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Il parait que l'âme s'y trouve [Livre III - Terminé]
MessageSujet: Il parait que l'âme s'y trouve [Livre III - Terminé]   Il parait que l'âme s'y trouve [Livre III - Terminé] EmptyDim 23 Aoû - 17:29

Je marche à vive erre, les sourcils froncés, tenant le sac contre moi. Non pas que j’ai peur qu’on me l’arrache, mais je m’en veux déjà tellement que j’essaie de le protéger un peu. Je suis en colère contre moi-même. Dans mes bras, à l’abri dans mon sac rembourré, se trouve un appareil photo. Guère surprenant certes me connaissant. Mais ce n’est pas juste un appareil photo. C’est le seul et unique qui compte réellement pour moi. Un Nikon, datant de facilement 10 ans maintenant. Mais qu’importe qu’il soit dépassé, que l’objectif soit usé d’avoir trop servi, qu’importe qu’il n’ait aucune réelle valeur fiduciaire, qu’importe que j’en ai une demi-douzaine d’autres plus performants, plus récents, plus compétitifs. Celui-là… Celui-là est mon premier vrai appareil photo professionnel. Celui-là est surtout un cadeau de Neal. Qui avait à l’époque dépensé une fortune pour satisfaire la gamine immature que j’étais, qui voulait me démontrer qu’il croyait en moi plus que je ne le pensais. Et il avait eu raison. J’étais douée. Vraiment. Non, pas de chleuasme et autre niaiserie pudique, pas pour la photographie. Je sais ce que je vaux quand je m’en donne la peine. C’est bien le seul domaine dans lequel je peux me le permettre.

Et d’un coup, j’ai une envie presque irrépressible de partir et de me retrouver perdue au milieu de nul part. Je stoppe au milieu du trottoir et des passants, en faisant râler quelques-uns par mon soudain arrêt. Je ferme les yeux. La colère n’est plus là, l’angoisse a pris le dessus. J’inspire, et l’odeur de petrichor me calme un peu. Même si j’ai toujours envie de m’éloigner, je reprends ma route, plus calmement. Non, je ne ferais pas de crise d’angoisse ici. J’ai beau avoir une humeur plus qu’instable et labile, j’arrive quand même à ne pas tomber tout le temps en panique ou en hystérie. Oui, j’ai le droit à un bon point, ce n’est pas évident tous les jours.
Il est tombé, je l’ai fait tomber idiote maladroite que je suis, mais ce n’est pas irréparable. J’aurais pu tenter de le réparer plus tard, depuis le temps, j’ai pris l’habitude de le faire moi-même, quand j’y arrive. Juste que mes mains tremblent trop. Et que je ne préfère pas tenter sur lui. Et je me suis souvenue de Sorcha, que j’ai rencontré grâce à Alice, et qu’elle était spécialisée dans la réparation, dans les trucs anciens je crois… Bon, peut-être pas les appareils photos, mais ça vaut le coup de demander. Dans le pire des cas, je l’enverrais à Alex à New York, lui saura le remettre en état. Mais si je peux éviter de l’envoyer par avion, tant qu’à faire…

Je finis par arriver devant sa boutique, et je reste planter quelques instants à regarder la devanture, le sac toujours contre moi. Je secoue la tête et poussa la porte. J’avance dans la boutique, la cherchant des yeux, me perdant au milieu des horloges et divers bric-à-brac. Comment est-ce qu’elle fait pour réussir à travailler au milieu de tout ce bruit ? Peut-être a-t-elle réussi a n’en faire qu’un bruit de fond méthémérin auquel elle ne prête plus guère attention? Peut-être que j’exagère aussi. Mais j’ai davantage l’habitude de travailler dans un silence quasi complet, bercée uniquement par le murmure du vent. Et peut-être arriverais-je à occulter ces incessants tictacs comme j’arrive à occulter les murmures et autres bruits quand je travaille en ville.
Je secoue la tête, me concentrant à nouveau sur le but de ma visite.

« Sorcha ? Tu es là ? »

En même temps, c'est ouvert, où veux-tu qu'elle soit ?


Dernière édition par Ania Kenway le Mar 15 Sep - 13:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Il parait que l'âme s'y trouve [Livre III - Terminé]   Il parait que l'âme s'y trouve [Livre III - Terminé] EmptyVen 4 Sep - 22:15

09 avril 2018

Une semaine.
Après un mois d’errance, il ne lui avait fallu que d’une rencontre, une semaine auparavant, pour que Sorcha n’ouvre de nouveau les yeux. Au fond d’elle, tout au fond, elle savait qu’elle ne pouvait pas s’apitoyer éternellement sur son sort, longer les murs de son propre atelier dans la crainte d’être retrouvée, se fondre dans le décor. Elle le savait, le sentait, mais cela ne l’avait pas empêchée pendant un long mois de jouer les mortes. Dans la pénombre de son atelier, sous le couvert bruyant des horloges, l’Ecossaise n’avait fait que de ressasser une sourde colère contre les êtres surnaturels, se sentant faiblement humaine, impuissante. Elle n’avait pas la résistance des lycanthropes, n’avait pas la longévité des nocturnes, n’avait pas les pouvoirs des semi-démons (et démons). Elle avait seulement ses idées et son ingéniosité, ses peines et sa haine, et son devoir de mémoire. Pour Aonghas. Pour son frère.

Une semaine.
C’était tout ce dont elle avait eu besoin pour marteler le parpaing recouvrant les vitres cassées – témoignages du chaos de février – afin de les réparer. Les morceaux de plâtre avaient éclaté dans les airs avant de tomber mollement sur le sol, le recouvrant de poussière. La brune avait frappé comme elle aurait souhaité taper plus d’un vampire, intransigeante et déterminée, sans se préoccuper des regards qu’on pouvait bien lui porter. BAM, elle visait le cœur. BAM, elle tranchait la tête. BAM, elle enfonçait un couteau dans le bras de la Reine rouge – triste souvenir qui lui restait en mémoire, tournant inlassablement en boucle dans son esprit. Les passants s’écartaient du trottoir alors qu’elle donnait à la boutique une deuxième jeunesse, rafraichissait la peinture écaillée, donnait un air de neuf à un atelier rempli de pièces délabrées. Ironie. Le doré des lettres « Atelier McCabe – réparation » brillait sur la devanture noire depuis quelques jours, contrastant avec l’allure sinistrée d’avant. Etonnement (ou, au contraire, en toute logique) le nombre de clients avait augmenté en cette dernière semaine et l’Ecossaise ne savait pas si cela était dû à la récente rénovation ou à la frénétique envie de cacher les stigmates des temps de guerre. Le nombre d’objets à entasser avait augmenté exponentiellement – désormais, elle avait plus de machines à laver que d’horloges quand bien même le tic-tac incessant lui rappelait son véritable métier. Mais en des temps difficiles, Sorcha acceptait ce qu’on voulait bien lui donner, ne rechignant pas à la tache ; toute monnaie était bonne à prendre.

Penchée au-dessus d’une vieille montre, l’Ecossaise détaillait l’étendue des dégâts. Le ressort avait lâché, le mécanisme était cranté. Et si d’apparence cela semblait être les deux défauts de la pièce, la demoiselle savait que ce n’était pas les seules choses qui empêchait l’objet de reprendre vie. Tirant la langue pour gagner en concentration, Sorcha ne faisait pas attention au vacarme ambiant ni à ce qui l’entourait. Une paire d’écouteurs enfoncée dans les oreilles, elle se retenait de battre la tête en cadence – après tout, elle focalisait toute son attention à travers une loupe oculaire, attachée autour de son front. La LED lui permettait de mieux y voir, faisant apparaitre un maigre faisceau de lumière sur la montre. « Sorcha ? » Avait-elle bien entendu son prénom ou était-ce sa conscience qui la rattrapait ? Sorcha, que fais-tu à réparer cela au lieu de prendre les armes ? Sorcha, que fais-tu à travailler dans un atelier à vivre de tes rêves au lieu d’abattre ceux qui ont bouleversé ton monde ? L’Ecossaise secoua la tête pour se défaire de ses idées. « Tu es là ? » Décidément, elle ne s’était pas imaginé des choses. Décrochant ses écouteurs, elle jeta un regard vers la porte d’entrée pour y découvrir Ania. Ania. Avec les récents évènements, Sorcha avait joué la morte, n’avait même pas essaye de contacter ses connaissances pour savoir s’ils étaient toujours vivant. Faut dire que c’était démoralisant d’aller de numéro en numéro pour apprendre qu’untel et untel ont passé l’arme à gauche. Ravie de voir l’autre brune, Sorcha se releva vivement, se cogna le haut du crane contre une étagère, jura entre ses dents. « Ania ! T’es vivante ! » Pas qu’elle ne l’ait supposé morte, non. Ni qu’elle ne l’ait pensé disparu, non. C’est juste que Sorcha était comme cela. Elle ne parlait pas beaucoup (lorsqu’elle ne connaissait pas) mais c’était surtout parce qu’elle n’était pas douée avec les mots. Trop directe. Trop terre-à-terre. Trop humaine. Slalomant dans le bordel ambiant, elle se dirigea vers l’entrée pour prendre Ania dans ses bras. « Qu’est-c’que tu fous là ? » A interpréter par : as-tu besoin d’un coup de main. « Mais dis-moi : comment vas-tu ? T’as quoi là ? », lâcha-t-elle en pointant du doigt le sac que la belle tenait près d’elle.


Dernière édition par Sorcha McCabe le Mar 24 Nov - 20:11, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Il parait que l'âme s'y trouve [Livre III - Terminé]   Il parait que l'âme s'y trouve [Livre III - Terminé] EmptyMar 15 Sep - 13:02

L’atmosphère était moins… tendue, les gens commençaient un peu à reprendre le dessus. Ils sortaient, ils s’amusaient, ils discutaient, allaient au cinéma, reprenaient petit à petit le contrôle de leur existence.
Pourtant, ils avaient tous ou presque cette même ombre dans le regard, avant de se reprendre et d’offrir l’ombre d’un sourire, avant de ne vouloir cacher leur blessure. Ce genre de regard qu’on retrouve en territoire bombardé, en temps de guerre, ou dans les zones sinistrées. Quelque chose de presque trop choquant pour en parler, de trop violent pour pouvoir l’exprimer. Ce mélange de sentiments féroces, et parfois contradictoires. De la peur pour certains, pour beaucoup, que tout recommence encore, de ne jamais être à l’abri. De la colère, contre les autres, contre tous ces monstres, même contre ceux qui n’ont rien fait, et contre soi-même, même si cela peu le reconnaîtront, cette rage naissante de ne pas avoir fait davantage, d’avoir eu peur. D’incompréhension, de douleur. Et chez tous ceux qui se relèvent, une volonté farouche de prouver qu’ils sont capables de reprendre le dessus, de contrôler leur vie malgré tout. J’ai des dizaines de photos dans mes tiroirs avec ce genre de regards. Et même ce dégoût d’être soulagée d’être encore en vie, je le connais. J’ai arboré tellement longtemps le même air. Peut-être l’ai-je encore aujourd’hui. Je ne sais pas. Et dans le fond, je m’en fous. J’aimerais pouvoir faire quelque chose pour eux, mais c’est à eux de se démerder. Et de toute façon, ils n’accepteront l’aide de personne pour la plupart.
Et dans l’immédiat, rien ne m’importe plus que l’appareil photos que je tiens serré contre moi, aussi stupide et futile cela paraisse en comparaison de leur souffrance. C’est l’une de mes merveilles, un de mes plus précieux trésors. Et il était hors de question que ma stupidité couplée à ma maladresse…. Je soupire. C’est pour ça que tu es là non ?

J’avance lentement dans la boutique, qui dénote un peu avec le reste du quartier, tant l’extérieur est rutilant. C’est tout neuf ? Une façon comme une autre de tourner la page et d’avancer. Je ne sais même pas si elle y connait quoi que ce soit en appareil photos, mais bon, ça vaut le coup de tenter. Je tourne la tête juste à temps pour la voir se relever précipitamment et se cogner. Je grimace, avant de rapidement sourire. Je reste une seconde la bouche ouverte alors qu’elle me prend dans ses bras, et la sers contre moi d’un bras. Je lui souris. J’avais oublié qu’elle était aussi… brusque. Pas dans le mauvais sens hein, juste un peu brute de décoffrage quoi.

« Je suis contente de te voir Sorcha. »

Ma prise se resserre malgré moi sur le sac quand elle le mentionne.
Je hoche la tête.

« Je vais bien. Aussi bien que possible. » Je hausse les épaules. « Et toi, comment tu vas ? » Je regarde autour de moi. « T’as repeint la façade ? Ça fait chouette. »
Je lui souris avant d’inspirer.
« Enfin, ça irait, mais je suis une éternelle maladroite. C’est pour ça que je suis passée. » Je pose mon sac sur une surface stable et en sors lentement l’appareil photo. « Je l’ai fait tomber. Comme une idiote. » Je passe lentement la main dessus, un sourire aux lèvres. « J’y tiens énormément. Ça aurait été un autre, j’aurais tenté moi-même, mais lui…
Je connais quelqu’un à New York qui pourrait me le retaper, mais si je peux éviter de m’en séparer trop longtemps… »
Je relève la tête et la regarde. « Tu crois que tu saurais le remettre en état ? Ou regarder sans le bousiller davantage ? » Regard plein d’espoir et léger sourire.
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MessageSujet: Re: Il parait que l'âme s'y trouve [Livre III - Terminé]   Il parait que l'âme s'y trouve [Livre III - Terminé] EmptyMer 25 Nov - 1:31

Un pâle sourire fleurissait à la commissure des lèvres de Sorcha. Sourire perdu entre deux eaux, sourire perdu entre deux mondes. Si l’Ecossaise était ravie de revoir Ania, les souvenirs de février hantaient encore sa mémoire, l’empêchant de profiter pleinement de l’instant. Son sourire, c’était un baume sur une plaie béante ; un voile de tristesse sur un éclat qui se voulait trop brillant. Pourtant, elle faisait tout pour reléguer le passé au passé – sans pour autant l’oublier. Elle avait jeté les parpaings délabrés sur un coup de tête, les traitant avec autant de violence que s’il s’agissait de vampire. Elle avait retapé la devanture – coup de pinceau brillant pour chasser la monotonie des derniers temps.

Renouveau.

Elle n’avait aspiré qu’au renouveau. Le sien. Celui de son atelier. Celui de sa vie. Elle avait besoin de tourner la page, de vivre pour elle et pour les autres, pour raviver la flamme d’un souvenir qu’elle ne voulait pas éteint. C’était pour cette raison qu’elle ne pouvait s’empêcher de sourire en dévisageant son amie. Dieu qu’elle lui avait manqué. Instinctivement, Sorcha porta la main à son cou où elle tritura, du bout des doigts, la croix qu’elle portait en pendentif depuis plusieurs années. « Ca fait chouette », reprit-elle quelques instants, comme dans un écho. Ca fait chouette. Une pointe de gaieté dans la voix, une pointe de bonheur dans l’intonation. Ca fait chouette. Comme le souvenir lointain de son enfance, voix enfantine et gamineries. « On m’a dit qu’une devanture en miette, ça n’attirait pas les clients. Regarde à présent, je croule sous le travail » lâcha l’Ecossaise en montrant le bordel de son atelier. Jamais elle n’avait d’objets à réparer. Faut dire qu’avec les événements de février, pas mal de choses avaient lâché, avaient été broyées. Trouvant son bonheur dans le malheur des autres (pour l’occasion), les commandes avaient doublé. C’était triste. C’était malsain. C’était la vie. Du coin de l’œil, Sorcha observait Ania serrer le sac contre elle. L’horlogère arqua un sourcil, l’invitant à poursuivre d’un hochement de tête. Sourire passager de sa part. Inspiration. Expiration. Vérité. Devait-elle la taire ou la lui présenter, enrobée de miel pour ne pas miner ses espoirs ? Sorcha ne savait pas, se balançait d’un pied à l’autre, instable et maladroite. Instable et mal à l’aise.

« Je n’ai encore jamais réparé un appareil… » commença-t-elle, peu certaine de là où elle voulait en venir. D’un geste de la main, pour la deuxième fois en l’espace de quelques instants, elle balaya l’ensemble de la pièce. Elle englobait le tout. Les télévisions comme les postes de radio. Les téléphones comme les horloges. Les consoles comme les montres. « Mais aucun mécanisme n’a de secrets. Ou alors, pas pour longtemps. Quelques heures, tout au plus. » Tout au moins. Ca dépendait. Les mécanismes fins et précis lui donnaient plus de retords – aucun doute que l’appareil photo en faisait partie. Mais elle n’était pas contre un peu de défi. Dans le pire des cas, la loupe oculaire (dont la LED était toujours allumée) pourrait l’aider à percer quelques secrets. L’Ecossaise tapota des doigts contre le bois de la table, avant de les faire courir jusqu’à l’appareil photo. Devait-elle ou ne devait-elle pas ? « Tu me fais confiance ? » finit-elle par lâcher dans les airs, relevant la tête vers son interlocutrice tandis qu’elle venait de prendre un main l’objet. Elle le fit pivoter sous le faisceau de la LED, le regarda sous tous les angles sans toutefois l’ouvrir sous les yeux de la belle. Pour cela, elle préférait qu’elle ne soit pas là. Elle préférait avoir le temps devant elle. A certains endroits, le revêtement était plus usé que d’autres, témoignant d’une utilisation plutôt … généreuse. Pourtant, l’ensemble était proche. Pas l’once d’une poussière, pas l’once d’un trait graisseux. Si Ania disait vrai, elle en prenait vraiment soin (si on oubliait le fait qu’elle l’ait fait tomber). D’ailleurs, à force de le tourner, elle entendait un léger bruit métallique taper contre les parois internes de l’appareil. « Pour le peu que j’en sais, je te dirai qu’un ressort a du se détacher. Dans le pire des cas, un morceau de plastique a du se casser sous le choc. Ca serait con de l’envoyer à New-York pour ça, hein ? Surtout avec les transports… ces gens ne sont pas toujours très doux. »
Sorcha McCabe

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MessageSujet: Re: Il parait que l'âme s'y trouve [Livre III - Terminé]   Il parait que l'âme s'y trouve [Livre III - Terminé] EmptyMer 2 Déc - 0:43

Je me suis aventurée jusqu’ici sans avoir de certitude quant à la possibilité qu’elle puisse m’aider. Mais après tout, cela me permet de la voir, de lui parler. D’inconsciemment me rendre compte qu’elle va bien. Et tout comme les autres habitants, Sorcha reprend le dessus et continue d’avancer, preuve en est de son magasin remis à neuf. Tout recommence et se renouvèle. Même après toutes ces atrocités. L’homme a la mémoire courte. Pour le coup, je me demande si ce n’est pas plus mal.
J’observe Sorcha, un léger sourire aux lèvres. Et je ris un peu lorsqu’elle poursuit.

« Et bien, on peut dire que tu as réussi ton coup non ? » Je regarde autour de nous, détaillant son atelier et les divers objets s’y trouvant. « C’est bon signe. Il vaut mieux avoir trop de travail que pas assez si tu veux mon avis. »

Bon, soit, c’est un sacré bric-à-brac. Mais c’est plutôt cool. Pour elle et pour les autres. Oui, ils avaient des trucs à réparer, mais d’un autre côté, s’ils le faisaient, c’est que comme dit la vie reprenait ses droits non et que les gens se relevaient non ? Donc c’était plutôt positif.
Je soupire avant de lui présenter ma requête. Mon souhait. Mon besoin. Un peu tout ça à la fois. Je la fixe alors qu’elle réfléchit. Elle se balance et hésite, et me fait sourire. Au moins ne me ment-elle pas.
Je hoche la tête quand elle poursuit. Oui, un mécanisme reste un mécanisme… mais celui-là m’est particulièrement cher.
Je la fixe et cesse de respirer. Lui faire confiance ? Alors qu’elle vient de m’avouer ne rien y connaître ? Je regarde l’appareil, dont elle vient de se saisir, avant de relever les yeux vers elle. J’inspire profondément et acquiesce rapidement.

« Oui. Je crois. J’ai raison, pas vrai ? »

Je me force à croiser les bras, coinçant mes mains contre moi. Je me mords la joue alors qu’elle examine l’objet. Oui, bon, elle n’entamera sans doute pas la réparation ou l’exploration en ma présence. Si ? Visiblement non. Dommage. Pas tant que je doutais d’elle, malgré son manque d’expérience sur ce genre d’appareil. Mais, les appareils photos, en général, j’y tenais comme à la prunelle de mes yeux. Or, celui-là, n’était pas juste un appareil… c’était une masse compacte de souvenirs, d’excursions, de joies, de peines, … Un pan entière de ma vie. L’un de ceux que je ne pourrais jamais ravoir. Et je prends sur moi pour ne pas trépigner.
Et à nouveau le petit cling se fait entendre.

« Oui, je pense aussi que c’est un ressort ou un petit mécanisme, un engrenage ou autre. » Je me frotte les yeux, priant presque que cela ne soit pas plus grave. « Je sais bien. C’est pour ça que j’ai préféré passer avant. Même si j’aurais été capable de faire le trajet avec… »
J’esquisse un sourire. « Tu crois y arriver ? Je te le laisse ? »

Comme pour me focaliser sur autre chose, ce n’est qu’un appareil photo après tout, je commence à faire le tour des babioles et autre trainant autour de nous. A moitié tournée vers elle, je prends lentement une horloge, genre une vieille sous sa cloche de verre, et la détaille. Elle est magnifique.

« Ta boutique marche, c’est super, vraiment. Mais et le reste ? Et toi ? Tu arrives à … » Je fronce les sourcils. « Enfin ça va avec tout ça ? »

HRP:
Ania Kenway

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MessageSujet: Re: Il parait que l'âme s'y trouve [Livre III - Terminé]   Il parait que l'âme s'y trouve [Livre III - Terminé] EmptyLun 18 Jan - 1:39

Les mains dans les poches, la brune ne pouvait se défaire de son sourire. Triste sourire, porté comme un masque, pour éloigner les démons et apaiser les souffrances. Sourire tiré de toutes pièces, posé au coin des lèvres pour attirer le client, intrigué par la rutilance nouvelle. Le coup de frais, ça avait l’air de lui plaire, alors que derrière la devanture colorée, c’était toujours le même bric-à-brac. Le regard de la photographe, d’ailleurs, ne tarda pas à se poser sur le bordel sans que cela ne dérange l’humaine. Elle se plaisait à dire qu’elle n’avait rien à cacher et que, mieux encore, elle se complaisait dans toutes les anciennetés. « Faut croire… », laissa-t-elle traîner. Elle n’aimait pas les conclusions hâtives, surtout dans un commerce tel que le sien, mais elle avait envie d’y croire. Faut croire, voilà. « Et toi alors ? Comment se porte la photographie ? Un projet en tête ? » Courait-elle d’un bout à l’autre de la ville pour emprisonner l’Histoire sur un argentique ? A savoir : la faille qui s’était ouverte au mois de Février et tous ces murs broyés, ces espoirs fêlés. Ou se contentait-elle de choses un peu plus roses, fermant les yeux sur la réalité ?

Et là, alors que chacun se regardait en chien de faïence dans la rue, prêt à sortir les crocs au moindre impair ou claquement un peu trop sec, Sorcha demandait à la jeune photographe de lui accorder sa confiance. Elle voyait l’incertitude de son amie dans ses yeux, l’entendait dans sa voix, dans sa rhétorique. « Oé. Tu ne trouveras pas mieux. » Sorcha ou l’art de s’envoyer des fleurs. D’ordinaire, elle n’était pas du genre à se mettre en avant, préférant le couvert de l’ombre, préférant observer de loin. Mais, pour l’occasion, elle savait ce qu’elle valait et n’était que meilleure dans le challenge. L’appareil photo serait sa première fois. Ou tout comme.

L’autre demoiselle se frotta les yeux, avant de flâner d’un objet à l’autre. Fébrile. Kenway se montrait fébrile, comme à cran, alors qu’elle n’en finissait plus de parler de son trésor, laissant Sorcha hésitante. Elle avait toujours sa loupe oculaire accrochée au front et la LED de la lampe allumée, lui donnant un air de taupe. Et même si Ania s’intéressait soudainement à une horloge, l’Ecossaise n’était pas dupe. Soupire de sa part. Soupire puis vague sourire. Sincère, cette fois-ci. Plus sincère que tous ceux qu’elle avait pu lâcher avant. « Allez, ramène toi ici Ania », l’apostropha-t-elle, ne se rendant pas compte de sa familiarité. Sorcha n’avait jamais été très doué avec les mots : elle était brute. Authentique. L’autre brune ne tarda pas à se ramener ; Sorcha lui enfonça son casque sur la tête. « Ecoute, on va faire comme ça. J’vais être tes yeux, tu seras mes mains. Comme ça, tu sauras réparer si jamais ton appareil se casse de nouveau la gueule. » L’Ecossaise dégagea un espace sur sa table de travail avant de venir s’y assoir. Se penchant en arrière, elle attrapa plusieurs outils qu’elle déposa devant Ania ainsi qu’une autre loupe. Pour elle-même, cette fois-ci. « Bien entendu, si tu flippes : tu me dis et je prends le relai. » Les pieds dans le vide, la brune commença à les balancer avant de se rendre compte que ça n’en serait que dérangeant pour Ania à cause des vibrations. Entre autre.

« Si tu réussis, j’t’offre à boire dans le pub voisin, » ajouta-t-elle amusée. A demi-amusée, plutôt. Jusque-là, Sorcha avait réussi à ne pas aborder la question de son amie. Elle n’avait pas envie de repasser en mémoire les évènements de février. Pas encore : c’était trop récent pour elle, encore trop récent. Elle n’était pas certaine d’avoir des nouvelles de chacune de ses connaissances. Clyde avait eu la chance d’être blessé pour ne pas être présent à son restaurant qui, pour la deuxième fois en peu de temps, en avait pris plein la gueule. Alice avait l’air de s’en être sortie ; elle avait reçu un SMS de sa part. Mais Luke… Luke, elle n’en avait pas la moindre nouvelle. Elle le pensait vivant, le sentait : après tout, il lui avait déjà sauvé la vie, il lui en faudrait plus qu’une faille pour l’abattre (?). Ou peut-être pas, justement.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Il parait que l'âme s'y trouve [Livre III - Terminé]   Il parait que l'âme s'y trouve [Livre III - Terminé] EmptyJeu 28 Jan - 10:00

Je souris un peu et j’observe ce qui m’entoure. Personnellement, je m’y perdrais dans tout ce fatras, ne serait-ce que pour savoir quoiquefaire… Mais bon, chacun son truc, j’arrivais bien moi à me retrouver facilement dans des centaines de photos et à savoir exactement où était laquelle.
Je me tourne vers elle et fais une légère grimace.

« Je… J’ai pris des photos de la ville, et de… du résultat de tout ça. Mais ce n’est vraiment pas ma spécialité. Sans parler que ceux que ça intéresse ont été touchés de plein fouet, les autres s’en foutent à moitié, donc… Du coup, les habitants, ceux que ça intéresse, n’ont pas forcément envie de se replonger là-dedans pour le moment. Ils préfèrent essayer de se concentrer sur autre chose je crois. »

Je hausse les épaules.

« Je suis donc en pause, si on peut dire. Pas de projet en vue pour le moment non. Je repartirais peut-être à l’autre bout du monde sous peu… mais il faut que je finisse de remettre ma maison en état au moins… Et puis, même moi, ça m’a perturbé, c’est dire… »

Je souris, même si ouais, j’ai plus de mal à partir, ou tout du moins, même si j’ai moins envie que d’habitude de me sauver. Faut dire que même si je n’y vis pas, voir sa maison d’enfance à moitié en ruine, c’est pas super motivant. Ce n’est pas faute d’avoir eu des contrats proposés pourtant, mais… ça reviendra.
Je me force à sourire, un peu, je me force à ne pas m’agiter, beaucoup. Je cherche à me rassurer. Je n’ai aucune raison de ne pas lui faire confiance, mais c’est comme ça. D’autant plus pour CET appareil photo là. Je hoche la tête. Sans doute, que je ne trouverais pas mieux. A moins de faire le trajet jusqu’à New York. Ce qui serait stupide oui…
Je navigue, farfouillant et cherchant des échappatoires à mon incontrôlable angoisse. Je me tourne vers elle et reviens alors qu’elle m’appelle. Je hausse un sourcil, avant de cligner des yeux quand elle me file son casque et reprend la parole.
Je la regarde mettre les trucs en place, les yeux toujours un peu écarquillés. J’esquisse un sourire.

« Tu fais pas ça avec tous tes clients ? Parce que bon, ce n’est pas super bon pour les affaires de leur apprendre… Techniquement, je sais faire, à peu près. Depuis le temps que je trimballe un appareil, j’ai appris… C’est juste… »


Pour cet appareil. Mais ça, elle devait l’avoir compris. J’ajuste sans y penser le casque et la lampe et attrape le mini tournevis pour ouvrir l’appareil. J’inspire profondément.

« A nous deux, ça devrait le faire oui… »


Et je ne peux pas m’empêcher de sourire et de rire un peu.

« Si tu m’offres à boire, je ne peux décemment pas refuser… » Je relève la tête vers elle et la fixe. « Merci. De faire ça pour moi. De ne pas juste m’envoyer bouler…
Si j'y arrive sans péter un plomb, je paierais le deuxième verre... »


Et lentement, avec attention, j’entreprends d’ouvrir et de regarder à l’intérieur. Rien de bien méchant visiblement… Je m’empare des outils qu’elle me donne, suivants ses indications, et commence à remettre le tout en place. Facile. Rien de plus facile…
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MessageSujet: Re: Il parait que l'âme s'y trouve [Livre III - Terminé]   Il parait que l'âme s'y trouve [Livre III - Terminé] EmptyJeu 18 Fév - 20:39

Malaise.

Derrière des sourires fardés, le malaise était encore présent. Les stigmates étaient réels, les plaies pas tout à fait pansées – la voix d’Ania s’était faite hésitante, cachant les évènements de février derrière un « tout ça » prononcé du bout des lèvres, à demi-mots. Faut dire que les dégâts avaient été innombrables, tant et si bien que « tout ça », justement, englobait et résumait à merveilles la manière dont tout le monde avait été dépassé. Et si Sorcha jugeait les dégâts à travers des objets à réparer – il en dégueulait chaque jour un peu plus – Ania les emprisonnait dans son argentique. Grimaçante, elle la renseignait sur son travail, mettait le doigt où ça faisait mal : peu étaient ceux qui voulaient s’en souvenir. Mais ceux qui oublient le passé sont condamnés à le répéter… Alors qu’Ania haussa les épaules, Sorcha souffla dans les airs comme pour chasser les mauvais esprits.

« Une pause, » répéta Sorcha à la fin de la tirade d’Ania, tirant sur le bas de son tee-shit. « Une pause… c’est bon pour la créativité. Il paraît. Je suis désolée pour ta maison. Si tu as besoin d’un coup de main ; n’hésite surtout pas. »

Les mots étaient sortis tous seuls ; mais l’Ecossaise y pensait pour autant. Jamais elle n’irait proposer quelque chose si elle comptait, dans le futur, contourner et éviter l’issue. Justement, elle pouvait se montrer un peu trop franche et bourrin, malgré son sourire souvent enfantin, si elle n’appréciait pas à ce qu’on lui proposait. Avec elle, tout était noir ou blanc, sans demi-mesure. Elle proposait ou refusait, ne faisait pas de promesses dans le vent. Car les seules promesses qu’elle avait faite, par le passé, n’avait pas pu être tenu. Et, à cause d’elle, de son incapacité, Aonghas n’était plus de ce monde. Mort ou disparu, elle n’avait toujours pas la réponse.

« Ca me ferait étrange de ne plus de savoir dans le coin… tu penses aux Etats-Unis ? »

Parce que si elle avait bien suivi, et si elle écoutait bien son accent, Ania n’était pas écossaise. Elle n’avait pas la diction « roulée » de Sorcha, un peu brute, témoignant de son enfance dans une des îles du Nord. Isle of Lewis. La brune capta le sourire forcé de sa cliente du jour, captant de nouveau son malaise.
Malaise.
Il faut croire que certains objets avaient de grandes valeurs – valeur sentimentale en l’occurrence. De nouveau au côté de Sorcha, Ania se retrouve bien vite avec un casque sur la tête sans qu’elle n’ait le temps de protester. Rire amusé dans les airs, teinté d’une pointe d’hésitation. La brune ne savait pas trop où elle allait, espérait que son amie était aussi habile qu’elle ; il n’y avait pas de raison. Alors, lorsque la métamorphe (chose qu’elle ne savait pas) lui demanda si elle faisait ça avec tous ses clients, l’horlogère hocha négativement la tête pour tout réponse. Non ; elle ne le faisait pas. C’était juste qu’elle estimait que pour mieux apprécier son objet de travail (et de divertissement), elle devait en connaître l’intérieur. Et passer l’appréhension d’ouvrir et d’apprendre – parce qu’il était bien là le malaise, non ? Hochant la tête, positivement cette fois-ci, pour lui dire qu’elle avait compris, Sorcha l’aide à ajuster son casque.

« Ne me remercie pas maintenant. Qui sait ce qu’il pourrait arriver ? » commença-t-elle, prenant volontairement un ton inquiet avant de laisser échapper un éclat de rire dans les airs. « Et je ne vois pas pourquoi je t’enverrai sur les roses. Soit prête à me payer le deuxième verre dans ce cas. »

Rassurante, tentant de l’être du moins, Sorcha laissa un pâle sourire fleurir à la commissure de ses lèvres. Sous mes indications, toutes deux penchées sur l’appareil comme deux chirurgiens effectuant une transplantation, Ania opéra. Tournevis et autres outils, plus petits, passèrent entre ses mains. Et, sous le faisceau de la LED, le ressort fautif ne tarda pas à faire son apparition. Le pâle sourire de tantôt vint s’étirer en un sourire conquis, ravie d’avoir mis la main sur le problème. Sur un des problèmes.

« Tu ferais mieux de vérifier que les plaques ne soient pas oxydées. Limite de leur donner un coup de propre. Ça t’évitera de le rouvrir de sitôt. Je jetterai un coup d’œil, s’tu veux, sur les soudures. Vaut mieux être certaines … »

Puis, vu qu’elle lui avait dit qu’elle l’avait fait tomber, une soudure avait peut-être du lâcher en même temps. Se mordillant la lèvre inférieure, Sorcha suivait des yeux les manipulations de son amie. Elle l’amusait, à être autant concentrée – était-ce que à quoi elle ressemblait lorsqu’elle était plongée dans les réparations ?
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MessageSujet: Re: Il parait que l'âme s'y trouve [Livre III - Terminé]   Il parait que l'âme s'y trouve [Livre III - Terminé] EmptyMar 23 Fév - 12:33

Je lui jette un coup d’œil. Une pause. Oui, c’est sans doute ça, même si je n’avais pas mis de nom dessus. Ça reste étrange, parce que je n’en fais pas des pauses moi. La dernière fois que c’est arrivé, c’est quand mon monde à moi s’est effondré. Et dieu sait que j’en avais besoin. Pourtant elle n’a pas duré longtemps, la fuite s’est révélée bien plus facile et plus efficace au final que de me morfondre et de pleurer sur mon sort.

« C’est gentil. Ce n’est pas grand-chose… enfin si, j’ai quasiment un pan de mur qui a volé, sans parler des fenêtres qui se sont cassées, mais... Mais ça va.
Faut voir le côté positif. Ça me permet de la remettre à neuf et ça m’oblige à en prendre un peu soin… J’ai déjà fait faire des devis, les travaux devraient bientôt démarrer. »
Je lui souris. « Je te demanderais peut-être pour m’aider à ranger et nettoyer après. »

Si j’arrivais à trouver du monde, ça irait plus vite. Et ça me prendrait moins la tête. D’un autre côté, j’avais pas forcément envie d’être super entourée au milieu de tous ces souvenirs et images que je tenais férocement éloignés de moi. Je verrais bien à ce moment-là. Mais ça restait super gentil de sa part de se proposer.
Je me tourne vers elle et hausse les épaules en souriant.

« Je ne sais pas. Je reste rarement longtemps au même endroit en vérité. Les Etats-Unis… » Je n’y avais quasiment pas remis les pieds depuis l’exposition et la nuit du drame. Et cela avait toujours été très rapide comme séjour. Même si c’était stupide parce que ça n’avait rien à voir. « Peut-être. Ou l’Amérique du Sud, ça fait un moment… Je verrais selon les contrats que je peux avoir. »

Au final, la destination n’avait jamais trop eu d’importance, il y avait toujours à faire, et j’y trouvais toujours la liberté, la beauté et les surprises que j’attendais. Je ne demandais pas plus.
Et dans l’immédiat, je souhaitais seulement réparer cet appareil. Oui, bon, même cassé, je le garderais, mais quand même… J’aimerais autant l’avoir en état de marche… Même si je ne m’en sers pas forcément énormément. Et je dois tellement avoir l’air hésitant que Sorcha me refile le bébé. Façon de parler ouais. Son casque sur la tête et ses outils dans les mains, je me retrouve à farfouiller moi-même dans l’appareil. Et je ne sais pas si ça me rassure ou m’angoisse davantage. Je souris alors qu’elle secoue la tête. J’ai un traitement de faveur. C’est cool. Ou pas.
Je relève la tête et la remercie. L’observant, mon sourire s’agrandit alors qu’elle se met à rire.

« Tu aurais pu faire taire mon inquiétude sans chercher à comprendre, en me disant que t’as du taf ou autre, ou m’envoyer voir quelqu’un d’autre si je n’avais pas confiance en toi… enfin, tu vois le genre.
Et va pour le deuxième verre, ce sera même avec plaisir. »


Je soupire et ferme les yeux. Ce n’est pas compliqué, tu l’as déjà fait. C’est juste parce que c’est CET appareil photos, que forcément, cela devient plus compliqué. Mais c’est stupide, ça ne change rien, je connais. On finit par découvrir le ressort qui est sorti de son emplacement. Je souris malgré moi en voyant qu’il n’y a rien de plus compliqué, rien qui ne soit davantage brisé.

« Oui, tant qu’à faire, si on peut éviter trop de manip dessus, ce sera pas mal.
Et pour les soudures, oui, ce n’est pas une mauvaise idée non plus. »


Je le remets en douceur en place, me mordant la langue, avant de vérifier que le reste tiens correctement. Et tout à l’air d’aller. Bon, elle vérifiera les soudures quand même, mais le reste… Je me mordille la lèvre, avant de sourire, et m’empare de la petite bombe à air qui traine parmi les outils. Je nettoie les différentes parties, avant de me redresser un peu.

« Ça m’a l’air pas mal. Ce n’était vraiment pas grand-chose… Enfin, je te laisserais vérifier quand même. »

Je range les outils, je suppose que pour les soudures, elle n’en aura pas besoin. Et je ne pense pas qu’elle fasse ça maintenant de toute façon, si ? Même si malgré tout ça, je n’ai toujours pas envie de m’en séparer. Oui, c’est immature, et alors ?
Je la regarde et lui souris, soulagée quand même.

« Et on avait parlé d’un pub et de bière non ? »
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MessageSujet: Re: Il parait que l'âme s'y trouve [Livre III - Terminé]   Il parait que l'âme s'y trouve [Livre III - Terminé] EmptyMer 9 Mar - 16:34

Sourire gêné pour cacher le malaise – celui de Sorcha. Devant elle, à quelques pas de là, Ania est tout autant hésitante. Attentive, elle écoute l’autre brune lister les dégâts de la bâtisse, ne pouvant s’empêcher de jeter un coup d’œil circulaire à son atelier. Les pans de mur cassés, l’horlogère connait ; chaque jour, elle voyait leurs vestiges s’élever en centre-ville. Les vitres brisées, éclatées sous la force ou l’impact des balles, elle connait aussi. Ou connaissait, plutôt. Pas plus tard que la semaine dernière, des contreplaqués protégeaient encore les ouvertures sur l’extérieur. Mais mois d’Avril oblige – toujours pluvieux et frais – elle s’était enfin décidé à les remplacer (les vitres). Et pour cela, elle remercie une de ses clientes, Gabriel, qui lui avait ouvert les yeux. Le sourire s’étire peu à peu, est remplacé par un rire amusé lorsque son amie lui annonce qu’elle peut éventuellement l’aider à ranger et nettoyer après. Malgré tout, elle hausse les épaules et continue son bout de chemin. Passant une main dans ses cheveux, plus que par habitude qu’autre chose, l’horlogère poursuit.

« Aucun souci. Tu connais mes capacités de rangement. » Pause. L’ironie se pointe à grand pas, teinte les propos de Sorcha et raille son grain de voix. « Tout dans le même coin et ça fait l’affaire, non ? »

La brune donne un coup de tête en direction des étagères, au l’autre bout de l’atelier, où tout est entassé sans grande distinction. Fils HDMI avec câbles électriques. Tournevis avec clés à molettes. Le rangement, ce n’est pas le fort de la demoiselle qui se complait dans son bordel ambiant. Mais si Ania veut qu’elle l’aide à ranger (hérésie), elle compte bien faire un effort. Puis, alors qu’elle enchaîne sur son prochain lieu de séjour (Etat-Unis, Amérique du Sud), l’horlogère ne fait qu’acquiescer. Elle a du mal à s’imaginer voyager, du mal à se dire que l’humain (et autres créatures) peut s’enfermer dans une cage métallique pour traverser l’Océan Atlantique ; elle qui n’a déménagé qu’une fois : de Stornoway à Glasgow. L’Ecossaise réprime un frisson, affiche toujours son pâle sourire. Le casque un brin trop grand enfoncé sur son crâne, elle regarde Ania.

Un deuxième verre. Après le premier. Sorcha en rêve – elle n’a pas bu une goutte d’alcool depuis plusieurs semaines, préférant rester à l’affût. L’affût de quoi ? Elle ne sait pas trop mais c’est dans ses gênes, d’être prête à partir se planquer à la moindre détonation. Qu’on la traite de peureuse, elle préfère se dire qu’elle pense à sa vie d’abord. La brune secoue la tête et suit du regard les actions d’Ania. Elle ne l’interrompt pas. Au contraire, elle se contente d’hocher la tête pour montrer son accord et l’encourager à poursuivre. Bombe en main (air comprimé), la métamorphe semble savoir ce qu’elle fait, finit par se redresser. Elle a retrouvé un semblant de sourire. Plus serein, le sourire. Et ça, rien que ça, fait sourire Sorcha qui a tôt fait de retirer son casque. Elle le dépose sur la table, à côté de l’appareil photo encore ouvert.

« T’as fait un travail de pro, » ne peut-elle s’empêcher de lâcher dans les airs.

La demoiselle s’éloigne, le pas sautillant. Une constante de la jeune femme qui étonne : d’apparence légère et parfois bourrue, la gravité peut souvent se lire dans ses yeux. Femme de contraste, tout aussi coquette qu’elle est souvent recouverte de poussière. Disparaissant quelques instants derrière un paravent, Sorcha change son haut. Elle éternue un court instant, ressort plus tard de sa cachette. Le sourire gêné de tantôt est à présent tout amical, un poil débonnaire, alors qu’elle se rapproche de sa cliente du jour. Au passage, déposé sur le canapé-lit, elle récupère un cardigan vert pomme.

« Il est à l’autre bout de la rue. A cette heure-là, il ne doit pas avoir grand-monde encore. » Elle jette un dernier coup d’œil à l’appareil photo. « Je vérifierai les soudures à la première heure demain. Dans la clarté du jour. »

Sur la table de l’atelier, Sorcha récupère les clefs de son appartement-atelier et ouvre la porte menant dans la ruelle. Amusée, elle maintient la porte pour Ania avant de se baisser en faisant une révérence.

« Si Madame la Princesse veut bien me suivre… »

HJ – comme tu veux, à présent. On peut très bien continuer. Comme arrêter. Ou s’ouvrir un nouveau sujet suite à l’intrigue ?
Sorcha McCabe

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