Sujet: Maybe it came unexpected [Livre II - Terminé] Ven 15 Nov - 1:44
Maybe it came unexpected
Un stylo en main, une feuille vierge sous les yeux et tellement de contradictions dans le crâne. Comment rédiger une lettre de démission conventionnelle quand les raisons de cet abandon se situent à un niveau surnaturel et légèrement fou ? Camille cherchait la réponse depuis plus de quinze minutes. Il ne pouvait pas décemment coucher sur le papier ses vraies motivations et inventer de faux prétextes semblaient complétement hypocrite. Avait-il besoin de se justifier après ? Aucune idée, il n’avait jamais fait ça auparavant. Pour la simple et bonne raison que son ancien job – qui n’en était pas un, se résumait à jouer à Robin des Bois. Le changeur ferma les paupières et essaya de rassembler un peu de cohérence dans sa boîte crânienne. Il fouilla sa cervelle en quête de formule tout faite. Au fond, tout le monde savait pourquoi il abandonnait son boulot de barman à la Lune Bleue. Pour éviter les tensions, les débordements quotidiens et pour ne pas avoir à fixer des lycans qui avaient décidés que cette alliance ne leur convenait pas. Il ne voulait pas amplifier une potentielle cassure entre leurs espèces – ça, non. Mais il trouvait stupide de poursuivre ce boulot alors que les raisons premières n’avaient plus lieu d’exister. Il n’aimait pas spécialement ce qu’il faisait de surcroît. Autant prendre de la distance par rapport à la meute pour le bien commun – et il était vrai surtout le sien. De la sagesse enrobée de bons sentiments ? N’était-ce pas simplement une fuite ? En partie aussi, sûrement, oui. Il avait néanmoins prouvé qu’être à bout, repousser ses limites et prendre sur lui ne lui réussissait pas sur du long terme. En arriver à se disputer avec son co-leader et meilleur ami en restait la meilleure preuve.
Le métamorphe tenta vainement de chasser ce souvenir désagréable et oppressant. Etre en froid avec Alan se révélait être une épreuve de taille pour lui. Jamais, ils ne s’étaient disputés. Pas même lorsque les combats faisaient rage et qu’ils étaient tous deux bouleversés par leur vie commune, pas même quand son arrivée fracassante dans son quotidien avait poussé sa femme à le quitter. Pourquoi maintenant alors ? Comme ça ? Dans ces conditions de « paix » ? Il avait beaucoup travaillé sur la question, il passait ses journées à se remettre en question, à décortiquer leurs échanges, les événements. Il tentait de placidement joindre les éléments ensemble pour mieux comprendre mais il n’était pas objectif – il le savait. Alors oui, pourquoi ? La fatigue, les circonstances, cette fameuse fausse sérénité régnant entre les espèces, tellement de facteurs. Est-ce que ça allait l’aider pour la suite concrètement d’analyser tout ça? Rien n’était moins sûr. Mais s’il ne pouvait pas cogiter, il ne pouvait pas se donner l’impression de bosser sur leur réconciliation. C’était trop tôt pour le recontacter et chercher à sauver les meubles. Alors il devait faire en sorte d’être prêt quand l’heure serait venue de raccommoder leur amitié. Ce songe lui arracha un énième soupir et fit grossir l’angoisse qui se hasardait dans sa poitrine. Un problème à la fois, oui. Cette lettre, d’abord.
Le français se décida plusieurs minutes plus tard et rédigea quelque chose de passepartout, de simple. Pas besoin d’en faire dix tonnes de toute manière. Il plia la feuille et la glissa dans une enveloppe avant de se relever. Maintenant, direction le bar, histoire d’en finir avec ça. Il enfila un blouson, embarqua ses clés et fût très vite sur le parking de son immeuble. Il ouvrit la portière d’un geste lent. Son épaule guérissait doucement mais elle restait encore très sensible. Il évitait généralement d’utiliser son bras droit quand il pouvait l’éviter. Les blessures sur son torse dues aux lacérations du tigre le tiraillaient encore mais seulement s’il ne faisait pas attention à ses mouvements. L’un dans l’autre, il allait mieux. Le volatile prit machinalement la route et atterrit bien trop vite à son goût devant l’enseigne souhaitée. C’était un de ces moments où son stress le testait littéralement. Non, il ne pouvait pas s’arrêter deux rues plus loin pour épancher son besoin de nicotine. Il se raisonna durant deux bonnes minutes avant de sortir de l’habitacle en prenant une très longue inspiration. Rentrer, donner et filer. C’était exactement ce qu’il allait faire. Il entra, prit la peine de saluer poliment les loups qu’il croisait et fila droit sur le bureau de la patronne. Il lui adressa quelques mots d’usage avant de lui remettre sa démission et sans s’attarder – heureusement, elle semblait plutôt occupée, il prit congés. Bref, concis, parfait. Il n’était pas venu pour discuter de la situation entre eux. Il avait encore besoin de recul pour ça.
Sa nervosité retomba une fois qu’il fût dehors. Cette petite virée de cinq minutes et demie l’avait déjà partiellement lessivé. Affronter ses sources d’anxiété lui faisait toujours cet effet-là. Impatient de débarrasser le plancher, il mit les clés dans le contact. Quand il les tourna, son moteur émit un drôle de bruit. A la seconde tentative, le son de l’agonie se fit un peu plus entendre. Non. Il ne pouvait pas… Troisième essai et une légère vibration comme un dernier souffle. Et si, il était bien en panne. Le jeune homme sourit ironiquement en s’extirpant de son siège pour aller voir sous le capot ce qu’il s’y passait. Il n’y comprenait pas grand-chose à la mécanique – le strict minimum et son diagnostic d’amateur ne laissait rien présager de bon. Il referma avec lassitude son accès à l’anatomie métallique de sa japonaise. Il ne pouvait pas rester là et encore moins demander à l’un des membres de la meute de le ramener alors bon… Il sortit son portable et fût animé par un terrible dilemme. Taxi ou Rebecca ? Il se mordit la lèvre frénétiquement. Il ne savait pas ce qui était raisonnable, intelligent et réfléchi. Alors en attendant de démêler le vrai du faux, il s’adossa à son véhicule rutilant et soupira lourdement. Fallait croire que malchance rimait avec Fontayn. Ce ne serait pas la première fois qu’il jouerait l’oiseau de mauvais augure.
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Sujet: Re: Maybe it came unexpected [Livre II - Terminé] Lun 25 Nov - 14:51
[Désolé, c'est un peu nul ! Le temps de m'y remettre !]
Je sortais de la douche, je m'enroulais d'un drap de bain quand mon portable vibrait pour la dixième fois, au moins. Je ne regardais même pas ce qu'il s'affichait sur l'écran, je savais ce qu'il y avait d'écrit.
'Tu arrives quand'
Un soupir, puis un sourire se dessinant sur mon visage. Les loups ne comprenaient pas la nécessité pour une femme de se maquiller et de se pomponner avant de sortir. Surtout que je n'étais pas la plus longue … Enfin je crois. Nouvelle vibration de mon portable, cette fois-ci plus longue. Un appel ! Je pris le téléphone entre mes doigts et décrochait, je portais le téléphone à mon oreille gauche.
'Oui ?' 'Tu es où ? Tu réponds pas à nos messages, tu es longue ! Rapplique vite !' 'Ho c'est bon ! J'arrive d'ici 30 minutes, laissez moi le temps, on a prévu de se voir tout à l'heure, j'étais occupée. Attention, si tu me presses trop, je n'hésiterais pas à t'appeler mon adorable cabot et je sais que tu n'aime pas ça !' 'Ouais, c'est bon, on t'attends et pas d'insultes. C'est compris ?'
Mon interlocuteur eu pour seule réponse le rire qui s'échappait de mes lèvres. Je reposais le téléphone avec pour seul espoir de ne plus recevoir le seul message. Je m'attardais donc sur ma tenue que j'enfilais, ensuite je m'attaquais à mon maquillage. Je m'observais dans le miroir un bref instant, un sourire s'affichant sur mon visage. Je ne voulais pas me l'avouer mais j'avais toujours en tête de faire retourner les regards derrière moi, comme une envie inassouvie de draguer … Mes bas instincts de jeune louve n'y était pas pour rien je crois. Une main dans mes cheveux, je remis en place une mèche et je sortis de ma salle de bain, attrapais mes clés et sortie de mon appartement. Je pris place dans ma voiture et me mit en direction de la Lune Bleue. Je m'y rendais régulièrement, autant pour un rendez vous avec ma nouvelle famille ou bien je m'y pointais à l'improviste. J'aimais y aller, je m'y sentais bien, j'y étais chez moi. C'était la même sensation qu'au Wolfheaven en somme. Je ne m'y sentais pas seule, contrairement à mon appartement que je trouvais bien vide une fois la porte refermée derrière moi.
La route était vide et j'arrivais en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Je garais ma voiture sur le parking, sortis de celle-ci et me dirigeais jusque dans le bar. L'odeur de l'alcool, des autres loups, d'humains également parvint à mes narines. J'humais l'air quelques secondes puis je me dirigeait vers mes amis. Je m'installais à leur table tout en les saluant. Toutefois mon regard fut attiré par un homme qui entrait dans le bar peu de temps après moi. Il était déterminé et se dirigeait vers l'arrière salle. Seul quelques saluts avaient franchi ses lèvres. Sa silhouette ne m'étais pas inconnue, celle de Camille. Il était un changeur de forme, mais ça je ne l'avais appris que récemment … Enfin depuis l'alliance des métamorphes avec la meute. Nos chemins s'étaient déjà croisés durant les années sanglantes, alors que je venais d'être changée en loup, que j'avais perdue mon frère, que je me plongeais dans cette bataille pour oublier, dans l'espoir de rejoindre Angus, tout en voulant trouver un nouveau sens à ma vie. Il avait été là un soir …
Je repris mes esprits et engageait la conversation avec mes frères et sœurs de la meutes. Nous rigolions et puis mon esprit s'envola une nouvelle fois de la table pour se poser encore sur la silhouette de Fontayn qui s'engageait dans le chemin inverse, celui de la sortie. Je pris un paquet dans mon sac, le montrais à mes amis et pris également le chemin de la sortie. Une habitude que j'adoptais de temps à autre, ce n'était pas devenue une addiction mais je ne pouvais plus m'en passer en certains instant.
Je poussais la porte, pour me trouver à l'extérieur. Une nouvelle palette de senteur vint titiller mon odorat. J'avais été sensible aux odeurs lorsque j'étais petite, ma nouvelle condition n'avait fait qu'exacerber ce trait particulier chez moi. Innocemment je me mis en recherche de l'homme que j'avais aperçu quelques minutes plus tôt. J'étais en chasse, il était clair que je voulais lui parler. Pourquoi ? Je n'en étais pas encore sûre, mais dès que je l'avais vu, mon esprit s'était accroché à cette idée de le suivre, de lui parler …
J'aperçus sa voiture et lui installé derrière le volant. Bizarrement (ou heureusement) celle-ci ne démarrait pas. Camille sorti de sa voiture et j'observais attentivement ses moindres faits et gestes. Je sortis une cigarette de mon paquet, la portais à mes lèvres et allumais celle-ci à l'aide de mon briquet. Je tirais pour aspirer tous les éléments nocifs de la cigarette. Je soufflais la fumée puis je m'avançais vers le métamorphe.
Ironique, de jouer au coup de la panne alors que tu semblais à tout prix ne pas vouloir rester trop longtemps ici.
Le coup de la panne, quelle meilleure entrée en matière avec une personne à qui j'avais à peine adressé la parole depuis plusieurs mois. Je pouvais qualifier cette phrase d'idiote, mais je ne pouvais pas faire machine arrière. Je portais ma cigarette à la bouche, je tirais une nouvelle fois dessus, puis j'expirais la fumée. Je la tendis à Camille.
Tu en veux ?
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Sujet: Re: Maybe it came unexpected [Livre II - Terminé] Sam 30 Nov - 20:16
Maybe it came unexpected
L’odeur du tabac frôla ses narines – son humeur vira de passablement découragé à relativement agacé. Il avait beau essayer toutes leurs méthodes - soi-disant – miraculeuses, rien n’aidait réellement. C’était une vraie plaie d’arrêter du jour au lendemain de fumer et de s’y tenir. Ce premier mois risquait d’être long et les rechutes, trop faciles. La détermination de Camille allait devoir tenir la distance. Instinctivement, il releva son regard pour jauger la personne s’approchant avec l’objet de la tentation et machinalement, il se mordit l’intérieur de la joue pour accuser la surprise. Sarah se tenait devant lui, très normalement. Parce qu’il y avait une manière anormale d’apparaître ? Très certainement mais ce n’était pas tant sa façon de l’aborder qui le déstabilisait. C’était plutôt le contexte. Le parking de la Lune Bleue était-il à ce point peu favorable à cette rencontre ? Pas tellement. Bon, ok. Le vrai problème se situait au niveau de leur relation et plus précisément de la seule nuit où ils avaient pris le temps de discuter l’un avec l’autre. Bien sûr, la conversation en elle-même n’avait pas été un souci. La suite, par contre… Enfin. Il n’aurait jamais dû aller aussi loin avec une membre de la meute. Mais donc, elle était là. Et de toute évidence, elle cherchait à communiquer – Bravo, quelle perspicacité M. Fontayn !
Le métamorphe dû se gifler mentalement pour sortir de son mutisme inquiétant. Ce n’était pas parce qu’ils s’arrêtaient, depuis leur dérapage, aux convenances d'usage qu’ils devaient en rester là à vie. Certes. D’autant plus qu’ils ne s’étaient pas non plus quitter en de mauvais termes à la suite de cette petite aventure. Pourquoi avait-il autant l’impression de déclencher un incident diplomatique en ouvrant la bouche ? A vrai dire avec cette crise lupine sur les bras, l’alliance en branle et les suspicions générales, il s’inquiétait de chacun de ses gestes et des répercussions qu’ils pourraient avoir. Alors bon, faire face à la louve dans ses conditions le rendait d’autant plus nerveux. Pour continuer à masquer son trouble, il esquissa un léger sourire face à sa première remarque qui accentua pourtant son stress et essaya de décroiser ses bras tout en adoptant un ton qu’il tenta léger. « Ironique en effet… Je commence plutôt à croire que les forces de ce monde tentent de me faire passer un message. » Le français était loin d’être un adepte des croyances populaires sur la Destinée et les signes que cette dernière pouvait mettre sur son passage. Tout ça n’était qu’un concours de circonstances, ni plus, ni moins.
Le changeur l’observa tirer une bouffée de nicotine et dû se faire violence quand elle lui proposa d’en faire de même. Il se crispa machinalement comme pour s’ordonner de ne pas remuer d’un pouce. « Non merci, j’essaie d’arrêter. » Il lui servit un autre rictus un peu désolé – bien qu’il ne devait pas l’être au fond. Qu’était-il censé ajouter à tout ça ? Il se sentait légèrement mal à l’aise surtout depuis qu’elle avait souligné son retrait rapide du bar. Il ne voulait pas envenimer les choses ou … Il était fatigué de se prendre autant la tête. Il se redressa en faisant tourner nerveusement son portable entre ses doigts. Embarrassé par la réflexion que la jeune femme avait formulé un peu plus tôt, il crut bon de se justifier. « Il n’est pas très judicieux de traîner dans le coin pour le moment, enfin pour quelqu’un comme moi. » Sous-entendre métamorphe. « Après tout ce qu’il s’est passé, faire profil bas est plus ... souhaitable. J'ai un peu loupé mon coup. » Les loups avaient clairement exprimés leur opinion sur le pacte entre leurs espèces. Et avec cette histoire de traîtres, il ne restait pas grand-chose à partager entre l’animosité ou la parano. Même si il était encore l’un des seuls – avec Roxane, à pouvoir évoluer à Wolfheaven, il se savait peu bienvenue pour l’heure. Il fallait que cet événement se tasse et passe tout simplement, qu’ils débusquent le complot et ses dissidents avant de pouvoir repartir sur de potentielles bonnes bases. Le leader chassa tous ses songes en hochant de la tête distraitement. « Enfin bref, je crois que je vais devoir sérieusement envisager le remplacement de cette voiture. » Il soupira et avala dans la foulée la fumée voisine. Son anxiété naturelle, amplifiée par tout ce contexte, l’incitait à se ruer sur cette cigarette mais il parvint à réfréner cette envie démentielle. Il peinait à soutenir le regard de la brune durant plus d’une minute. Ses yeux faisaient des allers et venues entre elle et l’entrée du bar. Il surveillait par ce biais le passage des clients qu’il connaissait ou non. Toujours aux aguets, oui. Il ne voulait plus se faire surprendre bêtement. Ses blessures étaient sur la bonne voie, inutiles de les aggraver à nouveau à cause d’un manque de vigilance. Il s’égarait toujours bien trop en somme et au fond, il savait que cela n’était pas lié qu’à sa propension à l’introspection. Oui, il avait simplement du mal à assumer et il ignorait comment se comporter. Alors comme d’habitude, il faisait n’importe quoi.
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Sujet: Re: Maybe it came unexpected [Livre II - Terminé] Lun 16 Déc - 16:06
Camille … Enfin de compte je ne le connaissais pas tant que ça. D'un point de vue psychologique, mental ou ce que vous voulez de cet ordre là. Nous avions discutez durant une soirée arrosée et puis tout s'était enchaîné … Autant vous dire que même si j'avais apprécié, je ne voulais pas réitérer l'exploit. Nous nous étions recroisé que quelques mois plus tard, quand l'alliance entre les métamorphes et les loups fut conclue. Je n'étais pas allée vers lui comme une grande amie et nos relations étaient restées les plus cordiales. Je n'étais pas du genre à forcer les gens à m'apprécier, à me parler et de ce fait je n'avais pas forcé les choses avec le jeune homme.
Je ne pouvais vous dire ce qui m'avait poussé ce soir à l'aborder. Certainement cette envie de chasser, de m'accrocher à une proie. Je ne voulais pas le bouffer tout cru, non, pas du tout. J'avais juste une besoin de me fixer sur quelqu'un et de discuter, de boire un coup. De faire quelque chose avec cette personne, n'importe quoi. Et peut être étais-je tombée au bon moment. Il ne semblait pas rassuré d'être coincé sur le parking de la Lune Bleue, et ma compagnie aurait pu apaiser ses inquiétudes, tout du moins c'est ce qui aurait pu être le cas, mais non.
Il répondait à mon affirmations stupide sur le coup de la panne. Je pense que j'allais regretter de lui avoir dit ça en préambule de notre rencontre. Mais quand on ne sait pas par où commencer, il faut trouver. Mes réflexes de psychologue ont refait surface à ce moment précis. Je tirais une latte de sur ma cigarette et j'expirais la fumée.
Et, selon toi, quel pourrait être ce message ?
Je le sentais, je le savais, il voulait fuir le plus vite possible et je le retenais de régler son affaire de voiture en carafe. Je me giflais mentalement une nouvelle fois. J’étais idiote, j'avais choisis le meilleur moment pour lui parler, pour le retenir là, dans un lieu qui pullulait des loups qui pouvaient s'en prendre à lui, à tout moment. Alors que je lui proposais ma cigarette, au moins pour qu'il puisse se détendre, Camille refusa ma proposition, il essayais d'arrêter. Je lui adressais un sourire sincère. Je tirais une dernière fois sur la mienne et je la jetais avant même de la finir. La tentation devait être trop grande pour lui, je ne voulais pas le tenter davantage.
Dans ce cas, je ne veux pas te mettre sous le nez la moindre cigarette. Ce n'est pas sympa, alors félicitation pour ça ! Et surtout beaucoup de courage. J'ai parfois des appels de potentiel patient pour que je les aide a arrêter. Mais comme tu le vois, je n'ai pas fait ce pas, est-ce que je serais assez crédible dans mon rôle ? Peut être pas.
Mon regard se posait sur la main de Camille, qui faisait tourner son téléphone nerveusement. Il expliquait qu'il n'étais pas judicieux de rester là, pour lui, pour un métamorphe. Je le comprenais, depuis le dernier rassemblement au Wolfheaven, l'alliance était bien plus fragile. Et notre communauté l'était tout autant. Il ajoutait que sa voiture devait être changée, j'allais répliquer quand un bruit retint mon attention, je tournais la tête. La porte venait de s'ouvrir, pour laisser la place à deux loups. Je les connaissais bien, je savais qu'il n'y aurait aucun danger, mais instinctivement je me rapprochais de Camille, afin de le cacher à mes frères. Cette proximité réveillait quelque chose en moi, que je fit taire rapidement, ce n'était pas du tout le moment pour ça. Je chuchotais à son oreille.
Tu as raison, même si personne ne veut faire de vagues ici, en plein milieu de la ville. Il n'est pas forcément prudent pour toi de rester ici, à découvert. Mais rassure toi, je suis là, s'il y a un soucis, j’essaierai d'apaiser les possibles tensions. Et ne t'en fais pas, même s'ils ont senti ton odeur, tu es arrivé et parti bien vite.
Je m'assurais que le parking était désormais vide de toute âme, le bruit de moteur de la voiture de mes camarades s'éloignait. Je me reculais pour mettre une distance plus acceptable entre moi et le jeune homme. Je regardais sa voiture, il était vrai qu'elle n'était visiblement pas en état de circuler. Je laissais échapper un rire.
Oui, c'est un vieux tacot !
Je lui désignais son téléphone qu'il s'était amusé à tourné dans tous les sens. Par simple nervosité évidemment.
Tu as quelqu'un pour venir te chercher ou alors tu es un naufragé de la route ?
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Sujet: Re: Maybe it came unexpected [Livre II - Terminé] Sam 28 Déc - 20:58
Maybe it came unexpected
Sa question ? Le français l'accueillit avec nervosité comme tout ce qui l'entourait actuellement de toute façon. Le lieu, la situation, son interlocutrice, toutes ces choses semblaient être vouées à le tester sur sa résistance à la nicotine lors d'un haut taux de stress. C'était facile de le mettre dans cet état de manière générale mais il fallait avouer que toutes les conditions étaient réunies pour l'inciter à se ruer sur une cigarette pour en savourer chaque nuance salvatrice. Salvateur aurait été un coup de téléphone à cet instant précis mais malgré ses vagues tentatives de persuasion et de télépathie à l'égard de son portable toujours calé dans sa paume, seul le silence clamait sa présence. Continuer à éluder ? Il pouvait. Mais il savait qu'il faisait face à une psy – ce fait suffisait également à le faire remettre un peu plus en cause ses paroles et agissements. Être analysé et étiqueté était incommodant. Il avait conscience de lui donner de la matière à ce niveau en se montrant aussi peu posé et en distillant son agitation avec de petits gestes traîtres. Tourner une centaine de fois son cellulaire entre ses paumes faisait allègrement parti de cette catégorie. « J'hésite entre une punition divine et plus banalement un simple rappel de chronique. » Se faire passer pour un martyr ? Vraiment ? Il sourit pour annihiler toute confusion concernant son potentiel sérieux. Bien entendu, il ne pensait pas ce qu'il disait. Il fût relativement surpris quand elle jeta sa clope même pas terminée au sol sans autre forme de procès et s'en sentit rapidement embarrassé. Il n'avait pas dit ça pour qu'elle se prive elle aussi, de ça. Légèrement confus, il passa une main sur sa nuque en grimaçant. « Tu n'étais pas obligée de... » Il se décrispa en souriant à nouveau quand elle le félicita. « Merci mais n'allons pas trop vite en besogne. Redis-moi ça dans quelques mois si je tiens le coup. C'est facilement la cinquantième fois que j'essaie d'arrêter. » Il élargit son rictus en tapotant du bout des doigts la coque de son portable. « Personne n'est parfait, pas même un psy malheureusement. » Se moquait-il de sa profession ? Absolument pas bien que ce métier lui foutait simplement les jetons. L'idée de creuser les pensées et les sentiments de quelqu'un le faisait flipper, oui. Surtout si c'étaient les siens. Il tenta de se rattraper « Enfin, au contraire, quand tu connais les vices, tu es plus à même de comprendre les gens, non ? » Il ne savait pas trop lui-même ce qu'il lui racontait pour changer.
Si son anxiété s'imposait depuis le début de leur conversation, elle atteignit son apogée quand Sarah se rapprocha soudainement de lui. Le changeur se figea sur place et serra la mâchoire quand son odeur lui chatouilla les narines. Il avait deviné à demi-mots ses intentions en observant les loups sortir et partir. Cet instinct de protection le rendit d'autant plus nerveux qu'il s'agissait d'une louve et non d'une métamorphe. Était-ce seulement cette appartenance à la meute qui le mettait mal à l'aise ? Bien sûr que non et nous le savions tous de quoi il en retournait. Malgré la tempête qui s'agitait dans son crâne, il s'exprima toujours de sa voix basse et calme. « Je ne m'en fais pas spécialement pour ma sécurité bien que ... » Elle était trop proche à son goût. Il détourna les yeux. « Ta sollicitude me touche et est appréciable. Je ne veux juste pas provoquer davantage de conflits entre nos espèces. » C'était la vérité. Il ne craignait pas vraiment une attaque frontale mais il ne voulait pas provoquer de nouveaux dégâts entre les deux camps. Il s'était abstenu de respirer profondément durant les quelques instants de proximité et il fût heureux quand elle recula, de pouvoir à nouveau inhaler un peu plus correctement l'oxygène ambiant. La diversion avec la voiture fonctionna plutôt bien pour dissiper la tension toujours plus grande entre eux. « Hé oui... Elle a déjà été rafistolée plusieurs fois. Malheureusement, rien est éternel. » Philosophe ? Ou fataliste ? Peu importait. L'interrogation de la brunette le fit d'abord hausser des épaules. Il ne savait pas quoi dire - sûrement la vérité. Il ne comptait pas déranger Rebecca pour si peu. Et il était en froid avec Alan... « Je crains d'être un naufragé qui tente vainement de s'accrocher à son épave. » Pour ajouter de l'ampleur dramatique, il soupira en tapotant la carrosserie de son véhicule. Afin qu'elle ne prenne pas aux pieds de la lettre ses dires, il ajouta très posément « Je comptais appeler un taxi. La dépanneuse attendra bien demain. Je doute qu'ils viennent à mon secours ce soir de toute manière. » Il réfléchissait à voix haute ? Un peu. « Je t'aurais bien proposé un verre en attendant son arrivée mais... Enfin. » Les lycans et tout ça, encore cette excuse. Puis autant l'avouer, il n'était pas très confortable quand elle était dans les parages. Ce qu'il s'était passé entre eux restait tacite et incommodant. Il ignorait comment se comporter réellement.
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Sujet: Re: Maybe it came unexpected [Livre II - Terminé] Mar 31 Déc - 12:28
Je sentais la tension dans son corps, je respirais l'air ambiant et je pouvais percevoir sa nervosité. Ce n'était pas ma profession de psychologue qui faisait que je sentais tout cela, je pense que mes sens de loup me permettaient d'être encore plus attentive à l'attitude des autres … Camille était nerveux, et pourtant, nous avions eu une petite aventure. Je le reconnaît j'évitais tout contact avec lui quand il travaillait à la la Lune Bleue, mais c'était plus parce que je ne savais pas comment aborder le fait que l'on se connaissait plus intiment.
Ce soir, j'avais tout simplement fait le choix d'oublier ce point de détail qui n'avait été qu'une nuit parmi tant d'autre. Un instant qui m'avait permis d'oublier ce que mon esprit me rappelait sans cesse, la mort de mon frère, ma transformation, l'absence de mes proches surtout. Il avait été là, je lui avait parlé, nous avions couchés ensemble et après ? Nous étions adulte, sauf que … J'avais comme l'impression qu'il avait adopté le comportement d'un ados pris la main dans le sac par sa petite amie officielle. J'aurais pu en rire, mais je ne sentais pas que le moment était propice à rigoler de la genèse de notre relation.
J'avais jeté ma cigarette pour ne pas le tenter, et surtout parce que je fumais plus pour me donner une contenance, plutôt que par amour de la nicotine. Ou davantage dépendance, je ne pouvais pas m'en passer plus de quelques jours, c'était certains, mais je pourrais m'en griller une quand notre petite entrevue aura pris fin. Je balayais d'un revers de main le fait qu'il semblait s'excuser.
Tututut ! Tu as arrêté, il est donc de mon devoir de ne pas te soumettre à la tentation. C'est la moindre des choses ! Et puis ce n'est pas comme si j'avais juré, croix de bras, croix de fer que j'allais arrêter définitivement à la seconde où j'ai jeté cette cigarette !
Je rigolais au fait qu'il arrêtait pour la énième fois ! Il n'était pas le seul dans ce cas, combien de personne essayait mais était encore trop faible psychologiquement ou physiquement pour résister à la tentation. Surtout que les producteur de cette drogue douce mettaient tout en œuvre pour nous rendre accroc dés la première bouffée toxique.
Ho, s'arrêter est déjà une victoire en soi, tu sais ! C'est toujours gratifiant de se dire qu'on s'est arrêter, même si c'est pour reprendre la semaine suivante. La vie serait bien vide, s'il n'y avait pas ces petits combats. Quoique, je pense que notre vie est déjà bien remplie de véritables combats …
Il émit l'idée que personne n'était parfait, pas même les psys … J'avais suffisamment d'auto-dérision pour ne pas prendre au premier degré ce que l'on disait de ma profession, et je peux vous assurer que cela arrive assez peu dans ce corps de métier. Je décidais de tenter de dérider l'atmosphère qui était un peu trop pesante pour essayer un petit trait d'humour.
Mais voyons Camille, tu le sais bien, les psys sont les personnes les plus intelligentes de la terre et je ne fais pas exception ! Mais visiblement, être plongée jusqu'au cou dans un vice ne fait pas de moi bonne conseillère ! Heureusement je ne suis pas sexologue !!
Je me mordis la lèvre aussitôt ma phrase sortie de ma bouche, puis je m'excusais d'un sourire. J'avais senti la présence de mes frères loups, je m'étais approchais instinctivement vers le métamorphe pour bloquer l'odeur qu'il aurait dégagé et ne pas lui infliger des regards de méfiances, une invitation au combat … Ou tout autre chose. Je n'aimais pas ce conflit latent qui était désormais de rigueur entre nos deux espèces, résultat d'une attaque envers la Lupa, Mary. Des loups et des métamorphes étaient impliqués et on ne savait pas tout sur ce qui s'était passé.
Je comprends, la situation actuellement est bien trop explosive. On essai de faire bonne figure dans la meute, mais je le sens que nombreux sont les loups sur la brèche. Alors, si mon maigre petit corps peut servir de rempart à la petite étincelle qui pourra provoquer une explosion ce soir, je ferais tout pour l'étouffer. Je n'ai pas non plus envie de davantage de conflits entre nos deux espèces !
La discussion dérivait sur l'objet de sa présence prolongée sur ce parking, sa voiture qui était en panne. Ironie du sort, elle ne voulait pas démarrer et donc il était dans l'obligation de se retrouver là dans le noir, en ma présence.
Fait attention, il y en a qui ont laissé des plumes ou des poils à trop vouloir s'accrocher à leur épave !
Il cherchait une solution, cela se voyait. Au final il ne semblait ne pouvoir compter que sur lui-même ce soir. Appeler un taxi ne lui restait que sa solution de recours, son ultime bouée de sauvetage pour fuir de cet endroit qui le mettait mal à l'aise, partir et se soustraire à ma présence également. Je réfléchissais un peu, mon regard se promenant aux alentours. Le parking était désert, calme … Silence. Seulement brisé par les quelques voitures qui passaient à proximité.
Hum … Je me vois donc dans le regret de décliner ta proposition de boire un verre. Par contre … Est-ce que tu veux que je te conduise jusque chez toi ? Cela t'économiserais une course en taxi et tu partiras plus vite d'ici. Par contre … Le seul point négatif qui pourra te convaincre de rester seul ici et d'attendre ton taxi, c'est que tu devras supporter ma présence inconfortable pour le trajet. Si tu rejette ma proposition, je ne vais pas m'attarder et je te laisserais attendre ton chauffeur. Parce que …
Je m'arrêtais afin de bien choisir mes mots. Je savais qu'il n'était pas l'aise à cause de la situation entre nos deux espèces mais également à cause de ce qu'il s'était passé entre nous.
Je ne veux pas t'imposer ma présence, je sais à quel point je peux être repoussante et que ma présence peut être dégoûtante pour les hommes !
J'affichais un petit sourire rieur et j'adressais un clin d'oeil au métamorphe. En espérant que la tension n'allait pas monté d'un cran. C'était quitte ou double.
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Sujet: Re: Maybe it came unexpected [Livre II - Terminé] Mar 14 Jan - 13:51
Maybe it came unexpected
Un autre sourire. Ne savait-il donc faire que ça ? Il semblerait. Son embarras le rendait partiellement confus verbalement - comme toujours. Aussi, moins il se perdait en babillages inutiles, plus il conservait un semblant d’intégrité. Croyait-il vraiment qu’il restait quelque chose à préserver entre sa nervosité apparente et sa situation précaire ? Il l’espérait sans doute. La fierté masculine était plutôt terrifiante, n’est-ce pas ? Articuler des rictus lui évitait de s’attarder sur la sollicitude de son interlocutrice et de la remercier à excès d’être aussi prévenante. N’était-ce pas extrême ? Sûrement. Nous savions que le corbeau se montrait excessif dans certains cas. La politesse faisait partie de ses ivresses symptomatiques. Elle se montrait compatissante et optimiste, on sentait la psy derrière la femme dans ce genre de moments. Ça ne le dérangeait pas outre mesure bien qu’il avait toujours la sensation de ne pas mériter autant d’égards. N’était-ce pas simplement un échec répété que de recommencer ce combat – comme elle le disait si bien ? Il trouvait ça particulièrement pathétique mais n’en dit mot. Il préférait détourner cette conversation sur autre chose que son énième abandon de nicotine. Plus ils en parlaient, plus la volonté semblait filer entre ses doigts. Ça allait être ardu mais ça, il le savait. Comme pour trancher avec ces songes, elle se mit à faire de l’humour qui à défaut de briser complétement ses murs de gêne et de réserve, déclencha un léger rire nerveux. Il voulut rebondir mais son ironie et son autodérision semblaient aussi se faire minuscule ce soir. Allons Fontayn, tu es ridicule. Il n’eut pas le loisir de trouver une réplique adaptée car elle se rapprocha soudainement, annihilant une bonne partie de son sang-froid restant. Le souci avec les loups, c’est qu’ils réveillaient leurs instincts bestiaux. Beaucoup de métamorphes s’étaient davantage rapproché de leur part animale en côtoyant la meute. Camille ne faisait pas exception bien qu’il ne soit pas un exemple particulièrement représentatif de ce phénomène. Etre perturbé par cette approche, pouvait être rationnellement expliqué. Est-ce que cela le consolait ? Pas le moins du Monde.
Après avoir réussi à articuler quelques lignes, il crut se contenter d’un simple mot mais il fût surpris de s’entendre délier « Merci. Mais si on pouvait éviter qu’il ne t’arrive quelque chose aussi dans la foulée, ça serait bien. Je n’ai pas envie que tu entres non plus en conflit avec les tiens pour si peu. » Le métamorphe eut un petit sourire triste à cette pensée. « C’est dommage que nous en venions à craindre autant de violence de la part des nôtres alors que nous devrions être plus solidaires que jamais. » Ça lui avait presque échappé. Il avait eu le loisir de remuer cette somme d’ennuis et cette conclusion ne cessait de l’affliger. Mais il n’était pas là pour en débattre – surement pas. Il s’excusa d’un léger rictus alors qu’elle s’écartait – toute trace de danger imminent dissoute. Sa réplique sur l’épave tomba à pic et le fit rire silencieusement. « Tant qu’elle ne m’explose pas en plein visage, tout va bien. » Ce ne sera pas surprenant que ça arrive d’ailleurs. Le changeur laissa quelques secondes de battement les égarer dans un mutisme encombrant. Il faudrait bien quitter cet endroit – pour son bien d’ailleurs. Sarah lui dessina l’ébauche d’une solution qu’il n’avait envisagée. Sa surprise déforma légèrement ses traits tandis qu’elle tentait de renverser un peu toute cette tension. Le volatile, à vrai dire, ignorait comment se positionner par rapport à cette remarque. A voir son expression, il comprenait l’intention mais il ne voyait pas comment y répondre sans… amplifier ce malaise. Il tenta au hasard la même légèreté et resta sur le même ton. « Ça tombe plutôt bien. Moi aussi, je repousse quantité de femmes. » Il sourit à son tour en se décrochant de la carrosserie de son vieux tacot.
Vu qu’elle dévoilait impunément leur trouble, il se permit alors de s’excuser. « Désolé. Je ne voulais pas que tu penses que ta présence était indésirable. Je suis simplement à cran. » Pas la peine d’en ajouter et de se perdre sur une voie sans issues. Dans un but simplement pragmatique et surtout pour dissiper le malentendu, il embraya très vite sur « C’est très aimable à toi de bien vouloir ramasser le pauvre naufragé que je suis. Si je ne gêne pas tes plans, je t’avoue que ça serait vraiment une aubaine pour moi. Mais je ne veux pas que tu te sentes obligée de… » Il recommençait. L’histoire de sa vie, craindre d’ennuyer les autres. Il s’agaçait lui-même. Le français se mordit l’intérieur de la joue. « J’habite près du port. Ça ne fait pas trop loin pour toi ? » S’embarrasser de le reconduire à cette heure… Il ne voulait pas abuser de la gentillesse de cette louve.
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Sujet: Re: Maybe it came unexpected [Livre II - Terminé] Dim 26 Jan - 19:51
Je pouvais répondre à mes instincts primaires, ceux que ma forme lupine avait exacerbé depuis quelques temps. Ma soif de violence parfois, mon envie de corps à corps aussi bien dans le combat que dans le plaisir de la chaire, le plaisir de manger, de courir, d'être en communion avec la nature. Etre une louve tout simplement, tout cela avait déteins sur la façon de me comporter en société, je répondais à mon instinct et même si celui-ci ne répondait pas tout à fait aux codes de bonne conduite de la ou des personnes que j'avais en face de moi.
Il arrivait le plus souvent que je me contrôle, mais en la présence de personne que je connaissais je me laissais aller. Et soit dit en passant, je goûtais un plaisir tout particulier à jouer avec Camille. Sa nervosité m'excitait, j'avais pris ma proie au piège entre mes griffes et je m'amusais avec elle. Ce n'était qu'une envie, rien de plus, je ne voulais pas aller plus loin que la taquinerie, car ce n'était pas du tout le moment. Si cela avait opportun mon envie de me plonger dans la luxure pour la soirée aurait pu se concrétiser, mais non. Aujourd'hui, je me contentais de le taquiner, de le dérider surtout et de le déstresser.
Il était si mignon de vouloir me protéger, sauf que bien qu'étais une fille, je pouvais me défendre. Mais, bien sûr le seul fait d'être de sexe féminin m'accordait un désavantage physique sur les loups, mais surtout j'étais moins considérée, il en était ainsi, dans la meute, les femmes étaient en tout point inférieur aux hommes … Alors que la femme tentait d'acquérir l'égalité chez les humains, nous restions au stade de femelle bonne à tout mais surtout à pas grand chose. Je balayais ses inquiétudes d'un revers de main.
Je ne me mets pas en danger, et puis je sais me défendre seule. Nous sommes une famille, même si nous ne sommes pas en accords sur tous les points. Comme par exemple sur vous, nous pouvons nous prendre le bec, enfin je dirais plutôt le museau ! Tu sais, nous craignons la violence que d'autres créent, il y a de la pourriture parmi nous, dans nos deux espèces, nous ne pouvons pas être solidaires tant que rien n'est réglé de ce côté-là. Malheureusement, tant qu'il y a de la suspicion, il y aura un conflit latent.
J'avais peut être un peu trop parlé, mais au final tout ce qui se passait en ce moment dans la meute, je n'en parlais qu'assez peu. Les autres loups faisaient comme si de rien n'était, car on sentait que la tension montait à mesure que l'on évoquait les métamorphes. Je répondait à son rictus avec un sourire, qui signifiait un désolé d'avoir été trop loin sur le terrain de notre entente inter-espèce. Bon, je n'étais pas certains que le métamorphe allait comprendre tout cela dans un simple sourire, surtout venant d'une fille. Et assez vite, la conversation se tournait vers quelque chose de plus léger, l'état lamentable de sa voiture.
Oui c'est sûr, il ne faut pas abîmer ton jolie petit minois Fontayn, nombre de filles en seraient démoralisées.
Une nouvelle fois, je le taquinais. Ho, que j'aimais ça ! Mais surtout, j'attendais qu'il se détende (enfin) et qu'il cesse d'être dans un état de malaise permanent depuis le début de notre conversation. Je rigolais à sa boutade. Enfin, il essayait de faire de l'humour et de ne pas afficher un état de nervosité arrivé à son paroxysme.
Donc entre personnes repoussantes nous pourrons nous entendre durant un petit trajet, sans avoir peur de voir l'autre prendre les jambes à son cou. Nous nous comprenons parfaitement !
Je le regardais s'excuser, je secouais la tête, puis lui sourie.
Non, non Camille, j'avais compris que ma présence t'étais insupportable, n'essaie pas de te justifier. L'excuse d'être à cran ne tiens pas, tu devras trouver autre chose la prochaine fois !
Je rigolais une nouvelle fois, je voulais que tout ce sérieux le devienne un peu moins. Qu'il puisse se sentir à l'aise, oublier un tant soit peu ses soucis. Même si je le savais, rien n'est jamais facile en pareille circonstance.
Je levais la main lorsqu'il se lançait dans une tentative désespéré de se défiler, sous le prétexte qu'il allait m'importuner etc.
Mr Fontayn, si je vous propose de vous raccompagner, ce n'est pas pour me défiler dans la seconde. Donc si je te dis que je peux te ramener chez toi, c'est que je peux le faire, que ça ne bousculera pas mes plans, car mis à part boire un coup ici, je n'avais rien à faire. Et puis je peux abandonner les loups pour un soir, ça leur fera les pattes tiens ! Si on te propose quelque chose, accepte et ne cherche pas à savoir pourquoi je fais ça. J'en ai envie point ! Tu me seras redevable plus tard, ne t'inquiète pas !
Je lui adressais un clin d'oeil moqueur.
Bon le port, ok. Je vais chercher mon sac où il y a mes clés, me faire engueuler par les loups et revenir pour te raccompagner. Te fais pas bouffer entre temps, je n'en aurais pas pour des heures. Je me dépêches.
Je n'attendais pas la moindre réponse que je me retournais vers l'entrée du bar. Je traversais la salle, je pris mon sac et pris congés de mes amis. Qui, comme je l'attendais manifestèrent leur désapprobation, cherchant à tout prix à savoir pourquoi je partais si vite. Je prétextais la fatigue et une consultation tôt le lendemain. Puis quelques minutes plus tard je me retrouvais dehors, à marcher jusqu'à la hauteur du métamorphe. J'agitais les clés devant lui.
C'est parti, si tu n'as pas eu le temps de changer d'avis, je te kidnappe jusque chez toi ! En voiture !
Je me dirigeais vers ma voiture, que j'ouvrais et l'invitais à entrer dedans. Je mis la clé sur le contact et pris la route du port.
Si tu connais un raccourcis n'hésite pas, je m'aventure assez peu dans ce coin de la ville.
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Sujet: Re: Maybe it came unexpected [Livre II - Terminé] Mer 5 Fév - 13:45
Maybe it came unexpected
Les mots la louve trouvèrent sans grand mal l’esprit déjà bien agité du métamorphe. Le terme qu’elle employa le fit légèrement froncer les sourcils. Ses songes s’égarèrent du côté de la dernière réunion entre les siens. Il semblait, en effet, adapté de les traiter de pourriture et pourtant… Pourtant, Camille ne parvenait pas à les qualifier de la sorte. Il ne comprenait pas les luttes de pouvoir, l’appât du gain. Sans doute parce qu’il avait bénéficié de tout ou presque depuis qu’il était né ? Il n’était pas de nature ambitieuse ou dominante – ce qui commençait doucement à lui porter préjudice d’ailleurs vu sa position. Donc cette mutinerie, il ne parvenait pas à se l’expliquer. La seule chose qu’il comprenait et connaissait, c’était la manipulation pour l’avoir subie. Et quand on touchait à ce thème, un seul nom s’étalait dans sa conscience. Krystel Raybrandt. La seule cause à cette conséquence, il en était persuadé. Au-delà de son intuition affûtée – merci au corbeau pour ce talent, plusieurs éléments semblaient la pointer. Les menaces qu’elle lui avait fait par téléphone et puis par courrier. N’avait-elle pas mentionné la meute ? Elle le recontacte et puis, tout se met en place comme ça. Combien de chances que ça soit un hasard ? Il était convaincu de son implication mais n’en avait dit mot tant qu’il n’avait pas de preuves tangibles. Bravo à lui pour avoir jeté son portable à la flotte et bravo également à Rebecca pour avoir brûlé la lettre. Le changeur réalisa qu’il avait même omis d’en parler à son meilleur ami. Leur situation actuelle ne lui permettra pas de le faire dans l’immédiat. Il allait devoir tenter de creuser tout seul. « Oui… La priorité, c’est de découvrir l’entièreté des coupables et surtout de connaître leurs motivations. Et en attendant, espérer qu’il n’y ait pas d’autres drames. » Il soupira lourdement en songeant qu’avec sa dispute avec Alan et la tension entre les communautés, ils n’allaient pas pouvoir bosser les uns avec les autres. Ils seraient donc plus inefficaces.
Ce débat semblait clos et permit sommairement au français de se détendre un peu. Enfin, c’était ce qu’il croyait. Car même en restant légère, cette conversation semblait déterminée à le faire passer par tous les stades de nervosité connue. Il se contenta d’un sourire imperceptiblement crispé quand elle répliqua à sa remarque sur l’explosion de sa vieille épave. Il savait comment il aurait réagi d’ordinaire à cette petite taquinerie mais là, il ignorait ce qui était déplacé ou non. Plutôt stupide ? Je ne vous le fais pas dire. Être en couple ne le réussissait pas spécialement. Après un enchainement d’humour et de stress, elle entreprit de dissiper son malaise alors qu’il acceptait son offre. Le jeune homme la remercia d’un regard et leva les mains en signe d’acceptation, d’abandon de sa gêne puisqu’elle semblait disposer à remettre ses plans. Sa petite boutade sur le fait d’être bouffé élargit son rictus. « Je vais essayer. Mais il parait que j’ai bon goût. Quel malheur ! » Le voleur ne réalisa qu’après coup à quel point sa phrase demeurait libre d’interprétation. D’un point de vue historique personnel vampirique, c’était plutôt embarrassant mais l’autre explication était encore plus gênante au vu de ce qu’il s’était passé entre eux. Enfin peu importe. Ce qui était dit, était dit. Il profita de son retrait pour faire le tour de sa voiture et en sortir les papiers. Après avoir vérifié deux fois que les portes étaient bien verrouillées, il s’accola à la carrosserie et attendit le retour de la conductrice.
Celle-ci revint en un temps record. Décidé à ne pas passer le voyage dans cet état d’anxiété farouche, il lui répondit sur le même ton. « Je suis prêt pour le kidnapping. Mais ne me dis pas le prix de la rançon, j’ai trop peur d’être vexé. » Faussement nonchalant, il la suivit jusqu’à son véhicule et prit place quand elle l’invita à le faire. Posément, il mit la ceinture de sécurité avant de poser une main rapide sur son trousseau de clés perdu dans la poche intérieure de sa veste. Bien. « Si tu prends à droite à la prochaine intersection, c’est plus court je pense mais dans l’absolu… » Il se gratta distraitement le menton en réfléchissant. « Non, ça revient plus ou moins au même. Faut avouer qu’il n’y a qu’un irréfléchi qui irait vivre près d’un port ! » Sa mésaventure avec une vampire récemment, le prouvait. En observant d’une manière songeuse le décor défilant derrière la vitre, le volatile réalisa un détail… « J’aurais peut-être dû expliquer à Mary pourquoi ma voiture allait rester sur le parking cette nuit. Avec ce climat de paranoïa, j’espère qu’elle ne va pas croire à un réel enlèvement. » Il réfléchissait encore à voix haute. Néanmoins, ce fait était avéré. Peut-être que ça allait susciter quelques questions. Ou peut-être pas mais il doutait que la Lupa ne soit pas elle-même aux aguets. « Enfin après vu l’état, elle peut se douter que… Je crois que c’est moi le plus parano de toute manière. » Il haussa des épaules face à cette conclusion – en grimaçant légèrement quand sa plaie le tirailla, très réaliste pour le coup. « Tourne ici à gauche. On est déjà plus très loin. » Ses yeux scrutèrent l’environnement dans lequel ils évoluaient. C’était pratique pour ne pas observer sa chauffeuse d’infortune. Il trouvait toujours tout ça un peu dérangeant mais il était aussi plutôt soulagé qu’ils aient pu reprendre un peu contact malgré tout. Sa nervosité finirait par disparaître d’elle-même, non ?
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Sujet: Re: Maybe it came unexpected [Livre II - Terminé] Ven 28 Fév - 14:37
La situation dans laquelle se trouvait l'alliance était préoccupante. Tout du moins, pour ceux que cela inquiétait, ceux qui était pour ce rapprochement entre les métas et la meute. Toutefois, il restait les autres qui s'étaient réjouis de la scission entre nos deux espèces. Je ne savais que penser de cela, si ce n'est que tout était fait pour que la meute se divise, que notre unité périclite. Je n'avais pas aimé le fait que des loups et des métamorphes s'étaient ligués pour abattre notre lupa, pour que cette union ne soit plus.Je voyais avec tristesse cet état de fait, l'éloignement avec mes amis … Je ne pouvais pas croire que nous pouvions nous éloigner, à cause d'être stupides !
J'étais d'accord avec Camille, il fallait trouver les coupables. Même si en soit, ce n'était pas mon rôle dans la meute, cela revenait aux exécuteurs et je ne me faisais aucun soucis avec Haydent et Isa. Toutefois, je l'espérais vivement, je ne souhaitais pas non plus qu'il y ait un nouveau drame, une nouvelle tentative de meurtre, de scission au sein de l'alliance et de ma famille.
J'essayais de détendre l'atmosphère que le méta laissait trop pesante à mon goût. Il était intéressant, voir amusant de le voir dans cet état de gêne en ma présence. Comme si les souvenirs de notre nuit de débauche étaient encore bien présents. Il était plus courant que cela soit la fille qui soit bien trop gênée pour aborder de nouveau l'homme, qui lui paradait. Mais il fallait se rendre à l'évidence, dans notre cas le plus gêné était sans aucun doute Camille. Cela me faisait sourire depuis le début de notre conversation et en même temps je ne savais pas comment mes petites phrases allaient être accueillies par le changeur. Je poussais un soupir de soulagement à chaque fois, qu'il répondait presque nonchalamment, adoptant une attitude décontracté quand tout son corps manifestait davantage sa nervosité. Il tentait de faire un peu d'humour en réponse au mien et cela me faisait tout de même plaisir. Je rigolais même à ses petites phrases.
Hou, attention Camille, si tu dis que tu as bon goût je vais avoir envie de te croquer. Juste pour voir !
Je lui adressais un clin, d'oeil. Je savais que cela pouvait une nouvelle fois le mettre mal à l'aise, surtout que dans l'état pulsionnel dans lequel je pouvais être ce n'était pas très conseillé de me dire de telle chose. Je plaquait une main devant ma bouche, puis secouais la tête négativement.
Désolé Camille, je vais parfois trop loin …
J'étais revenue de mon escapade rapide au bar pour récupérer mes affaires et en embarquer le métamorphe échoué au milieu de loups affamés. Il faisait à nouveau de l'humour. Je me dirigeais vers la voiture, quand je me stoppais, je fis mine de réfléchir et de compter sur mes doigts. Puis me tournais vers lui.
Tu as raison, je ne veux pas te vexer, donc je me tairais sur ce détail !
Je m'installais derrière le volant, je mis la clé sur le contact. Le moteur se mit à ronronner, je n'aimais pas trop utiliser la voiture, surtout depuis que j'étais devenue une louve. J'aimais trop courir dans la nature et en ville je faisais tout à pied. La voiture me servait exclusivement à aller à la Lune Bleue et au Wolfheaven. Il m'indiquait le trajet à suivre, puis fit la réflexion que seul un irréfléchieirait vivre dans le quartier du port.
Je ne te le fais pas dire, pourquoi es-tu allé te fourrer dans un endroit pareil ?
Puis le silence s'installait, les rues se succédaient, nous avancions en direction du port. Quand tout à coup un éclair de lucidité semblait rallumé le jeune homme installé à mes côtés. Il avait peur que Mary s'inquiète de la présence de sa voiture sur le parking.
Ne t'en fais pas je pourrais lui envoyer un texto si cela te rassure ? Non tu as raison, il faut la prévenir, ce n'est pas banale en ce moment qu'une voiture soit abandonnée sur un parking. Donc il vaut mieux prévenir que guérir.
Il m'indiquait où tourner, ce que je fis, sans hésiter. Je ne savais pas encore où nous allions arrivé à destination. Le silence se fit dans la voiture sans que je ne le brise. Camille m'indiquait enfin que nous arrivions à destination. Je me garais prés de l'entrée de son immeuble. Je coupais le moteur.
Bien, vous voilà arrivé à bon port, Mr Fontayn. Je pense que je ne vais pas te torturer plus longtemps. Je ne voulais pas t'embêter mais tu as rencontré une telle infortune que c'était plus prudent pour toi. Écoute, j'espère qu'à l'avenir on pourra essayer de se parler normalement sans être gênés par ce qu'on a vécu avant. Ce n'était pas grand chose, il ne faut pas que cela pourrisse une relation amicale. Et puis je t'aime bien Fontayn, ça serait dommage que tu te laisse envahir par la gêne et l'anxiété à chaque fois que je pointe le bout de mon museau de louve dans les parages.
J'avais regardé au loin dans la rue, je ne voulais ajouter davantage de tension à ce pauvre homme. Je me tournais enfin vers lui pour voir sa réaction. J'appréhendais un peu … Il est vrai que je n'avais pas su comment prendre une possible évolution dans la nature de nos contacts et puis ils arrivent à n'importe qui de coucher avec un inconnu et de devenir ami. Je ne voulais plus en faire un affaire hautement importante. C'était du passé désormais, tout simplement.
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Sujet: Re: Maybe it came unexpected [Livre II - Terminé] Sam 15 Mar - 19:12
Maybe it came unexpected
Entre humour décalé et embarras, il semblait difficile pour le changeur de trouver totalement sa place. Sarah cherchait très certainement à détendre l’atmosphère et se prêter au jeu n’était pas réellement compliqué. Cependant, les souvenirs de cette nuit planaient continuellement au-dessus d’eux – assez pour faire rendre ambigüe la moindre parole. En temps normal, cela l’aurait sûrement moins stressé mais sa relation récente avec la semi-démone rendait toute cette situation bien plus compliquée qu’il n’y paraissait. Quand elle s’excusa, il ne put s’empêcher d’esquisser un sourire à demi-compatissant. Après tout, ils étaient tous deux embarqués dans le même bateau sur ce coup. C’était plutôt déroutant vu comme ça d’ailleurs. Prendre la route avec elle restait sa meilleure option et une bonne solution pour tenter de vaincre cette gêne qu’il ne parvenait pas à dissoudre. Faire la discussion s’avérait être une priorité et il tenta de prendre tous les sujets qui lui passaient par la tête pour ne pas laisser trop de place aux blancs éventuels. Heureusement pour lui, elle rebondit à ces maigres tentatives d’étendre leur conversation. Il haussa des épaules avant de répondre à son interrogation. « Le loyer est raisonnable. Le quartier … plutôt tranquille finalement. Puis qui n’a jamais rêvé de vivre près de la mer ? » Bien entendu, le dernier argument était ironique. Après la vue impressionnante sur les plages de Cannes qu’il avait de sa chambre quand il était enfant, la proximité avec ce port était dérisoire et non voulue au fond. Les prix avaient motivé ce choix, rien de plus. Afin de poursuivre pour ne pas laisser trop d’instant de flottement, il ajouta avec l’ébauche d’un rictus « Si on fait abstraction des odeurs, du bruit et de la sécurité relative, c’est presque un petit coin paradisiaque. » Il se rappela alors que sa comparse était psychologue et qu’elle risquait de prendre cette remarque pour une plainte quelconque camouflant peut-être un regret- ce qui n’était pas le cas. Il se tût alors et laissa quand même quelques secondes s’écouler avant de reprendre la parole.
Le métamorphe se tourna machinalement vers elle pour lui adresser un sourire quand elle proposa de s’en charger. Sa sollicitude le toucha mais c’était un peu lâche de la laisser faire tout de même. « C’est gentil mais je vais m’en occuper, c'est mieux. Je n’ai pas non plus envie de laisser place au doute. » Le français rédigea son message alors qu’ils franchissaient les dernières rues le ramenant à son humble demeure. Après avoir hésité sur la formulation durant de nombreuses minutes, avoir tout supprimé et recommencé à, au moins dix reprises, il opta pour une simple explication qui ne nécessitait aucune réponse. Quand il releva les yeux entre deux conseils sur la route à prendre, ils étaient déjà garés devant son immeuble. Il rangea alors son portable et défit lentement sa ceinture de sécurité. Avant d’avoir pu la remercier une énième fois, elle s’arma de courage et chercha à clarifier quelque peu la situation en outre passant le tabou qu’ils s’étaient tous deux instaurés. Camille fit comme elle et fixa bien vite un point au loin, pas encore assez brave pour jauger son visage. « Tu ne m’as quand même pas torturé, Sarah. C’est juste que… » Il finit par lui servir une grimace tordue et vint furtivement cueillir visuellement ses traits. « … Je ne voulais pas… Rendre les choses plus … » Il s’embrouilla tout seul intérieurement et soupira devant son manque évident de concentration. « Enfin peu importe. Tu as raison. » Sincère, il articula alors un sourire sur ses lèvres. « Merci de m’avoir ramené. » Sa paume se perdit sur la poignée mais avant de quitter l’habitacle, il glissa très nonchalamment. « Moi aussi, je t’apprécie Hargreve . J’espère qu’on aura l’occasion de se revoir en d’autres circonstances. » N’était-ce pas déplacé ? N’avait-elle pas établi que tout ça était derrière eux ?
Dans tous les cas, il n’y avait rien qui portait à confusion pour le jeune homme. Il voulait justement repartir sur de bonnes bases avec elle. « Encore merci. Je te revaudrai ça avec un verre. » Sans savoir si partir sur ses mots ou non était la bonne solution, il opta afin d’éclaircir un peu plus leur relation, pour un geste anodin. Il fit la bise à la louve comme il le ferait avec une autre amie mais il s’aperçut bien vite que c’était peut-être précoce, surtout après cette conversation. Il trouva ça étrange et afin de ne pas se confondre à cette tension retrouvée, il s’extirpa du véhicule. Il se pencha une dernière fois vers l’intérieur et conclut leur petit entretien sur un simple « Bonne route et bonne nuit. » Il ferma la portière et s’avança vers l’entrée de la bâtisse non sans avoir offert un dernier signe de main à sa conductrice du soir. L’inviter à rentrer lui avait traversé l’esprit mais à la place de Rebecca, il n’aurait pas aimé qu’on lui fasse ça. Même si il n’allait rien se passer, il jugeait cette manœuvre encore trop… bizarre. Les choses étaient censées être résolues pourtant. Peu importait. C’était mieux comme ça. Un pas à la fois. Revoir les loups, démissionner, tomber en panne, être aidé par Sarah. C’était bien assez pour une seule soirée, pas vrai ?
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Sujet: Re: Maybe it came unexpected [Livre II - Terminé]