« Rien n’est réel sauf le hasard. » [Livre II - Terminé]
Sujet: « Rien n’est réel sauf le hasard. » [Livre II - Terminé] Jeu 18 Avr - 23:17
Si j’avais eu le choix, jamais, ou peut être pas avant plusieurs dizaines d’année, je n’aurai remis les pieds au cœur de l’Ecosse. Trop de chaînes brisées, assurément. De rancœur chez des humains et des vampires. Trop de souvenirs de Piotr. Ce n’était qu’un animal, je le savais, mais lorsque je m’étais réveillé, en Afrique, et que j’avais senti que mon compagnon avait rendu son dernier soupir, quelque chose s’était brisé en moi. J’essayai de colmater la fissure depuis, sans succès. Mon impassibilité, mon incapacité à ressentir le moindre sentiment, le mur de pierre qui tuait dans l’œuf la moindre once d’humanité dans mon être avait désormais une large brèche qui le lézardait sur toute sa hauteur. Ce n’était pas grand-chose, mais ça avait suffi pour me faire pleurer. Les larmes… je les sentais encore couler sur mes joues, comme des gouttes de pluie. Elles m’avaient marqué, parce qu’elles n’avaient pas coulé depuis des années à l’époque. Et elles n’avaient pas coulé depuis. De fil en aiguille, après avoir sobrement mis Piotr en terre – malgré la brèche, je n’étais pas et ne serai jamais un sentimental – j’avais décidé de repartir en Russie, mon pays natal. Pareil, ce n’était pas pour retrouver mes terres d’origine, ma patrie, mais juste marcher sur les traces de mon frère, et trouver ma sœur, mes autres frères. Je n’avais songé jusque là qu’à Sergeï parce qu’il était le seul intéressant pour savoir ce que j’avais. Mais lorsque je m’étais retrouvé seul, j’avais pensé à Maria. Et Sebastian. Et Steban. Je poussai un soupir en sortant mon ordinateur portable et les feuilles sur lesquelles je travaillais depuis plusieurs jours.
Je n’avais pas voulu revenir en Ecosse, mais j’y avais été contraint. Sans pouvoir me défiler comme je l’avais toujours fait et comme j’avais voulu le faire. Cette fois, ma tête n’était pas la seule en jeu. Mes neveux, ma nièce, que je n’avais vu qu’un mois, et pas beaucoup plus, pouvaient pâtir de mes décisions. Maria aussi. Sebastian, aussi. J’avais trouvé leurs traces, et je les avais condamnés en condamnant d’un même coup ma liberté qui m’était si chère. Dans un sens, j’étais désormais obligé d’être loyal à la Mafia Russe qui avait su et pu m’aider lorsque j’avais réclamé son aide. Je lui étais redevable, c’était ainsi qu’ils l’avaient formulé, et je devais payer mes dettes en mettant mes talents si particuliers à leur servir. Tuer ne me perturbait toujours pas. Après tout, une vie était une vie. La mort, elle, était inévitable. Qu’elle vienne plus tôt, ou plus tard, pour des gens qui m’étaient inconnus, je ne voyais pas en quoi cela devait me déranger. Je faisais ce que je devais faire pour survivre ; ils n’avaient qu’à faire de même. D’un geste de la main, j’appelai un serveur, et je commandai un café serré. Ma couverture de traducteur devenait plus que cela. En même temps qu’elle avait débloqué mes émotions, la mort de Piotr avait brisé en moi ma réticence à mentir et à jouer des rôles. Elle m’avait rendu plus humain tout en m’ôtant la seule part d’humanité que j’avais avant. C’était… hum… amusant de le voir ainsi. Amusant. Je ne comprenais toujours pas cette notion. La joie, je commençais à l’assimiler. Mais le reste des émotions positives… j’avais du mal. Beaucoup de mal. Enormément de mal. Je secouai la tête en me reconcentrant sur la traduction que j’effectuais. Un discours, un livre. Et des informations pour la mafia aussi. J’avais commencé à traduire sur des feuilles volantes, mais la Mafia m’avait fait parvenir un ordinateur pour que ce soit plus pratique. Je n’étais pas tout à fait à mon aise sur de telles machines, mais j’étais débrouillard et j’avais une excellente mémoire – ce qui m’aidait pour les langues d’ailleurs. Le café arriva, j’en étais à la moitié. Je ne tapais pas très rapidement mais je me concentrais pour accélérer petit à petit. Ca n’avait rien de surnaturel contrairement à l’Ecosse, venais-je de faire un jeu de mot ?, et j’assimilais cet apprentissage au tir de précision. Lenteur égale précision. Précision égale vitesse. Ce credo qui était l’une des rares choses que j’avais apprises et retenues de ma formation dans l’armée russe, de ma formation de tireur d’élite entendons bien, était devenu le mien. Je me concentrais devant mon clavier, visualisant le cheminement qu’allaient devoir faire mes doigts, lorsqu’un coup de vent souleva mes feuilles une première fois. Je les plaquai sur la table, les coinçant comme je le pouvais sous la soucoupe de ma tasse de café, et je retournai à ma traduction, cherchant régulièrement dans les multiples dictionnaires que j’avais. Si je parlais couramment le russe, l’allemand, le croate, l’anglais et quelques dialectes africains, certains mots techniques m’échappaient puisque je n’étais pas locuteur natif. Et que j’avais quand même un gros retard scolaire, n’ayant jamais été scolarisé avant mes dix huit ans. Une nouvelle rafale de vent balaya la terrasse du bar, fit voltiger quelques serviettes, un chapeau, et atteignit mes feuilles qui s’envolèrent. Si mes réflexes étaient suffisamment rapides pour en récupérer une grande partie avant qu’elles ne me soient hors de portée, certaines allaient se plaquer contre une chaise non loin de moi, et une table. Et une personne. J’intimai en croate à Vlad de rester coucher, ce que le bougre fit sans difficulté, et je me levai pour récupérer les pages du roman russe traduites en anglais, interpellant pour cela l’inconnu :
« Oprostite, mogu li uhvatiti list koji je na desnoj strani, vjetar je raspršena moj rad… »
Sans m’en rendre compte j’avais parlé en croate. Je traduisais divers textes depuis plusieurs heures, même si je ne m’étais installé à une table de ce bar qu’une trentaine de minutes plus tôt. Je me mélangeais facilement entre les langues lorsque je les manipulais longuement. Je perçus cependant assez rapidement, au regard interloqué d’une dame à notre droite d’ailleurs, que je n’avais pas parlé anglais, aussi je répétais une nouvelle fois avec toujours ce même accent slave très prononcé que je ne raillerais jamais totalement.
« Excusez moi, pouvez vous attraper la feuille qui se trouve à votre droite, le vent a dispersé mes travaux… »
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Sujet: Re: « Rien n’est réel sauf le hasard. » [Livre II - Terminé] Jeu 25 Avr - 22:36
Si j'avais eu le choix, je ne serais jamais venue en Écosse, jamais de ma vie. Mais il faut croire que le destin en avait voulu autrement, que je devais venir ici pour me retrouver à jamais seul alors que ma compagne mettait fin à ces jours de façon définitive comme si elle ne voulait pas de ce monde où elle était complètement rejetée. Si elle avait attendu un peu, elle aurait été intégrée, c'était une assurance, mais elle ne se sentait pas bien ici, Terre Neuve lui manquait et du coup, ma patrie me manque aussi. Mais à présent, j'étais un loup de la meute d'Écosse depuis plus de 7 années, j'avais montré que l'on pouvait me faire confiance, j'essayais de ne pas montrer mon spleen, de ne pas trop râler sur mon sort, car il pourrait être largement pire, je pourrais être mort, tout simplement. Mais j'étais passé entre les gouttes de cette pluie meurtrière durant toutes ces années, sans trop de blessures importantes. Évidemment, je n'étais pas ressortie indemne de ces années sanglantes, j'avais détesté par dessus tout le recrutement que nous avions du faire, transformer des humains pas forcément de bon gré, c'était une chose digne de sales cabots, mais ce rang là n'existait plus vraiment à présent et ça me dérangeait mais avais-je un mot à dire ? Mary s'était trouvé un loup digne de ce nom apparemment. Je ne l'appréciais pas, pas plus que je ne l'appréciais elle mais je devais faire avec, il n'y avait pas de doutes à avoir. Bref, j'étais là depuis 7 ans, je faisais partie des meubles pratiquement puisque je n'avais même pas changé de métier, je faisais le strip teaser à la perfection maintenant, j'avais des années d'entraînement derrière moi. Je serais bien reparti au Canada mais pour retrouver qui ? Tous ceux que j'avais pu connaître à ce moment là ne sont plus là, je n'avais plus d'accroche ailleurs qu'ici, en Ecosse. C'était difficile à accepter mais c'était là que je devais être, je ne pouvais pas aller dans un autre lieu. Je détestais toujours autant les métamorphes, mais je faisais aussi avec ça, je devais faire avec énormément de choses finalement mais que voulez-vous que je vous dise, ma vie était une vie de sacrifice à présent, un sacrifice perpétuel pour ma famille, pour les miens, pour les loups et seulement eux.
Bref, entre la meute et le travail, je n'avais plus grand choses d'autre à faire, j'avais un peu de temps libre mais je ne l'utilisais à rien d'autres que de rester chez moi la plupart du temps à regarder la télévision ou bien regarder des choses sur l'ordinateur. Oui, ce n'était pas très palpitant quand je n'étais pas sur le domaine de Wolfheavean. Mais là, j'avais envie de voir autre chose alors je me suis mis en tête de me rendre dans un bar pour boire un verre, un peu d'alcool ne me ferrait sans doute pas trop de mal. Je me rendais donc à la terrasse d'un bar sans plus d'artifice, j'avais un jean et une chemise, ainsi qu'une paire de tong, nous sommes en juin, il fait bon en Écosse enfin, en général. Il y avait un peu de vent mais je supportais très bien la chaleur qui n'était pas si élevée que ça. Je me calais donc là, et j'observais mon monde comme j'avais pu le faire quelques fois. Puis je fus perturbé par des feuilles arrivant jusqu'à ma table. Un coup de vent avait fait envolé les feuilles de mon voisin de table. Il vint les récupérer me parlant dans une langue que je ne comprenais nullement avant de voir ma tête interloqué, il reprit en anglais. Il était assez poli, mais sa tête ne me revenait pas du tout, aller savoir pourquoi.
" Vous devriez faire attention, ces petites choses pourraient malencontreusement allé encore plus loin que ma table. "
Je me penchais pour prendre la feuille et j'essayais de lire ce qu'il y avait de marquer mais je ne comprenais rien. Il n'était de notre pays, c'était certains, un russe ou un truc dans le genre.
" Vous n'êtes pas du coin vous ... Qu'est ce que vous faites ici ? "
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Sujet: Re: « Rien n’est réel sauf le hasard. » [Livre II - Terminé] Jeu 2 Mai - 19:14
« Vous devriez faire attention, ces petites choses pourraient malencontreusement aller encore plus loin que ma table. Vous n'êtes pas du coin vous ... Qu'est ce que vous faites ici ? »
L’animosité de certaines personnes m’était incompréhensible, plus encore lorsqu’elle était totalement gratuite et injustifiée. Concernant tout ce qui était émotion et sentiment, je me faisais l’impression de n’être qu’un enfant de quelques années plongé au cœur d’un monde dont on avait oublié de me préciser au préalable les règles. J’arrivais à différencier à présent les comportements dus à la colère de ceux dus à l’impatience, parce que j’avais ressentis plus ou moins les deux émotions depuis la mort de Piotr. J’arrivais aussi à gérer un peu mieux lorsque des sentiments contradictoires en apparence me prenaient au dépourvu, mais ce n’était pas pour autant que j’étais un humain accompli, si on pouvait le dire. L’autre tiqua à mon utilisation du croate, et tout aussi certainement à mon accent, mais j’en avais l’habitude. Peut être était il de ces autochtones fiers de leur sang écossais et méprisants envers les étrangers, ou peut être avait il simplement quelque chose contre les habitants de l’Est. Je ne savais pas du tout ce qui pouvait motiver son animosité pour moi. Peut être, même, étais-je totalement à côté de la plaque, et imaginais-je tout cela. Ce n’aurait pas été surprenant, puisque si j’étais capable de réfléchir et d’analyser froidement toutes les solutions, j’étais totalement novice dans la compréhension des autres. J’haussai les épaules en récupérant mes feuilles et en les comptant sans les regarder :
« En effet, le vent peut emporter les feuilles loin de là, c’est pour cela que je les recopiais sur mon ordinateur. Et… je ne suis pas du coin. Contrairement à vous, je… suppose… »
Je reculai jusqu’à ma table, ne sachant que rajouter de plus et si je lui étais réellement antipathique, et m’apprêta à me remettre à ma traduction, à me replonger dans le texte absolument inintéressant qu’un petit auteur sponsorisé par mes employeurs avait pondu entre deux cafés. L’avantage, c’était qu’il n’utilisait presque pas de mots qui m’étaient inconnus et sa grammaire ne comportait aucun piège ou tournure un peu compliquée qui m’aurait perturbé. L’inconvénient c’était que c’était d’une platitude et d’une inculture qui me fatiguait. Inconsciemment, j’avais gardé la tête tournée vers l’autre homme, alors que, perdu dans mes pensées, je ne brillais pas par mon envie de reprendre mon travail fastidieux, loin de là. Le grognement de Vlad me sortit de mes pensées, et je clignai des yeux. Le terrier russe me faisait penser à feu Piotr à cet instant, alors que, oreilles plaquées en arrière et aplati au sol, il grognait en direction de celui qui avait reçu mes feuilles un peu plus tôt. Je ne mis pas très longtemps à comprendre ce qu’il se passait. Le vent avait cessé un instant de balayer en bourrasque la terrasse, et un faible souffle dans le sens contraire avait porté aux papilles olfactives de mon animal de compagnie l’odeur de la personne. Piotr avait déjà réagi ainsi, voilà bien des années. Irving, quelque chose comme cela, avait provoqué une réaction similaire chez le berger allemand et j’étais suffisamment malin pour additionner A + B. Piotr avait mal réagi à la présence d’Irving, et notre discussion qui avait suivi avait longuement tourné autour des loups. Et quelques mois après le monde découvrait que, non comptant d’abriter des vampires, notre univers comptait aussi les lycanthropes dans les espèces mythologiques qui ne l’étaient pas vraiment. Je repensai aux instructions de la mafia. « Nouez des contacts, élargissez votre réseau tout en vous méfiant de vos anciennes connaissances. Il ne s’agit pas de vous terrer dans un coin, mais il ne s’agit pas non plus d’attirer exagérément l’attention. Conduisez-vous comme un citoyen normal, pour vous fondre dans la masse et nous être le plus utile possible. Essayez de rencontrer les autres espèces. Et ne faites pas de remous. » C’était complet, peut être paradoxal par moment, et je le résumais par un « soyez normal, autant que vous puissiez l’être » un peu réducteur. Nouer des contacts. J’en avais peut être l’occasion, à cet instant, même si je n’étais pas d’un naturel sociable. Je n’étais pas misanthrope, j’étais juste un solitaire qui avait vécu près de trente ans en étant incapable de nouer le moindre lien affectif avec ses pairs. J’enregistrai mon document texte, avant de demander à mon voisin, caressant au passage Vlad pour le calmer.
« Excusez-moi de vous déranger une nouvelle fois, mais vous m’êtes familier. Connaîtriez-vous un dénommé Irving ? »
On me disait souvent que je parlais parfois anglais un peu trop comme dans les livres, alors que j’avais appris cette langue au contact des habitants, un peu à la dure, dans des mises en situation ou le russe et l’arabe ne pouvaient m’être utiles. Philipp qui m’avait inculqué les premiers rudiments, et mes lectures qui m’aidaient à me perfectionner étaient peut être la cause de mon vocabulaire choisi et un peu ampoulé. Dans tous les cas… je communiquais, n’était-ce pas le principal ? Et actuellement, je communiquais avec une personne que je suspectais être un loup garou, même si je n’en avais pas la certitude. Vlad avait réagi, c’était un indice. Et s’il y avait une chance pour ce que ce soit un membre de la meute n’était pas négligeable. Bon, il pouvait aussi être un vampire, je savais que Piotr n’appréciait pas plus que cela la présence de Guillemaud, mais cette solution était à exclure étant donné que le soleil pointait le bout de son nez dans un ciel écossais étonnamment dégagé.
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Sujet: Re: « Rien n’est réel sauf le hasard. » [Livre II - Terminé] Jeu 30 Mai - 17:37
Je n'avais jamais été quelqu'un de doux depuis que j'étais arrivé ici en Écosse, sans doute en partie à cause de mon passif. Je n'en voulais pas à cette personne là en particulier, mais je ne m'étais pas montré forcément très amical de prime abord, mais ça ne faisait pas tellement partie de mon personnage, je n'étais pas ainsi. Nevaeh était partie depuis longtemps maintenant, et au fond de moi, même si j'étais passé outre, elle me manquerait toujours un peu. C'était une question délicate que de parler d'elle, enfin de me remémorer des souvenirs que nous avons pu partager, il y en a finalement si peu de bons et mémorables. Tout n'avait été que déchéances avec pertes et fracas. Ces années sanglantes m'avaient permis d'évacuer une bonne partie de toute cette frustration, en me battant dur contre nos ennemis qui étaient changeant, les humains, les vampires, les semi-démons. Aujourd'hui, nos ennemis officiels étaient seulement ces derniers, nous n'étions plus dans le collimateur de la nation. Je dis bien cela mais il y aurait toujours des personnes qui nous en voudrait, mais c'était ainsi, il n'y avait rien à faire de plus que ce que je faisais déjà. J'appartenais à la meute d'Ecosse depuis un long moment maintenant, 7 ans, j'avais fait mes preuves aux yeux de Mary et de son nouvel ulfric. Enfin, nouveau, il était là depuis un petit moment à présent mais pour moi, il était un peu comme un cheveu sur la soupe. Je ne disais pourtant rien de ce que je pensais, je n'avais plus cette position depuis aussi longtemps que j'étais ici. Cela ne me manquait plus, j'avais appris à être un bon toutou obéissant, ne dépassant plus les limites, en général. Là, j'étais calmement à la terrasse de ce café, de ce bar, et cet humain m'importunait avec ces feuilles qui était apparemment en russe ou quelques choses dans le genre. Je n'avais rien contre lui particulièrement mais j'étais comme ça, froid et distant dès le départ, mais peut être que je lâcherais un peu de leste, allez savoir. Il me répondit donc simplement qu'il était en train de recopier ces feuilles sur son ordinateur et qu'il n'était pas du coin contrairement à moi. Je n'étais pas du coin, pas vraiment même si j'avais adopté ce pays depuis longtemps.
" Je suis ici depuis quelques années maintenant même si je ne suis pas originaire d'Ecosse. Je viens du Canada, Terre neuve, si vous connaissez. "
Et je réussissais à paraitre moins froid lançant un maigre sourire à mon interlocuteur comme pour lui dire que je n'avais rien contre lui même si les apparences semblaient trompeuses. Je ne voulais cependant pas non plus spécialement discuter avec lui. J'étais ici pour être tranquille observant mon monde en silence. Cela me rappelait ma rencontre il y a de cela quelques années avec un vampire du nom de Julien Guillemaud. J'étais devant le cinéma, dans une position similaire, il avait essayé d'en savoir sur moi, et il n'avait rien obtenu de ma part. Si je le rencontrais aujourd'hui, cette rencontre n'aurait sans doute pas la même saveur. Il ne me demanderait sans doute pas les même choses puisque nous existions aux yeux de tous. Alors que je pensais que plus rien ne se passerait avec le russe, il revint me parler d'Irving. Mon regard fut sans doute surpris d'entendre ce prénom sortir de sa bouche. Il disait que je lui étais familier, mais je ne me rappelais pas l'avoir croisé. Il faut dire que j'avais croisé énormément de monde sous ma forme lupine durant ces années sanglantes. Était-il possible qu'il me parle du même Irving que je connaissais ? Son chien semblait m'avoir remarqué, peut être étais-ce pour cela qu'il disait que je lui étais familier, je ne savais pas trop.
" Je connais bien un Irving oui, mais sans doute n'est ce pas la même personne que vous connaissez. Pourquoi cette question ? "
Oui, j'étais devenu suspicieux d'un coup là. Si je n'avais rien contre lui, je pourrais avoir finalement une dent contre cet humain. Qu'est ce qu'Irving avait bien pu faire encore ? Je ne savais pas, peut être qu'ils s'étaient rencontré lui et l'humain, je ne savais pas trop. J'attendais donc à présent une réponse de sa part, j'espérais qu'il en viendrait rapidement au but cela dit.
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Sujet: Re: « Rien n’est réel sauf le hasard. » [Livre II - Terminé] Mar 18 Juin - 19:37
" Je suis ici depuis quelques années maintenant même si je ne suis pas originaire d'Ecosse. Je viens du Canada, Terre neuve, si vous connaissez. "
Je secouai la tête de dénégation. J’ignorai ou se situait Terre Neuve, la géographie du continent américain m’étant assez obscur. Je n’y étais jamais, et je n’avais pour le moment pas eu de raison de m’intéresser à l’ouest de l’Europe. Mon monde, c’était l’est, entre l’Ecosse et Iaboutsk, et vaguement le Sud, puisque j’étais descendu dans des pays africains aux frontières si floues que j’ignorais dans combien j’avais voyagé. Pour moi, , l’Afrique, c’était la chaleur. Les terres arides. Les conflits qui demandaient mes aptitudes. La solitude. La sérénité. Piotr. Our moi, la Russie, c’était le froid, l’atmosphère moite de l’orphelinat, puis de l’armée, la rudesse, la violence. Pour moi, l’Ecosse c’était… l’indépendance. La découverte. La tension et étrangement, dans un même temps, l’apprentissage et… je ne trouvais pas mes mots. C’était comme une nouvelle naissance. Et la mort de Piotr, le passage à l’âge adulte. Terre Neuve, le Canada, ça ne m’évoquait strictement rien. De l’eau, parce qu’il fallait atteindre une grande étendue d’eau pour y parvenir. L’inconnu. L’ailleurs… Mon visage exprimait étrangement la méconnaissance de la terre d’origine de celui que je suspectais être un loup. Je lui avais posé une question concernant Irving, et sa réponse me surprit tout comme elle me conforta dans mes déductions et hypothèses.
" Je connais bien un Irving oui, mais sans doute n'est ce pas la même personne que vous connaissez. Pourquoi cette question ? "
Je tirai une chaise vers moi, rangeant dans un même mouvement toutes mes affaires. Je m’assis non loin de celui qui semblait être aussi peu sociable que moi, sans le quitter du regard une seule fois. Je pris lentement le temps de’installer Vlad, sa laisse pendouillant à mon côté sans être reliée à son collier. Je n’aimais clairement pas cet… « ustensile », je ne trouvais pas le terme anglais adéquat, mais j’étais obligé de l’avoir avec moi. Même si Vlad n’était pas aussi menaçant que Piotr en son temps, c’était tout de même un chien que je dressais pour l’attaque aussi bien que pour la défense et la politesse, et je savais bien qu’il pouvait être beaucoup plus agressif que ce qu’on pouvait penser de prime abord.
« Je pense, au contraire, que vous connaissez le même Irving que moi, du moins je l’espère. Je doute qu’il se souvienne de moi, mais nous avions eu l’occasion de discuter, et ce doit être le premier des vôtres que j’ai pu rencontrer. »
Je me tus un instant, prenant le temps, comme toujours, de trouver les mots anglais avant de parler. J’étais quelqu’un de particulièrement posé et patient, vivant dans un monde temporel, si on pouvait le nommer ainsi, différent des autres. Une minute passait en un soupir, une heure, en un clignement de paupière, si je n’y prenais pas garde. Le temps était extensible à mes yeux. Lorsqu’il me fallait attendre, il accélérait brutalement. Si, au contraire, j’étais contraint d’agir excessivement rapidement, il acceptait de se détendre et de se dilater pour moi, et les secondes devenaient des minutes. Si j’avais été un poète, il me semblait que parfois, j’étais capable de tournures amusantes et clairvoyantes, mais qui ne voulaient rien dire… Je repensai à Irving. Je ne connaissais de lui que quelques minutes de sa vie, et son effet sur Piotr. Pourquoi le cherchais-je ? C’était une excellente question. Parce que je me sentais obligé de faire la conversation avec cet homme qui ne réclamait qu’un peu de tranquillité ? Après tout, je le comprenais… j’étais similaire à cet homme, je le sentais. Similaire dans le sens où il préférait observer que parler. Être seul qu’en compagnie des autres. Avait-il sa propre Valentina ? Une personne en présence de laquelle il n’avait pas le besoin d’être seul ? Voilà que je commençais à penser d’étranges choses. Valentina avait bien plus d’influence sur moi que ce que je ne le supposais de prime abord. Ce n’était pas… dérangeant. Seulement déroutant. Il fallait que je m’y habitue, tout simplement. Il me fallait juste du temps… et on revenait à la notion de temps. Temps que je laissais filer entre mes doigts, à l’instant, et le loup, si c’en était bien un, devait attendre que je parle.
« Je crois qu’il a cru que j’étais l’un des vôtres. Mes propos prêtaient à confusion, à mon insu. J’aimerai arranger cette erreur et mettre au clair ce quiproquo. Et dans un sens, j’aimerai aussi apprendre à vous connaître. »
Ce n’était pas tout à fait vrai. Mon visage ne cilla pas alors que je mentais. Je ne déformais pas la vérité en disant que je voulais plus en savoir sur les loups, mais je n’étais pas franc en affirmant que je voulais mettre les choses au clair avec Irving. Après tout, cela faisait plus de sept ans que je l’avais rencontré. Et il m’importait peu. Mais j’étais d’un naturel… curieux, c’était le mot. Et connaître, réellement connaître, les loups garous, je conservais l’espoir que c’en fut un, pouvait m’être très utile à l’avenir.
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Sujet: Re: « Rien n’est réel sauf le hasard. » [Livre II - Terminé] Ven 5 Juil - 17:16
Je lui disais donc que j'étais originaire du Canada mais que j'étais à présent bien intégré en Ecosse, même si bien souvent, j'aimerais revenir sur mes terres natales. Nous avions à présent une alliance méta/lycan que je n'aimais pas tellement mais bon, je faisais avec. Les métamorphes avaient essayés de me détruire et ils y étaient pratiquement arrivés, alors je ne pouvais pas leur faire confiance comme pour les vampires. Je prenais mon mal en patience, ils finiraient bien par se révéler, et nous ne les aurions plus dans les pattes, mais je ne savais pas quand cela aurait lieu malheureusement. Le plus tôt serait le mieux pour moi. Je n'étais pas quelqu'un qui allait naturellement vers les autres, alors il était assez difficile de se confier en moi et vis versa. J'avais quelques amis, mais je ne pouvais compter que sur moi-même ou presque. Le type en face de moi ne connaissait donc pas Terre neuve, ce n'était guère étonnant en même temps mais je ne me focalisais pas sur ceci. Je ne pouvais pas lui en vouloir de ne pas connaître même s'il semblait avoir vu du pays puisqu'il parlait de nombreuses langues, enfin, au moins deux ou trois sans doute. Son accent russophone me disait qu'il parlait le russe, la langue qu'il traduisait là et l'anglais au minimum. Je ne savais pas comment il ne pouvait ne pas confondre mais bon, certains sont doués pour ça, et d'autres moins. Je n'avais jamais été amateur des langues étrangères, à part le français évidemment, mais au Canada, c'est presque normal de savoir parler les deux langues, même si je ne le pratique plus depuis que je suis en Ecosse ou presque. Bref, l'homme ne connaissait rien de mes terres natales puis il me demanda si je connaissais un certains Irving. C'était un prénom anglophone alors peut être que nous ne connaissions pas le même, mais il espérait que si en me disant qu'il avait été le premier loup qu'il avait croisé, sans le dire. C'était qui se type pour nous reconnaître aussi facilement ? Pourtant, à sa question, je ne laissais rien paraitre. Je ne disais rien qu'est ce que je pouvais lui dire ? Puis après quelques secondes il prononça une nouvelle phrase, me disant qu'Irving avait pensé que cet homme était un loup et qu'il voulait réparer ce quiproquo en apprenant à me connaître. Je n'avais qu'à humer l'air pour savoir si oui ou non, il y avait un loup dans les parages alors j'avais du mal à le croire. Je veux bien qu'Irving soit un loup peu expérimenté mais de là à croire ceci, il y avait un monde.
" Et qu'est ce qui vous fait croire que je suis un loup ? Pourquoi voudriez-vous apprendre à me connaitre ? Vous n'avez pas d'amis ? "
J'étais froid et distant mais en même temps, je ne fermais pas complètement la porte même si je n'aimais pas que ce sale russe veuille faire ma connaissance. Peut être qu'il ne répondrait pas à mes questions. J'avais de toute façon tout mon temps alors s'il voulait ne pas me répondre tout de suis ça ne me dérangeait pas le moins du monde.
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Sujet: Re: « Rien n’est réel sauf le hasard. » [Livre II - Terminé] Ven 5 Juil - 22:01
« Et qu'est ce qui vous fait croire que je suis un loup ? Pourquoi voudriez-vous apprendre à me connaitre ? Vous n'avez pas d'amis ? »
Je fronçai les sourcils en penchant la tête sur le côté, intrigué. Alors comme ça, il était vraiment un loup garou ? Mon instinct, ou plutôt les sens de Vlad ne m’avaient donc pas trompé, ce qui voulait dire que… Irving aussi était un loup. Oh. Tiens donc. Alors… Je laissai dans mon regard s’exprimer mes interrogations, mes questionnements, et peut être, même, un peu de cette satisfaction d’avoir fait les bonnes déductions à partir des bribes d’information que j’avais eues et recueillies. Il m’avait cependant posé des questions, et ce n’était pas le moment de me plonger dans mes pensées. Si, moi, je pouvais être patient, ce n’était pas le cas de tout le monde, et je ne savais pas de quel genre était l’homme en face de moi. Posé, impassible, même si mon visage avait perdu depuis quelques années cette rigidité si particulière qu’il arborait auparavant, j’entrepris de répondre à chacune d’entre elles, dans l’ordre, le plus complètement possible en tenant compte de ce que je pouvais, devais, et voulais dire :
« Vlad. Est-ce un tort ? Non. »
Je laissai quelques secondes s’égrener, mes mots résonnant dans mon esprit, comme s’ils essayaient de me communiquer quelque chose. Peut être n’avais-je pas été très clair dans mes réponses. C’était possible, parce que si moi, je suivais mon raisonnement, il pouvait être dur à suivre par un autre. C’était ce que m’avaient dit les psychologues que j’avais rencontrés. Je remontai mes pensées jusqu’à la source de mes réponses jusqu’à leur succession. Leur origine. Et les questions du loup qui était devant moi. Qu’est ce qui me faisait croire qu’il était un loup ?
« Vlad, mon chien, n’apprécie pas votre présence. Il sent le prédateur en vous, il sent votre aura sauvage que je ne peux, avec mes sens humains, percevoir. Lorsque j’ai rencontré Irving, je lui ai demandé quelle sorte d’animaux sauvages il côtoyait pour porter ainsi une odeur pouvant effrayer un molosse. »
Je fis une pause, ma voix ayant baissé tout au long de ma réponse pour n’être, au final, qu’un filet presque inaudible. S’il me semblait logique d’expliquer mon raisonnement à l’individu, il me semblait imprudent de tenir mes propos à haute voix devant toute une foule de personnes dont j’ignorais les origines, les espèces, et les motivations. Je poursuivis, remontant le son de ma voix, puisque je venais de quitter la zone sensible de la discussion.
« Est-ce un tort que de vouloir faire la connaissance des autres personnes ? Mon psychologue m’a conseillé d’aller vers les autres, pour me pousser à me sociabiliser. Vous devriez vous un psychologue vous aussi. Je suis sûr que ça vous apporterait beaucoup »
Là, à cet instant, on retrouvait l’Alexei qui tenait tête au Maître Vampire en lui disant calmement, sans animosité, ce qu’il pensait. Ce n’était pas méchant, ça ne voulait pas l’être, c’était juste un constat. Une remarque. Même pas un conseil, non ! Je n’étais pas du genre à donner des conseils. Mes interventions étaient simplement des réponses, des observations, des remarques. Jamais des phrases sans intérêts, ou presque, bercés par des sentiments que je ne possédais pas, ou que j’apprenais encore à posséder. Finalement, je conclus ma série de réponses, par celle concernant la dernière question qu’il m’avait posée.
« Et non, je n’ai pas d’ami. Et je ne veux pas être le vôtre. Mais si je vous importuné, soit, je m’en excuse. Je vous laisse. »
Je ne m’excusais pas vraiment, en fait, mais ça, ce n’était pas étonnant. Je ne m’excusais qu’exceptionnellement lorsque je comprenais que je n’avais pas faire quelque chose de bien. Je fis un pas en arrière, en haussant les épaules. Déception, colère, frustration, agacement, rien de tout cela, que j’avais d’ailleurs appris à connaître ces dernières années, ne m’habitaient et transperçaient ma voix. J’étais calme, posé, neutre. Moins qu’avant, puisque des rides interrogatives traversaient mon front, mais toujours plus que la normale.
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Sujet: Re: « Rien n’est réel sauf le hasard. » [Livre II - Terminé] Mer 24 Juil - 18:37
Ce type était tellement étrange, que je le détestais déjà. Je ne sais pas, sa tête ne me revenait pas, et puis, il parlait trop, surtout pour dire n'importe quoi. Il avait su que j'étais un lycan grâce à son chien, soit, cela ne me faisait rien, mais il lui parlait comme si je n'étais pas là, il m'ignorait totalement, il n'avait pas d'amis, il me conseillait d'aller voir un psy. Franchement, il semblait en plus de cela très sérieux ce qui me désolait pour lui. Jamais je n'aurais pensé tombé sur un type aussi bizarre, en vérité, je n'avais pas vraiment de mots pour le décrire, c'était terrible, vraiment. Qu'est ce qu'il était au juste ? J'aurais pu dire qu'il était un attardé mental mais ce n'était pas ça, il arrivait à traduire un texte dans une langue très difficile alors non, il n'était pas attardé, bien au contraire, il devait avoir une certaine intelligence mais pour le reste, il ne semblait pas doué du tout. Pour parler aux gens c'était une catastrophe. Dire à une personne d'aller voir un psy, pour que ça lui fasse du bien, mais personne ne dit ça, surtout à un inconnu, même si celui-ci n'est pas très accueillant. J'aurais bien voulu lui mettre mon poing dans la gueule pour l'envoyer valser à 5 bons mètres, mais je me suis retenu. Cela faisait bien longtemps que je ne faisais plus de vagues au sein de la meute, mais là, j'aurais pu si je n'étais pas quelqu'un de raisonnable. Je le laissais donc débiter ces bêtises, avant qu'il dise qu'il allait me laisser. Bien, c'était une sage décision quoiqu'il advienne ! Mais je ne pouvais pas ne pas lui répondre.
" Vous devriez aller voir votre psy plus souvent à mon avis. Ce n'est pas en parlant de la sorte que vous arriverez à vous faire des amis, mais je m'en fiche. Ce n'est qu'un conseil comme ça, en l'air. Réfléchissez plus avant de dire des choses qui vous dépassent complètement. Trouvez vous des amis émotionnellement attardés comme vous, parce que je doute que vous arriviez à trouver quelqu'un qui veuille vraiment de vous, enfin si vous le désirez car je n'en ai pas du tout l'impression. On dirait un robot avec un chien qui le surveille. Bref, vous êtes un idiot, c'est bien malheureux pour vous. "
Je n'en disais pas plus, ça ne servirait strictement à rien d'en dire plus de toute façon. Je me levais donc et je partais sans attendre une quelconque réponse. J'espérais simplement pour lui que mes propos le ferrait se remettre en question même si j'en doutais très fortement. Je n'avais que faire d'un pauvre humain qui essaye de psychanalyser les gens alors qu'il consulte lui même un psy.
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Sujet: Re: « Rien n’est réel sauf le hasard. » [Livre II - Terminé] Jeu 8 Aoû - 14:13
" Vous devriez aller voir votre psy plus souvent à mon avis. Ce n'est pas en parlant de la sorte que vous arriverez à vous faire des amis, mais je m'en fiche. Ce n'est qu'un conseil comme ça, en l'air. Réfléchissez plus avant de dire des choses qui vous dépassent complètement. Trouvez vous des amis émotionnellement attardés comme vous, parce que je doute que vous arriviez à trouver quelqu'un qui veuille vraiment de vous, enfin si vous le désirez car je n'en ai pas du tout l'impression. On dirait un robot avec un chien qui le surveille. Bref, vous êtes un idiot, c'est bien malheureux pour vous. "
J’esquissai un sourire à ses deux dernières phrases. Je m’étais abstenu de le couper un peu plus tôt dans sa diatribe, pour la simple raison que je savais avoir le temps à la fin pour répondre calmement à tout. J’étais un peu perdu par sa réaction, que je jugeai assez anormale selon l’image que j’avais du cerveau humain – à moins que ce ne fusse qu’une réaction tout à fait habituelle pour un lycanthrope…– parce que je ne comprenais pas du tout ce qui avait pu le vexer. Je lui conseillais d’aller voir un psychologue, pour la simple raison que ça me semblait le moyen le plus efficace pour l’aider, rien de plus, rien de moins : il n’y avait aucun sous entendu autre que le fait que ça pouvait l’aider à être un peu moins asocial et misanthrope. Réfléchir plus avait de dire des choses qui me dépassent totalement ? C’était ce que je faisais constamment : réfléchir. Un peu trop d’ailleurs, les émotions n’avaient que peu d’emprise sur mon comportement et mes déclarations. Je réfléchissais, j’étudiais par la logique les faits auxquels j’étais confronté, j’analysais, j’émettais mes conclusions et parfois j’en faisais part aux personnes qui étaient face à moi. Comment m’avait il qualifié ? D’émotionnellement attardé ? L’appellation n’était pas inexacte, bien au contraire. Malheureusement, je doutais pouvoir trouver d’autres personnes, en dehors de Sergeï que j’avais déjà croisé, qui ne fussent pas des sociopathes et autres malades. Etais-je malade, à interner dans un asile de fous ? Non, tout de même pas. Tout ça pour en venir au fait que le qualificatif de robot était l’un des plus exacts que l’on avait pu me donner jusque là. Il se leva et partit sans attendre de réponses, que je gardai pour moi. Ca ne servait à rien de parler si c’était pour ne pas être écouté – j’étais partisan de l’économie de mouvements et de paroles. Dans un mouvement songeur, je me réinstallai à ma table sans tenir compte des regards des autres clients – certains avaient du suivre notre conversation ou du moins le ton général de nos dires. Nous n’avions pas haussé le ton, nous n’avions pas été particulièrement exubérants, surtout moi, mais il y avait eu une certaine tension que je sentais, maintenant, alors qu’elle s’évaporait. Je repris le travail que j’avais abandonné sans un regard pour la silhouette du mec qui s’effaçait plus loin, et offris une caresse amicale à Vlad qui dormait à mes pieds. Rencontre étrange, fruit du hasard… j’étais incapable de deviner d’éventuelles implications que cette rencontre allait causer à l’avenir.
FIN DU RP
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Sujet: Re: « Rien n’est réel sauf le hasard. » [Livre II - Terminé]
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« Rien n’est réel sauf le hasard. » [Livre II - Terminé]