Je ne m’étais pas vraiment remis de la soirée mouvementée que j’avais passée à l’exposition de Glasgow ! Tout avait parfaitement été foiré ce soir là… La sécurité avait été dépassée alors qu’elle aurait du être on ne peut plus prête aux vues de toutes les menaces qui avaient été proférées à de nombreuses reprises. Et encore, je n’avais pas à me plaindre ! Je n’avais pas été blessé et cela n’avait pas été le cas pour tout le monde. Il y avait eu la mort de ce vampire pour commencer ; bien que cela ne me faisait ni chaud ni froid ! Je ne les aimais pas et je n’allais donc pas les pleurer. Mais il y avait eu des blessés parmi les invités. Ces personnes étaient simplement venues prendre du bon temps et avaient vu leur soirée tournée à l’horreur. Cette pensée me fit frissonner ! Non vraiment, j’avais eu de la chance et je tentais d’oublier tout ça…
Je pensais alors à la jolie rouquine qui devait venir me rendre visite d’ici peu de temps ! Ce simple fait me faisait oublier tout le reste et j’aimais ça… Même sans être là, elle me remontait le moral ! C’est d’ailleurs à elle que j’avais pensé lorsque tout tournait mal à Glasgow. Je m’étais dit qu’il fallait que je sorte de là-bas vivant pour la revoir, pour lui dire certaines choses qui me tenaient à cœur. Mais est-ce que j’en serais capable ce soir ? C’était une autre histoire… J’avais toujours parlé facilement aux filles sur un plan amical mais sentimentalement j’étais loin d’être doué. J’eus un sourire moqueur à mon attention tandis que j’éteignais le feu sous la casserole de bolognaise…

Je me rendis ensuite dans la salle de bain pour examiner mon reflet dans le miroir. Je n’avais pas dormi ces deux dernières nuits mais cela allait… Je n’avais pas une tête de zombie ! Je filais tout de même prendre une bonne douche revigorante d’une dizaine de minutes. Je finissais de m’habiller d’un jeans brut et d’un tee-shirt à manches longues turquoise lorsque l’on sonna à l’interphone. Je saisissais rapidement une serviette éponge et me frottais vigoureusement la tête en allant répondre. Je reconnus immédiatement la voix de la sirène et lui ouvris en indiquant « C’est au dernier étage en face de l’ascenseur ».
J’allais ensuite déposer la serviette à sa place et m’arrangeait les cheveux rapidement. Un dernier coup d’œil et je me dis que c’était bon ! De toute façon il était évident que je sortais de la douche et je préférais ne pas faire attendre mon invitée. Je retournais alors à la porte et ouvrais cette dernière avant que la jeune femme ne frappe. Elle arrivait au même moment et je lui souris, réellement ravi de la revoir ! Elle était un rayon de soleil à elle toute seule…


- Salut la sirène ! Entre, je t’en prie, dis-je en ouvrant la porte et en libérant le passage.

Je l’avouais, j’étais un peu juste pour accueillir la jolie sirène à cause de préjugés. Les demoiselles étaient connues pour se faire désirer selon leur propos et pour être en retard du point de vue masculin ! J’avais eu la mauvaise idée de croire que la rouquine ne dérogeait pas à la règle et c’est pourquoi j’avais cru pouvoir prendre une douche et être près lorsqu’elle arriverait. Cependant, j’aurais du ne pas oublier qu’Elecktra était différente ! C’est d’ailleurs ce qui me plaisait tant chez elle. La demoiselle était donc arrivée en avance et m’avait pris au dépourvu. J’avais même du finir de me sécher les cheveux en allant répondre à l’interphone. Je me rendais compte en allant déposer la serviette que mon allure n’était pas pour me mettre à mon avantage mais je n’avais pas le temps de changer quoi que ce soit à mon apparence.
J’ouvrais même la porte avant que mon invitée ne frappe et je la saluais par son surnom. Lorsqu’elle fut entrée, la rouquine me salua en me disant qu’elle avait une bouteille de vin. Elle me la tendit avec un sourire et je remarquais que je ne m’étais pas fait d’illusion ! Lorsque je pensais à elle, j’allais mieux et maintenant qu’elle était là c’était carrément le rêve. J’étais certain que je ne penserais pas une seule seconde à cette maudite soirée du 15 et qui m’avait perturbé un peu plus, beaucoup plus, que ce que je voulais faire croire ! Prenant conscience de mon absence, je saisi la bouteille avec un léger sourire.


- Ça ne me dérange absolument pas, au contraire ! répondis-je en jetant un coup d’œil à la bouteille. Excellent choix ! Ce Côtes-du-Rhône du Domaine Charvin sera parfait avec le plat. J’espère que tu aime les spaghettis bolognaise maison !


J’invitais alors la demoiselle à me suivre tandis que j’allais poser la bouteille sur la table. Je m’étonnais d’être aussi apaiser mais c’était pourtant un fait établi depuis que la sublime rouquine avait débarqué. Toute la journée d’hier j’avais été sur le qui-vive et même le premier message d’Elecktra avait failli me faire frôler la crise cardiaque. Mais maintenant c’était différent ! Comme si l’on avait ôté un énorme poids de la poitrine…
J’étais stressé mais c’était pour tout autre chose. Je voulais lui dire certaines choses qui me tenaient à cœur mais je ne savais pas si j’arriverais à trouver le cran qui me manquait pour le moment. J’oubliais ça pour le moment et me tournais vers mon remède miracle avec un sourire.


- Je suis vraiment ravi que tu sois là… Et désolé de ne pas être au top de la présentation ! Pour être franc, je pensais que tu arriverais en retard, avouais-je en plaisantant. Quelle idée de se fier aux « on-dit » ! ça m’appren… Hé ! Qu’est-ce que c’est ? demandais-je en m’approchant assez près de la sublime jeune femme. Doucement, j’écartais une mèche de cheveux de son front et constatais que je n’avais pas halluciné. Je remarquais également qu’une soudaine envie de goûter aux lèvres de la demoiselle avait jailli dans mon esprit mais je n’y prêtais pas attention ou du moins j’essayais. C’est quoi cette blessure ? T’as fait ça comment ?


Elecktra avait une blessure très récente sur le front, au-dessus de l’arcade droite. Je me demandais comment elle avait pu se faire ça ! Avait-elle eu un problème pendant l’une de ses représentations ?

Bon, je n’avais peut-être pas été très au point concernant ma préparation et l’accueil de la belle rouquine mais je n’étais pas totalement à la ramasse, voir même pas du tout si on mettait de côté le fait que je n’étais pas vraiment coiffé. La preuve en était qu’elle n’eut pas à attendre devant la porte et que le repas de ce soir était prêt… J’étais donc satisfait ! Pas à cent pour cent mais assez tout de même. Et puis, le principal à mes yeux était qu’Elecktra était là maintenant. Depuis cette maudite soirée je n’avais cessé de penser à elle parce que j’avais craint de ne plus la revoir ! Oui, alors que ma vie était en jeu c’est à elle que j’avais pensé et aux choses que j’aurais aimé lui dire. Le hic, c’est que maintenant qu’elle était là je n’étais pas sûr d’arriver à lui parler ! Pour y parvenir il faudrait que j’arrive à lui parler de la nuit à l’exposition et ça n’allait pas être simple. J’avais dit à la jolie sirène et même à Makayla que tout allait bien mais je n’en étais pas persuadé ! Ma simple angoisse à l’idée de sortir de nuit était un sacré indice qui m’indiquait que cette nuit n’allait pas être simple à oublier.
Alors comment pourrais-je lui avouer que j’avais eu peur de ne plus la revoir et que c’était cette envie qui avait fait que j’avais pu rester calme… si je n’arrivais même pas à évoquer ce qui c’était passé au musée de moi-même ? Je ne pensais pas que la rouquine m’interrogerait d’elle-même à ce sujet. Mais peut-être est-ce que je me trompais ! Je n’en savais rien et je tournais donc en rond dans ma tête. Super ! Voilà que je perdais le fil du présent et m’égarais encore dans mes pensées alors que ce n’était pas le moment. Je voulais profiter de chaque instant avec Elecktra, je commençais à me rendre compte combien chaque seconde pouvait être précieuse dans le coin. J’eus alors un sourire d’excuse à l’attention de mon invitée. Il était indéniable qu’elle avait du remarquer que j’étais à moitié présent et je ne voulais pas qu’elle croit qu’elle en était la responsable. Bien sûr elle l’était mais pas d’une façon négative.


- Désolé ! Je m’égare dans mes pensées et ce n’est pas poli du tout… C’est sûrement ton arrivée qui m’a perturbé, dis-je en souriant avec un clin d’œil.


Oui, il fallait que j’arrive à faire le tri au sujet des mes pensées concernant les derniers événements, ce que je voulais dire à Elecktra et tout ça sans que je ne perde le fil de la discussion. Ça ne promettait pas d’être de toute simplicité mais je ne pouvais pas me permettre d’avoir des ‘‘absences’’ de plusieurs minutes que mon invitée ne comprendrait pas.
J’arrivais tout de même à suivre ce que venait de me dire la sublime jeune femme. Je lui souris et lui répondais de suite, pour changer !


- Une faim de loup ? Je ne vais pas attendre plus longtemps pour que nous puissions passer à table alors, expliquais-je.


J’aurais été dressé la table de suite si je n’avais pas remarqué une légère blessure sur son magnifique visage. J’avais alors frôlé sa peau du bout des doigts pour écarter une mèche de cheveux rebelle et constaté que je n’avais pas halluciné. Je l’avais alors interrogé sans pour autant enlever ma main… et il en fut de même tandis qu’elle me donnait une explication. Je la fixais dans les yeux alors qu’elle me racontait qu’elle s’était elle-même fait ça pendant une représentation. Je comprenais tout ce qu’elle me disait mais constatais aussi que cette proximité ne me réussissait pas. J’avais envie de l’embrasser mais je ne pensais pas qu’Elecktra aurait apprécié.
J’écartais donc enfin ma main de son visage et m’éloignais d’un pas en souriant histoire de dissimuler toutes ses pensées qui se bousculaient dans ma tête.


- Je n’aurais pas pensé que ton métier était aussi risqué, dis-je en souriant. Mais c’est vrai que les guitares peuvent être très dangereuses parfois. Aussi menaçante qu’un verre cassé, ajoutais-je en indiquant ma main gauche bandée. Je marquais une pause. Je vais aller mettre la table ! Tu veux boire quoi en attendant que je fasse ça et que je réchauffe le repas ?


Je lui fis signe de me suivre tandis que je me dirigeais vers la cuisine. En passant près de la table à manger je lui avais simplement dit « Installe-toi, je suis à toi dans quelques minutes ». J’étais ensuite aller allumer les feux sous les casseroles et avais ensuite saisi les couverts, assiettes, et verres. Je mettais la table et reprenais la parole…


- J’ai des boissons sans alcools, de la bière, du whisky… en bref, tu as l’embarras du choix ! énumérais-je brièvement.


Je m’asseyais en face de la rouquine avec un sourire en attendant sa réponse. Une fois de plus je ne pus que constater à quel point je la trouvais sublime. Je ne savais pas pourquoi j’étais autant sous le charme mais une chose était sûre, je ne voulais pas que cela s’arrête. Même si c’était le bordel dans ma tête depuis qu’elle avait franchi le seuil de la porte, il ne faisait aussi nul doute que sa présence me faisait du bien.

Pour le coup, je m’énervais mentalement contre moi-même ! J’avais attendu ce moment avec impatience mais tout se bousculait dans ma tête à présent… et du coup, à trop réfléchir, j’avais des absences et j’étais persuadé que la jolie sirène s’en rendait compte. J’espérais qu’elle ne me tiendrait pas rigueur de ce comportement… Je connaissais la solution. Pour que tout revienne à la normal il aurait fallu que je parle de ce qui s’était passé la nuit de l’exposition, de ce que cela avait engendré chez moi et surtout de ce que cela m’avait fait comprendre ! Car c’était ça le plus important. J’avais compris à quel point Elecktra était importante à mes yeux alors que nous ne nous étions que quelques fois et toujours avec un statut de bons amis. Mais mes sentiments à son égard n’étaient absolument pas ceux d’un simple ami !
Je m’étais excusé auprès de mon invitée et avait avoué en plaisantant que j’étais perturbé à cause de sa présence. Cela était évident mais je le disais haut et fort pour dissimuler mon égarement. Je décidais donc de reprendre le dessus et de faire en sorte de ne plus me perdre dans les méandres de mon esprit. Ces bonnes résolutions me permirent de remarquer une légère blessure de cause professionnelle sur le front de la rouquine. Je ne posais pas plus de question et me décidais à mettre la table. Mais avant ça, il fallait que je serve une bière à la demoiselle que j’étais en train de contempler. Avec un sourire, je me levais et allais chercher une bouteille de ce qu’elle m’avait demandé et j’en profitais pour m’en prendre une de Coca-cola. Je revenais ensuite à la table après avoir jeter un coup d’œil à ce qui était en train de réchauffer. Je m’asseyais de nouveau en face de la sirène après avoir déposé sa bouteille devant elle.


- Et voici pour toi. Je levais ma bouteille avec un sourire. Je trinque à ta venue qui me fait on ne peut plus plaisir. Je marquais une pause. Au risque de me répéter, je suis désolé pour les absences que j’ai pu avoir jusque là… Je n’ai pas vraiment dormi ces deux dernières nuits. Mais ça va maintenant ! On ne peut pas rester à l’ouest trop longtemps en si charmante compagnie, ajoutais-je en souriant et sincèrement.


Au même moment, un grattement se fit entendre ! Je tournais la tête pour voir que mon colocataire à quatre pattes était dehors. Le malin avait du sortir lorsque j’étais allé fumer ma dernière clope sur la terrasse. Je posais la bouteille de ma boisson fétiche sur la table et haussais les épaules avant de me lever pour aller ouvrir la baie vitrée. Cependant, je me tournais d’abord en direction de la sublime rouquine.


- Mon nouveau coloc’ trouve toujours le moyen de s’éclipser dehors… Avant que je lui ouvre tu n’es pas allergique aux chiens ou tu n’as pas peur d’eux ?


Bah oui, je ne voulais pas gâcher la première soirée que la sirène passait chez moi. J’attendais donc sa réponse et je me rendais compte de ma chance de pouvoir l’avoir ici avec moi. Il y avait tellement de chose que j’avais envie de lui dire mais tellement pas le cran dans le même temps. Cela m’agaçait ! J’arrivais à plaisanter, à taquiner mais pour révéler mes vrais sentiments c’était l’horreur. J’étais pire qu’un ado !

Je ne pouvais nier que j'avais été légèrement, voir beaucoup perturbé depuis qu'Elecktra était arrivée. A vrai dire, je n'aurais jamais pensé que cela puisse être le cas sinon j'aurais repoussé la venue de la belle rousse même s'il me tardait de la voir. Mais maintenant qu'elle était là, je ne pouvais pas faire marche arrière et faisais mon possible pour ne rien laisser paraître. Ce n'était pas simple du tout quand on savait toutes les pensées que j'avais en tête et en même temps. En bref, mon cerveau était digne d'un champ de bataille mais il fallait que j'arrive à ne rien laisser paraître. Et pour le moment j'avais réussi à faire tout le contraire. J'étais persuadé qu'Elecktra avait remarqué que quelque chose clochait dans mon comportement. Il n'y avait alors plus qu'à espérer qu'elle mette ça sur le dos de cette maudite soirée ce qui était en partie ça.
Le temps de me ressaisir je l'évitais donc légèrement mine de rien. Je mis les plats à chauffer à feu doux et servais à boire. Mais après cela ce fut de nouveau ingérable... dans ma tête ! Heureusement, mon coloc' à fourrure me sauva la mise. Il avait sûrement gratté à la porte pour entrer après m'avoir vu m'affairer à la cuisine ! Il avait bien compris ce que cela voulait dire... Je souris alors en allant vers la baie vitrée après avoir obtenu l'autorisation de mon invitée. Je ne savais pas si elle avait peur des chiens ou si elle faisait des allergies mais ce n'était pas le cas. Je laissais donc la boule de poil entrer.

Contrairement à son habitude, ce dernier ne fit pas un cas de ma présence et se dirigea immédiatement vers la jolie sirène. « Et bah ! Vive le vent... Mais ravi de voir qu'on apprécie les mêmes personnes. » Cette pensée me fit sourire et j'observais mon invitée caresser l'animal. Puis, aussi surprenant que cela puisse paraître quand on connaissait l'animal, ce dernier se dirigea sans que je ne lui dise rien dans son panier. Je le regardais faire surpris et amusé puis je reportais toute mon attention sur la sublime jeune femme que je rejoignais.
Cette simple bizarrerie venait d'anesthésier le bordel dans ma tête comme par magie. Je me rassis en face de ma... euh de La jolie sirène.


– En plus d'être une sirène t'as un don avec les animaux non ? demandais-je en souriant. D'habitude il insiste plus longuement pour voir si oui ou non la personne qu'il ne connait pas lui plait et pour le faire aller dans son panier c'est mission impossible ! Pour être franc je n’ai jamais réussi... Il finit toujours par y aller de son propre chef.


Bon, j'étais sur la bonne voie pour redevenir moi-même avec Elecktra et c'était tant mieux. Je préférais être dans mon état normal pour essayer de lui faire comprendre ce que je n'arrivais pas à lui dire. Cependant, et j'aurais du m'y attendre, il fallut une question de sa part pour que je me retrouve de nouveau perturbé. J'avais brièvement pensé que la rouquine pourrait me demander ce qui n'allait pas mais je n'avais rien de tout prêt à lui répondre.
Après un bref « J'reviens », j'étais allé vérifier comment allait le plat en tain de réchauffer. Est-ce que je me défilais ? Oui, un peu... Le temps de savoir quoi lui répondre car moi-même je ne savais pas exactement ce qui m'empêchait de dormir. La soirée du 15 en général ? Ma première rencontre mouvementée avec des vampires ? Ce bonhomme qui s'était transformé en cheval ? Ou le fait que j'avais eu peur de ne plus la revoir ? Je jetais un coup d'œil à mon invitée et me rasseyais car le repas n'était pas comme je le souhaitais.


– Désolé ! T'as sûrement raison en disant qu'il faudrait que j'en parle... et surtout avec toi, ajoutais-je avant de m'interrompre en la regardant dans les yeux. Mais le truc c'est que je ne sais pas vraiment pourquoi je ne dors pas... Enfin, si ! C'est à cause de cette soirée et de ce qui s'y est passé à l'intérieur. Mais il n'y a pas que ça je crois ; enfin sûr... Je soupirais. Tu vois le bordel, dis-je finalement avec un sourire. Mon cerveau n'arrive pas à faire le tri à cause d'un surplus d'informations et t'as vu le résultat. Je suis à l'ouest. Je me rendis compte d'une chose et je le disais directement à la belle. En fait, je n’arrive pas à parler de la soirée en générale. Tout se mélange ! Mais je réponds parfaitement aux questions précises. Je bus une gorgée et avec un sourire je lui demandais. Et maintenant que tu me prends pour un fou tu vas fuir non ?


Bah oui quoi ! L'explication que je venais de donner était tellement décousue qu'Elecktra devait me prendre pour un fou. Mais au moins, j'avais été on ne peut plus sincère même si je n'avais pas été à cent pour cent au bout de mes pensées. Je le serais peut-être si elle me posait des questions plus précises...

J’avais toujours adoré la nature et tout ce qui s’y rapportait… les animaux y compris ! C’est sûrement pour cela que je n’avais pas eu le cœur à abandonner ce chien délaissé à son triste sort. Cependant, c’était la première fois que j’avais un animal si on ne comptait pas les poissons, hamsters, lapins et compagnie… Je ne savais donc pas vraiment comment m’y prendre pour me faire obéir et la boule de poils était assez intelligente pour s’en être rendu compte. Du coup, il faisait un peu comme bon lui semblait lorsque je lui donnais des ordres. Mais j’avais de la patience et ce ne serait pas moi qui céderais le premier.
Mais vu dont la façon dont je galérais, il était tout à faire normal que je sois plus que surpris par la réaction du chien face à Elecktra ! La rouquine n’avait pas eu besoin de prononcer le moindre mot pour que le chien aille au panier. D’ailleurs, en pensant au mot ‘‘chien’’ je souris ! Mon nouveau colocataire écouterait sûrement un peu plus s’il avait un nom officiel ! Mais je n’avais pas eu d’illumination à ce sujet. Elecktra reprit ensuite la parole pour me dire qu’elle me donnerait des conseils pour que j’arrive à me faire obéir et qu’elle avait un certain don avec les animaux.


- Quelques conseils seraient, en effet, les bienvenus, dis-je avec un sourire. Mais je dois dire que si je lui donnais un nom fixe ça pourrait aider aussi, ajoutais-je. Mais je n’ai pas encore eu d’illumination à ce sujet ! Je marquais une pause. D’ailleurs, si t’as des idées, je suis preneur.


Le sujet m’avait permis de refaire surface et j’en étais ravi… J’étais perturbé depuis ce qui s’était passé il y avait deux jours et j’arrivais bien à le dissimuler en temps normal. Je précise en temps normal car tout était différent en présence de la sirène. Mais il faut dire qu’aussi surprenant que cela puisse être, j’avais vraiment eu peur de ne pas la revoir ! C’était la première fois que je flashais sur une jeune femme de cette façon… C’était à peine si on s’était croisé quatre ou cinq fois en plus de l’échange de nos sms mais cela ne m’empêchait pas que je pensais souvent, très souvent à la rouquine ! Bref, j’avais réussi à me ressaisir grâce à l’intervention de mon chien !
Cependant, cela fut de courte durée puisque la sirène m’interrogea. Elle voulait savoir ce qui n’allait pas ! Dans un premier temps, j’esquivais la question pour me laisser le temps de réfléchir mais cela ne fut pas fameux puisque je m’embrouillais davantage en tentant d’expliquer à Elecktra ce qui se passait dans ma tête… enfin, une partie !

Sa plaisanterie parvint à me faire sourire ! Puis je haussais les épaules lorsqu’elle me dit qu’elle n’aimait pas me voir dans cet état… C’était pareil pour moi, je n’aimais pas être à l’ouest ! Je la fixais ensuite tandis qu’elle me posait deux questions très précises. Je fronçais les sourcils… Ce que j’avais vu était complètement incroyable ! J’avais décidé de ne pas en parler mais Elecktra n’était pas n’importe qui et puis des vidéos circulaient déjà sur Internet. Cependant, je commençais par la partie vampirique de l’histoire.


- Disons que je n’ai pas apprécié que l’on me prenne pour un distributeur de sang sur pattes ! dis-je en la regardant dans les yeux. En fait, au moment où je m’apprêtais à sortir de tout ce bordel j’ai été intercepté par un vampire qui m’a gentiment ordonné de sauver son pote blessé en lui faisant boire de mon sang ! Je me taisais en me rendant compte que c’était la première fois que je disais ça à voix haute.  Et puis, il s’est passé un truc vraiment bizarre avant ça… Mais t’as du en entendre parler puisque des vidéos commencent à circuler sur le net.


Je ne précisais pas que je m’étais trouvé très près de l’homme et que j’avais très bien vu ce qui s’était passé. ‘‘J’oubliais’’ aussi de mentionner la vidéo que j’avais faite.

Cette soirée n’était pas anodine pour moi… Pour tout un tas de choses mais la principale était que j’étais en présence de la personne qui hantait le plus mon esprit depuis que je l’avais rencontré. Ce phénomène c’était cependant accentué depuis ma mésaventure… Je voulais avouer à Elecktra tout ce qui m’avait traversé l’esprit la concernant alors que le chaos m’entourait mais je ne trouvais pas les mots et encore moins le courage ! Et puis même quand je tentais de me motiver j’étais interrompu par mon chien, par une question ou même par la cuisson de mon plat qui serait à point pour être servi d’ici quelques minutes. En attendant, je ne me lançais pas et la conversation dévia sur mon nouveau colocataire et son caractère parfois désobéissant !
Tout en la fixant dans les yeux, je souris à la remarque que la sirène fit et glissais un rapide : « Je préfère chasseur ! ». Au même moment, elle proposa un prénom à la boule de poil qui regarda dans la direction de la rouquine. Je le regardais légèrement étonné puis reportait mon attention sur mon invitée qui déclarait ravie que ce petit nom semblait lui aller très bien. Je hochais la tête amusé et confirmais ses dires…


- C’est vrai que ça lui va bien et en plus ça à l’air de lui plaire apparemment. Pas vrai Titus ? dis-je en observant le chien qui me regarda alors. Ouais ! Il a l’air d’avoir adopté ton idée… Merci ! dis-je en observant de nouveau la belle jeune femme qui me faisait face.


La diversion avait été de courte durée et Elecktra n’avait pas oublié durant ses brèves minutes qu’elle voulait que je lui raconte ce qui n’allait pas ! Je n’avais pas été très clair au début puis je m’étais rattrapé en expliquant ce que j’avais ressenti mais sans trop m’étaler non plus. Tout ça était encore beaucoup trop récent à mon goût et je n’avais pas envie de pourrir la soirée avec mes tracasseries.
Voir quelqu’un sourire à mes propos aurait pu m’énerver mais le fait que ce quelqu’un soit Elecktra changeait tout et apaisa même légèrement mes pensées. Je lui souris en retour et n’eus pas besoin de réfléchir bien longtemps à ça question concernant le cheval… enfin l’homme !


- Pour être franc, concernant l’apparition du cheval j’ai cru…


Je m’interrompis non pas parce que je ne savais pas quoi dire mais parce que le geste de la rouquine venait de me surprendre. Sentir la chaleur de ses mains sur les miennes fit accélérer mon rythme cardiaque ! Mais ce n’était pas le bon moment là… et surtout je ne voulais pas qu’Elecktra s’en rende compte et qu’elle mette fin à ce contact. J’enchainais donc sur ce que j’avais en tête avant qu’elle ne me touche… Je souris, amusé, pour prouver à quel point ma première pensée avait été conne et aussi pour faire diversion…


- J’ai cru que j’étais bourré sans avoir bu la moindre goutte d’alcool… J’ai aussi pensé à une hallucination ! avouais-je sincère. En tout cas, ce cheval nous a sauvés la vie puisqu’il a créé un passage dans la foule en fuyant. En bref, il m’a moins perturbé que l’autre fou blond et son pote à moitié cané ! ajoutais-je en faisant allusion à Yaâqov.


J’écoutais ensuite attentivement ce que me disait ma sublime invitée… Je savais qu’elle avait raison et c’est ce que j’essayais de faire depuis deux jours ! Relativiser… Ce genre de situation n’arrivait pas tous les jours mais même en me répétant cela en boucle, mon sommeil n’était pas aussi paisible qu’avant le 15 de ce mois. Avec un peu plus de temps, cela irait mieux…
Mais en attendant, la proposition que me fit Elecktra annula toutes les pensées qui vagabondaient dans mon esprit. Je la fixais quelques secondes sans rien ce qui était une bonne chose car mon ‘‘oui’’ aurait été un peu trop rapide si je n’avais pas perdu l’usage de la parole.


- C’est vrai que je n’ai pas vraiment bien dormi ces dernières nuits, avouais-je. Je marquais une pause et en regardant la rouquine dans les yeux je lui répondais avec sincérité. Et c’est vrai qu’une présence pourrait peut-être changer la donne. En guise de remerciement t’aurais le droit à des pancakes maison, ajoutais-je avec un léger sourire. Euh… je pense que c’est prêt, dis-je en mettant fin, à contrecœur, à notre contact pour aller servir le dîner.

D’accord, j’étais perturbé et je manquais de sommeil ! Mais la dernière chose qu’il fallait qu’il m’arrive ce soir, en présence de la personne à qui je pensais si souvent c’était de perdre mes moyens. Heureusement, Elecktra devait se douter que je n’étais pas dans mon état normal et elle avait fait preuve de patience et subtilité avant que je n’arrive à vraiment reprendre mes esprits. Nous avions parlé de mon chien et cela avait été une excellente diversion ! J’avais ensuite pu, non sans mal, expliquer à la jolie sirène ce qui me ‘‘tourmentait’’. Le geste qu’elle eut à mon attention me surprit… du moins c’est ce qu’il avait engendré qui m’avait étonné ! L’accélération soudaine de mon cœur n’était rien comparée à l’envie soudaine de goûter à ses lèvres. Mais je ne faisais rien, je me contentais de résister tout en répondant.
J’avouais ensuite qu’une présence ne serait pas de refus et ce, sans avoir la moindre arrière pensée. Je pensais réellement que la sublime rousse avait raison ! Peut-être que j’arriverais mieux à dormir si je savais que je n’étais pas seul. J’eus un léger rire en entendant la remarque qu’elle me fit. Et alors que j’avais mis fin au contact pour aller servir le dîner je faisais un arrêt près de la demoiselle.


- Il n’y a pas de soucis… C’est uniquement pour les pancakes que tu reste, déclarais-je d’une voix solennelle. Pour quoi d’autre ça pourrait être sinon ? ajoutais-je en souriant.


J’avais ensuite servi les spaghettis bolognaise et la conversation durant le repas avait été plus légère. Nous avions parlé de nos boulots respectif, de nos projets… En bref, de tout et de rien mais j’étais aux anges ! Peu à peu, la pression était descendue et lorsque j’avais amené le tiramisu maison j’avais été à deux doigts d’avouer à Elecktra les pensées qui m’avaient traversé l’esprit durant la soirée catastrophique. Cependant, je m’étais contenté de sourire en faisant le service.
Ce dernier terminé, j’avais proposé la merveilleuse beauté de prendre un café, ou un digestif, ou les deux dans le canapé et elle avait opté pour la troisième proposition. Je lui avais donc dit d’aller s’installer tandis que je préparais tout ça. Tout en faisant couler les cafés et en servant les verres, je ne pouvais m’empêcher de jeter quelques coups d’œil à la chanteuse et très rapidement je fus à ses cotés pour déposer le plateau sur la table basse. Je m’asseyais ensuite près de mon invitée… un peu près peut-être ou peut-être pas !


- J’espère que le café ne sera pas trop corsé. Et pour le digestif, c’est du Caribou. Ça vient de chez moi, ça se sert aussi chaud mais ça sera pour une autre fois, dis-je en regardant la rouquine avec un sourire.

Toutes mes pensées, mes recherches de solution et autres n’avaient servies à rien. Lorsque mon invitée était arrivée, j’étais ailleurs ! Mais un simple léger contact, une proposition de me tenir compagnie pour que je ne sois pas seul dans mon appartement et un bon repas avaient amélioré mon état. La solution était tellement simple que je n’y avais pas pensé ou du moins, pas vraiment ! Il fallait juste que j’arrête de ressasser cette soirée, que je pense à autre chose et que j’avance. Je souris à cette pensée en espérant qu’Elecktra penserait que mon sourire était en rapport avec son histoire concernant les pancakes ! J’avais vraiment envie d’avancer et encore plus si le chemin se faisait en compagnie de la belle rouquine qui se trouvait sous mon toit. C’est aussi d’ailleurs un peu sa présence qui avait joué sur mon état perturbé ! J’avais envie de lui avouer certaines choses sans savoir comment m’y prendre…
J’avais d’ailleurs laissé tomber durant le repas. Je m’étais contenté de discuter avec Elecktra comme nous le faisions habituellement et tout c’était passé pour le mieux. A présent, je me rapprochais du canapé avec le café et le digestif. Je précisais que j’avais souvent tendance à corsé un peu le breuvage noir tandis que je m’installais tout près de mon invitée. Je souris aux compliments d’Elecktra…


- Je n’ai pas fait dans le compliqué et je suis ravi que tu aies apprécié… Merci ! répondis-je. Après une légère pause, j'ajoutais amusé... Pour le café, je dirais simplement qu’il faut l’aimer corsé. Et c’est comme ça que se fait le vrai café dirait mon paternel.


Mes pensées se redirigeant vers le fait qu’Elecktra allait passé la nuit ici j’en vins à penser qu’il vaudrait peut-être mieux que je lui laisse la chambre. Elle ne serait pas déranger par Titus ou même par moi si je n’arrivais pas à trouver le sommeil. Avec un sourire, je m’adressais de nouveaux à la belle…


- Concernant le fait que tu reste cette nuit, il serait peut-être mieux que je te laisse la chambre, déclarais-je. Comme ça je serais sûr que Titus ne vienne pas te déranger et je ne te réveillerais pas en préparant les pancakes ou si je n’arrive pas à d…


La sonnerie de mon téléphone fixe venait de m’interrompre… Ce dernier se trouvait tout près d’Elecktra, sur le meuble bout de canapé. Après un coup d’œil à l’heure je me doutais qu’il devait obligatoirement s’agir de mon petit frère. Il oubliait toujours les huit heures de décalage horaire et même s’il était 22h32 ici à Vancouver il était à peine 14h32 ! Je souris en me demandant s’il allait raccrocher avant que je ne réponde, comme la dernière fois. Je me penchais légèrement, en direction d’Elecktra tout en la regardant dans les yeux pour récupérer le téléphone derrière elle. Je murmurais en « Désolé… » pas des plus sincères en me rendant compte de la proximité de nos visages, de nos lèvres… De nouveau, mon cœur accéléra tandis que j’avais interrompu mon mouvement pour saisir le téléphone qui cessa de sonner.
Après une brève hésitation, je cessais de réfléchir et mes lèvres se déposèrent doucement sur celle de la chanteuse. Je n’avais absolument pas prémédité ce geste et je ne savais absolument pas comment allait réagir Elecktra. La seule chose que je savais c’est que j’aurais bientôt une réponse mais là, j’appréciais la douceur de baiser volé ou pas…

La soirée touchait à sa fin et tout ne c'était pas vraiment passé comme prévu. Mise à part le fait que j'avais réussi à mettre de côté mes pensées en rapport avec la soirée au musée et que j'étais plus détendu, le reste était un peu un échec de mon point de vue ! Enfin, le mot échec était un peu fort mais il était indéniable que je n'avais pas réussi à orienter la soirée dans le sens que j'avais imaginé. J'avais décidé que je devais parler à Elecktra ou du moins lui faire comprendre qu'elle comptait pour moi. Mais je n'avais pas su comment m'y prendre et je constatais en m'installant sur le canapé que je n'en aurais sûrement pas l'occasion ce soir... *Le destin ne doit peut-être pas être forcé !* C'est la pensée qui m'avait traversé l'esprit tandis que j'avais proposé ma chambre à la sublime rouquine.
Puis un coup du destin avait changé la donne ! Mon téléphone fixe m'avait interrompu et surtout pousser à me rapprocher de la chanteuse pour le prendre... Cette proximité avait été le déclic ! Il n'y avait pas que les mots pour s'exprimer et mes lèvres se posant doucement sur celles d'Elecktra le prouvèrent. Légèrement teinté de stress, ce moment devint merveilleux lorsque je constatais avec ravissement que la rouquine me rendait mon baiser. La séparation qui suivie fut un supplice mais je souriais tout de même à la demoiselle lorsqu'elle me tendit le téléphone. Je saisis ce dernier et reconnu immédiatement le numéro. Mais mon attention se portait déjà sur le visage d'Elecktra.


– Pas sûr, dis-je avec un sourire à propos du téléphone que je posais sur la table basse. Le message attendrait. Non, j'en suis même certain... depuis le début de notre soirée !


Oui, depuis son arrivée j'avais envie de prendre Elecktra dans mes bras, de sentir son parfum, de goûter à ses lèvres. Mais je n'avais pas osé jusque là ! Grâce à mon petit frère, en quelques sortes, la situation s'était débloquée. Je souris à cette pensée.
Pensivement, mon index frôla tendrement la main d'Elecktra et je plongeais mon regard dans le sien. Je ne lui dirais pas ce que j'avais en tête à son arrivée finalement ! Du moins, pas maintenant... Cela m'obligerait à repenser à cette fameuse soirée et le moment ne s'y prêtait guère.


– Et concernant ma proposition, tu n'as pas répondu ! repris-je amusé. Je pense que tu serais mieux dans la chambre pour dormir. Le salon me conviendra très bien...


J'aurais volontiers goûté de nouveau à ses lèvres en cet instant mais je me contentais d'entrecroisés mes doigts avec ceux de la belle en attendant une réponse de sa part.

J’avais à plusieurs reprises imaginé ce premier baiser, et cela avait été davantage le cas tout au long de cette soirée. Dès son arrivée j’avais eu envie de prendre la chanteuse dans mes bras et cela était sûrement du au fait que c’était la première fois que nous nous revoyons depuis cette fameuse nuit du musée. C’est là-bas que je m’étais rendu compte à quel point elle comptait pour moi sans que je n’en connaisse les raisons, c’est là-bas que j’avais compris qu’il fallait que je lui parle, que je lui explique ce que je ressentais. Plus facile à dire qu’à faire ! Je n’avais pas trouvé les mots et heureusement pour moi ce baiser avait été la solution. Baiser que j’avais imaginé et qui avait été bien plus enchanteur que mes illusions. Voilà pourquoi je retrouvais enfin un sourire sincère et naturel ! Ce déclic, ce simple agissement avait débloqué la situation.
Il me permettait même de faire l’aveu concernant mon désir de l’embrasser durant toute la soirée. La réplique d’Elecktra m’amusa et me fit comprendre qu’elle n’était pas dupe. Le téléphone fixe bipa pour m’annoncer le message et je le reprenais de ma main libre le temps de le mettre sur silencieux. J’offris un clin d’œil à la sublime jeune femme en déclarant un simple.


- Vraiment…


J’avais ensuite lutté contre l’envie de l’embrasser de nouveau pour lui demander si elle ne préférait pas dormir dans la chambre. Je trouvais cela plus logique car elle serait plus tranquille ! Titus ne viendrait pas la réveiller pour sa promenade matinale ou aller sur la terrasse. Je pourrais également préparer le petit déjeuner en étant sûr de ne pas la réveiller. Mais mes arguments ne semblaient pas convaincre la chanteuse ! En effet, elle déclara que le canapé serait très bien pour elle et qu’au pire, si ça n’allait pas, elle viendrait me rejoindre… Je lui souris en entendant cela mais pensais qu’elle n’en ferait rien. Notre relation évoluait doucement et je ne comptais pas faire quoique ce soit pour que cela change ! Ma dernière relation n’avait pas été des plus simples et je ne voulais pas que tout recommence… Enfin, lorsque je regardais la merveilleuse sirène je savais que tout serait différent avec elle.


- Personne ne sait, répondis-je simplement. Et si tu es sûre que le canapé te convient, pour le moment, je n’insiste pas.


Elecktra se pencha ensuite légèrement alors que je finissais ma phrase pour m’offrir un nouveau baiser que j’appréciais à sa juste valeur et qui me parut très court, trop court. Je regardais la pendule murale pour constater qu’il était presque une heure du matin et reportais mon attention sur le visage de la rouquine avec un sourire.


- Je pense que tu as raison ! Il est temps de dormir, confirmais-je. Je ne voudrais pas rater le premier petit-déjeuner que je vais te préparer… ajoutais-je en souriant.


Quelques minutes plus tard nous étions allés nous coucher chacun dans un lit différent et j’avais agrémenté cette séparation d’un tendre baiser. Cette nuit, contrairement aux deux précédentes, je dormais bien.