Nous sortons de la cellule et j'ouvre la voie. Un vampire me dévisage. Je le connais, ce mec là. Pas un tendre. Il faut bien ça pour faire tenir un pouvoir qui chancelle sous le poids des contraintes et des animosités. Je contourne les gardes. Je tiens Krystel par la main. Je la sens peu solide, juste derrière moi. Elle ne tient pas bien debout, malgré le sang que je lui ai apporté. Un regard vers Morgane, et je sais où je peux aller. Direction la chambre que je pouvais occuper. Pas de suite celle de Krystel, je ne savais même pas si Morgane l'avait ou non investie mais je ne voulais pas que ma Reine, ma partenaire, retombe si brutalement sur tous ses souvenirs de ce sale fils de pute d'Augustus King, ni de son fils défunt. Commençons doucement. Nous remontons doucement dans les étages et je pousse finalement la porte, un lourd huis de bois brut, à l'ancienne, comme presque tout dans cette maison. La chambre était pareille, à l'identique. Je crois qu'elle servait autrefois de chambres pour les amis, les invités de marque. Je n'avais jamais été ni l'un ni l'autre. Je lâche Krystel, embrasse le dos de sa main. Je lui offre un pâle sourire. Je vais fermer les volets, je tire les rideaux. Il ne me faut que quelques instants pour allumer un feu dans l'antique cheminée, car tout est toujours à sa place. Je n'use que d'un peu de combustible, car je n'ai pas le temps d'en faire brûler un à l'ancienne. Je mets une grosse bûche au milieu, plusieurs petites autour.
| Ce n'est que pour ce soir, pour moi, tu sais. Je ne compte pas rester ici. Trop de souvenirs. |
Un peu plus loin, la bouteille de sang millésimé, et celle de vin de la même année, que je nous avais ouvertes lors de notre dernière entrevue avant la confrontation finale avec les traîtres qui nous avaient assaillis. La dernière fois que nous avions été tous deux ensemble, sains de corps et d'esprit. Après il n'y avait plus eu que la mort, la solitude, la douleur de l'absence. Ca avait été assez pénible, insupportable même, par moments. Mais c'était comme ça. Je me tournais vers Krystel. Pâle sourire sur le visage.
| J'étais dévasté, tu sais. Fou, comme jamais je ne l'avais été avant. Même plus paranoïaque, mais je voyais des choses, je sentais des choses. Finalement, je t'ai vue, j'ai cru que tu étais en vie, cachée. A cause de je ne sais quoi, tu n'avais plus de souvenirs. Je sentais une mémoire qui n'était pas la tienne. Tu étais heureuse, dans cette nouvelle vie de peintre. Alors comme tu ne me reconnaissais pas, plus, je t'ai laissée. Je ne suis pas venu quand tu avais des ennuis car je pensais que tu saurais gérer ta nouvelle vie. Que tu serais plus heureuse sans moi pour te rappeler constamment tout ce que nous avons tous deux perdus. Alors, je t'ai laissée. |
Je déglutis. Je me rapproche d'elle, hésitant. Je l'enlace doucement, comme je ne l'avais jamais fait auparavant. Krystel et moi étions des tueurs, des tueurs froids, renommés pour notre cruauté. Nous n'avions jamais eu vraiment de tendresse l'un envers l'autre, bien peu proches pour un vampire et son servant. Nos relations charnelles n'étaient que fort rares, nos couchers ensemble également. Nous n'étions pas un couple. Nous étions un duo. Je la serre plus fort.
| Je suis tellement désolé. J'ai manqué à mon devoir envers toi. |
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Torben Badenov
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Je suis Torben sans me préoccuper du lieu où il décide de nous conduire. Je ferme les yeux la majorité du temps. Trop de choses remontent et cela me donnent le vertige. Je ne préfère pas regarder ce qui nous entoure, ce chemin que nous empruntons, ses escaliers que nous montons. Je ne veux pas voir toutes les choses familières, ou ces choses inconnues d’ailleurs. Sans doute Morgane et Jana avaient elles tout changé, redécoré à leurs gouts à elles et non plus les miens comme jadis ? Je ne sais pas, et je ne veux pas le savoir. Pas pour l’instant en tout cas. Je ne m’attarde pas non plus sur les présences que je sens, même si j’avais resserré mon bras autour de celui de Torben en sentant des odeurs humaines. J’avais encore faim et une part de bestialité en moi me soufflait de laisser libre court à cette sensation. Je me concentrais sur l’humain et fus soulagée quand, enfin, nous finîmes par déboucher dans une pièce… Pas n’importe laquelle, mais celle qu’il avait occupé jadis, que j’avais choisir pour lui personnellement. Etre ici me troublait mais il était là, ancre dans cette vie qu’était devenue la mienne, phare dans cette nuit sombre qui menaçait de m’envahir à nouveau. Je les entendais toujours, ses voix raisonner en moi, même s’il arrivait à quasiment les réduire au silence. Et cela me terrifiait. Je n’étais plus sainte d’esprit, et ce manque de contrôle… Je détestais ça.
Ses lèvres se posent sur ma main me ramenant à la réalité. Combien de fois devra-t-il le faire ? Je redoute la réponse à cette question, une réponse que je connais déjà. « Trop ». Ces prochains jours, ces prochaines semaines, j’allais envahir son existence, m’imposant à lui pour ne pas replonger. Car, même si j’en décidais autrement, il ne me laisserait pas faire, ne me laisserait plus manigancer de mon côté. Je ne le désirais plus d’ailleurs. J’étais tellement lasse, tellement fatiguée de cette vie.
Je le regarde se mettre en mouvement restant là où m’avait laissé. Je m’oublie le temps qu’il fasse ce qu’il a à faire. Mon état d’esprit est bien trop instable et je n’arrive pas à penser comme je le devrais, à agir comme je me devrais, à cacher ce que je ressentais comme je le devrais. J’hoches légèrement la tête à ses paroles, ne réponds rien. Je ne m’attarde pas sur ce qui nous entoure. Je m’y refuse, et garde mon regard braqué sur lui. Je ressens le besoin de le toucher, d’être près de lui. Lui aussi le ressent, je le sens au fond de moi, au plus profond de mon être. Notre lien est faible, mais il est encore présent. Il parle, me raconte ce que sa vie a été ces dernières semaines, ces derniers mois. Des larmes coulent de nouveau de mes yeux, des larmes de sang que je ne cherche pas à retenir, même si cette marque de faiblesse ne me plait pas. J’attends, j’attends de voir, d’entendre les reproches et les griefs qu’il peut avoir contre moi. Je l’ai laissé tomber, je l’ai abandonné. Et pourtant il est encore là. Jadis, j’aurais tué quiconque aurait agi ainsi avec moi. Je le serre contre moi quand il m’étreint, lui chuchote doucement à l’oreille, alors que je tache un peu plus ses vêtements. Non… Je t’ai éloigné en connaissance de cause. Tu ne me dois pas d’excuse, c’est moi qui t’en dois. Je ne peux revenir en arrière. Je ne peux réparer ce qui a été brisé. Je ne peux te promettre de redevenir un jour cette vampire qui était tout pour toi, celle à qui tu as accepté de te lier. Je ne peux te promettre que ta vie sera simple, belle et épanouie. Mais je peux te promettre d’être la moins gênante possible. Je ne t’imposerais plus rien. Tu es maitre de ton destin Torben. A toi de décider de ce que tu veux en faire.
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Cassiopeia Johnson
Preuve est faite que visages dévots et pieuses actions nous servent à enrober de sucre le diable
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Sujet: Re: Labor of Love Mer 13 Jan - 22:17
Il nous faut un moment pour arriver enfin dans notre « chez nous » très provisoire. Je sais que Krystel est perdue. Ou Perséphone. Ce n'est pas très clair pour moi et pas non plus pour elle, je le sens dans son cœur. Je ne suis pas certain de toute manière que nous puissions encore paraître, l'un comme l'autre, relativement sains d'esprit après tout ce qu'il vient de nous arriver. Je ne peux pas dire que je suis particulièrement incliné pour l'aider, pas que j'en ai pas envie, mais je réapprends tout juste à gérer l'afflux d'émotions et de sentiments qu'elle me fait ressentir en cet instant précis. Difficile à supporter, à contenir. Autrefois j'y arrivais bien mieux, mais à ce moment là nous n'avions pas été séparés si longtemps. Notre lien était fort, bouleversant. Il faisait chavirer ma conscience propre pour la supplanter par cet espèce de conscience commune que je partageais avec la vampire. C'était bon, mais c'était terrible. Bouleversant, c'était le mot qui me venait à l'esprit le plus souvent, et de loin.
J'avais récupéré Krystel. Je le sentais bien. Son âme emplissait la mienne, m'irriguait à nouveau. Mais elle n'était plus la même. Solitaire et déprimée, elle restait profondément chamboulée par tout ce que nous avions vécu. Apprendre que sa vie n'avait abouti qu'à cet échec retentissant de la mort de son époux par sa propre main, avant cela celle de son fils et après tout, celle de sa fille adoptive, cela faisait beaucoup en une fois. Elle m'écoute, sans rien dire. Qu'elle est loin de la Reine fière, cruelle, grande, qu'elle fut. Elle n'est pas une loque, mais je la sens plus blessée qu'elle ne l'a jamais été. Je comprends ce que j'avais déjà saisi, quand j'essayais de la retrouver. C'est moi qui la plonge dans cet état là. Maintenant, elle pleure. Nous nous serrons l'un contre l'autre. Ses larmes de sang maculent mes vêtements, mais je m'en cogne. Quand on a baigné dans le sang, les tripes, et des tas d'immondices, un peu de sang ne peut pas vous effaroucher et plus encore, c'était la détresse de Krystel qui me dérangeait le plus. Je m'éloigne doucement de l'étreinte de la vampire, la gardant contre moi mais plongeant mon regard dans le sien.
| Si tu es comme ça, c'est de ma faute. Point final. La Krystel que j'ai connu, et j'ai vu dans sa tête, n'aurait jamais été dans des états pareils. Triste, oui. Désespérée, peut être. Mais jamais abattue comme ça. Ca, ça te vient de moi. Putain de merde. Tu parles d'un cadeau! |
Le rictus ironique qui se peint sur mes traits s'efface bien vite.
| Je n'ai jamais été en paix. Jamais. Quand j'étais jeune, je pouvais pas rester en place. Il me fallait du danger, du risque, tout le temps. Avec Jana, j'ai passé du bon temps, oui. Mais ça me démangeait. C'est horrible à dire, mais sa disparition et ma vengeance m'ont permis de tenir debout. Et puis, il y a eu toi. Que je te déteste ou que je t'aime, tu as toujours su donner un but à ma vie. Alors oui, je suis fatigué de me battre pour ce que je considère comme des idéaux. Mais ça ne veut pas dire que je sois fatigué de toi. Sans toi, je serais mort depuis longtemps. Et comme un chien fou qui court après les bagnoles, je me serais fait écraser un de ces quatre. Alors que toi, tu m'as dirigé, tu m'as fourni des objectifs. Des récompenses. Une vie, inhabituelle, mais bien la mienne. Je défendrais Morgane puisque c'est ton souhait, et peut-être est-elle effectivement un bon espoir pour ce monde, ta race et la mienne. Mais je ne veux plus faire du meurtre l'alpha et l'omega de mon existence. |
Je lui souris, un peu connement.
| Tiens, je pensais même me payer ma retraite en ouvrant un bar. Qu'est ce que je serais mauvais, là dedans. Mais c'est ce que je veux, en ce moment en tous cas. Ce que je veux plus encore, c'est toi. |
J'accroche son regard, m'avance doucement, et l'embrasse avec délicatesse. Avant de sécher ses larmes de mes pouces, frottant doucement ses joues.
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Torben Badenov
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J’enserre Torben contre moi. J’ai besoin de cette proximité avec lui, trop longtemps privée d’elle. Je sais que c’est à la fois parce qu’il le désire et que je le désire. Entre nous, les barrières s’étaient effondrées. Tout ce qu’il voulait, je le ressentais également comme un besoin. Tout ce que je voulais, il le ressentais également comme un besoin. Nous n’étions qu’un et si j’avais conscience que dans notre état c’était destructeur, je n’allais pas contre. Je n’en avais pas la force. Je voulais rester pour l’instant proche de lui, et uniquement ça. Il le fallait si je voulais garder pied dans ce monde. La folie me guettait et attendait de m’asservir à nouveau.
Je veux rattraper l’homme quand il s’éloigne, mais le laisse s’échapper parce que c’est ce qu’il désire aussi douloureux soit-il. Il n’est pas loin, mais j’ai l’impression que c’est déjà trop. Je l’écoute, ne l’interrompant pas. Il devait me dire tout ce qu’il avait en tête et je devais en prendre note. Je n’avais pas été une bonne maîtresse vampire pour elle, et je ne referais pas cette erreur une second fois. Je ne suis d’accord avec tout ce qu’il me dit, mais j’attends qu’il ait fini pour lui donner mon point de vue. Ses mots se gravent dans ma tête pour ne pas être oubliés, ni laissé de côté. Je lui dois cela. Je l’ai abandonné lâchement, et s’il aurait pu en faire de même, il était encore là, en face de moi. Il finit par laisser le silence nous envahir. Il s’avance de nouveau vers moi et ses lèvres se posent avec douceur sur les miennes. Je réponds avec la même tendresse, passant de nouveau mes mains dans son dos, gardant son corps contre le mienne. Il chasse mes larmes comme un parent le ferait avec un enfant, mais je n’en ressens aucune honte. Je ne dois plus rien lui cacher dorénavant. Je pose mon front contre le sien et lui dis doucement Abattue, elle n’avait aucune raison de l’être. Mais moi je le suis en dehors de toute influence que tu aurais. J’ai échoué. Tout ce pour quoi j’ai œuvré a échoué. Ma vie n’a été qu’une vaste farce, et n’a servi à rien finalement. Comment pourrai-je ne pas être abattue ? Je ne sais même plus qui je suis. je le regarde de nouveau lui laissant voir tous mes tourments. Je ne suis plus Krystel. Je ne suis pas Perséphone. Qui suis-je alors ? Ces deux identités ne sont pas miennes et même si elles le furent à un moment donné de ma vie, je ne me sens ni être encore l’une ou l’autre. Je suis devenue personne, sans nom, sans aucun prénom. Ne reste que peu de choses, pour ainsi dire rien. Torben était désormais pilier de cette existence à laquelle je devais retrouver goût, tout comme Morgane l’était. Ma fille n’a pas à payer de mes erreurs et elle est la dernière enfant qui me reste. Elle est ma chair et mon sang, je ne peux pas l’abandonner. Mais je ne lui donnerais pas toute cette vie, ni même la tienne. Nous pouvons l’aider sans pour autant le faire à temps plein. Non notre vie ne saurait se résumer à ça. Je ne voulais plus vivre pour une seule personne comme je l’avais fait jadis. Krystel avait vécu pour Augustus. Perséphone avait vécu pour Pandore. Je ne referais pas cela, ou du moins pas en dehors de Torben. Je l’avais lié à ma vie et il devait être le seul à le rester. Je souris à cette idée, et lui dis le plus sérieusement du monde Un bar ? Pourquoi pas. Je trouve que c’est une bonne idée. Nous pourrions nous associer pour monter une telle affaire. Je n’ai plus de bien matériel, mais je pourrais gérer le volet administratif, et servir également. Il va par contre me falloir une nouvelle identité. As-tu une idée ? Si je devais devenir quelqu’un d’autre, je voulais que Torben participe. Je ne ferais plus jamais rien sans lui. Je lui en faisais la promesse silencieuse. Dorénavant c’était lui et moi contre le monde entier.
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Sujet: Re: Labor of Love Mer 27 Jan - 21:42
Je serais tellement ridicule à la tête d'un bar. Je ne m'y connaissais en logistique et approvisionnements qu'en matière de poids de munitions de divers calibres, qu'en pièces d'armes, en explosifs, en équivalents rations. Je n'avais aucune idée de comment gérer les approvisionnements d'un bar classique. Sans doute un peu pareil. Mais je n'avais aucune idée non plus de la fiscalité qui régissait pareils endroits et je savais que c'était beaucoup de paperasse. Or si avec le temps je m'étais beaucoup familiarisé avec l'anglais écrit, puisque j'avais d'abord appris sur le tas à le parler, eh bien, j'avais encore aujourd'hui parfois un peu de mal avec l'écrit. Me demandez pas pourquoi. A l'école, je n'avais jamais été une lumière. Infiniment meilleur pour me bagarrer que pour apprendre mes tables de multiplication ou ma grammaire. Ca vous en bouche un coin, hein ? Quoiqu'il en soit, je serais ridicule comme gérant de bar, d'autant plus que je passerais mes journées à proximité de bouteilles qui ne demanderaient qu'à être vidées. J'allais encore en prendre un coup, fatalement. Il y avait toutefois d'autres priorités que celles de remonter le moral de Krystel, de soigner sa psychée. Si si, je sais ce que ça veut dire. Plus ou moins.
Je sens son déchirement à rester éloignée de moi. Jadis j'aurais pris cela comme le plus insigne honneur et le plus grand plaisir. Aujourd'hui, je ne pensais plus qu'à la faiblesse qui était la notre par trop de négligences. Ses lèvres viennent presser doucement les miennes, ses mains glacées mais douces remontant sur mon dos en m'attirant contre elle. Elle le faisait doucement, avec une certaine lenteur, sans qu'on puisse dire qu'elle avait la force de me casser en deux au sens littéral. J'écoute ce qu'elle a à me dire alors que nous sommes collés l'un contre l'autre comme nous ne l'avions jamais été auparavant. Les gens nous imaginaient comme des partenaires de toujours, des amants passionnés, ce genre de cliché. Nous n'avions couché ensemble qu'une paire de fois, et rarement dans des conditions bénéfiques. Nous ne partagions que peu de temps directement ensemble, et rarement avec des attentions l'un pour l'autre ; Le travail et le devoir avant tout. Toujours. Mais plus aujourd'hui.
| Je n'ai jamais vraiment su qui j'étais non plus. Et quand tu regardes le grand n'importe quoi qu'est ma vie depuis le tout début, je me dis qu'on s'est plutôt pas mal trouvés. C'est un peu depuis que je suis dans ta vie aussi, que tout part en sucette. Objectivement, je veux dire. |
C'était vrai. Avant moi elle avait l'amour de sa vie, tous ses enfants, une fille adoptive, même. Elle avait tout, argent, pouvoir, plaisirs divers et variés. Elle avait une belle éternité. Et j'étais arrivé et vlan. J'avais déclenché les Années Sanglantes par excès de zèle. Mais je comprenais ce qu'elle voulait dire.
| Tu peux être celle que tu veux, désormais. |
J'écoute ce qu'elle me dit sur sa fille. Je l'accepte, en hochant la tête contre elle. Je sentais pourtant son besoin irrépressible d'autre chose, bien que Morgane occupe un large pan de sa conscience, de son avenir, de tout ce qu'elle pouvait encore concevoir. Je réfléchis à ce qu'elle me dit, avec un sourire goguenard. J'essayais de détendre l'atmosphère.
| Mauvaise idée. J'aurais trop envie de me siffler nos propres stocks, toi tout le monde voudra te prendre dans un coin et t'en profiterais pour les bouffer, et on aura encore plein de problèmes salissants à la clef. Quant à qui tu dois être. Je ne sais pas. Krystel Raybrandt ne plus plus exister si tu veux protéger ta fille. Perséphone non plus, connue de trop d'ennemis. Je n'en sais rien. Je n'ai jamais eu l'âme d'un poète, ni de quelqu'un de cultivé. Je pense que c'est à toi de choisir. Parce que qui tu seras impactera qui je serais aussi. |
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Torben Badenov
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Douleurs, incertitudes, doutes, peurs, joies. Il était impossible de réellement discerner ce qui venait de lui et ce qui venait de moi. Nous étions plongés dans un maelstrom de sensations et de sentiments indissociables les uns des autres, bien trop en mouvement pour arriver à réellement les saisir. Je n’avais pour l’heure qu’une seule certitude : j’avais besoin d’avoir l’homme à mes côtés. Ce n’est pas une simple attirance physique qui nous lie, mais quelque chose de bien plus puissant. Cette distance entre nous, ce temps passé loin de l’autre nous avait meurtrie bien plus que nous n’aurions pu le penser. Je reprenais pied, mais me noyais dans un désespoir, né de ce vide entre nous. Je ne me sens ni forte, ni combattante. Je désire simplement me reposer et mettre fin tout cela, à toute cette existence qui est désormais synonyme de souffrance et de douleur. Mais… Je ne peux pas renoncer. Je ne peux pas renoncer parce que j’entrainerais Torben avec moi. Je suis sa porte de secours, et il est la mienne.
Désormais, je ne pourrais plus faire sans lui. Désormais, je ne voulais plus faire sans lui. Reprenons alors tous deux un nouveau départ. soufflais-je à l’humain. Si je pouvais recommencer une nouvelle vie, il le pouvait tout aussi bien. Il le devait d’ailleurs. Parce que cette existence qu’il menait ne lui apportait rien de bon. Que je fasse ou non parti de l’équation, Torben n’arrivait pas à trouver un équilibre, cet équilibre dont tout être à besoin. Je l’avais perdu moi aussi en cours de route. En était-il la cause ? Ou étais-je la sienne ? Peu importe. Nous avions tous deux des tords, des tords que nous devions nous efforcer à effacer. Nous ne pouvions plus continuer sur cette pente si savonneuse et déclinante. Alors je saurais être une maitresse vampire digne du servant humain. C’est la seule chose que je veux devenir pour l’instant. Je ne savais qui j’étais, mais je ne voulais plus l’être. Je n’étais plus Krystel. Je n’étais plus non plus Perséphone. J’étais… Personne… Et je n’étais pas certaine un jour d’être de nouveau quelqu’un, d’être un être entier. Pour l’instant, je devais me contenter d’être une maitresse vampire protégeant son servant humain. Cette orientation me plaisait.
J’écoutais l’homme me parlait de ses projets, et ne pus m’empêcher de rire à ses paroles. Ce son était sorti naturellement de ma bouche, et mon cœur se réchauffa à cette complicité que nous étions en train de retrouver peu à peu. Le ton était plus léger, plus détendu. Je passais mes doigts dans ses cheveux, puis dessinais le contour de son visage. Je ne te le permettrais pas. Car ton sang serait bien moins savoureux si tu l’altérais avec de l’alcool. Je posais ma bouche sur son cou, mordillant légèrement sa peau. C’était primaire, instinctif. Je n’avais pu me retenir alors même que j’évoquais ce liquide qui coulait dans ses veines, un liquide dont j’avais tant envie, tant besoin. Je m’écartais avant de succomber à la tentation, m’éloignant de lui de quelques pas, même si cela me déchirait les entrailles. Nous ouvrions un bar, c’est décidé. lui soufflais-je avant d’aller me servir un verre de sang. Je le bus doucement laissant passer quelques minutes, puis ajoutais J’ai été maintes fois trop égoïste et injuste envers toi. Cela ne se reproduira plus. Je secouais la tête Non. C’est à toi que je le demande. Car si tu es incapable de trouver, personne ne le peut. Ce qui tu es, je le serais. Et ce que je suis, tu le seras.
Hj : désolée c’est pas gégé
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Sujet: Re: Labor of Love Sam 6 Fév - 16:35
J'essaie de faire comprendre à Krystel ce que nous sommes, ce que nous serons, ce que nous pourrions être. Elle le comprend, elle le saisit et elle le fait sien, mais il n'empêche que nous en restons là pour le moment, car nous avons infiniment trop de choses qui se bousculent dans notre tête, qui nous chamboulent l'âme, nous bouleversent le cœur. Nous sommes ensembles et c'est tout ce qui compte. L'un contre l'autre. Elle est froide, tellement froide. J'en ai l'habitude depuis un moment mais cela me surprend toujours autant de la sentir ainsi, on dirait véritablement qu'elle est morte. Elle s'est pourtant nourrie de moi un moment plus tôt, mais comme je lui ai pris pas mal de sang en retour. Je sens que je peux faire plus pour elle, pour l'attirer vers un peu plus de vie. Elle me souffle qu'elle veut que nous reprenions un nouveau départ, que nous entamions une nouvelle existence. Je comprenais son besoin de rompre avec la situation présente et tout ce qu'elle impliquait, car autrement nous prendrions tous deux de bien trop gros risques, suffisamment en tous cas pour qu'ils soient difficilement maitrisables et cette fois ci, potentiellement mortels. Nous ne pouvions pas continuer comme ça. Je la garde contre moi alors qu'elle me fait la promesse d'être une meilleure maîtresse vampirique qu'elle ne l'a été pour l'instant.
| D'accord. Faisons ça. Et moi, j'essaierais d'arrêter d'être ce chien fou qui court après toutes les bagnoles en aboyant comme un roquet. Il faut se concentrer sur l'essentiel. Et l'essentiel aujourd'hui, c'est toi. |
J'étais honnête. Je l'avais récupérée, enfin, et ce n'était certainement pas pour la lâcher de sitôt, vous pouvez en être certain. Lentement mais sûrement, je commençais en effet à me sentir beaucoup mieux que précédemment, par sa présence, par sa force, par notre complémentarité retrouvée. Je jouissais de tout ceci, et ça me faisait un bien fou. Je suis content quand je l'amuse et son rire résonne, cristallin, à mes oreilles alors que je lui parle de mes projets un peu insensés. En sentant ses doigts parcourir mon cuir chevelu, je frémis un instant. J'ai toujours aimé que l'on me caresse à cet endroit là. C'était intime, réconfortant. J'aimais ça. Je grognais à sa remarque, mais de manière bien ironique.
| Merde alors, moi qui pensais que ton retour signifiait le retour de la fête du slip. Que j'allais pouvoir picoler, me retourner la tête, qu'on allait finir tous nus avec du bordel de partout et que ça allait être l'orgie permanente. J'aurais même pas droit à un petit verre? |
Krystel le savait, j'étais alcoolique jusqu'au bout des ongles depuis bien des années et ce n'était pas facile dans ces conditions de se couper d'une addiction aussi ancienne et aussi puissante. Krystel pouvait sans doute trouver quelque chose, mais quoi, je n'en savais rien. Il n'était pas non plus excellent que je sois accro à son sang, pas au point de ne plus savoir m'en passer. Je frémis à nouveau quand je sens ses lèvres contre la chair fragile de mon cou, quand elle y appose les dents. Mon corps se tend, se presse vers le sien. Elle s'éloignait et cela nous blessait cruellement tous les deux. Et voilà qu'elle veut VRAIMENT que nous ouvrions un bar, et me demande ce que nous devons être. Je soutiens son regard. Mais je me rapproche, porté par l'instinct. Mes mains l'encadrent doucement, passent sur le côté de son bassin, sur son ventre, passent sur ses cuisses. J'inspire l'odeur de ses cheveux.
| Le souci que je vois à un bar, c'est que tu seras reconnue. Aujourd'hui, tout le monde a des smartphone, tout le monde regarde et suit les actualités, tu seras reconnue. Moi aussi. Et nous serons toujours en danger. Toujours. Plus encore, ça risque d'être difficile à concilier avec notre service auprès de ta fille. Je pense qu'il nous faut trouver autre chose. N'empêche que moi au bar et toi à la gestion du personnel féminin, on aurait pu faire un tabac. |
Je souris.
| Si on n'était pas aussi fatigués, las et affaiblis, je t'aurais proposé une virée. Maintenant qu'on en parle, j'ai envie d'un coup à boire et de quelques filles. Je connais quelques coins suffisamment mal famés dans Glasgow... Demain?
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Torben Badenov
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Je laissais un nouveau rire s’échapper de ma bouche lorsque mon humain se qualifia de chien fou, courant après toutes les voitures, pour leur aboyer dessus. Je trouvais l’image assez drôle et la fatigue aidant, je n’avais pas pu me retenir. Et puis, j’avais bien senti que Torben aimait m’entendre rire. C’était assez étrange parce que je trouvais que cela ne me correspondait pas vraiment. On m’avait appris à toujours être maitresse de mes paroles, de mes actes et de mes sentiments en toute circonstance. La vie n’avait jamais été douce à mon encontre et j’avais toujours dû me battre pour survivre. J’avais épargné cela à mes enfants, un sacrifice que je referais si cela m’était donné de remonter le temps. C’était mon rôle de veiller sur les miens et je l’avais toujours fais même si j’avais lamentablement échoué. Les rares fois où je pouvais me laisser aller, c’était en la présence d’Augustus, et uniquement dans l’intimité d’une chambre. Il était mon créateur, l’être le plus important dans mon existence après mes enfants. Mais désormais, c’était Torben cet être là, non comme pas comme un substitut de l’homme qui m’avait transformé et façonné vampire. Il l’est d’une manière tout à fait différente, que je devais découvrir et à laquelle je devais m’adapter. Non, l’essentiel aujourd’hui, c’est nous. Cela pouvait paraître romantique, mais ça ne l’étais pas. J’étais pourtant tout aussi honnête que lui, simplement nous n’étions pas ensembles dans le sens romantique du terme. Ce qui nous liait était si différent, si opposé à cette conception. Notre lien est plus… Naturel quelque part, plus primitif également. Cela n’a vraiment rien à voir avec du sentimentalisme, même si nous éprouvions de l’affection l’un pour l’autre et que désormais, nous ne le cacherions plus à l’autre. Comme je lui avais dit, je ne voulais plus mettre des murs entre nous et je savais qu’il le désirait lui aussi.
Je fronçais légèrement des sourcils, avant de comprendre que si Torben n’était pas sérieux. Ou du moins, pas totalement. Je le connaissais assez pour savoir son addiction pour l’alcool, une addiction contre laquelle je l’avais fait lutter jadis, et qu’il allait devoir de nouveau combattre une fois de plus. Mon sang ne saurait être un substitue dural, mais c’était le moindre mal comparé à l’alcool. Dès demain, tu n’aurais plus le droit qu’à un seul verre par jour, jusqu’à ne plus en avoir besoin du tout Torben, même si l’idée de se retrouver dans des orgies permanentes est séduisante. Tu compenseras un temps avec mon sang, jusqu’à arriver à t’en passer et je t’aiderais.. Il était mon servant humain, mais également ma pomme de sang. Il ne saurait plus avoir un quotidien pouvant nuire à sa vie d’une manière ou d’une autre et altérer son sang. Enfin, s’il voulait rester ma pomme de sang. A moins que tu ne désires plus me nourrir, auquel cas, tu seras libre de boire jusqu’à plus soif si tel est ton désir. je lui avais dit, je ne lui imposerais plus rien et nous marcherons l’un à côté de l’autre. Il pouvait très bien être mon servant sans pour autant me nourrir. Je saurais me trouver un humain ou une humaine qui m’offrirait régulièrement son cou pour palier à ce besoin. Avant, j’avais plus d’un être à mon service pour cela et ils ne s’étaient jamais plaint de cette condition, bien au contraire.
Je rebondis ensuite sur l’idée de Torben, et même s’il était réticent, je savais, non je sentais qu’au fond de moi, cette idée n’était pas aussi superficiel qu’il voulait le faire croire. Simplement il ne voyait pas comment cela était envisageable alors il préférait la laisser tomber avant même d’avoir essayé. Je fronçais légèrement les sourcils, tout en prenant entre les mains son visage pour qu’il puisse me regarder droit dans les yeux. Il suffira de mettre à l’entrée, et à titre obligatoire, des masques pour tous. Je me fondrais dans le décor, et préserverais mon anonymat. Je n’aurais qu’à prendre une nouvelle identité que je te laisse le soin de choisir et cela est non négociable lui précisais-je à travers notre lien. Et nous pourrons concilier les deux. Ce serait même mieux d’ailleurs, car nous aurions alors la couverture idéale. Il nous suffit de trouver des sosies masqués qui apparaitront à notre place lorsque nous serons occupés. Je n’aurais aucun mal à les ensorceler et leur faire oublier le temps d’un soir jusqu’à leur propre identité. Morgane me l’autorisera, même si elle peut ne pas être d’accord. Elle comprendra que c’est un mal nécessaire. Et elle ne saurait me refuser une telle demande je le savais parfaitement. Parce que je restais sa mère et elle ma fille et qu’elle m’écouterait, moi, plus que quiconque. J’embrassais doucement le front de l’humain, en un geste rassurant et maternel Essayons donc et si cela ne fonctionne pas je t’autorise à me dire un fameux « je te l’avais dit ». Nous n’avons rien à perdre Torben. Je passais de nouveau mes mains dans ses cheveux consciente qu’il adorait cela. Je l’avais senti un peu plus tôt, lorsque je l’avais fait justement. Alors allons-nous reposer. Demain est un autre soir. Je ne sais pas si je serais capable de sortir si tôt, mais j’essayerais.
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Cassiopeia Johnson
Preuve est faite que visages dévots et pieuses actions nous servent à enrober de sucre le diable
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Sujet: Re: Labor of Love Mar 9 Fév - 11:42
Le poids de nos tourments était irrépressible, lancinant, insupportable. Il se rappelait à nous à chaque fois que cela prenait à l'un de nous deux. Krystel était une personne compliquée. Capable de la plus grande bonté, de la plus grande reconnaissance, pour parfois retomber dans des abîmes de cruauté et de perversion. Je la savais peu sensible à l'amour au sens humain du terme; l'attachement n'avait de valeur à ses yeux qu'en vertu du dévouement dont on pouvait faire preuve. Jamais Krystel n'aimerait quelqu'un d'ingrat. Elle pouvait aisément être amenée à se sentir prête à se sacrifier totalement pour quelqu'un, uniquement si ce quelqu'un avait pour caractéristique d'être prêt à la même chose pour elle. Krystel était donc une vampire exigeante, brutale, mais qui pouvait dévoiler des trésors de bienfaits pour ceux qui lui rendaient son niveau d'exigence et de proximité. Je l'embrasse doucement, mais à pleine bouche, quand elle me dit que l'essentiel c'était nous. Ce n'était pas du romantisme, pas de l'amour, mais la proximité la plus complète qui puisse être imaginée. Nous étions voués à rester l'un avec l'autre jusqu'à la fin de mes jours. Il nous fallait donc continuer de nous rapprocher, de communiquer, de faire tout ce qui était susceptible de nous avancer. Ce n'était pas un mal, ni un drame, que de prendre notre temps. Augustus était mort. Krystel ne dirigeait plus un Empire. Nous avions le temps. Tous les deux. Ensemble.
Et voilà que Krystel comprend l'ampleur des dégâts de son absence. Je buvais, trop, depuis toujours. Si ses forces, sa vigueur et sa puissance me tenaient à l'abri de tout danger grave, il n'en restait pas moins que je l'affaiblissais. Réduire était donc inéluctable, bien que je savais, fou que j'étais. J'offrais un sourire bienheureux à Krystel, comme si elle n'aurait pas pu me faire plus plaisir que me priver.
| D'accord, je veux bien essayer ça. Ton sang contre de l'alcool. Tu te rends compte quand même, de l'orgie permanente que ça sera malgré tout? |
Rien que d'y penser, j'encombrais notre psychée d'images, de désirs, de tout ce que nous avions partagé à chaque fois que nous avions partagé notre sang l'un avec l'autre. A chaque fois, cela avait tourné aux étreintes les plus complètes, les plus brutales, les plus sensuelles qu'il m'ait été donné de voir. Son sang était une flamme qui m'embrasait, et me faisait me consumer avec elle. Qu'elle me donne son sang aussi souvent, et nous allions passer notre temps à faire les lapins. Je n'étais pas contre, mais paradoxalement aux ruines qu'avaient été mon existence, le sexe n'avait jusque là jamais beaucoup compté comme fin en soi. Avec Krystel, tout pouvait être différent. Je caresse la joue de Krystel, alors qu'elle me propose le plus sérieusement du monde de ne plus la nourrir. Je fronçais les sourcils. Je déposais un baiser brûlant au ceux de son cou avant de remonter au niveau de son oreille.
| Non. Je veux que tu viennes te nourrir à la source. Et plutôt deux fois qu'une. |
C'était une invitation, bien sûr, car rien ne nous rapprocherait autant que ça. Je lui insufflerais la vie et elle, me ferait goûter sa mort. Les choses allaient ainsi depuis fort longtemps. La vampire me serre entre ses mains si douces mais si puissantes, alors que je plonge mon regard dans le sien. Aux couleurs si intenses, si profondes, qui m'avaient toujours plus semblés être ceux d'une bête, d'un prédateur, que d'un être humain. Elle m'explique qu'elle ferait bien un bar à thème, avec déguisements et masques. Ca pouvait marcher, oui. Encore que c'était pas tout à fait ce à quoi je pensais. Mais il nous fallait bien des compromis pour être susceptibles d'avancer ensemble. Je note ce qu'elle me dit, réfléchit un instant.
| Ca peut marcher. Encore qu'un bar à filles avec des masques, c'est conceptuel. Ca va attirer l'attention. Mais on peut essayer, oui. Et j'aimerais bien ne pas avoir à faire l'aumône à ta fille. J'ai un petit trésor de guerre de combats illégaux, et j'ai d'autres sources potentielles de revenus. |
Je me tendis vers elle quand elle vint à nouveau me caresser le cuir chevelu. Je souris, lui murmurant à nouveau.
| Non. |
Et lui présente mon cou. Le lui fais sentir. Qu'elle s'en emplisse les poumons. L'invitation était éloquente; l'aperçu de ce que nous étions que j'avais eu dans la cellule l'avait peut être ramenée à nous, mais ce n'était pas suffisant.
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Torben Badenov
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Nous avions échoués tous deux dans nos rôles respectifs. Je n’avais pas accordé à Torben celle qu’il aurait dû avoir et lui ne s’était pas imposé pour l’avoir. Nous avions tous les deux nos torts, même si les miens étaient les plus nombreux, et les plus importants. Je ne pouvais m’empêcher de me demander si les choses auraient tournée autrement si je n’avais pas agis aussi stupidement. J’avais pris notre lien comme étant quelque chose d’acquis, pour lequel je n’avais aucun effort à faire. J’avais causé non seulement ma perte, mais également celle de l’humain. Il était retombé dans ses anciens travers et avait perdu goût en la vie. Nous nous ressemblions tant en cet instant. Toucher le fond aura eu le mérite de m’ouvrir les yeux sur bien des choses. Nous ne pouvions plus laisser les choses en l’état et deux choix s’offraient à nous : renoncer et laisser la mort nous emporter ; ou essayer de reprendre un nouveau départ, ensembles et sans plus tenir à l’écart l’autre. Je n’avais sans doute plus envie de continuer à fouler cette terre pour l’heure, mais j’avais conscience que je ne pouvais pas renoncer pour autant. Je n’en avais pas le droit, ou du moins pas avant d’avoir remis les choses en état, d’avoir réparé toutes ses erreurs que j’avais commise.
Je n’obligeais pas Torben à se sevrer même si c’était, bien entendu, la voie que je préférais le voir suivre. Je ne prendrais plus de décisions à sa place désormais. Il était bien assez compétent et lucide pour savoir ce qui était le mieux pour lui et ce qu’il préférait faire. Comme je lui indiquais, je pouvais l’y aider en lui proposant mon sang en échange. Tout comme je pouvais très bien aller me nourrir à une autre veine, même si je préférais bien entendu me nourrir de lui. Il était mon servant humain et j’avais encore sur la langue la saveur de ce liquide qui coulait dans ses veines, même s’il était altéré désormais. Je pourrais me passer de boire à d’autres cous s’il le désirait en alternant sa veine avec du True Blood. J’étais prête à lui accorder si c’était ce qu’il désirait, et uniquement si c’était aussi sa volonté à lui. Je ne pouvais plus agir comme avant et décider pour deux. Je n’en avais plus envie, plus la force non plus. Cette décision lui revenait bien plus qu’à moi. Je n’étais pas sans savoir l’effet que mon sang pouvait avoir sur lui. Ce n’était pas sans conséquence, car je ne ferais que remplacer une drogue par une autre. Ainsi lui répondis-je sérieusement Prend quelques jours pour y réfléchir. Il n’y a aucune urgence, aucune obligation. Ce choix te revient entièrement. Je ne voulais pas qu’il se précipite, ou qu’il prenne un chemin uniquement pour me faire plaisir. Je ne voulais plus que cela se passe ainsi entre nous. Nous l’avions déjà fait et cela n’avait pas marché. Nous nous étions plantés et cela avait quasiment détruite sa vie.
Il me glisse une invitation à l’oreille, après avoir posé ses lèvres brulantes sur ma peau si froide. J’aime le savoir si proche de moi. Son absence me pèse encore, alors même qu’il est avec moi et j’ai besoin de cette proximité pour me rappeler, nous rappeler que les choses étaient doucement en train de changer et que désormais, il était vraiment à mes côtés. Si je ne réponds pas à ses mots, c’est pour qu’il prenne, comme je le lui avais demandé, le temps de réfléchir. Il savait parfaitement bien ce que je désirais, sans que je n’aie besoin de lui dire. Ne restait plus qu’à se décider, sans avoir la moindre pression. Il était à présent maître de son destin.
J’insiste pour qu’il ne laisse pas tomber le projet qu’il a, lui montrant que des solutions existent. Nous pouvions parfaitement nous lancer dans un bar, et je pensais sincèrement que ce serait d’ailleurs une bonne idée. Cela nous offrirait une bonne couverture et les gens ivres ont tendance à beaucoup parler d’ailleurs. Ce ne serait pas contradictoire non plus avec l’aide que je comptais apporter à ma fille. Je ne pouvais pas la laisser tomber alors qu’elle avait encore besoin de mon soutien et de mes talents. Je ne saurais redevenir Reine, mais je pouvais agir dans l’ombre et être celle qu’elle ne pouvait pas être, celle qu’elle ne voulait pas être. Rassures-toi, nous ne lui ferons pas l’aumône et n’oublie pas qu’elle n’a jamais vraiment travaillé. L’argent qu’elle possède est avant tout le mien. Mais si tu ne préfères pas, alors nous trouverons d’autres solutions. Je ne doute pas que tu es eu quelques idées à ce sujet là. Cette idée qui avait germé dans son esprit ne venait pas de nulle part, et il avait déjà réfléchi à la manière dont il pourrait monter cette affaire.
Il me propose de sortir, mais je préfère éviter pour l’instant de me retrouver face au reste du monde. Je ne suis pas aussi stable qu’il peut se l’imaginer et je redoutais ce qui se passerait si je sortais tout de suite. J’ignorais de quoi j’étais capable, et je ne me sentais pas prête à repousser mes limites. Pas ce soir. Nous étions tous deux fatigués après tout. Il me présente sous cou, et aussi tentant que cela soit, je ne le mords pas, y posant simplement mes lèvres pour baiser sa chair. Il veut que je le mordre, mais ce ne serait pas prudent. Il était le seul rempart à ma folie et le laisser sans forte serait une erreur Plus tard… Lui soufflais-je avant de prendre son visage entre mes mains de telles manière à ce qu’il puisse me regarder droit dans les yeux. Plus tard Torben. Ne tentons pas les ténèbres une nouvelle fois lui dis-je le plus sérieusement du monde, avant de soupirer. Tu dois reprendre des forces et je me suis déjà nourrie de toi. Je prends sa main et le conduit jusqu’au lit. Je dépose de nouveau un baiser dans son cou, avant de lui ôter son vêtement imbibé de sang. Je pose mon front contre son torse, appréciant la chaleur que dégage son corps, tout en déboutonnant son pantalon. Enlèves tes chaussures et reposons-nous. lui dis-je avant de m’écarter de lui. Je me débarrasse à mon tour de ces vêtements déchirés et tâchés que je porte, les laissant sur le sol sans m’en préoccuper, ne restant qu’en sous-vêtement. Une fois fait, je me glissais sous les couvertures du lit, puis me blotti contre la chaleur de l’humain, dessinant avec mes doigts toutes les cicatrices qu’ils avaient, dont certaines que je ne lui connaissais pas. Je lui en désignais une et lui demandais alors Comment as-tu été blessé ? Il y avait tant de choses à rattraper, tant que choses que j’ignorais et que je devais pourtant connaitre, que je voulais connaitre.
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Cassiopeia Johnson
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Sujet: Re: Labor of Love Mer 17 Fév - 14:13
Les choses allaient déjà mieux. En l'espace d'une soirée, les progrès étaient formidables. C'était toute la magie et le pouvoir du sang. Le sang est la vie, aussi bien pour nous autres humains que pour les vampires. Tout était plus sain, plus pur, et il avait suffi pour cela uniquement que les lèvres de Krystel se posent sur ma chair et après que ses crocs me l'ait entaillée, en boive le liquide carmin qui s'était écoulé de la plaie. Le sang avait couru le long de sa bouche,d e son œsophage, il avait instantanément rouvert l'esprit, réparé la mémoire, rassénéré le corps de la vampire. Elle était de nouveau neuve. Endommagée dans sa psychée, mais son esprit avait récupéré toute sa force et son corps, toute sa robustesse. Je me rendais bien compte que cela ne changeait pas grand chose au final, car de toute manière notre lien était si fort de base qu'il pouvait renverser les obstacles les uns après les autres. Sans mon sang, le processus aurait cependant été infiniment plus long et ô combien plus douloureux. Pourtant, je ne sens pas de désir plus ardent chez Krystel ; le processus l'a épuisée et j'ai bien peur que le propre marasme de mon moral comme de mes pensées ne l'aient touchée plus que je n'aurais dû le faire. Son propre désespoir fait écho et alimente le mien ; il faudra que l'on trouve bien vite une solution à cela, ou bien nous risquions de finir par nous laisser mourir. Je savais pour avoir bien étudié l'histoire vampirique, que c'était quelque chose de tout à fait possible au regard de l'aspect si nostalgique de cette espèce. Quoiqu'il en soit, je ne sentais plus la même force qu'autrefois chez Krystel, qui avait été une femme à la volonté d'acier mais qui, aujourd'hui, était déjà prête à transiger sur ses désirs. Je lui faisais comprendre qu'il fallait qu'elle se ressaisisse, maintenant que tout allait mieux.
| La décision est déjà prise et tu le sais très bien. Nous sommes un tout, et si ce n'est pas le cas, autant mourir tout de suite. |
Je ne voulais plus revivre l'état dans lequel nous nous étions trouvés ces derniers mois. C'était une forme de torture qui, si elle n'était pas inédite pour moi, ne s'en trouvait pas moins être particulièrement insupportable pour moi. Cela me faisait souffrir à chaque heure du jour ou de la nuit et j'avais atteint mes limites de résistance, de ce côté là. La belle ne répond pas de suite à mes attentions ; je ne la sens pas désireuse d'aller plus loin ce soir dans notre lien, dans notre complétude. Elle est lasse et fatiguée. Je la sens pourtant désireuse d'exploiter l'idée que je lui ai soumise, dans le sens où ça lui permettra de s'occuper, de s'atteler à une tâche où elle était assez douée. Krystel me parle de me rassurer et que prendre de l'argent à quelqu'un qui n'avait pas travaillé n'était pas en soi profiter de cette personne. Je fis la moue. Je n'étais pas tout à fait d'accord avec cette assertion.
| Oui, je pense qu'on peut rapidement trouver le moyen de nous auto-financer. |
La vampire se fait hésitante, ce qui est suffisamment étonnant pour que je m'en sente quelque peu déstabilisé. En règle générale, elle n'était pas du genre à barguigner et c'était plutôt une créature d'extérieur que d'intérieur. Je frémis à son contact alors que je comprends que sortir pour se délasser n'est pas une option, pas ce soir en tous cas. Je haussais les épaules alors qu'elle ne voulait pas son dû, et qu'elle n'en ressentait pas plus de besoin.
| Comme tu veux, plus tard, alors. | concluais-je
Je la suis jusqu'au grand lit qui trône au milieu de la pièce, alors qu'elle me déshabille. Je la laisse faire, n'ayant pas froid grâce au feu allumé dans la cheminée. Sa main elle, est glacée, tout comme son front qui vient se poser contre le mien. Je ne peux réprimer une réaction bien naturelle alors qu'elle me déboutonne mon pantalon, et ne peux pas plus m'empêcher de la couver du regard alors que je l'observe se déshabiller. Pas nue, contrairement à son habitude. Il y a chez elle une pudeur et une retenue qui ne me semblent pas du tout naturelles, mais je me fais à l'idée qu'elle a bien dû changer pour survivre. Nous allons sous les couettes, recouvrant nos corps du lourd édredon polonais qui nous piège en son sein. Retour d'une réaction bien naturelle à sa proximité, mais je ne m'en cache pas. Ce n'est pas le moment, alors je ne fais rien, mais ça n'empêche pas qu'après tout ce temps, je l'aime et la désire toujours autant. Et la voilà qui me caresse les cicatrices, qui me demande où je me suis fait cette cicatrice.
| Un coup de couteau. Une simple estafilade ; le type n'avait pas compris que ce serait plus efficace de planter que de trancher. Il ne pourra plus refaire cette erreur. Celle d'a côté, c'est un type qui avait des gantelets de cuir avec des clous sur les phalanges, ça a vraiment fait mal quand il m'a cogné en plein dans les côtes. |
Je l'embrasse sur le front.
| Tu sais, je n'étais pas si mauvais... Et je suis sûr que si on cherchait bien, dans cet endroit où je me battais, on trouverait de quoi aider ta fille... |
Ah, tiens, voilà un plan qu'il est bon.
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Torben Badenov
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Je fis un signe négatif de la tête à l’humain, avant de soupirer. Je lui avais indiqué, je ne voulais pas qu’il prenne de décision hâtive, mais qu’il réfléchisse bien à tout ce que cela impliquait, en bon comme en mauvais. Nous devions changer ces habitudes que nous avions jadis et qui avaient nuis à ce lien que nous partagions. Je n’étais plus la même femme et je ne désirais pas redevenir celle que j’étais. Les choses allaient changer, et je ne voulais pas nous voir reprendre un chemin que nous savions chaotique autant pour l’un que pour l’autre. Alors, même s’il semblait sûr de lui, je voulais qu’il prenne tout de même le temps d’y penser avant de se décider. Je lui fis sentir tout cela, ne lui cachant plus rien. Les non dits et les mensonges nous avaient menés à la situation actuelle. Si cela devait se reproduire, je ne m’en relèverai pas. De ça j’en étais certaine. Je n’avais plus la force de continuer à me battre alors si je devais retomber, que la mort m’entraine avec elle. Il ne resterait alors plus rien. Si je devais perdre Morgane ou/et Torben, mon existence n’aurait alors plus aucun sens.
Je ne lui répondais pas. Il savait très bien ce que je pensais de tout cela et il n’avait pas besoin d’entendre de mots pour comprendre. Notre conversation dériva sur ce projet qu’il semblait vouloir avoir, sans pour autant y croire. Il redoutait de faire une erreur, que cela soit fou, mais s’il n’essayait pas, il allait vivre avec des regrets. Il avait les moyens d’essayer et si cela ne fonctionnait pas, et bien, tant pis. Ce n’était pas comme s’il mettait sa vie ou la mienne en jeu ou en péril. Il perdrait de l’argent oui et… Et alors ? Ce n’était pas comme si cela avait la moindre importance. Il n’avait jamais eu besoin de beaucoup de vivre et il n’était plus tout seul. Il n’était pas question que je ne gagne pas ma vie de mon côté. Si je devais me mettre au service de ma Fille, je conclurais un contrat avec elle, et une rémunération. Et Torben en ferait de même également, même si j’avais devoir le convaincre à accepter. Alors lançons nous rapidement, même si nous allons devoir parler des détails. Mais plus tard d’accord ? je me sentais arasée et fatiguée. Je ne désirais qu’une seule chose en cet instant : sentir mon servant humain à mes côtés. J’avais encore soif de lui, mais je refusais pour autant de boire à sa veine. Ce ne serait pas bon pour lui et je n’abuserais pas de son sang uniquement pour mon bon plaisir. Je pouvais pour l’instant m’en passer de toute manière. Je l’entrainais jusqu’au lit afin de pouvoir me coucher à ses côtés, reposant ma tête sur son torse, tout en caressant légèrement chaque trace qui s’y trouvait. Je l’interrogeais d’ailleurs sur l’une d’elle que je ne lui connaissais pas. Je l’écoute me raconter son histoire et lâche un léger rire lorsqu’il m’affirme qu’il n’était pas mauvais et que nous pourrions exploiter cette piste pour Morgane. Des gantelets en cuir avec des clous tu dis ? Ce n’est pas une mauvaise idée tiens, même si cela n’a pas été suffisant puisque tu es là. Je sais bien que tu n’es pas mauvais, cependant soit certain que tout être levant la main sur toi devra désormais m’affronter dans la foulée. Il n’est plus question que l’on te nuise Torben. Nous étions un tout comme il l’avait dit. Si on le touchait, on me touchait aussi et c’était là une condamnation à mort. Parles-lui en alors et voyons si tu peux tirer ton épingle du jeu de cette manière. Mais nous reprendrons avant ton entrainement et le mien. Je t’aiderais à devenir plus fort et tu m’apprendras à m’adapter à ce nouveau monde, à cette nouvelle époque. Je relevais la tête vers son visage, plantant mes yeux dans les siens. Deal ? Cela ne se ferait pas tout de suite. Avant j’avais besoin de récupérer des forces qui commençaient de nouveau à m’abandonner. D’ailleurs je reposais ma tête sur sa peau si chaude. J’entendais son cœur battre contre mon oreille, me narguant, m’appelant, me rappelant que ce sang qu’il irriguait m’appartenait, à moi et uniquement à moi. Ne passe pas la journée à mes côtés, et ne me rejoint pas tout de suite à la tombée de la nuit Torben. Fait moi porter du sang tu veux bien ? Parce que je n’étais pas sûre d’être encore aussi stable qu’actuellement et que je risquais de lui nuire sous le coup de la faim. Je n’étais pas certaine de pouvoir m’arrêter à temps s’il me présentait sa veine. Son sang m’appelait et il pouvait sentir cet obsession qu’il représentait. Je pouvais y résister en temps normal, simplement je ne serais peut-être pas dans mon état normal à mon réveil. Si je lui faisais de nouveau du mal, je ne saurais me le pardonner. Il était, avec Morgane, la dernière personne qui me restait désormais dans cette vie.
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Sujet: Re: Labor of Love Lun 7 Mar - 21:54
La vie n'était qu'un éternel recommencement. Vivre, mourir. Recommencer. Je n'avais fait que ça en dix ans. Vivre et mourir, un nombre incalculable de fois. J'avais aimé une femme, une seule, j'avais trahi et été trahi, j'avais tout donné pour un idéal, pour une pure idéologie cruelle et sans pitié, mais qui visait l'avenir. J'avais tout sacrifié. Combien de fois étais-je resté, baignant dans mon sang, ma tenue déchirée, des plaies ouvertes avec ma vie qui s'écoulait hors de moi ? J'avais tellement souffert par amour, incapable de me contenir, incapable de me réfréner. Il n'y avait jamais eu que cela qui me passionnait, qui jouait le rôle de moteur. Jana, bien sûr. Puis l'amour de la Mort, et de sa plus pure incarnation. Il y avait eu des tempêtes, de véritables raz de marée. Mais j'avais tenu bon. Et j'étais là aujourd'hui. A vivre un jour de plus. A vivre pour l'éternité. Un jour après l'autre. Un jour de plus.
Krystel et moi nous ouvrions l'un à l'autre à nouveau, avec toute la force dont nous étions capables. Chamboulés par ce que nous avions vécu, dévastés par la réouverture brutale du canal qui nous reliait, jusqu'à nous imprégner totalement, nous recouvrant l'un de l'autre. J'embrasse doucement l'ancienne Reine Rouge, l'ancienne conquérante de la nuit, sur le front. Comme on le ferait avec une enfant, avec quelqu'un de traumatisé. Elle avait vécu un véritable cauchemar, c'était vrai. Krystel veut se lancer à corps perdu dans une nouvelle aventure, dans une nouvelle occupation. Je ressens ce besoin aussi, avec force. Mais je sais aussi que nous ne pouvons plus nous permettre d'être irréfléchis ou inconstants, plus maintenant que Krystel a accepté d'aider sa fille, de la protéger. Je laisse la vie suivre son cours, sans plus chercher comme autrefois à remonter sans cesse à contre-courant. C'était dans ma nature, mais j'étais fatigué de ça aussi.
| D'accord. | souflais-je simplement
Il fallait dormir. La nuit n'était pas encore totalement terminée et la vampire ne s'assoupirait pas avant, mais moi si. Mes nerfs avaient été mis à rude épreuve ce soir. J'avais cru redevenir fou, à plusieurs reprises, au fur et à mesure où le retour de Krystel dans mon esprit oblitérait tout le reste. J'avais oublié ce que ça faisait d'avoir une âme. C'était aussi gratifiant que douloureux, somme toute. Je la laisse se blottir contre moi, me caresser le corps et les nombreux stigmates qui l'ornaient. Certaines des filles que je côtoyais quand je m'oubliais avec ma dignité, trouvaient que mes cicatrices étaient probablement l'apanage de talents particuliers pour la guerre, pour le combat. Ce n'était qu'une demie-vérité. Presque un mensonge, en fait. Ces traces me rappelaient justement que je ne serais jamais assez bon, qu'il y avait toujours du danger, toujours plus fort que soi en ce monde. J'étais bon, j'étais excellent même. Mais je n'étais pas assez fort malgré tout. Je ne le serais jamais assez pour me hisser à son niveau à elle. Le meurtre à l'état pur. Je murmurais au creux de son rire.
| C'était pour amuser la galerie, son truc. Exciter la foule et faire couler le sang, sans pour autant abréger le combat. |
Je souris quand elle me garantit que quiconque me toucherait à présent risquerait la mort.
| D'aucuns diraient que c'est justement mon boulot, qu'on lève la main sur moi. |
J'écoutais sa proposition et ne pu m'empêcher de sourire en l'entendant user d'un argot très contemporain quand elle me proposa son « deal ». J'acceptais d'un signe de tête. S'entraîner. Pourquoi pas. Le faire avec Krystel n'était pas sans danger, et parfois, les choses dégénéraient. J'aimais bien ces fight où on ne retenait pas nos coups. Et où on finissait parfois par s'empoigner dans d'autres formes de corps à corps, même si ces étreintes là n'avaient jamais été vraiment notre spécialité, en tous cas pas ensemble. Je sentais son corps froid comme le marbre, plus doux, se blottir contre moi. La vampire me pousse à ne pas la veiller, mais je lui fis comprendre que je n'avais nulle part ailleurs où aller. Sortir ? Pourquoi faire ? Me murger ? Me battre ? La seule raison que j'avais de continuer, la seule raison depuis dix ans, était là contre moi. C'est sur cette raison que je commençais doucement à m'endormir. Et pour la première fois depuis des mois, je dormais d'un sommeil sans rêves.
Journal Intime Spécialisation: Tireur Points de vie: 17 Coups du Destin: 22
Torben Badenov
Seule la Mort met Fin au Devoir
Messages : 18708 Membre du mois : 108 Je crédite ! : Avatar (c) Seerlena || Signature (c) Kanala Localisation : Aux côtés de Krystel Raybrandt Caractère : à Edimbourg Vos Liens :