–› All the lonely people. Where do they all belong ? ‹– [Livre II - Terminé]
Sujet: –› All the lonely people. Where do they all belong ? ‹– [Livre II - Terminé] Ven 21 Fév - 21:20
Irving & Charlie
13 Décembre 2011
Une semaine... L'enfer sur Terre pouvait exister, elle venait de le vivre. Depuis trois jours elle se cachait dans la forêt pour pleurer autant qu'elle le voulait mais surtout attendre que toutes les plaies se referment. Lorsqu'elle avait fuit la maison familiale elle était dans un état pitoyable, elle avait mit du temps à retrouver le chemin de la forêt parce qu'elle avait l'esprit embrouillé, les yeux plein de larmes qui rendaient sa vision floue, plusieurs plaies qui saignaient toujours mais surtout son cœur dont elle allait essayer de ramasser les miettes pour un jour passer le cap.
Ça serait dur, mais elle avait vécu bien plus difficile encore. Depuis maintenant un peu plus de six mois elle avait découvert un nouveau mode de vie, une nouvelle nature, son corps à redécouvrir, une nouvelle famille... Il ne lui restait plus qu'à avancer sans regarder en arrière. Facile à dire comme ça mais se serait plus dur au quotidien. Elle repensait déjà à Sam qui l'avait accueillit comme un véritable membre de sa famille. Elle s'était sentie terriblement coupable en annonçant à Mike qu'elle rentrait finalement chez elle pour retrouver sa famille qui devait s'inquiéter à son sujet.
Après trois jours de vie sauvage pour soigner ses blessures et retrouver ses esprits elle prit finalement la direction de Wolfheaven. Elle n'avait pas le courage d'affronter Mike et Sam, pas encore. Parce que les revoir c'était leur dire qu'elle ne rentrerait pas chez sa famille à nouveau et de ça découlerait forcément des questions. Lorsqu'elle se retrouva devant le manoir elle se rendit compte de son état misérable après ces trois jours. La plupart des blessures s'étaient refermées, c'était le principal, mais elle avait la peau encore marquée de bleus même sur le visage. Elle croisa la route de quelques Loups qu'elle connaissait.
« Bah alors on rentre à la maison la queue entre les jambes ?! Tu devais pas retourner chez tes humains. »
Charlie lui lança un regard assassin. Comment il savait ça d'abord ? Si elle mettait la main sur la personne qui avait laissé courir ce bruit elle l'étranglerait. Ou pire elle ferait en sorte que sa mort soit lente et douloureuse.
« Vas te faire foutre Josh... Je préfère vivre avec des humains que de devoir supporter ta connerie à longueur de journée. »
C'était pas beau de mentir mais elle y était obligée là. Plutôt crever que d'avouer à ce gars qu'elle venait d'être intégralement détruite émotionnellement parlant par sa propre famille. Le souvenir du dernier regard à son père lui donna la nausée. Elle s'éloigna du groupe de jeunes qui avait décidé de ne pas en rajouter. Elle s'engagea dans un couloir avec la vague idée de prendre une vraie douche, même peut-être un bain, avec du savon histoire de virer toute la crasse qu'elle avait accumulé pendant ces trois jours en mode enfant de la nature à se baigner dans le lac en guise de bain. Elle était bien partie jusqu'à ce qu'elle se heurte à un obstacle. Elle était tellement dans ses pensées qu'elle n'avait fait attention à rien.
« Désolée Irving, je ne regardais pas où j'allais. »
Elle leva les yeux vers celui qu'elle avait identifié d'un simple coup d’œil avant de se reculer. Elle venait de lui rentrer dedans, inutile de rester collée à lui. Elle le connaissait uniquement de vue, son nom elle l'avait appris en écoutant. Elle faisait attention à ce qui l'entourait à chaque fois qu'elle venait ici pour ne pas faire la boulette de manquer de respect aux personnes les plus importantes de la meute par ignorance.
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Sujet: Re: –› All the lonely people. Where do they all belong ? ‹– [Livre II - Terminé] Jeu 10 Avr - 21:56
13 décembre 2011.
La vie rythmée par les combats et le sexe plaisait bien à Irving. Cela se savait car il ne s'en cachait pas. Il n'était pas loup à éprouver de la honte pour les actes auxquels il se livrait. Rappelons pourtant les faits : il ne faisait rien de répréhensible car les pulsions lupines sont connues de toutes et de tous. La guerre en cours lui permettait simplement de les exploiter au paroxysme de leur puissance. Il se distinguait en massacrant ses ennemis de toujours, les vampires et se réconciliait de fait avec Mary, de plus en plus convaincu que malgré son caractère infernal, elle savait ce qui était bon pour la meute. Il se posait peu de questions en règle générale, donc de ce côté-là, il n'avait guère évolué : instinctif et irréfléchi, il protégeait les loups fidèles à leur Lupa sans distinction mais s'il ne sentait pas tel ou tel individu, il pouvait tout à fait réagir de manière disproportionnée.
Ce fut ce qui arriva quand Charlie M. McAllister revint de son séjour chez sa famille humaine. Son départ lui avait déjà hérissé le poil : incompréhensible ! On aurait dit qu'Irving faisait du tri sélectif dans sa mémoire alors que lui aussi avait traversé cette période dans sa vie de loup : quand il avait été forcé de vivre loin de sa mère avec son père Angus. Combien de fois avait-il pensé à elle, où il avait tenté de la rejoindre avant de se faire ramener par la peau du cou par Mary ? Ainsi, Irving aurait pu comprendre parfaitement le comportement de Charlie mais il choisissait de nier son passé complètement pour se concentrer sur la lutte. Et dans cette vie de guerre, soit on était avec la meute, soit on était contre, et dans ce cas, on devait mourir. Irving avait aussi gardé sa vision du monde en noir et blanc, sans nuances, en déniant la complexité du cerveau qu'ont les loups, qui se rapproche assez de celui de l'humain !
Irving s'était réveillé près du corps chaud et harmonieux d'une jeune louve nommée Diane, avec qui il avait passé une grande partie de la nuit. On était en plein jour maintenant et il se leva, dans l'idée de se laver et se dégourdir les jambes. Les loups ne combattaient pas tous les jours ; se reposer et se ressourcer faisaient partie de leurs "devoirs" entre chaque conflit. Il enfila ses vêtements de la veille et se dirigea vers les salles de bains communes.
Au détour d'un couloir, une jeune fille aux cheveux emmêlés et au visage couvert de bleus avançait vers lui sans regarder où elle allait. Irving la reconnut tout de suite : son odeur de crasse mêlée à celle d'humains était trop reconnaissable. Il se mit exprès en travers de son chemin pour qu'il puisse lui parler. Cela lui semblait la "meilleure" manière de l'arrêter car il n'avait pas envie de toucher une traîtresse avant d'avoir défini la nature de son "crime". Charlie s'arrêta, le reconnut alors et s'excusa.
"Je vois ça Charlie ! Tu cherches quelque chose ou quelqu'un peut-être ?" demanda t-il avec un sourire d'où ne transparaissait pas de chaleur. "Ou bien tu cherches à nous éviter ? Tu viens d'où comme ça ?" Irving s'approcha d'elle pour lui barrer la route.
hrp:
j'espère que tu m'en voudras pas trop pour cette réponse tardive. En fait je savais pas comment commencer ce post, comment le présenter, d'où partir etc... je crois avoir trouvé le bon créneau now
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Sujet: Re: –› All the lonely people. Where do they all belong ? ‹– [Livre II - Terminé] Ven 11 Avr - 12:57
Irving & Charlie
Fatiguée, usée, Charlie voulait juste prendre une douche et tenter de trouver sa place dans un monde où personne ne voulait d’elle. La réaction de Josh ne fit qu’accroître son sentiment de malaise, si tout le monde était au courant, qu’est-ce qu’on allait lui dire ? Elle ne voyait pas où elle avait causé du tort à qui que se soit mais elle n’était pas encore très à l’aise avec tout ces procédés. Il y avait tellement de règles à apprendre en plus d’une nouvelle nature sans compter que chacun avait son caractère plus ou moins agressif et pour couronner le tout c’était la guerre.
Elle était plongée en pleine réflexion lorsqu’elle heurta Irving. Les excuses furent un réflexe et après tout c’était la moindre des choses, du moins jusqu’à ce qu’elle comprenne qu’il s’était dressé sur son chemin. Elle l’observa en fronçant les sourcils. Et merde il connaissait son prénom et vu comment il lui souriait il allait se passer un truc qu’elle regretterait. Elle aurait du rentrer chez Mike quitte à devoir lui répondre sur les raisons de son retour. Si elle cherchait quelqu’un ou quelque chose ? Mais qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire ?
Il enchaîna avec des questions diverses. Si elle cherchait à éviter les gens, d’où elle venait… Elle le toisa quelques secondes pour déterminer s’il était sérieux quand il se permettait de lui poser toutes ces questions. Lorsqu’il s’approcha elle fit le même trajet que lui en arrière pour conserver la distance entre eux. Elle n’était pas à l’aise du tout pour le coup, Irving pouvait lui faire véritablement mal. Il savait très bien se maîtriser et elle était faible et inexpérimentée. Cela ne voulait pas dire pour autant qu’elle allait se laisser impressionner.
« Je cherche rien du tout, je vais juste prendre une douche. Tu veux venir me savonner le dos peut-être ?! » dit-elle d’un ton sec.
Ce n’était pas une bonne idée mais de toute manière soit elle s’écrasait et il allait croire qu’il pouvait lui faire tout ce qu’il voulait quand il voulait soit elle lui tenait tête quitte à se prendre une correction. La deuxième option était celle qui ferait le moindre mal à son égo déjà émietté. Elle savait que tout les loups la traitaient de faible sous prétexte qu’elle était une fille, jeune, minuscule et pas forcément la plus charismatique qui leur ait été donné de voir.
« Fous-moi la paix. Je t’ai rien demandé à ce que je sache et laisse-moi passer avant que je m’énerve. Tu te prends pour quoi pour venir me fliquer ? »
Il pouvait être la reine d’Angleterre elle en avait rien à faire. Il n’avait pas à lui parler comme ça et elle faisait ce qu’elle voulait. Elle amorça un geste pour essayer de le contourner et juste faire ce qu’elle avait à faire avant de partir. Sérieux, il ne pouvait pas simplement la laisser tranquille, ça se voyait non qu’elle avait passé un sale quart d’heure, non ? Contrairement à lui elle n’avait pas passé sa nuit à se faire plaisir avec une jolie louve, elle la sentait d’ici cette odeur de sueur mélangée à celle d’une louve. Tout ça c’était nouveau pour elle aussi, il n’y avait aucune intimité dans le fait de pouvoir sentir toute ces choses, sérieux il aurait pu se parfumer pour tenter de se cacher un peu de ce qu’il venait de faire, un peu de pudeur quoi bordel !? Mais visiblement elle était la seule à avoir ce genre d’idées saugrenues qu’on ne veuille pas afficher sa sexualité aux yeux – ou plutôt au flair – de tous. Mais elle devrait se faire une raison sur le sujet chez les loups c’était sexe et violence. Elle ne voulait pas en savoir plus, juste qu’on lui foute la paix et là il était sur son chemin. Elle le foudroya du regard en guise de dernier avertissement. Elle allait lui faire quoi ? Il semblait évident que si elle essayait ne serait-ce que de l’approcher de trop près il allait vraiment s’énerver lui aussi et ça ne serait pas beau à voir.
Spoiler:
T'inquiètes c'est nickel
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Sujet: Re: –› All the lonely people. Where do they all belong ? ‹– [Livre II - Terminé] Mar 27 Mai - 21:46
Non, Irving n'était pas loup à prendre des gants avec une déserteuse et une traîtresse. Il avait envie d'aller au conflit, de la malmener ou de la brutaliser si nécessaire. Charlie l'avait tout de suite compris : c'était tellement évident à l'entendre, tout dans sa voix et sa posture indiquait qu'il ne comptait pas la laisser tranquille.
Elle essaya pourtant de se défiler, usant d'une réplique ironique qui ne fit pas plus sourire Irving. "C'est vrai que ça sent fort, ça pue l'humain, ça pue la traîtrise !" Il s'emportait tout en parlant. "Tu devrais avoir honte de ta conduite, tu salis la meute." On aurait dit un vrai fanatique : Irving était passé par cette période durant la guerre, et elle était à présent à son paroxysme. *Je vais t'y conduire moi à la douche !*
Il outrepassait ses droits mais la Lupa et l'exécutrice étant absentes, il se sentait tout puissant et habilité à se faire obéir.
"D'un, je suis plus fort que toi. De deux, j'ai toujours été fidèle à la meute et je prouve régulièrement ma valeur." A chaque point énoncé, il s'était rapproché d'elle et l'avait finalement acculé contre un mur. "De trois, tu n'es pas la bienvenue parmi nous et j'ai le droit de faire ce que je veux. C'est clair ?"
Son erreur avait été de la laisser libre de ses mouvements. Il avait rechigné à la toucher, se contentant de la faire reculer. Charlie paraissait dégoûtée d'être proche de lui, comme si son odeur de loup la rebutait. Etait-elle définitivement passée dans le camp des humains ? Si c'était le cas, Irving devrait la mettre hors d'état de nuire et laisser le pouvoir décider.
Ou peut-être voulait-il la laisser imaginer qu'elle pouvait s'enfuir, ou le battre ?
hrp:
désolée du retard ! et en plus c'est pas top! Si les agissements d'Irv ne te vont pas, dis-le moi et je modifierai !
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Sujet: Re: –› All the lonely people. Where do they all belong ? ‹– [Livre II - Terminé] Mer 28 Mai - 13:56
Irving & Charlie
Charlie en était à son deuxième échec quant au concept de la famille. Pourquoi insistait-elle ? Elle pensait avoir droit à des petites remarques désagréables pendant quelques temps pour souligner le fait qu'elle était une Louve et qu'elle n'avait rien à faire chez les humains que se soit sa famille d'origine ou pas. Mais l'attitude d'Irving la choquait dans un premier temps pour l'énerver. Lorsqu'elle l'entendit lui dire que ça sentait mauvais elle restait bouche bée alors qu'il passait par le fait qu'elle sentait l'humain et finalement la traitrise.
* Tu vas voir espèce d'abruti d'où elle vient la traitrise ! * pensa-t-elle alors qu'elle savait pertinemment qu'elle se prendrait la rouste de sa vie si elle l'agressait.
De toute manière elle allait se prendre une rouste. Salir la meute ? Elle ? C'est lui et tout ses frères qui l'avaient salis. Elle n'avait jamais demandé à devenir une Louve et pourtant maintenant elle en était une. Ils avaient ruiné sa vie, l'obligeant à renoncer à tout ce qu'elle avait voulu, la forçant à se plier à leurs règles et maintenant ils voulaient qu'elle se retrouve toute seule parce que personne ne voulait l'aider après qu'elle ait commis une petite erreur.
« Ah ouais ? Je salis la Meute ? Et ben la prochaine fois vous ferez une session de recrutement soigneusement étudiée avant de transformer n'importe qui. Prenez des volontaires qui puissent être assez cons pour te supporter. » hurlait-elle.
Il voulait la prendre pour une idiote en l'insultant et espérant qu'elle s'écrase ? Elle avait suffisamment de rage pour l'insulter copieusement pendant la prochaine décennie à venir. Elle n'avait rien contre lui jusqu'à présent mais maintenant c'était personnel, il allait prendre pour tout ceux qu'elle détestait.
Il lui énonça alors les raisons qui lui donner le droit de lui poser toutes ces questions. Plus fort, c'était un fait indiscutable même s'ils n'avaient pas été des Loups mais en quoi ça le rendait plus important ? C'était à qui taperait le plus fort serait le plus important ? Ridicule, c'était vraiment une bande de barbares. Toujours fidèle à la Meute, elle n'avait rien fait qui prouve qu'elle en n'avait pas fait de même. Prouver sa valeur, elle y travaillait autant qu'elle pouvait mais son problème principal c'était de se contrôler de gérer toutes ces choses qu'elle ne connaissait pas.
La troisième raison lui fit l'effet d'une bombe. Elle avait reculé à mesure que lui s'était rapproché jusqu'à se retrouver piéger entre lui et le mur. Il y avait encore de l'espace entre eux, ni l'un ni l'autre ne voulait se toucher tant que ce n'était pas nécessaire. Mais il allait bien falloir qu'elle bouge pour sortir de là, mais si elle le faisait il allait de suite réagir. Elle n'avait qu'à lui foncer dans le lard et prier pour que ça ne finisse pas par lui couter bien plus cher que son dernier affrontement. Elle avait commencé à récupérer, il devait lui rester quelques plaies dû aux coups de feu qu'elle avait reçu mais rien de bien méchant. Le plus chiant c'est qu'elle avait l'impression de peser une tonne et chaque geste tirait sur ses muscles endoloris.
« Vas te faire foutre, j'ai trahi personne. C'est quoi le problème, il faut pas s'approcher des humains ? Maintenant dégage de ma route je suis pas d'humeur à te supporter. »
Elle lui lança un regard noir avant de finalement quitter le mur pour s'avancer vers lui. Elle n'essayait même pas de l'éviter, non elle voulait qu'il se pousse ou qu'il fasse ce qu'il semblait avoir en tête. Mais qu'il pense bien que même si elle était petite et plus faible elle n'allait pas le laisser emporter cette victoire au paradis sans se défendre bec et ongles. Elle avait accumulé de la haine pendant toute la semaine et elle pensait pouvoir lui vomir les pires méchancetés du monde pour cacher que dans le fond elle était juste blessée mais finalement elle se sentait vide, lasse et fatiguée. Elle n'avait même pas envie de se montrer triste, cette sensation était partie quand il lui avait dit qu'elle n'était pas la bienvenue chez eux. Elle n'avait qu'à retourner dans la forêt et vivre loin de tout et tout le monde. Après tout cette guerre n'était pas la sienne.
« Je m'en vais si c'est ça que tu veux... » dit-elle dans un soupire alors qu'elle abandonnait son ton haineux pour juste lui montrer combien elle était soulée et le fait qu'elle voulait juste être en paix.
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Sujet: Re: –› All the lonely people. Where do they all belong ? ‹– [Livre II - Terminé] Sam 21 Juin - 19:19
La malveillance faisait partie de la vie d'Irving durant la guerre. Il acquit de nombreuses valeurs au cours des combats et devint un meilleur loup qu'auparavant, mais en ce jour glacial de décembre 2011, il avait encore un long chemin à faire dans l'apprentissage des bonnes manières. Impulsif, la violence s'imprégnait de ses gestes et de ses paroles. La louve avec qui il avait couché pouvait en témoigner. Quand il était en sa présence, il ne lui adressait pas une parole ou un geste d'affection. Sa seule manière de s'exprimer passait par des morsures extérieures, et leur étreinte sauvage pour apaiser son énergie dévorante.
Même cela ne le rendait pas serein, et le départ de Charlie l'avait troublé. Son retour encore plus. Pourquoi ? Pour lui, le fait qu'elle parte voir sa famille humaine était un signe évident de trahison. La raison de son retour était plus obscure. En la poussant hors de ses retranchements, Irving se demandait si elle allait l'attaquer, il l'espérait en fait, il avait envie de se battre.
Il n'était pas pour ses sessions de recrutement et n'avait transformé personne. Mais ça Charlie ne devait pas le savoir et Irving devait coller à son personnage de fanatique de la meute, fidèle et obéissant. Il soupira devant ses commentaires, franchement cette fille n'était pas cohérente dans son discours :
"C'est clair que si on avait su, on t'aurait tuée plutôt que de te transformer ! Ah ouais ? Si tu nous supportes pas, pourquoi t'es revenue ?" Irving se conduisait comme un gosse et parlait comme un gamin. Mais la finesse et la diplomatie ne faisaient clairement pas partie de ses attributions de départ à la naissance.
Irving l'avait bloquée contre un mur, il ne savait pas encore ce qu'il allait lui faire, il avait envie que ce soit elle qui pète un cable et l'attaque.
"Non-il-ne-faut-pas !" dit-il sur un ton moralisateur, comme s'il s'adressait à une enfant à l'esprit lent. "Surtout en ce moment, les humains sont contre nous, ils ne nous comprendront pas, il faut rester entre nous ! Qui t'a enseigné la vie Charlie ?" C'étaient des règles élémentaires de survie et elle les avaient enfreintes. D'où sortait-elle et qui l'avait éduqué ?
Irving recula d'un pas ou deux sous l'effet de la surprise quand elle s'avança vers lui. Il croyait vraiment que le poing de Charlie rencontrerait sa joue, il avait envie que ça cogne, qu'il y ait un clash, il pensait qu'elle-même en avait besoin, qu'elle était comme lui, qu'elle avait besoin de se lâcher ... Et non. Son visage perdit de son agressivité d'un seul coup, c'était fou, il exprima tant de lassitude et de fatigue qu'il la regarda sans bouger ou parler. Elle avait éteint toute velléité en lui. Comment pouvait-il frapper une louve qui ne se défendait pas ? S'il possédait au moins une valeur, c'était celle-là.
"Ce que je veux c'est comprendre. Pourquoi tu es partie ? Et pourquoi tu es revenue maintenant ?" Sa voix avait perdu toute agressivité. Mais il savait qu'il n'obtiendrait pas de réponses de sa part. Tout ce qu'elle pouvait tenter, c'était de s'en aller au plus vite loin de lui. D'une certaine manière, il avait perdu. Il n'en avait pas encore conscience mais il s'était énervé pour rien. Il aurait du se montrer compréhensif et là il aurait su. Il avait baissé les bras physiquement, l'air de signifier qu'elle pouvait partir si elle le voulait.
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Sujet: Re: –› All the lonely people. Where do they all belong ? ‹– [Livre II - Terminé] Mar 24 Juin - 13:32
Irving & Charlie
Les poings serrés elle était coincée il voulait la pousser à bout mais il n'aimerait sans doute pas ce qui allait arriver. Elle le frapperait peut-être, ce n'est pas ça qui allait le faire bouger mais surtout elle sentait ses nerfs sur le point de flancher et l'envie de pleurer comme une gamine, qu'elle était, se faisait sentir. Mais jamais de la vie elle ne lui ferait se plaisir. Elle encaissait lorsqu'il parla de la tuer plutôt que de la transformer.
* Vraiment con celui-là * songea-t-elle avec rage.
Pourquoi elle était revenue, elle sentit sa gorge se serrer et son rythme cardiaque augmenter sensiblement. Doucement mais sûrement elle sentait la panique revenir au souvenir de ce qui s'était passé ces derniers jours. Elle avait l'impression que leur dispute avait tout d'un enfantillage de maternelle et s'ils continuaient sur ce rythme ils n'allaient pas tarder à rameuter pas mal de monde parce qu'une bagarre ça fait toujours rire tout le monde. Elle se mordit la lèvre pour ne pas dire un mot, peut-être que s'il crachait tout son venin et qu'elle ne réagissait pas il allait finir par se fatiguer et laisser tomber.
Nouvelle règle : pas le droit de voir d'humains. Pourtant Mike ne lui avait rien dit quand elle avait dit vouloir retourner voir son père. Il avait compris lui qu'elle ne pouvait pas changer de famille du jour au lendemain. Surtout la sienne elle pensait que quoi qu'il arrive ils seraient tous solidaires. Qui lui avait enseigné la vie ? Sûrement pas la Meute, elle ne se faisait pas encore à sa nouvelle nature, elle tâtonnait pour comprendre le fonctionnement de ce nouveau monde. Son éducation elle la devait à son père c'est pour ça qu'elle était revenue chez elle. Et même si elle faisait des efforts pour rester muette il venait de lui faire toucher un point sensible qui ouvrit les portes à sa colère.
« Je vais te dire moi qui m'a enseigné la vie : des humains. C'est pour ça que j'y suis retournée parce qu'on ne tourne pas le dos à sa famille selon moi. Et je suis revenue pour les mêmes raisons mais faut croire que je suis la seule crétine à le penser parce que ma propre famille me rejette sous prétexte que je ne suis plus humaine et maintenant les Loups ne veulent plus de moi parce que je suis retournée voir ma famille même pas une semaine. »
Elle hurlait presque et si jusqu'à présent elle avait réussi à se contenir pour éviter de faire une scène ou de se prendre une dérouillée elle n'y arrivait plus. Il reculait alors qu'elle avançait vers lui. Quoi maintenant il avait peur d'elle ? Elle ne prit pas la peine de réfléchir et sentit son poing serré s'envoler vers ses abdos. Maintenant c'était lui qui semblait calme et elle qui craquait, il lui eu juste le temps de finir sa phrase quand elle sentit le contact de ses muscles. Elle était peut-être en colère mais elle n'avait pas envie de le frapper en plein visage, se serait vraiment ouvrir la porte à une bagarre qu'elle perdrait à coup sûr. Sans compter que le coup qu'elle venait de lui infliger n'était pas si violent que ça, elle avait l'impression d'être un peu molle du genou. Sans doute parce qu'elle n'avait pas envie de se battre, pas encore alors qu'elle avait eu du mal à se remettre du dernier contre sa propre famille de sang.
« Qu'est-ce que ça peut te faire ? Il faut rester entre nous, hein ? Et ben tu sais quoi c'est pour ça que j'étais revenue mais en fait je ferais mieux de vous laisser tous autant que vous êtes ça me gonfle sérieusement toutes ces histoires. »
Elle ne hurlait plus, elle releva les yeux vers lui et ne vit plus la moindre trace de colère, elle était presque troublée mais elle resterait sur ses positions. La seule chose qu'elle regrettait c'était de l'avoir laissé voir qu'il l'avait blessée au point qu'elle ait les larmes qui lui montent aux yeux. Elle détourna rapidement le regard et le passa une dernière fois avant de prendre la direction de la salle d'eau.
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Sujet: Re: –› All the lonely people. Where do they all belong ? ‹– [Livre II - Terminé] Jeu 10 Juil - 21:14
Non, l'attaque frontale qu'avait employée Irving contre Charlie n'était clairement pas la bonne idée pour la faire parler. Il s'en rendait compte à retardement, mais impossible pour lui de faire machine arrière. Il avait remonté Charlie contre lui aussi sûrement qu'une horloge mécanique *pour le jeu de mots pourri, tu repasseras* ! Rappelons qu'au départ, Irving avait eu envie de se battre avec elle, de lui faire mal par tous les moyens possibles, et il avait réussi tellement facilement qu'il se sentait à présent tout con, et tout vide. Vidé de toute énergie négative, il avait tout déversé sur la pauvre Charlie *pauvre, n'exagérons rien* sans même la toucher physiquement. Il avait révélé le début du moins de sa grande théorie sur la toute puissance des lycans par rapport aux humains, théorie qu'il n'était pas la seul à posséder d'ailleurs, mais qu'il gardait souvent sous clé devant les nouveaux loups enrôlés de force qu'il devait péniblement côtoyer. Non, Irving n'approuvait pas la méthode d'enrôlement et regrettait que Charlie ou d'autres innocents se soient retrouvés des loups sans l'avoir voulu. Lui était loup par voie naturelle et aurait aimé que tous soient comme lui, mais il ne pouvait rien contre les diktats de la guerre !
Il la poussa à bout tant et si bien qu'elle finit par sortir de ses gonds, juste au moment où il relâchait sa garde, tellement étonné de la voir flancher aussi vite. Elle le cogna au ventre, mais ses abdos en béton résistèrent bien à l'assaut. Ce que Charlie lui disait, sur les humains qui lui avaient appris à vivre et qu'elle voulait rejoindre en ces temps de guerre, dans un sens, il la comprenait. Il se rappelait enfin l'amour qu'il avait eu pour sa mère humaine, amour interdit car il devait rester toujours avec la meute, amour enfoui car sa mère était morte depuis quelques années maintenant. Il avait fermé les yeux sur les similitudes entre la conduite de Charlie et la sienne, pour ne pas souffrir, peut être ?
Que pouvait-il lui dire ? Sûrement pas qu'il la comprenait, ou qu'il partageait sa souffrance, car il ne serait pas crédible et jamais elle ne le croirait. Il savait seulement qu'ils se ressemblaient un peu au final, Charlie et lui.
"Je suis désolé," sut-il seulement lâcher alors qu'elle reculait et s'en allait. Des loups les croisèrent à ce moment-là en jetant des regards en coin à leur "couple" et il ajouta plus fort : "Va te doucher ! Tu te sentiras plus louve après ça !" Il aurait aimé dire aussi qu'elle retrouverait sa place parmi eux car elle lui paraissait forte, forte en tout cas de lui avoir tenu tête mais elle était déjà partie.
FIN
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Sujet: Re: –› All the lonely people. Where do they all belong ? ‹– [Livre II - Terminé]
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