Glasgow dégueulait d’affiches publicitaires rose criarde en vue de la Saint-Valentin. Les stigmates des Années Sanglantes, impacts de balles et graffitis, étaient cachés, recouverts par du papier en format A2. Et si ce n’étaient pas pour la célébration de cette fête qui n’avait aucun sens, c’étaient les visages de Hood et de McBorough que l’Ecossaise croisait sur chaque pan de mur. Le regard du directeur de la PES la mettait mal à l’aise, la berçait dans l’inconfort – elle s’en voulait. Elle s’en voulait d’agir tout sourire devant lui, d’avoir passé les deux derniers jours en sa compagnie sur Edinbourg (raison pour laquelle elle avait dû annuler son rendez-vous avec Luke) alors qu’elle savait pertinemment qu’elle ne voterait pas pour lui. Elle n’avait pas voté la fois précédente – cette fois-ci, elle voterait blanc. Elle ne croyait pas au beaux discours des diplomates et de leurs promesses. Elle ne croyait pas aux promesses, d’ailleurs, les mettant au même rang que l’existence de Santa. Et si Sorcha devait être tout à fait honnête, elle ne croyait pas en elle-même.
La demoiselle n’appréciait pas de flâner dans les rues. Elle préférait dévorer les pavés, les assommer de sa démarche légère mais claquante, raser les murs en se pensant ombre. L’Ecossaise se voulait discrète, trop peut-être, et elle préférait qu’on ne la connaisse pas plutôt que son nom soit sur les lèvres de tout un chacun. Elle se voulait fantôme, dans l’ombre, à glaner des informations pour sa seule curiosité. Elle voulait être prête à se fondre dans le décor à la moindre occasion, à prendre la fuite d’un simple claquement de talon. Agrippant le col de sa gabardine, Sorcha avalait les pavés, tête baissée vers le sol. Si elle voulait savoir où elle mettait les pieds, la brune voulait à tout prix que son visage ne marque pas les esprits. Pourtant, sans trop savoir comment (ni pourquoi), elle se retrouva en possession d’une rose rouge qu’un passant lui vendit pour £2. Sans rechigner, elle avait laissé le cuivre tinter dans la main du vieillard avant de presser le pas.
C’était le visage rosi par la fraîcheur de l’hiver que la demoiselle pénétra dans le restaurant. D’un revers de la main, elle chassa la fine pellicule de neige qui recouvrait sa chevelure. Tadgh, l’un des serveurs qu’elle connaissait bien depuis le temps, lui indiqua la table où Luke se trouvait. Le jeune homme tapota deux fois sur le cadran de sa montre, sourire aux lèvres, lui rappelant qu’elle avait quelques minutes de retard. Desserrant son manteau, Sorcha s’avançait vers son client du soir avant d’agiter la main en direction du cuistot. Clyde venait de Stornoway, comme elle, et l’avait nourri plus d’une fois en l’échange de quelques heures de vaisselles. Captant son regard, elle articula en sa direction sans pour autant émettre le moindre son ce qu’elle voulait commander ce soir : la même chose. Un haggis comme seul lui savait le faire. Un haggis parfumé et léger. Arrivant finalement à la table où Luke se trouvait, Sorcha sortit de sa poche la montre à gousset du jeune homme avant de se laisser choir sur la table. Elle afficha un large sourire, épuisée pourtant de courir en tous sens depuis les cinq derniers jours.
- Désolée. Juste quelques syllabes, rien de plus, rien de moins. Peu bavarde, Sorcha ne s’encombrait pas de formule de politesse – certainement le sang de pêcheurs qui coulait en elle. Accrochant sa veste sur le dossier de la chaise, elle continuait de parler sans jeter le moindre regard à Luke. J’ai dû recréer le balancier. Changer le pont de barillet et les amortisseurs. Comme ça, ça vaut bien £400. Ca aurait été moins cher d’en acheter une nouvelle. Mais vu qu’c’est de famille. Etirant un large sourire sur ses lèvres, la brune osait enfin un regard timide vers son partenaire. Elle ne voulait pas le ruiner, n’avait pas tenté, mais c’était bel et bien le prix des choses. Pour compenser le prix presque excessif, la demoiselle avait même remplacé la chaine. T’as commandé ce que tu voulais ? Le cuistot offre ce soir. D’un signe de tête, la brune indiquait Clyde qui s’activait déjà à préparer son assiette de haggis. Trop occupée par son retard, son travail et son enthousiasme, la demoiselle remarquait à présent la clientèle du soir. Eclairés par la lumière faiblardes de plusieurs bougies, des couples s’offraient des têtes à têtes, s’échangeant messes basses et regards langoureux. Sorcha en grimaça, reportant son attention sur Luke.
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Sorcha McCabe
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Sujet: Re: i can hear it coming, just feel like falling [Livre III - terminé] Sam 11 Avr - 0:17
Je regarde les photos que m’ont envoyées mes différents contacts. Je tissais ma toile, faisait des liens avec chaque chef de chaque groupe des créatures surnaturelles. Les reines rouges trônaient en haut, une jolie blonde et une brune. Mon regard se tarde sur l’Ulfric et son épouse. Un couple de loup ayant une portée de louveteaux, au moment où le chaos était le plus intense. Combien de louves seraient prêtes à rejoindre notre camps pour avoir le même privilège ? Ne jamais sous-estimé l’envie d’une femme de vouloir un enfant. Ma main récupère une photo de Savannah sortant d’un hôtel. Douce enfant. Le jeu se met en place doucement, avec patience, et c'est ce dont je dois faire preuve : de patience pour obtenir ce que je désire. J’accroche la photo. Mon portable se mit à vibrer, me rappelant mon rendez-vous avec Sorcha. Dans ce monde de ténèbres, je me garde un espoir, un jouet de rédemption. Sorcha. En me dirigeant vers ma salle de bain, j’inspectais mon arme, un silencieux sur ma table basse. Je doute que j’aurais besoin d’une arme et reposa celle-ci. Je voulais me faire bien voir par l’humaine, et je n’y arriverai pas en portant mon silencieux. Il faut dire que depuis que j’ai rejoins le camp de Pandore, j’utilisais beaucoup plus mon pouvoir et beaucoup moins mes outils. J’avais changé depuis que j’avais posé le pied sur le territoire écossais. Je me sentais plus puissant, plus machiavélique et libre d’être moi-même.
Mon reflet dans mon miroir, projetait le visage d’un homme déterminé et sombre. Je n’avais qu’à sourire pour changer ça et adoucir mes traits. Un masque que je portais quotidiennement pour passer inaperçu. J’avais hésité quant à la tenue que je souhaitais porter ce soir. Sorcha m’avait donnée rendez-vous dans un restaurant, le jour de la saint-Valentin. Je doute qu’elle est faite exprès. Il s’agit pour elle d’un rendez-vous d ‘affaire. Costume class ou simple jean ? Dilemme. J’opte pour un jean, un haut sombre bleu marine avec un col tunisien. Je ne voulais pas qu’elle est l’impression qu’il s’agisse d’un rancard. Sorcha me semble être le genre de femme qui n’aime pas beaucoup se sentir malaise. Autant, la rassuré, lui faire croire que j’étais bien là pour notre affaire, et non pour autre chose. Manipuler n’est pas chose facile, mais j’aime ça !
Ma veste sur le dos, j’arpentais les rues de Glasgow, jusqu’à trouver un taxi qui m’amène en son centre. Il me déposa devant le restaurant où je devais retrouver Sorcha. En entrant, dans les lieux, je jaugeais les lieux. Beaucoup de monde et surtout beaucoup de couple. Je ne comprenais pas cette idée qu’il faille fêter l’amour. Une idée totalement ridicule. Il faut dire que je n’avais pas aimé depuis longtemps, et même lorsque ce fut le cas, je crois n’avoir jamais fêté la Saint-Valentin. Le serveur me désigna une table. Il y avait une bougie pour l’effet tamisé d’un diner romantique. Je m’y installai en déposa ma veste sur le dossier de ma chaise. Les minutes passent et la demoiselle n’était toujours pas arrivée. Allait-elle me poser un lapin ? Non. Voilà qu’elle apparut enfin. Elle capta mon regard et je lui signale son retard en tapotant sur le cadran de ma montre. Note sur Sorcha, elle n’est pas ponctuelle. Cela ne me dérange pas plus que ça, du moment qu’il s’agit pas de plusieurs heures d’attentes. Je la trouvais jolie avec ses joues rouges, rafraichis par le vent frais. Ce qui me fit tiquer c'est la rose rouge. Qui avait eu l’audace de lui offrir une fleure ? J’avais glané des informations sur elle. Pas beaucoup, parce que j’avais beaucoup d’autre chose à faire, mais assez pour savoir qu’elle était célibataire.
Elle semble avoir ses habitudes dans ce restaurant. Je la regarde me tendre ma montre à gousset et s’installer devant moi. Je l’écoute attentivement, tout en inspectant la montre. Mon doigt passe sur la gravure du corbeau, me rappelant ma famille. Mon Grand-père. Je reste songeur. Le prix n’était pas un problème. – Non … juste un café, s’il te plaît… - laissant Sorcha commander à ma place. Je reportai mon attention sur la jeune femme. - … Il est vrai que 400 … c'est une somme ! – lui dis-je en souriant. – Je doute que tu prennes la carte bleue ce soir et je n’ai pas de chèque. Alors voici, ton argent … - Je sortis de la poche de ma veste une enveloppe qui contenait £500 en liquide. Je lui glisse celle-ci rapidement pour éviter qu’un regard ne se tarde sur cette transaction. Il y avait beaucoup d’argent. Il manquerait plus que ça qu’elle se fasse braquer. – Il y a un supplément … c'est un pourboire pour le travail accomplis. – Je pris ma montre laissée sur la table et la regarda à nouveau. J’étais ravi d’avoir prévu un peu plus dans mon estimation de ce que cette réparation pouvait me coûter. Je regardais la rose rouge qu’avait apporté Sorcha. La question me brulait les lèvres. – Tu as fait du bon boulot … - lui dis-je en souriant. Je fourre ma montre dans la poche de ma veste. – … c'est une jolie fleure… est-elle pour moi ?... – Je désignai la fleure du regard. – Si ce n’est pas le cas, ne devais-tu pas diner ce soir avec ton petit ami, plutôt que de bosser ? – Lui demandais-je en m’adossant contre le dossier de ma chaise. L’éclairage de la bougie, adoucissait son beau visage. Elle était vraiment très jolie et je ne manquais pas de la dévisager.
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Samuel Bryne
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Sujet: Re: i can hear it coming, just feel like falling [Livre III - terminé] Lun 4 Mai - 20:13
Il n’avait pas cillé, ni même grimacé. Non. Le trentenaire s’était contenté d’étirer ses lèvres en un fin sourire, avant de déposer une épaisse enveloppe sur la table. Il n’avait pas tenté de négocier, encore moins râlé quant au montant. Non. Luke s’était seulement permis de rajouter un « supplément », faisant office d’inconnue dans l’équation. Fronçant les sourcils, la demoiselle s’interrogeait sur la situation, se demandait combien Luke avait pu ajouter au montant qu’elle venait de lui indiquer. Des doigts, Sorcha tâtait l’enveloppe, mourant d’envie de laisser traîner un œil à l’intérieur. Pourtant, en ces lieux, avec tout ce peuple, elle n’osait pas. Elle n’osait pas et rongeait son frein, faisant signe à Tadgh d’amener un café. Pour l’autre. Pour lui. Pour ce ténébreux qui venait de lui remettre plus de £400 sans émettre la moindre complainte. Pourtant, à la lumière des bougies, l’Ecossaise aurait pu tenter sa chance. Ce n’était que l’histoire de quelques secondes.
Du coin de l’œil, la brune le regarda ranger la montre dans la poche intérieure de sa veste. Si elle n’en grimaça pas, elle ne put s’empêcher de se mordre la lèvre inférieure. Pour une raison qu’elle ne pouvait s’expliquer, elle la voulait. Elle voulait continuer à l’exposer aux rayons du soleil pour en observer les reflets d’argent. Elle voulait caresser du doigt le corbeau qui y était incrusté. Elle voulait la récupérer, tout simplement, pour agrandir sa collection personnelle. Et si l’envie lui manquait, un jour, elle pourrait la revendre contre deux ou trois mois de loyer. Mais Luke avait tué la possibilité dans l’œuf, n’affichant qu’un large sourire alors que Tadgh déposa dans un claquement sec un expresso sous le nez de son compatriote. Sorcha profita de l’instant pour ranger l’enveloppe au fond de son sac avant de redéposer ses prunelles sur le jeune homme.
Un rire franc s’échappa des lèvres de la demoiselle, faisant tourner quelques têtes alentours. Amusée par la remarque du trentenaire, Sorcha poussa la rose en direction de Luke. Qu’il la prenne si ça lui chantait, la demoiselle ne l’avait acheté que pour se débarrasser d’un vendeur un peu trop collant, qui avait largement sa place sur un étal de poissonnerie tant sa voix portait.
- Pour toi, oé. Je me disais que ça ferait ressortir la chaleur de tes yeux. Conneries. Voyant que Luke ne touchait pas à la fleur, la demoiselle se pencha en avant afin de la récupérer. D’un coup sec, elle écourta la tige avant d’en retirer les épines. Puis, dans un geste des plus naturels, elle déposa la rose sur l’oreille gauche du jeune homme, ne pouvant s’empêcher d’afficher un large sourire. La lèvre gauche de Sorcha remontait alors qu’elle profitait de la proximité pour lui poser une question qui lui brûlait les lèvres. Curieuse, elle n’aimait pas les malentendus et les non-dits. Elle n’aimait pas non plus qu’on la prenne pour une imbécile de première. Et elle restait sur cette étrange impression que Luke se foutait de sa gueule. Il lui avait demandé un téléphone, soit. Mais maintenant qu’il lui offrait plus de £400 sans râler, ça lui mettait la puce à l’oreille. Vous m’cachez des choses, Luke. Si je découvre que l’argent vient d’un vol ou de toute autre activité malhonnête, je vous ferai tomber. Sans trop savoir pourquoi, Sorcha avait décidé de jouer la carte de l’intimidation. C’était quelque chose qui ne lui correspondait pas ; elle voulait juste voir comment il allait réagir à une accusation à côté de la plaque. Certes, elle connaissait des gens qui étaient en mesure de le mettre en prison si Luke s’avérait être un dangereux criminel – mais ce n’était pas pour autant qu’elle irait balancer. Avant tout, Sorcha était une femme vénale qui, derrière des airs de simplicité et de fragilité, ne pensait qu’à sa propre sécurité.
Revenant à sa position initiale, elle ne pouvait se défaire du large sourire qui semblait occuper son visage. Au fond de la salle, Clyde (le cuistot) semblait l’encourager à poursuivre la discussion. Derrière le comptoir, il brassait l’air pour lui indiquer qu’elle ne s’en tirait pas trop mal pour la Saint Valentin. Du moins, c’était ce que Sorcha comprenait. Ramenant son attention sur Luke, elle désigna d’un signe de tête la tasse qui trônait entre eux. T’es sûr que tu n’veux pas autre chose ? J’te promets, c’est la maison qui offre. Promesse. Une promesse qu’elle pouvait tenir. La seule qu’elle pouvait tenir. Avec les Années Sanglantes, Sorcha avait appris à ne pas lâcher si elle savait qu’elle ne pourrait pas les tenir. De but en blanc, sans passer par mille détours, Sorcha décida de répondre à la dernière question du jeune homme. Elle avait pensé l’éluder un instant mais elle n’était pas friande de mensonges et cachoteries. Avec elle, tout était noir ou tout était blanc -les nuances avaient depuis bien longtemps disparu. T’es venu dans mon atelier, Luke. Je me doute que t’as compris que je ne m’embarrasse pas d’un petit ami. Ou d’une petite amie, d’ailleurs. Pas d’attache, pas d’embarrassement. Les années de guerres avaient profondément changé sa vision des choses et elle était loin d’accorder sa confiance. Tadgh ne tarda pas à les rejoindre quelques instants plus tard, déposa son assiette de haggis devant elle. Le remerciant en baragouinant, Sorcha récupéra sa fourchette avant d’avaler la première bouchée. Pourtant, Tadgh ne bougeait pas, semblait paralysé. Ah ? Et à ouvrir se concentrer un peu plus, il semblait à la demoiselle qui les autres clients retenaient leur respiration. Soufflant un bon coup, la puce à l’oreille, la brune tourna lentement la tête vers la gauche pour n’apercevoir que quelques couteaux de cuisine flottant au-dessus du sol. Comme s’ils étaient au garde-à-vous. Les lèvres serrées, n’osant plus trop bouger, elle murmura quelques mots en direction de Luke. A terre, Luke. A terre. Comme dans les films, elle s’imaginait glisser le long de sa chaise pour se protéger sous la table.
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Sorcha McCabe
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Sujet: Re: i can hear it coming, just feel like falling [Livre III - terminé] Ven 29 Mai - 10:09
Je l’observe comme une proie délicieuse. Elle n’était pas encore prête à être dévoré, il faut du temps, de la manœuvre. Je vois son intérêt pour ma montre familiale. Une pièce unique qui suscite chez Sorcha un regard d’expert et de fascination. Elle ne l’aura pas ; A moins de me la voler ! Ce serait très fâcheux et intéressant de voir la part d’ombre de cette femme. Délicieuse. Le serveur me dépose mon café fumant et chaud. Je le remercie sans un regard. Mon attention est fixée sur la jeune femme et rien que sur elle. A sa question à savoir si la rose était pour moi, elle se mit à rire. Un rire franc. Je fronce les sourcils, surprit d’une telle attitude. Elle glisse la rose vers moi. Pourquoi ? Est-ce une invitation pour devenir son valentin ? Où dois-je signer. Qu’on m’apporte une plume, du papier et du sang. Les têtes se sont retournées sur nous. Nous étions tout désignés pour être le couple bruyant de cette soirée. J’aime rester discret, passer comme une ombre dans ce monde. Ma profession ne me permet pas de m’exposer. C'est une question de survie. Je regarde Sorcha prendre la rose, enlever les épines avec ses petites mains délicates.
Ainsi, elle faisait ressortir la chaleur de mes yeux. Je ne suis pas dupe. Bien conscient que cette rose n’était présente que part la volonté du dieu du hasard. Qui viendrait à offrir une fleure à un client ? Pour le peu que je connaisse Sorcha, je la voyais mal être une fille romantique et bohême. Je lui souris lorsqu’elle s’approche et dépose la rose sur mon oreille. Elle en profite pour me mettre les choses au claire, et savoir si je suis un criminel. Voilà qu’elle me menace de me faire tomber. J’avoue être très excité à la perspective de me faire pourchasser par Sorcha. Me connaissant, je ferrais tout pour retourner cette situation en ma faveur. Mes lèvres s’étirent d’un côté. Un rictus amusé. – Tu m’amuse Sorcha … - Devrais-je réellement me justifier. – Non, je ne suis ni un voleur, ni un criminel, … je gagne très bien ma vie, voilà tout ! Ta méfiance n’a pas lieu d’être … mais je te comprends. De nos jours, on n’est jamais assez prudent ! Moi-même, j’ai pensé que tu serais tenté de me voler ma montre. Il s’agit d’une pièce rare et unique. Pourtant, tu n’en a rien fait … - Je me calle dans mon siège, avec ma rose sur l’oreille. Je devais ressembler à un dandy et les pétales me chatouillent. Elle me gêne et je l’enlève pour le poser sur la table prés de ma tasse encore fumante. Je décline son offre en levant ma main. – Non, je te remercie … je n’ai pas faim ! – Lorsque je suis concentré sur un objectif, j’ai rarement faim. Mon objectif principal est de conquérir Sorcha. D’y planter mes griffes de démon et de l’avoir pour moi seul. Il fallait peut-être que j’accélère un peu, qu’elle me voit sur un autre jour. Plus celui du simple client. Elle me confirme qu’elle n’a pas de petit-ami. Une bonne nouvelle. Pas concurrent. Personne à éliminer. C'est un peu dommage, je n’aurais pas dit non à un petit meurtre.
Comment faire pour qu’elle me voit autrement ? Je réfléchis alors que son assiette arrive, me lovant au fond de mon siège. J’attends l’opportunité, tranquillement le regard posé sur la demoiselle. Son assiette est posée sur la table. Il est peut-être temps de nous amuser un peu. Je me concentre, laissant mon pouvoir prendre possession des lieux. Le temps s’arrête. Plusieurs couteaux de dimension différente s’élèvent dans les airs et restent statiques. Les clients et le personnel avaient les yeux fixés sur les lames. Je pouvais sentir leurs craintes. Sorcha ne semble pas voir le danger sur le moment, mais l’atmosphère pesante la fit tiquer. Je l’entends son murmure. Elle me demande de me mettre à terre. Que c'est prévenant de sa part !
Je lance les couteaux à tout va, touchant celui ou celle qui sera dans leurs trajectoires. Je fais comme tout bon humain qui se respecte, et me met à l’abri sous la table. Je vois des corps tombés à terre, du sang se répandre doucement sur le sol. Je regarde Sorcha paniquée, les dents serrées. Il ne fallait surtout pas qu’elle découvre que le problème n’était pas les couteaux mais bien moi. J’étais doué pour la comédie. Une question de pratique. Au tour des couverts sur les tables, ainsi que des tables. Elles tournent prête à obéir à mes ordres.
Les cris sont exaltants. Une douce musique qui m’excite, me donne de l’énergie. Les couverts se plantent dans la chair des clients : Une fourchette dans un œil, un couteau dans une jambe, un verre qui percute une tête de plein fouet, … une table vient percuter le cuistot. L’homme tomba sur ses plaques de gaz allumé de flamme bleu et son bras s’embrassa. Je décide qu’il était temps pour moi de jouer les héros. Je me précipite vers l’extincteur fixé sur le mur. Quelle chance que Sorcha l’aimait bien cet homme. Je retire la goupille et appuie sur le poignet noir. Je balaye le cuistot de la substance blanche. Le feu avait atteint son bras ainsi qu’une partie de son visage. Une serveuse le rejoint pour l’aider à sortir de la cuisine. Il sent le cochon grillé. Ça me donne faim d’un seul coup. Il semblait souffrir atrocement, titubant à chaque pas. Le chaos régnait dans ses lieux. J’exulte intérieurement, alors que paraissait sur la défensive, prêt à riposter en cas d’attaque.
Alors que je pose la bombonne rouge, je me tourne sur Sorcha. Mes petits soldats tranchant se précipitent vers elle. Je me lance à son secours. Les lames la rate de peu, sauf une qui se plante dans mon épaule. Je suis devant elle, les dents serrées. Bon sang, ça fait un mal de chien ! La douleur me bloque la respiration, et je tombe à genoux devant la jeune femme. Mes mains s’agrippent à elle et je me relève, alors que les objets continuent à voler dans tout les sens. – Il faut qu’on sorte, … maintenant … - lui dis-je les dents serré. Je fais un effort surhumain pour continue le massacre. Ce n’est pas la première fois qu’un couteau se plante dans ma chair mais jamais ne l’avais-je fais expert.
Spoiler:
HJ : Je suis désolé pour mon retard !
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Sujet: Re: i can hear it coming, just feel like falling [Livre III - terminé] Mer 9 Sep - 18:53
Il l’observait sans aucun ménagement – il ne s’en cachait pas. L’homme avait le regard incisif, occultant ce qui se passait autour d’eux. Il ne cilla pas lorsque le serveur déposa le café fumant dans un claquement sec sur la table ; alors que l’odeur même émoustillait les papilles de la brune. Il ne cilla pas, encore, préférant froncer les sourcils, lorsque Sorcha lâcha un rire gras dans les airs. Leur regard se croisèrent un instant, un court instant, pendant lequel la brune tenta de maintenir le contact visuel. Elle ne résista pas bien longtemps, préférant poser ses yeux verts sur la carrure de son interlocuteur. Tout cela ne vaut pas le poison qui découle de tes yeux, de tes yeux verts, lacs où mon âme tremble et se voit à l’envers… Mes songes viennent en foule pour se désaltérer à ces gouffres amers. En quelques semaines à peine, Luke avait réussi à empoisonner ses rêves et ses pensées, se montrant vaillant en venant l’aider. Se montrant mystérieux avec cette histoire de relique à réparer et de corbeau.
Sorcha détestait les mystères.
La demoiselle préférait voir les choses au clair, ne s’encombrait pas de nuances. Blanc ou noir, sans demi-mesure. Noir ou blanc, sans gris délavé et intemporel. Intemporel. Comme le sourire du trentenaire qui venait finalement fleurir sur son visage, apparemment amusée par l’Ecossaise. Amusée. Voilà longtemps qu’elle avait tenté d’amuser les autres – Sorcha préférait se montrait telle qu’elle était : sans demi-mesure, elle aussi, à nue. Elle ne s’embarrassait pas de sentiments (seulement de questions existentielles interminables) ni de mensonges. Elle préférait omettre et détourner la vérité, garder les détails pour elle-même, prête à les cracher sans états d’âme pour sa survie. Opportuniste, elle attendait de tout déballer au moment opportun, amassait les secrets des autres, promettait qu’elle ne les révélerait pas. Qu’elle ne les révélerait jamais – dans un futur proche. Luke mêla finalement son rictus au rire de la brune, clamant son innocence, jouant la carte d’une honnêteté qu’elle n’achetait pas. Après tout, elle-même n’était pas tout à fait honnête. Irait-elle à accorder sa confiance à quelqu’un d’autre alors qu’elle-même ne se l’accordait pas ? « Je ne l’ai pas fait » Peut-être. Pas pour le moment. De voler cette montrer. « Mais ça ne veut pas dire que je n’y ai pas pensé. Je suis démasquée. » Franchise venue de nulle part, mettant à mal la relation client-réparateur. S’avouant vaincue, Sorcha leva les bras au ciel, grimaçant pour cacher un rire nerveux.
Rire nerveux bientôt remplacé par une peur panique. Par un silence absolu. L’Ecossaise (et les autres, là) retenait son souffle, pensant que ça maintiendrait les couteaux dans les airs. Que ce n’était qu’une vision de son esprit, que rien n’était réel, qu’elle rêvait. Malgré des années de guerre, bien qu’elle ait vu nombre de corps parsemés sur son chemin, son cerveau n’arrivait toujours pas à assimiler correctement le surnaturel et les massacres, ne lui susurrait qu’un seul mot à son oreille : fuis. Et oublie. Mais n’oublie pas les morts pour pouvoir les venger. L’humaine, sous le couvert de la table, entendait les craquements des os et du mobilier qui s’entrechoquaient. Elle entendait les bruits spongieux des corps se faisant transpercer. Elle entendait les cris – vils échos dans ses oreilles – les cris des clients et du staff alors que leur sang giclait sur le carrelage. Et dans ce capharnaüm, Sorcha avisait la sortie, prête à lâcher Luke dans son sillage, prête à assurer sa fuite. Un autre cri retentit dans les airs, celui de Clyde (le cuistot), arrêtant Sorcha dans son élan. Elle regardait son compatriote de Stornoway trébucher par-dessus le réchaud, le regardait s’enflammer (pour de vrai, pas à cause d’un discours passionné à propos de son restaurant), sans qu’elle ne puisse rien faire. Elle restait paralysée, au centre du carnage, alors que tout volait autour d’elle. Elle restait paralysée, les gens serrés et l’énervement grondant, alors que Luke venait à son aide, taisant les flammes d’un coup d’extincteur.
Et là, le blanc. Face à un nuage de couteaux, Sorcha ne savait pas comment réagir. Au lieu de fuir ou de se recroqueviller, la demoiselle préféra fermer les yeux, lâchant un cri aigu au passage. Dans le pire des cas, elle n’aurait pas trop mal vécue. Elle sent les lames passer près d’elle, sent l’air se mouvoir à leur passage. Un centimètre de plus sur la droite, l’une d’elle aurait pu la transforme en la nouvelle Van Gogh. Lentement, elle rouvrit les yeux, découvrant Luke – et un couteau enfoncé dans son épaule. Il était à terre, se relevant péniblement. Et autour d’eux, tout virevoltait encore. Sans attendre, retrouvant la raison, la brune attrapa la main du trentenaire pour l’entraîner avec elle.
Première fois qu’elle prenait la fuite avec quelqu’un d’autre. Première fois qu’elle ne pensait pas qu’à elle.
S’éloignant aussi vite qu’elle le pouvait – qu’ils le pouvaient – Sorcha avançait à l’aveuglette dans les rues. Elle voulait mettre le plus de distance entre eux et le restaurant (elle y reviendrait certainement demain pour y voir l’étendue des dégâts), laisser le massacre derrière eux. Tout ce sang. Elle avait l’estomac à l’envers. Tout ce sang. L’épaule de Luke devait encore saigner ; le couteau devait encore s’y trouver. L’Ecossaise ralentit le pas pour finalement s’arrêter. Dans leur fuite, Sorcha avait évité les grandes artères, préférant le calme des petites ruelles. Reprenant son souffle, reportant son attention sur Luke, elle pointa du doigt l’objet tranchant. « Faut t’enlever ça, bouge pas. » Sans lui laisser le temps d’ouvrir la bouche ni même de protester, Sorcha lui retira le couteau d’un coup sec. Elle sentit le sang chaud et poisseux se répandre sur ses mains, les essuya sur le bas de sa robe avant de toucher frénétiquement la croix qu’elle portait au cou. Devant elle, Luke saignait toujours. « Luke, Luke, Luke, je suis terrible pour ce genre de choses. Je … T’as pas trop mal ? » Elle avait laissé son sac-à-main dans le restaurant – mouchoirs, lampe à lumière rouge, gousses d’ail, clé et tout le tralala compris. Malgré le froid de février, la demoiselle retira son pull et son débardeur (avant de remettre son pull), appuyant comme elle pouvait sur la plaie de son client avec son débardeur. Appuyer sur une plaie – n’était-ce pas ce qu’elle devait faire ? « Dis-moi si je peux faire autre chose. » Autre chose que de n’être carrément à la masse, sans instinct de survie (à l’exception de la fuite). « Merci Luke. Pour ca. Et pour Clyde. » Clyde. Pauvre Clyde. Petit cuistot aux rêves de grandeur, d’une générosité sans pareille, se faisant taper dessus. Ce n’était pas la première fois – à croire qu’il avait un chakra qui ne revenait pas. Les dents serrés, elle maintenait la pression, murmurant à demi-mots : « Si tu savais comme je déteste toutes ces créatures. Si je retrouve celle qui a fait ça, je te jure que je lui ferai payer. J’te le jure. » Il lui suffisait juste d’apprendre à se battre.
Dieu que Sorcha exécrait de plus en plus tous ces êtres surnaturels. Pas naturels par nature.
A éradiquer.
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Sujet: Re: i can hear it coming, just feel like falling [Livre III - terminé] Mer 23 Sep - 12:15
Je suis sûr qu’aucun humain, normalement consisté, n’aurait eu l’idée de se planter un couteau dans le corps, juste pour épater une fille. Que ne ferrais-je pas pour courtiser Sorcha ? Tout avait été vite. Je n’avais pas réfléchis à la suite des évènements, me laissant guider par mon pouvoir. Néanmoins, je ne fais jamais rien par hasard. Le couteau toujours planté dans mon épaule, je garde le bras le long du corps pour éviter que mon muscle bouge. Je me laisse entrainer par Sorcha à l’extérieur du bâtiment. Mon pouvoir se dissipa doucement. Plus je m’éloigne du restaurant, plus mon pouvoir perdait de son intensité. Les cris n’en fissent pas pour autant. Il y a bien longtemps que je n’avais pas fais autant de dégât. Le sang s’écoulant des corps, se répandant doucement sur le sol et recouvrant les murs. Je n’avais pas eu le temps de contempler mon œuvre, Sorcha m’en a empêché. Ce n’est pas grave. Les médias vont certainement se précipiter sur les lieux et relater les faits. Je laisse la brunette mener la danse. Nous nous lançons dans des rues, bien loin des grands axes. J’aime les ruelles paisibles et à l’écart, trouvant le choix de la demoiselle judicieux. Si j’avais envie de l’égorgé, j’aurais choisi ce genre passage, où nul ne se risquait de passer à moins d’y être obligé. J’observe ma petite humaine, le visage tiré par la douleur. Pas besoin de faire semblant, j’avais réellement mal. Elle semblait ébranler, dépassé pas les évènements, et pourtant elle n’était pas en panique. Avant même que je puisse dire quelque chose, elle m’enleva le couteau. J’hurle en serrant les dents. – Putain de Merde ! - fis-je en me tournant, frappant le mur le plus proche. La douleur me coupa le souffle. J’inspire. Je sens des gouttes de sueur perler sur mon front. Je perdais du sang, mais ce n’était rien comparé à d’autres blessures que j’avais pu avoir dans le passé.
Je fixe Sorcha s’essuie les mains rougis par mon sang avec sa robe. Mon démon s’agite en distinguant la croix autour de son cou. Il n’est jamais loin le bon dieu. Je n’avais rien à craindre de l’objet saint tant que celui-ci ne me touche pas. – ça va aller … - Murmurais-je entre mes dents serrés. Visiblement, elle était terriblement inquiète pour moi. Ce qui se passa par la suite pourrait se passer de commentaire, mais non. Je regarde ma jolie humaine enlever son pull, puis son débardeur. J’ai le temps de regarder les courbes voluptueuses de sa poitrine en quelques secondes puis détourne le regard. Mon corps s’échauffa en imaginant encore la courbure de ses seins et son ventre plat. J’avais envie de toucher la douceur de sa peau. Savait-elle seulement quelle femme désirable est-elle ? Je sens le contact de son débardeur sur ma plaie, et grimace. La douleur se fit moins intense que tout à l’heure. On apprend dans mon milieu à gérer rapidement la douleur. C'est une nécessité. – Non, ça ira je t’assure … c'est normal, n’importe qui aurait fait la même chose. Je ne pouvais pas rester sans rien faire et laisser ses couteaux te trancher. - Je la fixe intensément avec un petit sourire compatissant. Je suis le héro du jour ! Bon sang c'est qui encore ce Clyde ? Ah oui le cuistot du restaurant que j’ai sauvé. Vu les circonstances, il a eu beaucoup de chance. Je laisserai rien n’arriver à ma petite humaine. Elle est à moi ! Elle peste contre les créatures surnaturelles, désirant ardemment en finir avec celle qui avait fait le carnage dans le restaurant. Sorcha me faisant la chasse. Que c'est excitant ! J’enlève doucement sa main du débardeur, et prends le relais en pressant sur ma plaie. – Sincèrement, j’espère que tu n’auras pas l’occasion de la croiser … - Je me redresse, le regard sombre. – Je ne t’ai pas sauvé pour que tu finisses par finalement te faire tuer – Fis-je sèchement en m’adossant contre le mur. J’enlève le tissu de ma plaie, elle était imbibée de mon sang. J’ai perdu beaucoup de sang mais pas assez pour que je me sente mal. – d’autres se chargerons de son sort. – concluais-je simplement.
Je me redresse, soupirant. – Je comprends que tu souhaites faire payer à cette … créature … le mal qu’elle à pu faire. Moi-même, je suis furieux de ce qui est arrivé. J’avais imaginé une toute version pour notre rendez-vous … professionnelle … - Insistais-je sur le dernier mot avec regret. – … Je t’aime bien Sorcha, assez pour ne pas vouloir te voir chasser un être suffisamment puissant pour t’égorger à distance. – J’avais employé des mots que j’espérais assez imagé pour qu’il s’incruste dans sa tête, et lui mette le doute dans son envie de vengeance. Je pouvais l’égorger à distance, lui arracher le cœur, lui faire subir tant d’atrocité sans même poser mes mains sur son corps délicat. Il n’y avait pas de limite dans ma cruauté. Je me rapproche d’elle, plongeant mon regard dans le sien, désirant ardemment effleurer son âme. – Je ne laisserai personne te faire du mal. – Vu que le mal est devant toi rempli de bonne intention. Je pouvais sentir sa haine, elle galvanise mon démon. – Qui t’as donc fait du mal Sorcha ? Tu déteste toutes ses créatures mais je suppose quelles ne sont pas toutes responsables de ta colère … alors laquelle ? – Ma main puissante se glisse dans la sienne. Allez Sorcha parle moi, ouvre moi ton âme !
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Samuel Bryne
Le diable s’insinue dans les détails !
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Sujet: Re: i can hear it coming, just feel like falling [Livre III - terminé] Lun 18 Jan - 1:40
Ca va aller, avait-il murmuré entre ses dents. Comme pour la rassurer – ou se rassurer lui-même. Ca va aller[/i/], avait-il osé lui dire alors que Sorcha venait de retirer un couteau de sa chaire, versant un peu plus le sang du semi-démon. [i]Ca va aller, avait-il lâché dans les airs, amenant la promesse d’un futur où tout allait s’arranger parce que tout va mieux avec le temps, à ce qu’il parait. Conneries. Tout s’étiolait depuis une dizaine année, depuis la « Grande Révélation », cette révélation qui avait bouleversé le quotidien de l’Ecossaise. Et de beaucoup d’autres aussi. Et si elle était restée neutre au début – au tout début – ce n’était plus le cas. Chaque massacre amenait son lot de cadavres (logique) et de nouveautés qu’elle aurait voulu ne pas entendre. Des vampires, seuls au début, la liste s’était étendue aux lycanthropes et aux semi-démons (démons !) – Sorcha attendait avec lassitude la prochaine race qui allait venir au-devant de la scène. Alors, pour toute réponse, la brune se limita à un haussement d’épaules. Dans le fond, elle le savait, ça n’irait jamais.
Sûr de lui, son compagnon d’infortune prit le relai, pressant sur sa plaie sans ciller, y jetant à peine un regard. Et tandis qu’il se vidait de son sang (saignait), le voilà qu’il tentait de lui faire la leçon sur le prix de sa vie. De leurs vies, à tous, en tant qu’humain. Sorcha en savait assez ; elle en avait vu beaucoup disparaître, comme ça, du jour au lendemain. Elle avait vu le petit Owen se faire mordre et ne pas s’en remettre. Elle avait vu Aonghus (ou pas, justement), faire ami-ami avec les Nocturnes et tomber sous leur charme. Etait-il mort ? Etait-il l’un d’eux ? L’Ecossaise n’avait pas de réponse. Alors, qu’un client osait la reprendre sèchement la mettait mal à l’aise. Croisant les bras, affichant une moue boudeuse, elle lui lâcha : « Je sais fuir. Je ne me ferai pas tuer. » La brune ne savait pas trop où elle voulait aller avec cette affirmation ; à croire qu’elle tentait de se convaincre. Elle avait tenté d’aider l’EHCV, elle n’avait pas tenu longtemps. Trop maladroite. Trop tête en l’air. Trop humaine pour pouvoir tenir une arme et s’en servir (s’en servir, surtout).
Professionnel. Luke et elle avait eu un rendez-vous professionnel, rien d’autre. Le jeune homme avait buté sur ce dernier mot, troublant Sorcha. Avec ce qui venait de se passer dans le restaurant de Clyde, elle n’avait plus les idées claires. Tout se mélangeait et s’interchangeait. Elle n’arrivait pas à se fixer la moindre pensée et avoir Luke aussi près d’elle, comme ça, ne l’aidait pas. Elle plongeait ses yeux dans les siens, un court instant, avant de détourner la tête. Il lui attrapa la main en retour.
Mal à l’aise. En colère contre le monde. En colère contre tous. Apeurée. Tremblante.
« Aucune, » osa-t-elle lui répondre, dans un souffle, consciente de son mensonge. Sorcha se détacha de son emprise avant de jeter un coup d’œil de là où ils étaient venus. Elle soupira, se rendant compte que personne ne les avait suivi (merci). Mais en était d’autant plu inquiète : combien étaient vivants ? Combien étaient mort ? « Toutes, » lâcha-t-elle, revenant sur ses propres paroles. Revenant sur ses propres pas alors qu’elle désignait la blessure de son client d’un signe de tête, n’osant pas regarder ses mains, rougies de sang. « Nocturnes, » acheva-t-elle, monosyllabique. Les vampires en premier. Les autres pour tout le reste. Sorcha ne croyait pas en la paix, pas tant qu’elles seraient là, elle ne croyait pas aux efforts et envies de la PES. Elle avait envie de développer, trouvant en Luke une personne de confiance. Mais elle n’osait pas. Car ils étaient à découvert. A son tour, elle attrapa la main du brun et le tira dans sa direction. « Faut pas traîner dans le coin. J’ai de quoi désinfecter chez moi. » Pause. Invitation comme une autre. « Tu crois qu’ils sont tous … morts ? »
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Sorcha McCabe
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Sujet: Re: i can hear it coming, just feel like falling [Livre III - terminé] Sam 6 Fév - 19:09
Ma blessure n’est rien devant l’envie de la posséder. Il ne s’agit pas seulement de son corps mais de son être. Elle semblait en colère contre le monde entier. Disons, plutôt en colère contre ces créatures qui grouillent dans les rues d’Ecosse. Je sens la chaleur de sa main dans la mienne. C'est agréable. J’en viens à me dire que tant qu’elle se torture l’esprit, cela pourrait m’être bénéfique. Je me sentirais tellement serein dans ses bras, alors qu’elle sombrerait dans l’obscurité. Je lui posai une question qu’elle semble vouloir éluder. Elle répondit qu’aucune créature n’est l’auteur de son mal. La jeune femme se dérobe, et me lâche la main. J’enlève le tissu de sur ma plaie, et soupire devant le mutisme de Sorcha.
Puis vient deux mots. Toutes. Nocturnes. Ah les vampires ! J’avoue qu’ils n’ont pas beaucoup la cote auprès des humains. Certains les trouvent fascinants. Moi ? Je m’en fous. Il y a des nocturnes qui sont plutôt intéressant. Ce sont des créatures qui ressemblent sur certain points aux semi-démons. Nous sommes proches sur certains points, surtout en ce qui concerne notre dépendance. Eux c'est le sang, nous le chaos. A chacun sont trucs dirons nous. J’ai rencontré une vampires qui n’a aucun problème qu’en à suivre ses instincts de prédateurs. Alors que d’autres luttent contre leurs pulsions. Une hérésie. Allez à l’encontre de ce qu’on est, c'est devenir un esclave.
Sorcha me reprends la main, et me pousse à la suivre. Elle était toujours aussi inquiète, comme à l’affût d’un nouveau malheur. Il y aura plus rien ce soir. En tout cas, pas de ma part. J’entends au loin des sirènes de pompiers et de policier qui devait certainement arriver sur place.
Je ne pense pas qu’ils soient tous morts Sorcha … mais il doit y avoir beaucoup de blessés.
Les médias se feront un malin plaisir de rendre mon acte le plus horrible qui soit ; S’ils savaient la raison. Faire en sorte qu’une fille me voit comme son héro. Il m’a toujours fallut une raison pour tuer. C'est un principe que je me suis fixé. Je dois tuer pour une bonne ou mauvaise raison. La jeune femme me propose de venir chez elle pour qu’elle puisse me soigner. Nous continuions à marcher, et j’étais tenté d’accepter. Avec ce genre d’évènement, les femmes sont plus vulnérables émotionnellement parlant. Ce serait trop facile. Trop tôt. Je m’arrête, et lui lâche la main.
Non, ça ira Sorcha. J’ai un ami qui est médecin et qui s’occupera très bien de moi. - Dis-je en lui souriant. – Je vais t’accompagner jusqu'à chez toi et partir direct le voir pour qu’il puisse me recoudre.
Je la raccompagnerais chez elle, et prendrait le temps de me recoudre. Ce n’était pas la première fois que j’étais amené à me soigner seul. Détail qu’elle n’avait à savoir. Je marche à ses côtés silencieusement. La douleur était présente mais beaucoup moins intense que tout à l’heure. Je garde le haut de la jeune femme dans ma main, appuyant de temps en temps sur ma plaie. En arrivant chez elle, je fus une nouvelle fois tenté de montrer, de la laisser s’occuper de moi. Non. Je suis resté prés de sa porte, lui promettant de l’appeler dés que possible.
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Sujet: Re: i can hear it coming, just feel like falling [Livre III - terminé]
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