Mail

Bonjour,
Il faudrait que l'on se voit sous peu. Je vous laisse fixer le lieu et l'horaire, je n'ai pas de contrainte.
Visiteur inattendu

Si ces derniers jours je m’étais employé à recentrer mes activités sur mon rôle de Général, reprenant peu à peu les affaires de Léopold en main. Je n’étais pas certain que Krystel me laisserait longtemps seul les rênes de la Garde aussi devais-je lui montrer que j’avais les épaules pour cette tâche. Et pour cela j’avais mis de côté certains de mes plans personnels, ou les avais adaptés aux nouvelles instructions de Krystel. Lorsque j’avais reçu ce mail de « visiteur inattendu » j’avais passé un moment à réfléchir à l’accord que nous avions conclu elle et moi.

Devais-je poursuivre ce plan, quand bien même j’en avais informé Krystel via son humain, malgré tous les risques qu’il comportait ? A vrai dire cela faisait partie des questions que je me posais depuis la visite de la Reine quant à savoir ce qui devait être poursuivi ou interrompu, dans l’intérêt de notre espèce. Je comptais profiter de ce nouveau rendez-vous que demandait la louve afin de me décider, afin de voir si cela en valait la peine. Je lui avais donc répondu via l’adresse mail sécurisée que je lui avais fourni et me préparai en conséquence.

J’avais fixé notre nouvel entretien au Port de Leith par souci de sécurité, ne voulant pas la recevoir à nouveau dans mes locaux. Et plus précisément dans le quartier des habitations, plus discret et avec moins de monde que dans les autres quartiers d’Edimbourg. J’étais venu une heure en avance afin de repérer les lieux, bien que je les connaisse quand même pas mal étant donné que j’étais le shérif de cette ville quelques années en arrière mais je préférais prendre quelques précautions.

Je me plaçai sur un des toits aux abords de l’adresse que je lui avais donné, suffisamment pour être hors de portée de vue d’un passant ou d’un habitant. J’avais choisi ce quartier du port car ici cohabitaient des individus de toutes les espèces aussi ni sa venue ni la mienne ne pourrait paraître suspecte à un éventuel observateur.

De mon observatoire je pouvais donc observer les quelques individus qui passaient dans les rues du pâté de maison. Lorsque je l’aperçu je sus que la louve avait repéré mon odeur, n’ayant rien fait pour la dissimuler. Je sautai donc du toit pour atterrir dans un coin sombre d’une des ruelles afin que l’on ne soit pas dérangé.

Bonsoir mademoiselle Seymour.

Vous avez de nouveaux éléments pour notre affaire commune j’imagine ? lui demandai-je directement sans détour.

Demain, 23h, Port de Leith. Le nocturne m’avait donné une réponse assez rapidement et un rendez- vous sous peu. Impeccable. Maintenant que je m’étais un peu remise sur mes pattes, il était temps de passer aux choses sérieuses. Peut être aurai-je du attendre encore d’avoir retrouvé tout mon aplomb, d’avoir éloigné mes troubles liés à la mort de mon mentor, mais je ne savais pas combien de temps cela pouvait me prendre. Alors autant foncer dès maintenant dans le tas. Un jour, plus tard, je verrai Hayden, je ferai le point avec lui, mais pour l’instant je dois parler affaires. J’avais contacté Julien Guillemaud sur l’adresse qu’il m’avait fournie et par laquelle je lui avais déjà donné des nouvelles. En fait je ne savais plus très bien où j’en étais. La mort de Jonathan, mon ancien compagnon qui prends sa place… Outre le côté sentimental cet évènement boulversait mes plans. Continuer ? Tout arrêter ? Simplement ralentir ? De toute façon, si Mary était discréditée Hayden ne me choisirait jamais comme Lupa. Mais si Mary perdait son pouvoir, ce serait déjà une bonne chose, je ne pense pas que l’on puisse avoir une chef aussi pourrie qu’elle.

M’enfin…

J’étais partie de chez moi vers 21 heure 30, et était arrivée au Port de Leith à 22h45. Edimbourg n’était pas la ville que je connaissais le mieux, je quittais rarement Glasgow mais je me repérais sans peine. Je me garais assez loin de lieu de rendez vous et sortis cachée par la nuit déjà noire. Je marchais rapidement, laissant le contrôle à mes sens sur développés de Lycan. En particulier mon odorat. J’aurais pu fermer les yeux et être sourde, il m’aurait suffit à me diriger. Autour de moi se mélaient toutes sortes d’odeurs. Humaines pour la plus part, mais l’endroit était également fréquenté par quelques métamoprhes et loups que j’évitais avec soins. Cela serait le comble que je suis vue par les miens en train de converser avec un vampire. D’ailleurs, son odeur me frappa de plein fouet. Je tournais la tête vers l’endroit d’où elle provenait, le vit quelques secondes puis il disparut. Lui aussi m’avait repéré. Je regardais autour de moi et fini par le rejoindre dans une petite ruelle sombre.

« Bonsoir » Commençais-je à voix basse. « En effet, si on peut appeler cela du nouveau. La meute est boulversée, mon ancien Ulfric est mort, son fils prend sa place. Nous devons revoir nos plans. »

La louve me fit part de ses nouvelles et quelles nouvelles. Un changement de pouvoir, le fils à la place du père. Mes informations au sujet de la meute était minime en dehors de l’image publique qu’ils affichaient, soucieux tout comme mon espèce de garder un voile ténu sur leurs secrets. Si cela ne me faisait absolument rien qu’un des leurs soit tombé, il me fallait déterminer ce qu’il en était pour elle-même si je pensais pouvoir en avoir une idée.

Effectivement, nous devons revoir nos plans. dis-je dans un premier temps afin d’adapter mes plans, en fonction de ce qu’elle venait de m’apprendre mais aussi des dernières instructions de Krystel et donc de mon changement d’attitude pour mes projets.

J’avais aussi en tête le sms de Badenov lorsque je l’avais informé de ma rencontre avec la louve. Il m’avait indiqué que les services de la Reine avaient déjà mis en place un travail de sape au sein de la meute et que l’intérêt privilégié était l’instabilité parmi les loups et non une solution apaisante. La mort de l’ancien ulfric et les paroles de sa femelle montrait bien qu’une telle conclusion était loin d’apporter la stabilité parmi les lycans. Aussi si la lupa en place venait à perdre son titre, le trouble n’en serait que plus grand. Malgré tout je devais rester prudent et ne pas trop prendre de risque.

Quel est votre sentiment vis-à-vis de ce changement de pouvoir ? Etes-vous aussi attachée au fils que vous l’étiez au père ? Ceci signifie-t-il que les risques augmentent pour moi et mon implication dans vos projets ? lui demandai-je donc dans ce sens.

J’ai besoin de savoir si cela remet en question votre objectif mademoiselle. Je coure de grands risques à vous aider alors que je n’ai aucune garantie que tout ceci ne soit pas un piège ou encore que vous tiendrez parole. la prévins-je avant de poursuivre.

Comment donc voyez-vous vos plans à présent ? Car si votre lupa est détrônée, à présent votre place dans l’ordre d’héritage n’en est que plus éloignée. Votre nouvel ulfric a peut-être une compagne qu’il souhaitera placer à la tête de votre meute à ses côtés ?

J’espérais collecter par mes questions quantité d’informations, mais au-delà du simple désir d’en apprendre un maximum au sujet de nos ennemis ancestraux cela devait me permettre de déterminer quelle suite donner à mon implication aux côtés de la louve. Rien ne me garantissait qu’elle aurait quelque chose à m’offrir, mais encore moins que son but pouvait être maintenu à présent qu’elle n’était plus la favorite de l’ulfric en place.

Oui je trahissais la meute, mais non cela ne me posait aucun problème. Oui je livrais des informations à l'ennemi, mais non encore une fois, j'assumais ma traitrise, encore aujourd'hui que l'autre traitre était mort. Tout cela m'avait déchirée, je reprenais pied doucement mais mes plans eux aussi en prenaient un coup. Pas fatal, non, j'étais au fond de moi toujours aussi désireuse de pouvoir. Qui pourrais m'enlever cette ambition ? Personne. Désormais tout allait être différent, plus compliqué, beaucoup plus compliqué. Les liens qui m'unissaient à Hayden étaient fragiles. Notre aventure commune il y a quelques années était inoubliable, moi je le désirais encore mais ce n'était pas réciproque. Encore moins maintenant qu'il est Ulfric.

Je devais aviser avec le vampire. Il considéra mes paroles puis me posa quelques questions. Je ne comptais pas lui cacher l'essentiel des informations, je m'étais enfoncée trop loin dans ma trahison pour revenir en arrière, mais je comptais rester relativement vague. Il restait l'ennemi.

"Je ne dirais pas que les risques augmentent, non. Je connais bien le fils, nous avons eu une liaison il y longtemps. Oui je suis attachée à lui, mais moins qu'au père. Je n'arrive pas trop à le cerner actuellement, j'ai essayé de le voir pour prendre connaissance de ce qu'il compte faire, tout en restant discrète. La situation est bancale, incertaine. Moi même je n'ai pas vraiment de réponse à vous donner."

"Mes plans pour le moment sont en pause. Je ne compte pas tout arrêter, mais ralentir pour pouvoir m'adapter. Je convoite toujours la place de Lupa, mais elle est désormais plus difficile à atteindre. Notre nouvel Ulfric a une compagne, oui, je pense qu'il aimerait la mettre à ses côtés, bien que pour le moment il n'ait rien fait."

Oui c'était flou, mais ca l'était tout autant pour moi. Le pouvoir s'éloignait, la situation changeait, il me faudrait du temps pour l'appréhender totalement. Après, installer le chaos dans la meute ne me dérangeait pas non plus. Je pourrais toujours en tirer des avantages.

Les informations que me donnait là la louve pourraient être utile bien que pas fondamentalement cruciales. Ses paroles me poussèrent à modifier mes plans, mais aussi parce que j’avais en tête la visite de Krystel. Peut-être était-il temps de prendre mes distances avec la lycan, ou au contraire conserver ce lien qui pouvait être une bonne chose un jour ou l’autre. J’avais besoin de réfléchir à cela mais pas maintenant.

Effectivement elle semble vous filer entre les doigts, mais peut-être qu’il existe une solution pour nuire à vous deux ennemies. La lupa actuelle et la compagne de votre nouvel ulfric. dis-je dans un premier temps alors qu’une idée venait de germer dans mon esprit.

S’il était clair que je ne devais pas intervenir personnellement dans quoi que ce soit qui avait trait à la meute des loups, je pouvais aider à germer le poison de la sédition en leur sein. Ce faisant je ne pourrais être lié d’une quelconque manière à la louve quand bien même je l’aiderai, par mes « conseils ».

S’il apparaît que toutes les deux agissent contre les intérêts de votre meute, votre leader n’aura pas le choix de les écarter du titre de lupa s’il ne veut pas voir la base de son pouvoir s’effriter et se voir défier à son tour par un autre de vos camarades.

Il vous faudrait pousser les deux femmes à s’affronter, ou du moins à tenter de les faire se nuire l’une l’autre. Attisez l’animosité qu’il doit y avoir entre elles, poussez les à se lancer des piques, des attaques sournoises, voire même à comploter l’une contre l’autre. Jusqu’à ce que cela retombe sur votre meute. Si vous faites cela correctement, elles penseront que l’idée vient d’elles et non de vous, le reste de votre meute devra être du même avis.

Ainsi quand leur querelle atteindra son paroxysme, jetant l’opprobre sur elles, vous apparaitrez comme celle qui aura su ramener la situation au calme, et par conséquent celle qui mérite le titre de lupa. Comprenez-vous l’idée ? lui demandai-je avant de me taire.

Si j’avais quelques connaissances au sujet des loups, j’ignorais bon nombre de chose à leur propos. De ce fait je ne pouvais déterminer de quelle manière concrète elle pourrait agir en ce sens, mais après tout je lui apportais mon aide en lui proposant cette idée. A elle de faire sa part du travail en l’appliquant de la meilleure manière qu’il soit.

En agissant ainsi j’estimais respecter les consignes de la Reine. Agir dans l’intérêt de notre espèce, sans m’impliquer ou m’exposer. Je devais me montrer prudent et c’est ce que je faisais. Mon changement d’attitude avait commencé, et je me devais de poursuivre.

J'écoutais attentivement les paroles du vampire, réfléchissant à toute allure. Il me proposait d'attiser la haine entre Isadora et Mary, une haine déjà bien réelle, même s'il ne le savait pas. Les pousser à se battre, même. Et ainsi l'Ulfric sentirait la meute en danger, je devrais ressortir comme celle qui aurait su ramener le calme. Pourquoi pas. Tout cela n'allait pas être très facile, vraiment pas. Hayden aimait vraiment Isa, il savait ce qui l'opposait à Mary. Il la soutiendrait à coup sûr si un affrontement direct se produisait. C'était risqué et incertain. Peut être existait-il une autre solution mais pour le moment elle ne m'apparaissait pas.A part tuer Mary directement, selon nos traditions on ne pourrait me refuser le pouvoir. Mais si je le pouvais, je l'aurais fait depuis longtemps.
Je réfléchis un long moment.
Il y avait autre chose. Il y avait quelque chose que je voulais en rapport avec Hayden. En rapport avec notre relation. Je le voulais, lui, j'avais envie de lui. Même si nous étions plus ensemble depuis un long moment, mes désirs de sexe avec lui étaient toujours aussi forte. Je voulais au fond de moi que lui aussi me désire. Cela n'avait strictement aucun rapport avec mes plans, ou du moins au départ, mais maintenant je me disais que cela pourrait peut être m'aider, dans un sens ou un autre. Même si je savais bien que plus personne ne pourrait remplacer Isadora à ses yeux. Il restait un loup, il avait lui aussi des pulsions alors... rien n'était impossible...
Sortant de mes pensés je répondis finalement :

"Oui Ce sera long et compliqué, mais réalisable. Je ne peux vous cache qu'elles ne s'apprécient déjà pas... Et de toute manière la première solution que nous avions envisagé lors de notre précédente rencontre ne nous mène plus à rien."

J'attendis quelques secondes avant de poursuivre :

"Pour ma part du marché, vous avez bien reçu les noms que je vous ai envoyés. Ils vous conviennent ? Voudriez vous que j'exécute les deux ?"

Espionner Ivring n'avait pas été aisé, mais alors vraiment pas, même si j'avais obtenu ce que je cherchais rapidement. Il pouvait me sentir, je devais donc à chaque instant me faire discrète. Enfin, cela ne m'avait pas dérangé, pas plus que si je devais tuer les personnes en question. Au contraire, j'en profiterais pour jouer un petit peu avec elles, j'en avais si peu l'occasion depuis la fin de la guerre... A part si le vampire désirait des corps en bon état, mais je ne vois pas pourquoi il aurait cette envie.

Lorsqu’elle me répondit se fut pour confirmer ce qui était à présent certain : notre première stratégie n’était plus possible. La nouvelle serait peut-être plus longue à mettre en place mais moins risquée pour elle mais aussi pour moi, en toute lucidité. J’estimais que c’était la meilleure manière de concilier cet accord et les ordres de Krystel. Ainsi je prenais un peu de distance entre les lycans et moi sans pour autant laisser m’échapper cette piste que représentant mon interlocutrice.

Oui merci. lui dis-je pour commencer après qu’elle m’eut interrogé au sujet de ma satisfaction au sujet de notre accord. Je réfléchis un instant à la suite de ses paroles et notamment à sa proposition de les exécuter elle-même.

Jusqu’alors j’étais encore incertain quant au traitement que je leur réservais. Soit les hypnotiser, soit les torturer pour ensuite les tuer, de ma main ou de celle de Leslie. Mais aussi divertissantes qu’étaient ses possibilités, elles représentaient toutes un risque et de ce fait iraient à l’encontre des ordres de Krystel. La proposition de la louve arrivait donc au bon moment, seulement il lui faudrait se montrer prudente.

Si vous n’y voyez pas d’inconvénient j’apprécierais effectivement que vous vous chargiez de les exécuter. commençai-je par lui dire avant de poursuivre. Seulement cela ne doit permettre à personne de remonter jusqu’à vous ou quelqu’un de votre espèce, sauf si cela peut conduire à votre actuelle lupa.

Quoi qu’il en soit il ne faudra pas qu’Anderson fasse le lien avec vous sinon cela ne vous serait nullement bénéfique pour l’image que nous souhaitions tous deux que votre meute ait de vous. Par contre j’aurais une seule « exigence », afin que lui seul puisse comprendre – sans savoir pourquoi et sans preuve – que leur mort sera un message de ma part.

Il vous faudra graver dans leur peau sur leur poitrine, du côté du cœur, le dessin d’une pomme. Rien de graphiquement élaboré, simplement que l’on reconnaisse immédiatement ce fruit. Il comprendra sans mal. dis-je en esquissant un léger sourire meurtrier un bref instant avant de le faire disparaître.

Par contre au sujet de leur mort à proprement parler, faite-vous plaisir. lui dis-je encore en affichant cette fois un sourire de prédateur que je laissai volontairement sur mon visage. Nous avions beau être ennemis elle et moi, je savais qu’elle saurait reconnaitre l’appétit et le sadisme du prédateur. Sentiment que je pouvais percevoir en elle, enfoui au fond d’elle.

En effet il me confirma que je pouvais me charger d'exécuter les deux humains. Je m'en frottais les mains d'avance. Bien sûr, une fois de plus il faudrait me montrer prudente, en particulier sur l'odeur que je pouvais laisser sur les cadavres. Cela ne m'empêchait en aucun cas de ... m'amuser avant... Cette foutue paix m'avait enlevé la possibilité de m'attaquer à des humains, Guillemaud m'en donnait l'occasion et je ne m'en priverai pas. La dernière personne avec laquelle je m'étais battue était une semi démone. Je ne l'avais même pas tué, et elle m'avait laissé un souvenir... cuisant. Là, j'allais pouvoir prendre des vies sans me retenir. Néanmoins il me posa une contrainte qui m'intrigua, même si je ne dis rien. Graver une pomme du côté du coeur. Une pomme ? Bon, très bien. Ce n'était pas très dur, même si je ne voyais pas à quoi ca rimait. Il m'assura qu'Irving comprendrait. Je n'avais strictement aucune idée de ce qui pouvait les opposer à ce point, au delà de la haine naturelle entre nos deux espèces, mais ce ne sont pas mes affaires.

Je vis passer sur les lèvres du vampire un sourire carnassier, au quel je répondis.Vampires et Lycans sont tous deux des prédateurs, ce doit être notre plus grand point commun. Je frémissais déjà à l'avance de ce que j'allais faire subir à mes victimes. Une traque, leur peur, mes crocs dans leur chair, leur sang, la violence crue... Peut être même pourrais-je inculper Mary dans ce meurtre. Ce serait délicat, mais si j'y arriverais alors ma joie serait à son comble.

"D'accord. Je n'y manquerais pas." Lui dis-je avec un sourire fugace alors que dans mes yeux une flamme meurtrière s'allumait. Pour me faire plaisir, c'était gagné d'avance.

Je me doutais bien que mes plans devraient ralentir. La mort de mon mentor changeait tout. Néanmoins, mon "alliance" avec le vampire demeurait, même si nous allions chacun prendre nos distances. On n'arrête pas de trahir du jour au lendemain, de plus cette trahison m'est toujours des plus utiles. Sans parler des deux proies qu'elle m'offre... Les choses étaient maintenant au clair. J'allais devoir faire preuve de patience, d'une grande patience et surtout de discrétion. Ca n'allait pas être facile, déjà en temps normal, mais en plus maintenant que la mort de Jonathan me déstabilisais.

La louve et moi étions sur la même longueur d’ondes au sujet de notre accord. La discrétion et la mise en pause de notre action initiale, sinon sa transformation selon les évènements récents au sein de sa meute. Nous en arrivions déjà à la conclusion de notre rendez-vous, n’ayant pas le goût à papoter pour « le plaisir » au vu de notre animosité réciproque malgré notre alliance de fait.

Alors que je comptais la saluer brièvement et partir, un groupe d’individus fit irruption dans la ruelle sombre où nous nous trouvions tous deux seulement jusqu’à présent. Huit individus, crâne rasé, cuir noir, treillis militaires et rangers aux pieds. Batte de baseball et couteau en main. Skins nazis à n’en pas douter. Mon impression fut rapidement confirmée quand je vis le dessin cousu sur leur blouson au niveau du cœur.

Alors les amoureux, on se paluche dans un coin sombre ? dit l’un d’entre eux pour nous aborder, avant que lui est ses congénères ne forment un cercle autour de la louve et moi. Pour ma part je demeure muet, jetant un regard à la femme qui me fait face. Je vois son visage s’éclairer d’un regard prédateur, comme un peu plus tôt. La louve a soif de combat. Tout comme moi. Je lui réponds par un sourire tout aussi carnassier avant de le faire disparaître pour m’adresser à la vermine qui nous a parlé plus tôt.

Ne nous faites pas de mal s’il vous plait. dis-je comme apeuré. Je vous donnerai mon argent et mon portable si vous voulez, mais laissez-nous tranquille. dis-je encore en faisant mine de vouloir protéger la louve, comme si elle était ma compagne, sans pour autant la prendre dans mes bras. Elle reste une lycan après tout et moi un vampire.

Oh mais on va te les prendre de toute manière connard, et ta copine aussi. On va jouer avec elle, chacun notre tour avant de vous éclater la gueule. me répondit-il, encore ignorant de la véritable nature de ceux qu’il voyait pour le moment comme deux victimes prochaines. Pauvre vermine ignorante.

Plusieurs de ses camarades rigolèrent à ses paroles, certains se frottant d’avance l’entrejambe, d’autre tapant dans leurs mains avec leur arme, près à fondre sur nous comme des faucons sur un couple de souris.

Un petit repas inopiné vous tenterait ? dis-je en m’adressant à la louve sans prêter attention aux humains qui se rapprochaient de nous. A moins que ce soit cette Humanité que vous souhaitez protéger ? lui dis-je d’un ton espiègle.

Je n'avais rien d'autre à dire au vampire, les choses avaient été mises au clair, sans dire que tout était pour le mieux, nous étions fixés au moins. Je comptais rentrer chez moi afin de me reposer, me remettre sur pied pour les journées de travail qui approchaient mais il en fut décidé autrement.

Avant que nous n'ayons le temps de conclure cette entrevue, un groupe d'individus fit irruption dans la ruelle. Je les comptais et les détaillais rapidement : huits mecs, cuir et crâne rasé, rangers, couteau et batte de baseball. De la vermine appétissante, tout ca. Comme tout lycanthrope, j'avais constament faim, de plus en cette période où j'étais instable, diminuant avec peine mes consomations d'alcool, j'aurais sûrement bouffé les huit sans problème. En plus, le simple fait qu'ils m'aient vu en compagnie du nocturne leur interdisait toute sortie de cette ruelle vivants.

Alors les amoureux, on se paluche dans un coin sombre ? Commença l'un d'entre eux avant qu'ils ne nous encerclent.

Je jubilais intérieurement. Enfin j'allais pouvoir m'amuser... Tuer sans aucun état d'âme... La dernière fois que j'avais oté la vie à quelqu'un ? Ce devait être... Attendez... Le petit vampire minable que m'avait collé Pandore Lasalle avant de vite déguerpir ? Ca commencait à faire loin... Oh non, je me rappelle, c'était un type qui voulait jouer avec moi dans une petite ruelle dans la vielle ville d'Edimbourgh... Le seul problème, c'est que je n'avais même pas pu en profiter du fait de l'arrivée d'un gars de la PES... Brr, mauvais souvenir ! Enfin ici, a priori personne ne nous dérangerait dans notre festin...

Guillemaud me jeta un coup d'oeil en me lancant un sourire carnassier. J'avais du laisser paraitre une petite lueur meurtrière, ou alors se doutait -il de mon exitation sans avoir besoin de preuves. Nous les laissâmes nous encercler. J'avais tout mon temps avant de passer à l'action. Le nocturne pris la parole, du style apeuré en essayant de me protéger. Je contins mon amusement et jouais moi aussi la comédie, restant cependant muette.

Oh mais on va te les prendre de toute manière connard, et ta copine aussi. On va jouer avec elle, chacun notre tour avant de vous éclater la gueule. Répondit l'homme.

Des rires fusèrent parmi les membres du groupe. Riez donc, pauvres ordures... Leur surprise ne sera qu'un amusement suplémentaire... Ma louve avait senti qu'il se passait quelque chose et j'avais du mal à la contenir même si pour l'instant je tenais bon. Le festin approchait et nous étions impatientes.

Je me tournais vers le vampire lorsqu'il s'adressa à moi et lui répondis avec un petit rire :

"Avec plaisir. Je ne cherche à protéger aucune humanité et encore moins telle vermine. Moitié moitié ?"

Bien sûr je ne comptais pas tous me les faire, combien même l'envie en était grande. Nous étions deux donc nous allions nous battre à deux, vampire ou pas. La situation me semblait comique : un vampire et une lycan riant ensemble du massacre commun qu'ils allaient faire... Je vis du coin de l'oeil quelques humains hésiter. Ils se demandaient sûrement si ils étaient le repas dont nous parlions ou si nous nous essayons de gagner du temps.

Alors que l'homme en face de moi s'avancait, brandissant son arme blanche, je me transformais et me jetais sur lui, sectionnant d'abord son poignet qui tenait le couteau. La seule menace possible viendrait de là. J'avais fait tout cela très vite, misant sur l'effet du surprise. Je ne laissais pas de répit au le type en train hurler en regardant son moignon et déchirait ses vêtements, entament quelques fois sa chair. Mes crocs claquaient un peu partout autour de nous pour dissuader les autres de s'approcher de trop près. Le sang se mit rapidement à couler. Je récoltais une blessure minime sur le flanc qui se refermera rapidement sans trop de dégats.

Après avoir bien joué avec, j'abandonnais finalement ma première proie en sang sur le sol. Pas tout à fait achevée mais je gardais ce petit luxe pour après, quand il n'en pourra vraiment plus de se tordre de douleur. Le cercle avait été rompu et je trouvais rapidement une deuxième victime. Je ne m'occupais pas du nocturne mais je ne doutais pas que lui aussi ait attaqué son repas.

Les paroles de la louve me firent sourire. Ainsi donc tous les loups ne se considéraient pas comme protecteurs de la vermine. Si certains avaient mis cet argument en avant, les loups n’avaient agi que par pur instinct de survie. L’Humanité n’avait pas plus de valeur à leurs yeux tant qu’elle ne se rapprochait pas trop de nous autres vampires. Moitié-moitié donc. Le combat qui allait suivre serait une première pour moi, combattre aux côtés d’un lycan – mâle ou femelle – n’était vraiment pas une habitude et pour l’heure ne souhaitais pas que cela se reproduise plus que nécessaire. Elle et moi n’étions qu’alliés de circonstances, cependant elle restait une ennemie de mon espèce.

Bon appétit alors. dis-je simplement avant qu’elle n’entame son repas. Je l’observai une seconde, sa transformation me ramenant quelques années en arrière au plus fort des combats des Années Sanglantes. Jusqu’alors chaque transformation de loup devant mes yeux avait été le signe d’une lutte à mort dans les minutes suivantes. Ce soir il en était de même, mais je ne courais, à priori, aucun risque.

La seconde d’après je disparus aux yeux des humains qui nous avaient attaqués, pour réapparaître derrière celui qui était le plus éloigné de nous. Si j’allai prendre un plaisir certain à les exterminer dans les prochaines minutes, il ne me fallait pas pour autant manquer aux règles élémentaires de prudence qui s’imposaient. Aucun ne devrait en réchapper, tout comme un éventuel témoin qui déboulerait inopinément. Le premier de mes quatre adversaires si l’on pouvait les qualifier ainsi, ne comprit même pas ce qui lui arrivait lorsque je lui brisai la nuque d’un mouvement sec. Son corps à peine retombé au sol, je m’attaquai déjà au suivant et lui arrachai littéralement le cœur, avant de vider son organe du sang qu’il contenait en m’en abreuvant. Aucune parole ne sortit de ma bouche lorsque ma troisième victime implora ma pitié. Ma seule réponse fut un claquement de langue plein de mépris avant que je ne me jette sur lui, avec comme musique dans les oreilles le cri de sa peur et de celle de ses camarades.

Si cette musique était des plus agréables cela signifiait aussi que nous n’avions plus beaucoup de temps avant qu’un habitant du quartier ne soit réveillé et n’appelle les autorités. Lâchant le cadavre de ma troisième vermine, je me tournai un instant en direction de la louve qui semblait s’amuser elle aussi.

Le temps nous est compté à présent. Il faut en finir maintenant afin d’avoir le temps de nettoyer nos traces avant la probable arrivée des autorités humaines. lui dis-je sans la commander mais en parlant d’un ton assuré. Rien ne l’obligeait à m’écoutait sinon son bon sens.

C'était si bon... J'avais l'impression d'être ramenée des mois en arrière, les années sanglantes, les conflits incessant. Sang, chair, mort, bruits des mâchoires qui craquent sur les os des victimes... Je me sentais particulièrement bien, je nageais en plein bonheur. Pas un coup d'oeil pour Guillemaud, je ne doutais pas que lui aussi se régale, mais quand je mangeais j'étais seule au monde, seule face à ma proie et plus rien d'autre n'existait à mes yeux. Je ne laissais pas le temps aux hommes de réagir, de s'enfuir ou de faire quoi que ce soit. Ils avaient comis l'erreur de croiser ma route, ils allaient y rester. Tous. Le sang éclaboussait mon pelage d'ébène, la chair disparraissait dans ma bouche. Je leur lacérais le ventre, bouffant le foi, les organes, tout ce qui croisait ma route était bon pour moi. Un vrai carnage, comme je les aimais, bien que le nombre de victimes soit réduit. C'était déjà ça de pris, je ne suis pas du genre à refuser un dîner quel qu'il soit. De plus j'ai mal, je souffre, et rien de mieux que le sang pour noyer sa peine. J'ai finit de pleurer, désormais je me déchaine. Je me sens bien, comme en extase. Je suis dans mon élément, je suis une bête plus que jamais en cet instant.

Mais même les bonnes choses ont une fin, bientôt je n'ai presque plus rien à me mettre sous la dent. De toute façon, il va nous falloir déguerpir, le bruit va alerter la population et si la police se ramène, il faut mieux que l'on soit loin. Tomber sur McBrough l'autre jour m'a suffit pour de nombreuses années. Les corps décharnés couvrent le sol, vidés de tout ce qui est comestible. Je finis de lécher le sang sur le sol et me retourne vers le vampire. Lui aussi a fini et retraduit mes pensés dans ses paroles. Je reprends forme humaine et me tourne vers lui.

"Comment comptez vous nous débarrasser des corps ? " Je regarde autour de nous : rien qui puisse faire l'affaire.

Evidament, j'étais d'accord avec lui mais je ne voyais pas comment nous pouvions faire.

"Autant déguerpir en laissant tout en l'état"

En attendant la réponse de la louve, mon ouïe me permit d’entendre le quatrième de mes humains qui tentait de s’échapper sans bruit, tentait mais échouait pour une oreille vampire. Aussi d’un bon atterri-je sur lui et lui brisai la nuque d’un geste rapide, n’ayant plus en tête l’amusement mais le pragmatisme de mon goût pour la sécurité et la prudence. Le temps n’était plus au jeu mais au travail.

J’arquai un sourcil aux paroles de la louve tant ses mots me parurent ridicules et à mon sens étaient l’expression même du gouffre entre nos deux espèces, bien que ces mêmes mots feraient naitre une idée en mon esprit quelques minutes plus tard. Vampires et lycans étaient des prédateurs mais là où ils étaient dirigés par leur bestialité, leur côté animal, un peu comme les nouveau-nés de notre espèce, nous autres vampires plus anciens étions capables d’agir avec réflexions et une vision plus large des évènements.

Pensait-elle réellement que laisser huit cadavres en l’état, avec les traces de morsures et d’attaques sans équivoque pouvait être sans risque ? Oh que non, par contre elle pouvait servir les intérêts de mon espèce, tout en entrant dans l’idée première du plan conçu à l’origine lors de la conclusion de notre accord entre elle et moi. Les autorités viendraient bientôt, appelées par un ou plusieurs humains du coin, mais l’on pouvait peut-être tirer parti de leur découverte macabre à venir.

Je ne veux pas nous en débarrasser, mais maquiller nos traces pour mener les humains vers une piste qui conviendrait mieux à notre cause commune. dis-je comme si j’avais depuis le début penser à cette idée. Inutile de lui laisser savoir que c’était ses paroles qui avaient fait germer ce plan dans ma tête.

Transformez-vous et mordez ces deux cadavres. lui dis-je en désignant les corps des deux humains sur lesquels un œil aguerri de la PES pourrait comprendre qu’un vampire les avait tués. Les deux autres ayant eu la nuque brisée, rien ne pourrait montrer qu’ils avaient été exécuté par un nocturne.

Mordez là où se trouvent les traces de mes crocs, ainsi que le cœur de celui-ci. dis-je encore en montrant cette fois l’organe vidée de son sang reposant près du cadavre humain. Puis ensuite reprenez forme humaine pour la touche finale.

La louve se mit à l’œuvre sans me poser davantage de question pour le moment, ayant peut-être compris ce que j’entreprenais avec les cadavres humains. La lupa allait endosser la responsabilité de ces huit morts, du moins nous allions faire en sorte que la PES commence à fouiner et enquêter dans ce sens.

Trempez votre doigt dans le sang de celui-ci et écrivez au sol la chose suivante:

Ainsi sera vengé celui qui a agi pour nous, nul n’a compris qu’il pensait à notre sécurité.

Et maintenant venez près de moi, je vais nous éloigner d’ici en étant invisible aux yeux de quiconque, ensuite nous nous séparerons jusqu’à la prochaine fois. lui dis-je en lui tendant un bras.

Cela ne me plait pas davantage qu’à vous que de devoir vous prendre dans mes bras je vous l’assure, mais nous ne devons prendre aucun risque vous en êtes consciente. Il nous faut partir. lui dis-je encore alors qu’une sirène retentissait dans le lointain.

J’avais tendu l’oreille depuis tout à l’heure et personne n’était présent, quelqu’un avait dû appeler la police après avoir entendu les cris de la vermine mais n’avait pas eu le courage de chercher à en savoir plus. La louve n’avait pas le choix que de suivre mes instructions, à moi qu’elle ne veuille prendre le risque d’être aperçu par un témoin dans les environs, ce qui n’était pas mon cas.

Les quelques mots que je lui avais cités avaient pour objectif de mener la PES sur la piste d’un loup désireux de venger son ancien ulfric comme ils appelaient leur alpha. Les soupçons seraient forcément portés sur la lupa, son ancienne maîtresse, et peut-être d’autres loups mais peu importe. Je n’avais pas d’ADN d’elle sur moi, et pensai qu’il en était de même pour la louve que j’avais devant moi aussi avais-je fais au plus simple.

Il est temps. dis-je encore devant elle, son visage exprimant parfaitement le dégout que lui infligeait l’idée de devoir être près de moi. Sentiment que je partageais sans mal tant il m’était insupportable de devoir supporter son odeur sur moi. Mais il nous fallait nous plier à ce sacrifice pour notre plan.

Spoiler:

Ma dernière expérience de massacre dans une ruelle aurait du m'enjoindre à une prudence extrême. Aurait du. J'avais juste l'impression qu'au contraire, je plongeais dans un ras-le-bol de plus en plus grand. C'était effrayant et pourtant je ne faisais rien contre. Je ne me reconnaissais plus. Oui, partir d'ici en laissant tous ces corps en l'état ne m'aurait posé aucun problème, du moins dans l'immédiat. Depuis sa mort... Tout va de travers, je ne contrôle plus rien et je me fiche de tout sauf peut être depuis quelques jours, de diminuer ma consomation d'alcool. On ne peut pas appeler cela un grand succès pour le moment mais ce n'était pas non plus un échec. Seulement un premier pas pour remonter la pente.

Je regardais donc le nocturne d'un visage inexpressif, attendant sa réponse sans vraiment m'attendre à ce qu'elle m'intéresse. Pourtant, ce petit repas aurait du me mettre, disons, de bonne humeur, mais l'angoisse de voir la police, ou pire, la PES arriver avait vite pris le dessus. Je voulais vite filer chez moi et être loin de tout danger. Si on ne pouvait même plus s'amuser tranquillement...

Le vampire m'exposa vite son plan : il voulait que je reprenne forme lupine pour mordre tous les cadavres qui montreraient trace de ses crocs. M'obliger à faire porter le chapeau à mon espèce... Ca ne ma plaisait guère. J'haussais les sourcils mais déjà il m'expliquait sa véritable intention : accuser Mary. Accuser Mary ? En marquant un message à la gloire de Jonathan ? Je lui aurais bien ri au nez, mais les humains étaient ignorant que le courant ne passait pas entre les deux dirigeants alors... Peut être mordraient-ils à l'appat. Et puis je pourrais moi même essayer d'orienter la PES en ce sens... Non ce qui m'inquiétait c'était les miens. Si jamais ils découvraient que j'étais l'auteure de cette mascarade j'étais mal. Eux savaient que la Lupa n'aurait jamais fait cela, ils savaient aussi qui parmi eux avaient soutenu le traitre... Moi. Non. Je restais interdite quelques instants devant Guillemaud avant de m'exécuter.


Au point où j'en étais...


J'essayais juste de prendre une autre écriture que la mienne. Celle de la Lupa ? Ou celle de Graham, un traitre bien connu encore en vie ?

La suite me plût encore moins. Il comptait me transporter à vitesse vampirique pour que nous soyons vite loin d'ici. Oh oui, pas mieux pour disparaître en un clin d'oeil... Mais me suspendre à un vampire pendant qu'il me guide je ne sais où, vraiment c'était la chose la plus incensée que je n'ai jamais faite. Pourtant je le fis, plus que jamais sur les nerfs. Son odeur m'envahit les narines. Insupportable. Mais quand on choisit de pactiser avec son grand ennemi, il faut bien supporter l'insupportable. Je pris donc son bras. En effet, il fallait faire vite.

"Très bien. Allons-y"

Il se mit rapidement en route. Ce fut une expérience étrange dont je devais garder le souvenir encore longtemps. Si j'avais l'impression d'aller vite sous forme animale, ce n'était rien comparé à la rapidité des nocturnes. Je m'en étais rendue compte durant la guerre mais cette fois-ci je le vivais. C'était vraiment déroutant. Je n'étais pas jalouse, nous les loups avons d'autres avantages. J'étais juste déroutée. En plus avec son horrible odeur, le voyage ne fut pas des plus confortables. Nous nous arrêtâmes dans une autre ruelle, moins à l'écart. Ma voiture n'était pas très loin.

"Merci. Je vous recontacterais quand j'aurais du nouveau. Et je m'occupe des deux humains."

Je m'installais dans ma voiture et attendis d'être sûre de ma solitude pour démarrer. Une idée était en train de germer dans ma tête. Il ne serait pas impossible de faire croire aux loups que Mary était responsable de ce qui venait de se passer. Elle aurait très bien pu le faire en voulant ainsi se débarrasser d'un ancien fidèle encore en vie de mon père adoptif ?

Spoiler:

La louve ne fit preuve d’aucune résistance et s’appliqua à exécuter mes directives sans broncher. Et bien. J’arrivais à convaincre une lycan, nos ennemis séculaires, et j’étais incapable de mater ma Pomme de sang. Comme quoi parfois le monde déborde de paradoxes. Quoi qu’il en soit je jetai un dernier coup d’œil à la scène macabre que nous laissions derrière nous, usant de mon odora ainsi que de ma vue de vampire afin d’en inspecter rapidement les moindres détails. Parfait, ce plan allait fonctionner.

La suite était moins satisfaisante bien que nécessaire. Je pris donc la louve dans mes bras, serrant les dents pour tenter d’oublier cette odeur nauséabonde et insupportable qu’était la sienne. Avec ce « bagage » je sautai sur le toit le plus proche pour passer à un autre d’un bond puis de redescendre dans une autre ruelle à quelques pâtés de maison des cadavres que nous venions de quitter. La libérant de mon étreinte bien rapidement, j’écoutais ses salutations avant de lui présenter les miennes.

Entendu. Bonne digestion. lui dis-je avec un sourire ironique alors qu’elle avait déjà commencé à s’éloigner. J’attendis qu’elle ait disparu pour prendre plusieurs grandes inspirations afin d’essayer de vider mes narines de son odeur, malheureusement leur odeur était aussi repoussante que tenace. Usant de ma vitesse vampirique je disparus dans l’ombre de la nuit, me jurant de jeter mes vêtements de ce soir et de prendre une longue douche pour m’en débarrasser.

Malgré le contretemps que représentait la mort de son mâle et de la discrétion de nos plans que nous avions décidé d’accroitre un peu plus tôt dans la soirée, notre nouvelle rencontre n’était pas infructueuse. Nous allions amener la PES à poser son attention sur la meute, et notamment sur leur lupa. Conséquences ? Troubles probables au sein de leur groupe, attention de la brigade davantage fixée sur eux et peut-être un peu moins sur notre espèce, discrédit des lycans auprès de l’Humanité. Si leur image pâtissait de ce que nous venions de lancer, ce ne serait que mieux pour les vampires.

Les bénéfices de ce soir n’étaient pas pour mon intérêt propre. Comme me l’avait indiqué la Reine j’avais agi dans l’intérêt de notre espèce, dans le sien et non pour moi. J’étais peut-être jeune et inconscient à ses yeux, mais j’étais déterminé à servir mes Maîtres.