lui faire face. Il savait masquer ses émotions, mais je savais lire entre les expressions de son visage.

♦ Tu as failli à ta tâche et par ta faute elle est allée à mon encontre. Tu n’as pas été vigilant comme je te l’avais sommé de l’être. Et à cause de cela je dois tout réparer. Tu me déçois mon fils. Je te pensais à la hauteur, mais un simple vampire sitting n’est pas à ta portée il faut croire ♦

Je fis une moue on ne peut plus moqueuse. J’étais sérieuse, mais je voulais qu’il comprenne que sa façon d’agir ne m’inspirait que de la moquerie. Il ne s’était pas montré digne de porter notre nom de famille. Je l’avais chargé de surveiller ma pupille pendant mon absence et il avait échoué. Elle était allée retrouver son époux humain et j’avais du prendre ce dernier à mon manoir pour ne pas que la situation ne se retourne contre nous. Mais au-delà de ça, si mon fils ne savait pas contrôler une vampire au dessous de son rang qui allait devenir sa femme, c’est qu’il n’était pas l’enfant que j’avais élevé. Depuis toujours, je m’étais efforcée de faire de lui un Homme, un homme qui par sa simple volonté pouvait changer le monde. J’avais côtoyé les grands rois de notre époque, je les avais séduits pour mettre à l’abri mon héritier. Et lorsqu’Augustus m’emporta, j’avais assise à ma famille une position on ne peut plus importante. J’avais réitéré cet acte quand j’avais fais de mes enfants des vampires. Il n’était pas question qu’ils gâchent tout. J’avais travaillé trop dur toutes ses longues années pour le permettre

♦ J’attends de toi que tu te reprennes mon fils. Jana sera à présent ton problème et non plus le mien. Si elle divague de nouveau, tu en seras le seul responsable à mes yeux. Et ce ne sera pas à ta mère que tu auras affaire mais à ta reine, me suis-je bien fait comprendre ? ♦

Mon regard était dur, et mes paroles des murmures. Je savais que malgré le bruit de la tv il entendrait parfaitement ce que je venais de lui dire. Je me radoucie ensuite. Si je ne faisais que punir mon fils, il se lèverait contre moi. Je l’avais fait ainsi. Ainsi avais-je trouvé depuis tout le temps la juste mesure. Me faufilant dans son dos, je vins passer mes mains sous sa chemise, caressant la chair de son torse légèrement chaude, signe qu’il s’était nourrir peu de temps avant. Je vins mordiller son cou avec affection, sans faire couler son sang, puis remontant jusqu’à son oreille, je lui dis

♦ Tu es ma plus belle œuvre William, ma plus grande fierté. Ne me force pas à me passer de toi. Cela ne m’amuse point de devoir te reprendre. N’oublie pas que tu es un prince mon fils. Et tu te dois d’agir de la sorte. ♦

Je ne faisais pas confiance en mes subordonnée. Mais mon fils possédait quand un peu de cette dernière. Oh elle n’était pas totale, il n’était pas assez infaillible, pas encore infaillible pour cela, mais il en gagnait un peu plus de jour en jour. Même la déception et la colère que j’avais ressenti en voyant qu’il ne m’avait pas obéi vis-à-vis de Jana ne l’avait pas annihilé. Par contre, il ne faisait pas de doute que si cela se reproduisait, et bien je prendrais de grande mesure, et de sa vie il le payera. N’allez pas croire que je n’ai point d’affection pour mon enfant, ce ne serait pas vrai. Je n’en ai certes pas autant qu’il en a pour moi, mais j’en ai tout de même. Seulement, s’il mettait ma position en danger, je ne lui laisserais pas la vie sauve. Il le savait très bien : mes intérêts passaient avant tout ceux des autres. Il n’y en avait qu’un pour qui je donnerais ma vie, et j’allais épouser ce dernier. Il faudrait beaucoup de discipline, de travail et d’effort à William pour arriver à occuper une telle place. Oh il en était capable pour sur, il est mon fils après tout. Cependant, je ne pensais pas qu’il avait la motivation ni même assez d’ambition pour le devenir. De toute manière, je n’avais qu’un Roi, ainsi la question ne se posait pas.

J’étais dure avec le « jeune » homme, dans le but qu’il devienne plus fort. Si moi, je n’avais pas de pitié pour lui, alors il comprendrait que les autres n’en auraient aucune également. Notre espèce était cruelle, et seuls les plus forts et les plus fidèles pouvaient s’en sortir. Il le savait très bien. Je l’avais inculqué moi-même, faisant de lui un digne héritier de mon nom. Lorsque je serais mariée à Augustus, il sera le représentant de notre maison, et ce sera à lui de s’occuper de cette dernière, comme je l’avais fais si brillement avant lui. Oh certes, je resterais Raybrandt, mais je viens d’y époque où lorsqu’une femme est donnée à un homme, c’est à un homme de sa famille de s’occuper des affaires de cette dernière. J’avais d’ailleurs de grands projets pour mon fils et c’était la raison pour laquelle je l’avais prié de venir jusqu’à moi dans ce lieu où personne ne pourrait nous entendre ni nous interrompre. Nous pouvions agir et parler en toute liberté. En compagnie de d’autres vampires, jamais je n’aurais accepté qu’il me prenne les mains, pour autre chose qu’un baise-main. Là, je lui autorisais, en ne le repoussant pas. Ces moments étaient assez rares pour qu’il en profite. Je n’étais point dupe et je savais qu’il m’affectionnait comme amante, une épouse même, pourtant bien conscient que cela n’était point réciproque. J’appartenais à mon créateur, à mon Roi, et non à lui. J’étais on ne peut plus clair sur ce fait.

♦ Je n’en attendais pas moins de toi mon enfant, je n’en attendais pas moins ♦

Lui répondis-je lorsqu’il m’assura que Jana ne serait plus un problème. Nous verrons bien, seul l’avenir pouvait nous le dire. Il en allait de sa survie, ainsi espérais-je que William mettrait tout en œuvre pour ne pas me décevoir et tenir celle qui allait être sa femme. D’ailleurs j’avais également d’autre chose à évoquer à propos de cette dernière, mais pour l’heure, mon héritier se faisait curieux à propos de Torben. Je ne pus m’empêcher de sourire à plein dents et même de rire lorsqu’il parla de danger. Pour sur, l’humain ne l’était nullement à mes yeux. Surtout avec le traitement que je lui faisais subir. J’en faisais mon arme personnelle, ma vengeance envers Augustus qui m’avait bafoué en m’envoyant une humaine et en marquant cette dernière. Je ne lui suffisais pas ? Il n’était point question que je ne lui rende pas la pareille. Surtout que ma marionnette serait pour sur plus vorace et non un déchet de la société qui ne peut agir sans qu’on lui en donne l’ordre

♦ Tu me montres fort curieux ces derniers temps, et ce n’est pas forcément pour me plaire. Douterais-tu de mon jugement William ? Il n’y a pas encore si longtemps, tu ne te serais pas permis de me poser de telles questions. Mais soit, je vais mettre cela sur l’intérêt que tu peux porter à ta créatrice. Approche donc, et respire à plein poumon mon odeur mon fils. ♦

J’attendais de lui qu’il comprenne par lui-même que je côtoyais régulièrement l’humain en question. Son odeur était sur moi, et plus particulièrement au niveau de mon bras, avec lequel je le nourrissais. Je savais que William ne mettrait pas beaucoup de temps à discerner ma senteur et celle d’un autre. Il déduirait tout aussi facilement que je faisais, en quelque sorte, ma pomme de sang de ce dernier, et que je lui donnais mon sang. Cette dernière constatation ne lui plairait sans doute pas. Je lui avais toujours refusé l’honneur de me gouter, alors que moi, je m’abreuvais de lui quand je le désirais. Il n’y avait jusque là qu’Augustus qui pouvait se nourrir de moi. Je savais que mon créateur aimait cette exclusivité, et qu’il ne serait point enchanté lui aussi que je « me partage » avec un autre, humain de surcroit. De toute façon il ne pouvait rien dire, n’avait-il pas ouvert le bal avec son nouveau jouet ?

♦ Il ne représente aucun danger pour ma présence, soit en assuré mon fils. Cela ne fait que quelques heures que tu t’es nourris je me trompe ? ♦

La peau de mon fils était chaude, autant que la mienne était froide. Je n’avais pas bu d’humain depuis deux jours déjà, et la faim commençait à me tirailler. Ce dont j’avais besoin, mon fils pouvait me l’apporter, mais il n’était point question que j’amoindrisse ses forces. A en juger par sa température, ce ne serait pas un problème, mais je pouvais toujours me tromper. Si ma théorie s’avérait exacte, alors je boirais au cou de mon enfant. Oh non, cela ne sera pas douloureux pour lui, enfin pas totalement. Car se mêlerait à la douleur du plaisir. C’était d’ailleurs pour cela que les vampires se nourrissaient les uns des autres pendant qu’ils s’accouplaient. Les sensations n’en étaient que meilleures.

Je ne pu m’empêcher de froncer légèrement les sourcils lorsqu’il me dit que j’avais l’odeur de sa trainée d’humaine. Ce n’était pour sur pas une comparaison que j’appréciais. Je n’en pipais mot pourtant car je ne pouvais pas en vouloir à mon fils d’avoir dis cela. Torben et l’autre être inférieur étaient issus des mêmes parents même s’ils étaient aussi différents l’un de l’autre que Morgane l’était de William. A croire que les femmes ne savaient pas prendre position et être forte. Sans doute étais-je une espèce en voix de disparition ? De toutes les personnes que je côtoyais, j’étais la seule femme de pouvoir qui avait assez d’ambition pour réussir ce que j’entreprenais. Pas étonnant que je sois adulée et appréciée de tous. Car n’allez pas croire qu’il n’y avait que mon Roi qui m’avait demandé en mariage. Avec mes décennies accumulées, j’avais connus plus d’un homme désirant me lier à lui. J’avais bien entendu refusé. Il n’était point question que je m’attache socialement à être qui ne me méritait pas. Mon rang était nettement supérieur à tous ceux que je connaissais, mon créateur faisait exception, si bien que j’avais pour certitude de rester Mme Raybrandt. Finalement j’allais changer de « famille » en m’unissant à mon maitre. Et ce n’était pas pour me déplaire. Il était temps que les choses changent.

♦ Torben est le frère de ta servante, c’est son odeur que tu sens et non la sienne. Il est d’ailleurs l’ancien époux de celle que je t’ai donné. Bien qu’il me soit tout dévouer, ne t’approche pas trop de lui. Un loup, même attaché reste un loup. Je te l’ai assez inculqué pour que tu le saches. ♦

Je m’étais en garde mon enfant contre le russe. Pour sur ! Il ne faisait pas de doute que Torben ferait des siennes en compagnie de William. Ce dernier lui avait pris et sa sœur et sa femme. Ce n’était pas pour rien que j’avais choisi Jana pour mon fils. Parce qu’en plus de resserrer l’étau autour de Badenov fils, je le faisais autour de Badenov fille. Je ne la supportais pas, rien d’étonnant à cela. Mon héritier méritait une humaine qui en avait dans la tête ayant une détermination plus grande que celle du moule. Hannah était le type même du mouton docile qui exécutait les ordres. Elle n’avait aucune saveur, aucune passion, aucune fougue. J’avais étonné qu’il fasse ce si mauvais choix. J’aurais cru qu’il irait vers une femme me ressemblant un peu, je m’étais trompée. Quelque part cela prouvait qu’il voulait que je reste unique, mais tout de même…

Je perçue fort bien le fait que ça le dérangeait que j’accorde mon sang à un humain. Il est vrai que cette espèce est si faible et indigne d’un tel présent. Mais cela était nécessaire. D’une part parce qu’ainsi, je me vengeais de mon Roi qui m’avait fait l’affront de se partager avec une humaine si laide et inintéressante au possible. D’autre part, cela me permettait de le lier à moi, sans en faire mon servant humain. Comme je venais de le dire à mon enfant, un loup reste un loup, même attaché. Il ne faisait pas de doute que si je liais ma vie à celle du tueur, il pourrait attenter à ses jours pour m’en voir diminuer. Hors il n’était pas question que je le laisse faire. En parlant de sang d’ailleurs, cela me donnait envier d’en boire. Je ne m’étais pas nourrie récemment et bien que je pouvais me passer encore deux jours de ce dernier - laissant ma mauvaise humeur prendre le dessus –, je décidais de boire au cou de mon fils. Je ne pouvais lui faire plus grand honneur que ce dernier. Je choisissais avec grand soin mes pommes de sang et elles étaient de premier ordre. D’ailleurs, comme il le fit remarquer si bien, je n’aimais pas le sang dont lui s’abreuvait. Mais il oubliait un détail, que je vins lui rappeler

♦ Certes mon enfant. Cependant ton sang contient certes de cette immondice que tu avales, mais il contient également ton pouvoir, et ta puissance. Et ce mets là est on ne plus agréable. D’ailleurs, je t’interdis de le partager à quiconque en dehors de ma personne, ta future femme y comprit. Je suis la seule à mériter un tel honneur ♦

Je ne pouvais pas être plus clair. S’il laissait quelque d’autre que moi se nourrir de lui, je le prendrais très mal. William avait un sang exquis, même s’il n’égalait pas celui de mon Roi. Et bien que différent de celui des humains, j’aimais pouvoir y gouter quand l’envie m’en prenait. J’avais la seule à pouvoir le faire et à pouvoir marquer mon fils. Et étant du genre très possessive, il n’était pas question que quelqu’un le fasse, pas même Jana. Bien que j’aimais que mon fils se soumette dans sa position face à moi, il n’était cependant pas question que je me nourrisse ainsi de lui. C’était un prince, mon héritier et non un vulgaire humain. Je le relevais, et le pousser sur le sofa juste derrière. Je prenais place sur lui en amazone, et lui ôtais sa cravate puis sa chemise. Les plaies des vampires se referment rapidement si bien qu’il n’y aurait pas de trace de mes crocs. Cependant si du sang coulait sur sa chemise, ce serait visible. Etant donné que je voulais que notre entretien reste secret, il n’était pas question de laisser le moindre indice visible. En plus de cela, je pouvais à loisir admirer son torse et le toucher, sans être génée. Mais pour l’heure, j’avais faim. Le repoussant pour que son dos soit à plat sur le divan je me penchais sur lui, ténébreuse et extrêmement sensuelle

♦ Ne soit pas jaloux William. Un jour ce sera ton tour d’en faire de même avec moi. Lorsque tu seras prêt. ♦

Et sans attendre je me mordais son cou. Transpercer la chair d’un vampire était plus dur que le faire sur un humain. Je devais y aller plus fort. Cependant ce n’était pas un problème. William était un homme fort et surtout je lui faisais un grand honneur. Dans cette position il avait tout loisir d’apprécier cet acte, tant par ma proximité et ce qu’elle sous entendait que par ma morsure. Il nous était possible de faire passer où du plaisir ou de la douleur. Là, je mêlais les deux. De plus, implicitement, je lui donnais une nouvelle fois l’autorisation de me toucher. Une de mes mains tenait ma chevelure, tandis que l’autre était posé sur la chair de mon fils. Je ne pouvais pas le boire autant que je le ferais d’une de mes pommes de sang, ainsi ne lui prélevais-je pas son sang en énorme quantité. Je me contentais de petites gorgées, le laissant en profiter autant que moi, tandis que ma peau devenait de moins en moins glacée.

William ne semblait pas victime de ma faim. On pouvait dire que c’était tout le contraire. Il appréciait on ne peu plus que je vienne lui mordre le cou. Il s’était sans doute attendu à ce que je ne prenne pas de gant, comme je le faisais en temps normal avec lui. Quelque part je sentais qu’il voulait que je me nourrisse de lui de manière plus intensive, bien qu’il n’en n’était pas question. Je ne remettais pas en doute sa force ni sa puissance, du tout. Seulement je devais me contrôler d’une part pour ne pas me laisser entrainer, et d’autre part, parce qu’il n’était pas question que je lui prenne tous ses forces. Surtout que je me nourrirais de sang humain en rentrant dans notre demeure. En attendant, mon enfant se laissait totalement aller. Il rejetait sa tête en arrière, m’exposant un peu plus son cou. Il soupira lorsque j’enfonçais un peu plus mes crocs dans sa chair, et ses canines ne purent s’empêcher de sortir. Oh je savais fort bien qu’il désirait en faire de même avec moi, qu’il voulait lui aussi pouvoir avoir la chance de se nourrir de moi. Cependant, il n’était pas encore prêt à gouter de ma puissance. J’avais peur que cela ne lui monte trop à la tête et qu’il en redemande. J’étais plus âgée, plus puissante et j’avais pour créateur le roi des vampires. Il n’était pas question que mon fils, face à tant de pouvoir se laisse déborder. Il avait beaucoup d’ambition cela ne faisait pas de doute, et je craignais qu’il ne le laisse trop emporter par le sentiment qu’il en retirerait. Pour gouter au sang de mon créateur, je savais très bien quel effet cela pouvait faire. Non William n’était pas prêt. Dans une centaine d’année ou deux peut-être, mais pour l’heure non. Quand je le jugerais prêt pour cela, je lui tendrais mon cou avec plaisir.

En attendant, c’est lui qui me donnait son cou, et je m’en délectais. Il n’était pas non plus dans une mauvaise posture. Ses mains pouvaient parcourir mon corps comme bon lui semblait, et il s’en donnait à cœur joie. Je lui refusais bien souvent de tel contact pour qu’il en profite. Bien entendu, c’était fait exprès. Je voulais qu’il comprenne qu’il devait mériter tout ce qu’il pourrait avoir de moi. Egalement je voulais qu’il continue à me désirer, à m’appartenir comme c’était le cas. Beaucoup de son affection envers moi résidait dans ce qu’il ne pouvait pas avoir. Bien sur, il ne me trahirait pas si je lui laissais profiter de moi comme il l’entendait, mais j’adorais le voir se languir de moi. D’ailleurs, jamais il me trahirait. Il m’était trop dévoué et il savait très bien ce qu’il avait à perdre en agissant aussi sottement. Il ne serait plus rien et je me chargerais personnellement de l’éliminer. Mais ne parlons pas de malheureux évènements. Je prenais trop de plaisir en cet instant pour imaginer une telle chose de mon enfant. Le gout de son sang, ses caresses… Oui, c’était on ne peut plus appréciable. Je me détachais de son cou, lorsqu’il me demanda s’il pourrait un jour rencontrer Torben, après qu’il est comprit, qu’en effet, il lui avait tout pris. Me laissant les babines et récoltants les dernières goutes d’hémoglobines sur mes crocs, je lui dis en le regardant le plus sérieusement du monde

♦ Ne joue pas avec lui William, je te l’interdis. De toute manière, il m’appartient et tu sais quel sort je réserve à ceux qui touchent mes propriétés. Tu le rencontreras bien assez tôt et lorsque cela arrivera tu te montreras digne de ton rang et tu n’agiras pas comme un enfant gâté. ♦

Je me redressais sur lui, restant tout de même à cheval sur son bassin. J’encadrais son visage de mes mains et l’obligeais à prendre la même position que moi, à la différence où j’étais assise sur lui. Je descendais mes doigts sur son cou, ses épaules et ses bras, puis remontais le long de son torse, tout en lui disant

♦ Maintenant, il est temps que nous passions aux choses sérieuses mon fils. Nous avons beaucoup de points à aborder. A commencer par celle qui va devenir ta femme. Il est temps que tu la prennes comme tel. Suis-je assez clair mon enfant? Dit autrement, tu vas coucher avec elle et tu vas devenir son seul amant et à raison d’une fois voir deux par soir. ♦

Je vins jusqu’au lobe de son oreille droite, et le chatouilla de ma langue et de mes crocs. Je lui susurrais ensuite

♦ Nous savons tous deux que tu es très doué dans ce domaine. Dès demain soir, je veux venir ton odeur entre ses cuisses.♦

Je frottais ma joue contre sa sienne, sa barbe naissante râpant contre ma peau douce. Je vins jusqu’au bord de ses lèvres, jouant avec les miennes à les frôler sans pour autant l’embrasser. Mes mains étaient descendus sur ses attributs masculins cachés par le tissu de son pantalon, venant presser doucement ces derniers. J’aimais sentir le désir que pouvait avoir mon fils pour moi. Je voulais qu’il n’oublie jamais qu’aucune ne pouvait m’égaler, et encore moins sa femme. Il n’y avait que moi qui pouvais l’émoustiller et l’enflammer autant. Il n’y avait que moi qui possédais les clefs de son plaisir. Possessive ? Oui, complètement, encore plus envers mon enfant. Il était tout ce que j’avais de plus cher. Il était mon hériter, ma plus belle œuvre comme je lui avais dis plus tôt. Arrêtant de jouer avec lui, je m’écartais de son visage et continua

♦ Dis-moi mon enfant, comment vois-tu ton avenir? Comment imagines-tu ta vie après mon départ ? ♦

Avant de lui faire les propositions que j’avais pour lui, je voulais l’entendre me dire ce qu’il désirait. Je testais ainsi sa capacité à éventuellement gérer notre famille. J’avais m’unir à Augustus, et quitter la famille Raybrandt pour rejoindre celle de mon époux. Il allait ainsi devenir le maitre de notre lignée et devra agir en conséquence. Je comptais lui laisser s’occuper de la fortune que j’avais amassé depuis toutes ses décennies, lui laisser les pleins pouvoirs sur notre demeure et nos gens. Il allait prendre une place de dirigeant et maitre de notre nom et je voulais être sur qu’il en soit digne avant de lui laisser la position que j’occupais actuellement. Bien entendu dans un premier temps je comptais superviser ses décisions, pour finir par le laisser totalement libre de ses mouvements au bout de quelques semaines, voir jours s'il se montrait un dirigeant digne de ce nom

Hélas, je ne pouvais indéfiniment poursuivre cette entrevue avec mon enfant. Il me fallait lui parler de sujets on ne peut plus sérieux comme son avenir et celui de Jana –moins intéressant - avant de retourner à mes occupations. J’avais beaucoup à faire, notamment à régler le problème de quelques vampires désobéissants mais aussi nourrir Torben et entendre le compte rendu qu’il me ferait de la mission dont je l’avais chargé. Il était mon fidèle, ma propriété comme je venais de le faire comprendre à mon enfant. Il servait mes intérêts au mieux, et pour l’instant, son insolence à part, je n’avais pas à regretter le choix que j’avais fais. Encore une fois, j’avais agi de manière on ne peut plus judicieuse. J’en faisais de même avec mon fils ici présent. Il était temps pour lui qu’il se montre digne de mes enseignements et qu’il s’impose comme l’héritier de notre lignée si noble. Il ne pouvait pas échouer, je ne l’accepterais pour sur aucunement. Ainsi abordais-je le cas de sa future femme en premier lieu. Il était grand temps qu’il lui fasse comprendre qu’elle était sienne et il n’y avait pas meilleur façon que de le faire dans un lit. Qu’elle soit consentante ou non, elle connaitrait à partir de ce soir ainsi que tous les soirs à venir les cuisses de mon enfant. Je ne pouvais pas être plus clair. Pour clôturer le sujet, et ne plus reparler d’elle, je rajoutais

♦ D’ailleurs je n’ai pas oublié l’affront qu’elle m’a fait récemment. T’avoir dans son lit n’étant point un calvaire mais une récompense, elle sera punie d’une autre manière. Elle n’aura pour sur pas un mariage grandiose ni une belle cérémonie. Je lui ferais apporter la robe qu’elle devra porter, et elle ira s’installer en même temps que nos invités. Il n’est point question que l’on fasse attention à elle. ♦

Ce n’était pas fort plaisant pour mon fils. Il n’aurait pas une union avec des strass et des paillettes, bien au contraire. Quelque part, je le punissais également, mais ça c’était de sa faute. Il avait été en charge de la surveiller, il avait échoué, et il en payait les conséquences. Cependant je lui réservais autre chose, qui lui plairait sans doute plus

♦ Par contre mon fils, il n’en sera pas de même pour toi. Tu aurais ton entrée à mes côtés bien entendu. ♦

Je ne pouvais pas faire plus grand honneur à mon enfant que de me conduire à son bras jusqu’à l’autel où m’attendrait Augustus. Il serait ainsi le premier à me voir vêtue pour l’occasion et marchais à mes côtés devant toute l’assemblée lui assura une très grande réputation. Il n’était point question que la future reine que j’étais laisse n’importe qui me tenir le bras. Il était mon héritier, mon représentant dorénavant. Il avait de nouvelles obligations mais également de nouveau pouvoir. J’espérais qu’il en ferait bon usage, et qu’il saurait se débrouiller à merveille sans ma présence. D’ailleurs, je décidais de le questionner à ce sujet et ses réponses n’étaient pas pour me déplaire. Cependant il me fallait bien lui faire comprendre un point. Ainsi dès qu’il eut fini de parler, je lui dis

♦ Bien que tu serais maitre des lieux, le manoir Raybrandt reste toujours le mien mon fils. J’y viendrais comme bon me semblera et je ne te préviendrais pas avant de mes visites. De ce fait ma chambre ne devra être occupée par aucune autre personne, pas même toi, et encore moins ta femme. Elle devra toujours être en parfait état, et il est bien sur inconcevable que tu reçois des vampires sans m’en avoir préalablement parlé. Et il va de soi que ton humaine ne devra jamais y mettre les pieds. Par contre, si tu le désires, tu peux réintégrer ta sœur à notre lignée. Cependant elle sera alors sous ton autorité et il te faudra l’assumer. ♦

Ceci dit, je me redressais complètement et quittais la position que je tenais jusque là. Je me levais et récupérais le manteau que j’avais laissé suspendu non loin de l’entrée. Il était temps pour moi de m’en aller et de laisser mon enfant. J’aurais aimé rester plus de temps en sa compagnie cependant je ne pouvais pas me le permettre. Je m’étais déjà absentée bien trop longtemps. Avant de le laisser, je pris le temps de lui dire une dernière chose qu’il savait très bien, mais qu’il était bon de lui rappeler.

♦ Ne me déçois pas mon fils, et tu en sera récompensé comme il se le doit. Mais n’oublie pas que j’ai mes gens sont partout. ♦

Autrement dit, j’ai des yeux et des oreilles partout, en particulier dans ma propre demeure. Sans attendre de réponse, je sortais de la pièce puis de l’hôtel par le chemin que j’avais emprunté pour venir. L’histoire était en marche et mon fils faisait parti de ces dirigeants. Il dépendait de lui de le rester éternellement ou non…