Beaucoup de monde était venu me parler alors que j'essayais de surveiller un possible malade mental, mais c'était peine perdue, de toute évidence vu ce qui était en train de se produire. Le type avait réussi à pénétrer à l'intérieur du musée grâce à des complices. Il devait y en avoir de chez nous, c'était presque obligé, ainsi que des membres de la sécurité du musée. Je détestais la situation, impossible à gérer. Il y avait trop de monde, et de nombreux tireurs. J'avais essayé de faire quelques choses à mon niveau mais comment voulez-vous que je touche ma cible ? Je savais que j'avais tirer en direction de quelqu'un de mauvais, sans savoir si j'avais réussie à la toucher pleinement. Il y avait tellement de cris et que je ne le saurais sans doute jamais. Thomas était dans mon sillage, il me demandait si ça allait. La question ne méritais même pas de réponse à vrai dire, il voyait très bien que la situation était mauvaise et que ça n'allait pas. Nous avions déjà perdu Léopold, qui sera le prochain ? Bizarrement, je n'aurais pas voulu que ce soit l'une des princesses, Guillemaud ou Anderson, je les "aimais" bien, enfin, il y avait pire qu'eux en terme de relations que je pouvais entretenir avec des vampires. J'avais aperçue Aaron dans la foule. J'espérais qu'il ne lui arrive rien. Je le cherchais d'ailleurs du regard, sans le voir pour le moment, il faut dire qu'il y a tellement de monde.

" Je pense que ça pourrait aller mieux ! "

Je répondais avec sérieux à Thomas d'un ton neutre, comme pour lui dire que sa question était un peu bête, mais ce n'était pas très grave. Je ne cherchais plus à tirer sur quelqu'un, je ne pouvais pas viser correctement avec le gaz et puis je risquais de faire une bavure si ce n'était pas déjà le cas. En tout cas, le fait que je tire en direction d'un terroriste ne semble pas lui plaire, ce qui a quelques parts me fait un peu de peine, mais un nouveau tir me sort bien vite de cette rêverie.

" Oui, on va sortir, suivez-moi ! "

Oui, je voulais le sauver en priorité en quelques sortes, c'est à ce moment là que je vis Aaron. Il y avait des vampires autour de nous, mais je ne saurais dire s'ils étaient de notre côté ou pas. C'est alors qu'un cheval sortie de nul part s'interposa devant moi entre ces suceurs de sang et ma petite personne. D'où sortait-il ? Je ne savais pas, mais la théorie que c'était Thomas ne fit qu'un tour vu qu'en me retournant je ne le voyais plus. Il n'avait pas pu disparaître aussi vite, alors que le gaz lacrymogène n'était pas aussi épais que je ne l'aurais pensé. Je le savais. Qu'est ce que je devais faire ? Je sentais des regards sur le cheval ... Je ne pouvais monter sur lui, je ne savais pas faire, je risquais de me faire mal surtout qu'il n'y avait pas de brides. Je ramassais des vêtements déchirés sur le sol ... Il fallait que Thomas parte d'ici, je pourrais peut être fuir dans son sillage ... Puis je vis Aaron vers la sortie, vers cette statue qui le couvrait plus ou moins. Merde, je ne pouvais pas attendre que le cheval bouge. Je le regardais alors dans les yeux et fit un signe de tête, celui du départ, du moins s'il le comprenait de la sorte. Il pouvait sortir, et moi j'allais en direction du jeune homme, j'espérais qu'il prenne tout cela en photo, ou même mieux en vidéo ...

" Aaron, vous n'avez rien. Bon, on va tenté de sortir après le cheval, vous êtes prêt ! "

Il a pu me prendre pour un fou en entendant cette phrase mais peu importe, le cheval allait attiré du monde, et si nous ne devions pas sortir immédiatement dans son sillage, il fallait sortir peu de temps après, sinon la sortie serait bouchée à nouveau.

La soirée avait promis d’être l’événement de cette fin d’année à ne pas manquer ! J’y avais cru car c’était bel et bien la première fois qu’une exposition avait pour sujet l’histoire et l’art des vampires. Et je ne m’étais pas trompé. Cette soirée allait à coup sûr resté gravée dans les mémoires mais pas pour les raisons auxquelles j’avais pensé. Non, jamais je n’aurais cru que ce malade mental mettrait son plan à exécution et viendrait réellement semer la terreur au milieu des tableaux, bijoux et autres antiquités. Non, je ne le pensais pas sérieux car je ne serais jamais venu dans le cas contraire. Je n’étais pas suicidaire et ne l’avais jamais été. Voilà les pensées qui me parvenaient de temps en temps à l’esprit alors qu’il me fallait à tout prix sortir de là.
Et dire que j’avais été légèrement soulagé de voir que le gaz lacrymogène n’était pas si irritant et épais que je ne l’aurais pensé… et bien ce fut de courte durée ! Car lutter contre un gaz irritant me semblait à présent beaucoup plus simple que d’éviter d’être la cible de tireurs que je ne voyais même pas. Mais la sortie était dangereuse… Le couloir, la foule et les vampires la rendaient tout aussi menaçante que les fous armés !

Par la suite, je rayais complètement l’optique de m’échapper par l’entrée principale lorsque le type que se trouvait non loin de moi, celui qui discutait avec Makayla en début de soirée, se transforma en cheval. Non, je n’avais rien bu ! Mais cela ne changeait rien au fait qu’il y avait bel et bien un pur-sang à la place du type et il n’avait pas l’air des plus ravis. J’avais donc fait très vite pour m’éloigner de l’animal et je l’espérais des tireurs en prenant la direction d’une issue de secours. En changeant d’orientation j’avais cru apercevoir ma mentor mais n’en étais pas certain.
C’est lorsque je la vis arriver à mes cotés que je compris que je ne m’étais pas trompé. En l’entendant m’expliquer son plan, j’ouvris légèrement la bouche, étonné. Mais elle était malade ! Et si le cheval décidait de s’arrêter au beau milieu du couloir et de donner des ruades ou même, s’il décidait de faire demi-tour ?! On serait carrément dans la merde.


- C’est pas un peu du suicide là ?! déclarais-je. D’accord la foule va s’écarter sur son passage mais si c’est pour se faire tirer comme des lapins et se prendre une balle dans le dos ça vaut pas le coup.


J’avais suivi les conseils de Makayla les yeux fermés concernant la photographie mais là j’avais des doutes quant à son idée. Après, il est vrai que son statut d’agent de la Brigade PES aurait du me rassurer mais ce n’était pas le cas. Le fait de se mettre dans le sillage d’un animal en furie n’avait rien de rassurant… C’est en repensant au grade de ma mentor que je me rappelais aussi de la vidéo qui se faisait ! Merde ! Mak avait du voir mon appareil… Et la carte SD que contenait le numérique recelait des informations qui ne devaient pas tomber entre les mains de la section pour laquelle elle travaillait.
Non ! Je ne devenais pas fou. Quoique j’aurais pu avec tout ce qui se passait autour de nous. Mais ma discussion, la toute première avec Elecktra me revint à l’esprit. « J’suis sûr que certains vivent cachés » J’avais raison, et j’avais même dit qu’il était logique que certaines créatures surnaturelles vivent de cette façon. Je n’avais absolument pas le droit de révéler ce que je venais de voir… Cet homme ne m’avais rien fait, et il avait même l’air sympa… Bizarre mais sympa à première vue ! Une idée me vins alors…


- Regardez là-bas, dis-je en haussant le ton pour que Mak m’entende. Toujours accroupi, je lui tournais le dos et tandis que ma main droite indiquait l’issue de secours, la gauche libérait la carte SD de l’appareil. Il y a une issue de secours qui ne semble pas attirer la foule, ajoutais-je en ramassant discrètement le secret vidéo. On pourrait sortir par là.


Perso, je trouvais ma solution moins risqué de celle de Makayla. Réajustant ma sacoche sur l’épaule, je glissais alors la carte dans la doublure de cette dernière. La dissimulant ainsi à la vue des curieux.

*Puta*n de bordel de me*de ! pensai-je lorsqu’une balle de mes cibles parvint à me toucher à l’épaule.

Rien de grave certes mais ma plaie, bien que superficielle, me faisait bien douiller. Mais je n’avais pas le temps de m’apitoyer sur mon sort, je m’en sortais plutôt bien en fait compte tenu de la situation et du bordel général. J’étais à présent le seul en vie dans le poste de sécurité, le sol encombré de plusieurs cadavres d’agents de sécurité. Il fallait que je fasse quelque chose pour ce nuage de fumée qui ne nous aidait vraiment pas. Aussi me mis-je à pianoter sur l’un des claviers de la console de commande. Mon plan ? Lancer le système de ventilation d’urgence pour évacuer cette saloperie. Le problème c’est que mes connaissances en informatique semblaient bien précaires quand je vis tout ce qui s’affichait sur l’écran.

Bon, c’est pas grave. dis-je en soufflant un coup. Il me faut mon couteau suisse. dis-je comme si les cadavres qui m’entouraient pouvaient m’entendre.

Je sortis mon flingue de son étui, dans lequel je l’avais rangé après mon entrée dans la pièce, puis reculai de quelques pas avant de tirer plusieurs balles dans la console. Aucune idée du résultat, peut-être même que cela aggraverait la situation, mais au moins j’avais soulagé mes nerfs pour un instant.

Je m’avançai ensuite à l’entrée de la pièce, mon arme en main, et jetant quelques regards prudents sur ce qu’il se passait dans la salle d’exposition. Tout le monde s’agglutinait, se marchant dessus les uns les autres pour chercher à s’enfuir avant les autres. Quel plan d’évacuation pourri que celui qu’avait le musée. En même temps avoir des taupes qui sabotent le système n’a pas du aider. Une brève réflexion me passa par l’esprit : si j’avais accepté des agents de sécurité vampire proposés par Guillemaud peut-être les choses auraient peut-être été différentes ? Mouai, pas sûr non plus.

En parlant de taupes je me mis à réfléchir, de ma position plus ou moins protégée. S’il était clair que les agents de sécurité du musée était gangréné, la Brigade semblait aussi être rongée de l’intérieur. Cette pensée me foutu les boules, ceci aggravé par ma plaie douloureuse. S’agissait-il d’agents recrutés après les Années Sanglantes ou bien d’anciens de l’HCV ? Dans les deux cas cela n’allait pas alléger mes nuits. Chacune de ses taupes au sein de ma Brigade avait intérêt à crever ce soir, parce que si elle tombait entre mes mains, ça allait chier grave. Rien à foutre des droits de l’homme et toute ces conneries.

Et si tu te bougeais le cul maintenant ? me dis-je à moi-même avant de m’élancer dans la salle. Alors que j’avançai accroupi, progressant à couvert, point par point comme en situation de guerre, j’aperçu un steak sur patte. Un cheval si vous préférez.

*Qu’est-ce que…*

Et puis merde on s’en branle qu’il y ait un canasson en pleine fusillade. Au pire on en fera un plat cuisiné étiqueté 100% pur-bœuf en ramassant les restes plus tard. Je reportai mon attention sur le reste de la situation et poursuivis ma progression. Je ne pouvais pas prendre le risque de tirer à vue et pour plusieurs raisons. D’une part les pertes civiles étaient déjà importantes ce soir pas besoin d’en rajouter, et surtout je ne pouvais pas tirer sur tous ceux qui faisaient feux car tous les tireurs n’étaient pas des taupes.

A l’abri derrière une colonne j’observais encore ce qu’il se passait et vis deux hommes en train de tirer. Leurs cibles ? Des humains désarmés. Cela me suffisait aussi-je attendis-je une fenêtre de tir sans personne dans le passage et tirai deux balles à destination des deux connards.

Ce que je venais de dire à Aaron semblait être sans queue ni tête si on sortait la phrase de son contexte. J'avais réussi à me tirer jusqu'ici sans blessure, ce qui était déjà un exploit. Je lui disais donc que nous allions sortir après le cheval. Il pensait que c'était un peu du suicide et il avait en quelques sortes raisons. Il n'y avait pas de risques zéro mais si nous ne sortions pas maintenant, ce serait sans doute difficile après.

" Il n'y a pas de risques zéro, mais c'est une bonne option, la seule que nous avons vraiment. La sortie que vous indiquez est condamnée. Nous allons passer après le cheval. Vous me faites confiance sur le coup ? "

J'étais sa mentor pour la photographie mais pour le reste, je n'étais rien de plus qu'une agent de la PES. Même s'il avait du respect pour cet organisme, je ne savais pas s'il me ferrait confiance à ce niveau là. Je parlerais plus tard des photos qu'il avait du prendre. Je jetais un regard dans la salle. Certaines personnes venaient de filmer la scène, du moins en apparence. Je ne savais pas ce que cela allait donner. Honnêtement, qu'est ce que les gens allaient penser de cet homme qui se transforme en cheval ? Une nouvelle race de créatures surnaturelles ? Un coup du terroriste ? Un coup des semi-démons ? Je ne savais pas trop, j'envisagerais la fiabilité des hypothèses plus tard, en tout cas, le fait que cette exposition tourne au fiasco ne dorerait en rien le blason de la brigade, j'en ai bien peur. Je ne sais pas ce qui va arriver, mais j'espère bien que nous allons pouvoir continuer de faire notre job en éliminant la racaille de nos rangs. Je fais donc signe à Aaron que c'est le bon moment. Je me lève et cours vers la sortie.

Oui, je venais de remettre en doute l’idée de ma mentor mais dans mon esprit Makayla n’avait ce statut que concernant la photographie. Pourtant, après que je lui ai parlé de la sortie de secours je me rendis compte que mon raisonnement n’avait pas été logique. Pourquoi remettre les paroles de l’ex-photographe en doute ? Après tout, elle devait savoir ce qu’elle disait… Les agents de la brigade PES étaient censés être entraînés à faire face à ce genre de situation… Et puis, « mon » échappatoire était condamnée ! Hein ? Je détournais mon attention en direction de l’issue de secours pour constater que les forces spéciales étaient en train d’investir les lieux. Encore une bonne raison de foutre le camp le plus vite possible !
Posant de nouveau mon regard sur ma mentor, je me remémorais ses paroles concernant le fait que le risque zéro n’existait pas, que son idée était une bonne option. Est-ce que j’étais capable de lui accorder ma confiance ? J’acquiesçais d’un signe.


- Ok ! Je te fais confiance, déclarais-je. Et de nous deux, ce n’est pas moins le plus expérimenté de ce genre de situation.


Je n’avais pas pris le temps de peser le pour et le contre concernant l’idée de Makayla qui consistait à suivre le cheval car ce dernier venait de prendre la fuite. Et comme l’avait prévu l’agent, il ouvrit un large sillage dans la foule. Je fus soulagé de ne pas m’être trouvé sur la route du pur-sang car il était impossible qu’il n’ait pas fait de victime. En voyant l’animal disparaître je repensais à l’homme qu’il avait été avant ça ! Un gars tout à fait normal en apparence… mais maintenant c’était différent ! Avait-il conscience de ce qu’il venait de faire ? Je veux dire, réfléchissait-il encore comme un humain ?
Cette question aurait-il pu paraître absurde mais sa fuite avait engendrée des blessés ! Enfin… Est-ce que cela prouvait qu’il avait perdu sa conscience humaine ? Après tout, j’avais moi-même été soulagé de ne pas être à la place des personnes s’étant trouvées sur le chemin du cheval. L’instinct de survie rendait à l’homme son statut d’animal.


*Merde ! Le signe !*


Mes pensées ! Elles auraient presque pu me faire perdre le fil de la situation et je vis au dernier moment le geste que Makayla venait de m’adresser. Elle n’attendit pas une seconde de plus et se leva pour se mettre à courir vers la sortie. Qu’est-ce que j’aurais préféré être en compagnie de la jolie sirène… Il ni avait pas photo ! Cependant, la situation était tout autre. Et, tout comme Makayla, je me levais et me mis à sprinter en direction de la sortie.

La situation était bien plus grave qu'il n'aurait pu l'imaginer, d'autres victimes, le sang se rependait et Yaâqov n'en pouvait plus de cette odieuse torture ; frustration intense et cet idiot qui s'était fait tiré dessus en plein dans le ventre, quel abruti fini ! Julien choisissait bien ses hommes de toute évidence. Un empoté gémissant et lui... Une espèce de chose nocturne qui vivait par la simple volonté du hasard cultivé par la folie des hommes... Sympathique équipe en effet, ils étaient pitoyables. Mais c'était ainsi, que pouvait-il changer ? S'ils mouraient tous les deux, probablement qu'un remaniement de l'équipe ne pourrait être que positif... A moins que Julien ait un cruel penchant pour les faibles et les choses étranges... La situation était dangereuse pour tous, il était probablement le seul à se foutre de l'issue de cette fusillade ; qu'il se fasse tuer pour ce vampire n'était pas un problème à ses yeux. Il était déjà mort depuis bien longtemps. Le blondinet devait trouver une solution et maintenant ; de toute évidence cette solution ne résidait pas dans ses talents de médecin. C'est à cet instant que le cheval passait devant lui ; puis Makayla. Alors, il se relevait brutalement et attrapait l'humain qui courrait derrière celle-ci, cependant à la traîne, quelle aubaine. Le forçant à se mettre au sol aux cotés de Leslie à l'abri des coups (du moins, plus ou moins à l'abri) ; plongeant son regard azuré dans celui apeuré de l'humain qui semblait assez étonné d'avoir vu la sortie lui échapper de la sorte, l'hébreu lui disait alors dans ce sublime anglais bousillé par ses petits soins « Toi... Le ami de humaine bavarde ! Donner sang pour lui ! Est besoin, tu comprendrais ? » Son regard se faisait insistant, Leslie allait y passer s'il ne buvait rien de consistant et ce garçon n'était pas blessé et faisait un repas parfait. Le type ne semblait pas convaincu, cependant, le gringalet exerçait une poigne de fer autour de son bras pour l'empêcher d'avoir la mauvaise idée de prendre la fuite.

Le blondinet tentait la méthode douce, notons qu'il lui avait demandé tout de même à cet humain de le faire de lui-même (bien qu'il ne lui demandait pas vraiment son avis, mais l'intention y était !) et ne lui avait pas arraché le bras pour nourrir le bras cassé qui lui servait de fardeau pour la soirée. « Donner un peu sang, pour lui vivre à guérir maison. » Insistait-il auprès de l'humain dans une phrase difficilement compréhensible; puis il achevait un marchandage qui lui était peu plaisant, mais il le fallait n'est-ce pas ? Le sang de Leslie ne cessait de sortir de son abdomen et bientôt il ne resterait plus rien de ce pauvre malheureux « Si tu donner, je fera sortir les deux vous de ici. ... Dépêcher tienne cul ! » L'impatience du vampire se faisait sentir dans cette dernière phrase et laissait supposer à cet humain qu'il avait tout intérêt d'accepter le deal s'il tenait à la vie ou du moins s'il voulait mourir avec un peu de dignité si jamais ils n'avaient pas de chance au point de se faire canardé lors de la sortie. Si l'humain cherchait à s'enfuir, Yaâqov l'y obligerait cette fois ci et il ne s'embêterait pas à essayer de pratiquer davantage l'anglais pour négocier, un humain ; c'était si facilement assommé... Il aurait pu le faire depuis longtemps, mais le blondinet craignait qu'une boucherie éveille chez lui ses pires vices et travers envers la chair humaine. Oui, cette soirée était encore plus pourrie qu'il aurait pu l'imaginer...

Le risque zéro n’existe pas mais l’idée de Makayla était une bonne option. Elle devait sûrement avoir raison et c’est pour ça que j’avais décidé de la suivre, de lui faire confiance ! De plus, la sortie était toute près et le seul souci pour l’atteindre était cet homme qui s’était transformé en cheval. Cependant, l’animal venait de prendre la fuite et avait ainsi dégagé le passage. Il n’y avait alors plus aucun problème pour tenter de fuir. D’ici quelques minutes je serais de nouveau dehors et surtout en sécurité.
Mes pensées faillirent me faire louper le signe de départ de Makayla mais ce ne fut pas le cas. Je me mis à courir aussi à peine quelques secondes après que l’agent de la brigade PES ait commencé à sprinter. Ces quelques malheureuses secondes de retard n’avaient selon aucune importance mais visiblement je m’étais trompé. Et l’erreur me frappa de plein fouet !


*Qu’est-ce q…*


Alors que je fixais la sortie et avant même que je ne m’en rende compte, j’avais été arrêté par quelqu’un et plaqué au sol d’une façon plus que brutale. Je fus sonné et j’eus du mal à reprendre mes repères surtout lorsque je compris que j’avais été stoppé dans ma fuite par un vampire, enfin deux. Pour le coup, mon niveau de sécurité venait de retomber bien bas. Je lâchais du regard le premier vampire qui me retenait sur place et jetais un coup d’œil au deuxième. Ce dernier était bien amoché apparemment et je crains d’avoir une idée de ma présence forcée auprès d’eux.
Je regardais le blond avec surprise lorsqu’il s’adressa à moi d’une façon quasi incompréhensible. Super ! Fallait que mon premier contact avec un suceur de sang se fasse avec un qui s’exprimait dans un anglais des plus pourris. Mais je compris tout de même parfaitement ce qu’il voulait. Mon sang pour son pote en perdition ! Et puis quoi encore ? Je n’étais pas un distributeur de boisson fraiche moi, et si l’envie m’en avais pris j’aurais choisi d’être la pomme de sang d’un canon, pas de cette espèce de loque. Mais ce n’était pas le cas… Je n’avais jamais envisagé cette option. Plutôt crevé ! Enfin, là, c’est ce qu’il risquait de m’arriver si je refusais…

Est-ce que moi comprendre ? ‘‘Parle correctement p’tain !’’ Voilà ce que j’avais envie de lui répondre ! Mais le vampire blond me tenait déjà fermement le bras et je n’avais pas envie qu’il me le broie surtout que cela relançait la douleur de ma main blessée. D’ailleurs je vins à me demander si ce n’était pas cette fichue blessure qui avait été à l’origine de mon ‘‘kidnapping’’ ! Je ne pus pas y réfléchir plus longtemps car le vampire repris de nouveau la parole de façon déplorable. Et cette fois-ci, je ne compris quasiment rien sauf que j’étais bel et bien là pour donner mon sang. Je commençais à me rendre compte que j’étais vraiment dans la merde ! Mon pouls s’accéléra légèrement tandis que je réfléchissais.
Je ne pouvais même pas négocier puisque que mon étau vivant ne savait même pas s’exprimer en anglais. J’aurais presque rigolé lorsqu’il parla de nouveau… Si je donnais de mon sang il me ferait sortir d’ici ! Mais c’est ce que j’étais en train de faire lorsqu’il était intervenu ! Avait-il oublié ce détail ? Et puis c’était un vampire, alors sa parole de me faire sortir d’ici ne comptait pas vraiment à mes yeux. Cependant, je ne partageais pas mes pensées et constatais que le blond commençait à s’énerver ce qui n’était pas bon pour moi. J’acquiesçais d’un signe de tête.


- Ok, ça va… Et puis je n’ai pas le choix il me semble ! Je vais l’aider ton pote, déclarais-je en observant le vampire à l’agonie. Mais faut que tu me rendes mon bras pour ça !


J’étais déjà blessé à la main gauche alors autant faire en sorte que la nouvelle blessure se fasse du même côté. Et puis en tant que droitier, ça m’arrangeait… enfin, si on partait du principe que je survive à cette p’tain de soirée.

précision :

Bon, je n'aimais pas trop ça mais la fuite semblait être le meilleur moyen de sortir de ce merdier. Ce n'était pas lâche, je resterais aux abords de la galerie, une fois que j'aurais mis Aaron en sécurité. Parce que oui, une fois qu'il serait dehors, je retournerais à l'intérieur pour aider, comme j'avais pu le faire il y a de cela quelques années à la National Arena. Une fois que j'avais "évacué" Camille et que celui-ci était partie, j'étais revenue à l'intérieur pour constater les dégâts et essayer de connaître le fin mot de l'histoire. Mc Borough avait été trop loin, mais ce soir, ce n'était pas lui le terroriste mais un autre fou. Peut être que dans quelques années, ce fou sera notre président, qui sait ? Cela ne m'étonnerait pas vu ce qui se tramait, les fous plaisent alors Philipp avait été propulsé à la tête de la PES. Ce n'était pas un choix que j'aimais, mais je le respectais. Enfin, ce soir, nous étions tous dans le même navire, les balles en argent avaient volées dans la salle, je n'avais pas de blessure, mais certains devaient être mal en point, c'était une certitude. Aaron me dit donc qu'il me faisait confiance, et qu'il allait me suivre. Je lui fis un petit signe comme quoi la voie était dégagée. Il mit quelques secondes à réagir puis il se mit à courir à son tour derrière moi, c'était bon. Alors que je n'étais pas encore sortie, je regardais derrière moi, et il n'était déjà plus là. Et merde, il a du se faire choper par un de ces bougres de terroristes, ou un vampire peut être. Alors que j'étais plus ou moins à découvert, je me retournais arrêtant de courir. Il était là, au sol avec le vampire blondinet et Anderson qui semblait être mal en point. Non, non, Aaron ne peut pas servir de poche de sang frais. Même si la situation est critique, c'est interdit, et je compte bien faire respecter cela. Le vampire avait du écorcher les oreilles du photographe, mais bon, il avait du se faire comprendre. Aaron ne pouvait pas opposer de résistance, le polonais était bien trop fort pour l'humain. Je retournais dans leur direction, sortant mon arme. Je ne voulais faire de mal à personne, mais il faudrait trouver une autre poche de sang. Braquant mon arme en direction du vampire qui maintenant Aaron au sol, je lui disais quelques mots.

" On lâche cette poche de sang tout de suite ! Je ne veux pas vous faire mal, mais Leslie va s'en sortir, il a déjà connu pire ! Ok ? "

Mon ton était ferme et menaçant. S'il décidait de me sauter dessus, je n'aurais pas d'autres choix que de lui tirer dessus. Un balle allant au moins aussi vite que le vampire, je n'avais pas trop de chance de le rater. J'étais focalisé sur Aaron et Yaâqov, espérant que tout se passe pour le mieux malgré la capharnaüm.

Alors que je tirais en direction de mes deux cibles, quelques personnes paniquées passèrent devant moi ce qui me fit interrompre mes tirs et potentiellement lâcher quelques balles perdues qui risquaient d’avoir blessé quelqu’autres personnes. Je reportai mon attention sur mes cibles pour m’apercevoir que l’une d’entre elles avait été touchée par mes tirs, la seconde non par contre. Alors que j’allais de nouveau la viser, une équipe d’intervention vint le mettre en joue en lui intimant de déposer son arme. Ce con refusa et se prit une volé de balles après avoir voulu lever son arme contre les gars de l’intervention. En jetant un œil au reste de la pièce je vis d’autres équipes arriver par les issus de secours, enfin !

A présent que les renforts étaient arrivés je détachai mon attention vers d’autres cieux et découvris Makayla mettant en joue quelqu’un. En m’approchant prudemment, la situation n’était pas non plus sécurisée, je pus me rendre compte de la situation et en comprendre un peu le contexte. Un vampire était à terre en train de se vider de son sang, un autre semblait vouloir l’aider en ayant attrapé un humain pour l’en nourrir probablement. Et Makayla était là en train de s’interposer, preuve qu’elle semblait ne pas faire partie des agents de la PES qui avait viré de bord ce soir, à appeler le vampire blessé par son nom, l’un de ses contacts chez les buveurs de sang ? Bien que l’envie de le voir crever me traversa l’esprit, une idée bien plus judicieuse prit place dans ma tête et me fit intervenir.

Philipp Mc Borough, Commandant de la PES ! dis-je à l’attention des deux vampires principalement, et accessoirement pour l’humain presque « victime » du vampire en bon état. Lâche cet humain mon gars, c’est dans votre intérêt à toi et ton pote. dis-je en baissant mon arme mais en la gardant dans ma main droite.

Tu lâches ce gars tout de suite l'ami, et je m’occupe de ton copain. dis-je au vampire qui tenait encore l’humain.

Puis remontant la manche de mon bras gauche dont la blessure à l’épaule me faisait encore un mal de chien, je l’approchai de la bouche du vampire à terre mais pas complètement. Ainsi il comprendrait que je donnerai mon poignet à son pote qu’une fois l’humain lâché.

Active-toi le cul mon gars ou ton collègue va y passer. lui dis-je un peu plus sèchement, nullement effrayé par le fait qu’il n’avait qu’à tendre la main à sa vitesse et je crèverai comme un con. Il y a longtemps que je n’avais plus peur de ses semblables. Lorsque l’humain fut enfin libre j’approchai mon bras de la bouche du blessé et me préparais à douiller, n’ayant jamais connu la morsure d’un nocturne.

Même si tu me trouves à ton goût, me vide pas complètement mon gars, je peux encore servir. dis-je à l’attention du blessé, sans même savoir s’il était en capacité de m’entendre. La seule chose dont j’étais sûr c’est que son instinct de survie allait lui commander de s’abreuver à mon bras.

Si je me laissais vampiriser par un vampire - super jeu de mot - ce n’était pas parce que je trouvais cela bandant, loin de là. Il s’agissait là simplement d’une action calculée et intéressée. Cela me permettait d’amorcer un lien particulier avec ce vampire, quand bien même j’ignorais tout de lui. Si j’étais ignorant de son identité ce n’était pas le cas de Makayla, aussi je comptais sur elle afin qu’elle m’apprenne par la suite si ce vampire avait un quelconque intérêt, notamment vis-à-vis de son éventuelle position au sein de son espèce. Peut-être un nouveau partenariat en perspective…

Spoiler:

Dans d’autres circonstances porter Jana aurait pu faire partie d’un jeu de charme voire sexuel mais en cet instant il ne s’agissait aucunement d’un jeu. Je devais la mener en lieu sûr et nul ne saurait me détourner de cet objectif. Alors que nous approchions de l’issue de secours la plus proche, la Princesse toujours dans mes bras, je fus bousculé par un… cheval ? J’aurais pu être plongé dans la perplexité la plus totale face à une telle apparition, mais cela aurait été sans compter une rencontre passée il y a bien longtemps, Gabrielle.

C’est au cours d’un jeu sexuel et pervers, de sang et d’hypnose, qu’elle me dévoila sa véritable nature. Elle était une métamorphe, se pensant seule membre de son espèce. Si depuis lors je ne suis jamais parvenu à trouver un autre spécimen de son espèce, véritablement identifié, malgré toutes mes recherches, cette vision semble enfin confirmer mes espérances. Et mes doutes notamment au sujet de Fontayn, cet humain rencontré avec Hanna l’ancienne Pomme de William. Pour en revenir à ce cheval, il serait étonnant qu’aucune des personnes présentes ne l’ait déjà filmé et mit sur le net. Les humains se montreront-ils malins ? Peut-être que la Reine changera d’avis s’il s’avère que les métamorphes sont plus nombreux que les apparences le laissaient croire jusque-là.

Dans la bousculade Jana était tombé de mes bras sur le sol. Aussitôt je me penchai sur elle afin de m’assurer au plus vite que ses blessures ne s’étaient pas aggravées du fait de cette chute.

Pardonnez-moi Jana. lui dis-je en lui tendant la main afin de la relever. Quittons cet endroit et laissons les humains se débrouiller entre eux.

Tandis que je l’invitais à reprendre notre course vers la sortie, le reste de notre groupe, Yaâqov et Leslie en moins, nous rejoignit. Même Badenov était parvenu à nous rejoindre malgré notre déplacement rapide. Force m’était d’admettre que l’humain était des plus compétent. Constance et Morgane était avec nous, alors autant ne pas nous attarder ici et quitter les lieux au plus vite.

C’est à ce moment précis que les renforts de la PES arrivèrent, venant des issues de secours. Attrapant Jana par la main je la décalai du passage des équipes d’interventions fraichement arrivée et en profitai pour intimer l’ordre au groupe d’en profiter pour emprunter le chemin vers la sortie. Progressant parmi la foule encore paniquée malgré le début du retour au calme de la situation - on pouvait encore entendre les derniers coups de feu - nous avions quitté la salle principale où avait lieu l’exposition et à présent nous venions d’atteindre l’entrée du musée enfin l’extérieur où les Chevaliers de la Reine nous rejoignirent pour assurer la sécurité des deux Princesses et les ramener au manoir Royal.

Badenov, Constance, je vous laisse reconduire Jana et Morgane en lieu sûr. Il faut que quelqu’un reste pour faire face à la PES en attendant que la Reine soit de retour. A moins que tu ne veuilles t’en charger Constance, tu es la plus gradée ce soir.

Je n’avais pas fait cette proposition de rester et papoter avec la PES à Badenov vu qu’il était officiellement mort.

L'humain acceptait de donner son sang à Leslie, il semblait tellement inoffensif celui ci, un brin pathétique bien qu'il n'était de toute évidence pas un trouillard ou un dégonflé ou encore moins un lâche, le genre de caractère assez combatif malgré la difficulté d'infériorité qu'il fallait pour survivre dans les camps. Alors que le blondinet s'apprêtait à relâcher le bras de cet humain choisi totalement au hasard quand une voix qui ne lui était pas inconnue venait le menacer. Sans lâcher la future victime, Yaâqov relevait ses yeux azurés vers l'humaine bavarde qu'il avait rencontrée à la Pomme du Diable. Elle voulait qu'elle libère l'humain ? Il ne pouvait pas faire ça... « Impossible... Lui va morte... » Il n'avait pas le choix, il devait faire vivre Leslie ou mourir avec lui ou encore mieux : mourir pour lui. Un acharnement qui lui avait été inculqué par la force des choses par les soins d'un tyran qui avait l'air d'un homme bon aux yeux de tous... C'était l'ordre qu'il avait reçu et jamais il retournerait auprès de Julien avec la honte d'avoir survécus en ayant faillit à sa tache. Échouer n'était pas une option possible, d'ailleurs l'idée de retourner dans ce maudit cercueil en argent était une torture à coté de la mort. Alors si l'humaine voulait le tuer, qu'elle le fasse parce qu'il s'en fichait de cette vie, il se fichait de la vie de Leslie aussi, mais Julien avait souhaité qu'il fasse tout pour le sauver et détriment de sa propre vie par ce fait. Il obéissait, il n'avait nul autre choix que de mourir.

Alors qu'il était menacé de mort, il reposait son regard vers l'humain et s'apprêtait à lui donner l'ordre de donner son sang. Quand un type se présentait ; le blondinet relevait son regard azuré avec une lueur dans le regard qui voulait juste dire « Qu'est-ce que j'en ai à foutre de savoir qui tu es ? », mais il se retrouvait cette fois ci avec deux armes pointées sur sa petite tête et ça commençait à sentir le roussie... Alors finalement, ils allaient mourir ensemble ? Alors que le plus jeune des deux vampires semblait s'accrocher avec désespoir à la vie ; Yaâqov faisait face une fois de plus à ce néant qui régnait en lui. « Je m'occupe de ton copain. » il ne pu retenir un froncement de sourcil, s'occuper voulait dire tuer à ses yeux. Julien lui donnait l'ordre de s'occuper d'un tel, c'était généralement pour qu'il tue ou torture cette dite personne. Mais le geste de cet étrange humain n'était pas de celui qui tue, mais de celui qui sauve. Alors le blondinet relâchait cet humain, pourquoi voulaient-ils absolument que ce type vive ? Quand Le bras fut assez proche de Leslie, Yaâqov avait tout simplement détourné le regard pour ne pas céder à l'une de ses pulsions plus que dangereuses, profitant de cet instant pour se relever et dévisager Makayla. C'est alors que le donneur de sang volait contre le mur tandis que Leslie s'agrippait à son bras pour se relever, d'un geste vif il aidait l'empoté à se relever alors qu'il se remit à pester (cela semblait etre la seule chose que ce type savait faire convenablement). « Pas eurent le choix. J’ai obéir. » se contentait-il de répondre. Yaâqov fixait le second de son maître qui semblait furieux, n’importe qui serait vexé qu’on ne le remercie pas d’avoir prit tant de risques pour sauver la vie de quelqu’un, mais pas le blondinet. Il s’en fichait complètement, il n’attendait plus rien de personne. Pas un mot aimable, pas un geste tendre. Rien, il n’était même pas un chien, car les gens sont encore plus doux avec leurs bêtes, il n'était qu'une chose : un sale juif.

Leslie lui ordonnait qu'ils doivent partir, il n'avait aucun ordre à recevoir de cet empoté, mais Yaâqov ne disait rien et cette fois ci il ne donnait pas un regard à Makayla ; il n'avait pas envie de voir ce qu'elle pensait du fait qu'il soit le larbin d'un personnage aussi odieux ; de toute façon qu'est-ce que ça pourrait bien changer ? Il avait remplit sa part du contrat en assurant la règle de Julien : il devait se demmerder pour le sauver. Alors il avait fait comme il le pouvait avec une mauviette pareille, c'était ce Leslie le minable dans cette histoire et il devait probablement avoir le besoin de rejeter sa faute sur quelqu'un, en l'occurrence lui. Alors il commençait à faire quelques pas avant de se retourner et attraper l'humain qu'il avait attrapé par le fruit du hasard quelques instants plus tôt et lui disait « Promise de sauver toi si dirais oui. Me suivre maintenant. » Non, il n'avait pas donné une seule goutte de sang à Leslie, mais il avait accepté et malgré toutes les épreuves Yaâqov restait un homme de parole, c'était probablement pour cela qu'il mettait autant d'énergie à répondre aux ordres qui lui étaient donnés sans savoir pourquoi il faisait tout cela... Le boiteux serait un boulet conséquent pour traverser jusqu'à la porte qui n'était plus très loin à présent ; alors le blondinet finissait par soulever pour la seconde fois ce vampire avant de se mettre à courir vers la sortie ; le voici désormais en bouclier pour Leslie et cet humain. Il ne devait plus penser à rien, juste courir. La situation semblait s'améliorer et c'était le moment idéal pour sortir... Ou alors cela le serait pour mourir.

Non, n’allez surtout pas croire que j’étais en passe de devenir suicidaire ! Cependant, le plan de fuite de Makayla avait lamentablement échoué. Enfin, me concernant. Et même si l’un des deux vampires était ko, l’autre avait la force nécessaire pour me retenir sur place. Sa main autour de mon bras était un véritable étau et il ne faisait aucun doute que je passerais un sale quart d’heure si je tentais de me tirer. Le blond voulait que je donne du sang à son pote afin qu’il soit de nouveau en mesure d’être transportable. Accepter était risqué mais tout de même moins dangereux que de provoquer un vampire. Sa force physique était largement supérieure à la mienne, je le savais et il le savait.
J’avais donc accepté le deal. Je donnais de mon sang et en échange j’avais le droit à une sortie sous escorte vampirique. Cependant, pour que je puisse « alimenter » l’agonisant il fallait que le blond me rende mon bras… Alors que je sentis l’étreinte ce relâcher légèrement, le vampire se ravisa lorsque Makayla pointa son arme sur lui. Apparemment elle s’était rendue compte de ma « disparition » et avait fait demi-tour. Je fus soulager ou presque car l’arme braquée sur le nocturne ne semblait pas modifier ses intentions à mon égard… J’observais ce dernier, tentant de savoir à quoi je devais m’attendre et c’est à ce moment qu’un homme débarqua…

L’apparition du commandant de la brigade aurait presque pu être comique dans une autre situation. La façon dont il s’adressait au vampire me semblait inattendue, voire même originale mais absolument pas professionnelle ! Cependant, je n’allais pas m’en plaindre car l’agent supérieur venait de réussir à obtenir ma libération. Il avait pour cela proposé son propre bras au vampire blessé ! Ce dernier commença alors à se sentir beaucoup mieux et il envoya balader son « sauveur » contre le mur… Je m’écartais alors légèrement du vampire blond car son congénère était en train de lui passer un savon alors qu’il avait tout fait pour le sauveur. J’avais du mal à saisir tout ce qui ce passait. C’était quoi cette réaction de merde ? Les vampires étaient si différents de nous qu’ils ne savaient pas remercier les personnes qui les aidaient, et dans le cas présent qui les sauvaient ?
Le pire c’est que le blond ne réagit pas, du moins, pas de la façon à laquelle je m’étais attendue. Il expliqua au connard que j’avais failli sauver qu’il avait suivi les ordres. Enfin, avec son anglais imparfait c’est ce que j’avais cru comprendre. Pffff ! Vraiment, pour un premier contact avec eux, je dois dire que je n’avais pas l’envie d’en apprendre plus sur ces suceurs de sang finalement.

Mais bon, le temps n’était pas à ce genre de pensée. Il me fallait toujours sortir d’ici… D’ailleurs c’est ce qu’allaient faire les deux vampires. Je détournais alors mon attention sur Makayla car il me semblait qu’elle était revenue pour me sortir de là. Mais, oui il y a encore un mais… Mais je ressentis de nouveau l’étau se refermer autour de mon bras pour me redresser. C’était encore ce vampire blond ! Je le regardais surpris… Cependant, je n’eus pas le temps de poser la moindre question car le nocturne m’expliqua de cette façon qui lui était propre qu’il avait dit qu’en échange de mon sang il me sortirait de là… Après un rapide coup d’œil à Makayla je regardais de nouveau le vampire…


- Ouais, merci… Mais t’es pas obl…


« Obligé de tenir ta parole puisque je n’ai rien fait ! » Voilà ce que je voulais lui dire. Car à choisir entre Makayla et lui, c’est en ma mentor que j’avais le plus confiance. Lui, je ne le connaissais pas et tout ce que je savais à son sujet c’est qu’il m’avait pris pour un distributeur de boissons fraîches sur pattes.
Mais voilà, je n’avais pas eu le temps de finir ma phrase car le vampire m’avait entraîné dans sa fuite puisqu’il me tenait toujours fermement ! Pourquoi s’obstinait-il à vouloir me sortir de là alors qu’il avait déjà l’autre ingrat comme fardeau ? Je n’en savais rien et ne lui posais pas la question. Courir, voilà ce que je me contentais de faire en tentant de jeter un coup d’œil en arrière pour voir si Makayla arrivait aussi.

Autour de moi, il y avait beaucoup d'animations et nous avions été contraintes de nous séparer avec Jana dès lors qu'elle avait touché par une balle en argent. Attentat contre la famille royale, contre la monarchie ou tout simplement une volonté de montrer que les humains savaient parfaitement nous anéantir, en nous empêchant de voir distinctement et en nous tirant des balles en argent dessus ? Non mais sérieusement, en tout cas cet acte ne restera pas impuni preuve en est que le meurtre de mon mari allait avoir de lourdes conséquences pour les coupables bien évidemment. Mes idées n'étaient pas totalement claire quand j'avais juste senti la main de Jana lachait la mienne et notre groupe se séparait, j'étais une simple marionnette je suivais ce qu'on me disait de faire. En état de choc ? Probablement, je n'en avais aucune idée, on pouvait juste dire que j'étais bien docile pour une vampire de mon rang. A quel prix ? Au prix que je pouvais peut être m'en sortir vivante, alors même quand Constance ne prit pas les mêmes mesures que Julien pour s'adresser à moi, je n'en avais que peu faire, elle était là pour me sauver la vie, elle échouait, sa vie aussi échouerait juste après, croyez moi. Et puis ce n'était pas le moment idéal pour commencer à parler d'étiquette, j'avais bien autre chose en tête. J'approuvais donc ses paroles, ma soeur était en sécurité de son côté avec Julien et Torben, ils ne la laisseraient pas se prendre une balle quoiqu'il allait se passer. Et puis, le temps semblait reprendre un peu son calme, comme si les esprits s'apaisaient ou que les terroristes étaient en difficulté ça nous laissait un peu de répit. Une chose était sure j'entrevoyais la sortie, je savais qu'on était capable de l'atteindre avec Constance, je la suivais sous couvert toujours. On tomba ensuite nez à nez avec Julien, Jana et Torben qui venaient de nous retrouver. J'étais complètement perdue dans un état second, et pourtant, je savais qu'il fallait que je sorte de cet état que je m'en sorte maintenant. Les membres de PES étaient là, la Reine devait venir ? Nous renvoyer au manoir Royal tous s'enchaînaient dans ma tête sans que je puisse dire quelque chose. Alors comme d'habitude je restais silencieuse, écoutant, essayant de comprendre, mais j'étais encore dans l'idée, qu'il y avait une vingtaine de minutes, Léopold se tenait à côté de moi. J'avais du mal à réaliser, peut être était-ce une question de temps et d'agitation autour de moi.

J’étais pris dans mes tourments sans que je ne fasse attention à l’évolution de la situation qui nous entourait. C’était plutôt la débandade et je ne sortis vraiment de mes pensées que lorsque j’entendis une voie familière, celle de Daköta. Tout me parut soudain plus clair, comme si je revenais d’un nuage de fumée qui m’empêchait de voir et d’avancer. Je distinguais le visage de Dak et retirait ma main de mon visage qui saignait heureusement moins que tout à l’heure. Alors qu’elle me dit qu’elle m’occuperait de moi, je lui avouai – avec un réel effort – que ce n’était pas grand-chose ce que j’avais sur le visage et essaya d’être moins inquiète. Déjà, rien que le fait de penser à autre chose, de parler à quelqu’un m’empêchait de trop paniquer. J’observais les alentours alors que je constatais que j’étais toujours derrière cette table retournée. Ce qui n’était pas tout à fait le cas de la jeune femme qui m’avait rejoint. Alors qu’elle me disait qu’on allait s’en sortir, ce que j’arrivais à croire malgré mon infime doute sur l’instant en entendant toujours les tirs, je la vis s’écrouler après avoir très nettement vu le sang giclé de sa cuisse. Je la rattrapais comme je pouvais et la hissa jusqu’à être sur mes jambes pour éviter qu’elle ne se reprenne une balle.

« Merde Dak ! » jurai-je alors que je tirais de toutes mes forces mon tee-shirt pour en défaire un morceau de tissu.  On entendit le déchirement avant que je ne me décale pour accéder à sa jambe.

« Attends, bouge pas. Je ne suis pas experte, il faudra t’emmener à l’hôpital. » lui annonçais-je alors que je lui faisais un bandage serrer pour éviter que le sang ne s’écoule trop. Je ne voulais pas qu’elle s’évanouisse non plus, je ne saurais la porter seule.

C’est au même moment que des hommes en uniforme investirent les lieux. Je me demandais pendant un instant s’ils étaient ennemis, avant d’enfin comprendre que la situation s’améliorait lorsque je les vis évacuer des personnes. J’agitais alors la main en appelant l’un d’eux pour qu’il puisse au moins évacuer Dak. L’un d’eux ne mit pas bien longtemps à arriver à nos côtés.

« Il faut l’évacuer, elle est blessé ! »

Je n’avais pas pensé que mon visage pourrait aussi inquiéter l’homme en face de moi. Il m’indiqua d’ailleurs que je devais aussi évacuer et je restais toujours sur ma position, pensant à Daköta qui était bien plus touché que moi. Il s’occupa alors d’elle, tandis qu’un autre me prit par le bras en me pressant. Mon regard arpenta une dernière fois la salle, et ce fut là que j’aperçu Tim au loin. Voyant de loin le sang sur ses mains j’eu tout de suite peur qu’il soit touché et essaya de me frayer un chemin parmi les hommes des forces spéciales qui m’évacuait. Je ne pu faire que deux pas avant qu’il ne me prenne de force. J’avais crié son prénom sans que cela ne change quoi que ce soit. J’avais essayé de leur expliquer aussi, mais rien n’y fit. Ils m’évacuèrent à l’extérieur alors que je rageais intérieurement de n’avoir pas pu le rejoindre pour l’emmener avec moi.

Jana boit à mon poignet, s'excusant auprès de la Reine, qui comprendra très bien cette entorse sociale et culturelle à toutes les règles régissant les vampires. Peu importait, nous avions déjà perdu le dernier prince de l'Empire de la nuit, inutile de risquer en plus les autres princesses. Très vite remis en route, ma nouvelle blessure comblée par l'apport en sang de vampire que m'avait apporté la Reine, je ne bougeais plus pour protéger quiconque. J'avais rapidement fait un peu de calcul mental. Ces agresseurs avaient eu pour objectif de relancer la haine des créatures surnaturelles envers les humains, et montrer à quels extrêmismes ceux ci avaient recours. La guerre était loin d'être terminée, puisqu'elle ne pourrait l'être qu'en assurant la suprématie d'une seule espèce sur toutes les autres. Voyant de mieux en mieux au travers du rideau de fumée qui se désagrégeait devant nous, j'abandonnais le groupe de vampires et de dirigeants pour me fondre dans la masse des flics qui entraient en nombre. On braqua des armes sur moi, mais quand on vit que j'étais couvert de sang, on ne pu me reprocher quoi que ce soit et on me laissa passer. Dehors, c'était rempli de véhicules de pompiers, d'ambulances, de camions policiers et même militaires. Les forces ACS (anti créatures surnaturelles) de l'armée britannique étaient toujours actives, semblaient ils. Tout ce joli monde se précipita au secours des blessés. C'est alors que je vis arriver trois fourgons noirs, que je reconnaissais aisément. Je courais vers l'un d'eux, qui s'ouvrit au moment où j'arrivais. A l'intérieur, beaucoup de vampires. Aucun ne me connaissait, puisque j'étais sensé être mort. Mais tous purent sentir la puissance qui émanait de ma personne. Pas la mienne en propre, mais celle de la Reine. Les vampires comme les démons et les loups garous étaient sensibles à ce genre de puissance surnaturelle ; ils la sentaient. C'est comme ça que les loups alphas imposaient leur autorité aux autres, et c'était comme ça aussi que les vampires reconnaissaient parmi eux ceux qui étaient les plus anciens. Ils me reconnurent comme un vampire alors que j'avais l'air d'un humain. Quelqu'un d'important, pas hiérarchiquement parlant, mais en tous cas quelqu'un de dangereux. L'équipe de sécurité vampirique débarqua des transports pour s'occuper des blessés de leur espèce, mais leur chef vint me voir et me demanda ce que je voulais. Ce que je voulais était fort simple.


Couteau, pistolet, munitions, lunettes de visée nocturne. On me tendit le tout sans me poser de questions. Avoir la marque de la Reine sur moi était une caractéristique essentielle pour poursuivre mon travail dans de bonnes conditions.


J'enfilais les lunettes, garda le couteau dans ma main et le pistolet dans l'autre, les deux poignets se rejoignant le long de mon corps. Vieille tactique de commando russe. Qui me ramènait des siècles en arrière, quand je n'étais encore qu'un Motostrelski en Tchétchénie. Je ne remerciais pas les vampires, évitait les flics et contournais le bâtiment. Je faisais appel à la force de Krystel, décuplant mes sens humains. Un fantôme était en chasse, ce soir. Pas sûr que je tomberais sur le gibier que je convoitais, mais je me devais d'essayer. Je me fondais dans la nuit, poursuivant des silhouettes sur les toits.


Le matin me verra revenir sans informations. Le seul fuyard que j'avais rattrapé ne survivra pas aux blessures défensives que je lui aurais infligé. Ce n'est que partie remise.


Seule la Mort met fin au devoir.

Si vous m'aviez dit que ce soir se passerait ainsi, je ne vous aurais pas cru. Cela était la folie par ici, mais bien plus que je ne l'aurais imaginé. L'attaque avait commencé violemment avant de perdre en intensité devant l'afflux de renforts. Des soldats venaient de partout, autant des humains que des vampires. Bref, alors que je pensais pouvoir sortir avec Aaron, ce dernier s'était fait crocheter par Yaaqov qui voulait qu'il serve de poche de sang à Leslie qui semblait être gravement atteint. Mais c'était un vampire, il irait mieux très vite, non ? Mc Borough arriva alors et se "sacrifia" pour donner son sang au vampire. Je trouvais cela grotesque, ce n'était pas en agissant de la sorte qu'il remonterait dans mon estime mais je ne me focalisais nullement sur ces agissements. Le vampire blondinet ne lâchait pas vraiment Aaron, mais il le traînait dehors, et c'était le plus important, sortir d'ici, au risque de se prendre une balle perdue. Yaaqov bien que charger par Leslie et traînant Aaron était rapide, mais je suivais derrière pour sortir à mon tour. Je ne jetais pas un oeil à Mc Borough qui était un grand garçon, il saurait se débrouiller tout seul. Rapidement, nous arrivions dehors. Leslie fut pris en charge par des ambulances, je ne savais pas si cela serait du goût du vampire blondinet, mais peu importe. Nous étions dehors avec Aaron, c'était le principal. Je ne voyais plus le cheval, je ne savais pas du tout où Thomas s'était rendu, sans doute à Abberlady, là où il habite. De toute façon, il faudrait que je lui parle plus tard, ce n'était pas une nécessité, mais je devais en savoir plus. Avait-il conscience qu'il s'était transformé en cheval devant énormément de monde ? Je ne savais pas si des vidéos avaient été prises mais si c'était le cas, elles devaient déjà être en ligne et cela allait faire le buzz, un buzz qu'il allait falloir maîtriser ...

" Ca va Aaron, rien de casser ? Alors qu'est ce que ça fait de faire face à un vampire pour la première fois ? Pas trop eu peur ? "

Oui, j'essayais d'avoir ces réactions à chaud. Je voulais savoir s'il avait eu peur, ou très peur, car cela ferrait une différence. Il ne fallait qu'il prenne peur des vampires, du moins, un peu mais pas trop, car une peur morbide paralyse, alors qu'une simple peur peut transcender quelqu'un pour la dépasser.

Je n'étais pas près d'oublier cette soirée ! Elle restera à tout jamais graver dans ma mémoire et pour cause, elle représentait ma première rencontre vampirique et la découverte d'une nouvelle sorte de créature surnaturelle ! Bon, concernant les vampires, je dois dire que j'aurais préféré que mes premiers échanges avec eux soient moins mouvementés et... comment dire... moins sauvages ! Car ce blondinet avait quand même voulu me saigner pour aider son pote agonisant. Après, pour l'homme devenu cheval, je ne savais pas trop quoi penser ! Mais mon cerveau avait du mal a fonctionné normalement. Mais ce n'était pas de ma faute ! J'étais en cet instant même entrainé vers l'extérieur par le vampire qui m'avait empêcher de sortir quelques minutes plus tôt. Il y avait vraiment de quoi être déboussolé non ? Ce qui me rassurait c'est que j'avais pu voir que Makayla n'était pas loin derrière.
Cependant, une fois dehors, je ne réagis pas de suite et je ne pris pas conscience que je tremblais légèrement. J'observais tout ce qui ce passait comme si j'étais à des années lumières. Le cheval avait disparu, les blessés étaient pris en charge par les secours arrivés sur place. Le pote du vampire blond par exemple, il fut immédiatement « nourri » avec des poches de sang. On évoqua une conférence où un truc dans le genre de la part de la Reine des vampires. Bref, je restais planté là, debout, sans savoir quoi faire ! L'arrivée de Makayla ne me fit pas émerger de suite et je ne réagis qu'à ses paroles. Euh... Non, j'avais rien de casser, enfin peut-être ! Non, sûr. Rien de bien grave à part la coupure à la main gauche. Le face à face avec un vampire ? Franchement ? Désagréable à souhait... Il voulait me saigner ce c#n ! D'accord il voulait aider son pote mais voilà quoi ! Est-ce que j'avais eu peur... Bien sûr ! J'aurais été un menteur de prétendre le contraire...

Je levais ma main gauche pour la montrer à Makayla et constatais le léger tremblement. J'inspirais profondément en rabaissant ma main et plongeais mon regard dans celui de ma mentor, de ma sauveuse de la soirée.


- A part ma main, rien de casser, ça va, répondis-je enfin. Et pour le face à face vampirique... ça v... Non ! Ça va pas, c'était carrément flippant en fait. Mais être pris pour un distributeur de boissons fraîches par un vampire désireux de sauver son pote n'a rien de banal et de réjouissant hein ? ajoutais-je gêné. En fait, j'ai pas flippé tout de suite... mais remarquer la différence de force physique entre lui et moi a été le déclic. C'est pour ça que j'ai fait mon possible pour pas l'énerver... il voulait juste sauver son pote ! Je me taisais et ajoutais doucement. J'aurais mieux fait d'aller boire un verre avec Elecktra au lieu de venir ici.

Je disais n'importe nawak et je me surpris à penser à la jolie sirène alors que ce que je venais de vivre était traumatisant. C'était peut-être la meilleure façon que j'avais eu de penser à autre chose ! La sirène, rien que de me remémorer son visage m'apaisa... Cependant, ce n'était pas elle qui se tenait près de moi mais Mak ! J'eus un léger sourire à son égard...


- En tout cas merci Makayla... Tu m'as bien aider à l'intérieur, dis-je reconnaissant.


C'était peut-être son boulot mais cela ne changeait rien au fait que je ne pourrais jamais assez la remercier pour ce qu'elle avait fait. Après, je devais reconnaître que j'avais un autre sauveur ! C'est le vampire qui m'avait sorti du musée mais je n'avais pas envie de le remercier. Il avait tenu sa parole certes, mais m'avait quand même pris pour cible dans le but que j'abreuve le nocturne blessé qui était à ses côtés à l'intérieur.

Rien ne s'était passé comme prévu ce soir, mais en même temps avec les menaces qu'il y avait eu, à quoi pouvait-on s'attendre ? La situation a été maîtrisé plutôt rapidement, et tout les gentils s'en sortaient sans trop de bobos. Les méchants avaient été exterminés ou alors ils avaient été pris par la patrouille pour la plupart, même s'il semblerait que certains se soient échappés. J'aurais pu essayé d'en suivre un mais à quoi bon ? Cela ne servait à rien de s'éparpiller, nous avions les vidéos de surveillance pour voir qui avait été tué, pris par la patrouille et qui était en fuite. Il ne faisait pas de doute que les survivants libres se ferraient discrets durant les jours à venir. J'étais donc dehors avec Aaron à mes côtés, et le pauvre ne semblait pas être dans son assiette, tout du moins, il ne semblait pas avoir traversé cette épreuve de la même façon que moi ce qui me semblait finalement assez logique. Notre expérience de ce genre de soirée n'était pas vraiment la même. Je lui demandais s'il n'avait rien de casser, s'il n'avait pas eu trop peur. Il ne réagit pas tout de suite mais il me montra sa main. Il avait une entaille mais rien de grave apparemment, tant mieux, j'avais donc bien fait mon boulot. Pourtant, il tremblait, encore sous le coup des émotions. Je le laissais s'exprimer, il avait eu peur le pauvre petit. En tout cas, il me remerciait de l'avoir aider, mais je n'avais pas fait grand chose. Il avait encore eu de la chance, Yaaqov et Leslie ne sont pas les plus virulents, il existe des vampires bien pire, mais au moins il avait eu une première expérience, pour le moins enrichissante, surtout qu'il s'en tirait bien.

" C'est vrai que pour une première expérience, ce n'est pas la meilleure, mais je te rassure, cela aurait pu être pire vu la situation, nous nous en tirons plutôt très bien. Les vampires sont bien plus fort que nous, tu as bien agis, il ne faut pas chercher à les énerver de peur qu'ils ne nous fassent vraiment du mal. Enfin, je peux comprendre que tu aurais voulu être ailleurs ce soir, mais bon, je n'ai fait que mon travail tu sais, tu n'as pas à me remercier ! "

Je n'avais bien compris avec qui il aurait voulu être mais si c'était une petite amie, je le comprenais bien. Lors de notre première rencontre, il semblait être célibataire mais en quelques semaines, les choses peuvent changer, vous savez. Enfin, ce n'était pas tellement le moment de lui poser la question. J'aurais bien le loisir de le faire d'ici quelques jours, car oui, je devais le revoir rapidement après ce soir, rien que pour avoir ce qu'il avait pu filmer ou prendre en photos. Cela serait pour lui l'occasion de voir comment je travaille, même si cela se ferrait sans doute à l'appartement.