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You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé]
MessageSujet: You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé]    You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé] EmptyMer 10 Avr - 19:48




You wouldn't even recognize me anymore

Tu ne devrais pas toucher à ça. Ne même pas approcher le petit doigt en fait. Ca fait combien de temps depuis la dernière fois déjà ? Hum… D’après mes calculs, trois bons mois cette fois-ci. Alan me tuerait littéralement s’il savait que j’en avais planqué sous le siège à l’abri de ses regards d’inquisiteurs. Mais il a raison, horriblement raison. Je devais conserver la forme et ces saletés ne m’y aideraient pas. Ca faisait plus de cinq ans que je tentais de me défaire de cette dépendance. Cinq fichues années. Dire qu’il doit penser que je n’ai récidivé que trois fois depuis. J’ai honte, vraiment honte. Mais c’est plus fort que moi, à chaque gros coup de stress, je replonge. Je ne peux pas décemment me permettre d’hurler après tout le monde ou d’agir avec autant de cruauté que Mary. Je dois maintenir en permanence le contrôle. Pour quelqu’un d’aussi nerveux que moi, c’est mission impossible. Oui, je sais pertinemment ce qu’en penserait mon comparse. En même temps, c’est moi qui lui aie demandé de me surveiller et au final, je fais mes coups en douce comme un ado. Bon, ça n’est pas pour une. Une toute petite, une seule et unique. C’est pas la mort. Je pense l’avoir mérité. Le contact familier et rassurant du briquet dans ma paume m’apaise déjà. Si ça, c’est pas purement psychologique… J’avais bien tenté toutes les solutions alternatives pour arrêter de fumer mais honnêtement, ça ne sert à rien. J’ai essayé la méthode progressive, les patchs, les fausses cigarettes,… Rien à faire. Suffisait d’avoir une discussion avec la Lupa pour que je rechute aussi sec. Cette femme a le don de me stresser. Pour autant, elle ne m’intimide plus du tout. Je suis sûr que ça doit la déranger d’ailleurs. Bah. Mes mains déballent le contenant et attrape le contenu mais mes yeux ne quittent pas le café d’en face. Je ne voudrais pas louper sa sortie. Ça serait joué de malchance. Et la malchance, on n’en a vraiment pas besoin. « Il n’y a pas risque zéro ». A croire qu’il est toujours dans ma tête comme ma conscience celui-là. Un sourire se dessine sur mes lèvres dû à cette pensée mais également par la présence du filtre sur mes lèvres. L’étincelle allume ma clope et la nicotine se charge de me détendre. Ce sont toujours les meilleures choses qui sont les plus nocives. Les cigarettes bien entendu, l’alcool, la malbouffe, l’amour,… Il est temps que ce type bouge parce que philosopher pour passer son ennui, ça craint.

Je jette un œil sur ma montre et évalue le temps qu’il lui faudrait normalement pour embarquer son café. Son itinéraire ? Techniquement, il va tourner à gauche sur la rue se trouvant juste sur ma droite.Ca fait plus d’une semaine que je l’observe. Je prends des airs d’harceleur présenté comme ça mais c’est juste pas évident de les débusquer. Depuis les Années Sanglantes, j’ai l’impression qu’ils sont encore plus paranos et plus fuyards que jamais. Je ne peux pas leur en vouloir. A leur place, j’agirais peut-être de la même manière. Ils n’ont pas eu la chance d’être entourés durant la guerre, ils ont gérer leur anonymat comme ils pouvaient, sauver leur peau comme ils pouvaient. L’image furtive d’Enola et de ses morsures m’arrachent une grimace. Je la chasse en tirant une seconde bouffée de tabac. En plus avec tous ses contrôles et ses suspicions entourant les lycans, la menace est palpable – même pour notre espèce. On doit être solidaire, maintenant plus que jamais. Mais pour savoir défendre ma cause, il fallait qu’on m’en laisse l’occasion et donc, voilà pourquoi ça faisait dix minutes que je faisais le pied de grue devant cette enseigne. Peut-être pour rien, s’il me filait entre les doigts ou s’il refusait tout simplement mon offre. Je ne forçais personne, bien entendu. Je ne voulais pas être un despote, c’est pour ça qu’on avait fait ça. Pour la liberté. Je me disais souvent que ça n’était pas moi qui avais sauvé les miens, ce sont eux qui m’avaient sauvé d’une certaine façon. Et Alan était très certainement en tête de liste.

J’écrase brutalement mon mégot au sol quand je le vois sortir et je cale mes talons sur les siens. Trois rues comme ça, je laisse quelques silhouettes s’intégrer entre nous pour ne pas l’effrayer. L’opportunité va se présenter deux rues plus loin quand il… Un détour par le métro ? Mais à quoi il joue ? C’est bien ma veine. Je dois bousculer deux personnes pour le rattraper et ça l’alerte. C’est bien ce que je pensais, il est aux aguets lui aussi. Il se mit à marcher plus vite, je prends la même allure. Je le rattrape sans trop d’inconvénients mais j’ai confirmé ses craintes, il jette la poubelle la plus proche sur mon passage. Je l’esquive et tente de l’apaiser maintenant que c’est fichu.

« Je veux juste parler. »

Il en a rien à faire et cette fois-ci, c’est une passante qu’il m’envoie en plein dans la figure. La femme tombe de tout son long sur moi et je suis forcé de la soutenir, de l’aider à se relever. Il est déjà hors de ma vue quand j’ai fini. Donc voilà, mission échouée. Je grommelle dans mes dents au milieu de cette rame de métro. Une semaine de gâchée. Du temps perdu pour rien à cause d’un bête imprévu. Je l’ai toujours dit, je le répète, j’aurais vraiment fait un mauvais flic. En dehors du fait que j’ai d’excellentes aptitudes pour le vol, je m’en sors pas vraiment en filature. J’aurais pas fait un bon assassin non plus en fait. Enfin, j’exagère. Je sais être silencieux, discret, furtif. C’est juste que là j’ai été trop confiant. Il faudrait vraiment que j’ai une discussion avec mon assurance moi parce qu’elle est bien entrain de saboter mes plans.




Dernière édition par Camille Fontayn le Jeu 11 Avr - 20:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé]    You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé] EmptyMer 10 Avr - 22:01

    Il fallait que je me sorte cette nostalgie de la tête, je n'étais plus comme ceci, le monde n'était plus comme ceci non plus, le monde de bisounours que je connaissais à disparu depuis plus de 7 ans, et encore je suis gentille, mais j'en ai pris conscience seulement à la fin de 2010. Nous sommes en juin 2017 à présent, 2017 putain ! Pourquoi tu repense à ce que tu as fait à ce moment là ? C'est comme ton voyage autour du monde, si tu le refaisais maintenant, il n'aurait sans doute pas la même saveur, il est devenu complètement obsolète comme cette nostalgie qui ne sert à rien. En fait, je repensais tellement souvent aux évènements qui s'étaient produit durant ces années sanglantes, ces personnes que je n'avais plus jamais revue, celles avec qui j'avais gardé un contact, celles qui étaient mortes devant mes yeux. Mais je devais être forte, je ne pouvais pas me laisser accabler par le chagrin, je ne pouvais pas me permettre de verser une petite larme. Si ma mère était encore de ce monde peut être qu'elle me dirait quelques choses, mais je n'ai même pas été à ces côtés quand on a essayé de la transformer. Peut être que je ne serais plus de ce monde moi aussi, peut être qu'on aurait essayé de me transformer, peut être que j'aurais survécu, peut être que non ... Et qu'est ce que cela ferrait de moi si j'étais une louve à présent ? Je ne sais pas, et je préfère ne pas le savoir. Il était tard, presque minuit et j'étais prise d'un temps bien révolu. Je prenais une douche dans mon appartement de Livingston, à mi chemin environ de Glasgow et Edimbourg. C'était un lieu suffisamment neutre pour moi, qui ne m'évoquait pas de souvenirs trop douloureux, comme ceux connus à Glasgow notamment. Mon appartement avait été pour ainsi dire le lieu d'un massacre alors que je n'étais pas là. J'ai toujours eu cette chance de ne pas être là aux pires moments, ou d'avoir l'esprit de partir quand il le fallait. Je suis une survivor, mais je me suis rendu plus forte, je n'ai plus cette innocence passée. Lorsque j'étais une jeune femme innocente, je suis passée entre les gouttes, mais le monde n'était pas dans un aussi mauvais état que maintenant. Mais qu'est ce que j'ai dit ? Il ne faut plus être nostalgique de ces moments là. La douche me faisait du bien, m'aidant à évacuer ces sentiments négatifs sur un passé doré. Pourtant, je ne pus m’empêcher de m'asseoir dans ma baignoire, de mettre ma tête entre mes genoux et de pleurer un bon coup. Je sais, pleurer c'est pour les faibles, mais je le faisais rarement, simplement dans des conditions d'isolement qui me le permettait, je ne pouvais pas paraître faible devant quiconque. Je sortais de la douche, l'esprit vidé, l'esprit sain à présent.

    Je m'habillais, j'avais en tête de rejoindre la brigade de Prévention et d'Enquêtes Surnaturelles. Le premier ministre qui avait permis que la paix se fasse avait "inventé" cette brigade dans le but de protéger l'humanité. C'était ma volonté la plus sincère après tout ce qu'il s'était passé. Je me devais de rejoindre cette brigade, mais chaque chose en son temps, je le ferrais dès que nécessaire, mais pour cela, je devais contacter des personnes qui avaient apparemment survécu à ce carnage durant ces sept années. Je m'en occuperais plus tard, je décidais donc de me rendre à Glasgow pour assouvir ma passion première. Je n'avais pas tellement pu prendre de photos durant certaines périodes, et cela me manquait. Maintenant que la paix était soit disant revenue, je pouvais le faire tranquillement. Je décidais donc de me rendre à Glasgow sur ma moto. Oui, si avant j'utilisais de nombreux moyens de locomotion, je n'utilise plus que ça aujourd'hui, très malléable et rapide, c'était l'idéal. J'étais donc rendue sur place en quelques minutes, tout au plus, la garant dans un coin, je me stationnais près d'un lieu que je connaissais bien, où j'avais passé énormément de temps : le métro de Glasgow. Sans en prendre directement conscience, c'était au même endroit que j'avais croisé pour la première fois la princesse des vampires sur les terre écossaises. Depuis, je l'ai revue quelques fois, lors de certains combats, je sais que c'est une bonne personne, même si sa nature dit qu'elle est une ennemie potentielle. Je décidais donc de prendre en photo la foule discrètement de mon point de vue, histoire de voir ce que cela allait donné. Mais avant de faire cela, je devais voir si j'avais une bonne vision d'ensemble. Il y avait une grande foule aux abords de Clockwork Orange à cette heure de la journée. Personne ne me distinguait véritablement de là où j'étais, pourtant, je pouvais tout voir. Il n'y avait pas un vampire, il faut dire que la lumière du jour était assez dissuasive pour leur petite personne. Quand soudain, je cru voir un visage qui m'était familier mais que je n'avais plu revu depuis des lustres. Je zoomais avec mon appareil photo, c'était bien lui, il n'y avait pas de doutes : Camille Fontayn, l'homme animal qui avait combattu auprès des siens. Il semblerait qu'il soit passé à travers les gouttes que la mort laisse sur son passage. Mais que faisait-il ? Je l'observais, il était apparemment très concentré sur un autre type qui l'avait capté. Le type tourna alors soudainement en direction du métro. Il faut dire que Camille était bien trop visible comme suiveur. Il n'aurait pas du s'y prendre de cette façon, surtout pas à une heure aussi passante. Il fonça dans une nana et perdu de vue sa cible. J'eus alors un petit sourire sur les lèvres. Il semblait toujours avoir cette petite maladresse qui le rendait si charmant. Il avait donc survécu aux années sanglantes. Il ne semblait pas être marqué plus que cela. Je m'avançais donc vers lui sans rien dire.

    " Votre performance était sublime monsieur Fontayn. Ce n'est pas tellement votre style de suivre les gens pourtant ! Ravie de voir que t'a survécu à ces années sanglantes Camille. Tu vas bien ? "

    Oui, je lui parlais comme si nous ne nous étions pas vu depuis quelques jours pratiquement alors que je ne l'avais pas revu depuis quoi, depuis début 2011 et cette fameuse journée à la bibliothèque. Il me remettrait en place tout de suite, je n'avais pas changé physiquement même s'il pourrait voir une cicatrice au niveau de mon cou, une blessure de guerre que je ne m'amusais pas à cacher. Souvent, j'ai pensé à ce qu'il avait pu devenir. J'ai cru qu'il avait pu mourir lors de combats, mais j'avais bon espoir, même si je n'étais plus dans son dos pour lui sauver la mise.
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MessageSujet: Re: You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé]    You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé] EmptyJeu 11 Avr - 20:30




You wouldn't even recognize me anymore

Bon, j’allais devoir expliquer à Alan que je m’étais fait repéré comme un débutant. J’étais certain que ça n’allait pas lui plaire. Surtout qu’il ne pouvait plus approcher des gens de notre espèce pour le moment, surveillé comme il était. A sa place, ça me rendrait fou. C’était aussi pour ça que je fermais pas mal les yeux quand il partait parfois dans des colères incompréhensibles. La paix n’était que factice, on n’était pas aveugle. La tension restait tangible et honnêtement, je guettais déjà le prochain affrontement. Je le craignais également. J’avais déjà du sang sur les mains. Comme tout le monde, comme tous les survivants. Les Années Sanglantes laissaient peu de place à la survie. C’était tué ou être tué. J’essayais de me raisonner de la sorte et ça marchait à moitié. Sous forme animale, plongé dans ces instincts primitifs, ces mots raisonnaient toujours mieux. Car la bête sait toujours mieux que l’humain quand le danger frappe à la porte et à quel moment, il faut cesser de préserver la bienséance. Ma conscience et moi, on était souvent en conflit et ça, depuis que j’avais posé le pied en Ecosse. J’apprenais à vivre avec, je n’avais pas d’autres choix. Parfois, elle me pesait plus qu’à d’autres moments. J’étais plus renfermé qu’autre fois à ce niveau-là – quoique je n’aie jamais vraiment été du type extraverti. Même avec mon comparse et ami, j’avais du mal d’exprimer ce que je ressentais réellement. Il y avait des moments où ce rôle m’écrasait réellement et où j’avais envie de me barrer de là. Partir loin, peu importe la destination. Mais tout me retenait. Mon destin, ma position et puis, c’était la première fois de ma vie où je me sentais réellement à ma place. Près des miens, à me battre pour une cause juste. J’avais une réelle raison d’exister et je ne voulais pas gâcher ça.

Je fus déranger dans ma rêverie par une voix familière, je me retournais rapidement pour en localiser la source. Je ne sais pas si je dois cette amélioration à l’entraînement que Mary m’a fait subir, aux combats qui ont précédés ou à ma constante proximité avec des êtres animorphes qui ont tendance à extrapoler ma propre nature mais mes réflexes et mes sens de façon plus générale semblaient plus affûtés que jamais. Je devais parfois me surveiller pour ne pas éveiller des soupçons. L’équilibre entre ce que je suis, ce que je devais paraître, ce que je devais faire, être. Oui, c’était un équilibre constant et c’était épuisant de tracer une ligne droite sans accrocher le papier, sans que le trait dévie à gauche ou à droite. Ces intonations m’avaient projeté dans une autre situation avec d’autres circonstances accablantes. J’avais 21 ans et ma vie partait en diagonale. Je n’avais ni but, ni aspirations. Mes rêves étaient naïfs, j’étais crédule et je profitais de ce qu’on me donnait. J’étais un arrogant, un gosse de riche. Je l’étais vraiment même si j’avais essayé de me croire supérieur à ça, détaché. Pourtant, aussi désastreux qu’ait pu être mon comportement, cette mélodie et surtout la personne la détenant m’avait accepté tel que j’étais. L’entendre à nouveau réchauffa un peu l’enveloppe qui maintenait tout ce que j’étais en vie. Ses boucles blondes ondulaient autour de son visage. Ses yeux n’avaient plus le même éclat qu’autrefois mais elle était restée la même pour moi. A moins que je ne transposais trop mes souvenirs sur ces traits ? Je me sentais rajeuni de sept ans en la voyant là, moins de douleurs, moins de responsabilités mais également moins d’espoir. Ses mots, je les saisissais. Sa moquerie que bien souvent je loupais à cause de mon trop plein de délires internes, je la perçu. J’aurais pu en rire, sourire et lui répondre sur le même ton.

Mais ce n’est pas la légèreté qui m’atteignait bien que le sentiment y était très certainement enfoui. L’inverse fondait sur moi. La gravité de ce qu’il s’était passé depuis notre dernière entrevue et tout ce qui faisais qu’elle et moi nous n’étions plus pareils. Je ne sais pas ce que m’a pris mais l’émotion m’étreignit. J’avais tendance à me couper de mes émotions parfois pour me préserver. Surtout quand j’étais seul et en position évidente de faiblesse pour mes pensées meurtries. Je me focalisais sur les faits et laisser mon pragmatisme prendre du terrain. Mais là, Makayla secouait ce que j’essayais de taire. Le temps avait passé et il avait dérobé une partie de ce que nous étions. Peut-être voulais-je retenir ce qui était déjà parti ? Peut-être accueillais-je ce qui avait éclot ? Ou peut-être – plus normalement et plus simplement, serrais-je contre moi une vieille amie que j’avais crue disparue.

« C’est plutôt ta spécialité, il faut le reconnaître, de me dénicher à des moments inattendus. Je suis heureux de te savoir en vie. »

Je reculais pour mieux l’observer, deviner à défaut de comprendre en un clin d’œil quel parcours elle avait suivi. Par où fallait-il commencer ? Je n’avais pas forcément envie de reprendre là où nous avions laissés les choses la dernière fois à savoir ma possible affiliation à l’espèce lycan… Je ne pouvais pas me permettre d’être découvert. Mais elle n’avait pas dû en parler jusqu’ici, j’en aurais été le premier informé sinon. Je me méfiais un peu cependant. La femme que j’avais devant moi, humaine, ne devait plus être celle que j’avais côtoyée. « Il n’y a pas de risque zéro. » Alan, tu as peut-être raison et je devrais tout miser sur ce peut-être. Ses positions concernant les créatures surnaturelles avaient dû être … revues. C’était obligé. Je devais rester sur mes gardes et me fier à mes intuitions – ma meilleure arme.

« Et toi, comment vas-tu ? »

J’allais me montrer plus réservé le temps de saisir ce qu’elle pensait. Des amis, des ennemis. La frontière demeurait incertaine, maintenant plus que jamais. Cela m’attristait mais c’est ce genre de moment qui pouvait définir la vie ou la mort.



Dernière édition par Camille Fontayn le Ven 12 Avr - 0:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé]    You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé] EmptyJeu 11 Avr - 21:16

    Je l'avais vu de loin, je l'avais aperçu par hasard, comme au bon vieux temps comme si cette paix avait remis le temps en marche, dans le bon sens, dans le sens où je croisais Camille comme ça, au détour d'une ruelle, au détour d'une rame de métro. Ce temps là m'avait manqué, comme si le monde bien que meurtri par cette guerre infructueuse avait repris son cours normal. Les amis restaient des amis, les rencontres hasardeuses reprenaient le cours de leur existence. En le revoyant c'était comme si ces années sanglantes s'étaient déroulées dans une dimension parallèle, je ne sais pas, j'avais du mal à me l'expliquer, mais j'avais le sourire jusqu'aux oreilles. J'avais l'impression que je l'avais croiser, il y a quelques semaines à peine. Comme si le fait de le voir me faisait revenir en arrière, comme si le fait de le revoir me redonnait l'espoir perdu durant ces années, nous avions survécu ! Nous étions encore là en un seul morceau, si cela n'est pas un miracle ! J'avais perdu beaucoup de monde de vue, j'étais esseulée dans ce monde de fou qui n'en finissait pas de sombrer et là je le voyais, il s'était fait prendre comme un débutant au niveau de la filature, et ça me rappelait son côté maladroit, cette nuit dans ce club où il m'avait parlé de bien des choses ... Rah, j'étais contente de le voir, c'était une joie que j'avais moi-même du mal à décrire mais ça me faisait du bien. J'avais hésité à le prendre dans mes bras en le voyant, je ne voulais pas lui faire peur et finalement c'était lui qui avait agit de la sorte comme pour me donner raison. J'avais apprécié cette étreinte. Si nous n'avions pas été en public, je crois que j'aurais versé une petite larme de joie mais je me retenais, je ne voulais pas qu'on puisse voir mes faiblesses. Je ne sais pas, c'est quand même bizarre, j'avais pensé à ce jour durant toutes ces années, je me suis souvent imaginé trouver Camille au détour d'une ruelle d’Édimbourg ou de Glasgow, mais non, à croire qu'il avait eu peur et qu'il se cachait. Je ne sais pas, peut être que c'était le cas, peut être qu'il avait du agir de cette façon, mais je n'avais même pas envie de savoir. Nous étions tout les deux heureux de nous revoir, ce lien qui nous unissait autrefois semblait pourtant rompu à quelques parts. L'éloignement, notre nature différente peut être ? Je ne savais pas. Pour moi, il était le même, il semblait ne pas avoir changé d'un iota. Est ce qu'il fumait toujours ? Je souriais à cette pensée, comme si cela avait une quelconque importance. Je souriais de plus belle quand il me dit que c'était ma spécialité de le trouver dans des situations plus ou moins inconfortable pour lui. Je me remémorais les 3 dernières fois où nous nous étions vu, à l'Adam's Dancing, à la National Arena et dans cette bibliothèque. Oui, il n'avait jamais vraiment été en position de faveur avec moi mais c'est ce qui rendait notre lien unique. Et aujourd'hui encore il ne s'était pas trouvé dans une position confortable même s'il y avait pire comme situation. Il était heureux de me savoir en vie et c'était totalement réciproque. Il avait l'air d'aller bien, et il me demanda la même chose.

    " Oui, je vais bien, disons que j'ai réussi à survivre tant bien que mal grâce à l'aide d'un des tiens. Il travaille à la Lune Bleue, tu le connais peut être. Enfin bon, ces années ont été éprouvantes mais tout cela est fini, du moins pour le moment. Tu as fait quoi toi durant toutes ces années pour qu'on se perde de vue ? "

    Je ne sais pas s'il avait envie de répondre à ma question, si ma question était la bienvenue si tôt dans la conversation. Je ne savais pas si je lui en avais trop dit ou pas assez. Je lui avais parler de Jeremy, un jeune lycanthrope qui avait été transformé début 2011, ils se connaissaient peut être, je ne sais pas du tout. Après tout, tout les loups ne se connaissent pas forcément. Mais peut être voudrait-il d'abord savoir ce que j'avais pu faire durant toutes ces années.

    " Tu as un peu de temps devant toi ? On pourrait s'asseoir sur les bancs là, et parler un peu, si tu peux, je ne veux pas te mettre en retard pour quoique ce soit. "

    J'avais envie de parler, de parler spécifiquement avec lui maintenant que je l'avais retrouvé. Je repensais aux pleurs que j'avais eu ce matin. Camille était contenu dans l'une des larmes qui était tombé de mon visage, mais cette nostalgie à son égard n'était pas douloureuse, au contraire, elle passait un baume sur mon coeur endolori par ces années sanglantes. Le sang avait coulé à flot, je l'avais fait coulé, le mien aussi avait coulé en partie. Tout cela semblait avoir pris fin, pourtant, au fond de moi, je me disais que cette guerre n'était pas finie que ce n'était qu'une trêve, comme il y en avait déjà eu, un moment de calme. On ne le dirait pas, mais sous ma veste, se cachait toute mon artillerie, un arc rétractable, des flèches en argent rétractable. Même si nous étions officiellement en paix, on ne sait jamais si un vampire ou un loup est pris de folie, je n'hésiterais pas à me mettre en position.


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MessageSujet: Re: You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé]    You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé] EmptyVen 12 Avr - 0:22




You wouldn't even recognize me anymore

J’avais beaucoup de raisons de me méfier – certaines plus irrationnelles que d’autres sans nulle doute. Cependant, celle qui me semblait être la plus fondée ne tarderait pas à me sauter au visage. J’étais à découvert. A l’époque, je n’en avais presque eu rien à faire de ça – non, soyons franc, j’en avais vraiment rien à faire. Parce que pour moi, la gentille photographe ne représentait qu’une menace minime comparé à la Reine des vampires. J’avais rangé ça dans un coin de ma tête et puis, je l’avais oublié. J’étais loin de me douter que sept ans plus tard, cette révélation me coûte cher. Je ne pouvais pas me permettre d’avoir un pied collé au mur. Notre cause en subirait les conséquences et avec les prémices d’une nouvelle lutte possible dans l’air, c’était risqué. Est-ce que notre avenir serait à ce point saboté par une erreur passée ? Ça ne m’aurait pas étonné à vrai dire. Comme on disait par ici : « What goes around, comes back around. » Ou comme on le disait dans ma langue, on récolte ce que l’on sème. Tout n’était pas pour autant fichu et même si j’avais une nette tendance à anticiper, je devais garder la tête froide. Je m’étais préparé à esquiver. Et même si elle me poussait dans mes retranchements, je préférais l’éloigner de la vérité. L’éloigner du secret qui m’avait valu cette place. L’éloigner de l’existence des métamorphes. Mon regard passa de sa figure aux gens nous entourant comme si je fixais distraitement le va et vient du monde. Il s’en était fallu de peu pour que je la musèle de ma main. Qu’elle en ait gardé la conviction, je m’en doutais mais de là à ce qu’elle en parle ouvertement alors que… Le danger est permanent. Années Sanglantes ou pas. Je dû faire preuve d’une grande maîtrise de moi-même pour cacher mon pic de nervosité. Heureusement, j’avais eu le temps d’apprendre ces dernières années. Étrangement, mes exercices coïncidaient aux entretiens que j’avais pu avoir avec Mary. Je dissimulais mon anxiété derrière un sourire étudié, dénudé de chaleur. Il correspondait à ce qu’elle évoquait, ces années, ce que j’avais dû affronter. Les miens ? Les loups garous ? Elle en connaissait donc un ? Intéressant. Il me fallait creuser ça un peu plus mais pas ici. Pas question. Peut-être était-ce un piège ? Ca semblait trop simple. Que me disait mon instinct ? Il ne prônait pas la fuite, j’en déduisais qu’il fallait toujours lui accorder le bénéfice du doute. Mon assurance me permettait de parler en étant détaché de tout désagrément crânien. Je n’entendais déjà plus mon cerveau fonctionner alors que je m’exprimais.

« Comme tout le monde, j’ai tenté de rester en vie. »

J’haussais des épaules pour marquer le peu d’intérêt que ma vie ait pu avoir ces derniers temps. Si elle savait… Mais je ne voulais pas qu’elle sache justement. Je n’avais pas relevé exprès pour Lune Bleue et « les miens ». Lui dire qu’elle se fourvoyait, ne rimait plus à rien depuis qu’elle avait ouvert ce bouquin mille ans en arrière. Lui confirmer sa théorie, non plus de toute façon. J’allais lui proposer de continuer la discussion ailleurs quand elle suggéra un banc. Je n’aimais pas l’idée de rester au même endroit. Trop risqué, surtout si elle recommençait à parler des « miens ». Les lieux publics étaient truffés de personnes engagées pour nous dénicher, tester notre sang et nous classer dans leur fameux registre. J’en étais convaincu. L’insouciance de Makayla n’avait rien de bienvenue pour une fois. Oui, tout avait trop changé. La paranoïa caractérisait le climat actuel des choses, rien ne devait être laissé au hasard, surtout pas l’emploi de termes référant à des groupuscules surtout ajoutés à la boîte la plus connue pour ses employés aux capacités surnaturelles… Y travailler d’ailleurs pouvait peut-être m’apporter quelques soupçons mais c’était un risque moindre comparé aux analyses qu’on pourrait me faire subir si je me présentais ailleurs. Je n’avais aucune qualification, niveau diplôme, je n’avais que le bac. C’était un peu juste. La seule chose que je savais faire c’est voler, cambrioler, crocheter, me fondre dans le décor, désactiver des alarmes. Bref un tas de choses qui ne pouvait pas ramener de l’argent d'une façon très légale. Alors, c’était ma meilleure option, la Lune Bleue.

« Je serais ravi de parler mais je préfère qu’on marche si ça ne te dérange pas. »

Cible mouvante, moins facile à atteindre, moins facile à comprendre pour les autres vu qu’ils ne feront que passer aux abords, percevront des bribes déformées par les sons de la circulation et de la ville. Je me remet à la suite en marche, je ne lui donne pas l’occasion de refuser. Nous devons sortir de cette rame de métro déjà. Lieu confiné et conversation privé avaient beau rimer, ils ne faisaient pas bon ménage.

« Tu as dit pour le moment ? Tu penses que cette paix n’est que passagère ? »

Je voulais son avis sur la question. Je ne savais pas trop ce qu’elle avait trafiqué durant la guerre mais elle avait d’office un point de vue différent que celui que j’avais. Une façon différente d’envisager la situation et je voulais le connaître, l’ajouter à ma propre vision d’ensemble. Chercherait-elle à me rouler ? Une option toujours envisageable, que je ne perdais pas de vue. Tout mon corps était prêt à réagir ou à fuir en fonction de ce qu’il allait se passer. J’étais réellement heureux de la revoir, vraiment mais je ne savais pas encore tout à fait à qui je m’adressais. Mak’ allait devoir gagner un peu de ma confiance comme tous ceux qui m’approchaient d’ailleurs. Amie ou pas, j’étais un changelin et ce fait me plaçait dans une position délicate. D’autant plus que j’étais leur leader. Chacune de mes chutes les entraineraient avec moi. Et ça, je ne pouvais pas le tolérer.





Dernière édition par Camille Fontayn le Dim 14 Avr - 22:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé]    You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé] EmptyVen 12 Avr - 1:00

    En avais-je trop dit ? Pourquoi est ce que je pensais cela ? Parce que le Camille que je connais n'aurait pas réagit de cette façon, même si je ne l'avais pas vu depuis 7 ans, 7 ans quand même, le Camille d'il y a 7 ans n'aurait pas agit de cette façon. Il semblait méfiant, même à mon égard, mais je pouvais comprendre cet état de fait. Nous ne nous étions pas croisés depuis tout ce temps, j'aurais pu devenir une ennemie. Mais même si j'étais une ennemie des lycanthropes, je ne pourrais me faire à l'idée d'être son ennemie même s'il était différent de ma nature. C'était peut être ça justement le soucis, sa nature le rendait méfiant, plus qu'auparavant. Et je ressentis cela encore plus quand il me demanda si je ne préférais pas marcher plutôt que de rester sur le banc. Mais avant qu'il me dise cela, je l'avais regardé quand j'avais parlé de la Lune Bleue, il ne me dit rien à ce sujet comme si c'était tabou. Tout le monde savait que ce bar appartenait aux loups, mais peu importe. Je me taisais à présent, j'en avais trop dit, trop dit en public. Je repensais à l'instant d'avant, il m'avait pris dans ces bras, comme si l'espace de quelques secondes il avait mit les siens en dangers. Il avait vite retrouvé la lucidité de la réalité, une lucidité qui lui disait qu'il était là en train de parler avec une ancienne amie qu'il ne connaissait pas, et qui pouvait être potentiellement une amie, dans un lieu public, dans un espace restreint. Je prenais conscience de tout cela, Camille était à découvert et cette situation ne lui plaisait pas. Il n'avait pas réussi à intercepter cet homme, un autre loup ? Non, ce n'était pas logique qu'il pourchasse un autre loup. Les loups vivent en meute. Qui pouvait-il poursuivre ? Je ne savais pas, et je ne saurais sans doute, il ne répondrait pas à ma question, mais devant sa paranoïa apparente la question me vint en tête. Je connaissais le fonctionnement des loups, et ce que faisait Camille ce n'était pas poursuivre un loup, non, mais quelqu'un d'autres qui avait une autre valeur. Pourtant, il n'y avait aucune trace d'autres races, et ça me chiffonnait. Oui, mon cerveau élaborait des théories, ça y est. J'avais toujours été bonne pour en élaborer et bien souvent j'avais raison. Je me souviens parfaitement de ce que j'avais dit à Belle lors de sa tentative de putsch. Je lui avais dit que je serais là pour la soutenir mais que c'était une mauvaise idée. Le plan était bon, mais elle n'avait pas compté toutes les variables, et celle qui lui avait échappé l'avait conduit à sa perte. J'ai grandement pleurer ces pertes, très lourdes lors de cette action ratée, mais qu'est ce que j'aurais pû faire d'autres ?

    Elle était si forte en apparence, si déterminé qu'elle semblait capable de renverser des montagnes, mais elle avait été finalement renversée. Je ne sais pas pourquoi je pensais à cela, sans doute parce que Camille me faisait penser à elle dans un sens. Elle était parano elle aussi, elle ne faisait confiance qu'à très peu de personnes, j'étais l'une des rares humaines à qui elle faisait confiance. Je me concentrais à nouveau sur Camille après qu'il m'ait "simplement" dit qu'il avait essayé de survivre. J'aurais bien voulu lui rappeler son chef d'oeuvre de l'Adam's Dancing, mais après l'émotion de me revoir, il n'était déjà plus d'humeur à parler du passé. Il semblait vouloir aller de l'avant, comme si finalement il fallait faire table rase de ce passé complètement obsolète. Camille semblait soucieux d'être en sécurité, et assis sur un banc cela ne lui convenait pas lui qui avait juste tenter de survivre. Je ne sais pas, je sentais qu'il y avait bien plus que cela derrière ces choses là. Mais je ne voulais pas le forcer à parler s'il n'en avait pas envie. Néanmoins, il ne semblait pas vraiment contre, il faudrait simplement le faire en mouvement. Cela ne me dérangeait pas le moins du monde. Je lui faisais donc part de mes sentiments à l'égard de cette paix qui n'était qu'apparence. Pour moi, dans ma tête, nous étions en juin 2017 mais la situation n'était pas vraiment différente de celle de septembre 2013, sauf que nous avions à présent un ennemi commun. Il pensait peut être que je savais des choses que lui ignorait quand je lui avais dit que nous étions en paix pour le moment. Il voulait savoir mon avis et il l'aurait.

    " Tu sais Camille, j'ai combattu durant cette guerre, contre les vampires la plupart du temps, mais même s'ils resteront dangereux, que nous ne pourrons pas pleinement leur faire confiance, j'ai vu de mes propres yeux ce que les fils de Satan pouvaient faire. Même si les démons ont été renvoyés de là où ils étaient par Augustus King, ils n'ont pas été éradiqués. Ce sont nos ennemis, les ennemis de la terre. Ils agiront un jour ou l'autre. Vampires, Lycans, Humains et qui que ce soit d'autres doivent se tenir prêts pour affronter. Nous en sommes au même stade que fin 2013, j'en suis persuadée. "

    Voilà, c'était dit, je ne sais pas si cela lui ferrait peur ou pas, mais je n'étais pas contre lui, loin de là même. C'est vrai que Jeremy m'avait peut être influencer à ce niveau, mais nos vrais ennemis étaient les plus insaisissables de tous. Je regardais autour de nous. J'avais l'impression d'être suivie, du moins pas forcément moi, mais Camille. Est ce qu'il commençait déjà à m'influencer avec sa paranoïa qui transpirait de ces membres ? Je ne savais pas tellement, mais je lui avais dit ce que je pensais à propos de cette guerre.
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MessageSujet: Re: You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé]    You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé] EmptyDim 14 Avr - 22:32




You wouldn't even recognize me anymore

Je l’avais ressenti, ce frisson familier qui m’annonçait que j’étais traqué. Une présence fuyante nous suivait. Un loup chargé de ma protection ? Un agent chargé de me débusquer pour me ficher ? Quelqu’un d’autre, quelqu’un qui saurait qui je suis, ce que je fais, ce que j’ai fait ? Je ne pouvais pas prendre davantage de risques. Nous allions le semer. Mes instincts ne me trompaient jamais – eux aussi s’étaient affûtés de façon extrême en sept ans. J’avais appris à m’appuyer sur eux comme jamais je n’aurais pu l’espérer. Ça m’avait sauvé la vie à plusieurs reprises. Pour l’instant, nous devions endormir la vigilance de cette compagnie indésirable. Je n’avais pas bougé d’un iota dans ma position, mes yeux continuaient d’observer vers l’avant alors que mon amie confirmait mes propres pensées. Elle avait donc combattu. Pourquoi ça ne me surprenait guère ? Je n’avais jamais réussi à imaginer Makayla fuyant ou ne réagissant pas tout simplement à ce qui se passait autour d’elle. On ne pouvait pas la qualifier de passive, au contraire, elle semblait aimer comprendre, déchiffrer et être au cœur des événements. Ce qu’elle avait dû affronter ? Je me l’imaginais pour avoir moi-même était au cœur des batailles. Cette innocence qui la caractérisait si bien autrefois devait être bien consumée par ce qu’elle avait enduré. Cette conclusion me rendit passablement nostalgique. Pourtant, je n’avais rien à regretter de cette époque. Encore un mensonge que j’affectionnais. Mais si je ne me mentais pas un minimum, je n’arriverais plus à avancer. Mon amie soulevait des choses importantes que je pouvais perdre de vue à force de m’en faire pour notre alliance avec les lycans. Les démons. L’ennemi public numéro un. Pour eux, aucune pitié, aucune alternative trouvée. C’était le combat commun. En arrière-plan, il restait pourtant les vampires. La trêve bancale n’était qu’une couverture, un instant de répit. Tout reprendrait, tout finirait par reprendre, je le sentais. Et la blondinette à mes côtés pensait comme moi. Nous étions revenus au point de départ pour elle. Pas pour moi. Nous étions alliés aux loups garous. Nous avions évolués, les métamorphes et moi plus particulièrement. Les choses seraient différentes pour nous. Après au niveau du climat… Peut-être que ? Les enjeux étaient-ils les mêmes ? Je n’en savais même plus rien. J’avais du mal de comprendre cette quête de pouvoir, ces massacres à but inhumain, égoïste. Moi je tentais juste de me défendre, de survivre et d’aider les miens également. L’idée de retourner sur des champs de bataille me rendait malade. Mais je le ferais s’il le fallait. Je ferais tout ce qu’il faut pour protéger les miens.

« Je suis d’accord avec toi. Rien n’est vraiment résolu dans l’absolu, on a juste étouffé le feu mais les braises sont toujours là. Sans compter que le combat n’a jamais vraiment cessé pour les démons. Tout reste à faire. »

Voilà que je me mettais à faire des métaphores. Après la philosophie, la poésie… Je pense que je contrebalance un peu l’horreur que j’ai pu contempler comme ça à bien y réfléchir. Mais si j’arrêtais de m’analyser, ça serait sympa aussi. J’avais quelqu’un à mes trousses après tout, je devais me concentrer sur ce que je faisais. Nous marchions tranquillement dans les couloirs de la rame de métro et mon ouïe traça distinctement le pas de l’inconnu, son souffle aussi si je ne me focalisais que là-dessus. Je sentais déjà l’animal prêt à obéir, à réagir au quart de tours. Je ne voulais pas impliquer la photographe dans cette histoire, pas plus que je voulais l’alerter sur le sujet. Je continuais de marcher normalement. A la première occasion, on le planterait là.

« Tu vis toujours dans le même appartement ? »

Simple curiosité destinée en partie à continuer cette conversation tout en restant sur un terrain neutre et facile pour moi. Ca restait une solution pour semer le fauteur de troubles. Mais étais-je prêt à l’y suivre si c’était toujours le cas ? Je n’avais toujours pas défini dans quelles mesures, la femme que j’avais près de moi avait ou non changé. Ce qu’elle m’avait avancé en parlant davantage des vampires et des démons qu’autre chose suggérait qu’elle n’avait rien à mon encontre. Mais était-ce une manœuvre ? Est-ce que la personne qui me pistait l’accompagnait pour me maîtriser ? Avant, je n’aurais pu m’empêcher de me ronger les sangs avant d’obtenir les réponses. Maintenant, je savais être patient, rangeant ma nervosité à l’abri, là où personne ne pourrait la trouver. Un embranchement, je m’arrêtais plus que prêt à réagir. C’était un test cet arrêt. Allait-il tenter de m’aborder ? Allait-il rester dans l’ombre pour le moment ? Je pourrais aisément esquiver. Je savais comment immobiliser n’importe quel adversaire désormais. On m’avait entraîné pour ça. Je fixais mes yeux sur l’humaine mais ma concentration fouillait toujours les environs et le danger potentiel. Vu que nous devions choisir une direction, j’articulais quelques mots à celle qui m’accompagnait.

« Tu te dirigeais vers quel endroit avant que nous nous rencontrions dis-moi ? Tu bosses toujours en tant que photographe ? »

Innocentes interrogations qui j’espérais aboutirait sur quelque chose de plus profond par la suite. Je prenais la température. Une vieille connaissance prenant juste des nouvelles. J’espérais vraiment qu’elle ne trahirait pas notre amitié. Elle avait beau être dépassée désormais, ça ne changeait rien pour moi. Mak’ resterait Mak’. Est-ce que depuis qu’elle avait vu des gens mourir, qu’elle avait souffert au cœur des combats, me voyait-elle, elle aussi comme un monstre ? Tout bon à être capturé, étudié ou tué ? Je n’avais pas loupé les cicatrices que je pouvais entrevoir sur son épiderme. Ça m’en avait donné la chair de poule. J’avais aussi mes blessures de guerre. Mon flanc droit présentait quelques marques déplaisantes. Etions-nous passés de simples – ou presque, mortels à soldats ? Je ne me considérais pas comme tel. Mais finalement… En quoi en étais-je différent ?



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MessageSujet: Re: You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé]    You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé] EmptyLun 15 Avr - 16:00

    Il ne faisait aucun doute que cette paix était passagère. Oui, la guerre allait reprendre dans un temps inconnu, une semaine ? plusieurs mois ? Une année ? Je ne savais pas trop ce que fomentaient les démons, enfin leurs rejetons dans notre monde, mais ils se terraient dans un coin, en attendant leur heure, assurément afin de porter un coup mortel à l'humanité. Une nouvelle bataille se préparait, et je devais être là pour aider tout les innocents de cette planète. Vous allez peut être vous demander pourquoi est ce que cela me tenait autant à coeur, n'est ce pas ? Je pourrais bien laisser faire les choses après tout cela ne me concernait pas directement, je n'étais une petite jeune femme qui ne valait rien ou presque. Pourtant, je me dois de jouer un rôle, aussi infime soit-il dans cette bataille. Mon père m'a fait comprendre plusieurs choses en me révélant l'existence des vampires, il y a 7 ans de cela. Il ne voulait pas que je joue un rôle dans ce combat, il m'avait donc inculqué pour que je ne sois qu'une petite humaine sans ambition aucune observant ce spectacle de loin. Mais quel en aurait été l'intérêt ? J'aurais continué à faire la petite photographe, la petite journaliste tranquillement dans mon coin ? Certes cela aurait pu être sympathique, mais ce n'était pas pour moi. Je savais que cette guerre était en quelques sortes ma guerre, celle que je devais faire, que je devais idéalement remporter pour devenir quelqu'un. Je n'ai jamais été quelqu'un de peureux, se défilant devant ces responsabilités. Je sais faire front devant les pires difficultés et parfois au péril de ma vie. Si le sacrifice de ma peau peut permettre de sauver l'humanité alors je ferrais ce sacrifice, sans aucune hésitation. Si un jour je dois trouer la peau d'une de mes anciennes amies, je le ferrais même si cela veut dire que je dois mourir. Camille ne savait rien à propos de ce que je voulais devenir, mais je n'avais pas l'intention de le lui dire, quel intérêt de lui dire que cela ne me dérangeait pas de devenir une martyr pour le bien de l'humanité ? Et puis, n'étais-ce pas finalement un peu utopique de vouloir cela ? Est ce que j'en avais l'envergure ? Camille était donc d'accord avec moi, il pensait lui aussi que cette guerre n'était pas finie, que nous étions pour le moment en paix, mais que cela ne pouvait assurément pas durer. Si la paix entre les humains, les vampires et les loups étaient assez fragile, celle avec les démons étaient totalement improbable et incertaine. Ils étaient nos ennemis communs, ceux que nous devions abattre et je vous jure que si j'en ai l'occasion je le ferrais. J'avais cette rage de vivre, mais en même temps de lutter contre ce qui nous faisait du mal. Camille était pleinement conscient que le feu n'était pas éteint, loin de là, que les braises étaient encore chaudes et qu'un mince filet de vent suffirait à les ranimer en un feu flamboyant. Quand cela se ferrait-il ? Nous ne le savions pas, la seule à faire était de veiller constamment, afin d'être aux aguets et d'être prêt à fournir l'effort pour cette nouvelle bataille qui ne serait sans doute pas l'ultime, malheureusement. Nous marchions donc dans cette rame de métro, pour éviter l'ennemi, un ennemi qui nous pourchassait. Camille semblait être devenu quelqu'un de bien plus mystérieux et mature que la dernière fois que nous nous étions vu, comme s'il avait le poids du monde sur ces épaules. Sans doute qu'il avait peur pour sa vie, et peut être celle d'autres personnes, je ne savais pas trop, en tout cas, il me demanda si je vivais dans le même appartement. Mon visage devint plus sombre à la simple idée de repenser à cet appartement dans lequel je l'avais logé un soir où il était complètement bourré. Il avait été mis à feu et à sang, les corps jonchant le sol par dizaine. Mon appartement avait servi pour notre petit groupe de combattant, c'était un lieu parmi tant d'autres que nous occupions. Bref, je préférais ne pas trop lui en dire ...

    " Non, j'ai changé, je vis à Livingston à présent, c'est un peu plus tranquille que par ici, il y a moins de risques. "

    Moins de risques que ces êtres surnaturels viennent le saccager et tuer tous ceux qui sont à l'intérieur. Mais bon, je n'étais pas à l'abri qu'on me trouve et qu'on me fasse passer de vie à trépas.

    " Et toi, tu es toujours sur Édimbourg ? "

    S'il avait rejoint le rang des loups, il avait probablement dû venir dans le domaine de Wolfheaven, il serait donc venus sur Glasgow, mais je n'en étais pas certaine, il me le dirait bien vite. Il me demanda ensuite vers où je me dirigeais lorsque je l'ai aperçu dans cette rame de métro. Je n'allais pas bien loin, je me promenais dans la ville à la recherche d'un cliché original même si je n'y croyais pas tellement. Il me demanda d'ailleurs si j'étais toujours photographe. Et oui, je l'étais toujours, même si j'avais l'intention de rejoindre la brigade PES, mais tant que ce n'était pas officielle, j'étais encore une petite photographe pour la même compagnie.

    " Je me promenais dans la ville, donc pas d'endroits spécifiques, surtout quand on essaye de prendre des photos originales pour ainsi dire. Donc oui, je suis toujours photographe. "

    J'avais comme une impression bizarre, comme si nous étions suivi depuis déjà quelques pas. Camille était assez grand, il pouvait se faire repérer dans la foule, et puis, il fallait le dire, lors de son interception ratée d'un jeune homme, il n'avait pas été très discret en fonçant dans cette pauvre jeune femme. Il aurait très bien pu foncer sur moi, cela aurait pu être marrant, mais non, cela n'avait pas été moi. J'avais repéré un homme derrière nous, il semblait en vouloir après Camille principalement, je ne vois pas pourquoi il en aurait après moi de toute façon.

    " Tu vas peut être me prendre pour une parano, mais je suis à peu près sûre qu'on nous suit. Tu devrais mettre cette casquette que ta tête, pour nous fondre dans la masse du métro, sauf si tu préfère sortir, je ne sais pas trop. "

    Je ne savais pas ce qu'il allait me dire. Je sortais une casquette bleue et noire de la poche intérieure de ma veste et la lui tendait. Peut être qu'il me prendrait pour une folle, je ne savais pas trop, mais s'il allait y avoir du sport, je ne voulais pas qu'il soit pris au dépourvu. Je souriais légèrement à cette pensée protectrice que j'avais envers lui. Peut être qu'il ne comprendrait pas, je n'arrivais pas à savoir s'il me faisait confiance ou pas depuis tout ce temps. Nous n'étions plus les même, nous avions changé, surtout mentalement parlant à vrai dire, alors je savais pas trop quoi faire ou dire de plus ...


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MessageSujet: Re: You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé]    You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé] EmptyLun 15 Avr - 21:02




You wouldn't even recognize me anymore

Je notais le changement d’humeur sur les traits de mon ancienne amie. J’avais touché quelque chose de sensible, voir douloureux. Que s’y était-il passé ? Un événement lié à la guerre ? Peut-être avait-elle déménagé à regret ? Peut-être que… Je devrais perdre cette habitude de balancer des hypothèses avant d’attendre sagement la réponse. Je ne fus pas trop déçu par cette dernière. Donc elle jugeait la zone où elle vivait désormais plus saine, plus sécurisée. Je ne croyais pas qu’un tel endroit existe réellement et sûrement pas à mi-chemin entre les deux villes mais je me taisais, bien sûr. Evidemment, les attaques s’étaient concentrées sur Glasgow et Edimbourg mais les environs n’avaient pas forcément été épargnés pour autant. Tant qu’elle s’y sentait mieux après tout. J’analysais son visage comme si je le redécouvrais et quelque part, c’était vrai. La guerre l’avait abimée, je le sentais. Pas forcément physiquement – à part les marques que j’avais pu distinguer bien évidemment, mais psychologiquement. En même temps, qui dans le pays n’avait pas à subir des séquelles laissées par ces Années Sanglantes ? Nous étions tous marqués. Tous sans exceptions. Et nous réagissions tous différemment face aux traumatismes que nous avions subi en attendant, en craignant déjà ceux qui suivraient. Ca nous endurcissait sûrement mais ça nous fragilisait tout autant. Je commence à me demander si je n’affectionne pas les contradictions. A vrai dire, j’ai toujours apprécié les choses non définitives, non cataloguées. Quand toutes les solutions sont possibles. Je savais pertinemment qu’en posant cette question, je m’exposais au retour. Etais-je enclin à lui dire où je vivais ? Était-ce raisonnable ? Si Alan logeait dans mon crâne, à tous les coups, il me dirait que je suis fou de révéler quoique ce soit sur mon existence à cette humaine. Mais elle était plus que ça non ? Je ne comptais pas lui donner mon adresse de toute façon. Puis, si elle la voulait vraiment, l’info serait trouvable, il ne fallait pas se leurrer là-dessus. On me pistait. Si ce mec n’appartenait pas au genre strictement humain, il risquait de percevoir les bribes de notre conversation maintenant que nous étions à l’arrêt. Pas sain du tout.

« Non, je n’habite plus Edimbourg. »

C’était suffisant comme info, non ? Ah mon vieil appartement me manquait parfois. Le luxe et le confort dont j’avais toujours bénéficié avant ce déménagement forcé, me manquaient bien souvent. Je n’aurais jamais cru dire ça un jour mais depuis que j’ai fini ma petite crise de rébellion aigüe à l’égard de « ma famille », je me rends compte à quel point j’ai toujours été extrêmement chanceux. Je n’avais jamais craché là-dessus après et j’avais raison de croire que je pouvais passer au-dessus, vivre plus modestement. Ah ça pour vivre modestement. Mon deux pièces ne payait pas de mine. J’étais plus qu’à l’étroit, l’endroit était carrément miteux quand j’ai emménagé. Heureusement, j’avais conservé quelques objets forts utiles de ma période « fils à papa ». Je ne vivais pas au-dessus de mes modestes moyens. Le job à la Lune Bleue couvrait mes factures et j’essayais d’économiser un peu comme je pouvais sur le côté. Au moins, ça m’avait appris à être complétement autonome. Ma mère continuait à m’envoyer de l’argent en cachette. Je lui avais déjà dit d’arrêter mais elle était butée alors je versais cette somme à chaque fois dans les causes que je défendais en volant les riches. Je n’avais plus entendu le son de sa voix depuis un très long moment maintenant. Ils étaient toujours fâchés contre moi et n’approuvaient pas ma décision. Je n’avais pas encore eu la force de les recontacter réellement. Car ça soulevait d’autres problèmes et je n’avais pas besoin de ça maintenant.

J’acquiesçais à ses propos. C’était bien que ça soit toujours comme ça, qu’elle continue de photographier les environs. J’ignorais pourquoi mais ça me rendait sommairement heureux de savoir que ça au moins, ça n’avait pas bougé. Elle ne m’avait pas vraiment avancé concernant la destination que nous allions prendre vu les réponses qu’elle m’avait fourni. J’allais donc opté pour la marche hasardeuse. Un carrefour ferait l’affaire pour perdre celui que nous traquait. Au moment où j’allais reprendre notre marche, elle se remit à parler. Merde. Merde. Merde. Elle l’avait senti elle aussi. Soit ce type n’était pas doué, soit elle était fine observatrice. Son idée loufoque de la casquette me donna envie d’éclater de rire mais je n’en fis rien. J’étais un peu crispé maintenant. Elle avait peut-être alerté l’inconnu que nous savions qu’il se planquait là. J’étais déjà plus que prêt à l’accueillir s’il cherchait à nous cueillir là maintenant. Mais à quoi elle pensait Mak ? Je restais quelques instants silencieux, mes sens traquant le moindre bruissement. Rien ne vient à nous. Bon. Je ne pouvais pas mentir à celle qui m’accompagnait. Ca n’était pas très fair-play de ma part. Ennemie ou pas, je ne comptais pas jouer à l’abruti. Surtout si ça la/nous mettait en danger. J’allais devoir changer ma stratégie solo. Je passais alors très tranquillement un bras autour des épaules de la blondinette et approchait mes lèvres aussi rapidement de son oreille tout en reprenant donc notre marche.

« Je sais. On va sortir d’ici, on est trop à l’étroit. Tu me suis, ok ? Evite de parler trop fort. »

Je ne voulais pas avoir l’impression de lui donner des ordres mais… C’était une question de survie. L’idée du « déguisement » bien que très amusante ne servirait à rien. Il savait à quoi je ressemblais et surtout – peut-être, pouvait-il simplement me flairer. Je lâchais la jeune femme après avoir fini ma phrase et empruntait les escaliers les plus proches menant vers la rue. Ce qui me rassurait et en même temps, pas, c’est que qui que ce soit, il ne nous avait pas encore attaqué. Humain ou pas ? Et si c’était le métamorphe que j’avais pourchassé qui tentait de comprendre ? Ça serait trop beau, ne rêvons pas trop. Nous atteignons le trottoir et je continuais de feindre la sérénité, avancé d’une façon assez lente. J’attendais l’opportunité. Je pouvais parler sans devoir me rapprocher excessivement maintenant. Grâce à la circulation. A cause de l’air et du vent, il serait bien plus difficile de me retrouver en plus. Mon regard se figea sur l'appareil qu'elle portait avec elle, une idée germa.

« Tu crois que tu saurais prendre une photo vers l’arrière sans que ça se voit ? »

Dans le cas où c’était bien le changeur… J’aimerais le savoir. Enfin même dans un autre cas mais bon il faudrait très certainement que je connaisse la personne pour la reconnaître, la retrouver au milieu des gens. Je ne voulais vraiment pas mêler Makayla à ça. C’était un moyen efficace de savoir dans quel camp elle se situait après mais je prenais de gros risques pour elle, pour moi, pour les miens. Je me mordis la lèvre. Voilà pourquoi je ne fréquentais plus grand monde depuis la fin de cette guerre. Je me limitais à la meute et à ma communauté principalement. En eux, j’avais confiance. Enfin à quelques exceptions près.


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MessageSujet: Re: You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé]    You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé] EmptyMar 16 Avr - 1:31

    Ouais, il y avait moins de risques à Livingston, tout du moins, c'est ce que j'essayais de me dire, car je n'en étais pas pleinement certaine. Je savais que je n'aurais plus vraiment de chez moi. Chez mes parents, du moins chez ma mère, il y avait eu un massacre, dans mon appartement aussi. Je n'avais pas de souvenirs d'enfance intact ailleurs. Ces deux lieux avaient été souillés par je ne sais trop qui, ces créatures surnaturelles qui avaient lutté à ce moment là pour leur survie. J'aurais pu leur en vouloir, et leur vouer une haine sans nom mais je n'arrivais pas à ce résultat. Au fond de moi, je pensais encore à cet idéal, chacun de nous avait quelques choses de bon en lui, il fallait juste le faire ressortir. Que vous soyez vampire, loups, démons ou je ne sais trop quoi, il y a quelques choses de bons en vous. C'est vrai que ces dernières années, la bonté de beaucoup de personnes a disparue sous une épaisse couche de haine, de sadisme, d'égoïsme aussi. Pourtant, c'est en des temps critiques, difficile à supporter qu'il faudrait que cette bonté remonte à la surface. Bref, ce déménagement, je ne l'avais pas fait de gaieté de coeur, et Camille avait dû s'en apercevoir. J'en avais la chair de poule rien que d'y penser. Il fallait aller de l'avant, lui aussi apparemment n'était plus sur Edimbourg comme je le pensais. C'était dans une certaine logique après tout. Il ne m'en disait pas plus mais à quoi bon ? Je n'allais pas m'amuser de toute façon à me rendre à son appartement pour le harceler ou quoi que ce soit d'autres.

    Il me semblait que nous étions suivi, je n'en étais pas certaine à 100% mais pourtant, j'avais cette sensation désagréable. Je me retournais, 2 ou 3 fois de suite pour essayer d'apercevoir la personne, en vain. Mais le français ne semblait pas être surpris plus que cela par mes propos. Il l'avait lui aussi remarquer ? Bon, nous étions deux, c'était rassurant de voir que je n'avais rien perdu de mon sens de l'observation. Après, est ce que nous étions suivi ? Peut être que le type suivait la personne qui était derrière nous, sait-on jamais. Pourtant, non ce devait bien être nous, ou peut être seulement lui. Il passa donc son bras autour de mon épaule pour me dire que nous étions suivi à mon oreille. Je lui faisais confiance, je ne devais pas parler trop fort. Il pensait donc être suivi par un vampire qui entendait donc possiblement tout ce que nous nous disions ? Sans doute, sinon, il ne m'aurait pas demander de parler moins fort. Jusqu'à présent nous n'avions parler que du passé, rien de très actuel, et puis, qu'est ce que nous avions à cacher ? Nous avions tous nos petits secrets, il ne fallait pas se leurrer, je ne me doutais de rien, mais peut être que Camille en avait de plus important que moi à cacher justement. J’acquiesçais donc de la tête par rapport à ce qu'il me disait. Je ne savais pas où il voulait m'emener, mais loin du métro sans doute, comme si l'air plus pur de la ville nous aiderait à nous fondre dans la masse. Il n'avait en tout cas pas voulu de ma casquette, connaissait-il la personne qui nous suivait ? C'était peut être le cas oui. Il me demanda alors si je pouvais être capable de faire une photo à l'arrière. Je souriais à cette demande. Depuis que j'avais la sensation d'être suivi, j'avais déjà pris des clichés. Dans sa demande de ne pas parler trop fort, je ne disais pas un mot, je disais oui, de la tête. Alors que nous continuions de marcher, je lui montrais les clichés que j'avais pris, il y a de cela quelques secondes.

    " Alors, un visage familier ? "

    Nous marchions toujours de façon plutôt sereine dans une direction pour le moment, plus ou moins inconnue. Nous étions en tout cas à l'air libre, il y avait toujours du monde mais moins que dans le métro. J'aurais pensé qu'il aurait été mieux de rester dans un endroit bonder, mais Camille semblait avoir une idée derrière la tête. Et qui sait, peut être qu'un visage familier se trouvera sur les photos que j'avais prise. Peut être que quelqu'un le surveillait de près pour qu'il ne fasse pas de bêtises, je ne savais trop quoi dire, quoi en penser. Je regardais moi aussi les photos, mais aucun visage ne me semblait particulièrement familier.
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MessageSujet: Re: You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé]    You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé] EmptyMer 17 Avr - 21:38




You wouldn't even recognize me anymore


Mes sens me renvoyaient des détails affinés au possible que ça soit par biais visuel, olfactif ou auditif. Mais les mélanges de couleurs, de bruit et d’odeur étaient trop emmêlés pour réussir à défaire correctement le vrai du faux. Je pouvais les séparer un à un mais je ne savais pas ce que je cherchais alors je ne m’y retrouvais pas vraiment. De plus, je conservais mon attention sur la personne qui m’accompagnait. Était-elle un danger potentiel ou en potentiel danger par ma faute ? Tout était tellement flou, incertain. Et je devenais aussi paranoïaque que mon allié et bras droit. Je l’avais toujours été dans une certaine mesure. Ces dernières années n’avaient pas arrangés ça et la présence constante d’Alan non plus. Mes cheminements internes suivaient toutes les pistes envisageables tentant de trouver des réponses derrière les points d’interrogation. Mes yeux allaient et venaient entre les passants, la rue, les opportunités. Je connaissais le coin désormais. Je savais plus ou moins ce qui arrivait au niveau du décor, je tentais d’anticiper une échappée. Mon regard dû se focaliser sur les clichés que mon amie me montrait l’espace d’un instant. Je reléguais à mes autres sens la confiance de palier à ma cécité fugace. Je me penchais pour observer, nous forcer à arrêter notre marche car je voulais être sûr de rien manquer d’important. J’observais attentivement mais… Rien. Je ne reconnaissais personne. Je repris la marche après ces quelques secondes toujours aussi décontracté. A l’intérieur, ma nervosité avait atteint un nouveau palier. Aveugle car je ne pouvais pas identifier visuellement la personne qui nous suivait. Je ne pouvais toujours pas la classer et pour une fois, un classement ne m’aurait pas déplu. Le danger en lui-même ne m’effrayait pas tant que ça, l’inconnu, oui. Je ne pouvais pas me préparer dignement, réagir adéquatement, j’étais soumis au bon vouloir de cet étranger. Un risque que je ne voulais pas courir éternellement. J’hochais négativement de la tête quand la blondinette me posa sa question. Nous atteignons un grand carrefour et donc un passage clouté. Je fis semblant de le dépasser.

Puis, l’opportunité. Enfin. Un bus au loin, une personne traversant. J’attendis le bon timing, j’agrippais sèchement Makayla par le bras et la poussait sur la route, nous passons tout juste entre deux voitures et le bus couvrit nos silhouettes qui venaient tout juste d’arriver sur le trottoir, le temps de choisir la direction entre les trois routes qui s’offrirent à nous. Je choisis celle qui n’était pas la plus évidente, ni celle qui était trop large pour nous fondre et je marchais le plus vite possible, toujours en gardant le bras de mon interlocutrice autour du mien. Je savais qu’il n’avait pas eu le temps de nous suivre, sinon il se serait fait écrasé. Par mesure de précautions, nous bifurquions à plusieurs autres intersections à droite, à gauche, de façon aléatoire sans ralentir le pas. Heureusement, nous étions au meilleur de notre forme, tous les deux, ça ne nous posait pas problèmes. Je ne sais pas combien de minutes s’étaient écoulées depuis notre « fuite » mais je décidais de m’arrêter face à un petit café pour le moins sordide. Je me tournais vers la jeune femme, lui tenant déjà la porte.

« On verra tout de suite si il a réussi à nous suivre et avec un peu de chance à quoi il ressemble à l’intérieur. »


Je la laissais passer en premier, veillant à balayer les environs du regard une dernière fois avant de m’engouffrer à mon tour. Je comptais seulement dix tables à l’intérieur et opta pour celle du fond, pour être sûr de bien guetter les allées et venues. A moins qu’il se poste à l’extérieur et m’attende mais alors là, je saurais qu’il compte attaquer à ce moment précis, je serais vigilant. Pour l’heure, toute cette mise en scène m’avait donné soif. J’ôtais mon blouson et le posait sur le dossier de ma chaise puis relever automatiquement les manches de mon pull sur mes avants bras. Mes yeux trainèrent sur la carte proche. Bon, les prix étaient plus que démocratiques, c’était déjà ça. Parce que maintenant j’avais un budget à tenir et je devais toujours me montrer raisonnable. Jusqu’ici, je gérais bien mes finances, même plutôt bien pour un fils de riche habitué à ne pas devoir compter. J’allais choisir un café noir. Concentration oblige, il fallait que je sois le plus éveillé possible. Je continuais de fixer mes prunelles sur la porte d’entrée et de sortie, sur la vitre. Je mis à compter machinalement, je ne sais même pas pourquoi mais je fus déranger durant cet exercice mental stupide par le serveur. J’avais une drôle de façon de contenir mon angoisse et de la voiler. Mais tant qu’elle fonctionnait… C’était tout ce qui comptait.



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MessageSujet: Re: You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé]    You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé] EmptyMer 17 Avr - 22:38

    Il faut dire que depuis ces années sanglantes, j'ai fait un effort spécifique pour ne pas trop me lier à des personnes. A part peut être Jeremy, je n'avais pas d'autres véritables amis, en tout cas que j'avais côtoyé régulièrement durant toutes ces années. Mon groupe de combattants avait été réduit en cendres, depuis ce jour là, je m'étais promise de ne plus sacrifier la vie d'humains pour mon compte personnel. Si Mc Borough avait un fardeau à prendre sur sa tête pour les "sacrifiés" de la National Arena, j'avais le mien, celui de mes compagnons d'armes que je n'avais pas pu sauver même avec la plus grande des volontés. La volonté ne fait malheureusement pas tout, surtout pas de miracles. Même si vous arrivez à vous dépasser physiquement et mentalement parlant, si votre ennemi est trop fort, vous courrez au suicide. C'est ce que nous avions fait ce soir là, la mort nous a frappé de plein fouet contre des ennemis trop puissant pour nous. Mais aujourd'hui, je n'étais pas dans cette mouvance là, j'étais avec une personne qui était un ami autrefois, que je revoyais après des années d'oublis. Nous étions suivis et cela ne me plaisait pas, mais à lui non plus cela ne plaisait pas. Il avait une idée derrière la tête, j'en étais presque certaine. Je lui montrais donc une des photos que j'avais pris. Nous nous étions arrêtés l'espace de quelques instants, mais il ne reconnaissait personne à part sa petite personne évidemment, ceci ne nous avançait donc à rien du tout. Tant pis, nous avions au moins essayé une solution. Il ne nous restait donc que la fuite ou presque pour ainsi dire. Nous arrivions donc à un passage clouté, des voitures, un bus. Camille semblait être prêt à se jeter sous les roues de ce dernier pour pouvoir semer notre assaillant. Nous passions alors de justesse derrière le bus qui nous couvrait alors. Nous étions pour ainsi dire invisible pour notre inconnu. Il m'avait agrippé par le bras, histoire d'être sûr que je tienne le rythme. Heureusement pour lui, j'étais en bonne forme, pas trop fatiguée pour pouvoir sprinter sur plusieurs mètres. Je ne savais pas où il voulait allé mais je le suivais sans trop de mal, nous bifurquions souvent pour finalement nous trouver devant un petit café qui ne payait pas de mine. Est ce qu'il avait choisi exactement cet endroit en prenant la fuite ? Je ne savais pas, et je ne voulais même pas savoir, il avait décidé d'entrer à l'intérieur, me tenant la porte. Il n'avait pas perdu de sa galanterie avec le temps, c'était déjà ça. Il me dit alors que nous verrions tout de suite s'il avait réussi à nous suivre ou pas. Nous avions couru assez rapidement, mais si l'homme était du même genre que Camille, il pourrait sans doute nous suivre à l'odeur, mais effectivement, nous allions bien voir si l'homme ou peut être la femme avait réussi à nous suivre. Il me laissait donc entrer regardant une dernière fois derrière nous. Malgré tout ces aller et venus, je n'étais pas persuadée d'avoir perdu la trace de l'homme. Il semblait être aguéri à ce genre de pratique. Mais au moins, nous avions pu faire notre sport de la journée. Le café était petit, il n'y avait qu'une dizaine de table à l'intérieur, je ne me souvenais pas y être allé une fois déjà. Mais bon, le lieu avait peut être changé entre temps, je ne savais pas trop.

    " Arrête de t'en faire va, si le type avait voulu nous attaquer, il l'aurait fait depuis un bon moment, tu ne crois pas ? Avec tout ces va et vient, il a du nous perdre. On va se poser tranquillement, comme au bon vieux temps. "

    Oui, je me souvenais de la fois où il avait plu fortement sur Edimbourg. J'avais mon vêtement de pluie multicolore et lui seulement un journal sur la tête quand je l'avais flashé. Je l'avais mis un peu en colère ce jour là, mais il avait trouvé du réconfort dans une clope et un café. Ce dernier était là, mais je m'étonnais presque de ne pas le voir sortir une cigarette de la poche de son blouson. Peut être qu'il avait arrêté depuis le temps. Je prenais donc moi aussi un café, ça ne pouvait pas faire de mal de toute façon à une heure pareil, non ? Je souriais, je pensais à ce soir là, je ne sais même plus de quoi nous avions parlé tout les deux, mais nous étions bien plus insouciant que maintenant.

    " Tu n'aimerais pas revenir en arrière parfois ? Je veux dire, avant ces années sanglantes ... "

    Oui, décidément, la nostalgie me gagnait de plus en plus en ces temps de paix, comme si les combats me tenaient loin de ce sentiment là. La paix ne me réussissait pas le moins du monde, je n'étais pas active, je broyais un peu du noir, et bizarrement, j'en faisais par plus ou moins directement avec le français, comme si finalement, nous ne nous étions presque jamais quitté. De nombreuses questions me remontaient à la surface le concernant, mais je ne disais rien, pour le moment.
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MessageSujet: Re: You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé]    You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé] EmptyJeu 18 Avr - 0:12




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Arrêter de m’en faire ? Explique-moi Makayla, je t’en prie, comment je dois arrêter ça ? Je suis à la tête d’une communauté, les trois quarts du pays veulent sûrement ma mort parce que je suis une créature surnaturelle et que ce simple fait les effraie. Dans le quart qu’il reste, il y a sûrement des détracteurs qui n’aiment pas ma façon de mener les choses et qui seraient sûrement heureux de me voir hors-jeu. Sans compter, les vampires, les démons et compagnie qui veulent juste semer le chaos et nous anéantir tous autant que nous sommes. Alors quand quelqu’un me suit, tu m’excuseras d’en être préoccupé. Je rêvais vraiment d’exprimer tout ça d’un seul coup mais je ne disais un mot et préférait masquer toute cette angoisse derrière l’esquisse d’un sourire qui releva très légèrement la commissure de mes lèvres. Je doutais que ça soit forcément gagné d’avance et si elle voulait se prêter au jeu de l’insouciance, soit mais je le feindrais alors. Même si il ne nous avait pas attaqué, ça ne justifiait pas sa présence, ses intentions et encore moins qu’il ne cherche pas à le faire mais à un moment plus propice quand je ne serais plus en public, à l’abri des regards. Bon après… Connaissant le tempérament et le besoin de contrôle de Mary, ça pouvait toujours être un loup. Bref. Ça ne me plaisait pas dans tous les cas. L’idée qu’un peu de caféine vienne se perdre dans ma bouche me réconforta étrangement. Bon après, ça ne valait pas une bonne vieille clope pour faire passer la tension mais on ne pouvait pas tout avoir parait-il. Cette petite course-poursuite m’avait presque fait oublié que je me trouvais peut-être en présence d’une nouvelle Mak’ et que je devais m’en méfier. L’espace de quelques instants, elle était simplement redevenue la photographe que j’avais connu sept ans plus tôt. Comment faisait-elle pour toujours parvenir à me dénicher ? Je me revoyais dans cette rue, trempé. Elle m’avait flashé et ça m’avait irrité. J’étais vraiment bête à l’époque, d’être agacé pour un rien. Enfin si ma mémoire ne me trompe pas, j’étais surtout en colère contre moi. J’étais perdu entre Krystel et Tanwen. Evoquer mentalement ses deux prénoms, me perdant dans ce passé que je tentais de congédier à longueur de journée m’arracha une grimace. Tanwen… je me demande bien comment elle va, ce qu’elle est devenue.

C’est à ce moment-là que mon interlocutrice se remit à parler. Elle avait bien choisi sa question dis donc, elle lisait dans mes pensées maintenant ? Franchement, on avait vu plus fou qu’une télépathe. Ca expliquerait pas mal de choses d’ailleurs. Allez, vire pas dans ce genre de délire mon vieux. Si je regrettais ma vie antérieure ? Très sincèrement, je n’en savais rien. Certains aspects, oui, d’autres pas du tout. J’évitais de me poser ce genre d’interrogations – enfin j’essayais.Ca ne rimait à rien, autant se focaliser sur l’Avenir et digérer déjà le présent. Pour autant, je ne souhaitais pas revenir à proprement parlé en arrière. Je n’étais qu’un idiot bien heureux qui ne savait pas où il voulait aller, ni comment et encore moins pourquoi. J’allais là où le vent m’emmener. Où c’était une forme de liberté mais ma façon de le vivre ne l’était pas. Je n’avais pas de but, pas de projets, rien sur du long terme qui me définisse si ce n’est la solitude, la peur et le secret. Maintenant, c’était différent. Bien sûr, le contexte était mieux avant cette fichue guerre mais elle m’avait permis d’en être là où j’étais aujourd’hui. L’homme que j’étais devenu ne me satisfaisait pas totalement, voire pas du tout par moment mais je le préférais au crétin de 21 ans assurément. Après, ces massacres, ces corps étendus, cette violence, ce que j’avais dû faire, ce qui me collerait à la peau, ce que je ne pourrais défaire…

« Oui et non, je ne sais pas. Il y a eu du positif même au milieu des massacres, enfin je préfère l’envisager de cette façon. Toi, tu voudrais ? »

Le café tomba à point nommé, la saveur moka me chatouilla les narines bien avant qu’elle soit apportée à notre table et je la dégustais déjà avec mon odorat avant de le faire avec mon palais. J’en bus une longue gorgée.

« Je ne dirais pas qu’elles étaient indispensables, ces années mais je crois qu’elles étaient inévitables. Il n’y a plus qu’à espérer que nous parviendrons à aller vers un mieux au bout du compte. »

Commencions-nous à rentrer dans un jeu de confidences ? Pas vraiment. Enfin, c’était un échange de point de vue, ça ne disait rien sur qui j’étais, ce que j’étais devenu. Non ? Ne pas parler et partir seraient plus étranges et en dirait plus long encore qu’une conversation aimable, pas vrai ? D’accord, je me voilais un peu la face. J’avais envie de lui parler. Et surtout envie de me convaincre qu’elle n’était pas une ennemie. Que malgré que sept années nous aient séparés, notre amitié persiste et que donc dans un coin de cet Univers, j’ai encore ma place auprès de ceux qui ont un jour compté sur moi.



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MessageSujet: Re: You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé]    You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé] EmptyJeu 18 Avr - 0:48

    Oui, nous étions dans ce café, tranquilles, sans rien qui ne viennent nous oppresser à présent. Du moins c'est ce que mon esprit me disait et que j'avais bêtement répété à Camille parce qu'il était absolument impossible d'être tranquille dans un contexte pareil, même par temps de paix, il y avait toujours des illuminés pour vous gâcher la journée. J'avais le don d'en croiser régulièrement, mais bon, je me devais de faire avec. La dernière fois, j'avais plombé un type qui essayait de m'agresser d'une flèche en plein crâne, il n'y avait rien compris le pauvre. Je vous jure, je l'ai cloué au mur, sur place. Bon, c'était un sale vampire qui voulait me sucer le sang mais quand même. Nous étions donc là, dans ce café, Camille avait commandé un café, j'avais pris la même chose, mais j'avais comme un pressentiment à présent, mais encore plus fort que lorsque le type nous suivait dans le métro. Ma nostalgie ambiante essayait de masquer cette sensation, mais elle était là, latente. Camille n'était plus le même homme, il n'avait plus 21 ans, il avait vieilli, mûri, je pouvais le voir sur son faciès, ces façons de faire, sa façon de nous "tirer" littéralement de cette mauvaise situation. Il y a 7 ans, personne ne nous aurait suivi déjà, mais même si cela avait été le cas, il n'aurait jamais réagit comme ceci, en prenant des risques aussi grand avec ce bus qui avait failli nous renverser de façon complète. Oui, nous avions failli ressembler à de belles crêpes humaines mais nous avions vu tellement d'horreur que ce fait ne nous avait même pas fait peur, rien du tout. Est ce que nous étions devenus insensible à la peur et au mal ? Non, car nous avions eu peur d'être suivi et que ce type nous veuille du mal. Je repensais aux fois, où j'avais suivi des personnes et où d'autres personnes m'avaient suivies. Je ne sais pas comment j'ai fait pour être encore en vie là, maintenant tout de suite, et je crois que je ne vais pas finir à me le demander.

    Je disais à Camille d'arrêter de s'en faire, que tout irait bien, mais non, nous n'étions plus des petits gamins innocents ou presque ne sachant pas quoi faire de notre vie, ce monde de bisounours n'existait plus, il fallait se le rentrer dans le crâne. Mais je ne sais pas, le fait de le voir, de le "trouver" comme avant, d'un coup de balai mon cerveau avait pour ainsi dire effacer ces 7 années. J'étais redevenue en quelques sortes la Makayla Brown qu'il avait connue il y a tout ce temps par certains aspects. Je lui posais même la questions, est ce qu'il avait envie de revenir en arrière ? Il me répondit que oui et non, par certains aspects, il y avait du positif. Putain, mais normalement, j'aurais du dire pareil que lui, mais je ne sais pas, j'avais tellement de mal à voir le positif dans tout cela, que même l'odeur du café embrumait mon esprit un peu perdu après cette course effrénée jusqu'ici. Camille renchérit en me disant que ces années n'étaient sans doute pas indispensables, simplement inévitables. Il espérait que cette paix soit permanente, mais là, je doutais sérieusement. Il m'avait demandé si je voulais revenir en arrière, mais si je lui posais la question ne pensait-il pas avoir déjà une première réponse ? Je ne savais pas quoi lui dire, honnêtement, c'était confus dans ma sale caboche.

    " Je ne sais pas trop, honnêtement, je suis nostalgique de cette période parfois. Je ne regrette nullement la femme que je suis devenue, mais toute cette violence, tous ces morts auraient pu être évitée si les vampires n'avaient pas voulu anéantir les loups. J'espère que nous allons vers quelques choses de mieux, mais je n'y crois pas une seule seconde. Tant que l'une des races surnaturelles n'a pas dispa ... "

    Je ne pouvais pas finir mon discours, car un bruit sourd se fit entendre. Un bruit qui m'avait arrêté dans mon discours, où j'aurais peut être dit des choses qui dépassaient ma pensée réelle. Je n'arrivais pas à distinguer la cause de se bruit mais j'avais comme la sensation d'étouffer tout d'un coup. Un cocktail Molotov venait de briser la vitrine du petit café. Je ne sais pas ce qui émanait de ce truc mais mes poumons n'appréciaient pas vraiment. Puis, un second arriva alors que le café était déjà remplis de fumée, j'arrivais à sentir cette odeur, de l'argent. Putain, et merde, si cela se trouve le type qui nous suivait, ne nous avait pas perdu, il attendait simplement le bon moment pour nous attaquer, alors que nous étions en train de parler du passé. Je me souvenais comment Camille avait réagit à la National Arena, l'air remplis d'argent l'avait fait suffoqué. Et si on lui en voulait à lui, plus particulièrement ? Je sortais deux petits masques anti-poussière de mon sac à dos. Je ne sais pas si cela serait d'une très grande utilité, ce n'était pas des masques à gaz, mais au moins ce serait mieux que rien. Je n'avais même pas bu mon café, mais j'avais la tasse à la main. Le café était encore brûlant quand je vis deux silhouettes pénétrer dans le café. D'un réflexe, je couchais la table comme pour faire un bouclier, et je sortais mon arc avec ces flèches. C'était un petit modèle rétractable et transportable dans la commissure d'une veste comme celle que je portais. Un combat allait-il avoir lieu ? Je n'en savais rien, mais je me préparais. La fumée dans le café commençait à se dissiper, j'essayais de respirer un minimum. Le barman semblait être dans les vapes, ainsi que les deux autres clients qui avaient du se prendre quelques éclats de verre au passage.
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MessageSujet: Re: You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé]    You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé] EmptyLun 22 Avr - 22:44




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Le café trouva bien vite sa place dans mon organisme, c’était une des seules dépendances qu’il me restait désormais. Maintenant que je n’avais plus la cigarette. Je dois avouer que ce n’est pas que pour un souci purement médical que je cherchais à m’en séparer définitivement. C’était également pour un souci financier. Le gouffre que c’était d’acheter ces saloperies. Je croyais avoir la notion de l’argent bien plus ancrée que ça dans mon esprit. Mais je n’avais jamais vraiment réalisé combien ça me coûtait la nicotine. J’avais fait d’énormes économies ces dernières années là-dessus, je n’avais pas eu trop le choix en même temps. J’aurais pu voler pour gagner ma vie, c’est vrai. Cependant, j’avais décidé de me reprendre totalement en main, d’arrêter les conneries et puis, j’aurais eu un nouveau problème avec mon estime si j’avais fait ça dans un but purement personnel. Pour autant, ça me manquait. L’adrénaline, les nouveaux challenges, la satisfaction de contribuer à l’équilibre. J’essayais de me convaincre que ce que je faisais maintenant était plus glorieux, plus éthiquement, légalement et moralement acceptable mais j’avais déjà songé à reprendre ce type d’activités. Je n’avais pas le temps. C’était le Monde ou les miens. Puis réellement, ce type d’idéalisme frôlait vraiment la folie et la connerie. Néanmoins, j’étais un voleur dans l’âme, j’en avais gardé les capacités et la maîtrise. Je souriais à cette pensée. Un cambrioleur à la tête des métamorphes – ça faisait mauvais film hollywoodien. Enfin. Mon amusement fugace et bancal se dissipa bien vite dès que mon interlocutrice me ramena à nos préoccupations actuelles. Je compatissais au début du discours qu’elle m’offrit mais je ne pus pas comprendre plus en avant ce qu’elle en pensait vraiment car un frisson m’avertissait que quelque chose allait se produire. J’eus le temps de voir presque au ralenti un projectile fendre l’air, briser la vitre. Mon premier réflexe fut d’attraper la blondinette par les épaules et de me jeter au sol avec elle. La fumée nous entourait et paralysait ma vue. Très vite, je réalisais que de l’argent avait été dispersé dans l’air. J’avais respiré une grande partie des particules et en seul recours que j’utilisais ma manche comme protection, la plaçant sur mon nez ma bouche. J’étais plus faible face à ce type d’attaque sous ma forme humaine mais je ne pouvais pas décemment me transformer ici, sous les yeux d’une humaine dont je n’étais pas encore parvenu à déterminer le camp. Makayla avait retourné la table pour faire barrage, j’étais pour le coup un peu paralysé par la douleur vive, soudaine. Elle me tendit un masque à poussière que je déclinais – ça n’arrêtait pas les gaz, ça ne servirait à rien à mon sens. Quand elle sortit son arc, des questions affluèrent dans mon esprit et entretenait ma parano. Quel genre de personnage était-elle devenue ? Contre qui voulait-elle se battre ?

Je ne voyais pas comment elle pourrait réussir à atteindre qui que ce soit avec la brume opaque qui nous séparait « du danger ». Pour moi, le premier mouvement à faire c’était activer la ventilation. Je réagis plus vite que j’aurais pu le faire autrefois, j’avais l’habitude des situations désespérées désormais et je vivais en parfaite osmose avec ma partie animale. Je fonçais accroupi tant que je le pouvais toujours vers les commandes du ventilateur fixé au plafond – j’avais analysé l’endroit quand nous étions entrés. Etre observateur et vif pouvaient déterminer vie ou trépas. Ca tombait bien, observer, c’était l’un de mes points forts. J’espérais que cette antiquité fonctionnait toujours. J’allais à l’aveuglette, faisant confiance uniquement en mes sens un peu atrophié pour le moment. Mon intuition menait principalement la danse ainsi que ma mémoire. L’argent m’abimait la gorge, les poumons et j’avais franchement des difficultés à respirer. Le café n’était pas bien grand, c’était notre chance. Je m’activais encore plus, je passais à proximité du comptoir. Il m'avait semblé percevoir plusieurs interrupteurs là. Je me relevais pour appuyer sur le bon bouton avant de me remettre à terre et de revenir recroquevillé tête baissée jusqu’à notre tranchée. J’avais activé la chose à son maximum, heureusement. Et elle s’occupait d’évacuer le banc de fumée ainsi que le gaz. J’avais été rapide – plus rapide qu’un humain lambda. De toute manière, elle le savait déjà que je ne l’étais pas vraiment. Quand j’arrivais près d’elle « à l’abri », les quintes de toux furent inévitables. Vite que ce que j’avais mis en route chasse cette saleté. J’allais vraiment faire confiance à la jeune femme pour la suite ? Oui, non, peut-être. Je n’avais pas d’arme sur moi pour la simple et bonne raison qu’en combat, l’arme c’était moi. Mais à nouveau, le lieu, la situation, rien ne s’y prêtait. Et désormais oui, j’étais prêt à tout pour préserver ça. Mon, notre anonymat. J’attendais que la ventilation nous dévoile la menace, ses intentions peut-être afin que nous puissions agir en conséquence. D’ici là, j’essayais juste de ne pas cuire de l’intérieur. C'était aussi simple que ça pour l'instant.




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MessageSujet: Re: You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé]    You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé] EmptyMar 23 Avr - 1:43

    Cette attaque surprise m'avait empêché de boire mon café, mais bon, sur le moment, je n'y pensais même pas pour vous dire. Je m'étais mise automatiquement en mode combat, comme si j'étais visée personnellement par l'attaque. Je me voyais déjà en train de combattre contre des lycanthropes ou des semi-démons. J'avais envie de leur trouer la peau, mais pour le moment, je n'y voyais rien ou presque, je n'allais pas tirer à l'aveuglette. J'essayais d'entendre ce que les deux malfrats disaient. Je tendais l'oeil et l'oreille, et j'entendais qu'ils demandaient la caisse au barman. Alors c'était donc ça ? Il voulait la recette de la journée et ils avaient fait explosé la vitrine du petit bar ... Je devais sans doute avoir mal entendu ce que le gars avait dit, c'était une grosse blague. J'avais mis la table devant nous, j'avais sortie mon arc et un masque pour Camille et moi mais il n'en voulait pas, ça ne filtrait pas le gaz ce truc là. Je traînais pas mal de choses sur moi, mais je n'avais pas de masque à gaz à disposition. L'espace d'un instant, le français me faussa compagnie, je le suivais du regard, qu'est ce qu'il avait en tête ? Je ne saurais le dire, car il passa derrière le comptoir, du moins c'est ce que je croyais voir, aucune certitude avec la fumée qu'il y avait. J'entendis alors un petit vrombissement qui venait d'au dessus de ma tête. Étais-ce lui qui avait allumé le ventilateur qui se trouvait au niveau du lustre central de la pièce ? Je sentais l'argent qu'il y avait dans la fumée, c'était une arme courante contre les vampires et les loups, il n'y avait rien de mieux pour les diminuer, car cela ne les tuaient pas. Camille revint alors dans mon dos, je lui aurais bien donné quelques choses pour qu'il m'aide à éliminer la menace mais je n'avais rien à lui donner, à part un petit couteau qui se trouvait dans l'embrasure de ma chaussure droite. Nous commencions à y voir plus clair. L'ennemi était-il toujours là. Je voyais encore les deux hommes qui étaient là, l'un était passé derrière le comptoir, pour prendre ce qu'il y avait dans la caisse, ils n'avaient même pas de masques, ni de cagoules pour se cacher le visage. Ils pensaient sans doute à tord que personne n'était encore éveillé, mais les combats nous avaient forgé un coeur solide.

    De nombreuses fois j'avais agit dans l'ombre, de nombreuses fois, j'avais fait mouche, mais quelques fois, j'avais presque perdue la vie. Il n'y avait officiellement plus de combats en Ecosse et dans le monde entier, pourtant, j'étais plus que jamais aux aguets, je ne pouvais tout d'un coup "redevenir" une simple photographe. Depuis l'annonce de la création de la brigade PES, j'avais un nouvel objectif à atteindre. J'avais envoyé ma candidature et je passerais bientôt mon entretien d'embauche avec Mc Borough. Mais là dans l'instant, j'en avais rien à cirer de la brigade PES. Je me focalisais sur le type derrière le comptoir qui vidait la caisse et prenait quelques bouteilles au passage. La fumée était encore là, mais je pouvais viser là où je voulais, je n'étais qu'à quelques mètres de la personne, autrement dit, mon coup serait imparable. Je bandais mon arc et je tirais dans l'épaule du type qui ne comprit rien et qui lâcha ce qu'il avait entre les mains. Rapidement je prenais une autre flèche, et je visais l'autre type au niveau de la jambe. La douleur pour les deux serait sans doute terrible, car le bout des flèches en argent étaient imprégnée d'un poison qui pénétrait rapidement dans l'organisme. Je ne savais pas ce que Camille penserait de moi en voyant cela, mais j'avais fait mouche. Je sortais de derrière mon rempart pour asséner une droite magistrale au type le plus proche. Je prenais appuie sur le bar pour donner un coup de pied latéral à l'autre type qui fut KO directement, comme son acolyte. Je regardais le barman qui était dans les vappes. Je lui donnais une paire de claques, mais ça ne fonctionnait pas. Tant pis. Je retournais en direction de Camille.

    " Tu vas bien ? Le gaz ne t'irrite pas trop ? Bien sur que ça doit t'irriter la gorge, quelle question stupide ... Il serait peut être mieux de sortir d'ici, qu'est ce que t'en pense ? "

    Je savais pas trop ce qu'il voulait, mais ce petit braquage avait finalement mal tourné pour les cambrioleurs qui semblaient avoir bien préparé leur coup pourtant. Mais il n'avait pas pris en compte toutes les variables, à savoir Camille et moi. Cela me rappelait le putsch raté de Belle, nous avions pensé à presque tout, sauf à l'improbable qui s'était malheureusement produit. Ici, j'avais été l'élément perturbateur. Le gaz lacrymogène ne me faisait rien, et le gaz argenté non plus, j'avais été tellement habituée à en respirer. Je m'étais bien amusée, pourtant, j'étais plus sceptique du côté du français. Il avait pu voir de quoi j'étais capable quand je bénéficiais d'un effet de surprise suffisamment grand. J'étais un soldat, ou quelques choses dans le genre, je savais manier mon arc à la perfection, pouvant tirer 5 flèches en moins de 10 secondes s'il le fallait. Face à un loup ou un vampire ce n'était pas toujours suffisant cela dit.
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MessageSujet: Re: You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé]    You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé] EmptyDim 28 Avr - 20:50




You wouldn't even recognize me anymore

Un cambriolage ? Sérieusement ? L'ironie ne m'échappa pas et je dû camoufler un sérieux fou rire derrière une nouvelle quinte de toux. C'était une sacrée blague. Les hommes qui s'en prenaient à ce commerce devait être de parfaits imbéciles. Si ils avaient ciblés ce petit café miteux pour être sûr de ne pas être dérangé par des systèmes de sécurité trop sophistiqués, pourquoi une attaque frontale de jour avec témoins ? Ils ne pouvaient pas avoir pris d'assaut ce pauvre commerce par hasard, les risques ne valaient pas ce qu'ils allaient dérobé dans la caisse. On voyait bien qu'il n'y avait pas beaucoup d'investissement ici, donc pas beaucoup de recette. L'un dans l'autre, ils étaient des idiots. A la rigueur si ils ne pouvaient pas faire dans la finesse, un pied de biche pouvait très certainement défoncé la porte sans trop de difficultés une fois la nuit tombée... Non, je ne voulais pas les encourager, bien sûr. Je ne me serais jamais permis d'attaquer le gagne pain de quelqu'un comme ça. J'avais ma propre morale qui devait être tordue pour pas mal de monde. Ça ne changeait rien au fait que j'analyse l'intelligence de nos agresseurs. Je ne voulais pas qu'ils pillent le lieu mais je n'avais strictement rien à nouveau pour les faire fuir. J'étais collé au sol pour l'instant à tousser comme un dément. Je n'aimais pas devoir compter sur la blondinette mais pour l'instant, c'était ça ou rien. Même si ils avaient été radicaux dans leur façon de procéder, je ne jugeais pas encore ces deux voleurs dangereux. Enfin pas comme une menace directe plutôt. Je concevais que si nous cherchions à les arrêter, ils pourraient devenir belliqueux mais vu leur intelligence... Je misais davantage sur la fuite. Peu importait ? Si j'expliquais mon point de vue, c'était plus pour qu'on comprenne mieux ma surprise à la suite. Makayla avait un arc – ce simple fait m'avait donné des sueurs froides, et des flèches. Je pensais qu'elle allait s'en servir pour effrayer les bonhommes, pas vraiment les blesser. Même si la paix était relative, nous n'étions pas en guerre, pas sur un champ de bataille. Je ne compris pas cette démonstration de violence gratuite qu'elle nous servit mais j'en restais perplexe.

Ce n'est pas ce qu'elle fit qui me choqua – j'en avais vu d'autres bien plus terribles, mais c'était plus le contexte et surtout... Il s'agissait de la personne que je pensais être la plus optimiste, chaleureuse, sympathique. Je ne sais pas mais à la voir agir aussi froidement... Je réalisais à quel point j'avais raison de me méfier d'elle, à quel point tout ce que j'avais pu connaître s'était transformé. Oui, le fossé de ces sept longues années se creusait inexorablement entre elle et moi. Elle n'avait pas cherché à parler, à calmer le jeu, non, elle leur avait directement enfoncé des flèches dans le corps. Après avoir vécu l'enfer des batailles comment pouvait-on s'empresser de blesser impunément comme ça ? Oui, c'est vrai j'avais parlé d'arme et de loups mais... je n'attaquerais toujours qu'en dernier recours. Surtout qu'on savait que nous n'étions pas la cible. Aussi violente avait-elle été cette entrée, il n'y avait aucun blessé. Bref, je n'avais pas l'âme d'un guerrier, inutile d'étendre ce débat interne. J'étais un médiateur avant tout. A tort ou à raisons, oui. J'avais contemplé avec dégoût tout le show que m'avait servi mon « amie ». Elle m'avait prouvé qu'elle pouvait blessé aisément qui elle voulait. Je redoublais donc de méfiance à son égard, me renfermait un peu plus sur moi-même. La ventilation avait bien fait son job et mes quintes de toux s'étaient désormais espacées. Une fois qu'elle eut littéralement neutralisé les deux fauteurs de trouble, elle fonça sur le patron pour le gifler. Le pauvre homme avait eu la frousse de sa vie. Quoi de plus normal ? Je me relevais quand elle revint vers moi. J'hochais simplement de la tête à ses propos et sortit aussi sec dehors m'aérer les poumons afin d'extraire les effluves viciées qui me râpaient l’œsophage. Une fois sur le trottoir, je ne me gênais pas pour cracher un peu de sang un peu plus loin que la devanture du magasin. Heureusement à part terriblement désagréable et inconvénient, le gaz n'était pas mortel pour les métamorphes. La meilleure découverte que j'avais pu faire d'ailleurs par moi-même. Je soupirais en déglutissant douloureusement. La police allait pas tarder à se pointer vu le boucan et la possible présence de témoins. Plus vite je filerais, mieux ça vaudrait. Je me raclais plusieurs fois la gorge avant de faire face à la jeune femme. Ma voix rauque et abîmée

« Je sais pas comment tu vas justifié le fait d'avoir blessé ces hommes. Mais à ta place, je ne traînerais pas trop ici. Pour ma part, je ne compte pas attendre l'arrivée de la police.»

Je n'allais pas pour autant la planter là sans rien dire même si l'envie ne m'en manquait pas. J'avais besoin de digérer ce qu'elle m'avait montré et de faire le deuil d'une certaine façon de celle que j'avais connue. J'étais encore plus sur le qui-vive désormais. Je ne comptais pas lui dire ce que je pensais ou montrait quoique ce soit de ce que je ressentais par rapport à tout ça. C'était mon mode de fonctionnement, une protection. Dans l'immédiat, je ne me sentais pas menacé par la photographe mais on était jamais trop prudent. Alan serait fier de moi.

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MessageSujet: Re: You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé]    You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé] EmptyDim 28 Avr - 23:15

    J'étais contente de ce que j'avais fait dans ce bar, j'avais mis à mal les deux braqueurs qui avaient mal choisi leur cible. J'avais été là, et ils avaient mordus la poussière. Je leur avait fait mal, mais ils survivraient à leurs blessures qui n'étaient que superficielle. Camille m'avait observé de loin, comme si le spectacle n'était pas tellement à son goût finalement, enfin, je ne sais pas peut être étais-ce l'effet du gaz argenté qui lui faisait ça, mais il avait une mine dubitative lorsque j'étais revenue à sa hauteur pour lui dire qu'il serait sans doute mieux de partir d'ici à présent. Il hocha la tête, nous étions déjà dehors. Il cracha un peu de sang de ces poumons irrités, rien de trop grave sans doute, il avait du prendre l'habitude de respirer un air aussi vicié que celui-ci. Nous étions un peu plus loin, nous ne devions pas rester dans le coin, c'était une certitude. Cependant, les propos du français me parurent un peu bizarre. Pourquoi devrais-je me justifier d'avoir blesser ces hommes ? Ils avaient attaqués le café, je n'avais fait que défendre la place, rien de plus. Il semblait comme déçu de ma part, du moins, je ne sais pas, je sentais que ça ne lui plaisait pas. Peut être que je me faisais des films, que sa voix était simplement abîmée par le gaz qu'il avait respiré. Pourtant, je ne pus m'empêcher de réfléchir à ce que j'avais mal fait. Pour moi, j'avais agis de la bonne façon, je ne voyais pas où est ce que cela avait cloché.

    " Oui, nous ne devrions pas rester ici, ce serait mal venu pour nous deux je pense. En tout cas, j'ai agis d'instinct. Nous étions menacé, il fallait faire en sorte que la menace ne soit plus là. Tu aurais agit comment toi ? "

    Ma voix était interrogatrice. Certes nous n'étions plus en guerre, du moins officiellement, mais il fallait pourtant nous tenir sur nos gardes n'est ce pas ? Enfin, je ne sais pas, je commençais à me dire que je n'aurais peut être pas dû tirer et les fracasser. J'étais encore en mode combat, et la moindre menace suffisamment importante, du moins que je jugeais importante était donc éradiquée. J'avais agis en mon âme et conscience contre ces types. J'avais préféré l'action à tout autre chose, je ne voyais pas l'intérêt d'essayer de parler avec des types comme eux. Alors qu'il ne me répondait pas encore, j'essayais de voir ce qu'il aurait pu faire de plus que moi. Sans doute aurait-il agit autrement, sinon, il ne m'aurait pas dit ce qu'il m'avait dit sur le fait de me justifier sur les blessures des hommes qui étaient dans ce café. Je ne me sentais pas comme une hors la loi, je n'avais pas à me justifier, c'était de la légitime défense, non ?
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MessageSujet: Re: You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé]    You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé] EmptyJeu 2 Mai - 21:54




You wouldn't even recognize me anymore

Elle perçait mon jeu ? Je lui avais concédé une part de ma déception à travers mes propos. Tout avait tellement changé pour le meilleur et pour le pire. Les conséquences nous marqueraient à vie et j’avais peut-être vraiment perdue mon amie au milieu des combats. C’était assez dur d’envisager ça sous cet angle alors qu’elle se tenait devant moi. Pourtant, elle n’avait pas hésité un seul instant avant d’user d’un tel accès de violence gratuite et extrême. Etais-je finalement le plus irrationnel de nous deux? Peut-être que la vue des combats me répugnait tellement que je ne supportais plus du tout la moindre effusion de sang ? Je n’en savais rien. Mais je n’appréciais pas ce qu’elle avait commandité sous mes yeux. Il aurait suffi de les neutraliser autrement, je ne sais pas. Pas comme ça. Je la regardais, un sourire triste venait de se hisser sur mes lèvres. Comment avait-on pu en arriver là ? Comment cette jeune et douce femme était-elle devenue un soldat avec autant de sang froid ? Elle se justifiait mais pour moi, ça raisonnait tellement faux. Nous avions encore une autorité et après tout, qui avait le droit de tirer à vue avec des flèches de la sorte ? Je songeais à la brigade et j’en ai le cœur glacé.

« Je ne sais pas Mak’, peu importe. Nous devrions… »

Et là, je réalisais soudainement ma bêtise. Je m’insultais aussitôt dans ma langue maternelle et même si j’étais légèrement paniqué par cette connerie, très vite mon self contrôle prit le dessus et méthodiquement j’épluchais mes options. Appeler Alan ? Oh ça… Lui serait sûrement mieux que moi comment effacer de l’ADN. Mais avais-je envie de provoquer un cataclysme ? Franchement, non. En plus, je ne voulais pas dépendre de lui de façon constante. Il n’était pas mon père. J’allais trouver une solution et heureusement pour moi, elle se présenta sur un plateau. Oui, mon conseiller m’avait un jour forcé à emporter du gel antibactérien avec moi pour effacer toute trace – au cas où. Sa parano m’avait drôlement amusé sur le coup mais finalement, je l’avais écouté. Pour finir, je me sortais du pétrin encore grâce à lui. J’étais vraiment un imbécile et un incompétent, il rattrapait mes gaffes directement ou indirectement. Ça m’agaçait d’être … Enfin bref. Je sortis le flacon de ma poche intérieure, un mouchoir également et je m’accroupis près du sang que j’avais recraché. J’appliquais allégrement le produit sur le mouchoir et retirait d’abord le plus gros de l’hémoglobine. J’agissais le plus rapidement possible et ça tombait bien que je sois plus agile, plus vif qu’un humain pour ça. Toujours aussi généreusement, je projetais la solution à même le sol désormais et frottait sèchement la petite parcelle qui contenait un peu de mon patrimoine génétique. Plus rien, secret préservé. Je soupirais en me relevant, j’enrobais mon mouchoir souillé d’un autre papier afin de rien salir quand je le dissimulais dans ma poche avec ce qui restait du savon. Je ne pouvais pas décemment jeter ça dans le coin.

Si jamais il y avait une enquête à propos de cet incident… Les chances étaient énormes qu’on analyse ça. Quelle andouille cracherait impunément son sang alors que son espèce n’est toujours pas découverte ? Pire, ce crétin était leur leader. Revoir ma vieille amie m’avait complétement chamboulé mais je m’étais ressaisi à temps. Heureusement… Je n’avais pas échangé un mot avec elle, je n’allais pas commenter ma petite scène à l’instant. Je n’allais rien dire du tout parce que je ne savais pas si je pouvais lui faire confiance.

« Il faut appeler les secours pour les hommes blessés. Tu penses pouvoir t’en charger ? »

Je ne voulais pas m’attarder. Surtout pas. Mais à peine avais-je fini ma phrase au loin, des sirènes. Bien sûr, le coup d’éclat n’avait pas dû passer inaperçu. Vu le boucan provoqué. Après, était-ce pour ici? Pas de risques inutiles. Je n’attendis pas plus longtemps, j’adressais à peine un regard à la blondinette.

« Prends soin de toi. »

Et je m‘en allais sur ces mots. Ce qu’elle était devenue m’avait empêché de renouer le contact vraiment. Je ne savais plus où la situer, alors en attendant, je n’allais plus l’approcher. Le Destin finissait toujours par nous rattraper. Nous verrions en temps voulu dans quel camp Makayla s’était rangée.


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MessageSujet: Re: You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé]    You wouldn't even recognize me anymore [Livre II - Terminé] EmptyJeu 2 Mai - 23:41

    Je ne comprenais pas sa réaction là, du moins, j'avais du mal à l'encaisser. Nous étions amis avant, non ? Mais j'avais l'impression que quelques choses s'était brisé là, à l'instant, comme si le fait que j'avais neutralisé ces hommes ne lui avait pas plus du tout. Il y avait menace, j'avais agit comme il le fallait du moins, j'en avais eu l'impression. Camille ne semblait plus être le même, je ne sais pas pourquoi, mais je lui posais la question pour savoir comme il aurait agit et il ne me répondit pas, pire, il ne finit même pas sa phrase pour agir de façon tellement bizarre. Qu'est ce qu'il faisait avec son gel antibactérien là et son mouchoir ? Il enlevait ces traces de sang. Qu'est ce qu'il voulait cacher ? Il était un loup, alors qu'il soit là ou pas, ça ne faisait plus de différence à présent si ? Pourquoi est ce qu'il faisait ça franchement ? J'avais une furieuse envie de lui poser la question, mais il ne me répondrait sans doute pas. Il avait des choses à cacher c'était une certitude, mais en agissant de la sorte, je ne voyais pas. Je n'étais plus cette jeune femme naïve, mais là, il manquait des pièces au puzzle que constituait Camille Fontayn. Je ne savais pas ce qu'il avait vécu durant toutes ces années, mais celui qui m'avait serré dans ces bras dans le métro ne semblait plus être là, distant comme si j'étais devenue une paria. Je regardais son visage, il avait cette mine de chien battu en me regardant, comme s'il avait honte, comme s'il avait peur de moi ou quelques choses dans ce style. Il n'y avait pourtant pas de raisons d'avoir peur de moi, j'étais la même qu'avant. Du moins, pour moi je le pensais, mais quand on ne voit pas une personne durant 7 ans, qu'on garde ce souvenir d'elle et qu'elle agit à l'opposée cela peut faire peur, j'en conviens. Il est certains qu'il y a 7 ans, si j'avais assisté à ce braquage, je n'aurais pas agit de la sorte. Sans doute que je me serais évanouie suite à la première bonbonne de gaz qu'ils avaient envoyés. Enfin, je ne sais pas, mais je n'aurais pas été assez habile pour les neutraliser de la sorte, c'était une certitude, je ne sais même pas si j'aurais agis alors qu'ils étaient encore là. J'aurais sans doute attendue qu'ils partent avant de faire quoique ce soit. Enfin, en essayant de visualiser cette scène dans le contexte d'il y a 7 ans, j'avais du mal à me reconnaître. Avais-je tant changé que ça ? Lorsqu'il s'insulta en français et nettoya le sol de son sang, je prenais conscience de cela. Je l'avais choqué sans doute, mais je ne pouvais pas revenir en arrière à présent. Peut être que j'aurais dû essayé de leur faire simplement peur et pas de les blessés de la sorte. Je ne savais plus, je me perdais dans mes pensées là. Mon regard était dans le vide, comme si j'étais complètement perdue. Nous sommes en paix bordel ! Makay' ! Pourquoi tu as fait ça, nous ne sommes plus en temps de guerre ! Pourtant, même si mentalement je me donnais une grande claque, je ne réalisais toujours pas. Camille me dit alors qu'il serait bien d'appeler les secours. Il voulait que je m'en charge, bizarrement, il ne voulait pas le faire, il entendit alors des sirènes au loin et sans plus me parler, sans attendre ma réponse à cela, il me faussa compagnie me disant de prendre soin de moi.

    " Oui, prends soin de toi aussi. "

    Je ne savais même pas s'il avait entendu ces quelques paroles, il était déjà en train de partir sans un mot de plus. Je ne comprenais pas ce qu'il venait de se produire, j'avais agit tellement naturellement. Mon regard se perdait sur l'horizon dans la direction où il était partie comme s'il allait se retourner pour faire un dernier signe de tête ou un petit sourire mais rien, il fuyait cette scène qui ne lui convenait pas. Il ne fit rien pour me réconforter, comme quoi les choses avaient changées en 7 ans. Pourtant mon regard se porta sur le sol qu'il avait nettoyé avec son gel et son mouchoir. Je pliais les genoux, touchant le sol avec mes mains. Je les mettais sous mon nez pour sentir l'odeur. Il avait effacé les traces de sa présence non loin de ce bar. Son sang ne se trouvait plus sur les lieux. Pourquoi avait-il fait ça ? Quel intérêt avait-il à cela ? Je n'avais pas la solution à ces deux questions, et cela trottait dans ma tête. Je veux bien qu'il soit devenu complètement paranoïaque avec le temps, je l'étais devenue aussi pour ma part, mais là, c'était simplement hors norme. Qu'est ce que tu cache petit français ? J'avais presque envie de le suivre de loin, mais ça ne se faisait pas. J'espérais à présent le revoir un jour ou l'autre pour lui poser la question. Je n'avais rien à perdre quoiqu'il arrive. Durant ce long laps de temps, nous avions vécus des choses différentes qui nous avaient considérablement éloignés l'un de l'autre et je ne crois pas que ces retrouvailles se soient passées comme je l'aurais espéré, comme nous l'aurions voulu. Mais est ce que cela aurait pu se passer autrement ? Sans doute, si je n'avais pas laissé parler mon instinct, cela aurait pu se passer d'une autre façon. Alors que les sirènes s'approchaient apparemment dans le coin, je décidais donc de marcher loin d'ici pour m'aérer l'esprit. Celui-ci était pour ainsi dire un peu embrumer par les gaz, mais aussi par la réaction de mon ex-ami, de mon ancien ami, d'une vieille connaissance. Je voulais tirer du positif de tout cela, il avait survécu à ces années sanglantes, c'était déjà ça. Ce qu'il était devenu exactement m'échappait encore, en tout cas, il avait été très méticuleux pour enlever le sang, trop même, c'était louche, mais je n'avais pas réagit sur le fait. Cela me resterait cependant dans la tête. Cette image hors norme de Camille nettoyant le sol de son sang avec ce gel antibactérien puis remettant le tout dans sa poche. Il avait des secrets, sans doute encore plus importants que les miens et je n'en connaissais aucun. Pourquoi vouloir à tout prix cacher sa présence ici ? Cela n'avait pas de sens pour moi ... Enfin, je sortais mes écouteurs, les branchant à mon téléphone. Je devais me mettre dans ma bulle de solitude pour résoudre ces équations insolubles. Je devais y arriver, j'allais élaborer toutes sortes de situations sans doute sans m'arrêter sur une en particulier vu qu'il manquait trop de pièces à ce puzzle. Camille était devenu en partie une énigme pour moi. Même ce que je pensais certains à son sujet ne l'était plus vraiment. Mais qu'étions-nous devenu ?
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