Je restais coi depuis quelques minutes déjà, spectatrice de ce qui me semblait être une pièce de théâtre, un comique sans équivoque. Les uns et les autres parlaient, mon regard passait sur chacun d’eux. Nicolas, Freyja et ma sœur qui répondaient tous aux dires de nos adversaires. Constance me répugnait tout bonnement, et je voulais seulement que ça tête tombe au sol, roule dans un balais sanglant, cela ne me ferait que plus plaisir. Quant à Julien… il me ferait presque rire, un rire ironique, nerveux, alors qu’il parlait de punir sévèrement l’échec. Et si nous avions mise en place cela pour lui ? Si je lui avais tranché la tête ? Il ne serait certainement point là, à discourir alors qu’il aurait mieux fait peut-être d’attenter à nos vies, Morgane et moi. Pourquoi ne pas l’avoir fait ? Pourquoi ne pas en avoir profité tout à l’heure ? Je laissais de côté mes réflexions, pour me concentrer sur la situation, et sur ce que lâchait Julien sur nous. Vraiment ?

D’un seul coup, c’est le carnage. Coup de feu sont tirés, deux vampires sont déjà morts, mes yeux captent très vite les mouvements. Bientôt, nous n’avons plus que trois hommes devant nous pour nous protéger. Je vois déjà Constance attaquer l’un d’eux, puis Freyja nous protéger face à un assaillant qui courait vers nous. Il y en avait plusieurs qui déferlaient sur nous, mon regard se posa furtivement sur Julien qui arrivait encore à parler et à essayer de faire valoir son opinion et sa possible autorité sur les vampires qui l’écoutaient encore. Mais qui était réellement avec lui ? Qui allait le suivre alors que nous étions plus fort de notre côté ? Puis il se ruait sur un autre gardes humains, bientôt, nous n’en aurions plus aucun, mais je n’attendis pas plus longtemps pour faire un choix et agir. Alors que j’allais pour combattre Constance, petite vengeance personnelle si je puis dire, je vis Scylla s’y atteler à ma place. Je ne réfléchissais pas plus que cela, me dirigeant alors vers le seul en qui ma haine était immense. Je l’avais déjà loupé en tout premier lieu, mon tout premier acte qui n’avait pas fait réagir aussitôt les vampires. Mon geste aurait pu être le starter du combat, au lieu de cela, il était passé presque inaperçu.


Action ;; J’attaque Julien (avec 1 coup du destin )


Je n'ai aucune arme en main, mais pas besoin de cela. Julien est plus vieux que moi, mais il n'a pas la hargne que je peux avoir en cet instant. Je mise tout sur ma volonté et tout ce que j'ai en moi qui me bouleverse et provoque ce ras de marée. Crocs en dehors, je vise la moindre chair que je peux arracher, et c'est son épaule que je touche.


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Hj:

Il était un temps pour les discours et un temps pour l'action. Ma seule satisfaction fut que ce soit Julien qui cède le premier à la violence. Sans doute parce qu'il n'avait plus rien à répondre. La violence était la réponse des faibles, voilà tout. La question était de savoir si cette petite joute verbale, si ces attaques avaient réussi à liguer les vampires présents contre Julien et les séditieux. Ma foi, nous risquions vite de le savoir alors que les traîtres se lançaient à l'assaut contre les gardes humains. Des gardes bien entraînés et pas si aisés à tuer. C'était pour cela que je ne sous estimais pas l'humanité. Ils étaient capable d'apprendre vite et bien et de se montrer ingénieux pour compenser leurs faiblesses physiques sur nous. Comme des armes de haute technologie par exemple. Les vampires l'apprirent à leurs dépends.

Combien de traîtres sans l'assistance ? Beaucoup trop. Julien n'aurait pas lancé une attaque s'il n'avait pas un effectif assez conséquent pour lui donner de l'assurance. A moins qu'il ne mise sur la surprise et la rapidité pour tuer les princesses. Écraser la concurrence. Un coup d'état rapide et presque pas sanglant. Sauf que si elles mourraient, cela n'arrêterait sûrement pas les hostilités. Pas de ma part en tous les cas.

Tout alla très vite. Les attaques étaient précises, violentes. Freyja s'était jetée dans la bataille, Constance également. Scylla attaqua d'ailleurs celle qui semblait être son amie. De quel côté était-elle ? Difficile à dire. Aucun. Le mien. Mais elle tenait occupée une adversaire sérieuse et c'était une occasion rêvée. Une occasion que saisit Jana pour s'attaquer directement à la source de ses problèmes : Julien. Peut-être par vengeance personnelle. Peut-être pour ce qu'il représentait. C'était totalement inconsidéré et dangereux. Et le jeune vampire discret ? Pour qui était-il au juste alors qu'il avait enjoint aux gardes de protéger Morgane ? Ce qui était déjà leur mission, un ordre inutile.

Mais qu'importe. Il était temps que le courtisan s'efface pour laisser place au combattant. Morgane était encore protégée par deux gardes humains. Jana était totalement sans défenses, hormis la sienne et donc une proie facile pour un vampire aussi vieux et puissant que Julien, même si elle fit mouche contre lui. La décision fut facile et rapide à prendre. Je m'élançais à mon tour sur l'ancien général, sur la tête d'affiche de cette fronde. S'il tombait, ces combats n'auraient plus de raison d'être. Qui prendrait sa place en si peu de temps pour donner les ordres ? Personne. Alors quand bien même attaquer à deux un seul adversaire était discutable du point de vue de l'honneur, il y avait un but bien plus important à atteindre... Et surtout, je préférais qu'il s'en prenne à moi plutôt qu'à Jana. Le combat serait plus égal.

Trop d'ennemis. Un vampire était occupé par Constance, mais deux étaient libres. Malgré tout, il fallait faire confiance aux gardes humains. Et espérer que Morgane sache se défendre ou ne décide de leur échapper pour assurer son règne par la suite. Jana était en position plus critique. Ma décision fut prise en une fraction de secondes et je la suivis, profitant de l'ouverture qu'elle offrait pour attaquer Guillemaud à mon tour. Après tout que valait l'honneur quand ce traître avait introduit des dissidents dans l'assemblée, prêt à prendre le pouvoir par la force et dans le sang ? Rien.

Pas d'armes. Mais je n'en avais pas forcément besoin. Derrière le courtisan policé, il y avait le prédateur. Julien avait souligné que c'était là notre nature. Il avait raison. Je le saisis par le col, le soulevant pour l'écraser violemment au sol, sa tête heurtant le dallage durement, sans jamais le lâcher. Sans lui laisser l'opportunité d'approcher Jana.

Spoiler:

Ce n’était pas au programme ce qui était en train de se passer, il nous restait quelques gardes à notre disposition, mais pas suffisamment. Et puis ça allait se battre, autant s’y lancer. Je regardais Julien et son regard arrogant et son petit discours à deux balles. Je ne lui lançais qu’un Ils choisissent la facilité, et la lâcheté, comme toi Julien. Je n’eus pas le temps d’en discuter beaucoup plus que déjà Jana se jetait sur le traitre. Bien lui en fasse, je prenais une tout autre cible, un des vampires, un de ces mécréants qui se jetaient sur moi comme si j’étais un simple morceau de viande. Bien leur en fasse à eux aussi d’essayer de tuer l’une des membres de la famille royale. Je ne me laisserai pas faire, encore moins aujourd’hui. Ces trois vampires qui avaient choisi leur camp en plus de ces deux traitres de Constance et de Julien, je comptais bien les saigner jusqu’à les rendre fou avec leurs propres larmes de sang. Constance se jetait sur l’un de mes gardes en parallèle. Les humains qui tentaient vainement de nous protéger, heureusement bien entrainer. J’entendais vaguement Leslie inciter les gardes à faire leur boulot, bien évidemment. Ils étaient là pour ça. Mais je ne comptais pas rester comme ça indécise et à ne rien faire, ma sœur était là, et au moins l’une des deux devait vivre ce soir, pour assurer la descendance et la sécurité de l’équilibre que notre Mère avait jusqu’à ce jour créer.

Je me jetais donc au cou d’un des vampires qui s’approchait de moi avec un petit sourire mesquin. Viens donc me chercher imbécile. Fuir, non. J’assumerai. Aujourd’hui si je devenais reine, je devais aussi assumer. Je ne serai pas une lâche.

Action ;; J’attaque un des trois vampires restant

Je lui sautais au cou écartant les gardes qui étaient déjà en difficulté, me battant premièrement avec mes mains, seule chose qui était à ma disposition je n'avais ni pieu ni rien. Je me pris une magnifique retournée. Balle au centre, mon petit, je n'en avais pas fini, je ne comptais pas le laisser m'achever comme ça de ses propres mains bien évidemment.
 

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Eh bien, eh bien, voilà une chose à laquelle j’aurais du m’attendre. Rien n’allait dans le meilleur des sens n’est ce pas ? Mais j’avais été tellement distraite que cela fallait bien de saigner un peu plus que prévu. J’aimais bien le regard de Jana, celui qu’un animal fou, frustré de ne pas pouvoir s’attaquer à plus grand que soit. Cette pensée me fit sourire. Mais la chose qui allait suivre allait beaucoup moins me faire sourire, peut être aurais-je du m’en douter ? Peut être devrais-je comprendre que les liens ne servaient à rien sauf à la trahison, n’en avions nous pas la preuve ce soir ? De toute façon, je savais bien que je resterais en vie, c’était le défaut de nos gouvernants, je savais parfaitement bien que j’allais me retrouver face aux deux princesses et Jana, allait jubiler, mais j’allais rire avec elle. Si elle me croyait capable de supplier, allait devoir repasser.

Scylla m’attaqua, me blessa, physiquement, je lui souriais. Vilaine. Je mis un coup au garde, pour qu’il me laisse de l’espace. Je regarde Scylla, les yeux scintillants d’excitation, non, non Scylla, pas ce soir. Je n’ai pas envie de te divertir, puisque c’est moi qui me divertit ce soir. Et ce que nous faisions de mieux à deux, ce n’est pas nous battre, et elle le savait. Mon sourire se fit carnassier, ma plaie se referma, mais ma robe, elle ne pouvait pas faire la même chose. J’en soupirais frustrée, et déçue. Je pensais sérieusement rentrée avec une robe sans tache ce soir. Optimiste, ou naïve peu importe, vous ne vous imaginez pas le prix de ce bout de tissu, c’est ridicule. Mais c’était le moment pour moi de quitter les lieux, parce que je voyais bien comment tournais la soirée, et je n’avais pas spécialement envie de rester dans les parages, j’avais encore quelques petites affaires à faire, avant de retrouver mes princesses préférées. Je n’avais pas de temps à perdre, il fallait que je quitte les lieux rapidement. Affronter mon destin ce soir ? Certainement pas ? Il fallait que je protège mes arrières avant tout autre évènement dans ma vie. Et puis je ne pouvais pas faire le plaisir de ma présence à Jana, non, non, je voyais son regard, c’était le regard d’une folle. Triste n’est ce pas ?

Mais pour l’instant, l’heure n’est pas aux jérémiades, mais bien à la fuite. Je me penche vers Scylla.

 Des coups Scylla ? Vraiment ?

Je suis certaine que si tu as besoin de contact nous pourrons nous arranger.

Je me redresse, la pousse violemment, utilisant toute ma force, pour me dégager de mes deux assaillants. Arès tout ceci, peu importait les règles, j’allais vider un humain, peu importait les conséquences n’est ce pas ? Je quittais la salle, la manière avait peu d’importance, tout ce qui importait c’était que je n’étais pas passé par la grande porte. Les traîtres ne passent pas par la grande porte. Trop de risques. Je quittais les lieux, je n’avais que très peu de temps. Je m’effaçais dans l’obscurité. Au moins, j’étais débarrassé de travailler pour la famille royale.

Spoiler:

Les princesses se défendaient bien, mais elles étaient maintenant les seules représentantes de la lignée royale pour laquelle j’avais pris parti, et nous devions les évacuer. Je ne doutais pas de leur envie d’expier leur colère en attaquant Julien et les traitres à ses côtés, mais cela devrait attendre. Elles devaient les faire capturer par leurs gardes, et aller à couvert. Je frappais une nouvelle fois mon ennemi, suffisamment pour le sonner j’espérais, et je me ramenais vers elles – je ne m’étais pas éloignée depuis que j’avais été apporter mon soutien à Morgane. « Princesse, vous et votre sœur devez partir. Je peux aider votre garde à vous escorter, du moins celle qui n’est pas occupée à prendre soin de vos ennemis. »

Je n’étais pas certaine qu’elle accepterait de me suivre, mais elle devait être éloignée de là. Je l’amenais donc au maximum possible vers la sortie, avec certains de ses gardes, essayant avant cela de me rapprocher de la Princesse Jana. Nicolas de Valombre se trouvait sur notre chemin. Il avait pris parti pour les princesses, mais était-il réellement loyal ? Si la Reine l’avait nommé à sa position, probablement. Pouvais-je en être sûre pour autant ? Aucune idée.

Peu importait. « Général, pouvez-vous amener la Princesse Jana à l’extérieur, pendant que j’escorte sa sœur ? » Je n’attendais pas son assentiment, ou son refus, et poursuivais le chemin vers l’extérieur avec Morgane. La cohue régnait toujours, mais les traitres étaient en pleine défaite. Que ferait Guillemaud ? Serait-il emprisonné, et paierait-il durement sa faute – durement, mais il n’en méritait pas moins ? Ou parviendrait-il à fuir, comme un lâche, incapable d’affronter les conséquences de sa stupidité ? Je n’en savais rien.

Je me retournais vers la représentante de la lignée royale. « Princesse, avez-vous une voiture à proximité ? Voulez-vous que je vous mène ailleurs ? »

Freyja Swayne, ancienne chef des Sanguinistes, dévouée à la Royauté… Une ironie délicieuse, compte tenu de l’ignorance que tous avaient de ma traitrise. Badenov avait beau m’avoir signalé avoir eu du mal à convaincre plusieurs des hautes instances, je ne pouvais que douter de ses propos. Après tout, nul n’avait évoqué ma propre traitrise. S’ils l’avaient su, ils m’auraient sans nul doute accusée d’hypocrisie.

Le monde était donc en train de se rebeller, intérieurement j'espérais que cela n'était qu'une mauvaise impression et que tout cela allait vite passer et que nous aurons vite d'autres avenirs plus glorieux. Je ne réalisais pas vraiment ce qui était en train de se passer. J'étais encore en train d'attaquer quelqu'un quand Leslie se mit à travers mon chemin. Je ne comprenais pas vraiment son comportement, il était du côté de Julien, non ? Alors qu'est ce qu'il venait se mettre là entre moi et quelqu'un qui devait être de son côté. Je ne comprenais pas vraiment ce qui lui passait à travers la tête. Voulait-il être de notre côté sans vraiment savoir comment s'y prendre. Il allait falloir trouver les mots, et choisir son camp. Chose de sure c'est que dès ce soir, les décisions seront prises et seront contre Julien et Constance. Nous allions devoir prendre des décisions importantes avec Jana dès ce soir, ou demain matin si le temps nous le permettait. Mais je savais que du temps, c'était pas ce que nous avions en excès bien au contraire. A mon humble avis nous devrons agir relativement vite.

Rapidement avant même que j'eus le temps d'assigner ma rage à cet imbécile en face de moi, qui allait être mon quatre heures défouloir, Freyja jugea bon de me sortir de tout ce patatra. Il était grand temps pour nous de déguerpir. Je vous suis, Mademoiselle Swayne. dis-je simplement. Je la suivais en me protégeant moi même, en surveillant mes arrières. J'avais peur aussi de ce que j'allais retrouver. D'un regard, je demandais à Jana de faire ce que Nicolas allait lui dire, malgré la rage qu'elle pouvait avoir contre Julien. Tout était en train de se retourner. Une fois à l'extérieur, elle me posait une question tout à fait intelligente concernant comment j'allais retourner jusque chez moi. ]Vous ! Allez me chercher ma voiture, et ensuite assurez vous que Jana me suive bien jusqu'à ma résidence dis-je à l'un des gardes proche de moi, rapidement les choses se firent et ma voiture arrivait devant nous en quelques instants. Il savait que l'on n'avait pas de temps à perdre je supposais. Mademoiselle Swayne, merci encore pour votre... dévouement. Avez vous un moyen pour vous ramener ou voulez vous que je fasse venir quelqu'un ? dis-je rapidement tout en me dirigeant vers la porte que mon chauffeur m'ouvrait déjà. Je voulais m'assurer que les peus de soutiens qui étaient de notre côté allait au moins rentrer sain et sauf. Oui, oui toujours là la bienséance de Morgie...

Du sang, des coups, de la haine, de la rancœur. Mais plus d’attachement, plus de sentiment inconnu et si surprenant, de son côté comme du mien. Lorsque Jana se jeta sur moi elle était animée de la rage telle l’animal blessé. Je me suis trompé sur son compte, elle était encore trop jeune pour se retourner contre sa sœur adoptive, n’ayant pas encore connu le désir véritable du pouvoir. Un jour viendra où les deux sœurs se déchireront dans l’ombre ou dans la lumière pour régner seule. Notre espèce n’était pas faite pour avoir deux Reines mais elles l’apprendraient bien assez tôt. Lorsque De Valombre deviendra le nouveau Prince vampire, ce sera le début…

Jana me mordit donc l’épaule avec force en dépit de son jeune âge, mon sang coule mais qu’importe la douleur. Je n’eus pas le temps de répliquer que son nouveau champion m’attaqua à son tour, bien plus durement. Sa puissance dépassait la mienne aussi parvenait-il à me maintenir au sol sans que je ne puisse y faire grand-chose, me rappelant l’une de mes dernières rencontres avec Krystel qui m’avait alors littéralement explosé davantage encore. C’est alors que Leslie vint à ma rescousse, brave soldat, maladroit mais fidèle. Qu’adviendrait-il de lui désormais qu’il venait de s’attaquer ou Général de ces dames ? Son comportement rapidement observé devant Morgane lui sauverait-il les miches ?

Pas le temps de me poser davantage de question, je devais profiter d’être libéré de l’étreinte du Général pour prendre une décision. Etais-je résolu à périr ce soir ? Qu’importe ce qui fut dit, l’instinct de survie surpasse le reste. La fuite serait donc ma seule issue en cette tentative ratée, mais il me restait une dernière chose à faire, je lui devais bien ça.

Pourquoi m’as-tu trahi Leslie ! Pour les beaux yeux de ces deux catins ? lui dis-je suffisamment fort pour être entendu par plusieurs témoins avant de me jeter sur lui malgré mes quelques blessures.

Action ;; Attaquer Leslie avec COUP DU DESTIN

Je lui infligeai une blessure suffisamment conséquente pour paraître crédible. Oh bien sûr de sérieux doutes seraient avancés, mais mon attaque ferait peut-être pencher la balance en son sens. Je n’essayais même pas d’imaginer ce qu’il pourrait comprendre ou la manière dont il interprèterait mon attaque surprise sur lui, je n’en avais tout simplement pas le loisir présentement.

Profitant justement de l’effet de surprise, autant chez mon ancien bras droit que chez son adversaire d’un peu plus tôt le Général, je quittai les lieux en courant à pleine vitesse du moins autant que me le permettait mon état. Une nouvelle page de mon existence se tournait cette nuit, mais pas la fin de mes plans. J’avais échoué, mais ma détermination était sans faille.

J’allais perdre ma demeure d’Edimbourg, probablement brulée ou surveillée. Je ne pourrais y retourner avant un moment. Pour avoir chassé William et ses félons en leur temps je savais que j’allais devoir me cacher, trouver de nouveaux alliés, couper les ponts avec tous mes contacts actuels à part peut-être un ou deux.

Dans la clandestinité j’allais retrouver ma liberté. Pour mieux préparer ma vengeance…

J'avais eu tort de sous estimer le jeune vampire que Scylla avait débusquer plus tôt dans la soirée, quand tout n'était encore que rire et frivolités. Mais nous savions bien que cela ne durerait pas. Julien ne trouva rien à riposter à mon attaque, se retrouvant à ma merci au sol. J'avais sans doute privé Jana de sa vengeance, mais tant pis, sa sécurité primait avant sa rancœur. Une voix m'interpella et je n'eus que le temps de pivoter avant de me retrouver avec un enragé pendu au cou, ses crocs se plantant dans la chair et m'arrachant un grognement de rage et de douleur. Il attaqua de nouveau, avec ses poings. Et bien, il en avait dans le ventre, cela me plaisait, même si pour le moment, j'avais juste envie de lui arracher la tête. Quel dommage qu'il se soit trompé d'allégeance. Je portais ma main à mon cou, recueillant mon propre sang avant de me fendre d'un sourire de mauvais aloi pour lui. Malheureusement, je n'eus pas le temps de rendre les coups. Julien s'en chargea pour moi, à la plus grande stupéfaction du jeune vampire. Et de moi-même.

Traître ?

Alors finalement, dans quel camp était-il ? Il soutenait Julien, c'était évident, puisqu'il avait volé à son secours dés que je l'avait attaqué. Alors quelle était cette mascarade ? Un moyen de sauver son protégé, de ne pas l'entraîner avec lui dans sa chute ? C'était sans doute trop tard, il devrait répondre de ses actes, de son attaque contre moi, notamment. A moins que je ne lui revienne pas et ce serait purement personnel, mais je serais offensé qu'on nous pense assez idiots pour croire une chose pareille... Le comportement de Leslie était ambigu depuis le départ... Protégeant Julien, mais s'inquiétant pour Morgane... j'allais devoir parler à la princesse au sujet de ce vampire, elle devait le connaître. Peut-être aurait-elle quelques éléments de réponse.

Freyja n'avait pas perdu de temps, entraînant Morgane loin des hostilités, l'exfiltrant de là alors qu'elle me demandait de gérer la deuxième princesse. Ah cruel dilemme... j'étais certain que Jana rêvait d'arracher la tête de Guillemaud et qu'elle serait fort déçue que je la prive de ce plaisir. Mais sa sécurité avant tout et même s'il était blessé, il demeurait dangereux avec encore des fidèles dans la place. Retraite stratégique donc, en attendant la bataille finale où la révolte serait enfin écrasée. Un coup d’œil vers Scylla m'apprit qu'elle allait bien et s'en sortait, tandis que Constance s'était éclipsée. Et Julien faisait de même. Je pris le bras de Jana alors que nos adversaire sauvaient leur peau, l'empêchait de se lancer à la poursuite de son ancien fiancé.

« On s'en va Princesse. Ce n'est que partie remise et nous le savons tous. Il faut préparer votre règne désormais. Affermir votre autorité. Et faire de ces félons un exemple. Julien ne nous échappera pas éternellement. »

J'avais sans doute autant envie qu'elle de le rattraper et le tuer ou l'emprisonner, le faire payer, mais comme nous en avions discuté, j'avais un recul qu'elle n'avait pas encore. J'espérais qu'elle ferait confiance aux anciens : Freyja et moi, qui préférions partir pour le moment. Je jetais un regard à Scylla qu'elle comprit. Nous n'avions pas besoin de mots. Je sortis avec Jana, jusqu'à la voiture alors que sa sœur avait laissé quelques consignes. Scylla s'éclipsa de son côté. La soirée était terminée.

Krystel était morte.

Cette réalité me frappa alors que je me retrouvais dans l'habitacle avec Jana, ma blessure se refermant déjà. L'avantage de l'ancienneté. J'étais las soudain, le poids des années et des pertes se faisant plus présent. Mais j'avais encore des tas de missions à accomplir. La principale étant d'assurer le règne de Jana et Morgane.

La reine est morte, longue vie aux reines.

Tout s'enchaine très vite. Alors que je fonce directement vers Julien, crocs dehors prête à lui arracher la moindre parcelle de chair que j'arriverais à mordre, je vis du coin de l'œil Morgane qui elle aussi s'élançait dans le combat. Preuve que je n'étais pas totalement stupide, et puis j'aurais au moins la certitude de savoir si oui ou non Julien était bien un opportuniste et qu'il s'était bien joué de moi. Fourberie tourne autour de lui, et j'étais presque heureuse que ma Mère ne voie pas cela, elle m'aurait fait sûrement une leçon que je n'aurais pu oublier. Mais elle aurait pu peut-être lui arracher la tête bien plus vite aussi. Je me demandais encore comment est-ce que nous avions pu autant attendre avant le combat. Peut-être qu'inconsciemment, j'attendais qu'il fasse un faux pas. Lui et sa bande qui n'allaient être que décimés ce soir. D'une part parce qu'il m'avait fait naître une rage immense en moi, mêlant tout un tas de ressentiment qui ne faisait qu'annoncer un ouragan, d'autre part parce que je ne pouvais pas faire mon deuil tranquillement, en ce soir de bal et de fête. J'aurais tellement voulu continuer à danser, faire bonne figure et garder la tête haute malgré cette lettre qui m'avait blessée à un tel point que c'en était indéfinissable. Alors il allait connaître ma haine profonde, ce feu intérieur qu'il n'avait encore jamais vu. Lorsque mes crocs percèrent sa chair, faisant couler son sang dans ma bouche, j'espérais que cela lui fasse un agréable contraste par rapport à ce que nous avions vécu tous les deux. Et cette morsure n'était rien. Ce n'était que le début.

Ça aurait pu être le cas si seulement Nicolas n'était pas intervenu. J'étais optimiste, bien entendu, je voyais déjà sa tête rouler sur le sol, la prendre pour la montrer à tous dans la salle. D'un seul coup, Julien était au sol, Nicolas après lui, me laissant seule avec ce goût âcre de son sang dans ma bouche. Et puis une scène inattendue et inexplicable passa devant mes yeux. Leslie attaquant Nico, j'étais prête à le défendre, mais d'un seul coup Julien l'attaqua. N'était-il pas censé être ensemble ces deux-là ? Quoiqu'il en soit, je ne faisais dorénavant confiance ni en l'un ni en l'autre. La seule chose qui me fit réagir, ce fut de voir Julien en profiter pour fuir. Je ne voyais plus que la haine à son égard, et le fait qu'il s'enfuit devant moi ne faisait que davantage augmenter ce volcan en moi. Je n'avais pas remarqué que Freyja écartait ma sœur et demandait à Nicolas de m'extirper également. J'étais déjà dans mon élan, sauf qu'une main me coupa net ce si bel élan, comme si je m'étais pris un mur de plein fouet. Réveil brutal, colère immense. Je me retourne, enserre son poignet, mes yeux trahissent à quel point je le hais lui de m'avoir arrêté dans ma course. Le sang qui coule de mes lèvres et qui emplit encore ma bouche me fait savoir à quel point ma rage est immense. Et puis j'entends ses mots, et je m'apaise. J'ai souvenir encore de nos entrevues et je me dis qu'il a de la chance que je le respecte un minimum et qu'il soit plus vieux, sans aucun doute.

Je reste muette pour le reste du trajet, et quand je me retrouve dans la voiture, calme pesant et oppressant, je pleure intérieurement. J'ai comme un poids qui m'écrase chaque parcelle de mon corps, tiraillant ma chair mais brisant mes os. Krystel est morte... et Torben également.