Me voilà à me retrouver devant un art qui ne me plaisait guère, des objets plus stupides les uns que les autres. Franchement, il voulait quoi ? Nous amadouer ? Nous faire voir leur culture, leur histoire ? Nous savions déjà tout d’eux. Ce n’était que des meurtriers, des buveurs de sang sans état d’âme. Ils étaient simplement morts, pourquoi ne le sont-ils pas restés ? Je les verrais bien dans un cimetière, tout comme ces toiles que je verrais très bien brûler de mes propres mains… C’était presque tentant finalement, il me suffisait juste de l’effleurer pour que celle-ci s’enflamme instantanément. Mais je ne voulais pas attirer les yeux curieux. Il y avait du monde, et plus l’heure tournait, plus la salle se remplissait, à mon plus grand désarroi. Je ne savais même pas comment j’avais pu me revêtir de la sorte et aller à cette stupide exposition. Je remis mon verre à un serveur qui passait par là, et au moment même où j’allais me décider à partir, Philipp me salua, à mon plus grand étonnement. Il fallait dire que j’étais fort gênée depuis que je l’avais appelé lors de l’incident que j’avais provoqué. Je ne savais pas finalement ce qu’il faisait de moi, si tout ce qu’il faisait était juste… sincère.

« Bonsoir Philipp. » le saluais-je à mon tour en acceptant la coupe qu’il me tendait. Je l’observais vêtu sur son trente et un, tout comme moi, et cela me fit presque un réel choc. A la seconde phrase qu’il prononça, j’étais déjà bien irritée. Il fallait dire que je ne pensais pas qu’on parlerait en public. Tout ça était un peu étrange pour moi. « Si tu penses que j’ai re-causé un petit problème, et bien non. Et puis, tu serais au courant, n’est-ce pas vrai ? »

Je trempais mes lèvres dans le liquide et bu une gorgée avant de parcourir des yeux la salle, à la recherche peut-être d’une personne que je connaissais et appréciais un peu plus que Philipp, même si je savais qu’il souhaitait m’aider. Il était le chef de la brigade, n’était-ce pas logique que je sois toujours en retrait ? Aucun visage que je connaissais vraiment. J’avais vu Makayla entourer par beaucoup de personne, dont Dakota. Je ne pouvais pas aller vers eux. Interrompre une discussion n’était pas dans mes habitudes. Je préférais la discrétion, qu’on vienne me voir ne me dérangeait pas, si au moins c’était pour ne pas me rendre irritable. C’est là que je vis une deuxième personne arrivée, une femme, qui semblait déterminée à aller vers nous. Je ne la connaissais pas, sûrement venait-elle pour Philipp. Bientôt, lorsqu’elle vint le saluer, tout s’éclaira dans ma tête. Son patron… donc elle était de la brigade. Mon dieu… quelle chance avais-je ce soir… Lorsqu’elle se tourna vers moi, je lui rendis un mince sourire.

« Aliénor, enchantée également. » me présentais-je à mon tour, évitant mon nom de famille tout simplement parce que ce n’était pas nécessaire qu’elle en sache trop.

« Amatrice d’art, mais certainement pas celui-là. »

J’avais été franche et pour le moins des plus directs. En effet, cet art n’en était pas un pour moi. Les vampires étaient déjà une élaboration monstrueuse, pourquoi donc leur objet ne les reflèteraient-ils pas ? C’était bon à tout jeter, à tout brûler. Je soupirais, alors que je m’ennuyais vraiment. J’étais sur le point de les quitter, tous les deux, pour partir de cet enfer le plus vite possible, de cette foule aussi ; lorsqu’une tête très familière arriva dans mon champ de vision. Mon sauveur ! Non vraiment, j’étais contente de le voir, peut-être pourra-t-il m’extirper de là et pourrions-nous s’en aller faire une balade. Je lui souris lorsqu’il arriva proche de moi, oubliant totalement les deux autres personnes qu’il y avait à côté de moi.

« Je me demande encore ce que je peux bien faire ici mais ça va. Et toi alors ? »

Je ne voulais pas trop parler en public de notre dernière rencontre, alors qu’il n’allait pas très bien. Ce n’était pas l’endroit le plus approprié. Mon sourire s’élargit sur mes lèvres alors qu’il me chuchotait des mots. Pour lui répondre je lui fis un signe de tête positif, mais tout de même l’air lassé. J’appréciais vraiment beaucoup le respect qu’il avait pour les distances que j’avais encore du mal à gérer. C’était ces petites choses qui faisaient qu’il était un peu un homme unique. Avant même que je ne puisse engager une quelconque autre conversation, le micro crissa soudainement et une voix se porta dans toute la pièce. Moment de suspens alors qu’il déclarait ouvertement une guerre. Mon regard survolant au ralentit la pièce entière avant d’apercevoir trop tard que les armes étaient levées et que le chaos s’installait peu à peu. J’aperçu un vampire se faire littéralement exploser, et je n’eus même pas une once de tristesse en moi. J’avais même pensé être heureuse de ne pas être à côté de lui avec l’explosion sanguinolente qui s’était faite. Je ne pus regarder davantage car une prise à mon bras me fit me baisser. Tim m’avait entrainé avec lui, et je reprenais peu à peu le sens de la réalité, beaucoup trop rapide soudainement. La fumée nous submergea et je me mis à tousser tandis que mes yeux commençaient à me brûler. J’attrapais une serviette que Tim envoya à des gens tout autour, puis la mit sur mon visage assez rapidement. Je n’arrivais pas plus à respirer et je ne savais pas combien de temps encore je resterais alerte. Tim m’entraina encore avec lui et je le suivis sans réfléchir alors que les balles volaient et que la fumée devenait difficilement supportable. Je restais alors entre une statue et le mur, je criais le prénom de Tim alors qu’il s’en allait, mais il ne l’entendit pas. Je restais alors derrière cette statue, ne sachant que faire, préférant rester à l’abri et ne pas faire de choses trop impulsives. Il ne fallait pas que je me mette à flamber non plus…

Je m'étais écartée un peu du groupe où était mon mari pour voir un peu ce qui était autour de moi. Pour être tout à fait franche, je ne faisais que figuration dans cette exposition, question de représenter ma mère et dès lors que l'on pourrait se sauver d'ici je me sentirai bien mieux. Bien qu'il y eut des surveillances de la part de la garde rapprochée, il y avait aussi des gens de la RED, dont j'essayais de déterminer le but réel de leurs présences. Concentrée, il y avait des humains, d'autres gens que je ne connaissais pas, des gens que j'avais déjà croisé, comme Makayla qui était là bas. Et moi je restais méfiante vis à vis des menaces qui avaient été propagées par les réseaux sociaux et autre méthodes. Non je n'étais pas en confiance j'avais comme un mauvais pressentiment, en même temps depuis les Années Sanglantes j'avais eu beaucoup de pressentiments, réels ? Oui, je n'avais pas confiance en les humains depuis ce qu'il s'était passé. Depuis que nous avions été traités comme des monstres sanguinaires, ok c'était ce que je pensais avant moi même concernant mon espèce mais beaucoup de choses avaient changé désormais, j'avais moi même changé. Léopold venait de me rejoindre, prenant ma main, que d'images que nous donnions, de loin je voyais que Jana était occupé également à discuter avec Julien. Une famille royale parfaite à première vue, mais cela cachait beaucoup de choses. Après tout chaque famille a ses secrets, je voyais de loin une oeuvre avec ma mère et mon beau-père, enfin avant. Puis soudain un bruit strident me prit dans les oreilles avec un discours provoquant de la stupeur. La guerre n'était pas terminée à première vue pour certains, pour ceux qui étaient là bas, la panique commençait à prendre l'assemblée alors quand les coups de feu commencèrent, ce fut la panique général. Puis Léopold explosa littéralement entre mes mains... Une balle d'argent logée dans son coeur, fatal pour un vampire. Dans la panique et l'incompréhension, je m'agenouillais vers les restes de mon mari, laissant échapper des sanglots de sang.. Léopold... Non.. Les gens pour ma propre sécurité venaient déjà me tirer pour que je m'en aille. Sortant mes crocs je leur faisais comprendre je me débrouillais seule. Plus ou moins, mon mari venait d'être assassiné, les balles volaient de partout, le lacrymogène sortaient des alarmes incendies. Je ne comprenais plus, j'étais complètement perdu, j'avais l'impression que même si je n'aimais pas profondément Léopold on venait juste de m'arracher quelque chose. Si ce n'était pas mon coeur, c'était en tout cas une partie de moi même. Il fallait que je ressaisisse tant bien que mal, j'étais juste incapable de bouger. Il fallait que je retrouve Jana absolument. Me déplaçant rapidement, j'avais une haine envers les gens de ma sécurité n'étaient-ils pas là pour nous protéger à la base. Jana. Il faut qu'on y aille dis-je une fois que j'arrivais à son hauteur en lui attrapant le bras. Accroupie vers le sol, je réprimais mes larmes essayant de penser à autre chose. Autre chose, bien difficile dans cette confusion totale.

Alors que tout le monde semblait tellement s'amuser, Yaâqov restait dans son coin sans quitter Morgane des yeux, c'était trop joyeux n'est-ce pas ? C'est alors qu'une voix se fait entendre, elle semble surprendre quelque peu, ce n'était pas normal. Et si le blondinet ne saisissait pas tout le discourt, il avait reçt cinq sur cinq que la guerre n'était pas terminée. Alors il se décollait enfin du mur, celui qui avait semblé de marbre venait de s'activer. Bousculant certaines personnes sans s'excuser, il écoutait à peine le « blabla » ennuyeux qui pour lui n'avait aucune importance. Un coup de feu, des hurlements partout. Le blondinet était arrivé à la hauteur de la princesse qui s'enfuyait vers la victime éparpillé, le chagrin sur son visage... C'était si dur de n'avoir aucune compassion... C'est alors qu'une garde s'approchait d'elle pour l'éloigner alors que les balles pleuvaient, observant la scène, il levait les yeux pour apercevoir le gaz qui sortait du plafond. L'homme se crispait inévitablement.

Les chambres à gaz... Tellement de souvenir douloureux qui lui torturaient les entrailles, non ce n'était pas fini ! Cela ne le sera jamais ! L'odeur des camps semblaient revenir à sa mémoire, les chaines, le travail, les amis qui meuraient un part un sans savoir ce qu'ils avaient fait pour mériter ça. Les balles qui se logeaient dans les torses pour faire danser les juifs de bon matin, des coups de bâtons à chaque prière ; l'envie de pleurer mais la soif trop grande pour gaspiller l'eau... Les viols derrière les douches à la vue de tous, les cris que l'on devait ignorer, fermes les yeux pour ne pas voir sur quoi l'on marchait... Des flashes d'une torture sans précédent et que les gens semblent oublier trop facilement. Il avait quitté la jeune femme du regard. Il devait se ressaisir. Ce n'était plus sa guerre à présent, il était mort et cela depuis bien longtemps. Et même si ça faisait si mal de se souvenir, il ne devait pas la perdre des yeux. Il devait rester sur cette mission sans quoi il deviendrait fou à lier, fou de ces souvenirs qui le hantaient et qui n'aspiraient qu'à le tourmenter pour cette éternité qu'on lui avait donnée sans la moindre raison. Une paix qu'il ne connaîtrait jamais, l'enfer peut-il vraiment être pire que la guerre ?

C'est à cet instant qu'il partait sur ses pas, et si chaques secondes son champ de vision diminuait ; le blondinet s'approchait d'elle jusqu'à ce qu'elle s'arrête au niveau de la seconde princesse. Il fallait y aller, grandiose idée quand on voulait survivre. Il s'accroupissait à son tour au niveau des deux femmes qui étaient tout à fait en droit de se demander ce que ce gringalet leur voulait étant donné les circonstances... Il desserrait enfin les dents pour leur donner pour simple explication dans un anglais toujours aussi approximatif « Dans ces cas ; souivez moi. » Son regard azuré vide d'expression si ce n'était qu'une flamme quasi éteinte de colère ; un regard profond qui laissait comprendre qu'aucune négociation était possible et que d'ailleurs elle n'avait pas de question à poser. Il avait pour but de protéger Morgane, à vrai dire il se fichait bien de sa soeur. Mais... Julien n'avait-il été en compagnie de cette dernière précédemment ? Il avait tellement fixé la jeune femme qu'il s'était désintéressé du reste de la soirée qui avait été à ses yeux purement ennuyeuse, de plus regarder Julien faire le coq avec sa poulette royale n'avait aucun intérêt pour l'hébreu. Il était prêt à se battre pour elle, à mourir pour elle s'il le fallait. Alors, elle pouvait lui faire bien confiance même si elle ne le connaissait pas. Il n'échouait pas, il échouerait lorsqu'il deviendrait poussière, aucune autre option n'était possible.

Elle souffrait, son chagrin semblait être le sien il y avait bien longtemps. Mais la colère remplaçait vite la peine et bientôt elle serait encore plus forte. Les impacts de balles fusaient de toute part alors qu’il attendait la réponse de la jeune femme. Elle avait le privilège de pouvoir l’utiliser comme bouclier vampire et chien d’attaque si besoin, elle aurait probablement tord de ne pas s’en servir, ou alors complètement stupide... C’était au choix. Yaâqov avait un sang froid peu ordinaire face à la mort.

Jana avait adopté une gestuelle qui répondait bien au code du couple, nul doute que nos gestes auront été captés et interprétés ce soir et pas que par les nôtres. Je la laissai donc boire à ma coupe tandis que nous poursuivions notre discussion en aparté d’éventuelles oreilles indiscrètes. Un léger sourire vint naître sur mes lèvres en réaction à ses paroles. Son analyse était loin d’être dénuée de clairvoyance et j’étais d’accord avec ce qu’elle venait de dire. Lorsqu’elle aborda un tout autre thème, celui de la présence d’individus armés parmi les convives, j’allai lui répondre qu’il se pourrait que ce soit là des membres de la PES en civil mais je n’eus pas le temps de reprendre la parole qu’un bruit de larsen fit siffler la sono qui avait servi au discours du début de soirée. Les premières phrases firent remonter immédiatement à mon esprit le concert de l’Arena.

*Et merde…* eu-je le temps de penser avant que la soirée mondaine ne parte en vrille.

Des coups de feu, du gaz lacrymogène - inoffensif sur nous autres vampires - à en voir la réaction des humains présents, et une épaisse fumée occultant la vue. Néanmoins avant que cette dernière ne tombe sur la salle, j’eu le temps de voir Léopold explosé, touché par une balle en argent en plein cœur.

A ce moment précis mon esprit se mit instinctivement en marche et je décidai d’adopter la meilleure attitude. Personne en ces lieux n’avait plus aucune importance, seule les deux princesses vampires comptaient. Je devais les mettre en sécurité. De ma main toujours dans le dos de Jana, je la fis pivoter légèrement de sorte à être placé entre elle et la zone d’où semblait venir le tir qui avait tué le Prince d’Aubusson.

Nous devons rejoindre votre sœur et vous mettre en lieu sûr. Pas question de combattre ce soir. dis-je à Jana avant de tourner mon regard en direction de la position supposée de Morgane.

Alors que je comptais aller à sa rencontre, ma future épouse à ma suite, la désormais veuve d’Aubusson arriva devant nous et s’adressa à sa sœur comme si je n’étais pas là, certainement choquée par la mort de son époux. Presque instantanément Yaâqov arriva à sa suite, suivi de peu par Leslie. Au moins mes deux subordonnés étaient présents et suivaient mes instructions.

Yaâqov, Leslie, nous quittons les lieux pour mettre ces Princesses en sécurité. Tout obstacle quelle que soit sa nature doit être écarté. On ne s’attarde pas et on avance vers la sortie. leur dis-je avant de m’adresser à Jana et sa sœur.

Mesdames, tenez-vous par la main afin qu’on ne perde personne. On ne s’arrête pas avant d’être dehors et à au moins deux pâtés de maison. Aucune possibilité de refus et ce malgré vos rangs. leur dis-je d’un ton neutre mais néanmoins sans appel.

Krystel avait beau avoir donné son accord pour notre union à Jana et moi, officiellement nous n’étions pas encore mariés aussi je n’étais actuellement que simple Général de la Garde Royale. Toutefois vu la situation la sécurité des deux filles de la Reine était ma priorité et j’étais prêts à subir les foudres de leur mère si elle estimait après coup que j’avais outrepassé mes droits. Pour l’heure seule leur sécurité comptait aussi j'allai donner le départ de leur extraction, étant la pointe avant du triangle serré que mes deux subalternes et moi formions autour des Princesses. Mais une arrivée impromptue vint nous surprendre mais ne me dérangea pas le moins du monde, bien au contraire.

Bonsoir Constance, tu tombes bien nous étions sur le point d'escorter nos Princesses hors d'ici. Tu suis? lui dis-je sans vraiment accorder d'importance à sa réponse qui suivrait immanquablement. J'étais presque certain qu'elle n'allait pas me laisser le seul bénéfice de cette action mais bien plus important que mon ego, la vie de Jana et Morgane prévalait sur tout rapport de force.

Après avoir eu la réponse de la vieille carne, je donnai le signal et notre petit groupe se mit à progresser à travers la foule. Pas aussi vite que nous l’aurait permis notre nature de vampire du fait de la fumée opaque dans laquelle la salle était plongée, mais tout de même à une allure supérieure à celle dont étaient capables les humains.

Spoiler:

Comme à son habitude Aliénor me parla sans chichi et sans se soucier d’être chaleureuse avec moi. Loin de me blesser cette manière de faire m’amusait dans une certaine mesure, ayant bien assimilé que tel était son caractère, du moins en ma présence moi le boss de la Brigade.

Pas forcément, cela dépendrait en fait de toi et de tes capacités à être maligne. dis-je pour répondre à ses paroles quant au fait que je serais au courant si elle était à l’origine d’un nouvel incident. Je voulais juste savoir si tu rencontrais quelques difficultés au cours de tes entrainement. Je n’avais aucune intention de te mettre mal à l’aise.

*Pour une fois.* pensai-je en silence.

Oui mettre mal à l’aise mes interlocuteurs lorsque j’avais en face de moi quelqu’un susceptible de l’être était un de mes petits plaisirs en plus d’être un bon moyen d’obtenir ce que je voulais dans certains cas. Mais il m’arrivait de temps en temps de dialoguer avec quelqu’un sans avoir d’arrière-pensée, bien que de cela bon nombre de personnes en douteraient.

Bonsoir McLensfield, répondis-je à « l’ancienne » pomme de sang de la Reine des vampires. Si je lui avais donné une plaque et une arme au sein de ma Brigade, je ne lui faisais pas pour autant confiance. Avec les vampires et leurs humains on ne sait jamais, même si elle m’avait fourni quelques informations non négligeables. En même temps cet univers présenté-là ce soir doit vous être familier non ?

Voici l’exemple même du genre de phrase que je pouvais balancer à quelqu’un dont le fait de le vexer ou non ne m’importait pas le moins du monde. Je la laissai ensuite papoter avec Aliénor, un bref échange entre nana qui me gonflait déjà. Me détachant complètement de leurs paroles, je jetai un regard au loin avant de revenir le poser « innocemment » sur la tenue de McLensfield.

*Joli cul.* pensai-je en silence, mon regard ayant déjà quitté la femme afin de ne pas trop paraître intéressé par son derrière.

Me tirant de mes pensées que d’aucun qualifierait de libidineuses, un bruit de micro me vrilla les tympans avant qu’un discours ne soit débité, me faisant totalement occulter le fait que Timothée venait de nous rejoindre et de s’adresser à Alinéor. Des paroles que j’aurais pu prononcer à une autre époque, du temps où j’étais un soldat de Dieu. Ce connard d’internet était en définitive réellement décidé à venir foutre la merde dans cette soirée. Je n’écoutai même pas la fin du discours sachant par habitude qu’immédiatement après le dernier mot il allait se passer quelque chose. Aussi je lâchai mon verre le laissant tomber au sol en se brisant pour parler via mon oreillette. Mais je n’en eu pas le temps qu’un coup de feu retenti et qu’un son familier ne se fisse entendre à travers la salle. Celui d’un vampire explosant du fait d’une balle en argent logée dans son cœur mort-vivant. Je cherchai la victime du tir et aperçu l’une des princesses vampires, le visage couvert de sang. Et merde, un putain d’incident diplomatique allait nous tomber dessus. Mais ce ne serait pas la seule emmerde que j’allai avoir sur les bras.

Une fraction de seconde après la foule des visiteurs présents se mit à paniquer alors que plusieurs individus armés firent feu avec leurs armes. Bordel de balai à chiotte. Comment ? La seule réponse qui me vint était des complices, parmi nous mais aussi parmi la sécurité du musée. Alors que j’avais mon arme à la main et que j’étais accroupi, du fait du gaz lacrymogène dispersé le système de sécurité des lieux, Timothée se mit à agit et emmena Aliénor à l’écart. Gêné et par le gaz et par la fumée épaisse, je les vis tous deux disparaître, nous plantant là McLensfield et moi. Je tournai alors la tête vers elle et lui parlai en gueulant afin de couvrir le bordel ambiant.

C’est le moment de faire vos preuves McLensfield ! Neutralisez tous ceux qui visent les civils. Ils nous en faut vivant, quel que soit leur état, pour les interroger. Allez, bougez-vous ! lui dis-je avant de disparaître moi aussi à travers la fumée épaisse, les yeux plissés afin de limiter les quottements et toussant comme un porc ne sachant pas trop si ma toux n’était pas aggravé par toutes mes clopes.

De ma position je n’étais pas très éloigné du poste de contrôle de sécurité que j’avais quitté quelques temps plus tôt. Si tout ce bordel avait été possible et que l’auteur de ce second discours avait des complices, il devait forcément en avoir au moins un ou deux dans le pc. Aussi avec cette destination pour objectif je progressai tant bien que mal parmi la foule, bousculant ceux qui me barraient le chemin sans trop de précaution jusqu’à atteindre mon but, non sans avoir tiré sur deux-trois connards qui visaient des civils. Les avais-je touchés ? Aucune idée, d’autant que j’avais peut-être raté mes cibles et touché des civils. Peu importe en fait pour le moment.

Arrivé devant la porte du poste de sécurité, j’y toquai en m’annonçant, décalé sur le côté pour ne pas recevoir une balle, au cas où. Je fis bien car l’on me répondit par une salve d’arme de poing. Je me relevai et enfonçai la porte d’un coup de pied - heureusement qu’il n’y avait qu’une porte en contreplaquée et pas une blindée – et profitant que la pièce en question n’était pas encore envahie par la fumée, j’ouvris le feu sur les deux agents de sécurité qui avaient tiré en ma direction après mon annonce. Leurs corps tombèrent au milieu des trois autres agents qu’ils avaient dû abattre pour que leur copain puisse faire son discours. Il fallait à présent que je coupe ce gaz lacrymogène et que j’essaie d’organiser un peu la suite, histoire de reprendre la main.

Spoiler:

Tout le monde se doutait, malgré ses apparences fastueuses, que la soirée allait tourner en vrille, c'était palpable, tout le monde le savait, tout le monde attendait. De toute façon, en ces temps qui courent, il était impossible de baisser sa garde complètement. Et je n'étais pas vampire à me laisser dépasser par les événements, pourtant, je fus tout de même extrêmement surprise par la rapidité de la site des opérations. Tout s'accéléra, des premiers coups de feus qui me firent poser tout ce qui n'était pas indispensable, pour me rapprocher de la princesse, et puis d'un coup, le Prince d'Aubusson se transforma en bouillie d’abats vampirique. La mort d'un vampire reste quelque chose qui m'avait toujours impressionnée par ce côté assez... explosive, étonnant et particulièrement tâchant.Il en était terminé du couple D'Aubusson, et la princesse en resta muette, laissant échappé de ses lèvres le prénom de son défunt époux. Voilà un spectacle que je comprenais, mais qui compromettais un peu la sécurité de la princesse. Je regardais autour de moi, cherchant d'où pouvait venir la menace, mais le lacrymogène, malgré son inutilité ne m'aidait pas des masses.

La princesse quitta mon champs de vision l'espace de quelques instants, je la revis alors en face de sa soeur, lui déclarant qu'il fallait qu'elles s'en aillent le plus rapidement. Les éloigner le plus rapidement de l'exposition était la meilleure chose à faire. Je  suivis la princesse, je vis un maigrelet vampire blondinet qui gravitait autour de la famille royale, qui étaient en arrivant au nombre de trois. Comme disait le méchant loup : Et il n'en resta plus que deux. Il s'agissait ici d'un véritable attentat à la famille royale. Les conséquences diplomatiques allaient être désastreuses. Une vraie tempête, tuer un membre de la famille royale vampirique, général des armées et tout le toutim, voilà une grande idée. Qui avait tiré  un membre de la PES ? J'imaginais déjà le Conseil Sanglant avec toute l'élite vampirique, pour mettre un nom sur l'assassin, mais seulement sur lui, sur toutes les personnes impliquées de près ou de très loin. Connaissez vous l'Hymne de bataille de la république ? Les raisins de la colère qui libère la foudre fatidique ? Imaginez un peu en version canine, avec pour chef de file une Reine fière et énervée. Je fus sortis de mes pensées par la voix de Julien. Bonsoir Constance, tu tombes bien nous étions sur le point d'escorter nos Princesses hors d'ici. Tu suis? Je regardais le petit groupe. Il fallait sortir les princesses, et s'occuper de les renvoyer dans un endroit sur. Je regardais Julien, hochait la tête, et me mit en marche prenant l'allure rapide enclenchée par Julien. Une bonne allure, assez rapide pour s'éclipser vers la sortie. J'avançais plus rapidement devant pour ouvrir la marche. Les humains présents allaient devoir faire des choix rapides, ils étaient quand même plus rapidement handicapés avec une balle dans la jambe. Je regardais derrière moi rapidement. Une exposition bien gâchée, j'espérais que certain allaient avoir le réflexe de protéger les œuvres. Ce serait un sacrilège. Un échec sur toute la route. Et quel vampire acceptait l'échec ? Aucun que je connaisse. Je suivais le groupe, essayant de me demander quelles allaient la suite des hostilités.

Spoiler:

Je ne me serais jamais attendu à ce que cette soirée attire autant de monde… Je me demandais alors si certaines personnes, ici présentes, avaient tout comme moi hésité à venir. Je ne pourrais pas le savoir puisque je ne connaissais personne à l’exception de la barmaid du Celtic Pub et de ma mentor, Makayla. D’ailleurs, c’est avec plaisir que j’aurais été conversé avec elle mais elle était toujours bien entourée. Choisissant de faire ce pour quoi j’étais venu, je m’étais promis de repasser voir plus tard si l’ex photographe était moins occupée. J’avais pris de nombreuses photos des tableaux, bijoux, et autres antiquités exposés mais pas la moindre des organisateurs. Lorsque je m’en rendis compte, je remarquais je n’étais guère motivé pour immortaliser le portrait de ces immortels. Je n’avais rien à leur reprocher mais je préférais ne pas être en contact avec eux, surtout depuis que la jolie sirène qui hantait mes pensées avait fait allusion à ces êtres de manière négative. Je fis tout de même un cliché de la prénommée Morgane tandis qu’une autre vampire semblait l’aborder. Je remerciais intérieurement l’existence du zoom et fis même une autre photo de deux autres vampires qui n’était autre que Jana et Julian. Pour les autres, je verrais plus tard…
J’étais donc retourné du côté de l’exposition où se trouvait ma très chère mentor. Malheureusement, je vis de suite que notre éventuelle discussion allait de nouveau être remise à plus tard car l’homme qui lui tenait compagnie n’était autre qu’un vampire. Récupérant ma bouteille d’eau dans ma sacoche, je bus quelques gorgée et m’approchais légèrement de Makayla tout en restant à une distance respectable. C’est alors que je rangeais de nouveau ma boisson qu’un crissement strident se fit entendre. Dans un premier temps, je pensais que les vampires voulaient reprendre la parole et qu’ils rencontraient un problème de réglage. Mais en écoutant les mots prononcés, je compris très vite que je faisais fausse route et une seule pensée me traversa l’esprit avant que tout ne commence.



*Me voilà bien dans la merde !*


Et je me rendis bien vite compte que cela risquait d’être en dessous de la vérité lorsque les premiers coups de feu furent tirés. Inconsciemment, je rangeais mon appareil Argentique© dans ma sacoche et saisissait mon numérique au moment même où, au loin, une balle atteignait Léopold d’Aubusson en plein cœur, le réduisant à néant. Je me passais la sangle du numérique autour du cou et mettais l’enregistrement vidéo en route ! Je ne savais pas pourquoi j’avais eu cette idée mais elle m’avait semblé logique. Maintenant, si je devais faire quelque chose d’intelligent, c’était me tirer d’ici avant que les choses n’empirent. Un vampire, et pas n’importe lequel, venait de se faire faire exploser ! Il ne fallait donc pas être un génie pour connaître la suite. Les agents du PES allaient s’en mêler et les vampires voudraient sûrement se venger… Autant dire que les évènements qui allaient suivre je ne préférais même pas les voir… ou les entendre !
Car alors que ces pensées me traversèrent le dispositif anti-feu venait de se mettre à balancer non pas de l’eau mais du gaz lacrymogène. Pris de court par le mouvement de panique je me retrouvais au sol. C’est alors que je prenais appui sur le sol pour me relever que je ressentis une douleur soudaine dans la main gauche… Je n’y prêtais pas attention, me relevais et m’adossais au mur avant de m’accroupir. Cela me permettrait de respirer plus aisément ! J’avais vu cette astuce dans un film et constatais qu’elle semblait efficace, du moins pour le moment. Mon numérique filmait toujours et je constatais que le douleur de ma main avait été provoquée par un morceau de verre. J’ôtais ce dernier et remarquais que l’entaille était assez profonde. J’enlevais alors ma veste, remettais ma sacoche en bandoulière et je déchirais le tissu d’un coup sec pour m’en faire un bandage de fortune et un masque. J’abandonnais le reste au sol et tout restant baissé, je longeais le mur en direction de la sortie. Je pus d'ailleurs entre-apercevoir le vampire qui avait discuter avec Makayla un peu plus tôt. Ce dernier semblait conduire deux personnes vers la sortie et tout en marchant, je fis en sorte que mon numérique enregistre bien.

J’ai dû m’adapter aux directives de la PES Princesse. Ils ont tenu à ce que leurs agents gèrent la sécurité de l’intérieur du bâtiment, cantonnant la majorité de nos agents à l’extérieur. Il est facile d’en comprendre la raison à présent. Avais-je répondu à Jana avant que nous nous mettions à avancer.

La progression de notre groupe à travers la foule et les tirs des différents protagonistes était compliquée et lente, trop lente. Malgré le « rempart » que nous formions autour des Princesses ce n’allait pas être de la tarte de parvenir à les faire sortir indemnes du musée. Alors que les balles - probablement en argent - sifflaient autour de nous, certaines venant s’écraser à nos pieds, Jana et Leslie se mirent à crier presque simultanément.

Et merde ! Malgré sa blessure qui semblait importante au vu de la quantité de sang qui s’en échappait mon attention demeura sur Jana. Sa cuisse et sa main avaient été touchées compliquant notre objectif d’extraction de sa sœur et elle. Réfléchissant à toute vitesse afin de m’adapter au plus vite, une solution me vint à l’esprit certes plus risquée mais qui pouvait tout aussi bien s’avérer plus efficace. Et pour cette solution nul besoin de Yaâqov, qui s’avérerait plutôt un obstacle qu’autre chose aussi modifiai-je ses instructions après m’être adressé à Constance en imposant au groupe de poursuivre sa course, quand bien même nous étions fortement ralentie. Nous ne devions pas rester sous le feu ennemi aussi pris-je la parole sans pour autant m’arrêter totalement.

On change de plan. Constance attrape Morgane et cours aussi vite que tu peux avec elle jusqu’à l’extérieur, je vais en faire de même avec Jana. Une fois dehors les Chevaliers seront plus efficaces pour vous éloigner d’ici et vous ramener au manoir royal. On se fout complètement de ceux qui seront sur notre chemin. lui dis-je en entourant Jana de mes bras et de mon corps avant de m’adresser à mon exécuteur.

Yaâqov, démerde-toi pour sortir Leslie d’ici et le ramener chez moi. lui ordonnai-je sans plus de détail.

Il comprendrait qu’il devait l’emmener à mon domicile d’Edimbourg qui constituait pour lui la position de repli en cas de problème lors de ses missions pour moi. Il y trouverait mes poches de véritable sang que je consommais et qui en plus de désaltérer la soif pouvait soigner un vampire.

Je vais vous porter jusqu’à l’extérieur mais avant, prenez-ça, cela devrait limiter vos plaies. Vite ! dis-je à Jana après m’être entaillé le poignet et en le lui présentant. Oui je lui offrais mon sang afin que ses blessures réduisent. Elle ne devait pas traîner car quelques secondes plus tard je la pris dans mes bras et m’élançai à travers la foule au maximum de ma vitesse vampirique, sans prêter aucune attention à ceux que je bousculais sur mon passage. Mon objectif était d’atteindre la sortie et de confier Jana à ses Chevaliers afin qu’il la reconduise au manoir royal, espérant que Constance en ferait de même avec Morgane. Mon rôle ici n’était pour ma part pas terminé, j’avais encore à faire ici, ne serait-ce que pour confronter Mc Borough à la trahison de ses agents.

Je cherchais Cora, tentant visuellement d'identifier qui étaient les agresseurs et qui ne l'était pas. Je n'avais pas beaucoup d'espace pour manoeuvrer tant les gens se poussaient et se bousculaient vers les sorties, foulant les premiers corps du pied tout en faisant en sorte de pouvoir s'enfuir le plus vite possible, ce qui ne faisait justement pas forcément partie des possibilités compte tenu de la situation ; les agresseurs étaient visiblement en train de calmer les ardeurs de tous ceux qui ne comptaient pas rester ici pour se faire massacrer. Je perçus à ma droite assez distinctement le tir d'un pistolet, un Glock de neuf millimètres. Flic ou terroriste ? Aucune idée. De toute manière pour moi, ils étaient tous des ennemis potentiels. Et je ne parvenais toujours pas à mettre la main sur Cora... Etait elle seulement présente ? Je n'en savais rien je ne l'avais pas vue et n'avait eu de ses nouvelles plus tôt dans la soirée. Si ça se trouvait, je partais en mission solitaire de récupération pour rien puisqu'elle avait peut être pris sa soirée... Même si j'en doutais. Ce qui était assez drôle aussi, c'était que moi je la recherchais... Alors que si elle était présente, elle serait beaucoup plus à même de se défendre elle même que je ne l'étais ! Je n'avais pas d'arme, et si mon lien avec Krystel avait fait de moi quelque chose de plus qu'un simple être humain, je n'avais tout simplement pas le pouvoir de tuer qui que ce soit par la seule force de ma volonté. Cette réflexion m'amena un instant à considérer mes mains, paumes ouvertes. Que de gorges avais je étranglées ? Des mains de tueur, rouges du sang d'innocents comme de coupables. C'est là qu'un sifflement coupa court à mes pensées et qu'un « Clac ! » sonore me jeta au sol.


Assomé par le choc, je n'en reprenais pas moins vite mes esprits. L'habitude quand on a la poisse et qu'on a traîné dans les pires merdiers au monde depuis une décennie, c'est qu'on peut analyser une situation critique d'un air le plus détaché possible. Là, je venais de me prendre une balle dans le ventre. Je savais pour avoir déjà subi ce genre de blessures que le risque d'hémorragie interne ou d'empoisonnement du sang était important. Jeté au sol, je reprenais ma respiration, mon corps engourdi par l'énergie cinétique que j'avais pris en plein dans le coin de la gueule. Un coup de neuf millimètres, un pistolet donc. Arme de poing des terroristes, qui avaient pourtant amené plutôt du chambré 7.62 ou 5.56 ? Ou pas plutôt un de ces connards de la PES qui s'était trompé de cible ? On était vernis, putain ! Mes mains comprimaient ma plaie d'où s'échappait un sang couleur foncé qui imbiba très vite me chemise et le haut de mon pantalon. C'est là que je la perçus, que je saisis ce qu'elle faisait. Ivre de colère, Krystel était ailleurs, dans un autre pays, mais je ne sentais pas pour autant son humeur avec autant de clarté que si elle aurait été en face de moi. Se dérobant à sa réunion importante, elle courut dans sa chambre de palace, et fit appeler des humains. Qu'elle massacra et se gorgea de leur sang, et ce sang semblait couler dans ma propre bouche, emplir mes veines et recomposer mes organes meurtris, irriguer mon système jusqu'à le purifier. Je compris alors l'un des autres avantages à être lié à un vampire ; j'étais moi même devenu une créature comparable. C' était moi qui aspirait la vie au travers du sang ingurgité par Krystel. Je survivrais aux dépends d'autres.


Empli d'une vigueur incroyable, je me redressais, et constatais que ma plaie avait été entièrement réduite, et la balle était tombée dans les replis de mon pantalon. La blessure n'était pas totalement disparue, mais cicatrisait déjà alors que des tissus épidermiques de couleur rosâtres se réassemblaient de part et d'autres de la déchirure ! Incroyable... Même si je savais que cela coûtait la vie à pas mal de personnes ailleurs dans le monde. Maintenant que j'étais sur mes pieds, je sentais les pensées conscientes de Krystel plus que son humeur ou que ses instincts meurtriers. Sauver sa famille, protéger les siens. Une main compressant ma blessure pas encore refermée et saignant toujours un peu, je me remis debout et m'avançais à la suite de vampires très puissants que le pouvoir de Krystel me permettait de percevoir malgré la fumée. Leur force luisait aux limites de ma conscience comme un phare. C'est là que je vis Jana, et je lui tendais mon poignet, alors qu'elle était visiblement bien amochée. Mon regard était stoïque quand je penchais sur son corps blessé, brûlé de l'intérieur par l'argent destructeur.


| Bois si tu veux vivre. Ensuite, je te sors de là. |


Pas de questions ou d'attitudes superflues, je suis concentré sur la nouvelle mission qui est la mienne.

Mon cri pour retenir Tim s’était étouffé aussitôt parmi le bazar ambiant et les autres cris. Je l’avais aperçu partir dans la fumée sans savoir où il allait. Il m’avait juste abandonnée à mon triste sort, alors que j’essayais tant bien que mal de respirer et d’essayer de pleurer encore plus pour que mes yeux ne me pique pas plus que ça ne l’était déjà. J’essayais d’apercevoir quelqu’un que je reconnaissais, que je connaissais aussi surtout. Mais je n’apercevais personne, aucune tête familière. J’étais isolée près de cette tour et je n’aimais pas voir mon entourage. Il devait y avoir des dizaines de personnes aux alentours, une foule en panique. Je ne pouvais pas m’aventurer là-dedans et risqué de me blesser pour ensuite m’enflammer. Non non, il fallait que je reste calme, malgré les tirs que j’entendais et qui était trop proche à mon goût. Il fallait que e trouve une solution, trouver la sortie, respirer le bon air frais de l’extérieur. Être sûre et certaine d’être à l’abri. Je ne souhaitais que ça finalement, et si je parvenais à embarqué Tim, ce serait plus que formidable. Car oui, j’étais inquiète qu’il se soit jeté de la sorte dans les balles filantes. Etait-il inconscient ?
Je sortais un peu ma tête pour essayer de m’informer sur la situation, mais la rentrait aussitôt alors qu’une balle percutait le coin du pilier qui tenait la sculpture. Malgré le fait que je failli faire une crise cardiaque et me demandais si j’étais encore vivante, la douleur qui frappa ma joue me fit redescendre immédiatement, prouvant que j’étais encore en vie, de justesse pour sûr. Automatiquement, ma main vint toucher mon visage et toucha quelque chose de dur et très fin, je le retirais alors que je constatais que je venais de me prendre des éclats en pleine figure. Mes doigts étaient imprégnés de mon sang. C’est là que mon cœur s’emballa, il ne fallait pas que ça m’attire d’autres ennuis, en plus du fait que j’avais une peur bleue d’avoir des cicatrices sur le visage. Je voyais déjà bien la malchance que j’avais depuis toujours revenir au pas de course et voir un vampire se planter devant moi. Je paniquais presque, constatant qu’à l’intérieur de moi c’était une ébullition. Ce fluide si familier s’empara de moi, je sentis tout de suite mes mains chauffer. Je fermais donc les poings, mais d’autres tirs me permis de penser à autre chose. Je reculais un peu plus, essayant de trouver la meilleure position pour être entièrement caché, mais n’arrivait pas à bien me mettre. Statue trop peu large, je devais trouver autre chose, une autre cache pour m’éviter de me faire abattre dans cette satanée galerie à cause des vampires qui avaient eu envie d’exposer leur art à la noix ! J’étais énervée tout à coup, et la montée d’adrénaline me fit prendre un risque énorme. Je couru jusqu’à une table qui s’était renversée et m’élança, peut-être trop rapidement, pour atterrir sur tout mon côté droit. Je fis la grimace alors que mon coude et ma hanche me faisait un mal de chien sur le moment. Puis restait derrière cette table, même si je ne voyais absolument rien et que j’avais perdu ma serviette humide dans la course. Mais je constatais que le gaz était moins fort en intensité. Je parvenais à respirer et mes yeux me piquaient moins. Une chose au moins de positif dans cette soirée effroyable. Ma main revint constater l’ampleur des dégâts sur ma joue et la peur me submergea une nouvelle fois. J’essayais de me concentrer sur ma respiration, mais avec ce gaz qui ne se dissipait pas aussi vite que si nous étions à l’extérieur, j’avais énormément du mal à me calmer.

Drôle d'escorte pour juste deux femmes... Oui, à ses yeux ce n'était jamais que deux femmes parmi tant d'autres et ils étaient à quatre pour les protéger. A quoi bon ? A quoi cela pouvait bien servir de sacrifier des guerriers pour des femmes qui ne savent pas sauver leurs propres vies ? Qu'importe, Yaâqov se contentait d'obéir parce qu'il n'y avait que ça à faire. Il trouvait bien qu'ils étaient bien trop nombreux pour cette mission pathétique. Les balles fusées, il était épargné. La chance ? Non, juste le hasard. Malgré cette garde cette gourde avait réussi à se prendre deux balles, levant les yeux au ciel, c'était vraiment pathétique... Leslie fut à son tour touché, les voici à avancer avec un cortège plus que bancale. Scène ridicule, ils avaient l'air d'imbéciles. C'est alors que Julien prit la parole, lui ordonnant de conduire Leslie chez lui. Le ton était sec, il lui parlait comme un chien, comme une sale vermine de juif qu'il était... Voila ce que ressentait le blondinet quand ce maitre lui parlait, il n'était rien... Il ne serait jamais plus une personne que l'on puisse regarder comme un égal, comme un être humain... 'Où tu vas papa ?' Mentir... Dire qu'il reviendrait, que tout irait bien, qu'ils se reverront très vite. Mentir à ce fils tan aimé... La vérité ne voulait pas sortir de ses lèvres, ils allaient tous mourir. Ils ne seront plus rien, on ne se souviendrait pas d'eux, on oubliait le combat pour vivre dans des conditions déplorables. Il avait perdu l'humanité, il avait tout perdu. Alors quand Julien lui parlait de la sorte, il ne ressentait rien d'autre que cette sensation de ramper à nouveau, de pouvoir crever sans que rien ne change, marche ou crève. Il donnerait tout pour crever, mais le sort en avait voulu autrement.

Alors Yaâqov ne répondait rien, se tournant vers Lesli en laissant le cortège amputé s'éloigner, il avait ignoré son hurlement de douleur, sourd à ce genre de choses, il avait du s'y habituer dans les camps, car quiconque voulait porter secours à la douleur de l'autre se voyait accablé de coup pour avoir osé bouger de sa place. Le type leur disait de ficher le camp, Le blondinet arrachait sa chemise pour la passer autour du torse du second qui s'acharnait à tirer, encore des balles perdues non ? « Idiote ! » insultait-il avec un mauvais accord, mais pour le coup on pouvait se demander s'il ne trouvait pas que Leslie était une véritable fillette. Il finissait par arracher l'arme de la main de Leslie, il allait finir par le blesser à faire l'imbécile désespéré. Serrant brutalement sa chemise pour faire un noeud lui comprimant l'abdomen. Cela ne devait pas vraiment faire du bien, mais ce garrot était plus que nécessaire. Attrapant le vampire pour le transporter comme l'on porterait une demoiselle en détresse ; merci la force des vampires. Il était aveuglé, c'était assez risible qu'un gringalet en train de transformer un grand gaillard comme cela. Mais c'était loin de faire rire Yaâqov, il continuait à obéir et à marcher sans savoir pourquoi, il était une bombe à retardement...

« Tu es un salope de menteur. » lâchait-il alors, non il n'allait pas bien du tout. C'était tellement stupide de sa part, pourquoi se sacrifiait t-il ? Il avait l'air de tenir à la vie en plus ce con, pourquoi abandonner ? Alors il commençait à se diriger vers l'une des sorties, cette fois il avançait beaucoup plus vite. Est-ce que quelqu'un allait butter les tireurs ? A quoi sert la sécurité ? A rien, juste des impotents... Leslie semblait divaguer ; c'était très mauvais signe à l'avis du blondinet qui cependant était loin d'être docteur, mais la vie du camp lui avait beaucoup appris en médecine. « Tu est fort beaucoup plus que ça... » Lachait-il d'un ton sec, il était très mauvais pour essayer de soutenir un camarade, à vrai dire ; Leslie ne l'était pas... Yaâqov ne le connaissait pas, il s'en fichait, il espérait juste qu'il serait assez solide pour ne pas décevoir Julien... Il pensait encore à lui plaire... Il ne savait même pas pourquoi. Il était devenu sourds des hurlements autour de lui. Ils avaient mal, ils avaient peur ; ils n'avaient aucune idée de ce que c'était vraiment...

J’aurais du écouter mon instinct concernant cette fichue soirée et je ne me serais jamais retrouver dans cette situation ! Non, j’aurais peut-être été en ce moment même en train de boire un verre en compagnie de la jolie sirène. Oui, un tel instant aurait été plus agréable que la situation qui se déroulait sous mes yeux. Vraiment, je n’aurais pas du mettre les pieds à Glasgow et surtout pas pour photographier cette p’tain histoire vampirique ! Elecktra m’avaient dit de me méfier d’eux et j’aurais été très intelligent si j’avais écouté son conseil. Comment ça les vampires n’étaient pas les fautifs ?! Bon, peut-être bien ! Après tout, l’un d’eux venait d’exploser de façon répugnante un peu plus loin. Mais apparemment, quand les suceurs de sang n’étaient pas loin, c’étaient pareil pour les emmerdes ! D’autres crocs sur pattes se firent toucher et cela n’eut pour effet que de les énerver. Visiblement, ils avaient décidé de se sortir de là et peu leur importaient de qui se trouverait sur le chemin.
Une fois ma plaie à la main panser à la va-vite, j’avais décidé de faire comme les organisateurs de la soirée. C'est-à-dire me tirer de là coute que coute ! Les coups de feux se faisant entendre de tous les cotés, j’en vins à penser que j’avais eu une excellente idée de mettre mon appareil numérique en vidéo. De plus, le gaz lacrymogène n’était pas aussi épais que ce à quoi je m’étais attendu… Je n’étais pas complètement aveuglé et pouvais voir se qui se déroulait à proximité… Non loin de moi se trouvait l’homme qui discutait en début de soirée avec ma mentor.

Un peu plus loin, la barmaid du Celtic Pub sembla avoir été touchée au visage. J’allais voir si c’était grave mais celle-ci parti en courant et disparue de mon champ de vision. Accroupi contre le mur je me rendis compte qu’essayer de prendre la fuite par la sortie était une très mauvaise idée. Toutes les personnes présentes se dirigeaient dans ce sens, y compris les vampires qui tentaient de mettre en sécurité leurs membres royaux. Et à voir leur détermination je n’avais pas envie de me retrouver sur le chemin de ces cinglés. Alors que je tentais de réfléchir à une solution je me rendis compte que les balles ne fusaient pas dans n’importe quel sens. Moi aussi, j’étais pris pour cible ! Plusieurs balles venaient de ricocher non loin de moi… Mais pourquoi ? Je n’avais rien d’un vampire ! Qu’est-ce qui faisait que j’étais visé également ?
Rapidement je me déplaçais vers un présentoir et m’y dissimulais le temps d’observer la sortie. J’espérais que la vitre de ce dernier était blindée ce qui aurait été logique aux vues des bijoux qu’il contenait. Alors… Cette fameuse sortie ! C’était le bordel du simple fait qu’un couloir la précédait ce qui faciliteraient la tâche des tireurs. Et personnellement, je n’avais pas envie de me faire tirer comme un lapin. Même en jouant une partie de jeu sur console je n’aurais jamais tenté ce genre de sortie…Non ! Il fallait que je sorte d’ici… mais que je trouve une issue de secours. Il le fallait ! Il le fallait car j’avais envie de revoir la jolie sirène…

Mais ce que je vis n’eut rien à voir avec une quelconque sortie… Non ! Absolument pas. J’avais ajusté mon appareil pour qu’il ne rate pas une seule seconde… L’homme, cet homme qui discutait avec Makayla un peu plus tôt, il… non, ce n’était pas possible ! Si j’avais bu une coupe de champagne, je me serais dit que l’alcool me jouait des tours mais je m’étais contenter de ma bouteille d’eau. Alors pourquoi, oui pourquoi y’avait-il un putain de cheval à la place de ce type ? Et lui, il était où ?


*C’est quoi ce bordel ? P’tain, faut vraiment que je me tire…*


Je vis l’issue de secours la plus proche… Pour l’atteindre, il fallait que je fasse demi-tour mais je n’avais plus trop le choix à cause de ce pur-sang. Son comportement laissait penser qu’il n’avait qu’une envie ; foncer en direction de la sortie. Mais pour le moment il s’ébrouait furieusement… J’avais fait de l’équitation au Canada et savais pertinemment que cela ne présageait rien de bon, surtout pour une personne se trouvant non loin derrière l’animal. Une ruade de ce genre de canasson pouvait être mortelle. Non ! Je ne voulais pas mourir ici et encore moins de cette façon. Je m’éloignai du cheval en courant en direction de l’issue de sortie et me dissimulais, à un peu moins du mi-chemin de l’échappatoire, derrière une statue afin de juger de la situation.

Le désordre c'était définitivement pas mon truc. Et c'était quoi ce bordel, je regardais autour, ça tirait dans tous es sens sans chercher à toucher une cible en particulier. J'étais pour l'instant bien plus utile vivante que morte alors soyons vigilante. Les bruits des coups de feu, les cris des humains, des non humains, de tout ce qui avait des jambes qui bougeaient s'arrangeaient en rien la situation. La brigade PES allait devoir répondre de tout cela. Et rapidement. L'idée que l'un d'entre eux puisse sortir de cette exposition sans représailles ne me plaisait guère. J'avançais frayant mon chemin, ouvrant la marche, balançant des coups à qui se trouvait sur mon passage. Si aujourd'hui, nous avions perdu un prince nous ne pouvions pas nous permettre de perdre une princesse, impossible, inimaginable. D'autre coup de feu, plus proche, trop proche, je me retournais voyant Jana blessée à la main et à la cuisse. Et Leslie blessé au ventre, le cas de Jana m’intéressait bien plus, les jeunes vampires on en trouvait à la pelle, des princesses, beaucoup moins. Il fut attrapé et porté par Yàaqov, le très mystérieux vampire gringalet et blondinet. Julien sur un ton plus qu'impératif qui me dérangea fortement, mais que je ne relevais pas, il n'était pas temps pour cela, déclara qu'il fallait mettre Morgane en sécurité. Je me tournais vers la princesse. Je vis Torben, s'approcher de la princesse pour faire je ne sais quoi. Non franchement cette famille et ses associés étaient trop... proches, trop de soucis.

Je me tournais machinalement vers Morgane, lui attrapant le bras sans autre forme de cérémonie. Comme si j'avais le temps de bien lui demander de m'excuser. Au lieu de les traiter en princesses en détresse enfermé dans un château, autant mettre à contribution, sans qu'elle prenne de risque, je n'allais pas la traîner hors de la salle comme une enfant qu'on sort d'un magasin. Je levais les yeux vers elle, on avait aps vraiment le temps de s'attarder ici. C'était la fin de la paix comme on l'a connaissait, utopie brisée, au final, on s'était convaincue qu'elle marcherait alors qu'elle n'était rien d'autre que bancale dès le départ. Les années sanglantes étaient elle de retour ? Les vampires aussi ? Parce que franchement ces dernières années, nous avions été mis en cage et nourrit à la bouteille comme des animaux domestiques. Les humains, la brigade PES, les traîtres, peu importe comment vous vouliez les appelez, allait payer pour cet affront, pour la mort du Prince, s'il y a bien une chose commune aux vampires, c'était bien les vendettas. Je regardais Julien qui portait Jana, quel prince charmant c'était presque touchant, je reportais mon attention sur Morgane, lui attrapant toujours le poignet. On allait bouger vers la sortie, autant vous dire que je n'étais pas à même d'écouter les protestations de qui que ce soit. Et me sacrifier pour elles deux, c'était pas que j'étais pas chaude, mais franchement, j'avais pas envie, mais alors pas du tout. J'avais un instinct de préservation assez développe.

Morgane ? On va bouger, Julien et le chien garde royale s'occupe de Jana, et toutes les deux on va sortir de là, vous êtes prête ? On a vraiment pas beaucoup de temps !

Je l'entraînais, vers la sortie, ne la considérant pas comme un boulet, elle était en outre bien âgée que moi, et par conséquent, n'avais pas besoin d'une baby sitter, mais ma mission pour l'instant c'était de les mener à la Reine le plus rapidement possible, et si possible pas sous la forme d'une bouillie visqueuse et dégoûtante. Ce serait vraiment... vraiment beaucoup mieux. Pour le bien de tous. Même du votre.  

Spoiler:

Voila que le mourant voulait lui donner une leçon d'anglais, le blondinet écoutait à peine les propos du second de Julien ; des jérémiades et rien d'autre. Il se plaignait, il aurait dû le laisser crever dans son coin à tirer comme un débile sur des cibles qu'il n'était même pas sur être les bonnes. Tous les trois mètres il y avait encore lieu de se plaindre, une vraie fillette. Il n'avait pas l'air de savoir ce que c'était que de souffrir vraiment, il n'avait pas eu le droit de se plaindre lui à l'infirmerie, il devait crever en silence. Il se souvenait encore de son voisin de lit amputé de l'avant bras ; opération à vif et s'il hurlait il avait le droit aux coups en guise d'anesthésiant. De quoi se plaignait-il, lui avait-on hurlé ; ils avaient la bonté de le soigner... Loin de la l'idée d'être aussi cruel avec Leslie, il n'avait pas envie de se faire tirer dessus lui aussi ; bien qu'il serait certainement un patient beaucoup moins plaintif. Un équidé ? C'était quoi de bordel, saisit à cet instant il avait stoppé sa course au risque de se faire tirer dessus, Leslie lui servirait de bouclier pour la partie dorsale ceci dit... Bien sur qu'il avait pour but de sauver ce pleurnichard même si franchement sa vie ne lui importait pas grand-chose. Il l'interrogeait, sur le ton de l'ordre plutôt qu'autre chose ; mais Yaâqov n'obéissait qu'à un seul maitre et il se mettait le doigt dans l'oeil jusqu'au coude s'il pensait se faire obéir du blondinet. « Ferme tienne bouche ! » finissait-il par lâcher, vraiment agacé par le comportement geignard du vampire, ça c'était le bras droit de Julien ? Bonjour l'équipe... Son regard trouvait un endroit plus ou moins à l'abri des balles : c'était assez approximatif vu le champ de vision qui s'offrait à lui. Il n'avait pas vraiment le choix, les gens étaient agglutiné sur les sorties et il était impossible de passer l'embouteillage. Le plus sage restait encore d'attendre qu'ils se fassent descendre pour avoir la voie libre.

Alors il transportait Leslie derrière ce pan de mur pour l'étendre sur le sol sans grande délicatesse, Yaâqov avait entendu la prière de l'autre, l'argent était un métal dangereux pour les monstres comme eux. Soupirant faiblement, de sa main taoutée de honte il s'aventurait dans la plaie. L'avantage d'un gringalet pareil était qu'il avait les doigts délicieusement fins, ce qui ne donnerait pas l'impression à Leslie d'être tripatouillé par un ours. Pourquoi il faisait cela, il devait cesser de se poser sans cesse cette question. Il aurait bien voulu, mais sa vie dénudée de sens était trop oppressante. Pourquoi tout ça ? Pourquoi la guerre ? Pourquoi avoir volé sa famille, la liberté, sa vie, sa dignité ? Pourquoi les vampires ? Pourquoi avoir si soif... Purée... Cette odeur de sang qui planait dans les airs le faisait sortir de ses gonds, il avait tellement faim... Ce n'était pas le moment de céder, frustration intense, il était tellement en colère...

Fouillant encore les entrailles de Leslie avant de sentir ce métal démoniaque. L'attrapant du bout des doigts avant de le tirer sauvagement du corps de l'autre, d'un coup sec. Il ne prévenait pas son patient. Yaâqov n'était toujours pas médecin. Il avait perdu beaucoup trop de sang, ce gaz qui ne cessait de l'aveugler. Ne devrait-il pas chercher un encas pour le remettre d'aplomb ? Certainement, sans cette balle son corps pourrait commencer à se régénéré, mais il n'aurait jamais la force de finir entier. Il avait jeté cette balle incapable de supporté davantage son contact, trop de souvenir de torture auprès de Julien... « Si toi meurs, je te faire payer. Salop ! » lui disait-il en collant à Leslie une bonne gifle pour le réveiller en prenant soin d'appliquer le cours d'anglais, autant dire que les insultes en tout genre étaient rapidement entrés dans son vocabulaire. Bien sur que Leslie était plus gradé que lui et qu'il n'avait aucunement le droit de l'insulter, mais il s'en foutait complètement. Il était bien trop enragé à l'odeur du sang. Après tout, Julien de son ton aimable lui avait bien dit de ce « demmerder » pour le sauver , la perte de connaissance était le début de la fin, il se devait bien de l'empêcher de faire cela, au bien sur qu'il avait déjà bien assez mal, mais une bonne gifle revigorante le réveillait qu'il l'admette ou non. De toute façon, monsieur grognon gémissant n'avait nul autre choix que d'accepter la médecine de l'exécuteur de Julien. Il était une machine à tuer, et guérir n'était pas vraiment dans ses cordes. On s'était assuré avant la soirée que Yaâqov est suffisamment de sang dans l'organisme pour être tenable en présence de tous ces humains. Mais c'était sans compter sur le fait que cela finirait en bain de sang... « Maintenant tu cessa de ton plaindre, j'ai emmène toi dehors... » lâchait-il enfin. Il ne prit pas le risque de s'aventurer à lui chercher de quoi s'abreuver, il deviendrait complètement fou au milieu de ses humains de cette boucherie. Pourquoi fallait-il qu'il se traîne l'éclopé de service ? Enfin, faire ça ou autre chose, il s'en fichait...