Sujet: « La bible ne fait pas le moine. » [Livre II - Terminé] Mer 11 Fév - 23:33
« La bible ne fait pas le moine. »
Parfois le travail est stressant, pas en lui même, mais son absence. Ne pas agir, se tourner les pouces sans savoir quand seras la prochaine mission, patienter, s'impatienter. Chercher à s'occuper, et se découvrir des routines qu'on ne se serait jamais imaginé. Je n'aurais jamais cru que mon métier me plairait à ce point, que tuer pourrait m'enivrer à souhait, que vivre pouvait signifier tuer son âme, ou ce qu'il en restait. Pourtant, je ressentais un manque, un manque d'action, de sang, de jubilation. Tirer sur une cible ne me donnait aucun satisfaction, et aller vagabonder pour tuer n'était pas une solution.
Pas besoin de chercher loin, pour savoir que je m'étais levé du pied gauche ce matin. Tout se bousculé, des rencontres, des perspectives de chaos, et pourtant j'avais l'impression de mourir intérieurement. La seule chose qui semblait encore me tenir en vie ces jours-ci, c'était de me confronter au monde, de le laisser me mettre au défi, et de ne pas faillir. En effet, alors que le soleil pointait à peine le bout de son nez, j'avais déjà enfiler mon jogging, un débardeur, une veste, mes chaussures, pour aller faire ce qui me détendait le plus. Avant de partir j'enfilais un foulard histoire de ne pas prendre mal, et glissé mon portable accompagné de mes clefs, dans une poche zippée, ne laissant ressortir que le câble de mes écouteurs.
Le froid se prêtait alors à moi, avec un doux brouillard matinal, foutant mon visage et poussant mes cheveux au vent. Me gelant le sang, lançant mon corps dans un lutte contre l'effort et les températures. Je ne connaissais rien de mieux pour se mettre à l'épreuve que ça. Surtout que l'avantage de courir en hiver à cette heure, c'est qu'on ne croise quasiment personne. La solitude est mon plus bel atout, et mon plus beau défaut.
La musique finit par rythmer mes foulées rapides, et mon esprit par se volatiliser dans mes souvenirs lointains. Retournant à cette belle époque où je n'étais pas un monstre, mais une petite fille. Où j'avais promis à ma mère de ne pas me servir de mon don, et où elle répandait encore le bonheur dans ma vie, la seule capable de le faire. La seule capable de me rendre totalement humaine. Alors que je me perdais dans les bienfaits de ce sport matinale, ma seule libération, une voix brouillé vient perturber mon rythme. Je tourne alors le regard dans la direction de l'élément perturbateur, un regard fermé à toute discussion. Et pourtant ce bougre continu, sans doute persuadé que les femmes qui font croire qu'elle sont inaccessible sont en vérité de vraie salope. Dans mon cas ce n'est pas totalement faux, mais il n'a clairement pas choisis le meilleur moment. Alors que j'accélère le pas, dans le but de lui faire comprendre que je ne suis pas intéressée, voulant éviter d'avoir ne serais-ce qu'à ouvrir la bouche, sa main vient se poser fermement sur mon bras, me stoppant net dans ma course. Bah alors ma jolie, c'est pas très polie de fausser compagnie ainsi ...
Je l'avais sous-estimé, mal m'en prenne, je pensais que ce n'étais qu'un joggeur un peu boulet, c'est en fait un joggeur totalement fêlée. J'essaye de me défaire de son emprise, sans la moindre réussite, il me dépasse en force. Le problème étant qu'il réveille une toute autre force, une force à laquelle je ne veux pas recourir, pas par les temps qui court, et surtout pas en pleine rue. C'est pourtant une force qui petit à petit commence à ronger mon esprit, me criant de le noyer dans son propre sang, de le faire agoniser lentement jusqu'à ce qu'il supplie d'être épargné, de le faire mourir comme d'autre y sont passé. Je lutte contre ça, plus que contre lui. Je sais ce qui peut m'arriver, je sais ce qu'il veut qu'il m'arrive, mais je ne peux pas me permettre de me servir de mon don. J'essaye donc tant bien que mal de ne pas perdre le contrôle lorsqu'il se rapproche encore de moi, me crachant son haleine de fumeur au visage.
- Quelle galanterie ! Maintenant je te conseil de me lâcher, ou il est probable que ça finisse mal, et pas pour moi !
En général provoquer en étant sur de soi est le meilleur des remèdes, ça permet au minimum de déstabiliser l'adversaire et de se donner une faille. Mais ici c'est le contraire, son emprise sur moi se fait plus forte. La seule ouverture que je vois, je la prend, celle de lui mettre un coup de genou bien placé où ça fait mal. Ce qui me donne quelques instant de répit pour repartir, mais ne suffit pas puisqu'il me rattrape quelques mètres plus loin, me plaquant contre un mur. Mon seul avantage est qu'il n'a absolument pas l'air pressé, mais j'ai conscience que ça ne me sauvera pas, mon cerveau marche a 100 à l'heure mais je ne vois aucune échappatoire.
Alors tu veux jouer petite garce ?
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Sujet: Re: « La bible ne fait pas le moine. » [Livre II - Terminé] Jeu 12 Fév - 0:42
"La Bible ne fait pas le moine."
C'était un beau matin. Le soleil commençait à se lever, le froid était supportable et je n'avais mis qu'un simple de cuir et une écharpe. Oui, je sais le blouson de cuir ça ne fait pas très religieux mais bon. J'ai encore le droit de mettre ce que je veux non ? D'ailleurs je ne pouvais même pas mettre a soutane ce matin puisque je l'avais laissé à la cathédrale hier. C'était d'ailleurs ma destination, je m'étais levé de bonne heure afin d'aller la récupérer. J'en avais bien une de rechange, mais les paquets avec le reste de mes affaires n'étaient toujours pas arrivés. Les joies du déménagement et de la poste danoise...
Bref. Toujours est-il que je me promenais en civil dans les rues de Glasgow un matin de janvier. J'avais encore un peu de mal à m'habituer au décalage horaire et surtout au soleil levé dès 8h. Que voulez-vous ? Je suis danois et je n'ai vécu nulle part ailleurs.
Malgré mon oubli vestimentaire de la veille, je m'étais levé de bonne humeur. J'avais toujours aimé me lever tôt le matin et pouvoir me balader dans des rues vides de monde, entendre la ville doucement se réveiller, apprécier le paysage urbain.
Je m'arrêtas soudain : à quelques pas se trouvait un jeune couple. La femme était plaquée contre un mur par l'homme. J'avais sous les yeux le parfait schéma d'une agression. Je sais. Je suis un homme d'Eglise et un homme de paix donc logiquement je devais régler tout ça avec le dialogue. C'est ce que je m'apprêtais à faire mais...
"Alors tu veux jouer petite garce ?"
Je réduisis les quelques mètres qui me séparaient d'eux et attrapa l'homme par les épaules, le séparant de la jeune femme. Il tituba, mais parvins à reprendre son équilibre, il me regarda surpris et me sortis un :
"T'es pas bien mec ?! On agresse pas les gens comme ça!"
Je me retins de rire : c'était l'hôpital qui se foutait de la charité. Je sais que je n'aurais pas dû réagir comme ça, mais je m'étais suffisamment bagarré dans ma jeunesse pour savoir comment gérer ce genre de type, il suffisait qu'il se retrouve en infériorité numérique pour rentrer la queue entre les jambes. Je le fixas droit dans les yeux et lui dit d'un ton ferme :
"Jeune homme, si vous rentiez chez vous ? J'ai l'impression qu'aucun de nous deux ne veux que cette histoire ne se finissent mal. Cette jeune femme semblait avoir besoin d'aide je n'ai fais que ce qui me semblait juste."
Le regard du type alternait entre le jeune femme et moi, il serrait les poings, mais je savais bien qu'il bluffait. C'était un agresseur typique : s'en prendre à plus faible que soi, mais trop couard pour répliquer lorsqu'il était face à un véritable adversaire. Ceci dit je ne sais pas si je tiendrais contre lui si cela dégénérais, j'étais certes en bonne forme physique, mais ça fessait des années que je ne m'étais pas battu.
Au bout de plusieurs minutes le type amorça une retraite en me traitant de tous les noms d'oiseaux possibles, me menaçant de me retrouver et de me faire la peau. Une fois hors de vue, je poussas un soupir de soulagement et me tourna vers la jeune femme, lui demandant :
"Vous allez bien ? Il ne vous a rien fait ?"
Dernière édition par Joakim Steen le Jeu 12 Fév - 14:25, édité 1 fois
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Sujet: Re: « La bible ne fait pas le moine. » [Livre II - Terminé] Jeu 12 Fév - 13:51
Soutenant le regard de mon agresseur, je n'avais pas véritablement remarqué la nouvelle présence. Je n'ai jamais été du genre à me laisser faire, et je n'allais pas me tourner les pouces en attendant la fin de mon agression. Il me fallut donc quelques secondes pour prendre conscience du fait qu'un homme se soit interposé, repoussant la brute qui me maintenait encore. Tout mon corps fut soulagé de ne plus se trouver sous son emprise. Nous autre semi-démons préférons créer la violence et non la subir, et le viol pour moi est un acte que je ne supporte pas. Ma mère en a trop souffert. Un acte qui a détruit ma mère, ne peut pas être un acte que j'accepte, c'est impossible. Je suis peut-être un être malsain, sombre, mais comme nous tous j'ai mes limites.
Alors que ce nouvel individu prenait ma défense, je resté comme tétanisé, comme si le temps s'était arrêter. Je me noyé dans le silence marqué entre deux paroles. Jamais par le passé je n'avais était si proche d'un telle agression, bien sur un vampire avait tenté de m'agresser un jour, un autre j'avais pris une balle, un coup de couteau, mais jamais je n'avais était confronté à une situation qui les dépassait en intensité. Je n'aime pas qu'on puisse avoir le pouvoir sur moi sans que j'en ai pris la décision. Au moment où mon agresseur repartait la queue entre les jambes, et où mon 'sauveur' se tournait vers moi pour attester de mon état, je sortais de ma torpeur.
- A part pulvériser ma dignité et ma tranquillité, il ne m'a rien fait. J'aurais pu gérer ça toute seule ...
Finalement, pas tant pulvérisé que ça ma dignité. Qu'est ce que vous voulez ? Je ne suis pas vraiment du genre à reconnaître mes faiblesses, c'est pas comme ça que j'ai évolué dans la société, et je ne suis pas fan d'être redevable, ni même d'être reconnaissante.
... Mais merci.
Je me décollais finalement du mur, n'ayant plus l'impression que mes jambes allaient ma faire faux bond. Puis je remettais mes vêtements convenablement, malmené par les événements. J'observais alors mon interlocuteur, avec un regard un peu plus posé. Il devait facilement avoir 15 ans de plus que moi, mais il n'avait pas ce côté vieille chose fragile, bien au contraire. De lui se dégagé une impression de sûreté, de sagesse et d'un charisme appuyé. Il avait ce truc qui fait que je ne dirais pas qu'il est beau, mais plutôt attirant, il se dégage de lui un genre de force magnétique. Surement aussi parce qu'il s'est interposé dans la situation sans la moindre défaillance. Je remet les écouteurs de mon portable dans ma poche, avant d'y fourrer mes mains. Restant silencieuse face à cet homme, un peu mal à l'aise au vue de la situation à laquelle il avait assisté, ne sachant pas quoi dire, mais ne prenant pourtant pas le chemin du retour.
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Sujet: Re: « La bible ne fait pas le moine. » [Livre II - Terminé] Jeu 12 Fév - 16:23
"La Bible ne fait pas le moine."
Ce n'était pas vraiment comme ça que j'avais envisagé ma journée, mais bon : les desseins du Très-Haut sont insondables. Il m'avait fait prendre ce chemin afin d'aider cette jeune femme, c'était sûr. Cependant, avec du recul je me dis que nous avons tous les deux eux de la chance : l'agresseur en question aurait très bien pu être un être surnaturel mal attentionné en quel cas je n'aurais pas fait le poids et cela aurait pu mal terminer pour la jeune femme et moi. Je n'avais pas vraiment pensé à ça sur le coup, mais maintenant que l'adrénaline était retombée je réalisais à quel point les dangers étaient plus présents qu'ailleurs dans cette ville.
Je reportas mon attention sur la jeune femme que j'avais sauvé, elle était pâle comme la mort et je voyais bien qu'elle se servait du mur comme support afin de ne pas tomber, ses jambes devaient peiner à la porter suite au choc de son agression, ce qui était compréhensible. Cela ne l'empêcha pas de me répondre :
"A part pulvériser ma dignité et ma tranquillité, il ne m'a rien fait. J'aurais pu gérer ça toute seule ..."
Mécanisme de défense typique. Je ne relevas pas après tout nous réagissons tous d'une manière différente face à une agression. J'étais simplement content d'avoir pu l'aider et la savoir saine et sauve me suffisait amplement comme récompense.
"... Mais merci."
Ah tiens. Un merci quand même. Je voyais bien qu'elle était gêné, mais je ne savais pas si c'était dû au fait qu'elle pensait m'être redevable ou bien si c'était le contrecoup de l'agression. Dans tous les cas, je lui lanças un sourire qui se voulait rassurant et lui dit :
"Vous n'avez pas à me remercier, n'importe qui d'autre en aurait fait de même face à une telle situation."
Je remarquas qu'elle était toujours aussi mal à l'aise. En même temps qui ne le serait pas après une agression ? Le souvenir de mes formations d'aides psychologiques me revinrent en tête. Les premières réactions d'une victime suite à une agression sont souvent le déni, la culpabilité et la honte. C'était exactement ce que ses yeux cyans reflétaient. Toujours en souriant et en lui parlant doucement, ne voulant pas la brusquer, je lui dis :
"Hé. Ce qui vient de se passer n'est en aucun cas votre faute. C'est ce type le coupable, pas vous."
Pauvre gamine. Je me sentais mal de devoir partir et de la laisser comme ça après ce qui venais de se passer. Je voulais, je devais faire quelque chose, mais quoi ? Ah tiens. Pourquoi pas ? C'est une idée comme une autre, mais avant tout je devais mettre les choses au clair :
"Vous êtes sûr d'aller bien ? J'ai l'impression que ça vous as pas mal secoué. Vous voulez peut-être vous asseoir ou boire quelque chose ?"
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Sujet: Re: « La bible ne fait pas le moine. » [Livre II - Terminé] Jeu 12 Fév - 19:24
Je souris en l'entend dire que n'importe qui aurait fait pareil, d'un sourire figé. Il est optimiste, voir même très optimiste. Combien de personne chaque jour son témoins de crime plus ou moins grave, et font comme si ils n'avaient rien vu. Combien de ces gens détourne le regard, et si on leur demande disent qu'ils pensaient qu'il n'y avait rien de grave ? Oh oui, il est très optimiste. - Je n'en suis pas si sure ... Cet homme, qui se veut rassurant, pense-t-il vraiment que le seul coupable était ce type ? Ne sommes nous donc pas tous responsable de laisser subsister cette société ? Une société où les hommes se disent vouloir le bien et font le mal, et où ceux qui assument de faire le mal sont opprimés et entravés. J'aurais pu tuer cet abruti, et il n'en a même pas conscience, il recommencera à agresser des gens jusqu'au jour où il tomberas sur plus fort que lui. Mais j'étais plus forte que lui, enfin j'aurais pu l'être. Si ma mère savait à quel point elle a réussit à sauver mon humanité, en tout cas à la sauver bien plus que la plupart des semi-démons de mon âge. Si elle avait vécu plus longtemps, peut-être que j'aurais pu refouler mes noirceurs, ceci dis je n'aurais pas cette joie intense de céder aux caprices de mon âme, de remplir mon cœur d'une souffrance aussi collante et noir que le pétrole. En repensant à ma mère, mon cœur se gonflé d'un coup d'un amour immense, permettant de me remettre un peu plus sur pieds. Il y a des sentiments plus fort que les ténèbres, certaines lumière arrive à en venir à bout, la seule qui ait véritablement réussis pour moi, c'est l'amour de ma mère. C'est ce qui m'a toujours permis de me surpasser. J'aurais aimé, pour elle, qu'elle ait la chance de croiser quelqu'un comme lui et non les gens qu'elle a croisé. Cet homme me redonnait confiance en moi, quand d'autre avais brisé une femme formidable. La vie est injuste.
- J'ai connu pire. Mais je ne dirais pas non à quelque chose de chaud ...Pourquoi j'ai accepté cette idée ? Parce qu'effectivement j'ai connu pire, mais j'ai aussi connu mieux. Parce que je commence à sentir la morsure du froid sur ma peau, parce que je suis relativement loin de mon appartement. Et puis parce qu'après tout j'ai besoin d'un peu de calme, et cet homme n'a pas l'air d'être du genre turbulent.
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Sujet: Re: « La bible ne fait pas le moine. » [Livre II - Terminé] Jeu 12 Fév - 23:04
"La Bible ne fait pas le moine."
Oh je sais ce que vous devez vous dire : le père Steen fait du rentre dedans ! C'est vrai que c'est ce qu'un inconnu qui venait à passer pourrait croire. Loin de moi une telle idée! Il est vrai qu'avant d'entrer dans les ordres je n'aurais pas hésité à flirter de manière éhontée avec cette jeune femme... dont le nom m'était inconnue. Où étaient donc passées mes manières ? C'est vrai que notre rencontre ne s'était pas passé dans les règles de l'art mais tout de même.
J'allais rattraper cette erreur de savoir vivre lorsqu'un murmure de sa part m'en empêcha :
"Je n'en suis pas si sure ... "
Je me doutais qu'elle fessait référence à mon argumentation sur son statut de victime et le fait que je généralisais mon cas. Je poussas un soupir. Comment pouvais-je lui en vouloir ? Les Années Sanglantes à elles seules justifiaient un tel manque de foi en l'Humanité. De plus je ne connaissais pas son histoire et Dieu sait ce qu'elle a dû vivre ou subir, l'agression de tout à l'heure s'ajoutait peut-être à une longue liste de malheurs. Je sais combien il est difficile d'avoir foi en l'avenir et en les Hommes et mon attitude devait paraître bien optimiste et parfois même désuète, mais elle avait permis de sauver un certain nombre de personne il y a de cela quelques années... et elle en avait amené d'autre à leur mort.
"J'ai connu pire. Mais je ne dirais pas non à quelque chose de chaud ..."
Oh. Elle avait accepté mon invitation. J'étais assez surpris, je ne pensais qu'elle souhaiterait se retrouver à nouveau seule avec un homme après ce qui venait de se passer, mais si comme elle le soulignait elle avait "connu pire"... De plus on m'a souvent dit que j'attirais facilement la confiance, pour certains c'était dû à mon visage, pour d'autre c'était ma façon de parler et pour certains j'avais une sorte d'aura. Dans tous les cas, j'étais content qu'elle accepte de partager ma compagnie un peu plus longtemps. Je m'aurais sentis mal de la laisser partir ainsi, mais je me souvins de quelque chose d'assez gênant...
"Vous m'en voyiez ravis, mais hum... Comment dire ? Je suis arrivé à Glasgow il y a peu de temps et je ne connais pas encore très bien la ville donc je ne vois pas trop où nous pourrions aller."
C'était tout moi ça : proposer mon aide, mais sans savoir comment. Oh flûte! J'oubliais. Je tendis la main à la jeune femme et dit :
"Mais je ne me suis toujours pas présenté : je suis Joakim Steen. Vous êtes ?"
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Sujet: Re: « La bible ne fait pas le moine. » [Livre II - Terminé] Ven 13 Fév - 14:55
Lorsque j'accepte son invitation à boire quelque chose histoire de me remettre de mes émotions, je ne peux que trouver étrange qu'il ne connaissent pas les lieux. Ceci dis le fait qu'il soit arrivé sous peu pouvait à peu prêt justifier cette lacune, cependant pour être dehors à cette heure, il devait soit aller travailler, soit rentrer chez lui. Je pencherais pour le première option. Et normalement on sait vite où se situe ne serais-ce qu'un café ou un bar, ceci-dis il n'est peut-être pas du genre à sortir beaucoup ... Sur ces paroles, soufflant allègrement un "je vous en supplie dites moi que vous connaissez mieux le coin que moi", j'observe un peu plus les rues. Je ne vais pas dire que je suis perdue, loin de là, mais je n'ai pas du tout fait attention à l'endroit où je pouvais aller en faisant mon footing. Mentalement, je me redessine le plan de la ville. Il faut dire que j'ai une excellente mémoire visuelle, que j'ai beaucoup arpenté ces rues, et qu'au vue de mon travail j'ai intérêt à connaitre les lieux.
Alors que je faisais rapidement ce petit exercice mental, mon interlocuteur, comme s'il avait été frappé d'une révélation, se présente finalement à moi, me tendant la main. Je décide donc de d'abord me présenter, avant de le guider à travers les rues encore endormis de la ville.
Je m'appelle Fanny Weaver.
Je sors donc ma main de ma poche, pour serrer la sienne. Chaudes, à l'inverse des miennes, je ne comprendrais jamais pourquoi les hommes ont les mains chaudes, alors que celle des femmes sont si sensible au froid. Pourtant, le premier sentiment qui m'atteint lorsque je sers sa main n'est pas la chaleur, mais comme des fourmis qui rentre dans ma main et remonte mon bras. Sensation étrange que je met sur le dos du froid, et du choc ressenti au vu de mon agression. Une fois ce bref contact accomplis, je remet mes mains bien au chaud.
Je connais la ville comme ma poche, depuis le temps, et je sais qu'il y a un petit café a quelques rues d'ici, qui doit maintenant être ouvert depuis peu. Il m'arrivait fréquemment de passer devant au moment où le patron ouvrait, et il m'arrivait parfois de m'y arrêter. Après tout malgré le fait qu'il y ait beaucoup d'habitué, je dégotais parfois quelques touristes de passage qui comblait ma journée de quelques heures de dépravation sexuel. Quoi qu'il en soit c'était le plus proche que j'ai à l'esprit, et où un café ne coûtait pas le prix d'un lingot.Ils ne font surement pas le meilleur café du monde, mais ce qu'il serve est déjà pas si mal.
Spoiler:
J'aime pas du tout ma réponse, désolé ... :/
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Sujet: Re: « La bible ne fait pas le moine. » [Livre II - Terminé] Ven 13 Fév - 16:38
"La Bible ne fait pas le moine."
"Je m'appelle Fanny Weaver."
Ses mains étaient froides. Très froides et cette impression... Comme si une petite voix dans ma tête me criait "Cours! Fuis Joakim!". Pourquoi par la Sainte Vierge mon instinct de survie se manifestait à ce moment précis ? J'admets que lorsque Fanny m'a serré la main un long frisson m'a remonté tout le long de la colonne vertébrale. Cela devait être dû au froid. Oui c'est cela. Je ne vois pas vraiment autre chose qui pourrait causer ça. De plus je ne crois pas que Fanny soit un être surnaturel : j'ai déjà eu des contacts physiques avec des loups-garous et des vampires et aucun ne m'a fait cet effet là. À moins qu'elle ne soit...
Assez! Joakim Steen, tu te reprends et tu arrêtes de sortir de pareils inepties. Tu n'as jamais croisé de semi-démon alors comment peut tu penser ça ? D'autant que si elle était réellement un semi-démon le simple contact avec ta main aurait dû provoquer une réaction quel qu'on que or là il n'y avait rien à signaler. Quoique.. Elle avait remise sa main dans sa poche bien rapidement... Non! Non! Arrête ça tout de suite! Il est hors de question que je vire dans la paranoïa juste sous prétextes que tu viens dans une ville grouillant de vampires et autres êtres surnaturels. D'ailleurs elle a dû remettre sa main parce qu'elle avait froid ou qu'elle était mal à l'aise d'être en contact avec un autre homme après ce qui viens de lui arriver. Si elle en était un elle se serait débarrassée de son agresseur sans problème. Les paroles de Fanny me ramenèrent à la réalité :
"Je connais la ville comme ma poche, depuis le temps, et je sais qu'il y a un petit café a quelques rues d'ici, qui doit maintenant être ouvert depuis peu. Ils ne font surement pas le meilleur café du monde, mais ce qu'il serve est déjà pas si mal."
Le quoi ? Ah oui. Boire un café pour l'aider à se sentir mieux. Discuter avec elle. Tout va bien alors tu arrêtes de te taper des crises de paranoïa pour rien et tu te comportes comme un être humain civilisé. Merci
Je repris mes esprits et toujours en lui souriant lui dit :
"Oh ne vous inquiétez pas. Tant qu'il y a du chauffage, du café et de quoi s'asseoir ça me va. De plus je crois bien que c'est vous qui aviez le plus besoin d'une boisson chaude."
Voilà. C'est pas compliqué pourtant. Je m'écartas, tendis le bras pour lui indiquer de commencer à marcher et dit :
"Montrez-moi le chemin de briques jaunes, Dorothy. Je vous suis."
Il faudrait vraiment que j'arrête de faire référence à des contes de fée et autre livres pour enfants. C'est d'un mauvais goût... Enfin j'avais surtout fait cette blague afin de la rendre moins nerveuse... et moi aussi pour le coup.
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Sujet: Re: « La bible ne fait pas le moine. » [Livre II - Terminé] Ven 13 Fév - 23:08
Avait-il ressenti le même sentiment que moi ? Ça je ne pourrais le dire, autant que je ne risquais pas de le lui demander, mais il avait l'air d'avoir lui aussi était perturbé. Victime d'un coup de foudre, j'ai du mal à y croire. Étrange, étrange ... Je n'aime pas spécialement ça, serait-il un des nôtres ? Est-ce que ça pourrait être ça ? Après tout à chaque fois que j'ai rencontré des SD mon corps m'a lancé des signaux totalement différent, en fait il m'arrive plutôt souvent d'avoir des sortes de pressentiment, des ressentis particulier, des impressions. Je ne saurais pas trop comment le définir, mais chaque fois que je rencontre une créature qui fait usage de ses dons, qui est épris de forte pulsions, je ressent ces forces. Est-ce ça ? Ou bien je me fais des idées ? Je devrais bien avoir l'occasion de le savoir en discutant avec lui.
- Alors vous serez conquis par les lieux.
Les trois critères à remplir ne sont pas bien inaccessible en même temps, et puis effectivement parfois les choses simples sont les meilleurs. Après tout, bon ou non le café sera plus un réconfort qu'autre chose. Un moyen comme un autre de se vider la tête, bien qu'il y en ai d'autre qui d'habitude figure en tête de liste.
Je ressemble tant que ça à une petite fille perdue ?
Je lui fais remarquer, sans la moindre animosité, à quoi bon être désagréable en cet instant ? J'apprécie à la fois la référence, pour son côté littéraire, et en même temps je trouverais ça limite vexant. J'ai vécu seul et je me suis démerdé ainsi, j'ai grandis dans ce monde hostile, avec une âme l'étant tout autant. Je n'ai jamais été perdue, malgré tout ce que j'ai du traverser, et j'ai trouvé ma voie à l'instant où j'ai décidé de m'engager. J'ai grandis avec ma différence, et personne n'a jamais pu me retirer ça. De plus j'ai déjà tuer pour ma propre défense, un de mes ancien patron en a fait les frais, bien sur depuis le temps j'ai appris à me contrôler, à l'époque je n'étais encore qu'une adolescente ou plutôt une femme lancé trop vite dans la vie. Bon la situation n'était pas la même, il voulait me faire chanter, pour coucher avec moi, il en avait payer de sa vie. J'aurais surement tué mon agresseur aujourd'hui, dans un excès de colère. C'est mon grand problème, à partir du moment où je m'emporte je deviens véritablement dangereuse. J'ai rarement laissé le démon prendre le dessus, mais si je le fais je vous déconseille d'être dans les parages. Mes pieds commence à fouler les pavés, Joakim dans mon sillage. Je n'avais pas la moindre idée de comment aller tourner cette rencontre, pourquoi ? Parce qu'elle sortait de l'ordinaire, il y avait un truc qui cloché ... les circonstances ? Une impression ? Pourquoi pas le rajouter à mon tableau de chasse ? Après tout il a un charisme fort qui traduit souvent un côté un peu sauvage, et sa tenue aurait tendance à me conforter dans cette idée. Et sinon, il disparaîtrait de mon esprit aussi vite qu'il y est entré, j'ai cette aptitude à tourner la page avant même qu'elle soit écrite.
Je marque un léger temps d'arrêt à l'embranchement de la rue, marqué par une légère hésitation, rapidement pallier. Je voudrais juste être sur de ne pas faire dix fois le tour du quartiers avant de trouver ce fameux café.
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Sujet: Re: « La bible ne fait pas le moine. » [Livre II - Terminé] Sam 14 Fév - 0:43
"La Bible ne fait pas le moine."
"Alors vous serez conquis par les lieux."
Parfait. Tout ce dont j'avais besoin c'était un endroit calme et simple où nous pourrions nous poser et parler tranquillement en buvant une tasse de café. Que pouvais-je demander de plus ? Alors qu'elle commençait à marcher Fanny me demanda :
"Je ressemble tant que ça à une petite fille perdue ?"
Sur ces paroles elle marcha d'un bon pas vers le café et je la suivis en silence. Pourquoi en effet l'avais-je appelé Dorothy ? De tous les personnages de conte de fées il avait fallu que je choisis celui-ci. Pour être franc il y avait bien longtemps que j'avais surnommé quelqu'un d'après un personnage fictif. C'était une habitude que j'avais prise alors que j'étais un petit garçon : Grand méchant loup, chaperon-rouge, Alice et tant d'autre... En fait la dernière fois que j'avais utilisé un nom de conte de fée pour définir quelqu'un c'était... c'était avec mes protégés, il y a de cela un an.
Un léger pincement se fit sentir dans mon coeur, mais je n'en montrais rien. Je devais vivre dans le moment présent et non ruminer un passé qui ne cesse de me hanter. Fanny s'arrêta soudain, semblant hésiter sur le chemin à prendre. Il est vrai qu'une route de briques jaunes nous serais utile pour le coup. Je souhaitais la rassurer quant au surnom que je lui avais donné :
"Dorothy n'est pas juste qu'une petite fille perdue vous savez. Elle ne se laisse jamais abattre, elle ne se détourne jamais de son chemin, elle aide ses amis et parviens toujours à son but. Elle arrive à tuer les méchantes sorcières de l'Ouest et de l'Est, démasque le Magicien d'Oz et elle devient même la Princesse d'Oz. En cela Dorothy est à plus d'un titre une héroïne."
J’espérais l'avoir rassurée avec ces paroles, je ne voulais pas qu'elle se sente blessée ou offensée par la comparaison. Loin de moi une telle idée, je pensais au contraire lui avoir fait un compliment. Toute cette histoire me fit dire d'une voix un peu mélancolique :
"La question maintenant est : est-ce que je suis l’Épouvantail, le Bûcheron En-fer-Blanc ou le Lion Poltron ?"
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Sujet: Re: « La bible ne fait pas le moine. » [Livre II - Terminé] Sam 14 Fév - 17:34
Joakim se reprend rapidement, justifiant sa métaphore. Marquant le fait que je me suis arrêtée trop vite dans la comparaison. Il faut dire aussi que je ne suis pas une grande littéraire, je lis, mais le magicien d'Oz ça remonte à longtemps, très longtemps. Et puis je ne pensais pas qu'il ait une pensée aussi poussé sur un conte, j'ai pas vraiment tendance à attirer des gens cultivés.
- Finalement, j'aime bien la comparaison, ça colle plutôt pas mal vu sous cet angle. Si bien sur on retire le côté aider ses amis et sauver le monde. Quoi que ça marche aussi, sauf que ça ne marche pas comme il y pense. En effet j'aide mes "amis", après tout j'aide les miens. Et pour ce qui est de sauver le monde, nous SD avons une autre idée de ce que le monde devrait être, nous voulons le délivrer de l'emprise des humains pour en faire notre propre apocalypse, un monde comme il devrait être, parce qu'on n'aurait plus besoin de cacher notre côté sombre, ce côté que nous avons tous. Après tout, peut importe les critère, tout les individus ne sont pas bons, mais tous ont une part de mal en eux.
- La première question ne serait-elle pas de savoir si vous êtes mon ami ? Je ne peux qu'esquisser un petit sourire, il a dit que Dorothy aidé ses amis, et ces trois personnages le sont non ? Et si il se considère l'un d'eux, alors il a du souci à se faire. LA question est de savoir ce qui pense lui manquer, et donc ce qu'il pourrait penser que je suis en mesure de lui apporter. - Mais le lion sans courage, je pense qu'on peut le retirer non ? Alors vous manquez de cœur ou de cerveau ?
Spoiler:
Désolé que ce soit court
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Sujet: Re: « La bible ne fait pas le moine. » [Livre II - Terminé] Dim 15 Fév - 23:33
"La Bible ne fait pas le moine."
"Finalement, j'aime bien la comparaison, ça colle plutôt pas mal vu sous cet angle."
J'esquissais un sourire, de tout évidence mon analyse un peu plus poussée du personnage de Doroty lui avait bien plu. Je m'en réjouissais, j'avais remarqué par le passé que mes petits surnoms jouaient le quitte ou double : soit ils plaisaient et étaient acceptés d'office soit j'avais droit à une demande express d'arrêter. Cela signifiait que je lui inspirais suffisamment confiance pour me permettre ce genre de petites extravagances. Je sais que lier des liens avec les habitants n'étaient pas la raison de ma venue dans ce pays, mais tout de même : il est bien plus facile d'établir la paix en ayant la confiance des habitants et pour cela il fallait que je les connaisse et qu'ils me connaissent.
"La première question ne serait-elle pas de savoir si vous êtes mon ami ?"
C'est bien ce que je pensais. Les Années Sanglantes avaient rendus les gens méfiants envers les uns et les autres et la paranoïa était monnaie courante. Je ne pouvais pas en vouloir à Fanny pour cette réflexion en somme assez opportune après tout rien ne lui prouvait que je n'étais pas quelqu'un de mal attentionné malgré mon intervention de tout à l'heure. Je sentis une vague tristesse m'envahir : j'avais parfois du mal à accepter le fait que faire cohabiter les humains en paix était déjà compliqué en soit alors en rajoutant des êtres surnaturels...
"Mais le lion sans courage, je pense qu'on peut le retirer non ? Alors vous manquez de cœur ou de cerveau ?"
Je ne pouvais m'empêcher de rire. De tout évidence mon "sauvetage" de tout à l'heure suffisait à lui prouver que je n'étais pas dénué de courage... si seulement c'était vrai. Je réfléchis un petit moment à sa question : qui pouvais-je bien être ? La réponse me paraissait assez évidente à mes yeux :
"Je pense à l’Épouvantail... Un bel épouvantail avec une moitiée de cerveau ne sachant plus qui il est, ni ce qu'il fait...
Je poussais un profond soupir, c'était les questions que je me posais depuis mon arrivée et je n'y avais pas encore trouvées de réponses. Bah. Après tout cela ne fessait même pas un mois que j'étais là, cela viendra sans doute en temps et en heure... du moins je l'espère. Je reportais mon attention sur Fanny et lui demanda :
"Fanny sans vouloir paraître trop intrusif, que faîtes vous dans la vie ?"
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Sujet: Re: « La bible ne fait pas le moine. » [Livre II - Terminé] Lun 16 Fév - 0:10
Ma question semble mettre quelques instants en difficulté mon interlocuteur, à sa place j'aurais sut quoi répondre, je manquais de cœur, c'était pour moi une évidence. Mais chance, ou problème, il décidé de prendre la voie de l'épouvantail. J'étais bien incapable de lui donner du cœur, peut-être en revanche étais-je capable de lui permettre de se dévoiler, de faire ressortir ses noirceur les plus intenses. Mais en même temps, ça voulait dire qu'il se considérait comme ayant du cœur, chose un peu moins positive pour moi. Je verrais bien ce que je pourrais en tirer, après tout une sensation intérieure, presque comme une voix, me criait de ne pas lâcher l'affaire, qu'il y avait quelque chose chez Joakim que j'avais besoin de découvrir, ou de lui faire découvrir. Bien sur on ne devrait pas s'arrêter à ce genre d'impression, mais c'est exactement comme pour l'intuition, jusqu'à maintenant j'ai quasiment toujours eu raison de la suivre, alors pourquoi changer mes habitudes, pourquoi je ferais différemment aujourd'hui ? J'ai toujours était attiré par l'inconnu, par l'aventure, je ne vais pas changer parce que ce mec à eu le geste de me sauver, ou parce qu'il est plus âgé. Après tout, la débauche n'a pas d'âge.
- Je pense pouvoir dire qu'aujourd'hui, nous sommes tous plus ou moins des épouvantails. Tout est différent désormais. Quoi que je ne me sentais pas toujours dans cet état, mais parfois je n'avais plus l'impression de savoir qui j'étais et ce que je faisais de ma vie. Après tout, durant toute ces années j'avais tenu parole à ma mère, n'usant presque pas de mes pouvoirs, bien que je fasse la mal autrement. Depuis que j'avais fait la rencontre du clan des Semis-démons, ma vie s'était dénaturé, je n'agissais plus de la même façon, je commençais à penser à trahir mon équipe pour une autre cause, à mettre en jeu ma carrière à laquelle je tiens tant, à bouleverser ma vie pour une cause qu'auparavant j'avais toujours défendu toute seule. En tout cas la réponse de Joa' me poussait à penser qu'il y avait quelque chose de surnaturel en lui, les gens les plus perdus dans cette vie était assurément les loup-garous, vampire et autre, qui au lieu de vivre caché comme depuis toujours, pouvait maintenant plus ou moins se montrer. Bien sur je ne dis pas que les humains n'avaient pas eu leur dose de chamboulement, mais c'est différent pour eux, ils se permettent juste plus facilement de céder à leur pulsions en détruisant mon peuple, mes frères et sœurs doté d'une puissance effrayant de destruction. Nous cachons tous des secrets, mais quel étaient ceux de cet homme ?
Alors que nous arrivions finalement dans la rue du café que j'avais précédemment indiqué, il me demande mon métier. Je souris intérieurement, sachant la surprise que ma réponse va provoquer. Pas une fois quelqu'un n'a réagit par autre chose que l'étonnement en apprenant mon métier, il faut dire qu'il tranche assez avec mon physique. Arrivant au café, je fais durer un peu le suspense, poussant la porte en verre et entrant dans la salle où règne silence et odeur de café frais. Je fais signe au patron de nous servir de cafés, ne demandant pas vraiment à Joakim ce qu'il veut, après tout on est là pour moi non ? Et puis de toute façon, attendant ma réponse je ne compte pas le faire patienter plus longtemps.
- Eh bien, ça surprends toujours, et surement encore plus au vu des événements d'aujourd'hui ... Comment imaginer que la jolie jeune femme qui a faillit se faire violer en pleine rue, puisse être en vérité une militaire ? Il pourrait limite penser que je me moque de lui, et pourtant ... De toute façon il y a tout genre de poste dans l'armée, cuisinière, secrétaire, et j'en passe, et pourtant j'ai un métier d'action, un métier où je tue vraiment des gens, et non un métier où je fais en sorte que d'autres puissent le faire. ... mais je suis militaire. J'attendais sa réaction, ne sachant jamais véritablement ce que les gens font de cet information. Certain rigolent, en pensant véritablement que je me rigole aussi, d'autre reste muet, les réactions sont assez variable. Je ne lui retournais cependant pas tout de suite la question, attendant d'abord de voir quel comportement il allait adopter face à la nouvelle.
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Sujet: Re: « La bible ne fait pas le moine. » [Livre II - Terminé] Lun 16 Fév - 16:04
"La Bible ne fait pas le moine."
"Je pense pouvoir dire qu'aujourd'hui, nous sommes tous plus ou moins des épouvantails. Tout est différent désormais."
Fanny n'avait pas tort : les Années Sanglantes avaient changés tellement de choses et nous avaient tous chamboulées sur différents plans. La guerre est un triste facteur à prendre en compte dans le comportement de l'être humain ainsi que la mort et la destruction qu'elle amène avec elle. Je savais que je ne devais pas résonner comme ça que cela nuisait à mon moral et c'était contraignant pour ma "mission" mais je ne pouvais pas m'en empêcher.
Alors que nous approchions du fameux dont elle m'avait parlé, Fanny ne répondais toujours pas à ma question. Je me demandais si je l'avais froissé en lui demandant cela après tout nous ne nous connaissions que depuis quelques minutes et notre rencontre ne s'est pas vraiment faite dans les règles de l'art. Nous nous installions à une table et elle fit signe à la personne qui semblait être le patron de nous servir des cafés. Une habituée des lieux dirait on. Alors que nous attendions nos tasses Fanny daignait enfin me répondre :
"Eh bien, ça surprends toujours, et surement encore plus au vu des événements d'aujourd'hui ..."
Vraiment ? Là j'avoue qu'elle commençais à m’inquiéter surtout que le souvenir de la sensation lorsque nous nous étions serrés la main me revenais. Alors que je commençais à croire que j'aurais dû écouter la petite voix dans ma tête Fanny me dit :
"... mais je suis militaire."
... C'est tout ? Elle m'avais presque fait peur. L'espace d'un instant j'ai cru qu'elle allait me sortir un truc plus dangereux du genre "En fait je suis un semi-démon et je vais voler ton âme" ce que je pouvais être idiot par moment. Alors que je me demandais si c'était cette ville qui me fessait réfléchir de la sorte nos cafés arrivèrent. Je remerciais le patron puis reporta mon attention sur Fanny et lui dit :
"Vraiment ? Je ne vois pas ce que cela a de surprenant. C'est à cause de... "l'incident" de tout à l'heure ? Cela n'a rien à voir, ce type a très bien pu vous surprendre durant un moment d'inattention. Croyez-moi, j'ai suffisamment fréquenté d'humains durant ma vie pour savoir qu'il ne faut jamais se fier aux apparences."
Je marquais une pause, buvant une gorgée de mon café avant d'ajouter :
" 'Cessez de juger sur l'apparence. Jugez avec équité.' Jean 7:24"
J'ignorais pourquoi j'avais décidé de citer la Bible, non pas que cela ne m’arrivait jamais, mais j'essayais de d'éviter de faire cela lorsque je rencontrais quelqu'un pour la première fois, je ne voulais pas passer pour un extrémiste qui dictait la façon de conduite des gens. Bizarrement, la petite voix de tout à l'heure me félicitait d'avoir dit cela. Je ne savais pas pourquoi mais je sentais que j'allais le regretter.
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Sujet: Re: « La bible ne fait pas le moine. » [Livre II - Terminé] Lun 16 Fév - 17:14
Au final, mon métier ne l'avais pas surpris, même pas un petit peu, ce que je trouvais étrange. En général les gens ne réagissait pas comme ça, il ne trouvait que rarement logique que la femme élégante, fine, puisse avoir un métier aussi brute. Était-il possible que notre rencontre ne soit pas du hasard, que la PES soit derrière tout ça ? Non, ça ne leur ressemblait pas ... Ce Joakim manigancé-t-il quelque chose dont je n'avais pas pris conscience ? Un élément avait surement pu m'échapper au vu de mon état suite à l'agression ? Qu'est ce que ce comportement pouvait bien cacher ? L'arrivé de nos cafés me sortie à peine de ma réflexion, j'essayais de trouver ce qui aurait pu me mettre la puce à l'oreille, de ce que j'avais bien pu louper qui devait forcément avoir son importance. Et si je devenais juste cinglé ? Paranoïaque ? Après tout, c'est pas parce qu'on a jamais vu quelque chose qu'il n'y a pas un début à tout.
Cependant mes doutes redoublaient lorsqu'il utilisa le terme "humains". Les gens n'utilisent généralement pas ce mot, pas pour désigner leur espèce. Non, en général ceux qui l'utilise sont des gens comme moi, pas un homme. J'aurais aimé pouvoir lire à travers ses yeux, comprendre ce qu'il caché, ce qui m'échappait. Avais-je en face de moi un ami ou un ennemi ? Mon esprit se noyant dans une tornade de questions, je finissais pas baisser les yeux vers mon café, de peur que lui ne comprenne que quelque chose me tourmentait.
Je réfléchissais à ce que je pouvais répondre, à ce qu'il avait dit aussi tant je me perdais dans mes pensée, mais alors que je faisais plonger mon sucre dans la tasse brûlante, mon cœur me donna l'impression d'imploser, et je laissais retomber la cuillère sur la table. Je ne connaissais pas la bible, je ne vois pas comment j'aurais pu la connaitre puisque c'était le poison le plus efficace qui puisse exister pour moi. Un objet de torture formé de mot et de papier, une belle saloperie. Preuve d'ailleurs que les mots peuvent tuer, ou au moins qu'ils peuvent faire de sacré dégâts. Quoi qu'il en soit, j'avais beau ne pas connaitre ce texte "sacré", mon esprit lui connaissais chaque parole par cœur, et y réagissais très mal.
Alors que mon estomac se nouait, et que mon cœur essayait de rattraper le battement qu'il avait loupé, je comprenais enfin ce qui clochait. Une façon de voir différent de la plupart des gens, une façon un peu supérieur pour considérer l'humanité, cette sensation dehors lorsqu'il m'avait serrer la main ... Un religieux bordel, comment j'avais réussis ce merveilleux exploit de me retrouver face à un de mes plus grand danger ? Mais je comprenais aussi mieux cette impression de défi, d'avoir quelque chose à tirer de lui, ce serais tellement amusant d'arriver à le manipuler, à le détourner de ses croyances. N'y a-t-il rien de plus beau que de détourner un homme de dieu pour l'attirer vers Satan ? Et surtout, j'ai cette impression que ce n'est pas une mission impossible, que cet homme a des failles qu'il essaye de combler, mais qui ne demande qu'à devenir des plaies béantes.
Cachant du mieux que je le peux mon mal être, je m'invente mentalement une excuse, si je ne trouve pas quelque chose, je suis foutu. Après tout, je ne pense pas qu'un homme religieux laisse une semi-démone vivre une vie pénarde sous son nez, et la PES aurait bien vite fait d'apprendre mon identité, chose que je ne peux pas me permettre. Et le tuer, je ne peux même pas y penser puisque mon agresseur et le barman serait les premier à dire qu'il m'ont vu en sa compagnie. Autant dire que mentir devenait ma seule porte de secours.
Je soupire. Vous aussi, cette foutu guerre vous a convertis ? Bordel ... Je suis désolé, mais je n'ai jamais était croyante, je n'ai jamais cru en un dieu, comme je ne croyais pas en l'enfer avant. Au vu de mon histoire personnel, j'ai toujours pensé qu'il ne pouvait pas y avoir quelqu'un pour veiller sur nous, où qu'il était sacrément sadique. Les années sanglantes, les morts pour quelques différences, les massacres, tout ça m'a conforté dans mon idée que nous sommes livrés à nous même et que personne ne nous protège. J'en peux plus de croiser des gens qui deviennent croyant parce qu'il croit que ça les sauveras, ça se saurait si les "saint" avait été épargné. Ce que je disais n'était finalement pas tant que ça un mensonge. Bien sur je ne pouvais pas être croyante, je n'étais pas faite comme ça, mon esprit en faisait un rejet ultime. Mais qui avait protégé ma mère contre le viole d'un semi-démons, qui avait protégé ma mère du cancer, qui m'avait protégé du besoin, de la faim, des mains baladeuse, des abus de faiblesse, qui m'avait protégé des coups, de mes noirceurs ? Et quand bien même dieu n'aurait pas voulu me protéger parce que j'étais descendante d'un ange déchu, ma mère n'était rien de plus qu'une humaine, une humaine avec plus de cœur que quiconque. Et n'avais-je pas moi, une part d'humanité qui méritais d'être protégé, qui me donner droit de vivre comme tout les autres ? Non, je ne pouvais pas croire cette théorie selon laquelle nous aurions une bonne étoile, ou sinon il fallait clairement m'expliquer où elle avait bien pu passer ... La seule chose que j'espérais désormais, c'est que ma sincérité ait réussit à surpasser l'impression que mon corps entier dégagé, une impression de crispation et de mal-aise.
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Sujet: Re: « La bible ne fait pas le moine. » [Livre II - Terminé] Lun 16 Fév - 18:29
"La Bible ne fait pas le moine."
Je ne saurais expliquer ce que j'ai ressentis... Une sorte de mélange entre de la peur, de la méfiance et de la sollicitude. C'était très étrange. Jamais je n'avais ressenti une telle chose auparavant et jamais mon instinct de survie ne m'avait autant titiller. Le moment même où mes paroles avaient franchi mes lèvres j'ai sentis que Fanny s'était tendu. Non... C'était encore autre chose. Son visage ne laissait rien paraître, mais je savais qu'il y avait autre chose, mais quoi ? Je n'avais pas pas le temps de réfléchir plus à cela, Fanny soupira et me dit :
"Vous aussi, cette foutu guerre vous a convertis ? Bordel ... Je suis désolé, mais je n'ai jamais était croyante, je n'ai jamais cru en un dieu, comme je ne croyais pas en l'enfer avant. Au vu de mon histoire personnel, j'ai toujours pensé qu'il ne pouvait pas y avoir quelqu'un pour veiller sur nous, où qu'il était sacrément sadique. Les années sanglantes, les morts pour quelques différences, les massacres, tout ça m'a conforté dans mon idée que nous sommes livrés à nous même et que personne ne nous protège. J'en peux plus de croiser des gens qui deviennent croyant parce qu'il croit que ça les sauveras, ça se saurait si les "saint" avait été épargné."
Je soupirais moi aussi. C'était donc ça. Elle avait une profonde aversion envers la religion et méprisait toutes les personnes qui s'en rapprochaient de près ou de loin. Qui étais-je pour la blâmer de croire en de telles choses ? J'avais moi-même souvent douté de moi, de ma foi et du Seigneur surtout durant les Années Sanglantes et même bien plus depuis la fin de la guerre. "Les dessins du Très-Haut" sont insondables ? Combien de fois l'avais-je dis avec plus ou moins de conviction... J'étais parfois fatigué de tout ça, j'avais l'impression d'être le seul à vraiment essayer d'arranger les choses, mais là n'était pas la question. Je repris contenance et répondit à Fanny :
"Je suis désolé si je vous ai offusqué cela n'était nullement mon attention. Je comprends votre aversion envers la religion : vous êtes militaire, vous avez dû voir bon nombre d'horreurs durant les Années Sanglantes. Je ne peux vous blâmer pour votre réaction, il est en effet très facile de perdre la Foi en de pareil temps.
Par ailleurs sachez que je ne me suis pas convertis récemment, je suis pasteur de l'Eglise du Danemark depuis près de 25 ans et j'ai exercé à Frederiksberg jusque très récemment. Je suis d'accord avec vous, j'ai souvent ressenti l'impression d'être seul, que notre Père nous avait abandonnés et pourtant..."
Pourtant, quoi ? Je n'avais jamais ressenti un tel doute auparavant. J'avais l'impression que le fait d'enfin en parler me confortait dans ce sentiment. Que m'arrivait-il ? Non! Il fallait que je me reprenne. Je repris donc :
"Pourtant, dans les moments les plus sombres, les plus désespérés c'est tout ce que nous avons. Avoir la foi me permet de reprendre confiance et d'avoir espoir que demain sera un jour meilleur. J'ai toujours cru en l'Homme et malgré la guerre je reste intimement persuadé qu'il y a un moyen pour que nous puissions cohabiter avec les êtres surnaturels."
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Sujet: Re: « La bible ne fait pas le moine. » [Livre II - Terminé] Lun 16 Fév - 20:28
Une sensation de soulagement m'envahis lorsque Joakim semble plonger dans mes paroles, au point d'y boire la tasse. Bien sur que j'ai une aversion totale pour la religion, mais ce que j'espère qu'il n'a pas perçu c'est le fait que cette aversion découle des sensations qu'elle me provoque. Qui aimerait quelque chose qui vous tue a petit feu, qui vous déstabilise, vous rend malade comme un chien, ou simplement met votre vie en péril en risquant de dévoiler votre véritable nature. La seule conclusion que j'ai tiré dans ma vie, c'est que si il existe bien un dieu, il à véritablement créer le mal en reniant Satan, et nous a donc indirectement créé. J'ai autant ma place que tout autre dans ce monde, et le fait que je veuille le détruire n'est qu'une incidence de ma nature. Et après tout, nous SD ne voulons pas anéantir la vie, nous voulons la soumettre et en profiter. Après tout, les êtres toujours renié et rejeté n'ont-ils pas encore plus droit de profiter de la vie que les autres? La roue tourne non ?
Je le laisse parler, l'entendant me dire qu'il comprend mon point de vue, lisant entre les lignes que lui aussi d'un temps, avait surement du se perdre un peu. Et ce n'est pas moi qui allait le blâmer pour ça. Et alors que je me pensais à peu près saine et sauve de toute émotion forte, il m’annonce sa carrière, et surtout depuis combien de temps il la pratique. Une sensation, bien plus humaine, me travers, un long frisson se glisse le long de ma colonne vertébrale, comme si prévoyais déjà tout le mal que j'allais devoir encaisser, toute les souffrance qu'il pouvait m'arracher. Cependant, ce frisson s’atténue un peu face à ses hésitations, il est croyant certes, mais le doute s'est clairement emparé de lui, qu'il en ait conscience ou non d'ailleurs. Sa voix traduit son trouble, ses pauses traduisent quand à elle le fait qu'il est surement obligé de se persuader lui même avant d'essayer de me persuader. Jusqu'à quel point il avait pu perdre la foi par le passé, et aujourd'hui pourrait-il al reperdre ? Je ne peux pas répondre à la première question, mais j'ai ma petite idée sur la seconde. Après tout, pourquoi pas me lancer dans ce défi, un défi de taille, un défi effrayant mais tellement excitant, ce serais repousser mes limites, risquer de me brûler les ailes, me risquer à tout perdre. Mais à choisir je préfère vivre et tout perdre, que d'avoir tout mais de ne pas profiter. Parfois il faut savoir jouer avec le feu, et peut-être que ça pourrait me détendre un peu au vu des derniers événements, j'ai bien besoin de nouveau défi pour me remettre dans le chemin biscornu.
Je portais la tasse à mes lèvres, buvant le liquide chaud par petite gorgée, sentant au fil de la discussion mon corps reprendre ses forces, me sentant porté par cette idée de détourner cet homme du droit chemin, de l'emmener à douter au point de céder à ses pulsions. Pulsions que tout ces humains rejette bêtement jusqu'à ce qu'elle soit trop forte et qu'ils aient besoin d'y répondre, de les assouvir. L'envie de faire le mal me redonnait bien plus d'énergie que la chaleur du café, ou son goût acre. Et puis après tout, ne serais-ce pas le libérer que de lui permettre de découvrir de nouvelle facette de lui même, ou de les redécouvrir peut-être.
- Allez donc dire ça aux hommes qui abattent des démons, en se comportant comme les démons qui les répugnent, tue des loups parce qu'ils sont sauvage, en étant encore plus barbare qu'eux, assassine les vampires en faisant couler encore plus de sang, et tue les hommes qui les dérangent. Votre croyance n'est pour moi que de la poudre aux yeux, mais je peux aussi vous comprendre, la réalité est trop moche pour être regardé. Je vous envie, vraiment, je voudrais avoir votre vision du monde, arrêté de voir sa noirceur. Mais nous ne pourrons jamais vivre avec les êtres surnaturels, nous aurons toujours peur de la différence, aussi bonne qu'elle puisse être, et parce que des êtres capable de succomber à leur pulsion effraye. Alors qu'au final, quels sont ceux qui vivent vraiment ? Nous autre qui nous retranchons derrière de fausses manière, qui nous restreignons sans cesse, ou eux qui vivent comme leur âme leur dicte de le faire, plus libre que nous ne le serons jamais ? Je vous envie, mais je les envie eux encore plus, parce que mon monde est bien trop ennuyeux et triste.
Je tournais autour de la vérité, comme la lune autour de la terre. Je ne pouvais après tout pas lui sauter dessus et le violer sur place, si ? Bien sur que non, ça aurait été à mes risques et périls. Mais je pouvais peut-être l'amener à douter en l'amenant à penser comme moi. Le doute est la première étape, le reste vient toujours plus facilement.
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Sujet: Re: « La bible ne fait pas le moine. » [Livre II - Terminé] Lun 16 Fév - 21:14
"La Bible ne fait pas le moine."
"Allez donc dire ça aux hommes qui abattent des démons, en se comportant comme les démons qui les répugnent, tue des loups parce qu'ils sont sauvage, en étant encore plus barbare qu'eux, assassine les vampires en faisant couler encore plus de sang, et tue les hommes qui les dérangent. Votre croyance n'est pour moi que de la poudre aux yeux, mais je peux aussi vous comprendre, la réalité est trop moche pour être regardé.
Je vous envie, vraiment, je voudrais avoir votre vision du monde, arrêté de voir sa noirceur. Mais nous ne pourrons jamais vivre avec les êtres surnaturels, nous aurons toujours peur de la différence, aussi bonne qu'elle puisse être, et parce que des êtres capable de succomber à leur pulsion effraye. Alors qu'au final, quels sont ceux qui vivent vraiment ? Nous autre qui nous retranchons derrière de fausses manière, qui nous restreignons sans cesse, ou eux qui vivent comme leur âme leur dicte de le faire, plus libre que nous ne le serons jamais ? Je vous envie, mais je les envie eux encore plus, parce que mon monde est bien trop ennuyeux et triste."
Que pouvais-je répondre à cela ? Chaque mot me décrochait une flèche en plein coeur et pleine foi. Je savais au fond de moi que Fanny avait en partie raison, mais je ne pouvais me résoudre à raisonner ainsi. Oh pauvre enfant. Quelle vie a tu vécus pour penser ainsi ? Il m'était chaque fois difficile de voir quelqu'un qui avait tant souffert qu'il rejetait toute aide, y compris celle de notre Père. Il est vrai qu'à être trop longtemps resté dans les ténèbres, il est difficile de retourner à la lumière sans en avoir peur, je suis bien placé pour le savoir. Je ne pouvais me retenir d'encore soupirer, je sentais mon coeur s'alourdir au fur et à mesure que cette conversation se poursuivait et ma foi était de plus en plus tangible. Par réflexe, je pressais ma main contre la croix qui était sous ma chemise. Je devais me souvenir du pourquoi de ma venue, de ma mission, de la nécessité de ma présence en ce monde...
" 'Nous savons en effet que la loi est spirituelle mais moi, je suis charnel, vendu au péché. Car je ne sais pas ce que je fais : je ne fais point ce que je veux et je fais ce que je hais.' Épîtres de saint Paul 7:14-15"
J'ignore pourquoi, mais cet épître était le premier à m'être venu en tête. Je crois qu'elle résumait bien la mentalité de la plupart des gens en ces temps sombres : nous n'avons plus vraiment conscience et contrôle de nos actes, la peur et la paranoïa nous influence et nous cédons trop facilement à nos pulsions. Nous ne sommes que des êtres mortels fait de chairs et de sangs et parfois dépourvu de conscience ce qui rend nos actes tout aussi condamnable que pardonnable. Quel paradoxe...
"Encore une fois je ne peux vous donner tort de raisonner ainsi... Avant de devenir pasteur je résonnais comme vous. J'étais un jeune inconscient incapable de voir plus loin que sa petite personne, ne vivant que pour et par le plaisir. Cela me paraissait évident : tous les hommes agissaient ainsi pourquoi devais-je en faire autrement ?"
Je marquais un temps d'arrêt. Pourquoi en effet ? Je sortis ma croix de sous ma chemise, la contempla et les paroles d'un certains vieux prêtre me revinrent en tête :
"Ma fille, notre Seigneur m'a enseigné à aimer et chérir chaque âme sur cette terre, il m'a appris le pardon et la rédemption. Cela n'était pas uniquement de mon devoir de pasteur de te venir en aide mais également mon devoir d'être humain."
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Sujet: Re: « La bible ne fait pas le moine. » [Livre II - Terminé] Lun 16 Fév - 22:06
Il se retranchait de nouveau dans la bible, comme si lui même ne pouvait pas trouver les mots pour argumenter sa position, comme si les paroles divines pouvait le sauver, mais elle ne sont qu'interprétation, les traces d'une livre écrit il y a si longtemps qu'il n'est pas véritablement pensable qu'il soit resté dans son écriture original. Il se cache derrière l'ancien à défaut de trouver dans le moderne. Mais le monde change non ? Quoi qu'il en soit, ses nouvelles paroles me donne des vertiges, et j'appuie un peu plus mes coudes sur la table pour ne pas le laisser paraître, comme si j'étais simplement pensive, alors qu'en réalité une lutte fait rage en moi. Mon esprit combat tant bien que mal les souffrances qu'il m'impose, heureusement, ne citant qu'une phrase ou deux, je sais que les effets devraient vite s'estomper, mais la sensation n'est pas agréable pour autant. J'évite de rebondir sur le verset qu'il me récite, ne voulant pas me risquer à ce qu'il le répète une nouvelle fois.
De plus, l'écoutant parler, je plante mes yeux dans les siens, nouvelle tentative pour le détourner un peu plus des symptômes lié à citation. Mon corps tout entier lutte pour que rien ne transparaisse.
Alors vous pensez vraiment qu'il faut se restreindre de la plupart des plaisirs simplement parce que quelqu'un a décidé un jour de les appeler pêchés. J'ai passé une grande partie de ma vie à ne pas vivre par plaisir, enfermé dans la peur, l'exclusion et la solitude. Sans plaisir, il n'y a pas de vie. Essaye de me convaincre que vous êtes heureux enfermé dans une vie de restrictions ... Je pose ma tasse, et m’appuie contre le fond de mon fauteuil. La croix qu'il a sortis me donne l'impression de crier, me crier de fuir. Pourtant j'ai la sensation d'être collé à ce fauteuil, que si je pars je regretterais de l'avoir fait, que cette journée n'est que le début d'une longue partie de carte, même si nos jeux sont déjà largement abattu sur la table. Joakim me parle alors comme à une de ses paroissienne, je souris, en imaginant que je pourrais surement véritablement être sa fille. Avec une voix un peu plus douce, moins empreinte à la contradiction, j'entame une nouvelle approche, profitant du fait qu'il m'ait tutoyé pour le faire aussi, le tutoiement est bien plus personnel et beaucoup plus marquant, alors que le vouvoiement semble a des années lumière d'un échange véritable. Te sentais tu vraiment pasteur en me venant en aide ? Tu m'as aidé, en tout bien tout honneur, mais vois-tu tes intentions là où elles étaient vraiment ?
Mes paroles étaient plus lourde de questions, de questions que je me posais moi même à son sujet. Son comportement n'avais pas véritablement était celui d'un homme d'église. Bien sur je ne me plaindrai pas du fait qu'il ait agit, mais en revanche ça peut clairement servir pour le faire se remettre en question. N'est-il pas simplement un homme qui a perdu son chemin, plutôt qu'il l'ait trouvé. On se voile tous la face non ?
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Sujet: Re: « La bible ne fait pas le moine. » [Livre II - Terminé] Lun 16 Fév - 23:26
"La Bible ne fait pas le moine."
Encore cette sensation. Comme si... comme si je devais partir, mais quand même une voix me disait de rester, car j'avais quelque chose à régler. Je ne comprends pas, je ne comprends plus. La religion et la foi sont une partie intégrante de ma vie, vivre désormais sans elles me sont impensables. Que ferais-je ensuite ? Je ne suis pas sûr de pouvoir faire autre chose que prier et aider mon prochain. J'ai peur... peur de redevenir ce que j'étais il y a de ça quelques années, mais je ne suis plus sûr de rien maintenant.
"Alors vous pensez vraiment qu'il faut se restreindre de la plupart des plaisirs simplement parce que quelqu'un a décidé un jour de les appeler pêchés. J'ai passé une grande partie de ma vie à ne pas vivre par plaisir, enfermé dans la peur, l'exclusion et la solitude. Sans plaisir, il n'y a pas de vie. Essaye de me convaincre que vous êtes heureux enfermé dans une vie de restrictions ... "
Non. Enfin je crois. Je ne sais plus. Quelque part perdu dans ma confusion je remarquais que Fanny semblait de plus en plus tendu au fur et à mesure que nous parlions. Elle s'était même enfoncée dans son fauteuil quand j'avais sorti ma croix et si...
"Te sentais tu vraiment pasteur en me venant en aide ? Tu m'as aidé, en tout bien tout honneur, mais vois-tu tes intentions là où elles étaient vraiment ?"
Non. Il y avait beaucoup de choses dont je pouvais douter, mais pas ma Foi. Il y avait des raisons pour que les gens doutent de Joakim l'homme, mais pas de Joakim le pasteur. Je ne suis pas sans défauts, loin de là, mais de là à penser que j'agissais avec une idée en tête, non. Mes intentions ont toujours été bonnes, du moins j'essayais de faire en sorte qu'elles le soient et quand j'aidais quelqu'un c'était sans arrière pensée. Reprenant constance, je dis à Fanny :
"Je t'ai aidé comme j'aurais aidé n'importe qui dans cette situation. Je n'agis jamais avec une idée en tête, je suis une personne très spontanée et même parfois impulsive, mais j'ai toujours essayé d'agir en homme bon."
Je remis ma croix sous ma chemise puis me penchais vers Fanny, prenant appuis sur mes avant bras. Je sentais monter en moi comme un mélange de colère, de tristesse et de peur, mais quelque part la petite voix de tout à l'heure me criait de reculer, qu'il y avait un danger bien présent et que je ne risquais pas que ma foi qui était en jeu. Perdu dans un maelstrom d'émotions, je n'y pris pas garde et dit à la jeune femme, dans une sorte de murmure colérique :."
"Je l'admets, j'ai fait des erreurs dans ma vie. La dernière en date m'a valu d'être envoyé dans cette ville par mes supérieurs, si l'on peut dire que c'est une erreur... Je sais que ça peut paraître stupide, mais ma Foi et la religion sont tout ce que j'ai et aura jamais. Je vis peut-être dans une illusion, mais qui ne le vit pas ? Je préfère largement continuer à vivre ainsi, aveugler par ma foi et continuer à aider les gens autour de moi plutôt que de vivre une vie faite d'excès et de plaisirs factices et temporaires.
Ces gens recherchent le plaisir, car ils ont peur de mourir, afin d'éviter de se confronter à la réalité des choses. Je ne prétends pas être meilleur qu'eux, loin de là, mais j'ai appris à faire face grâce à ma foi. Il m'est impossible d'envisager de vivre autrement..."
Je restais dans cette position, les muscles crispés, ne quittant pas des yeux ceux de Fanny, essayant de sonder ses pensées, d'appréhender sa réaction.
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Sujet: Re: « La bible ne fait pas le moine. » [Livre II - Terminé] Mar 17 Fév - 0:15
Joa' prend à l'envers ce que j'essaye de lui dire, je ne comptais pas lui faire penser qu'il pouvait être mauvais, il ne l'est clairement pas. Je voulais simplement l'ouvrir à un nouveau point de vue, pas le pousser dans ses retranchements. On ne pervertis pas les gens par la force, au contraire, il n'y a rien de pire que la douceur et les gentillesses pour corrompre un individu. J'ai conscience que je n'ai pas affaire à un enfant, mais à quelqu'un ayant, en tout cas techniquement, plus d'expérience que moi, et assez cultivé pour avoir du répondant. Un domaine que je ne maîtrise que par mes propres réflexions, n'ayant jamais était confronté à un débat religieux, jusqu'à maintenant je n'avais pas été assez cinglé pour ça.
- Je n'ai pas voulu te faire imaginer que je pensais le contraire, je n'ai pas vu quelqu'un de mauvais en toi quand tu m'as secouru, mais je n'ai pas non plus vu un homme de dieu. C'est mon avis, mon point de vue, et je ne voulais en rien que tu te sente agressé. La dessus, on ne pouvait pas m'accuser de mentir, certes je dissimulais désormais des intentions particulières, des intentions qui me retenaient sur cette chaise quand tout me poussait à partir, mais je n'avais réellement vu en lui qu'un geste de bonté, nourris d'une adrénaline et de geste impulsif qui à mon humble avis ne collait pas vraiment à l'image d'un homme de dieu. C'était mes conclusion, il ne tirait pas les même et ça ne m'étonnait pas, mais si je ne faisais pas preuve de sincérité, convaincu par mes propres arguments, alors pourquoi continuer ?
Je regardais ensuite Joakim ranger sa croix, intérieurement soulagée, et se rapprocher de moi. Comme si j'avais enfreint une règle de distance entre nous et qu'il remettait les pendules à l'heure. Comme s'il savait tout sur moi, et qu'il voulait me pousser dans mes retranchements. Pourtant, au vu de l'effet qu'il faisait sur ma personne, il était clairement évident qu'il ne pouvait pas être corrompu au point de se jouer de moi, j'aurais surement ressenti ce vice, et ma petite voix intérieure se serait surement calmer. Le problème étant, qu'en changeant de ton, il jouait sur un tout autre tableau. Celui d'une provocation sourde, à laquelle je ne pouvais résister. Il me mettait au défi, noyant son regard dans le mien, attendant la moindre défaillance. Je ne lui donnerais pas ce plaisir, il en était hors de question. Je le laissais finir, silencieuse, cherchant les mots juste. Et une fois qu'ils m'étaient venu, je venais à mon tour m'appuyer sur la table, réduisant considérablement l'écart entre nos deux personnes, ne quittant plus ses yeux.
Tu me range donc dans cette autre catégorie que tu peint depuis tout à l'heure. Tu pense véritablement que j'ai peur de mourir ? J'ai de quoi prouver le contraireJe me recule quelque instant, et ne le quittant toujours pas des yeux, je retire ma veste, me retrouvant en débardeur, je soulève le bas de celui-ci, faisant apparaître une de mes cicatrices, avant de la faire disparaître quasiment aussi instantanément, et revenant me planter devant lui. Je n'avais pas la moindre gêne à me "dévoiler" devant lui, parce que premièrement il n'était pas un danger de ce genre, que deuxièmement ça pouvait servir ma cause, et aussi parce que je n'avais jamais eu honte de mes erreurs.Je n'ai pas peur de mourir, et si c'est ce que tu pense, je ne marche pas non plus à l'adrénaline. Si j'ai faillit me faire agresser tout à l'heure, c'est parce que je n'ai jamais était doué en combat, et pourtant je n'ai jamais reculé face au danger. La seule réalité que je connais, c'est que nous n'avons qu'une vie, et que la tienne tu l'as enfermé dans une bulle parce que par le passé tu as dépassé les limites raisonnable et que ça t'as effrayé. Tu as peur de vivre autrement, parce que tu as fini par oublier ce que c'était, tu t'es conforté de la vie que tu t'es reconstruit loin de la réalité du monde, loin de tes propres réalités. Voila ce que j'en pense, autant que j'en pense que c'est un réel gâchis. Il y a un juste milieu entre se couper de soi même et devenir un entre en sombrant dans la débauche. J'étais tenté de me lever, à cet instant, et de partir, laissant toute ces interrogations voler, mais c'était encore trop tôt, si je partais maintenant, j'allais perdre ce fil qui se tissait lentement, ce fil qui apparaissait parce que je devais surement être la seule à remettre autant en question sa foi, et que justement il ne pouvait s'empêcher de se poser des questions sur lui même, mais aussi sur moi. Sur mon passé, ce qui m'avait rendu aussi sombre, ce qui me rendait presque inaccessible, ce mystère que je laissais planer et qui l'empêchait surement de déterminer si j'étais surnaturelle, ou seulement profondément meurtrie, alors que j'étais les deux à la fois, et tant d'autre choses encore.
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Sujet: Re: « La bible ne fait pas le moine. » [Livre II - Terminé] Mar 17 Fév - 21:24
"La Bible ne fait pas le moine."
"Tu me range donc dans cette autre catégorie que tu peint depuis tout à l'heure. Tu pense véritablement que j'ai peur de mourir ? J'ai de quoi prouver le contraire."
Ce n'était pas ce que je voulais dire, loin de là. Il y avait une large différence entre refuser la mort et en avoir peur. La seconde réaction est tout à fait naturelle et même si la première découlait de celle-ci , j'avais du mal à la comprendre : refuser la mort n'empêchait pas notre fatale destinée de s'accomplir, mais nous le fessions tous. D'une manière plus ou moins consciente, mais nous refusions tous notre fatale destiné alors qu'elle était inévitable. Vivre en en ayant conscience permettait justement de mieux vivre de mon avis.
Je fus encore une fois tiré de mes pensées. Fanny s'était levé et avait enlevé sa veste, soulevant une partie de son débardeur et me révélant une cicatrice... qui disparue instantanément.
"Je n'ai pas peur de mourir, et si c'est ce que tu pense, je ne marche pas non plus à l'adrénaline. Si j'ai faillit me faire agresser tout à l'heure, c'est parce que je n'ai jamais était doué en combat, et pourtant je n'ai jamais reculé face au danger."
Ce pourrait-il que...
"La seule réalité que je connais, c'est que nous n'avons qu'une vie, et que la tienne tu l'as enfermé dans une bulle parce que par le passé tu as dépassé les limites raisonnable et que ça t'as effrayé."
Par la Sainte Vierge. Non.
"Tu as peur de vivre autrement, parce que tu as fini par oublier ce que c'était, tu t'es conforté de la vie que tu t'es reconstruit loin de la réalité du monde, loin de tes propres réalités. Voila ce que j'en pense, autant que j'en pense que c'est un réel gâchis."
Pitié. Ce n'est pas vrai...
" Il y a un juste milieu entre se couper de soi même et devenir un entre en sombrant dans la débauche."
Comment ai-je pu être aussi aveugle ? Comment ai-je pu me laisser ainsi avoir ? J'étais un simple insecte qui c'était retrouver coincé dans une toile de mensonges et de manipulation et dont la Veuve Noir se rapprochait dangereusement. J'aurais dû écouter la voix qui me criait de partir lorsque j'avais touché la main de Fanny. Ce frisson dans le dos, ces réactions de gêne face à mes allusions bibliques et à ma croix... Rien de tout ça n'était un hasard.
Fanny était retourné s'asseoir, me fessant face. Si une telle révélation m'avait chamboulé je n'en laissais rien paraître. Maintenant se posait la question suivante : que devais-je faire ? Toutes les possibilités se bousculaient dans ma tête, m'empêchant de prendre une décision définitive. Avant tout je devais m'assurer que je ne me trompais pas.
Je mis ma main gauche sur la droite de Fanny qui l'avait laissé posé sur la table. Je la regardais droit dans les yeux et dit d'une voix calme :
" 'C’est à la sueur de ton visage que tu gagneras ton pain, jusqu’à ce que tu retournes à la terre dont tu proviens ; car tu es poussière, et à la poussière tu retourneras.' "
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Sujet: Re: « La bible ne fait pas le moine. » [Livre II - Terminé] Mar 17 Fév - 23:26
Le silence de mon interlocuteur commençais à m'inquiéter, pourquoi ? Parce que je ne pouvais plus définir l'effet de mes paroles sur lui, je ne pouvais plus mesurer ma réussite, où mon échec pour atteindre mon but. Que pouvait-il penser ? Et pourquoi est-ce que je ne prenais pas un autre chemin que sa foi pour communiquer ? Surement parce que je prenais ce qu'il voulais bien me donner, et parce que plus la main est proche de la flamme, plus les sensations sont intenses. Alors que le silence commence à s'installer, et que mes yeux se perdent à force de le fixer, Joakim revient au contact.
A peine sa main vient-elle au contact de la mienne, que la sensation de tout à l'heure s'éveille. C'est comme si chacune de mes cellules me disaient que je fais un sacré connerie, je suis sur qu'on pourrait rapprocher ça d'une allergie, à la différence que je n'enfle pas comme une baleine. Pourtant je ne bougeais pas, comme si sa force religieuse magnétique me collait la main à la table. Comme si le fait de retirer ma main aller me vider de toute contenance. Gardant à l'esprit que je jouait peut-être les dernières cartes d'un jeu où je n'avais pas la main. J'aurais pu surmonter cette seule épreuve, j'en avais la force. Mais il fallait inévitablement qu'il y rattache une nouvelle parole sainte à ses gestes, une épreuve de plus pour moi. Surtout qu'il paraîtrai qu'en fonction de nos pouvoirs, nous sommes plus ou moins réceptif au chaos, et par la même occasion plus ou moins réceptif aux croyances, la problème étant que mon don me rendait réceptive au deux. Bien sur, mon âme n'était pas totalement absorbée par mon satanisme, j'avais encore une grande part d'humanité, sauvegardé voir même sauvé par ma mère. Mais le chaos était beaucoup plus atteint par les sensations ... Malheureusement.
D'ailleurs, ce chaos tenté de se réveiller en moi, m'animant d'une force que je craignais encore. Sachant à quel point il est facile de perdre le contrôle. Je sentais mes sens s'aiguiser, sentant le sang 'sacré' du prêtre circuler, pouvant en discerner le rythme et par ce fait le rythme de son cœur. Il battait vite, irrégulièrement, je n'étais pas la seule à me retrouver malmener, même si lui était surement plus atteint spirituellement, il avait surement compris, et ça expliqué tout ... A travers l'explosion de sensation qui commençait à me submerger, je ressentais de plus en plus la force s'emparer de moi, elle s'agitait, me secouant, accélérant mon cœur, et je sentais que j'allais dérailler. Mon esprit lucide s'effaçait, au profit du néant que je ne pourrais plus combattre si j'attendais encore. Je sentais aussi que cette force voulais m'aider à lutter contre ce démon, ce démon qui n'était autre qu'un 'saint', le démon pour un démon, seulement elle ne savait pas coller à ce monde remplis de code et de sûreté, elle ne voyait que la mort pour me débarrasser et me libérer. Un procès, une enquête, un meurtre poussé par de tel pulsion m'avait suffit, j'avais faillit foutre en l'air ma vie en étant même pas majeur, je n'allais pas recommencer dans cette société nouvelle ayant conscience de l'existence des démons.
Je retirais finalement ma main, presque soulagé de sentir mes tensions intérieures se calmer un peu, je venais de m'épargner une tornade dévastatrice, mais pour combien de temps ? Il ne tenait plus qu'à lui de m'achever, même si je partais, les probabilités qu'il ne me dénonce pas était si infime que je préférais ne pas les connaitre. Seulement, j'avais encore l'estomac si noué qu'il fallut que je me lève, partant d'un pas plus que rapide aux toilettes, incapable de me justifier auprès de lui. A peine arrivé, je rendais mon petit déjeuner, qui aurait surement dût être un peu plus copieux, au vue de la bile plus importante que la nourriture. Je me mouillais le visage, avant de me préparer mentalement à ce qui m'attendais. Soit il était parti, mais je n'y croyais pas, soit il attendait encore, comme si il n'en avait pas vu assez.
Je poussais alors la porte, découvrant la deuxième option, et à peine revenu face à lui, les mots sortirent de ma bouche sans même que j'ai voulu les prononcer.
- Alors désormais vous savez, vous savez pourquoi je ne suis pas croyante, et pourquoi nous sommes si différent. Nous ne luttons pas contre les mêmes forces, et si la mienne vous avais prise au berceau, vous ne lutteriez peut-être même pas. Vous avez le pouvoir divin entre vos mains, est-ce que l'humaine qui je l'espère vous avez vu en moi mérite de vivre, où est-ce que le démon que je n'ai pas choisis d'être doit mourir ? Cette fois, on ne pourrait pas me reprocher ma sincérité. Quoi que si, moi je me la reprochais, mais on ne choisis pas toujours ce que l'ont dit. Toujours debout, je reprenais ma veste, ayant désormais la ferme intention de m'en aller. Qu'avais-je encore à prouver ? Je n'étais plus en état de supporter de nouveau ses prêches, la force ne me permettrait pas plus de tension. Elle était déjà si palpable que j'avais l'impression de cohabiter dans mon corps.
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Sujet: Re: « La bible ne fait pas le moine. » [Livre II - Terminé] Mer 18 Fév - 0:49
"La Bible ne fait pas le moine."
Je ne sais pas. Je ne sais plus. Lorsque les paroles avaient quittées mes lèvres j'ignorais à quoi m'attendre : des cris, des insultes, un déchaînement de violence quel qu'on que... mais pas à ça. Déjà lorsque j'avais posé ma main sur la sienne Fanny s'était tendu, j'ignorais quelle sensation cela pouvait bien lui procurer, mais en ce qui me concernait le frisson qui m'avait parcouru le dos plus tôt était revenu.
Je vis Fanny pâlir à vue d'oeuil et son visage se tordre de... de quoi d'ailleurs ? Angoisse ? Douleur ? Une sorte de mélange des deux. Je restais hébété. Je ne savais pas quoi penser de tout ça. Elle semblait lutter intérieurement, mais contre qui ? Ou plutôt contre quoi ? Elle lâchait alors ma main et se précipitait aux toilettes. Oh Seigneur... Qu'avais-je fais ?
Les bruits venant des toilettes me firent comprendre que Fanny était en train de vomir... et j'étais responsable de son état. Bon sang! Pourquoi est-ce que je me sentais si mal vis-à-vis d'elle ? Je n'étais pas en faute. J'étais le pasteur, l'homme d'Eglise, l'homme saint. Elle était la semi-démone, le malin, la pêcheuse alors pourquoi j'avais ce sentiment de culpabilité qui m'assaillait ?!
Je mis ma tête entre mes mains, soupirant. Pourquoi ? Pourquoi mon Père avait il fallut que tu me fasses croisé le chemin de Fanny Weaver ? J'étais désormais au prise avec un conflit moral et éthique. Jamais dans toute ma vie je n'avais été autant perturbé et déstabilisé. Je soupirais et murmurais :
"Seigneur, que dois-je faire ?"
Différentes options s'offraient à moi : soit je la dénonçais auquel cas elle serait poursuivie et sans doute tuée; soit je me chargeais d'elle ici et maintenant bien que je pensais ne pas avoir les connaissances nécessaires pour cela; soit je partais et prétendais que tout cela n'était jamais arrivé. Le retour de Fanny me sorti de mes pensées.
"Alors désormais vous savez, vous savez pourquoi je ne suis pas croyante, et pourquoi nous sommes si différent. Nous ne luttons pas contre les mêmes forces, et si la mienne vous avais prise au berceau, vous ne lutteriez peut-être même pas. Vous avez le pouvoir divin entre vos mains, est-ce que l'humaine qui je l'espère vous avez vu en moi mérite de vivre, où est-ce que le démon que je n'ai pas choisis d'être doit mourir ?"
Seigneur... pourquoi tout devait-être si compliqué ? Le visage de cette jeune femme trahissais de l'angoisse, de la panique et... de la peur ? Elle avait réellement peur de moi, de ce que je pouvais lui faire. Un horrible sentiment de toute puissance m'envahissais. Non. Ce n'était pas ce que je souhaitais. J'étais venu pour établir la paix entre les différentes communautés, y compris avec les semi-démons.
J'avais de la compassion pour eux : ils devaient lutter constamment contre leur part démoniaque et je venais d'en avoir une démonstration à l'instant. Je ne pouvais m'en empêcher. J'étais fais ainsi : j'avais une empathie pathologique qui m'empêchait de penser de manière raisonnable aussi je savais que ce que je m'apprêtais à faire était une énorme bêtise.
Fanny s'était saisi de sa veste et s'apprêtait à partir. Je me levais doucement, ne fessant aucun geste brusque, ne voulant pas l'effrayer. Je m'approchais tout aussi doucement d'elle jusqu'à lui faire face, elle fessait une tête de moins que moi et je dus baisser les yeux pour ancrer son regard dans le mien. J'y voyais un océan déchaîne, le regard d'une petite fille perdue, d'une Dorothy...
Je levais lentement ma main droite et la posais délicatement sur sa joue gauche, ne forçant pas, ne la brusquant pas. J'ignorais quel effet mon contact pouvait bien produire sur elle, mais cela ne devait pas être immensément douloureux sinon lors de notre rencontre sa réaction aurait été bien différente. Alors que j'observais son visage, guettant la moindre réaction violente, la vérité me frappa de plein fouet : j'étais incapable de lui faire du mal ou même de la haïr.
Sans que je comprenne comment et pourquoi, je la pris dans mes bras. C'était un geste qui me paraissait naturel, mais j'entendais la voix me hurler de la lâcher et de partir le plus vite possible. Un frisson me parcouru à nouveau la colonne, mais malgré les signaux d'alertes de mon corps, je savais que j'avais fais le bon choix. Ou du moins je l'espérais. Je murmurais afin que seul Fanny puisse m'entendre :
"Je vois une petite fille qui est perdue et qui a peur. Je vois une jeune femme qui lutte pour garder son humanité. Je vois une personne qui a besoin d'aide. Je vois... Je vois quelqu'un qui a besoin d'un ami.
Je suis incapable de te haïr ou même de te faire sciemment du mal. Les deux me font horreur. Même si c'est contre ma nature, je ne peux tout simplement pas faire cela."
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Sujet: Re: « La bible ne fait pas le moine. » [Livre II - Terminé] Mer 18 Fév - 20:28
J'avais tenté, vainement, de me préparer à toute les possibilités. Préparé à fuir le plus rapidement possible et trouver abris chez mes frères et sœur habitué à la poursuite policière, préparé à devoir faire face à un prêche divinatoire qui aurait rendu ma lutte veine, qui m'aurait fait perdre le contrôle et m'aurais surement ramener à devoir fuir et disparaître. Je n'étais pas prête à vivre cela, mais mentalement il fallait bien que je me fasse à cette idée, les risques augmentant jour après jour.
Et pourtant, la vie a toujours la force d'être surprenante, planté là, entrain d'enfiler ma veste, déjà prête à partir sans savoir ce que le futur me resservait, je m'étonnais de le voir se lever et s'approcher. J'imaginais déjà de sa part un plan quelconque ayant pour but de me nuire, sa croix ? Une fiole d'eau bénite ? Me jeter une bible de poche à la figure ? Je suis inventive en la matière, bien trop inventive d'ailleurs, on me croirait presque paranoïaque. Mais le monde ne nous a-t-il pas tous rendu comme ça ? Après tout depuis les années sanglantes, bien des gens se sont mis à se promener avec des pieux, des livres saints, de l'eau bénite, des signe religieux, et j'en passe. Pourtant j'avais le sentiment que Joakim n'était pas de ce genre, et son comportement me le confirma rapidement.
J'étais resté comme captivé, le regardant venir vers moi avec tant de douceur que je n'arrivais pas à lui conférer la moindre mauvaise intention. Il s'étais placé devant moi, ne m'empêchant aucunement de partir, ou peut-être que si, il m'empêchait de partir, mais pas physiquement non. C'était plutôt spirituel, si je puis dire, il me retenait par une force qu'aucune brute de se monde ne pourrait égaler. J'avais peur, oui j'avais peur de ce pouvoir dont il m'avais dépossédé, il pouvait décider de mon avenir, et je ne pouvais pas décider du sien. Mais il y avait autre chose que la peur, la curiosité peut-être ? Je n'arrivais toujours pas à comprendre ce qui me retenait de partir, autant que ce qui m'avait poussé à venir.
Lorsqu'il avait lentement levé sa main à mon visage, j'étais restée comme figée, j'aurais voulu éviter ce contact pour éviter les sensations s'y apparentant, mais je semblais vide de toute réaction, de toute action de bon sens. Mes démons n'avaient plus l'air de se sentir dérangé par sa présence, bien sur je n'étais pas calme, mon âme crié ses tumultes, mais mon don avait l'air de ne plus vouloir s'élancer sur toute proie se présentant à elle. La main du prêtre posé sur ma joue réveilla des sensations désagréable, une sorte de gêne qui s'étendait lentement dans tout mon corps, comme si la lumière de ses croyances essayait d'infiltrer les noirceurs de mon âme. J'avais l'impression que tout mon corps allait s'effondrer, épris en si peu de temps à bien trop d'émotion, et pourtant j'étais toujours debout, remplie d'une force qui m'avait toujours caractérisé.
Et puis, sans prévenir, il avait fait ce geste dénué de bon sens, remplie d'une bonté qui me faisait surement autant souffrir que sa religion. J'avais l'impression que les fourmillements se décupler, ce contact si proche me donnait des vertiges, le fait d'être déjà affaiblis devant aider. J'étais faible, depuis le premier instant où nous nos étions croisé, j'étais déstabilisé et faible, vulnérable. Sa force spirituelle semblait trouver chacune de mes failles pour me mettre à genou.
Alors que je venais de dévoiler ce que j'étais, une semi-démone, un être remplie de pêchés, de danger, un ennemi de la paix et de l'amour, il décidait de me serrer dans ses bras. Est-ce qu'il ne manquait pas quelques case à cet homme, sa position sociale pouvait-elle résulté d'une folie invisible mais omniprésente ?
Et pourtant, il avait encore réponse à tout. Des mots qui sonnait juste en sortant de sa bouche, mais faux en entrant dans mes oreilles. L'avais-je poussé dans ses propres retranchements en lui avouant être ce que je suis véritablement ? Pensait-il que mon cas désespéré pouvait tout de même être sauvé ? Il avait l'air effectivement de le penser, dans ce contact si important avec lui je sentais son cœur battre comme si c'était le mien, je pouvais percevoir chaque gout de sang circuler, il avait l'air serein, bien plus qu'il ne l'était auparavant, et surtout il avait l'air sincère.
Si il y a bien une chose que les militaires aiment, c'est la sûreté. En tout cas c'est le principe de l'armée, créer un monde de tranquillité. Et je ne comprenais pas, non je ne comprenais pas comment je pouvais me sentir plus en sûreté en compagnie d'un prêtre qu'en compagnie de gens de mon espèce. Je trouvais ses intentions marqué par de la sincérité, les mots qu'ils prononçaient n'était pas tachés de mensonge, de sang, de trahison. Je commençais à douter d'avoir envie de l'emporter dans mon monde de débauche, le jeu ne valait-il la chandelle ?
Une question hantée mon esprit : est-ce que son regard sur moi était aussi pur que ses pensées ? A mon tour je me mettais à douter, me demandant quel par de moi même apparaissait le plus au yeux du monde, et quel part j'essayais consciemment ou inconsciemment de sauver.
Et pour les hommes de dieu, n'étais-ce pas faire le bien que d'éliminer le mal qui ronge cette terre ? Qu'est ce que je pouvais avoir de différent pour qu'il me préserve d'un sort funeste ? Le fait que je ne soit pas totalement diabolique peut-être, mais pourrait-il y avoir autre chose ?
- Mais peux-tu m'aider ? On ne changeras pas ma nature, et je me vois mal me confesser.Que pouvait-il bien faire d'autre ? M'empêcher d'utiliser mes pouvoirs de façon à ne pas totalement sombrer, m'aider à repousser mes pulsions ? Et si je n'en avais pas envie, si la seule chose qui par le passé m'avait poussé à le faire était l'amour? Oui, l'amour d'une mère, le plus fort que j'ai connu et surement le seul. C'était l'unique chose qui avait réussit à restreindre ma nature démoniaque et à valoriser mon humanité. Je suis d'ailleurs sur que c'est son amour qui me poussait encore à être entre deux eaux, parfois démon, parfois humaine, parfois les deux, et me faisant ressentir des sensations incompatibles. Mais moi je le peux, je suis dangereuse, plus que tu ne peux l'imaginer. La seule aide que tu peux m'apporter, c'est de partir sans te retourner. Parce que sinon un jour où l'autre je te ferais du mal. L'étendu de mes pouvoirs devait lui échapper, autant qu'il m'échappait à moi. Possédant l'un des plus dangereux, classé dans les plus incontrôlable, il valait surement mieux qu'il ne reste pas dans les parages. Même si ça gâché mes dessins d'une avenir "meilleur" pour lui. Le défi était sans doute trop conséquent pour moi.
Je me dénouais finalement de son emprise, rompant tout contact physique, et laissant enfin mon corps se remettre des sensations. Qu'allait-il advenir de cette relation ? Elle allait se finir aujourd'hui, ou mal finir plus tard, c'était à n'en pas douter ...
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Sujet: Re: « La bible ne fait pas le moine. » [Livre II - Terminé]
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